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15 JUIN 8 JUILLET 2018 © Brett Bailey / Guido Schwarz REVUE DE PRESSE - SÉLECTION D’ARTICLES 12 JUILLET 2018

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15 JUIN 8 JUILLET2018

© Brett Bailey / Guido Schwarz

REVUE DE PRESSE - SÉLECTION D’ARTICLES12 JUILLET 2018

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FESTIVAL DE MARSEILLE 15 JUIN 8 JUILLET 2018

La 23e édition du Festival de Marseille s’est achevée dimanche 8 juillet

avec Requiem pour L. de Fabrizio Cassol et Alain Platel, la première fran-

çaise d’une pièce puissante créée au Berliner Festpiele en coproduc-

tion avec le Festival et l’Opéra de Marseille, avec trois représentations

accueillies par de longues ovations des spectateurs venus nombreux

au Silo. Un spectacle de clôture auquel ont assisté la Ministre de la

Culture Madame Françoise Nyssen et le Ministre flamand de la Culture Monsieur Sven Gatz.

Le Festival a ouvert entre la Friche la Belle de Mai et le Mucem : deux

propositions d’Eko Supriyanto, artiste clé de la danse en Indonésie et le

solo de l’explosive danseuse et chorégraphe Lisbeth Gruwez ont donné

le coup d’envoi à la Friche ; une conférence-événement de Felwine

Sarr, figure de proue de la pensée critique africaine et l’installation / performance, recréée tout spécialement pour Marseille par le metteur

en scène Thomas Bellinck, et qui se prolonge jusqu’au 30 juillet, ont

ouvert cette 23e édition au Mucem.

Le Festival 2018 a invité à Marseille les plus grands noms de la création

contemporaine, venus du monde entier avec notamment les premières

françaises d’Olivier Dubois, et son solo Pour sortir au jour, et de Jan

Lauwers & Needcompany avec Guerre et Térébenthine ; Nacera Belaza

avec Le Cercle, en première mondiale et Boris Charmatz venu présenter

10000 Gestes sur la place d’Armes du Fort Saint Jean au Mucem.

Parmi eux également des artistes marseillais tels Eric Minh Cuong

Castaing avec deux propositions dont une première mondiale. Ou

encore Dorothée Munyaneza, Eva Doumbia et Imhotep & Soly, pro-

grammés dans les projets collectifs de MP2018 auxquels le Festival

a pris part ; les jeunes créateurs du territoire issus du Marslab 2017

ont également présenté leur travail lors des ‘Lundis du QG’ ; et enfin quarante Marseillais sont montés sur scène aux côtés des danseur.

euses et chanteur.euses de Kirina, de Serge Aimé Coulibaly et Rokia

Traoré, présenté en première mondiale.

Pendant plus de 3 semaines, le Festival s’est déployé dans toute la ville

sur 16 lieux dont le Théâtre des Bernardines, où il a installé son QG. Avec

3 créations, 7 premières en France et 8 coproductions, et au total plus de

35 propositions, cette 23e édition a reçu un très bel accueil rassemblant

22 410 personnes et affichant un taux de fréquentation de 90% avec 10 représentations jouées à guichet fermés ; un public plus diversifié, plus de jeunes et des professionnels et journalistes venus plus nombreux, un

bilan qui confirme l’évolution entamée par le Festival en 2016.

Ouvert sur le Monde et ses cultures, avec comme point de départ et

horizon, Marseille, le Festival a continué cette année à encourager le

dialogue et à créer une forte dynamique dans la ville et sur le territoire

tout en rayonnant sur le plan national et international.

23e FESTIVAL DE MARSEILLE BILAN AU 12 JUILLET

LE 23e FESTIVAL DE MARSEILLE EN CHIFFRES

3 semaines de festival et 4 week-ends : danse,

théâtre, musique, cinéma, exposition, perfor-

mances, rencontres et fêtes

22 410 spectateurs 90 % de taux de fréquen-

tation - 10 492 spectateurs ayant assisté aux

propositions gratuites - 11 918 places délivrées

sur une jauge totale de 13 262

36 propositions artistiques - 61 représentations

16 lieux dans Marseille

51 artistes et penseurs venus de 18 villes ré-

parties sur 11 pays (Indonésie, Sénégal, Tunisie,

Italie, Belgique, France, Egypte, Congo, Danemark,

Burkina Faso, Algérie) - 3 premières mondiales

7 premières en France

8 coproductions - plus de 20 rendez-vous autour

de la programmation (ateliers, bords de plateaux,

rencontres, etc.) - 6 projets avec MP2018 Quel

Amour ! (3 projets collectifs en coproduction et

3 spectacles labellisés) - 423 retombées presse

– 244 accréditations presse délivrées - 2 337 accréditations délivrées aux professionnels - 827

nuitées - 109 représentations des créations pré-

sentées au Festival sur cette édition confirmées à ce jour dans 49 villes de 10 pays

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15 JUIN 8 JUILLET 2018 FESTIVAL DE MARSEILLE

LE PUBLIC AU RENDEZ-VOUS

Un taux de fréquentation de 90%, dépassant les 95% sur 3 re-présentations et 10 représentations jouées à guichets fermés.

22 410 spectateurs se sont rassemblés autour de cette

édition : 11 918 places ont été délivrées sur une jauge totale de 13 262 et 10.492 spectateurs ont assisté aux propositions gratuites de cette édition.

DE NOMBREUSES COLLABORATIONS À MARSEILLE ET AU-DELÀ

La 23e édition a circulé dans la ville grâce à de nombreuses

collaborations sur Marseille ; mais l’horizon du Festival

s’étend plus loin.

16 lieux partenaires ont accueilli le Festival dans la ville :

Friche la Belle de Mai ; Mucem ; Le Merlan, scène nationale

de Marseille ; L’Alcazar-BMVR ; KLAP Maison pour la Danse ; Théâtre Silvain ; Ballet National de Marseille ; Théâtre du

Gymnase ; FRAC ; Théâtre Joliette ; Le Silo ; La Cité Radieuse ; Videodrome 2 ; Cinéma Le Gyptis ; Cinéma Les Variétés ;

L’Alhambra ; QG du Festival / Théâtre des Bernardines

La circulation dans la ville s’est également faite avec Flux de Marseille, qui rassemble marseille objectif DansE ;

Festival Les Musiques ; Festival de Marseille ; FIDMarseille

/ Festival International de Cinéma ; Marseille Jazz des cinq continents ; Festival MIMI.

11 spectacles ont été présentés en coréalisation ou en co-

production avec des structures marseillaises : le Mucem, Le

Merlan, le Festival Africa Fête, Théâtre du Gymnase, Pôle Arts

de la Scène de la Friche la Belle de Mai, ExtraPôle Provence-

Alpes Côte d’Azur, FRAC Provence-Alpes Côte d’Azur, Ballet

National de Marseille, Ville de Marseille-Opéra.

De nombreuses structures d’envergure internationale en par-tenariat parmi lesquelles Szene Salzburg (AU), les ballets c de

la b (BE), Berliner Festspiele (DE), Ruhrtriennale (DE) ; Centre

Onassis (GR) ; Théâtre National de Bruxelles (BE) ; Saddler’s

Wells (GB) ; Kampnagel (DE) ; Fondation Camargo (FR) ; MC93 Bobigny (FR) ; Opéra de Marseille (FR) ; Charleroi Danses (BE) ; Musée de la Danse - CCN de Rennes et de Bretagne (FR) ;

Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis (FR)

LE QG DU FESTIVAL LIEU D’ÉCHANGE ET DE PROGRAMMATION

Pour sa 23e édition le festival a installé son QG au Théâtre des

Bernardines. A la fois lieu de programmation artistique, avec

les 3 ‘Lundis du QG’, le QG du Festival a permis aux artistes,

aux spectateurs, aux professionnels, aux équipes du Festival et

aux curieux de se retrouver pendant toute la durée du Festival.

> Faire Ville Ensemble #2 : après les masterclasses et ateliers

menés l’an passé par Eric Corijn, le Festival des idées a poursuivi

« Faire ville ensemble », cycle de réflexion autour des pratiques artistiques urbaines. Deux journées d’échanges autour de pro-

fessionnels de la culture spécialistes de la création artistique en

espace public et de la co-création avec des acteurs urbains, des

personnalités des sciences humaines et des artistes accueillis

en résidence à Marseille spécialement pour l’occasion.

> 3 ‘Lundis du QG’ avec 3 propositions chacun des 3 soirs

> 2 fêtes

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FESTIVAL DE MARSEILLE 15 JUIN 8 JUILLET 2018

UNE ÉDITION INTERNATIONALE ET ANCRÉE SUR SON TERRITOIRE

International, le Festival a accueilli des artistes et penseurs

venant de 11 pays : Indonésie, Sénégal, Tunisie, Italie,

Belgique, France, Egypte, Congo, Danemark, Burkina Faso,

Algérie, qui ont présenté :

…3 créations (Phoenix d’Eric Minh Cuong Castaing ; Kirina de

Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traoré ; Le Cercle de Nacera

Belaza)

…7 premières françaises (Penelope de Lisbeth Gruwez / Voetvolk ; Salt d’Eko Supriyanto ; Domo de Europa Historio en Ekzilo de Thomas Bellinck / Robin ; Pour sortir au jour d’Olivier Dubois ; Guerre et Térébenthine de Jan Lauwers / Needcompany ; A present from the past de Kawthar Younis ;

Requiem pour L. de Fabrizio Cassol et Alain Platel

Des artistes marseillais : Dorothée Munyaneza, Imhotep,

Soly, Ex Nihilo, Eric Minh Cuong Castaing, Ben Fury, Sebastien

Bromberger, Chloé Beillevaire, Groupe Crisis, Clément

et Guillaume Papachristou, Arthur Eskenazi, Francisca

Crisostomo Lopez, Nolwenn Peterschmitt, Maxime Leveque

En co-création avec la ville :

> 40 amateurs marseillais sur scène pour la création de

Kirina, de Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traore

> le Festival a proposé la première étape d’une co-création

des habitants du quartier de La Castellane avec l’artiste

marseillaise Dorothée Munyaneza

> le projet itinérant Cities on the Edge a permis à de jeunes

artistes hip hop marseillais, avec le chorégraphe Ben Fury,

de travailler à la création de leur première pièce, Opus.

La poursuite du Marslab, deuxième étape d’une plateforme

d’échange

> composée de 10 jeunes artistes marseillais venus de dif-

férentes disciplines artistiques, la génération Marslab 2018

a trouvé matière à nourrir les démarches personnelles de

chacun en assistant aux spectacles et en participant à des

rencontres avec des artistes et professionnels

> la génération 2017 a elle aussi été présente sur cette 23e

édition, en présentant 6 des 9 étapes de travail présentées

LES CRÉATIONS DU FESTIVAL EN TOURNÉE

Alors que les créations du Festival 2017 continuent à

voyager, en cette fin de 23e édition, les créations du Festival

2018 partent à la rencontre des publics du monde entier :

plus de 109 représentations dans 49 villes de 10 pays sont confirmées.

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15 JUIN 8 JUILLET 2018 FESTIVAL DE MARSEILLE

UN FESTIVAL, UNE VILLE

Les Festiv’Alliés, spectateurs partenaires du FestivalImpliquer les spectateurs du Festival tout en continuant à

les surprendre, les émouvoir, les troubler pour faire de cet

événement culturel un véritable festival de ville, ainsi est née

en 2017 l’idée de créer un groupe de spectateurs partenaires.

> 10 spectateurs-relais

> 6 rencontres à raison d’une par mois de décembre à juin

Le Marslab 2018 a permis de réunir 10 jeunes artistes mar-seillais venus de différentes disciplines artistiques trouvant

matière à nourrir leur démarche personnelle, en assistant aux

spectacles, à travers des rencontres avec les artistes et des

professionnels, au total : 6 rencontres avec des profession-

nels, 10 ateliers et 2 journées d’études.

L’éducation artistique et culturelle Le Festival de Marseille développe à l’année des actions

éducatives et culturelles en milieu scolaire.

> 699 élèves du Département des Bouches de Rhône ont dé-

couvert le spectacle vivant (danse, théâtre, musique) autour

de ses thématiques citoyennes

> 30 classes, 90 heures de pratique artistique, 86 heures de

médiation - 3 parcours ont été proposés et 2 projets autour

de la danse concernant au total 7 collèges et 16 écoles

> 777 jeunes face à une œuvre pendant le Festival

L’accessibilitéAccompagnant les dispositifs dédiés en amont de la ma-

nifestation (communication papier adaptée, site internet

accessible, présentations LSF de la programmation…) le

Festival offre aux spectateurs des conditions d’accueil adap-

tées à chaque situation.

> 2 spectacles en audiodescription

> 2 visites tactiles

> 1 atelier pré-spectacle pour les déficients visuels> 6 rencontres avec les artistes adaptées en LSF

> 450 billets vendus à des spectateurs en situation de handi-

cap dont 434 via la Charte culture

> 2 projets artistiques inclusifs : L’Âge d’or d’Eric Minh Cuong

Castaing au BNM - 15 danseurs professionnels (Cie Shonen,

BNM Next) et 12 enfants de l’IEM Saint-Thys - et Une tentative

de Clément et Guillaume Papachristou au QG du Festival

La Charte culturePilier de l’engagement solidaire du Festival de Marseille, la

Charte culture repose sur un financement mixte de parte-

naires publics et privés (Arte, mairies de secteur, partenaires

institutionnels) qui alimentent un fonds de soutien permet-

tant d’offrir aux publics en difficulté 2.000 places à 1 euro.> 1900 places ont été réservées via 87 structures relais

implantées sur tout le territoire (centres sociaux, établisse-

ments scolaires, structures d’insertion, structures d’accueil

ou de soins aux personnes en situation de handicap…) et des

spectateurs individuels pour l’ensemble de la programmation

et 159 structures ont été contactées dans le cadre de la

Charte culture

> 71 actions de médiation autour de la programmation ont

été réalisées dans les structures relais

Des projets de co-création au long coursLe Festival pose les jalons de projets de co-création impli-

quant les habitants, projets au long cours initiés cette année.

> le Festival a proposé la première étape d’une co-création

des habitants du quartier de La Castellane avec l’artiste

marseillaise Dorothée Munyaneza- 9 temps de rencontre entre Dorothée Munyaneza et les habi-tants entre le 13 avril et le 9 mai en immersion à la Castellane (déjeuner de quartier partagé avec les seniors, participation

aux activités du Centre social)

- 25 jeunes ont participé à un atelier chorégraphique le 9 mai avec Dorothée, 10 de ces jeunes ont participé à l’échange

avec l’artiste

> porté par le Goethe Institut, en partenariat à Marseille avec

le Festival de Marseille, la Friche la Belle de mai et l’Addap13,

le projet itinérant Cities on the Edge a permis à de jeunes

artistes hip hop marseillais, avec le chorégraphe Ben Fury, de

travailler à la création de leur première pièce, Opus. Avant de

la faire voyager entre Bochum, Naples, et enfin Marseille en 2019, ils ont présenté durant le Festival 2018 une étape de leur travail.

- 7 partenaires culturels internationaux entre Marseille,

Naples et la Ruhr

- 6 jeunes danseurs marseillais engagés dans une démarche

de création professionnalisante

- 8 semaines de workshop d’octobre à juin

- 6 représentations du spectacle OPUS programmées à

Marseille, Bochum et Naples

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FESTIVAL DE MARSEILLE 15 JUIN 8 JUILLET 2018

LE FESTIVAL DANS LA PRESSE

La 23e édition du Festival de Marseille a bénéficié d’une couverture et d’un accueil médiatique excellents avec plus

de 423 retombées presse dont voici quelques extraits :

«Marseille semble plus que jamais cet été tenir le monde dans sa main !»

Télérama - Rosita Boisseau

«Le 23e Festival de Marseille se déroule jusqu’au 8 juillet avec des artistes venus des quatre coins du monde pour présenter des créations de danse et de théâtre. Un festival engagé pour repenser l’Europe et s’ouvrir sur l’Afrique.»France Inter - Stéphane Capron

«Festival de Marseille : l’art chorégraphique est à l’honneur dans la cité phocéenne.»

Le Figaro - Ariane Bavelier

«Pour cette nouvelle édition, le Festival de Marseille fait de ses rendez-vous avec les spectateurs autant d’escales en terre de culture (…) Une vingtaine de propositions pour engager le dialogue, une célébration de tous les instants.»Les Inrocks - Fabienne Arvers

«Le premier des festivals de l’été va dérouler une programmation voyageuse et ambitieuse. Toujours regarder vers les artistes du monde et considérer que Marseille, en sa qualité de grande ville portuaire de la Méditerranée, lieu de brassage et de métissage, a les clés pour s’intéresser et comprendre toutes les cultures.»

La Provence - Olga Bibiloni

«Pour sa 23e édition le Festival de Marseille se veut plus ouvert que jamais. À tous les publics, à l’Afrique et au monde, à toutes les esthétiques, à la multidisciplinarité, aux habitants de Marseille. Mais surtout à l’avenir !»

Zibeline - Agnes Freschel

«Parce que la danse est un langage universel qui donne voix à tous, au-delà de nos différents, cette 23e édition du Festival de Marseille nous invite à célébrer la vie et le monde par le corps pour trois semaines de ‘fêtes’ et de ‘connexions’.»Toute la culture - Claudia Lebon

«Le Festival de Marseille a dévoilé le programme de sa 23e

édition, marquée par une ouverture internationale qui se fait davantage prégnante, sans oublier les talents locaux.»

La Marseillaise - Philippe Amsellem

«Tout le festival est un appel d’air. Que la manifestation intègre de plus en plus de création, avec de nombreuses coproduc-tions et tournées, soutiens sérieux aux artistes, notamment via son réseau européen solide, ne peut que confirmer sa place au niveau international (...) Cosmopolite, européen, le Festival de Marseille franchit la Méditerranée.»Délibéré - Marie-Christine Vernay

DÉVELOPPEMENT

Mesure de l’impact du Festival sur l’économie culturelle et commerciale locale.

188 artistes et techniciens invités et 827 nuitées

2 337 accréditations délivrées aux professionnels

291 accréditations presse délivrées423 retombées presse citant Marseille et son Festival

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15 JUIN 8 JUILLET 2018 FESTIVAL DE MARSEILLE

LES PARTENAIRES DE L’ÉDITION 2018

5 institutions partenaires Ville de Marseille, partenaire principal, Région Provence Alpes

Côte d’Azur, Ministère de la Culture – Direction régionale des

affaires culturelles – Département des Bouches du Rhône,

Métropole Aix-Marseille Provence.

8 partenaires Charte cultureARTE, Préfecture à l’égalité des chances, Mairies des 1/7, Mairie des 4/5, Mairie des 6/8, Mairie des 9/10, Mairie des 11/12, Mairie des 15/16.

110 associations, structures relais, et établissements partenairesOnda, Flux de Marseille (marseille objectif DansE, Festival Les

Musiques, FID Marseille / Festival International de Cinéma, Marseille Jazz des cinq continents, Festival MIMI), Parallèle -

Plateforme pour la jeune création international, CCN – Ballet

National de Marseille, CCN-Ballet Preljocaj, Cie Grenade / Josette Baïz, l’Ecole Nationale de Danse de Marseille, KLAP

Maison pour la danse, Le Merlan - scène nationale de Marseille,

le Pôle 164, lieu de création et de transmission artistique,

Eva Doumbia-Compagnie La Part du Pauvre / Nana Triban, L’Officina – Dansem, Hydrib – Plateforme dédiée aux arts visuels, L’association des habitants de l’Unité d’habitation du

Corbusier, Office de Tourisme de Marseille, Djivani Création, Librairie Transit, La cuisine de Gagny, La Menthe sauvage, Les

Grandes Tables, Catapulpe, Studios du Cours, Communauté

flamande, A voix haute association, AAJT, Abri maternel, ADDAP 13 Centre-ville, ADDAP 13 Nord, Afrisanté, Apprentis

d’Auteuil, ARI Foyer Matira, ASLAA, Esp’errance, Association

des jeunes du Plan d’AOu, B-A-BA lex, Café des parents École

Eugène Cas, CATTP Colobri, CATTP Marignane, CATTP Lou

Blai, CEMEA, Centre social Airbel, Centre social Baussenque,

Centre social Bernard Dubois, Centre social La Garde, Centre

social Fissiaux, Centre social la Castellane, Centre social la

Corderie, Centre social Mer et Colline, Centre social Saint-

Mauront, Centre social Saint-Gabriel, Centre social Tivoli,

CHRS ARS, CHRS HPF, Collège Frayssinet, Collège Vieux Port, Contact Club, CSAPA La corniche, Destination Familles,

DMMTV, Ecole Airbel, Ecole Boisson, Ecole Bugeau, Ecole

Chabanon, Ecole Frayssinet, Ecole François Moisson, Ecole

l’Estaque, Ecole Nationale, Emmaüs Saint-Marcel, EPFF, ESF

Service, Foyer de vie Hauts de la Bessonnière, Foyer de vie l’Astrée, GEM Club Parenthèse, GEM les Sentinelles de l’éga-

lité, Hôpital Edouard Toulouse, Habitat alternatif social, HAS Prytanes-Mascaret, Habitat et humanisme, Hôpital Valvert – les Tilleuls, Hopital de jour Balthazar Blanc, IEM Saint-Thys, IME Vert-Pré, La Luciole, le Bazar de la Roug, MAAVAR,

Maison relais Gambetta, MAS un toit pour moi, MECS Bois

Fleuri, MECS Concorde, MECS l’Abri, MMA Verduron bas,

Môm’sud, MPT Panier Joliette, PAAJ Endoume, Association

Passerelle, PPIM, SAMSAH Antonin Artaud, SAMSAH Isatis, Sauvegarde 13, Secours populaire français, Synergie Family,

Tetraccord, Tipi

7 partenaires commerciauxAccor Hotels, Adagio, Ibis, Tunnels Prado, Vue en en Ville, Primonial, Olympic Locations

13 medias partenaires Les Inrocks, Libération, Mouvement, Danser Canal Historique, Ventilo, Zibeline, Magma, Volt, La Provence, La Marseillaise,

France 3 Provence Alpes, France Bleu, Radio Grenouille

16 lieux partenaires ont accueilli le Festival dans la ville :

Friche la Belle de Mai ; Mucem ; Le Merlan, scène nationale

de Marseille ; L’Alcazar-BMVR ; KLAP Maison pour la Danse ; Théâtre Silvain ; Ballet National de Marseille ; Théâtre du

Gymnase ; FRAC ; Théâtre Joliette ; Le Silo ; La Cité Radieuse ; Videodrome 2 ; Cinéma Le Gyptis ; Cinéma Les Variétés ;

L’Alhambra ; QG du Festival / Théâtre des Bernardines

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FESTIVAL DE MARSEILLE 15 JUIN 8 JUILLET 2018

LES ÉQUIPES DE L’ÉDITION 2018

Maïté Baldi Assistante billetterie

Pernette Bénard Coordination technique

Tarik Bengrid Assistant billetterie

Carine Boudjabad Chargée de l’accueil des compagnies

Marina Costas Stagiaire relations avec les publics

Céline Creux-Thomas Chargée du protocole

Hildegard De Vuyst Dramaturge

Marion Di Majo Stagiaire communication

Léa Durand Attachée à la communication

Aurore Frey Chargée des relations avec les publics de l’éducation

Jan Goossens Directeur

Jules Guidicelli Stagiaire production

Isabelle Juanco Responsable communication et développement

Pauline Marcadella Chargée d’administration

Julie Moreira-Miguel Responsable des relations avec les publics

Claire Oberlin Chargée de production

Luigia Parlati Stagiaire relations avec les publics

Valérie Pouleau Administratrice

Cherazad Rahho Entretien

Odile Reine-Adélaïde Secrétaire générale et coordination

de programmation

Marie Rozet Responsable billetterie

Christian Sanchez Attaché aux relations avec les publics

Pierre Villard Direction technique

Régisseurs Jean-Christophe Aubert, Guillaume Autier, Bertrand

Blayo, Alexandre Buresi, Didier Campana, Yann Champelovier,

Vincent Corvoisier, Olivier Dupré, Vincent Eveillard, Jean-Louis

Floro, Benoit Marchand, Régis Montanbaux, Patrick Muzard,

Ralph Noon, Guillaume Parmentelas, Julien Parra, Emmanuel

Proust, Romain Rivalan, Alexis Rostain, Julien Sayegh, Julien

Soulatre, Matthias Vollerin

Runners Gaëlle Gravière, Stéphane Rogemond

Accueil artistes Mathilde Grandguillot, Damien Mandouze

Un grand merci à tous les techniciens et agents d’accueil

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION FESTIVAL DE MARSEILLE

Jean-Louis Gastaut Président

Marianne Cat Vice-Présidente

Christine Susini Trésorière

Christian Carassou-Maillan Trésorier Adjoint

Sylvie Matheron Secrétaire

Isabelle Bourgeois Secrétaire Adjointe

Catherine Jalinot, Marc BolletCorinne Vezzoni, Christine Vidal-Naquet Administrateurs

COLLABORATEURS EXTERNES

Création du visuel 2018

Brett Bailey Conception

Guido Schwarz Photo

Floriane Ollier Graphisme

Artishoc Réalisation du site Internet

Martyn Back Traduction

Morgane Baer Relations presse régionale

Pierre Gondard Photographe

Christophe Klinka Maintenance informatique

Patricia Lopez, Dominique Berolatti Relations presse nationale

Corine Maillard Commissaire aux comptes

David Sibony Expert-comptable

Margaux Vendassi Vidéaste

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Date : 12 MARS 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : O.B.

