Interview «La maladie de Parkinson ou la pulsion contrariée...La maladie de Parkinson est une...

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dossier ● ● ● ● le sens de la maladie de Parkinson 22 Interview «La maladie de Parkinson ou la pulsion contrariée» Le Dr Olivier Soulier est médecin homéopathe. Il a beaucoup travaillé sur les ma- ladies réputées difficiles comme la sclérose en plaques qu’il soigne depuis 25 ans avec de très bons résultats. Il a organisé en mars dernier le premier colloque sur cette maladie intitulé «Sortir de la sclérose en plaques». Conférencier, il propose régulièrement des séminaires et anime des stages et groupes de thérapies. Avant de questionner le sens de la maladie, il convient de rappeler comment se caractérise la maladie de Par- kinson : pouvez-vous nous en dire quelques mots ? La maladie de Parkinson est une maladie qui touche plutôt les hommes d’âge mur, l’âge moyen d’apparition de la ma- ladie étant de 60 ans. Il existe aussi des formes un peu plus précoces de la maladie. Quelles que soient les formes de cette maladie, elles sont toutes très invalidantes et se ca- ractérisent, tel que nous le décrit la neurologie, par une hy- pertonie, des tremblements et une akinésie : lenteur des mouvements (bradykinésie) et rareté des mouvements (aki- nésie). Ce qui fait que ce sont des personnes qui ont une expression de visage figée (amimie). Les Parkinsoniens ont ce que l’on appelle la roue dentée quand ils bougent un membre, c’est-à-dire que les muscles avancent comme s’ils étaient crénelés. Enfin, ils ont du mal à se mettre en route, à «démarrer». En revanche, quand ils ont démarré, quand ils «roulent», pourrait-on dire, cela va beaucoup mieux. La maladie de Parkinson est une maladie dont l’évolution est variable. De mon expérience, quand on comprend le fonctionnement de cette maladie et que l’on associe les traitements alter- natifs aux traitements classiques, difficiles à éviter, on ob- tient de bons résultats, c’est-à-dire une évolution lente de la maladie sans avoir nécessairement à augmenter trop vite le dosage des médicaments. Il y a ainsi moyen de ne pas épuiser trop vite les ressources thérapeutiques. La maladie de Parkinson est une maladie que l’on ne guérit pas, mais dont on peut considérablement ralentir l’évolution. Comprendre le fonctionnement de la maladie, c’est tout d’abord, selon vous essayer d’en comprendre le sens... Oui. Essayons en effet d’aller un peu plus loin dans sa com- préhension. D’un point de vue physiologique, la maladie de Parkinson touche un lieu anatomique du cerveau très précis : la subs- tance noire (ou locus niger), où est produite «normale- ment» la dopamine. La maladie se caractérise par une dégénérescence des neurones dopaminergiques de la subs- tance noire qui libèrent de la dopamine dans le striatum (que la dopamine n’atteint donc pas), c’est cette voie ap- pelée nigro-striée, qui se trouve donc altérée. La dopamine est donc au centre de la problématique par- kinsonienne. Or, que nous disent les neurosciences ? Qu’il existe au niveau du cerveau en particulier trois neurotrans- metteurs ; ces derniers correspondent aux trois mouve- ments de l’action. Le premier, c’est la dopamine. La dopamine, c’est le début du mouvement. Les Chinois, selon leur médecine tradition- nelle, diraient que c’est le mouvement du foie, le début du jour, le lever. C’est l’imagination, la pulsion de base, le désir d’aller vers, la pulsion d’action. Ce mouvement de base est aussi très important dans le désir d’une manière générale et le désir sexuel. La pulsion amoureuse commence d’abord avec de la dopamine, on sait que d’autres éléments interviennent, bien sûr, mais la dopamine, c’est la pulsion d’aller vers. C’est mon désir. C’est l’impulsion de vie. Le deuxième mouvement correspond à l’adrénaline-nora- drénaline. L’adrénaline-noradrénaline, c’est la situation de Dr Olivier Soulier •••

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  • dossier ● ● ● ● le sens de la maladie de Parkinson22 •

    Interview

    «La maladie de Parkinsonou la pulsion contrariée»

    Le Dr Olivier Soulier est médecin homéopathe. Il a beaucoup travaillé sur les ma-ladies réputées difficiles comme la sclérose en plaques qu’il soigne depuis 25 ansavec de très bons résultats. Il a organisé en mars dernier le premier colloque surcette maladie intitulé «Sortir de la sclérose en plaques». Conférencier, il proposerégulièrement des séminaires et anime des stages et groupes de thérapies.

