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avril - août 2010 LA GAZETTE

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avril - août 2010

LA GAZETTE

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La 64e édition du Festival d’Avignon aura lieu du 7 au 27 juillet. Après Wajdi Mouawadl’année dernière, les artistes associés cette fois sont l’écrivain Olivier Cadiot et le metteuren scène allemand Christoph Marthaler. Le détail de la programmation est disponible surle site du festival. L’auteur et metteur en scène Mathieu Bertholet (voir page 6 de La Gazette) sera présent.Une lecture de sa pièce Shadow Houses aura lieu le 14 juillet au musée Calvet et sera diffu-sée en direct sur France Culture. Il présentera par ailleurs un solo de danse, Rosa, seulement,toujours à Avignon dans le cadre de “Sujets à Vif” avec la SACD, du 8 au 14 juillet à 11 heuresau jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph dans une chorégraphie de Cindy Van Acker. www.festival-avignon.com

Le programme du Festival Off (du 8 au 31 juillet) paraîtra mi-juin. www.avignonleoff.com

Pendant toute la durée du festival, vous trouverez tous nos livres à la librairie duFestival, au cloître Saint-Louis, mais aussi chez les libraires de la ville dont la Fnac.

FESTIVAL D’AVIGNON

Pièce de théâtreACTES SUD-BABEL n°1017juin 2010 / 978-2-7427-9139-211 x 17,6 cm / 208 pages7,50 euros TTC

LITTORAL LE SANG DES PROMESSES / 1

Wajdi Mouawad

Littoral de Wajdi Mouawad paraît en “Babel”, la collection poched’Actes Sud, accompagné d’une postface de la dramaturgeCharlotte Farcet. C’est le premier volet du cycle dramaturgiqueLe Sang des promesses. Le cycle est composé de Littoral(Leméac/Actes Sud-Papiers, 1999 ; rééd. 2009), Incendies (Leméac/Actes Sud-Papiers, 2003 ; rééd. 2009), Forêts (Leméac/Actes Sud-Papiers, 2006 ; rééd. 2009), Ciels (Leméac/Actes Sud-Papiers, 2009).Il a été présenté dans son intégralité au Festival d’Avignon 2009,puis en tournée. D’ici à l’été 2011, les quatre titres seront disponi-bles dans la collection “Babel”.

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TIFANN. Plus de trente ans d’emprunts, et toustes week-ends le marteau à la main, toi qui nesais pas planter un clou.WIL. Et pire encore, une croix sur lesvacances, ton père qui va m’accabler deconseils, ta mère qui désapprouvera tous meschoix.TIFANN. Ce sera l’horreur.WIL. Mais on sera si heureux tous les quatre,moi d’abattre des cloisons, toi de feuilleter unnuancier, les filles de ratisser les feuilles morteset de gronder leur chien. […] Si heureux devivre dans la poussière, de se prendre les piedsdans des câbles, de se laver en grelottant au-dessus d’un évier, et d’avoir des migraines avec

les odeurs de peinture, et d’avoir tant à faire, etd’avoir enfin le privilège de pouvoir nousplaindre des artisans, comme tous nos amispropriétaires, de l’artisan qui ne vient pas, del’artisan qui fait n’importe quoi, de l’artisan quine revient plus, quel bonheur. Je le dis sérieu-sement : quel bonheur !TIFANN. Non Wil, ça non, je ne vivrai pasdans la poussière, je ne veux pas avoir froid,et mal à la tête. Je viendrai habiter notre mai-son le jour où elle sera confortable, finie dansles moindres détails. Pas avant. C’est macondition.WIL. Nous ferons à ton idée, c’est promis.

À MESURE QUE LES TRAVAUX AVANCENT, QUE LES MURSTOMBENT, LE COUPLE SE DÉTRUIT ET S’ÉLOIGNE :

PAUVRE MAISON DE NOS RÊVES suivi de L’HERBE TENDREJean-Yves CendreyNé en 1957 à Nevers, Jean-Yves Cendrey vit à Berlin, avec sa femme MarieNDiaye et leurs enfants. Il a écrit pour le théâtre, la radio, le cinéma, et apublié, depuis 1988, une quinzaine d’ouvrages, pour l’essentiel parus auxéditions P.O.L, puis aux éditions de l’Olivier. En 2009, il publie chez ActesSud un roman, Honecker 21, où il est question d’un jeune cadre à la dérive,totalement imprégné mais las de la société de consommation, où le libéra-lisme est en déshérence, où les fragilités du couple sont exaspérées.

C’est aussi de cette fragilité et de cette quête du confort/conformismequ’il est question dans Pauvre maison de nos rêves. Wil et Tifann achètentune maison à rénover dans un quartier huppé de Berlin, où ils pensaientne jamais pouvoir habiter. Après six ans à vivre chez les parents de Tifann,Wil envisage un nouvel avenir pour sa famille. Il entreprend tous les tra-vaux que Tifann exige avant de s’installer dans la maison : arbre à abattre,chauffage au sol, baignoire romaine, etc.

Dans le second texte, L’herbe tendre, il est aussi question de l’accès à lapropriété et par conséquence de l’excitation de posséder : Ma Pommediscute avec Moi-Même du lopin de terre nouvellement acquis. Il rêvede le transformer en jardin potager et s’y emploie intensément, délais-sant tout autre activité. Mais après la possession et le régal du labeuraccompli, vient le temps de l’abandon.

Pièces de théâtreACTES SUDavril 2010978-2-7427-8959-715 x 20,5 cm / 72 pagesPauvre maison… :3 femmes et 1 hommeL’Herbe tendre : 11 pers.12,50 euros TTC

TEXTES INÉDITS À LA SCÈNE

© Bruno Charoy

© Thomas Callsen /Plainpicture, 2000

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Pièce de théâtreACTES SUD-PAPIERSjuin 2010978-2-7427-9099-915 x 20,5 cm / 108 pages environUne multiplicité de personnages,pouvant être joués par 3 femmes et 5 hommes16 euros TTC environ

RENDEZ-VOUS• Pièce à l’affiche ! La compagnie Louis Brouillard est en tournée toute

l’année, en France et en Europe, avec Cerclesž/ Fictions (créé le 26 janvierau théâtre des Bouffes du Nord à Paris) et d’autres spectacles, tous dansune mise en scène de Joël Pommerat. Voir calendrier des spectacles.