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MARSEILLE2 6376383500524Tous droits réservés à l'éditeur

L'INTERVIEW DU DIRECTEUR DU FESTIVAL DE MARSEILLE

Jan Goossens : "Avec ces rencontres,on ouvre le dialogue avec le public"

I Jan Goossens, le Festival deMarseille organise ce soir une ren-contre autour du spectacle "Re-quiem pour L". Quelle place cesrencontres occupent-elles à troismois de Couverture du festival ?L'idée est d'ouvrir la conversa-tion avec le public autour de cer-tains projets et de certains ar-tistes, en les mettant au centrede l'échange. De préparer le ter-rain, d'installer l'ambiance et dene pas trop être dans le mystèredans la mesure où RequiempourL. a été créé à Berlin, joué àBruxelles. On l'a déjà annoncé,les ventes ont bien commencé.Je ne crois pas trop à la nécessitéde garder le mystère autour de la

Jan Goossens.

programmation même si on neva pas tout dévoiler avant laconférence de presse. Je trouveplus intéressant de distiller deséléments que ce soit par le biaisde MP2018 ou par nos propresforces. Il y aura quèlques soiréesen amont du festival commecette soirée cinéma sur le toit duCorbusier avec un film d'Ous-mane Sembène dont on montre-ra une rétrospective dans le festi-val. Avoir des rencontres avecdes artistes établis ou pas, jetrouve ça excitant et nécessaire.Je me suis rendu compte aussique de nombreux grands ar-tistes que j 'accompagnaisn'avaient pas d'histoire avec

/PHOTO DAVID ROSSI

Marseille, je pense qu'il est im-portant de multiplier les mo-ments où on informe de nou-veaux publics de nos projets.

I Aujourd'hui, la relation entreun festival ou un théâtre est pluscomplexe qu'autrefois. Le ressen-tez-vous au Festival de Mar-seille?Oui, cette question du public estcentrale autant pour les festivalsque pour les maisons de culture.De manière différente, on leconstate aussi à Avignon. Il nefaut pas s'enfermer dans la seulerelation que l'on a avec son pu-blic habituel. Il faut ouvrir uneconversation avec la ville et tou-

cher de nouveaux spectateurs.La réalité du Festival de Mar-seille aujourd'hui est que nousavons davantage de proposi-tions, de spectacles et de placesà la vente. Il faut construire unnouveau public.

I Combien de spectacles enplus cette année par rapport àl'édition précédente ?On sera sur le même nombre depropositions qu'en 2017 maison aura un peu plus de places envente. Il y a aussi davantage deprojets qui jouent plusieurs foiscomme le Requiem pour L. quisera montre trois fois au Silo,avec une jauge limitée à I DOO

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Date : 12 MARS 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : O.B.

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pour des raisons techniques,soient 3 DOO places en vente enclôture de l'édition, ce que le Fes-tival n'a jamais fait. Kirina, lacréation mondiale de Serge Ai-mé Coulibaly, sera jouée quatrefois sur le grand plateau de LaFriche. On veut ainsi renforcernotre public et toucher de nou-veaux publics, qui entendentparler tôt des projets car lesdates sont soldant avant que leFestival commence. On veutavoir des taux de remplissagefort; c'est intéressant, mais cen'est pas parce qu'on a rempliles salles que l'on a bien tra-vaillé. Ce qui m'intéresse, c'estaussi 'qui n'est pas encore là' etcomment faire en sorte que l'ontouche, avec chaque édition, suf-fisamment de gens qui n'étaientjamais venus au Festival. Pourmoi, c'est très important. On estdans la création et la danse,donc on ne va jamais avoir au-tant de gens qu'au Vélodromepour les Rolling Stones ou auParc Longchamp pour MarseilleJazz des Cinq continents ; doncon doit renforcer et élargir notrepublic. Avoir chaque année unpeu plus de places en vente lepermettra. J'ai envie que le pu-blic du Festival reflète la réalitéde cette ville-monde qu'est Mar-seille. Nous n'abandonnons pasle piincipe des abonnementsqui marchent très bien maisnous devons nous ouvrir davan-tage.

I Dans quels autres lieux de laville le Festival va-t-il voyagerpour cette édition 2018 ?Nous n'irons malheureusementpas à La Criée et à La Cartonne-rie à La Friche qui seront fer-mées cet été pour travaux. On aréfléchi à l'idée d'un lieu à nous,en plein air mais cela engage dessurcoûts. On n'abandonne pascette piste pour les années fu-tures et j'aimerais, pour l'édi-tion 2019, exploiter la piste delieux inattendus notammentpour des petites formes. On dis-cute également avec la Direc-tion des musées de Marseille.

On sera cette année sur la placed'armes du Mucem, au théâtrede la Juliette, au théâtre Silvainet sur la Canebière... On seraaussi au théâtre du Gymnaseavec Jan Lauwers qui signe uneadaptation théâtrale de la pas-sionnante épopée, Guerre et Té-rébenthine, de l'écrivain belgeStefan Hertmans, avec un rôleprincipal pour Viviane DeMuynck. C'est un roman ma-gique, un livre devenu pharedans les pays néerlandophonesdans le cadre de la commémora-tion de la Première Guerre mon-diale. Il est écrit à partir desnotes du grand-père de StefanHertmans, il n'a pas osé les lireavant de nombreuses annéesaprès sa mort. Il a découvert quece grand-père avait vécu deschoses horribles pendant cetteguerre et perdu le grand amourde sa vie. Il s'est finalement ma-rie avec une femme dont iln'était pas très amoureux, lagrand-mère de Stefan. Il a inté-riorisé tout ça, parlait très peu,et s'est exprimé à travers la pein-ture. Ce roman m'avait beau-coup touché quand je l'ai lu et jevois très bien Jan Lauwers fairequelque chose de formidableavec un parti pris très radical : ce-lui de mettre au centre de lapièce cette femme disparue quisera jouée par Viviane DeMuynck qui vient de recevoir leGrand Prix culturel de la commu-nauté flamande pour sa car-rière. Elle est entourée par unedizaine de danseurs et de musi-ciens qui joueront tous lesautres rôles. C'est un vrai projetde théâtre, raconté à plusieursniveaux et avec plusieurs disci-plines. On fera aussi une exposi-tion au et avec le Mucem, le Mu-sée de l'Europe de Thomas Bel-linck. Ouverte au public tous lesjours pendant le Festival, cetteexposition théâtrale que l'on vi-site un par un, est un projetstructurant de l'édition 2018.

O.B.

Du IS juin au 8 juillet.www.festivaldemarseille.com

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Date : 06 AVRIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Aubagne - La Ciotat, Vitrolles-Marignane, Martigues-Istres, Salon

Journaliste : O.B.

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Culture

Le Festival de Marseillegarde le cap

Du 15 juin au 8 juillet, le premier des festivals de l'été va déroulerune programmation voyageuse et ambitieuse

T oujours regarder vers lesartistes du monde etconsidérer que Marseille,

en sa qualité de grande ville por-tuaire de la Méditerranée, lieude brassage et de métissage, ales clés pour s'intéresser et com-prendre toutes les cultures.L'édition 2018 du Festival deMarseille, présentée hier, gardele cap d'une programmation cu-rieuse des élans créatifs dumonde avec des artistes indoné-siens, sénégalais, danois, fran-çais ou belges. Un regard gour-mand posé sur le monde aveccet te p o i n t e d ' h u m o u rqu'illustre parfaitement lechoix des affiches du festivalconfiées cette année à l'artiste

sud-africain Brett Bailey. Du15 juin au 8 juillet, en 17 lieuxde Marseille, la manifestationqui est traditionnellement lapremière à ouvrir le bal estival,proposera des créations, mon-trera des spectacles encore ja-mais vus en France, croisera lesinfluences et convoquera les es-prits prêts à débattre dans le"festival des idées". Ce Festival"de la danse, du mouvement etdu corps", accordera unegrande place aux femmes, et ac-cueillera "des artistes qui sontdes conteurs imaginant de nou-velles histoires". On en découvri-ra certains, on en reverrad'autres comme Jan Lauwers etla Needcompany. O.B.

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Date : 06 AVRIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Aubagne - La Ciotat, Vitrolles-Marignane, Martigues-Istres, Salon

Journaliste : O.B.

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PRATIQUE

La billetterie du Festival deMarseille est ouverte enligne sur festivaldemar-seille.com et elle sera partéléphone à partir du 15mai au 04 9l 99 02 50 (dumardi au samedi de lin à18h). Puis, pendant le festi-val dè lili à 18h tous lesjours (retrait des places àla billetterie jusqu'à laveille du spectacle ou surles lieux du premier spec-tacle acheté, une heureavant le début de la repré-sentation).Nouveau, une boutique duFestival ouvrira à partir du15 mai au 23 rue de la Répu-blique (2e), du mardi au sa-medi de lili à I8h et pen-dant le Festival du lundi ausamedi cle lili à 18h.Abonnements, pass eko 2spectacles 30€. Curiosité, 3spectacles 50€. Aventure, 4spectacles 80€.

wwwfestivaldemarseille com 04 91 99 02 50

EN CHIFFRESLe Festival de Marseilleréunit près de 300 artistes,techniciens et intervenantsvenus des 4 coins dumonde. Il donnera l'occa-sion à une cinquantaine detechniciens d'effectuerprès de 4000 heures d'in-termittence.15 000 billets seront mis àla vente avec pour objectif87% de fréquentation,comme en 2017Les tarifs sont comprisentre I et 28 euros, pour uncoût moyen du billet tou-jours à 15€.En 2017, le Festival a enre-gistré 13% de nouveaux pu-blics, et augmente de 95%des places vendues au tarifunique de 10 euros, desti-nées aux moins de 26 anset aux bénéficiaires des mi-nima sociaux.La fréquentation du Festi-val par les professionnels aété multipliée par 4 en-tre 2016 et 2017, résultatd'une programmation tour-née vers la création, d'unepolitique d'ouverture, departenariat et de réseauavec d'autres structures deproduction nationales etinternationales.2000 places aie sont dis-ponibles grâce à la charteculture, billetterie solidairepour les personnes en situa-tion de précarité ou de han-dicap.Le budget 2018 est de1900 DOO € dont 83% desubvention (Ville de Mar-seille 69 %/Région PACA7%/DRAC PACA 4%/Con-seil Départemental 3%) -Ressources propres : 17%dont la moitié en recettesde billetterie.

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Date : 06 AVRIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Aubagne - La Ciotat, Vitrolles-Marignane, Martigues-Istres, Salon

Journaliste : Marie-Eve BARBIER

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LES GRANDES LIGNES

"Je danse, donc je suis", la devise de Jan GoossensComme I an dernier Id 23' edition du

festival de danse, theatre et arts visuelsest placée sous le signe de I ouverture aI autre ( Les artistes sont des conteursqui nous invitent a faire un pat i ersI (littre ) et de I Aftiqiie Jan Goossensson directeui artistique a ainsi empi mi-te les mots de Leopold Sedar Senghorpremier president du Senegal et premier Africain a entrer al Academie françaisc Je pense donc je suis, disait Descartes ï Africain et I etre humain pourmit dire a USM je \ens lautre je damelautre dont je sun, 'Le danseur burkinabe Serge 'Urne Coulibaly et la chanteuseRokia I raore créent ainsi Kinna inspired une bataille fondatrice en Afrique deI ouest, une epopee avec neuf danscuiset six musiciens qui mêle l'Histoue et lafiction Le spectacle donne a La Fricheest le fruit d une residence de dix jours aMarseille apres Bobo Uioulasso (BurkinaFaso) et Bamako (Mali)

1 ccnvain ct penseur Fclwinc San, auteui d'Afrotopia seia ainsi également in-vite lors du week-end d ouverture Et leprogramme Massilia Afropea donnecarte blanche aux Mro Européens Solyet Imothep du groupe LAM, ainsi que lalappeuse Casey celebteront la memoired Ibiahim Ah, assassine a Maiseilleen 1995 par un militant du Front Natio-nal

Cette 23° edition donne la priorité a lacreation Partir de Marseille pour rayonnor au delà cst en effet I ambition affiimee pai fan Goossens tappelant que lesaltistes accueillis l'an dermei Biuno Bel-

Lisbeth Gruwez avait marque les esprits il y a deux ans. Elle est de retour avec deuxpieces, le solo "Pénélope" et "The sea withm" pour dix danseuses. /PHOTO D«NNY V.ILLEMS

trao Nacera Belaza Serge 'Urne Couhba-ly ont ete promis a de belles tournées enFrance et a I etranger C est d abord aMarseille quon a pu les loir Fascinepai les lappoits entie I homme et la ma-chine, le Maiseillais Eue Minh Cuong

Castaing présentera sa nouvelle piecePhoenix pour drones et danseurs Le festival reprend par ailleurs L age d or incrovablc icncontic cntic dcs danscuiset des enfants handicapes lecompetisepai le Piix Audi talents et mis a I hon-

neur au palais de Fokv o a ParisCreation toujours av ec la magnifique

danseuse flamande Lisbeth Gruwez quireprend son solo sur les femmes, Pênelope ct ci cc T/ieseawithinpom dix dansensés Ou le dansent indonésien EkoSupiiyanto qui hvie un solo mtiospec-tif Sall puisant dans sa pratique deplongeur et d'apneiste au diapasona\ ec des r> thmes aquatiques

I a 23 edition du festival établit paiaillcui s une cci laine continuité avec sonInstalle Elle convie Jan Lairaeis et saNeedcompanj, qui av ait marque les es-prits avec la Chambre arabella il 5 aplus de dix ans au parc Menil Fabre Lilepresente Guerre et Térébenthine d apresIc i oman cponymc dc Stefan Rci tmansou I on letiouveia I immense comé-dienne Viviane de Muynck

D'autres grands noms de la danse Oilvier Dubois Bons Charmatz ou AlainPlatel figurent au programme Ce dermel picscntc son boules ci sant RequiempourL imagine a\ ec le compositeui Fa-bii/io Cassol

La palme du spectacle iconoclaste revient sans doute a l'exposition coproduite avec le Mucem Maison de I hisloire europeenne Thomas Bellmck imagme une œuvie d'anticipation dans la-quelle il décrit comment l'Union euro-peenne s'est désagrégée dans les an-nees 2000 Elle n a men d eurosceptiqueaffirme lan Goossens Lile nous décrit cequ on pourrait perdre Qui aime bienchâtie bien ditleptoveibe

Marie-Eve BARBIER

Quels rendez-vous à suivre» "BALABALA" D'EKO SUPRIYANTO,Dans la derniere creation du choré-graphe javanais, cinq jeunes danseusesdonnent voix a une communauté recu-lée de l'est de l'Indonésie et revisitentavec force, énergie et beauté une dansede combat masculine (photo ci-contre).

Du is au 17 juin a La Friche Be//e deMai

» "PHOENIX" D'ÉRIC MINH CUONGCASTAINGDans cette pièce chorégraphique pour

drones et danseurs, le chorégraphepoursuit son exploration des mouve-ments humains et non humains, ques-tionnant les rapports entre l'homme etles nouvelles technologies.

Du 26 au 28 juin au Ballet national deMarseille

» "GUERRE ET TÉRÉBENTHINE"DE JAN LAUWERS & NEEDCOMPANY

Créateur d'images et conteur renom-mé dans le monde entier, Jan Lauwerssaisit le récit poignant de Stefan Hert-mans sur la Premiere Guerre mondialepour créer un spectacle qui interrogel'art et la guerre.

Les 28 et 29 juin au théâtre du Gym-nase

>"KIRINA" DE SERGE AIMÉ ,COULIBALY ET ROKIA TRAOREInspirée d'une bataille fondatrice de

l'Afrique de l'Ouest, "Kinna" est une épo-

pee contemporaine puisant aux sourcesde l'Histoire et de la fiction. Sur scene,neuf danseurs, six musiciens, un paro-lier et quarante figurants marseillais in-carnent le récit d'un peuple gorgé d'es-poir et de révolte qui marche vers sonavenir.

Du 29 juin au 2 juillet

» "REQUIEM POUR L" DE FABRIZIOCASSOL ET ALAIN PLATELLe Requiem de Mozart trouve une nou-

velle vie, tant dans les métissages musi-caux de Cassol que dans les inventionsthéâtrales de Platel. Accompagnes dequatorze musiciens, ils nous offrent unecélébration de la mort.

Du 6 au 8 juillet au Silo I "Balabala' de Eko Supriyanto, desfemmes s'emparent de danses decombat masculines /PHOTO» C A H < A

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Date : 06 AVRIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienEdition : Languedoc

Journaliste : P.A.

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CULTURE

« Balabala » ouvrira le festival à la Friche Belle de Mal. Le film-performance « L'âge d'or » sera quant à lui projeté auFrac et « Kir ina » prendra ses quartiers sur le grand plateau de la Friche. PHOTOS WIDHICAHYA MARC DACUNHA LOPES & JE AN VAN LINGEN

Des chorégraphiesd'ici et d'ailleurs

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Date : 06 AVRIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienEdition : Languedoc

Journaliste : P.A.

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ARTS MULTIPLESLe Festival dè Marseille adévoilé le programme desa 23e édition, marquée parune ouverture internatio-nale qui se fait davantageprégnante, sans oublier lestalents locaux.

MarseilleA se fier à ses affiches, la 23e édi-

tion du Festival de Marseille, qui sedéroulera cette année du 15 juin au8 juillet, intrigue. Conçues par le sudafricain Brett Bailey qui avait trou-blé tout son monde avec l'installationSanctuary lors de la précédente édi-tion, «ces images dè paix et dè réconci-liation, pleines d'amour et non sans hu-mour», dixit le directeur du festivalde Marseille, Jan Goossens, donnentà voir des spectateurs de toutes géné-rations et origines, grimés ou inter-loquées devant le spectacle auquel ilssemblent assister.

Des visuels qui illustrent la vo-lonté du Festival de Marseille d'ou-vrir encore plus sa programmation«sur le monde, de rechercher des créa-tions vernies d'ailleurs, de proposerdes spectacles exigeants et non pas éli-tistes et d'attirer de nouveaux specta-teurs, notamment un public jeune»,comme le rappelle le président duConseil d'administration de l'asso-ciation qui chapeaute la manifesta-tion, Jean-Louis Gastaut. «La priori-

té est d'aller à la rencontre de nouveauxpublics», abonde Jan Goossens. Avecpour « Acr Éon permanent le f ait desa-voir comment vivre ensemble dans laville de demain», complète ce dernierqui entend «défendre la danse, nonpas comme un simple exercice acadé-mique», mais plutôt «.comme un voca-bulaire généreux qui invite à aller à larencontrede l'autre».

De l'Indonésie Saint ThysLes trois coups du Festival de

Marseille sonneront à la Friche Bellede Mai avecBalabala d'Eko Supriyan-to. « Un des danseurs les plus doués desa génération», explique Jan Goos-sens, « travaillant ici avec cinq femmesdu peuple Tobaru qui s'approprientdes danses guerrières, d'habitude ré-servées aux hommes». Après avoir re-tourné les spectateurs en dansant surBob Dylan en 2016, Lisbeth Gruwezreviendra cette fois avec Pénélopedans lequel elle «danse les femmes si-lencieuses dont on parle dans l'Odys-sée», résume le directeur du Festi-val de Marseille. Et aussi dans Thesea within, à voir au Théàtre du Mer-lan. Comme à son habitude depuisquèlques éditions, la manifestationd'arts multiples proposera une instal-lation majeure. Cette fois, place à Do-mo de Europa historio en ekzilo, ima-giné par Thomas Bellinck, qui pren-dra ses quartiers au Mucem. Une for-mule espéranto signifiant «Maisonde l'histoire européenne en exil». Oule «projet dystopique d'un musée fu-turiste qui regarde le présent commesi c'était le passé. Qui parle d'une Eu-

rope qui n'existe plus alors qu'on tra-verseunepériodedecriseseuropéennes,financière, culturelle et identitaire»,explique son concepteur. Parmi lesgrands noms présents, il s'agira aus-si de prêter attention à Guerre et Téré-benthine du metteur en scène belge deJan Lauwers, «qui a contribué à réin-venter le théâtre européen lors des 25dernières années», à l'épopée musico-chorégraphique Kirina, créé par Ro-kiaTraoré et Serge Aimé Coulibaly ouencore à Alain Platel et Fabrizio Cas-sol qui offriront, dans Requiem pourL., une « seconde vie» à celui de Mozart.

Outre ces fenêtres sur le monde, leFestival de Marseille consacrera unepartie de sa programmation à des ar-tistes de la région. «Figure essentiellede la danse contemporaine», l'anciendanseur du ballet Preljocaj OlivierDubois livrera quant à lui, à KLAP,Pour sortir au jour, solo «aux alluresdePeep-show ou de tribunal». NaceraBelaza présentera sa «quête de la re-lation au temps et à l'espace sous uneforme symphonique » dans Le Cercle. Et«lejeunecréateurpassionnantdeMar-seille», Éric Minh Cuong Castaing,proposera pour sa part Phoenix danslequel il aborde les rapports entrel'homme et les nouvelles technologiesainsi que L'âge d'or, performance fil-mée née de «sa rencontre avec des en-fants de l'institut Saint Thys, qui souf-frent de handicap moteur».PA.

• Festival de Marseille du 15juinau 8juillet. Programme completsur www.festivaldemarseille.com

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Date : 09/04/2018Heure : 16:21:23Journaliste : Claudia Lebon

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Le Festival de Marseille 2018 : pour un vivre ensemble festif etculturelParce que la danse est un langage universel qui donne voix à tous, au-delà de nos différences, cette 23èmeédition du Festival de Marseille nous invite à célébrer la vie et le monde par le corps pour trois semaines de« fête » et de « connexion ». Du 15 juin au 8 juillet, découvrez les différents univers d'un réseau d'artistesinternational pour une programmation multiculturelle, à l'image de la cité phocéenne.

Ces artistes sont « des conteurs, ils dansent des histoires »Danser pour raconterCes artistes sont « des conteurs, ils dansent des histoires » annonce avec poésie Jan Goossens, directeur dufestival depuis 2015. Le récit d'ouverture est celui d'Eko Supriyanto. Figure phare de la danse contemporaineen Indonésie, il nourrit ses créations d'inspirations traditionnelles des danses de son pays. Avec Balabala,il donne force et pouvoir à cinq jeunes Indonésiennes qui s'approprient la danse masculine des guerriersdu peuple Tobaru, questionnant ainsi la place de la femme dans une société patriarcale. Le chorégraphejavanais puise également dans son expérience de plongeur pour nous livrer ses questionnements écologiquesdans son solo Salt. Évoluant dans l'océan, espace ouvert et infini, il nous propose de nous défaire detout jugement et de changer de perspective. La compagnie belge Voetvolk est aussi au rendez-vous. AvecPénélope, la renommée Lisbeth Gruwez, redonne la parole à toutes les femmes silencieuses de l'Odyssée

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Date : 09/04/2018Heure : 16:21:23Journaliste : Claudia Lebon

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dans une chorégraphie où le geste fait voix. Elle présente également sa nouvelle création, inspirée de laméditation : The sea within, une danse du souffle et de l'instant qui cherche à atteindre la pleine conscience.Cette année, le festival accueille le talentueux Olivier Dubois, élu l'un des meilleurs danseurs du mondeen 2011 par le magazine Dance Europe. Comment se reconnecter à la vie après avoir visité le mondedes morts ? Inspiré du Livre des morts de l'Égypte ancienne, Pour sortir au jour est une quête de soidans le passé. Le chorégraphe explore les spectacles de sa carrière pour mieux comprendre l'artiste et luiredonner vie. Artiste associé au ballet national de Marseille, Eric Minh Cuong Castaing présente Phoenix, unepremière mondiale. L'ancien graphiste diplômé de l'Ecole de l'image des Gobelins questionne notre rapportaux nouvelles technologies. Dans ce spectacle qui mêle danse contemporaine et danse traditionnelle arabedabkeh, les danseurs interagissent avec des drones dont l'omniprésence dans les pays en guerre est unemenace de mort perpétuelle pour les habitants. Une connexion en temps réel à des artistes de Gaza donnelieu à un dialogue par-delà les frontières. La chorégraphe algérienne Nacera Belaza est de retour pour cettenouvelle édition. Elle transforme sa pièce de quinze minutes Le Cercle, créée au Festival d'Avignon en 2012pour deux danseurs, en un spectacle de groupe étendu dans le temps. Réunissant six jeunes interprètesalgériens, l'artiste nous invite à ralentir le temps d'une danse où le mouvement est pensé comme « un souffleserein, profond et continu ». Nommée chevalier des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture en 2015,son travail fait l'objet d'un livre, Belaza entre deux rives, écrit par l'historienne de l'art Frédérique Villemur, etbientôt publié aux éditions Actes Sud. Citons également l'audacieux et iconoclaste Boris Charmatz qui nousarrose d' une « pluie de mouvements » avec 10000 gestes, un spectacle créé au Musée de la danse et Centrechorégraphique national de Rennes qu'il dirige depuis 2009. Dans cette « forêt chorégraphique », vingt-cinqdanseurs nous livrent une profusion de gestes, singuliers et éphémères, comme une « ode à l'impermanencede l'art de la danse ».

