ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

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RONCHALDE Diora ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS TRAITES PAR RADIOTHERAPIE A LA POLYCLINIQUE D’ILAFY Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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RONCHALDE Diora

ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS TRAITES

PAR RADIOTHERAPIE A LA POLYCLINIQUE D’ILAFY

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année : 2019 N° : ......................

ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS TRAITES

PAR RADIOTHERAPIE A LA POLYCLINIQUE D’ILAFY

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 10 Janvier 2019

à Antananarivo

Par

Mademoiselle RONCHALDE Diora

Née le 23 Juin 1992 à Mandritsara

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur JOSOA RAFARAMINO Florine

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur JOSOA RAFARAMINO Florine

Juges : Professeur RAKOTOVAO Hanitrala Jean Louis

Professeur HUNALD Francis Allen

Rapporteur : Docteur RAZAKANAIVO Malala

RANDRIAN
Typewriter
9319
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DEDICACES

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Je dédie cette thèse :

A Dieu, Le Tout Puissant

A mes parents, à qui je dois tout; pour votre amour, vos perpétuels encouragements.

A mon frère, supporter inconditionnel depuis toutes ces années.

A Amir, pour ton soutien dans les moments de doute et pour les souvenirs inoubliables

ensemble.

A mon oncle Dr Amine, qui m’a bien soutenu et aidé pendant mes longues et dures années

d’études médicales.

A toute ma famille et mes amis « Veuillez accepter toute ma gratitude »

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A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE

o Madame le Docteur JOSOA RAFARAMINO Florine

-Professeur Titulaire Honoraire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en

Radiothérapie-Oncologie Médicale à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.

-Directeur Pédagogique en Oncologie Radiothérapie.

« Nous vous sommes très reconnaissante d’accepter la présidence de notre Thèse. Nous

espérons que ce travail sera à la hauteur de la gratitude et de l’admiration que nous vous

portons.»

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A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

o Monsieur le Docteur RAKOTOVAO Hanitrala Jean Louis

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Chirurgie

Thoracique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Chef de Service de Chirurgie Thoracique à l’Hôpital Joseph Ravoahangy

Andrianavalona

o Monsieur le Docteur HUNALD Francis Allen

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Chirurgie

Pédiatrique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

- Vice Doyen Projet Recherche et Ethique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

« Merci de faire l’honneur de siéger dans ce jury et de juger ce travail, Soyez assuré de

tout mon respect et de ma profonde gratitude. »

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

o Monsieur le Docteur RAZAKANAIVO Malala

- Spécialiste en Oncologie Radiothérapie

- Chef de Clinique en Oncologie Radiothérapie

«Nous vous remercions très vivement d’avoir accepté de diriger ce travail. Nous espérons

que ce travail sera à la hauteur de la reconnaissance qu’il nous permet de vous témoigner.»

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A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

Notre profond respect

A TOUS NOS MAITRES ET PROFESSEURS DE LA FACULTE DE

MEDECINE D’ANTANANARIVO

Pour vos enseignements et vos encadrements

Nos sincères remerciements.

A TOUT LE PERSONNEL DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Nos sincères remerciements

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SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION………………………………………………………………………1

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

I. LA RADIOTHERAPIE……………………………………………………………….3

I.1. Quelques rappels historiques……………………………………………......3

I.2. Principe de base : la radiobiologie…………………………………………..6

II. LA RADIOTHERAPIE EXTERNE…………………………………………………10

II.1. Principaux appareillages……………………………………………….......10

II.2. Techniques…………………………………………………………………13

II.3. Dosimétrie en radiothérapie……………………………………………….14

II.4. Définition du volume en radiothérapie…………………………………….16

II.5. Place de la radiothérapie dans le traitement du cancer…………………….16

II.6. Organisation d’un centre de radiothérapie…………………………………17

II.7. Complications de la radiothérapie…………………………………………20

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS

I. METHODES …………………………………………………………………………21

I.1. Cadre de l’étude…………………………………………………………….21

I.2. Type et période d’étude.……………………………………………………25

I.3. Population d’étude………………………………………………………….25

I.4. Critères de sélection………………………………………………………..25

I.5. Variables étudiées…………………………………………………………..25

I.6. Modalités d’analyse………………………………………………………...27

I.7. Limites de l'étude…………………………………………………………...27

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II. RESULTATS………………………………………………………………………..28

II.1. Description générale de l’ensemble des dossiers dépouillés………………28

II.2. Description de la fréquentation annuelle du centre………………………..29

II.3. Caractéristiques cliniques des patients…………………………………….30

II.4. Modalités d’irradiation………………………….........................................40

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

I. CONSIDERATIONS GENERALES………………………………………………...46

II. DESCRIPTION DE LA FREQUENTATION ANNUELLE DU CENTRE………..47

III. POPULATION ETUDIEE…………………………………………………………48

III.2. Le genre…………………………………………………………………..48

III.3. L’âge……………………………………………………………………...48

III.4. Type de cancers rencontrés………………………………………………49

III.5. Organes irradiés………………………………………………………….51

III.6. Service référent…………………………………………………………..53

IV. MODALITES D’IRRADIATION…………………………………………………53

IV.1. Type de fractionnement………………………………………………….53

IV.3. Dose totale reçue…………………………………………………………54

IV.2. Nombre de séance d’irradiation………………………………………….55

VI.4. Indication d’irradiation…………………………………………………...56

IV.5. Tolérance à l’irradiation………………………………………………….57

IV.6. Etat des patients un mois après la radiothérapie……………………… …58

CONCLUSION………………………………………………………………………...60

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

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LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Lésions de l'ADN simple ou double brin induites par les effets

directs et indirects des rayonnements ionisants………………………....9

Figure 2 : Séquences induites par les radiations ionisantes……………………......10

Figure 3 : Schéma d’un accélérateur de particule………………………………….12

Figure 4 : Accélérateur de particules à la Polyclinique d’Ilafy……………………13

Figure 5 : Illustrations schématiques du principe des volumes définis par

l’ICRU………………………………………………………………….16

Figure 6 : Schéma d’un simulateur classique…………………………………… ..28

Figure 7 : Sélection des patients…………………………………………………...29

Figure 8 : Répartition selon l’âge………………………………………………….32

Figure 9 : Répartition des patients selon l’âge et le genre………………………...33

Figure 10 : Répartition des patients selon la pathologie tumorale………………….37

Figure 11 : Les 12 principales zones irradiées……………………………………...38

Figure 12 : Répartition selon le nombre de séances………………………………..45

Figure 13 : Répartition selon les indications……………………………………….46

Figure 14 : Répartition selon l’état général des patients après un mois……………48

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LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Classification des rayonnements utilisés en radiothérapie………………6

Tableau II : Effets secondaires de la radiothérapie…………………………………..20

Tableau III : Fréquentation par année ………………………………………………..30

Tableau IV : Répartition des patients selon le genre …………………………………31

Tableau V : Répartition des patients selon la localisation tumorale ………………...34

Tableau VI : Localisation tumorale chez l’homme …………………………………..35

Tableau VII : Localisation tumorale chez la femme ………………………………….36

Tableau VIII : Répartition selon les différents organes irradiés……………………….39

Tableau IX : Répartition selon le service référent……………………………………41

Tableau X : Répartition selon le type de fractionnement……………………………43

Tableau XI : Répartition selon la dose totale reçue…………………………………..44

Tableau XII : Répartition des malades selon la tolérance……………………………..47

Page 18: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

LISTE DES ABREVIATIONS

3 D : Tridimensionnelle

eV : Electron-Volt

Gy : Gray

EVASAN : Evacuation Sanitaire

IRM : Imagerie par Résonance Magnétique

ADN : Acide Désoxyribonucléique

RCMI : Radiothérapie Conformationnelle avec Modulation d’Intensité

CTCAE : Common Terminology Criteria for Adverse Event

CENHOSOA : Centre Hospitalier de Soavinandrina

CHU/JRB : Centre Hospitalier Universitaire Joseph Raseta Befelatanana

CHU/JRA : Centre Hospitalier Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona

MDH : Maladie De Hodgkin

LMNH : Lymphome Malin Non Hodgkin

SNC : Système Nerveux Central

60Co : Cobalt

O2 : Oxygène

ICRU : International Commission on Radiation Units and Measurements

IPS : Indice de Performans Status

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INTRODUCTION

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INTRODUCTION

La radiothérapie est une arme incontournable dans la prise en charge de la maladie

cancéreuse. Elle reste l’une des stratégies thérapeutiques la plus efficace dans la lutte

contre le cancer [1].

La radiothérapie est aujourd’hui nécessaire pour 50 à 60 % des patients avec un

cancer à un moment quelconque de l’évolution, dans les pays à haut revenu. Elle est

utilisée dans les 2/3 des cas à visée curative et 1/3 à visée palliative, essentiellement

antalgique. Un malade sur deux lui doit sa guérison, en totalité ou en partie [2].

La radiothérapie est une bonne alternative à la chirurgie pour un contrôle à long

terme de nombreuses tumeurs tels que les cancers cutanés, de la tête et cou, du poumon,

du col utérin, de la vessie et de la prostate [3]. Elle permet aussi d’éviter des chirurgies

mutilantes comme par exemple au cours des cancers oculaires.

Dans le monde, la radiothérapie demeure le fer de lance de la lutte contre le cancer.

En Afrique, malheureusement, la majorité des cancéreux n'a pas le bénéfice de la

radiothérapie. Environ 35 % seulement des pays d'Afrique disposent de services de

radiothérapie, d'ailleurs bien souvent très mal équipés et dotés d'un personnel insuffisant

[4].

A Madagascar, 340 patients étaient traités par radiothérapie dans le seul centre de

cobaltothérapie en 2006 ; mais à cause d’une panne de la machine, le centre de

cobaltothérapie de l’Hôpital public a fermé ses portes en 2009. Depuis les patients atteints

de cancer devaient partir à l’étranger pour en bénéficier. En 2012, seulement 13 patients

atteints de cancers ayant bénéficié d’une évacuation sanitaire à l’extérieur le sont pour

radiothérapie externe. En 2012, le coût des EVASAN d’ordre Oncologiques pour l’Etat

était de 394.195.130 MGA [5].

En 2015, l’ouverture du nouveau centre de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy

a permet de diminuer le nombre d’évacuation sanitaire des malades atteints du cancer.

C’est le seul centre existant actuellement à Madagascar. Ce dernier est privé et le coût

reste inaccessible pour la plupart des populations Malgaches qui sont majoritairement

pauvres. A l’heure actuelle, des nouveaux centres publics de Radiothérapie et

1

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Cobaltothérapie sont en cours de construction au CHUJRA et au CHUJRB. L’ouverture

de ces centres publiques qui seront accessibles à tous, va permettre d’améliorer la prise

en charge des cancers dans notre pays.

Ce travail intitulé : « ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES

PATIENTS TRAITES PAR RADIOTHERAPIE A LA POLYCLINIQUE D’ILAFY »

est la première étude réalisée dans cet unique centre depuis son ouverture en 2015.

L’objectif est d’étudier la situation actuelle de cette thérapie dans notre pays à partir de

l’analyse des cas retrouvés au sein du service de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy.

Notre étude va comprendre :

La première partie, consacrée aux rappels théoriques sur quelques repères historiques, les

généralités sur la radiothérapie.

La seconde partie sera consacrée à la présentation de nos matériels et méthodes ainsi que

les résultats de notre étude.

La troisième partie, se rapporte aux discussions et suggestions pour une amélioration des

stratégies thérapeutiques à Madagascar. Une conclusion termine notre étude.

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PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE

Page 23: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

I. RADIOTHERAPIE

La radiothérapie est une méthode de traitement locorégionale des cancers [1]. Elle

consiste à utiliser des rayonnements ionisants de haute énergie. Elle permet de détruire

les cellules cancéreuses en bloquant leur capacité à se multiplier. Cette stratégie peut être

administrée selon deux types de modalité : en interne et en externe [2,6].

La radiothérapie externe où la source de radiation est à distance du malade.

La curiethérapie consiste à traiter les tumeurs solides par implantation de matériel

radioactif au contact de la tumeur par une cavité naturelle (endocavitaire) ou dans les

tissus avec les isotopes. Les plus couramment utilisés : l’iridium 192, le césium.

