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Amitiés Luthériennes Amitiés Luthériennes N o 103 Printemps 2019 Revue trimestrielle de liaison des amis et des membres de L’Heure Luthérienne

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  • AmitiésLuthériennesAmitiésLuthériennes

    No

    103Printemps

    2019

    Revue trimestrielle de liaison des amis et des membres de L’Heure Luthérienne

  • L’HEURELUTHÉRIENNE39, rue du KirchbergF 67290 LA PETITE PIERRETél. 03 88 70 40 41Fax 03 88 70 40 [email protected]

    Pages web :http://www.mediachrist.com

    Président :Philippe [email protected]

    Rédacteurd’Amitiés Luthériennes :Jean Thiébaut HaessigTél. : 03 88 89 23 [email protected]

    Mise en page : Valérie Dran

    Sommaire + légende de la couverture Lettre - Éditorial Jean Thiébaut HaessigDe quoi aimeriez-vous qu’on traite dans nos pages ? J.T.H.Concept biblique : Pâques Quérin VéronLes 4 récits de la résurrection du Christ :accord ou désaccord ? Guillaume Duffort1517 : Dieu a visité son peuple ! – Le mariage J.T.H.Le mariage, son institution, ses dérives François PoilletJournée de l’Eau (22 mars) Garry HeintzJournée de la Terre (7 avril) Philippe VolffJournée du Soleil (3 mai) Martin JautzyLa lutte pour défendre l’enseignement du Christ Guillaume DuffortProtestation de Spire (19 avril 1529) J.T.H.Productions audio et vidéo Aux éditions L’Heure LuthérienneRadios qui diffusent nos programmes hebdomadairesAmitiés Luthériennes – but et adhésion

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    Notre couverture :Les trois croix nues et le tombeau vide

    (Église St-James, Denver, Colorado, USA)

    « Jésus notre Seigneur a été livré pour nous fauteset réveillé pour notre justification. »

    (Rm 4.24-25 ; NBS)

       

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    Le mot du Rédacteur

    Parole réconfortante de notre Sei-gneur avant son ascension. Cetteparole du divin Ressuscité clôtd’ailleurs l’Évangile selon Matthieu.Les dernières paroles de quelqu’unqui nous est cher restent généra-lement incrustées dans notremémoire. Surtout si, en plus, ellesnous rassurent et témoignent de

    l’amour de celui qui nous a quittés.Ici, ce n’est pas la dernière parolede n’importe qui. C’est celle decelui qui a maté la mort et réussi ànous obtenir la faveur de Dieu. Età quel prix alors que, pécheurs,nous devrions craindre la présencede Dieu dans nos vies où il y a tantà redire !

    Mais non, celui qui nous assure desa présence constante, c’est celuiqui nous aime plus que sa vie, quis’est sacrifié pour nous et qui aréussi dans son entreprise.Cela nous est tout particulière-ment rappelé en ce temps de laPassion et de Pâques où nouscommémorons les souffrances, lamort et la résurrection du ChristIl est sorti vainqueur du péché, dela mort et de l’enfer. Et tout celapour nous ! C’est celui-là qui nouspromet d’être à nos côtés dans cetemps et pour l’éternité.Cela réjouit dans les bons jours etrend fort dans l’épreuve ou dansles tâches importantes à accom-plir.Une de ces entreprises d’uneimportance capitale est le mariage(p. 7-12). Une autre tâche essen-tielle consiste à défendre la Parolede Dieu contre toute déviation (p.17-20). En tout cela notre Seigneurnous assiste avec sa Parole et saprésence.Il le fait aussi par les bénédictionsque nous retirons de sa création (p.13-16). Là nous sommes entouréspar les merveilleuses œuvres de sapuissance et de sa bonté.Un Printemps béni à la lumière duSeigneur de la vie !

    Jean Thiébaut Haessig

    Envoyez votre contribution sur le thème proposé !Parmi les sujets que vous avez pro-posés, nous traiterons• dans le numéro d’été :«  Quelles sont les différencesimportantes entre les diffé-rentes confessions dans le chris-tianisme ? »Merci pour les témoignages reçus.

    • dans le numéro d’automne nousrépondrons à la question :

    « Comment surmonter chez soila jalousie, la médisance, lacolère – et comment réagir à

    celles des autres ? »

    Vous avez jusqu’au 25 juin pourenvoyer à :

    [email protected] contributions, témoignages ouexpériences à ce sujet, envois quiseront pris en considération parl’auteur de l’article s’ils arriventavant la date indiquée.

    Nous attendons aussi de nouvelles propositions de sujets à traiter, notre liste s’épuise !

       

    « Et voici, je suis avec vous tous les jours,jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28.20)

    Assemblage de peintures des pensionnaires de la Maison de Retraite de La Petite Pierre(Bas-Rhin)

  • CONCEPT BIBLIQUE

    PAâques - pAâquE

    « Voici l’agneau de Dieu qui enlève lepéché du monde », Jn 1.29

    (d’après un bas-relief de Cluny, 1150)

    En français, il convient de distin-guer deux orthographes diffé-rentes : la « Pâque » juive (sans s)et la «  Pâques  » chrétienne(généralement avec s). LesAnglosaxons n’ont pas ce pro-blème ; ils ont deux mots diffé-rents  : “Passover” et “Easter”pour les Anglais, „Passah“ et„Ostern“ pour les Allemands.Longtemps, en français, on a uti-lisé indifféremment le pluriel etle singulier pour la fête chré-tienne. A partir du 16ème siècle,et plus encore au 17ème, le plu-riel s’est généralement imposépour la distinguer de la fêtejuive.La Pâque juive (ֶּפַסח, pèsach, Ex12.11  ; Lv 23.5) célèbre Dieucomme le Libérateur, celui qui adélivré les Israélites de la servi-tude en Egypte et leur a procuréla liberté. Elle commémore « lepassage » de la servitude à laliberté (Ex. 12).La nuit où Dieu a tué les pre-miers-nés en Egypte (dixièmeplaie), il a «  passé  » (l’hébreupasach, Ex12.13) devant les ,ָפַסחmaisons des Israélites marquées

    par le sang de l’agneau pascalsans les frapper.La signification prophétique etchristologique de l’agneau pas-cal de l’Ancien Testament estclairement reconnue dans leNouveau. « Christ, notre Pâque,a été sacrifié » (1Co 5.7 ; NBS).Grâce à la valeur inestimable deson sang (1Jn 1.7 ; Ep 1.8 ; 1P1.19 ; etc.), la colère de Dieu a«  passé  » sur nous sans nousfrapper, Jésus nous a fait « pas-ser » de la damnation éternelledans son Royaume de grâce etde vie.Cela est merveilleusement docu-menté par sa victoire sur la mortlors de sa résurrection trois joursaprès s’être sacrifié pour nous surla croix. Il nous a frayé le chemin,nous a précédés à travers la mortvers la vie (2Co 4.14 ; 1Th 4.14).Notons que notre Seigneur ainstitué le repas de « la NouvelleAlliance  », la sainte Cène (Lc22.20), à la fin du « repas pas-cal » de l’Ancien Testament (Lc22.15). Ce faisant, il a clairementindiqué qu’en lui la cérémoniede l’Ancienne Alliance trouvaitson aboutissement, qu’il était levéritable « Agneau de Dieu quienlève le péché du monde » (Jn1.29), celui que préfiguraitl’agneau pascal de l’Ancien Tes-tament.Dans le Nouveau Testament, larésurrection de Jésus est aucentre de l’Évangile. Depuis lors,la Fête de Pâques, la fête de larésurrection de Jésus, est la fêteprincipale du calendrier litur-gique chrétien. Elle célèbrel’apothéose de son interventionpour nous faire « passer » de lamort à la vie, de la damnation àla bénédiction, de l’asservisse-

    ment sous Satan à «  la libertéglorieuse des enfants de Dieu »(Rm 8.21) et à l’état de citoyendes cieux (1Co15.20-23  ; Ph3.20).La date de la Pâques chrétienneest changeante parce qu’elle secalque sur la fête juive qui, elle,suit le calendrier lunaire (Lc22.7 ; 23.54 ; 24.1). Cette der-nière se fête le 14 nissan (1ermois du calendrier juif). LaPâques chrétienne se célèbredonc, selon les ans, au plus tôtle 22 mars, au plus tard le25 avril.Quérin Véron

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    Résurrection du Christ, Église Évang.,Konstanz-Litzelstetten, Allemagne

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    Certains voudraient relever descontradictions entre les récits desquatre évangélistes, parce que cer-tains détails ne se trouvent quechez un ou deux d’entre eux. Aucontraire, ces récits se complètentharmonieusement. Chaque évan-géliste apporte des détails à partirde sa propre perspective.

    Bien plutôt, le fait que les quatreévangélistes concordent, alorsqu’ils racontent le même événe-ment dans une autre perspective,cela atteste de la réalité de la vic-toire de Jésus sur la mort et latombe.

    Samedi soir, trois desfemmes, Marie-Made-leine, Marie (femme oumère) de Jacques etSalomé (Mc 16.1), déci-dent de retourner au tom-beau pour embaumer lecorps de Jésus.Parties tôt dimanchematin de Jérusalem, alorsqu’il fait encore sombre( Jn 20.1), elles arrivent aulever du soleil (Mc 16.2).Entretemps, pendantqu’elles s’y rendent, untremblement de terre sedéclare au cours duquel unange roule la pierre dedevant la tombe. (Mt28.2-3) Les gardes placéslà par Pilate paniquent etrentrent à Jérusalem (Mt28.4+11).

    La vision des anges et le vide de latombe effrayent les femmes. Maisl’un des anges leur dit  : « N’ayezpas peur, car je sais que vous cherchezJésus, celui qui a été crucifié » (Mt28.5) « Pourquoi cherchez-vousparmi les morts celui qui est vivant ?Il n’est pas ici, mais il est ressuscité ! »(Lc 24.5-6 ; Mc 16.6 ; Mt 28.6)« comme il l ’avait dit » (Mt 28.6).« Voici l ’endroit où on l ’avait déposé »(Mc 16.6). « Venez voir l ’endroit oùle Seigneur était couché » (Mt 28.6).« Souvenez-vous de ce qu’il vous adit, lorsqu’il était encore en Galilée :“Il faut que le Fils de l ’homme soitlivré entre les mains des pécheurs,

    qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite letroisième jour.” » (Lc 24.6-7) « Allezvite dire à ses disciples qu’il est res-suscité. Il vous précède en Galilée.C’est là que vous le verrez. Voilà, jevous l ’ai dit. » (Mt 28.7)« Crainte et grande joie » se bouscu-lent dans leur esprit (Mt 28.8)quand elles courent à Jérusalemapporter aux apôtres la nouvelle dela tombe vide.