    Avant de questionner le sens de la maladie, il convientde rappeler comment se caractérise la maladie de Par-kinson : pouvez-vous nous en dire quelques mots ?La maladie de Parkinson est une maladie qui touche plutôtles hommes d’âge mur, l’âge moyen d’apparition de la ma-ladie étant de 60 ans. Il existe aussi des formes un peu plusprécoces de la maladie. Quelles que soient les formes decette maladie, elles sont toutes très invalidantes et se ca-ractérisent, tel que nous le décrit la neurologie, par une hy-pertonie, des tremblements et une akinésie : lenteur desmouvements (bradykinésie) et rareté des mouvements (aki-nésie). Ce qui fait que ce sont des personnes qui ont uneexpression de visage figée (amimie). Les Parkinsoniens ont ce que l’on appelle la roue dentéequand ils bougent un membre, c’est-à-dire que les musclesavancent comme s’ils étaient crénelés. Enfin, ils ont du malà se mettre en route, à «démarrer». En revanche, quand ilsont démarré, quand ils «roulent», pourrait-on dire, cela vabeaucoup mieux. La maladie de Parkinson est une maladie dont l’évolutionest variable. De mon expérience, quand on comprend le fonctionnementde cette maladie et que l’on associe les traitements alter-natifs aux traitements classiques, difficiles à éviter, on ob-tient de bons résultats, c’est-à-dire une évolution lente dela maladie sans avoir nécessairement à augmenter trop vitele dosage des médicaments. Il y a ainsi moyen de ne pas épuiser trop vite les ressourcesthérapeutiques. La maladie de Parkinson est une maladieque l’on ne guérit pas, mais dont on peut considérablementralentir l’évolution.

    Comprendre le fonctionnement de la maladie, c’est toutd’abord, selon vous essayer d’en comprendre le sens...Oui. Essayons en effet d’aller un peu plus loin dans sa com-préhension. D’un point de vue physiologique, la maladie de Parkinsontouche un lieu anatomique du cerveau très précis : la subs-tance noire (ou locus niger), où est produite «normale-ment» la dopamine. La maladie se caractérise par unedégénérescence des neurones dopaminergiques de la subs-tance noire qui libèrent de la dopamine dans le striatum(que la dopamine n’atteint donc pas), c’est cette voie ap-pelée nigro-striée, qui se trouve donc altérée. La dopamine est donc au centre de la problématique par-kinsonienne. Or, que nous disent les neurosciences ? Qu’ilexiste au niveau du cerveau en particulier trois neurotrans-metteurs ; ces derniers correspondent aux trois mouve-ments de l’action. Le premier, c’est la dopamine. La dopamine, c’est le débutdu mouvement. Les Chinois, selon leur médecine tradition-nelle, diraient que c’est le mouvement du foie, le début dujour, le lever. C’est l’imagination, la pulsion de base, le désird’aller vers, la pulsion d’action. Ce mouvement de base est aussi très important dans ledésir d’une manière générale et le désir sexuel. La pulsionamoureuse commence d’abord avec de la dopamine, onsait que d’autres éléments interviennent, bien sûr, mais ladopamine, c’est la pulsion d’aller vers. C’est mon désir.C’est l’impulsion de vie. Le deuxième mouvement correspond à l’adrénaline-nora-drénaline. L’adrénaline-noradrénaline, c’est la situation de