• La compagnie Louis Brouillard a reçu le Molière des compagnies lorsde la 24e Nuit des Molières le 25 avril dernier.

CERCLES / FICTIONS

Joël Pommerat

Lorsque Joël Pommerat parle de Cercles / Fictions, il évoque les deuxpoints de départ à sa création. Le premier, ce sont les discussions qu’ils onteues, lui et sa compagnie, avec Peter Brook, quand ce dernier les a invitésà venir travailler aux Bouffes du Nord. Ces discussions portaient sur leurfaçon d’envisager le rapport entre les spectateurs et la scène. De fil enaiguille, alors que Joël Pommerat n’avait jamais considéré ce rapport autre-ment que frontalement, il a imaginé, avec Eric Soyer, le scénographe de lacompagnie, un cercle complet pour constituer une ronde de spectateurs etcréer ainsi une ouverture complète du point de vue et des regards.

L’autre point de départ est “finalement encore plus personnel et assezparticulier. J’avoue qu’il me dépasse. Il pose la question de la fiction engénéral. […] Toutes les situations de cette pièce sont authentiques. Ellesme concernent moi directement, ou bien elles sont partie prenante de ceque je suis aujourd’hui. Elles concernent des personnes qui ont existé. Etresvivants ou fantômes de mon histoire, histoire la plus lointaine même par-fois, dont les actions m’ont hanté ou impressionné.”

Si Joël Pommerat pose ceci comme postulat, c’est pour éluder la ques-tion. Qu’importe au fond si la réalité dépasse la fiction, Cercles / Fictionsinterroge la notion de récit. Le texte est un enchaînement de courteshistoires, ponctuées par un présentateur, qui évoquent toutes despériodes de guerre ou de crise : la guerre de 1914-1918, l’ambition d’unjeune cadre, un chevalier moyenâgeux devenu bras armé de l’Eglise, lestensions entre dominés et dominants, etc. Plusieurs scènes mettent enrelation des aristocrates et leurs domestiques, chacun écartelé entrepréservation des codes et désir de modernité.

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Joël Pommerat, troubles2009 • 978-2-7427-8491-219,6 x 25,5 cm / 128 pages25 euros TTC

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Joël Pommerat revendique une certaine confusion, un certain trouble. “Troubles”, c’est aussile titre de l’ouvrage (Joël Pommerat, troubles) que la journaliste Joëlle Gayot a consacré à JoëlPommerat et qui est paru en septembre dernier chez Actes Sud. L’artiste y révèle son rapportau texte, au plateau, aux acteurs, à la mise en scène et commente les photos de ses spectacles.

LA FEMME ARISTOCRATE 1. […] Elisabeth,nous deux, aujourd’hui j’aimerais vraimentqu’on tente quelque chose de différent dansnotre rapport de tous les jours. […] Il y aquelque chose de très important par rapport àcette question de distance entre les êtres, cettechose c’est le vouvoiement.

Moi j’aimerais bien qu’on essaie de casser çaun jour. Casser le “vous” comme ça naturelle-ment. A mon avis c’est le premier pas quicoûte le plus. Vous ne voudriez pas qu’onessaie… qu’on se jette à l’eau justement dès lecommencement ?LA PREMIÈRE DOMESTIQUE. Euh je sais pas…LA FEMME ARISTOCRATE 1. […] Bon. Peut-être…Essaie de me poser une question, toi aussi, si tuveux bien, Elisabeth.LA PREMIÈRE DOMESTIQUE. Oui… Quandest-ce que je vais commencer à travailler vrai-ment, ce matin ou cet après-midi ?LA FEMME ARISTOCRATE 1. Euh… cematin… si tu veux. Mais il faut que tum’adresses directement la parole si on veut queça marche.LA PREMIÈRE DOMESTIQUE. Ah oui. Je ne sais pas.LA FEMME ARISTOCRATE 1. Essaie n’importequelle question, ce qui te passe par la tête.LA PREMIÈRE DOMESTIQUE. … Est-ce que…tu… te plais… dans… ta… maison ?LA FEMME ARISTOCRATE 1. Oh oui beau-coup. Elle te plaît aussi ?LA PREMIÈRE DOMESTIQUE. Oui.

LA FEMME ARISTOCRATE 1. Oui c’est bien,continue. […]Le premier domestique entre.LE PREMIER DOMESTIQUE. Bonjour. […]LA FEMME ARISTOCRATE 1. Je te souhaite labienvenue… Euh, pardon ! (A la première domes-tique) Je crois qu’il faut que tu le mettes au cou-rant de ce que nous sommes en train d’essayer defaire. LA PREMIÈRE DOMESTIQUE. Elisabeth m’ademandé qu’on essaie de se tutoyer.LE PREMIER DOMESTIQUE. Ah bon… maispourquoi ?LA PREMIÈRE DOMESTIQUE. Pour qu’on soitplus égaux. […] Elisabeth voudrait aussi qu’on tra-vaille avec nos vêtements à nous si on veut. […]LE PREMIER DOMESTIQUE. Excusez-moimadame je ne comprends pas ce que vousdemandez… Excusez-moi, mais je ne pourraispas je crois. […] Je ne pourrais pas travaillerdans ces conditions excusez-moi je n’ai pasl’habitude. On ne va pas pouvoir rester si c’estcomme ça je suis désolé.LA FEMME ARISTOCRATE 1. Bon bon je n’in-siste pas alors… Mais vous savez, je crois queles relations humaines vont devoir évoluer sinous voulons changer le monde un petit peu,nous devrons forcément changer quelquechose dans la manière de nous comporter lesuns avec les autres.LE PREMIER DOMESTIQUE. Oui bien sûr.