    Marie-Madeleine est la plus rapideà en informer Pierre et Jean. Maiselle n’a pas bien saisi ce que l’angea dit. Elle croit toujours à un vol ducorps de Jésus. ( Jn 20.1-2)

    Pierre et Jean se rendent en hâteau tombeau. Jean, plus jeune, y estle premier, mais n’y entre pas.Quand Pierre arrive, lui y entre enpremier. Ils trouvent bien deslinges ayant servi à envelopper lecorps de Jésus, mais de corpspoint. Alors ils retournent à Jéru-salem. ( Jn 20.3-10)

    Puis Marie-Madeleine revient etpleure devant la tombe. En yjetant un regard, elle voit deuxanges qui lui disent  : «  Femme,pourquoi pleures-tu ? » A quoi ellerépond : « Ils ont enlevé mon Sei-gneur et je ne sais pas où ils l ’ontmis. ». Comme Jésus se tient der-rière Marie, les anges ne répon-dent pas. En se retournant, elle levoit, mais pense « que c’est le jardi-nier » du lieu.

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    Les 4 récitsde la résurrection de notre Seigneur :

    accord ou désaccord ?Mc 16.1-8Lc 24.1-49

    Mt 28.1-15

    Jn 20.1-23

    Résurrection du Christ, Grünewald,Retable d’Issenheim

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    Jésus lui pose la même questionque les anges. Elle pense alors quec’est lui qui a enlevé le corps deJésus. C’est là, sans doute avec uneintonation particulière de sa voix,qu’il l’appelle par son nom  :« Marie ! » et elle le reconnaît ets’écrie en hébreu : « “Rabbouni !”c’est-à-dire Maître. »

    Elle veut le toucher, mais il l’enempêche. Son corps est mainte-nant passé de l’état d’abaissementà celui d’élévation et de glorifica-tion.

    Mais il lui révèle aussi que grâce àson sacrifice expiatoire et à sarésurrection glorieuse Dieu le Pèreest devenu, par pure grâce, notrePère à tous ceux qui, commeMarie-Madeleine, reconnaissenten lui leur « Maître ». ( Jn 20.11-18)

    Marie (mère ou femme) deJacques et Salomé se rendent sansdoute compte de l’absence deMarie-Madeleine et retournent autombeau. Là, Jésus se présente àelles  : «  Je vous salue  !  » Elles lereconnaissent et se prosternentdevant lui. A elles aussi il dit  :« Allez dire à mes frères de se rendreen Galilée  ; c’est là qu’ils me ver-ront. » (Mt 28.9-10)

    Les gardes, affolés, racontent auxchefs juifs ce qui s’est passé. Cesderniers, ne voulant pas que celas’ébruite, les soudoient pour qu’ilsrépandent le bruit du vol du corpspar les disciples. (Mt 28.11-15)

    Ce même jour, Jésus apparaît àdeux disciples en route pour le vil-lage d’Emmaüs. Eux aussi, commeMarie-Madeleine, ne le reconnais-sent pas non plus tout de suite.Mais quelle joie débordante lors-qu’il se fait reconnaître ! (Lc24.13-33 ; Mc 16.12-13)

    On ne sait trop ni où ni quand celas’est passé, mais «  le Seigneur estapparu à Simon  ». En tout cas,c’était entre l’apparition de Jésus àMarie-Madeleine et le retour desdisciples d’Emmaüs (Lc 24.33-35), avant qu’il n’apparaisse « auxdouze » (1Co 15.5) dans la pièceclose à Jérusalem.

    Les disciples d’Emmaüs n’ont pasfinit de leur raconter leur ren-contre avec Jésus que celui-ciapparaît à Jérusalem «  au milieud’eux », alors que « les portes de lamaison sont fermées » (Mc 16.14 ;Lc 24.36-49 ; Jn 20.19-25). Eux,qui sont incrédules, ont le droit dele toucher pour se convaincre de laréalité de sa résurrection.

    Le Saint-Esprit a inspiré chacundes quatre évangélistes de manièreà ce qu’ils nous éclairent sur desévénements particuliers de cettemémorable journée, de cette jour-née capitale pour notre foi et notreespérance.

    Et leurs récits s’emboîtent les unsdans les autres pour former un

    tout harmonieux. Le Saint-Espritn’a pas de trous de mémoire et nese trompe pas. Il a une vue claireet nette des choses, « il sonde tout »(1Co 2.10)

    D’ailleurs, l’apôtre Paul rapporteque le ressuscité « est apparu », enplus des personnes qui l’ont ren-contré le jour de Pâques, « à plus de500 frères et sœurs à la fois, dont laplupart sont encore vivants  » aumoment où il écrit (1Co 15.6).Les contradictions auraient étérelevées par ces témoins.

    La résurrection de notre Seigneurest «  l’acte glorieux et victorieuxpar lequel le Christ, le Dieu-homme, en vertu du même pou-voir que celui de Dieu le Père et duSaint-Esprit, a fait sortir du tom-beau son corps, l’a réuni à son âmeet glorifié, et l’a montré vivant auxdisciples à diverses reprises ; toutcela pour la confirmation de notrepaix, de notre joie, de notre com-munion avec lui et de l’espérancede notre résurrection future.  »(David Hollaz, Doctr. éol.,p. 380)

    Guillaume Duffort

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    Jésus apparaît aux douze (Lc 24.42)

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    Luther et ses contemporains ontété amenés à parler du mariage àcause de l’obligation du célibatpour les prêtres et de la déprécia-tion du mariage par rapport à cecélibat. « Tous étaient persuadésque quiconque voulait vivre unevie sainte et agréable à Dieu nedevait pas se marier mais vivre

    dans le célibat.  » (ŒuvresXVII,128)« L’état conjugal a été particulière-ment méprisé sous la papauté  ;on n’y faisait l’éloge que de la vir-ginité et de l’abstinence.  » (W2XIII,1596)Les réformateurs ont rappelé labeauté et la noblesse du mariage,institution divine par excellence,contrairement à l’état monacal.C’est dans ce contexte que Lutheren vient à exposer l’enseignementbiblique du mariage, dans unedizaine d’écrits de 1519 à 1525.C’est donc bien avant de penser àse marier lui-même que Luther atraité ce sujet. D’ailleurs, long-temps il ne voulait pas se marier,entre autre parce que sa vie étaitcontinuellement menacée. Pour-tant, de 1523 à 1525, environ 200prêtres ou moines s’étaientmariés, y compris à Strasbourg eten Suisse.Il a finalement épousé Katharinavon Bora (1499-1552) le 13 juin1525. Elle avait été mise au cou-vent à l’âge de 5 ans et en avait fuile 4 avril 1423 avec huit autresnonnes. Accueillies à Wittenberg,Katharina était restée la seule à nepas avoir trouvé mari.Leur mariage fut une bénédiction.Il suffit de lire les sept lettrespleines de complicité et d’hu-mour que Luther écrivit encore àsa femme durant le voyage où ilallait mourir (Œuvres VIII,191-199).Après leur mariage il traiteraencore du sujet, entre autre, dansses catéchismes, ses cours etcommentaires bibliques et sessermons.

    Voici un résumé de la pensée deLuther sur le sujet.

    « Le saint état et institution divinedu mariage est le plus ancien detous les états dans le monde  ;tous les autres en découlent. » (W2X,589)«  Dieu a créé l’homme et lafemme et les a destinés aumariage, les a bénis du fruit ducorps et a signifié en eux le mys-tère de son cher Fils Jésus-Christet de l’Église, son épouse. » (Apol.XXIV, p. 322)«  Nous devons considérer lemariage comme l’état le plusnoble, car aucun autre état n’a étéassocié à une telle image  »,l’union de Christ avec son Églisedans Ep 5.22-33. (W2 XII,2030)« Le mariage est une forme de viequi vient de Dieu lui-même, unétat divinement institué. » (ŒuvresXVII,128 ; voir aussi W2 XIII,1313)

    «  Tout en étant un état laïc, lemariage a pourtant la Parole deDieu pour lui et il n’a pas été insti-tué par les hommes. » (Petit Caté.,p. 320)« L’état conjugal et l’autorité civile[…] ne promeuvent pas leroyaume de Dieu ou la chrétienté,pour la raison que ce sont desétats laïcs et n’ont rien à voir avecle royaume des cieux.  » (W2VII,873-874 ; vr aussi W2 VIII,1059)

    Un peu d’histoire

    Le mariage,institution divine

    Le mariage,état laïc

    500ème anniversaire de laRéforme (1517-2017)Série d’articlessur les points forts del’enseignement bibliqueremis en lumière par laRéformation luthérienne.

    1517 : Dieu a visité son peuple !

    Le mariage

    Choral de Luther (1524)« Heureux qui vit en craignant Dieu »

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    « Nous ne pouvons nous passezdu mariage : Comment les États,les pays et les gens pourraient-ilssubsister s’il n’y avait pas l’état dumariage ? » (W2 I,1176)« On doit considérer l’état conju-gal avec honnêteté et en parleravec honnêteté, vu que nous ensommes tous issus ; il est un jardinet une pépinière pas seulementdu gouvernement, mais aussi del’Église et du royaume des cieuxjusqu’à la fin du monde.  » (W2I,294)

    « Ceux qui ont créé la coutume deconduire le fiancé et la fiancée àl’église […] ont voulu ainsi fairebénéficier le couple de la béné-diction de Dieu et de l’interces-sion générale.  » (Petit Caté., p.320)Dès 1529, Luther a intégré à son« Petit Catéchisme » un « Formu-laire concernant le mariage », uneproposition de liturgie pour labénédiction nuptiale, ainsi quedes commentaires. (Petit Caté-chisme, p. 320-322)

    « J’ai voulu m’opposer aux blas-phémateurs qui rabaissent l’étatconjugal tellement loin derrièrel’état virginal. » (Œuvres III,249)« Interdire le mariage » des prêtreset leur imposer « le fardeau d’unechasteté perpétuelle », « Paul [dans1Tm 4.1+3] déclare que cela estune doctrine diabolique.  » (Art.Smalkalde. III,11, p. 274)

    «  Si Dieu a créé, distincts,l’homme et la femme, […] c’estafin qu’ils soient féconds, qu’ilsengendrent des enfants, qu’ils les

    nourrissent et les élèvent à lagloire de Dieu. C’est aussi pour-quoi Dieu l’a béni le plus riche-ment possible, plus que tous lesautres états. » (Œuvres VII,65)« On fait sonner les cloches pouraccompagner les mariés à l’église[…] Ils y reçoivent la bénédictionet ne doutent pas que Dieu lesbénit. Qu’ils veillent cependant àle rester, qu’ils vivent leur étatconjugal comme cela sied auxépoux, dans la crainte de Dieu, lapureté et sans souillure. Alors ilsresteront bénis. » (W2 X,595)