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    plaisir-déplaisir, de fuite-lutte, selon la théorie d’Henri La-borit (voir encadré ci-dessous. Cela correspond à : qu’est-ce que je fais ? Je suis en relation et, soit je lutte pourgagner, soit je fuis pour ne pas être dominé. C’est aussil’hormone qui va donner le plaisir et le déplaisir dans l’ac-tion sportive, par exemple. Ce deuxième mouvement de l’action correspond donc à lamanière dont elle va se tisser, dont elle va se jouer. Enfin, le troisième mouvement de l’action correspond à lasérotonine. Après avoir eu le désir de l’action avec la dopa-mine, l’agir avec l’adrénaline-noradrénaline, on va poser unrésultat et en tirer une sérénité, une tranquillité. La séroto-nine va nous donner la stabilité. C’est sur la sérotonine que l’on agit pour soigner les dé-pressions, en donnant ce que l’on appelle des IRS (Inhibi-teurs de recaptage de la sérotonine ; le Prozac en est un parexemple). Ces médicaments agissent en augmentant le tauxde sérotonine. Pour conclure sur les trois mouvements présentés, nouspouvons résumer ainsi les choses : au départ, j’ai mon ima-gination, puis je vis mon événement, et enfin je pose monrésultat dans la tranquillité, avec la sérotonine. La séroto-

    nine est d’ailleurs un élément que l’on voit en fin de jour-née. Elle est très liée également à la digestion.

    Si la dopamine, c’est la pulsion de vie, c’est bien elle quise retrouve au centre de la problématique de la maladiede Parkinson C’est cela. C’est la pulsion de vie contrariée. Dans la maladie de Parkinson, il y a un problème de conflitentre la pulsion de base (mon désir à moi) et la fidélité à lafamille, aux règles et à la parole donnée. La pulsion de basen’a pas pu être satisfaite. Mais il y a d’autres situations où la pulsion de base a étécontrariée.Dans la sclérose en plaques, la personne a oublié sa proprepulsion de base, elle s’est «calée» sur celle de l’autre (la fa-mille) la croyant sienne. Ce sont des familles à très forteidéologie politique, religieuse, sociale et familiale, dont lesvaleurs sont présentées comme absolues, essentielles etvitales. Dans la fibromyalgie, la personne connaît sa pulsion debase, mais ayant été confrontée à une situation ou à desparents extrêmement durs, cette pulsion a dû être •••

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    Selon Henri Laborit (1914-1995), il existe quatre modesréactionnels : l’activation, la fuite, la lutte, l’inhibitionL’activation, c’est je veux, je fais, je réussis.L’activation réussie c’est celui qui réussit, c’est l’épicu-rien. Je veux faire quelque chose et je le réussis.L’activation empêchée, c’est : je ne peux pas réussir àfaire ce que je veux, donc je vais créer une autre option.Nous sommes ici dans le registre de la création.La fuite et la lutte présentent l’avantage de ne pas sesoumettre. Henri Laborit insiste sur la fuite (pour preuveson livre «Éloge de la fuite»), c’est : courage fuyons ! Ilest classique de dire que face à des gens qui nous mettent en diffi-culté, il est préférable de fuir. Soit la fuite est réussie, et ce sont des pionniers : ils créent des nou-veaux territoires. Ce sont les entreprenants et les entrepreneurs.Soit la fuite est empêchée et on doit faire avec ce que l’on a : il fautgérer le manque et l’enfermement. Ce sont les comptables et les fi-nanciers.Il y a deux types de lutte : dominante et marginale.Dans la lutte dominante, ce sont les purs dominants qui attaquent :les chefs de groupe, qui attaquent souvent avant d’être attaqués,en prévention, pour assurer leur caractère dominant.La lutte marginale, ce sont les personnes qui n’attaquent que s’ilssont attaqués.En clair, pendant la seconde guerre mondiale : Hitler faisait de lalutte dominante, De Gaulle et Churchill de la lutte marginale.Dans les films d’action, la lutte dominante, c’est le méchant, le jus-

