Le Pavillon aux pivoines - Philharmonie de Paris...6 Tang Xianzu (1550-1616) Le Pavillon aux...

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Le Pavillon aux pivoines Vendredi 9 février 2018 – 20h30 SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

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Le Pavillon aux pivoinesVendredi 9 février 2018 – 20h30

SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

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Samedi 10 février

15H Ciné-ConCert

LA DIVINEThIErry EscAIch, orgueFilm de Wu YonggangChine, 1934, 81 minutes

15H Musique de CHaMbre

POrTrAIT QIGANG chENMusIcIENs DE L’OrchEsTrE DE PArIs

PAscALE MELEy, violon

PhILIPPE BALET, violon

FLOrIAN VOIsIN, alto

ALExANDrE BErNON, violoncelle

VINcENT LucAs, flûte

OLIVIEr DErBEssE, clarinette

BéNéDIcTE rOsTAING, harpe

érIc sAMMuT, percussions, piano

20H30 ConCert syMpHonique

LE MANDArINOrchEsTrE DE PArIs

hANNu LINTu, direction

GAuTIEr cAPuçON, violoncelleCe concert est précédé d’une Rencontre avec Qigang Chen animée par Emmanuel Hondré à 19h en Salle de conférence - Philharmonie. Entrée libre.

Samedi 10 & dimanche 11 février

15H speCtaCLe Jeune pubLiC

LA MAIsON Du PANDAcOMPAGNIE TPO

DANIELE DEL BANDEccA, danse, chorégraphie

MArTINA GrEGOrI, danse, chorégraphie

sErENA shAN yANG LIN, guzheng

Dimanche 11 février

14H30 ConCert-proMenade au Musée

Au LONG DE LA GrANDE MurAILLEBIN WANG, piano

ENsEMBLE TrADITIONNEL LEs FILs DE chINE

(DIrEcTION ArTIsTIQuE BING Wu)

LEs éLèVEs Du cONsErVATOIrE

INTErcOMMuNAL DE MArNE ET GONDOIrE

15H Musique de CHaMbre

D’OuEsT EN EsTQuATuOr AkILONE

éMELINE cONcé, violon

éLIsE DE-BENDELAc, violon

LOuIsE DEsjArDINs, alto

LucIE MErcAT, violoncelle

16H30 opéra en ConCert

LA PETITE MéLANcOLIE — création MusIcIENs TrADITIONNELs Du ThéâTrE

LIyuAN DE QuANzhOu (chINE)

éLèVEs Du cONsErVATOIrE NATIONAL

suPérIEur DE MusIQuE ET DE DANsE

DE PArIs

AMI FLAMMEr , violon

zhENG yAsI, chant

rAQuEL cAMArINhA, chant

Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.

17H ConCert

LE GrAND cONcErT Du NOuVEL AN chINOIsshANGhAI chINEsE OrchEsTrA

MuhAI TANG, direction

Week-end chine

aCtivités Ce week-end

Visite-atelier du Musée à 14h30 INsTruMENTs ET TrADITIONs Du MONDE

Visite-atelier du Musée à 15h DEs DrAGONs Au MuséE

et aussi…

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, rencontre, visites guidées du Musée…

Lorsque l’on évoque la musique chinoise, on pense tout d’abord aux instruments traditionnels – le luth pipa, la flûte droite xiao ou l’orgue à bouche shēng. Le grand concert du Nouvel An proposé par le premier orchestre formé d’instruments traditionnels chinois fournit l’occasion d’explorer l’univers de cet instrumentarium à travers des arrangements de mélodies folkloriques, d’airs d’opéras ou de nouvelles compositions. Le Shanghai Chinese Orchestra dirigé par Muhei Tang propose un magnifique voyage poétique évoquant l’harmonie de la nature comme les amours éternelles.

Le thème de l’amour est au cœur de l’œuvre de Tang Xianzu, Le Pavillon aux pivoines (1598). Cette œuvre est l’une des pièces maîtresses du répertoire de kunqu, l’une des formes les plus anciennes d’opéra chinois encore jouées aujourd’hui, qui a fortement influencé les autres formes opératiques telles que l’opéra de Pékin ou celui du Sichuan. Cette dramatique histoire d’amour est interprétée par le Shanghai Zhangjun Kunqu Art Center, avec dans le rôle du jeune premier le chanteur Zhang Jun, surnommé le « prince du kunqu ».

La musique chinoise d’aujourd’hui est également présente ici à travers les œuvres de compositeurs contemporains, notamment Qigang Chen, ancien étudiant d’Olivier Messiaen et l’un des compositeurs vivants les plus joués dans le monde. Deux de ses œuvres symphoniques sont dirigées par Hannu Lintu, qui prendra, le temps d’un concert, les rênes de l’Orchestre de Paris. En parallèle des œuvres de Qigang Chen, Xu Yi et Wen Deqing, des pièces de compositeurs inspirés par l’Asie, comme Debussy, Messiaen ou Bartók, créent un vrai dialogue entre Orient et Occident.

