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C/O STÉPHANE FREIN 82, AVENUE DE COUR 1007 LAUSANNE (CH) contact production & promotion Aurélie de Morsier [email protected] +41(0)78 710 00 93 www.emiliecharriot.com KING KONG THEORIE REVUE DE PRESSE « KING KONG THÉORIE », UN VIRGINIE DESPENTES DE HAUT VOL ! Festival d’Avignon, Le bruit du off, 28 juillet 2016 KING KONG THÉORIE, DANS L’OMBRE DES HOMMES : ACCÉDER À L’HUMAINTÉ OU RESTER DANS LA HONTE Artkult.fr, 14 juillet 2016 CRITIQUE DE KING KONG THÉORIE DE VIRGINIE DESPENTES AU CENTRE CULTUREL SUISSE Un fauteuil pour l’orchestre, 11 juin 2015 KING KONG THÉORIE, SA FACE FRAGILE Le Phare, mai/juin 2015 ÉMILIE CHARRIOT : « IL Y A AUTANT DE FÉMINISMES QUE DE FEMMES » L’Auditoire, novembre 2014 KING KONG THÉORIE FRAPPE À LAUSANNE 24 Heures, 30 octobre 2014 « KING KONG THÉORIE », FEMME FORTE, SPECTACLE RACÉ Le Temps, 30 octobre 2014 « KING KONG THÉORIE » LIENS VERS DES INTERVIEWS ET CHRONIQUES Radio Télévision Suisse Romande, La Télé, mai 2014-mai 2016

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  • C/O STÉPHANE FREIN 82, AVENUE DE COUR 1007 LAUSANNE (CH) contact production & promotion Aurélie de Morsier [email protected] +41(0)78 710 00 93

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    KING KONG THEORIE REVUE DE PRESSE  

    • « KING KONG THÉORIE », UN VIRGINIE DESPENTES DE HAUT VOL ! Festival d’Avignon, Le bruit du off, 28 juillet 2016

    • KING KONG THÉORIE, DANS L’OMBRE DES HOMMES : ACCÉDER À L’HUMAINTÉ OU RESTER DANS LA HONTE Artkult.fr, 14 juillet 2016

    • CRITIQUE DE KING KONG THÉORIE DE VIRGINIE DESPENTES AU CENTRE CULTUREL SUISSE Un fauteuil pour l’orchestre, 11 juin 2015

    • KING KONG THÉORIE, SA FACE FRAGILE Le Phare, mai/juin 2015

    • ÉMILIE CHARRIOT : « IL Y A AUTANT DE FÉMINISMES QUE DE FEMMES » L’Auditoire, novembre 2014

    • KING KONG THÉORIE FRAPPE À LAUSANNE 24 Heures, 30 octobre 2014

    • « KING KONG THÉORIE », FEMME FORTE, SPECTACLE RACÉ Le Temps, 30 octobre 2014

    • « KING KONG THÉORIE » LIENS VERS DES INTERVIEWS ET CHRONIQUES Radio Télévision Suisse Romande, La Télé, mai 2014-mai 2016  

  • LE BRUIT DU OFF

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [2]

     

    LE BRUIT DU OFF

    « KING KONG THEORIE », UN VIRGINIE DESPENTES DE HAUTVOL !

    Posted by lefilduoff on 28 juillet 2016 · Laisser un commentaire 

    LEBRUITDUOFF – 28 juillet 2016

    « King Kong Théorie » – Virginie Despentes – Théâtre Gilgamesh du 7 au 24 juillet à 17h50.

    Comment adapter le côté hard du très beau texte de Virginie Despentes – elle qui faisant corps avecson écriture et qui en passant par la symbolisation du langage à échapper à l’inscription dans sa chairde ce qui aurait pu la détruire – sans le plagier et le vider de son substrat ? C’est le défi que s’est lancéla jeune metteure en scène Emilie Charriot en formant ce projet.

