MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50...

34
D’EXPRESSION ORALE MET - M50 Méthode REVUE D'ETUDES

Transcript of MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50...

Page 1: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

D’EXPRESSION ORALEMET -

M50

Méthode

Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue Delizy - 93500 PantinE-mail : [email protected] - Tél. :01 57 14 05 70

REVUE D'ETUDES

REVUE D'ETUDES

Page 2: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

Méthode d'expression orale

REVUE D'ETUDES

Page 3: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

Le pictogramme qui fi gure ci-contre mérite une explication. Son objet est d’alerter le lecteur sur la me-nace que représente pour l’avenir de l’écrit, particulièrement dans le domaine de l’édition technique et universitaire, le développement massif du photocopillage.

Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique, généralisée, provoque une baisse des achats de livres et de revues, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.

Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, de la présente publication est interdite sans autorisation de l’auteur, de son éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC – 20 rue des Grands Augustins – 75006 PARIS).

© REVUE D'ÉTUDES - 2003-2005

Page 4: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

Sommaire

Avant-propos

Chapitre 1

L'épreuve orale 3Ses caractéristiques 3Ses exigences 3Ses difficultés 4

Chapitre 2

Quelques conseils généraux 5S'exercer à la prise de parole 5Utiliser le temps de préparation 6Comment se comporter devant le jury ou l'examinateur ? 6Comment constituer un mémento ? 8Exercices 9Grille de vérification pour juger d'une prestation orale 9

Chapitre 3

Traiter un sujet 11Définition 11Buts de l'exposé oral 11Types de sujets 11Conditions matérielles d'exécution 12Exemple de sujet traité 14

Chapitre 4

Étudier un texte 17Définition 17Buts de l'exposé oral 17Types de sujets 17Conditions matérielles d'exécution 18Cas particulier d'un texte législatif ou réglementaire 21Exemple de sujet traité 22

Chapitre 5

L'entretien avec un jury 25

Page 5: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue
Page 6: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 1© REVUE D’ÉTUDES

Une épreuve orale établit une relation directe entre l'examinateur ou un jury et le candidat. C'est sa différence majeure avec une épreuve écrite où la relation est indirecte et, qui plus est, généralement, anonyme.

Quelle que soit sa nature cette épreuve est une construction logique de l'esprit dont le but est de :

• répondre à une question posée ou de présenter les résultats d'une étude ;

• d'en faire comprendre les différents aspects ;

• de faire accepter, en conclusion, selon le cas, un point de vue personnel ou une syn-thèse objective.

Les conditions de la relation entre le jury et le candidat mettent en évidence des facteurs psychologiques qui peuvent varier à l'infini, chaque situation étant un cas d'espèce fonction des parties en présence et de la nature de l'épreuve. Il serait en conséquence présomptueux de prétendre les circonscrire dans un fascicule de méthode. Mais il ne l'est pas de les souligner pour que tout candidat en ait une juste conscience ni de lui proposer des procédés éprouvés qui lui permettent de mettre le maximum d'atouts de son côté.

C'est le double but du présent fascicule.

Le chapitre I rappelle les spécificités, les exigences et les difficultés d'une épreuve orale.

Le chapitre II donne des conseils généraux de présentation d'un exposé qui, aux circonstances près, notamment le paramètre délais, ne s'écartent guère des principes inculqués pour préparer et élaborer un exposé écrit.

Le chapitre III développe ces principes, appliqués à un sujet, question de cours ou sujet de ré-flexion.

Le chapitre IV développe ces mêmes principes, appliqués à l'étude d'un texte.

Le chapitre V, enfin, oriente sur la technique d'entretien avec un jury.

En bref, autant de chapitres, autant d'ouvertures à exploiter selon ses besoins, sans cependant perdre de vue que si, pour franchir avec succès le cap d'une épreuve orale des connaissances sont nécessaires, une technique est à acquérir que seul un entraînement intensif permet de maîtriser.

Avant-propos

Page 7: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue
Page 8: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 3© REVUE D’ÉTUDES

L'épreuve orale

Ses caractéristiques

• Les épreuves orales sont caractérisées par une rencontre personnalisée entre le candidat et son examinateur ou le jury. Elles permettent à ces derniers de sonder les connaissances du candidat et de se faire une idée de sa personnalité.

