La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à...

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Revue des Maladies Respiratoires (2016) 33, 484—508 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com TEXTES OFFICIELS La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé respiratoire. Document d’experts du groupe pathologies pulmonaires professionnelles environnementales et iatrogéniques (PAPPEI) de la Société de pneumologie de langue franc ¸aise (SPLF) Outdoor pollution and its effects on lung health. Expert document from the groupe pathologies pulmonaires professionnelles environnementales et iatrogéniques (PAPPEI) of the Société de pneumologie de langue franc ¸aise (SPLF) D. Charpin a , J.-C. Pairon b , I. Annesi-Maesano c , D. Caillaud d , F. de Blay e , G. Dixsaut f , B. Housset g , J.-C. Meurice h , I. Roussel i , D. Zmirou j , P. Delaval k , J.-C. Dalphin l,, le groupe pathologies pulmonaires professionnelles environnementales et iatrogéniques (PAPPEI) et le conseil scientifique de la Société de pneumologie de langue franc ¸aise (SPLF) a Clinique des bronches, allergie et sommeil, Assistance publique—Hôpitaux de Marseille, 13000 Marseille, France b Unité Inserm 955, service de pneumologie et pathologie professionnelle, département hospitalo-universitaire A-TVB, institut santé travail Paris-Est, centre hospitalier intercommunal de Créteil, université Paris-Est, 94000 Créteil, France Disponible sur Internet le 19 mai 2016 Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-C. Dalphin). http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2016.04.002 0761-8425/© 2016 SPLF. Publi´ e par Elsevier Masson SAS. Tous droits eserv´ es.

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EXTES OFFICIELS

a pollution atmospheacuterique et ses effets sura santeacute respiratoire Document drsquoexpertsu groupe pathologies pulmonairesrofessionnelles environnementales et

atrogeacuteniques (PAPPEI) de la Socieacuteteacute deneumologie de langue francaise (SPLF)utdoor pollution and its effects on lung health Expert document from theroupe pathologies pulmonaires professionnelles environnementales etatrogeacuteniques (PAPPEI) of the Socieacuteteacute de pneumologie de langue francaiseSPLF)

D Charpina J-C Paironb I Annesi-MaesanocD Caillaudd F de Blaye G Dixsaut f B HoussetgJ-C Meuriceh I Roussel i D Zmirouj P DelavalkJ-C Dalphin llowast le groupe pathologies pulmonairesprofessionnelles environnementales et iatrogeacuteniques(PAPPEI) et le conseil scientifique de la Socieacuteteacute depneumologie de langue francaise (SPLF)

a Clinique des bronches allergie et sommeil Assistance publiquemdashHocircpitaux de Marseille13000 Marseille Franceb Uniteacute Inserm 955 service de pneumologie et pathologie professionnelle deacutepartementhospitalo-universitaire A-TVB institut santeacute travail Paris-Est centre hospitalierintercommunal de Creacuteteil universiteacute Paris-Est 94000 Creacuteteil France

Disponible sur Internet le 19 mai 2016

lowast Auteur correspondantAdresse e-mail jean-charlesdalphinuniv-fcomtefr (J-C Dalphin)

httpdxdoiorg101016jrmr201604002761-8425copy 2016 SPLF Publie par Elsevier Masson SAS Tous droits reserves

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 485

c Eacutequipe eacutepideacutemiologie des maladies allergiques et respiratoires IPLESP Inserm et UPMCParis 06 Sorbonne universiteacutes faculteacute de meacutedecine Saint-Antoine 75646 Paris Franced Service de pneumologie CHU Clermont-Ferrand universiteacute drsquoAuvergne63000 Clermont-Ferrand Francee Pocircle de pathologie thoracique hocircpitaux universitaires de Strasbourg feacutedeacuteration demeacutedecine translationnelle universiteacute de Strasbourg 67000 Strasbourg Francef Centre de pneumologie Cochin Hocirctel-Dieu fondation du souffle contre les maladiesrespiratoires 66 boulevard Saint-Michel 75006 Paris Franceg Service de pneumologie et pathologie professionnelle centre hospitalier intercommunal deCreacuteteil 40 avenue de Verdun 94010 Creacuteteil cedex Franceh Service de pneumologie CHU de Poitiers universiteacute de Poitiers 2 rue de la Mileacutetrie86000 Poitiers Francei Association pour la preacutevention de la pollution astmospheacuterique (APPA) 10 ruePierre-Brossolette 94270 Le Kremlin-Bicecirctre Francej Uniteacute Inserm 1085-IRSET eacutecole des hautes eacutetudes en santeacute publique faculteacute de meacutedecine deNancy universiteacute de Lorraine campus de Villejean 2 avenue du Professeur-Leacuteon-BernardCS 34317 35043 Rennes cedex Francek Socieacuteteacute de pneumologie de langue francaise (SPLF) 66 boulevard Saint-Michel 75006 ParisFrancel UMR CNRS 6249 chrono-environnement service de pneumologie CHU de Besanconuniversiteacute de Franche-Comteacute 25030 Besancon France

Recu le 7 decembre 2015 accepteacute le 10 decembre 2015Disponible sur Internet le 19 mai 2016

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DLcatagrave la combustion de combustibles fossiles soufreacutes (charboncoke de peacutetrole fioul lourd fioul domestique etc) Tousles secteurs utilisateurs de ces combustibles sont concer-

Preacuteambule

Ce document agrave lrsquousage des pneumologues a pour missionprincipale de fournir agrave ceux-ci une base suffisante pourcommuniquer sur la pollution atmospheacuterique et ses effetssur la santeacute respiratoire en France

Il comprend 9 textes eacutecrits par des experts du sujetau cours de lrsquoeacuteteacute 2015 et une courte synthegravese reacuteali-seacutee par des membres du groupe pathologies pulmonairesprofessionnelles environnementales et iatrogeacuteniques (PAP-PEI) de la Socieacuteteacute de pneumologie de langue francaise(SPLF) Cette synthegravese a eacuteteacute valideacutee par les auteurs destextes drsquoexperts puis par le conseil scientifique de laSPLF

Les textes reprennent des donneacutees factuelles notam-ment eacutepideacutemiologiques et relatives aux polluants atmospheacute-riques et expriment des opinions Ce document est destineacute agraveecirctre actualiseacute reacuteguliegraverement en fonction des avanceacutees dansle domaine concerneacute

Denis Charpin groupe PAPPEI coordinateur du travailJean-Charles Dalphin secreacutetaire geacuteneacuteral aux affaires

scientifiques de la SPLFPhilippe Delaval preacutesident de la SPLFJean-Claude Pairon responsable du groupe PAPPEIReacutedacteurs des textes drsquoexperts Isabella Annesi-

Maesano Denis Caillaud Denis Charpin Freacutedeacuteric de BlayGilles Dixsaut Isabelle Roussel Denis Zmirou

Reacutedacteurs de la synthegravese Denis Caillaud Denis Char-pin Jean-Charles Dalphin Bruno Housset Jean-ClaudeMeurice Jean-Claude Pairon et les membres du groupe

PAPPEI n

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

rsquoorigine naturelle ou anthropique les substances eacutemiseseuvent ecirctre de nature physique (radioactiviteacute eacutenergie )himiques (gaz particules aeacuterosols ) ou biologiquespollens acariens moisissures ) Cette premiegravere partiereacutesente succinctement les sources de la pollution atmo-pheacuterique ayant directement ou indirectement un impactur la santeacute et en se limitant aux rejets chimiques drsquooriginenthropique (hors gaz agrave effet de serre et hors semi-volatilsomme les pesticides)

Ces pollutions sont dites primaires lorsqursquoellesrsquoeacutechappent directement des pots drsquoeacutechappementses chemineacutees ou des surfaces agricoles etc Elles vontnsuite se disperser se diluer se transporter voire seransformer en drsquoautres composeacutes dits laquo secondaires raquoomme lrsquoozone ou le nitrate drsquoammonium

es polluants primaires

ioxyde de soufree dioxyde de soufre (SO2) polluant primaire historique estonnu pour les smogs acides notamment de Londres dans lesnneacutees 1950 avec des surmortaliteacutes journaliegraveres se comp-ant en milliers Les rejets en SO2 sont dus majoritairement

eacutes (lrsquoindustrie le reacutesidentiel-tertiaire les transports

486 D Charpin et al

Figure 1 Eacutevolution et reacutepartition sectorielle des eacutemissions francaises en oxydes drsquoazote (NOx) (e) estimation preacuteliminaire lrsquoindustrieregroupe lrsquoindustrie manufacturiegravere et la transformation drsquoeacutenergie les transports regroupent le transport routier et les autres transports( onaum

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aeacuterien ferroviaires fluviaux et maritimes hors transports internatiise agrave jour avril 2015

rsquoagriculture etc) mais principalement lrsquoindustrie et laroduction drsquoeacutenergie En France les eacutemissions de SO2 ontteacute diminueacutees par 10 passant drsquoenviron 1800 Kt en 1960 agrave80 Kt en 20141 Il reste quelques probleacutematiques eacutepiso-iques de pollution de proximiteacute dans certaines grandesones industrielles

xydes drsquoazotees oxydes drsquoazote (NO + NO2 NOx) issus des activiteacutesnthropiques proviennent principalement de la combustione combustibles fossiles (essence gazole fiouls ) ou deiomasse Ils se forment par combinaison dans lrsquoair dersquoazote (N2) et du dioxygegravene (O2) agrave haute tempeacuteratureu cours drsquoune combustion lrsquoazote de lrsquoair srsquooxyde enrande partie en NO puis progressivement en NO2 agrave lrsquoairibre En preacutesence de certains constituants atmospheacuteriquest sous lrsquoeffet du rayonnement solaire les NOx sont eacutega-ement en tant que preacutecurseurs une source importantee pollution photochimique agrave lrsquoozone Certains proceacutedeacutesndustriels non lieacutes agrave la consommation drsquoeacutenergie (produc-ion drsquoacide nitrique drsquoengrais azoteacutes etc) eacutemettent desOx Le trafic routier est le secteur le plus eacutemetteur (Fig 1)otamment agrave travers les rejets en NOx issus du diesel diffi-iles agrave reacuteduire Les eacutemissions en oxydes drsquoazote preacutesentent

out de mecircme une tendance agrave la baisse en majoriteacute gracircceu renouvellement du parc automobile de moins en moinsolluant

1 Source CITEPA 2015 Inventaire des eacutemissions de polluantstmospheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France mdash Format SEC-EN

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x) Champ France meacutetropolitaine Source Citepa format Secten

articules atmospheacuteriques primaireses particules atmospheacuteriques primaires ont des origines dis-inctes

meacutecanique eacuterosion des sols broyage concassage etc chimique ou thermique ces particules se forment parchangement drsquoeacutetat de la matiegravere par reacuteactions chi-miques par eacutevaporation agrave haute tempeacuterature suivie drsquounecondensation Le spectre granulomeacutetrique de ces parti-cules varie de quelques nanomegravetres agrave quelques dixiegravemesde microns biologique pollens champignons bacteacuteries

Ces particules sont habituellement classeacutees par leursailles du fait de leur peacuteneacutetration plus ou moins profondeans le systegraveme pulmonaire (Fig 2) LrsquoUnion europeacuteenne

retenu comme polluant agrave surveiller les PM10 particulesn suspension drsquoun diamegravetre infeacuterieur agrave 10 microns et lesM25 drsquoun diamegravetre infeacuterieur agrave 25 microns (cf partie sures effets sur la santeacute) Ces particules se trouvent sousorme drsquoaeacuterosols formant un systegraveme particules-air en sus-ension dans lrsquoatmosphegravere Les PM issus de la combustiondiesel chauffage au bois ) sont composeacutees drsquoun noyaue carbone couvert de composeacutes mineacuteraux (sulfate ) etrganiques deacutejagrave eux-mecircmes nocifs Le noyau mineacuteral car-oneacute est suivi comme carbone-suie sous lrsquoangle black carbonBC) Lrsquoattention se porte de plus en plus vers les particulesltrafines ou nanoparticules de diamegravetre infeacuterieur agrave 1 micronPM1)

Les eacutemissions de particules anthropiques PM10 (Fig 3)

ettent au premier plan le reacutesidentiel-tertiaire avec

otamment les installations anciennes de chauffage au boisais aussi lrsquoindustrie et pour un part lrsquoagriculture (labours

t cultures des terres eacutelevages engins agricoles) Une

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 487

Figure 2 Diamegravetre de divers types de particules atmospheacuteriques et leur deacuteposition dans le systegraveme respiratoire Source M Bisson

Figure 3 Eacutevolution et reacutepartition sectorielle des eacutemissions francaises de PM10 (e) estimation preacuteliminaire lrsquoindustrie regroupelrsquoindustrie manufacturiegravere et la transformation drsquoeacutenergie les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aeacuterien

ferroviaires fluviaux et maritimes hors transports internationaux) Chamjour avril 2015

p France meacutetropolitaine Source Citepa format Secten mise agrave

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volution agrave la baisse rend compte des normes de plus enlus exigeantes pour les eacutemissions industrielles (filtres agraveanches eacutelectrofiltres ) et lrsquoeacutechappement des veacutehicules

meilleure combustion filtres agrave particules )

omposeacutes organiques volatilses eacutemissions anthropiques de composeacutes organiques volatilsCOV non meacutethaniques) sont agrave base drsquohydrocarbures CxHyeacutegers parfois associeacutes agrave du chlore ou autres substances Ilseacutesultent soit de la combustion soit de lrsquoeacutevaporation par deultiples sources qui touchent tous les secteurs drsquoactiviteacutes

ls entrent ainsi dans la composition des carburants maisussi dans de nombreux produits courants contenant desolvants (peintures colles ) Les activiteacutes eacutemettrices deels COV sont notamment la combustion de biomasse pares sources fixes la combustion et lrsquoeacutevaporation de carbu-ants par le transport routier le recouvrement des routesar lrsquoasphalte etc En compleacutement les eacutemissions drsquoorigineaturelles de COV proviennent des plantes et notammentes forecircts de feuillus et de conifegraveres (ces eacutemissions sontomptabiliseacutees laquo hors bilan raquo des inventaires classiques)ertains COV sont suivis pour leur toxiciteacute comme le benzegraveneydrocarbure monocyclique (C6H6 consideacutereacute comme le plusocif en air ambiant) etou comme preacutecurseurs de lrsquoozoneecondaire Les eacutemissions francaises de benzegravene sont pourlus de 50 attribuables au secteur reacutesidentiel en particulieru fait de la combustion du bois-eacutenergie Les eacutemissions enenzegravene ont eacuteteacute globalement diviseacutees par deux depuis 2000

eacutetaux lourdses meacutetaux lourds restent une preacuteoccupation de surveillancee qualiteacute de lrsquoair historiquement le plomb (Pb) interdit dans lrsquoessenceen janvier 2000 reste preacutesent dans la combustion decombustibles fossiles comme le charbon les fiouls lescarburants speacuteciaux pour lrsquoaviation et dans lrsquoincineacuterationde deacutechets dans les usines drsquoincineacuteration des orduresmeacutenagegraveres (UIOM) Agrave noter que le plomb est toujours preacute-sent en faible quantiteacute dans les plaquettes de frein lespneus et les batteries de veacutehicules les eacutemissions anthropiques drsquoarsenic (As) sont issuesnotamment de combustibles fossiles tels les fiouls lourdsou le charbon Certains proceacutedeacutes industriels sont agravelrsquoorigine drsquoeacutemissions drsquoarsenic notamment dans la pro-duction de verre et de meacutetaux pour ne citer que lesprincipaux les eacutemissions de cadmium (Cd) sont induites principa-lement par le processus de traitement des deacutechets lesecteur de la meacutetallurgie des meacutetaux et dans une moindremesure lors de la combustion de charbons du fioul lourdet de la biomasse les eacutemissions de nickel (Ni) proviennent principalement dela combustion de fioul lourd Quelques proceacutedeacutes indus-triels peuvent eacutegalement eacutemettre des quantiteacutes nonneacutegligeables de ce composeacute (proceacutedeacutes de traitements desurface par exemple) les eacutemissions anthropiques de mercure (Hg) sont issues

de sources multiples combustion du charbon brucirclagedes deacutechets verts incineacuteration de deacutechets fabricationdrsquoagreacutegats (fours agrave ciment notamment) Le mercure estaussi utiliseacute comme catalyseur dans certains proceacutedeacutes

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D Charpin et al

industriels pour produire du chlore et de la soude caus-tique

Au cours des 10 agrave 25 derniegraveres anneacutees ces meacutetaux lourdsnt fait lrsquoobjet de tregraves fortes reacuteductions (plus de 40 )rsquoautres meacutetaux lourds preacutesentent des reacuteductions moinsortes comme le seacuteleacutenium (Se) ou avec des eacutemissions res-eacutees relativement stables comme pour le cuivre (Cu) maisvec des expositions moindres

olluants organiques persistantses polluants organiques persistants inventorieacutes sont prin-ipalement les dioxines et furannes (PCDD-F) et lesydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) agrave plusieursoyaux benzeacuteniques (dont le benzo(a)pyregravene [BaP]) Commeeaucoup de HAP le BaP est eacutemis lorsque la combustione fait dans de mauvaises conditions en particulier poure bois et les combustibles fossiles utiliseacutes par le secteureacutesidentiel

es polluants secondaires

es particules secondaires sont issues de meacutecanismesrsquooxydation nucleacuteation condensation coagulation trans-ormant dans lrsquoatmosphegravere des composeacutes gazeux enarticules liquides ou solides (Fig 4) Les aeacuterosols secon-aires organiques (contenant du carbone) se forment parxemples agrave partir de preacutecurseurs eacutemanant de la veacutegeacutetationes aeacuterosols inorganiques comme le nitrate drsquoammoniumontribuent agrave lrsquooccurrence de pics de particules printa-iers Le nitrate drsquoammonium se forme agrave grande eacutechellen faisant reacuteagir deux preacutecurseurs les oxydes drsquoazote prin-ipalement issus du trafic routier (urbain et interurbain) etrsquoammoniac (NH3) eacutemanant notamment des eacutepandages agri-oles drsquoengrais entre autres organiques (lisiers fumiers) seolatilisant plus facilement par tempeacuteratures douces

Lrsquoozone (O3) est le polluant embleacutematique de la famillees photo-oxydants qui reacutesultent de reacuteactions dites pho-ochimiques entre des polluants primaires preacutecurseurs queont principalement les oxydes drsquoazote et des composeacutesrganiques volatils (COV)

Ces reacuteactions mettent en jeu des meacutecanismes de pho-olyse de moleacutecules par rayonnement solaire comme leO2 photolyseacute par le rayonnement solaire en NO en libeacute-ant un atome drsquooxygegravene O (Fig 5) se recombinant avece dioxygegravene de lrsquoair O2 pour former O3

Certains meacutecanismes agrave grande eacutechelle geacuteographique ontrogressivement chargeacute la basse atmosphegravere (troposphegravere)rsquoun fond permanent drsquoozone avec toutefois des concen-rations bien moins eacuteleveacutees que la couche drsquoozone de laaute atmosphegravere (stratosphegravere) Les pics drsquoozone se pro-uisent alors agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale sous anticyclone estivalar fort ensoleillement et forte chaleur en preacutesence deseux familles eacutevoqueacutees de preacutecurseurs (cf partie suivante)

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesu sein de lrsquoInventaire 2015 des eacutemissions de polluants atmo-pheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France [1] et danse bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 489

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Figure 4 Processus de formation et drsquoeacutevolution des aeacuterosols dan

Eacutevolution des concentrations en polluantsatmospheacuteriques

Les eacutevolutions des concentrations en polluants atmospheacute-riques revecirctent un aspect temporel et spatial Lrsquoaspectspatial srsquointeacuteresse aux eacutechelles geacuteographiques de la pol-lution de lrsquoair Lrsquoaspect temporel distingue les eacutevolutionstendancielles agrave long terme et les fluctuations eacutepisodiques agravecourt terme (pics de pollution)

Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution delrsquoair

La Fig 6 deacutecline les eacutechelles geacuteographiques de la qua-liteacute de lrsquoair depuis lrsquoair inteacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenesplaneacutetaires Pour la qualiteacute de lrsquoair que lrsquoon respire danslrsquoair ambiant les niveaux les plus eacuteleveacutes srsquoobservent pourles pollutions primaires principalement en hiver (dispersionplus difficile) et dans les endroits influenceacutes agrave la fois par

des sources de pollutions proches (comme les axes routiersdenses) et les eacutemissions toutes sources confondues drsquounegrande agglomeacuteration comme pour le dioxyde drsquoazote danslrsquoagglomeacuteration lyonnaise (Fig 7)

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mosphegravere Source A Renoud et D Boulaud

Agrave titre drsquoexemple la Fig 8 deacutecompose pour les parti-ules PM10 en proximiteacute de deux axes chargeacutes agrave Strasbourga contribution des diffeacuterentes eacutechelles geacuteographiques enoyenne lors de deacutepassements de valeurs journaliegraveres Celaontre que des actions locales sur le trafic des axes concer-

eacutes auront comme effet majeur de reacuteduire les ineacutegaliteacutesrsquoexposition sur une agglomeacuteration tout en neacutecessitant desctions de reacuteduction agrave lrsquoeacutechelle urbaine et reacutegionale

es eacutevolutions temporelles de la pollutiontmospheacuterique

endances sur le long termeien que leurs concentrations annuelles moyennes preacute-entent une tendance globale sensible agrave la baisse en Francees derniegraveres anneacutees (Fig 9) les particules PM10 et leioxyde drsquoazote font lrsquoobjet drsquoune attention particuliegravereu fait drsquoun contentieux europeacuteen agrave leur eacutegard pour non-espect de valeurs limites europeacuteennes pour la protection

e la santeacute

Lrsquooccurrence de pics horaires de pollution agrave lrsquoozone eacutetantributaire de conditions meacuteteacuteorologiques chaudes et enso-eilleacutees variables drsquoanneacutee en anneacutee lrsquoeacutevolution tendancielle

490

Figure 5 Cycle de formation et de destruction de lrsquoozone drsquoapregravesUherek et al 2004 1 le monoxyde drsquoazote NO est oxydeacute notam-ment par lrsquoozone O3 formant ainsi du dioxyde drsquoazote NO2 et delrsquooxygegravene O2 (destruction drsquoozone) 2 le dioxyde drsquoazote NO2 estdeacutetruit par la lumiegravere solaire (hg) formant ainsi des atomesdrsquooxygegravene O et du monoxyde drsquoazote NO (photolyse de NO2) 3 les atomes drsquooxygegravene O reacuteagissent avec lrsquooxygegravene de lrsquoair formantainsi de lrsquoozone O3 (formation drsquoozone) 4 les composeacutes organiquesvolatils RH (H = hydrogegravene R = reste organique) reacuteagissent avec desradicaux hydroxyles OH et lrsquooxygegravene de lrsquoair formant ainsi desr e

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endroit la concentration de ce polluant secondaire est la

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adicaux peacuteroxyles RO2 et de lrsquoeau H2O 5 NO reacuteagit avec RO2t forme de nouveau du NO2

es concentrations en ozone est appreacutehendeacutee agrave partir dueuil de la protection humaine (120 gm3) en moyenne sur

heures et sur trois anneacutees civiles (Fig 10) avec une ten-ance agrave la baisse agrave confirmer les prochaines anneacutees

Concernant les meacutetaux lourds un site en proximiteacutendustrielle en Rhocircne-Alpes ne respecte pas en 2014 la reacutegle-entation europeacuteenne pour lrsquoarsenic Et pour les HAP deux

ites sur les 68 suivis en France deacutepassent une norme euro-eacuteenne pour le benzo(a)pyregravene B(a)P lrsquoun en proximiteacutendustrielle en Moselle et lrsquoautre dans la valleacutee alpine dersquoArve influenceacutee par des eacutemissions industrielles et du chauf-

age individuelle au bois

Le dioxyde soufre (SO2) le monoxyde carbone (CO)t le benzegravene (C6H6) preacutesentent depuis des anneacutees des

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igure 6 Eacutechelles geacuteographiques de la qualiteacute de lrsquoair depuis lrsquoair int

D Charpin et al

volutions tendancielles fortement agrave la baisse partout enrance sans deacutepassements de normes europeacuteennes hormisn site industriel en Lorraine pour le benzegravene La Fig 11eacutesume les eacutevolutions tendancielles et le respect des valeurseacuteglementaires

ccurrence de pics de pollutiones pics de pollution aux particules PM10 srsquoappreacutecient agraveartir du seuil drsquoinformation (50 gm3jour) et du seuilrsquoalerte (80 gm3jour) Il convient en preacutealable de preacute-iser que lrsquoimpression de recrudescence de deacutepassementes seuils pour ce polluant est en grande partie due agrave deuxaits drsquoune part la meacutethode de mesure a changeacute en 2007 ennteacutegrant la fraction volatile donnant des taux plus eacutele-eacutes et drsquoautre part les seuils reacuteglementaires ont baisseacutede 80 agrave 50 pour le premier et de 125 agrave 80 pour le second)ugmentant meacutecaniquement la freacutequence des deacutepassementseacuteclenchant des proceacutedures preacutefectorales

Trois grands types drsquoeacutepisodes aux particules peuvent seettre en place le premier type se deacuteveloppe dans des conditionsmeacuteteacuteorologiques hivernales tregraves stables favorisantlrsquoaccumulation de la pollution notamment sous inversionde tempeacuteratures plaquant les masses drsquoair au sol avecpreacutedominance de lrsquoinfluence de la pollution locale le deuxiegraveme type advient par transport de pollution agravelongue distance libeacuterant des poches de pollution formeacuteesailleurs par exemple en Europe de lrsquoEst ces masses drsquoairparvenant encore bien chargeacutee jusqursquoen France par leNord-Est le troisiegraveme type agrave la sortie de lrsquohiver est appeleacute laquo eacutepisodeprintanier raquo produisant des particules secondaires tel lenitrate drsquoammonium

Ces trois types drsquoeacutepisodes peuvent srsquoenchaicircner commee fut le cas en mars 2015 (Fig 12)

Srsquoagissant de lrsquoozone agrave chaque instant et agrave chaque

eacutesultante de trois meacutecanismes agrave grande eacutechelle lrsquoinfluence du fond permanent drsquoozonede la basse atmosphegravere (cf chapitre preacuteceacutedent) lorsque

eacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenes planeacutetaires

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

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lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

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Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

t

D

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2p

D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 2: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 485

c Eacutequipe eacutepideacutemiologie des maladies allergiques et respiratoires IPLESP Inserm et UPMCParis 06 Sorbonne universiteacutes faculteacute de meacutedecine Saint-Antoine 75646 Paris Franced Service de pneumologie CHU Clermont-Ferrand universiteacute drsquoAuvergne63000 Clermont-Ferrand Francee Pocircle de pathologie thoracique hocircpitaux universitaires de Strasbourg feacutedeacuteration demeacutedecine translationnelle universiteacute de Strasbourg 67000 Strasbourg Francef Centre de pneumologie Cochin Hocirctel-Dieu fondation du souffle contre les maladiesrespiratoires 66 boulevard Saint-Michel 75006 Paris Franceg Service de pneumologie et pathologie professionnelle centre hospitalier intercommunal deCreacuteteil 40 avenue de Verdun 94010 Creacuteteil cedex Franceh Service de pneumologie CHU de Poitiers universiteacute de Poitiers 2 rue de la Mileacutetrie86000 Poitiers Francei Association pour la preacutevention de la pollution astmospheacuterique (APPA) 10 ruePierre-Brossolette 94270 Le Kremlin-Bicecirctre Francej Uniteacute Inserm 1085-IRSET eacutecole des hautes eacutetudes en santeacute publique faculteacute de meacutedecine deNancy universiteacute de Lorraine campus de Villejean 2 avenue du Professeur-Leacuteon-BernardCS 34317 35043 Rennes cedex Francek Socieacuteteacute de pneumologie de langue francaise (SPLF) 66 boulevard Saint-Michel 75006 ParisFrancel UMR CNRS 6249 chrono-environnement service de pneumologie CHU de Besanconuniversiteacute de Franche-Comteacute 25030 Besancon France

Recu le 7 decembre 2015 accepteacute le 10 decembre 2015Disponible sur Internet le 19 mai 2016

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L

DLcatagrave la combustion de combustibles fossiles soufreacutes (charboncoke de peacutetrole fioul lourd fioul domestique etc) Tousles secteurs utilisateurs de ces combustibles sont concer-