    Très vite, elle a eu l’intuition qu’il fallait se décaler, « faire un pas de côté », pour dire l’essence decette expérience singulière. Pour ce faire, elle a choisi de déconstruire ce visage en deux : l’un seraporté par une danseuse, l’autre par une comédienne. Toutes deux seront sur scène tour à tour ouensemble, mais jamais elles ne dialogueront, ce sera au spectateur, comme dans une visionstéréoscopique, de recoller les morceaux en les faisant se superposer. Le résultat est une chorégraphieet de longs monologues statiques où la lumière joue un rôle essentiel pour éclairer l’ombre et lamettre en mouvement.

    Le premier tableau est chuchoté, susurré à nos oreilles par un filet de voix ayant réussi à échapper à

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  • LE BRUIT DU OFF

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [3]

     

                 

    une catastrophe dont, même si on en ignore encore l’origine, on mesure l’ampleur à la faiblesse dusignal sonore émis. Portée par un corps empêché dont les mains se tortillent, elle raconte cette voixfragile son parcours incertain…

    Parler de la notion d’échec lui est compliqué… Si on a échoué, c’est parce que l’on a beaucoup espéré.Elle ne peut entrer dans ce concept. En revanche, elle veut bien parler de « ne pas y arriver », en faitde ne pas arriver… à vivre. Ce n’est pas facile d’être vivante, se maintenir en vie, ce n’est pas naturel.Depuis l’adolescence, d’être toujours à côté, ne pas trouver l’endroit juste, ça la met enragée, alorspour contenir la rage, recouvrir la tache… Et la danseuse se déplace pour mettre son pied sur unetache imaginée au sol. Anne-Claude elle était à sa place, elle, elle était parfaite, adéquate. Elle auraittant voulu être Anne-Claude, dit-elle avec un sourire d’envie.

    La danseuse esquisse quelques pas. Et elle commente… « Tu vois la danse, c’est en lien avec le fait dene pas parler fort, avec la grâce, le raffinement, l’élégance, dire quelque chose qui n’ébouriffe pas. J’aiéchoué à être une femme convenable… La colère et quelque chose aussi d’un peu désespéré. Mêmepour la danse j’ai eu du mal à trouver ma place. Le côté enragé-désespérant n’est pas vendeur.J’arrivais pas… Maurice Béjart m’a dit « Mademoiselle, la danse ce n’est pas fait pour exprimer desémotions primitives ». On m’a demandé de parler d’amour, et j’ai pas voulu ».

    Suit alors – ce qui ne pouvait être dit de « vive voix » – la récitation de la lettre de Virginie Despentes(apprise par cœur) publiée dans le magazine Têtu où elle parle de son parcours de fille née en 1989,de l’école mixte, des jupes courtes, de la pilule à 14 ans (« C’était super cool, voilà ce que j’en diraimaintenant »), de la liberté d’ouvrir un compte sans l’autorisation du père ou du mari, de la baiseavec des centaines de mecs, de sa « vie d’homme »… Et de dire ce juillet 86 où de retour de Londresavec sa copine, mini-jupes et cheveux verts et orange, elles ont été violées par trois mecs blancs plutôtsympas qui les avaient prises en stop. « Depuis, le viol c’est ce qui me défigure et me constitue »,dit-elle.

    « Pendant vingt ans, je me suis prostituée. En 91, l’idée m’est venue de porter des habits de garçon. »En voix off, on entend : « Créature du vice en jupe et talons hauts ». Et elle dit : « La prostitution a étéune entreprise de reconstruction après le viol, un bénéfice de ma vulnérabilité féminine. Arrêter c’estdur. Je suis plus désirante que désirable ».

    Se clôt là le premier volet du « spectacle », le plus troublant sans aucun doute. En effet, avant mêmela « récitation » de la lettre qui dévoile le viol – ce dont elle ne pouvait parler, elle le « savait par cœur» – le corps morcelé exposé dans son extrême fragilité, avec ses hésitations et le mouvement de sesmains agitées par on ne sait quelles tensions secrètes, la voix dont seul un filet survit, introduit aucœur même de la vérité impossible à formuler. En effet, ce qui a été frappé de forclusion parl’inconscient resurgit dans le réel sous forme de blessures infligées au corps. La forclusion,mécanisme de défense caractéristique de la psychose, et qui en serait à l’origine, empêche touteverbalisation du traumatisme qui est dénié, comme si en fait il n’avait pas existé vraiment.