• Parallèlement aux connaissances qui restent essentielles, l'attitude générale, la manière de s'exprimer, pré-sentent une importance particulière. À l'oral, il faut séduire par ce que l'on est et convaincre par ce que l'on sait.

En d'autres termes, à l'oral :

• vous serez matériellement moins à votre aise pour préparer votre exposé ;

• le temps disponible pour préparer votre réponse sera considérablement plus restreint ; parfois il sera limité à une très courte réflexion ;

• vos erreurs ne pourront être effacées, elles devront être rattrapées, c'est-à-dire rectifiées puis compensées ;

• la réponse est un exposé verbal et non la lecture continue de notes ;

• de son côté, l'auditoire écoute votre réponse ; il vous observe et sa note est aussi affaire de l'impression que vous produisez.

Ses exigencesEsprit de décision : l'oral est un peu l'image de la vie où telle situation peut exiger une prompte décision sans tergiversation-; on jugera donc presque toujours votre esprit de décision.

Simplicité : à l'oral il ne faut pas “faire compliqué” au risque de ne pas être compris ; un plan simple, ex-posé clairement, est généralement le meilleur et prête moins que tout autre à critique éventuelle.

Chapitre 1

Page 9: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

4 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Bon sens et clarté de l'esprit : l'interrogation “de quoi s'agit-il ?” prend ici toute sa force ; les questions posées ne dépassent jamais les possibilités du candidat moyen, mais elles exigent toujours une réponse adé-quate et objective.

Caractère : le caractère est nécessaire dans la vie ; tout responsable se doit d'en avoir et de le manifester ; l'épreuve en est une occasion.

Aisance : l'aisance c'est de l'assurance sans excès ; il ne faut pas non plus tomber dans l'extrême contraire et devenir prétentieux ou arrogant.

Honnêteté intellectuelle : il faut savoir reconnaître son ignorance et le dire franchement ; il est inop-portun de vouloir “noyer le poisson” par une réponse approximative ou évasive.

Ses difficultés

Une première série de difficultés résulte des caractéristiques de l'épreuve et de ses exigences.

En outre, l'examinateur, tout comme vous, est confronté aux délais et à la nature même de l'épreuve. Ceci introduit des difficultés supplémentaires qui vont influer sur la technique de l'exposé.

En effet, à la différence de la correction d'une épreuve écrite où il est possible de relire un texte pour bien se pénétrer du raisonnement développé, le retour en arrière est plus difficile lors d'un exposé oral. À la limite, si l'examinateur est conduit à vous interrompre pour clarifier un point cela peut se révéler très déstabilisant et vous faire perdre le fil de votre raisonnement.

Il est donc de votre intérêt de faciliter la compréhension de l'examinateur :

• sur le plan de la “tactique” de l'exposé en vous mettant à sa place : “me fais-je bien comprendre ?”, “ce que je dis est-il ce que je souhaiterais entendre ?”.

• sur le plan de la “technique” de l'exposé en utilisant quelques procédés simples :

- des transitions sous forme de conclusions partielles faisant le point du déroulement de la démonstration-; par exemple : “nous venons de voir que..., il nous reste maintenant à examiner...” ;

- une intonation accompagnée, avec mesure, d'une gestuelle appropriée pour marquer les idées impor-tantes et les mots clés ;

- des pauses, de courte durée afin de ne pas laisser se démobiliser l'attention de l'examinateur, pour scander le passage d'une étape à la suivante ;

- des mots clés : “d'abord, ensuite, enfin...” (pour marquer la progression d'un raisonnement ; “cepen-dant, toutefois, mais encore...” (pour introduire des nuances), etc.

En conclusion, il convient de ne jamais perdre de vue la caractéristique majeure d'une épreuve orale, à savoir une rencontre physique, personnalisée, entre un candidat, son examinateur ou le jury.