I.1. Rappels historiques

La radiothérapie, littéralement « traitement utilisant les radiations ionisantes »

est née avec la découverte des rayons X et celle de la radioactivité.

L’historique permet de rappeler les faits ayant marqué la radiothérapie, mais il

permet surtout de comprendre quel était l’objectif des différentes avancées, tant du point

de vue de la technologie des appareils que des techniques de traitement. Depuis la

découverte des radiations ionisantes jusqu’aux techniques modernes, l’objectif principal

a toujours été l’optimisation des traitements pour tendre vers plus d’efficacité sur les

tissus morbides avec en parallèle une meilleure préservation des tissus sains et donc moins

de séquelles. Il est aussi important de rappeler que le développement de la radiothérapie

s’est opéré, en un peu plus d’un siècle.

Voici quelques repères chronologiques sur les faits importants du

développement de la radiothérapie [7-11].

1895 : Découverte des rayons X par Wilhelm Conrad Roentgen (Würzburg).

1895 : Première tentative de traitement d'une rechute locale de cancer du sein, par Emil

Grubbe (Chicago).

1896 : Découverte de la radioactivité naturelle par Becquerel.

1896 : Première utilisation pour le cancer de l'estomac par Victor Despeignes.

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Page 24: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

1896 : Irradiation d'une tumeur cutanée d'une enfant de quatre ans par Léopold Freund

(Vienne).

1897 : Thomson identifie les électrons, à l’origine des rayons X.

1898 : Découverte du radium par Pierre et Marie Curie.

1899 : Première guérison formelle par rayons X.

1901 : Premières utilisations thérapeutiques du radium en curiethérapie cutanée par le

Dr Danlos (Hôpital Saint-Louis - Paris).

1903 : Première disparition d'adénopathies de la maladie de Hodgkin par les rayons X

(Dr Senn et Pusey).

1904 : Premier traité de radiothérapie par Joseph Bellot

1913 : Fondation de la partie scientifique de l'Institut du Radium par Marie Curie (mais

arrêt du fait de la Grande Guerre).

1913 : Fondation de la section médicale de l'institut du radium par Claudius Regaud

(qui part au front avec Marie Curie).

1915 : Modèle atomique par Rutherford - Lois de désintégration radioactive -

Développement des tubes à rayons X.

1920 : Structuration de la radiothérapie autour de Marie Curie : Institut du Radium.

1921 : Fondation de l'Institut du Cancer à Villejuif (Institut Gustave Roussy

anatomopathologiste)

1925 : Ecole française de curiethérapie : Jean Pierquin, Georges Richard et Simone

Laborde.

1929 : Création des premières 'bombes au radium', dont deux situées dans la région

parisienne.

1930 : Travaux de l'équipe de l'Institut Curie sur le fractionnement (Regaud, Coutard,

Lacassagne).

1932 : Découverte du neutron par Chadwick.

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Page 25: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

1934 : Mort de Marie Curie d'une anémie pernicieuse (myélodysplasie).

1934 : Découverte des radioéléments artificiels par Irène et Frédéric JoliotCurie.

1934 : Publication de 23% de guérisons de cancers ORL par les Rayons X (Dr Coutard

- Institut Curie).

1936 : Monument à la mémoire des 'martyrs des Rayons X' : 350 noms de médecins et

scientifiques morts de la manipulation incontrôlée de la radiothérapie (dont 65

français).

1936 : François Baclesse (Institut Curie) jette les bases du traitement conservateur du

cancer du sein.

1948 : Premier réacteur nucléaire de recherche ZOE (Frédéric Joliot) : productions de

radioéléments artificiels.

1951 : Premier appareil de Cobaltothérapie.

1952 : Premier accélérateur linéaire.

1956 : Mort d'Irène Joliot-Curie d'une leucémie myéloïde chronique.

1960 : Premières dosimétries - Travaux d'Andrée Dutreix.

1960 : Développements modernes de la radiothérapie, notamment en France à l'Institut

Gustave Roussy (Maurice Tubiana, Jean Dutreix).

1960 : Développement de la curiethérapie avec chargement actif secondaire (Bernard

Pierquin).

1968 : Découverte du Gamma knife par Lars Leeksell

1990 : Applications du scanner et des ordinateurs pour la dosimétrie : radiothérapie

conformationnelle.

1994 : Premier traitement par RCMI

2000 : Un cancéreux guéri sur deux doit sa guérison, en tout ou en partie, aux effets

bénéfiques des rayons X.

2003 : Première utilisation de la radiothérapie guidée par l’image

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Page 26: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

I.2. Principe de base : Radiobiologie

La radiothérapie utilisant les radiations ionisantes avec objectif de guérir ou de

soulager les malades en bloquant la capacité des cellules cancéreuses à se multiplier.

Elle est aujourd’hui un moyen de traitement performant à côté de la chirurgie ou

de la chimiothérapie, du fait de la bonne maîtrise des rayonnements et des techniques

utilisés [7].

I.2.1. Base physique

Les radiations ionisantes sont des rayonnements qui transportent une énergie

suffisante (au moins 33 eV) pour ioniser une molécule organique en lui arrachant des

électrons [3,6,12]. Le tableau I nous montre les différents rayonnements utilisés en

radiothérapie.

Tableau I : Classification des rayonnements utilisés en radiothérapie

Rayonnements

(applications

médicales)

Qualité Production Energie Pénétration

dans l’eau

Rayons γ Photons Radioactivité 1,17 + 1,33 MeV

rayons γ

du 60Co

>50

Rayons X Photons -Générateurs

-Accélérateurs

de particules

100 à 200 kV

4 à 25 MV

>100

Electrons Particules

chargées -

Accélérateurs

de particules

4 à 20 MeV < 10

Protons Particules

chargées +

Accélérateurs

de particules

Plusieurs dizaines

de MeV

< 10

Source : Jean-Philippe D. Guide des technologies de l'imagerie médicale et de la

radiothérapie. 2eme édition. Paris: Elsevier Masson ; 2016.

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Page 27: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

I.2.1.a. Rayons (photons) X et gamma de haute énergie

Les photons X et gamma ont les mêmes propriétés et font partie des ondes

électromagnétiques [3,12] dont ils sont les représentants les plus énergétiques, au-delà

des ultraviolets :

- Les photons X sont fabriqués dans les tubes à rayons X ou accélérateurs de

particules.

- Les photons Gamma sont obtenus à partir de la désintégration nucléaire d’une

substance radioactive comme le cobalt, le césium ou l’iridium.

Ce sont des rayonnements indirectement ionisants car ils sont électriquement neutres.

I.2.1.b. Electrons

Les électrons sont fabriqués par des accélérateurs de particules. Ils sont porteurs

d’une charge électrique négative et ionisent directement la matière, agissent surtout en

superficie. Ils sont utilisés exclusivement en radiothérapie externe.

I.2.1.c. Protons

Ce sont des particules produites par des cyclotrons. Ces particules sont chargées

électriquement positive. Ils permettent une irradiation très précise de certains organes.

I.2.1.d. Neutrons

Ils sont également produits par des cyclotrons. Ce sont des particules électriquement

neutres, peu sensibles à « l’effet d’oxygène » et efficaces pour traiter les tumeurs

nécrotiques ou à croissance lente.

I.2.2. Bases biologiques

Au niveau de la cellule vivante (qu’elle soit normale ou cancéreuse), toutes les

molécules ne sont pas égales devant les radiations ionisantes [12].

On admet en première approximation que la cible principale est constituée par l’ADN des

chromosomes des cellules. Ce sont les lésions de cet ADN qui vont être responsables des

effets biologiques des rayonnements ionisants [3,12,13].

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Page 28: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

On considère qu’une dose de 1 Gy crée au sein de l’ADN d’une cellule [13] :

- 40 lésions « double brin » (ruptures des deux chaînes de l’ADN)

- de 500 à 1 000 lésions « simple brin » (ruptures d’une seule chaîne)

- de 1 000 à 2 000 lésions de base

- et environ 200 pontages (ADN-ADN ou ADN-protéine)

Les radiations ionisantes agissent en 3 étapes [12-20] :

II.2.2.a. Etape moléculaire

L’effet de la radiation ionisante sur les molécules est de quelques secondes

seulement. Deux phénomènes peuvent se produire :

• Phénomène physico-chimique :

Quand les photons frappent la matière biologique, ils créent une ionisation en

arrachant des électrons de la couche périphérique de l’atome. Ces électrons sont

responsables du transfert d’énergie à la matière : c’est l’absorption du rayonnement [12].

Les molécules déstabilisées vont ensuite réagir entre elles ou avec les molécules

qui les entourent : c’est l’action physico-chimique. Parmi ces molécules instables, on

compte des molécules ionisées et des molécules excitées, et les deux donnent naissance à

des radicaux libres en présence d’eau. Les radicaux libres ainsi produits peuvent donner

de l’eau oxygénée en présence de peu d’oxygène. L’eau oxygénée exerce alors son action

oxydante.

• Phénomène biochimique :

Les radiations ionisantes produisent des radicaux libres, et la cible de ces derniers

est l’ADN. En attaquant l’ADN, les radicaux libres sont à l’origine de changements ou

pertes de base, de cassure des doubles brins, de cassure des ponts d’hydrogènes et de

liaisons croisées avec d’autre molécule [3,12,14]. Ces lésions de l’ADN peuvent être:

directes, liées à l’interaction d’un électron d’ionisation avec la molécule d’ADN, ou le

plus souvent indirectes, par l’intermédiaire des radicaux libres créés par la radiolyse de

l’eau ( Figure 1)

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Page 29: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

La conformation des acides nucléiques est ainsi modifiée, et ceci est à l’origine de

la mort cellulaire, de la mutation avec détérioration ou perte d’information.

Figure 1 : Lésions de l'ADN simple ou double brin induites par les effets directs et

indirects des rayonnements ionisants

Source : http//: www.curie.fr/sites/default/files/fourquet_radiotherapie_ic.pdf

I.2.2.b. Etape cellulaire

L’effet sur la cellule est de quelques minutes ou quelques heures. Chez l’adulte, le

stock de cellule est constant. Cette constance résulte d’un équilibre entre la mitose et

l’apoptose. L’étape moléculaire d’altération d’ADN sous l’effet des radiations ionisantes

induit [3,12] :

- Soit une mort cellulaire différée qui permet d’expliquer que la régression d’une

tumeur soit retardée par rapport au moment d’irradiation.

- Soit une mort cellulaire immédiate par apoptose qui est une mort active de la cellule,

génétiquement programmée sous contrôle d’un gène antioncogène et qui permet

d’éliminer régulièrement les cellules vieillissantes.

I.2.2.c. Etape tissulaire

L’effet sur les tissus est de quelques jours ou de quelques mois voire de quelques

années. (Figure 2)

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Page 30: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Au niveau tissulaire on distingue :

- Les effets précoces de la radiothérapie : ils concernent les tissus radiosensibles qui sont

les tissus pour lesquels le temps de renouvellement est court et dont les cellules sont plus

spécialisées (peau, muqueuse).

- Les effets tardifs de la radiothérapie : ce sont des troubles trophiques et fonctionnels qui

concernent les tissus radiorésistants et qui sont caractérisés par un renouvellement lent.

On assiste alors à une sclérose par détérioration de vascularisation.

Figure 2 : Séquences induites par les radiations ionisante

Source : http://www.uvmt.org/Formation/16/Poly2.htm

II. LA RADIOTHERAPIE EXTERNE

Elle est aussi appelée: radiothérapie transcutanée. C’est la plus connue et la plus

utilisée. La source du rayonnement est à l’extérieur du malade [6].

II.1. Principaux appareillages

II.1.1. Le télécobalt

Les appareils de télécobalt contiennent une source de cobalt 60 qui émet des

photons γ d’énergie moyenne de 1,25 Mev [12]. La source constituée de petits grains

logés dans un cylindre métallique est située dans la tête plombée de l'appareil, cette source

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Page 31: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

reste masquée en dehors des séances de traitement. La tête est montée sur un bras dont la

rotation peut atteindre 360°. Le faisceau émis par la source lorsque celle-ci est en position

de traitement peut être collimaté à volonté, permettant une irradiation adaptée à chaque

malade. En fait, son utilisation va devenir plus rare, du fait notamment des progrès des

accélérateurs et des techniques dites de multi-lames [7].