    Ce que la mise en jeu d’Emilie Charroi a fort bien compris en scindant en deux le personnage deVirginie Despentes pour le faire interpréter par deux artistes différentes et, qui plus est, ne dialoguantjamais ensemble quand au troisième tableau elles sont réunies sur le plateau. On ne pouvait mieuxdonner à voir concrètement le moi clivé en jeu dans l’état psychotique d’origine traumatique.

    La chance énorme dont s’est saisie Virginie Despentes – elle le dit elle-même très bien – c’est d’avoirpu et su faire passer dans la sphère symbolique ce qui aurait pu la couper d’elle-même à jamais.Grâce à l’écriture de ses romans (Baise-moi, ne fut pas qu’un succès de librairie mais d’abord uneœuvre de reconstruction), elle a fait passer dans la sphère symbolique ce qui jusqu’alors sedéchargeait violemment dans des passages à l’acte.

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  • ARTKULT.FR  

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [4]

    Ayant retrouvé sa voix grâce à l’écriture, Virginie Despentes va enfin pouvoir directement « parler savie ». La deuxième comédienne, elle aussi seule sur le plateau, éclairée fabuleusement par un halo delumière à l’intensité variée selon les épisodes évoqués, va dans un très long monologue passionnantreparcourir ce qui fait sa vie. La prostitution complètement assumée – comme le viol, non plus déniémais « exposé » au vu et au su de tous – étant pour elle le viatique lui permettant de reprendre lepouvoir sur son corps. Désormais, ce corps vulnérable qui lui appartient et qu’elle peut donclibrement monnayé, n’est plus un corps dont elle est dessaisie : elle a renversé dans son contraire savulnérabilité féminine pour en faire sa force. Une force d’homme, dit-elle.

    Pour une première mise en scène, Emilie Charriot montre là une maturité de vue que ses aîné(e)sn’ont pas toujours. Au lieu de céder à ce qui aurait pu – du côté du scabreux de cette (belle) œuvresulfureuse – attirer le voyeurisme des foules, elle nous propose une « représentation » du parcours deVirginie Despentes qui dans le dispositif choisi (deux artistes pour une même personne, troistableaux où dans le dernier les deux parties disjointes vont venir se superposer) dit avec une extrêmefinesse l’essence du « viol qui la défigure et la constitue ». Cette intelligence vive est portée aussi pardeux merveilleuses artistes, Géraldine Chollet et Julia Perazzini (l’une danseuse à l’origine, l’autrecomédienne) d’une authenticité totale. Une très, très belle réussite.

    Yves Kafka

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  • ARTKULT.FR  

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [5]

    Avignon OFF 2016 « King KongThéorie », dans l’ombre deshommes : accéder à l’humanitéou rester dans la honte

    Photo : Émilie Charriot

    Paru en 2006, l’essai de Virginie Despentes est devenuemblématique de la lutte d’un nouveau féminisme qui intègreles questions de genre. L’auteure y relate l’expérience duviol et de la prostitution, la sexualité féminine y estabordée sans détours, le langage est cru. Par sa sobre mise enscène de « King Kong Théorie », Emilie Charriot mise sur laforce du verbe et du texte pour faire du théâtre le terrain deprolongations d’une lutte à peine en marche.