    Le plaisir charnel, « dont per-sonne n’est libre, n’est pascondamnable en tant que devoirconjugal, alors qu’il est toujoursmortel en dehors du mariage. »(W2 X,641 ; aussi 596)«  Ceux qui se marient sont-ilsimpurs  ? Dieu serait l’auteur del’impureté, et il l’aurait instituéelui-même en amenant Eve àAdam ? » (Œuvres XVII,128)

    Martin Luther et Katharina « L’état du mariage est un médica-ment fabriqué et prescrit parDieu, comme le montre sa Parole,pour que nous puissions vivre enbonne conscience et en pureté. »(W2 XIII,1306)Avec «  l’Apologie  » (1531), lesluthériens confessent : « Ce pen-chant […] est véritablement la dis-position divine d’un sexe pourl’autre. » (Apol. XXIII, p.212)

    «  Que chacun chérisse l’épouseque Dieu lui a donnée. […] Que

    l’homme et la femme vivent dansl’amour et dans la concorde l’unauprès de l’autre de tout leurcœur et avec une entière fidélité.[…] Paul exhorte avec tant de zèleles époux à s’aimer et à se respec-ter l’un l’autre. » (Grand Caté., p.359« Le mariage est une alliance enfidélité. C’est là la base et l’es-sence du mariage : l’un se donneà l’autre et promet de lui resterfidèle et de ne pas laisser uneautre personne y faire irruption. »(W2 X,641)

    Les parents « sont assurément lesapôtres, les évêques, les pasteursdes enfants lorsqu’ils leur annon-cent l’Évangile. En un mot, il n’y apas d’autorité plus grande ni plusnoble sur terre que celle desparent sur leurs enfants, car ilsexercent sur eux l’autorité spiri-tuelle et temporelle.  » (ŒuvresIII,248)« Si notre Dieu et Père bien-aimét’accorde des enfants, […] tuaccomplis des œuvres meilleureset plus nobles que tous lesmoines et nonnes, car tu vis selonl’appel et dans l’institution deDieu, ceux-là, par contre, s’yopposent. » (W2 X,595)

    « L’ordre et l’œuvre de Dieu récla-ment et exigent d’être acceptés etportés dans la confiance envers laParole de Dieu, sinon ils causentdu dommage et deviennentinsupportables. […] La vie conju-gale contient des vertus pré-cieuses et de vrais plaisirs,lorsqu’on prend garde à la Paroleet à la volonté de Dieu pourreconnaître par là l’essence dumariage. » (Œuvres III,246)« C’est vraiment un beau et heu-reux mariage, quand est écrit à latable et au lit : Ici règnent la faveurde Dieu, sa volonté et son bonplaisir. » (W2 I,1653)

    La bénédiction nuptiale

    L’interdiction du mariage,doctrine des démons

    et de l’Antéchrist

    Dieu bénit le mariage

    L’intimité charnelledans le mariage

    Les devoirs dans lemariage

    Le mariage,socle de l’organisation

    de la société

    La plus noble fonction :avoir et éduquer des

    enfants

    La foi,ciment du mariage

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    « Nous devons apprendre à consi-dérer la Parole et la volonté deDieu  ; alors nous souffrirons etsubirons tout avec un cœurpatient, aussi dur et lourd quecela soit. » (W2 I,1373)

    «  Dis-moi, quel état il convientd’appeler spirituel ? N’est-ce pascelui qui nécessite la foi et quiaccomplit son propre labeur, qui,chaque jour, s’exerce à la foi etdoit faire confiance à Dieu ? » (W2VIII,1042)

    «  Il arrive que le mariageconnaisse des détresses et desdangers, que ce soit avec leconjoint ou les enfants, avec lanourriture ou autre chose ; aussile mariage des chrétiens res-semble à une école où ils sontdélicatement formés pour qu’ilsne deviennent pas pusillanimes etne perdent pas courage dans lestentations et les contrariétés, maisouvrent leurs cœurs à Dieu, prientet demandent son aide.  » (W2XIII,1309)« Nul ne peut éprouver un vrai plai-sir en cet état s’il ne le reconnaîtfermement dans la foi, sachantqu’il plaît à Dieu et qu’il a beau-coup de prix à ses yeux, avectoutes ses œuvres quelquehumbles qu’elles soient. » (ŒuvresIII,246)

    « Nous devons craindre et aimerDieu, afin de vivre purs et discipli-nés en paroles et en actes et d’ai-mer et d’honorer chacun sonconjoint. » (Petit Caté., p.305)« Nous qui sommes chrétiens et,par la foi en Christ, enfants deDieu, nous devons honorer l’étatconjugal, l’estimer hautement, lechoyer et le valoriser et le préser-ver de toute souillure. » (W2 X,595)

    « Dieu a honoré de huit façons dif-férentes le saint ordre et état dumariage ». Et Luther de dévelop-per les points suivants :1°) il est l’œuvre de la Sainte Tri-nité dans son ensemble ;2°) il a été institué au Paradis, dansle Jardin d’Eden ;3°) les patriarches, prêtres et pro-phètes ont été mariés à l’excep-tion de quelques-uns ;4°) Dieu l’a pourvu d’une sérieuseinterdiction : “Tu ne commettraspas adultère !” pour préserver cemerveilleux jardin de roses ; […] »5°) En temps de guerre Dieu aexempté le jeune mari de l’obliga-tion d’y participer durant un anpour “réjouir la femme qu’il aépousée” (Dt 24.5) ;6°) Jésus a honoré le mariage ennaissant d’une fiancée dont le sta-tut était celui d’une mariée, mêmedu temps des fiançailles (Mt 1.18 ;Lc 1.27) ;7°) Notre Seigneur, avant d’enta-mer son ministère public, ahonoré des noces de sa pré-sence ;8°) Notre Seigneur a manifesté sagloire avec son premier miraclelors d’une noce. (W2 X,650-657)

    «  Ce Commandement [”Tu necommettras pas d’adultère !”] estétabli aussi contre toute impudi-cité, quel que soit le nom qu’on luidonne.  » (Grand Caté., p. 357  ;voir aussi p. 358)

    « Le passage “Que le lit conjugalsoit épargné par la souillure” (Hé13.4) parle de la fidélité et dudevoir où chaque époux faitconfiance à l’autre, s’abstient detoute autre personne et secontente de son partenaire conju-gal. Voilà ce qu’il appelle pureté. »(W2 X,597)

    « On ne doit ni mépriser ni plai-santer à son sujet, […] mais aucontraire, le considérer selon laParole de Dieu qui le pare et lesanctifie. » (Grand Catéchisme, p.358)

    Après avoir mentionné « le Nou-veau Testament  »– Mt 5.31ss  ;19.3-9  ; Mc 10.2-12  ; Lc 16.18  ;1Co 7.10ss. – Luther reconnaîttrois raisons qui séparent mari etfemme :« La première, […] c’est quand lemari ou la femme sont inaptes aumariage […]. »«  La seconde raison est l’adul-tère. » (Mt 19.3ss) […]« Le troisième cas de divorce estcelui où l’un des conjoints sedérobe et se soustrait lui-même àl’autre, refusant de lui rendre ledevoir conjugal et de resterauprès de lui. » (Œuvres, III, 236-240)

    J.T.H. (raccourci)

    Le mariage doit êtrehonoré

    Le mariagedoit être défendu contre

    toute vulgarité

    Le mariagedoit être défendu contre

    « toute impudicité »

    Indissolubilitédu mariage, sauf …

    Le mariage, une écolede sanctification

    Le mariage,un état spirituel

    Luther en famille (et Melanchthon à l’arrière)

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 103 - PRINTEMPS 2019

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    Cher ami lecteur. Vous interrogez« Amitiés Luthériennes » par cettequestion  : « Le mariage est uneinstitution divine, donc unebonne chose en soi. Mais sesdérives n’amènent-elles pas àpenser qu’il vaut mieux ne pas semarier ? »Ne disposant pas d’autre informa-tion ni précision, je vous imaginejeune – en tout cas célibataire – etchrétien. Votre questionnementrepose sur une affirmation  : lemariage n’est pas une inventionhumaine ; Dieu, dans sa sagesse, l’ainstitué pour notre bonheur.

    Mais le croyant que vous êtes esttroublé par ce qu’il voit autour delui, ce qu’il entend et ce qu’il litdans les journaux à ce propos, etpeut-être avez-vous, comme laplupart d’entre nous, un frère ouune sœur divorcés, des connais-sances vivant en concubinage oupacsées.

    Ce que vous appelez « dérives  »doit correspondre, je pense, àtoutes ces unions alternatives quine semblent pas rendre leursadeptes plus malheureux que les

    autres et constituent même lamajorité des options retenuesaujourd’hui.Elles offrent beaucoup plus desouplesse, dès leur amorce etjusqu’à leur fin librement consen-tie  ; de plus, en une époque degrand individualisme, cette libertérassure : en ce domaine comme enbeaucoup d’autres, on aime se pré-server une « porte de sortie » pastrop éloignée et surtout immédia-tement accessible.Alors oui, finalement, pourquoi nepas faire comme (tout ?) le monde,et emprunter les chemins de tra-verse plutôt que la route indiquéepar Dieu ?

    Cependant, le mot que vous utili-sez pour décrire tout ce qui affectecette bonne institution divine n’estpas neutre : vous parlez de dérives.C’est donc que vous ne regardezpas comme équivalent au mariagel’éventail d’unions proposé actuel-lement sur le marché du cœur.Une dérive, dans son sens négatif,c’est une perte de repère, unappauvrissement, et souvent un

    échec. La manière dont vous abor-dez le sujet est déjà un élément deréponse.Vous le savez bien, Dieu, aux ori-gines du monde, « réalise » que sacréation est incomplète sans Eve.Dieu ne la forme pas à partir de lapoussière de la terre, mais à partirde l’homme. Il veut ainsi symboli-ser l’union conjugale, dans laquellel’homme et la femme ne font plusqu’un, union mystérieuse descœurs et des vies.A travers toute la Bible, il apparaîtque Dieu prend cet engagementtrès au sérieux. L’objectif dumariage est bien plus que l’amitié ;c’est l’union totale (Gn 2.18-24,Mt 19.4-6).Mais le premier couple s’est bienvite senti à l’étroit dans cette inti-mité avec son Créateur. Satan a sului montrer, avec beaucoup de per-fidie, tout l’avantage qu’il y auraità choisir une autre voie. Et ainsi,en brisant le lien parfait qui lesunissait à Dieu, le diable a sumettre dans le cœur d’Adam,d’Eve et de tous leurs descendantsdes graines qui n’existaient pasencore : la lâcheté, la honte, la sus-picion, la méfiance, l’infidélité, lacolère et finalement… la mort.

    Vu les dérives du mariage,ne vaut-il pas mieux ne pas se marier ?