1913, UN COUPLE D’ARISTOCRATES ACCUEILLE UNE NOUVELLE DOMESTIQUE :

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Pièce de théâtreACTES SUD-PAPIERSjuin 2010978-2-7427-9101-915 x 20,5 cm / 56 pages2 femmes et 1 homme10 euros TTC

RENDEZ-VOUS• Denise Chalem lira avec Alain Fromager un extrait de Paris 7e...

le 30 juin au théâtre du Rond-Point à Paris. • Denise Chalem a reçu le prix Durance-Beaumarchais 2009

et donnera pour cette raison, dans le cadre du Festival de la corres-pondance de Grignan, du 7 au 11 juillet 2010, une lecture de sa pièceParis 7e, mes plus belles vacances. www.grignan-festivalcorrespondance.com.

• Denise Chalem est aussi invitée les 28 et 29 juillet au festivaldes Nouveaux Auteurs dans la Vallée de l’Aude (Nava) à Limoux.www.festival-nava.com. Sera aussi présent l’auteur René Zahndavec sa pièce Annemarie (Actes Sud-Papiers, 2008) dans une miseen espace de Jacques Lassalle.

Née au Caire, Denise Chalem est auteur, metteur en scène et comé-dienne. Elle a été élève au Conservatoire de Paris dans la classed’Antoine Vitez et a travaillé avec Jean-Pierre Vincent, GabrielGarran, Bernard Murat et Marcel Bluwal. Elle est aussi scénaristepour le cinéma et la télévision. Paris 7e… est sa cinquième piècepubliée chez Actes Sud-Papiers après : A cinquante ans, elle découvraitla mer (1985, prix des Nouveaux talents SACD 1985, création en 1980au Petit Odéon dans une mise en scène de Gabriel Garran) ; Selontoute ressemblance (1986, création au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse dans la mise en scène de l’auteur) ; Couki et Loukisont sur un bateau (1987, commande du Théâtre de la Ville mise enscène par Martine Feldman) ; Dis à ma fille que je pars en voyage (2004,création dans une mise en scène de l’auteur en novembre 2004 auThéâtre du Rond-Point à Paris, Molière du meilleur spectacle decréation française. Reprise au Théâtre de l’Œuvre à Paris et nouvelleédition en 2006).

Denise Chalem a reçu le prix Arletty pour l’ensemble de sonœuvre dramatique.

Paris 7e… est l’histoire d’Eliane qui, après une opération d’un cancerdu sein, enfermée dans une chambre d’hôpital, refuse tout contactextérieur. Elle jette même sans les lire les lettres que ses proches luienvoient. Le seul contact auquel elle ne peut échapper est celuiqu’elle a chaque matin avec Eric, l’infirmier. Petit à petit, la pré-sence journalière d’Eric adoucit Liliane, une complicité singulière vanaître entre eux. Eliane se décidera enfin à récupérer certaines let-tres, les lire et y répondre, tandis qu’Eric assumera mieux la relationdurable qu’il a avec son ami libraire.

PARIS 7e,MES PLUS BELLES VACANCES

Denise Chalem

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Pièces de théâtreACTES SUD-PAPIERSjuin 2010978-2-7427-9105-715 x 20,5 cm / 128 pagesShadow Houses… : à partirde 3 femmes et 2 hommes

Case Study Houses… : à partir de 2 femmes et 2 hommes

19 euros TTC

RENDEZ-VOUS• Shadow Houses sera lue le 14 juillet au musée Calvet lors du Festival d’Avignon

et diffusée en direct sur France Culture.• Mathieu Bertholet présentera un solo de danse, Rosa, seulement, toujours à Avignon

dans le cadre de “Sujet à Vif” avec la SACD, du 8 au 14 juillet à 11 heures au jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph dans une chorégraphie de Cindy Van Acker.

• Il sera par ailleurs très présent lors de la saison prochaine du Théâtre de Gennevilliers :www.theatre2gennevilliers.com

SHADOW HOUSESsuivi de CASE STUDY HOUSES

Mathieu BertholetDe 2007 à 2010, Mathieu Bertholet a été l’auteur associé du théâtre du Grütli àGenève, où il s’est concentré sur l’adaptation pour la scène d’un des mythes fon-dateurs de l’architecture moderne, les Case Study Houses. Durant la premièresaison, il a donné des cours populaires d’écriture, créé et réalisé une série hebdo-madaire pour le théâtre, les Sunset Piscine Girls et s’est lancé pour la première foisdans la danse. La chorégraphe Cindy Van Acker a écrit un solo pour son corpsnon formaté par la danse, CSH #1. Fort de cette première expérience, FoofwaD’Imobilité a créé une deuxième chorégraphie avec lui en décembre 2007, CSH# 2.

Pour approfondir ses recherches sur l’architecture californienne des années 1950,il a obtenu la bourse Villa Aurora du ministère des Affaires étrangèresd’Allemagne. Il a vécu d’avril à octobre 2007 à Pacific Palissades, Los Angeles. Dece séjour américain, Mathieu Bertholet a rapporté monologues et petites histoiresurbaines :

Shadow Houses : Los Angeles, le vent chaud du désert, le brouillard sur la Valley,des villas en déshérence surplombent ces monologues bilingues, voire trilingues.Y surgissent alors les ombres de personnages comiques ou décadents, hollywoo-diens et crépusculaires à la fois.

Case Study Houses : Années 1950, Los Angeles. Un groupe d’architectes tente derendre la modernité accessible à tous : c’est le projet Case Study Houses. Inspiréede ce passionnant essai d’architecture générative, peu chère et modulable, la pièceest conçue comme un Meccano. Avec des moyens simples, elle produit des lieuxet des personnages lumineux et minimaux, comme ces villas pendues sur les hau-teurs de la ville angeline.

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UNE REINE EN EXIL UN TOMBEAU DE PHILIPPINE BAUSCH

Jean-Paul Chabrier“Je t’adore” est ce que pourrait murmurer Pina Bausch à la vie, à la scène, aupublic. C’est la première partie de cet ouvrage, “Un tombeau de PhilippineBausch” : l’écrivain Jean-Paul Chabrier imagine le monologue intérieur d’unefemme qui dansait beaucoup et parlait peu. “Passer toute sa vie à la rêver”pourrait être le credo de ce personnage inspiré par la grande chorégraphe PinaBausch, décédée le 30 juin 2009. Elle pense et rêve à voix haute, voyage dansses souvenirs d’enfant, s’interroge au sujet de la création : “Pourquoi représen-ter ? Que dit-on quand on danse ? Et pourquoi est-ce que je danse ?”