    Dans un espace sombre sans aucun décor ni artifices, unecomédienne (Julia Perazzini) et une danseuse (GéraldineChollet) s’adressent frontalement au public, sans donnerl’impression de réciter, leur présence est tout à la fois

  • ARTKULT.FR

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    timide et imposante, elles transpirent le texte. La première,en s’en écartant, avec sincérité, nous parle de son expériencede l’échec notamment au vue de sa carrière de danseuse. Avecune émotion à peine retenue, elle raconte ce que signifie ladéfaite à ses yeux, un sentiment étroitement lié à l’espoir :avoir l’impression d’avoir beaucoup échoué, c’est d’abordavoir beaucoup espéré. Par des mots qui sont les siens etquelques pas de danse, elle transmet la difficulté qu’il y a àse maintenir en vie, à se sentir déviante tout en voulantmalgré tout accéder à l’humanité pour sortir de la honte. Leslarmes aux yeux, la danseuse est d’une justesse saisissante.

    De son côté, la comédienne prend le relais de ce momentpresque intimiste comme pour inscrire cette confessionpersonnelle dans un combat universel, et rappeler que notresystème culturel et sociétal doit être repensé. Porte-paroledes femmes et de Virginie Despentes, elle raconte le viol qu’asubi l’auteure ainsi que son expérience de la prostitution.Campées au milieu de la scène, les deux femmes ne bougent pas,ce qu’un jeu d’ombres et de lumières vient accentuer. Droites,elles nous toisent et par une grande économie de gestes, elleslaissent une belle place aux silences, révolution muette s’ilen est une, le féminisme est aussi une attitude. Par sesregards, son élocution et sa présence scénique, JuliaPerazzini déclame le texte de Virginie Despentes avec force,les mots noue heurtent et chaque respiration, chaque instantqui se meurt est laissé à notre imaginaire et notre propreréalité.

    Dans une société où « femme inapte » est devenu un pléonasme,où une femme qui se fait agresser doit d’abord se justifier dene pas avoir provoqué ou mérité avant d’être écoutée, dans unesociété où la possibilité de la mort a été intégrée par lesfemmes, où être féministe ne semble être ni pertinent, niurgent : que faire ? Dans cette même société qui attend deshommes qu’ils soient virils, certainement pas émotifs, fortset travailleurs, quelle place est laissée à ceux qu’on appelle

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    les « minorités » que sont les intersexués, transgenres,bisexuelles et homosexuels que l’on devrait délivrer de tellecatégories verbales ? Plus que jamais, le texte de Despentesdevrait être porté par des voix comme celles de ces deuxcomédiennes qui redonnent de la force aux mots dans unesociété qui se nourrit d’images. Avant toute chose, avantd’être un cliché ou accessoire, le féminisme devrait êtreévidé du féminin, de la binarité sexuelle que l’on s’impose etnous désert pour sortir de l’obstacle des genres.

    Le théâtre est là pour dire que tout le monde devrait êtreféministe et qu’est féministe un homme ou une femme qui selève et dit qu’il y a un problème avec le rôle des sexesaujourd’hui, un problème réparable.

    King Kong Théorie, d’après Virginie Despentes, mise en scèneÉmilie Chariot, avec Géraldine Chollet, Julia Perazzini.

    Festival d’Avignon, Théâtre Gilgamesh, 11, boulevard Raspail,84000 Avignon, jusqu’au 24 juillet, relâche le 18, 17h50,durée 1h30.

  • UN FAUTEUIL POUR L’ORCHESTRE

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    Critiques // « King Kong théorie » de Virginie Despentes, mise en scène d’Émilie Charriot au Centre culturelsuisse

    « King Kong théorie » de Virginie Despentes, mise en scène d’Émilie Charriotau Centre culturel suissejuin 11, 2015 | Commentaires fermés