Le dialogue des cultures est l’une des dimensions majeures de ce week-end. Dans La Controverse de Karakorum, La Camera delle Lacrime nous invite à suivre le périple de Guillaume de Rubrouck, moine franciscain envoyé par saint Louis, en 1253, auprès du grand Khan. Dans La Petite Mélancolie, le compositeur Benjamin Attahir fait collaborer les musiciens traditionnels du Théâtre Liyuan de Quanzhou et les élèves du Conservatoire de Paris dans une création sur un livret chinois ancien. Enfin, le dialogue est également là entre le chef-d’œuvre du cinéma muet de Wu Yonggang, La Divine, et les improvisations à l’orgue de Thierry Escaich.

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Samedi 10 février

15H Ciné-ConCert

LA DIVINEThIErry EscAIch, orgueFilm de Wu YonggangChine, 1934, 81 minutes

15H Musique de CHaMbre

POrTrAIT QIGANG chENMusIcIENs DE L’OrchEsTrE DE PArIs

PAscALE MELEy, violon

PhILIPPE BALET, violon

FLOrIAN VOIsIN, alto

ALExANDrE BErNON, violoncelle

VINcENT LucAs, flûte

OLIVIEr DErBEssE, clarinette

BéNéDIcTE rOsTAING, harpe

érIc sAMMuT, percussions, piano

20H30 ConCert syMpHonique

LE MANDArINOrchEsTrE DE PArIs

hANNu LINTu, direction

GAuTIEr cAPuçON, violoncelleCe concert est précédé d’une Rencontre avec Qigang Chen animée par Emmanuel Hondré à 19h en Salle de conférence - Philharmonie. Entrée libre.

Samedi 10 & dimanche 11 février

15H speCtaCLe Jeune pubLiC

LA MAIsON Du PANDAcOMPAGNIE TPO

DANIELE DEL BANDEccA, danse, chorégraphie

MArTINA GrEGOrI, danse, chorégraphie

sErENA shAN yANG LIN, guzheng

Dimanche 11 février

14H30 ConCert-proMenade au Musée

Au LONG DE LA GrANDE MurAILLEBIN WANG, piano

ENsEMBLE TrADITIONNEL LEs FILs DE chINE

(DIrEcTION ArTIsTIQuE BING Wu)

LEs éLèVEs Du cONsErVATOIrE

INTErcOMMuNAL DE MArNE ET GONDOIrE

15H Musique de CHaMbre

D’OuEsT EN EsTQuATuOr AkILONE

éMELINE cONcé, violon

éLIsE DE-BENDELAc, violon

LOuIsE DEsjArDINs, alto

LucIE MErcAT, violoncelle

16H30 opéra en ConCert

LA PETITE MéLANcOLIE — création MusIcIENs TrADITIONNELs Du ThéâTrE

LIyuAN DE QuANzhOu (chINE)

éLèVEs Du cONsErVATOIrE NATIONAL

suPérIEur DE MusIQuE ET DE DANsE

DE PArIs

AMI FLAMMEr , violon

zhENG yAsI, chant

rAQuEL cAMArINhA, chant

Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.

17H ConCert

LE GrAND cONcErT Du NOuVEL AN chINOIsshANGhAI chINEsE OrchEsTrA

MuhAI TANG, direction

Week-end chine

aCtivités Ce week-end

Visite-atelier du Musée à 14h30 INsTruMENTs ET TrADITIONs Du MONDE

Visite-atelier du Musée à 15h DEs DrAGONs Au MuséE

et aussi…

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, rencontre, visites guidées du Musée…

Lorsque l’on évoque la musique chinoise, on pense tout d’abord aux instruments traditionnels – le luth pipa, la flûte droite xiao ou l’orgue à bouche shēng. Le grand concert du Nouvel An proposé par le premier orchestre formé d’instruments traditionnels chinois fournit l’occasion d’explorer l’univers de cet instrumentarium à travers des arrangements de mélodies folkloriques, d’airs d’opéras ou de nouvelles compositions. Le Shanghai Chinese Orchestra dirigé par Muhei Tang propose un magnifique voyage poétique évoquant l’harmonie de la nature comme les amours éternelles.

Le thème de l’amour est au cœur de l’œuvre de Tang Xianzu, Le Pavillon aux pivoines (1598). Cette œuvre est l’une des pièces maîtresses du répertoire de kunqu, l’une des formes les plus anciennes d’opéra chinois encore jouées aujourd’hui, qui a fortement influencé les autres formes opératiques telles que l’opéra de Pékin ou celui du Sichuan. Cette dramatique histoire d’amour est interprétée par le Shanghai Zhangjun Kunqu Art Center, avec dans le rôle du jeune premier le chanteur Zhang Jun, surnommé le « prince du kunqu ».