II.1.2. Les accélérateurs de particules :

Un accélérateur de particule est un appareil qui peut fournir, au choix, soit des

rayons X, soit des électrons. Le principe de base de cet appareil est de substituer au champ

électrique statique peu maniable un champ électrique alternatif de haute fréquence. Les

accélérateurs linéaires opèrent en utilisant des micro-ondes de 3 000 MHz et de 10 cm de

longueur d’onde produite par des tubes électroniques appelés magnétrons ou klystrons. A

l’extrémité proximale d’un accélérateur, on trouve un canon à électrons et un premier

injecteur. Les électrons sont émis de façons pulsées, par paquets espacés les uns des autres

d’une longueur d’onde à une vitesse proche de celle de la lumière et sont éjectés dans la

section accélératrice proprement dite de l’accélérateur linéaire [3,20]. A la sortie du tube

d’accélération, le faisceau d’électrons émerge sous forme d’un très fin pinceau de 2 à 3

mm de diamètre. Il pénètre dans la tête de l’accélérateur linéaire par une ouverture

conique ménagée dans un bloc de plomb ou de métal pour assurer la radioprotection

(collimateur primaire) [12].

La tête de l’accélérateur linéaire comporte un système de mesure de débit dose

appelé moniteur. Le moniteur est constitué de deux détecteurs de rayonnements qui sont

des chambres d’ionisation à transmission. Chaque chambre est reliée à un système

d’affichage situé au pupitre de commande et lisible en permanence par les manipulateurs.

Elles permettent de mesurer en permanence le débit de dose et la dose intégrale délivrée

et de vérifier simultanément la symétrie du faisceau [12,20]. Une fois vérifiée, le faisceau

sort de la tête de l’accélérateur linéaire par un système de collimation identique à celui du

cobalt si ce n’est que : les mâchoires peuvent être mues de façon symétrique ou

asymétrique, les dimensions des champs à 1 m peuvent atteindre 40 cm x 40 cm.

Deux sortes d’accélérateurs de particules sont destinées à l’utilisation

thérapeutique: [12]

11

Page 32: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

- les accélérateurs d’électrons (LINAC), ce sont les appareils de référence pour la

radiothérapie par rayons X.

- les accélérateurs de particules lourdes qui sont utilisés pour certaines indications

particulières et la recherche ( synchrocyclotron utilisé pour la protonthérapie, cyclotron

utilisé pour la neutronthérapie, cyclotron biomédical utilisé pour la neutronthérapie et

protonthérapie.

Figure 3 : Schéma d’un accélérateur de particule

Source : http://www.radiotherapie.over-blog.com/2014/02/les-diff%C3%A9rents-types-

de-radioth%C3%A9rapie.html

12

Page 33: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Figure 4 : Accélérateur de particule à la Polyclinique d’Ilafy

Source : http://www.jmada.com/actualite/polyclinique-ilafy-la-radiotherapie-

efficace-pour-le-traitement-des-cancers/

II.2. Techniques

II.2.1. La radiothérapie externe 3D conformationnelle

La radiothérapie conformationnelle est une radiothérapie traditionnelle optimisée.

Grâce aux progrès techniques, à l’informatique moderne et aux reconstructions d’images

à trois dimensions. Il est désormais possible d’irradier avec une très grande précision des

tumeurs de forme complexe [12].

Cette technique nécessite une reconstruction des contours du patient, de sa tumeur

et de ses organes sains à partir d’images scanner et/ou IRM. Elle permet alors de

déterminer les doses de traitement adaptées au volume exact de la tumeur à irradier

[12,20].

II.2.2. La radiothérapie STÉRÉOTAXIQUE

La radiothérapie stéréotaxique ou « RADIOCHIRURGIE » permet de délivrer

avec précision de très forte dose d’irradiation [12] qui peuvent détruire des tumeurs

13

Page 34: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

habituellement considérée comme radiorésistante. Elle est utilisée pour traiter certaines

tumeurs cérébrales par exemple [20,21].

II.2.3. La radiothérapie PER-OPÉRATOIRE

C’est la technique d’irradiation anticancéreuse réalisée au cours d’une

intervention chirurgicale. Elle réduit l’irradiation des tissus sains, et accroît l’efficacité

locale des rayons. Mais elle pose un problème de radioprotection du personnel et a

tendance à être abandonnée actuellement [12].

II.2.4. L’irradiation avec modulation d’intensité (RCMI)

Le principe de cette technique est de fractionner le rayonnement total en particules

de différentes intensités pour atteindre différents angles ciblés de la tumeur visée. L’idée

est toujours de réduire le champ irradié, de cerner l’adversaire, soit la tumeur, sans toucher

les cellules et les tissus sains, donc d’en arriver à un contrôle local optimal [20,22].

II.3. Dosimétrie en radiothérapie

La dosimétrie clinique représente un ensemble d’opérations qui consistent à

calculer et mesurer les doses reçues par le patient exposé aux rayonnements ionisants en

tout point d’un volume défini (tumeur ou organe sain) avant de valider le traitement. Cet

ensemble d’opérations permet de connaître la dose de rayonnement et sa répartition dans

le corps, les différents tissus et sur la tumeur [23].

Principes de la dosimétrie:

Une dose curative ne peut jamais être délivrée en une seule fraction sous peine de voir

apparaître des réactions aigues extrêmement grave et potentiellement mortelles. Il n’y a

guère qu’en situation palliative où l’on peut administrer des doses élevées de 8 à 10 Gy

en une fraction unique dans des volumes tissulaires n’incluant pas d’organes critiques. En

règle générale, la dose est fractionnée en n séances espacées de 24 heures.

Il existe trois notions de base essentielle qu’il faut toujours retenir en radiothérapie : la

dose totale, le fractionnement, et l’étalement [24].

14

Page 35: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

• La dose totale :

La dose est l’énergie responsable des phénomènes physiques et chimiques à l’origine de

la mort des cellules. Elle sera retenue grâce à des détecteurs ou dosimètres, elle est

exprimée est en Gray (Gy) qui équivaut à un Joule par kilogramme.

• Le fractionnement et l’étalement:

Le fractionnement est défini par le nombre de séances nécessaires pour délivrer la dose

totale ou par séance.

L’étalement est défini par la durée totale d’irradiation quel que soit le nombre de fractions

c’est à dire le nombre de jours écoulés entre la première et la dernière séance. L’effet

biologique d’une dose donnée diminue lorsque le fractionnement et/ou l’étalement

augmente et inversement.

Différents fractionnements : [24]

-Irradiations normofractionnées : Il consiste à délivrer de 1,8 à 2 Gy quotidienne, 5 fois

par semaine soit: 9 à 11,5 Gy par semaine, et en générale, l’étalement est ici de « 4 à 7

semaines ». C’est le fractionnement qui doit en général être employé dans le traitement à

but curatif des cancers sauf pour certaines tumeurs comme le lymphome malin.

-Irradiations hyperfractionnées : Elles comportent plusieurs séances par jour,

généralement 2 ou 3 séances quotidiennes espacées d’un minimum de 6 heures. Elles

permettent de diminuer la dose par séance de 1,6 à 1,2 Gy, d’écourter la durée des

traitements, et d’augmenter la dose totale délivrée sans majorer les effets secondaires.

-Irradiations hypofractionnées : Elle consiste à employer une dose par séance supérieure

à 2 Gy dans le but de réduire le nombre de jours du traitement. Le risque de séquelle au

niveau des tissus sains est majoré et l’on doit parallèlement diminuer la dose totale de «

20 à 30 Gy » en générale. L’étalement est de « 1 à 2 semaines ». Ces irradiations sont

adaptées au traitement à visée palliative. Elles sont acceptables en cas de survie

potentiellement courte.

-Irradiations en flash : Elles ne comportent qu’une seule séance de dose totale de 5 à 10

Gy. Elles sont utilisées dans la radiothérapie symptomatique notamment à titre

antalgique.

15

Page 36: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.4. Définition du volume cible en radiothérapie

La prescription et la réalisation de la radiothérapie impliquent la définition précise

des volumes–cibles. Les techniques utilisées comportent en elles-mêmes des sources

d’incertitudes résultant par exemple des mouvements des organes ou du patient par

rapport à l’appareil de traitement et de ses faisceaux, les limites de reproductibilité de la

mise en place du patient lors des différentes séances, ou des imperfections de

l’appareillage [25]. La figure 5 nous montre les marges de sécurité autour des volumes

cliniques, de telle sorte que l’irradiation des volumes–cibles anatomocliniques reste

correcte malgré les incertitudes ci-dessus, de nature essentiellement géométrique.

Figure 5 : Illustrations schématiques du principe des volumes définis par l’ICRU

Source : Chavaudra J, Bridier A. Définition des volumes en radiothérapie externe :

rapports ICRU 50 et 62. Cancer Radiother. 2001;5: 472-8

II.5. Place de la radiothérapie dans le traitement du cancer

La radiothérapie est un traitement à visée curative qu’elle soit associée ou non à

la chirurgie ou à la chimiothérapie , mais aussi palliative et symptomatique [12].

II.5.1. La radiothérapie exclusive

La radiothérapie peut être la seule méthode thérapeutique utilisée dans les petites

tumeurs et les cancers radiosensibles ou inopérables [12,20].

16

Page 37: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.5.2. Association radiothérapie-chirurgie

En dehors du cas particulier peropératoire ,chirurgie et radiothérapie se succèdent

toujours dans le temps. Elles peuvent concerner la même cible mais aussi s’adresser à

deux cibles différentes : chirurgie de la tumeur primitive et irradiation des territoires

ganglionnaires ou l’inverse .

II.5.3. Association radiothérapie-chimiothérapie

Les associations de radiothérapie et de chimiothérapie ont pour objectif

d’améliorer l’efficacité thérapeutique en optimisant le contrôle loco-régional et en

prévenant l’apparition des métastases après le traitement de la tumeur primitive. La

chimiothérapie peut être néoadjuvante ou adjuvante. Dans le premier cas, son objectif est

d’induire une réduction tumorale suffisante pour que l’irradiation ne concerne qu’un

volume tumoral aussi petit que possible. Dans le deuxième cas, c’est à dire faite après une

irradiation , la chimiothérapie a pour objectif de prévenir la survenue de métastases.

Concomitante à la radiothérapie , la chimiothérapie vise à améliorer le contrôle local des

tumeurs habituellement mal contrôlées par l’irradiation seule ou lorsque le risque

métastatique élevé [12].

II.6. Organisation d’un service de radiothérapie

La radiothérapie comporte 5 étapes obligatoires [26,27] :

II.6.1. Consultation :

Cette première consultation consiste à préciser : le diagnostic de la tumeur : il doit

être précis. Ensuite, le bilan d’extension débutera par un examen clinique pour évaluer

l’extension locorégionale, puis appareil par appareil à la recherche des métastases. Il sera

complété par des examens complémentaires . Au terme de ces examens il faut toujours se

méfier aux contre-indications temporaires à la radiothérapie, à savoir : une infection, une

anémie, une leucopénie, une thrombopénie sévère, un mauvais état général, une plaie ou

suture chirurgicale non cicatrisée, un infarctus du myocarde.

II.6.2. Simulation (ou Centrage ou repérage)

Avant de poursuivre le traitement, le radiothérapeute règle les détails du traitement

au moyen d’un appareil appelé : SIMULATEUR.

17

Page 38: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Le simulateur possède toutes les caractéristiques géométriques de l’appareil de

traitement. Il permet au radiothérapeute de déterminer les projections de la tumeur et de

ses extensions à la peau, quel que soit l’angle dont on le vise, avec un ou plusieurs

faisceaux d’irradiations [12,26,27].

Il existe 3 types de simulateur [12] :

- le simulateur classique (figure 6)

- le simulateur scanneur

- le scanneur-simulateur permettant de réaliser des simulations virtuelles

Figure 6 : Schéma d’un simulateur classique

Source : Mazeron JJ. Techniques d’irradiation des cancers : la radiothérapie

conformationnelle. 2eme édition. Paris: Maloine ; 2011.