    ƒƒ article d’Anna Grahm

    Une fille traverse le plateau et va au devant du public. Va-t-elle annoncer que le spectacle n’aura pas lieu ? Ellen’est pas maquillée, porte un vieux jean et un tee-shirt sans forme et semble tout droit sortir de la régie. Pourtantle silence qu’elle impose et fait durer interpelle, et son embarras manifeste, déroute. Elle traine avec elle quelquechose d’indicible. De maladroit. De timide. Mais malgré la gêne qui persiste, elle finit par dire qu’elle voudraitexplorer la notion d’échec. Elle lance son pavé dans la marre avec une fermeté douce, avoue qu’elle a beaucoupespéré. Que souvent elle n’y arrive pas. Qu’il n’est pas facile de se maintenir en vie. Et puis elle esquive, elleesquisse un sourire comme pour s’excuser d’avoir été trop loin. J’ai échoué à être une femme convenable. J’aipassé beaucoup de temps à cacher que j’étais désespérée. Elle ne fait rien, ne joue pas, ne minaude pas, secontente de livrer quelques bribes de son histoire. Elle se laisse scruter et l’on se prend à chercher ce qu’elle veutdissimuler. Son corps parle pour elle. On trouve de la réticence dans ses pieds en dedans, le signe d’une certainediscrétion dans sa voix calme, de l’effacement sur ses traits. Aussi lorsqu’elle raconte cet endroit juste où chacunse doit d’être et qu’elle n’atteint jamais, ce toujours à côté auquel elle est condamnée, on est bouleversé. Car cemépris qu’elle endure, qui devrait la mettre en colère, cette rage, elle a appris à la contenir. Tout ce à quoi onpourrait s’attendre n’arrive pas. Non. Pas de cris, pas de larme, aucune plainte mais une acceptation lente, maisun constat édifiant de notre monde. Et puisque les mots n’y pourront rien, elle retourne à son mutisme, ôte sesgrosses baskets pour danser pieds nus. Et ses quelques pas si légers, si gracieux la transforment littéralement, lalibèrent de cette sidération qui tout à l’heure l’étouffait.

    Emilie Charriot, King Kong Théorie / Photo : Philippe Weissbrodt

    C’est dans cette élégance à peine entrevue, que se superpose la parole de Virginie Despentes. Une parole trash.Cash. Vraie. Riche d’expériences et de tragédies. Parce que cette fille-là est libre, elle prend toutes les libertés.Mais la Liberté n’est pas pour les femmes ou alors à leurs risques et périls. Et elle en paie le prix, rencontre laviolence. A 14 ans, elle est violée. Elle balance son histoire d’une traite, sans tergiverser, sans s’apitoyer.Décortique le crime, y revient sans cesse, dresse des bilans de l’éducation des filles, épluche la peur qu’on leurinculque, bouscule les conditionnements habituels, s’agace du dressage des femmes, donne le vertige d’uneémancipation par la prostitution. Creuse les débats et les postures françaises qu’elle remarque vis à vis du viol.Va chercher des réflexions plus poussées outre atlantique pour enrichir sa pensée. Apprend que la sociétépréfère la remettre à sa place victimaire et découvre qu’il faut se battre pour s’affirmer, pour se faire entendre,pour obtenir une légitimité. La comédienne est plantée au milieu de la scène et ne peut compter sur aucun appui,juste notre silence. La metteure en scène Émilie Charriot la met à l’épreuve de la pleine lumière, à l’épreuve desregards, la laisse seule avec ses ombres qui comme des doubles grandissent démesurément derrière elle.Pour son premier spectacle, elle a choisi l’épure, elle a demandé à ses comédiennes de gommer les forcescontraires qui pourraient les traverser. Et, les mettant côte à côte, enfin réunies, fait ainsi place à la résonance dutexte et à une autre idée de ce que peuvent les femmes quand elles ne sont pas assignées à leurs seulesémotions. Cette proposition toute en nuances et neutralité repousse décidément les frontières du genre.

    Bienvenue sur notre journal d’actualités et decritiques théâtrales

    Un fauteuil pour l’orchestre est un collectif d’artistesprofessionnels dont l’objectif est de vous guider vers unthéâtre divertissant, tragique, performeur, politique etc. touten réfléchissant à sa situation au cœur de la cité. Desarticles, des critiques, des entretiens, des lectures servirontpour la rédaction de nos informations : en découvreur detalent, en chercheur insatiable de nouveaux auteurs,metteurs en scène et comédiens. Bien sûr les maîtres et lesclassiques seront visités et commentés comme il se doit.Notre démarche va de pair avec notre expérience et notreinévitable subjectivité. Nos goûts et nos couleurs, maisaussi nos divergences, seront partagés avec vous. Bienamicalement, Le collectif Un fauteuil pour l’orchestre