Preacuteambule

Ce document agrave lrsquousage des pneumologues a pour missionprincipale de fournir agrave ceux-ci une base suffisante pourcommuniquer sur la pollution atmospheacuterique et ses effetssur la santeacute respiratoire en France

Il comprend 9 textes eacutecrits par des experts du sujetau cours de lrsquoeacuteteacute 2015 et une courte synthegravese reacuteali-seacutee par des membres du groupe pathologies pulmonairesprofessionnelles environnementales et iatrogeacuteniques (PAP-PEI) de la Socieacuteteacute de pneumologie de langue francaise(SPLF) Cette synthegravese a eacuteteacute valideacutee par les auteurs destextes drsquoexperts puis par le conseil scientifique de laSPLF

Les textes reprennent des donneacutees factuelles notam-ment eacutepideacutemiologiques et relatives aux polluants atmospheacute-riques et expriment des opinions Ce document est destineacute agraveecirctre actualiseacute reacuteguliegraverement en fonction des avanceacutees dansle domaine concerneacute

Denis Charpin groupe PAPPEI coordinateur du travailJean-Charles Dalphin secreacutetaire geacuteneacuteral aux affaires

scientifiques de la SPLFPhilippe Delaval preacutesident de la SPLFJean-Claude Pairon responsable du groupe PAPPEIReacutedacteurs des textes drsquoexperts Isabella Annesi-

Maesano Denis Caillaud Denis Charpin Freacutedeacuteric de BlayGilles Dixsaut Isabelle Roussel Denis Zmirou

Reacutedacteurs de la synthegravese Denis Caillaud Denis Char-pin Jean-Charles Dalphin Bruno Housset Jean-ClaudeMeurice Jean-Claude Pairon et les membres du groupe

PAPPEI n

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

rsquoorigine naturelle ou anthropique les substances eacutemiseseuvent ecirctre de nature physique (radioactiviteacute eacutenergie )himiques (gaz particules aeacuterosols ) ou biologiquespollens acariens moisissures ) Cette premiegravere partiereacutesente succinctement les sources de la pollution atmo-pheacuterique ayant directement ou indirectement un impactur la santeacute et en se limitant aux rejets chimiques drsquooriginenthropique (hors gaz agrave effet de serre et hors semi-volatilsomme les pesticides)

Ces pollutions sont dites primaires lorsqursquoellesrsquoeacutechappent directement des pots drsquoeacutechappementses chemineacutees ou des surfaces agricoles etc Elles vontnsuite se disperser se diluer se transporter voire seransformer en drsquoautres composeacutes dits laquo secondaires raquoomme lrsquoozone ou le nitrate drsquoammonium

es polluants primaires

ioxyde de soufree dioxyde de soufre (SO2) polluant primaire historique estonnu pour les smogs acides notamment de Londres dans lesnneacutees 1950 avec des surmortaliteacutes journaliegraveres se comp-ant en milliers Les rejets en SO2 sont dus majoritairement

eacutes (lrsquoindustrie le reacutesidentiel-tertiaire les transports

486 D Charpin et al

Figure 1 Eacutevolution et reacutepartition sectorielle des eacutemissions francaises en oxydes drsquoazote (NOx) (e) estimation preacuteliminaire lrsquoindustrieregroupe lrsquoindustrie manufacturiegravere et la transformation drsquoeacutenergie les transports regroupent le transport routier et les autres transports( onaum

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aeacuterien ferroviaires fluviaux et maritimes hors transports internatiise agrave jour avril 2015

rsquoagriculture etc) mais principalement lrsquoindustrie et laroduction drsquoeacutenergie En France les eacutemissions de SO2 ontteacute diminueacutees par 10 passant drsquoenviron 1800 Kt en 1960 agrave80 Kt en 20141 Il reste quelques probleacutematiques eacutepiso-iques de pollution de proximiteacute dans certaines grandesones industrielles

xydes drsquoazotees oxydes drsquoazote (NO + NO2 NOx) issus des activiteacutesnthropiques proviennent principalement de la combustione combustibles fossiles (essence gazole fiouls ) ou deiomasse Ils se forment par combinaison dans lrsquoair dersquoazote (N2) et du dioxygegravene (O2) agrave haute tempeacuteratureu cours drsquoune combustion lrsquoazote de lrsquoair srsquooxyde enrande partie en NO puis progressivement en NO2 agrave lrsquoairibre En preacutesence de certains constituants atmospheacuteriquest sous lrsquoeffet du rayonnement solaire les NOx sont eacutega-ement en tant que preacutecurseurs une source importantee pollution photochimique agrave lrsquoozone Certains proceacutedeacutesndustriels non lieacutes agrave la consommation drsquoeacutenergie (produc-ion drsquoacide nitrique drsquoengrais azoteacutes etc) eacutemettent desOx Le trafic routier est le secteur le plus eacutemetteur (Fig 1)otamment agrave travers les rejets en NOx issus du diesel diffi-iles agrave reacuteduire Les eacutemissions en oxydes drsquoazote preacutesentent

out de mecircme une tendance agrave la baisse en majoriteacute gracircceu renouvellement du parc automobile de moins en moinsolluant

1 Source CITEPA 2015 Inventaire des eacutemissions de polluantstmospheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France mdash Format SEC-EN

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x) Champ France meacutetropolitaine Source Citepa format Secten

articules atmospheacuteriques primaireses particules atmospheacuteriques primaires ont des origines dis-inctes

meacutecanique eacuterosion des sols broyage concassage etc chimique ou thermique ces particules se forment parchangement drsquoeacutetat de la matiegravere par reacuteactions chi-miques par eacutevaporation agrave haute tempeacuterature suivie drsquounecondensation Le spectre granulomeacutetrique de ces parti-cules varie de quelques nanomegravetres agrave quelques dixiegravemesde microns biologique pollens champignons bacteacuteries

Ces particules sont habituellement classeacutees par leursailles du fait de leur peacuteneacutetration plus ou moins profondeans le systegraveme pulmonaire (Fig 2) LrsquoUnion europeacuteenne

retenu comme polluant agrave surveiller les PM10 particulesn suspension drsquoun diamegravetre infeacuterieur agrave 10 microns et lesM25 drsquoun diamegravetre infeacuterieur agrave 25 microns (cf partie sures effets sur la santeacute) Ces particules se trouvent sousorme drsquoaeacuterosols formant un systegraveme particules-air en sus-ension dans lrsquoatmosphegravere Les PM issus de la combustiondiesel chauffage au bois ) sont composeacutees drsquoun noyaue carbone couvert de composeacutes mineacuteraux (sulfate ) etrganiques deacutejagrave eux-mecircmes nocifs Le noyau mineacuteral car-oneacute est suivi comme carbone-suie sous lrsquoangle black carbonBC) Lrsquoattention se porte de plus en plus vers les particulesltrafines ou nanoparticules de diamegravetre infeacuterieur agrave 1 micronPM1)

Les eacutemissions de particules anthropiques PM10 (Fig 3)

ettent au premier plan le reacutesidentiel-tertiaire avec

otamment les installations anciennes de chauffage au boisais aussi lrsquoindustrie et pour un part lrsquoagriculture (labours

t cultures des terres eacutelevages engins agricoles) Une

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 487

Figure 2 Diamegravetre de divers types de particules atmospheacuteriques et leur deacuteposition dans le systegraveme respiratoire Source M Bisson

Figure 3 Eacutevolution et reacutepartition sectorielle des eacutemissions francaises de PM10 (e) estimation preacuteliminaire lrsquoindustrie regroupelrsquoindustrie manufacturiegravere et la transformation drsquoeacutenergie les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aeacuterien

ferroviaires fluviaux et maritimes hors transports internationaux) Chamjour avril 2015

p France meacutetropolitaine Source Citepa format Secten mise agrave

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volution agrave la baisse rend compte des normes de plus enlus exigeantes pour les eacutemissions industrielles (filtres agraveanches eacutelectrofiltres ) et lrsquoeacutechappement des veacutehicules

meilleure combustion filtres agrave particules )

omposeacutes organiques volatilses eacutemissions anthropiques de composeacutes organiques volatilsCOV non meacutethaniques) sont agrave base drsquohydrocarbures CxHyeacutegers parfois associeacutes agrave du chlore ou autres substances Ilseacutesultent soit de la combustion soit de lrsquoeacutevaporation par deultiples sources qui touchent tous les secteurs drsquoactiviteacutes

ls entrent ainsi dans la composition des carburants maisussi dans de nombreux produits courants contenant desolvants (peintures colles ) Les activiteacutes eacutemettrices deels COV sont notamment la combustion de biomasse pares sources fixes la combustion et lrsquoeacutevaporation de carbu-ants par le transport routier le recouvrement des routesar lrsquoasphalte etc En compleacutement les eacutemissions drsquoorigineaturelles de COV proviennent des plantes et notammentes forecircts de feuillus et de conifegraveres (ces eacutemissions sontomptabiliseacutees laquo hors bilan raquo des inventaires classiques)ertains COV sont suivis pour leur toxiciteacute comme le benzegraveneydrocarbure monocyclique (C6H6 consideacutereacute comme le plusocif en air ambiant) etou comme preacutecurseurs de lrsquoozoneecondaire Les eacutemissions francaises de benzegravene sont pourlus de 50 attribuables au secteur reacutesidentiel en particulieru fait de la combustion du bois-eacutenergie Les eacutemissions enenzegravene ont eacuteteacute globalement diviseacutees par deux depuis 2000

eacutetaux lourdses meacutetaux lourds restent une preacuteoccupation de surveillancee qualiteacute de lrsquoair historiquement le plomb (Pb) interdit dans lrsquoessenceen janvier 2000 reste preacutesent dans la combustion decombustibles fossiles comme le charbon les fiouls lescarburants speacuteciaux pour lrsquoaviation et dans lrsquoincineacuterationde deacutechets dans les usines drsquoincineacuteration des orduresmeacutenagegraveres (UIOM) Agrave noter que le plomb est toujours preacute-sent en faible quantiteacute dans les plaquettes de frein lespneus et les batteries de veacutehicules les eacutemissions anthropiques drsquoarsenic (As) sont issuesnotamment de combustibles fossiles tels les fiouls lourdsou le charbon Certains proceacutedeacutes industriels sont agravelrsquoorigine drsquoeacutemissions drsquoarsenic notamment dans la pro-duction de verre et de meacutetaux pour ne citer que lesprincipaux les eacutemissions de cadmium (Cd) sont induites principa-lement par le processus de traitement des deacutechets lesecteur de la meacutetallurgie des meacutetaux et dans une moindremesure lors de la combustion de charbons du fioul lourdet de la biomasse les eacutemissions de nickel (Ni) proviennent principalement dela combustion de fioul lourd Quelques proceacutedeacutes indus-triels peuvent eacutegalement eacutemettre des quantiteacutes nonneacutegligeables de ce composeacute (proceacutedeacutes de traitements desurface par exemple) les eacutemissions anthropiques de mercure (Hg) sont issues

de sources multiples combustion du charbon brucirclagedes deacutechets verts incineacuteration de deacutechets fabricationdrsquoagreacutegats (fours agrave ciment notamment) Le mercure estaussi utiliseacute comme catalyseur dans certains proceacutedeacutes

asl

D Charpin et al

industriels pour produire du chlore et de la soude caus-tique

Au cours des 10 agrave 25 derniegraveres anneacutees ces meacutetaux lourdsnt fait lrsquoobjet de tregraves fortes reacuteductions (plus de 40 )rsquoautres meacutetaux lourds preacutesentent des reacuteductions moinsortes comme le seacuteleacutenium (Se) ou avec des eacutemissions res-eacutees relativement stables comme pour le cuivre (Cu) maisvec des expositions moindres

olluants organiques persistantses polluants organiques persistants inventorieacutes sont prin-ipalement les dioxines et furannes (PCDD-F) et lesydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) agrave plusieursoyaux benzeacuteniques (dont le benzo(a)pyregravene [BaP]) Commeeaucoup de HAP le BaP est eacutemis lorsque la combustione fait dans de mauvaises conditions en particulier poure bois et les combustibles fossiles utiliseacutes par le secteureacutesidentiel

es polluants secondaires

es particules secondaires sont issues de meacutecanismesrsquooxydation nucleacuteation condensation coagulation trans-ormant dans lrsquoatmosphegravere des composeacutes gazeux enarticules liquides ou solides (Fig 4) Les aeacuterosols secon-aires organiques (contenant du carbone) se forment parxemples agrave partir de preacutecurseurs eacutemanant de la veacutegeacutetationes aeacuterosols inorganiques comme le nitrate drsquoammoniumontribuent agrave lrsquooccurrence de pics de particules printa-iers Le nitrate drsquoammonium se forme agrave grande eacutechellen faisant reacuteagir deux preacutecurseurs les oxydes drsquoazote prin-ipalement issus du trafic routier (urbain et interurbain) etrsquoammoniac (NH3) eacutemanant notamment des eacutepandages agri-oles drsquoengrais entre autres organiques (lisiers fumiers) seolatilisant plus facilement par tempeacuteratures douces

Lrsquoozone (O3) est le polluant embleacutematique de la famillees photo-oxydants qui reacutesultent de reacuteactions dites pho-ochimiques entre des polluants primaires preacutecurseurs queont principalement les oxydes drsquoazote et des composeacutesrganiques volatils (COV)

Ces reacuteactions mettent en jeu des meacutecanismes de pho-olyse de moleacutecules par rayonnement solaire comme leO2 photolyseacute par le rayonnement solaire en NO en libeacute-ant un atome drsquooxygegravene O (Fig 5) se recombinant avece dioxygegravene de lrsquoair O2 pour former O3

Certains meacutecanismes agrave grande eacutechelle geacuteographique ontrogressivement chargeacute la basse atmosphegravere (troposphegravere)rsquoun fond permanent drsquoozone avec toutefois des concen-rations bien moins eacuteleveacutees que la couche drsquoozone de laaute atmosphegravere (stratosphegravere) Les pics drsquoozone se pro-uisent alors agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale sous anticyclone estivalar fort ensoleillement et forte chaleur en preacutesence deseux familles eacutevoqueacutees de preacutecurseurs (cf partie suivante)

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesu sein de lrsquoInventaire 2015 des eacutemissions de polluants atmo-pheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France [1] et danse bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 489

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Figure 4 Processus de formation et drsquoeacutevolution des aeacuterosols dan

Eacutevolution des concentrations en polluantsatmospheacuteriques

Les eacutevolutions des concentrations en polluants atmospheacute-riques revecirctent un aspect temporel et spatial Lrsquoaspectspatial srsquointeacuteresse aux eacutechelles geacuteographiques de la pol-lution de lrsquoair Lrsquoaspect temporel distingue les eacutevolutionstendancielles agrave long terme et les fluctuations eacutepisodiques agravecourt terme (pics de pollution)

Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution delrsquoair

La Fig 6 deacutecline les eacutechelles geacuteographiques de la qua-liteacute de lrsquoair depuis lrsquoair inteacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenesplaneacutetaires Pour la qualiteacute de lrsquoair que lrsquoon respire danslrsquoair ambiant les niveaux les plus eacuteleveacutes srsquoobservent pourles pollutions primaires principalement en hiver (dispersionplus difficile) et dans les endroits influenceacutes agrave la fois par

des sources de pollutions proches (comme les axes routiersdenses) et les eacutemissions toutes sources confondues drsquounegrande agglomeacuteration comme pour le dioxyde drsquoazote danslrsquoagglomeacuteration lyonnaise (Fig 7)

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mosphegravere Source A Renoud et D Boulaud

Agrave titre drsquoexemple la Fig 8 deacutecompose pour les parti-ules PM10 en proximiteacute de deux axes chargeacutes agrave Strasbourga contribution des diffeacuterentes eacutechelles geacuteographiques enoyenne lors de deacutepassements de valeurs journaliegraveres Celaontre que des actions locales sur le trafic des axes concer-

eacutes auront comme effet majeur de reacuteduire les ineacutegaliteacutesrsquoexposition sur une agglomeacuteration tout en neacutecessitant desctions de reacuteduction agrave lrsquoeacutechelle urbaine et reacutegionale

es eacutevolutions temporelles de la pollutiontmospheacuterique

endances sur le long termeien que leurs concentrations annuelles moyennes preacute-entent une tendance globale sensible agrave la baisse en Francees derniegraveres anneacutees (Fig 9) les particules PM10 et leioxyde drsquoazote font lrsquoobjet drsquoune attention particuliegravereu fait drsquoun contentieux europeacuteen agrave leur eacutegard pour non-espect de valeurs limites europeacuteennes pour la protection

e la santeacute

Lrsquooccurrence de pics horaires de pollution agrave lrsquoozone eacutetantributaire de conditions meacuteteacuteorologiques chaudes et enso-eilleacutees variables drsquoanneacutee en anneacutee lrsquoeacutevolution tendancielle

490

Figure 5 Cycle de formation et de destruction de lrsquoozone drsquoapregravesUherek et al 2004 1 le monoxyde drsquoazote NO est oxydeacute notam-ment par lrsquoozone O3 formant ainsi du dioxyde drsquoazote NO2 et delrsquooxygegravene O2 (destruction drsquoozone) 2 le dioxyde drsquoazote NO2 estdeacutetruit par la lumiegravere solaire (hg) formant ainsi des atomesdrsquooxygegravene O et du monoxyde drsquoazote NO (photolyse de NO2) 3 les atomes drsquooxygegravene O reacuteagissent avec lrsquooxygegravene de lrsquoair formantainsi de lrsquoozone O3 (formation drsquoozone) 4 les composeacutes organiquesvolatils RH (H = hydrogegravene R = reste organique) reacuteagissent avec desradicaux hydroxyles OH et lrsquooxygegravene de lrsquoair formant ainsi desr e

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endroit la concentration de ce polluant secondaire est la

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adicaux peacuteroxyles RO2 et de lrsquoeau H2O 5 NO reacuteagit avec RO2t forme de nouveau du NO2

es concentrations en ozone est appreacutehendeacutee agrave partir dueuil de la protection humaine (120 gm3) en moyenne sur

heures et sur trois anneacutees civiles (Fig 10) avec une ten-ance agrave la baisse agrave confirmer les prochaines anneacutees

Concernant les meacutetaux lourds un site en proximiteacutendustrielle en Rhocircne-Alpes ne respecte pas en 2014 la reacutegle-entation europeacuteenne pour lrsquoarsenic Et pour les HAP deux

ites sur les 68 suivis en France deacutepassent une norme euro-eacuteenne pour le benzo(a)pyregravene B(a)P lrsquoun en proximiteacutendustrielle en Moselle et lrsquoautre dans la valleacutee alpine dersquoArve influenceacutee par des eacutemissions industrielles et du chauf-

age individuelle au bois

Le dioxyde soufre (SO2) le monoxyde carbone (CO)t le benzegravene (C6H6) preacutesentent depuis des anneacutees des

rbull

igure 6 Eacutechelles geacuteographiques de la qualiteacute de lrsquoair depuis lrsquoair int

D Charpin et al

volutions tendancielles fortement agrave la baisse partout enrance sans deacutepassements de normes europeacuteennes hormisn site industriel en Lorraine pour le benzegravene La Fig 11eacutesume les eacutevolutions tendancielles et le respect des valeurseacuteglementaires

ccurrence de pics de pollutiones pics de pollution aux particules PM10 srsquoappreacutecient agraveartir du seuil drsquoinformation (50 gm3jour) et du seuilrsquoalerte (80 gm3jour) Il convient en preacutealable de preacute-iser que lrsquoimpression de recrudescence de deacutepassementes seuils pour ce polluant est en grande partie due agrave deuxaits drsquoune part la meacutethode de mesure a changeacute en 2007 ennteacutegrant la fraction volatile donnant des taux plus eacutele-eacutes et drsquoautre part les seuils reacuteglementaires ont baisseacutede 80 agrave 50 pour le premier et de 125 agrave 80 pour le second)ugmentant meacutecaniquement la freacutequence des deacutepassementseacuteclenchant des proceacutedures preacutefectorales

Trois grands types drsquoeacutepisodes aux particules peuvent seettre en place le premier type se deacuteveloppe dans des conditionsmeacuteteacuteorologiques hivernales tregraves stables favorisantlrsquoaccumulation de la pollution notamment sous inversionde tempeacuteratures plaquant les masses drsquoair au sol avecpreacutedominance de lrsquoinfluence de la pollution locale le deuxiegraveme type advient par transport de pollution agravelongue distance libeacuterant des poches de pollution formeacuteesailleurs par exemple en Europe de lrsquoEst ces masses drsquoairparvenant encore bien chargeacutee jusqursquoen France par leNord-Est le troisiegraveme type agrave la sortie de lrsquohiver est appeleacute laquo eacutepisodeprintanier raquo produisant des particules secondaires tel lenitrate drsquoammonium

Ces trois types drsquoeacutepisodes peuvent srsquoenchaicircner commee fut le cas en mars 2015 (Fig 12)

Srsquoagissant de lrsquoozone agrave chaque instant et agrave chaque

eacutesultante de trois meacutecanismes agrave grande eacutechelle lrsquoinfluence du fond permanent drsquoozonede la basse atmosphegravere (cf chapitre preacuteceacutedent) lorsque

eacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenes planeacutetaires

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

bull

lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

ep

Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

nnngsmchcea

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slnvm

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

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501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 3: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

486 D Charpin et al

Figure 1 Eacutevolution et reacutepartition sectorielle des eacutemissions francaises en oxydes drsquoazote (NOx) (e) estimation preacuteliminaire lrsquoindustrieregroupe lrsquoindustrie manufacturiegravere et la transformation drsquoeacutenergie les transports regroupent le transport routier et les autres transports( onaum

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aeacuterien ferroviaires fluviaux et maritimes hors transports internatiise agrave jour avril 2015

rsquoagriculture etc) mais principalement lrsquoindustrie et laroduction drsquoeacutenergie En France les eacutemissions de SO2 ontteacute diminueacutees par 10 passant drsquoenviron 1800 Kt en 1960 agrave80 Kt en 20141 Il reste quelques probleacutematiques eacutepiso-iques de pollution de proximiteacute dans certaines grandesones industrielles

xydes drsquoazotees oxydes drsquoazote (NO + NO2 NOx) issus des activiteacutesnthropiques proviennent principalement de la combustione combustibles fossiles (essence gazole fiouls ) ou deiomasse Ils se forment par combinaison dans lrsquoair dersquoazote (N2) et du dioxygegravene (O2) agrave haute tempeacuteratureu cours drsquoune combustion lrsquoazote de lrsquoair srsquooxyde enrande partie en NO puis progressivement en NO2 agrave lrsquoairibre En preacutesence de certains constituants atmospheacuteriquest sous lrsquoeffet du rayonnement solaire les NOx sont eacutega-ement en tant que preacutecurseurs une source importantee pollution photochimique agrave lrsquoozone Certains proceacutedeacutesndustriels non lieacutes agrave la consommation drsquoeacutenergie (produc-ion drsquoacide nitrique drsquoengrais azoteacutes etc) eacutemettent desOx Le trafic routier est le secteur le plus eacutemetteur (Fig 1)otamment agrave travers les rejets en NOx issus du diesel diffi-iles agrave reacuteduire Les eacutemissions en oxydes drsquoazote preacutesentent

out de mecircme une tendance agrave la baisse en majoriteacute gracircceu renouvellement du parc automobile de moins en moinsolluant

1 Source CITEPA 2015 Inventaire des eacutemissions de polluantstmospheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France mdash Format SEC-EN

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x) Champ France meacutetropolitaine Source Citepa format Secten

articules atmospheacuteriques primaireses particules atmospheacuteriques primaires ont des origines dis-inctes

meacutecanique eacuterosion des sols broyage concassage etc chimique ou thermique ces particules se forment parchangement drsquoeacutetat de la matiegravere par reacuteactions chi-miques par eacutevaporation agrave haute tempeacuterature suivie drsquounecondensation Le spectre granulomeacutetrique de ces parti-cules varie de quelques nanomegravetres agrave quelques dixiegravemesde microns biologique pollens champignons bacteacuteries

Ces particules sont habituellement classeacutees par leursailles du fait de leur peacuteneacutetration plus ou moins profondeans le systegraveme pulmonaire (Fig 2) LrsquoUnion europeacuteenne

retenu comme polluant agrave surveiller les PM10 particulesn suspension drsquoun diamegravetre infeacuterieur agrave 10 microns et lesM25 drsquoun diamegravetre infeacuterieur agrave 25 microns (cf partie sures effets sur la santeacute) Ces particules se trouvent sousorme drsquoaeacuterosols formant un systegraveme particules-air en sus-ension dans lrsquoatmosphegravere Les PM issus de la combustiondiesel chauffage au bois ) sont composeacutees drsquoun noyaue carbone couvert de composeacutes mineacuteraux (sulfate ) etrganiques deacutejagrave eux-mecircmes nocifs Le noyau mineacuteral car-oneacute est suivi comme carbone-suie sous lrsquoangle black carbonBC) Lrsquoattention se porte de plus en plus vers les particulesltrafines ou nanoparticules de diamegravetre infeacuterieur agrave 1 micronPM1)

Les eacutemissions de particules anthropiques PM10 (Fig 3)

ettent au premier plan le reacutesidentiel-tertiaire avec

otamment les installations anciennes de chauffage au boisais aussi lrsquoindustrie et pour un part lrsquoagriculture (labours

t cultures des terres eacutelevages engins agricoles) Une

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 487

Figure 2 Diamegravetre de divers types de particules atmospheacuteriques et leur deacuteposition dans le systegraveme respiratoire Source M Bisson

Figure 3 Eacutevolution et reacutepartition sectorielle des eacutemissions francaises de PM10 (e) estimation preacuteliminaire lrsquoindustrie regroupelrsquoindustrie manufacturiegravere et la transformation drsquoeacutenergie les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aeacuterien

ferroviaires fluviaux et maritimes hors transports internationaux) Chamjour avril 2015

p France meacutetropolitaine Source Citepa format Secten mise agrave

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volution agrave la baisse rend compte des normes de plus enlus exigeantes pour les eacutemissions industrielles (filtres agraveanches eacutelectrofiltres ) et lrsquoeacutechappement des veacutehicules

meilleure combustion filtres agrave particules )

omposeacutes organiques volatilses eacutemissions anthropiques de composeacutes organiques volatilsCOV non meacutethaniques) sont agrave base drsquohydrocarbures CxHyeacutegers parfois associeacutes agrave du chlore ou autres substances Ilseacutesultent soit de la combustion soit de lrsquoeacutevaporation par deultiples sources qui touchent tous les secteurs drsquoactiviteacutes

ls entrent ainsi dans la composition des carburants maisussi dans de nombreux produits courants contenant desolvants (peintures colles ) Les activiteacutes eacutemettrices deels COV sont notamment la combustion de biomasse pares sources fixes la combustion et lrsquoeacutevaporation de carbu-ants par le transport routier le recouvrement des routesar lrsquoasphalte etc En compleacutement les eacutemissions drsquoorigineaturelles de COV proviennent des plantes et notammentes forecircts de feuillus et de conifegraveres (ces eacutemissions sontomptabiliseacutees laquo hors bilan raquo des inventaires classiques)ertains COV sont suivis pour leur toxiciteacute comme le benzegraveneydrocarbure monocyclique (C6H6 consideacutereacute comme le plusocif en air ambiant) etou comme preacutecurseurs de lrsquoozoneecondaire Les eacutemissions francaises de benzegravene sont pourlus de 50 attribuables au secteur reacutesidentiel en particulieru fait de la combustion du bois-eacutenergie Les eacutemissions enenzegravene ont eacuteteacute globalement diviseacutees par deux depuis 2000

eacutetaux lourdses meacutetaux lourds restent une preacuteoccupation de surveillancee qualiteacute de lrsquoair historiquement le plomb (Pb) interdit dans lrsquoessenceen janvier 2000 reste preacutesent dans la combustion decombustibles fossiles comme le charbon les fiouls lescarburants speacuteciaux pour lrsquoaviation et dans lrsquoincineacuterationde deacutechets dans les usines drsquoincineacuteration des orduresmeacutenagegraveres (UIOM) Agrave noter que le plomb est toujours preacute-sent en faible quantiteacute dans les plaquettes de frein lespneus et les batteries de veacutehicules les eacutemissions anthropiques drsquoarsenic (As) sont issuesnotamment de combustibles fossiles tels les fiouls lourdsou le charbon Certains proceacutedeacutes industriels sont agravelrsquoorigine drsquoeacutemissions drsquoarsenic notamment dans la pro-duction de verre et de meacutetaux pour ne citer que lesprincipaux les eacutemissions de cadmium (Cd) sont induites principa-lement par le processus de traitement des deacutechets lesecteur de la meacutetallurgie des meacutetaux et dans une moindremesure lors de la combustion de charbons du fioul lourdet de la biomasse les eacutemissions de nickel (Ni) proviennent principalement dela combustion de fioul lourd Quelques proceacutedeacutes indus-triels peuvent eacutegalement eacutemettre des quantiteacutes nonneacutegligeables de ce composeacute (proceacutedeacutes de traitements desurface par exemple) les eacutemissions anthropiques de mercure (Hg) sont issues

de sources multiples combustion du charbon brucirclagedes deacutechets verts incineacuteration de deacutechets fabricationdrsquoagreacutegats (fours agrave ciment notamment) Le mercure estaussi utiliseacute comme catalyseur dans certains proceacutedeacutes

asl

D Charpin et al

industriels pour produire du chlore et de la soude caus-tique

Au cours des 10 agrave 25 derniegraveres anneacutees ces meacutetaux lourdsnt fait lrsquoobjet de tregraves fortes reacuteductions (plus de 40 )rsquoautres meacutetaux lourds preacutesentent des reacuteductions moinsortes comme le seacuteleacutenium (Se) ou avec des eacutemissions res-eacutees relativement stables comme pour le cuivre (Cu) maisvec des expositions moindres

olluants organiques persistantses polluants organiques persistants inventorieacutes sont prin-ipalement les dioxines et furannes (PCDD-F) et lesydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) agrave plusieursoyaux benzeacuteniques (dont le benzo(a)pyregravene [BaP]) Commeeaucoup de HAP le BaP est eacutemis lorsque la combustione fait dans de mauvaises conditions en particulier poure bois et les combustibles fossiles utiliseacutes par le secteureacutesidentiel

es polluants secondaires

es particules secondaires sont issues de meacutecanismesrsquooxydation nucleacuteation condensation coagulation trans-ormant dans lrsquoatmosphegravere des composeacutes gazeux enarticules liquides ou solides (Fig 4) Les aeacuterosols secon-aires organiques (contenant du carbone) se forment parxemples agrave partir de preacutecurseurs eacutemanant de la veacutegeacutetationes aeacuterosols inorganiques comme le nitrate drsquoammoniumontribuent agrave lrsquooccurrence de pics de particules printa-iers Le nitrate drsquoammonium se forme agrave grande eacutechellen faisant reacuteagir deux preacutecurseurs les oxydes drsquoazote prin-ipalement issus du trafic routier (urbain et interurbain) etrsquoammoniac (NH3) eacutemanant notamment des eacutepandages agri-oles drsquoengrais entre autres organiques (lisiers fumiers) seolatilisant plus facilement par tempeacuteratures douces