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    Ces graines ont produit depuisune grande broussaille, une forêtprofonde qui couvre l’humanitétout entière. L’homme et lafemme, depuis la chute, y évoluentcomme à tâtons, privés de la clartéde la lumière divine pour les gui-der. Ils ne disposent plus naturel-lement de la sagesse et de laclairvoyance qui devaient leur per-mettre de garder le bon cap…Bien au contraire, leurs sens sontcontinuellement exacerbés par lemonde où ils vivent ( Jb 12.25, Es59.10)  ! Que de tentations danscette société, en particulier par lebiais des technologies modernes,et dont Satan tire profit pour éga-rer tous ceux qu’il veut conserversous sa tyrannie !

    Concubinage, union libre, pacs etj’en passe, peuvent - comme on l’adit - paraître comme des voiesparallèles au mariage selon laBible. Je ne parle ici que de cespartenariats dans lesquels on s’ins-talle durablement, par mépris del’institution divine, et non de cequi peut être parfois une étape verscelle-ci  : la nature humaine estainsi faite qu’elle ne prend pas tou-jours le plus court chemin vers lebut qu’elle s’est pourtant fixé…

    Choisis en conscience et pourlongtemps, ils se traduiraient doncpar davantage de liberté pour lecouple, comme une formule plusmoderne affranchie de règles quel’on ressent plus ou moinsconsciemment comme pesantes etastreignantes. Et l’idée serait ainsique, sans contrainte, l’associationserait plus solide et durerait pluslongtemps. Mais c’est là encore unleurre, un piège de celui qui est« menteur dès le commencement » ( Jn8.44). Depuis deux siècles maintenant, le« mariage civil » s’est inscrit dansle mouvement de séparation del’Église et de l’État, appelé laïcité.Il répond à une volonté de dégagerl’institution du mariage de « l’in-fluence religieuse ». On peut aussiavoir le souci de son conjoint encontractant aujourd’hui un pactecivil, et refuser ainsi que son uniondemeure dans la clandestinité.Cependant, si cet amour n’est pasguidé par un Amour bien supé-rieur, si les deux êtres qui s’atta-chent l’un à l’autre ne disposentpas de ce « troisième lien » qu’estl’Esprit qui sanctifie la corde ainsiformée, que reste-t-il ? Deux indi-vidualités qui n’auront aucunmoyen suffisamment solide pourrésister au péché lorsqu’il surgira.Que surviennent de façon répétéela jalousie, la convoitise, que l’im-pureté qui nous est propre trouveun chemin favorable, et voici lecouple désemparé, emporté au grédes vents et des courants, oui,comme un bateau à la dérive.Vous auriez ainsi grand tort decroire que les couples non-mariés«  tiennent » plus longtemps queles autres : ce serait même plutôtle contraire. Si nous croyons que« la parole de Dieu est une lampe ànos pieds, une lumière sur notre sen-tier  » (Ps 119.105) et que cetteparole a été donnée à tous pourbénir leurs projets et leurs vœux,comment l’amour se privant d’une

    telle bénédiction pourrait-il sub-sister, dans ce monde et dansl’éternité ?

    Puisque votre question posaitcomme base l’institution dumariage, j’y reviens un instant. Lemariage est le cadeau de Dieu àAdam et à Eve, qui ont été parfai-tement créés l’un pour l’autre.C’est encore le cadeau qu’ilaccorde à chaque couple désirants’unir selon sa volonté.Il n’est pas institué par simplecommodité et n’a pas non plusvocation à être réinventé par unesociété particulière pour l’étendre,par exemple, aux personnes demême sexe.Le mariage est au contraire insti-tué par Dieu sur trois bases  :l’homme quitte ses parents et s’en-gage publiquement envers safemme  ; homme et femme sontunis par leur responsabilité derechercher le bien-être de l’autre etde l’aimer exclusivement ; les deuxne font plus qu’un dans l’intimitéde l’union sexuelle réservée à ceniveau d’engagement (Gn 2.24,1Co 6.19, Ep 5.25-33). Unmariage solide comporte toujoursces trois aspects.

    De même qu’un chrétien, sanctifiépar l’Esprit, trouve dans l’Ecrituresainte et la prière la volonté des’abstenir des désirs de sa naturepropre «  qui font la guerre à sonâme  » ! dit l’apôtre Pierre (1P

    DANS LE COUPLE

    LE TROISIÈME

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 103 - PRINTEMPS 2019

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    2.11), de même un couple chrétienvoit-t-il aussi son foyer commel’habitation de Dieu : il devient unlieu de réconciliation et de paix ; lavie s’y déroule selon les principeset les valeurs de Dieu.De même que le vrai croyant ne vitplus pour lui-même, mais que leChrist vit en lui (Ga 2.20), demême le mari chrétien verra-t-ilson épouse comme un don deDieu, sa « meilleure moitié  », etl’épouse trouvera-t-elle auprès deson mari la place que Dieu lui aassignée. Tous deux rechercheront,dans les bons et les mauvais jours,dans la santé et la maladie, dans larichesse et la pauvreté, la force etla consolation que Dieu offre enabondance à ceux qui l’aiment etgardent sa parole.

    Pour finir, permettez-moi uneconfidence. Le préposé à cette cor-respondance n’a pas toujours étécroyant, loin de là ! Et durant cettepériode de ténèbres, je vivais mari-talement avec une jeune fille.Nous avions tous les deux moinsde vingt ans et gagnions notre vie ;notre indépendance financièrenous permettait de voler de nos

    propres ailes. Nous ne nousposions aucune question d’avenir,la jouissance du présent nous suffi-sait. Nos caractères s’accordaientbon an, mal an, mais ce n’était pasun problème puisque notre rela-tion pouvait s’interrompre commeelle avait commencé, et laisserplace à une autre.

    L’un des tous premiers fruits dema conversion fut de demander lajolie brune en mariage. Je me sou-viens d’ailleurs du sourire amuséde mon pasteur qui, à cette(bonne) nouvelle, avait rétorqué :«  Je n’en attendais pas moins devous ! »

    Qu’est-ce qui avait changé ? L’as-surance que j’étais aimé tel que jesuis – moi qui ne m’aimais plusdepuis longtemps – et qu’un Dieubienveillant me regardait désor-mais avec des yeux remplisd’amour. Dès lors, je pouvais moiaussi m’engager en amour, et regar-der mon aimée avec les yeux demon Dieu.

    La certitude aussi qu’un avenirs’ouvrait enfin à moi, un avenirlumineux, comme une renaissanceaprès toutes ces années d’errance,de … dérive, sous l’effet des vents

    et des courants. A présent, voyantenfin clairement le chemin pourmoi-même, ce chemin qui m’étaitrévélé dans l’Évangile, je n’avaisplus aucune crainte de m’y enga-ger, tout en prenant la main de« l ’aide qui serait désormais mon vis-à-vis  » et que Dieu avait placéeprès de moi (Gn 2.18).

    Bien-sûr, comme tous les couples,nous avons traversé des orages detoutes sortes, des maladies et despériodes de grandes incertitudes.

    Trois enfants sont nés de cetamour, et chacun, à sa manière, amarqué notre chair et nousapprend encore à grandir à traversl’épreuve, dans le pardon et laconfiance.

    Mais je sais que ce visage que jecontemple encore aujourd’hui avecémerveillement, cet esprit quim’enchante, ce corps qui mecomble, ne seraient sans douteplus à mon côté sans, de l’autre, laprésence de Jésus, toujours présent,inlassablement, depuis... trente-sept ans.

    De très nombreux chrétiens vousdiront la même chose, et c’est legrand bonheur que je vous sou-haite.

    Pour cela, faites confiance aumariage institué par Dieu, qui areçu sa bénédiction et qu’il sancti-fie au quotidien. Ne vous laissez niséduire ni tromper par tous lescontournements qu’y oppose lePrince de ce monde, le diable : cesont des impasses.

    Confiez au Christ votre route dansune foi commune et fondez votrecouple sur ses grâces. C’est ungrand bonheur qu’il nous offre surcette terre !

    François Poillet

    Laurence et François Poillet

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    Plitvice, Croatie

    Nous sommes entourés par l’eau.Dans sa forme solide, l’eau estunique. À l’exception de l’eau,tous les corps sont plus denses àl’état solide qu’à l’état liquide.Pourtant, quand l’eau se congèle,elle prend de l’expansion et elleest moins dense, restant sur lasurface des eaux et permettantaux animaux aquatiques de sur-vivre en dessous de la glace.L’eau existe aussi dans l’aircomme vapeur. «  La pluie et laneige descendent du ciel et n’yretournent pas sans avoir arroséla terre. » (Es 55.10) Sur terre, nous sommes entouréspar l’eau dans sa forme liquide.71 % de la surface de la terre estcouverte d’eau. Pourtant, àl’époque de la Genèse, Dieu aenvoyé un déluge qui a couverttoute la surface de la terrecomme jugement. L’humanité etles animaux n’auraient pas sur-vécu si l’Éternel n’avait été misé-ricordieux envers Noé et safamille.Et après le déluge, l’Éternel aoffert l’arc-en-ciel comme signede son alliance : il n’y aura plusde déluge pour détruire la terre.(Gn 8-9)Si l’Ancien Testament raconte lejugement de l’Éternel à traversl’eau, il raconte aussi son salut.Quand les Israélites sont sortis

    d’Égypte, Dieu les a amenés jus-qu’au bord de la Mer Rouge.« Moïse tendit sa main sur la meret l’Eternel refoula la mer aumoyen d’un vent d’est qui soufflaavec violence toute la nuit ; ilassécha la mer et l’eau se parta-gea. Les Israélites pénétrèrent aumilieu de la mer à pied sec etl’eau formait comme une murailleà leur droite et à leur gauche. »(Ex 14.21-22)De la même manière, le peuple atraversé le Jourdain à pied secquand il est entré dans la terrepromise. (Jos 3)Bien qu’une surabondance d’eausoit dangereuse, une sécheressel’est aussi. Seulement 2,5 % del’eau sur terre est de l’eau douce.Une source d’eau potable estessentielle pour notre survie.60 % du corps humain est com-posé d’eau et nous mourons dedéshydratation si nous n’enavons pas assez. Le prophète Élie annonça au roiAchab une sécheresse, car cedernier croyait que Baal allaitenvoyer la pluie. Pendant troisans et demi, l’Éternel a appelé,par cette sécheresse Achab à serepentir. Et pourtant, Dieu fournità Élie ce dont il avait besoin poursurvivre. L’amour chrétien peutaussi nous pousser à intervenirpour ceux qui ont soif et à finan-cer des puits. Dieu fournit aussi aux Israélitesde l’eau à boire pendant leurpèlerinage, entre autre l’eau quiest sortie du rocher. Paul identifiece rocher comme étant Christ.(1Co 10.4) Dieu invite ceux quiont soif à venir à lui. « Vous tousqui avez soif, venez vers l’eau,même celui qui n’a pas d’ar-gent ! » (Es 55.1)