Durant la simulation, on détermine: le volume-cible anatomoclinique, la position du

malade, les systèmes de contention, le nombre, l’orientation et les dimensions des

faisceaux d’irradiation, le dessin de cache protection.

18

Page 39: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Une fois la zone à traiter repérée, il faut faire le marquage : le praticien applique des petits

points de tatouage ou de peinture, de la fuschine, ou des marques au feutre sur la peau.

II.5.3. Etude dosimétrique

L’étude dosimétrique consiste à déterminer la dose totale à administrer, le

fractionnement, et l’étalement. Elle nécessite une étroite collaboration entre le

radiothérapeute, le radiophysicien et les manipulateurs. Le radiophysicien propose une

planification du traitement qui sera validée ensuite par le radiothérapeute. La dose et le

fractionnement à prescrire vont dépendre, d’une part du type de la tumeur, notamment de

son grade histologique et de son volume [28] et d’autre part de l’objectif du traitement «

curatif », « palliatif » ou « symptomatique » que le radiothérapeute fixe.

II.5.4. La mise en place

Une fois la dosimétrie validée en révision technique, les manipulateurs mettent en

place le patient sous l’appareil. La manœuvre consiste à reproduire fidèlement tous les

paramètres définis antérieurement en simulation après vérification de l’appareil [29]. Le

traitement lui-même durera seulement quelque minute [28]. L’irradiation est inodore,

invisible, incolore, et indolore.

II.5.5. Les surveillances

Comme tout traitement une surveillance s’impose [29].

Elle doit s’assurer :

- de la bonne réalisation technique de l’irradiation

- de la bonne tolérance du patient jugée essentiellement sur la clinique et en surveillant

l’apparition des effets secondaires

- de la bonne efficacité du traitement jugée sur la clinique et les examens complémentaires

Les malades en cours de traitement de radiothérapie doivent suivre une

consultation de surveillance hebdomadaire pendant laquelle le médecin profite pour

informer au patient des effets secondaires et le déroulement du traitement.

19

Page 40: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.6. Complications de la radiothérapie

On distingue : les effets secondaires précoces et tardives [13]. Les réactions aigues

vont se produire souvent à partir de 2e ou 3e heure d’irradiation. Leur apparition ne doit

pas arrêter le traitement, sauf en cas de mise en jeu du pronostic vital.

Tableau II : Effets secondaires de la radiothérapie

Organes Réactions précoces Réactions tardives

Peau Epilation, érythème

radiodermite

Atrophie cutanée, trouble de la

pigmentation, cancers cutanés secondaires

Poumon Œdèmes et surinfection Fibrose interstitielle, sclérose rétractile

Encéphale Œdèmes, Hypertension

intracrânienne

Encéphalopathie radique

Moelle épinière Œdèmes Myélite radique

ORL Larynx radique, trismus

Ostéoradionécrose et fracture

Cristallin Cataracte

Cœur Péricardite aigüe Troubles du rythme et de la conduction

Péricardite constrictive

Œsophage Dysphagie, nausées Dysphagie, ulcération

Estomac Nausées, vomissements Hémorragies

Intestin Diarrhées, douleurs Ulcération, sténose de la paroi

Rectum Faux besoins

Epreintes, ténesmes,

epidermite

Sténose

Rectorragies

Rein Néphropathie radique

Insuffisance rénale

Vessie Cystite Hématurie, atrophie vésicale

Source : David A, Dubois JB. Radiothérapie : notions radiobiologiques et principaux

effets secondaires. Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes 2006.

20

Page 41: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS

Page 42: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

I. METHODES

I.1. Cadres de l’étude

I.1.1. Polyclinique d’Ilafy

La Polyclinique d’Ilafy est une référence dans le domaine de la santé à

Madagascar.

Cette clinique privée est dotée d'un plateau technique à la pointe de la technologie

et travaille avec les meilleurs médecins et spécialistes de l' Océan Indien.

La division technique regroupe 4 pôles et 9 services.

Les 4 pôles se divisent :

✓ POLE MEDICINE :

-Rhumatologie

-Cardiologie

-Dermatologie – vénérologie

-Endocrinologie – Diabétologie – Nutrition

-Gastro-entérologie

-Maladies infectieuses

-Neurologie

-Pneumologie

✓ POLE FEMME-MERE-ENFANT

-Gynécologie-obstétrique

-Pédiatrie

-Néonatalogie

-Réanimation néonatale

✓ POLE D’ONCOLOGIE ET DE RADIOTHERAPIE

-Oncologie médicale

-Radiothérapie avec accélérateur d’électron

21

Page 43: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

✓ POLE CHIRURGIE :

-Chirurgie mammaire

-Neurochirurgie

-Ophtalmologie

-ORL

-Dentisterie

-Odonto-stomatologie et chirurgie maxillo-faciale

-Orthopédie et traumatologie

-Chirurgie plastique et reconstructrice

-Urologie générale et endoscopique

-Chirurgie digestive et endoscopique (Coelio –chirurgie)

Les 9 services sont :

• SERVICE DE TRAITEMENT DES LITHIASES URINAIRES

-Lithotritie extra corporelle

-Néphrolithotritie percutanée

-Urétérolithotritie

• UNITE DE NEPHROLOGIE ET DE DIALYSE

-Néphrologie

-Hémodialyse

• SERVICE DE CHIRURGIE CARDIO-VASCULAIRE

-Circulation extra corporelle (CEC)

-Remplacement valvulaire

-Pontage coronarien

-Malformation cardiaque

-Chirurgie vasculaire

• SERVICE D’EXPLORATION FONCTIONNELLE ET DE

CARDIOLOGIE INTERVENTIONNELLE

-Cardiologie non invasive :

* Epreuve d’effort

22

Page 44: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

* Echo-doppler cardio-vasculaire

* Holter ECG, Holter TA

-Cardiologie interventionnelle :

* Angiocoronarographie

* Pose de stent cardiaque

* Pose de Pace Maker

• SERVICE D’IMAGERIE MEDICALE

-Radiologie conventionnelle et numérisée

-Radio panoramique dentaire

-Mammographie

-Echographie

-Echographie de grossesse avec image 3D

-Echographie mammaire

-Doppler des membres supérieurs et inférieurs artériel et veineux

-Scanner hélicoïdal

-IRM

• UNITE D’ENDOSCOPIE ET D’EXPLORATION FONCTIONNELLE

-Fibroscopie digestive haute et basse

-Bronchoscopie

-Colposcopie - Hystéroscopie

-Cystoscopie – Urétéroscopie- Rénoscopie

-Laryngoscopie antérieure – Rhynoscopie

-Exploration fonctionnelle respiratoire

-Audiométrie

-EEG

• SERVICE DE LABORATOIRE D’ANALYSE MEDICALE

-Automates :

* Biochimie multiparamétrique

* Hormonologie -Immunologie – Sérologie - Marqueurs tumoraux

* Hématologie – Coagulation

* Enzymologie : Troponine – CKMB – Myoglobine- Pro-BNP- Gazométrie

23

Page 45: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

-Tests rapides : D-Dimère – Micro albuminurie – CRP- HbA1C – TDR

-Examens bactériologiques (pour tout prélèvement) avec antibiogramme

-Parasitologie (selle, sang, urine) – Mycologie (crachat, peau, sécrétion vaginale)

-Sécurité transfusionnelle : test de groupage- test de compatibilité- dépistage d’infection

transmissible par le sang

• SERVICE D’URGENCE ET D’ANESTHESIE REANIMATION

-Unité d’urgence

* Ambulance médicalisée

* Avion médicalisé (EVASAN)

* Héliport

* Visite à Domicile

-Unité anesthésie

-Unité réanimation :

* Réanimation médicale

* Réanimation chirurgicale

• SERVICE DE REEDUCATION FONCTIONNELLE

-Médecine Manuelle et Ostéopathie

-Kinésithérapie

I.1.2. Service de Radiothérapie du Polyclinique d’Ilafy

Le service de Radiothérapie du Polyclinique d’Ilafy a ouvert ses portes au mois

de mars 2015. Depuis la fermeture du centre de Cobaltothérapie de l’hôpital public de

CHU-JRB en 2009, c’est le seul centre de radiothérapie existant actuellement. Elle

possède deux accélérateurs linéaires d’électrons.

Son personnel technique est composé de :

- 1 Professeur agrégé Oncologue-Radiothérapeute

- 5 médecins spécialistes Oncologues-Radiothérapeutes

- 1 Professeur agrégé en Physique

- 2 physiciens

- 2 manipulateurs

24

Page 46: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

I.2. Type et période d’étude

Nous avons mené une étude rétrospective descriptive sur une période de 3 ans allant

de mars 2015 au mois de mars 2018.

I.3. Population d’étude

Les patients ayant consulté et qui ont été enregistrés dans le service de Radiothérapie du

Polyclinique d’Ilafy.

I.4. Critères de sélection

I.4.1. Critères d’inclusion

Ont été inclus :

les patients ayant consulté et enregistré dans le service de Radiothérapie à la Polyclinique

d’Ilafy durant la période d’étude.

I.4.2. Critères d’exclusion

Les patients enregistrés dans le service de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy mais

qui n’ont pas eu d’irradiation n’ont pas été inclus.

I.5. Variables étudiées

Les paramètres à étudier sont :

• Description générale de l’ensemble des dossiers

• Fréquentation annuelle

• Caractéristiques cliniques des patients

-le genre

-l’âge

-les localisations tumorales

-les pathologies cancéreuses

-les zones irradiées

-le service référent

25

Page 47: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

• Caractéristiques de la modalité d’irradiation

-le type de fractionnement

-la dose totale reçue

-le nombre de séance d’irradiation

-l’indication d’irradiation

-la tolérance à l’irradiation

-l’état des patients un mois après la radiothérapie

Concernant l’âge, les patients ont été regroupés en 2 populations : pédiatrique et adulte

- la population pédiatrique était celle comprise entre 0 à 15 ans

- à partir de 16 ans, les patients ont été groupés par tranche d’âge de 10 ans

Les tumeurs malignes de l’appareil gynécologiques regroupaient les cancers du sein, les

cancers de la vulve et vagin, les cancers du col utérin, les cancers de l’utérus, les cancers

de l’ovaire.

Les tumeurs malignes de l’appareil digestif regroupaient les tumeurs malignes de

l’ensemble du tractus digestif allant de l’œsophage jusqu’à l’anus, les tumeurs du foie et

des voies biliaires ainsi que celles du pancréas.

Les cancers génito-urinaires regroupaient les tumeurs malignes du rein, de la vessie, de

la prostate, et les tumeurs malignes de l’appareil génital masculin.

Concernant la tolérance à l’irradiation nous avons utilisé la classification en grade du

Common Terminology Criteria for Adverse Event (CTCAE) V3.01. Il reconnaît cinq

niveaux de sévérité des toxicités et complications précoces ou tardives.

Grade 1 (légère) : n’affecte pas l’activité quotidienne habituelle du patient. Signes ou

symptômes ne nécessitant le plus souvent aucun traitement.

Grade 2 (modérée) : perturbe l’activité quotidienne habituelle du patient. Nécessite le

plus souvent un traitement médical ambulatoire sans interruption du traitement par

irradiation.

26

Page 48: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Grade 3 (sévère) : empêche l’activité quotidienne habituelle du patient. Nécessite un

traitement avec hospitalisation et/ou un arrêt du traitement supérieur ou égal à 4 jours.

Grade 4 (très sévère) : menace le pronostic vital. Impose des mesures de réanimation.

Grade 5 (décès) : complication mortelle.

Nous avons classé comme :

Bien toléré : grade 1 et 2

Mal toléré : grade 3 et 4

Décédé : grade 5

Concernant l’état général des patients un mois après la radiothérapie, nous avons utilisé

l’Indice de Performans Status de l OMS. Nous avons classé comme :

Bon état général : IPS 1

Assez bon état général : IPS 2

Mauvais état général : IPS 3 et 4

I.6. Modalités d’analyse

La saisie des données a été effectuée sur le logiciel Word/Excel 2016.