Lrsquoozone (O3) est le polluant embleacutematique de la famillees photo-oxydants qui reacutesultent de reacuteactions dites pho-ochimiques entre des polluants primaires preacutecurseurs queont principalement les oxydes drsquoazote et des composeacutesrganiques volatils (COV)

Ces reacuteactions mettent en jeu des meacutecanismes de pho-olyse de moleacutecules par rayonnement solaire comme leO2 photolyseacute par le rayonnement solaire en NO en libeacute-ant un atome drsquooxygegravene O (Fig 5) se recombinant avece dioxygegravene de lrsquoair O2 pour former O3

Certains meacutecanismes agrave grande eacutechelle geacuteographique ontrogressivement chargeacute la basse atmosphegravere (troposphegravere)rsquoun fond permanent drsquoozone avec toutefois des concen-rations bien moins eacuteleveacutees que la couche drsquoozone de laaute atmosphegravere (stratosphegravere) Les pics drsquoozone se pro-uisent alors agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale sous anticyclone estivalar fort ensoleillement et forte chaleur en preacutesence deseux familles eacutevoqueacutees de preacutecurseurs (cf partie suivante)

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesu sein de lrsquoInventaire 2015 des eacutemissions de polluants atmo-pheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France [1] et danse bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 489

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Figure 4 Processus de formation et drsquoeacutevolution des aeacuterosols dan

Eacutevolution des concentrations en polluantsatmospheacuteriques

Les eacutevolutions des concentrations en polluants atmospheacute-riques revecirctent un aspect temporel et spatial Lrsquoaspectspatial srsquointeacuteresse aux eacutechelles geacuteographiques de la pol-lution de lrsquoair Lrsquoaspect temporel distingue les eacutevolutionstendancielles agrave long terme et les fluctuations eacutepisodiques agravecourt terme (pics de pollution)

Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution delrsquoair

La Fig 6 deacutecline les eacutechelles geacuteographiques de la qua-liteacute de lrsquoair depuis lrsquoair inteacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenesplaneacutetaires Pour la qualiteacute de lrsquoair que lrsquoon respire danslrsquoair ambiant les niveaux les plus eacuteleveacutes srsquoobservent pourles pollutions primaires principalement en hiver (dispersionplus difficile) et dans les endroits influenceacutes agrave la fois par

des sources de pollutions proches (comme les axes routiersdenses) et les eacutemissions toutes sources confondues drsquounegrande agglomeacuteration comme pour le dioxyde drsquoazote danslrsquoagglomeacuteration lyonnaise (Fig 7)

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mosphegravere Source A Renoud et D Boulaud

Agrave titre drsquoexemple la Fig 8 deacutecompose pour les parti-ules PM10 en proximiteacute de deux axes chargeacutes agrave Strasbourga contribution des diffeacuterentes eacutechelles geacuteographiques enoyenne lors de deacutepassements de valeurs journaliegraveres Celaontre que des actions locales sur le trafic des axes concer-

eacutes auront comme effet majeur de reacuteduire les ineacutegaliteacutesrsquoexposition sur une agglomeacuteration tout en neacutecessitant desctions de reacuteduction agrave lrsquoeacutechelle urbaine et reacutegionale

es eacutevolutions temporelles de la pollutiontmospheacuterique

endances sur le long termeien que leurs concentrations annuelles moyennes preacute-entent une tendance globale sensible agrave la baisse en Francees derniegraveres anneacutees (Fig 9) les particules PM10 et leioxyde drsquoazote font lrsquoobjet drsquoune attention particuliegravereu fait drsquoun contentieux europeacuteen agrave leur eacutegard pour non-espect de valeurs limites europeacuteennes pour la protection

e la santeacute

Lrsquooccurrence de pics horaires de pollution agrave lrsquoozone eacutetantributaire de conditions meacuteteacuteorologiques chaudes et enso-eilleacutees variables drsquoanneacutee en anneacutee lrsquoeacutevolution tendancielle

490

Figure 5 Cycle de formation et de destruction de lrsquoozone drsquoapregravesUherek et al 2004 1 le monoxyde drsquoazote NO est oxydeacute notam-ment par lrsquoozone O3 formant ainsi du dioxyde drsquoazote NO2 et delrsquooxygegravene O2 (destruction drsquoozone) 2 le dioxyde drsquoazote NO2 estdeacutetruit par la lumiegravere solaire (hg) formant ainsi des atomesdrsquooxygegravene O et du monoxyde drsquoazote NO (photolyse de NO2) 3 les atomes drsquooxygegravene O reacuteagissent avec lrsquooxygegravene de lrsquoair formantainsi de lrsquoozone O3 (formation drsquoozone) 4 les composeacutes organiquesvolatils RH (H = hydrogegravene R = reste organique) reacuteagissent avec desradicaux hydroxyles OH et lrsquooxygegravene de lrsquoair formant ainsi desr e

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endroit la concentration de ce polluant secondaire est la

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adicaux peacuteroxyles RO2 et de lrsquoeau H2O 5 NO reacuteagit avec RO2t forme de nouveau du NO2

es concentrations en ozone est appreacutehendeacutee agrave partir dueuil de la protection humaine (120 gm3) en moyenne sur

heures et sur trois anneacutees civiles (Fig 10) avec une ten-ance agrave la baisse agrave confirmer les prochaines anneacutees

Concernant les meacutetaux lourds un site en proximiteacutendustrielle en Rhocircne-Alpes ne respecte pas en 2014 la reacutegle-entation europeacuteenne pour lrsquoarsenic Et pour les HAP deux

ites sur les 68 suivis en France deacutepassent une norme euro-eacuteenne pour le benzo(a)pyregravene B(a)P lrsquoun en proximiteacutendustrielle en Moselle et lrsquoautre dans la valleacutee alpine dersquoArve influenceacutee par des eacutemissions industrielles et du chauf-

age individuelle au bois

Le dioxyde soufre (SO2) le monoxyde carbone (CO)t le benzegravene (C6H6) preacutesentent depuis des anneacutees des

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igure 6 Eacutechelles geacuteographiques de la qualiteacute de lrsquoair depuis lrsquoair int

D Charpin et al

volutions tendancielles fortement agrave la baisse partout enrance sans deacutepassements de normes europeacuteennes hormisn site industriel en Lorraine pour le benzegravene La Fig 11eacutesume les eacutevolutions tendancielles et le respect des valeurseacuteglementaires

ccurrence de pics de pollutiones pics de pollution aux particules PM10 srsquoappreacutecient agraveartir du seuil drsquoinformation (50 gm3jour) et du seuilrsquoalerte (80 gm3jour) Il convient en preacutealable de preacute-iser que lrsquoimpression de recrudescence de deacutepassementes seuils pour ce polluant est en grande partie due agrave deuxaits drsquoune part la meacutethode de mesure a changeacute en 2007 ennteacutegrant la fraction volatile donnant des taux plus eacutele-eacutes et drsquoautre part les seuils reacuteglementaires ont baisseacutede 80 agrave 50 pour le premier et de 125 agrave 80 pour le second)ugmentant meacutecaniquement la freacutequence des deacutepassementseacuteclenchant des proceacutedures preacutefectorales

Trois grands types drsquoeacutepisodes aux particules peuvent seettre en place le premier type se deacuteveloppe dans des conditionsmeacuteteacuteorologiques hivernales tregraves stables favorisantlrsquoaccumulation de la pollution notamment sous inversionde tempeacuteratures plaquant les masses drsquoair au sol avecpreacutedominance de lrsquoinfluence de la pollution locale le deuxiegraveme type advient par transport de pollution agravelongue distance libeacuterant des poches de pollution formeacuteesailleurs par exemple en Europe de lrsquoEst ces masses drsquoairparvenant encore bien chargeacutee jusqursquoen France par leNord-Est le troisiegraveme type agrave la sortie de lrsquohiver est appeleacute laquo eacutepisodeprintanier raquo produisant des particules secondaires tel lenitrate drsquoammonium

Ces trois types drsquoeacutepisodes peuvent srsquoenchaicircner commee fut le cas en mars 2015 (Fig 12)

Srsquoagissant de lrsquoozone agrave chaque instant et agrave chaque

eacutesultante de trois meacutecanismes agrave grande eacutechelle lrsquoinfluence du fond permanent drsquoozonede la basse atmosphegravere (cf chapitre preacuteceacutedent) lorsque

eacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenes planeacutetaires

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

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lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

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Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

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501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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08

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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D Charpin et al

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 4: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 487

Figure 2 Diamegravetre de divers types de particules atmospheacuteriques et leur deacuteposition dans le systegraveme respiratoire Source M Bisson

Figure 3 Eacutevolution et reacutepartition sectorielle des eacutemissions francaises de PM10 (e) estimation preacuteliminaire lrsquoindustrie regroupelrsquoindustrie manufacturiegravere et la transformation drsquoeacutenergie les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aeacuterien

ferroviaires fluviaux et maritimes hors transports internationaux) Chamjour avril 2015

p France meacutetropolitaine Source Citepa format Secten mise agrave

4

eacutepm(

CL(lrmIastdrpndcChnspdb

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88

volution agrave la baisse rend compte des normes de plus enlus exigeantes pour les eacutemissions industrielles (filtres agraveanches eacutelectrofiltres ) et lrsquoeacutechappement des veacutehicules

meilleure combustion filtres agrave particules )

omposeacutes organiques volatilses eacutemissions anthropiques de composeacutes organiques volatilsCOV non meacutethaniques) sont agrave base drsquohydrocarbures CxHyeacutegers parfois associeacutes agrave du chlore ou autres substances Ilseacutesultent soit de la combustion soit de lrsquoeacutevaporation par deultiples sources qui touchent tous les secteurs drsquoactiviteacutes

ls entrent ainsi dans la composition des carburants maisussi dans de nombreux produits courants contenant desolvants (peintures colles ) Les activiteacutes eacutemettrices deels COV sont notamment la combustion de biomasse pares sources fixes la combustion et lrsquoeacutevaporation de carbu-ants par le transport routier le recouvrement des routesar lrsquoasphalte etc En compleacutement les eacutemissions drsquoorigineaturelles de COV proviennent des plantes et notammentes forecircts de feuillus et de conifegraveres (ces eacutemissions sontomptabiliseacutees laquo hors bilan raquo des inventaires classiques)ertains COV sont suivis pour leur toxiciteacute comme le benzegraveneydrocarbure monocyclique (C6H6 consideacutereacute comme le plusocif en air ambiant) etou comme preacutecurseurs de lrsquoozoneecondaire Les eacutemissions francaises de benzegravene sont pourlus de 50 attribuables au secteur reacutesidentiel en particulieru fait de la combustion du bois-eacutenergie Les eacutemissions enenzegravene ont eacuteteacute globalement diviseacutees par deux depuis 2000

eacutetaux lourdses meacutetaux lourds restent une preacuteoccupation de surveillancee qualiteacute de lrsquoair historiquement le plomb (Pb) interdit dans lrsquoessenceen janvier 2000 reste preacutesent dans la combustion decombustibles fossiles comme le charbon les fiouls lescarburants speacuteciaux pour lrsquoaviation et dans lrsquoincineacuterationde deacutechets dans les usines drsquoincineacuteration des orduresmeacutenagegraveres (UIOM) Agrave noter que le plomb est toujours preacute-sent en faible quantiteacute dans les plaquettes de frein lespneus et les batteries de veacutehicules les eacutemissions anthropiques drsquoarsenic (As) sont issuesnotamment de combustibles fossiles tels les fiouls lourdsou le charbon Certains proceacutedeacutes industriels sont agravelrsquoorigine drsquoeacutemissions drsquoarsenic notamment dans la pro-duction de verre et de meacutetaux pour ne citer que lesprincipaux les eacutemissions de cadmium (Cd) sont induites principa-lement par le processus de traitement des deacutechets lesecteur de la meacutetallurgie des meacutetaux et dans une moindremesure lors de la combustion de charbons du fioul lourdet de la biomasse les eacutemissions de nickel (Ni) proviennent principalement dela combustion de fioul lourd Quelques proceacutedeacutes indus-triels peuvent eacutegalement eacutemettre des quantiteacutes nonneacutegligeables de ce composeacute (proceacutedeacutes de traitements desurface par exemple) les eacutemissions anthropiques de mercure (Hg) sont issues

de sources multiples combustion du charbon brucirclagedes deacutechets verts incineacuteration de deacutechets fabricationdrsquoagreacutegats (fours agrave ciment notamment) Le mercure estaussi utiliseacute comme catalyseur dans certains proceacutedeacutes

asl

D Charpin et al

industriels pour produire du chlore et de la soude caus-tique

Au cours des 10 agrave 25 derniegraveres anneacutees ces meacutetaux lourdsnt fait lrsquoobjet de tregraves fortes reacuteductions (plus de 40 )rsquoautres meacutetaux lourds preacutesentent des reacuteductions moinsortes comme le seacuteleacutenium (Se) ou avec des eacutemissions res-eacutees relativement stables comme pour le cuivre (Cu) maisvec des expositions moindres

olluants organiques persistantses polluants organiques persistants inventorieacutes sont prin-ipalement les dioxines et furannes (PCDD-F) et lesydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) agrave plusieursoyaux benzeacuteniques (dont le benzo(a)pyregravene [BaP]) Commeeaucoup de HAP le BaP est eacutemis lorsque la combustione fait dans de mauvaises conditions en particulier poure bois et les combustibles fossiles utiliseacutes par le secteureacutesidentiel

es polluants secondaires

es particules secondaires sont issues de meacutecanismesrsquooxydation nucleacuteation condensation coagulation trans-ormant dans lrsquoatmosphegravere des composeacutes gazeux enarticules liquides ou solides (Fig 4) Les aeacuterosols secon-aires organiques (contenant du carbone) se forment parxemples agrave partir de preacutecurseurs eacutemanant de la veacutegeacutetationes aeacuterosols inorganiques comme le nitrate drsquoammoniumontribuent agrave lrsquooccurrence de pics de particules printa-iers Le nitrate drsquoammonium se forme agrave grande eacutechellen faisant reacuteagir deux preacutecurseurs les oxydes drsquoazote prin-ipalement issus du trafic routier (urbain et interurbain) etrsquoammoniac (NH3) eacutemanant notamment des eacutepandages agri-oles drsquoengrais entre autres organiques (lisiers fumiers) seolatilisant plus facilement par tempeacuteratures douces

Lrsquoozone (O3) est le polluant embleacutematique de la famillees photo-oxydants qui reacutesultent de reacuteactions dites pho-ochimiques entre des polluants primaires preacutecurseurs queont principalement les oxydes drsquoazote et des composeacutesrganiques volatils (COV)

Ces reacuteactions mettent en jeu des meacutecanismes de pho-olyse de moleacutecules par rayonnement solaire comme leO2 photolyseacute par le rayonnement solaire en NO en libeacute-ant un atome drsquooxygegravene O (Fig 5) se recombinant avece dioxygegravene de lrsquoair O2 pour former O3

Certains meacutecanismes agrave grande eacutechelle geacuteographique ontrogressivement chargeacute la basse atmosphegravere (troposphegravere)rsquoun fond permanent drsquoozone avec toutefois des concen-rations bien moins eacuteleveacutees que la couche drsquoozone de laaute atmosphegravere (stratosphegravere) Les pics drsquoozone se pro-uisent alors agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale sous anticyclone estivalar fort ensoleillement et forte chaleur en preacutesence deseux familles eacutevoqueacutees de preacutecurseurs (cf partie suivante)

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesu sein de lrsquoInventaire 2015 des eacutemissions de polluants atmo-pheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France [1] et danse bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 489

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Figure 4 Processus de formation et drsquoeacutevolution des aeacuterosols dan

Eacutevolution des concentrations en polluantsatmospheacuteriques

Les eacutevolutions des concentrations en polluants atmospheacute-riques revecirctent un aspect temporel et spatial Lrsquoaspectspatial srsquointeacuteresse aux eacutechelles geacuteographiques de la pol-lution de lrsquoair Lrsquoaspect temporel distingue les eacutevolutionstendancielles agrave long terme et les fluctuations eacutepisodiques agravecourt terme (pics de pollution)

Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution delrsquoair

La Fig 6 deacutecline les eacutechelles geacuteographiques de la qua-liteacute de lrsquoair depuis lrsquoair inteacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenesplaneacutetaires Pour la qualiteacute de lrsquoair que lrsquoon respire danslrsquoair ambiant les niveaux les plus eacuteleveacutes srsquoobservent pourles pollutions primaires principalement en hiver (dispersionplus difficile) et dans les endroits influenceacutes agrave la fois par

des sources de pollutions proches (comme les axes routiersdenses) et les eacutemissions toutes sources confondues drsquounegrande agglomeacuteration comme pour le dioxyde drsquoazote danslrsquoagglomeacuteration lyonnaise (Fig 7)

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mosphegravere Source A Renoud et D Boulaud

Agrave titre drsquoexemple la Fig 8 deacutecompose pour les parti-ules PM10 en proximiteacute de deux axes chargeacutes agrave Strasbourga contribution des diffeacuterentes eacutechelles geacuteographiques enoyenne lors de deacutepassements de valeurs journaliegraveres Celaontre que des actions locales sur le trafic des axes concer-

eacutes auront comme effet majeur de reacuteduire les ineacutegaliteacutesrsquoexposition sur une agglomeacuteration tout en neacutecessitant desctions de reacuteduction agrave lrsquoeacutechelle urbaine et reacutegionale

es eacutevolutions temporelles de la pollutiontmospheacuterique

endances sur le long termeien que leurs concentrations annuelles moyennes preacute-entent une tendance globale sensible agrave la baisse en Francees derniegraveres anneacutees (Fig 9) les particules PM10 et leioxyde drsquoazote font lrsquoobjet drsquoune attention particuliegravereu fait drsquoun contentieux europeacuteen agrave leur eacutegard pour non-espect de valeurs limites europeacuteennes pour la protection

e la santeacute

Lrsquooccurrence de pics horaires de pollution agrave lrsquoozone eacutetantributaire de conditions meacuteteacuteorologiques chaudes et enso-eilleacutees variables drsquoanneacutee en anneacutee lrsquoeacutevolution tendancielle

490

Figure 5 Cycle de formation et de destruction de lrsquoozone drsquoapregravesUherek et al 2004 1 le monoxyde drsquoazote NO est oxydeacute notam-ment par lrsquoozone O3 formant ainsi du dioxyde drsquoazote NO2 et delrsquooxygegravene O2 (destruction drsquoozone) 2 le dioxyde drsquoazote NO2 estdeacutetruit par la lumiegravere solaire (hg) formant ainsi des atomesdrsquooxygegravene O et du monoxyde drsquoazote NO (photolyse de NO2) 3 les atomes drsquooxygegravene O reacuteagissent avec lrsquooxygegravene de lrsquoair formantainsi de lrsquoozone O3 (formation drsquoozone) 4 les composeacutes organiquesvolatils RH (H = hydrogegravene R = reste organique) reacuteagissent avec desradicaux hydroxyles OH et lrsquooxygegravene de lrsquoair formant ainsi desr e

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endroit la concentration de ce polluant secondaire est la

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adicaux peacuteroxyles RO2 et de lrsquoeau H2O 5 NO reacuteagit avec RO2t forme de nouveau du NO2

es concentrations en ozone est appreacutehendeacutee agrave partir dueuil de la protection humaine (120 gm3) en moyenne sur

heures et sur trois anneacutees civiles (Fig 10) avec une ten-ance agrave la baisse agrave confirmer les prochaines anneacutees

Concernant les meacutetaux lourds un site en proximiteacutendustrielle en Rhocircne-Alpes ne respecte pas en 2014 la reacutegle-entation europeacuteenne pour lrsquoarsenic Et pour les HAP deux

ites sur les 68 suivis en France deacutepassent une norme euro-eacuteenne pour le benzo(a)pyregravene B(a)P lrsquoun en proximiteacutendustrielle en Moselle et lrsquoautre dans la valleacutee alpine dersquoArve influenceacutee par des eacutemissions industrielles et du chauf-

age individuelle au bois

Le dioxyde soufre (SO2) le monoxyde carbone (CO)t le benzegravene (C6H6) preacutesentent depuis des anneacutees des

rbull

igure 6 Eacutechelles geacuteographiques de la qualiteacute de lrsquoair depuis lrsquoair int

D Charpin et al

volutions tendancielles fortement agrave la baisse partout enrance sans deacutepassements de normes europeacuteennes hormisn site industriel en Lorraine pour le benzegravene La Fig 11eacutesume les eacutevolutions tendancielles et le respect des valeurseacuteglementaires

ccurrence de pics de pollutiones pics de pollution aux particules PM10 srsquoappreacutecient agraveartir du seuil drsquoinformation (50 gm3jour) et du seuilrsquoalerte (80 gm3jour) Il convient en preacutealable de preacute-iser que lrsquoimpression de recrudescence de deacutepassementes seuils pour ce polluant est en grande partie due agrave deuxaits drsquoune part la meacutethode de mesure a changeacute en 2007 ennteacutegrant la fraction volatile donnant des taux plus eacutele-eacutes et drsquoautre part les seuils reacuteglementaires ont baisseacutede 80 agrave 50 pour le premier et de 125 agrave 80 pour le second)ugmentant meacutecaniquement la freacutequence des deacutepassementseacuteclenchant des proceacutedures preacutefectorales

Trois grands types drsquoeacutepisodes aux particules peuvent seettre en place le premier type se deacuteveloppe dans des conditionsmeacuteteacuteorologiques hivernales tregraves stables favorisantlrsquoaccumulation de la pollution notamment sous inversionde tempeacuteratures plaquant les masses drsquoair au sol avecpreacutedominance de lrsquoinfluence de la pollution locale le deuxiegraveme type advient par transport de pollution agravelongue distance libeacuterant des poches de pollution formeacuteesailleurs par exemple en Europe de lrsquoEst ces masses drsquoairparvenant encore bien chargeacutee jusqursquoen France par leNord-Est le troisiegraveme type agrave la sortie de lrsquohiver est appeleacute laquo eacutepisodeprintanier raquo produisant des particules secondaires tel lenitrate drsquoammonium

Ces trois types drsquoeacutepisodes peuvent srsquoenchaicircner commee fut le cas en mars 2015 (Fig 12)

Srsquoagissant de lrsquoozone agrave chaque instant et agrave chaque

eacutesultante de trois meacutecanismes agrave grande eacutechelle lrsquoinfluence du fond permanent drsquoozonede la basse atmosphegravere (cf chapitre preacuteceacutedent) lorsque

eacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenes planeacutetaires

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

bull

lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

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Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

spcd

495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

dagd

Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

meacuted icales

Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

Deuc

D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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505

os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 5: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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volution agrave la baisse rend compte des normes de plus enlus exigeantes pour les eacutemissions industrielles (filtres agraveanches eacutelectrofiltres ) et lrsquoeacutechappement des veacutehicules

meilleure combustion filtres agrave particules )

omposeacutes organiques volatilses eacutemissions anthropiques de composeacutes organiques volatilsCOV non meacutethaniques) sont agrave base drsquohydrocarbures CxHyeacutegers parfois associeacutes agrave du chlore ou autres substances Ilseacutesultent soit de la combustion soit de lrsquoeacutevaporation par deultiples sources qui touchent tous les secteurs drsquoactiviteacutes

ls entrent ainsi dans la composition des carburants maisussi dans de nombreux produits courants contenant desolvants (peintures colles ) Les activiteacutes eacutemettrices deels COV sont notamment la combustion de biomasse pares sources fixes la combustion et lrsquoeacutevaporation de carbu-ants par le transport routier le recouvrement des routesar lrsquoasphalte etc En compleacutement les eacutemissions drsquoorigineaturelles de COV proviennent des plantes et notammentes forecircts de feuillus et de conifegraveres (ces eacutemissions sontomptabiliseacutees laquo hors bilan raquo des inventaires classiques)ertains COV sont suivis pour leur toxiciteacute comme le benzegraveneydrocarbure monocyclique (C6H6 consideacutereacute comme le plusocif en air ambiant) etou comme preacutecurseurs de lrsquoozoneecondaire Les eacutemissions francaises de benzegravene sont pourlus de 50 attribuables au secteur reacutesidentiel en particulieru fait de la combustion du bois-eacutenergie Les eacutemissions enenzegravene ont eacuteteacute globalement diviseacutees par deux depuis 2000

eacutetaux lourdses meacutetaux lourds restent une preacuteoccupation de surveillancee qualiteacute de lrsquoair historiquement le plomb (Pb) interdit dans lrsquoessenceen janvier 2000 reste preacutesent dans la combustion decombustibles fossiles comme le charbon les fiouls lescarburants speacuteciaux pour lrsquoaviation et dans lrsquoincineacuterationde deacutechets dans les usines drsquoincineacuteration des orduresmeacutenagegraveres (UIOM) Agrave noter que le plomb est toujours preacute-sent en faible quantiteacute dans les plaquettes de frein lespneus et les batteries de veacutehicules les eacutemissions anthropiques drsquoarsenic (As) sont issuesnotamment de combustibles fossiles tels les fiouls lourdsou le charbon Certains proceacutedeacutes industriels sont agravelrsquoorigine drsquoeacutemissions drsquoarsenic notamment dans la pro-duction de verre et de meacutetaux pour ne citer que lesprincipaux les eacutemissions de cadmium (Cd) sont induites principa-lement par le processus de traitement des deacutechets lesecteur de la meacutetallurgie des meacutetaux et dans une moindremesure lors de la combustion de charbons du fioul lourdet de la biomasse les eacutemissions de nickel (Ni) proviennent principalement dela combustion de fioul lourd Quelques proceacutedeacutes indus-triels peuvent eacutegalement eacutemettre des quantiteacutes nonneacutegligeables de ce composeacute (proceacutedeacutes de traitements desurface par exemple) les eacutemissions anthropiques de mercure (Hg) sont issues

de sources multiples combustion du charbon brucirclagedes deacutechets verts incineacuteration de deacutechets fabricationdrsquoagreacutegats (fours agrave ciment notamment) Le mercure estaussi utiliseacute comme catalyseur dans certains proceacutedeacutes

asl

D Charpin et al

industriels pour produire du chlore et de la soude caus-tique

Au cours des 10 agrave 25 derniegraveres anneacutees ces meacutetaux lourdsnt fait lrsquoobjet de tregraves fortes reacuteductions (plus de 40 )rsquoautres meacutetaux lourds preacutesentent des reacuteductions moinsortes comme le seacuteleacutenium (Se) ou avec des eacutemissions res-eacutees relativement stables comme pour le cuivre (Cu) maisvec des expositions moindres

olluants organiques persistantses polluants organiques persistants inventorieacutes sont prin-ipalement les dioxines et furannes (PCDD-F) et lesydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) agrave plusieursoyaux benzeacuteniques (dont le benzo(a)pyregravene [BaP]) Commeeaucoup de HAP le BaP est eacutemis lorsque la combustione fait dans de mauvaises conditions en particulier poure bois et les combustibles fossiles utiliseacutes par le secteureacutesidentiel

es polluants secondaires

es particules secondaires sont issues de meacutecanismesrsquooxydation nucleacuteation condensation coagulation trans-ormant dans lrsquoatmosphegravere des composeacutes gazeux enarticules liquides ou solides (Fig 4) Les aeacuterosols secon-aires organiques (contenant du carbone) se forment parxemples agrave partir de preacutecurseurs eacutemanant de la veacutegeacutetationes aeacuterosols inorganiques comme le nitrate drsquoammoniumontribuent agrave lrsquooccurrence de pics de particules printa-iers Le nitrate drsquoammonium se forme agrave grande eacutechellen faisant reacuteagir deux preacutecurseurs les oxydes drsquoazote prin-ipalement issus du trafic routier (urbain et interurbain) etrsquoammoniac (NH3) eacutemanant notamment des eacutepandages agri-oles drsquoengrais entre autres organiques (lisiers fumiers) seolatilisant plus facilement par tempeacuteratures douces