LE TEXTE, RYTHMÉ COMME UNE CHORÉGRAPHIE,RACONTE CETTE RECHERCHE PAR PINA BAUSCHDES GESTES DU SILENCE :“La vie, de toute façon, je n’y comprenais rien. J’ai pensé qu’il fallait plutôtla danser – ou autrement, ça n’était vraiment pas la peine. Aussi je suis par-tie loin, très loin, très très loin, je suis allée de l’autre côté du silence, ail-leurs – nulle part. Les salles de répétition de danse, c’est partout, partout lamême chose. Au Chili ou en Italie, au Japon ou aux Amériques. Chez lesLapons ou les Inuits. On court toujours après le vent. On saute, on s’ac-croupit. On s’essouffle, on s’asphyxie. On cherche ce qui n’existe pas… cerêve de s’approcher de ce qui est vrai, d’être enfin simplement dans soncorps, et de le jeter dans l’infernale aventure de la pesanteur… la torture deslois implacables de la gravitation. Cette épouvantable attraction terrestre quinous cloue, à chaque seconde, au supplice de la chute.

La comédienne ferme les yeux. Elle lève lentement le bras gauche et, le passantpar-dessus sa tête qu’elle incline sur le côté, elle applique sa main sur sa joue droite.Puis elle laisse doucement retomber son bras devant elle.

Je les ai appris, les gestes du silence. Ça m’a pris un long temps. C’étaitma façon à moi de rêver et d’aller aussi, un tout petit peu, vers les autres.Ça ne se fait pas en cinq minutes. J’ai imaginé qu’on pouvait écrire avec soncorps si on le laisse librement danser – avec ses jambes et ses bras, avec soncou et sa tête, avec les yeux, le bassin, les chevilles et les pieds, les coudeset les épaules, tout, on peut tout écrire, la douceur et la folie, l’enfermementet l’horizon, la pluie ou la neige – et le brouillard aussi, c’est possible. Çanous délivre du monde, justement, de la réalité et de toutes nos fichuesobsessions, puisqu’elles sont là, devant nous, en pleine lumière.”

Né en 1954, Jean-PaulChabrier fut assistantde Jacques Renard(acteur, réalisateur,scénariste, directeur de la photographie).Dans les années 1980, il fut l’un des anima-teurs (et le graphiste)du journal littéraire Le Paresseux. Certainesde ses nouvelles y ontparu. Il a publié unedouzaine de romans,aux éditions Belfond,Minuit, La Table rondeou L’Escampette.

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EssaiACTES SUD-PAPIERScoll. “Apprendre”mai 2010978-2-7427-9090-610 x 19 cm / 64 pages10 euros TTC

Ce monologue est suivi d’une courte notice biographique de Pina Bausch.

EN VOICI UN EXTRAIT. NOUS SOMMES LE 20 MAI 1978,PINA PRÉSENTE CAFÉ MÜLLER :“Son indéniable premier grand chef-d’œuvre – qui fut préparé en moins dequinze jours ! Pina Bausch accepte de se produire sur la scène et y danse elle-même en longue chemise de nuit blanche : elle avance en aveugle, fantôme ter-rorisé, pieds nus, à petits pas hésitants et saccadés, bras en avant et paumes desmains ouvertes, fragile ombre essoufflée dans le fond du café, au milieu deschaises renversées de son enfance dévastée – cependant que des couples se cher-chent, se manquent, s’ignorent ou se fuient et se déchirent dans la pauvrelumière blafarde d’un décor dépouillé exacerbant une impression de désolationcrue et atrocement quotidienne. Un homme ne peut supporter dans ses brasune femme qu’un autre homme s’obstine à lui donner – chaque fois il la laissetomber, pantin désarticulé qui se relève pour se jeter aussitôt dans les bras quiviennent, indifférents, de l’abandonner et de le laisser glisser. Pina Bausch estpeut-être née une seconde fois pendant ce Café Müller, ce soir-là, une vraie Pina– qui allait révolutionner aussi bien la danse que le théâtre en leur insufflantleur part de vérité simple, cruelle – définitive. Pina Bausch est enfin née pen-dant ces journées lumineuses du printemps 1978, tandis qu’elle s’achemine, obs-tinée et intransigeante, sur ses bientôt quarante ans.”

À LIRE AUSSIPina Bausch, un ouvrage qui présente l’ensemble de l’œuvre de Pina Bauschà travers les photographies de Guy Delahaye, couvrant la totalité du par-cours artistique de la grande chorégraphe allemande et témoignant de larencontre entre ces deux artistes (2007, 318 pages, 49 euros TTC).Toute l’actualité du Tanztheater Wuppertal, la compagnie créée par PinaBausch : www.pina-bausch.de

Pina Baush © Volker Hartmann DDP / AFP / Getty Images Jean-Paul Chabrier © DR

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La collection “Apprendre” a pour vocationde valoriser l’enseignement de l’art drama-tique et de contribuer à la réflexion surl’évolution de la pédagogie, notammentdans l’établissement. Elle est aussi destinéeaux comédiens en formation. Les titresportent en général sur le travail de l’acteurou sur des figures majeures du théâtre . Lacollection compte à ce jour 29 titres dont :

n° 8 : Avec Shakespeare, par Peter Brook(1998). De Shakespeare, le théâtre de PeterBrook est indissociable. Brook s’est nourride Shakespeare comme de la vie. Cestextes publiés ici confirment que le lien dejadis persiste.

n°10:Bernard-MarieKoltès, par Anne Ubersfeld(coéd. CNSAD, 1999 ; nouv. éd, 2001). AnneUbersfeld établit la biographie, les étapesde la création de Bernard-Marie Koltèsainsi qu’une analyse de son écriture autravers de ses pièces majeures.

n° 13 : Epître aux jeunes acteurs pour que soitrendue la Parole à la Parole, par Olivier Py(coéd. CNSAD, 2000). Avec cette épîtreadressée aux jeunes acteurs lors d’uneconférence au Conservatoire national supé-rieur d’art dramatique, Olivier Py offre desuccessifs chemins à l’entendement del’écriture poétique. “Que faut-il pour quema parole vive ? Qu’elle soit entendue.”