Page 10: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 5© REVUE D’ÉTUDES

Quelques conseils généraux

S'exercer à la prise de parole

S'habituer à parler à haute voix

Après avoir bien étudié une partie du programme, s'exercer à en redire, à haute voix, les points essentiels. Essayer de retrouver le plus possible des idées exposées. Reprendre ensuite la partie concernée, crayon à la main, et prendre des notes. À partir des notes faire un exposé construit d'une vingtaine de minutes. Suivre la progression de l'exposé avec un chronomètre. S'enregistrer au magnétophone ou au magnétoscope et prendre conscience de points essentiels :

• l'adaptation du langage : relever ses tics pour s'en corriger ; compter les "heu", les "ben" etc.

• la clarté des idées : vérifier que les idées principales définies dans la première phase de l'exercice sont bien soulignées par le ton de la voix ; un auditeur doit pouvoir, sans difficulté, percevoir l'architecture de l'exposé, sans que cette dernière soit scandée par des transitions maladroites comme "dans la première partie nous avons dit que... dans la deuxième nous allons voir que..."

• la construction de la démonstration : s'assurer que chaque partie dure à peu près le même temps ; vérifier la logique interne du discours : une démonstration doit toujours aller du plus simple au plus complexe.

Parler devant un auditoire

Profiter de toutes les occasions pour prendre la parole en public-; on peut notamment pratiquer ce qu'il convien-drait d'appeler un “cours dialogué” avec un camarade : à haute voix, le cours où, des notes en main, les parte-naires en exposent tour à tour une partie, en rivalisant d'éloquence, un peu comme dans un débat entre hommes politiques ; les deux partenaires doivent parler en imaginant toujours qu'il y a dans la pièce une troisième per-sonne, l'examinateur, qui ne connaît rien de la question exposée, et qu'il s'agit de convaincre à tout prix.

Chapitre 2

Page 11: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

6 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Simuler une situation d'examen

Travailler à deux : chacun devient tour à tour l'examinateur et le candidat ; se corriger mutuellement, sans complaisance, voir les fautes d'autrui permet de prendre conscience et de corriger les siennes ; à l'aide de la grille de vérification ci-dessous, évaluer la prestation de chacun.

Utiliser le temps de préparation

Éviter les problèmes matériels

Avoir de quoi écrire : plusieurs stylos en état de marche, des stylos de couleur pour hiérarchiser les notes. Écrire par exemple en noir, mais les idées à ne pas oublier en cours de route en rouge et les exemples facultatifs qui peuvent servir à “tenir le temps” (exemples exposés ou non selon que le chronomètre le permet ou non). Écrire lisiblement pour ne pas avoir de difficultés de relecture. Ne pas oublier enfin que l'exa-minateur peut être très sensible à l'aspect matériel des notes.

Travailler au crayon à papier chaque fois que possible pour pouvoir gommer ou surcharger...

Utiliser des feuilles de brouillon

Dès le début de la préparation numéroter ces feuilles. En changer aussi souvent que nécessaire. En réser-ver une pour le plan de l'exposé ; une autre pour un pense-bête : y noter toute idée qui survient pendant la réflexion et qu'il est essentiel de ne pas oublier. Ces idées seront ensuite recopiées à leur place dans le raisonnement et biffées sur le pense-bête. Au moment d'exposer, ne pas oublier d'emporter la ou les feuille(s) pense-bête.

Rédiger l'introduction et la conclusion

Rédiger l'introduction pour être en confiance dès la prise de parole et la conclusion pour ne pas l'oublier, surtout si l'examinateur, en regardant sa montre vous signifie que vous avez déjà dépassé le temps imparti... Il importe de terminer son exposé sur un point fort, même si le développement a été tronqué. Ne pas rédiger le développement : le temps de préparation est trop bref et l'exposé sera plus vivant s'il s'appuie sur des notes. Il est préférable de rédiger quelques passages, dont la lecture permettra de reprendre confiance et souffle, comme une citation. Une phrase un peu complexe ou contenant une formulation que vous voulez absolument "placer" risquerait de perturber le débit de vos propos.

Comment se comporter devant le jury ou l'examinateur ?

Séduire en soignant son comportement

Est-il besoin de rappeler que tout peut influencer le jury ou l'examinateur ? Il est évident que la tenue ves-timentaire doit être correcte de même que la présentation.

Pour les candidats militaires : La tenue doit être réglementaire dans le moindre détail. Porter l'insigne de l'unité ou de la base.