La musique chinoise d’aujourd’hui est également présente ici à travers les œuvres de compositeurs contemporains, notamment Qigang Chen, ancien étudiant d’Olivier Messiaen et l’un des compositeurs vivants les plus joués dans le monde. Deux de ses œuvres symphoniques sont dirigées par Hannu Lintu, qui prendra, le temps d’un concert, les rênes de l’Orchestre de Paris. En parallèle des œuvres de Qigang Chen, Xu Yi et Wen Deqing, des pièces de compositeurs inspirés par l’Asie, comme Debussy, Messiaen ou Bartók, créent un vrai dialogue entre Orient et Occident.

Le dialogue des cultures est l’une des dimensions majeures de ce week-end. Dans La Controverse de Karakorum, La Camera delle Lacrime nous invite à suivre le périple de Guillaume de Rubrouck, moine franciscain envoyé par saint Louis, en 1253, auprès du grand Khan. Dans La Petite Mélancolie, le compositeur Benjamin Attahir fait collaborer les musiciens traditionnels du Théâtre Liyuan de Quanzhou et les élèves du Conservatoire de Paris dans une création sur un livret chinois ancien. Enfin, le dialogue est également là entre le chef-d’œuvre du cinéma muet de Wu Yonggang, La Divine, et les improvisations à l’orgue de Thierry Escaich.

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PROGRAMME

Tang XianzuLe Pavillon aux pivoines

Shanghai Zhangjun Kunqu Art CenterZhang Jun, direction artistique

Zhang Jun (Liu Meng-mei, le héros) Xu Sijia (Tu Li-niang, alias Belle, l’héroïne) Yu Xingyue (Chun-hsiang, alias Fragrance, la confidente)Li Hongliang (Meng-shen, la divinité des rêves) Shen Yang, bangu (percussions)Yao Qi, dizi (f lûte de bambou)Zhang Liang, shēng (orgue à bouche)Gao Bo, luo (gongs)

Zhang Jun compte parmi les artistes de l’UNESCO pour la paix. Ces personnalités internationales donnent, grâce à leur inf luence, leur charisme et leur célébrité, une résonance particulière aux messages et aux programmes de l’Organisation.

Ce concert est surtitré.

FIN DU CONCERT (saNs ENTRaCTE) VERs 22H.

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Tang Xianzu (1550-1616)Le Pavillon aux pivoines

I. Un songe dans le jardin (scène 10)

II. L’abandon de la vie (scènes 12, 14, 20)

III. L’union secrète (scènes 28, 30, 32)

IV. Le retour à la vie (scène 35)

L’indication des scènes renvoie à l’œuvre originale de Tang Xianzu.

Théâtre-opéra chinois en 4 actes.

Texte original (compositions évolutives) : 1598.

Durée : environ 90 minutes.

En 1598, à Florence, naissait l’opéra occidental avec La Dafne de Japoco Peri, précédé de quelques mois par la publication de Roméo et Juliette. Au même moment, aux confins du continent eurasiatique, Le Pavillon aux pivoines s’imposait comme un chef-d’œuvre du théâtre-opéra chinois, forme qui comptait déjà un demi-millénaire d’histoire. Composée par Tang Xianzu, disparu la même année que Shakespeare, cette épopée lyrique relate la passion réciproque de l’aristocrate Belle et du bache-lier Liu. Belle, captive d’un désir né d’un songe, rejoint le royaume des ombres. Elle gagne la pitié du juge des enfers, et Liu, à la façon d’Orphée, la ramène à la vie. Plus tard, ce seront les réticences de leur société qu’ils auront à affronter.

L’œuvre

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7Tang Xianzu

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Le théâtre-opéra chinois

Vivier de savoirs, miroir social

La Chine, des siècles durant, fut le creuset de pratiques officiant comme véritable lieu commun. Illettrés et souverains, charretiers et professeurs, commerçants et soldats partageaient en référence les héros, les péri-péties, les détails de récits littéraires, que tous avaient vu s’incarner sur scène.

Le théâtre, ce lieu ouvert ne requérant aucun préalable (pas même celui de lire), constituait ainsi un vivier de précédents et de recettes. Une façon d’enrichir l’expérience de vie et de drame. Il était le cours d’histoire, l’abrégé d’encyclopédie universelle, la leçon de tenue nationale donnée à chacun, la « mémoire poétique des ignorants1 ».

D’après les annales, le théâtre dans sa forme chantée xiqu apparaît au xiiie siècle – bien que les historiens fassent désormais remonter ses origines aux dynasties Song (960-1279) et Tang (618-907). Auparavant, différentes expressions se côtoyaient (dialogues théâtralisés, mimes, danses, musiques, défilés masqués, etc.), toutes réunies dans le concept de « musique », yue.