n° 14 : Le Training de l’acteur, collectif (coéd.CNSAD et CNT, 2000). Au mystère de l’âmequi hantait le XIXe siècle s’est substitué le

culte d’un corps performant et parfait. Le trai-ning vise bien sûr à doter le corps de certainesqualités (souplesse, dextérité, endurance,etc.), mais il fournit avant tout une introduc-tion à ce corps grâce à laquelle l’acteur entredans un processus de conscience et de liberté.

n° 22 : Nouveaux territoires du dialogue,collectif (coéd. CNSAD, 2005). Longtemps,la forme dialoguée fut l’indice majeur dugenre théâtral. Mais avec la crise du dramemoderne, le dialogue a investi de nouveauxterritoires littéraires, linguistiques, philo-sophiques. Une cartographie des diversesformes du dialogue, à différentes échellesest ici proposée par le groupe de recherchePoétique du drame moderne et contempo-rain de Paris-III-Sorbonne Nouvelle.

n° 25 : Entre deux silences, par Peter Brook(2006). Entre deux silences fait suite à deuxjournées de rencontre avec Peter Brook, en1999, sur le campus de la SouthernMethodist University de Dallas. Avec lasimplicité qui le caractérise et la passion quil’anime, Peter Brook répond aux questionssur ses choix artistiques, l’évolution de sontravail, ses films, les textes, les acteurs.

n° 27 : Avec Grotowski, par Peter Brook(2009). Dès leur première rencontre etjusqu’à la disparition de Jerzy Grotowski,Peter Brook a saisi l’importance de cethomme extraordinaire et mis en valeur seschoix radicaux tout en pointant aussi sa dif-férence. Il ne commente pas, il dialogue avecGrotowski. Toute une vie.

COLLECTION “APPRENDRE”Actes Sud-Papiers

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QU’EST-CE QUELA DRAMATURGIE ?Joseph DananLa dramaturgie recouvre deux sens : l’un concerne ce qu’écritl’auteur dramatique ; l’autre a un objet d’étude qui ne cesse des’élargir, lié à l’action théâtrale et à la représentation. JosephDanan tente dans cet essai de définir cette activité récente, surla scène moderne, depuis ses origines chez Lessing jusqu’à lavariété de tous ses potentiels actuels.

Car “poser cette question aujourd’hui – Qu’est-ce que ladramaturgie ? – ce n’est pas seulement tenter de définir unenotion dont on sait à quel point elle est fuyante pour quicherche à s’en approcher ; c’est s’affronter à un état du théâ-tre, le nôtre à l’aube du XXIe siècle, où se défait ce que l’on acru savoir : du drame, de l’action – du théâtre même. Qu’enest-il de la dramaturgie quand le théâtre est tenté d’expulserle drame de sa sphère ? Quand l’action se délite et se dénigreau point de paraître s’annuler ? Quand le théâtre se faitdanse, installation, performance ?”

C’est en ces termes que Joseph Danan pose les bases de sesréflexions, dans un essai riche de références et de questionsfondamentales sur cette notion en constante expansion, quiconcerne tout spectateur et tout lecteur intéressé par l’évolu-tion du théâtre contemporain.

Joseph Danan mène une triple activité d’écrivain, d’ensei-gnant et de dramaturge auprès du metteur en scène Alain Bézu.Il est maître de conférences à l’Institut d’études théâtrales deParis III-Sorbonne Nouvelle où il enseigne la dramaturgie. Il estmembre du groupe de recherche Poétique du drame moderne etcontemporain.

DU MÊME AUTEUR• Chez Actes Sud : Dossier dramaturgique d’Abel et Bela de Robert Pinget (coll. “Répliques”, 1992) ;

Nouveaux territoires du dialogue, collectif sous la direction de Jean-Pierre Ryngaert (coll. “Apprendre”, 2005) ;Les Aventures d’Auren, le petit sérial-killer (coll. “Heyoka Jeunesse”, 2003) ; De la révolution (2007) ; Jojo le récidiviste(coll. “Heyoka Jeunesse”, 2007) ; A la poursuite de l’oiseau du sommeil (coll. “Heyoka Jeunesse”, 2010).

EssaiACTES SUD-PAPIERScoll. “Apprendre”mai 2010978-2-7427-9064-710 x 19 cm / 88 pages10 euros TTC

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“ « A chaque fois que Lily allait acheterdu pain, elle achetait des oiseaux. […] Ona fini par en avoir deux cents. Qu’est-cequ’on allait en faire ? Il leur fallait unevolière. La vodka aidant, j’ai dessiné unevolière. Avec un bulbe comme auKremlin. » […] Cette Volière en est une,mais aussi bien d’autres choses. […] Icic’est l’édifice qui est le premier geste d’unspectacle encore dans les limbes, et il neressemble à rien de connu. […] Si lesmusiciens et les acteurs sont là, les gens – Igorparle de gens non de spectateurs – le sonttout autant. […] Le spectacle est insépara-ble des gens venus le voir et qui, d’une

certaine façon, en font partie. […]« Igor m’a terriblement influencé sur ma

façon de faire de l’architecture. D’aborddans sa façon de me rappeler sans cesseque rien ne se fait sans une table, sansrevenir à l’essentiel : recevoir l’autre », ditl’architecte Patrick Bouchain. Igor etPatrick Bouchain se connaissent depuisles années Aligre. […] Igor, pour réaliserson rêve de volière, avait besoin de l’aided’un architecte. […] Il fallait donc réalisercette volière et faire en sorte qu’elle soitdémontable : la mobilité est inscrite dansle projet de la Volière, comme elle l’avaitété dans la rue, Aligre et Zingaro.”

DROMESKO, SOUVENIRS D’IGORBARAQUEMENT D’UTILITÉ PUBLIQUE / SAINT-JACQUES-DE-LA-LANDE

Collection L’Impensé

Jean-Pierre ThibaudatA travers ses lieux de vie et de créations (le premier chapiteau, la Baraque, la Volière),ce livre retrace le parcours d’Igor – confondateur du Cirque Aligre et du théâtre éques-tre Zingaro, qui, en 1990, avec sa femme Lily, invente la Volière Dromesko, acte denaissance de leur compagnie Théâtre Dromesko. Installée depuis 1998 à la Ferme duHaut-Bois, à Saint-Jacques-de-la-Lande, l’équipe du Théâtre Dromesko – Igor, Lily etles autres – multiplie les rencontres pour la création et l’exploitation de spectaclesvivants imaginés dans des lieux spécifiques. C’est pourquoi ce livre est le 10e volumede la collection L’Impensé que codirige l’architecte Patrick Bouchain.