La présentation doit être faite à une personne précise, à l'examinateur ou au président du jury. Elle doit être militaire, sans raideur excessive. La position du “repos” est prise aussitôt après, sans invitation particulière.

Page 12: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 7© REVUE D’ÉTUDES

• Ne s'asseoir que sur invitation expresse.• Ne pas mettre les mains dans les poches, ne pas déboutonner sa veste.• Avant de quitter la salle, saluer militairement l'examinateur ou le président du jury.

En résumé, faire preuve de bonne éducation sans tomber dans la préciosité.

Pour les candidats civils : appliquer les mêmes règles adaptées à votre situation.

Avant d'entrer en salle, faire, si nécessaire un exercice simple et discret de relaxation : expirer lentement et à fond puis inspirer normalement, plusieurs fois de suite.

Disposer ses notes de préparation

Toujours garder devant soi la feuille portant le plan et, si elle est établie, la fiche-guide d'exposé (cf. in-fra) : elle permet de minuter l'exposé et, le cas échéant, de résumer en quelques phrases le développement si l'examinateur décidait d'écourter l'exposé. Faire glisser les autres feuilles sur le côté au fur et à mesure de leur utilisation ; ne jamais les remettre en dessous des autres.

Gérer son temps de parole

Surveiller la montre (ou mieux, le chronomètre) de façon à équilibrer l'ensemble de l'intervention. Rien de pire que d'entendre la phrase fatidique : il faut maintenant conclure. L'expression “en conclusion” doit venir naturellement dans le droit fil de l'exposé.

Traiter le sujet, tout le sujet, mais rien que le sujet

Pas de digression, de hors-sujet. Si l'examinateur désire vous entendre sur tel ou tel autre sujet, il vous posera des questions après votre exposé. Ne jamais changer le sujet ni porter un jugement de valeur à son propos (en bien ou en mal) : s'il est inutile de flatter l'examinateur par un “ce très intéressant sujet...” il est aussi très dangereux d'émettre des doutes sur la pertinence de la question posée, sa formulation, etc. Par principe, tous les sujets sont intéressants et l'examinateur ne peut pas se tromper...

Soigner la qualité de l'exposé

• S'interdire de lire simplement les notes. Celles-ci ne doivent être qu'un guide pour l'exposé.

• Regarder franchement, sans toutefois le dévisager, l'examinateur ou, successivement, tous les membres du jury. Ne pas interroger l'auditoire, même muettement. Il le fera s'il le juge nécessaire.

• Parler normalement à haute et intelligible voix, sans toutefois crier ; articuler. Respirer normalement et sur-veiller le débit (120 mots par minute est une excellente moyenne). Il est possible de moduler la voix, pour ponctuer l'exposé et marquer les transitions. Avant d'aborder les points principaux ou avant de changer de chapitre, briser le rythme par un arrêt de une à deux secondes ; en profiter pour reprendre le contrôle de la respiration.

• Pendant l'exposé l'esprit doit être en train de préparer la suite immédiate de l'exposé (on y arrive très fa-cilement, car la parole est relativement lente par rapport au cerveau qui utilise une méthode plus globale. On peut “lire” ce qui est “écrit” dans la mémoire).

• Le vocabulaire doit être riche sans affectation et simple sans vulgarité. Respecter les règles grammaticales du langage parlé, sans tomber dans le verbiage. Ne pas oublier que les réponses trop sèches ou trop directes privent d'un temps de réflexion que ménagent certaines considérations générales : il me semble que..., on pourrait dire que... Toutefois ne pas abuser de cette technique d'expression. S'interdire les tics d'atténuation injustifiés : “c'est un assez grand pays”, “il est plutôt bien pourvu en ressources énergétiques” ou les tics d'hésitation comme “euh, et puis, alors”.

• Rester naturel. Ne pas jouer avec la craie, le chiffon, la règle, etc. Surveillez vos tics, verbaux ou non : ils déconcentrent et énervent l'auditoire. En cas de trac, contrôler discrètement la respiration.