Un dialogue entre les artsDans cette nouvelle programmation, le corps est très présent mais ne se limite pas à une seule discipline.Différents spectacles s'inscrivent dans une hybridité artistique qui mêle danse, théâtre, cinéma, performanceet musique. Jan Lauwers présente Guerre et Térébenthine, une traduction sur scène du best-seller de StefanHertsmans. L'artiste, lui-même multidisciplinaire, associe musique, théâtre, installation, performance et dansepour nous raconter l'histoire de cet homme « broyé par les horreurs du vingtième siècle » après avoir vécula guerre des tranchées. Il donne un nouveau langage à ce chef-d'oeuvre littéraire né de la lecture des noteslaissées par le grand-père de l'auteur. Entre documentaire et fiction, cinéma et performance, L'Age d'or d'EricMinh Cuong Castaing, nous invite à poser un regard différent sur les enfants en situation de handicap. Dejeunes patients de l'Institut Saint Thys de Marseille évoluent sur scène accompagnés des danseurs. Dotés delunettes de réalité virtuelle, ils font ainsi l'expérience d'une nouvelle perception du monde, partagée avec lepublic. Cette 23ème édition promet de faire résonner la musique dans toute sa splendeur. La création mondialeKirina de Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traoré nous raconte en musique cette bataille fondatrice de l'Afriquede l'ouest. Inspirés par les griots _ces chanteurs conteurs, garants de l'Histoire de leur pays_ le danseur etchorégraphe belgo-burkinabè, que l'on a pu apprécier au Festival d'Avignon 2017, et la chanteuse maliennemettent le peuple en marche vers l'avenir. Découvrez également la création originale de Fabrizio Cassol etAlain Platel qui revisitent Le Requiem de Mozart avec Requiem pour L.. Adepte du métissage musical, lesaxophoniste, compositeur et leader du trio belge de jazz Aka Moon fait de cette célèbre pièce musicale unpoint de rencontre pour des musiciens européens, congolais et sud-africains. Le chorégraphe et metteur enscène belge, fondateur de la compagnie les ballets C de la B, met en place une écriture physique et visuellede cette cérémonie du deuil. Jazz, opéra, musique populaire africaine, chant lyrique et danse fusionnent pourparler de la mort en célébrant la vie.

Un évènement citoyen

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Date : 09/04/2018Heure : 16:21:23Journaliste : Claudia Lebon

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« Marseille, avec son extrême richesse d'histoire(s) et de perspectives est plus que jamais le point de départet l'horizon de notre Festival » annonce Jan Goossens. Le directeur met un point d'honneur à s'engagerpour la ville et ses habitants en les intégrant activement à l'évènement. Avec les Festiv'Alliés, un groupede spectateurs marseillais se réunit pour créer un expace de réflexion et d'action citoyenne. Le dispositifdu MarsLab permet à de jeunes artistes de la ville d'enrichir leur propre démarche artistique grâce à desspectacles, des rencontres avec les artistes ou des échanges dans des workshops. Le festival mène aussi uneaction d'éducation artistique et culturelle en direction de centaines d'enfants et d'adolescents qui découvrentchaque année la création contemporaine par le biais d'ateliers de médiation animés par des professionnels.Cette volonté d'ouvrir le festival à tous les Marseillais se retrouve également dans la politique tarifaireappliquée. Grâce à la billetterie solidaire de la Charte Culture, 2000 personnes de la ville, en situation deprécarité ou de handicap, pourront assister au festival pour 1€.

Tout un programme qui brille par sa diversité, sa dimension engagée et son ouverture au monde. Pour cette23ème édition, Jan Goossens veut nous faire voir au-delà de notre univers occidental pour nous amener ànous « déplacer » et à regarder les autres « avec plus de dignité et d'amour ». Le rendez-vous est pris : tousà Marseille cet été pour une immersion culturelle haute en couleurs!

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Date : AVRIL 18

Pays : FrancePériodicité : Trimestriel

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> Marseiller v .«j i - i*wi p v» i* rune danse-monde

À la tête du Festival de Marseilledepuis 2016, Jan Coossens proposeune programmation au diapasonde son territoire, de sa ville-mondegrande ouverte sur la MéditerranéeParmi les douze spectacles de la23e édition de ce festival de danseet d'arts multiples, on découvreainsi la dernière creation duchorégraphe et danseur marocainTaoufiq Izeddiou, Botero en Orient.Line exploration chorégraphiquede la série de tableaux intituléeAbu Chraib Avec le Ballet nationalde Marseille, le chorégraphe EricMinh Cuong Castamg proposeun autre type de métissagedans Phoenix • entre dansecontemporaine et dabkeh (dansetraditionnelle), pour interroger larelation corps-drone Autre premièremondiale Médea, ou NaceraBelaza poursuit aux confins de latranse sa quête du « vide inattenduqui comble toutes nos attentes »Avec A Present fram the Post,premier film de la |eune EgyptienneKawthar Younis enfin, le Festival deMarseille affirme aussi son intérêtpour le nouveau cinéma arabeFestival de Marseille13000 Marseillefest/valdemarseille comDu 15 juin au 8 juillet

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Date : 27 AVRIL 18

Pays : FrancePériodicité : Bimensuel

Journaliste : NICOLAS DAMBRE

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Deux nouveaux partenairespour ExtrapôlePACA. Un an après sa creation par la RégionProvence-Alpes-Côte-d'Azur, la plateformede production de spectacles Extrapôles'est élargie Anthea théâtre d'Antibes, et LeLiberté-Châteauvallon rejoignent le Festivaldavignon, le Festival de Marseille, les Théâtres,la Criée et le Théâtre de Nice qui composentun comité de producteurs pilote par la Frichela Belle de Mai, à Marseille «Extrapôle a per-mis laccompagnement de spectacles que nousn'aurions pas pu produire seuls car trop chers,comme Thyeste, de Sénèque, mis en scene parThomas Jolly», se félicite Dominique Bluzet,le directeur des Theâtres, à Aix et MarseilleLe budget de ce spectacle qui ouvrira le festival dAvignon avoisme les 900 DOO eurosManon Coutns, codirectrice du TheâtreNono à Marseille, soutenu par la Région,analyse «La culture semble rester un axeimportant de la politique régionale, maîs beau-coup de lieux et de compagnies ne savent paspar quel biais nouer un partenariat avecla Région » Membre du Syndeac, ManonCoutris participe au reseau Traverses qui réu-nit 32 scènes, maîs n'est pas soutenu par laRégion dans ses coproductions. Extrapôleconcerne plutôt de grands opérateurs, car lacondition pour y adhérer est «d'avoir desmoyens numéraires ou structurels conséquentsconsacrés à la production», indique AlainArnaudet, directeur genéral de la FricheLa Belle de Mai La Region aide les grandesformes à hauteur de 25 000 euros Domi-nique Bluzet ajoute «Au minimum, deux

Kirina, de Serge Aime Coulibalyau Festival de Marseille

coproducteurs s'engagent à hauteur de 30 000euros C'est un signe fort vers les artistes poursignifier que nous sommes une region de créa-tion.» Manon Coutns constate «Extrapôleregroupe peu d'operateurs, cela pose questionTout comme de soutenir des productions déjàtres aidées Ce n'est pas un dispositif représen-tatif de la vie culturelle de notre région » AlainArnaudet repond en soulignant lexpériencedu pôle Arts de la scène de la Belle de Mai«Ce dernier, à ses débuts, généra égalementquèlques critiques II est considéré depuis parles scènes et artistes comme un partenairede coproduction essentiel » Outre Thyeste,la plateforme produira cette année Kirina, deSerge Aimé Coulibaly et épouse-moi, d'aprèsWedekmd, mis en scène par ChnstelleHarbonn Dotée par la Region de 300 DOOeuros (en 2017 comme en 2018) Extrapôlepermet, selon un responsable de la collecti-vite, «de constituer un répertoire accessibleen coût de cession Les conditions de la diffu-sion doivent être réunies des la coproduction». I

NICOLAS DAMBRE

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LES INROCKUPTIBLESDate : 16 MAI 18Pays : FR

Périodicité : HebdomadaireOJD : 35898

Journaliste : Philippe Noisette

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O)fl)e,0o

Houlesentimentale

La chorégraphe belge LISBETH GRUWEZ signeavec The Sea Within une chorégraphie

apaisée et ambitieuse. Premières impressionslors d'un filage.

DANS LA SALLE QUASI VIDE DU KVS,À BRUXELLES, Lisbeth Gruwezveille a tout dans ces derniers joursde répétitions Et lorsqu'elle passepres de notre rangée, elle lance un solaire"Bienvenue dans mon espace" Celui-cia pour nom The Sea Within, chorégraphiepour onze danseuses annonciatrice d'unete en mouvement Une mer interieurecomme un nouvel elan pour GruwezElle n'avait jamais jusqu'alors composeavec un tel ensemble Maîs surtout, pourla premiere fois, elle ne danse pas danssa propre chorégraphie "C'est une grandetransformation concernant la maniere depenser el travailler "Cette dixieme piecede sa compagnie s'autorise a l'évidencedes chemins de traverse sur la partitionmusicale du fidèle complice de Voetvolk,Maarten Van Cauwenberghe

On devrait pourtant être habituéaux humeurs changeantes de la dameApres tout, Lisbeth s'est glissée dansla peau d'un prédicateur americain oudans celle de Bob Dylan La danseusedes annees Jan Fabre s'est peu a peuimposée comme une créatrice aux universsinguliers A chaque fois la même,a chaque fois une autre car LisbethGruwez pratique l'art de jouer avecles limites Héritière de cette danseflamande, maîs plus encore voix unique

Des les premiers instants de ce filagede The Sea Within, on perçoit de nouvellespistes dans ces gestes exposesla grammaire des corps, les bras flottants,les masses comme autant de vaguesUne danse organique s'autorisantdes references aux vegetaux ou aux fluxet reflux des oceans Les interprètes

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LES INROCKUPTIBLESDate : 16 MAI 18Pays : FR

Périodicité : HebdomadaireOJD : 35898

Journaliste : Philippe Noisette

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Sous nos yeux,un corps-à-corps s'épuise

en un pas de deux, unechaîne humaine se brise

osent un mouvement giratoire avant deressouder le groupe Lorsqu'elles parlent,on ne les comprend pas Langue tirée,regard frondeur, les solistes font et défontl'ouvrage de Lisbeth Gruwez Jusqu'àce que celle-ci montre le geste juste

La respiration est un motifimportant dans l'œuvrede la chorégraphe. Dans The SeaWithm, on haleté, on reprend son souffle,on compresse la poitrine Maîs toutautant, c'est la nature qui rythmeles effets sur le plateau Vent invisible,orage improbable "Et la méditation",lâche Lisbeth Gruwez Sous nos yeux,un corps-a-corps s'épuise en un pasde deux, une chaîne humaine se brise

The Sea Within est un champd'expérimentations que le reel finitpar rattraper Dans cette troupede survivantes, chacun verra sans douteautre chose Des migrantes oudes sirènes Tout n'est pas encore fixe,on se heurte la ou la fluidité estsouhaitable, on se disperse sur la sceneLisbeth Gruwez note, corrige,réfléchit On sent qu'elle est prête a endécoudre avec ce maelstrom danseParadoxalement, cette piece au calmeapparent va se révéler d'une violencediffuse Une mer comme un piègeLongtemps apres avoir quitte le theâtre,on aura ainsi l'impression de ressentirla pulsation de cet instant danseComme autant de fréquences amiantesPhilippe Noisette

The Sea Withm Conception et chorégraphieLisbeth Gruwez les 16 et 17 maia Montreuil (dans le cadre des Rencontreschorégraphiques internationalesde Saint-Denis) les 19 et 20 juin au Merlan(dans le cadre du Festival de Marseille)

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Date : 21 MAI 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : JAN GOOSSENS

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Pour une culture décentréeplurielle et métisséeProposer, comme politique culturelle, «plusde Paris» ou de «canon culturel» est un aveude faiblesse. Françoise Nyssen devrait plutôtouvrir le répertoire, promouvoir de nouvellesécritures et visions. Ces innovations naissentrarement dans les centres de pouvoirtraditionnels de la culture légitime.

L es questions posées par laministre de la Culture,Françoise Nyssen, sont de

taille : n'est-il pas grand temps defaire de la participation à lavieculturelle subventionnée unepriorité de la politique culturellenationale? Effectivement, lesprojets actuels de la ministre con-tiennent d'anciennes recettes.Mais si en tant que secteur noussommes capables de faire mieux,

pourquoi voit-on trop souventdes salles de spectacles et desmusées à demi-vides, des théâ-tres et des opéras aux publics tropâgés, trop blancs, trop homogè-nes, ou encore des populationsdes banlieues ou des zones pé-riurbaines qui ne se sentent pasconcernées par notre productionculturelle?Qu'il s'agisse de «la Culture prèsde chez vous» ou du Pass culture,

on semble penser, de façon una-nime, que la distance physiqueou les motifs financiers sontles seuls obstacles à la participa-tion. Et donc, les solutions sontévidentes : apportons la cultureaux gens, via des tournées despectacles, via des Micro-Folies,ou via un pass gratuit d'une va-leur de 500 euros.Concernant la Culture près dechez vous, on constate avec sur-prise que le choix se porte exclu-sivement sur le canon culturelparisien, porté par une série de«monuments nationaux». Quantau Pass culture, il est lancé avantmême que ne soit tranchée laquestion éditoriale, la seule quicompte : à quoi donne-t-il et nedonne-t-il pas accès? La démar-che pourrait être naïve : la non-

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Date : 21 MAI 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : JAN GOOSSENS

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participation à la vie culturelleofficielle, surtout parmi les jeu-nes dans les grandes villes, n'estpas une fatalité. Le manqued'éducation culturelle joue unrôle. Mais ce choix de ne pas par-ticiper ne serait-il pas délibéré ?N'est-ce pas une forme d'opposi-tion contre un répertoire et desinstitutions avec lesquels on nepartage aucune affinité ?La question de l'offre - quelle cul-ture ? -, personne ne la pose. Elleest le cheveu sur la soupe. Ce quiest d'autant plus étrange quand ils'agit de développer des publicsjeunes et divers, ou la France dedemain. Dans nos grandes villes,dans les territoires d'outre-merou les régions défavorisées, nullequestion n'est plus cruciale.Quelles raisons donnons-nous àces absents, à ceux qui ne vien-nent pas dans nos théâtres, dansnos salles de concerts et dans nosmusées? Proposer «plus de Paris»ou plus de «canon culturel», c'estun aveu de faiblesse. Les ancienscentres ne tiennent plus. C'estvrai de nos «monuments natio-naux», mais peut-être aussi d'unesérie de centres dramatiques na-tionaux (CDN) dans les grandesvilles françaises. Ces institutionsétablies restent des références depremier plan, mais une questionse pose aujourd'hui : est-ce dansces lieux que se déploieront lesnouvelles écritures de demain?La réalité toujours plus mélangéede nos grandes villes, de la Francetout court, nous pousse à penserde façon radicalement différenteles notions de répertoire, de réfë-rence et de création. Penser queMolière, Bizet, Claudel, Offen-bach ou Koltès auront une signifi-cation eternelle, pour les publicsaux modes de vie très différents,en Martinique, à Marseille, ou enGuyane, cette idée ne tient sim-plement pas.Le terme «zones blanches» est luiaussi problématique : dire qu'ilne se passe rien aujourd'hui enMartinique ou en Guadeloupeest, à mon sens, un mauvaispoint de départ.Il est possible de rectifier. Concer-nant la Culture près de chez vous :il faut une offre plus diverse,moins «canonisée», une intégra-tion de nouveaux lieux culturels«hors centres», de la circulationdes œuvres qui s'y créent, de laréciprocité. La décentralisation

doit signifier que l'on prend da-vantage au sérieux d'autres cen-tres culturels et politiques. Le pu-blic culturel de demain, mixte,métissé, jeune, a besoin de nou-veaux auteurs et de nouvelles vi-sions. Il faut les encourager, cescréateurs, activement. Ces inno-vations naissent rarement dansles centres de pouvoir tradition-nels de la culture légitime où onrecherche la reconnaissance et lareproduction.Il faut de la réciprocité. Les zonesblanches ne sont pas les seules àavoir besoin d'irrigation cultu-relle, d'anciens centres commeParis peuvent tirer parti d'unedose d'idées nouvelles. C'est uneforme de reconnaissance de cequi est conçu ailleurs.Le Pass culture ne peut pas êtreun simple billet d'entrée auxmains des jeunes. Le Pass doitaussi devenir un instrumentd'émancipation. Des jeunes detous les milieux doivent partici-per activement au débat sur la li-gne éditoriale, et leurs choix affi-cheront bien plus que Star Warsou la culture commerciale.Une commission de la diversitédoit veiller à ce que soient repré-sentés des modèles culturels etintellectuels d'origines multiples.Pas pour verser dans le commu-nautarisme, mais pour montrerque le répertoire de la Républi-que de demain est assez ouvert etgénéreux pour étreindre de mul-tiples voix.Toute discussion sur la ségréga-tion culturelle est, au bout ducompte, une discussion sur laculture et l'identité. Qui sommes-nous? Où allons-nous ensemble?Quelle nécessaire diversité de ré-cits sommes-nous prêts à porteret à rendre accessible ? Le méritede Mme Françoise Nyssen estd'avoir redonné à ce débat unsouffle. La Culture près de chezvous et le Pass culture sont deuxinstruments valables, en prin-cipe, pour préparer le répertoirefrançais commun de 2025. On nepeut se permettre de placer labarre moins haut : il ne s'agit pasd'une discussion sur la diffusionà tous et sur l'accès gratuit, maissurtout sur un répertoire et uneculture commune dans la Francede demain. •»•

ParJANGOOSSENS

Directeur du festival de Marseille

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ZIBELINEDate : 12 MAI/16 JUIN18

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Journaliste : AGNÈS FRESCHEL

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Requ pm pour t Alain Platel © Chris Van dei Buight

Marseille accueille le mondePour sa 23e édition le Festival de Marseille se veut plus ouvert que jamais.À tous les publics, à l'Afrique et au monde, à toutes les esthétiques, à lamultidisciplinarité, aux habitants de Marseille. Mais surtout à l'avenir ! Entretienavec son directeur, Jan Goossens

Zibeline L'édition 2017 était la premièredont vous aviez conçu entierement la pro-grammation Quel bilan en avez vous tire 'Jan Goossens Cette premiere editiona donne I indication claire et forte que cenouveau projet peut susciter I adhésionsur ce temtoire Avoir un impact Toucherun public populaire comme au Silvain oudans 100% Marseille étonner et Questionnerartistiquement comme le Ritu de Pnmaveraou le spectacle de Julien Gosselm qui ontprovoque des discussions et I etonnementEst-ce que vous avez noté une évolutiondu public 'Oui une evolution notable Nos salles étaientpleines a 87% alors même que nous avonsconsidérablement augmente le nombrede places mises en vente Nos recettes de

billettene ont ete clairement au dessus de nosattentes qui étaient optimistes i Maîs plusqu au niveau quantitatif le public a égalementchange dans sa composition davantage dejeunes davantage de spectateurs qui viennentvoir une ou deux propositions un nombreimportant de spectateurs qui viennent pourla premiere fois et la billettene solidaire*qui explose. Nous sommes alles nettementau dessus des quotas nous avons finance 400places supplémentaires sur nos fonds proprespour les gens en situation de precante avecplaisir car cela fait la démonstration éclatanteque chacun a besoin de culture et d art quandil peut y avoir financièrement acces n y aeu aussi une forte presence professionnelleregionale et internationale correspondant ànotre projet s ouvrir au monde s ancrer a

Marseille dans la multidisciplrnanteLe Festival 2018 conserve-t-il le mêmeesprit ?Le cadre reste le même maîs nous noussommes plus fortement engages dans descoproductions le montage final de Kmnase fait a Marseille nous accompagnons EnoMinh Cuong Castaing pour la creationde Phoenix depuis I an Notre engagementvis a vis des jeunes artistes du temtoire setraduit aussi dans les Mars Lab des petitesformes qui seront présentées aux BernardinesNous proposons aussi des sénés plus longuesRequiem pour L de Platel et Cassol serajoue trois fois au Silo Kmna de Serge AimeCoulibaly et Rokia Traoré quatre fois enpremiere mondiale sur le Grand Plateau dela Fnche I important est de faire venir de

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ZIBELINEDate : 12 MAI/16 JUIN18

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Journaliste : AGNÈS FRESCHEL

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nouveaux spectateurs, que le bouche-à-oreille fonctionne, mêmesi cela peut faire baisser le taux de remplissageLe Festival de Marseille reste-t-il un festival de danse ?À l'international on dit que je suis devenu un programmateur dedanse, et ici qu'il n'y en a pas assez i Si le Festival est clairementmultidisciplinaire, la part de la danse est prépondérante Maîsil s'agit de danses au pluriel, de mouvement, de corps, dansdes esthétiques aussi différentes que celles d'Olivier Dubois,Lisbeth Gruwez, Eko Supriyanto ou Boris Charmatz Jamaisde danse comme discipline académique Et on débute avec unprojet qui n'appartient pas au domaine de l'art vivant maîs queje suis très fier de proposer Domo de Europa est une expositionde Thomas Bellinck, un projet lourd en termes de montage,une première en France portée aussi par le Mucem et MP2018Sa fiction nous projette dans l'avenir d'une Europe qui revient surson passé En fait cette anticipation nous parle de notre présent,de ce que l'on pourrait perdre si on persiste dans le repli actuel,nationaliste et insulaire, en renonçant à construire une Europeunie autour d'autres intérêts que le calcul économique à courtterme C'est passionnantDu théâtre aussi, avec Jan Lauwers...

et Viviane De Muynck, qui est une grande dame La Chambred'Isabella avait marqué Marseille, Jan Lauwers a continue sontrajet et aujourd'hui son théâtre qui avait déclenché une vraierévélation fait naître une tenson, très belle, entre rébellion etmaîtrise, avant-garde et classicisme ll vient à Marseille avecun grand texte, Guerre et Térébenthine, adaptation du grandclassique de Stefan Hertmans, un roman d'amour durant lapremière guerre mondiale que les Français connaissent peuCe sera au Gymnase, et il y aura aussi du cinéma à l'Alhambra,une conférence de Felwine Barr, grand penseur de l'Afrique,au MucemEt de la musique IDes musiques, au pluriel aussi, et dans des formes multidiscipli-naires Un concert d'Imhotep et Suly Casey en plein air et enentrée libre Koko Dembelé maître du reggae au Mali en premièrepartie de Jupiter, figure emblématique de Kinshasa Et puisbien sûr Fabrizio Cassol, qui avec une partie de l'orchestre deCoup fatal et deux chanteurs du Macbeth de Brett Bailey, est allébeaucoup plus lom dans l'adaptation musicale de Mozart Et lamusique de Rokia Traoré dans Kinna, dont le point de départest l'histoire politique et culturelle de l'Aînque de l'Ouest, deSoundiata Keita, fondateur de l'empire du Mali et symbole d'unegestion démocratique africaine Dans la tradition mandmgue desgnots il est question de l'avenir, et de la marche d'un peuple Surscène il y aura dix danseurs, six musiciens et une quarantaine defigurants marseillais Une grande production qui est possible grâceau dispositif ExtraPôle, et dont la création aura heu à Marseilleavant la Ruhr Triennale qui est aussi coproducteur

» PROPOS RECUEILLIS PAR AGNÈS FRESCHEL »

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Date : JUIN/JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : MensuelOJD : 74345

Journaliste : Delphine Baffour

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Festivalde Marseille

La 23e édition du Festival de Marseillepropose une programmation connectéeau monde.

Sait d'Eko Supnyanto

Ouverture et vivre ensemble sont les deuxmaîtres mots du Festival de Marseille S'ap-puyant sur la réalité multiculturelle de la ville,sa programmation est résolument internatio-nale, tournée vers l'Atnque, le Moyen Orientmaîs aussi l'Europe et l'Asie. Itinérant, il sedéploie dans 17 lieux, investissant ainsi toutela cité phocéenne Historiquement dédié à ladanse, il entame une mue qui le verra accueil-lir de plus en plus d'autres disciplines Pourautant, l'art chorégraphique est encore très lar-gement présent dans cette 23e édition Ainsi,l'on pourra assister aux créations mondialesde Phoenix du marseillais Eric Minh CuongCastamg, de Kirma du Burkinabé Serge AiméCoulibaly, du Cercle de Nacera Belaza, ouaux premières françaises de Pénélope de labelge Lisbeth Gruwez, de Sait de l'indonésienEko Supnyanto, de Pour sortir au tour d'OlivierDubois, de Guerre et Térébenthine du bruxel-lois Jan Lauwers, et de Requiem pour L duflamand Alain Platel

Delphine Baffour

Festival cle MarseHie Du i y juin au 8 juillet.Tel. 04 91 99 02 jo.www {estivdldemirseilJe.com

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Date : 12/06/2018Heure : 18:17:53Journaliste : Philippe Noisette

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Au Festival de Marseille, un Requiem pour célébrer la vie

(© Chris Van Der Burght)scènes

“Requiem pour L.” réunit à nouveau Alain Platel et Fabrizio Cassol pour un rituel scénique et musicalembrassant deuil et espoir. Une œuvre salutaire à découvrir dans notre supplément Festival de Marseille ci-joint.Le Requiem de Mozart traverse l’histoire de l’art occidental comme peu d’autres créations musicales. Il ya d’abord la légende liée à cette partition inachevée que le compositeur natif de Salzbourg n’entendra pasde son vivant. Mais le Requiem , messe des morts, n’a jamais été commandé par son “rival” de l’époque,Salieri. La vérité veut que ce soit le comte Franz de Walsegg, affligé par la disparition de sa femme, Anna,qui commandât la partition à Mozart. Il avait cherché à le contacter par toutes les voies possibles. Mozart estalors quasi ruiné, oublié. Il signera pourtant un chef-d’œuvre à 35 ans.

Un requiem monde

S’y attaquer, c’est faire preuve d’irrévérence au mieux – ou d’insouciance. “C’est presque arrogant de vouloirfaire ‘mieux’ que Mozart !” , lâche Alain Platel. Pourtant, avec son compère Fabrizio Cassol, Platel va selancer dans l’aventure d’un requiem d’aujourd’hui. Les deux hommes ont déjà créé ensemble VSPRS ouplus récemment Coup fatal , immense succès . “Fabrizio Cassol m’a expliqué que l’œuvre de Mozart n’avaitpas été achevée par le compositeur lui-même, qu’il y avait eu de nombreux compléments ‘à la manière de’.Il avançait sur ‘sa’ version jusqu’au jour où il m’a fait écouter les premiers enregistrements de son travail.Mes problèmes ont alors commencé… car il fallait que je sois à son niveau d’excellence. Ce requiem à laCassol était formidable.”