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  • LE PHARE

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    milie Charriot, 3L ans, adapte pour la scène le célèbre essaie Virginie Despentes. Surprise, ie ton n'est pas à Ia déclaration de guerre,rais à la confession intime, Prenant,

    - ParMarie-PierreGenecand

    Emilie Char!-iûT, Klnq Kanq Thécrre. Q Philippe [y'eissbrod

    aæ Virginie Despentes et sonartde l'uppercr.rL Sârnâ-nière, àla fois trash et racég de donner la raclée au pa-triarcat, nrême au lendemain des pires traumas. Enjanvier dernier, alors que toutle mondepleurait encoreles morts de Ckarlte Heldo, lâuteur et cinéaste fémi-niste publiait dans Les Inrockuptibles une tribune libredans laquelle elle condamnaitles hommes qui «tuentpuisqrt'ils rt'enfantentpas [...] Je * aipas ententluun seulhomme se défendre de cette masculinité, pas un seulhomme sèndémarquer », observait-elle alors, cofiunen-tant les déclarations des politiciens et des journalistes.Et encore : « Quand et comment en finit-on avec votre

    déjà dans son récit le plus autobiographique, King KongThéorie,publaé en20A6. Elle y raconte le viol qu'elle asubi à 17 ans eN surtout, con'Enent elle a choisi de ne pasfaire de cet épisode un traumatisme insurmontable.« Parce que oui, jài continué à faire du stop. Et sije nàiplus jamais été violée, jâi risqué de lêtre cent fois. Ceque jâi vécr1 à cette époque-la, à cet âge-l\ était irrem-plaçablg autr.eurentplus intense qne üaller rrt'enfermerchezmoià regarderdes magazines », écrit-elledâns cetessaioir elle évoqueplus loin sa pratique de laprosütu-tion avec la même liberté. Tant q;ià être la femme-objetdes hommes, autantqrt'ils paientpoul celA argumentel'écrivaine et réalisatrice.

    La militante, devenue lesbienne à 35 ans, ne veutquiune chose et le répète avec fougue dans ce marriTestecoup de poing: que la femme sorte cle son assen isse-ment, qu.'elle sâffranchisse de-n esclavage millénaireimposéparune soeiété donttous les mécanismes, e:pli-cites ou implicites, visentà liamaintenir dansune visiondèlle-même frag;ile, diminuée, dépendante. Àu-x armes Ilance l'auteur, vindicatrice.

    Douce rage

    En se rendantà l',{.r'senic, scène contemporaine Iausan-noise, en octobre dernieS pour voir lâdaptation théâ-trale d'Émüe Charriot, onsàttendaitaumêrne ferL àlamême rage. Cette Française âgée de 31 ans, diplômée delaManufacture, fécole supérieure de théâtre de Suisseromande, a étéplus futée.Aulieu de travailler sur la co-lère de Despentes et d'en rajouter en matièrre de déclara-tionde guerrq lajeune metteur en scène aexplorécequisous-tend ce texte: la notion de rettdez-vous manqué,d'échec. §ouvenez-vûus, en ouverture de son ou?Tage,Despentes dit pour qui elle rugit. « J'écris de chez lesruoches, pour les rnoches, les üeilleü les canrionneuses,les frigides, les malbaisées, les imbaisables, les hysté-riques, les tarées, toutes les exclues du grand marché àlabonnemeuf.r>

    Pour relayer cette idée de la femme trrisée, ÉmitieCharriotdemande àladanseuse Géraldine Chollet, soninterprète, de commencer le spectacle enracontantunmoment de sa vie durant lequel elle s'est sentie coincée.La j eune femme se souvient de cette impression dêtretoujours endécalage avec les autres au lyeée. Ou d'uneauditionface àMaurtce BéjarL Unmornentoù le maîtrea visiblement oublié Ïart de la pédagogie. Dès cette en-tame, le spectacle prend une teinte doucg intime, in-quiète.Riend'agressif.Une teintequitranche avecle tondu texte et Iü donne un nouveau relief.