    ticier ou gentil héros, c’est la lutte marginale.L’inhibition, c’est : je vais m’inhiber face à une situation.Notons que l’inhibition pourrait paraître gênante ou ap-paraître comme une capitulation, mais si on ne s’inhibejamais, on est comme un enfant qui reste dans la pul-sion, la toute puissance, et il n’y a pas d’apprentissagepossible.Sans inhibition, c’est le principe de toute puissance ; onest dans le principe de la lutte dominante.Il y a deux types d’inhibition : protégée et non protégée.L’inhibition protégée, c’est l’altruisme, dans son coté po-

    sitif. L’inhibition non protégée, c’est la soumission totale dans soncôté défaut.L’inhibition protégée, c’est le principe même de l’amour. Je m’inhibeen échange d’une possibilité de protection. Cette protection, si elleest réciproque, ouvre des horizons très différents et est beaucoupmoins consommatrice d’énergie que dans la protection à tout prix.Il faut comprendre le principe de l’amour qui consiste à dépasserses instincts de toute puissance pour entrer dans une bonne relationavec l’autre. La compréhension de ce principe de l’amour en tantqu’inhibition protégée est fondamentale. L’amour, c’est l’humanitéqui renonce à la toute puissance extérieure pour une croissance in-térieure : la sienne et celle de l’autre.Si on fait un parallèle avec l’économie d’aujourd’hui : le principe decroissance à tout prix, c’est la logique financière et le principe detoute puissance, alors que l’inhibition protégée serait de l’ordre dela croissance raisonnée.

    Explication sur le départ des théories Laborit

    Henri Laborit

  • étouffée. C’était se soumettre ou «mourir». Ainsi, dans un-contexte de peur, la personne fait constamment des com-promis pour essayer de ne pas être enfermée, tout en étanttrès en colère, et en essayant malgré tout de garder uneforme ou un espoir de liberté. Les fibromyalgiques sont lesrois des mauvais compromis, chaque nouveau compromisles enfermant davantage.Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ontcette particularité d’avoir à la fois une personnalité forte etune inhibition forte. Il y a autant de pulsion de base qued’inhibition. Toute leur vie, elles ont toujours été à la foisdans un désir propre et dans un blocage de ce désir, c’est-à-dire une castration, une inhibition ; ce qui fait que ce sontdes personnes qui sont toujours en conflit avec leur propredésir, le mouvement qu’ils souhaiteraient faire et qu’ilsn’osent pas faire. L’éducation, les interdits, la manière dontils ont été réfrénés, très tôt dans leur vie, ont créé un surmoitrès puissant chez les Parkinsoniens. Ils ont une très fortenotion de la loi, de la règle, de la parole donnée, et sontainsi capables de s’imposer des règles très fortes. Exemple :«je me suis engagé, je me suis marié, je ne suis pas heureux, mais c’estcomme ça. J’ai donné ma parole et je la tiendrai. Je me ferai tuer surplace, mais je respecterai ma parole». Ce sont ainsi parfois despersonnes très autoritaires, très strictes et très dures. Cette juxtaposition de ces deux éléments : personnalitéforte/inhibition forte, Michel Moirot, qui a écrit «L’originedes cancers» (voir encadré ci-dessus), l’explique très bienen disant qu’ils sont en équilibre à 50/50 : «j’y vais, j’y vaispas», «j’ose, j’ose pas», «j’ai le droit, j’ai pas le droit»… Cette dyadevolonté d’agir/inhibition fait que chaque fois que la per-sonne aura un désir (qu’il soit de vie ou sexuel, on parle de

    gestes interdits : «j’ai envie de séduire, je ne peux pas», «je désirequelqu’un, je ne peux pas»), il se trouvera bloqué en quelquesorte. D’où la notion de très forte colère rentrée. On est dans la pulsion de base (dopamine) constammentbloquée par les interdits. Plus il y a blocage et plus le noyaugris central qui fabrique la dopamine, le «locus niger»(substance noire) doit le faire en grandes quantités. La pul-sion de base étant perpétuellement contrariée, elle va finirpar s’épuiser, d’où l’épuisement du noyau avec la dégéné-rescence progressive des neurones dopaminergiques et lanécessité de donner de la dopamine. Ainsi, autant on peut soigner la sclérose en plaques, ce queje fais depuis plus de 25 ans, et nous avons pu le voir lorsde notre premier colloque sur le sujet en mars dernier (voiren page agenda : le DVD de cet événement est aujourd’huidisponible), autant dans la maladie de Parkinson, il faudraitêtre préventif.