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Date : 12/06/2018Heure : 18:17:53Journaliste : Philippe Noisette

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Peu à peu, l’idée d’un requiem-monde se fait jour, qui serait porté par une distribution croisant l’Afrique etl’Europe, Mozart et les pianos à doigts (les fameuses kalimbas), l’accordéon et la batterie. “Dans la copie dumanuscrit original que j’ai pu regarder, j’ai pris conscience des nombreux ajouts à l’époque, raconte FabrizioCassol. Alors, je me suis imaginé que l’on retrouvait des esquisses de Mozart. Et que se produit en résonancecomme un glissement. On approche une autre cérémonie avec des ingrédients qui ne seraient pas seulementoccidentaux. Même si on sait que le Requiem est dans le subconscient du public une œuvre occidentale parexcellence.”

Montrer la mort

De fil en aiguille, l’envie de retrouver certains musiciens ou chanteurs va germer : “Des musiciens croiséssur Coup fatal et les chanteurs sud-africains avec qui j’avais fait Macbeth , l’opéra mis en scène par BrettBailey. Cela fait trois ans que nous sommes sur Requiem pour L., dont deux ans de répétitions. Alain m’alaissé travailler puis est venu avec ses idées”, poursuit Fabrizio Cassol. Parmi celles-ci, il y aura la volontéde montrer la mort. Autant dire quelque chose de presque tabou dans certaines sociétés. “Dans pas mal depays, on célèbre la mort de façon très vivante. Il y a dans Requiem pour L. des références à ces rituels.Et avec la scénographie, un rappel du mémorial de l’Holocauste de Berlin. J’avais dans l’idée de montrerquelqu’un en train de mourir. Je l’ai vécu. De ces instants au-delà du chagrin, on retire une grande force” ,confie Alain Platel.

“J’ai eu une conversation avec une de mes connaissances, un médecin très engagé dans les soins palliatifs.J’ai évoqué ce projet. Il était surpris. Nous avons alors rencontré des gens confrontés à une mort imminente.Et nous avons croisé L. Elle nous connaissait tous les deux, avait vu mes spectacles. J’ai parlé avec ellede mon idée.”

Le Requiem prend dès lors une autre dimension, L. proposant que l’on filme son “départ” et qu’on utiliseles images. Un processus délicat s’engage, les doutes assaillant Alain Platel. Cela prendra quelques moissupplémentaires, et nécessaires, pour que la famille de L. accepte. “Je crois que durant les répétitions, ilsont compris qu’il s’agissait en quelque sorte d’un hommage à leur mère et compagne.” En scène, les vidéosnoir et blanc réalisées et montées par Natan Rosseel sont d’une douceur apaisante – et surprenante. Pasd’indélicatesse, juste un regard sur l’autre. Un adieu.

Un rituel du respect

En contrepoint, il y a la vie matérialisée par les circulations incessantes des musiciens et chanteurs. Sanspour autant forcer le trait. “Je savais que la mise en scène devait être sobre. C’est un rituel du respect. Leplus facile aurait été de les laisser faire une chorégraphie joyeuse. Mais cela aurait été une fausse piste”, reprend Platel. “Je leur ai dit de faire moins, de communiquer entre eux de façon moins verbale, par unsimple geste, une caresse, un regard. Au final , Requiem pour L. est très précis dans ses déplacements.C’est de la ‘dentellerie’, précise le metteur en scène et chorégraphe flamand. Il y avait pas mal de détails quirebondissaient de l’image à la scène. La musique, les musiciens sont d’une telle générosité.”

Fabrizio Cassol confirme ce point de vue : “Nous avons l’expérience du Requiem de Mozart. Ici, il y aquatorze musiciens ou chanteurs. Ils doivent, à si peu, donner un fort impact. Il fallait que chacun tisse un lienavec l’autre et puisse exprimer des sentiments individuels. Même lorsqu’ils ne bougent pas trop sur scène,ils sont dans la puissance. C’était la condition de la réussite de la partie musicale. Chaque fois qu’ils peuvent

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Date : 12/06/2018Heure : 18:17:53Journaliste : Philippe Noisette

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saisir une petite ouverture, ils ne vont pas attendre, ils vont essayer de créer quelque chose. Alain leur a ditde ne pas jouer avec le public : ‘Faites la musique pour vous. N’allez pas chercher les spectateurs.’”

Coup fatal jouait sur une proposition inverse, ce baroque mâtiné de rumba, ce jeu avec les spectateurs .Requiem pour L. est d’une certaine manière son double “inversé”. A la vue du résultat, un spectacle à partdans le parcours de ces deux créateurs mais tout autant en filiation avec leur œuvre, on mesure l’enjeu. “Jesavais qu’il fallait éviter que le Requiem soit le ‘soundtrack’ des images. Il était important que le résultatsoit quelque chose que toute l’équipe artistique puisse défendre. J’étais convaincu que nous n’arriverions pasjusqu’à la fin de cette aventure. Pourtant, nous sommes allés jusqu’au bout. Ce qui me frappe le plus depuis ledébut des représentations, c’est le silence dans les théâtres : je ne l’ai jamais entendu comme cela. Il y a uneforce qui est là et qui nous aide à continuer notre propre vie” , dit encore Alain Platel. Depuis les premièresreprésentations à Berlin, la création semble gagner encore en maîtrise, tenant les salles dans un état nond’hébétude ou de compassion, mais à juste distance du spectaculaire et de l’intime.

“L’ego d’Alain disparaît de pièce en pièce. Le travail avec lui fait que l’on se remet en question à chaque fois.C’est ce qui permet de faire des choses comme ce Requiem. Il y a eu dans des opus précédents commeVSPRS ou Pitié ! une dimension sociale. Aujourd’hui, je dirais que nous sommes plus dans le spirituel d’unecertaine façon” , constate Fabrizio Cassol. “Je n’ai jamais eu autant de doutes durant une création. Mais ici,tous les ‘ingrédients’ concourent à élever les âmes. La musique est la forme d’art la plus puissante à mesyeux. C’est quelque chose d’extraordinaire. Je suis heureux d’être arrivé jusque-là avec Requiem pour L.”,reprend Alain Platel.

Durant notre conversation, ce soir-là à Anvers, Cassol aura cette petite phrase, presque anodine : “Auxballets C de la B, tout le monde travaille plus pour faire en sorte que cela fonctionne.” Façon de dire que dansl’ombre, il a fallu beaucoup de volonté, et même plus que cela, pour venir à bout des problèmes et autresdéfis. On pense au dialogue avec la famille de L. ou plus simplement à l’obtention d’un visa pour certainsartistes venus d’Afrique. Que chaque soir ce Requiem puisse se jouer tient un peu du miracle. Ce qui lerend plus précieux encore.

Requiem pour L. Les 6 et 7 juillet à 20 h 30, le 8 à 18 h 30, Le Silo au Festival de Marseille

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Date : 13/06/2018Heure : 21:19:03

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Danse: 23e édition du Festival de Marseille 2018, avec 8premières : Paris ArtSerge Aimé Coulibaly Boris Charmatz Eric Minh Cuong Castaing Eko Supriyanto Lisbeth Gruwez OlivierDubois Nacera Belaza Alain Platel Jan LauwersConcentré de danse inclusive (musique, film, installation...), le Festival de Marseille 2018 soutient la créationchorégraphique. Au fil de trois semaines, huit pièces y feront ainsi leur première en France. Pour unevingt-troisième édition attentive, ouverte sur le monde actuel.

Ville-monde, Marseille présente la vingt-troisième édition de son festival de danse : le Festival de Marseille.Événement fédérateur, l'édition 2018 mobilise dix-sept lieux et trente-deux représentations. Avec troissemaines de festivités, au fil desquelles s'égrèneront une douzaine de spectacles (danse, performance…).Dont pas moins de huit premières (cinq françaises et trois mondiales). Une énergie englobant coproductions,des artistes venus du monde entier et des passerelles tissées avec MP2018 (à la suite de Marseille-Provence2013). Mais aussi une vingtaine de rendez-vous (projections, ateliers, conférences) pensés pour favoriser leséchanges et le partage de la parole, ainsi que des expériences. Le Festival de Marseille 2018 promet ainsid'impulser une dynamique chorégraphique propice à l'ouverture et à l'émulation. Plus qu'un divertissement,la danse portée par le Festival de Marseille soutient la création de ponts. Avec un événement soucieux desoutenir les émergences artistiques et la création de liens sociaux.

Le Festival de Marseille 2018 : 3 semaines, 32 représentations et 8 premièresAvec huit premières, le Festival de Marseille 2018 va attiser les appétits des amateurs de nouveautés.À la pointe de l'état de l'art en danse contemporaine : plusieurs premières françaises. La très énergiquechorégraphe belge Lisbeth Gruwez présentera ainsi, en accès libre, Pénélope (2017). Un solo en forme deréponse aux héros masculins de L'Odyssée. Autre solo piquant, Salt (2017), du chorégraphe indonésien EkoSupriyanto. Autour de la culture maritime, aujourd'hui. Le chorégraphe Olivier Dubois livrera quant à lui sadernière création, Pour sortir au jour (2017). Un solo intimiste explorant la mémoire (individuelle, collective),telle qu'elle se grave dans le corps. Autre créateur belge, Jan Lauwers présentera Guerre et térébenthine.Autour des liens entre art et guerre. Quant au chorégraphe Alain Le Platel, il présentera avec le compositeurFabrizio Cassol Requiem pour L. (2018). Une refonte joyeuse et pluriculturelle du Requiem de WolfgangAmadeus Mozart. Autour des rituels de deuil.

Un festival à la pointe de la danse actuelle : effervescence et émergencesPremière mondiale, la chorégraphe Nacera Belaza présentera Le Cercle (2018). Une pièce pour six danseursexplorant le mouvement continu, comme une lente respiration poétique. D'ailleurs, création 2018, LisbethGruwez proposera également The Sea Within, autour de cette énergie intérieure, gonflée par le souffleet la pratique de la méditation. Autre première mondiale, Kirina (2018), des chorégraphe burkinabé SergeAimé Coulibaly et chanteuse malienne Rokia Traoré. Pour une épopée contemporaine, conjuguant tragédiesgrecques, mythes bibliques et africains. Enfin, le chorégraphe français Éric Minh Cuong Castaing présenteraPhoenix (2018). Une pièce chorégraphique pour drones et danseurs. Le Festival de Marseille 2018 permettraégalement de retrouver son film-performance L'âge d'or (2018), réalisé avec des enfants ayant des handicapsmoteurs. Interrogeant là encore les liens entre sensations et technologies. L'édition reprendra égalementBalabala (2016) d'Eko Supriyanto et 10000 gestes (2017) de Boris Charmatz.

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Date : 16/06/2018Journaliste : LUDOVIC LAMANT

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A Marseille, Thomas Bellinck bâtit un mausolée pour l’Europe

Une « exposition internationale sur la vie dans l’ancienne Union européenne »s’ouvre à Marseille samedi 16juin. Dans ce vrai-faux musée sur la mort de l’Europe, l’artiste belge Thomas Bellinck invite à réfléchir sur lesillusions perdues des « pères fondateurs », et plaide pour une nouvelle radicalité européenne.

Marseille, de notre envoyé spécial. - C’est l’exposition qu’il faut avoir visitée cet été pour se préparer endouceur aux élections européennes de 2019. L’artiste belge Thomas Bellinck a installé sur les hauteurs du fortSaint-Jean, à Marseille, sa Maison de l’histoire européenne en exil, un mausolée fascinant pour une Europedéfunte, à arpenter à partir du samedi 16 juin. Du crépi beige au mur, des couleurs décolorées, des tableauxrecouverts d’un voile poussiéreux, des échafaudages laissés apparents dans les parties extérieures : il vaflotter cet été une odeur de décomposition en plein cœur du Mucem, le Musée des civilisations de l’Europeet de la Méditerranée.

« On a choisi de situer ce musée dans un bâtiment de l’ancien fort qui, en partie, est resté fermé au publicdepuis l’inauguration du Mucem [en 2013 – ndlr]. À cause d'une trop forte humidité, il n’est pas possible d’yexposer des œuvres. Mais les vitrines et les salles vides se prêtent vraiment à l’atmosphère que l’on recherchedans notre projet », explique Bellinck, né en 1983 dans la Ruhr allemande, ravi d’installer l’Europe dans unbâtiment qui, par le passé, prit l’eau. Les claustrophobes seront mal à l’aise dans ce dédale d’une quinzainede salles sombres, où toutes les fenêtres ont été condamnées.

Le visiteur est transporté « dans un avenir incertain [où], depuis bien longtemps, l’Union européenne n’existeplus ». À travers des objets plus ou moins folkloriques, des cartes et des textes – rédigés en espéranto, françaiset arabe – souvent très informés sur le fonctionnement de l’Europe, le vrai-faux musée propose d’expliquerpourquoi nous en sommes arrivés là. Voici quelques éléments du scénario catastrophe : l’UE s’est effondréeen 2025, après les victoires des extrémistes Geert Wilders aux Pays-Bas en 2021 et Marion Maréchal-Le Penen France en 2022. Elles déclenchent respectivement le « Nexit » (contraction de Netherlands et Exit, soit lasortie des Pays-Bas de l’UE) et le « Frexit » (la sortie de la France de l’UE).

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Date : 16/06/2018Journaliste : LUDOVIC LAMANT

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Dans la « Maison de l'histoire européenne en exil » de Thomas Bellinck, à Bruxelles en 2013 © Danny Willems.

« Autant le projet européen avait pu survivre au Brexit, parce que le Royaume-Uni a toujours eu une relationcompliquée avec l’Europe, autant le départ de deux pays fondateurs a provoqué la rupture finale », expliquedoctement Bellinck. Il prévoit aussi aux alentours de 2023 une accélération des négociations d’adhésion de laSerbie, du Monténégro et de l’Écosse devenue indépendante, dans un geste désespéré de l’UE pour sauversa peau in extremis, en cherchant à intégrer de nouveaux alliés pro-européens à son club.

Nous n’en dirons pas plus : on laissera aux visiteurs le plaisir un peu sadique, il faut bien l’avouer, de découvrirla manière exacte dont l’UE s’est effondrée. Sur le parcours, ils trouveront des cartes de visites de lobbyistesépinglées dans des cadres comme des papillons morts, des planches jaunies et froissées montrant desdessins préparatoires pour les billets de l’euro, un presse-agrumes dont le cône ciselé avait pour forme lebuste d’Angela Merkel à l’air abattu, du papier-toilette à l’effigie de Vladimir Poutine (ramené de Kiev)… Maisaussi d’innombrables frises et cartes pour décrire la vague des « suicides d’austérité » et l’explosion des partisautoritaires et d’extrême droite durant « la Grande récession » à partir de 2008. En bout de course, sur le toitdu fort, une buvette aménagée à l’air libre proposera des bières tchèques et des vins d’Europe centrale.

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Date : 16/06/2018Journaliste : LUDOVIC LAMANT

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Bellinck n’en est pas à son premier essai. L’artiste s’est même spécialisé dans cet art si particulier dela « collapsologie », l’étude de l’effondrement des sociétés. En 2013, il avait créé l’installation dans uninternat laissé à l’abandon depuis dix ans, en bordure du quartier européen de Bruxelles. Des fonctionnaireseuropéens avaient fait le déplacement, intrigués. « Il m’est arrivé de discuter avec des gens de la commission,qui sortaient en pleurant du musée, en état de choc. L’un d’eux m’a dit qu’il venait d’un coup de se rendrecompte qu’il travaillait peut-être pour quelque chose qui s’effondrait », se souvient-il.

Bellinck a ensuite installé son musée dans une ancienne poste de Rotterdam en 2014, puis un palais impérialdu XIXe siècle, là encore laissé vacant. À Athènes, ce sont les anciens bureaux du ministère du travail, édifiésdu temps de la dictature des colonels, qui ont servi de décor en 2016. La même année, il a emménagé àWiesbaden, près de Francfort en Allemagne, dans un palais de justice à l’arrêt depuis cinq ans.

À Bruxelles en 2013, Bellinck avait fixé la fin de l’Europe à… 2018. Sa prédiction ne s’est pas réalisée :l’Europe serait-elle plus solide que prévu ? « Chaque année, je suis obligé de repousser la date, s’amuse-t-il. Dans vingt ans, je me dis parfois que je serai toujours en train de faire ce musée… L’Empire romain nes’est pas écroulé en deux mois. » Après tout, « il n’est pas si rare que les sociétés se suicident, et mêmequ’elles le fassent avec un certain entrain », écrit le politiste bulgare Ivan Krastev dans un essai récent, AfterEurope (traduit en français sous un titre trompeur : Le Destin de l’Europe). À Marseille, Bellinck sait que lesréactions seront différentes de celles de Bruxelles : « Les gens seront sans doute moins choqués. Peut-êtreparce qu’ils se sentent plus loin des institutions européennes. Mais aussi parce que la réalité au dehors esten train de rattraper la fiction. »

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Date : 16/06/2018Journaliste : LUDOVIC LAMANT

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Audioguides à l'entrée de la « Maison » de Thomas Bellinck © Danny Willems

Bellinck n’est pas un adversaire du projet européen. Son travail, hyper-documenté, a plutôt valeurd’avertissement. Comme tant d’autres activistes et penseurs face aux crises européennes, Bellinck citeaujourd’hui cette fameuse saillie d’Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde àapparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » Les « monstres », il y a en effet l’embarras duchoix autour de nous : de Trump à Salvini, passant par Orbán et consorts. « Je pense de plus en plus à ceprojet comme un mausolée, qui sert à dire au revoir au vieux, pour que le neuf puisse finalement voir le jour,explique Bellinck. Cela ne veut pas dire de nécessairement jeter le bébé avec l’eau du bain, d’en finir avecle projet Europe. Mais d’être plus radical pour repenser le projet, en en finissant avec certains privilèges surle continent – comme ceux de l’homme blanc. »

Au fil de ses recréations, le musée de Bellinck a évolué, pour poser de plus en plus nettement les liensentre crises de l’imaginaire européen et problématiques postcoloniales. Parallèlement, l’artiste belge a conçuplusieurs projets autour de l’impasse des politiques migratoires en Europe : sa dernière mise en scène, duthéâtre documentaire et musical, s’intéressait à la gestion de certaines frontières extérieures de l’UE et posaitla question du fonctionnement de Frontex.

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Bellinck poursuivra-t-il son projet, de ville en ville, dans l’attente du véritable éclatement de l’UE ? « À chaquefois, je me dis que c’est la dernière fois que je le recrée. Mais le musée se transforme, se présente de plusen plus comme une archive personnelle. Mes autres projets le nourrissent. C’est une collection de chosesque je ramène et actualise au fil de mes voyages », poursuit Bellinck. La Maison de l’histoire européenne enexil qui s’ouvre à Marseille propose ainsi la plongée dans le cerveau tourmenté d’un trentenaire européen,frappé par l’effondrement du rêve européen, mais persuadé, aussi, que sa génération tient là une opportunitépolitique pour gagner en radicalité.

BOITE NOIRE

Thomas Bellinck a relu ses citations, que j’ai recueillies au Mucem à Marseille le 30 mai. L’exposition, qui sedéroule au Mucem dans le cadre du festival de Marseille, est annoncée du 16 juin jusqu’au 31 juillet.

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Date : 16 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : G.G.

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Thomas Bellinck, et sonvrai-faux musée de PEuropeAu Mucem avec le Festival de Marseille, le metteur en scène propose uneplongée dans un musée fictif et futuriste de notre histoire contemporaine

A vant de pouvoir explorerDomo de Europa Historioen Ekzilo (créé en 2013 à

Bruxelles et ici adapté pour lefestival de Marseille), le visiteurattend dans une salle d'attente,l'un de ces espaces anonymeset vaguement bureaucratiquesavec une hôtesse derrière le gui-chet qui vous tend un numéro.Sur le mur, une carte de l'Eu-rope qui ne correspond pas vrai-ment à la zone actuelle maisoffre un air de déjà-vu car le met-teur en scène Thomas Bellinck,créateur de ce musée pascomme les autres pourtant blot-ti au coeur même du Musée descivilisations de l'Europe et de laMéditerranée, nous propulsedans un futur lointain où l'on re-garde 2025 comme le passé... etl'Europe comme " un continentdivisé politiquement", Sa Mai-son de l'histoire européenne enexil déploie donc les souvenirsnostalgiques de notre vie dansl'ancienne Union européenne.Elle se découvre seul après avoirété invité à arpenter ce laby-rinthe de salles délabrées à l'es-thétique venue des pays de l'Estavant la chute du mur de Berlin :fauteuils plastiques orangés, ri-deaux de portes anti-mouchesmarrons, moquette poussié-reuse, etc. Les objets et docu-ments présentés jouent de laconfusion, oui, ils pourraientpeut-être venir des collectionsdu Mucem, ici un mannequindans un isoloir, là des vitrinesvides ou avec le Prix Nobel de lapaix attribué à l'Union euro-péenne en 2012, des reliquescomme les billets de banque eneuros ou une directive euro-

Un déroutant musée à explorer au Mucem. /PHOTO GEORGES ROBERT

péenne sur les poireaux, un co-loriage du garage de la maisonde Robert Schuman. Mais cethéâtre de l'absurde dont tousles cartels sont en espéranto etqui manie la langue du pouvoirtient plus du mausolée (le Mu-cem fait preuve d'un beau culoten accueillant cette propositiondécalée qui met en abyme l'ins-titution) et nous laisse assom-mé. Car si le Belge Thomas Bel-linck s'empare d'un sujet émi-nemment politique avec unebonne dose d'ironie, il pose un

regard sombrement pessimistesur notre présent. Son installa-tion choc, ses fictions ambiguëspromettent d'initier de vives dis-cussions tant elles montrent, ditson créateur, que " l'histoire estune discipline subjective". Etpose une loupe déformante surles crises économiques, identi-taires ou culturelles que noustraversons.

G.G.

Jusqu'au 31 juillet au Mucem, durée 45minutes, 6€. Réservation 04 84 351313.

Thomas Bellinck,le créateur de cetteinstallation. /PHOTO G R

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Balabala et Salt, deux ballets d'Eko Supriyanto qui interrogent lemonde à tous les temps

Au Festival de Marseille, Eko Supriyanto invite à découvrir l'indonésien à travers deux ballets, un solo et unquintet

D'un solo évanescent à un quintet guerrier, l'artiste javanais invite à un voyage en eaux troubles entretradition et danse contemporaine, une plongée en apnée au cœur des multiples et riches culturesindonésiennes. Interprète en suspension, il contraint son corps à l'envi. Chorégraphe, il donne la parole auxfemmes, combattantes de liberté à venir. Deux instants singuliers en manque de souffle faute d'une lignechorégraphique plus ciselée.

Figure emblématique de la danse contemporaine indonésienne, Eko Supryanto présente en ouverturede la 23e édition du Festival de Marseille, deux pièces chorégraphiques très symptomatiques de sespréoccupations sur l'état du monde, mais surtout de son île natale. Artiste engagé, nourri au lait d'un paysriche de ses cultures, de sa nature, de ses mers, il signe avec Salt, un solo en apnée, inspiré des réflexions,des observations liées à sa pratique des plongées sous-marines, et avec Balabala, un quintet belliqueux oùles femmes adoptent la gestuelle réservée aux hommes des peuples aborigènes pour mieux revendiquer leurdroit à l'égalité, à la liberté.

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Eko Supriyanto dans Salt © Eko Wahyudi

Puisant dans les grammaires chorégraphiques des danses traditionnelles d'Indonésie, travaillant sur la culturemarine, Eko Supryanto déjoue dans Salt, grâce à d'étonnants jeux de lumière, à des mouvements ralentis, lapesanteur terrestre et offre son corps aux aléas des courants aquatiques, d'un univers sans gravité, où toutsemble permis. Nu émergeant des eaux sombres, profondes, en tutu ou un simple pagne, il habite habilementl'espace, convie à une balade hors du temps, des bruits de la ville, de la vie. Une bulle d'air sereine, presqueindolente, qui apaise les angoisses tout en interrogeant le monde sur son altération. Un ballet en trois actesqui mériterait d'être resserré pour gagner en puissance, en intensité.

Le quintet féminin de Balabala © Widhi Cahya

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S'intéressant aux aborigènes peuplant l'Est de l'Indonésie, le chorégraphe javanais s'est penché sur l'histoiredes femmes de la tribu Tobaru, soumises encore et toujours à une société patriarcale, ancestrale. En rébellioncontre cet état de fait, rêvant de liberté, cinq jeunes interprètes libèrent la parole, trop longtemps tue, deleurs sœurs, de leurs mères, en empruntant les codes d'une danse tribale, guerrière qui leur était jusquelà interdite. Épurant le geste, détournant les règles, jouant sur les rythmiques, Eko Supryento imagine uneligne chorégraphique où les femmes imposent leur voix sans pour autant dénaturer leur personnalité, leursingularité. L'exercice s'avère complexe et malgré leur présence lumineuse, l'ensemble manque de corps, dechair et mériterait plus de poigne, de hargne, de rugosité. Ne boudons pas pour autant le plaisir simple dedécouvrir d'autres cultures, d'autres regards sur un monde en devenir.