Lrsquoozone (O3) est le polluant embleacutematique de la famillees photo-oxydants qui reacutesultent de reacuteactions dites pho-ochimiques entre des polluants primaires preacutecurseurs queont principalement les oxydes drsquoazote et des composeacutesrganiques volatils (COV)

Ces reacuteactions mettent en jeu des meacutecanismes de pho-olyse de moleacutecules par rayonnement solaire comme leO2 photolyseacute par le rayonnement solaire en NO en libeacute-ant un atome drsquooxygegravene O (Fig 5) se recombinant avece dioxygegravene de lrsquoair O2 pour former O3

Certains meacutecanismes agrave grande eacutechelle geacuteographique ontrogressivement chargeacute la basse atmosphegravere (troposphegravere)rsquoun fond permanent drsquoozone avec toutefois des concen-rations bien moins eacuteleveacutees que la couche drsquoozone de laaute atmosphegravere (stratosphegravere) Les pics drsquoozone se pro-uisent alors agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale sous anticyclone estivalar fort ensoleillement et forte chaleur en preacutesence deseux familles eacutevoqueacutees de preacutecurseurs (cf partie suivante)

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesu sein de lrsquoInventaire 2015 des eacutemissions de polluants atmo-pheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France [1] et danse bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 489

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Figure 4 Processus de formation et drsquoeacutevolution des aeacuterosols dan

Eacutevolution des concentrations en polluantsatmospheacuteriques

Les eacutevolutions des concentrations en polluants atmospheacute-riques revecirctent un aspect temporel et spatial Lrsquoaspectspatial srsquointeacuteresse aux eacutechelles geacuteographiques de la pol-lution de lrsquoair Lrsquoaspect temporel distingue les eacutevolutionstendancielles agrave long terme et les fluctuations eacutepisodiques agravecourt terme (pics de pollution)

Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution delrsquoair

La Fig 6 deacutecline les eacutechelles geacuteographiques de la qua-liteacute de lrsquoair depuis lrsquoair inteacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenesplaneacutetaires Pour la qualiteacute de lrsquoair que lrsquoon respire danslrsquoair ambiant les niveaux les plus eacuteleveacutes srsquoobservent pourles pollutions primaires principalement en hiver (dispersionplus difficile) et dans les endroits influenceacutes agrave la fois par

des sources de pollutions proches (comme les axes routiersdenses) et les eacutemissions toutes sources confondues drsquounegrande agglomeacuteration comme pour le dioxyde drsquoazote danslrsquoagglomeacuteration lyonnaise (Fig 7)

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mosphegravere Source A Renoud et D Boulaud

Agrave titre drsquoexemple la Fig 8 deacutecompose pour les parti-ules PM10 en proximiteacute de deux axes chargeacutes agrave Strasbourga contribution des diffeacuterentes eacutechelles geacuteographiques enoyenne lors de deacutepassements de valeurs journaliegraveres Celaontre que des actions locales sur le trafic des axes concer-

eacutes auront comme effet majeur de reacuteduire les ineacutegaliteacutesrsquoexposition sur une agglomeacuteration tout en neacutecessitant desctions de reacuteduction agrave lrsquoeacutechelle urbaine et reacutegionale

es eacutevolutions temporelles de la pollutiontmospheacuterique

endances sur le long termeien que leurs concentrations annuelles moyennes preacute-entent une tendance globale sensible agrave la baisse en Francees derniegraveres anneacutees (Fig 9) les particules PM10 et leioxyde drsquoazote font lrsquoobjet drsquoune attention particuliegravereu fait drsquoun contentieux europeacuteen agrave leur eacutegard pour non-espect de valeurs limites europeacuteennes pour la protection

e la santeacute

Lrsquooccurrence de pics horaires de pollution agrave lrsquoozone eacutetantributaire de conditions meacuteteacuteorologiques chaudes et enso-eilleacutees variables drsquoanneacutee en anneacutee lrsquoeacutevolution tendancielle

490

Figure 5 Cycle de formation et de destruction de lrsquoozone drsquoapregravesUherek et al 2004 1 le monoxyde drsquoazote NO est oxydeacute notam-ment par lrsquoozone O3 formant ainsi du dioxyde drsquoazote NO2 et delrsquooxygegravene O2 (destruction drsquoozone) 2 le dioxyde drsquoazote NO2 estdeacutetruit par la lumiegravere solaire (hg) formant ainsi des atomesdrsquooxygegravene O et du monoxyde drsquoazote NO (photolyse de NO2) 3 les atomes drsquooxygegravene O reacuteagissent avec lrsquooxygegravene de lrsquoair formantainsi de lrsquoozone O3 (formation drsquoozone) 4 les composeacutes organiquesvolatils RH (H = hydrogegravene R = reste organique) reacuteagissent avec desradicaux hydroxyles OH et lrsquooxygegravene de lrsquoair formant ainsi desr e

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endroit la concentration de ce polluant secondaire est la

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adicaux peacuteroxyles RO2 et de lrsquoeau H2O 5 NO reacuteagit avec RO2t forme de nouveau du NO2

es concentrations en ozone est appreacutehendeacutee agrave partir dueuil de la protection humaine (120 gm3) en moyenne sur

heures et sur trois anneacutees civiles (Fig 10) avec une ten-ance agrave la baisse agrave confirmer les prochaines anneacutees

Concernant les meacutetaux lourds un site en proximiteacutendustrielle en Rhocircne-Alpes ne respecte pas en 2014 la reacutegle-entation europeacuteenne pour lrsquoarsenic Et pour les HAP deux

ites sur les 68 suivis en France deacutepassent une norme euro-eacuteenne pour le benzo(a)pyregravene B(a)P lrsquoun en proximiteacutendustrielle en Moselle et lrsquoautre dans la valleacutee alpine dersquoArve influenceacutee par des eacutemissions industrielles et du chauf-

age individuelle au bois

Le dioxyde soufre (SO2) le monoxyde carbone (CO)t le benzegravene (C6H6) preacutesentent depuis des anneacutees des

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igure 6 Eacutechelles geacuteographiques de la qualiteacute de lrsquoair depuis lrsquoair int

D Charpin et al

volutions tendancielles fortement agrave la baisse partout enrance sans deacutepassements de normes europeacuteennes hormisn site industriel en Lorraine pour le benzegravene La Fig 11eacutesume les eacutevolutions tendancielles et le respect des valeurseacuteglementaires

ccurrence de pics de pollutiones pics de pollution aux particules PM10 srsquoappreacutecient agraveartir du seuil drsquoinformation (50 gm3jour) et du seuilrsquoalerte (80 gm3jour) Il convient en preacutealable de preacute-iser que lrsquoimpression de recrudescence de deacutepassementes seuils pour ce polluant est en grande partie due agrave deuxaits drsquoune part la meacutethode de mesure a changeacute en 2007 ennteacutegrant la fraction volatile donnant des taux plus eacutele-eacutes et drsquoautre part les seuils reacuteglementaires ont baisseacutede 80 agrave 50 pour le premier et de 125 agrave 80 pour le second)ugmentant meacutecaniquement la freacutequence des deacutepassementseacuteclenchant des proceacutedures preacutefectorales

Trois grands types drsquoeacutepisodes aux particules peuvent seettre en place le premier type se deacuteveloppe dans des conditionsmeacuteteacuteorologiques hivernales tregraves stables favorisantlrsquoaccumulation de la pollution notamment sous inversionde tempeacuteratures plaquant les masses drsquoair au sol avecpreacutedominance de lrsquoinfluence de la pollution locale le deuxiegraveme type advient par transport de pollution agravelongue distance libeacuterant des poches de pollution formeacuteesailleurs par exemple en Europe de lrsquoEst ces masses drsquoairparvenant encore bien chargeacutee jusqursquoen France par leNord-Est le troisiegraveme type agrave la sortie de lrsquohiver est appeleacute laquo eacutepisodeprintanier raquo produisant des particules secondaires tel lenitrate drsquoammonium

Ces trois types drsquoeacutepisodes peuvent srsquoenchaicircner commee fut le cas en mars 2015 (Fig 12)

Srsquoagissant de lrsquoozone agrave chaque instant et agrave chaque

eacutesultante de trois meacutecanismes agrave grande eacutechelle lrsquoinfluence du fond permanent drsquoozonede la basse atmosphegravere (cf chapitre preacuteceacutedent) lorsque

eacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenes planeacutetaires

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

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lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

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Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

Deuc

D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

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501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 6: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 489

s lrsquoat

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TBscddr

Figure 4 Processus de formation et drsquoeacutevolution des aeacuterosols dan

Eacutevolution des concentrations en polluantsatmospheacuteriques

Les eacutevolutions des concentrations en polluants atmospheacute-riques revecirctent un aspect temporel et spatial Lrsquoaspectspatial srsquointeacuteresse aux eacutechelles geacuteographiques de la pol-lution de lrsquoair Lrsquoaspect temporel distingue les eacutevolutionstendancielles agrave long terme et les fluctuations eacutepisodiques agravecourt terme (pics de pollution)

Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution delrsquoair

La Fig 6 deacutecline les eacutechelles geacuteographiques de la qua-liteacute de lrsquoair depuis lrsquoair inteacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenesplaneacutetaires Pour la qualiteacute de lrsquoair que lrsquoon respire danslrsquoair ambiant les niveaux les plus eacuteleveacutes srsquoobservent pourles pollutions primaires principalement en hiver (dispersionplus difficile) et dans les endroits influenceacutes agrave la fois par

des sources de pollutions proches (comme les axes routiersdenses) et les eacutemissions toutes sources confondues drsquounegrande agglomeacuteration comme pour le dioxyde drsquoazote danslrsquoagglomeacuteration lyonnaise (Fig 7)

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mosphegravere Source A Renoud et D Boulaud

Agrave titre drsquoexemple la Fig 8 deacutecompose pour les parti-ules PM10 en proximiteacute de deux axes chargeacutes agrave Strasbourga contribution des diffeacuterentes eacutechelles geacuteographiques enoyenne lors de deacutepassements de valeurs journaliegraveres Celaontre que des actions locales sur le trafic des axes concer-

eacutes auront comme effet majeur de reacuteduire les ineacutegaliteacutesrsquoexposition sur une agglomeacuteration tout en neacutecessitant desctions de reacuteduction agrave lrsquoeacutechelle urbaine et reacutegionale

es eacutevolutions temporelles de la pollutiontmospheacuterique

endances sur le long termeien que leurs concentrations annuelles moyennes preacute-entent une tendance globale sensible agrave la baisse en Francees derniegraveres anneacutees (Fig 9) les particules PM10 et leioxyde drsquoazote font lrsquoobjet drsquoune attention particuliegravereu fait drsquoun contentieux europeacuteen agrave leur eacutegard pour non-espect de valeurs limites europeacuteennes pour la protection

e la santeacute

Lrsquooccurrence de pics horaires de pollution agrave lrsquoozone eacutetantributaire de conditions meacuteteacuteorologiques chaudes et enso-eilleacutees variables drsquoanneacutee en anneacutee lrsquoeacutevolution tendancielle

490

Figure 5 Cycle de formation et de destruction de lrsquoozone drsquoapregravesUherek et al 2004 1 le monoxyde drsquoazote NO est oxydeacute notam-ment par lrsquoozone O3 formant ainsi du dioxyde drsquoazote NO2 et delrsquooxygegravene O2 (destruction drsquoozone) 2 le dioxyde drsquoazote NO2 estdeacutetruit par la lumiegravere solaire (hg) formant ainsi des atomesdrsquooxygegravene O et du monoxyde drsquoazote NO (photolyse de NO2) 3 les atomes drsquooxygegravene O reacuteagissent avec lrsquooxygegravene de lrsquoair formantainsi de lrsquoozone O3 (formation drsquoozone) 4 les composeacutes organiquesvolatils RH (H = hydrogegravene R = reste organique) reacuteagissent avec desradicaux hydroxyles OH et lrsquooxygegravene de lrsquoair formant ainsi desr e

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endroit la concentration de ce polluant secondaire est la

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adicaux peacuteroxyles RO2 et de lrsquoeau H2O 5 NO reacuteagit avec RO2t forme de nouveau du NO2

es concentrations en ozone est appreacutehendeacutee agrave partir dueuil de la protection humaine (120 gm3) en moyenne sur

heures et sur trois anneacutees civiles (Fig 10) avec une ten-ance agrave la baisse agrave confirmer les prochaines anneacutees

Concernant les meacutetaux lourds un site en proximiteacutendustrielle en Rhocircne-Alpes ne respecte pas en 2014 la reacutegle-entation europeacuteenne pour lrsquoarsenic Et pour les HAP deux

ites sur les 68 suivis en France deacutepassent une norme euro-eacuteenne pour le benzo(a)pyregravene B(a)P lrsquoun en proximiteacutendustrielle en Moselle et lrsquoautre dans la valleacutee alpine dersquoArve influenceacutee par des eacutemissions industrielles et du chauf-

age individuelle au bois

Le dioxyde soufre (SO2) le monoxyde carbone (CO)t le benzegravene (C6H6) preacutesentent depuis des anneacutees des

rbull

igure 6 Eacutechelles geacuteographiques de la qualiteacute de lrsquoair depuis lrsquoair int

D Charpin et al

volutions tendancielles fortement agrave la baisse partout enrance sans deacutepassements de normes europeacuteennes hormisn site industriel en Lorraine pour le benzegravene La Fig 11eacutesume les eacutevolutions tendancielles et le respect des valeurseacuteglementaires

ccurrence de pics de pollutiones pics de pollution aux particules PM10 srsquoappreacutecient agraveartir du seuil drsquoinformation (50 gm3jour) et du seuilrsquoalerte (80 gm3jour) Il convient en preacutealable de preacute-iser que lrsquoimpression de recrudescence de deacutepassementes seuils pour ce polluant est en grande partie due agrave deuxaits drsquoune part la meacutethode de mesure a changeacute en 2007 ennteacutegrant la fraction volatile donnant des taux plus eacutele-eacutes et drsquoautre part les seuils reacuteglementaires ont baisseacutede 80 agrave 50 pour le premier et de 125 agrave 80 pour le second)ugmentant meacutecaniquement la freacutequence des deacutepassementseacuteclenchant des proceacutedures preacutefectorales

Trois grands types drsquoeacutepisodes aux particules peuvent seettre en place le premier type se deacuteveloppe dans des conditionsmeacuteteacuteorologiques hivernales tregraves stables favorisantlrsquoaccumulation de la pollution notamment sous inversionde tempeacuteratures plaquant les masses drsquoair au sol avecpreacutedominance de lrsquoinfluence de la pollution locale le deuxiegraveme type advient par transport de pollution agravelongue distance libeacuterant des poches de pollution formeacuteesailleurs par exemple en Europe de lrsquoEst ces masses drsquoairparvenant encore bien chargeacutee jusqursquoen France par leNord-Est le troisiegraveme type agrave la sortie de lrsquohiver est appeleacute laquo eacutepisodeprintanier raquo produisant des particules secondaires tel lenitrate drsquoammonium

Ces trois types drsquoeacutepisodes peuvent srsquoenchaicircner commee fut le cas en mars 2015 (Fig 12)

Srsquoagissant de lrsquoozone agrave chaque instant et agrave chaque

eacutesultante de trois meacutecanismes agrave grande eacutechelle lrsquoinfluence du fond permanent drsquoozonede la basse atmosphegravere (cf chapitre preacuteceacutedent) lorsque

eacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenes planeacutetaires

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

bull

lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

ep

Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

spcd

495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

meacuted icales

Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

Deuc

D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

tsFR

D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

mcad

D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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505

os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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40] LrsquoInternaute magazine Les voitures les plus eacuteconomiques classement 2014 2015 wwwlinternautecomautomagazinevoitures-les-plus-economiques-classement-2014[Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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D Charpin et al

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 7: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

490

Figure 5 Cycle de formation et de destruction de lrsquoozone drsquoapregravesUherek et al 2004 1 le monoxyde drsquoazote NO est oxydeacute notam-ment par lrsquoozone O3 formant ainsi du dioxyde drsquoazote NO2 et delrsquooxygegravene O2 (destruction drsquoozone) 2 le dioxyde drsquoazote NO2 estdeacutetruit par la lumiegravere solaire (hg) formant ainsi des atomesdrsquooxygegravene O et du monoxyde drsquoazote NO (photolyse de NO2) 3 les atomes drsquooxygegravene O reacuteagissent avec lrsquooxygegravene de lrsquoair formantainsi de lrsquoozone O3 (formation drsquoozone) 4 les composeacutes organiquesvolatils RH (H = hydrogegravene R = reste organique) reacuteagissent avec desradicaux hydroxyles OH et lrsquooxygegravene de lrsquoair formant ainsi desr e

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endroit la concentration de ce polluant secondaire est la

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adicaux peacuteroxyles RO2 et de lrsquoeau H2O 5 NO reacuteagit avec RO2t forme de nouveau du NO2

es concentrations en ozone est appreacutehendeacutee agrave partir dueuil de la protection humaine (120 gm3) en moyenne sur

heures et sur trois anneacutees civiles (Fig 10) avec une ten-ance agrave la baisse agrave confirmer les prochaines anneacutees

Concernant les meacutetaux lourds un site en proximiteacutendustrielle en Rhocircne-Alpes ne respecte pas en 2014 la reacutegle-entation europeacuteenne pour lrsquoarsenic Et pour les HAP deux

ites sur les 68 suivis en France deacutepassent une norme euro-eacuteenne pour le benzo(a)pyregravene B(a)P lrsquoun en proximiteacutendustrielle en Moselle et lrsquoautre dans la valleacutee alpine dersquoArve influenceacutee par des eacutemissions industrielles et du chauf-

age individuelle au bois

Le dioxyde soufre (SO2) le monoxyde carbone (CO)t le benzegravene (C6H6) preacutesentent depuis des anneacutees des

rbull

igure 6 Eacutechelles geacuteographiques de la qualiteacute de lrsquoair depuis lrsquoair int

D Charpin et al

volutions tendancielles fortement agrave la baisse partout enrance sans deacutepassements de normes europeacuteennes hormisn site industriel en Lorraine pour le benzegravene La Fig 11eacutesume les eacutevolutions tendancielles et le respect des valeurseacuteglementaires

ccurrence de pics de pollutiones pics de pollution aux particules PM10 srsquoappreacutecient agraveartir du seuil drsquoinformation (50 gm3jour) et du seuilrsquoalerte (80 gm3jour) Il convient en preacutealable de preacute-iser que lrsquoimpression de recrudescence de deacutepassementes seuils pour ce polluant est en grande partie due agrave deuxaits drsquoune part la meacutethode de mesure a changeacute en 2007 ennteacutegrant la fraction volatile donnant des taux plus eacutele-eacutes et drsquoautre part les seuils reacuteglementaires ont baisseacutede 80 agrave 50 pour le premier et de 125 agrave 80 pour le second)ugmentant meacutecaniquement la freacutequence des deacutepassementseacuteclenchant des proceacutedures preacutefectorales

Trois grands types drsquoeacutepisodes aux particules peuvent seettre en place le premier type se deacuteveloppe dans des conditionsmeacuteteacuteorologiques hivernales tregraves stables favorisantlrsquoaccumulation de la pollution notamment sous inversionde tempeacuteratures plaquant les masses drsquoair au sol avecpreacutedominance de lrsquoinfluence de la pollution locale le deuxiegraveme type advient par transport de pollution agravelongue distance libeacuterant des poches de pollution formeacuteesailleurs par exemple en Europe de lrsquoEst ces masses drsquoairparvenant encore bien chargeacutee jusqursquoen France par leNord-Est le troisiegraveme type agrave la sortie de lrsquohiver est appeleacute laquo eacutepisodeprintanier raquo produisant des particules secondaires tel lenitrate drsquoammonium

Ces trois types drsquoeacutepisodes peuvent srsquoenchaicircner commee fut le cas en mars 2015 (Fig 12)

Srsquoagissant de lrsquoozone agrave chaque instant et agrave chaque

eacutesultante de trois meacutecanismes agrave grande eacutechelle lrsquoinfluence du fond permanent drsquoozonede la basse atmosphegravere (cf chapitre preacuteceacutedent) lorsque

eacuterieur jusqursquoaux pheacutenomegravenes planeacutetaires

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

bull

lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

ep

Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

nnngsmchcea

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

aEsd

D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

tsFR

D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

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501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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08

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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D Charpin et al

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 8: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France 491

Figure 7 Les niveaux les plus eacuteleveacutes de pollution de lrsquoair srsquoobservent dans les endroits influenceacutes agrave la fois par des sources de pol- tout

la pr

bull

lutions proches (comme les axes routiers denses) et les eacutemissionslrsquoagglomeacuteration lyonnaise pour le dioxyde drsquoazote Seuil annuel pour

le brassage de lrsquoair le permet Crsquoest lui qui preacutedomine pargrand vent et notamment sur les sommets des montagnes

bull en proximiteacute de trafic la destruction de lrsquoozone en preacute-sence de monoxyde drsquoazote NO qui sort principalementdes pots drsquoeacutechappement en se transformant rapidementen NO2 (oxydation acceacuteleacutereacutee par lrsquoozone)

ep

Figure 8 Origine des concentrations en particules PM10 lors des deacutepasmesure en proximiteacute trafic agrave Strasbourg STG Strasbourg Source ASPA

es sources confondues drsquoune grande agglomeacuteration Exemple deotection de la santeacute humaine 40 gmiddotmmdash3 Source Air Rhocircne-Alpes

la production photochimique par beau temps par photo-lyse du NO2 en preacutesence de COV

Il est donc compreacutehensible que les taux drsquoozone soientn moyenne sur une anneacutee plus eacuteleveacutes en montagne qursquoenlaine qursquoen milieu urbain et qursquoen proximiteacute automobile

sements de la valeur journaliegravere de 50 gm3 sur deux stations demdashATMO Alsace

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

Ppet

d

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Ldslrva

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

nnngsmchcea

aal(tlrte4llalerec

slnvm

mbccdt

pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

Deuc

D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

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501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 9: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

492 D Charpin et al

Figure 9 Eacutevolution des concentrations aeacuteriennes moyennes annuelles de PM10 (a) et NO2 (b) Eacutevolution du pourcentage de stations nerespectant pas les seuils journaliers en PM10 (c) et NO2 (d)

Figure 10 Ozone eacutevolution du pourcentage de stations ne res-pectant pas le seuil pour la protection de la santeacute humaine en fondurbain en moyenne triennale Les stations prises en compte sontcelles de type fond urbain dont les donneacutees sont remonteacutees agrave laCommission europeacuteenne seuil 120 gmiddotmmdash3 en maximum journalierde la moyenne sur 8 heures agrave ne pas deacutepasser plus de 25 jours enmoyenne sur trois anneacutees civiles Champ France meacutetropolitaine etDOM Source GeacuteodrsquoAir mai 2015 Traitements S0eS 2015

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ar ailleurs les pics de pollution estivaux atteignent leuraroxysme en milieu drsquoapregraves-midi au plus fort de lrsquoinsolationt en milieu rural dans les panaches drsquoagglomeacuteration agrave dis-ance des zones drsquoeacutemissions principales des preacutecurseurs

Des informations plus complegravetes peuvent ecirctre retrouveacuteesans le bilan de la qualiteacute de lrsquoair en France en 2014 [2]

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolutiones polluants atmospheacuteriques exteacuterieurs affectant laanteacute cardio-respiratoire associeacutes concerne essentiellementrsquoozone et les particules Ces deux polluants sont en effetesponsables de la majeure partie des deacutepassements desaleurs recommandeacutees pour la qualiteacute de lrsquoair notamment

ux Eacutetats-Unis [3]

Les variations meacuteteacuteorologiques reacutegionales affectent laualiteacute reacutegionale de lrsquoair notamment urbaine [4] et doiventtre geacutereacutees agrave lrsquoeacutechelon de la reacutegion affecteacutee [5]

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

t

D

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2p

D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 10: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Figure 11 Eacutevolutions tendancielles au cours des 10 derniegraveresanneacutees et respect de la reacuteglementation en 2014 en France nd

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pour les meacutetaux et le B[a]P les eacutevolutions ne sont pas disponibles lrsquoO3 nrsquoa pas de sources directes Source S0eS

Les preacutevisions concernant lrsquoaugmentation de tempeacutera-ture drsquoici la fin du siegravecle varient suivant les projectionsdrsquoeacutemission [6] des facteurs responsables de lrsquoeffet de serre de 03 agrave 17 C en cas de baisse des eacutemissions actuelles oujusqursquoagrave 26 agrave 48 C en cas de poursuite ou drsquoaugmentationdes eacutemissions actuelles [7]

Lrsquoozone est un polluant atmospheacuterique secondairequi nrsquoest pas eacutemis directement dans lrsquoatmosphegravere mais

est formeacute par lrsquointeraction des oxydes drsquoazote avec lescomposeacutes organiques volatiles (eacutemis par la combustion deseacutenergies fossiles) en preacutesence de chaleur et de soleilCes polluants proviennent de sources varieacutees comprenant

eacutedud

Figure 12 Part des particules importeacutees pour les journeacutees du 18 mars

493

otamment les moteurs drsquoautomobile les usines les raffi-eries certains produits du commerce ainsi que de sourcesaturelles comme la veacutegeacutetation et des processus biolo-iques du sol Les pics de concentration drsquoozone ambiantsont observeacutes pendant les mois drsquoeacuteteacute quand les conditionseacuteteacuteorologiques reacutegionales favorisent la production photo-

himique comme les valeurs eacuteleveacutees de la tempeacuterature lesautes pressions persistantes la stagnation de lrsquoair et le ciellair Au dessus de 32 C une association forte a eacuteteacute misen eacutevidence entre la tempeacuterature et des valeurs drsquoozonembiant gt 75 ppb [8]

Sans diminution des gaz agrave effets de serre agrave leur niveauctuel lrsquoEnvironmental Protection Agency (EPA) [9] projetteux Eacutetats-Unis en 2100 une diminution annuelle moyenneeacutegegravere de la concentration drsquoozone ambiant de 13 ppbintervalle de confiance plusmn05) mais avec une augmenta-ion dans les zones pollueacutees et agrave population dense commee nord-est le Middle-West et le sud des Eacutetats-Unis Enevanche lrsquoEPA projette une augmentation de la concen-ration moyenne drsquoozone maximale ambiante sur 8 heuresn particulier pendant les mois drsquoeacuteteacute de juin agrave aoucirct de7 ppb (intervalle de confiance plusmn05) et en augmentanta dureacutee de la laquo saison ozone raquo Enfin des vagues de cha-eur de plusieurs jours (appeleacutees eacutepisodes) reacutecentes ont eacuteteacutessocieacutees agrave des niveaux drsquoozone qui deacutepassent les valeursimites de la qualiteacute de lrsquoair [10] Crsquoest pendant la peacuteriodestivale et en particulier pendant les pics drsquoozone que leetentissement sur la morbiditeacute et la mortaliteacute respiratoirest le plus agrave craindre Les fronts froids propres terminentes eacutepisodes en refoulant lrsquoair chaud de la surface du sol