Page 13: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

8 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

• Écrire au tableau lisiblement et pas trop petit. Ne pas masquer la démonstration et ne pas tourner le dos à votre auditoire. Les proportions des schémas et des croquis doivent être exagérées. Commenter ce qui est écrit, mettre au centre ce qui est important et au bord ce qui est secondaire ou temporaire. Encadrer ce qui est important et qui ne devra pas être effacé.

Ne pas se méprendre sur l'attitude de l'examinateur

Il est essentiel de ne pas se laisser déstabiliser par l'attitude de l'examinateur. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut baisser la tête et ne regarder que les notes, au contraire ! Si l'examinateur reste silen-cieux, c'est souvent qu'il désire simplement ne pas perturber l'exposé. Si, au contraire, il pose une question au cours de celui-ci, c'est qu'il veut amener à nuancer ou à approfondir un propos. Souvent, les questions permettent aussi à l'examinateur d'obliger le candidat à lever les yeux et à cesser une lecture fastidieuse de ses notes. Dans ce cas précis, l'examinateur désire tester son sens de la répartie, son aptitude à reprendre le fil d'un exposé interrompu ou sa capacité à improviser sur un sujet non préparé. Cette interruption peut être très déstabilisante. Le meilleur moyen de s'en préserver : faire un exposé vivant, riche et captivant.

Comment constituer un mémento

Un mémento ou, pour être plus précis, un aide-mémoire, est un recueil succinct d'informations utiles, classées et répertoriées :

• utiles, c'est-à-dire conservées pour être utilisées à bon escient, en fonction d'un besoin ;

• classées et répertoriées : c'est-à-dire dont l'ordonnancement a été préalablement pensé en fonction dudit besoin.

Le besoin ? Il est permanent pendant la phase de préparation à l'épreuve et circonstancié, le jour de l'épreuve, si l'utilisation d'un mémento est autorisée, ce qui est le cas pour les épreuves orales de certains concours. En conséquence, la constitution d'un mémento obéit à un double critère, inspiré du besoin, appré-cié :

• par rapport à l'épreuve préparée (son contenu, ses modalités) ;• par rapport au candidat (ses connaissances).

C'est donc, avant tout, un document vivant et personnel, qui peut et, sans doute doit évoluer jus-qu'au jour de l'épreuve, voire après. Cela implique :

• matériellement, de le réaliser dans un classeur de format le plus réduit possible dont les feuillets, si possible cartonnés pour être d'une utilisation commode, soient interchangeables, au fur et à mesure de l'évolution du contenu, dans le temps ;

• intellectuellement, de ne classer et de ne répertorier que des informations préalablement synthétisées et "digérées", puis reprises, si nécessaire ;

• et, globalement et surtout, de savoir où se trouvent ces informations pour être en mesure de les re-trouver, quasi instantanément, le moment venu, d'où un classement par matières, rubriques, domaines et un repérage simple, généralement par ordre alphabétique.

Pour conclure, fabriquer un mémento n'est surtout pas empiler des informations dont on pense qu'elles peu-vent être utiles... un jour ! C'est un acte intelligent que Boileau n'aurait pas désavoué lorsqu'il écrivait : « sans cesse sur le métier, remettez votre ouvrage, polissez-le sans cesse et le repolissez ».

Mais n'en faites pas une fin en soi, rappelez-vous que ce n'est qu'un moyen pour venir en aide à votre mémoire.

Page 14: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 9© REVUE D’ÉTUDES

Exercices

• Articulation et prononciation.

• Exposer à partir d'un schéma.

• Exposer à partir de notes écrites.

• Exposer à partir d'une carte.

Grille de vérification pour jugerd’une prestation orale

Cette grille d'évaluation doit vous permettre de repérer vos faiblesses et vos points forts. Elle peut être remplie par un camarade qui tient alors le rôle de l'examinateur.

Page 15: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue
Page 16: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 11© REVUE D’ÉTUDES

Traiter un sujet

Définition

Traiter un sujet d'oral c'est répondre, verbalement, à une ou plusieurs questions posées par un examinateur/ auditeur, unique ou membre d'un jury et, dans ce cas, en présence dudit jury.

Buts de l’exposé oral• But principal : contrôler les connaissances du candidat sur le programme du concours ou de l'exa-

men correspondant.