Balababa d'Eko SupriyantoFestival de MarseilleFriche de la Belle de mai – grand Plateau41 Rue Jobin13003 Marseilledurée 50 min

Direction artistique et chorégraphie : Eko SupriyantoDanseuses : Yezyuruni Forinti, Jeane Natasha Ngau, Diannovita Lifu, Siti Faradilla Buchari, Trisya NovitaLolorieComposition de Nyak Ina RaseukiLumière et scénographie d'Iskandar K. LoedinAccompagnement à la création : Arco RenzCostumes d'Oscar Lawalata, Erika DianDirection des répétitions : Kamran Akil DjalilAdministration : Isa NatadiningratProduction : Jala Adolphus

Salt d'Eko SupriyantoFestival de MarseilleFriche la Belle de mai - Petit plateau41 Rue Jobin13003 Marseilledurée 50 min

Chorégraphie et interprétation d'Eko SupriyantoScénographie et lumière de Jan MarteenComposition de Dimawan Krisnowo AdjiCostumes d'Oscar LawalataAccompagnement à la création : Arco RenzDirection des répétitions et régie plateau : Dionisius Wahyu Anggara Aji, R. Danang Cahyo W.Son et régie tournée : Eko WahyudiAdministration : Isa NatadiningratProduction : Keni Soeriaatmadja

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19 juin 2018

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Date : 22/06/2018Heure : 21:37:27Journaliste : Amélie Bertrand

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[Festival de Marseille] Lisbeth Gruwez et Eko SupriyantoAprès les Nuits de Fourvière, la route des festivals prend la direction du sud pour le Festival de Marseille. Untemps de culture éclectique et surprenant, pour une journée de première qui oscillait entre la transe de LisbethGruwez et la plongée dans la culture javanaise d'Eko Supriyanto, avec notamment une danse de combatmasculine dansée avec aplomb et le regarde conquérant de cinq jeunes danseuses. Et petite parenthèse àla danse, une installation-fiction coup de poing de Thomas Bellinck, et si l'Union Européenne disparaissait.

Pénélope de Lisbeth Gruwez

Si le Festival de Marseille se déroule dans plusieurs lieux culturels de la ville, la journée d'ouverture serecentrait sur la Friche la Belle de mai, vaste usine reconvertie en lieu culturel, à la fois lieu de résidencepour 70 structures et lieux de diffusion, avec plusieurs salles de spectacle. Un lieu de festival comme onles aime, aussi bien pour découvrir des spectacles, rencontrer des artistes, assister à des performances enextérieur, flâner sur la terrasse ou faire la tête sur l'imprenable rooftop (les prochaines fêtes ont lieu les 30 juinet 7 juillet, ne les ratez pas). Le premier spectacle du jour, Pénélope de Lisbeth Gruwez, prend d'ailleursplaces près d'une balustrade. Accoudée, la danseuse et chorégraphe regarde au loin les toits de la ville,guettant le retour d'Ulysse, tandis que le public s'installe en cercle un peu plus loin. Le mythe de l'Odyssée ainspiré de nombreux chorégraphes. Lisbeth Gruwez prend le point de vue de la femme qui attend. Et dontl'attente se transforme en une longue transe. Après avoir jaugé le public de son regarde bleu translucidequi n'appartient qu'à elle, Lisbeth Gruwez se met à tourner sur elle-même comme un derviche tourneur. Pas

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Date : 22/06/2018Heure : 21:37:27Journaliste : Amélie Bertrand

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un mot pour évoquer ce récit héroïque, mais une danse d'une grâce et une puissance infinie, guidée parce regard bleu qui sonde aussi bien l'horizon que son âme, le visage toujours lumineux.

De la Grèce antique à l'Indonésie, il n'y a qu'un pas franchi avec le chorégraphe Eko Supriyanto, qui présented'abord son solo Salt, autre forme de transe. La pièce "puise dans sa pratique de la plongée sous-marine",indique la note d'intention. Si l'ambiance de la salle - un clair-obscur des profondeurs marines -, ou la danseen apesanteur rappelle cette idée, Salt fait néanmoins plus penser à un rituel ancien. Il y a dans la démarched'Eko Supriyanto quelque chose de profondément personnel, qui semble faire appel à tous ses souvenirscomme à l'inconscient collectif de son peuple. Un rituel qui l'occupe et l'entoure avec intensité, rappelant parlà le principe que peut être la transe, mais qui peut échapper au regard occidental. L'on perçoit qu'il y adu sens dans chacun des gestes, mais que ce sens nous échappe, comme s'il nous manquait une clé pourvraiment décrypter l'univers du chorégraphe.

Salt d'Eko Supriyanto

Balabala présenté peu après fait très clairement appel à des danses traditionnelles javanaises, mais lapasserelle entre le propos et le public se fait instantanément, sans forcément que l'on puisse saisir pourquoi.Eko Supriyanto y développe ici une danse de combat du peuple Tobaru, dansée traditionnellementuniquement par des hommes, mais ici interprétée par cinq jeunes filles. Balabala est ainsi à la fois unexercice chorégraphe (développer pour la scène une danse qui n'est pas faite pour se donner en spectacle),une forme de rébellion et un questionnement sur les clichés de genre. Le chorégraphe reprend la base de ladanse, scandée dès le début par les cinq interprètes, avant de la ralentir, la déstructurer, la développer. Quant

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Date : 22/06/2018Heure : 21:37:27Journaliste : Amélie Bertrand

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aux cinq jeunes danseuses, se pose la question de comment danser cette danse d'hommes sans renierce qu'elles sont. Elles sont jeunes et des exemples mêmes de ce que l'on attend de la féminité : cheveuxlongs, visage régulier, gestes gracieux, allure presque frêle, presque pas de poids dans le sol.

Mais à aucun moment, elles ne songent à imiter la gestuelle des hommes, à caricaturer leur allure, à jouer lesgros durs. Elles sont là presque sautillantes, s'emparant de cette danse réservée aux hommes par leur volontéd'abord, leur détermination, leur regard prêts clairement pour aller au combat. La leadeuse toise ainsi le publicd'un air fier et presque cinglant, à prendre le pas sur une armée de rugbymen. Toutes, elles s'emparent dece rituel en mettant du sens dans leur pas, en ne faisant pas semblant et en copiant, mais en étantcette guerrière d'aujourd'hui. Et être une guerrière ne signifie pas forcément, au XXIe siècle, faire 1,90 etjouer des muscles gonflées, mais assumer qui l'on est. On ne s'empare pas toutefois d'une danse ancestralefacilement. Ces cinq jeunes filles semblent encore être dans le processus d'appartenance, cherchant encorecomment faire sien chaque geste. Mais c'est justement ce processus d'appropriation qui est passionnant.

Balabala d'Eko Supriyanto

Le Festival de Marseille ne compte pas que de la danse. Petite digression, la journée avait ainsi commencé ausuperbe Mucem pour l'installation de l'artiste belge Thomas Bellinck Domo de Eŭropa Historio en Ekzilo.Il s'agit d'une fausse exposition dans la fausse Maison de l'Histoire Européenne en Exil. Le public entre,seul (toujours seul), et passe de salle en salle pour découvrir l'histoire et la mort de l'Union Européenne.

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Date : 22/06/2018Heure : 21:37:27Journaliste : Amélie Bertrand

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S'appuyant sur notre histoire, parfois celle très récente (le Brexit, la crise migratoire), Thomas Bellinck raconteun monde parallèle où les peuples européens, dévorés par le nationalisme, ont fait l'exploser l'utopieeuropéenne, et même l'idée de la démocratie sur leur sol. La fiction se mêle à la réalité d'une manièreglissante, pernicieuse, gluante, sans presque parfois que l'on s'en aperçoive. Et l'on est pris de vertige àretrouver le soleil de Marseille sur la terrasse du Mucem, se demandant si nos deux pieds sont revenus dansla réalité. Une installation percutante et plus que jamais indispensable par les temps qui courent.

Domo de Eŭropa Historio en Ekzilo de Thomas Bellinck

Festival de Marseille, samedi 16 juin 2018. À la Friche la Belle de mai : Pénélope de et avec LisbethGruwez ; Salt de et avec Eko Supriyanto ; Balabala d'Eko Supriyanto, avec Yezyuruni Forinti, JeaneNatasha Ngau, Diannovita Lifu, Siti Faradilla Buchari et Trisya Novita Lolorie. Au Mucem : Domode Eŭropa Historio en Ekzilo de Thomas Bellinck, à voir jusqu'au 30 juillet. Le Festival de Marseillecontinue jusqu'au 8 juillet.

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Date : 24 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : M.-E. B.

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ON A VU

Africa fête enflamme SilvainHier dès 20h, le Théâtre Sil-

vain s'est mis en mode reggaepour la clôture d'Africa fête,qui lance jusqu'à demain unesouscription pour sa survie surkisskissbankbank, en partena-riat avec le festival de Mar-seille. Le tempo de Bamako,puis le rock électrique de Kin-shasa ont souffle sur le théâtreen plein air. Entre retour deplage et arrivée des festivaliers,il se remplit doucement, alorsque le guitariste Koko Dembé-lé, leader du mouvement rastaau Mali, entame les premiersaccords, entouré de deux dan-seuses-choristes et de ses musi-ciens, alternant titres engagés("Je suis un clandestin") et fes-tifs.

Après un concert d'une pe-tite heure, place à 22 h à Jupi-ter, grand musicien de Kinsha-sa, qui a vraiment mis le feu. Ce-lui qui a collaboré avec Damon

Jupiter, grand musicien de Kinshasa. /PHOTO GEORGES ROBERT

Albarn, ou encore 3 D (Massiveattack) pour son nouvel album,Kin Sonic, mêle rythmes tradi-tionnels et groove urbain. Élec-

trique. Tout le public oupresque est descendu dans lafosse pour danser.

M.-E. B.

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Date : 24 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : Marie-Eve BARBIER

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Le jeu de la véritéd'Olivier DuboisON A VII Une perfomance drôle, sublime et insolente

A 46 ans, Olibvier Dubois fait le point sur son parcours, un solo à mi-chemin entre strip-tease,confession au parloir et interrogatoire devant le tribunal du public. /PHOTO JULIEN BENHAMOU

A jouter des règles et descontraintes au spectaclepour créer des obstacles

et retrouver le plaisir de danser.C'est le principe de Pour sortirau jour, nouveau solo pimentéd'aléas d'Olivier Dubois, pré-sente en première française àKlap, au festival de Marseille.Une claque, du grand OlivierDubois qui, à 46 ans, fait lepoint sur son parcours, es-quisse une petite anthologie dela danse, drôle et insolente, àmi-chemin entre strip-tease,confession au parloir et interro-gatoire devant le tribunal du pu-blic. À voir, que l 'on soitconnaisseur de danse ou totale-ment néophyte.

Chaque soir, le show est diffé-rent. En début de soirée, OlivierDubois, costume noir ct ciga-rette au bec, passe un deal avecle public. Pour chaque saynète,trois spectateurs tirent au sort

une enveloppe contenant letitre de l'une des pièces qu'il ainterprétée en 20 ans, et lui de-mandent de retirer un vête-ment. De plus, un sifflet circuledans la salle, les spectateursayant la possibilité d'inter-rompre le show pour lui deman-dei une confession, toujourssur le principe du tirage au sort.

À la première, vendredi soir,Olivier Dubois a ainsi dansé lamarche martiale et hypnotiquede Tragédie, l'un de ses balletscréé à Avignon, pleuré à terredans L'histoire des larmes deJan Fabre, interprété Inside outde Shasha Waltz, aussi bien quele classique et sublime balletRaymonda de Noureev. Quandon ne l'a jamais vu danser, onprend une claque. Quel rapportI' homme bavard qui nous a ac-cueillis et cette "bête de scène",souple et tournoyante, quinous scotche au premier solo ?

Côté confession, Olivier Du-bois, qui a imposé ses rondeursau monde de la danse, raconte,entre autres anecdotes, com-ment il fut retoqué à la forma-tion de danse Coline, commentle public le conspua à Avignon.Comment, insomniaque, il ar-penta sous les étoiles, à Sh dumatin, le plateau de la Courd'honneur la veille de la pre-mière, et se retrouva nez à nezavec Jan Fabre.

Vers 22h-le timing du spec-t ac l e est d o n n é par lestrip-tease- vient le temps dupartage sur scène. Après avoirraconté comment il a dédié savie à la danse, Olivier Duboisnous invite à le rejoindre sur ledance floor, et se réfugie sousles paillettes, après s'être mis ànu. Marie-Eve BARBIER

"Pour sortir au jour", ce soir à18hàKlap.lO/15£.

festivaldeniarseille.com

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Date : 28/06/2018Heure : 13:37:10Journaliste : Ariane Bavelier

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Un ballet de drones et de danseurs lance un pont vers Gaza auFestival de Marseille 2018

«Phoenix», chorégraphie créée en 2018 pour des danseurs et des drones connectés en direct avec la bandede Gaza. - Crédits photo : Sébastien Lefèvre

NOUS Y ÉTIONS - Le Festival de Marseille propose trois semaines d'événements culturels jusqu'au 8 juillet.La 23e édition de l'événement est notamment l'occasion de découvrir le dernier spectacle d'Éric Minh CuongCastaing. Une expérience contemporaine, technologique et organique, qui transcende les frontières.

Photographier la vie contemporaine de telle manière qu'elle se révèle dans son intranquillité, amener lespectateur à secouer la torpeur estivale pour s'interroger sur les lendemains qu'il participe à construire. Voilà lemot d'ordre de Jan Goossens , directeur du Festival de Marseille , pour qui la création ne peut s'éprouver ouse construire à distance du débat sociétal. Il le fait en suivant le fil de l'amour, maître mot de Marseille-Provence2018, et avec un regard qui englobe tous les arts. Vaste ambition qui pourrait sembler aussi morose que ledésarroi du monde, n'était l'étonnement suscité par les œuvres et la puissance avec laquelle les questionssont posées.

Ainsi Phoenix d'Éric Minh Cuong Castaing présenté au ballet national de Marseille . La pièce se présentecomme chorégraphiée pour drones et danseurs, une rareté. Sur la scène, deux interprètes en culotte courteet une jolie fille en pantalon sondent le silence et le ciel. Un drone décolle, survole ce tableau en émettantl'étrange vrombissement caractéristique de l'engin. Il fait danser les interprètes qui se couchent ou se tournentpour l'éviter.

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Date : 28/06/2018Heure : 13:37:10Journaliste : Ariane Bavelier

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Le dispositif de «Phoenix» d' Éric Minh Cuong Castaing permet aux danseurs de communiquer avec la bandede Gaza. - Crédits photo : Sebatien-LEFEVREIls laissent la fille seule au milieu et lancent une dizaine de minuscules drones qui, en passant devant le micro,écrivent les notes d'une partition musicale inédite. Les volets et les loopings des engins tracent en mêmetemps un ballet aérien, tandis que les danseurs se penchent pour esquiver ou prendre leur élan comme onjoue. Soudain une fille tire un lutrin portant un iPad au milieu de la scène. On est en communication parSkype avec un danseur palestinien résidant dans la bande de Gaza . Il raconte la berceuse perpétuelle desdrones, l'angoisse d'être sans cesse surveillé par eux, la musique diverse des drones selon qu'ils surveillentou qu'ils tuent.

Des drones pour danser autour du mondeIl explique aussi avoir appris la danse dans son appartement devant télévision à l'abri des combats et interprèteun dabkeh, danse traditionnelle arabe en direct que le public de Marseille applaudit. Il ajoute alors queles drones servent aussi pour un groupe de danseurs de hip-hop intervenant dans les ruines bombardéesd'immeubles, leur permettant de filmer leurs exploits et de les mettre sur Facebook. Et à nouveau le publicsuit leur prestation en direct tandis que les danseurs français exécutent au micro le bruitage des hip-hopeursdégringolant les marches et sautant sur les éclats de béton éventrés. Sur le plan chorégraphique, la piècen'est sans doute pas complètement accomplie, mais elle frappe autrement et fort.

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Date : 28/06/2018Heure : 13:37:10Journaliste : Ariane Bavelier

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«Domo de Europa», une exposition de Thomas Bellinck en hommage à la gloire passée de l'Europe, auMucem. - Crédits photo : Steph StesselAu Mucem, le festival programme Domo de Europa , une exposition immersive imaginée par le plasticienThomas Bellinck . Un par un, les spectateurs visitent les pièces d'un parcours imaginé par un narrateur qui meten scène l'utopie européenne, vue une fois que l'Europe aura explosé. Odeur de poussière, plantes vertesdans les pots, vitrines avec cartouches en espéranto retraçant la gloire et la décadence de cette «puissancedouce» pas assez puissante pour avoir résisté. La distance à laquelle se met Thomas Bellinck pour menerson propos est à la fois drôle, tragique et captivante.

Le festival de Marseille se poursuit avec d'autres pièces signées Jan Lauwers , Serge Aimé Coulibaly ouNacera Belaza jusqu'au 7 juillet.

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Date : 28 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : Gwenola GABELLEC

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Date : 28 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : Gwenola GABELLEC

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Date : 29 JUIN 18

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Journaliste : GUILLAUMETION

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Bassoet Plate

les mortsLe musicien et le chorégraphe-

metteur en scène marient«le Requiem» dè Mozart à la

polyphonie africaine. Ils en fontun hymne à tous les défunts,

et en particulier à L, alias Lucie,dont les images des derniers jours

hantent le spectacle.Par GUILLAUME TION

Env oye special a Anvers

Souvent, les personnes avec qui ilstravaillent pensent qu ils sont jumeaux «D'ailleurs nous nous ap

pelons nous-mêmes freres ', expliquel'un d eux Nous sommes desâmes freres, ca nous va bien »Grands, minces cheveuxpoivieet sel boucles, belges, Fabrizio Cassol etAlain Platel partagent aussi un fécondcompagnonnage artistique Depuis unedouzaine d annee, le musicien globetrotter et le chorégraphe-metteur en

scene adeptes revendiques du crosso-\ er et du métissage, présentent desspectacles confectionnes de Kinshasaa Gand ou peuvent se croiser rumba

congolaise et fibre baroque, mursde perçus et voix haut perchée deconti e-tenor Cette annee, les

deux «freres» ont décide de nous parlerde la mort Rien que ça Maîs d'une fa-çon si desarmante qu on en reste aba-sourdi le cœur palpitant de double crcelies frappées sur une calebasse, et qu'a

la fin de leur Requiem pourL, un silenceépais tombe sur la salle, le temps de lais-ser les esprits se retirei en coulisses,avant que n'enfle un tonnerre d'applaudissements nourris «Ça passe souffleAlain Platel, qui ne semble pas en reve-nir non plus Chaque spectateur apporteses morts Ce spectacle est aussi une nou-velle rencontre avec les proches qu ils ontperdus » Pourquoi cela ne passerait ilpas' Parce que c'est l'intouchable Mo-zart qui est ici grignote a la sauce afri-caine' Parce que ce spectacle montreune mort en direct7 Revenons en quatremoments sur la genèse de cette célébra-tion hors normes

LE MYSTÈRE MOZARTEn 1791, Mozart compose une partie deson Requiem -puis il meurt Accablée dedettes sa veuve Constance a fait appela un proche, Franz Xaver Sussmayr,pour achever en partie la partition - qu'ilne termine pas complètement «Cestune histoire fascinante, pas seulementpour les m usicologues», explique Fabri-zio Cassol Lors de leur précèdent spec-tacle Coup fatal le musicien racontel'histoire du Requiem au chorégraphe«Alain pai lait déplus en plus de la mon,il fallait un focus la dessus», se souvient-il Musicalement, Cassol a un an-

gle • «Si ce chef d œuvre leconnu commeune musique de deuil a ete complète pardautres pourquoi ne pas vider ce qui aete complète et le recompleterpar des influences extérieures 7» II se penche alorssur un fac-similé de la partition diffé-rencie les écritures, retire celle deSussmayr et coupe aussi dans les portées dumaitre de Salzbourg «Il/allait que toutsoit transforme Je ne voulais pas un collage, maîs une multiplication», note lesaxophonisteL'œuvre est construite autour d'un quatuer vocal, «un carre tres ferme Mozai tc'est scelle u faut pouvoir ouvrir», souritCassol qui transforme aussi la distribunon avec un trio ry rique et un trio non-lyrique Le fondateui du groupe de jazzAka Moon se lance ensuite tous azimutsa la recherche des prolongements deMozart «ny a un mystere. Les polypho-nies de I Afrique centrale ou la musiquedespygmees sont construites sur uneforme de contrepoint. On trouve la unpoint de connexion avec le Requiem quifait qu'on est trouble On ne sait pas si lascience de la polyphonie est mozartienneou africaine ii Mozart vient de I Afriqueou si l'Afrique a fait Mozart » Voila lecharme de Requiem pour L oul'on en-tend du «Mozart pas» il est la maîs pastout le temps et, des qu il semble dilue

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Date : 29 JUIN 18

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Journaliste : GUILLAUMETION

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dans ce «mood africain prédominant»,une harmonie le ressuscite. Mozart estun spectre agissant.

LA MORT EN VIDÉO«Nous nous sommes saisis du Requiemcomme d'un hymne à tous les morts. Jevoulais travailler l'idée du privé et dupublic, la personne et le collectif. La réfé-rence à la Shoah était donc claire dès ledébut», décrit Alain Platel. Sur la scène,des dizaines de stèles noires de différen-tes tailles évoquent le Mémorial de l'Ho-locauste à Berlin. Musiciens et chan-teurs, en chemises colorées dissimuléessous des habits sombres, s'asseyent des-sus, ou devant, s'y tiennent debout, pas-sent parfois de l'une à l'autre. Et puis,au-dessus d'eux, à l'arrière-plan, une vi-déo diffuse la mort de L., alias Lucie.«Auxpremières répétitions, j'étais étonnépar la puissance de la musique. Je voulaistrouver quelque chose qui soit dramatur-giquement et scénographiquement aussifort. Le Requiem, c'est la mort. Je voulaisvoir jusqu'où on peut présenter la mortsur scène», expose Platel. Alors l'ancienorthopédagogue demande à un ami mé-decin spécialisé dans les soins palliatifsqu'il veut montrer les images d'une per-sonne en train de mourir. Ce sera Lucie.Elle connaissait le médecin, mais aussiPlatel. «Elle savait qu'elle allait mourir,elle a donné la permission pour qu'on lafilme et qu'on utilise les images de samort.» L'accord définitif de la famille apris plus de temps, mais les relations deconfiance réciproque l'ont finalementemporté. Une caméra a été posée dansla chambre de Lucie. «Je pensais quenous serions dans une situation intime,mais toute la famille était présente. C'estune ambiance très fragile.» Les specta-teurs assistent de la salle à une cérémo-nie scénique inédite qui associe Mozartà la musique africaine et nous montre lesderniers moments d'une femme, filméeen noir et blanc, sans voyeurisme pour-tant. Platel fait l'expérience que l'on peutmontrer la mort, jusqu'au bout, mais quele bon équilibre n'est pas simple à trou-ver. «C'est le projet le plus difficile quej'aie monté. Le plus lourd.»

LA BANDE DU CIMETIÈREII était fondamental que les musiciensafricains puissent s'approprier ce Re-quiem, notamment les renversements

harmoniques chers à Mozart et impen-sables pour eux. «Un musicien occiden-tal est capable de bien jouer quelquechose qu'il ne comprend pas. Les musi-ciens africains ont besoin de ressentir»,décrit Cassol, ce qui n'est pas évident

quand la basse ne joue pas la fondamen-tale de l'accord. La plupart d'entre euxne connaissent pas le solfège et ont mé-morisé leur lignes jouées au saxophonepar Cassol. Beaucoup ont déjà travailléavec lui (sur le Macbeth de Brett Bailey)ou avec le tandem d'«âmes frères» (surCoup fatal, leur dernier spectacle). Lemusicien, infatigable dégoteur de ta-lents intercontinental, a «répété avec euxun an et demi. En puzzle. A Kinshasa, àCapetown, on se retrouvait à Gand, onrepanait à Kinshasa. ll fallait que cha-que détail harmonique soit vécu. Letemps est alors une donnée importantedu processus.»Sur scène, chacun endosse aussi un rôlesymbolique. Le chef d'orchestre, le Con-golais Rodriguez Vangama, impérialderrière sa Gibson double manchecherry (basse-guitare), représente lecœur. Le tubiste Niels Van Heertum, unmusicien belge, joue le fantôme «ausouffle en connexion avec les mondes in-térieurs de Lucie». Joào Barradas, l'ac-cordéoniste portugais venu du fado, secharge des harmonies occidentales, ilest l'improvisateur. «Nous n'avons qu'unefemme: la Sud-Africaine NobulumkoMngxekeza. Elle mène l'ensemble deschanteurs.» Une bande de 14 musiciens-chanteurs, avec ses codes et ses archéty-pes sociaux, qui a pris possession du ci-metière. «Platel leur disait: ne jouez paspour les gens mais pour vous. Faites de lamusique entre vous.» Et chacun d'eux detisser une relation particulière avec lamorte au-dessus de leur tête.«La chorégraphie est minimaliste maiselle existe. Hy a plein de mouvements, dedéplacements, de regards entre les musi-ciens ou vis-à-vis du public», analysePlatel, fondateur en 1984 des Ballets Cde la B. Les musiciens africains sont ha-bitués aux rituels funéraires festifs, et «ilaurait été évident de partir dans cette di-rection, avec des danses. Mais je voulaisaussi trouver un lien avec les rituelseuropéens plus lourds, plus sombres.Leur faire connaître aussi ce qu'il sepasse ici.»

LES FRÈRES EN MÉTISSAGEEn résulte cette cérémonie à nulle autrepareille, d'où émerge à côté de la mortl'aiguillon du métissage. D'un côté, Cas-sol, l'arboriste des musiques du monde,qui ne cesse de mélanger les influenceset les genres pour donner de nouveauxarbres. De l'autre, Platel, qui travaille de-puis vingt-cinq ans avec des équipesmélangées et a «toujours cru au fait quele métissage sauvera le monde. Mais c'estune voie difficile. Les mouvements natio-nalistes qui ne jurent que par les languesmaternelles, qui recherchent une iden-tité pure, redoublent de puissance». Lechorégraphe estime qu'à l'heure dinter-net et des connexions mondiales, la dé-fense des frontières est utopiste. «Jecomprends les peurs identitaires f ace àces changements rapides. Eux aussi re-cherchent qui ils sont.Mais nous sommescitoyens du monde.»