IGOR RACONTE LA NAISSANCE DE LA VOLIÈRE DROMESKO :

Intérieur de la Volière, Rennes, 1991 © Dromesko

Arrêtez le monde, je voudrais descendre, 2009 ; photo © Christian Berthelot

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LE RÉCIT CONTINUE. JEAN-PIERRE THIBAUDAT RACONTE LA CONSTRUC-TION DE LA VOLIÈRE ET LES GALÈRES, PUIS ENFIN L’ENCHANTEMENT,LE JOUR OÙ ELLE EST MONTÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS :

Beau livreACTES SUDcoll. “L’Impensé” mars 2010978-2-7427-8966-515 x 20,5 cm / 128 pages22 euros TTC

RENDEZ-VOUS• Le nouveau spectacledu Théâtre Dromesko,Arrêtez le monde, je voudraisdescendre, est actuellementen tournée. Voir calendrierdes spectacles. Plus d’infor-mations sur le site duThéâtre Dromesko :www.dromesko.net

“Emmanuel de Véricourt, qui dirige à Rennesle Théâtre national de Bretagne (le TNB), vaaider au financement du projet d’Igor et semet en quête d’un coproducteur important. Ille trouve en la personne du metteur en scèneMatthias Langhoff, qui vient d’être nommé àla tête du Théâtre Vidy-Lausanne. […] Lesdeux cents oiseaux, le marabout (l’amoureuxde Lily) qui est arrivé entre-temps, Lily etIgor commencent à travailler le futur specta-cle dans un local à Champigny pendant laconstruction de la Volière. […] Et vient le

jour où l’on monte la Volière pour la pre-mière fois. Bouchain arrive à Lausanne : « Etlà je vois la Volière accrochée avec des cordescomme un vaisseau fantôme des chantiersde l’apocalypse. Des tas de cordes, comme sila Volière était une montgolfière qui allaitemporter le Théâtre de Vidy. » L’effet est sai-sissant. « Igor conçoit l’architecture commeune œuvre d’art. Il la laisse se construire et latransforme. Il la rend à la fois plus poétiqueet plus fonctionnelle et ce n’est pas une poé-sie qui entartre mais qui libère. »”

L’histoire se poursuit jusqu’à la dernière métamorphose : “Avec leur spectacle Arrêtez lemonde, je voudrais descendre, créé en 2009, Lily et Igor vont encore plus loin. On entre dansla Grande Baraque […] c’est un manège aux volets fermés qui fait penser à la Volière etau Caracol tandis que l’air boisé que l’on respire nous rappelle la Baraque. Ce n’est pas ungeste délibéré, réfléchi chez Igor. Mais dans la succession des formes (plus que des spec-tacles), il y a comme un dialogue instinctif entre le grand et le petit, la toile et le bois, lepolygone et le parallélépipède, le plancher de bal et la tournette.”

Ancien grand reporter au journal Libération (il y dirigeait la rubrique théâtre entre 1978et 1988), Jean-Pierre Thibaudat est actuellement journaliste pour Rue89. Il écrit aussi pourle théâtre – des pièces et des essais dont Krystian Lupa (Actes Sud-Papiers, coll. “Mettreen scène”, 2004) – et des romans dont L’Orson (Actes Sud, 1993).

La Volière dessinéepar Patrick Bouchain

Chapiteau du Cirque Aligne, autour de 1977 © Théâtre Dromesko

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L’ART EST TENACE

par Jan Lauwers“L’art est tenace. Difficile à foutre en l’air. La grande erreur du siècle der-nier, selon Gilbert & George, c’est que les artistes ont oublié leurs spec-tateurs. Au XXe siècle, l’art était fait non seulement par, mais aussi uni-quement pour les artistes, disaient-ils. De plus, l’art plastique a été récu-péré par une élite très riche qui dégrade les œuvres d’art au rang de dia-mants de sang, ne laissant subsister pour le spectateur plus naïf qu’unesimple valeur événementielle. C’est ainsi que l’urinoir de Duchamp estredevenu une simple pissotière, et ce n’est pas seulement parce que lasociété du spectacle a interdit la pensée, mais aussi parce que trop de gensse cachent la tête dans le sable.

Il y a cependant une forme artistique qui échappe à la plupart de cesmanipulations, et c’est le théâtre. Ce médium artistique, sans douteconsidéré comme le plus désuet, résiste allègrement aux assauts de lasociété du spectacle. Il est trop artisanal, et en même temps il impliquetrop de gens, ce qui le rend assez cher, et trop éphémère pour avoir valeurde placement. La beauté de ce médium, c’est l’idée de collaboration. Nonpas que le théâtre soit le summum du collectif. Le collectif est une notiontrès confuse dans le monde de l’art. J’appellerais cela plutôt une collabo-ration autour d’un conflit positif. Comment se fait-il alors n’y ait jamaisd’écrivains parmi les employés permanents des compagnies de théâtreofficielles, ni a fortiori parmi leurs dirigeants ? L’écrivain reçoit tout auplus une commande de temps en temps, pour laquelle on le paie un peu,et il peut ensuite espérer toucher quelques droits d’auteur. D’ailleurs : uncréateur de théâtre qui écrit ses propres textes reste un créateur de théâ-tre qui écrit ses propres textes, et n’est presque jamais considéré commeun… auteur. Pourtant, il est normal qu’un auteur de théâtre porte lui-même ses textes à la scène. Shakespeare, Tchekhov, Müller, Molière,Brecht, Claus sont non seulement de grands écrivains, mais égalementde grands hommes de théâtre. C’est peut-être cela qui est mal compris ?Le fait que, à cause du formatage de notre société, du principe de catégo-risation systématique, on préfère faire la distinction entre faire du théâ-tre et écrire pour le théâtre ?