    Il existerait donc un moyen de prévenir cette maladie ?Il n’existe pas de prévention proprement dite, telle qu’onpourrait l’imaginer. La maladie de Parkinson fait partie deces maladies dont la seule prévention est de laisser la per-sonnalité des enfants s’épanouir. Il s’agit de ne pas «casser»l’enfant, de ne pas lui imposer des interdits trop forts. Il y a d’ailleurs quelque chose de commun dans la physio-logie, une espèce d’analogie, entre la maladie de Parkinsonet les tremblements émotifs des adultes jeunes ou des en-fants. Non pas que tous les enfants qui ont des tremble-ments émotifs vont faire des maladies de Parkinson, nenous affolons pas ! Mais, je pense que quand on voit un en-fant qui a un tremblement émotif, c’est l’occasion

    Alors que la médecine psychosomatique était ins-taurée vers les années 1949-1950, le Dr MichelMoirot (1912-1997), ancien chef de clinique à l’Hô-tel-Dieu à Paris, membre du collège des chirurgiensfrançais et membre de la Société française de mé-decine psychosomatique, découvrit deux études in-téressantes, ainsi qu’il le souligne lui-même, qui lepoussèrent à investiguer plus avant les relationsentre l’esprit et le corps. L’une des deux concernela nature psycho-affective de la maladie de Parkin-son.Voici ce qu’il en dit : «j’aborde maintenant monpropre travail et qu’il me soit permis de commencer par parlerde deux études significatives sur une manière nouvelle d’envi-sager l’étiopathogénie des maladies chroniques. Il s’agit d’unlivre écrit par J. B. Fortin, de Montréal, paru dans une collectionfrançaise patronnée par M. le Pr Aboulker. Dans cet ouvrage, l’au-

    teur affirmait la nature psycho-affective de la ma-ladie de Parkinson. Des faits précis et très nom-breux, réunis par nos soins, avaient montré que leparkinsonien est un sujet de type «contraint», ti-raillé entre ses trophismes vis-à-vis de la société etsa fixation au conjoint.Le conditionnement des noyaux gris centraux ducerveau, qui règlent et contrôlent les états postu-raux, serait le résultat de cette ambivalence per-manente installée depuis l’enfance, et ceconditionnement serait, à l’âge mûr, la source d’os-cillations indiquant l’hésitation affective du sujet,

    en relation avec une ambiance faite de rappels ambivalents.Le tremblement du parkinsonien serait le résultat d’un malaiseimpliquant le tiraillement entre deux tendances contradictoires».Michel Moirot : «Origine des cancers, traitement et prévention»,Les Lettres libres, 1985

    Michel Moirot et la maladie de Parkinson

    Michel Moirot

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  • de bien vérifier qu’il ose s’affirmer.