Les particules fines (PM lt 25 m) proviennent du die-el des moteurs automobiles des usines agrave charbon et dersquoindustrie des feux de forecircts des tempecirctes de sable Deombreux pays ont un taux de particules fines supeacuterieur auxaleurs guides de 10 gm3 recommandeacutee par lrsquoOrganisationondiale de la santeacute (OMS)Le changement climatique peut aussi entraicircner une aug-

entation de la concentration des PM25 atmospheacuteriquesien que lrsquoeffet de lrsquoaugmentation de la tempeacuterature soitomplexe du fait des diffeacuterents types des constituantshimiques des particules Le taux des particules fines estiminueacute par les preacutecipitations car la plupart de ses consti-uants sont solubles et par le vent avec des taux plus

leveacute en cas de stagnation de lrsquoair [11] Sans diminutiones gaz agrave effets de serre lrsquoEPA projette aux Eacutetats-Unisne augmentation moyenne annuelle de la concentrationes PM25 atmospheacuteriques des PM25 de 03 gm3 (intervalle

(part minoritaire) et du 20 mars (part majoritaire)

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

spcd

495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

dagd

Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 11: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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e confiance plusmn01) en 2050 et de 07 gm3 (plusmn01) en100 Lrsquoaugmentation pendant les mois drsquoeacuteteacute (juinmdashaoucirct)ourrait atteindre 30 gm3 dans la reacutegion est des Eacutetats-nis

Les concentrations de particules fines sont affecteacutees pares feux de forecircts [12] notamment Les modegraveles climatiquesontrent qursquoavec une augmentation de la tempeacuterature deC les risques de feux de forecircts ont augmenteacute de 2 agrave 6 foisntre 1950 et 2003 dans la plupart des eacutetats ameacutericains agraversquoouest du Mississipi Bien que les feux de forecircts soient lelus souvent localiseacutes la fumeacutee deacutegageacutee peut srsquoeacutetendre sure grandes distances Il a eacuteteacute estimeacute que 339 000 deacutecegraves preacute-atureacutesan en moyenne dans le monde sont attribuables agrave

a pollution deacutegageacutee par les feux de forecirct notamment duait des particules [13]

Pendant les vagues de chaleur la consommationrsquoeacutelectriciteacute augmente pour assurer la climatisation Quandrsquoeacutelectriciteacute est fournie par les centrales agrave charbon les eacutemis-ions de particules tendent agrave augmenter

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

epuis le laquo smog tueur raquo en 1952 agrave Londres qui a fait000 victimes la pollution exteacuterieure drsquoabord puis par lauite la pollution inteacuterieure ont eacuteteacute reconnues comme res-onsables de maladies respiratoires telles que lrsquoasthme laPCO et le cancer du poumon

Pour la pollution exteacuterieure les meacutecanismes respon-ables sont multiples on en distingue cependant quatrerincipaux la reacuteponse au stress oxydant le remodelagees voies aeacuteriennes les meacutecanismes inflammatoires et leseacuteponses immunologiques particuliegraveres et lrsquoaugmentationes sensibilisations vis-agrave-vis des allergegravenes La pollu-ion exteacuterieure va agir sur les gegravenes qui reacutegulent cesuatre meacutecanismes favorisant lrsquoapparition de lrsquoasthme oursquoexacerbation drsquoun asthme preacuteexistant

Le stress oxydatif correspond agrave un deacuteseacutequilibre entrexydants et antioxydants se traduisant par la productione radicaux libres responsables drsquoalteacuterations de la struc-ure et des fonctions cellulaires diminution de lrsquoactiviteacutenzymatique leacutesions cellulaires mutation au niveau dersquoADN et modification des reacutecepteurs oxydation des lipo-roteacuteines circulantes Il peut ecirctre aggraveacute par certainesarences nutritionnelles ou lors de lrsquoexercice physiquear le tabagisme lrsquoexposition aux radiations ionisantest ultraviolets Le stress oxydatif peut eacutegalement ecirctrea cause initiale de la pathologie (cancer BPCO asthme)u provoquer lrsquoaggravation drsquoune maladie deacutejagrave existantea pollution en modifiant les gegravenes capables de pro-uire des antioxydants en reacuteponse aux agents oxydantsontenus dans la pollution atmospheacuterique va provoqueres leacutesions inflammatoires de lrsquoeacutepitheacutelium bronchique quiont favoriser lrsquoapparition de lrsquoasthme ou son aggravation14]

Agrave cocircteacute du stress oxydatif des pheacutenomegravenes dits eacutepi-

eacuteneacutetique peuvent modifier les gegravenes qui reacutegulent leseacuteponses immunologiques de lrsquoinflammation allergeacuteniquear exemple au contact de la pollution atmospheacuteriquees gegravenes responsables de la fonction reacutegulatrice des

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D Charpin et al

ymphocytes T-reacutegulateurs seront inhibeacutes favorisant ainsine augmentation de la reacuteponse inflammation allergeacuteniquee plus lrsquoinhalation drsquoallergegravenes tels que les pollens asso-ieacutes agrave des particules diesel ou des gaz comme lrsquoozone leO2 ou le SO2 pourraient favoriser la peacuteneacutetration des aller-egravenes au travers des parois bronchiques La reacutesultante dersquoinflammation due au stress oxydant et aux meacutecanismesmmunologiques est le remodelage bronchique qui se traduitar la fibrose sous-eacutepitheacuteliale qui provoque une obstructionronchique non reacuteversible

Lrsquoenvironnement inteacuterieur est eacutegalement source de pol-uants tels que les allergegravenes les endotoxines et lesubstances chimiques et particulaires Les allergegravenes outreeur action directe gracircce au systegraveme immunitaire adapta-if sur des cellules telles que les mastocytes via les IgEui y sont fixeacutees peuvent activer directement le systegravememmunitaire inneacute gracircce agrave certains toll-like receptors (TLR4)t favoriser une reacuteponse inflammatoire de type allergiqueon IgE meacutedieacutee Ceci est particuliegraverement vrai pour les aca-iens qui sont les allergegravenes les plus souvent responsablesrsquoasthme allergique Les endotoxines quant agrave elles sontar deacutefinition les stimulants du systegraveme immunitaire inneacute

Agrave cocircteacute de lrsquoasthme et des maladies allergiques respi-atoires les polluants particulaires et gazeux de lrsquohabitateuvent favoriser la BPCO chez la femme et des bron-hites chez lrsquoenfant lors de la combustion de biomasse danses pays en voie de deacuteveloppement [15] Les meacutecanismesoleacuteculaires impliqueacutes dans la genegravese et la progression de

a BPCO associeacutes agrave la pollution inteacuterieure restent encorenconnus Des eacutetudes chez lrsquoanimal et lrsquohomme suggegraverentn rocircle du stress oxydant dans ces processus Chez le rat il

eacuteteacute montreacute que la combustion de la biomasse pouvait ecirctreesponsable drsquoemphysegraveme et de bronchite chronique deaniegravere similaire agrave celle causeacutee par la fumeacutee de cigaretteinsi une hausse des biomarqueurs de lrsquoinflammation et dutress oxydant secondaire agrave lrsquoinhalation de fumeacutee issue de laombustion de la biomasse seraient responsables de la pro-uction de fibronectine par les fibroblastes et de la fibroseui caracteacuterise les BPCO non lieacutees agrave la fumeacutee de cigarettes16]

Le tabac est le polluant chimique de lrsquoenvironnementnteacuterieur Les meacutecanismes cellulaires et moleacuteculairesonduisant au deacuteveloppement de la BCPO et dersquoemphysegraveme post-tabagiques sont mieux connus Les voiese lrsquoinflammation y sont particuliegraverement impliqueacutees Deecircme la deacutereacutegulation de la balance proteacuteasesinhibiteurse proteacuteases y est eacutegalement impliqueacutee tout comme lesoies drsquoactivation de lrsquoapoptose Le stress oxydant estn autre facteur majeur Ainsi des souris surexprimant lauperoxyde dismutase (SOD) eacutetaient proteacutegeacutees du deacutevelop-ement drsquoun emphysegraveme apregraves exposition au tabac Drsquounutre cocircteacute la fumeacutee tabac induirait la surexpression duegravene qui favorise le stress oxydant

Au total deux principaux meacutecanismes semblent agir pourrsquoasthme et la BPCO induits par la pollution avec cependantes nuances entre les deux maladies Pour lrsquoasthme apregravesvoir surtout deacutecrit pendant des anneacutees la responsabiliteacute deseacutecanismes immunologiques il est admis depuis quelques

nneacutees le rocircle deacuteterminant du stress oxydant dans sa genegravesen revanche lrsquoeacutevolution est plutocirct inverse dans la BPCO letress oxydant a eacuteteacute mis en avant et plus reacutecemment les

eacutesordres immunitaires sont deacutesormais admis

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

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Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

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e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

Deuc

D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

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501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 12: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Effets agrave court terme des polluantsatmospheacuteriques sur la santeacute

Geacuteneacuteraliteacutes

Dans le domaine des effets sanitaires des polluants atmo-spheacuteriques il est classique de seacuteparer les effets agrave court etlong terme bien que cette distinction soit un peu artificielledans la mesure ougrave la reacutepeacutetition des effets agrave court terme peutconduire agrave des effets agrave long terme

Il faut signaler en exergue que les connaissances scien-tifiques dans ce domaine ont eacuteteacute bouleverseacutees depuisune trentaine drsquoanneacutees par le deacuteveloppement de nou-velles meacutethodologies statistiques Ces meacutethodes appeleacuteeseacutetudes des seacuteries temporelles ou des seacuteries chronologiquesconsistent en mettre en relation deux seacuteries de donneacuteesengrangeacutees dans des banques de donneacutees historique destaux de pollution mesureacutes quotidiennement au cours desmois ou des anneacutees passeacutees historique drsquoindicateurs sani-taires mesureacutes dans une zone geacuteographique donneacutee tels quehospitalisation passages au service drsquoaccueil des urgencesconsultation meacutedicale appel agrave SOS Meacutedecins consommationde meacutedicaments tous eacutevegravenements consigneacutes quotidienne-ment sur des registres informatiques au cours des joursmois ou anneacutees preacuteceacutedentes Lrsquoanalyse statistique consisteagrave rechercher srsquoil existe une association entre lrsquoexpositionaux polluants atmospheacuteriques et les indicateurs sanitairesLrsquoavantage de telles eacutetudes est qursquoelles concernant desgroupes de population tregraves importants laquo suivis raquo pendantdes peacuteriodes de temps parfois tregraves prolongeacutees La puis-sance statistique de ces eacutetudes est donc consideacuterableElles permettent de mettre en eacutevidence des risques sta-tistiquement significatifs mais drsquoamplitude extrecircmementfaibles Par exemple un risque relatif de 102 signifie queles personnes exposeacutees ont un risque de voir surveniren reacuteponse agrave lrsquoaugmentation de lrsquoexposition aux polluantsdrsquoune valeur donneacutee lrsquoeacutevegravenement sanitaire agrave lrsquoeacutetude aug-menteacute de 2 Crsquoest ainsi que la litteacuterature a mis eneacutevidence ces derniegraveres anneacutees des effets sanitaires quinrsquoavaient jusqursquoalors jamais eacuteteacute deacutecrits Il ne srsquoagit agravelrsquoeacutevidence pas de laquo nouveaux raquo effets mais drsquoeffets quine pouvaient pas ecirctre jusqursquoalors ecirctre deacutemonteacutes par lesmeacutethodes drsquoeacutetude jusqursquoalors agrave notre disposition Il nrsquoenreste pas moins que le public agrave qui on preacutesente reacuteguliegravere-ment de laquo nouveaux raquo effets a le sentiment que la situationde la pollution atmospheacuterique srsquoaggrave constamment alorsque la situation reacuteelle est diffeacuterente

Il faut souligner par ailleurs que les fluctuations agrave courtterme des taux de pollution atmospheacuterique ont souleveacutedavantage drsquointeacuterecirct de la part des pouvoirs publics queles taux moyens Cet eacutetat de fait provient probablementnotamment du fait qursquoau deacutepart au deacutebut des anneacutees1970 les premiers reacuteseaux de surveillance de la qualiteacute delrsquoair installeacutes dans des reacutegions tregraves industrialiseacutees avaientpour vocation de surveiller voire de preacutevenir lrsquoinstallationdrsquoeacutepisodes de forte pollution

Un dernier point agrave rappeler il ne peut y avoir de pointede pollution si les conditions meacuteteacuteorologiques ne srsquoy precirctent

pas agrave savoir vent faible et inversion de tempeacuterature quifavorisent la stagnation des polluants agrave leur lieu de pro-duction En conseacutequence on peut preacutevoir les pointes depollution au mecircme titre que les inversions de tempeacuterature

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495

ela est agrave la base des proceacutedures STERNES (pour systegravemeemporaire drsquoencadrement reacuteglementaire et normatif desmissions soufreacutees) par lesquelles le preacutefet peut deman-er aux industriels de limiter leurs rejets de polluants dansrsquoatmosphegravere lorsqursquoun eacutepisode drsquoinversion de tempeacuteraturest anticipeacute

onseacutequences sanitaires

ar ordre de graviteacute croissant ces effets agrave court termeoncernent des symptocircmes respiratoires une baisse dea fonction respiratoire ou des eacutepisodes infectieux surve-ant chez le sujet sain une exacerbation drsquoune pathologiereacuteexistante respiratoire etou cardiaque conduisant eacuteven-uellement au deacutecegraves

onseacutequences des fluctuationspics deollution en population geacuteneacuteralen trouve dans la plupart des eacutetudes une correacutelationntre les fluctuations des polluants gazeux et particu-aires et les symptocircmes de toux notamment toux nocturnees sibilances thoraciques et la survenue de bronchitesrsquoassociation est plus marqueacutee chez le nourrisson Lrsquoexercicehysique augmente les valeurs spiromeacutetriques mecircmeorsqursquoil reacutealiseacute en atmosphegravere fortement pollueacutee [17]es publications reacutecentes font par ailleurs eacutetat chez lesdolescents drsquoune diminution de lrsquoattention soutenue enelation avec une augmentation des taux de polluantsans le domaine de la pathologie infectieuse il est mis envidence une augmentation du taux drsquoincidence des rhino-inusites bronchites bronchiolites agrave VRS et pneumonieshez les enfants jusqursquoagrave lrsquoacircge de 4 ans en relation avecrsquoaugmentation des taux drsquoozone et de particules de dia-egravetre infeacuterieur agrave 10 g et agrave 25 g

xacerbation chez les patients atteints deathologie respiratoire ou cardiaqueathologies cardiovasculairesa survenue de syndromes coronariens sous la forme deouleurs thoraciques mais aussi drsquoinfarctus du myocardet drsquoinsuffisance cardiaque congestive est lieacutee au tauxrsquooxydes drsquoazote et surtout de particules fines Au plan vas-ulaire le risque drsquoaccident vasculaire ceacutereacutebral est accrun peacuteriode de forte pollution avec une augmentation desdmissions hospitaliegraveres pour ce motif

Une reacutecente meacuteta-analyse conclue que lrsquoaugmentationu risque est drsquoenviron 1 pour une eacuteleacutevation de0 gm3 du taux de PM10 ou de PM25 [18] Lrsquoassociation avece risque de phleacutebite et embolie pulmonaire plus reacutecem-ent suggeacutereacute est encore controverseacutee

sthmea litteacuterature incluse de tregraves nombreuses eacutetudes la plu-art ayant eacuteteacute reacutealiseacutees chez lrsquoenfant asthmatique Touteses eacutetudes mettent en eacutevidence une association statistiquentre lrsquoaugmentation du taux journalier de polluants et leisque drsquoexacerbations le plus souvent eacutevalueacute par le pas-

age de lrsquoenfant au service drsquoaccueil des urgences Parmi lesolluants tous sont associeacutes au risque mais les plus souventonsideacutereacutes sont les particules en suspension Lrsquoaugmentationu risque est souvent deacutecaleacutee de 24 heures par rapport au

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

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Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

meacuted icales

Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

tsFR

D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

bull

503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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08

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 13: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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oment ougrave le taux de polluant commence agrave srsquoeacutelever Pouronner un ordre de gradeur le risque drsquoexacerbation aug-ente de 2 agrave 6 quand le taux de polluants srsquoeacutelegraveve de

0 gm3 drsquoairUne eacutetude conduite agrave lrsquohocircpital Bichat en 1998 [19] avait

ontreacute que les enfants souffrant drsquoasthme persistant quie suivaient pas un traitement anti-asthmatique de fondtaient plus sensibles aux fluctuations des taux de polluantsue les enfants traiteacutes comme si chez ces derniers le trai-ement de fond laquo gommait raquo les effets nocifs de lrsquoexpositionux polluants Des auteurs britanniques [20] ont eacutevalueacute laonction respiratoire drsquoasthmatiques lors drsquoune marche de

heures agrave Londres en zone pollueacutee par des eacutemanations die-el ou en zone verte et observeacute une diminution des valeurspiromeacutetriques de lrsquoordre de 6 chute plus marqueacutee chezes patients qui asthmatiques ayant un asthme laquo modeacutereacute raquoue ceux atteints drsquoasthme laquo leacuteger raquo

PCOes fluctuations des taux de polluants atmospheacuteriques sonteconnues comme influencant les symptocircmes de la BPCO leaux de passage aux urgences et les hospitalisations pourxacerbations Toutefois une meacuteta-analyse reacutecente [21]stime que ce facteur de risque intervient dans seulement

des hospitalisations pour exacerbation de BPCO en Chinet dans les pays de la communauteacute europeacuteenne et 2 auxtats-Unis Dans ces eacutetudes il faut prendre compte desariations de tempeacuterature Dans une eacutetude reacutecente [22] leaux drsquohospitalisation pour exacerbation de BPCO nrsquoest pastatistiquement lieacute aux fluctuations des taux de polluantsi lrsquoon prend en compte les variations de tempeacuteratures auour le jour

ortaliteacute globale cardiovasculaire etespiratoirersquoaugmentation de mortaliteacute est de lrsquoordre de 1 pourne eacuteleacutevation de 10 gm3 du taux de PM25 dans une meacuteta-

nalyse mondiale [23] avec des variations reacutegionales plusmportantes pour la mortaliteacute respiratoire que pour la mor-aliteacute cardiovasculaire Les groupes de population les plus agraveisque sont les personnes acircgeacutees de plus de 65 ans ceux qui

dagd

Effets subcliniques

Symptocircmes maladies

deacuteteacuterio rati on de la fonct ion respiratoire

Deacutecegraves

Effets agrave long term e

igure 13 Pyramide des effets agrave long terme sur la santeacute respiratoire dn charge et le recours aux soins

D Charpin et al

nt une maladie chronique cardiovasculaire ou respiratoirereacuteexistante les femmes et les sujets inactifs profession-ellement

En France lrsquoeacutetude PSAS-9 (programme de surveillance airt santeacute au deacutepart dans 9 grandes villes francaises) sousrsquoeacutegide de lrsquoinstitut de Veille Sanitaire a eu pour objec-if de surveiller lrsquoimpact agrave court terme des fluctuations desolluants atmospheacuteriques sur la mortaliteacute et les hospitali-ations Lrsquoaugmentation de la mortaliteacute qui survient avecn deacutelai de 24 agrave 48 heures par rapport au pic de pollutionngendre une augmentation de 1 agrave 3 de la mortaliteacute Cetteugmentation est plus marqueacutee chez les personnes acircgeacutees delus de 65 ans et plus importante par cardiopathie ischeacute-ique que par maladie respiratoire

ffets agrave long terme

mpact des polluants atmospheacuteriques sur laanteacute respiratoire

rsquoensemble des effets respiratoires agrave long terme de la pollu-ion atmospheacuterique peut ecirctre scheacutematiseacute par une pyramideenant compte agrave la fois de la graviteacute des effets ainsi que duourcentage de la population qui en est atteinte (Fig 13)24] Les polluants atmospheacuteriques peuvent avoir des effetsaibles au niveau individuel mais non neacutegligeables au niveaue la population pour des indicateurs de santeacute respiratoireomme les deacutecegraves les hospitalisations lrsquoasthme la BPCO leancer du poumon ou la fonction respiratoire Alors que danse cas des effets agrave court terme lrsquoeffet sanitaire se produitans les jours suivant lrsquoexposition dans le cas des effets agraveong terme qui font suite agrave une exposition chronique lrsquoeffetanitaire se produit au bout de plusieurs anneacutees Cependanta seacuteparation entre les effets agrave court terme et ceux agrave longerme nrsquoest pas nette et llsquohypothegravese a eacuteteacute souleveacutee quees effets aigus pourraient srsquoadditionner et donner lieu agrave

es effets chroniques Les effets agrave long terme sont observeacuteslors que les normes en vigueur sur la qualiteacute de lrsquoair sont eneacuteneacuteral respecteacutees ce qui signifie que chez certains indivi-us mecircme de faibles doses peuvent ecirctre toxiques De plus

Prise de meacutedi caments

Hospitalisations

Urgences

Consultations

meacuted icales

Conseacutequences des effets agrave long terme

sur la pris e en charge et le rec our s aux

soins

e la pollution atmospheacuterique et de leurs conseacutequences sur la prise

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

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D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

t

D

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2p

D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 14: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

il existe des effets de la pollution degraves les concentrations lesplus faibles et il ne semble pas exister de seuil protecteur endecagrave duquel il nrsquoest plus observeacute drsquoeffet sanitaire Au totallrsquoessentiel de lrsquoimpact sanitaire de la pollution atmospheacute-rique est de type chronique et est ducirc aux jours de pollutionlaquo habituelle raquo

Lrsquoimpact sur la santeacute respiratoire a eacuteteacute documenteacute agravela fois pour la pollution de lrsquoexteacuterieur et de lrsquointeacuterieurdes locaux Cependant agrave ce jour la majoriteacute des eacutetudessur les effets respiratoires agrave long terme de la pollutionatmospheacuterique a consideacutereacute les polluants atmospheacuteriquesde lrsquoexteacuterieur des locaux Dans celles-ci lrsquoexposition auxpolluants a eacuteteacute deacutetermineacutee par le biais des mesures objec-tives (fond proximiteacute in situ) ou modeacuteliseacutee (modegravelesSTREET ADMS CHIMERE ) ou la proximiteacute aux sources(axes routiers avec une circulation veacutehiculaire importantecombustion )

Effets des expositions prolongeacutees despolluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur deslocauxLes effets des expositions prolongeacutees sont plus difficiles agraveeacutetudier que ceux des expositions aigueumls [25mdash29] Le rocircle dutabac est si puissant qursquoil induit un bruit de fond eacuteleveacute ausein duquel il est deacutelicat drsquoidentifier un signal clair lieacute agrave lapollution atmospheacuterique

MorbiditeacuteLes reacutesultats des premiegraveres eacutetudes nord-ameacutericainespublieacutees au deacutebut des anneacutees 1990 ont eacuteteacute conforteacutesdepuis par plusieurs travaux europeacuteens dont le suivi agravelong terme de lrsquoenquecircte PAARC (pollution atmospheacuteriqueet affections respiratoires chroniques) en France Quelqueseacutetudes ont montreacute que lrsquoexposition prolongeacutee agrave la pollu-tion urbaine pouvait augmenter la morbiditeacute (symptocircmesmaladies recours aux urgences agrave la suite de celles-ci )et diminuer de facon durable la fonction respiratoirenotamment lors du suivi des sujets Le fait de reacutesider agraveproximiteacute drsquoaxes avec un trafic important a eacuteteacute mis enrelation avec lrsquoasthme (voir rapport du health effect insti-tute httppubshealtheffectsorggetfilephpu=553) etla BPCO En France le fait de reacutesider dans des zones avecdes teneurs eacuteleveacutees des particules de diamegravetre infeacuterieur agrave25 m (PM25) de NO2 et COV a eacuteteacute lieacute agrave un risque accrudrsquoasthme agrave lrsquoeffort drsquoasthme de rhinite allergique et desensibiliteacute allergique chez les enfants de 6 villes francaisesmecircme apregraves prise en compte de lrsquoexposition agrave la pollu-tion aux adresses drsquohabitation en employant la modeacutelisation(eacutetude des 6 villes) De plus lrsquoexposition agrave des concentra-tions eacuteleveacutees des polluants urbains estimeacutees agrave proximiteacute delrsquoadresse de reacutesidence a eacuteteacute relieacutee aux symptocircmes eacutevoca-teurs de bronchite chronique parmi les reacutesidents acircgeacutes deplus de 65 ans de lrsquoagglomeacuteration de Bordeaux (Eacutetude 3C)Plus reacutecemment lrsquoeacutetude APHEKOM (improving knowledgeand communication for decision making on air pollutionand health in Europe) a montreacute que dans les villes eacutetu-dieacutees vivre agrave proximiteacute de routes eacutetait responsable de 15 agrave

30 de nouveaux cas drsquoasthme chez les enfants ainsi quede BPCO (wwwaphekomorg) Quelques eacutetudes ont mon-treacute un lien entre la pollution due au trafic automobile etlrsquoasthme et les allergies de facon prospective la seule

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497

eacutemarche qui permette drsquoeacutetablir la responsabiliteacute de laollution lieacutee au trafic routier dans lrsquoaugmentation de lareacutequence de ces pathologies Dans la cohorte PIAMA (pre-alence and incidence of asthma and mite allergy) agrave lrsquoacircgee 4 ans on observait un risque accru de deacutevelopper plu-ieurs indicateurs de santeacute allergique et respiratoire parmies enfants ayant eacuteteacute exposeacutes agrave des concentrations eacuteleveacuteeses traceurs du trafic agrave la naissance De mecircme les don-eacutees provenant de lrsquointeacutegration des eacutetudes de cohorte GINIGerman infant nutritional intervention) et LISA (influencesf lifestyle-related factors on the immune system and theevelopment of allergies) ont montreacute une association signi-cative entre lrsquoexposition aux PM25 et lrsquoasthme chez lesnfants [24mdash26]

ortaliteacuten raison des effets aigus de la pollution atmospheacuteriquet des interactions existantes entre pathologies aigueumls ethroniques il nrsquoest pas facile de distinguer les effets chro-iques de la pollution sur la mortaliteacute de ceux aigusypiquement dans des zones urbaines on observe une aug-entation de 9 du risque de deacuteceacuteder drsquoune pathologie

ardio-pulmonaire pour un increacutement de 10 gm3 de par-icules fines et de 4 pour un increacutement de 10 ppb drsquoozonelusieurs eacutetudes de cohortes ameacutericaines et europeacuteennesont une francaise suggegraverent aussi une augmentation signi-cative du risque de cancer du poumon bien qursquoinfeacuterieure

celle causeacutee par le tabac un accroissement de la pollu-ion particulaire de 10 gm3 est associeacute agrave un risque relatifignificatif de 11 agrave 15 Une meacuteta-analyse a estimeacute entre5 et 21 lrsquoaugmentation du risque de deacutecegraves par canceru poumon pour chaque augmentation de 10 gm3 desM25 Les effluents diesel sont particuliegraverement suspectst agrave lrsquoissue drsquoune reacuteunion de speacutecialistes internationauxe Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)ui fait partie de lrsquoOMS a classeacute les gaz drsquoeacutechappement desoteurs diesel comme eacutetant canceacuterogegravenes pour lrsquohomme

groupe 1) sur la base drsquoindications suffisantes prouvantursquoune telle exposition est associeacutee agrave un risque accru deancer du poumon

ffets des expositions des polluantstmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locauxa majoriteacute des eacutetudes a investigueacute les variations des preacuteva-ences de symptocircmes et maladies en fonction des variationse la pollution atmospheacuterique inteacuterieure

orbiditeacutea pollution de lrsquoair agrave lrsquointeacuterieur des locaux peut accroicirctre leisque de pheacutenomegravenes drsquoirritation de sensibilisation aller-ique de symptocircmes et maladies respiratoires aigus ouhroniques et drsquoatteinte fonctionnelle pulmonaire [30] Plusucun doute nrsquoexiste sur la nociviteacute du tabagisme passif intero et environnemental qui constitue une autre source dearticules respirables Les enfants de megraveres fumeuses ontn risque accru drsquoasthme de symptocircmes respiratoires deaisse de la fonction respiratoire drsquootites et de mort subiteu nourrisson et chez lrsquoadulte le tabagisme environnemen-

al a eacuteteacute mis en relation avec les cancers du poumon et dea sphegravere ORL mecircme chez les femmes non fumeuses dontes eacutepoux fument Les particules respirables (PM10 et 25 mPM25]) ont eacuteteacute relieacutees agrave plusieurs symptocircmes et maladies