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[…] Mais l’art est tenace, et la plus grande illusion qu’il ait jamais por-tée est l’illusion qu’il n’est pas nécessaire. Sans art, j’en suis certain, lavie dans une société d’abondance ne vaut pas la peine d’être vécue. Etune vie, ça se crée, on ne se contente pas simplement de la vivre. Lesauteurs de théâtre sont sous-évalués en Flandre et aux Pays-Bas.Thomas Bernhard était encore un héros, même s’il était un hérosdécrié. De Brecht, même ses ennemis de droite disaient qu’ils regret-taient qu’un tel talent ait pu choisir la gauche. Au Chili, il y a autantd’émissions de littérature que d’émissions de cuisine à la télévision. EnFrance, dans tout festival qui se respecte, on accorde une grande impor-tance aux auteurs. Au Mexique, les poètes les plus célèbres déclamentleurs poèmes dans les parcs nationaux devant des milliers de per-sonnes. En Autriche, on organise régulièrement des premières lecturesdans des salles de théâtre archicombles. D’accord, eux, ce n’est pasnous, mais malgré tout, nous avons beaucoup de prétention et les fes-tivals internationaux sont submergés de productions flamandes, et hol-landaises dans une moindre mesure, et il y a donc une immense estimepour les textes et les productions qui ne cherchent pas leur raisond’exister uniquement sous leur propre clocher.

Voilà précisément la force des petits pays. C’est que parce que noussommes petits, nous pouvons réfléchir plus vite et parfois avec plus declarté. Nous sommes actuellement parmi les meilleurs au monde enmatière d’arts de la scène parce que nous avons des artistes indépen-dants qui savent que l’endroit où l’on est né est un endroit fortuit, pourlequel il ne vaut pas la peine de mourir, mais plutôt de vivre.”

Jan Lauwers est un auteur, metteur en scène, plasticien, chorégraphebelge néerlandophone. Il est le fondateur et le directeur artistique de laNeedcompany. Ses pièces sont publiées chez Actes Sud-Papiers.Retrouvez aussi chez Actes sud L’Enervement, un ouvrage consacré àl’œuvre plastique de Jan Lauwers.

www.needcompany.org

Extrait de la conférence de Jan Lauwersorganisée par l’Union linguistique néerlandaise

(Taalunie Toneellezing) , Anvers le 30 novembre 2009.

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LA COOPÉRATIVED’ÉCRITURE

La Coopérative d’Ecriture, lancée en début 2009, est uncollectif à l’initiative de Fabrice Melquiot qui réunittreize auteurs dont Marion Aubert, Mathieu Bertholet,Enzo Cormann, Rémi De Vos, David Lescot et EddyPallaro. Elle est le résultat des expériences qu’ils ontpartagées ensemble, par exemple au “Club desAuteurs” initié par Rémi De Vos au CDDB de Lorient.

La Coopérative d’Ecriture a pour objectif de valori-ser l’écriture contemporaine par la diffusion et la créa-tion de dispositifs collectifs d’écriture ; de développerles commandes d’écriture afin de constituer un réper-toire de textes propre à la Coopérative ; de favoriser larencontre des auteurs avec d’autres artistes (danseurs,comédiens, musiciens, etc.) ; et de favoriser l’échangeavec des auteurs étrangers.

Plusieurs “concepts” sont proposés pour mettre enplace ces objectifs. Parmi eux,“Le Dortoir”, “Les MotsVagabonds”, “Le Cabaret”. Il y aussi “Le Bal littéraire” :le matin, cinq auteurs choisissent dix morceaux demusique et une fable commune qui prend corps dansle lieu, la ville, l’humeur ou l’événement du jour.Règles du jeu : textes et chansons alternent, chaquetexte doit se terminer par le titre du morceau qui suit.Le soir, les spectateurs sont en piste, et les auteurslivrent à plusieurs voix cette histoire unique, écrite àdix mains. Les spectateurs-danseurs sont invités àécouter les textes et à danser. Il y aussi “Les Consultationspoétiques” : des auteurs et comédiens revêtent uneblouse blanche, s’installent dans les cafés, restaurants,bibliothèques, et proposent des consultations poé-tiques gratuites. L’auteur pose une question simple :Comment ça va ? Et tente de cerner le bobo du jourdont souffre la personne qu’il rencontre. Une fois éta-bli le diagnostic, l’auteur lit un texte (poème, nouvelle,extrait de roman, etc.) qui lui semble pouvoir servir deremède contre le bobo décelé.

Prochains “Bals littéraires” : le 12 juin au CENTQUATRE

à Paris ; le 12 juillet au Royal Court à Londres.Plus d’informations sur www.lacooperativedecriture.com © A

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PIÈCES À L’AFFICHE / CALENDRIER DES SPECTACLESJUIN-AOÛT 2010Mise à jour du 4 mai 2010. Plus d’informations : www.actes-sud.fr

Marion Aubert• Les Orphelines : du 14 au 18/07 au Festivalde la marionnette, Dives-sur-Mer.

Philippe Avron • Montaigne, Shakespeare et moi : en juillet au Festivald’Avignon, Théâtre des Halles.

Mathieu Bertholet• Shadow Houses : sera lue le 14/07 au musée Calvetlors du Festival d’Avignon et diffusée en direct surFrance Culture.

• Mathieu Bertholet présentera un solo de danse, Rosa,seulement, toujours à Avignon, du 8 au 14/07 à 11 heuresau jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph.

Gianina Carbunariu • Stop the tempo ! : du 9 au 20/06 au Théâtre du Pulloffà Lausanne (Suisse).

Jean-Claude Carrière• Audition : jusqu’à fin juin au Théâtre Edouard-VII,Paris.

Sonia Chiambretto• Sonia Chiambretto au Festival d’Avignondans le cadre d’une commande d’écriture d’UniversSciences en coproduction avec le Festival d’Avignon,du 7 au 12/07 (lieu en cours).

Cirque Plume• L’Atelier du peintre : du 16 au 25/06 sous chapiteau avec le Carré Magique de Lannion.

Joseph Danan• A la poursuite de l’oiseau du sommeil : le 22/06,lecture dirigée par Laurent Lévy au Théâtre du Rond-Point, Paris.