C'est ce qu'a ressenti la jauge réputée ta-tillonne d'Anvers en mars, ou encorecelle des festivals de Berlin et Munichen février. «C'est incroyable, c'est du100%standing-ovation, souffle Cassol.En Allemagne et Belgique, c'est le délire.Nous sommes passés par Athènes, c'étaitune autre émotion. Les gens se levaientlentement.» La récep-tion est aussi en fonc-tion du lien avec lesmorts qu'entretien-nent certains pays : «Larelation entre mortscollectives et indivi-duelles parle beaucoupaux Polonais», chezqui la troupe est passéefin mai. La premièrefrançaise, vendrediprochain à Marseille,marquera le milieu del'aventure. «C'est superimportant, souligneCassol, c'est ce qui ferarésonner le reste de latournée», qui jusqu'à lafin passera aussi par six autres villesfrançaises, pour montrer que regarderla mort en face peut aussi donner de laforce. •*•

REQUIEM POUR L. de MOZART,FABRIZIO CASSOL ET ALAIN PLATELau Festival de Marseille du 6 au 8 juillet(ensuite en tournée). Rens. :http://www.festivaldemarseille.com/fr/programme/requiem-pour-l_4

«La chorégraphieest minimalistemais elle existe.Il y a plein demouvements,de déplacements,de regards entreles musiciensou vis-à-visdu public.»Alain Platel

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Date : 30 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : Marie-Eve BARBIER

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Rokia Traoré : "A nous dèraconter l'Histoire africaine"La chanteuse malienne signe la musique de Kirina, créée au Festival de Marseille

L a chanteuse-composi-tricc-guitaristc cst surtous les fronts dans les fes-

tivals de I éte, et pas forcémentlà où on l'attendiait : elle chan-teia au festival internationald'ait lyrique d'Aix-cn-Pro-vence, tandis qu'elle signe lamusique de Kirina, "operacontemporain" de Seige AiméCoulibaly, qui met en scèneneufs danseurs, ti ois musi-ciens, un slameur-conteur.

I Kirina est le nom d'une ba-taille. En quoi est-elle fonda-trice?Kirina, c'est la bataille victo-lieuse de Soundiata Keitacontre l'armée de SoumaoroKanté au XIIIe siècle, une belleétape dans la construction del'empire du Mandé. L'une despremières Constitution dumonde a été pioclamée suite àl'avènement de cet Empire,sur des valeurs humanistes.Cette Histoire me fascine, j aimené de nombreuses re-cherches dessus. Elle a été peuracontée. Nous avons un de-voir de transmission auprèsdes Africains, en quête d'identi-tc.

I Partagez-vous ce souci detransmission avec Serge AiméCoulibaly, chorégraphe de lapièce?Nous taisons partie de lamême génération d'artistes,d'écrivains, d'intellectuels afri-cains et faisons le mêmeconstat. Il y a une différence devision entre ce que nous avonscompas de notie Histohe avecnotre double culture, et ce quia été compris ou non comprispar le reste du monde. Nous de-vons clarifier les choses. Nousavons les codes, la langue,pour comprendre cette His-toire transmise par les griots,selon des codes bien particu-liers. Nous poumons informerde manière plus précise quen'importe quel spécialiste eu-

La chanteuse malienne, ici au au festival Les Suds a Arles, a composé la musique de Kirina. Elle serapar ailleurs sur scène à Aix, dans "Didon et Enée", au festival d'art lyrique. /PHOTO EDOUARD COULOT

ropéen de l'Afrique.

I Cette pièce a été créée àMarseille, à Bobo-Dioulasso(Burkina-Faso) et à Bamako(Mali). Était-ce important quecela se passe aussi là-bas?C'est d'une importance capi-tale : pour que la culture serveà l'Afrique, il faut qu'il y ait uned y n a m i q u e l à - b a s . Onmanque de lieux où von, ecou-tei les altistes afiicams. Il fautqu'ils puissent s'exprimer, dé-velopper leur travail la-bas. Au-trement, nous resteions uncontinent qui rapporte encoreet toujours beaucoup plus aur e s t e d u m o n d e q u ' àlui-même.

I La partition est-elle entière-ment écrite par vous ou com-

porte-t-elle des chants issus dela tradition orale?Toute la partition est inédite etn'a rien à voir avec la musiquede l'épopée mandmgue. bn re-vanche, certains textes sont ex-traits dc l'cpopcc, comme Icpassage où Soundiata se lève.

I Vous chantez par ailleurs leprologue de "Didon et Enée" dePurcell, le 7 juillet au festivald'art lyriqueà Aix. Quel lienfaites-vous entre ce prologueécrit par Maylis de Kerangal etPurcell?Chez Purcell, l'héroïne meuit àla fin. Dans le prologue, Maylisde Kerangal donne une his-toire à Didon, et un autre motifpour mourir qu'un chagrind'amour. Elle donne une autreimage de Didon: celle d'une

femme de pouvoir, solitaire,qui s'est faite à partir de rien,et même contre tout, puisqueson éducation de princesse l'avouée à une vie de soumission.

I Maylis de Kerangal dit avoirpensé à vous en écrivant. Com-ment avez-vous reçu son texte ?Avec une grande connivence,une grande famihaiité! l'aibeaucoup lu ses livres quandj'ai appris qu'elle écrivait cetexte, on s'est découvert à tra-vers nos oeuvres pour ce tra-vail. Ça a servi. Elle a comprisce qu'il fallait écrire.

Propos recueillis parMarie-Eve BARBIER

"Kirina", ce soir à 20li30, dimanche àIShBO et lundi a 14h a La Friche. 10/28C,Festivaldemarseille.com

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Date : 30 JUIN / 06JUILLET 18

Pays : FRPériodicité : HebdomadaireOJD : 546430

Journaliste : EmmanuelleBouchez

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LE RENDEZ-VOUS

REQUIEM POUR LTRAVERSEE CATHARTIQUE

ALAIN PLATEL ET FABRIZIO CASSOL

nuLe spectacle continue à nous habiter lanuit, le lendemain matin et la journeesuivante ll laisse un gout profond,teinte les pensées, les rêveries Pourleur cinquieme voyage scemque encommun, mêlant répertoires occidenlai et africain, Alain Platel, fondateur aGand, il y a trente quatre ans, desBallets G de la B, et Fabrizio Cassel,musicien explorateur de toutes les familles sonores, ont frappe fort Et laséance de une heure quarante quedure leur vision du Requiem de Mozarta des allures d'éternité Comment raconter sans trop dire' Pour que l'emodon - d'une nature inattenduepuisse cueillir un public pas tropaverti a I avance ' Avouons le pourtant a la derniere note, on a eu le sentiment d'avoir traverse une epreuve

Tout a commence a pas feutres, auDe Smgel d Anvers, dynamique lieu decreation belge, ou le spectacle fut presente en maîs demier Des blocs detailles différentes couleur granit ali-gnes en labyrinthe évoquent le jardindes stèles du memorial de l'Holocauste,a Berlin Ce puissant decor semble attendre une cérémonie collective Unjeune accordéoniste s'y tient assisavant de lancer un premier leitmotivextiait du Requiem de Mozart Le rejoignent bientôt un baryton et une soprano venus d Afrique du Sud (OwenMetsileng et Nobulumko Mngxekeza,ex Macbeth et sa lady dans la mise enscene de leur compatriote Brett Bailey),un haute contre d origine brésilienneun trio de choristes venus des deuxCongo (Kinshasa et Brazzaville), unbatteur, deux guitaristes, un tubisted'avant garde Tous en sombre complet veston, maîs chausses de bottes decaoutchouc (on verra pourquoi a la fin)Chacun circule avec calme jusqu a sapetite estrade

II se passe aussi quelque chose entoile de fond Sur grand ecran, uneimage d un noir et blanc peu contraste s'anime Y apparaît une vieilledame cadrée a rm buste, la tête reposant sur un oreiller a fleurs Auxmarges de l'image, des mains armeslui caressent la joue, le bras, I epauleI a situation est d une fixité impressionnante elle se meut lentement et

le film défile dans un extrême ralentiElle ouvre les yeux, les referme, esquisse un sourire On comprend ladame au visage serein glisse vers lamort C'est pour elle - L alias Lucieque le Requiem, priere pour les mortsde la liturgie chrétienne ici traverseede rituels africains, va resonner Platelnous donne a voir une image de lavraie vie qui parle de la mort

Chorégraphe et metteur en sceneinspire par le reel, il a toujours traitedes marges de la societe et de la souffrance des hommes Celle des fous(dans VSPRS, partition de Monteverdiet Cassel, en 2006), des reprouves(Tauberbach, en 2014, ou l'histoired une femme vivant sur une decharge),des délaisses (travestis a la retraitedans Gardénia, en 2010) Cette fois, il

embrasse un sujet universel En passant par une lucarne jamais ouverteainsi Pendant tout le spectacle, ons'interroge qui est cette femme ' Lamere de l'un ou de l'autre7 Une amie'Les artistes sont discrets sur le sujettout en confiant ceci L, e est Lucie,une fidèle spectatrice, autrefois engagee pour le droit des femmes, egalement passionnée par I Afrique Elle a« offert » a Alain Platel le film de ses dermers instants dont elle a choisil'heure, se sachant condamnée La famille a accompagne sa double et radicale demarche et valide des imagesscrupuleusement montées Ce document comme un message posthume aupublic n'est pourtant pas un plaidoyerpour la mort assistee II est pudique etdistance Et quoiqu'on cherche a le re

Requiem pour Lréunit quatorzemusiciens danseursd Afrique du Suddes deux Congodu Bresil

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Date : 30 JUIN / 06JUILLET 18

Pays : FRPériodicité : HebdomadaireOJD : 546430

Journaliste : EmmanuelleBouchez

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connaître tout en Ie redoutant, Tms I Ih401 du 6 autant ou L s'en va est a peine visible 8 j u i l l e t FestivalFace a un tel miroir, on communie avec de Marseille (13)tous nos deuils passes ou a venir On tel 04 9199 02 50apprivoise sa propre mort alors qu en Le 26 septembrecontrebas de ce plan hypnotique les a Colombes (92)quatorze interprètes rendent horn le 29 septembremage a L avec la vie même ' aux Francophonies

La phrase mozartienne commence, Limoges (87)un autre rythme la suspend la voix a Et a Paris (Chabot)cappella du baryton, la scansion des en novembrepercussions, le balancement deshanches tout nous emmené ailleurs.Les cubes se transforment en podiumspour des musiciens soudain danseurstels des styhtes, ils vrillent au swing dela rumba congolaise Plus tard, ce sontdes retrouvailles pour des bœufs plusjazzy, des mouchoirs blancs agîtes enrythme, des chœurs de plus en pluschorégraphies Mais le final sejoueraen sourdine, tout souffle du chanteteint Rassembles sur leurs cubesapres s y etre allonges comme des gi-sants incarnant la mort, chanteurs etmusiciens se donnent la mam pour entonner un Miserere nobis grave etsombre Pitié pour les mortels '

Et puis, ça explose en «gumbootdance» Tous s'y collent, et pas seulement Owen Metsileng, qui connaît latradition des anciens mineurs d'Afriquedu Sud, claquant en rythme leursbottes contre le sol, et sait quelle dosed'énergie désespérée elle contientChez Platel et Cassol, cette danse choraie devient sacrement joyeuse unemessagère exaltée de la vie gagnéesur la mort — Emmanuelle Bouchez

FAISEUR D'ALCHIMIEPlate! fut longtemps plus Bach que MozartEt pourtant il laisse ici le fameux Requiem et un peude la Messe en ut majeur déployer leur puissancesur le terrain prépare par l'alchimiste Fabrizio CassolComme pour Coup fatal, leur précèdent spectacle, quitissait baroque europeen et musique africaine, Cassolréussit ici a tout fondre Mozart laisse resonner sanshiatus la furia musicale des Congolais (cinq interprètesdont le meneur a guitare rouge. Rodriguez Vangama,était déjà dans Coup fatal) ou s'harmonise avecles impros du tubiste Niels Van Heertum Deux ansde travail ont ete nécessaires pour passer ainsidu Kyrie a la rumba, aux gospels ou a la musiquecontemporaine Le Oies Irae est un moment admirableLe jour du jugement dernier se transforme en un crilance par Fredy Massamba, voix envoûtante,ex-fondateur des Tambours de Brazza il convoquesa mere et ses ancêtres, éternel griot d'une plainteaux racines profondes Raccord avec Mozartpour la puissance spirituelle

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Date : 01/07/2018Heure : 08:54:29Journaliste : Sophie Torlotin

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Festival de Marseille: «Kirina», spectacle qui dévoile les richessesde l'AfriqueRFI

LES VOIX DU MONDE

Reportage Culture

Audio : http://www.rfi.fr/emission/20180701-festival-marseille-spectacle-kirina-devoile-richesse-afrique

Par Sophie TorlotinDiffusion : dimanche 1 juillet 2018

«Kirina» de Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traoré, un spectacle à au festival de Marseille jusqu'au 8 juillet.©Philippe MagoniC'est à Marseille, dans le cadre d'un festival qui se tient jusqu'au 8 juillet prochain, qu'ont été données lespremières représentations d'un spectacle de danse panafricain. « Kirina », un spectacle inspiré d'une bataillelégendaire et réelle qui constitua l'Empire du Mandé au Mali au 13ème siècle. Chorégraphié par Serge AiméCoulibaly, sur une musique de Rokia Traoré et un livret de Felwine Sarr, ce spectacle vise à présenter visagedigne de l'Afrique un, loin des représentations primitives ou victimaires.

Sur une scène dépouillée, quatre musiciens jouent de la guitare, de la basse, des percussions ou du balafon.9 danseurs auxquels peuvent se mêler une quarantaine de figurants interprètent des tableaux chorégraphiéssymbolisant des épisodes de l'histoire du Mandé.

« Kirina », c'est d'ailleurs le nom d'une bataille : en 1235, Sundjata Keita défit l'empereur Soumahoro Kantéet constitua l'empire mandingue en devenant Mansa du Mali reconnu par tous les autres rois alliés. C'est ledébut de l'Empire du Mali qui domina l'Afrique de l'Ouest pendant plusieurs siècles. Une bataille devenuemythique, chantée par les griots du Mandé. Serge Aimé Coulibaly a choisi d'intituler ainsi son spectacle poursa charge symbolique : « Quand on dit Kirina à un Africain de l'Ouest, tout de suite il pense à la bataille ».

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Date : 01/07/2018Heure : 08:54:29Journaliste : Sophie Torlotin

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Et pourtant, le spectacle ne porte pas sur l'épopée mandingue. « J'ai surtout voulu partir des mythesfondateurs, des éléments qui ont créé ce qui fait l'Homme pour pouvoir nous projeter dans le futur » affirmele chorégraphe burkinabè.

Mais pour mieux se projeter dans le futur, il faut connaître son histoire. Elle ne commence pas avec lacolonisation. Mais, par méconnaissance des peuples qu'ils ont soumis, ou parce qu'ils n'ont pas eu accèsaux codes transmis de génération en génération par des griots initiés, les colons blancs ont fait comme sice passé glorieux n'existait pas. Pour les deux auteurs du spectacle, il s'agit de se réapproprier cette histoirepour retrouver une dignité. Rokia Traoré, qui a composé la musique de « Kirina » mais ne chante pas surscène, insiste sur ce point « pour que nous soyons fiers de nous, et que nos seules références ne soient pasl'esclavage puis la civilisation. Que l'on connaissance cette belle histoire. Qu'il ne s'agisse pas seulement desbelles couleurs de l'Afrique, des beaux rythmes. En Afrique, une civilisation existait, qui avait des principes,une civilisation écrasée, bafouée, ignorée ».

Mouvements de danse contemporaine, africaine, voire acrobatique… Les danseurs portent un nouveaulangage chorégraphique, apparaissant parfois grimaçants comme des spectres. Serge Aimé Coulibaly s'estinspiré de la cosmogonie traditionnelle de l'Afrique de l'Ouest « où il n'y a pas vraiment de séparation entre lemonde végétal, animal et humain. Je voulais que sur scène les danseurs puissent passer de l'humain à unecréature. Et puis cela correspond aussi à une recherche artistique et physique de nouveaux mouvements.J'aime dire que le reste du monde ne connaît que 1% de ce qu'est l'Afrique. Il y a une richesse à explorer ».

Venus de Côte d'Ivoire, du Mali, Sénégal, Burkina Faso, Cameroun, Belgique ou France… Tous les artistesde cette troupe, qu'ils soient musiciens, danseurs, metteurs en scène, comédiens, incarnent un métissage,et l'avenir de la création africaine. Un beau symbole salué par Rokia Traoré : « C'est ça aussi Kirina, le refletde ce que l'Afrique est en train de devenir petit à petit, une partie réelle et digne du monde ».

Mais au-delà de l'Afrique, le spectacle de Serge Aimé Coulibaly et Rokia Traoré s'adresse au monde entier.Montrant des mouvements de migration, qui sont intemporels et universels. « Il y a un mouvement trèsimportant dans le spectacle, insiste Serge Aimé Coulibaly, c'est la marche. Ce n'est pas l'immigration desAfricains vers l'Europe, c'est le mouvement des peuples. C'est pour cela qu'il y a des figurants de Marseille.Et à chaque endroit où nous jouerons, nous ferons appel à des figurants de cette région, car nous parlonsdes humains. Nous ne parlons pas seulement de l'Afrique. L'histoire part de l'Afrique mais enveloppe le restedu monde ».

Le spectacle « Kirina » se met lui aussi en marche. Après Marseille, la troupe le montrera en Allemagne, enBelgique, et espère aussi au Mali en novembre pour les Récréâtrales de Bamako.

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Date : 01/07/2018Heure : 14:15:42

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Kirina, opéra d'un nouveau genre, composé par Rokia Traoré

Répétitions de "Kirina" le 28 juin 2018 à Marseilleafp.com - Boris HORVAT

Une partition intense de Rokia Traoré, référence de la musique malienne, et une chorégraphie sans répit duBelgo-burkinabé Serge Aimé Coulibaly : l'opéra contemporain "Kirina", présenté ce week-end à Marseille,évoque en 90 minutes l'errance, la lutte et l'espoir.

Donné en première mondiale au Festival de Marseille, "Kirina" sera en tournée, de la triennale de la Ruhren août jusqu'à Chalon-sur-Saône en novembre et Garges-lès-Gonnesses en février 2019, en passant pardeux dates à Ouagadougou.

Sur scène, neuf danseurs, six musiciens, un parolier et quarante figurants interprètent cet opéra contemporaininspiré de l'histoire de la bataille de Kirina, fondatrice de l'Empire du Mali au XIIIe siècle.

Geste ultra-saccadés, mouvements d'ensemble, chants profonds et rythmes électriques: le spectateur estemporté dans cette fresque souvent allusive, devant un plateau plongé dans une lumière rougeoyante. Lespectacle a été chaudement applaudi pour sa première, vendredi.

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Date : 01/07/2018Heure : 14:15:42

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Créé à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso, à Bamako et à Bruxelles, "Kirina" se veut une "épopéecontemporaine puisant aux sources de l'Histoire et de la fiction".

Le spectacle est porté par la musique écrite par Rokia Traoré, "à la fois forte, ancrée sur le territoire et ouverte",explique à l'AFP le chorégraphe chorégraphe Serge Aimé Coulibaly, 46 ans.

Outre la direction musicale de "Kirina", la musicienne multicarte s'essaie à l'opéra cet été au Festival d'Aix-en-Provence, où elle interprètera le prologue d'un Didon et Enée.

Marqué par sa découverte "boulimique", en vidéo, des classiques de l'opéra à son arrivée en Europe, SergeAimé Coulibaly espère léguer en retour au répertoire, avec "Kirina", une pièce africaine qui "ouvre une fenêtresur la grande histoire des migrations humaines".

"On rêve que d'autres troupes partagent cette histoire humaine", explique le chorégraphe, très remarqué àAvignon l'an dernier avec "Kalakuta Republik". Qui rêve, pourquoi pas, que "Kirina" soit un jour donné dansun grand opéra d'Europe.

AFP

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Date : 01 JUIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : Olga BIBILONI

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ON A VU

"Kirina", la force de l'Afriquepour une création emblématique

C'est le récit d'une bataillefondatrice de l 'Afrique del'Ouest et elle se joue sous nosyeux. Rapportée par la traditionorale, l'histoire de l'origine del'empire du Mali fait état dedeux royaumes qui vont fusion-ner pour créer le Mandé. L'undes souverains du Mandé, NaréFamaghanKéita (1218-1230) en-treprit des conquêtes vers leSud, le Sud Ouest et la rivedroite du fleuve Niger. Avec l'in-tention de contrôler toutes lesrégions mandingues et le Gha-n a , S o u m a h o r o K a n t é(1200-1235), roi de Sosso, atta-qua et décima le Mandé.Vers 1235, Soundiata Keita, filsde Naré Maghan, écrasa l'ar-mée de Soumahoro Kanté à labataille de la plaine de Kirina. Ildevint ainsi "Mansa du Mali". Ilinstalla la capitale à Niani et en-trepri t l 'organisat ion duroyaume.

Des pièces de ballotsdevenues projectilesLa violence du conflit, l'infir-

mité de Soundiata Keita, Ter-ranee que génèrent les conflitsfondateurs, les mondes nou-veaux qui chassent et effacentles anciens... La chorégraphiede Serge Aimé Coulibaly des-sine les forces, appuie sur les fai-blesses, crée une tension queles scènes de groupe accen-tuent par leur rage et leur vitali-té. C'est la force de l'Afrique quise déploie sur le grand plateau

Avec "Kirina", l'Afrique vibre à La Friche. /PHOTO FREDERIC SPEICH

de la Friche Belle de Mai avec leFestival de Marseille. Un écranqui fait défiler des images abs-traites, des ballots de linge mo-numentaux qui seront défaits et

dont les pièces serviront de pro-jectiles, voilà pour le décor.

Si la disparité des danseurs af-faiblit dans un premier temps lepropos, elle crée paradoxale-

ment des chocs, nourrit des fric-tions finalement bienvenuesdans ce récit de combats. Sur-tout, elle se corrige au fil des ta-bleaux, laisse place à une cohé-sion rugueuse, impression-nante, effrayante même. Unepuissance s'installe, elle tour-billonne, nous emporte dansl'hypnose de la musique de Ro-kia Traoré, servie par des musi-ciens proches d'une transe man-dingue qui n'est pas sans rappe-ler les lointaines et richesheures du Super Rail Band deBamako. Tout au long du spec-t a c l e , c o m m e u ngoutte-à-goutte, des marcheurspassent, imperturbables, instal-lant la fuite du temps.

Il s'agit en tait de figurantsamateurs, qui marient un autremouvement avec celui des ar-tistes professionnels. Insensible-ment, ils occupent la scène, lasubmergent, vague lente qui sedéchire et se divise sur des guer-riers qui font corps pour lui ré-sister, pour ne pas perdre pied.L'image est belle, ample, sym-bole de ce Kirina qui, parti dufond des âges, se termine surl'idée du départ, des voyages de-v e n u s m i g r a t i o n s , desconquêtes synonymes d'exil, en-core et toujours.

Olga BIBILONI

"Kirina" ce dimanche ler juillet à 18h30et le lundi 2 juillet à 14h sur le GrandPlateau de la Friche Belle de Mai. 04 91

990020.

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Date : 01/07/2018Heure : 11:05:13

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Kirina, opéra d'un nouveau genre, composé par Rokia TraoréAFP

Une partition intense de Rokia Traoré, référence de la musique malienne, et une chorégraphie sans répit duBelgo-burkinabé Serge Aimé Coulibaly : l'opéra contemporain "Kirina", présenté ce week-end à Marseille,évoque en 90 minutes l'errance, la lutte et l'espoir.

Donné en première mondiale au Festival de Marseille, "Kirina" sera en tournée, de la triennale de la Ruhren août jusqu'à Chalon-sur-Saône en novembre et Garges-lès-Gonnesses en février 2019, en passant pardeux dates à Ouagadougou.

Sur scène, neuf danseurs, six musiciens, un parolier et quarante figurants interprètent cet opéra contemporaininspiré de l'histoire de la bataille de Kirina, fondatrice de l'Empire du Mali au XIIIe siècle.

Geste ultra-saccadés, mouvements d'ensemble, chants profonds et rythmes électriques: le spectateur estemporté dans cette fresque souvent allusive, devant un plateau plongé dans une lumière rougeoyante. Lespectacle a été chaudement applaudi pour sa première, vendredi.

Créé à Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso, à Bamako et à Bruxelles, "Kirina" se veut une "épopéecontemporaine puisant aux sources de l'Histoire et de la fiction".

Le spectacle est porté par la musique écrite par Rokia Traoré, "à la fois forte, ancrée sur le territoire et ouverte",explique à l'AFP le chorégraphe chorégraphe Serge Aimé Coulibaly, 46 ans.

Outre la direction musicale de "Kirina", la musicienne multicarte s'essaie à l'opéra cet été au Festival d'Aix-en-Provence, où elle interprètera le prologue d'un Didon et Enée.

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Date : 01/07/2018Heure : 11:05:13

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Marqué par sa découverte "boulimique", en vidéo, des classiques de l'opéra à son arrivée en Europe, SergeAimé Coulibaly espère léguer en retour au répertoire, avec "Kirina", une pièce africaine qui "ouvre une fenêtresur la grande histoire des migrations humaines".

"On rêve que d'autres troupes partagent cette histoire humaine", explique le chorégraphe, très remarqué àAvignon l'an dernier avec "Kalakuta Republik". Qui rêve, pourquoi pas, que "Kirina" soit un jour donné dansun grand opéra d'Europe.

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Date : 01/02 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 269584

Journaliste : ROSITA BOISSEAU

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CULTURE

Le solo sablé au champagne d'Olivier DuboisLe chorégraphe offre une rétrospective participative et reprend « Tragédie », la pièce qui a imposé sa signature

DANSEMAKbtlLLt

Q uelqu'un veut boire uncoup?» Allez hop, unecoupe de champagne!Directement à la bou-

teille ? Pas de souci ! Sur le plateaudu KLAP, maison pour la danse,le chorégraphe Olivier Dubois,cigarette au bec, lève le coudecomme la jambe et tchatche avecla verve qu'on lui connaît. Il saitpapoter pour ne rien dire maisjuste se sentir bien en tapant ladiscute avec ses voisins.