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

Deuc

D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

tsFR

D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

bull

503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

mcad

D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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505

os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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40] LrsquoInternaute magazine Les voitures les plus eacuteconomiques classement 2014 2015 wwwlinternautecomautomagazinevoitures-les-plus-economiques-classement-2014[Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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D Charpin et al

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 15: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

4

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espiratoires mais peu sont les eacutetudes les ayant mesureacuteesirectement Cependant lrsquoutilisation domestique de bois ete charbon autre source connue de particules respirables ateacute impliqueacutee dans les sifflements thoraciques accompagneacutesar une gecircne respiratoire la toux le crachat la bronchitet les cancers bronchiques mecircme dans les pays industriali-eacutes [31] Le dioxyde drsquoazote a eacuteteacute mis en relation avec lesnfections respiratoires aigueumls les symptocircmes respiratoirest lrsquoasthme

Drsquoautres eacutetudes ont mis en relation la preacutesence de cuisi-iegraveres et chauffages agrave gaz source de NO2 avec un excegraves deymptocircmes respiratoires dont la dyspneacutee chez lrsquoadulte Lesroduits meacutenagers qui repreacutesentent un meacutelange de COV ontteacute mis en relation avec lrsquoasthme chez des femmes au foyerinsi que chez des enfants dont les megraveres les avaient utili-eacutes pendant la grossesse Lrsquoeffet drsquoune exposition aux COV agraversquoeacutecole a eacuteteacute retrouveacute parmi des eacutecoliers francais (eacutetude des

villes) [32] Des nouvelles donneacutees mettent en relation sure long terme lrsquoasthme avec une exposition prolongeacutee auxolluants eacutemergeants (phtalates retardateurs de flammealogeacuteneacutes bromeacutes surtout polluants organiques persistantsPOP] retrouveacutes dans lrsquoair tels que bipheacutenyles polychloreacutesBPC] DDT dioxines et furanes) Lrsquointerpreacutetation des eacutetudesoit toujours tenir compte du fait que les polluants ne sontamais isoleacutes

ortaliteacutersquoexposition au tabagisme passif et agrave la biomasse a eacuteteacutessocieacutee avec un excegraves de mortaliteacute par cancer et BPCOes estimations conservatrices minimales reacutecentes ont mon-reacute que dans le monde la pollution de lrsquoair inteacuterieur estesponsable chaque anneacutee drsquoenviron 43 millions de deacutecegravesmputables aux infections respiratoires aigueumls chez lesnfants acircgeacutes de moins de 5 ans agrave la broncho-pneumopathiehronique obstructive (BPCO) et du cancer pulmonaireavantage chez les femmes surtout parmi celles exposeacutees

la biomasse

opulation agrave risque accru

i lrsquoensemble de la population humaine est concerneacute para qualiteacute de lrsquoair il existe une grande variabiliteacute dansrsquoexposition aux polluants dans la reacuteponse agrave ceux-ci ainsiue dans la susceptibiliteacute des individus Certains groupese population tels que les enfants les personnes acircgeacutees etes individus souffrant de pathologies chroniques (cardio-ulmonaires diabegravete de type II ) ont eacuteteacute identifieacutes commelus concerneacutes par les effets de la pollution atmospheacuteriquel faut aussi tenir compte des variations dans la suscepti-iliteacute de lrsquohocircte agrave lrsquoagression des polluants atmospheacuteriquesans le cas de susceptibiliteacute geacuteneacutetique par exemple laamille des gegravenes de la GST (glutathion superoxyde dis-utase) impliqueacutes dans la reacuteponse aux polluants par leiais drsquoun meacutecanisme antioxydant De plus il y a les sujetsesquels en fonction de leurs caracteacuteristiques socioeacuteco-omiques sont exposeacutes de facon excessive agrave la pollutiontmospheacuterique

eacutecanismes impliqueacutes

e meacutecanisme drsquoamorcage est bien compris toute alteacutera-ion de lrsquoenvironnement aeacuterien mecircme agrave des taux minimes

Deuc

D Charpin et al

ause une charge polluante substantielle et peut entraicircneres dommages biologiquement significatifs Successive-ent plusieurs meacutecanismes drsquoactions peuvent se produire

n premier lieu il y a le meacutecanisme du stress oxydantu niveau des cellules de lrsquoappareil respiratoire pouvantngendrer une inflammation chronique au niveau desoies aeacuteriennes et du poumon susceptibles de favoriser etrsquoaggraver les manifestations respiratoires allergiques eta BPCO (O3 particules) Dans le cas de lrsquoallergie respira-oire on observe successivement en cas drsquoexposition agrave laollution une sensibilisation primaire aux allergegravenes inhaleacutes (parti-cules surtout diesel 40 agrave 70 des eacutemissions de particulesfines proviennent du diesel) un effet adjuvant dans le deacuteclenchement de la reacuteponseallergique aux allergegravenes inhaleacutes (particules diesel NO2SO2 et O3) une reacuteponse inflammatoire non speacutecifique des voies res-piratoires (particules diesel O3 et NO2)

reacutevention

a preacutevention et la prise en charge des maladies respira-oires et la promotion de la santeacute respiratoire deacutependentrsquoune compreacutehension claire des interactions entre lrsquoindividut les polluants de lrsquoenvironnement immeacutediat Une preacuteven-ion efficace peut ecirctre baseacutee sur lrsquoeacuteviction des sourcesa reacuteduction des eacutemissions ainsi que sur la ventilation agraversquointeacuterieur des locaux Lrsquoeffet de la reacuteduction de la pollu-ion atmospheacuterique sur lrsquoimpact sanitaire a eacuteteacute montreacute danslusieurs situations de vie reacuteelle Parmi drsquoautres exemples

Dublin une diminution significative des taux de morta-iteacute standardiseacutes respiratoires coiumlncidait avec lrsquointerdictione la vente de charbon [33] Ensuite en Suisse la diminu-ion de la teneur en PM10 a eacuteteacute mise en relation avec unemeacutelioration des symptocircmes chez les enfants [34] Agrave noterursquoaucun seuil drsquoeffets indeacutesirables nrsquoeacutetait observeacute puisquees effets beacuteneacutefiques existaient pour des changements rela-ivement faibles des niveaux de PM10 plutocirct modeacutereacutes Et laermeture du centre agrave la circulation automobile lors deseux olympiques drsquoAtlanta a conduit agrave une reacuteduction desoncentrations drsquoozone et du recours aux soins pour asthme35] Plus reacutecemment en France lrsquoeacutetude APHEKOM conduiteans 9 villes francaises a estimeacute les beacuteneacutefices sanitaires etconomiques potentiels associeacutes agrave une ameacutelioration de laualiteacute de lrsquoair Lrsquoespeacuterance de vie agrave 30 ans pourrait aug-enter de 36 agrave 75 mois selon la ville ce qui eacutequivaut agraveiffeacuterer pregraves de 3000 deacutecegraves par an si les concentrationsoyennes annuelles de PM25 respectaient la valeur guidee lrsquoOMS (10 gm3) De mecircme une soixantaine de deacutecegraves etne soixantaine drsquohospitalisations respiratoires par an danses neuf villes pourraient ecirctre eacuteviteacutes si la valeur guide dersquoOMS pour le maximum journalier drsquoozone (100 gm3) eacutetaitespecteacutee (wwwaphekomorg)

ue faut-il penser du diesel

es anneacutees 1960 aux anneacutees 1990 la motorisation dieselst resteacutee cantonneacutee aux veacutehicules agrave usage essentiellementtilitaire ou agrave de gros rouleurs pour ce qui concerne les veacutehi-ules particuliers Degraves cette eacutepoque le gazole eacutetait sous-taxeacute

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

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D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

mcad

D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

Eacutea

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505

os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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06

ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 16: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

en France mais aussi dans la plupart des pays car consideacutereacutecomme un carburant agrave usage essentiellement professionnelCrsquoeacutetaient alors des veacutehicules globalement bruyants malodo-rants et reacuteputeacutes pour eacutemettre des fumeacutees noires dont on setenait agrave lrsquoeacutecart En mecircme temps ils produisaient peu deCO qui eacutetait le polluant majeur des veacutehicules agrave essenceCette pollution des veacutehicules essence a eacuteteacute consideacuterable-ment reacuteduite avec la geacuteneacuteralisation du pot catalytique agrave3 voies au deacutebut des anneacutees 1990 Maintenant il est ditque les veacutehicules diesel sont laquo propres raquo Est-ce qursquoune pol-lution moins visible et moins odorante serait moins nocivenotamment pour notre santeacute Le rapport de la Commissiondrsquoenquecircte du Seacutenat sur le coucirct eacuteconomique de la pollu-tion atmospheacuterique publieacute en juillet 2015 eacutevalue ce coucirct agrave103 milliards drsquoeuros par an et donne une bonne place audiesel dans ce coucirct [36]

Pourquoi tant de veacutehicules diesel

Dans les anneacutees 1990 lrsquoobjectif deacuteveloppeacute notamment parles autoriteacutes europeacuteennes eacutetait la reacuteduction des eacutemissionsde CO2 qui comme on le sait est un gaz agrave effet de serreEn Europe certains constructeurs automobiles et en parti-culier les constructeurs francais ont reacutepondu agrave cette attentepar le deacuteveloppement drsquoune technologie diesel agrave injectiondirecte agrave tregraves haute pression permettant un controcircle plusfin de lrsquoinjection et donc une moindre consommation Cedeacuteveloppement a conduit agrave une dieacuteseacutelisation geacuteneacuteraliseacuteedu parc automobile francais des veacutehicules particuliers avecplus de 70 du marcheacute Les autoriteacutes francaises et euro-peacuteennes ont accompagneacute cette eacutevolution avec de fortesincitations fiscales par le biais des bonus et du maintien de lasous-taxation du gazole qui nrsquoeacutetait plus vraiment un carbu-rant professionnel cette situation neacutegligeant finalement lesparticules et le NO2 Drsquoautres voies ont eacuteteacute choisies qui per-mettaient de remplir ces objectifs notamment en Franceles ministegraveres de la santeacute et de lrsquoenvironnement tentaientavec les peacutetroliers de deacutevelopper la filiegravere GPL aussi eacuteco-nome en CO2 mais sans pollution Crsquoest le choix qui a eacuteteacute faitpar la Coreacutee du Sud avec plus de 20 millions de veacutehiculesGPL et dans une moindre mesure par certains de nos voisinseuropeacuteens chez qui le GPL repreacutesente 30 agrave 40 du marcheacute(Pologne Pays-Bas Italie) Le Japon a choisi de bannir tota-lement le diesel (moins de 1 du marcheacute) notamment avecdes normes drsquoeacutemission tregraves contraignantes et de deacutevelopperlrsquohybride essence avec une division par deux de la pollutionparticulaire et tregraves peu de NO2 En Chine le diesel repreacute-sente moins de 1 du marcheacute (mais ils ont drsquoautres sourcesde pollution) En Allemagne des camions fonctionnant augaz (naturel pour veacutehicule [GNV]) agrave usage urbain ou routieront eacuteteacute introduits depuis une quinzaine drsquoanneacutees et certainsgros porteurs allemands fonctionnent au GPL

Une tentative drsquointroduction de bus agrave gaz agrave la reacutegieautonome des transports parisiens (RATP) comme dans lesgrandes villes ameacutericaines ou europeacuteenne a eacuteteacute soutenuepar plusieurs ministegraveres Elle srsquoest heurteacutee agrave des opposi-tions de principe et lrsquoexpeacuterimentation sur deux lignes debus est longtemps resteacutee sans suite Mais reacutecemment une

de ces lignes de bus au GNV vient drsquoecirctre reacuteactiveacutee avecdes bus fonctionnant au biogaz et conformes agrave la normeeuropeacuteenne Euro 6b Parallegravelement lrsquoeacutevolution technolo-gique des moteurs agrave essence srsquoest ralentie et les pouvoirs

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Ep

499

ublics en France ont voulu deacutevelopper la voiture eacutelec-rique avec le succegraves mitigeacute que lrsquoon sait Les ingeacutenieursn prospective technologique nous disent depuis 10 ans quersquoavenir de lrsquoeacutelectrique passera par lrsquohybride rechargeablee qursquoaucun constructeur francais nrsquoa fait alors que deombreux constructeurs eacutetrangers sont en train de deacuteve-opper cette filiegravere

uelles pollutions en rapport avec les moteursiesel

a pollution qui vient drsquoabord agrave lrsquoesprit lorsque lrsquoon eacutevoquees moteurs diesel est la pollution particulaire (le diesel quiume) Mais lrsquoeacutevolution de la technologie a permis de modi-er consideacuterablement les caracteacuteristiques des particulesmises gracircce agrave lrsquoinjection haute pression et aux filtres agravearticules obligatoires depuis 2011 (application de la normeuro 5) On produit ainsi des particules infiniment plus finest en quantiteacute massique beaucoup plus faible Mais on saitue par exemple lrsquointeraction particulesmdashpollens [37] estonction du nombre de particules lequel est agrave masse eacutegalee particules proportionnel agrave lrsquoinverse du cube du rayones particules (consideacutereacutees par simplification comme desphegraveres) et que la reacuteactiviteacute des particules notamment sures voies respiratoires ou dans le systegraveme cardiovasculairest fonction de leur surface proportionnelle agrave lrsquoinverse duarreacute du rayon des particules

Donc exprimer la quantiteacute de particules eacutemises par lesoteurs diesel (ou toute autre source de particules notam-ent les combustions du fuel du bois ) sous forme deasse nrsquoa pas de sens en termes drsquoeffet sur la santeacute Crsquoeacutetaitourtant la seule reacutefeacuterence reacuteglementaire Ce qui comptest le nombre ou la surface des particules crsquoest pourquoi laorme Euro 5 a introduit pour les veacutehicules diesel un nombreaximum de particules de 6 times 1011km Cette valeur a eacuteteacute

eprise dans la norme Euro 6b et une valeur transitoire plusleveacutee a eacuteteacute adopteacutee pour les veacutehicules essence agrave injec-ion directe (sans filtre agrave particule) jusqursquoen 2017 Quand leiamegravetre des particules est diviseacute par 10 leur surface aug-ente drsquoun facteur 100 et leur nombre drsquoun facteur 1000insi lorsque lrsquoon passe de particules de 10 m agrave des par-icules de 01 m leur nombre agrave masse eacutegale est multiplieacutear un facteur 106 On sait aussi que les particules dont laeacuteneacutetration dans le systegraveme respiratoire est la plus impor-ante sont celles dont le diamegravetre est de lrsquoordre de 02 agrave3 m les particules drsquoun diamegravetre supeacuterieur agrave 25 ounfeacuterieur agrave 01 eacutetant retenues par les voies aeacuteriennes supeacute-ieures Lrsquoeffet des particules sur les pollens est de deuxrdres drsquoune part en se fixant sur la surface des pollenses particules augmentent lrsquoallergeacuteniciteacute de surface drsquoautreart en faisant eacuteclater les pollens elles libegraverent des aller-egravenes contenus dans les pollens Les particules diesel ont eacuteteacutelasseacutees comme canceacuterogegravene certain par le centre interna-ional de recherche sur le cancer en juin 2012 et la pollutiontmospheacuterique en octobre 2013

uels effets sur la santeacute de la pollution par les

oteurs diesel

n ce qui concerne les effets agrave court terme de la pollutionarticulaire sur la mortaliteacute une eacutetude reacutecente de lrsquoInVS

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

tsFR

D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

Eacutea

Dsqrd

505

os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 17: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

5

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38] montre dans 17 villes francaises qursquoune augmentatione 10 gm3 des niveaux de PM10 entraicircne avec un retard de

agrave 1 jour ou 2 agrave 5 jours une augmentation de 051 de laortaliteacute toutes causes et de 055 de la mortaliteacute cardio-

asculaire Lrsquoeffet est plus important avec un retard de 2 agrave jours traduisant un effet retardeacute (sauf en eacuteteacute ougrave lrsquoeffetst plus rapide confusion possible avec lrsquoozone) Pour lesffets agrave long terme lrsquoeacutetude europeacuteenne APHEKOM a montreacuteue les deacutepassements de niveaux de PM25 par rapport auxirectives de lrsquoOMS sont responsables de 2900 deacutecegraves annuelsreacutematureacutes dans les villes francaises participant agrave lrsquoeacutetudeette mecircme eacutetude a montreacute que le gain drsquoespeacuterance de viei les lignes directrices de lrsquoOMS eacutetaient respecteacutees pour leseules PM25 (10 gm3) conduirait agrave un gain drsquoespeacuterancee vie de 0 agrave Stockholm agrave 22 mois agrave Bucarest (6 mois dans lesrandes villes francaises)

Le rapport baseline scenario for the clean air forurope analysis (CAFE) pour le compte de la Commis-ion europeacuteenne estime que 100 000 deacutecegraves preacutematureacutes et25 000 anneacutees de vies perdues par an sont attribuables auxarticules fines en Europe (toutes pathologies confondues)our lrsquoanneacutee 2002 et pour la France 600 agrave 1100 deacutecegraves parancers du poumon (2 agrave 4 de la mortaliteacute par cancer duoumon) et 3 agrave 5000 deacutecegraves par maladies cardiovasculaireseraient attribuables agrave cette exposition chronique Un totale 6 agrave 9000 deacutecegraves toutes causes confondues pourrait lui ecirctrettribueacute soit 3 agrave 5 de la mortaliteacute totale de la populationur ce plan les filtres agrave particules obligatoires sur les veacutehi-ules diesel depuis 2011 nrsquoont pas eacuteteacute la panaceacutee attenduen effet on voit souvent des veacutehicules reacutecents notammentaxis et petits utilitaires urbains eacutequipeacutes de filtres agrave par-icules qui fument noir au deacutemarrage La raison est qursquounltre agrave particule doit ecirctre reacutegeacuteneacutereacute reacuteguliegraverement par rou-

age agrave vitesse reacuteguliegravere et soutenue pendant au moins 60 kme que ne permet pas de faire un usage purement urbaina reacutegeacuteneacuteration se fait soit par pyrolyse agrave haute tempeacutera-ure (avec une forte production drsquooxydes drsquoazote) soit parction catalytique drsquoun liquide injecteacute dans le filtre agrave parti-ule (sans que lrsquoon connaisse le devenir des composeacutes issuse cette reacuteaction)

La pollution particulaire nrsquoest pas la seule cause deollution en rapport avec la motorisation diesel Lrsquoautreollution assez speacutecifique (depuis lrsquoutilisation des potsatalytiques 3 voies sur les veacutehicules agrave essence) est la pol-ution par le NO2 dont les moteurs diesels sont de grosourvoyeurs Globalement les NOx ont diminueacute au courses 30 derniegraveres anneacutees mais le rapport NO2NO a beau-oup augmenteacute crsquoest un traceur de la pollution lieacutee agrave laotorisation diesel Les veacutehicules diesel beacuteneacuteficient sur ceoint de larges deacuterogations dans les reacuteglementations euro-eacuteennes par rapport aux veacutehicules essence (180 mgkm deOx contre 60 pour les veacutehicules essence dans la normeuro 5) mais cette diffeacuterence eacutetait jusqursquoagrave peu voueacutee agraversquoatteacutenuer

Le dioxyde drsquoazote est un fort irritant bronchique maisn outre dans la laquo soupe atmospheacuterique raquo ce composeacute est

lrsquoorigine de deux polluants secondaires preacuteoccupantsrsquoabord en eacuteteacute lors drsquoeacutepisodes drsquoinversion de tempeacuterature

rsquoozone fort irritant des voies aeacuteriennes et des muqueusesrsquoest un polluant secondaire issu de la reacuteaction des ultra-iolets sur des polluants primaires et principalement leO2 En peacuteriode estivale on peut difficilement accuser le

tsFR

D Charpin et al

hauffage drsquoecirctre agrave lrsquoorigine de cette pollution secondaireont la source principale est alors le trafic routier notam-ent les moteurs diesel Lrsquoaugmentation des concentrationsoyennes drsquoozone a eacuteteacute parallegravele agrave la dieacuteseacutelisation du

rafic alors que drsquoautres polluants ont notablement eacuteteacuteeacuteduits notamment ceux issus de lrsquoindustrie ou des veacutehi-ules agrave essence (SO2 CO COV) Lrsquoautre polluant secondairest constitueacute par les particules secondaires La reacuteactionu NO2 et des COV avec les nitrates de lrsquoagriculture eneacuteriode drsquoeacutepandage conduit agrave la creacuteation de particulesecondaires de nitrate drsquoammonium Ainsi les eacutepisodes deollution particulaire de mars 2014 et de mars 2015 eacutetaientssentiellement lieacutes agrave la formation de particules secon-aires et relativement peu de particules primaires issuese combustions [39] Les eacutepisodes de pollution de parti-ules carboneacutees lieacutes notamment au trafic routier ont eacuteteacuteuivis de peacuteriodes plus longues et plus intenses de pollutionar des particules secondaires Ces eacutepisodes survenaient

lrsquooccasion drsquoeacutepandages agricoles concomitants avec deseacuteriodes drsquoinversions de tempeacuteratures et de fort trafic rou-ier En mars 2015 des vents drsquoest amenant des pollutionsndustrielles notamment en provenance drsquoAllemagne ontonduit agrave eacutetendre cette pollution sur lrsquoensemble du quartord-est de la France Les COV en cause dans cette pollu-ion secondaire provenaient aussi des moteurs agrave essence etotamment des deux roues

ne sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomieiscutable

ors du raffinage du peacutetrole brut et pour une qualiteacute deeacutetrole donneacutee le rapport entre la quantiteacute de produitseacutegers (propane butane essences) et de produits lourdsgazole keacuterosegravene goudrons) est fixe Si la demande enazole est trop importante on se retrouve avec un exceacutedente produits leacutegers pour lesquels il faut trouver des deacutebou-heacutes Les Eacutetats-Unis nrsquoachegravetent maintenant plus drsquoessencear ils sont devenus auto-suffisants gracircce agrave la productione gaz de schistes On ne sait donc quoi faire des pro-uits leacutegers et il faut acheter du gazole Cette situatione deacuteseacutequilibre a conduit globalement agrave une augmenta-ion des prix des carburants et agrave la fermeture de raffineriesrancaises qui ne pouvaient pas reacutepondre agrave cette demandeeacuteseacutequilibreacutee On croit geacuteneacuteralement que rouler au gazolest eacuteconomique En fait le prix de revient du kilomegravetreour la majoriteacute des utilisateurs (parcourant en moyenne2 700 km par an) est maintenant infeacuterieur avec des veacutehi-ules essence Cela est ducirc agrave lrsquoeacutevolution reacutecente des moteurs

essence les constructeurs notamment francais ont deacuteve-oppeacute des technologies drsquoinjection directe sur des moteursurbocompresseacutes comme ils lrsquoavaient fait sur les moteursiesel il y a 20 ans Ils y ont eacuteteacute obligeacutes et nrsquoauraient pasendu de veacutehicules diesel sur les marcheacutes eacutemergents quionstituent maintenant un deacuteboucheacute important La tech-ologie est plus simple la deacutepollution maicirctriseacutee depuisongtemps donc le coucirct agrave lrsquoachat et agrave lrsquoentretien nettementnfeacuterieur aux veacutehicules diesel eacutequivalents Malgreacute la sous-

axation du gazole et le bonus accordeacute aux veacutehicules dieselur les 30 veacutehicules les plus eacuteconomiques au kilomegravetre enrance il nrsquoy aurait qursquoun seul veacutehicule diesel fabriqueacute enoumanie [40]

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

5

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

[1] Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes de la pollu-tion atmospheacuterique Inventaire des eacutemissions de polluantsatmospheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France 2015httpwwwcitepaorgimagesIII-1 Rapports Inventairessecten avril2015 secpdf [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

[2] Commissariat geacuteneacuteral au deacuteveloppement durable Bilan de laqualiteacute de lrsquoair en France en 2014 et principales tendancesobserveacutees sur la peacuteriode 2000mdash2014 2015 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrPublication-du-bilan-2014-de-lahtml [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 18: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

2d2

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llesrrecircollepe

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

Pour ces raisons eacuteconomiques le marcheacute est en trainde srsquoinverser La part des veacutehicules diesel eacutetait de 73 dans le marcheacute neuf en 2012 (contre 4 en 1980) elle esttombeacutee agrave 59 en 2015 (Comiteacute des constructeurs francaisdrsquoautomobile) Les constructeurs automobiles francais eteuropeacuteens ne proposent mecircme plus de version diesel pourleurs veacutehicules urbains Ils anticipent une envoleacutee des coucirctssuite agrave une preacutevision de normes plus restrictives concernantles eacutemissions des veacutehicules diesel avec aussi un alignementde la fiscaliteacute du gazole sur celle de lrsquoessence reacuteclameacutenotamment par la Commission drsquoenquecircte du Seacutenat

Eacutepilogue

En septembre 2015 le monde meacutediatique a eacuteteacute agiteacute pardeux reacuteveacutelations majeures relatives aux moteurs diesels

Drsquoune part la reacuteveacutelation drsquoune pratique drsquoun construc-teur allemand de veacutehicules diesel qui aux Eacutetats-Unis poursatisfaire aux normes drsquoeacutemission ameacutericaines Tier2 (un peuplus contraignantes que les normes europeacuteennes en termesde NOx puisque la norme Tier2 mesure le NO2) nrsquoavaittrouveacute drsquoautre solution que de limiter strictement lrsquousagedes dispositifs de deacutepollution (par catalyse) aux peacuteriodesde mesure des eacutemissions du veacutehicule En dehors de cespeacuteriodes en situation de circulation courante les eacutemissionsde NO2 eacutetaient selon les veacutehicules de 10 agrave 40 fois supeacute-rieures aux valeurs limites de la normeTier2

Drsquoautre part la publication du livre blanc delrsquoInternational Council on Clean Transportation (ICCT)[41] organisation non gouvernementale a eacuteteacute reacutealiseacuteeen collaboration avec lrsquoAssociation des automobile-clubsallemands Les veacutehicules diesel vendus en Europe sontcertifieacutes selon un cycle europeacuteen de conduite standardiseacute(cycle NEDC de 20 minutes agrave une vitesse moyenne de33 kmh destineacute agrave ecirctre remplaceacute en 2017 par un cyclemondial harmoniseacute agrave une vitesse plus repreacutesentative desconditions reacuteelles drsquoutilisation) Les reacutesultats de lrsquoeacutetude delrsquoICCT montrent que presque tous les veacutehicules testeacutes selonce cycle satisfont agrave la norme Euro 6b obligatoire depuisseptembre 2015 (eacutemissions de NOx infeacuterieures agrave 80 mgkm)Par contre en situation reacuteelle les eacutemissions moyennes deNOx des veacutehicules diesel sont bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoun recyclage des gaz

drsquoeacutechappement en moyenne de 23 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes drsquoune reacuteduction catalytique

en moyenne de 28 fois la valeur limite bull pour les veacutehicules eacutequipeacutes de piegravege agrave NOx de 8 fois la

valeur limite en moyenne avec un maximum agrave 15 fois lavaleur limite

Devant ce constat il est apparu impeacuteratif de certifier lesveacutehicules diesel en conditions reacuteelles drsquoutilisation ce qui estpreacutevu agrave partir de septembre 2017 Cependant consideacuterantqursquoaucun veacutehicule diesel ne pourrait dans ces conditionssatisfaire agrave la norme Euro 6b il est preacutevu de multiplier par21 les valeur limites drsquoeacutemission de NOx des veacutehicules dieselleacutegers jusqursquoen 2019 puis par 15 au-delagrave Crsquoest la premiegraverefois que les instances europeacuteennes font marche arriegravere en

matiegravere drsquoeacutemissions polluantes et ce en faveur du diesel

Le diesel propre nrsquoest donc pas pour demain et lesveacutehicules essence agrave injection directe et moteur turbo com-presseacutes sont autoriseacutes agrave eacutemettre des particules jusqursquoen

empagrave

501

017 Lrsquoobjectif annonceacute de la mairie de Paris est de faireisparaicirctre tous les veacutehicules diesel de Paris agrave lrsquohorizon020

oyen de controcirclemaicirctrise

rsquoair est un eacuteleacutement vital et invisible donc dans un certainens crsquoest la bonne santeacute respiratoire de la population quist le meilleur moyen de controcircler la qualiteacute de lrsquoair