La synthèse des arts dont rêvent tous les metteurs en scène, la Chine l’a réalisée. Spectacle total, qui est aussi populaire au sens le plus noble et le plus plein du terme, le théâtre-opéra atteint des sommets de sty-lisation. Il suggère autant qu’il montre, effleure autant qu’il développe. Généreux dans ce qu’il donne à voir, il a cependant plus à proposer encore à l’imagination.

Survivance du kunqu : un art de prestige

Bien des genres théâtraux fleurirent en Chine à travers le temps, écho de la diversité de ses terroirs. L’histoire retient une poignée d’entre eux, ayant coexisté. Ainsi, au Sud, le nanxi, principalement joué sous la dynastie Song (960-1279) ; au Nord, le yuanqu et ses pièces zaju,

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largement dominantes sous la dynastie Yuan (1271-1368). Sous les Ming (1368-1644), un héritier du nanxi supplanta le zaju : le chuanqi, signifiant littéralement « transmission de l’extraordinaire ». Les représentations de ce théâtre du Sud pouvaient se déployer sur plusieurs semaines, dit-on. Et sa musique, plus langoureuse que celle du Nord, servait à merveille les romances amoureuses.

Parmi les variantes régionales auxquelles le chuanqi aura donné naissance, on trouve le kunqu, inscrit en 2008 par l’UNESCO sur la liste du patri-moine culturel immatériel de l’humanité en sa qualité de « plus ancienne forme d’opéra chinois encore jouée ».

Théâtre classique par excellence, le kunqu (« chants de Kun ») serait né à Kunshan, au sud-est du pays, dans le delta du Yangzi Jiang, au milieu du xvie siècle. En dépit du transfert de la capitale des Ming à Pékin, la région de Suzhou resta un centre névralgique, y compris en matière artistique. Lorsque les troupes d’acteurs ne se déplaçaient pas de ville en ville, il était de coutume que les lettrés fortunés les soutiennent comme membres à part entière de la maisonnée. Les représentations se donnaient alors dans les jardins ou les salons privés.

C’est dans ce contexte qu’un dramaturge confie au musicien-voyageur Wei Liangfu le livret de son Histoire de la laveuse de gaze. La pièce remporte un tel succès que l’artiste se lance aussitôt dans le remanie-ment d’œuvres chuanqi. Il s’attelle notamment aux mythiques Pavillon aux pivoines de Tang Xianzu et Pavillon de l’aile ouest de Wang Shifu. À peine né, ce style musical inédit baptisé kunqu, synthétisant chants et musiques du pays, agit comme une éclipse dans le paysage théâtral. À partir du xviie siècle, de célèbres romanciers enrichissent son répertoire.

Le kunqu se distingue en bien des points de l’opéra de Pékin, moins méconnu de nous autres, Européens. Il le précède dans l’histoire et l’inspire, mais surtout assume sa vocation à satisfaire le goût sophistiqué de l’élite – là où l’opéra de Pékin vise à séduire une audience culturelle-ment et socialement diverse.

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Sept modes musicaux reliés au système pentatonique sont utilisés dans le kunqu, et, en vertu d’une codification précise (le kong tiao), renvoient à une gamme de sentiments (mélancolie, joie, colère, tourment…). Plus d’un millier d’airs, empruntés aux répertoires du Sud comme du Nord, ont été dénombrés. La subtile flûte de bambou dizi (ou le hautbois), proche de la voix, y est préférée aux démonstrations percussives et aux cordes. Le raffinement littéraire fait le cœur de l’action : les vers chantés et la prose récitée du kunqu brillent traditionnellement par leur longueur, ciselant avec finesse l’état d’âme des protagonistes. « Point d’histoires picaresques, point de violences physiques ni de grands combats comme dans l’opéra de Pékin, mais au contraire l’expression de sentiments nobles et élevés suscités par le spectacle d’une nature disciplinée et riche de symboles2. »

À partir du xviiie siècle, le kunqu tomba en désuétude, les lettrés jugeant sa forme trop figée, le grand public se perdant dans les affres de sa grammaire poétique. Ses adeptes et représentants obstinés ménagèrent cependant sa survie dans les deux grandes villes où prédominait l’opéra de Pékin. L’école du Nord a encore une troupe à Beijing, et celle du Sud, à Shanghai et même à Nankin. Le kunqu reste également attractif pour les acteurs d’opéra de Pékin souhaitant raffiner leur jeu et s’abreuver à la source de ce « conservatoire » prodigieux, tant en matière musicale que gestuelle. Sur les quatre cents airs régulièrement chantés lors des représentations au milieu du xxe siècle, seules quelques douzaines sont encore interprétées aujourd’hui.