    L’évangéliste Jean raconte queJésus a rencontré une Samari-taine au puits que Jacob avaitdonné à son fils Joseph. Ayantsoif, Il lui a demandé de quoiboire. Elle lui a répondu : « Com-ment ? Toi qui es juif, tu medemandes à boire, à moi qui suisune femme samaritaine ? »Jésus lui répondit : « Si tu savaisquel est le cadeau de Dieu et quiest celui qui te dit : “Donne-moi àboire”, tu lui aurais toi-mêmedemandé à boire et il t’auraitdonné de l’eau vive. » Confuse,elle dit que Jésus n’avait rienpour puiser. Jésus lui répondit :«  Toute personne qui boit decette eau-ci aura encore soif. Enrevanche, celui qui boira de l’eauque je lui donnerai n’aura plusjamais soif et l’eau que je lui don-nerai deviendra en lui une sourced’eau qui jaillira jusque dans lavie éternelle. »Ce que Jésus a offert et donné àla Samaritaine, il l’offre au mondeentier. Jésus s’est écrié : « Si quel-qu’un a soif, qu’il vienne à moi etqu’il boive ! » (Jn 7.37) Ici, Jésusn’offre pas un verre d’eau. Ildonne plus que de l’eau à boire.Jésus dit de la croix : « J’ai soif »d’offrir l’eau vive pour le pardondes péchés.Quand le soldat perça son côté,du sang et de l’eau en sortirent.Voilà l’eau qui nettoie le pécheur,pour laquelle vous ne travaillezpas. Et tout comme il a invité etdonné de l’eau vive à la Samari-taine, il vous invite à la source :«  Que celui qui a soif vienne !Que celui qui veut de l’eau de lavie la prenne gratuitement ! » (Ap.22.17)

    Garry Heintz

    L’eau dans la Bible(à l’occasion de la Journée de l’eau, le 22 mars)

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    Lors de la Journée de la terreon consacre à notre planèteune heure où l’on éteint leslumières par souci d’économiserses ressources. Mais c’est auquotidien que nous devrionsprendre soin d’elle !Sachant que 4 mois plus tard,l’humanité aura dépensé les res-sources que notre planète peutproduire annuellement, alorsqu’évidemment il ne faudrait pasavoir épuisé ces ressourcesavant plus de 4 mois plus tard,le souci de notre environnementa pu prendre une forme quasi-religieuse : on parle de « sauverla planète » et certains la déifientpratiquement en reprenantle nom mythologique (grec)de Gaia.

    La terre figure parmi les premiersmots de la révélation biblique.C’est encore plus frappant dansla langue de Moïse, l’hébreu.« Au Commencement, Dieu créales Cieux et la Terre » (Gn 1.1).Deuxième «  objet  » de l’actioncréatrice de Dieu, la Terreoccupe pourtant le centre de larévélation qu’il en donne auxhommes.« La terre était informe et vide »(Gn 1.2), et le premier récit de laGenèse nous parle d’organisa-tion pour nous parler de créa-tion.Ainsi, au troisième jour, la terreferme émerge de l’eau qui cou-vrait la planète, elle en est sépa-rée, et le Créateur commencemême à la peupler de végétation(Gn 1.9-13).La terre, en effet, la suite de laGenèse la montre « en manque »d’eau et... d’humain pour que lavégétation se développe. Dieuarrose alors la terre et «  placel’homme dans le jardin pour lecultiver.  » Comme l’Esprit deDieu «  planait au-dessus deseaux  » de la terre «  informe etvide », Dieu « forme l’homme dela poussière de la terre et met enlui son souffle de vie  » (Gn 2,notamment les versets 5, 7 et 15).Le nom d’Adam, traduit par« l’homme », est la version mas-

    culine d’ « adamah », la terre ausens de sol.Et puis voilà la terre bientôt mar-quée par le choix des humainsde la connaissance du bien et dumal : comme ils ont fait ce choixface à leur Seigneur, la terre varendre à l’homme placé à sa tête« des ronces et des épines » enplus des fruits dont il faisait sesdélices, alors qu’il devra se cour-ber sur elle pour en tirer sa nour-riture, «  l’herbe des champs  »dont il fera son pain (Gn 3,notamment les versets 17 à 19).Cette condition s’aggrave encorelorsque la terre se voit encoreplus marquée par le mal, par lefruit du choix du mal, par la vio-lence humaine, quand « le sang »du frère de Caïn, Abel, « crie dusol  » vers Dieu son créateur(début de Gn 4, notamment ver-sets 10 à 12).Remplie de cette violence aubout de générations d’hommes,la terre sera submergée par leseaux du Déluge (Gn 6 à 9.19). Ausortir de l’arche, Noé posera lepied sur une terre en quelquesorte nouvelle, dont les cher-cheurs créationnistes aujourd’huipensent qu’elle ne « fonctionne »pas comme « avant ».Si l’arc-en-ciel est signe de la pro-messe que Dieu ne renverseraplus l’ordre de sa création en lais-

    La Terre dans la Bible(à l’occasion de la Journée de la terre, le 7 avril)

    Alors, qui est, ou qu’est-ce quela Terre ?Florilège.

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    sant l’eau submerger la terre, laterre reste liée au destin deshommes et du jugement queleur péché appelle. Ainsi l’apôtrePierre prophétise que de mêmeque la terre a été autrefoisengloutie par l’eau, le monde quien est surgi est voué au juge-ment et à la « dissolution » par lefeu (2 P 3, notamment versets 7et 12).L’homme, en effet, n’a jamais puque corrompre les nouveauxcommencements, comme il avaitchoisi de mêler le mal à ce quiétait « très bon ». Il en est ainsi del’humanité de Noé à Babel (Gn 9à 11). Il en sera de même de la«  Terre promise  » dont Israëlprendra possession, doté d’uneLoi contenant des accents écolo-giques qui peuvent surprendrel’homme moderne (d’Exode àJosué, puis pratiquement tousles livres historiques et prophé-tiques de l’Ancien Testament).Et il n’en sera pas autrementlorsque l’Europe christianisée seprendra à rêver en s’adjugeant le« Nouveau Monde ».Mais si la terre, liée à l’hommedans le projet de la création, l’aété aussi dans la déchéance néedu projet satanique, elle est heu-reusement liée aussi à l’humanitédans son sauvetage, sa restaura-tion, par l’homme choisi.Si le monde où a grandi Noé « apéri », Jésus le Messie se donneen sacrifice « qui ôte le péché dumonde » (Jn 1.29).«  Déluge » salvateur (1 P 3.20-21), le baptême nous identifie àl’humanité de Jésus et nousdonne ses titres. Enfants de Dieu,nous sommes ces «  fils del’homme  » dont «  la créationentière attend la révélation » ...elle en « soupire » dans « les dou-leurs de l’enfantement  » (Rm8.19-23) dont les tremblementsde terre m’ont depuis longtempsdonné l’image. Comme le pro-mettait déjà une prophétie don-née par Esaïe  : la terre sera« épousée », aura des enfants (Es62.4-5).

    Comme nous sommes devenusnouvelle création par les eaux dubaptême et que ce qui reste decorrompu en nous finira dans lamort et passera par le feu dujugement, comme notre âme estappelée à vivre purifiée et noscorps à ressusciter, Dieu prometaussi une nouvelle terre « où lajustice habitera » (2 P 3.13), cettejustice qui n’est pas tribunal maisaction bienfaisante.Si l’apôtre Jean voit les nouveauxcieux, et, comme notamment leprophète Ezéchiel, une demeurede Dieu avec les hommes dansune nouvelle Jérusalem, le pro-phète Esaïe, dans ce qu’on a sur-nommé «  l’évangile de l’AncienTestament » et auquel Pierre seréfère dans son épître, prononcela révélation d’une terre, d’unecréation terrestre réconciliée, enpaix, en harmonie  : «  le louphabitera avec l’agneau et la pan-thère se couchera avec le che-vreau ; le veau, le jeune lion et le

    bétail qu’on engraisse vivrontensemble, et un jeune garçon lesconduira ... » (Es 11.6-9)L’homme ne sauvera plus la pla-nète. En Christ, cet acte a déjàété posé. Et si, en fils d’Adam,nous pouvons nous souvenir denotre mission de « cultiver le jar-din  » avec bienveillance, nousdevons être sans illusion quant ànotre propension à mal « domi-ner ».Rachetés du péché par le Messie,nous pouvons à sa suite, guidéspar le même Esprit, donner aumonde des signes de cetterédemption. Cela, dans uneattente active de l’avènement duMessie, de la révélation glorieusedes fils de l’homme et de la nou-velle terre où la justice habitera.

    Philippe Volff

    Pour aller plus loin  :Les thèmes de la terre, de ses colères ou de la fin du monde ontété abordés dans de nombreuses émissions de « Lumière sur leChemin », notamment des séries diffusées l’été, en 2012, année oùon nous avait « prophétisé » la fin du monde (émissions 1377 à1384), et en 2015 dans la tonalité du « jardin » (émissions 1537 à1544).

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 103 - PRINTEMPS 2019

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    Il est une étoile gigantesqueapportant chaleur, lumière et ungrand nombre de rayons, tousutiles à l’entretien de notre vie surcette terre. Celle-ci se trouve pré-cisément à la distance optimalede cette source de vie intarissable. La science est loin d’avoir percétous ses mystères. Et si elle estassez honnête pour le faire, elleest en profonde admirationdevant son énergie, à la foisdouce et infiniment puissante.Certains peuples de l’histoire luivouent une adoration religieuseen lui conférant des pouvoirsdivins et des sentiments humains.Il pourrait se mettre en colère,s’attrister, punir ou récompenser,donner la vie ou la prendre.Aujourd’hui encore le grandluminaire du jour est objetd’étude, d’adoration et aussisource d’inquiétude quand soneffet n’est plus filtré.Le soleil est devenu pour leschrétiens un symbole de chaleur,de lumière et de bienfaisancepour tous ceux qui sont en déficitde bien-être. Car derrière lesoleil qui se lève chaque matin setrouve la fidélité de Dieu danstoute sa constance et sa justice.Pareil au pouvoir infini mis enœuvre lors de la création, la fidé-lité de Dieu met tout en œuvrepour proposer aux hommes uneexistence particulièrement belleet entière.