    Côté traitements «classiques», la L-Dopa, précurseurde la dopamine, semble présenter une efficacité inté-ressante. On peut le compléter, dites-vous, avec de lanutrithérapie De mon expérience, en effet, on obtient des résultats in-téressants avec la L-Dopa ou équivalent de nouvelles mo-lécules, de même qu’en nutrithérapie, on peut favoriserla chaîne métabolique conduisant à la fabrication de do-pamine (méthylation, tyrosine, acide aminé à l’origine dela chaîne qui va créer la dopamine) avec des complé-ments alimentaires, comme les oméga 3, des vitamines,en particulier du groupe B, et des minéraux, comme lezinc, etc. En combinant ces deux approches, on obtient de trèsbons résultats, dans le sens où ces malades peuvent trèslongtemps rester avec des doses très basses de dopa-mine. Car le problème de la maladie de Parkinson, c’estqu’elle peut s’aggraver très vite. Ce qui fait que l’on va de-voir augmenter la dose de L-Dopa jusqu’à épuisementdes possibilités thérapeutiques. Mais, on peut aussi intervenir plus tôt dans le dévelop-pement de la maladie. La prévention du vieillissement ducerveau est possible avec l’apport de compléments ali-mentaires et vitaminiques, puisque nous avons vu qu’ilfaut de très nombreuses années pour que le noyau à do-pamine s’épuise. Donc, si on intervient plus tôt, en nour-rissant le cerveau, on va ralentir le mécanisme, même sion se retrouve en situation de stress généré par la mala-die de Parkinson.D’une façon plus générale, tous ces processus de vieillis-sement précoce du cerveau ont été intégrés sous le termede DNBPC, déficit neurobiologique de la post cinquantaine,c’est-à-dire le début du vieillissement cérébral. Il est trèsimportant à repérer dans la mesure où c’est un début devieillissement des cellules nerveuses, et qu’une cellule ner-veuse, quand elle commence à souffrir, va mettre 10 ans àmourir.

    En conclusion...Comprendre le processus de la maladie de Parkinson au ni-veau psychologique nous permet de voir que la vraie pré-vention dans les maladies neurologiques tardives se trouvesouvent dans les principes éducatifs 50 ans plus tôt.Il existe une autre prévention qui passe par l’entretien desoi.Quand la maladie apparaît, il est important d’agir sur lessituations de stress psychologique, qui sont aussi des fac-teurs d’évolution de la maladie de Parkinson, et d’utiliser

    également d’autres moyens thérapeutiques de façon à nepas user trop vite les traitements neurologiques classiques,ce qui permet de réduire par 2 ou 3 la vitesse d’évolutionde la maladie. J’ai, pour ma part, des patients qui, après 10 années de ma-ladie de Parkinson, ont des troubles évidents, mais qui neles empêchent pas de mener une vie presque normale. n

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    En savoir plus- «Le sens des maladies», Dr Olivier Soulier, Éd. Sens & Symboles,- «Histoires de vies - Messages du corps», Dr Olivier Soulier, Éd.Sens & Symboles, 2007- «La digestion - Les clés du poids - Les formes - Les dépen-dances», Dr Olivier Soulier, Éd. Sens & Symboles- Le site internet de Sens & Symboles : http://www.lessymboles.com

    •••La piste bactérienne

    «Un médecin italien, le DrDominico Fraioli, avait évo-qué l’hypothèse d’un lienentre coqueluche et maladiede Parkinson. Le lien entre pathologies neurologiques comme la scléroseen plaques, l’autisme ou encore la sclérose latérale amyo-trophique, SLA, et affections bactériennes est aujourd’huide plus enplus étudié. J’ai développé cette notion dans lepremier colloque organisé en mars dernier sur la scléroseen plaques.Concernant la maladie de Parkinson, une étude récente1

    suggère que la bactérie Helicobacter Pylori pourrait contri-buer à sa survenue. Concernant l’hypothèse du Dr Fraioli, si on l’accepte l’hy-pothèse symbolique, on peut dire que la coqueluche est enlien avec la place de l’enfant dans la famille2. À un moment de sa vie, pour que l’enfant puisse épanouirvraiment sa personne, il faut qu’il soit profondément nourridans son narcissisme, afin d’avoir une conscience de sa pro-pre valeur, et qu’il perçoive d’une manière ou d’une autrel’amour inconditionnel de ses parents pour lui. À défaut, ilse demandera toute sa vie : vais-je oser être vraiment moi ?»1 - « Bacteria « linked » to Parkinson’s disease », Dr Tester-man Traci, BBC Online, 20112 – « Histoires de vies - Messages du corps », Dr Olivier Sou-lier, Éd. Sens & Symboles, 2007

    Helicobacter Pylori