En ce xxie siècle naissant, des personnalités comme Zhang Jun, qui assure la direction artistique et incarne le héros (Liu) ce soir, jouent un rôle capital dans la promotion de cette tradition et son renouvellement formel. Initié dès l’âge de 12 ans, « le prince du kunqu », ayant raflé les prix récompensant les talents chinois les plus remarquables, nommé ambassadeur de plusieurs causes culturelles (notamment par l’UNESCO), poursuit un rêve : réconcilier la jeunesse avec cet art ancestral, le sortir de son confinement comme expression de prestige réservée aux happy few.

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La saga du Pavillon aux pivoines

Une pièce adulée, censurée, réhabilitée

Issu d’une éminente famille de lettrés du Jiangxi (Sud-Est chinois), son auteur, Tang Xianzu (1550-1616), passa les redoutables concours manda-rinaux, exerça à Nankin, fut exilé par l’autocratie impériale qui le jugea trop critique, se vit attribuer une magistrature dans le Zhejiang, puis l’abandonna, outré par la gabegie administrative… Il consacra le restant de ses jours à l’écriture, à son vif intérêt pour le bouddhisme et aux visiteurs venus le saluer dans son humble retraite. Son œuvre littéraire classique totalise plus de mille cinq cents pages d’une typographie serrée, dansante.

À l’époque, les « belles lettres », ésotériques pour la majorité du peuple, étaient le monopole de fonctionnaires (synonyme de lettrés). Quelques batailles de théoriciens furent d’ailleurs nécessaires pour que la vigueur de la littérature de divertissement soit constatée et que sa sève populaire irrigue la première floraison du théâtre-opéra – celle-là même qui habite l’œuvre de notre libre-penseur.

La réputation de dramaturge et de poète de Tang Xianxu lui valut le surnom de « Shakespeare chinois ». Ses pièces privilégient le cœur à la loi morale et au rationalisme, et défient la politique et la corruption des temps. Tandis que son Pavillon aux pivoines (Mudang Ting) naissait, Roméo et Juliette était présenté pour la première fois sur scène. Les deux homologues disparurent d’ailleurs la même année.

Lorsqu’il fut révélé, Le Pavillon aux pivoines suscita une vague de frissons mêlés d’effroi. Dans la Chine des Ming, aux prémisses du xviie siècle, il n’était pas d’usage de défier l’Empire au nom d’Éros – et encore moins sur ordre d’un rêve !

La pièce nous ramène à la fin du xiie siècle, à l’époque de la dynastie Song, dans une société confucéenne aux positions plutôt orthodoxes. Tu Li-niang, alias Belle, n’est autre que la fille du préfet de Nan’an. Son histoire et celle du bachelier Liu Meng-mei se déploient au fil de cinquante-cinq scènes, dont on dit qu’elles pouvaient être jouées

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plusieurs jours durant. Elles nous font entendre la gamme des émotions humaines, de la pudeur à l’exaltation, de la stupeur au repentir, nous mettant en présence d’une galaxie de personnages : cueilleuse de thé, fée des fleurs, nonne taoïste stérile, diable d’étranger, figure du teigneux ou prince barbare.

« Rares sont ceux qui partagent une si grande passion Rares sont les cœurs si ardents. Rien au monde ne compte plus qu’un amour sincère. Leur pureté d’âme les a changés en phénix. Le Pavillon aux pivoines chérit ce couple gracieuxQui devra sa félicité au rêve printanier d’un coucou3. »

Au cours d’une première partie (de la scène 1 à 20), dans le contexte prin-tanier du Pavillon aux pivoines, la fille du préfet, Belle, accède à ses vœux sous la conduite de la divinité Meng-shen : elle rencontre en songe un jeune homme, Liu, et se donne à lui. De retour à la réalité, consumée par l’amour, elle s’éteint à petit feu. Dans un second moment (de la scène 21 à 35), Liu, jeune lettré qui existe vraiment, séjourne au Pavillon. Il trouve un portrait de Belle, se souvient d’un rêve fait trois ans plus tôt et, lui aussi, est foudroyé par l’amour. Meng-shen rend possible les retrouvailles des amants entre ombres et lumières. Liu ouvre le cercueil de Belle et lui redonne vie. La troisième partie, qui se déroule dans la sphère publique, est fragmentée en diverses voix et narre les tribulations de nos héros avant que leur union ne soit scellée.

Ce drame romantique et érotique, délicieusement lyrique et teinté de burlesque, a bien sûr fait le bonheur des lectrices du Sud dès sa sortie – la légende veut même qu’elle ait provoqué une vague de langueur suicidaire parmi les plus jeunes. Mais si la pièce a su séduire et bousculer l’élite, si elle a été en butte avec la censure au xviie siècle, peut-être est-ce parce qu’au fond, tous (hommes et femmes confondus) aspirent secrètement à ce que la puissance ravageuse du cœur (qing) renverse la raison (li), notion confucéenne exaltée. Le récit accorde tout crédit au surnaturel, contre l’avis même des parents de Belle, qui mettent leur fille en garde contre la sauvagerie du désir ou se dressent contre le rêve, cet impalpable capable pourtant de posséder la réalité jusqu’à l’éradiquer.