• Buts secondaires : jauger certaines aptitudes ou qualités foncières du candidat : capacités de compré-hension, de synthèse, de jugement et, à travers leurs manifestations, sa personnalité, voire sa moti-vation s'il s'agit d'une fonction postulée.

Types de sujetsIl n'existe pas de sujets-types même si, pour un concours ou un examen déterminé, un certain usage peut s'établir... En règle générale les sujets proposés se rattachent aux trois types suivants :

Premier type : sujet-titre qui se limite à l'expression d'une tête de chapitre ou de paragraphe du programme ; c'est la question de cours par excellence ; elle fait appel avant tout aux connaissances du candidat mais sans qu'il perde de vue les buts secondaires rappelés ci-dessus ; il dépasse donc le stade de la “récitation primaire”, le “par cœur”.

Deuxième type : le sujet est exprimé sous la forme d'une voire deux questions explicitement for-mulée ; la - ou les - question(s) oriente(nt) le candidat sur ce que veut savoir l'examinateur ; la tournure des questions fait généralement apparaître la part res-sortissant aux connaissances brutes du candidat et celles correspondant aux buts secondaires rappelés ci-dessus.

Chapitre 3

Page 17: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

12 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Troisième type : le sujet proposé est un véritable thème de réflexion, s'apparentant à un sujet d'ex-posé écrit destiné à mobiliser connaissances, intelligence, culture. Les connaissan-ces ne constituent que le support de la réflexion exigée.

Conditions matérielles d’exécution• Le candidat dispose d'un délai de préparation en principe égal au délai de l'épreuve.

• Le sujet lui est remis par l'examinateur ou, dans le cas d'un jury, par “son” examinateur potentiel.

• Le candidat est isolé dans une salle généralement attenante à celle de l'examen.

• Le candidat ne peut en général avoir accès à une documentation, sauf le cas où un mémento per-sonnel est autorisé et lors de certaines épreuves spécifiques.

• Le candidat peut, a priori, utiliser un petit matériel personnel : stylo, crayon ou stylo mine, règle, gomme, crayons de couleur, feuilles de papier vierges, de format courant ou double, un petit calepin à feuilles dé-tachables.

Deux phases : préparer et exécuter l'exposé

Préparer l’exposé

Trois étapes : comprendre le sujet, étudier le sujet, élaborer le plan de l'exposé

Première étape - Comprendre le sujet (5 min pour une préparation de 30 min) :

• L'examinateur remet le sujet au candidat : celui-ci le lit rapidement et, même si l'examinateur ne l'y in-vite pas, peut poser telle ou telle question notamment sur tel ou tel terme qui l'intriguerait... mais avec doigté...

• Le candidat recopie le sujet en gros caractères, espacés, sur une feuille de papier2 puis, le décor-ti-quant, il dégage, par un marquage approprié :

- ce que veut son auteur : action exprimée par un (ou des) verbe d'action explicitement formulé (types de sujets n° 2 et n° 3) ou sous-entendu (type n° 1) : exposer ce que vous savez sur... ;

- à propos de quoi il le veut : objet(s) de l'action exprimée par le (les) verbe ;

- éventuellement, comment il le veut : contexture de la réponse, aide, contrainte, limite d'exposé.

Conclure, succinctement, mais clairement, en répondant à la question “de quoi s'agit-il ?”

Deuxième étape - Étudier le sujet (15 min) :

Si possible sur une feuille double - voir grand pour voir clair - bâtir un tableau d'étude à double entrée comportant :

2 Au crayon dans tous les travaux préparatoires à un exposé, écrit ou oral, il est conseillé de prendre l'habitude de travailler au crayon ; ce faisant, il est possible de gommer et, in fine, éventuellement, de surcharger à l'encre sans porter atteinte à la clarté du travail.

Nous proposons une méthode et des procédés de travail ; nous insis-tons sur un point : ils n'ont que valeur indicative ; mais ils sont le fruit de l'expérience de la Revue d'Études et de ses collaborateurs qui ont tous soit subi soit fait passer des épreuves orales, notamment à l'occasion de concours ouvrant sur l'enseignement supérieur.