I.7. Limites de l'étude

Notre étude était une étude rétrospective.

Les données de nos résultats ne représentent pas l’effectif réel des patients traités dans le

centre de radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy.

27

Page 49: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II. RESULTATS

II.1. Description générale de l’ensemble des dossiers dépouillés

Nous avons colligé dans ce travail 496 dossiers. Parmi, ces 496 cas recrutés durant la

période d’étude, 455 cas ont été inclus dans notre étude.

La Figure 7 nous montre le mode de sélection des patients.

Figure 7 : Sélection des patients

Au total, quatre cent cinquante-cinq patients ont été retenus.

Patients ayant consulté au centre de Radiothérapie

Polyclinique d'Ilafy

n=496

Patients non retenus

n=41

Patients n'ayant pas eu d'irradiation

Patients retenus

n=455

28

Page 50: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.2. Description de la fréquentation annuelle du centre

Le tableau III montre la fréquentation annuelle du centre. Le pic de fréquentation

maximale du centre est représenté par l’année 2017. On note une diminution de la

fréquentation du centre en 2018 car notre période d’étude s’arrête en mars 2018.

Tableau III : Fréquentation par année

Année Période Nombre

(N)

Pourcentage

(%)

2015 10 mois 89 19,56

2016 12 mois 128 28,13

2017 12 mois 166 36,40

29

Page 51: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.3. Caractéristiques cliniques des patients

II.3.1. Répartition des patients selon le genre

Le tableau IV montre la répartition selon le genre

Tableau IV : Répartition des patients selon le genre

Nombre

(N)

Pourcentage

(%)

Hommes 131 28,79

Femmes 324 71,20

Total 455 100

Les patients se répartissaient en 131 hommes et 324 femmes soit un sex- ratio de 0,4.

30

Page 52: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.3.2. Répartition des patients selon l’âge

La figure 8 nous montre la répartition des patients selon la tranche d’âge.

Figure 8 : Répartition selon l’âge

L’âge moyen des patients était de 55 ans

Cet âge variait de 6 à 86 ans. Le pic de fréquence se situait entre 55-64 ans.

3 4

25

65

114

128

82

34

0

20

40

60

80

100

120

140

NO

MB

RE

TRANCHE D'AGE

0-14 15-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 >75

31

Page 53: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.3.3. Répartition des patients selon l’âge et le genre

Les femmes prédominaient dans toutes les tranches d’âge sauf chez les 15 à 24 ans.

(Figure 9)

Figure 9 : Répartition des patients selon l’âge et le genre

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

0-14ans 15-24ans 25-34ans 35-44ans 45-54ans 55-64ans 65-74ans >75ans

Homme Femme

32

Page 54: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.3.4. Répartition selon la localisation tumorale

Le tableau V représente la répartition globale des différentes localisations tumorales tout

genre confondu. Le tableau VI et VII représentent la répartition de ces localisations selon

le genre.

Tableau V : Répartition des patients selon la localisation tumorale

Localisation tumorale Nombre

(N)

Pourcentage

(%)

Appareil gynécologique 247 54,28

Appareil digestif 50 11

Appareil génito-urinaire 31 6,81

Système nerveux central 31 6,81

Hémopathies malignes 19 4,17

Appareil pleuro-pulmonaire 18 3,95

Voies aéro-digestif supérieurs 18 3,95

Os 16 3,51

Peau 8 1,75

Cavité buccale 6 1,31

Adénopathies secondaires 3 0,65

Thyroïde et glande parotide et sublinguale 6 1,31

Tissus mous 2 0,43

33

Page 55: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Tableau VI : Localisation tumorale chez l’homme

Rang Localisation tumorale Nombre

(N)

Pourcentage

(%)

1 Appareil digestif 28 21,37

2 Appareil génito-urinaire 28 21,37

3 Voies aéro-digestives supérieurs 16 12,21

4 Appareil pleuro-pulmonaire 13 9,92

5 Hémopathies malignes 12 9,16

6 Système nerveux central 12 9,16

7 Os 6 4,58

8 Peau 4 3,05

9 Sein 4 3,05

10 Thyroïde et glande parotide et sublinguale 3 2,29

11 Adénopathies secondaires 2 1,52

12 Cavité buccale 2 1,52

13 Tissus mous 1 0,76

34

Page 56: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Tableau VII : Localisation tumorale chez la femme

Rang Localisation tumorale Nombre

(N)

Pourcentage

(%)

1 Appareil gynécologique 243 75

2 Appareil digestif 22 6,70

3 Système nerveux central 19 5,86

4 Os 10 3,08

5 Hémopathies malignes 7 2,16

6 Appareil pleuro-pulmonaire 5 1,54

7 Peau 4 1,23

8 Cavité buccale 4 1,23

9 Appareil génito-urinaire 3 0,92

10 Thyroïde 3 0,92

11 Voies aéro-digestives supérieurs 2 0,61

12 Adénopathies secondaires 1 0,30

13 Tissus mous 1 0,30

35

Page 57: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.3.4. Répartition selon la pathologie cancéreuse

La figure 10 représente la répartition des principales pathologies tumorales rencontrées.

Les cinq cancers les plus fréquemment rencontrés étaient par ordre décroissant : les

cancers du sein, les cancers du col utérin, les cancers du rectum, les cancers du système

nerveux central, les cancers de la prostate.

Figure 10 : Répartition des patients selon la pathologie cancéreuse

148

86

31

31

27

17

16

12

11

10

8

8

7

7

36

0 20 40 60 80 100 120 140 160

SEIN

COL UTERUS

RECTUM

SNC

PROSTATE

BRONCHO-PULMONAIRE

OS

LMNH

LARYNX

CORPS UTERUS

ŒSOPHAGE

PEAU

MDH

PHARYNX

AUTRES

36

Page 58: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.3.5. Répartition des patients selon les zones irradiées

Le figure 11 représente la répartition des principales zones irradiées. Les cinq organes

les plus fréquemment rencontrés étaient par ordre décroissant : le sein, le col utérin,

l’os, le cerveau, le rectum.

Figure 11 : Les 12 principales zones irradiées

0

20

40

60

80

100

120

140

37

Page 59: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Tableau VIII : La répartition selon les différents organes irradiés

Organes irradiés Nombre

N = 455

Pourcentage

100 %

Sein 117 25,71

Col 88 19,34

Os 57 12,52

Cerveau 41 9,01

Rectum 31 6,81

Prostate 19 4,17

Ganglions 19 4,17

Poumon 12 2,63

Larynx 12 2,63

Oesophage 8 1,75

Peau 8 1,75

Utérus 8 1,75

Pharynx 6 1,31

Estomac 4 0,87

Langue 4 0,87

Thyroïde 4 0,87

Colon 3 0,65

Vessie 3 0,65

Anorectale 2 0,43

Gencive 2 0,43

Vulve 2 0,43

Lèvre 2 0,43

Voies biliaires 1 0,21

Parotide 1 0,21

Bassin 1 0,21

38

Page 60: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.3.6. Répartition selon le service référent

La majorité des patients soit 27,91% des cas étaient référés par le service d’Oncologie

du CHUJRA . (Tableau IX)

Tableau IX : La répartition des patients selon le service référent

Service référent Nombre

N = 455

Pourcentage

100 %

Oncologie CHU/JRA 127 27,91

Cliniques privés 115 25,27

Imprécis 98 21,53

Oncologie CHU Andohatapenaka 37 8,13

Oncologie CENHOSOA 19 4,17

CENHOSOA 15 3,29

Médecins libres 9 1,91

Urologie CHU/JRA 6 1,31

Chirurgie Thoracique CHU/JRA 5 1,09

CHU/JRA 4 0,87

Viscéral CHU/JRA 4 0,87

ORL CHU Andohatapenaka 4 0,87

Gastro-Entérologie CHU/JRB 3 0,65

Oncologie Fianarantsoa 3 0,65

CHU Andohatapenaka 2 0,43

CHU Antsiranana 1 0,21

Oncologie Mahajanga 1 0,21

Chirurgie Maxillo-facial CHU/JRB 1 0,21

Neurochirurgie CHU/JRA 1 0,21

39

Page 61: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.4. Modalités d’irradiation

II.4.1. Répartition des patients selon le type de fractionnement

Le type de fractionnement le plus rencontré était la normofraction. Il représentait 53% .

Parmi tous les types de fractionnement le 30 Gy en 10 fractions prédominait avec 30%.

Le tableau X montre la répartition des patients selon le type de fractionnement reçu.

Tableau X : Répartition selon le type de fractionnement

Type de fractionnement Nombre

N = 455

Pourcentage

100 %

Hypofraction 213 47

Normofraction 242 53

40

Page 62: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.4.2. Répartition des patients selon la dose totale reçue

Le tableau XI montre la répartition des patients selon la dose totale reçue.

Tableau XI : Répartition selon la dose totale reçue

Dose totale reçue Nombre

N = 455

Pourcentage

100 %

< 20 Gy 20 4,39

20-30 Gy 177 38,90

31-40 Gy 20 4,39

41-50 Gy 136 29,89

51-60 Gy 26 5,71

> 60 Gy 76 16,70

Les patients qui ont reçu une dose totale comprise entre 20-30 Gy prédominait avec

38,05 %.

La dose moyenne reçue était de 42 Gy

41

Page 63: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.4.3. Répartition des patients selon le nombre de séance d’irradiation

La figure 12 nous montre la répartition des patients selon le nombre de séance

d’irradiations reçues.

Figure 12 : Répartition selon le nombre de séance

Les 40 % des patients ont eu des séances d’irradiation entre 10-20

Le nombre de séance en moyenne était de 20

10%

40%32,33%

17,66%

<10 séances 10-20 séances 21-30 séances >30 séances

42

Page 64: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.4.4. Répartition des patients selon les indications

La figure 13 montre une prédominance de la radiothérapie à visée palliative qui était de

56%.

Figure 13 : Répartition selon les indications

56%

44%

Curative Palliative

43

Page 65: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.4.5. Répartition des patients selon la tolérance à l’irradiation

Le tableau XII représente la répartition des patients selon la tolérance à l’irradiation.

Tableau XII : Répartition des malades selon la tolérance

Tolérance Nombre

N = 455

Pourcentage(%)

100 %

Bien toléré 415 91

Mal toléré 19 4

Décédé au cours de traitement 5 1

Traitement inachevé 16 4

Quatre-vingt-dix pour cent de nos patients supportaient bien l’irradiation.

Les effets secondaires le plus fréquemment rencontrés étaient : la fatigue, les

vomissements, diarrhées et radioépidermites.

44

Page 66: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

II.4.6. Répartition selon l’état général des patients à un mois après l’irradiation

La figure 14 montre la répartition selon l’état général des patients après un mois.

Figure 14 : Répartition selon l’état général des patients après un mois

Les 82,85 % des patients étaient en bon état général à un mois d’irradiation.

Les 10 % de patients étaient perdus de vue.

82,85%

3,73% 3,29%

BON ETAT ASSEZ BON ETAT DECEDE

45

Page 67: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

Page 68: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

I. CONSIDERATIONS GENERALES

Au décours des 3 ans d’ouverture du centre de Radiothérapie à la Polyclinique

d’Ilafy, le nombre de patients mis en traitement était de 455 . Soit une fréquence

moyenne de 151,6 patients traités sur une période d’un an.

En France, en 2013 sur 128 centres de radiothérapie, la moyenne annuelle était

de 1094 patients traités par centre [29].

Au Service d’Oncologie du CHU/JRA, Ranaivomanana [30] a colligé 1481

nouveaux cas de cancer entre 2009 et 2010. Soit une fréquence annuelle de 740,1 cas. On

peut dire que les 151,6 patients qu’on a retrouvé par an au Service de Radiothérapie

représentaient les 20,48 % des nouveaux cas de cancer rencontrés par an au Service

d’Oncologie du CHU/JRA. Ce chiffre pourrait s’expliquer par l’inaccessibilité financière

de la radiothérapie dans un pays pauvre comme Madagascar. Ce chiffre rejoint les

résultats de l’institut National du Cancer en 2010, parmi les 846.000 patients pris en

charge pour le traitement de leur cancer 19,4 % ont été traités par radiothérapie [31]. Par

contre dans les pays développés, ceci pourrait s’expliquer par le dépistage précoce des

cancers ainsi ne nécessitant pas généralement d’irradiation dans leur guérison.

