LES PHOTOS DE MARCEL JANSEN

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LES PHOTOS DE MARCEL JANSEN

REPORTER AU MAQUIS

Collection Mémoire de la Drôme Préface de Pierre Vallier

Récit de Paul jansen

EDITIONS PEUPLE LIBRE

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ISBN : 2-907655-10-8 Editions PEUPLE LIBRE 2, rue Emile Augier 26000 Valence

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A tous les Résistants de moins de 20 ans

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Il tirait des balles et des photos

Dans les pires moments on trouve toujours quelque part un reporter, fut-il amateur, qui photographie pour l'histoire. De telle sorte qu'il devient le témoin irréfutable d'une pé- riode de l'aventure humaine, et ses clichés s'intègrent dans le patrimoine du pays. Le Mohican, qui a signé dans le maquis de 1944 les images de l'album, était l'un de ces reporters. Il le fut à une époque cruciale et dangereuse où il fallait d'abord mettre sa vie en balance tous les jours, toutes les nuits. Il s'appelait Marcel Jansen dit Le Mohican et avait à l'époque à peine trois poils au menton. Il était l'un des trente adolescents de la Maison des jeunes de Romans qui constituèrent la section Jacquelin de la compagnie Daniel. Ces copains de la M.J. étaient partis pour écrire ensemble une belle page de la Résistance qui illustre plus particulièrement le courage et la générosité de la jeunesse.

Ainsi Marcel Jansen s'élança dans son maquis à la reconquête de la liberté, la mitraillette accrochée à une épaule et le Kodak à l'autre. Cela n'était pas très réglementaire car le secret devait régner : pas de liste de noms ni de carnet de notes, pas de photographies non plus. Les clandestins n'avaient plus ni identité, ni visage, ils se fondaient dans l'om- bre des forêts. Le Mohican savait tout cela, aussi opérait-il avec une prudence de Sioux, trouvant pour son appareil des cachettes inimaginables. Lorsque toutes les bobines furent pleines d'images, il les confia au jeune fils d'un fermier de Presles. Elles étaient enve- loppées dans une toile de parachute, furent enterrées près d'un torrent, puis mises au secret dans une vieille marmite enfouie dans un jardin. Les films restèrent là, presque oubliés, pendant des mois après la Libération. Certains avaient souffert de l'humidité, mais d'autres étaient intacts ; de toute façon ces photographies ont aujourd'hui force de document, et constituent un petit trésor sur la vie quotidienne d'une cohorte de jeunes sans peur dans un maquis du Vercors.

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Finalement, Le Mohican a bien fait de céder à sa passion, et même, on peut le dire, à sa mission de reporter-photographe, prudent à l'extrême certes, et observateur objectif. Désormais, même s'il n'est plus là, il demeure le témoin irremplaçable de la lutte de ses copains pour la liberté, et de leur existence familière, dans les buissons, entre deux coups de main. Suivant les circonstances l'œil de Jansen passait du viseur du fusil au viseur de l'appareil photo, Grâce à lui, maintenant, c'est notre œil qui regarde à l'intérieur d'un maquis. Il s'agit d'un reportage unique sur des garçons de moins de vingt ans qui avaient choisi le maquis comme on choisit l'honneur de vivre. Les images montrent bien également le cheminement par lequel ils sont arrivés dans la Résistance : la Maison des jeunes de Romans, les camps de vacances dans le Vercors, l'entraînement à Montmiral, puis le retour au Vercors pour se battre et la libération de Romans, leur ville. Il convient de se souvenir que cinq de ces trente garçons ne sont pas revenus de la bataille, à commencer par le plus jeune de ces jeunes, Yves Péron, 16 ans. Après avoir été légè- rement blessé, il a ensuite été froidement abattu par l'ennemi dans son refuge. Parmi ces clichés certains sont d'une vérité bouleversante, d'autres sont émouvants, plusieurs ont quelque chose d'attendrissant ou de drôle, mais tous possèdent une intense valeur documentaire. Comment ne pas ressentir la profonde détresse d'un couple d'agri- culteurs du plateau devant leur maison incendiée par les Allemands. Lui, est effondré sur une chaise, veillant sur les maigres affaires sauvées in-extremis du brasier. Elle, encore debout, serre contre elle un minuscule panier d'osier qui contient sans doute une poignée de souvenirs ; et explique au jeune maquisard accouru le drame qu'ils viennent de vivre. Cet instantané poignant et silencieux rappelle également le courage qu'il fallait, aux paysans et aux villageois, pour héberger et ravitailler les résistants qui sans eux n'auraient pas pu tenir leurs positions. Dans le livre cette photographie figure comme un témoignage de reconnaissance à la résistance civile des champs et des montagnes qui est trop souvent méconnue. Marcel Jansen, reporter au maquis, était une sorte de correspondant de guerre incognito qui tirait des balles et des photos. Merci Le Mohican.

Pierre VALLIER

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Ce Lorrain était devenu Dauphinois par la force des choses en 1940. A l'époque de cette photographie, en 1942, il n 'était pas encore Le Mohican de son maquis. Mais il appartenait déjà à la Maison des jeunes de Romans, qui allait constituer la section jacquelin de la compagnie Daniel Marcel Jansen, qui ne se séparait jamais de son Rétina-Kodak, est l'au- teur des photographies de ce livre. Elles constituent un document rare, et un reportage éloquent dans sa simplicité, sur l'engagement d'une trentaine de jeunes dans la reconquête de la liberté aux côtés de leurs aillés.

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Dans les pires moments on trouve toujours quelque part un reporter, fut-il amateur, qui photographie pour l'histoire. De telle sorte qu'il devient le témoin irréfutable d'une pé- riode de l'aventure humaine, et ses clichés s'intègrent dans le patrimoine du pays. Le Mohican, qui a signé dans le maquis de 1944 les images de l'album, était l'un de ces reporters. Il s'appelait Marcel Jansen dit Le Mohican et avait à l'époque à peine trois poils au menton. Marcel Jansen, reporter au. maquis, était une sorte de correspondant de guerre in- cognito qui tirait des balles et des photos, Merci Le Mohican.

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