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Tang Xianzu, en prélude de son manuscrit, justifie ainsi le sacrifice de la raison ordonnatrice à l’autel des sentiments :

« Les vivants peuvent mourir d’amour, tout comme les morts peuvent en vivre. S’il n’apporte pas la mort à celle qui vit, s’il ne rend pas la vie à celle qui est morte, c’est que l’amour n’a pas atteint son degré suprême. […] Hélas, nous sommes bien incapables d’épuiser la connaissance des faits qui se produisent en ce bas monde. Faudrait-il s’en tenir à ce que la raison (le li) sait cadrer parce que nous ne pouvons les pénétrer ? Que peuvent-ils comprendre à ce que l’amour (le qing) doit inclure, ceux qui me parlent que de ce que la raison doit exclure4 ! »

Les moments essentiels du récit

Pièce majeure de la tradition kunqu, Le Pavillon aux pivoines est générale-ment présenté sous une forme elliptique. Quatre à six actes sont adaptés à partir d’une dizaine de scènes (au plus) prélevées au récit original. Voici un résumé de l’œuvre, inspiré de la traduction proposée par André Levy5 et incluant les apports de Zhang Jun.

Scène 10 – Un songe dans le jardinL’héroïne, accompagnée de sa confidente, parcourt les allées du jardin attaché à la résidence de son père, le préfet de Nan’an. Tissant la méta-phore, Belle est submergée par l’éclat du printemps à son comble. Au kiosque, la voilà gagnée par le sommeil. Ses espérances les plus intimes sont entendues par Meng-shen, la divinité des rêves. Par son entremise, l’adolescente rencontre, en songe, un jeune lettré d’une rare élégance. Une branche de saule à la main, celui-ci lui déclare sa flamme et, sans tarder, l’initie aux joies de l’amour en ce lieu si propice du Pavillon aux pivoines. Leurs ébats sont bénis par une pluie de feuilles de prunier. Tandis que Belle atteint « les délicieuses limites de [son] rêve parfumé de nuages et de pluies », hélas l’autorité maternelle la réveille. L’esprit confus, la chevelure défaite, le cœur désormais « accablé par le printemps », elle brûle déjà de revoir son amant.

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Scène 12 – La poursuite du rêveLa peine tord les entrailles de Belle. Déclinant repas et soins, elle se passe en boucle le film de sa rencontre onirique. Elle a beau chercher l’amant, le Pavillon aux pivoines demeure d’une incompréhensible froideur.

Scène 14 – L’autoportrait Assistant impuissante à la dégradation progressive de sa beauté, Belle réalise un autoportrait sur rouleau de soie pour se remémorer son visage d’antan. Elle y inscrit un poème. La sensibilité du tout est éclatante.

Scène 20 – L’abandon de la vieLa mi-automne sonne son glas. Du haut de ses 16 ans, « la fleur à peine ouverte » est désormais frêle et dolente malgré les exorcismes et les remèdes. N’ayant pris garde au feu du désir, Belle « n’a plus ses sens ». Elle émet deux souhaits au seuil de la mort : « poudrer de [ses] osse-ments la grotte aux fleurs de prunier » ; que soit soustrait l’autoportrait qu’il « serait inconvenant d’exposer à la vue de n’importe qui ». La terre du prunier devient ainsi le dernier berceau de l’adolescente et de son visage d’encre.

Scène 22 – Le refuge du voyageur [non jouée]En plein hiver, le prescripteur de Belle, maître Chen, croise la route du jeune bachelier Liu. Le voyageur, épuisé et malade, tente de rejoindre la capitale de Nan’an pour se présenter aux examens. Maître Chen lui conseille de prendre refuge à l’ermitage dit Aux fleurs de prunier, avant de repartir au printemps.

Scène 23 – Le jugement de l’âme [non jouée] Dans l’autre monde, le juge Hu, attaché au prince du dixième enfer, voit arriver Belle. En regardant ses joues poudrées et son sourire étincelant, il ironise et doute : comment donc a-t-elle pu être tuée par un rêve ? Il convoque pour interrogatoire la fée des fleurs du jardin de la préfecture de Nan’an. Au terme d’une joute lyrique, la demoiselle est autorisée à revenir du royaume des ombres pour retrouver son amant et éventuel-lement ses parents. La fée la reconduit au Pavillon.