Olivier Dubois est a la tëte cetété. Invité du Festival de Marseille,festival pluridisciplinaire, diman-che 24 juin, il y lançait son nou-veau paquebot, baptisé Pour sortirun jour, solo participatif dans le-quel cet interprète affolant liquideau sens propre et figuré «des mil-liers de mouvements, des litres de

sueur, des centaines de blessures,une bonne dose de joies et de pei-nes... ». Il rapplique ensuite au Fes-tival Paris l'été, du 19 au 21 juillet,avec sa pièce signature, Tragédie,succès d'Avignon 2012, pour dix-huit hommes et femmes nuscomme la main, emportés dansune rave frénétique et sublime.

Enorme une fois encore, commequasiment tous les spectacles deDubois, même s'il s'agit ici d'unfaux solo très accompagné par lepublic, Pour sortir un jour souli-gne le parti pris créatif affirmé dela manifestation marseillaise quiveut échapper à la seule diffusion.«fe veux renforcer le rôle du festi-val sur le terrain des créations, in-siste Jan Goossens, son directeurdepuis 2016. Hy a une dizaine depremières cette année et nous col-laborons avec dix-sept lieux ennous impliquant de plus en plustout au long de l'année sur le terri-

toire. Nous voulons montrer desaventures artistiques mais nousavons aussi l'ambition déjouer unrôle sociétal.» Parmi les événe-ments chorégraphiques attendus,Kirina, de Serge Aimé Coulibaly etRokia Traoré, Le Cercle, de NaceraBelaza, et Requiem pour L,d'Alain Platel et Fabrizio Cassol.Avec une volonté d'élargir le pu-blic à l'échelle de cette «ville-monde » qu'est Marseille. L'opéra-tion «charte culture» propose2 DOO places à i euro à des associa-tions qui s'engagent dans des ac-tions de sensibilisation propo-sées gratuitement par le festival.

Strip-tease et confidencesPour sortir un jour, qui rejoue lesdizaines de pièces dansées etcréées par Dubois depuis ses dé-buts dans les années 2000, a faitgrimper au rideau les spectateursen leur confiant les manettes de

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Date : 01/02 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 269584

Journaliste : ROSITA BOISSEAU

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l'entreprise. Trois par trois, ils ti-rent au sort un spectacle et unemusique, dont Dubois interprèteimmédiatement un extrait en cos-tard noir. La règle de ce divertisse-ment, proche dè nombre de pro-positions ludiques actuellementen vogue sur les plateaux, est se-couée par un strip-tease de Duboiset des confidences égrenées dé-ci,dé-là. Et tout finit en fiesta, en slipet la ceinture en cravate !

Plus qu'une affaire qui fonc-tionne en dépit d'un essouffle-ment du système vers la f in - le pu-blic en veut toujours davantage ! -,ce feu d'artifice Dubois est surtoutet heureusement une folle décla-ration passionnelle à la danseque ce dévoreur de gestes livresans condition. Qu'il s'attaque àdu William Forsythe, du AngelinPreljocaj, du Jan Fabre, du MauriceBéjart ou à ses propres créations,Dubois, capable de tout endosser

d'un coup de reins, l'exécute àfond, même à l'arrache, mais avecrespect et sérieux. Il y croit, donnetout. Cette foi, cette sincérité, aussishow off soient-elles, sont les ga-rants du solo en lui permettantd'échapper à la pochade. OlivierDubois jette sa vie en pâture surscène, s'arrache en permanence àlui-même et ça éclabousse encoreplus fort que le champagne et lespaillettes dont il arrose le public àla fin. Pour sortir un jour est entournée à partir de septembre enFrance. En attendant, voir et/ou re-voir Tragédie s'impose. •

ROSITA BOISSEAU

Festival de Marseille, jusqu'au8 juillet. Tél. : 04-91-99-00-20.Tragédie, d'Olivier Dubois.Festival Paris l'été, du lg au2l juillet, 22 h. Lycée Jacques-Decour (Paris ge). Tél. : 01-44-94-98-00. De 20 euros à 28 euros.

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Date : 02 JUIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

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Nacera Belaza: "Je travaillecomme un sculpteur"La chorégraphe revient au Festival de Marseille avec "Le Cercle".

A Marseille, on suit depuislongtemps Nacera Bela-za, d'abord au festival

Dansem, puis au Festival deMarseille. La danseuse nous aparfois perdus, parfois captivesavec ses pièces lentes, répéti-tives, qui prennent leur source al'intérieur.

Pour la premiere fois, elle pre-sente une piece pour six dan-seurs dans laquelle elle nedanse pas, Le Cercle

I Vous êtes partie d'une pièceque vous aviez créée à Avignonen 2012. Pourquoi remettre l'ou-vrage sur le métier?Je travaille inlassablementtoutes mes pièces, comme dessculptures qu'on peut modelera l'infini, puisque l'on travailleune matière vivante. Maîs c'estla premiere fois que je revienssur une matière existante.En 2012, j'avais cieé Le Cerclepour deux danseurs, un duod'une quinzaine de minutes,qui ne me satisfaisait pas. J'ai re-pris ce noyau dur pour le dé-ployer, le fane grandir, alorsqu'habituellement, une fois unepièce ecute, je ne touche plus àsa structure, morne si jc cisèle Icgeste.

I Le Cercle est-il la figure quicorrespond le mieux à votrequête d'infini et de perfection?Le titre d'une pièce n'a pas defonction explicative chez moi. Ilcrée une image mentale chez lespectateur, qui va entrer en réso-nance avec ce qu'il voit. Jem'apeiçois que, quels quesoient mes titres, le Trait, le Cri,le Cercle, ils expriment un peu lamême idée : celle d'un geste,d'une dynamique.

Nacera Belaza: la danseuse est régulièrement invitée au Festivalde Marseille. /PHOTO ANTONIN PONS BRALEY

I Vous êtes de formation litté-raire. Écrivez-vous quand vouscréez ?J'aime écrire, oui. On vientd'écrire un livre sur moi (*), et jeme dis que cela aurait dû être amoi de l'écrire! J'aime beau-coup lire les cutiques de danse,cette reinterprétation d'unepièce par les mots. J'ai le senti-ment que tout est écriture. Ladanse est une écriture vivante:

il faut savoir d'où l'on part et oùl'on va. Ce que j'essaie de fairecomprendre à mes danseurs.

I Quel est votre "bagage" litté-raire ?Je suis diplômée en lettres mo-dernes, avec des options audio-visuelles sur l 'analyse del'image. C'est vraiment le cœuide ma passion. Commentconstruit un texte, une image,

un plan au cinema. Ou va le re-gard, quel est l'arnère-plan? Endanse, c'est pareil. Je m'inté-resse autant au corps qu'à la lu-mièie, a l'espace autour de lui.

I Vous travaillez par ailleurssur des danses traditionnelles al-gériennes. Quel est votre projet?C'est en projet au long couis,j'ai commencé à m'y intéresseren 2003. J'ai vu danser ungioupe du sud algérien, ce futune lévélation qui m'a mspiiéLe cri. Ce groupe a un mouve-ment de balancier et cree unevraie fascination sur les specta-teuis pendant deux heures. Jeme suis interrogée sur leurforce. J'ai regardé d'autresdanses en Algérie, en Egypte.Elles créent du commun, lesdanseurs ne sont pas en repré-sentation et la danse ne passepas par le mental, ce que j'ai tou-jours recherche.

I Cela aboutira-t-il à une créa-tion?Je termine la première étape,celle de l'observation en lienavec un centre de recheiches àAlgei. La deuxième étape sera àun travail entre danscuis amaleurs et professionnels l'an pro-chain, à Marseille, Paris etAlgei.La troisième sera ma création,en juin 2020.

Recueilli par Marie-Eve BARBIER(*) "Nacera Belaza, entre deux

rives" de Frédérique Villemur(Actes Sud) Lauteure sera pre-sente a la rencontre avec l'équipeartistique mercredi après la re-présentation

"Le Cercle", mercredi 4 a 20h30 et jeudi 5a 19h au theâtre de la Juliette. 5/24efestivaldemarseille.com

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Date : 02 JUIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

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ET AUSSI AU FESTIVAL DE MARSEILLE

"L'âge d'or" : la dansefait oublier le handicap

Éric Minh Cuong Castaingprésente L'âge d'or, incroyablerencontre entre des danseurs etdes enfants handicapés moteurde l'institut Saint-Thys de Mar-seille. Ce film, doublé d'une per-formance, mêle danse et tech-nologies. "Le spectateur dé-couvre par l'expérimentationun lieu d'empathie qui fait va-ciller ses présupposés", estimeJan Goossens, directeur du Fes-tival de Marseille. La pièce a étérécompensée par le Prix Audi ta-lents et mis à l'honneur au pa-lais de Tokyo à Paris. Elle est ac-cueillie au Frac pour une dateunique. "II est important qu'ellesoit jouée dans des lieux d'art etpas seulement dans des centressociaux, car elle a une valeur es-thétique", estime Eric MinhCuong Castaing. Une valeur quia été largement reconnue.

"L'âge d'or", mercredi 4 juillet,à loh et à 18h au FRAC. Tarif :5€.festivaldemarseille.com

"L'âge d'or" ou la rencontre insolite entre des danseurset des enfants handicapés. /PHOTO DR

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Date : 02/07/2018Heure : 05:18:02Journaliste : Léo Pajon

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Spectacle : le festival de Marseille rapproche les continents

En se focalisant sur la création africaine, la capitale du Sud de la France propose un événement globish, du15 juin au 8 juillet, où les cultures dialoguent dans l'allégresse.

« Tu as vu, le public est très coloré ce soir ! » Une coquette, la cinquantaine, s'enthousiasme en jetant un œilsur la salle comble du Grand Plateau, sur le site de la Friche de la Belle de Mai, à Marseille. Ce 29 juin, lesquelque 350 personnes présentes créent un large nuancier rendant compte de l'extraordinaire mixité de lapopulation marseillaise. Et l'on devine derrière ces ados scotchés à leurs portables, cette maman qui porteune coiffe en wax, ce vieux couple de notables un peu guindés, que tous les âges, tous les milieux sociaux,toutes les communautés ou presque sont représentés pour assister au spectacle Kirina, chorégraphié parSerge Aimé Coulibaly, assisté pour la partie musicale par Rokia Traoré.Billets à un euro

Ce n'est pas un hasard. Depuis qu'il a pris la direction du festival de Marseille, qui fête cette année son 23eanniversaire, Jan Goossens a pour ambition de mélanger les mondes. Notamment en mettant en place unsystème de billetterie très favorable aux plus fauchés. Un tarif « super réduit » (qui s'ajoute au tarif réduit),réservé au moins de 26 ans et aux bénéficiaires des minima sociaux, permet de voir la quasi totalité desspectacles en payant 10 euros l'entrée. Mieux, grâce à Arte, et à un intense travail mené avec les associationsmarseillaises, certaines personnes peuvent se voir attribuer des billets à un euro.

Cette politique a évidemment un coût. Le festival, qui se déroule cette année du 15 juin au 8 juillet s'appuiesur un budget de quelque deux millions d'euros, financés en moitié par la ville de Marseille (assistée parle département, la région et l'État). Mais l'événement monstre (32 représentations dans 17 lieux différentsde la ville) attire de plus en plus de monde. « Ils étaient 17000 spectateurs en 2016, 24000 en 2017, et lafréquentation des premiers spectacles laisse penser qu'ils seront encore plus nombreux cette année », confie-t-on au service communication du festival.

Certains acteurs culturels locaux regrettent que Marseille mise autant sur cet énorme chantier, au détriment deplus petites structures moins ou plus subventionnées du tout… Mais cette politique culturelle est au diapasonde celle de nombreuses villes françaises (Lille, Nantes…) qui préfèrent investir beaucoup dans de grandsprojets médiatisés, que d'essaimer leurs soutiens.Focus africain

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Date : 02/07/2018Heure : 05:18:02Journaliste : Léo Pajon

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C'est aussi la programmation qui permet le décloisonnement des publics et des cultures. « La réalité métissée,multiculturelle, de Marseille, est le point de départ de nos projets, souligne Jan Goossens. Il fallait s'ouvrirau monde, savoir aller au-delà de l'Occident, en invitant les suds, le Moyen-Orient, l'Asie, l'Amérique latine,sans succomber à l'exotisme. »

En réalité, un focus particulier est fait sur l'Afrique, avec des artistes venus su Sénégal, du Mali, de l'Égypte,du Congo Kinshasa, du Burkina Faso ou d'Algérie. Et un festival dans le festival, Massilia Afropea, du 19 au24 juin a aussi valorisé les créateurs (et surtout créatrices) afrodescendants français.

Felwine Sarr, l'auteur remarqué d'Afrotopia (éd. Philippe Rey), à qui Emmanuel Macron a confié l'étudede la restitution d'œuvres d'art aux pays africains, est notamment venu le 16 juin évoquer son dernierouvrage « Habiter le monde » (éd Mémoire d'encrier), en questionnant les relations de domination au niveauinternational. « C'est un grand penseur d'aujourd'hui, juge Jan Goossens, Il ne se limite pas aux enjeuxafricains, mais il part de l'Afrique pour mener une réflexion sur l'universel. »

Le 23 juin, c'était Jupiter & Okwess, l'infatigable groupe congolais, qui se produisait dans la ville. Avec, làencore, un dialogue entre les cultures : Jupiter, qui a passé une partie de sa jeunesse en Allemagne de l'Est,mixe allègrement rock, transe, afrobeat et de multiples rythmes glanés dans tout le Congo Kinshasa.Mandingue universel

Après sa création autour de Fela (Kalakuta Republik) acclamée de Bâle à Ouagadougou, le chorégrapheburkinabé Serge Aimé Coulibaly a cherché pour sa part à créer une épopée universelle et intemporelle avecKirina, en partant de cette bataille fondatrice de l’empire mandingue. Présenté les 29, 30 juin, 1er et 2 juilletau festival, le spectacle mêle danseurs professionnels africains, européens, américains, et une quarantained'amateurs marseillais.

Dans cette longue liste de créations métissées, il faut enfin citer Requiem pour L., d'Alain Platel et FabrizioCassol, très attendu, qui se jouera les 6, 7 et 8 juillet et qui ressuscite Mozart en réunissant 14 musiciensdanseurs d'Afrique du Sud, des deux Congo et du Brésil. Cet opéra hors-norme est un mélange de liturgiechrétienne et de rituels africains, qui, par-delà les chants funèbres, cherche à exalter la vie.

À l'heure où l'Europe voit s'exacerber les crispations identitaires, ces efforts pour mélanger ont évidemmentun sens politique. Jan Goossens révèle qu'en faisant sa programmation il a cherché à répondre à la question :« dans quel Marseille voulons-nous vivre les prochaines années ? » Il reste pour sa part convaincu, et nousavec, que c'est en s'ouvrant à l'autre que l'on se retrouve soi-même.

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Date : 02/07/2018Heure : 05:05:08

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Le festival de Marseille, européen et africainLe petit journal des festivals

3 minutes

Audio : https://www.franceinter.fr/emissions/le-petit-journal-des-festivals/le-petit-journal-des-festivals-02-juillet-2018

Le 23ème festival de Marseille se déroule jusqu'au 8 juillet avec des artistes venus des 4 coins du mondepour présenter des créations de danse et de théâtre. Un festival engagé pour repenser l’Europe et s’ouvrirsur l’Afrique.

Kirina © Philippe Magoni

La fin de l’Europe pour 2022, c’est la prédiction de la grande exposition d’anticipation de ce Festival deMarseille conçue par le belge Thomas Bellinck. Il image que les électeurs de la France et les Pays-Bas vontvoter en faveur de la sortie de l’Europe lors d’un référendum.

Nous sommes en 2050. Cette exposition est une déambulation dans l’histoire de l’Europe de sa constructionà la fin de la 2ème guerre mondiale, jusqu’à sa chute.

Une première version avait été présentée en Belgique, et déjà Thomas Bellinck avait prédit le pire, le Brexit.

L’ouverture à l’autre : c’est le crédo de ce festival de Marseille. Une ouverture sur la Méditerranée et l’Afriqueavec la création du premier opéra 100% africain : Kirina qui s’inspire d’un fait historique fondateur du Maliau 13ème siècle.

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Date : 02/07/2018Heure : 05:05:08

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Après la bataille de Kirina, l’empereur visionnaire Soundjata Keita écrit la première constitution de l’humanitéqui a été classée au patrimoine culturel de l’Unesco.

Le spectacle a été conçu par la malienne Rokia Traoré et le chorégraphe Belgo-burkinabé Serge AiméCoulibaly. Ultime représentation à 14h à la friche Belle de Mai avant une tournée en Belgique et en France.

Les invitésRokia TraoréChanteuse, auteur- compositeur

L'équipeStéphane Capron Journaliste au service culture

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Date : 02/07/2018Heure : 19:01:27Journaliste : Fabienne Arvers

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Le festival de Marseille fait salles combles

"Guerre et térébenthine" (c) Maarten Vanden Abeele

De "Guerre et térébenthine" de Jan Lauwers à "Kirina" de Serge Aimé Coulibaly, le festival de Marseille invitedeux créateurs qui ont l'art d'hybrider la musique, la danse et le théâtre. Un enchantement qui a conquis lepublic.Guerre et térébenthine scelle les retrouvailles du metteur en scène Jan Lauwers de la Need Company, avecl’actrice Viviane De Muynck, interprète inoubliable de La Chambre d’Isabella en 2004. A l’époque, elle sefaisait le passeur de l’histoire familiale de Jan Lauwers qui hérita, à la mort de son père, de sa collectiond’objets et d’œuvres ramenées d’Afrique. Guerre et térébenthine est encore l’histoire d’une transmission etd’un héritage familial où la dimension artistique se greffe aux tourments d’une époque où la guerre faisait rage.

L'histoire d'une transmission

Ecrit par Stefan Hertmans, le roman homonyme s’inspire des carnets retrouvés par l’auteur dans lesquelsson grand-père Urbain Joseph Emile Martien fit le récit de sa vie. Il y décrit son enfance auprès d’un pèrepeintre qui mourra jeune d’une phtisie galopante, son éveil au dessin vite rattrapé par l’horreur des tranchéesde la Première guerre mondiale. Pour tenir le coup, il tient un journal et dessine. Un projet qui s’avère unprogramme de survie et qu’il résume ainsi : " Il n’y a là que mon expérience, mon épouvante. " Revenu à la viecivile, un deuxième événement vient tailler dans le vif de son être : Maria Emelia, son grand amour, tout justeépousée, meurt de la grippe espagnole. Plus tard, il épousera sa sœur, Gabrielle, une union sans passion, etil continuera de produire des copies de chefs d’œuvre de l’art pictural qui envahissent progressivement l’airede jeu. Dans le roman de 400 pages de Stefan Hertmans, une seule est consacrée à cette femme. L’auteur

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Date : 02/07/2018Heure : 19:01:27Journaliste : Fabienne Arvers

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lui ayant donné carte blanche pour adapter son roman au théâtre, Jan Lauwers la réhabilite sur le plateauet en fait le personnage principal du spectacle, revenue d’entre les morts pour nous raconter la vie de sonépoux Urbain.

" Mais en quoi consiste une adaptation, au juste ? A réduire 400 pages à quarante, c’est aussi simple queça, indique Jan Lauwers dans sa note d’intention. Détruire neuf pages sur dix. Tenter de créer un spectaclede deux heures en mutilant un chef d’œuvre. Je n’en étais que trop conscient. "Gabrielle, bien sûr, c’est Viviane De Muynck, plantée au centre d’un plateau occupé à cour par l’atelier dupeintre où officie Benoît Gob, performer et dessinateur, en incarnant le copiste virtuose, et à jardin par un triode musiciens : pianiste, violoncelliste et violoniste interprètent entre deux incursions dans l’action de la piècela partition classique écrite par le compositeur contemporain Rombout Willems. Une friction qui reflète pourJan Lauwers, " la véritable tragédie du livre (qui) réside dans le fait que le vingtième siècle est impossibleà comprendre, et que pour la plupart des gens, l’art moderne et contemporain s’est avéré impitoyablementrapide et iconoclaste. C’est en ce sens qu’il faut comprendre le héros de l’histoire. Il a été broyé par leshorreurs de ce vingtième siècle et par sa propre incompréhension de ce que devrait être la beauté . "

"Guerre et térébenthine" (c) Maarten Vanden AbeeleL'ange de l'histoire

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Date : 02/07/2018Heure : 19:01:27Journaliste : Fabienne Arvers

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Du fond de scène, au gré de rideaux glissant sur le plateau, apparaissent les danseurs qui vont donner chairau récit et articuler leur danse à la démesure énoncée par les mots. Des corps à corps, empoignades, duelsà l’épée, autant de danses de mort qui exsudent une brutalité poisseuse et un formidable instinct de survie.Alors qu’un écran projette l’image de la main de Benoît Gob dessinant des portraits de femme rehaussésd’un chignon ou de macabres têtes de mort, un autre personnage semble le tenir par la main, l’accompagnerde sa sollicitude : c’est " l’ange de l’histoire ", en tenue d’infirmière, interprétée par Grace Ellen Barkey, "l’observateur subjectif qui recolle les morceaux par la pensée et qui ne distingue pars entre les vivants et lesmorts, le passé et le présent. " Elle est, magnifiquement, l’incarnation attentive et amusée de l’Angelus Novuspeint par Paul Klee qui inspira à Walter Benjamin la description poignante d’un " ange qui voudrait réveillerles morts et rassembler ce qui a été démembré " et qui donne au spectacle un supplément d’âme.

"Kirina" (c) Philippe MagoniC’est à une autre guerre, plus ancienne, et à une autre transmission, celle des griots, que s’est attachéle chorégraphe Serge Aimé Coulibaly avec Kirina, du nom d’une bataille célèbre relatée dans l’épopéemandingue de Soundiata Keita, devenu empereur du Mali au XIIIe siècle après avoir défait le tyran SoumaoroKanté.

Des corps multiples

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Date : 02/07/2018Heure : 19:01:27Journaliste : Fabienne Arvers

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Au dernier festival de Marseille, Serge Aimé Coulibaly avait soulevé l’enthousiasme du public avec KalakutaRepublik. Il réitère l’exploit cette année en signant un spectacle où tout enchante : de la musique de RokiaTraoré qui prend aux tripes à la chorégraphie explosive de Serge Aimé Coulibaly construite sur le livret deFelwine Sarr et déployée à travers l’énergie et la puissance gestuelle de corps multiples. Il y a ceux desdanseurs, des chanteuses et du narrateur et ceux, nombreux, des amateurs qui traversent le plateau dansune marche silencieuse et réunissent tous les âges, de moins de 7 ans à plus de 77 ans.

La première déclaration des droits de l'homme

" Soundiata était handicapé et c’est par la force de sa volonté qu’il a réussi à marcher, nous préciseFelwine Sarr. La marche est un motif essentiel dans cette histoire. Après sa victoire, Soundiata et les griotsmandingues décident d’édicter les règles de vie du nouveau royaume et libèrent les esclaves. On considèrequ’il s’agit de la première déclaration universelle des droits de l’homme. Ensuite, ils décident de mettre lespeuples en marche vers un horizon de vie, de santé, de bien-être. Tous ces éléments, la marche des peuples,la libération du joug, l’établissement de nouvelles règles de vie pour la communauté dans un espace africainaux XIIe et XIIIe siècles sont au coeur du livret pour leur portée universelle . "

"Kirina" (c) Philippe MagoniDe l'affrontement à la confrontation avec soi

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Date : 02/07/2018Heure : 19:01:27Journaliste : Fabienne Arvers

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La marche comme leitmotiv est l’élément qui rassemble le récit et la danse, les danseurs et les figurantsqui prennent finalement part à l’action en soutenant les corps des danseurs dans leur chute, les aidant àse relever ou encourageant les lutteurs. Un partage de l’espace de création qui séduit jusque dans sesmaladresses ou, parfois, ses longueurs. Car la vaillance collective et le courage individuel qui sont au cœur dulivret s’allient autant à la virtuosité bondissante des danseurs, à leurs sauts acrobatiques et leur engagementcorporel, qu’à la répétition tranquille, déterminée, du motif de la marche que soutiennent et subliment les deuxchanteuses, Naba Aminata Traoré et Marie Virgine Dembélé. Au terme de l’épopée de Keita, le narrateurexhorte les interprètes : " L’heure n’est plus à l’affrontement. L’heure est à la confrontation avec soi. " Unmessage à la portée universelle dont Felwine Sarr se fait le porte-parole : " La marche reprend. Loin deKirina. Aux corps, elle cède la parole. Elle part de Ceuta et Melilla, d’Agadès, de Gao, de Bagdad, de Séville,de Lisbonne, de Shangaï. Elle trouve son élan, son souffle, sa pneuma. Elle redessine les routes, élargitl’espace, détourne les fleuves, ré-irrigue les plaines, réengendre le monde. Elle fait boucle, cercle, spirale. Lemouvement sempiternel qui inlassablement charrie les crépuscules et les aubes. "

Festival de Marseille , jusqu’au 8 juillet.

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Date : 05 JUIL 18Pays : FRPériodicité : Quotidien

Journaliste : P.A.

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CULTURE

Au Silo : nouvelle vie pourle Requiem de MozartMARSEILLE

Le spectacle de clôture duFestival de Marseille,« Requiem pour L. » prendses quartiers au Silo àpartir de demain. Uneœuvre choraleressuscitant cettecélébration du deuil, enl'occurrence hantée parune certaine Lucie.