Pippo Delbono• I racconti di giugno (Récits de juin) : le 6/06 au FestivalInternational de Théâtre de Sibiu, Roumanie.

• Guerra : le 18/06 à Brasilia, Brésil • les 22 et 23/06au fetival de Londrina, Brésil

Rémi De Vos• Alpenstock : jusqu’au 27/06 au théâtre du Lucernaire,Paris.

Théâtre Dromesko• Arrêtez le monde, je voudrais descendre : le 1/06 à La

Passerelle, Scène nationale de Gap • du 9 au 13/06 auThéâtre Sortie Ouest de Béziers • du 22 au 26/06 auDomaine d’O de Montpellier.

Laura Forti• Mère/Fille : du 7 au 25/07 au Festival off d’Avignon,au Grand Soleil.

Laurent Gaudé• Le Tigre bleu de l’Euphrate : du 10 au 21/06 au NapoliTeatro Festival Italia • du 17/06 au 6/07 au festivalLa Mousson sur l’eau (Nancy, Frouard, Blénod-lès-Pont-à-Mousson, Ars-sur-Moselle, Toul, Montigny-lès-Metz, Thionville, Luxembourg et Metz).

Philippe de la Genardière• Simples mortels : au festival off d’Avignon (dates et lieuen cours).

Nancy Huston• Mascarade : lecture le 4/06 au Temple du Maraisdans le cadre du festival Jeune public Ô 4 vents, Paris.

Jan Lauwers• Sad Face / Happy Face (La Chambre d’Isabella , LeBazar du homard, La Maison de cerfs) : les 27 et 29/06 auFestival Malta de Poznan, Pologne.

• La Maison des cerfs : du 18 au 20/06 àl’Akademietheater de Vienne, Autriche.

David Lescot• David Lescot au Festival d’Avignon dans lecadre d’une commande d’écriture d’UniversSciences en coproduction avec le Festivald’Avignon : du 7 au 12/07 (lieu en cours).

Wajdi Mouawad• Pacamambo : jusqu’au 2/06 en tournée en Savoie(production de l’Espace Malraux de Chambéry).

Olivier Py• La Vraie Fiancée : jusqu’au 11/06 au Théâtre del’Odéon, Paris • le 18/06 à la MC2 de Grenoble.

Jean-Michel Ribes et Jean-Marie Gourio• Les Nouvelles Brèves de comptoir : du 1er au 12/06 auThéâtre du Gymnase à Marseille.

René Zahnd• Bab et Sane : du 12au 22/06 au Festival “New PlaysFrom Europe” à Wiesbaden, Allemagne.

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RENCONTRES• Rencontre avec François Delaroziere

le vendredi 18 juin à la librairie OmbresBlanches à Toulouse à l’occasionde la publication de ses Carnets de croquiset réalisations.

• Patrick Bouchain (architecte et co-directeur de la collection “L’Impensé”,Actes Sud) propose une exposition surle thème “Photographier l’architecture” à partir du 4 juillet dans le cadredes rencontres internationalesde la photographie d’Arles.www.rencontres-arles.com

• Denise Chalem est l’invitée du Festivalde la correspondance de Grignan du 7 au11 juillet, et du festival Nava à Limouxfin juillet.

• Pascale Bordet (La Magie du Costume,Actes Sud, 2008) est aussi l’invitée duFestival de la correspondance de Grignan.www.grignan-festivalcorrespondance.com

• Rencontre avec Philippe Fenwickle samedi 12 juin à la librairie Le Moulindes Lettres à Epinal à l’occasion dela publication d’Un théâtre qui marchechez Actes Sud en mai, dans la collection“Le Préau”.

PRIX LITTÉRAIRES• Dialogue d’un chien avec son maître…

de Jean-Marie Piemme (Actes Sud-Papiers, 2008) a reçu le Prix ado du théâtre contemporain 2009-2010. Le spectacle sera présenté du 14 septembre au 10 octobre 2010 au Théâtre du Rond-Point à Paris.

• Le 10 juin au Théâtre des Abbessesà Paris sera remis le Grand Prix delittérature dramatique 2010. Un mardi àMonoprix d’Emmanuel Darley (Actes Sud-Papiers, 2009) fait partie des cinq piècessélectionnées au dernier tour.

FILMLe film Clandestin, écrit et réalisépar Arnaud Bédouet, a été projeté le 25 marsdernier au Cinéma des Cinéastes à Paris.Ce film a reçu, lors du FIPA 2010,les récompenses suivantes : Prix MichelMitrani, FIPA d’argent dans la catégorie“Fictions”, FIPA d’or du Meilleur scénarioet FIPA d’or de la Meilleure musiqueoriginale. Arnaud Bédouet a publié Kinkalien 1997 chez Actes Sud-Papiers.

À PARAÎTREEN SEPTEMBRE 2010PIÈCES• Modeste contribution de Dominique Wittorski• Le Ravissement d’Adèle de Rémi De Vos• Désolé pour la moquette de Bertrand Blier• Le Murmonde de Serge Kribus

(coll. “Heyoka Jeunesse”)

ESSAIS• Klaus Michael Grüber : au centre de l’émotion,

collectif (coll. “Le Temps du théâtre”)

• Jérôme Thomas de Jean-Gabriel Carassoet Jean-Claude Lallias (coll. “Quel cirque ?”,coéd. CNAC)

BEAU LIVRE• Etranges animaux, fables de la Comédie-

Française, photographies de RaphaëlGaillarde et textes de Denis Podalydès.

Ci-contre : Etranges animaux, fables de la Comédie-Française ; photos © RaphaëlGaillarde. En haut : Cécile Brune dans Fables de La Fontaine, Jean de La Fontaine,

mise en scène de Robert Wilson, 2004. En bas : Loïc Corbery dans Le Sicilien oul’amour peintre, Molière, mise en scène de Jean-Marie Villégier, 2005.

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18, rue Séguier 75006 PARIS - TÉL : 01 55 42 63 16 - FAX : 01 55 42 63 [email protected] - www.actes-sud.fr • EDITORIAL : Claire DavidASSISTANTES : Audrey Chanson et Charlotte Lataillade • RELATIONS

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