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Scènes 24 et 26 – Le portrait retrouvé [non jouées]Soigné et guéri par maître Chen à l’ermitage, Liu se sent pourtant troublé par le printemps naissant. La nonne lui indique le jardin ensauvagé du Pavillon, aux abords, pour y apaiser sa mélancolie. Il y trouve dissimulé le rouleau de peinture, confondu un instant avec une icône religieuse. Ce portrait lui évoque la déesse de la lune, au charme rayonnant. Il y découvre les lignes poétiques de Belle et comprend qu’il s’agit d’un autoportrait « au sourire lourd de promesses ». Il tombe fou d’amour.

Scènes 28, 30 et 32 – L’union secrèteLa divinité des rêves, Meng-shen, rend possible la rencontre des amants. Absorbé par le portrait, à demi endormi, Liu est surpris par le fantôme de Belle entrant dans la pièce. Liu se souvient d’avoir rêvé, trois ans plus tôt, d’un grand jardin et de son prunier, sous lequel se tenait la jeune femme… « Splendeur soudaine : est-ce le rêve d’une union sur le mont magique de la Sorcière ? (…) Jamais lune n’a été si belle », s’écrie Liu. Ils se reconnaissent et se courtisent. Et Belle de poursuivre, au cours de leurs retrouvailles nocturnes, avec une requête : « Je t’ai confié ce corps inestimable sans hésitation. Ne trahis pas mon amour. Mon vœu le plus cher sera comblé si nous continuons à partager la natte et l’oreiller nuit après nuit. » Ainsi, Liu finit par promettre le mariage, et Belle lui révèle son histoire. Sidéré, il apprend qu’elle appartient aux ténèbres. Elle détaille la position exacte de son cercueil et exhorte Liu de lui rendre la vie – plutôt que de se donner à lui-même la mort.

Scène 35 – Le retour à la vie Après que la nonne, maître Chen, le Teigneux et sa pioche sont faits complices du projet, Belle est extraite de sa tombe. Trois ans après que le chagrin l’a emportée, son prince charmant lui fait absorber un élixir de sa confection : vin et riz chaud, agrémenté de l’« entrejambe de la culotte d’un mâle ». La voici rendue à la vie !

C’est seulement à l’ultime scène, la cinquante-cinquième, après maintes péripéties et oppositions (paternelle incluse) que Belle et Liu s’épousent enfin…

Édith Nicol

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1 Citation de Claude Roy, tirée de la préface de L’Opéra chinois, de Fred Mayer (photographies) et Helga Burger (texte), Denoël, 1982.2 Citation tirée du livret rédigé par Pierre Bois et associé au CD Le Pavillon aux pivoines, Opéra classique chinois kunqu, Hua Wen-yi, Kao Hui-lan et Troupe Lan Ting, Inédit, Maison des Cultures du Monde, 2006.3 Adaptation de la scène 35. Citation tirée du livret rédigé par Pierre Bois et associé au CD Le Pavillon aux pivoines…4 Note introductrice à l’attention des lecteurs du Pavillon aux pivoines rédigée en 1598 par Tang Xianxu et traduite par André Levy. Voir note suivante.5 Tang Xianzu, Le Pavillon aux pivoines, traduit du chinois par André Levy, Musica Falsa éditions en collaboration avec le Festival d’Automne, 1999.

Bibliographie Capdeville-Zeng, Catherine, Le Théâtre dans l’espace du peuple, Une enquête de terrain en Chine, Les Indes savantes, 2012. Mayer, Fred, et Burger, Helga, L’Opéra chinois, Denoël, 1982.Picard, François, La Musique chinoise, Paris, Minerve, 1991. Pimpaneau, Jacques, Promenade au jardin des poiriers, L’Opéra chinois classique, Musée Kwok On, 1983.Xianzu, Tang, Le Pavillon aux pivoines, traduit du chinois par André Levy, Musica Falsa éditions, en collaboration avec le Festival d’automne, 1999.

DiscographieLe Pavillon aux pivoines, Opéra classique chinois kunqu, Hua Wen-yi, Kao Hui-lan et Troupe Lan Ting, Inédit, Maison des cultures du monde, 2006.

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Zhang Jun

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Xu SijiaXu Sija est un artiste chinois reconnu dans les rôles secondaires. Il a étudié le kunqu dans l’École d’opéra chinois de la province de Jiangsu de 1998 à 2004. Spécialisé dans le rôle de la jeune fille, il s’est distingué dans Le Pavillon aux pivoines et Le Palais de la jeunesse éter-nelle. Il a remporté plusieurs médailles d’or lors de concours d’opéra kunqu en tant que jeune interprète.

Yu XingyueYu Xingyue est diplômée de l’École d’opéra chinois rattachée à l’Académie de théâtre de Shanghai. Elle s’est pro-duite dans Le Pavillon aux pivoines et La Romance de la chambre occidentale.