En 1 7 9 1 , W o l f g a n gAmadeus Mozart meurtavant d'avoir achevé son

Requiem en Ré mineur, dont ila alors composé les deux tiersde la partition. Une oeuvre quele maître autrichien créa cetteannée-là, alors que sa santé dé-clinait inexorablement sousles coups de boutoirs de la ma-ladie. Mais si l'on se iie à la vi-sion romantique offerte par leSlmAmadeus, réalisé par MilesForman en 1984 - qu'un cer-tain nombre d'experts consi-dère comme tenant de la lé-gende - Mozart aurait compo-sé ce Requiem, dans une op-tique de prémonition de samort prochaine. Rn somme,un Requiem inachevé dont laveuve de Mozart obtint la fi-nalisation à travers une com-mande faite à deux des élèvesde son défunt mari.

Si l'on suit ce principe deperpétuation de l'œuvre à plu-sieurs mains, rien d'incongru,ni encore moins de caractèreblasphématoire, à ce que plusde deux siècles plus tard, lecompositeur et saxophonisteFabrizio Cassel ainsi que le

La distribution vocale repose sur 4 voix : soprano, contralto, basse et baryton.

metteur en scène Alain Platelrevisitent ce Requiem. Unelibre adaptation qui métisse,via leurs propres influences, lacélèbre messe funéraire.

Image de mort, souffle de vieUne relecture scrupuleuse

à la croisée du jazz, des mu-siques africaines, sans comp-ter évidemment quelque chosede solidement harnaché au ly-rique. La symphonie musicaleet chorégraphique est inter-prétée, à cet effet, par des ar-tistes aussi bien originaires

d'Afrique du Sud, du Congo quedu Brésil (14 musiciens au to-tal). Autant de personnages auservice de la mémoire de « L »,alias Lucie dont les images dé-nient à l'écran. Une dame qui« savait qu'elle allait mourir.Elleadonné la per mission pourqu'on la filme et qu'on utiliseles images de sa mort », expli-quait il y a quèlques j ours AlainPlatel au quotidien Libération,au suj et de cet hymne à la mortau souffle malgré tout rédemp-teur. Et pour cause, malgré la« souffranœphysique et visuelle

de la mort » j alonnant Requ iemPourL., comme le qualifie leFestival de Marseille dans sonprogramme, l'opéra afro-mo-zartien entend être une « célé-bration téméraire mais réjouis-sante de la vie ». Une « nouvelleforme de cérémonie du deuil »qui puise sa force et sa puis-sance dans le métissage cultu-rel et musical.P.A.

• Demain et samedi a 2Oh30 etdimanche a 18h30 au Silowwwfestivaldemarseille com

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Date : 06/07/2018Heure : 09:44:04Journaliste : Anaïs Heluin

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/ critique / Nacera Belaza, pour l’amour du vide

© Zed3

Dans Le Cercle , créé au Festival de Marseille, Nacera Belaza donne de nouveaux contours à la dansede l’entre-deux rives qu’elle développe depuis une dizaine d’années. Ceux d’une pièce symphoniqueà la beauté sobre et syncopée.

Dans une semi-obscurité, un corps aux gestes désarticulés s’avance. Lentement. De manière presqueimperceptible, comme si la marche était annulée par l’espace. Ou confondue avec lui. D’emblée, on reconnaîtla singulière qualité de présence qui caractérise les créations de Nacera Belaza depuis Le Cri (2008). Sonénergie portée par le souffle, qui se déploie dans un espace-temps étranger au monde matériel. Un lieu oùles contraires s’unissent. Où le vide est synonyme de plein, et le bas en contact intime avec le très haut.L’invisible. Dans cette traversée initiale en effet, la tête a la même valeur qu’un pied. C’est un corps sansvisage que, selon les termes de l’historienne de l’art Frédérique Villemur dans son bel essai Nacera Belaza,entre deux murs récemment paru chez Actes Sud, on « voit pris à quelque chose de plus grand que lui ».

Avalé par la pénombre avant d’arriver jusqu’au bord de scène, le corps ondulant laisse place à d’autressilhouettes au genre indéterminé, habillées de larges et sobres habits noirs. Différents tableaux se répètentalors, sous une forme que Nacera Belaza qualifie de « symphonique ». Dans l’un d’entre eux, les six interprètes

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Date : 06/07/2018Heure : 09:44:04Journaliste : Anaïs Heluin

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de la pièce – Aurélie Berland , Meriem Bouajaja , Mohammed Ech Charquaouy , Magdalena Hilak ,Tycho Hupperets et Anne-Sophie Lancelin – sont tous animés d’un même tremblement. Dans un autre,un danseur solitaire répète plusieurs fois le même saut. Tandis que dans un rectangle lumineux, plusieursinterprètes aux gestes amples et souples dessinent des lignes et des courbes.

Dans chaque séquence, tous semblent s’abandonner aux sons hybrides, vivants comme une grande ville, quis’élèvent doucement du plateau. De même qu’aux lumières dont la faible intensité nous incite d’abord à plisserles yeux, avant qu’on ne comprenne que l’essentiel n’est peut-être pas là, bien que rien ne nous indique uneautre direction. Avec ses corps détachés de tout code, de toute gestuelle connue, Le Cercle décline la quêtejamais assouvie de Nacera Belaza de ce qu’elle qualifie de « vide inattendu qui comble toutes nos attentes». Ce que Frédérique Villemur décrit comme un retour à l’« évasion première, celle qui l’a fait être au mondedans la liberté assumée de son geste ». Car chez Nacera Belaza, tout part de l’Algérie natale où, pour danseravec sa sœur Dalila, elle a d’abord dû se contenter de l’espace réduit de sa chambre.

Le Cercle est donc la partie la plus fraîchement tirée d’un trait dont Nacera Belaza entretient la netteté avecprécaution. Avec autant d’égards qu’il en faut pour garder vivant un feu en territoire gelé. Étrangère au cultedu neuf, la chorégraphe creuse son entre-deux sans chercher à l’imposer. En ouvrant juste une brèche assezgrande pour que le spectateur puisse y loger son imaginaire. Pas plus de référence à l’Algérie dans Le Cercleque dans Le Cri , Les Sentinelles (2010), Le Trait (2012) ou encore Sur le fil (2016) : en se défaisantdans l’écriture de tout signe d’identité personnelle et de tout rapport au réel, Nacera Belaza dialogue avec leproche comme avec le lointain. Avec l’infime comme avec le très grand.

Anaïs Heluin – www.sceneweb.fr

Le CercleChorégraphie, conception son et lumière : Nacera BelazaInterprétation Aurélie Berland, Meriem Bouajaja, Mohammed Ech Charquaouy, Magdalena Hilak, TychoHupperets, Anne-Sophie LancelinRégie son et lumière : Christophe RenaudProduction : Compagnie Nacera BelazaCoproductions : Festival de Marseille; MC93 Bobigny – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis;manège, scène nationale-reims ; Corp_Real Galway Dance Days & Irish Modern Dance Theatre fundedby the Arts Council of Ireland (2017); Moussem Nomadic Arts Centre; La Place de la Danse – CDCNToulouse / Occitanie; CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble dans le cadre de l’accueilstudio; Collectif 12, fabrique d’art et de culture de Mantes-La-JolieSoutien : Beaumarchais – SACD

Résidences : Étang des Aulnes, avec le soutien du Département des Bouches-du-Rhône – Centredépartemental de créations en résidence et du Festival de Marseille; MC93 Bobigny – Maison de laCulture de Seine-Saint-Denis; manège, scène nationale-reims; Irish Modern Dance Theatre; Corp_RealGalway Dance Days & Irish Modern Dance Theatre funded by the Arts Council of Ireland (2017);deSingel Campus International des Arts; CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble dans lecadre de l’accueil studio

La Compagnie Nacera Belaza est soutenue par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication au titre du programme des Compagnieset ensembles à rayonnement national et international (CERNI) et la Région Île-de-France au titre de la

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Date : 06/07/2018Heure : 09:44:04Journaliste : Anaïs Heluin

sceneweb.frPays : FranceDynamisme : 2

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permanence artistique et culturelle. Elle est soutenue par l’ONDA et ARCADI pour sa diffusion sur leterritoire français et par l’Institut français pour sa diffusion à l’international.

Le Parvis, Scène nationale de TarbesLe 19 mars 2019

MC93, BobignyDu 17 au 20 avril 2019

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Date : 07 juillet 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : Adélaïde TENAGLIA

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ON A VU

La fièvre dansante de "10 000 gestes"envoûte le Mucem

La place d'Armes du Fort Saint-Jean s'est en-dormie jeudi au son du Requiem de Mozart... etdes cris de la troupe de Boris Charmatz. Plusqu'un spectacle de danse, c'est une véritable per-formance (pour le Festival de Marseille) que les23 danseurs ont offerte au public, engageantleurs corps tout entiers, jusqu'aux cordes vo-cales, au paroxysme de la représentation, quandla danse, la transe même, ne suffisent plus pourexprimer la douleur, la peine, la joie, la colère, lavie. 10000 gestes apparaît comme une caricaturede l'être humain, dans ses moments les plusbeaux, les plus vils et les plus quotidiens. Il seveut surtout comme une allégorie de la danse,poussée à l'extrême, où chaque mouvement estunique, et ne sera jamais répété exactement àl'identique. Sauter, courir puis tomber,s'étreindre, se gratter, faire l'amour, manger, sebattre, rire, mourir. Inutile d'essayer de capterchaque geste, tout s'enchaîne avec urgence et fré-nésie. 23 danseurs, apparemment enfermés dansla bulle de leur propre performance, formentpourtant un ensemble gracieux. Une cacophonieharmonieuse. 23 individualités qui bougent

I 23 danseurs et une performance. /PHOTO P G

comme un seul corps, s'assemblent, s'entre-mêlent, s'empilent en une forme mouvante, unRadeau de la méduse vibrant au rythme dechaque danseur. Cette vague grouillante déferleenfin sur le public, qu'elle entraîne dans sa fréné-sie, avant de se retirer sur scène, pour un derniertremblement. La fièvre de la troupe retombe. Pascelle du public. Adélaïde TENAGLIA

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Date : 08 JUIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : G.G.

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Très troublant RequiemON A VII "Requiem pour L." a remué le festival de Marseille

Les musiciens ont offert leurs pulsations vivantes à L.

L e spectacle n'était pas en-core fini que déjà tout le Si-lo était debout à couvrir

d'applaudissements la troupe dechanteurs et musiciens emme-nés par le chorégraphe Alain Pla-tel et le compositeur FabrizioCassol. Lors de la première de Re-quiem pour L. qui vient clore lefestival de Marseille, jusqu'à cesoir, le public a été saisi parl'émotion. Il faut dire que cettefête carnavalesque sur le Re-quiem de Mozart portée par uneénergie rare avait de quoi empor-ter!

Ce métissage sonore imaginépar Fabrizio Cassol s'est installepeu à peu tandis que les musi-ciens chaussés de bottes et vêtusde costumes noirs investissentune scène qui ressemble à un ci-metière - dont les pierres tom-

bales sont agencées comme lemémorial de l'Holocauste de Ber-lin. Leur musique ébouriffante(l'exercice de réécriture duchef-d'œuvre mozartien étaitplutôt périlleux mais FabrizioCassol s'en tire avec panache enmêlant rythmes africains et inspi-rat ions explosives venuesd'ailleurs) accompagne les der-niers instants de L., filmés engros plan et projetés en versionXXL. C'est de là que vient letrouble car l'agonie au ralenti decette femme qui a choisi l'eutha-nasie est la toile de fond hypnoti-sante du spectacle auquel elledonne son nom. Ses paupièresse ferment, s'entrouvrent, desmains viennent l'effleurer avantsa dernière fugue, son ultime res-piration. Si cette mort - difficile-ment soutenable à regarder pen-

/PHOTO CHRIS VAN DER BURGHT

dant presque deux heures - dé-range forcément, la troupe sur leplateau ne surjoue pas le pathos.Le metteur en scène orchestreun doux ballet de mains, unescansion de mouchoirs que lesbrillants chanteurs lyriquesagitent pour former cette céré-monie d'adieux terrible et vi-brante, une intense messe dutemps présent pour l'éternité,dont le souffle puissant accom-pagne la fin de L.

Ce Requiem s'offre comme unrite de deuil dont la virtuositén'efface jamais l'expériencechoc, insupportable comme letrépas, qui accompagne long-temps le spectateur, gorge ser-rée, au sortir de la salle. G.G.

Aujourd'hui à 18h30 au Silo.www.festivaldemarseille.com

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Date : 09 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : ÉLISABETHFRANCK-DUMAS

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...et entrez dans la transe!Plus qu'une démonstration de force,«le Cercle» de Nacera Belaza, avecses danseurs-spectres, ses lumieresepoustouflantes et ses amplificationsfolles, gagne à être scrute en détail.

I ls émergent de la pénombre comme desspectres, et n'en sortiront jamais tout afait Les cinq danseurs du Cercle de Na-

cera Belaza forment un petit bataillon de chi-meres tire d'on ne sait quel songe lynchien,silhouettes sombres dont on peine a distin-guer les visages, dansant sans bruit en chaus-settes dans un espace aux coordonnées opa-ques Partant d'une forme courte du mêmenom pour deux danseurs, que Nacera Belazaprésenta au sem de Trait a Avignon en 2012et a laquelle la chorégraphe a souhaite don-ner une ampleur «symphomque», ce Cercle-cise compose de répétitions et d'amplificationsde plus en plus folles, emportant les danseurset la salle dans une transe démente La ma-

tiere même de l'air semble avoir acquis unequalite de rêve, sculptée aussi par un epous-touflant travail sur la lumiere qui isoleparfois les têtes se balançant dans un furieuxva-et-vient pour élargir a nouveau l'espacevisible en un rectangle et y faire entrer tousles corps Puis s'éteindre tout a fait sur l'undeux, emporte dans des sauts galvanisants,et se rallumer aussitôt sur un tableau diffé-rent, dynamique de flashs qui accentue en-core la dimension de rêveA l'oreille, des boucles de bruits blancs etune scansion de Nina Simone au début lais-sent place a de folles percussions, longue etvertigineuse montee dont l'arrêt brutal estaccompagne de quèlques «oufs» de soulage-ment dans la salle, chacun se demandantjusqu'où les danseurs tiendraient Maîs leCercle n'est pas une démonstration de force,et gagne au contraire a être scrute dans sesmenus détails Comme l'apparition, tout audébut, de la premiere danseuse elle s'avance

dans la lumiere avec des pas si petits qu'onla croirait immobile, et pourtant pénètre peua peu dans le champ Idem des quatre autresqui la rejoignent, le groupe ayant bientôt l'aird'être fixe au sol alors que chacun des corpsse défait et se refait sur place, totalement de-sarticule, pour finir par être emporte dansdes mouvements hyper délies, bondissant,tournoyant - l'on songe fugacement a cesecrans de veille de PC qui dessinent des pa-naches lumineux Nacera Belaza ne dansepas cette piece, et tout l'enjeu était de savoir,comme le soulignait Jan Goossens, le direc-teur du festival de Marseille qui a coproduitcette creation, si les danseurs allaient reussira s'approprier sa transe caractéristique Laréponse est oui, ce qui dessine des perspecti-ves enthousiasmantes pour son travail

ÉLISABETH FRANCK-DUMAS(a Marseille)

LE CERCLE dè NACERA BELAZA presenteles 4 et 5 juillet au Festival de MarseilleEn tournee, notamment le 19 mars 2019a Tarbes et du 17 au 20 avril a la MC93,a Bobigny

Ce Cercle à 5, présente à Marseille, est uneversion longue d'une pièce de 2012. ZED

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Date : 09 JUIL 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

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LA PHOTO DU JOUR

FrançoiseNyssenau Silo

Cela faisait bien des annéesque les équipes du festival deMaiseille n'avaient pas eu la vi-site d 'un(e) ministie de laCulture. Mais, samedi soir,après une virée à Lodève, l'Arlé-sienne Françoise Nyssen a assis-té à la lepiésentation de Re-quiem pour L, une ciéation desbelges Alain Platel (metteui enscène) et Fabuzio Cassol (com-positeur), dont la piemière fran-çaise au Silo est venue clore hieisoir le festival qui a débuté leISjuin. Un ultime spectacle enmarge duquel le directeur del'événement, Jan Goossens, aété immoitalisé avec la ministie.

festivaldemarseille.com

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Date : 11 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : ÈVE BEAUVALLET

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Pastiche de musée historique,l'exposition de l'artiste belgeThomas Bellinck, «Domo»,présentée au festivalde Marseille, nous projettedans un futur procheoù le projet européenaurait volé en éclats.

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Date : 11 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : ÈVE BEAUVALLET

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Chaque salle del'installation, volontairement

installée dans la remiseduMucem, s'arpente

comme un ersatzde musée d'Etat.

PHOTOS DANNY ifflT T PWS

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Date : 11 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : ÈVE BEAUVALLET

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ParÈVEBEAUVALLETEnvoyée spéciale à Marseille

O n paierait cher, aujourd'hui,pour voir la réaction du Par-lement européen devant

l'exposition Domo. Sans doute unsourire crispé du même genre quecelui du politique français devant samarionnette des Guignols. Saufqu'ici, la parodie existait avant l'ori-ginal.Le 6 mai 2017 était inauguré, dansle quartier européen à Bruxelles, laMaison de l'histoire européenne.Un projet lancé par le Parlement,donc : 4000 mètres carrés d'exposi-tion permanente, traduite dans les24 langues officielles de l'Union,dans un bâtiment art déco des an-nées 30, jadis utilisé comme clini-que dentaire et désormais chargéà'«offrir un panorama transnatio-nal de l'histoire européenne contem-poraine». Sur le site de la «Maison»,on peut lire : «L'exposition perma-nente s'arrête tout d'abord sur lesidées et les convictions qui ont carac-térisé le XIXe siècle, qui marque"l'entrée de l'Europe dans la moder-nité", avant de se pencher sur le bas-culement du continent dans laguerre et la destruction. Elle abordeensuite la question de la recherched'une vie meilleure dans une Europetoujours plus unifiée.» Splendide.

Seulement voilà, quèlques annéesauparavant, un jeune artiste belge,Thomas Bellinck, amorçait son pro-jet Domo («maison»). La crise fi-nancière ruinait le moral européendepuis déjà cinq ans.C'était en 2013, avant le serrage devis infligé à la Grèce, avant la «crisedes réfugiés», et en prélude auxélections européennes de 2014.«Ailleurs en Europe, la crise étaittangible mais à Bruxelles, j'avais lesentiment qu'elle ne perçait pas en-core les murs des institutions, expli-que ce metteur en scène, plasticien,cinéaste biberonné à la science-fic-tion russe. Ces dernières souffraientdéjà d'un gros manque d'imagina-tion sur la direction à donner auprojet européen et j'ai donc com-mencé à discuter avec des lobbyis-tes, des académiciens, des politolo-gues en leur demandant leurshypothèses pour le futur. Aucunn'imaginait alors que l'Union puisses'écrouler!»

GUÉRILLAEUROFÉDÉRALISTE

Ce n'est d'ailleurs toujours pas lecas, si l'on en croit le livre blanc qu'afait paraître la Commission euro-péenne l'an dernier, dans lequel ontrouvait cinq scénarios possiblespour 2025 qui, tous, s'inscriventdans une stricte continuation. Tou-jours est-il que Thomas Bellinck

dessine alors un projet de politique-fiction sur le devenir européen, en-tre deux visionnages de la trilogieEuropa de Lars von Trier et plustard les lectures comparées du Sou-mission de Michel Houellebecq et

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Date : 11 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : ÈVE BEAUVALLET

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des œuvres du grand romancier del'islam Tariq Ali. Les scénarios cau-chemardesques sur l'Europe de-viennent de mois en mois plus faci-les à imaginer, a fortiori aujourd'huique se clôt un sommet européen qui

a dû faire exploser les ventes d'an-xiolytiques.Ainsi émergent différentes hypo-thèses qui l'amènent à imaginer ungroupe néo-espérantiste qui mène-rait une guérilla eurofédéraliste, à

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Date : 11 JUIL 18

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 73331

Journaliste : ÈVE BEAUVALLET

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rever que le Monténégro et I Albanieentrent dans I Union tandis que laFrance la quitte ou que la Russiedomine I Europe en lui fournissant80% de son petrole aux alentoursde 2025 une epoque ou < I exploitalion minière de la Lune est encore unprojet lointain»

RÉCIT IDÉOLOGIQUEUn monde spéculatif est toujoursséduisant Maîs Thomas Bellmcknous le confirme «Les jeux de predictions ne sont pas vraiment I mieret du projet je trou, » Et en effettout le sel de cette anticipation netient pas tant dans le \ isage donneau futur de I Europe que dans lamaniere dont ce futur contempledocumente et archive notre present Car Domo est au final le nomd'un musee celui que nos descendants érigeraient dans un futur proche pour commémorer I utopieeuropeenne, si elle venait un jour adisparaitreComme toute institution a \ isiterelle a ainsi son parcours permanentet son prospectus sur lequel onpeut lire écrit en espéranto sous ti-tre français «Domo de Europa lavie dans I ancienne Union europeenne » Chaque salle s'arpentecomme un pastiche de museed Etat avec ses sous-catégories(musee colonial, musee de laguerre etc ) sa maniere d ordonnerartefacts et documents divers surles cimaises en vitrine ou sur promontoire Avec ici un iPad exposecomme on le ferait aujourd'huid un casque de Poilu des cartesprofessionnelles de lobbyistes dupapier toilette a I effigie de Poutinedes fausses pubs Vuitton avec Gor-batchev devant le mur de Berlin etautres reliques réelles et fantasmees de notre present communau-taire De son futur immédiat aussile drapeau d'un nom eau parti politique grec lance en 2020 dérivedune croix gammée les articles depresse relatant I exode massif desEuropéens \ ers les anciennes colo-

nies des photos de la Commissioneuropeenne de Bruxelles assiégéeen 2025Ce que parodie surtout Domo endéfinitive c'est cette façon qu ontles musees historiques de cachersous une pseudo-objectivité scientifique tm récit idéologique «Nommer "crise des i efugies ce que I onpourrait appeler crise de I accueilpar exemple c'est de la rhétorique»selon Thomas BellmckC est ce qui a frappe I artiste lorsqu il a visite le v rai musee a Bruxelles «Nos deux expositions demarrent pareil1 On plonge dans uncouloir sombre, dans une atmosphere cataclysmique Ce sont lesdeux Guerres mondiales etlepointde depart de la pensée europeennefondée sur le combat contre deuxidéologies antmazisme d un coteanticommunisme de I autre Saufqu évidemment dans le mien dansla salle intitulée 'la fin de Ihisfoire ,je souligne la supercherie quiconsiste apresenter I Europe commeun projet anti idéologique»

ADHÉSION ET IRONIEDomo est donc un musee Et cemusee, dans le futur n intéresseravisiblement personne Si I on s'entient a la frequentation car ici lesgaleries d exposition sont désertesLes visiteurs ne peuvent s y engouffrer quau compte-gouttesI un apres I autre II est envahi decables et d humidité Un genre demusee departemental a moitiéabandonne a visiter un dimancheapies-midi pluvieux Une odeuraussi celle du renferme renduegrace aux boules antimites que I ar-tiste a sciemment disséminéesdans le parcours «On a mis dese mie lies de materiel d isolation quiobstruent totalement lepassage dela lumiere Et e est marrant, encoreun parallèle involontaire maîsdans le vrai musee a Bruxelles il estimpossible d ouvrir les fenêtres ' Desorte qu on a vraiment I impression

que ce récit est coupe du mondeexterieur»C est la belle réussite de I œuvre qued av oir su nimber les lieux de cetteatmosphère non pas de musee fu-turiste rutilant maîs d'ancienne bureaucratie avec ses piles de pape-rasse et son bois en acajou terni parla poussière AuMucem lorsqu'ilsort a I air libre le visiteur passe par<1 Espace Schengen» une passerellede fortune recouverte de plastiqueblanc et de rubans adhésifs Commeun chantier de reno\ ation Ou plutôt un lieu condamne bâchecomme ceux sur lesquels v lent d ad-venir une scene de crime Maîs quia flingue I utopie europeenne' Etquand est-ce arrive 9

C'est la premiere fois que Domo lefaux musee, est installe dans unvrai A Bruxelles l'exposition a prisplace dans un ancien internat de-saffecte a deux pas de la Commis-sion europeenne Thomas Bellmcknous raconte que les visiteurs seperdaient pour se rendre dans laruelle ou se trouvait I acces Etquila adore \ oir a quel point les allégo-ries s enchaînaient avant la ported entree A Athenes, il a pu occuperI ancien ministere du Travail va-cant au plus profond de la crisegrecque L equipe de Domo avaitpositionne un petit drapeau euro-peen Rire jaune dans la ville «Jepréférais ces espaces qui créent toutde suite I ambiguïté Quand tu entresdans un musee, tu sais que tu vasvoir une expo » II a bien fait de se ra-viser l'espace du Mucem choisipour le projet est parfait II s agit dela remise de la cabane depot touta fait en retrait de l'édifiant Museedes civilisations de I Europe et de laMediterianeeDe quoi orienter la fiction du cotedes politiques culturelles Carn est-ce pas la ce a quoi ressemblerale Mucem dans un futur proche,loisqu aucune subvention ne vien-dra plus lui donner les mo> ens dentretenir ses collections ' C'est glauque oui et non Car ce musee estfinalement a I image de son auteur,tiraille entre adhésion et ironie cri-tique lui qui se peint comme un«pessimiste constructif «Je croîsbeaucoup en cette phrase d AntonioGramsci qui dit 'Ufaut allier lepessimisme de la raison a I optimismede la volonté Je montre une dvstopie pour essayer de reim enterlutopie » Façon de dire qu il croît moinsaux prophéties autoreahsatricesqu'au pouvoir qu'ont les œuvres deconjurer la peur -»•

DOMO DE EUROPAHISTORIO EN EKSILOde THOMAS BELLINCKjusqu'au SO juillet au Mucem dansle cadre du Festival de Marseille

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17, rue de la République13002 Marseille - France+33 (0)4 91 99 00 [email protected]#FestivaldeMarseille

FESTIVAL DE MARSEILLEDIRECTION JAN GOOSSENS