Au Service d’Oncologie CHUJRA, 1020 cas de cancers étaient diagnostiqués

pendant l’année 2012. Il y a eu 572 cas de cancers dont la prise en charge nécessite

impérativement la radiothérapie. Donc plus de la moitié des cas. [5]

A Madagascar, nous ne disposons que d’un seul centre de radiothérapie pour les

24 millions d’habitants. La moyenne européenne est de 2,03 centres par millions

d’habitants [31]. Nous pouvons dire qu’un seul centre n’est pas suffisant pour la

population Malgache. Les données de l’Agence internationale de l’énergie atomique

(AIEA) placent la France, avec 177 centres pour 64 millions d’habitants, comme le

deuxième pays européen en nombre de centres de Radiothérapie après l’Allemagne (219

centres pour 82 millions d’habitants) [31]. Le centre de Radiothérapie à la Polyclinique

d’Ilafy possède deux accélérateurs linéaires. Dans le monde, les centres de radiothérapie

sont équipés en moyenne de 2 accélérateurs linéaires. Ainsi en terme d’équipement le

centre de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy suit la norme internationale.

46

Page 69: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

A la Polyclinique d’Ilafy la technique utilisée est la radiothérapie

conformationnelle 3D. En France, en 2009 on peut estimer que 80 % de l’ensemble des

traitements étaient réalisés par Radiothérapie conformationnelle 3D [31].

II. DESCRIPTION DE LA FREQUENTATION ANNUELLE DU CENTRE

Depuis l’ouverture du Service de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy au mois

de mars 2015, sa fréquentation ne cesse d’augmenter. Durant l’année 2015 à 10 mois de

pratique elle était de 89 patients. En 2016 et 2017 elle était successivement de 128 et 166

patients. Pour l’année 2018, durant les trois premiers mois le nombre de patient qui

fréquentait le centre était au nombre de 72. Nous rappelons que notre période d’étude

était de mars 2015 au mars 2018. Ceci expliquerait cette diminution du nombre de patients

traités au centre en 2018.

En France sur 128 centres de radiothérapie le taux de fréquentation en 2009, 2010,

2011 2012, 2013 était successivement de 130.512, 135.983, 135.278, 139.546, 140.064.

Cette fréquentation augmentait en moyenne de 1,8 % par an [29]. Cette discordance avec

les résultats de notre étude pourrait s’expliquer par 3 hypothèses :

-en premier lieu, dans les pays développés tel que la France le nombre de cas de cancer

sont plus élevés que dans notre pays même si nous ne disposons pas actuellement de

registre de cancer. Ceci expliquerais le nombre considérable de patients traités par an.

-en deuxième lieu, le coût du traitement n’est pas à la portée de tous les malades

cancéreux. Durant notre période d’étude de 3 ans, 41 patients non inclus dans notre étude

ont consultés mais n’ont pas eu d’irradiation. Le coût de traitement est actuellement de

300.000 Ariary par séances d’irradiation soit 86 Dollars. Alors que dans notre étude un

nombre de 20 séances était la moyenne. Ainsi le coût du traitement en moyenne s’élève

à 6.000.000 Ariary (1720 Dollars). Or d’après la banque mondiale en 2016 [32] le revenu

mensuel moyen par habitant à Madagascar était de 33 Dollars.

-en troisième lieu, dans certains pays d'Afrique, les possibilités curatives ou palliatives de

la radiothérapie du cancer ne sont pas reconnues, même parmi les médecins dont certains

ne démordent pas de la conception périmée que le cancer est incurable.

Ainsi, nous suggérons l’installation des centres de radiothérapie dans les hôpitaux

publics, avec moindre coût et qui serait beaucoup plus à la portée de la population

47

Page 70: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

malgache. Mais le coût élevé de l'infrastructure essentielle et du matériel nécessaire à un

centre de radiothérapie dépasse probablement les moyens de nombreux pays africains

comme la nôtre. L'installation d'un service capable de traiter jusqu'à 2000 patients par an

revient à environ 2,5 millions de dollars [2]. Le besoin des patients cancéreux sauraient

justifier les grosses dépenses qu' implique la création d'un service de radiothérapie

III. LA POPULATION ETUDIEE

III.1. Le genre

La population féminine était rencontrée dans 71,20 %. La prédominance des

cancers gynécologiques expliquerait ceci. Les cancers du sein, du col utérin ainsi que les

autres cancers gynécologiques représentaient les 54,28 % de l’ensemble des cancers

traités au centre de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy. Cette prédominance féminine

est également rencontrée dans l’étude de Rakotosoa [33] au niveau du centre de

Cobaltothérapie du CHU/JRB où les femmes représentaient 60,87 %.

En Afrique tel qu’au Côte d’Ivoire et au Niger la prédominance féminine des

cancers étaient respectivement de 53,5 % et 58,42 % [34,35].

Par contre aux pays du Maghreb en 2012 la comparaison des données par sexe

montre que les hommes sont davantage touchés par le cancer que les femmes, comme

dans les pays occidentaux [36].

III.2. L’âge

L’âge moyen des patients était de 55 ans.

Si l’on regardait la répartition de ces patients, le pic de fréquence se situait dans

la tranche d’âge entre 55-64 ans, cette dernière représentait les 28,13 % de l’ensemble de

nos patients. On peut dire que la population traité dans le centre de Radiothérapie à la

Polyclinique d’Ilafy est une population adulte en activité. Rakotosoa en 2007 dans le

centre de Radiothérapie du CHU/JRB a trouvé un âge moyen de 56 ans, la tranche d’âge

prédominante était de 45-60 ans [33].

En France les patients traités par radiothérapie étaient âgés en moyenne de 61 ans

[31]. L’âge moyen au diagnostic a tendance à se rapprocher de celui des pays développés.

48

Page 71: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

III.3. Types de cancer rencontrés

Les cancers du sein représentaient les 32,52 % des cancers rencontrés dans le

centre de radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy, venaient par la suite les cancers du col

utérin qui étaient rencontrés dans 18,90 % des cas, suivis par les cancers du rectum qui

représentaient 6,81 %.

Au centre de Cobaltothérapie du CHU/JRB en 2007 les cancers du sein suivis par

ceux de l’appareil broncho-pulmonaire puis les cancers de la prostate étaient les cancers

les plus fréquemment rencontrés [33].

En France en 2009 les cancers du sein étaient les plus fréquents et représentaient

un tiers des traitements par Radiothérapie soit 33,5%, en deuxième position, on retrouve

les cancers des organes génitaux masculins (15,7 %) parmi lesquels 98 % sont des

localisations prostatiques, les cancers des voies aérodigestives supérieures arrivent en

troisième position (10,1 %) [31]. Nous pouvons dire que les études se rejoignent en

montrant que le cancer du sein représentait la majorité des pathologies traitées dans les

centres de radiothérapie.

Au Service d’Oncologie du CHU/JRA, les cancers les plus fréquemment

rencontrés tout âge et genre confondu étaient par ordre décroissant les cancers du sein,

celui du col utérin, les lymphomes, les cancers des voies aérodigestives supérieures et les

cancers colorectaux [30].

En Afrique, les cancers prépondérants tout genre et âge confondu sont par ordre

de fréquence décroissante : le cancer du sein, le cancer du col utérin, le cancer de la

prostate, le cancer du foie, le cancer colorectal et les lymphomes malins non hodgkinien

[37].

III.3.1. Cancers rencontrés chez l’homme

Chez l’homme, les quatre cancers les plus fréquemment rencontrés dans le Service

de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy sont par ordre décroissant les cancers digestifs,

les cancers de l’appareil génito-urinaire représenté principalement par les cancers de la

prostate, les cancers voies aéro-digestives supérieurs suivis par les cancers de l’appareil

pleuro-pulmonaire. Les cancers digestifs les plus rencontrés étaient les cancers

colorectaux.

49

Page 72: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

A l’échelle mondiale, les cancers rencontrés chez l’homme étaient par ordre de

fréquence décroissant, les cancers bronchopulmonaires, ceux de la prostate, les cancers

colorectaux et les cancers de l’estomac [38].

En Afrique les cancers prépondérants diffèrent à ceux rencontrés dans les pays

développés. Dans certains pays africains tel que la Côte d’ivoire les cancers prépondérants

chez l’homme étaient ceux de la peau (21,29 %), de la prostate (15,69 %) et de l’estomac

(8,71 %) [34]. Au Niger une étude épidémiologiques de 1992 à 2009 a montré que les

principales localisations chez l’homme étaient le foie (19%),la peau (8,04%) et la vessie

(4,92%) [35].

Au Service d’Oncologie du CHU/JRA, les cancers des voies aérodigestives

supérieures, le lymphome, les cancers colorectaux ainsi que les cancers

bronchopulmonaires étaient les cancers prépondérants chez l’homme [30].

Ramahandrisoa [39] dans son étude au service d’oncologie médicale

CENHOSOA a retrouvé que chez l’homme, les cancers les plus fréquemment rencontrés

sont par ordre décroissant les cancers digestifs, les hémopathies malignes, les cancers de

l’appareil respiratoire et les cancers des organes génitaux qui sont représentés dans 80 %

des cas par le cancer de la prostate.

III.3.2. Cancers rencontrés chez la femme

Chez la femme, les cancers prépondérants étaient par ordre décroissant, ceux du

sein, du col utérin, les cancers de l’appareil digestif. Les cancers du sein et du col utérin

représentaient successivement le 44,44 % et 26,54 % des cancers rencontrés chez la

femme.

Rakotosoa dans son étude sur la place de la Radiothérapie palliative dans le

traitement du cancer a trouvé un taux des cancers du sein qui étaient de 40,58 % [33].

En France les cancers du sein sont les plus fréquentes et représentent 33,5 % des

traitements par radiothérapie [31].

Le cancer du sein reste l’un des principaux cancers rencontrés chez la femme à

Madagascar et dans plusieurs pays du Monde. Il représentait les 26,40 % des cancers vus

au service d’oncologie du CHU/JRA [30]. Ramahandrisoa a trouvé que les cancers du

50

Page 73: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

sein et du col utérin représentaient successivement le 23,45 % et le 17,28 % des cancers

rencontrés chez la femme [39].

En Afrique tel qu’au Côte d’Ivoire, au Niger et en Algérie les cancers du sein et

du col utérin sont les plus fréquemment rencontré [34,35,40]. Les cancers du sein sont

retrouvés dans les 36,1 % des cancers chez la femme au Maroc [41] ; 23,81 % au Burkina

Faso [42].

Dans notre étude le cancer du col utérin était le deuxième cancer rencontré chez

la femme, il représentait 26,54 %. Deux hypothèses peuvent être avancé :

-en premier ceci pourrait s’expliquer par le fait que dans les pays en développement les

signes d’orientations tels que les métrorragies, les leucorrhées, le pesanteur pelvien ou

douleur abdominale sont souvent négligés par les patientes, par conséquent le diagnostic

du cancer du col utérin se fait la plupart du temps au stade avancé qui nécessite souvent

une irradiation dans sa prise en charge.

-en deuxième lieu, il s’agit d’un cancer très fréquent aussi bien à Madagascar, en Afrique,

et même dans le monde. Ranaivomanana a retrouvé qu’il représentait le deuxième cancer

le plus fréquent rencontré dans le service d’oncologie CHU/JRA avec 20,12% des cas

[30]. Rafaramino [43] et Hasiniatsy [44] ont tous deux rapporté que le cancer du col est

le deuxième cancer gynécologique le plus rencontré avec 40,5% des cancers

gynécologiques en 1996 jusqu’à 2000 et 18,67% en 2006. Au niveau mondial il est le

quatrième cancer le plus fréquent chez la femme [38]. Par contre au Service de

Cobaltothérapie du CHU/JRB en 2007 il représentait 8,70 % de tous les cas confondus

soit au quatrième position [33].