    Cette deuxième création a étédotée d’une deuxième source delumière, un soleil qui rayonnebien au-delà des ténèbres desnuits australes. C’est le « Soleilde justice » promis et annoncédans la Bible : « Le soleil de jus-tice se lèvera, et la guérison seradans ses rayons. » (Ml 3.20).Parmi bien d’autres noms, leChrist-Sauveur porte celui de« Soleil de Justice », car il éclaire,réchauffe, donne la vie et réjouit,bien mieux encore que la plusbelle des journées d’été. Carquand la justice du Christ par-vient jusqu’aux pénombres denos déroutes, quand sa grâcetouche nos cœurs blessés etquand son pardon calme nosconsciences, alors même la nuitn’est plus obscure comme le ditsi bien David dans le Ps 139  :« Même les ténèbres ne sont pasobscures pour toi : la nuit brillecomme le jour, et les ténèbrescomme la lumière. »Si nous voulons un autre éclairageet une autre chaleur dans nosmoroses journées, le Christ peutnous éclairer bien mieux quetoutes les lumières de ce monde.Celles-ci – y compris le soleil – nepeuvent égaler en lumens1 l’éclai-rage du Christ, car lui est «  laLumière du monde » (Jean 8).Aucune luminothérapie nepourra réaliser le soulagementde son pardon. Car c’est avec une

    extrême précision que Dieu s’estapproché de nous en envoyantson Fils sur la terre. Il est venuparmi les siens comme unelumière et « à tous ceux qui l’ontacceptée, à ceux qui croient enson nom, elle a donné le droit dedevenir enfants de Dieu. » (Jn 1)« Ah, quel beau soleil il fait aujour-d’hui ! » disons-nous quand il estau rendez-vous de nos projets. Etpourtant, ce soleil-là, si souventattendu et honoré, a dû perdreson éclat pour laisser la place àplus important et plus puissantque lui.Trois heures durant, le Fils deDieu l’a assombri et mis en deuilquand il est mort sur la croix. (Lc23). La source d’énergie la pluspuissante de notre systèmesolaire s’est mise en veille pourque l’acte de notre salut soit clai-rement révélé. Car la mort duChrist a présagé sa résurrectionglorieuse quand le soleil levant etle Christ relevé se sont rencontrés3 jours plus tard, en sorte que :« Ce ne sera plus le soleil qui teservira de lumière pendant lejour, ... Mais l’Éternel sera talumière à toujours, Ton Dieu serata gloire. Ton soleil ne se cou-chera plus, ... Car l’Éternel sera talumière à toujours et les jours deton deuil seront passés. » (Es 60)

    Martin Jautzy1 Lumen : unité de flux lumineux.

    Le Soleil dans la Bible(à l’occasion de la Journée du soleil, le 3 mai)

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    La lutte pour l’enseignement bibliqueà propos de la Personne du Christ

    et les malheurs de l’immixtion de l’Etatdans l’enseignement de l’Eglise

    Athanase d’Alexandrie (295-373)

    La controverse arienne (318-381) quidivisa l’Église, tombait mal pour le pou-voir politique dont les efforts tendaientà établir l’unité de l’Empire sur l’unitéreligieuse du christianisme. D’où sonintervention pour demander à l’Églisede retrouver concorde et unité.La controverse arienne tournait autourde la question de la divinité du Christ,et plus particulièrement  : avant sonincarnation, le Christ était-il pleine-ment Dieu ou qu’un demi-dieu ?

    1ère phase (318-325)Arius, adepte d’un ascétisme extrême,était presbytre à Alexandrie. Pour lui, lanature (ουσια) du Λογος (Logos, « LaParole », Jn 1.1ss), donc du Christ, seraitdifférente de celle de Dieu. Il serait unecréature de Dieu, bien que créatureunique et supérieure, créée à partir derien. Il est appelé dieu, mais ne le seraitpas en réalité.En 318, Arius et ses adeptes sontexcommuniés par un Synode égypto-libyen à Alexandrie. Mais il trouverefuge chez l’évêque Eusèbe de Nicomé-die. Il peut même revenir à Alexandrie,et la controverse reprend de plus belle.

    En 325, Constantin le Grand convoquele Premier Concile Œcuménique àNicée en Bithynie. Il réunit 250 ou 300évêques (dont 5 venus d’Occident). Lespartis en présence étaient :a) les ariens, aussi appelés «  Eusé-

    biens  », du nom de leur meneur,l’évêque Eusèbe de Nicomédie) ;

    b) les «  origéniens  », adeptes d’Ori-gène1, avec comme meneur l’évêqueEusèbe de Césarée ;

    c) les « orthodoxes » (nom qu’on leurdonnera plus tard2), parmi eux lesévêques d’Occident).

    Sur l’injonction de Constantin, leConcile adopte une « Confession de Foi ».A une confession du baptême existante,on a rajouté, à propos du Christ :• des précisions antiariennes : - « qui n’a pas été fait mais engendré », - « né de la substance du Père », - «  de la même substance que le Père  »(ὁμοούσιον3 τῷ Πατρί).

    • le rejet d’affirmations ariennes : - « L’Église de Dieu sainte et apostolique

    prononce l ’anathème sur ceux qui disent :- « il fut un temps où il n’a pas existé et il

    n’exista pas avant de devenir ; - ou : il a été fait à partir de rien, - ou bien encore : il est d’une autre hypo-

    stase ou substance ; - ou enfin : il est une créature, ou différent

    de Dieu »

    2ème phase (325-361)Le Concile de Nicée avait empêché lathéologie de se liquéfier dans des spé-culations philosophiques.Mais des trois partis en présence, deuxont continué à s’opposer vigoureuse-ment au ὁμοούσιος (homoousios, à laconsubstantialité du Père, du Fils et duSaint-Esprit), en particulier à son« champion », ATHANASE d’Alexan-drie4, le théologien le plus éminent duConcile de Nicée. Malheureusement,après le Concile, Constantin rejoignit lecamp des opposants, et les « ortho-doxes » connurent des temps difficiles.

    En 328, l’arien Eusèbe de Nicomédiefut autorisé à retourner dans son évêché.En 335, Athanase fut exilé à Trèves(Germanie), de même que d’autres« nicéens » ;En 336, Arius fut aussi autorisé à réin-tégrer son ministère. Il mourut cepen-dant avant d’avoir pu donner suite.En 337, les fils de Constantin5 com-mencent par rappeler tous les exilés,mais Constantius entame tout de suite(dans sa partie de l’Empire, l’Orient)une politique ecclésiale anti-nicéenne.En 338, Athanase est déposé (commed’autres « orthodoxes ») et fuit à Rome.En 339, Eusèbe de Nicomédie devientmétropolite de Constantinople.En 340, un Synode de Rome ( Jules 1er,évêque de Rome) déclare Athanase etMarcel « orthodoxes ».En 341, le Synode d’Antioche main-tient ses condamnations.En 342, le Concile de Sardica doitramener la concorde. C’est le contrairequi se produit : les choses s’envenimentau point que chaque parti excommuniel’autre.En 344, pour des raisons politiques(guerre contre les Perses), Constancecherche la paix intérieure.En 346, Athanase peut revenir àAlexandrie. Le ὁμοούσιος (homo-ousios) semble être admis, la concorderétablie.En 350, Constance se retrouve seulempereur (donc aussi en Occident). Lalutte recommence.En 353, le Concile d’Arles et, en 355, leSynode de Milan sont forcés par l’em-pereur de condamner Athanase etd’abandonner le ὁμοούσιος (homoou-sios). Les défenseurs décidés del’ὁμοούσιος (homoousios) sont exilés,parmi lesquels l’évêque de Rome.En 356, l’armée prend la cathédraled’Alexandrie d’assaut, mais Athanasepeut fuir dans le désert.

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    Loin de rétablir l’unité en chassant lesnicéens, les anti-nicéens se divisent endifférents partis :a) les « anoméens », parti arien radical

    à Alexandrie ;b) les « homoïousiens » : les « origé-

    niens », face à la radicalisation desariens d’Alexandrie, essayent de serapprocher des nicéens en proposantde remplacer ὁμοούσιος (homoousios)par ὁμοιούσιος (homoïousios) :« similitude » au lieu d’identité desubstance entre le Père et le Fils(Synode d’Ancyre, 358) ;

    c) les « homéens », parti politique de lacour, qui cherchent une formule decompromis (à sens multiple) pourramener la paix.

    En 357, le 3ème Concile de Sirmiumcondamne à la fois les homoousiens et leshomoïousiens.En 359, les Conciles d’Ariminum (pourl’Occident) et de Séleucie (pourl’Orient) furent obligés par Constanced’adopter une position homoïousienne.En fait, c’est une victoire de l’arianisme.

    3ème phase (361-381)Après la mort de Constance (Constan-tius), la liberté de religion décrétée parJulien l’Apostat permet à tous les exilésde rentrer. Il y a encore une fois destemps difficiles sous l’empereur arienValens, mais finalement, la foi bibliqueprend le dessus sur l’arianisme grâce auxtrois grands théologiens appelés les« Cappadociens » :• Basile-le-Grand (329-379), métro-

    polite de Césarée de Cappadoce à par-tir de 370) ;

    • Grégoire de Nazianze (329-390), amidu précédent, métropolite deConstantinople (380-381) ;

    • Grégoire de Nyssa (env.331/341-394), frère plus jeune de Basile, évêquede Nyssa en Cappadoce.

    En 362, la sortie de l’impasse est trou-vée au Concile d’Alexandrie en distin-guant entre l’« ousia » (οὐσία) – la

    substance commune au Père, au Fils etau Saint Esprit – et l’«  hypostasis  »(ὑπόστασις) qui sert à identifier leurexistence individuelle.En 379, au Synode d’Antioche, lesorientaux acceptent les formulations deDamase, évêque de Rome, et condam-nent les Pneumatomaques (des semi-ariens).En 380, par «  l’Édit de Thessalo-nique », l’empereur Théodose le Grandreconnaît comme seule valable laconfession de Damase de Rome et dePierre d’Alexandrie. En même temps ilchasse les ariens de leurs églises.Il faut reprocher à l’Église de ne pass’être opposée à cette chasse anti évan-gélique, voire, pour certains de sesdignitaires, de l’avoir attisée par leursécrits (par ex. Julius Firmicus). En 381, le Concile de Constantinople(où seul l’Orient est représenté)a) confirme la confession de Nicée, b) condamne toute une série d’hérésies

    à propos du Christ et de la Trinité ;c) est l’acte de naissance de « l’Église

    d’État catholique orthodoxe » (sur-tout ajouté aux lois antipaïennes de380).

    En même temps, le Concile deConstantinople et le Synode à Rome(382) – donc l’Église d’Orient etl’Église d’Occident – adoptent ce qu’onappelle aujourd’hui

    « le Symbolede Nicée-Constantinople »

    (Symbole de Nicée amendé et com-plété, tel qu’il se trouve dans les« Confessions Luthériennes »).En 382, les Wisigoths („Westgoten“,Goths de l’Ouest), ariens, sont admisdans l’empire. Ils transmettent leur aria-nisme aux autres peuples germaniquesrentrant dans l’empire. La régente Jus-tina – pro-arienne – a voulu imposerl’arianisme, mais Ambroise (env. 340-397), évêque de Milan, résidence de larégente, s’y opposa avec le peuple del’Église. La mort de Justina (388) mitfin à cette menace.Sans l’ingérence du pouvoir politiquedans les affaires de l’Église, les troublesde 325 à 382 n’auraient pas existé.L’Église avait réglé le problème avec leConcile de Nicée dès 325. Remercionsle Seigneur pour la séparation del’Église et de l’État en France.