Pendant de longues anneacutees ce controcircle srsquoest effectueacute agraveravers le filtre des sens ce sont les fumeacutees et les mauvaisesdeurs qui eacutetaient les critegraveres retenus pour deacutenoncer la gecircnet la nuisance occasionneacutees plutocirct que lrsquoempoisonnementlus difficile agrave deacutemontrer car mis agrave part le monoxyde de car-one que les Ameacutericains deacutesignent sous le nom de killer laollution ne tue pas instantaneacutement Cependant elle peutller au-delagrave de la gecircne ou de la deacutegradation de la qualiteacutee vie pour contribuer agrave atteindre la santeacute des populations

Lrsquoair est un bien commun qui se doit drsquoecirctre geacutereacute para puissance publique au nom de lrsquointeacuterecirct geacuteneacuteral et dea responsabiliteacute sanitaire des gouvernements mais la prisen charge collective de la qualiteacute de lrsquoair se heurte agrave plu-ieurs difficulteacutes qui expliquent le deacuteficit observeacute dans leseacutesultats et la persistance du deacutepassement des seuils auto-iseacutes En effet la gestion de la qualiteacute de lrsquoair se trouvetre en tension entre une reacutefeacuterence temporelle (les normes)u territoriale (les cartes) entre la responsabiliteacute reacutega-ienne de lrsquoeacutetat au titre de la seacutecuriteacute sanitaire et leseviers de la preacutevention qui se situent dans les territoires ntre la surveillance indispensable pour controcircler le res-ect des normes et lrsquoeacutevaluation des impacts des actionsntreprises

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair desifficulteacutes agrave surmonter

a croissance de lrsquoindustrie et du bien-ecirctre des popu-ations repose depuis de nombreuses deacutecennies sur laombustion des eacutenergies fossiles qui deacutegagent du CO2 maisgalement des gaz agrave plus courte dureacutee de vie qui sontlus toxiques La maicirctrise du climat et de la qualiteacute dersquoair suppose un changement du modegravele eacutenergeacutetique quees deacutecennies de lutte contre la pollution nrsquoont jamaisseacute entreprendre le mode de gestion proposeacute repose sure respect de normes autorisant les eacutemissions polluantesusqursquoagrave un certain seuil au-delagrave duquel la concentra-ion atteinte est censeacutee causer des dommages sur laanteacute

La gestion de la qualiteacute de lrsquoair est tregraves deacutependante desonnaissances scientifiques qui nrsquoont cesseacute de progresser agrave laois dans le domaine de la meacutetrologie pour mesurer au mieuxes diffeacuterents composants de lrsquoatmosphegravere et dans le champe la connaissance scientifique sur les effets deacuteleacutetegraveres et lesmpacts sanitaires attribueacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueinsi les niveaux observeacutes pour certains polluants comme

e dioxyde de soufre (SO2) ne cessent de diminuer dans lesays du Nord lrsquoespeacuterance de vie des populations augmente

t en mecircme temps la nociviteacute des polluants est de mieux enieux deacutemontreacutee les eacutetudes sur les particules souvent sim-lement qualifieacutees de poussiegraveres et consideacutereacutees comme lieacutees

la vie quotidienne mettent de plus en plus en lumiegravere leur

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 19: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

5

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LLtlpldsrlee[lltagrave la baisse La premiegravere directive sur la qualiteacute de lrsquoairambiant date de 1996 elle a engendreacute plusieurs directivesfilles et a eacuteteacute reacuteactualiseacutee en 2008 les moyennes sont

2 La loi LAURE du 30 deacutecembre 1996 (Loi sur lrsquoair et de lrsquoutilisationrationnelle de lrsquoeacutenergie) vise agrave rationaliser lrsquoutilisation de lrsquoeacutenergieet agrave deacutefinir une politique publique inteacutegrant lrsquoair en matiegravere dedeacuteveloppement urbain laquo La mise en œuvre du droit reconnu agrave cha-cun agrave respirer un air qui ne nuise pas agrave sa santeacute consiste agrave preacutevenir agravesurveiller agrave reacuteduire ou agrave supprimer les pollutions atmospheacuteriques agrave

02

ontribution agrave de nombreuses pathologies qui nrsquoaffectentas uniquement lrsquoappareil respiratoire En deacutepit des progregraveseacutealiseacutes par la toxicologie et par lrsquoeacutepideacutemiologie preacutesenteacutesans les chapitres preacuteceacutedents la complexiteacute des interac-ions caracteacuterise la santeacute environnementale incompatiblevec la recherche de deacuteterminisme Mis agrave part lrsquoamianteonsideacutereacutee comme seule responsable drsquoune pathologie biendentifieacutee lrsquoinfluence de lrsquoenvironnement sur la santeacute estlus complexe compte tenu de la pluraliteacute des influencesossibles Il est donc difficile de trouver un indicateurui permette de controcircler directement la qualiteacute de lrsquoairrsquoun point de vue sanitaire Chaque polluant pris commendicateur est rarement indeacutependant des autres et il estouvent difficile de dissocier leurs effets respectifs mecircmeu moyen de proceacutedeacutes statistiques sophistiqueacutes [4243] ar exemple les effets de NO2 sont difficiles agrave identifiereut-on deacutefinir avec certitude la composition des cocktailstmospheacuterique agrave lrsquoaide de la concentration eacutequivalente de

ou 3 grands indicateurs sans tenir compte des caracteacuteris-iques des meacutelanges Pour mener une preacutevention efficacel est neacutecessaire drsquoidentifier des indicateurs drsquoeacutemissionsermettant de retrouver quelles sont les sources incrimi-eacutees dans le cocktail atmospheacuterique Or cette recherchee heurte agrave une difficulteacute majeure de la gestion de laollution atmospheacuterique agrave savoir lrsquointerpeacuteneacutetration deschelles spatio-temporelles avec lesquelles joue la pollutione lrsquoair

La pollution integravegre une multitude drsquoeacutechelles spatio-emporelles La moleacutecule drsquoair que lrsquoon respire integravegre desolluants de la maison dans laquelle on vit que ceux quiroviennent de la rue voisine voire mecircme de la reacutegionoisine Lrsquoeacutechelle temporelle la dureacutee de vie drsquoun pol-uant se combine avec les eacutechelles spatiales puisqursquounolluant agrave courte dureacutee de vie nrsquoaura des effets queur quelques kilomegravetres agrave la ronde tout en sachant qursquoileut se recombiner avec drsquoautres gaz Crsquoest pourquoia lutte contre le changement climatique srsquoeffectue sures eacutechelles spatio-temporelles qui ne sont pas celles dea qualiteacute de lrsquoair qui relegraveve pour une large part duomaine de la proximiteacute En revanche une action sures sources communes par exemple la reacuteduction de laombustion des eacutenergies fossiles permet de limiter leeacutegagement de polluants preacutesentant des caracteacuteristiquesarieacutees

La reacuteglementation qui srsquoimpose pour geacuterer un bienommun srsquoappuie sur lrsquoexistence drsquoun risque collectif orrsquoexposition drsquoun individu agrave la pollution atmospheacuterique estxtrecircmement varieacutee tregraves diffeacuterencieacutee dans le temps et dansrsquoespace selon le mode de vie des individus et leur histoirersquoil est possible drsquoidentifier des territoires ou des popula-ions vulneacuterables ce mode de gestion collectif est de plusn plus deacutecrieacute agrave un moment ougrave lrsquoindividu regravegne en maicirctreu sein de la socieacuteteacute

a pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee

ar les normes

es normes eacutedicteacutees pour lrsquoensemble de lrsquoEurope ontrsquoabord eacuteteacute des normes prises sur la qualiteacute de lrsquoair puislles ont eacuteteacute compleacuteteacutees par des normes drsquoeacutemission Crsquoest

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D Charpin et al

insi que la LAURE2 de 1996 transposant en droit francaises directives europeacuteennes comportait trois volets lrsquoun surrsquoorganisation de la surveillance lrsquoautre sur les actions ter-itoriales agrave mettre en œuvre et le troisiegraveme sur la transitionnergeacutetique Si le premier volet de cette loi a eacuteteacute mis enuvre de maniegravere efficace lrsquoapplication des deux autres

olets ont eacuteteacute deacutecaleacutes dans le temps Les plans de protec-ion de lrsquoatmosphegravere (PPA) ne sont pas tous adopteacutes et laoi de transition eacutenergeacutetique (LTE) a permis de remettre surrsquoagenda politique les questions eacutenergeacutetiques qui avaient eacuteteacuteeacutegligeacutees agrave la fin du siegravecle dernier

e poids de lrsquoEurope travers les normes degraves que les progregraves de la meacutetro-

ogie ont permis de stabiliser les mesures les industrielsnt souhaiteacute objectiver la pollution partout en Europeour eacuteviter les effets de la concurrence Ils ont pu ainsiournir des reacuteponses solides aux plaintes fondeacutees sur laerception et donc plus subjectives [44] Ils ont ainsi contri-ueacute agrave mettre en place des normes de qualiteacute de lrsquoairenseacutees ecirctre le reflet de contraintes sanitaires qui sontien difficiles agrave eacutevaluer (cf ci dessus) de telle sorteue laquo la valeur scientifique drsquoune norme est tregraves relativelle constitue plutocirct un espace de neacutegociation dans uneerspective juridique et politique De mecircme qursquoelle nrsquoestas le reflet drsquoun deacutebat purement scientifique elle ne seeacutefinit pas simplement par lrsquoaction normative de lrsquoEacutetat raquo45]

es normes de qualiteacute de lrsquoaira loi sur lrsquoair eacutenonce en son article 3 que laquo des objec-ifs de qualiteacute de lrsquoair des seuils drsquoalerte et des valeursimites sont fixeacutes apregraves avis du conseil supeacuterieur drsquohygiegraveneublique de France en conformiteacute avec ceux deacutefinis parrsquoUnion europeacuteenne ou agrave deacutefaut par lrsquoorganisation mondialee la santeacute Ces objectifs seuils drsquoalerte et valeurs limitesont reacuteguliegraverement reacuteeacutevalueacutes pour prendre en compte leseacutesultats des eacutetudes meacutedicales et eacutepideacutemiologiques raquo SirsquoUnion europeacuteenne comme la France reconnaissent lesffets nocifs de la pollution atmospheacuterique sur la santeacutet la qualiteacute de lrsquoair comme un enjeu sanitaire majeur3

46] les valeurs de reacutefeacuterences agrave atteindre publieacutees parrsquoOMS intituleacutees laquo recommandations raquo sont plus strictes quea reacuteglementation francaise Les seuils adopteacutes par les direc-ives et repris par la France ont eacuteteacute reacuteguliegraverement revus

reacuteserver la qualiteacute de lrsquoair et agrave ces fins agrave eacuteconomiser et agrave utiliserationnellement lrsquoeacutenergie raquo3 Selon les reacutesultats du programme europeacuteen de lrsquoApheisttpwwwapheisorg et Aphekom httpwwwaphekomorgebaphekomorgwhat-s-new

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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503

rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

mcad

D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

Eacutea

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505

os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 20: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

venues compleacuteter les valeurs instantaneacutees de maniegravere agrave eacutevi-ter de trop focaliser la gestion de la qualiteacute de lrsquoair surles laquo pics raquo de pollution dont les effets sanitaires eacutetaientrelativiseacutes

Le danger de la focalisation sur les pointesEn effet la tentation pour les eacutemetteurs de pollutionconsiste agrave consideacuterer lrsquoinnocuiteacute des polluants eacutemis tantque leur concentration nrsquoatteint pas un certain seuilOr les eacutetudes sanitaires montrent combien lrsquoeacutecrecirctementdes pointes ne suffirait pas agrave garantir lrsquoabsence drsquoeffetssanitaires dans la mesure ougrave lrsquoexposition agrave la pollutionchronique est sans aucun doute plus nocive Crsquoest pour-quoi les normes de qualiteacute sont de plus en plus exprimeacuteesen valeurs moyennes annuelles Certes cette valeur enelle mecircme ne signifie rien car elle gomme les aleacuteas de lameacuteteacuteorologie qui contribue agrave faire alterner des jours avecune pollution faible car la dispersion est bonne avec desjours au cours desquels les polluants srsquoaccumulent Neacutean-moins les moyennes integravegrent lrsquoampleur et la freacutequencedes pointes

Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestionappuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquerune reacuteglementation uniforme sur dessituations tregraves diversesLes heacutesitations rencontreacutees par les Associations agreacuteeacutees pourla surveillance de la qualiteacute de lrsquoair (AASQA) sur le nombre destations de mesure agrave prendre en consideacuteration pour deacutecreacuteterune situation drsquoalerte illustre lrsquoheacuteteacuterogeacuteneacuteiteacute des situationsCrsquoest pourquoi progressivement la modeacutelisation a permisdrsquoinitier une gestion de la pollution plus territorialiseacutee Agrave lagestion de la pollution lieacutee agrave la proximiteacute drsquoune industrie asucceacutedeacute la gestion de la pollution urbaine

Paradoxalement la pollution urbaine estgeacutereacutee par des normes techniquesLa pollution des grandes agglomeacuterations francaises deacutepasseles normes europeacuteennes elle montre lrsquoinefficaciteacute desdeux solutions utiliseacutees pour assainir lrsquoair des villes lrsquoameacutelioration de la technologie des veacutehicules et les plansde deacuteplacement urbains (PLU) qui avaient pour objectifde limiter la mobiliteacute motoriseacutee en deacuteveloppant les trans-ports en commun La technologie des voitures le systegravememoteurcarburant se sont beaucoup ameacutelioreacutes en suivantles normes Euros4 Les eacutemissions rejeteacutees par kilomegravetre par-couru ont baisseacute mecircme si les veacutehicules diesel posent encorequelques problegravemes (cf chapitre preacuteceacutedent) et que la mobi-liteacute motoriseacutee tarde agrave diminuer (lrsquoeffet rebond traduit une

utilisation plus intensive gracircce agrave lrsquoameacutelioration des perfor-mances) Pour eacutevaluer lrsquoameacutelioration de la qualiteacute de lrsquoairdans les villes une connaissance fine des eacutemissions du traficet des conditions meacuteteacuteorologiques srsquoimpose

4 Entre la norme Euro 1 adopteacutee en 1993 et la norme Euro 6entreacutee en vigueur au 1er septembre 2014

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rsquoimportance des normes drsquoeacutemissionslusieurs raisons se sont imposeacutees pour deacutefinir des normesrsquoeacutemissions agrave lrsquoeacutechelle europeacuteenne en raison de la natureransfrontaliegravere de ces polluants persistants Lrsquoeacutevaluationes eacutemissions sert de base pour leur taxation agrave la faveuru principe pollueur payeur et au fil des ans la diminu-ion des eacutemissions a eacuteteacute compenseacutee par lrsquoeacutelargissement dersquoassiette fixeacutee pour la taxe La directive National Emis-ion Ceilings (NEC) de la Commission europeacuteenne en 2001

deacutefini des limites pour les eacutemissions nationales totales deuatre polluants le dioxyde de soufre les oxydes drsquoazotees composeacutes organiques volatils et lrsquoammoniac Ceux-cieuvent ecirctre agrave la source drsquoacidification des systegravemes aqua-iques de la pollution de lrsquoeau et des sols (eutrophisation)t de la formation de lrsquoozone au sol (ozone reacutesultant dea reacuteaction des quatre polluants sous lrsquoeffet de la chaleurt de la lumiegravere solaire) Cette reacuteglementation repose surne meacutethodologie deacutefinie au niveau europeacuteen et utiliseacuteeour reacutealiser lrsquoinventaire et le cadastre des eacutemissions Enrance le Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes dea pollution atmospheacuterique (CITEPA) a la charge drsquoappliquera meacutethodologie europeacuteenne pour contribuer au reportinguropeacuteen Neacuteanmoins les AASQA ont eu besoin de recen-er les eacutemissions pour modeacuteliser la reacutepartition spatiale desolluants et reacutealiser des cartes de pollution Elles ont alorstiliseacute une meacutethode davantage appuyeacutee sur une connais-ance fine du territoire Ce travail est actuellement inteacutegreacuteans les missions attribueacutees aux associations de surveillance

a surveillance entre norme et territoire

rsquoest aussi la Loi sur lrsquoair qui a deacutefini les principes de laurveillance de maniegravere agrave homogeacuteneacuteiser les diffeacuterentes asso-iations mises en place dans diffeacuterentes villes agrave la faveure lrsquohygieacutenisme municipal du vingtiegraveme siegravecle [42] et agravetendre la surveillance agrave lrsquoensemble du territoire francaise systegraveme drsquoune association quadripartite a eacuteteacute reprisu sein drsquoassociations agreacuteeacutees beacuteneacuteficiant drsquoun finance-ent tripartite Les industriels agrave la faveur de la taxearafiscale transformeacutee ensuite en taxe geacuteneacuterale sur lesctiviteacutes polluantes (TGAP) assurent une part importanteu financement de la surveillance drsquoune pollution deve-ue urbaine ce qui introduit des diffeacuterences substantiellesntre ces associations dont certaines installeacutees dans deseacutegions industrielles peuvent drainer des financementsocaux importants tandis que drsquoautres sont plus deacutepen-antes des dotations de lrsquoEacutetat De maniegravere geacuteneacuterale compteenu de lrsquoorientation extrecircmement technique prise par lesuestions environnementales en France ces associationsnt cristalliseacute sur elles les regards sur la qualiteacute de lrsquoairreacuteoccupation importante des francais et donc fortementeacutediatiseacutee Or les AASQA regroupeacutees au sein drsquoune feacutedeacute-

ation nationale se situent au sein de diffeacuterentes tensions une tension plus territoriale qui impose la surveillancepar la modeacutelisation srsquoappuyant sur de larges eacutechelles et agravelrsquoinverse une preacuteoccupation de proximiteacute rendue possible

par le deacuteveloppement de cartographies fines de maniegravereplus geacuteneacuterale cette tension se situe aussi entre la techni-citeacute de la mesure et de la surveillance et le transfert desreacutesultats obtenus vers le grand public Lrsquoindice Atmo outil

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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08

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 21: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

5

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deacutedieacute agrave ce type de mission a-t-il veacuteritablement constitueacuteun eacuteleacutement de sensibilisation du grand public une tension entre le respect des engagements de lrsquoEacutetatvis-agrave-vis de la surveillance et des normes europeacuteenneset des demandes plus locales attacheacutee agrave lrsquoeacutelaborationdrsquooutils de validation de lrsquoefficaciteacute des actions entre-prises lrsquoEacutetat est responsable du respect des normestandis que les collectiviteacutes locales deacutetiennent tous lesleviers pour promouvoir une preacutevention efficace par lareacuteduction des eacutemissions La deacutecentralisation encore bal-butiante rend difficile la synergie entre lrsquoEacutetat et lescollectiviteacutes locales une tension entre la gestion par les normes appuyeacuteesur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le court termeet une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacutee surles cartes et des actions deacuteployeacutees sur un temps pluslongune tension entre la surveillance et la communication surles actions agrave entreprendre ou entreprises pour ameacuteliorerla qualiteacute de lrsquoair Le devoir de communication imposeacute auxAASQA par la LAURE porte-t-il sur les mesures Sur lrsquoeacutetatde la qualiteacute de lrsquoair du territoire ou sur les mesures agravepromouvoir vis-agrave-vis des modes doux et de lrsquoisolation desbacirctiments

Neacuteanmoins agrave travers ces contradictions les AASQA ontu srsquoadapter agrave lrsquoeacutevolution des contextes pour fournir desesures de qualiteacute qui alimentent des modegraveles perfor-ants permettant de mieux satisfaire agrave une demande de

onnaissance de la pollution de proximiteacute toujours incer-aine lorsqursquoil srsquoagit drsquointeacutegrer lrsquoeacuteventualiteacute drsquoun risqueanitaire Le passage de la connaissance agrave lrsquoaction relegraveversquoune deacutemarche de longue haleine qui suppose un inves-issement des populations qursquoil convient de construire agraversquoaide de tout un accompagnement qui deacutepasse la sphegravereechnique Cette eacutevolution se deacuteroule sur le temps longui ne peut pas ecirctre piloteacute par le temps court desics de pollution qui sont reacutepercuteacutes par les meacutediasais avec un effet limiteacute sur la prise de conscience des

nvestissements neacutecessaires sur le plan individuel et col-ectif pour respirer un air plus pur et ameacuteliorer la santeacutee tous

onclusion

e controcircle de la qualiteacute de lrsquoair compeacutetence reacutegaliennee lrsquoEacutetat intervient trop tard srsquoil nrsquoest pas inteacutegreacute dansne deacutemarche de preacutevention interactive qui utilise les eacuteva-uations effectueacutees agrave la sortie des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement (end of pipe) sans servir agrave ameacuteliorer lesroceacutedeacutes et agrave reacuteduire les eacutemissions agrave la source Or ce tra-ail suppose une reacutevolution culturelle qui impose au nomrsquoun beacuteneacutefice sanitaire pour tous de repenser les diffeacute-ents secteurs de lrsquoactiviteacute humaine de maniegravere agrave continuer

deacutevelopper des activiteacutes eacuteconomiques mais sans eacutemettrees polluants dans lrsquoatmosphegravere Pour cela il srsquoagit deepenser quel peut ecirctre un systegraveme eacutenergeacutetique deacutebarrasseacutees combustibles fossiles quelle peut ecirctre une agriculture

aisonneacutee limitant les intrants et les pesticides quelleseuvent ecirctre les modes de consommation plus sobres favori-ant les circuits courts et les possibiliteacutes de recyclage Crsquoestoute une nouvelle eacuteconomie qursquoil convient de construire agrave

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D Charpin et al

ravers des normes et des regraveglements mais surtout gracircce agraven meilleur investissement collectif pour un environnementlus salubre et une socieacuteteacute plus conviviale

onseils agrave donner aux patients concernanta pollution atmospheacuterique

uel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par sesatients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacutee lrsquoair

out drsquoabord relativisons La pollution atmospheacuterique quiemeure un important enjeu de santeacute publique aujourdrsquohuians les pays dits laquo avanceacutes raquo comme la France est pourtantien moindre que celle que nos parents et grands-parentsnt subie et dont nombreux sont morts Nous ne subis-ons plus aujourdrsquohui ces situations de pollution lourdecette poisse eacutepaisse et acide) qui ont emporteacute tant de vic-imes jusque dans les anneacutees 1970mdash1980 du siegravecle derniern revanche ces eacutepisodes catastrophiques font deacutesormaisrsquoactualiteacute dans les grandes meacutegapoles des pays eacutemer-ents et en deacuteveloppement drsquoAsie du Sud et du Sud-Estu drsquoAfrique Moindre la pollution a surtout changeacute deature aux eacutemissions de lrsquoindustrie lourde drsquoalors se sontubstitueacutees celles des pots drsquoeacutechappement des millions deeacutehicules agrave moteur qui arpentent les grandes voiries deos citeacutes autres polluants ougrave preacutedominent les particulesnes et les polluants oxydants (ozone oxydes drsquoazote)eacutesultant souvent de transformations photochimiquesans lrsquoair

Sauf au voisinage de sites industriels ougrave cette pollu-ion laquo agrave lrsquoancienne raquo peut encore ecirctre preacutesente ce sont lehauffage des bacirctiments (bureaux et habitations) et le tra-c automobile (veacutehicules utilitaires et voitures mais aussieux roues motoriseacutees) qui sont les principales sources deollution dans nos villes Bien que la pratique soit doreacute-avant interdite les feux des feuilles tombeacutees et drsquoautreseacutechets organiques sont aussi une source importante de pol-ution en zone peacuteri-urbaine ou rurale Mais libre commersquoair la pollution peut se deacuteplacer sur des centaines voirees milliers de kilomegravetres et constitue une laquo couche deond raquo agrave laquelle srsquoajoute la pollution locale chacun pol-ue chacun mais lagrave aussi laquo certains sont plus eacutegaux quersquoautres raquo

es effets connus (et moins connus) de laollution atmospheacuterique

a litteacuterature scientifique est tregraves abondante et de nom-reuses socieacuteteacutes savantes (en pneumologie en cardiologieaintenant aussi en obsteacutetrique neurologie ) consacrent

eacuteguliegraverement des sessions de leurs reacuteunions profession-elles au sujet LrsquoOMS peut ainsi annoncer qursquoen laquo diminuantes niveaux de pollution atmospheacuterique les pays peuventeacuteduire la charge de morbiditeacute imputable aux accidentsasculaires ceacutereacutebraux aux cardiopathies au cancer du pou-

on et aux affections respiratoires chroniques ou aigueumls y

ompris lrsquoasthme raquo [47] Des travaux plus reacutecents indiquentussi que certaines morts fœtales des issues deacutefavorablese grossesse (preacutematuriteacute retard de croissance intra-uteacuterin)

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

Eacutea

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os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 22: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

[48] voire des retards du deacuteveloppement cognitif chezlrsquoenfant [49] ou aux acircges avanceacutes [50] pourraient ecirctre enjeu

Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo

La reacuteponse est claire Contrairement agrave ce que suggegraverent lesbrusques monteacutees de tempeacuterature meacutediatique agrave lrsquooccasionde laquo pics raquo de pollution (ces eacutepisodes durant lesquelsen raison de pheacutenomegravenes meacuteteacuteorologiques qui facilitentlrsquoaccumulation des polluants eacutemis localement les concen-trations de certains indicateurs de qualiteacute de lrsquoair deacutepassentpendant quelques jours les laquo normes raquo de la reacuteglementation)crsquoest bien la pollution laquo de fond raquo (crsquoest-agrave-dire chronique aujour le jour sur le long terme) qui a les impacts sanitaires lesplus forts De plus il est deacutemontreacute que crsquoest en reacuteduisantcette pollution de fond que lrsquoon est le plus efficace poureacuteviter ou reacuteduire la freacutequence des eacutepisodes de laquo pics raquo [51]

Pour autant il est du devoir du meacutedecin drsquoinformer sespatients agrave lrsquooccasion des eacutepisodes car certains sont plus vul-neacuterables Il srsquoagit des personnes souffrant de pathologiescardiovasculaires des insuffisants cardiaques ou respira-toires des asthmatiques mais aussi des femmes enceintesdes nourrissons et des jeunes enfants (lrsquoacircge de la cregraveche oude la maternelle) ainsi que toute personne se reconnais-sant comme sensible lors des pics de pollution et dont lessymptocircmes apparaissent ou sont amplifieacutes lors de tels eacutepi-sodes le meacutedecin doit drsquoailleurs inviter ses patients et leursproches agrave srsquoidentifier ainsi comme laquo sensibles raquo afin drsquoagiren conseacutequence lorsque les messages drsquoinformation voiredrsquoalerte (les laquo pics raquo les plus eacuteleveacutes) sont diffuseacutes par lesmeacutedias locaux eux-mecircmes informeacutes par les reacuteseaux de sur-veillance de la qualiteacute de lrsquoair et les autoriteacutes sanitairesLe conseil agrave prodiguer est de reacuteduire les activiteacutes physiqueset sportives laquo intenses raquo (celles qui obligent agrave respirer par labouche le nez ne suffisant plus) Dans le cas particulier deseacutepisodes de pollution par lrsquoozone ces activiteacutes physiques etsportives peuvent cependant ecirctre maintenues lorsqursquoellessont pratiqueacutees agrave lrsquointeacuterieur de locaux (car pour ce polluantparticulier les concentrations y sont reacuteduites par rapport agravelrsquoexteacuterieur) Hormis ce cas particulier il nrsquoy a pas lieu defaire rentrer les enfants dans les locaux que ce soit agrave lamaison ou dans les classes drsquoeacutecoles car de toute facon lateneur en polluants est semblable agrave ce qursquoelle est dehorsCes personnes vulneacuterables seront aussi inviteacutees agrave limiterleurs deacuteplacements aux abords des grands axes routiers auxmoments de grande affluence du trafic automobile En regraveglegeacuteneacuterale pratiquer des activiteacutes physiques impliquant uneforte ventilation (jogging ) au voisinage des voiries for-tement chargeacutees nrsquoest jamais une tregraves bonne ideacutee pourquiconque que ce soit lors des pics ou en dehors Bienentendu les patients sous traitement veilleront agrave bien suivreleur prescription et agrave consulter si des symptocircmes appa-

raissent (par exemple fatigue mal de gorge nez boucheacutetoux essoufflement sifflements palpitations)5