Page 18: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 13© REVUE D’ÉTUDES

• en lignes, des rubriques correspondant aux besoins en informations issus de la conclusion de la pre-mière étape ; ces rubriques établissent en général une relation de causalité directe, faits-idées (sujets de type n° 1) ou tout autre relation logique (sujets de types n° 2 et n° 3) ;

• en colonnes, des éléments de “décomposition” de l'étude pour couvrir au mieux le sujet proposé (do-maines d'étude - niveaux de l'étude - aspects du problème posé - etc.).

Renseigner le tableau et, in fine, dégager les synthèses partielles de l'étude soit par rubrique (verticalement) soit par domaines... (horizontalement) suivant les besoins en informations initiaux ; regrouper si nécessaire ces synthèses (sujets de types n° 2 et n° 3) pour obtenir l'idée maîtresse du futur exposé.

Troisième étape - Élaborer le plan de l'exposé (5 min) :

Le plan de l'exposé doit, dans toute la mesure du possible, procéder directement du tableau d'étude, d'où être structuré autour des idées majeures dégagées de l'étude :

• sujets de type n° 1 : un plan par domaines ou niveaux... successifs dans une chronologie appropriée ;• sujets de types n° 2 ou n° 3 : un plan par rubriques successives.

Ajouter, si possible, rédigées au bas du tableau d'étude :

• une introduction qui rappelle le sujet, énonce l'idée maîtresse, annonce ou suggère... le plan,

• une conclusion qui rappelle sujet et idée maîtresse et ouvre - discrètement - sur un autre aspect du problème posé.

L'ensemble "tableau d'étude - plan" est appelé fiche-guide d'exposé.

Exécuter l’exposé

Ayant sous les yeux les documents manuscrits de préparation, le candidat expose le sujet en respectant les principes rappelés dans le deuxième chapitre... en mesure de répondre en cours d'exposé à une question imprévue. Face à ce genre de question, généralement ponctuelle (mais qui peut aussi réorienter un candidat qui dériverait) :

• prendre le temps d'une brève réflexion (au besoin le demander) ;

• ne jamais répondre du tac-au-tac, même si la réponse brûle les lèvres ;

• et, plutôt que de bafouiller lamentablement, avouer carrément son ignorance si tel est le cas.

Contrairement, enfin, à un exposé écrit, vous exprimer à la première personne du singulier.

Page 19: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

14 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Exemple de sujet traité

Le terrorisme

LE TERRORISME VISE-T-IL L'ABOLITION DE L'ORDRE ?QUELLE EST VOTRE OPINION À CE SUJET ?

Préparer l’exposé

Première étape : comprendre le sujet (5 min pour une préparation de 30 min)

Thème général de l'exposé : le terrorisme vise-t-il l'abolition de l'ordre établi ?

L'auteur pose une question qui suggère une réponse affirmative, réponse dont les nuances et les divers as-pects vont permettre de juger l'esprit critique, la puissance de réflexion, l'objectivité mais aussi la force de persuasion du candidat.

Il faut maintenant disséquer le libellé après avoir réfléchi au sens de certains termes. En réalité, cela ne s'avérera pas difficile tant le terrorisme est connu puisqu'il est devenu la forme la plus exécrable et la plus sournoise de la guerre moderne. Quant à l'ordre, il s'agit tout naturellement de l'ordre établi dans nos sociétés démocratiques ultra-libérales.

Il faut donc maintenant “éclairer” le contenu du libellé et conclure :

Je dois successivement examiner :• le terrorisme force de destruction suicidaire visant au chaos et à la disparition de la société ;• le terrorisme vers l'abolition de l'ordre établi afin d'en établir un nouveau.

Deuxième étape : étudier le sujet (20 min)

Les deux volets du sujet sont assez particuliers car, bien que leurs motivations et leurs finalités soient différen-tes, ils aboutissent, dans un premier temps, au même résultat : abolir l'ordre établi. Dans un deuxième temps, ils divergent complètement car le premier volet est celui du reflet d'un acte suicidaire nihiliste ne débouchant sur rien, alors que le second vise à instituer un nouvel ordre. Ils seront parachevés tous deux par une synthèse partielle dont nous tirerons l'idée maîtresse, puis la conclusion.