    De King Kong Théori e, onentend deuxchapitres. Surle viol et Ia prostitution. Par deu.rfois, c'estlavoix de JuliaPerazzini qui résonne. Une comédienne spectaculaire,également issue de la Mar*rfacture de Lausanne, et bienplacéepour défendre cette prose militantepuisqrlelle aelle-même entaméune série de spectacles surle thèmede laféminité etdes herilages imposés, supposés.

    L épisode du viol elle le restitue seule sur le plateaqimmobile, uniquement balayée par les éclairages saisis-sants de Yan Godal Sobrg concentrég la comédienneépatepar saconstancedans ce récitdélicat oùtoute fan-faronnade ferait tache" Même qualité d.énoncé pour lasâluence sur l;aprostifution.Mais eette fois, Cestenvoixoff, depuis les coulisses, que JuliaPerazzini oflieig tan-dis que revient en scène Géraldine Chollet avec sa ges-tuelle et son sourire timides qui racontent la fragilité.Et si l'auteur s'exprimait sur cette approche qui flle lafaille ?Au Centre culturel suisse de Paris,Virgirfe Des-pentes sera peut-être dans la salle.,. æ

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  • L’AUDITOIRE

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [10]

       

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  • 24 HEURES

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [11]

     

     

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  • LE TEMPS

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [12]

       

         

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  • RADIO ET TÉLÉVISION

    Revue de presse | KING KONG THEORIE Compagnie Emilie Charriot [13]

     

    RADIOS ET TÉLÉVISIONS  LES  MATINALES,  26  MAI  2016,  INTERVIEW  DE  JULIA  PERAZZINI    http://www.rts.ch/play/radio/les-‐matinales-‐despace-‐2/audio/julia-‐perazzini-‐king-‐kong-‐theorie?id=7716809    RTS  CULTURE,  10  MAI  2016,  CHRONIQUE  DE  THIERY  SARTORETTI    

    http://www.rts.ch/info/culture/spectacles/7711348-‐l-‐adaptation-‐au-‐theatre-‐de-‐saint-‐gervais-‐de-‐king-‐kong-‐theorie-‐un-‐pari-‐reussi.html    LES  MATINALES,  ESPACE  2,  9  MAI  2016,  CHRONIQUE  DE  MARIE-‐PIERRE  GENECAND  http://www.rts.ch/play/radio/les-‐matinales-‐despace-‐2/audio/king-‐kong-‐theorie?id=7673919    VERTIGO,  4  MAI  2016,  INTERVIEW  D  ‘ÉMILIE  CHARRIOT  

    http://www.rts.ch/play/radio/vertigo/audio/emilie-‐charriot-‐comedienne-‐et-‐metteure-‐en-‐scene?id=7662019    LES  MATINALES,  30  OCTOBRE  2014,  CRITIQUE  DE  MARIE-‐PIERRE  GENECAND  http://pages.rts.ch/espace-‐2/programmes/matinales/6226442-‐les-‐matinales-‐d-‐espace-‐2-‐du-‐30-‐10-‐2014.html#6228469    VERTIGO,  28  OCTOBRE  2014,  INTERVIEW  D  ‘ÉMILIE  CHARRIOT  

    http://www.rts.ch/play/radio/vertigo/audio/theatre-‐king-‐kong-‐theorie?id=6220473    L’INVITÉE  DU  12H30,  27  OCTOBRE  2014,  INTERVIEW  D’ÉMILIE  CHARRIOT    

    http://www.rts.ch/play/radio/linvite-‐du-‐12h30/audio/linvite-‐du-‐12h30-‐king-‐kong-‐theorie-‐mis-‐en-‐scene-‐par-‐emilie-‐charriot?id=6228044    CULTURE  MIX,  16  MAI  2014,  INTERVIEW  D’ÉMILIE  CHARRIOT  ET  SANDRINE  KUSTER    http://www.latele.ch/play?i=45689