Li HongliangLi est un artiste chinois de premier plan récompensé par le prix Meihua. Spécialisé dans le rôle du clown, il a pré-senté quinze spectacles autour de l’art du clown kunqu, et, par ses recherches, a remis d’actualité plusieurs techniques d’interprétation de ce personnage. Il s’est vu confier des rôles de premier plan dans de célèbres pièces kunqu dont Nie Hai Ji, Yue Li Ji ainsi que dans Le Pavillon aux pivoines et L’Éventail aux fleurs de pêcher. Régulièrement invité à se produire dans le monde entier, il a animé des séminaires sur l’art kunqu dans de grandes universités.

Zhang JunZhang Jun a été nommé Artiste de l’UNESCO pour la paix en 2011. Ce titre récompense son engagement de long terme en faveur de l’opéra kunqu, classé parmi les chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité procla-més par l’UNESCO en 2001. Considéré comme le « prince du kunqu », Zhang Jun est spécialisé dans le rôle du jeune homme. On a pu l’applaudir dans des opéras aussi fameux que Le Pavillon aux pivoines, Le Palais de la jeunesse éternelle, L’Épingle à cheveux de jade, Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve au printemps et Moi, Hamlet. Sa carrière lui a valu de nombreux honneurs, dont le prix Meihua, plus haute récompense de Chine dans les arts de la scène. Né à Shanghai, Zhang Jun a reçu un diplôme de premier cycle en 2000 à l’Université Jiao Tong de Shanghai puis un master de beaux-arts en 2008 à l’Académie de théâtre de Shanghai. Il a étudié l’art du kunqu dès l’âge de 12 ans et a travaillé durant sept ans au sein de la troupe de l’Opéra kunqu de Shanghai. En plus de ses réalisations en tant qu’interprète, Zhang Jun sou-tient activement la tradition du kunqu, en particulier face à la jeune généra-tion, en Chine comme dans le reste du monde. Depuis 1998, il a donné plus de quatre cents représentations inte-ractives pour les jeunes, et enseigné dans des lycées et des universités de

Les interprètes

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Chine et d’Occident. Dans sa démarche de promotion du kunqu, il a collaboré avec de nombreux artistes venus de divers horizons tels que le compo-siteur Tan Dun, le chef d’orchestre Muhai Tang, l’acteur de théâtre kabuki japonais Ichikawa Emiya, le violoniste britannique Charlie Siem, le chanteur pop sino-américain Lee Hom Wong ou le maître du jazz américain Bobby McFerrin. Zhang Jun a également incarné le premier rôle de l’opéra de Tan Dun Marco Polo, nominé pour le Grammy Award en 2010. En 2009, il a fondé le Shanghai Zhang Jun Kunqu Art Center, organisme à but non lucratif qui promeut l’opéra kunqu à travers la production, la recherche, l’éducation et les échanges culturels internationaux.

Shanghai Zhangjun Kunqu Art CenterFondé en septembre 2009, le Shanghai Zhang Jun Kunqu Art Center est un organisme à but non lucratif et la pre-mière troupe professionnelle d’opéra kunqu privée de Chine depuis la fon-dation de la République populaire de Chine en 1949. Dans le but de faire revivre et de promouvoir l’opéra kunqu, le centre explore des formes variées de production et de communication, et se veut un lieu de création et de produc-tion, d’éducation et de recherche, de communication et d’échanges culturels internationaux. On lui doit des spec-tacles tels que Le Pavillon aux pivoines ou le Kun Plug Concert, événement à la frontière des genres combinant kunqu et new age, ainsi que les opéras

kunqu contemporains Nuit de lune et de fleurs sur le fleuve au printemps et Moi, Hamlet, donnés aux États-Unis, en France, en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas et en Norvège. Dès les débuts du centre, un fonds de promotion artis-tique, le Zhang Jun Kunqu Art Fund, a été établi par la Shanghai Cultural Development Foundation. Ce fonds a pour objectif de soutenir la culture traditionnelle chinoise, de protéger et de développer l’héritage du kunqu, d’accompagner le développement du kunqu et l’éducation artistique, de promouvoir les échanges culturels internationaux et d’accroître la visibilité internationale de cet art nommé patri-moine oral et immatériel de l’humanité.

DirecteurLee Hsiao-Pin

Directeur techniqueChen Ching-Hsiung

Responsable de productionLiu Lu

Production et sous-titresTang Wenjing

Photographie et vidéographieZhang Yi

CostumierCai Zhihao

MaquilleurTang Ying Li

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Un musée pour vivre la musique.E X P O S I T I O N S • C O N C E R T S Q U O T I D I E N S • A C T I V I T É S E N F A M I L L E

M U S É E D E L A M U S I Q U E

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philharmoniedeparis.fr 01 44 84 44 84

Porte de Pantin

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