III.4. Organes irradiés

Nous avons trouvé que le sein, le col utérin, l’os, le cerveau, le rectum étaient les

organes irradiés les plus fréquemment rencontré. Ils représentaient successivement

25,71%, 12,08 %, 9,01%, 7,47% . Ces zones correspondent aux pathologies tumorales les

plus rencontrées dans le Service de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy. Ainsi nous

pouvons dire que l’irradiation de la tumeur primitive était fréquemment pratiqué dans le

Centre de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy .

51

Page 74: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Ces organes irradiés peuvent être différents de la pathologie cancéreuse. Par

exemple : au cours du cancer du sein métastatique osseuse, une radiothérapie osseuse à

visée antalgique peut être indiquée alors que la radiothérapie au niveau du sein n’est plus

recommandée.

Le sein représentait la zone la plus fréquemment irradié car le cancer du sein

nécessite généralement une radiothérapie dans sa prise en charge. D’après les

recommandations, après une chirurgie conservatrice pour un cancer canalaire in situ, la

radiothérapie réduit le risque de récidive locale d’environ 50 %, quels que soient la taille

lésionnelle, le grade, l’âge, l’état des berges de résections et la taille de la marge [45].

L’irradiation mammaire complémentaire est aussi indiquée pour le cancer du sein

infiltrant après chirurgie conservatrice ou après une mastectomie. L’efficacité de la

radiothérapie locorégionale est connue depuis plus d’une quarantaine d’années. La

réduction globale du nombre de récidives locorégionales est de l’ordre de 60 à 70 %

[45,46].

Le col utérin représentait la deuxième zone irradiée le plus rencontré. Il prenait la

seconde position également des pathologies rencontrées dans notre étude. C’est un cancer

radiosensible [47]. Ceci pourrait expliquer la fréquence d’irradiation de cet organe dans

notre étude. Les cancers du col utérin stade Ib1, Ib2, II, III et certains IVa quel que soit le

statut ganglionnaire sont traités par radiothérapie associée ou non à une chimiothérapie.

Après la chirurgie, la radiothérapie est délivrée en cas d’envahissement des paramètres,

d’atteinte des tranches de section ou d’envahissement ganglionnaire découvert sur la

pièce opératoire [48].

L’os représentait la troisième zone la plus irradiée dans notre étude. Parmi ces

irradiations osseuses 71% des cas concernaient des localisations secondaires osseuses

d’autre cancer tel que le sein, la prostate. Une étude sur la radiothérapie des métastases

osseuses en 2017 [49] a montré que les tumeurs primitives les plus fréquemment

retrouvées étaient mammaires (35 %), pulmonaires (16 %) et prostatiques (12 %). Celle-

ci rejoigne nos résultats. Les métastases osseuses sont source de douleurs et altèrent la

qualité de vie des patients.

La radiothérapie est un des traitements antalgiques de référence [49]. Globalement, la

radiothérapie des métastases osseuses permet d’obtenir un effet antalgique dans 70 à 80

52

Page 75: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

% des cas [49-52]. Les irradiations des métastases osseuses représentent 20 % de l’activité

d’un service de radiothérapie [49]. Les mécanismes par lesquels la radiothérapie permet

d’obtenir un effet antalgique sont mal connus. En effet, il n’y a pas de corrélation nette

entre l’effet antalgique obtenu d’une part et la radiosensibilité de la tumeur ou la dose

délivrée d’autre part. Lorsque l’effet antalgique est rapide, survenant dans les premiers

jours suivant l’irradiation, on peut invoquer une réduction ou un arrêt de la sécrétion de

médiateurs chimiques de la douleur. Les effet antalgiques obtenus plus tardivement, dans

les semaines suivant l’irradiation, sont plutôt en faveur d’une réduction du volume

tumoral voire d’une recalcification osseuse pour les effets très tardifs [53,54,55,56].

III.5. Service référent

La majorité des patients (27,91 %) était référé par le Service d’Oncologie

CHUJRA, suivi par les cliniques privées (25,27 %). Le Service d’Oncologie du CHUJRA

est le premier Service d’Oncologie qui a ouvert ses portes à Madagascar. Ce Service reste

la référence dans la prise en charge des cancers à Madagascar. Il y travaille beaucoup plus

de médecins que dans d’autres Services d’Oncologie. Ainsi, de nombreux malades sont

traités dans ce Service. Ce Service se trouve dans la même ville où existe le Centre de

Radiothérapie. Tout ceci pourrait expliquer le nombre considérable des patients référés

par ce Service.

IV. MODALITES D’IRRADIATION

IV.1. Type de fractionnement

La normofraction prédominait dans 53% des cas.

Deux hypothèses peuvent être avancées :

-les cancers du sein et du col utérin étaient les pathologies les plus rencontrées.

Concernant ces deux pathologies tumorales la normofraction était la plus utilisée. La

référence pour le cancer du sein après chirurgie conservatrice est de délivrer une dose de

50 Gy en 25 fractions de 2 Gy c’est-à-dire une irradiation normofractionnée [57]

-la normofraction est utilisée pour une irradiation à visée curative [24]. Et dans notre

étude cette irradiation à visée curative représentait 70 % des cas pour le cancer du sein et

67% pour le cancer du col utérin.

53

Page 76: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

L’hypofraction représentait presque la moitié des cas avec un taux de 47 %. Ceci

pourrait s’expliquer par la prédominance d’irradiation à visée palliative qui était de 56 %.

Cette irradiation à visée palliative peut concerner les localisations secondaires aussi bien

les localisations tumorales primitives au stade localement avancé.

L’hypofraction peut augmenter la survie globale des patient cancereux même au stade

localement avancé [58]. Une étude sur les cancers cérébrales chez les sujets âgés a montré

que dans cette population de patients, la radiothérapie hypofractionnée doit être

privilégiée. La survie globale pour une irradiation normofractionnée était de 5,2 mois

contre 7 mois pour l’hypofraction [58].

Rakotosoa [33] a trouvé une nette prédominance de l’irradiation hypofractionée genre :

30 Gy en 10 fractions avec 56,52%.

IV.2. Dose totale reçue

La majorité des patients ont reçu une dose totale entre 20-30 Gy avec un taux de

38,05 %.

Dans notre étude la dose de 30 Gy était utilisé dans 90 % des cas pour une

radiothérapie palliative. Et cette dernière était la plus pratiquée dans le centre de

radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy. Par exemple pour une radiothérapie palliative des

métastases osseuses on délivre une dose de 30 Gy en 10 fractions [49].

La dose totale reçue comprise entre 41-50 Gy était retrouvé en seconde position.

Il était de l’ordre 30,34%. Et dans notre étude les cancers du sein et du col utérin ont reçu

dans 50% des cas cette dose totale comprise entre 41-50 Gy. Et nous rappelons que ce

sont les deux principaux cancers rencontrés dans notre étude.

Selon la littérature une dose de 45 à 50 Gy est généralement délivré pour traiter un cancer

du sein, ainsi que le cancer du col utérin [45-48,57]. Ainsi nous pouvons dire qu’au centre

de radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy, les modalités d’irradiation en terme de dose

totale reçue concernant le cancer du sein et du col utérin suivent les recommandations

vues dans la littérature.

54

Page 77: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Dans notre étude la dose totale reçue diffère chez un patient à une autre. Cela

pourrait être dû d’une part par la différence de la pathologie traité, d’autre part par la

différence des caractéristiques tumorales ainsi que l’indication de l’irradiation.

Cette dose reçue par les patients est en fonction de deux notions de dose qui visent à

obtenir un bon rapport bénéfice/risque : la dose de contrôle tumoral et la dose de tolérance

des organes à risque ou tissus sains.

La dose de contrôle tumoral dépend de plusieurs facteurs tels que le type histologique, le

volume tumoral, l’aspect de la tumeur. La dose de contrôle tumoral est la dose nécessaire

pour obtenir dans 90 % des cas la stérilisation locale définitive de la tumeur. Cette dose

de contrôle tumoral est actuellement connue empiriquement avec une assez bonne

précision [28].

IV.3. Nombre de séance d’irradiation

Le nombre de séances comprise entre 10-20 prédominait dans 40 % des cas. Cela

veut dire un étalement de 2 à 4 semaines. Et parmi tous les patients qui ont eu une

irradiation en 10-20 séances, 38 % des cas présentaient un cancer du sein et du col utérin.

En moyenne le nombre de séances était de 20.

En France sur 128 centres en 2013, on comptait en moyenne 22 séances par patient

par an, toutes pathologies confondues. Ce chiffre rejoigne notre étude. Ce nombre moyen

de séances par patient a tendance à être plus élevé pour les tumeurs des voies

aérodigestives supérieures, du sein et de la prostate [29].

Selon l'enquête nationale inter-régimes de 1999 sur la radiothérapie externe, un

traitement correspond en moyenne à 20 séances, quel que soit le type de centre [59].

La radiothérapie est habituellement réalisée une fois par jour cinq jours sur sept et

ne nécessite pas d’hospitalisation. Le nombre et la durée des séances dépendent du type

de tumeur à traiter [60]

55

Page 78: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

IV.4. Indication d’irradiation

Dans 56% l’irradiation des cancers vus dans notre étude était à visée palliative.

Par contre Rakotosoa a trouvé en 2007 21,76% des cas de radiothérapie palliative.

D’après cet auteur, après une irradiation à visée palliative : 71,01% des patients survivent

à 2 mois, 43,47% à 6 mois, 13,04% plus d’un an [33].

La radiothérapie joue un rôle majeur dans la prise en charge palliative des patients

cancéreux. Ce type d’irradiation représente globalement 30 à 50 % de l’activité d’un

service. Le but est d’améliorer la qualité de vie de ces patients en soulageant rapidement

les symptômes propres à chaque localisation. La cause de la symptomatologie doit être

clairement identifiée (concordance radio-clinique) de façon à établir précisément la cible

de l’irradiation. La technique d’irradiation (dose et fractionnement) doit être adaptée à

l’état général du patient et à son espérance de vie afin de limiter la durée du traitement et

les effets secondaires iatrogènes [61].

L’irradiation à visée palliative est souvent dû au retard de diagnostic [62].

Ramahandrisoa trouvait dans son étude dans le service d’oncologie médicale

CENHOSOA [39] que 78,14 % des cas de cancers a été découverte au stade avancé, c'est-

à-dire localement avancé et métastatique. Ce retard diagnostic est dû en partie par la

méconnaissance des signes par les patients et aussi par l’effectif très restreint des centres

d’oncologie médicale qui sont actuellement au nombre de 6. A part cela s’ajoute

l’inaccessibilité financier de malgaches aux soins et qui ne consultent qu’au stade très

avancé. A Madagascar, comme chez les autres pays Africains, des idées reçues sur le

cancer sont véhiculées. Le recours prioritaire aux tradipraticiens qui est source de retard

de diagnostic est alors fréquemment rencontré [63].

Le manque de connaissance des patients ainsi que certains personnels de la santé

malgré la sensibilisation régulière de la population sur le cancer pourrait expliquer ce

retard de diagnostic également. Ratsiralovanirina rapportait que les prestataires de soins

qui devraient orienter et informer la population avaient une connaissance assez limitée.

Dans son étude, elle avait réalisé des interviews anonymes chez les prestataires de soins

à Fianarantsoa au moyen d’un questionnaire intitulé « le cancer du col de l’utérus :

importance de son dépistage ». Des lacunes sur les connaissances étaient surtout

rencontrées en matière de prévention, de dépistage et de traitement du cancer du col utérin

56

Page 79: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

[64]. Ramahandrisoa a suggéré dans son étude que pour éviter cette découverte de la

maladie à un stade avancé, on devrait renforcer l’information, l’éducation et la

communication de la population ainsi que les personnels de la santé (IEC). Cette IEC

devrait se porter sur l’existence des centres de prise en charge du cancer, sur l’existence

d’un programme national de dépistage du cancer du col utérin, ainsi que les signes

évocateurs des cancers les plus fréquemment rencontrés. Pour être plus efficace, en vue

d’une découverte du cancer à un stade précoce, des séances annuelles de dépistage de

masse des cancers accessibles aux dépistages couvrant toute l’île devront être organisées

[39].

II.5. Tolérance à l’irradiation

Les 90% des patients supportaient bien l’irradiation. Les effets secondaires le plus

fréquemment rencontrés étaient : la fatigue, les vomissements, diarrhées et

radioépidermites.