    J.T.H.

    1 Origène (185/86-254). Son excès de zèle ascétique l’amena à être excommunié, à la suite de quoi il fonda une école chrétienne à Césarée en Palestine.Il est mort à Tyr des suites des tortures (persécutions sous l’empereur Dèce ). Sa théologie provoqua une levée de boucliers ( Jérôme, Chrysostome, etc.).Le 5ème Concile œcuménique de Constantinople le condamna comme hérétique (553). Il est l’auteur le plus fécond de l’Antiquité (jusqu’à 2000 titres).

    2 Orthodoxe de ὀρθός (orthos = droit) et δόξα (doxa = enseignement) = enseignement « droit », correct. On retrouve ὀρθός dans des mots comme ortho-graphe, orthopédie, orthophonie.

    3 ὁμοούσιος (homoousios) = consubstantiel : ce concile a rappelé avec force « l ’homoousie » – la consubstantialité – du Père et du Fils.4 Athanase (295-373) : métropolite d’Alexandrie (328-373), 38 années dont il passe 16 en exil ou en fuite (335-337 ; 338-346 ; 356-361). – Il a surtoutproduit des écrits contre l’arianisme.

    5 Les fils de Constantin le Grand :- Constantin II (Constantinus) (337–340) [mort en 340 dans la bataille contre son frère Constance], - Constant (Constans) (337–350) [Italie, Illyrie, Afrique ; à partir de 340, tout l’Occident], - Constance (Constantius) (337–361) [à partir de 350-53, souverain unique pour la totalité de l’Empire (en Orient et en Occident)], quittèrent le sol de la tolérance pour verser dans le fanatisme de la persécution des païens : Constance interdit l’idolâtrie et les sacrifices sous peinede mort (341 et 356) et la fermeture des temples païens (346).

    Basilique Ste-Sophie à Nicée (aujourd’hui Iznik)

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    Certains mots ont une histoireliée à un lieu. Ainsi, «  c’est àAntioche [de Syrie] que, pour lapremière fois, les disciples furentappelés chrétiens.  » (Ac 11.26)C’était aux alentours des années40-46.Le mot « Protestants », quant àlui, est né le 19 avril 1529 àSpire (Speyer) en Allemagne.L’empereur – à l’époque, Charles-Quint (1500-1558) – réunissaitrégulièrement les «  diètes » ouassemblées des princes et villeslibres du « Saint Empire RomainGermanique ». Elles étaient char-gées de traiter les affaires géné-rales et de trouver une solutionaux différends qui pouvaients’élever entre les États confédé-rés.Des problèmes, l’Empire enconnaissait alors ! A l’extérieur ily avait les Turcs qui le mena-çaient sur ses frontières de l’est.A l’intérieur, il y avait la Réforma-tion dont beaucoup, dans l’en-tourage de l’empereur, nevoulaient pas.

    La périodicité des diètes dépen-dait de l’urgence ou non des pro-blèmes à traiter. Le lieuchangeait aussi. Durant les 29années entre 1517 (affichage des95 Thèses par Luther) et 1546(mort de Luther) il y en eut 14 : àNuremberg/Nürnberg (5), àSpire/Speyer (4), à Augsbourg(2), à Ratisbonne/Regensburg (2)et à Worms (1).Celle de 1521 à Worms a misLuther et ses adeptes au ban del’Empire, décidé de brûler leursécrits et de mettre en place unecensure (« Edit de Worms », 26mai 1521).Mais l’empereur avait besoin desarmées des princes et des villesévangéliques pour repousser lesTurcs. De plus, il avait de grosproblèmes avec la papauté. Il neput donc pas appliquer «  l’Editde Worms » dans les états évan-géliques.Puis, l’empereur remportaquelques victoires (y compriscontre le pape : Rome fut mise àsac par son armée !).

    Aussi, à la Diète de Spire/Speyerde 1529, la majorité catholiqueautour de Ferdinand, frère deCharles-Quint, décida de réins-taurer partout le culte catholiqueromain et la messe en latin etd’appliquer « l’Edit de Worms »(1521) dans tous les territoires del’Empire.La minorité évangélique ne putque protester solennellement.C’est là qu’est né le nom de « pro-testants ».

    Ont signé cette « Protestation »

    du 19 avril 1529– il y a 490 ans – 6 princes (lePrince Electeur Jean de Saxe, leLandgrave Philippe de Hesse, leprince Wolfgang d’Anhalt et lesducs Ernest et François de Lune-bourg) et 14 villes du sud de l’Al-lemagne (Constance, Heilbronn,Isny, Kempten, Lindau, Memmin-gen, Nördlingen, Nuremberg,Reutlingen, Strasbourg, Saint-Gall, Ulm, Windsheim et Wissem-bourg).

    Les “Protestants” ont 490 ans !

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    En voici un extrait :

    « Ce serait renier notre Seigneur Jésus-Christ, rejeter sa sainte Parole et lui donner de justesraisons de nous renier lui-même à son tour, devant son Père, comme il en a fait la menace.

    Quoi ! nous déciderions, en adhérant à cet édit, que si le Dieu tout-puissant appelle un hommeà sa connaissance, cet homme n’est pas libre de recevoir la connaissance de Dieu ! Oh ! dequelles chutes mortelles ne deviendrions-nous pas les complices, non seulement parmi nossujets, mais aussi parmi les vôtres.

    C’est pourquoi nous rejetons le joug qu’on nous impose ! […]

    C’est pourquoi nous vous supplions cordialement de peser avec soin nos griefs et nos motifs.

    Si vous ne vous rendez pas à nos requêtes,

    NOUS PROTESTONS

    par les présentes, devant Dieu, notre unique Créateur, Conservateur, Rédempteur et Sauveur,et qui, un jour, sera notre juge, ainsi que devant tous les hommes et toutes les créatures. Nousne consentons ni n’adhérons en aucune manière, pour nous et pour les nôtres, au décret pro-posé dans toutes les choses qui sont contraires à Dieu, à sa sainte Parole, à notre bonneconscience, au salut de nos âmes et au dernier décret de Spire. »

    Mais là encore, le parti catho-lique romain ne put imposer sesdécisions.L’année d’après, les Luthériensprésentaient leur confession de

    foi devant l’Empereur et la Dièteà Augsbourg.Aussi portera-t-elle le nom de«  Confession d’Augsbourg  »(1530).

    Le Seigneur veillait à ce que sonÉvangile de grâce et de vie nesoit pas étouffé, combattu,certes, mais non pas baillonné.

    J.T.H.

    Spire/Speyer : l’une des trois cathédrales impériales romanes

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    Nos productions audio et vidéoCassette vidéo : “Le Puzzle Club :Le mystère de Noël”. Dessin animé.10 e + frais de port.

    2 CD : “Qui est Jésus ?”Cours biblique par correspondance en 20leçons sur « l’Évangile selon Matthieu »,avec fiches d’accompagnement.

    CD : Conte de Noël “l’Enfant perdu”La nuit de Noël, un enfant, égaré dans laforêt, car surpris par la neige, fait unerencontre et découvre le vrai sens de Noël.

    CD : Passion - Pâques :L’histoire des souffrances, de la mort et dela résurrection de notre Seigneur, et deleur signification pour nous.

    C 80 : Avec ou contre Dieu ?7 entretiens : La Loi, vérité immuable. -La Loi, expression de l’amour de Dieu. -Superstition, idolâtrie, divination, magie.- Tenter Dieu, sacrilège, athéisme, agnos-ticisme. - Doute, incrédulité. - Libertéreligieuse.

    C 40 : Blasphémer ou adorer ?3 entretiens : Abus du nom de Dieu(jurons, blasphèmes, promesses avec appelà Dieu), faux serments, parjure. - Notrenom de chrétien. - Coutumes et contraintessociales qui requièrent de certains untravail dominical.

    C 40 : Parent, enfant, citoyen.4 entretiens : Tu aimeras ton prochaincomme toi-même. - Devoirs des parents.- Devoirs des enfants.- Devoirs descitoyens.

    C 60 : Le respect de la personne.6 entretiens : Respect de la vie humaine(homicide volontaire, avortement, eutha-nasie, suicide). - Respect de la dignitéhumaine de l’âme d’autrui (scandale), dela santé (soins, excès, drogues). - Respectde la personne et recherche scientifique(finalité, critères fondamentaux, trans-plantation d’organes). - Respect del’intégrité corporelle (enlèvements, prisesd’otages, terrorisme, torture, amputations,mutilations, stérilisations). - Respect desmorts (autopsie, incinération), expériencesscientifiques, psychanalytiques. - Sauve-garde de la paix (colère, haine, paix duChrist, éviter la guerre, légitime défense,Défense nationale, accumulation desarmes, course aux armements, productionet commerce des armes).

    C 60 : Comment venir en aideaux drogués. 3 entretiens en parallèle à labrochure du même nom.

    C 60 : Homme et femme il les créa.5 entretiens : Homme et femme il les créa.- La chasteté (adultère, prostitution,inceste, homosexualité). - Amour etfidélité entre époux. - La procréation(enfants, régulation des naissances). -Divorce, union libre, polygamie.

    C 40 : Divorcer ?

    C 40 : Justice et solidarité3 entretiens : Respect des personnes et deleurs biens. - Activité économique etjustice sociale. - Justice et solidarité entreles nations, et amour des pauvres.

    C 100 : Le chrétien et le travail11 entretiens : Le chrétien et le travail. -Travail séculier et service rendu à Dieu. -Métier et vocation. - Lumières du monde.- Services rendus aux collègues croyants. -Services rendus aux collègues incroyants. -Fidélité dans les petites choses. - Concerta-tions avec l’employeur divin. - L’argent, lesaugmentations de salaire, etc. - Tempslibre et récupération des forces. - (bis).

    C 40 : Vivre dans la vérité3 entretiens : Vivre dans et témoigner dela vérité. - Offenses à la vérité (fauxtémoignage, respect de la réputation,flatterie, adulation, complaisance, van-tardise, mensonge, devoir de réparation).- Principe à la base de toute commu-nication (l’amour fraternel). Le droit à lacommunication. Secret de la confession ;secret professionnel (politiques, militaires,avocats, médecins).

    C 20 : La convoitise dédouanée ?2 entretiens : Purification du cœur. -Désordre des convoitises. Désirs del’Esprit (contentement, non pas fatalité).