5 Arrecircteacute du 20 aoucirct 2014 relatif aux recommandations sanitairesen vue de preacutevenir les effets de la pollution de lrsquoair sur la santeacutepublieacute au JORF no 0201 du 31 aoucirct 2014

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505

os patients sont eacutegalement des citoyens uestions de fond

rsquoagir qursquoagrave lrsquooccasion des laquo pics raquo crsquoest se condamner agraveubir On lrsquoa dit la pollution atmospheacuterique est la conseacute-uence de choix (ou de non-choix) de socieacuteteacute les modese transport des personnes (la voiture individuelle versuses transports en commun ou les deacuteplacements laquo actifs raquoarche agrave pied et veacutelo moins polluants et toujours beacuteneacute-ques pour la santeacute) lrsquourbanisme (la seacuteparation entre la

ocalisation des lieux drsquohabitation et des activiteacutes eacutecono-iques lrsquoimplantation des lieux scolaires) les bacirctiments

conomes en eacutenergie etc Il srsquoagit de choix que font leslus au cours de leur mandat et qui engagent les geacuteneacute-ations futures Ces eacutelus sont sensibles aux questions etemontrances de leurs eacutelecteurs Vos patients sont ces eacutelec-eurs leur expliquer qursquoune cause de leur mal-ecirctre reacutesideans lrsquoair qursquoils respirent et en deacutenoncer les sources peut

terme srsquoaveacuterer aussi pertinent que de rajouter une ligneur lrsquoordonnance Quant aux caprices de la meacuteteacuteorologieomo economicus ne sait pas encore les dompter crsquoestourquoi il doit agir sur les sources de la laquo pollution deond raquo

ynthegravese du document

ature et origine de la pollutiontmospheacuterique

a pollution a changeacute de nature autrefois plutocirct drsquooriginendustrielle (poussiegraveres oxydes de soufre) elle estujourdrsquohui principalement domineacutee par les eacutemissions ayantour origine des installations de chauffage et des eacutechappe-ents de veacutehiculesLrsquoozone repreacutesentant des polluants secondaires photo-

himiques est un polluant particulier Il nrsquoest pas geacuteneacutereacuteirectement par les activiteacutes humaines mais formeacute dansa basse atmosphegravere agrave partir de polluants primaires preacute-urseurs et sous lrsquoaction des ultraviolets Il a une diffusioneacutegionale et preacutedomine en eacuteteacute

Le trafic routier est la principale source des oxydesrsquoazote qui sont toutefois en diminution Les taux sont plusleveacutes en hiver et le long des axes routiers Le chauffageeacutesidentiel et le tertiaire (services dont commerces) repreacute-entent la source principale des particules fines (PM10) Laart des transports diminue Les particules plus fines (PM25)eacutenegraverent davantage drsquoeffets sanitaires Les pics de pol-ution primaire peuvent ecirctre engendreacutes par accumulationocale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants

longue distance

volution des concentrations en polluantstmospheacuteriques

ans les pays deacuteveloppeacutes dont la France la qualiteacute de lrsquoairrsquoameacuteliore lentement mais reacuteguliegraverement y compris en ceui concerne les particules fines (PM25) mais les taux neespectent pas encore certaines normes pour la protectione la santeacute

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

[1] Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes de la pollu-tion atmospheacuterique Inventaire des eacutemissions de polluantsatmospheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France 2015httpwwwcitepaorgimagesIII-1 Rapports Inventairessecten avril2015 secpdf [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

[2] Commissariat geacuteneacuteral au deacuteveloppement durable Bilan de laqualiteacute de lrsquoair en France en 2014 et principales tendancesobserveacutees sur la peacuteriode 2000mdash2014 2015 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrPublication-du-bilan-2014-de-lahtml [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

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507

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08

notice-rapport2014r14-610-1-noticehtml [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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D Charpin et al

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  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 23: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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ocircle du reacutechauffement climatique dansrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques

e reacutechauffement climatique va augmenter les deacutepas-ements des taux drsquoozone en eacuteteacute et aussi la pollutionarticulaire du fait de la multiplication des feux de forecircts

ollution et maladie respiratoires eacutecanismes physiopathologiques

l srsquoagit essentiellement de stress oxydant de remodelage etnflammation des voies aeacuteriennes et de meacutecanismes immu-ologiques de facilitation de la sensibilisation allergique

ffets agrave court terme des polluantstmospheacuteriques sur la santeacute

et effet est globalement marginal par rapport aux conseacute-uences de la pollution de fond

Les conseacutequences sont de nature respiratoire (symp-ocircmes irritatifs exacerbations drsquoasthme et de BPCO) etardiovasculaires (troubles du rythme infarctus) notam-ent chez le sujet acircgeacuteLes nourrissons et les jeunes enfants repreacutesentent une

opulation sensible agrave risque accru de symptocircmes ORL etronchiques

On parle davantage des pics de pollution car les seuilseacuteglementaires agrave partir desquels ils sont deacuteclencheacutes ont eacuteteacutebaisseacutes Ces seuils ne sont pas toujours respecteacutes

La surmortaliteacute suivant un pic de pollution est encorebserveacutee chez des patients souffrant de maladie cardiovas-ulaire ou respiratoire chronique mais nrsquoa plus lrsquoampleures anneacutees drsquoapregraves-guerre

ffets agrave long terme

n termes drsquoeffets sur la santeacute le niveau moyen annuel deollution notamment particulaire a un impact plus impor-ant que celui de pics de pollution car les effets chroniquesendent compte de 90 de la morbiditeacute et mortaliteacute obser-eacutees

Les effets sanitaires sont beaucoup mieux connus gracircce agravees eacutetudes eacutepideacutemiologiques puissantes srsquoappuyant sur desffectifs importants

On deacutecrit ainsi de laquo nouveaux raquo effets sanitaires (sura croissance la reproduction le risque thrombotique ouiabeacutetique) qui passaient jusqursquoalors inapercus avec leseacutethodes eacutepideacutemiologiques traditionnelles

Quinze pour cent des nouveaux cas drsquoasthme et de cancer

ronchique seraient lieacutes agrave la pollution atmospheacuteriqueIl a eacuteteacute calculeacute que la pollution atmospheacuterique notam-

ent particulaire reacuteduit lrsquoespeacuterance de vie de lrsquoordre de agrave 8 mois chez les citadins francais

Agrave lrsquoinverse on a pu mettre en eacutevidence lrsquoeffet beacuteneacute-que de la reacuteduction de la pollution particulaire de fondur la croissance pulmonaire drsquoadolescents sur la mortaliteacuteespiratoire et lrsquoespeacuterance de vie en geacuteneacuteral

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D Charpin et al

ue faut-il penser du diesel

a composition des eacutemissions diesel a changeacute agrave partir de011 avec la mise en place des filtres agrave particules Neacutean-oins ces filtres nrsquoarrecirctent pas toutes les particules les plusnes et geacutenegraverent davantage drsquooxydes drsquoazote

Le moteur diesel nrsquoa pas lrsquoapanage de la pollution par-iculaire ni de lrsquoeacutemission de composeacutes organiques volatilsui sont eacutegalement eacutemis par les moteurs agrave essence et lehauffage au bois agrave foyer ouvert

Le parc diesel commence agrave se reacuteduire (59 des veacutehiculeseufs en 2015 contre 73 en 2011)

La diminution de la consommation des nouveauxeacutehicules agrave essence et lrsquoeacutevolution de la taxation des combus-ibles rendent moins attractif lrsquoachat drsquoun veacutehicule diesel

oyen de controcirclemaicirctrise les normes

ecircme respecteacutees elles ne mettent pas agrave lrsquoabri drsquoun effetanitaire puisque agrave lrsquouniciteacute de la norme correspond larande diversiteacute des expositions

Elles repreacutesentent un compromis entre ce qui est souhai-able et ce qui est eacuteconomiquement faisable

Aux normes de taux aeacuteriens se sont ajouteacutees poures eacutetats membres de lrsquoUnion europeacuteenne des normesrsquoeacutemission car dans une deacutemarche de preacutevention il est capi-al de connaicirctre ce qui sort des chemineacutees ou des potsrsquoeacutechappement

Les normes sont le siegravege de plusieurs tensions entrersquoEacutetat responsable du respect des normes et les collecti-iteacutes locales qui deacutetiennent tous les leviers pour reacuteduirees eacutemissions tension entre la gestion par les normesppuyeacutee sur des critegraveres temporels focaliseacutes sur le courterme et une gestion plus spatiale et territoriale appuyeacuteeur les cartes et les actions deacuteployeacutees sur un temps plusong

onseils agrave donner aux patients concernant laollution atmospheacuterique

eacutecessiteacute drsquoune information claire et preacutevisionnelle des eacutepi-odes de forte pollution

Observance rigoureuse des traitements agrave viseacutee respira-oire et cardiaque lors drsquoun eacutepisode de forte pollution

Lrsquoactiviteacute physique et sportive impliquant une hyperven-ilation est deacuteconseilleacutee lors des pics de pollution et auoisinage des voies agrave grande circulation

Il nrsquoy a pas lieu de garder les enfants agrave la maison enas de pic de pollution notamment du fait de la preacutesencee polluants domestiques en premier lieu le tabagismeassif

Les personnes identifieacutees comme laquo sensibles raquo de par leurge ou leur eacutetat de santeacute font lrsquoobjet de conseils plus res-rictifs

eacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts

C Pairon activiteacute de conseil pour le service meacutedical SNCFG Dixsaut deacuteplacements et heacutebergements aux CPLF

016 2015 et 2014 pris en charge par pneumologie deacutevelop-ement

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

[1] Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes de la pollu-tion atmospheacuterique Inventaire des eacutemissions de polluantsatmospheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France 2015httpwwwcitepaorgimagesIII-1 Rapports Inventairessecten avril2015 secpdf [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

[2] Commissariat geacuteneacuteral au deacuteveloppement durable Bilan de laqualiteacute de lrsquoair en France en 2014 et principales tendancesobserveacutees sur la peacuteriode 2000mdash2014 2015 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrPublication-du-bilan-2014-de-lahtml [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

[3] Fiore AM Naik V Leibensperger EM Air quality and climateconnections J Air Waste Manag Assoc 201565645mdash85

[4] Jacob D Winner D Effect of climate change on air qualityAtmos Environ 20094351mdash63

[5] Ravishankara AR New directions adapting air quality mana-gement of climate change a must for planning Atmos Environ201250387mdash9

[6] Intergovernmental panel on climate change Projected changesin the climate system In Core writing team Pachauri RKMeyer LA editors Climate change 2014 synthesis reportcontribution of working groups 1 II and III to the fifth assess-ment report of the intergovernment panel on climate changeGeneva Switzerland IPCC 2014

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08

notice-rapport2014r14-610-1-noticehtml [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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38] Corso M Pascal M Wagner V et al Impact agrave court termedes particules en suspension sur la mortaliteacute dans 17 villesfrancaises 2007mdash2010 BEH 20151mdash214mdash20

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41] Yang L Franco V Campestrini A et al NOX control techno-logies for Euro 6 Diesel passenger cars Market penetrationand experimental performance assessment The InternationalInternational Council on Clean Transportation 2015 httpswwwgooglefrurlsa=tamprct=jampq=ampesrc=sampsource=webampcd=1ampcad=rjaampuact=8ampved=0ahUKEwi 0a3Lsc7JAhUIxRQKHXhJDzcQFggcMAAampurl=http3A2F2Fwwwtheicctorg2Fsites

2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

[

D Charpin et al

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46] Le Tertre A Henschel S Atkinson RW et al Impact of legisla-tive changes to reduce the sulphur content in fuels in Europeon daily mortality in 20 European cities an analysis of datafrom the Aphekom project Air Qual Atmos Health 2014783mdash91

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48] Proietti E Roumloumlsli M Frey U et al Air pollution during pregnancyand neonatal outcome a review J Aerosol Med Pulm Drug Deliv2013269mdash23

49] Calderoacuten-Garciduenas L Torres-Jardoacuten R Kulesza RJ et alAir pollution and detrimental effects on childrenrsquos brain Theneed for a multidisciplinary approach to the issue complexityand challenges Front Hum Neurosci 20148613

50] Peters R Peters J Booth A et al Is air pollution associatedwith increased risk of cognitive decline A systematic reviewAge Ageing 201544755mdash60

51] Haut conseil de la santeacute publique Pollution par les par-ticules dans lrsquoair ambiant recommandations pour proteacutegerla santeacute 2012 wwwhcspfrexplorecgiavisrapportsdomaineclefr=265 [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 24: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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Pollution atmospheacuterique et santeacute respiratoire en France

B Housset communication Club drsquoexpert ChiesiD Zmirou-Navier plusieurs projets de recherche

conduits depuis 5 ans ou en cours financeacutes sur le thegraveme dela pollution atmospheacuterique drsquoorigine publique (ANR Anses)ou priveacutes (Fondation de France) dans le cadre drsquoappels agraveprojets compeacutetitif

J-C Dalphin D Charpin I Annesi-MaesanoJC Meurice P Delaval F de Blay I Roussel D Caillauddeacuteclarent ne pas avoir de liens drsquointeacuterecircts

Reacutefeacuterences

[1] Centre interprofessionnel technique drsquoeacutetudes de la pollu-tion atmospheacuterique Inventaire des eacutemissions de polluantsatmospheacuteriques et de gaz agrave effet de serre en France 2015httpwwwcitepaorgimagesIII-1 Rapports Inventairessecten avril2015 secpdf [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

[2] Commissariat geacuteneacuteral au deacuteveloppement durable Bilan de laqualiteacute de lrsquoair en France en 2014 et principales tendancesobserveacutees sur la peacuteriode 2000mdash2014 2015 httpwwwdeveloppement-durablegouvfrPublication-du-bilan-2014-de-lahtml [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

[3] Fiore AM Naik V Leibensperger EM Air quality and climateconnections J Air Waste Manag Assoc 201565645mdash85

[4] Jacob D Winner D Effect of climate change on air qualityAtmos Environ 20094351mdash63

[5] Ravishankara AR New directions adapting air quality mana-gement of climate change a must for planning Atmos Environ201250387mdash9

[6] Intergovernmental panel on climate change Projected changesin the climate system In Core writing team Pachauri RKMeyer LA editors Climate change 2014 synthesis reportcontribution of working groups 1 II and III to the fifth assess-ment report of the intergovernment panel on climate changeGeneva Switzerland IPCC 2014

[7] Monier E Gao X Scott J et al A framework for mode-ling uncertainty in regional climate change Clim Change201413151mdash66

[8] Patz JA Frumkin H Holloway T et al Climate changechallenges and opportunities for global health JAMA20143121565mdash80

[9] US EPA Climate change in the United States Benefits ofglobal action United States Environmental Protection AgencyOffice of Atmospheric Programs 2015 [EPA 430-R-15-001]

[10] Doherty RM Heal MR Wilkinson P et al Current and futureclimate- and air pollution-mediated impacts on human healthEnviron Health 200988

[11] Tai A Mickley L Jacob D Correlation between fine parti-culate matter (PM25) and meteorological variables in theUnited States implication for the sensitivity of PM25 to cli-mate change Atmos Environ 2010443976mdash84

[12] Spracklen DV Mickley L Logan J et al Impact of climatechange from 2000 to 2050 on wildfire activity and carbonaceousaerosol concentrations in the western United States J GeogrRes 2009114D20031

[13] Johnston FH Henderson SB Chen Y et al Estimated globalmortality attributable to smoke from landscape fires EnvironHealth Perspect 2012120695mdash701

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507

17] Kubesch NJ de Nazelle A Westerdahl D et al Respira-tory and inflammation responses to short-term exposure totraffic-related air pollution with and without moderate phy-sical activity Occup Environ Med 201572284mdash93

18] Shah AS Lee KK McAllister DA et al Short-term exposure toair pollution and stroke systematic review and meta-analysisBMJ 2015350h1295

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28] Jerrett M Burnett RT Pope CA et al Long-term ozone expo-sure and mortality N Engl J Med 20093601085mdash95

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notice-rapport2014r14-610-1-noticehtml [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

37] Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire alimentation environ-nement travail (ANSES) Eacutetat des connaissances sur lrsquoimpactsanitaire lieacute agrave lrsquoexposition de la population geacuteneacuterale auxpollens preacutesents dans lrsquoair ambiant Rapport drsquoexpertise col-lective 2014 httpswwwansesfrfrcontentexposition-de-la-population-gC3 A9nC3 A9rale-aux-pollens-de-lE280 99air-ambiant-lE2 80 99anses-fait-le-point [Acceacutedeacutele 7 deacutecembre 2015]

38] Corso M Pascal M Wagner V et al Impact agrave court termedes particules en suspension sur la mortaliteacute dans 17 villesfrancaises 2007mdash2010 BEH 20151mdash214mdash20

39] Fritz A Dugay F Honoreacute C et al Bilan de lrsquoeacutepisode depollution de mars 2014 et eacutevaluation de la mise en place de lacirculation alterneacutee le 17 mars 2014 en Icircle-de-France Pollutionatmospheacuterique numeacutero speacutecial 2015 wwwairparifassofr2F pdf2Fpublications2Fbilan-episodemars14-circulation-alternee-2014-140514pdfampusg=AFQjCNGqLq9FEYayJ9yokRiRTY2emxKhqAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre2015]

40] LrsquoInternaute magazine Les voitures les plus eacuteconomiques classement 2014 2015 wwwlinternautecomautomagazinevoitures-les-plus-economiques-classement-2014[Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

41] Yang L Franco V Campestrini A et al NOX control techno-logies for Euro 6 Diesel passenger cars Market penetrationand experimental performance assessment The InternationalInternational Council on Clean Transportation 2015 httpswwwgooglefrurlsa=tamprct=jampq=ampesrc=sampsource=webampcd=1ampcad=rjaampuact=8ampved=0ahUKEwi 0a3Lsc7JAhUIxRQKHXhJDzcQFggcMAAampurl=http3A2F2Fwwwtheicctorg2Fsites

2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

[

D Charpin et al

42] Leng RD Dominici F Pastor-Barriuso R et al Seasonal analysesof air pollution and mortality in 100 US cities Am J Epidemiol20053585mdash94

43] Segala C Le Moullec Y Festy B La pollution atmospheacute-rique particulaire les donneacutees eacutepideacutemiologiques actuellespeuvent-elles aider aux choix meacutetrologiques en termes desurveillance de la qualiteacute de lrsquoair Pollut Atmos 2007196351mdash69

44] Charvolin F Un air familier Sociohistoire des pollutions atmo-spheacuteriques Presses de lrsquoeacutecole des mines 2015 238 p

45] Scarwell H Eacutelaboration et signification des normes une ten-dance agrave la simplification drsquoune reacutealiteacute plus complexe PollutAtmos 2015no speacutecial 57mdash67

46] Le Tertre A Henschel S Atkinson RW et al Impact of legisla-tive changes to reduce the sulphur content in fuels in Europeon daily mortality in 20 European cities an analysis of datafrom the Aphekom project Air Qual Atmos Health 2014783mdash91

47] Organisation mondiale de la santeacute Qualiteacute de lrsquoair ambiant(exteacuterieur) et santeacute Aide-meacutemoire no 313 2014 httpwwwwhointmediacentrefactsheetsfs313fr [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

48] Proietti E Roumloumlsli M Frey U et al Air pollution during pregnancyand neonatal outcome a review J Aerosol Med Pulm Drug Deliv2013269mdash23

49] Calderoacuten-Garciduenas L Torres-Jardoacuten R Kulesza RJ et alAir pollution and detrimental effects on childrenrsquos brain Theneed for a multidisciplinary approach to the issue complexityand challenges Front Hum Neurosci 20148613

50] Peters R Peters J Booth A et al Is air pollution associatedwith increased risk of cognitive decline A systematic reviewAge Ageing 201544755mdash60

51] Haut conseil de la santeacute publique Pollution par les par-ticules dans lrsquoair ambiant recommandations pour proteacutegerla santeacute 2012 wwwhcspfrexplorecgiavisrapportsdomaineclefr=265 [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences
Page 25: La pollution atmosphérique et ses effets sur la santé ......à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé consiste à prévenir, à surveiller, à réduire ou à supprimer les

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notice-rapport2014r14-610-1-noticehtml [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

37] Agence nationale de seacutecuriteacute sanitaire alimentation environ-nement travail (ANSES) Eacutetat des connaissances sur lrsquoimpactsanitaire lieacute agrave lrsquoexposition de la population geacuteneacuterale auxpollens preacutesents dans lrsquoair ambiant Rapport drsquoexpertise col-lective 2014 httpswwwansesfrfrcontentexposition-de-la-population-gC3 A9nC3 A9rale-aux-pollens-de-lE280 99air-ambiant-lE2 80 99anses-fait-le-point [Acceacutedeacutele 7 deacutecembre 2015]

38] Corso M Pascal M Wagner V et al Impact agrave court termedes particules en suspension sur la mortaliteacute dans 17 villesfrancaises 2007mdash2010 BEH 20151mdash214mdash20

39] Fritz A Dugay F Honoreacute C et al Bilan de lrsquoeacutepisode depollution de mars 2014 et eacutevaluation de la mise en place de lacirculation alterneacutee le 17 mars 2014 en Icircle-de-France Pollutionatmospheacuterique numeacutero speacutecial 2015 wwwairparifassofr2F pdf2Fpublications2Fbilan-episodemars14-circulation-alternee-2014-140514pdfampusg=AFQjCNGqLq9FEYayJ9yokRiRTY2emxKhqAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre2015]

40] LrsquoInternaute magazine Les voitures les plus eacuteconomiques classement 2014 2015 wwwlinternautecomautomagazinevoitures-les-plus-economiques-classement-2014[Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

41] Yang L Franco V Campestrini A et al NOX control techno-logies for Euro 6 Diesel passenger cars Market penetrationand experimental performance assessment The InternationalInternational Council on Clean Transportation 2015 httpswwwgooglefrurlsa=tamprct=jampq=ampesrc=sampsource=webampcd=1ampcad=rjaampuact=8ampved=0ahUKEwi 0a3Lsc7JAhUIxRQKHXhJDzcQFggcMAAampurl=http3A2F2Fwwwtheicctorg2Fsites

2Fdefault2Ffiles2Fpublications2FICCT NOx-control-techrevised252009152015pdfampusg=AFQjCNFNMWNbqjHWTK3YvU3z6UkG7bGmJAampbvm=bv109332125dZWU [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

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D Charpin et al

42] Leng RD Dominici F Pastor-Barriuso R et al Seasonal analysesof air pollution and mortality in 100 US cities Am J Epidemiol20053585mdash94

43] Segala C Le Moullec Y Festy B La pollution atmospheacute-rique particulaire les donneacutees eacutepideacutemiologiques actuellespeuvent-elles aider aux choix meacutetrologiques en termes desurveillance de la qualiteacute de lrsquoair Pollut Atmos 2007196351mdash69

44] Charvolin F Un air familier Sociohistoire des pollutions atmo-spheacuteriques Presses de lrsquoeacutecole des mines 2015 238 p

45] Scarwell H Eacutelaboration et signification des normes une ten-dance agrave la simplification drsquoune reacutealiteacute plus complexe PollutAtmos 2015no speacutecial 57mdash67

46] Le Tertre A Henschel S Atkinson RW et al Impact of legisla-tive changes to reduce the sulphur content in fuels in Europeon daily mortality in 20 European cities an analysis of datafrom the Aphekom project Air Qual Atmos Health 2014783mdash91

47] Organisation mondiale de la santeacute Qualiteacute de lrsquoair ambiant(exteacuterieur) et santeacute Aide-meacutemoire no 313 2014 httpwwwwhointmediacentrefactsheetsfs313fr [Acceacutedeacute le7 deacutecembre 2015]

48] Proietti E Roumloumlsli M Frey U et al Air pollution during pregnancyand neonatal outcome a review J Aerosol Med Pulm Drug Deliv2013269mdash23

49] Calderoacuten-Garciduenas L Torres-Jardoacuten R Kulesza RJ et alAir pollution and detrimental effects on childrenrsquos brain Theneed for a multidisciplinary approach to the issue complexityand challenges Front Hum Neurosci 20148613

50] Peters R Peters J Booth A et al Is air pollution associatedwith increased risk of cognitive decline A systematic reviewAge Ageing 201544755mdash60

51] Haut conseil de la santeacute publique Pollution par les par-ticules dans lrsquoair ambiant recommandations pour proteacutegerla santeacute 2012 wwwhcspfrexplorecgiavisrapportsdomaineclefr=265 [Acceacutedeacute le 7 deacutecembre 2015]

  • La pollution atmospheacuterique et ses effets sur la santeacute respiratoire Document drsquoexperts du groupe pathologies pulmonaires p
    • Preacuteambule
    • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
      • Les polluants primaires
        • Dioxyde de soufre
        • Oxydes drsquoazote
        • Particules atmospheacuteriques primaires
        • Composeacutes organiques volatils
        • Meacutetaux lourds
        • Polluants organiques persistants
          • Les polluants secondaires
            • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
              • Les eacutechelles geacuteographiques de la pollution de lrsquoair
              • Les eacutevolutions temporelles de la pollution atmospheacuterique
                • Tendances sur le long terme
                • Occurrence de pics de pollution
                    • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                    • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                    • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                      • Geacuteneacuteraliteacutes
                      • Conseacutequences sanitaires
                        • Conseacutequences des fluctuationspics de pollution en population geacuteneacuterale
                        • Exacerbation chez les patients atteints de pathologie respiratoire ou cardiaque
                          • Pathologies cardiovasculaires
                          • Asthme
                          • BPCO
                            • Mortaliteacute globale cardiovasculaire et respiratoire
                                • Effets agrave long terme
                                  • Impact des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute respiratoire
                                    • Effets des expositions prolongeacutees des polluants atmospheacuteriques de lrsquoexteacuterieur des locaux
                                      • Morbiditeacute
                                      • Mortaliteacute
                                        • Effets des expositions des polluants atmospheacuteriques de lrsquointeacuterieur des locaux
                                          • Morbiditeacute
                                          • Mortaliteacute
                                              • Population agrave risque accru
                                              • Meacutecanismes impliqueacutes
                                              • Preacutevention
                                                • Que faut-il penser du diesel
                                                  • Pourquoi tant de veacutehicules diesel
                                                  • Quelles pollutions en rapport avec les moteurs diesel
                                                  • Quels effets sur la santeacute de la pollution par les moteurs diesel
                                                  • Une sur-dieacuteseacutelisation du parc une eacuteconomie discutable
                                                  • Eacutepilogue
                                                    • Moyen de controcirclemaicirctrise
                                                      • Le controcircle de la qualiteacute de lrsquoair des difficulteacutes agrave surmonter
                                                      • La pollution de lrsquoair est essentiellement geacutereacutee par les normes
                                                        • Le poids de lrsquoEurope
                                                        • Les normes de qualiteacute de lrsquoair
                                                        • Le danger de la focalisation sur les pointes
                                                        • Une autre difficulteacute creacuteeacutee par la gestion appuyeacutee sur les normes consiste agrave appliquer une reacuteglementation uniforme sur des
                                                        • Paradoxalement la pollution urbaine est geacutereacutee par des normes techniques
                                                        • Lrsquoimportance des normes drsquoeacutemissions
                                                          • La surveillance entre norme et territoire
                                                          • Conclusion
                                                            • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                              • Quel meacutedecin nrsquoa pas eacuteteacute interrogeacute par ses patients sur les effets drsquoune mauvaise qualiteacute de lrsquoair
                                                              • Les effets connus (et moins connus) de la pollution atmospheacuterique
                                                              • Docteur qursquoest-ce qui est le plus dangereux les laquo pics raquo ou le laquo fond raquo
                                                              • Vos patients sont eacutegalement des citoyens questions de fond
                                                                • Synthegravese du document
                                                                  • Nature et origine de la pollution atmospheacuterique
                                                                  • Eacutevolution des concentrations en polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Rocircle du reacutechauffement climatique dans lrsquoeacutevolution des polluants atmospheacuteriques
                                                                  • Pollution et maladie respiratoires meacutecanismes physiopathologiques
                                                                  • Effets agrave court terme des polluants atmospheacuteriques sur la santeacute
                                                                  • Effets agrave long terme
                                                                  • Que faut-il penser du diesel
                                                                  • Moyen de controcirclemaicirctrise les normes
                                                                  • Conseils agrave donner aux patients concernant la pollution atmospheacuterique
                                                                    • Deacuteclaration de liens drsquointeacuterecircts
                                                                    • Reacutefeacuterences