Rakotosoa a trouvé que 80 % des patients supportaient bien l’irradiation. Celle-ci

rejoigne notre étude. Les effets secondaires le plus fréquemment rencontrés sont : la

fatigue et les nausées avec perte d’appétit [33].

Les effets indésirables de la radiothérapie touchent l’ensemble des tissus situés

dans le champ d’irradiation. Les malades seront d’autant plus aptes à suivre leur

traitement qu’ils ne seront informés sur les effets secondaires de la radiothérapie [58].

Les bonnes pratiques en soins oncologiques de support s’appuient avant l’irradiation sur

l’information du patient par le médecin et le manipulateur en radiothérapie avec

éventuellement la mise en place de mesures préventives. Durant le traitement des

consultations hebdomadaires permettent une bonne évaluation d’éventuels effets

indésirables. Un suivi annuel est obligatoire jusqu’à au moins cinq ans après le traitement

par radiothérapie [65].

La fatigue était l’effet indésirable le plus rencontré dans notre étude. C’est une

plainte souvent formulée par les patients souffrant d’un cancer, notamment durant et après

la radiothérapie externe ou la curiethérapie. Dans l’étude de Hickok [66] sur 160

personnes traitées par radiothérapie, au bout de 5 semaines seulement 13% des patients

n’avaient pas ressenti de fatigue.

57

Page 80: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Le vomissement se rencontrait en deuxième position des effets indésirables dans

notre étude. Ce dernier fait partie des complications fréquemment rencontré dans la

littérature. Les nausées et vomissements survenant de manière inconstante vont inciter les

patients traités par radiothérapie à l’arrêter ou à la repousser. De même, les vomissements

peuvent provoquer une baisse d’alimentation entrainant dans de rares cas des

hospitalisations. La gravité et l’incidence dépendent de la technique de radiothérapie, du

site et du volume irradié, des doses mais aussi du patient en fonction de son sexe, âge,

traitements associés. Suivant la partie du corps irradiée, plusieurs zones de risque ont été

créées : haut, moyen, faible et très faible risque émétogène [65].

La diarrhée était la troisième effet secondaire la plus observée dans notre étude.

Elle rentre dans le cadre d’une colite ou iléite radique. Elle doit être prise en charge le

plus tôt possible, car elle peut entrainer des pertes liquidiennes importantes aboutissant à

une déshydratation.

La radioépidermite était rencontrée en quatrième lieu. La toxicité cutanée de

l’irradiation est la plus connue des complications de la radiothérapie [66,67].

L’expérience de la toxicité cutanée provoquée par les rayonnements ionisants a

commencé dès les débuts de la radioactivité. Déjà en 1900 suite à l’exposition à du

radium, Pierre Curie et Henri Becquerel retraçaient la manifestation d’un érythème

cutané. La radiodermite survient chez plus de 90% des malades traités par radiothérapie

[68]. Leur fréquence et leur sévérité ont diminué avec l’utilisation des hautes énergies.

Elles peuvent avoir un réel impact sur la qualité de vie des patients atteints de cancer et

même avoir pour conséquence un arrêt du traitement par radiothérapie [69,70].

II.6. Etat des patients un mois après l’irradiation

Les 82,85 % des patients étaient en bon état général un mois après la radiothérapie

. Ceci pourrait s’expliquer d’une part, par l’effectif élevé des patients traités à visée

curative qui était de l’ordre de 44 %, ces derniers ont généralement un bon état général

car la maladie n’est pas encore métastatique. D’autre part, ce chiffre pourrait être dû à

l’effet bénéfique tissulaire de la radiothérapie sur le contrôle local de la maladie

cancéreuse. Ainsi, les patients sont en bon état général car la maladie est contrôlée. Nous

58

Page 81: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

rappelons également que dans notre étude, 90 % des patients supportaient bien

l’irradiation. Donc nous pouvons dire que la radiothérapie n’altère pas l’état général des

patients.

D’autre part également, ce taux pourrait s’expliquer par le fait que le cancer est une

maladie chronique avec survie assez longue. Le taux de survie est lié à la localisation du

cancer et à son stade au moment du diagnostic. Certains cancers de plus en plus nombreux

guérissent; certains conservent un pronostic sombre; d’autres enfin évoluent à long terme,

telles des maladies chroniques. En France, une étude publiée en 2010 par l’Institut

National du Cancer, toutes les données aboutissent à un consensus de taux de survie à 5

ans, tous cancers confondus, supérieur à 50 % (de 51,9 % à 66,1 %) [71]. Selon les

données américaines, le taux de survie à 5 ans des patients diagnostiqués entre 1999 et

2005 atteint 66,1 % [71] .

59

Page 82: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

CONCLUSION

Page 83: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

CONCLUSION

La radiothérapie est un traitement efficace contre le cancer. L’étude que nous

avons menée au service de radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy qui est le seul centre de

radiothérapie existant actuellement à Madagascar a montré la situation de cette thérapie

dans notre pays. Ses activités diffèrent peu des autres centres de radiothérapie dans le

monde. Dans l’étude du bilan des trois ans d’activités de ce centre nous avons recrutés

455 patients.

Ce centre prend en charge différents types de cancer. Concernant les pathologies

tumorales, ce sont les cancers gynécologiques qui étaient les plus rencontrés.

L’irradiation à visée palliative prédominait. Toutefois la radiothérapie curative se voyait

dans 47 % des cas. Concernant les modalités d’irradiation le type de fractionnement

fréquemment rencontré était la normofraction. Les patients tous les cas confondus

recevaient le plus souvent une dose totale de 30 Gy. Le nombre de séance en moyenne

était de 20.

Le centre privé de radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy prend en charge les

malades tant dans un but curatif que palliatif. C’est le seul centre existant actuellement à

Madagascar ; malheureusement la plupart des patients atteints du cancer ne peuvent pas

en bénéficier car le coût reste inaccessible.

Le cancer est une réalité dans notre pays. Cependant, les moyens de diagnostic et

de dépistage actuels ne permettent pas d’apprécier son ampleur réelle. Une politique

nationale de dépistage systématique des lésions précancéreuses et la création de centres

de cancérologie équipés de radiothérapie constitueraient un avantage indéniable dans

l’amélioration de la prise en charge des cancers à Madagascar.

60

Page 84: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

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ANNEXES

Page 95: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

ANNEXES

ANNEXES 1

Indice de Performans Status (IPS) selon l’OMS:

IPS 0 : Pas de symptômes, activité normale

IPS 1 : Réduction modérée des activités physiques et de la capacité à travailler; pas

alité.

IPS 2 : Incapable de travailler ; se soigne ; besoin d’assistance grandissant ; doit garder

le lit alité < 50% des heures de veille

IPS 3 : Incapable de se soigner ; besoin de soin en permanent ou d’hospitalisation ; doit

garder le lit > 50% des heures de veille

IPS 4 : Aggravation rapide de la maladie ; alité

IPS 5 : Décédé

Page 96: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

VELIRANO

Eto anatrehan’ Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan’ireo mpampianatra

ahy, sy ireo mpiara-mianatra tamiko eto amin’ity toeram-pianarana ity, ary eto

anoloan’ny sarin’i HIPPOCRATE.

Dia manome toky sy mianiana aho, fa hanaja lalandava ny fitsipika

hitandrovana ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-

pitsaboana.

Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny

rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho

mba hahazoana mizara ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny

masoko, ka tanako ho ahy samy irery ny tsiambaratelo haboraka amiko ary ny asako tsy

avelako hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamorana

famitankeloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olona tsaboiko ny anton-

javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.

Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy

hahazo mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha olona aho na dia

vozonana aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho, ka hampita amin’ny

taranany ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano

nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha

mivadika amin’izany

Page 97: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de thèse

Signé : Professeur JOSOA RAFARAMINO Florine

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur SAMISON Luc Hervé

Page 98: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Name and first name : RONCHALDE Diora

Title of the thesis : « CLINICS AND THERAPEUTICS ASPECTS OF PATIENTS

TREAD FOR RADIOTHERAPY AT POLYCLINIQUE D’ILAFY »

Classification : Medecine

Numbers of pages : 60 Numbers of tables : 12

Numbers of figures : 14 Numbers of appendices : 01

Numbers of references : 71

ABSTRACT

Introduction : The radiotherapy is nowadays necessary for 50 to 60 % of patients with

cancer at any moment of the evolution. The evaluation of the activity on the only center

of radiotherapy permit to show his contribution into the cancers’ treatment in Madagascar.

So we aimed to study the actuals’ situation of this therapy in our country, from utilizing

the case newfound in the unit of Radiotherapy to the Polyclinique Ilafy.

Methods and Patients : This is a retrospective descriptive study during the 3 years of

this center activity.

Results : In total, 455 patients were treaty in the center of Radiotherapy to the

Polyclinique Ilafy. These patients were divided into 131 men and 324 women. The mean

of age was 55,16 years. Gynecological cancers (54,28%), digestive cancers (11%),

urinary genitals cancers (6,81%) are the most frequently encountered. The zone of

irradiation was represented mainly of the breast (25,71%), the cervix (19,34%), the bone

(12,52%) and the brain (9,01%). The normofraction predominated in 53% of cases. On

average the number of sessions was to 20. In 56% the irradiation was aimed palliative.

The 90% of patients supported well the radiotherapy.

Conclusion :

The study we conducted showed the current situation of this therapy in our country. The

creation of new radiotherapy centers would be an advantage in improving the

management of cancer in Madagascar.

Key word : Cancer - Madagascar - Radiotherapy - State of play

Director of thesis : Professor JOSOA RAFARAMINO Florine

Rapporter of thesis : Doctor RAZAKANAIVO Malala

Author’s address : Logement 2060, 67Ha North-Est Antananarivo

Page 99: ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS …

Nom et prénoms : RONCHALDE Diora

Titre de thèse : « ASPECTS CLINIQUES ET THERAPEUTIQUES DES PATIENTS

TRAITES PAR RADIOTHERAPIE A LA POLYCLINIQUE D’ILAFY »

Rubrique : Médecine

Nombre de pages : 60 Nombre de tableaux : 12

Nombre de figures : 14 Nombre d’annexes : 01

Nombre de références bibliographiques : 71

RESUME

Introduction : La radiothérapie est aujourd’hui nécessaire pour 50 à 60 % des patients

avec un cancer à un moment quelconque de l’évolution. L’évaluation de l’activité du seul

centre de radiothérapie permettra d’évaluer l’apport de la radiothérapie dans la prise en

charge des cancers à Madagascar. Ainsi notre objectif était d’étudier la situation actuelle

de cette thérapie dans notre pays à partir de l’analyse des cas retrouvés au sein du service

de Radiothérapie à la Polyclinique d’Ilafy.

Méthodes et Patients : C’était une étude rétrospective descriptive sur 3 ans allant de

mars 2015 au mois de mars 2018.

Résultats : Au total, 455 patients ont été traité dans le service de Radiothérapie de la

Polyclinique d’Ilafy. Le sex-ratio était de 0,4. L’âge moyen des patients était de 55,16

ans. Les cancers gynécologiques (54,28%), ceux de l’appareil digestif (11%), les cancers

génito-urinaires (6,81%) étaient les cancers les plus rencontrés. Les zones irradiées

étaient représentées principalement par le sein (25,71%), le col utérin (19,34%), l’os

(12,52%) et le cerveau (9,01%). La normofraction prédominait dans 53% des cas. En

moyenne le nombre de séances était de 20. Dans 56% l’irradiation était à visée palliative.

Les 90% des patients supportaient bien la radiothérapie.

Conclusion : L’étude que nous avons menée a montré la situation actuelle de cette

thérapie dans notre pays. La création de nouvelles centres de radiothérapie constitueraient

un avantage dans l’amélioration de la prise en charge des cancers à Madagascar.

Mots clés : Cancer - Etat des lieux – Madagascar - Radiothérapie

Directeur de thèse : Professeur JOSOA RAFARAMINO Florine

Rapporteur de thèse : Docteur RAZAKANAIVO Malala

Adresse de l’auteur : Logement 2060, 67Ha Nord-Est Antananarivo