    C 80 : Y étais-tu ?7 entretiens sur les souffrances, la mort etla résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ.

    C 10 : Plus fort que la mort2 brefs messages dialogués pour venir enaide aux personnes éprouvées par le deuilou l’idée de la mort.

    C 60 : Nos programmeshebdomadaires radio de 15 minutes

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    aimerais recevoir les cassettes marquées d’une croix :r K7 Vidéo : le Puzzle Club : Le mystère de Noël r C 60 : Homme et femme il les créa r CD ou C 60 :r 2 CD : Qui est Jésus ? r C 40 : Divorcer ? 4 programmes radior CD : Conte de Noël “L’Enfant perdu” r C 40 : Justice et solidarité (de 15 minutes) r CD : Passion - Pâques r C 100 : Le chrétien et le travail avec l’émission du :r C 80 : Avec ou contre Dieu ? r C 60 : Vivre dans la vérité r C 40 : Blasphémer ou adorer ? r C 20 : La convoitise dédouanée r C 60 : Le respect de la personne r C 80 : Y étais-tu ? et vous fais parvenir pour cela un don de ........................... euros (prix de revient moyen : 8 euros).

    Fait à : ...................................................................... Le : ............................................................................................................ Signature

  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 103 - PRINTEMPS 2019

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    Aux éditionsL’Heure LuthérienneCours Biblique par CorrespondanceLA VRAiE ViE (1re des 8 études)Cours Biblique par Correspondanceintroduisant dans les vérités fondamen-tales de la foi chrétienne en 8 cahiers.Destiné à des personnes voulant faireconnaissance avec la foi chrétienne et sesituer par rapport à elle.Voici les thèmes des 8 études :1. La personne la plus extraordinaire qui

    ait jamais vécu2. Jésus a accompli les promesses de Dieu3. Faire confiance à Jésus qui a triomphé

    de la mort4. Le Créateur prend soin de vous5. Faire confiance à Dieu qui prend soin

    de vous6. Le livre qui vous apporte la liberté7. La vie sans fin8. La puissance par le Saint-EspritCours Biblique surL’ÉVANGiLE SELoN MARC16 leçons réparties en 16 cahiers, chacuntraitant d’un des douze chapitres del'Évangile selon Marc.Cours Biblique par correspondance surL’ÉVANGiLE SELoN MATTHiEU20 leçons sur 2 CD avec fiches d’accom-pagnement.AiMÉ. LE MoNDE. DiEU A TANT30 méditations sur Jean 3:16, lecondensé de l’Évangile de Jésus-Christ.32 p., broché.AMiTiÉS LUTHÉRiENNES.(magazine trimestriel)ANGES. La vérité sur les(leur nature, origine, rangs et rôles ; deuxparenthèses sur Satan et sur l’Ange del’Éternel). 24 p., broché.ARGENT. Mythes. Pièges. Révélations.Possibilités. L’Démonte les mythes à propos de l'ar-gent, met en garde contre ses pièges,montre comment la façon de gérer sonargent révèle sa personnalité et présenteles occasions de le gérer pour le biendes gens concernés et de façonagréable à Dieu. 36 p., broché. BiBLE. Faisons connaissance avecLES LiVRES DE LABrève présentation de chaque livre de laBible. Introduction au message et à l'his-toire de chaque livre. But : donner uneconnaissance plus vivante et concrète del'histoire sainte qui gravite autour del'Évangile. 64 p., broché.BoNNES NoUVELLES !Des Nouvelles... deLa Bonne Nouvelle de la venue de Jésuspour notre salut. 41 méditations pourchaque jour du temps de l'Avent jusqu'àl'Épiphanie. Chaque méditation se ter-mine par une courte incitation à prolon-ger la réflexion par un acte concret de lavie courante, suivie d'un prière. 68 p.,broché.

    CANCER. Vivre avec leAssistance aux malades du cancer, ensuivant l’ordre du Notre Père. Témoi-gnage personnel. Quand le cancer faitirruption dans la vie - la vôtre ou celled'un proche - comment vivre aujourd'huiet espérer demain. Témoignage. 32 p.,broché.CARÊME... le temps des mensonges ? Le47 méditations pour le temps duCarême, où, chaque jour, est mis àdécouvert un mensonge particulier queSatan répand dans ce monde (et parfoisjusque dans nos esprits). Chacun de cesmensonges est réfuté par la Parole devérité et de vie du Christ crucifié etressuscité. 78 p., broché. – épuisé.CoNGÉS VALoRiSÉS. DES - Une Pers-pective divine. Des congés qui vous pro-fitent. 20 p., broché.CULPABiLiTÉ vous piégera. LaAide pour trouver l'issue d'une mauvaiseconscience.16 p., broché.DÉPRESSioN, le poids des émotions. LaL'auteur parle des symptômes qui la pré-cèdent et l'accompagnent, des causesphysiques et des autres : le deuil, lemépris de soi, une vie sans but ou le sen-timent d'impuissance, pour en arriver aumeilleur des remèdes : un ami, particu-lièrement l'Ami par excellence, Jésus-Christ. 36 p., broché.DÉTENU à ses codétenus. Réflexions d’unRédigé par un détenu qui a retrouvé leChrist en prison et qui partage sa foi avecses codétenus pour remplir leur vie d’es-pérance. Bénéfique pour tout public.36 pages illustrées, format A5. Broché.DEUiL. Prenez courage dans votreMême si vous en êtes bouleversé, quevous n'en avez aucune envie, que vousavez l'impression que la vie n'a plus desens et que vous vous sentez perdu,même si votre cœur est lourd de chagrinet que le vide est béant. 36 p., broché.DiVoRCE. GUÉRiR D’UNCeux qui sont passés par cette rupturefont tous état de quatre sentiments : lacolère, la solitude, le sentiment de culpa-bilité et la peur. Conseils pratiques sur lafaçon de venir à bout de ces émotions.Chapitre spécial pour les parents isolés.28 p., broché.DANS LE DoUTE - CoNSULTEZ LEMoDE D'EMPLoi...La vie comme elle devrait être. Une invi-tation aux sceptiques, aux hésitants, voireaux incroyants, à consulter la Bible avantde déclarer qu'elle n'apporte rien pourmener une vie "comme elle devrait être".28 pages, broché.DRoGUÉS ? Comment venir en aide auxPour les proches et les amis. 56 p.,broché.

    ENFANTS dans le respect. Élever les26 conseils pour des relations constructivesentre parents et enfants. 20 p., broché.FiNALiTÉ DU MoNDE. LaLes scénarios prédits par certainssavants. Quand, comment, pourquoi etpour déboucher sur quoi notre mondepassera-t-il ? Dieu sera-t-il spectateur ourestera-t-il maître de lasituation ? Et l’hu-manité, dans tout cela ? En expliquant lemot “ fin ” dans son sens de “ but ”, unebrochure réconfortante. 24 p., broché.iNTERNET EN FAMiLLEProfits et PlaisirsConseils et encouratgements pour lesparents qui craignent d'être dépasséspar leurs enfants ! Avec un lexique, destermes techniques. 36 p., broché.LUTHÉRiENS. Ce que croient les ChrétiensDépliant présentant brièvement lespoints importants de la révélationbiblique.MALADE, JE PRiE.Série : Priez en tout temps.45 Prières pour malades et leur entou-rage, dans des situations très variées.64 p., broché.MALHEURS ? Pourquoi tous cesPourquoi y a-t-il des peines et des souf-frances dans le monde ? Quel bien peut-on en retirer ? Qu'a fait Dieu pour réglerle problème du mal et de la peine dansce monde ? Cette brochure vous aideradans le temps de l'affliction. 40 p., broché.NoËL. Des Bottines rouges pourLivre d'images pour enfants.NoËL. Le Puzzle Club : Le mystère delivre d'image pour enfants.NoUVEL ÂGE vous trompe. LePrésentation et réfutation de ce mouve-ment idéologique. 24 p., broché.oVNiS. La vérité sur les. Y a-t-il quelqu’un ?Une brochure qui met en garde, mais quirassure aussi. 24 p., broché.

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  • AMITIÉS LUTHÉRIENNES - No 103 - PRINTEMPS 2019

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    PARDoNNER ET oUBLiERComment y parvenir ? Avec l'aide de qui ?28 p., broché.PARLER MAiNTENANT ! C'est à vous dePourquoi est-il souvent si difficile decommuniquer avec les autres ? Qu'est-ce que Dieu a entrepris pour réparer desrelations endommagées et quels conseilsnous donne-t-il dans la Bible pourrésoudre les conflits ? 24 p., broché.PEUR. Pas de raison d’avoirCulpabilité, dépression, mort, faute, soli-tude, stress, anxiété, insuffisance, soucis,désespoir, autant de sujets abordés danscette brochure pour aider à s'en sortirceux qui souffrent de ces maux. 24 p.,broché.PoRNoGRAPHiE ?ÉPANoUiSSEMENT DANS L’iNTiMiTÉ ?La pornographie est une sorte dedrogue douce qui compromet larichesse d'une relation entre un hommeet une femme. Étapes de la dépendance.Chemin pour s’en sortir. 28 p.PRiE. Chaque jour, je (recueil de prières)Série : Priez en tout temps.20 prières pour chaque jour et pourl'affermissement dans la foi. 32 p., broché.PRoBLÈMES... tout le monde en a. DesOù trouver de l'aide dans nos problèmes.16 p., broché.QUoTiDiEN. Notre culte(carnet trimestriel de 90 méditations)RÉiNCARNATioN ? Que penser de la(présentation et réfutation à la lumière dela Bible). 16 p., broché. SATANiSME. LeConfession d’un sataniste criminelrepentant. Informations sur le satanismeaujourd’hui. Recommandations évangé-liques pour s’en prémunir. 36 p., broché.SoLiTUDE. LaConseils pour transformer la solitude enatout. 29 p., broché.SoUFFRANCE. LaComment Dieu traite-t-il la personne quisouffre ? 28 p., broché.STRESS. LeComment faire face au stress. 28 p., broché.TEMPS ! iL EST GRAND. ... de nous arrê-ter dans notre course contre la montrepour mettre de l'ordre dand nos priori-tés. Le temps s'écoule, et bientôt vousn'y pourrez plus rien. - 28 p., broché.VER. Et Dieu envoya unMontre, à partir d’un épisode souventméconnu de la fin du livre de Jonas,comment Dieu dirige toute chose et a unplan pour chacun de nous. Destiné àaider ceux qui ont l’impression de ne ser-vir à rien. 36 p., broché.ViEiLLiR pour le meilleur ou pour le pire.Appel à la réflexion pour les personnesâgées comme pour les autres. Statis-tiques. Accompagnement du Dieu créa-teur et sauveur. Questionnaires pouraider à la réflexion. 80 p., broché, photosnoir et blanc.

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