Les deux rubriques seront donc :

• R1 : Le terrorisme détruit l'ordre établi et crée le chaos.

• R2 : Le terrorisme abolit l'ordre établi pour en créer un nouveau.

Les domaines suivent l'ordre logique de l'étude d'un phénomène de société :

• Motivations.

• Manifestations.

• Finalité.

À partir de ces données, il est possible de réaliser un tableau d'étude simple, logique et efficace qui va constituer la base de la fiche-guide de l'exposé.

Page 20: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 15© REVUE D’ÉTUDES

Troisième étape : élaborer le plan (5 min)

Sur la page suivante, l'introduction a été rédigée à titre d'exemple. Le tableau d'étude et le plan constituent la fiche-guide de l'exposé.

Exécuter l’exposé

Le faire en s'appuyant sur la fiche-guide et en appliquant les principes rappelés précédemment.

Exemple de fiche-guide d'exposé

Tableau d'Étude

RubriquesDomaines

R1 - Le terrorisme détruit l'ordre établi et crée le chaos

R2 - Le terrorisme abolit l'ordre établi pour en créer un nouveau

(a)motivations

• Le terrorisme n'a qu'un seul but, celui d'anéantir la société sous une forme suicidaire.

• Le terrorisme nie toute valeur sociale et une so-ciété sans valeurs sociales est vouée à l'autodes-truction.

• L'action terroriste peut être la seule forme de réponse à une forme de violence sournoise, qu'elle soit économique ou politique.

• Le chômage, la ségrégation sont des formes de violence souvent inacceptables qui engendrent la révolte, antichambre du terrorisme.

(b)manifestations

• L'extrême insécurité qui règne dans nos sociétés génère le terrorisme car à la violence répond une plus grande violence et à l'insécurité une plus grande insécurité.

• La peur du voisin justifie le terrorisme en tant que guerre défensive (Israéliens et Palestiniens : terrorisme d'État contre terrorisme).

• Le recours à la terreur est un moyen de déstabi-liser l'État qui, pour certains révolutionnaires ou extrémistes, n'est que l'instrument de la classe dominante.

• Pour se justifier, les extrémistes de tous bords emploient des moyens à la mesure des moyens étatiques.

(c)finalité

• Le terrorisme ne s'adapte pas à l'ordre établi, soit il l'exècre, soit il s'y sent étranger.

• Le terroriste cherche à abolir l'ordre qu'il abhorre ou qu'il rejette.

• Le terroriste est parfois susceptible de revêtir une forme individuelle qui cherche à entraîner ses semblables dans une destruction meurtrière dont il sera la dernière victime.

• Le terrorisme peut avoir une finalité au plan politique, voire politico-religieux.

• Au plan régional, le terrorisme cherche à mettre fin à un ordre social qui assure la domination d'une classe sur les autres afin de créer une nouvelle organisation sociale (fascisme ou com-munisme).

• Au plan international, il peut se considérer comme humilié par des siècles d'asservissement (colonialisme) et refuser l'ordre imposé par une autre civilisation.

(d)synthèses

S1 Dans une société où règnent indifférence et insé-curité, où les valeurs morales et politiques sont inconsistantes, le terrorisme cherche à apporter une solution radicale et définitive visant à abolir l'ordre établi en détruisant la société.

S2 Le terrorisme, face à l'injustice et à la ségréga-tion sous toutes ses formes, obéit souvent à une certaine logique pour aboutir à l'instauration d'un ordre nouveau.

Page 21: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

16 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Plan de l'exposé

Introduction

Mesdames, messieurs, Je dois répondre à une question dont l'actualité reste brûlante : Le terrorisme vise-t-il l'abolition de l'ordre ?

La première réponse qui vient à l'esprit est, qu'apparemment, le terrorisme obéit à une logique de destruction nihiliste donc purement gratuite. Cependant, depuis les événements de septembre 2001, ce type de violence revêt une forme politico-religieuse qui vise à abolir l'ordre établi et cherche à imposer un nouvel ordre mondial, né du choc de l'Occident contre l'is-lam, après l'affrontement idéologique de la guerre froide.

Mon exposé s'appuiera donc sur ces deux thèses.

1re partie

Idée directrice : synthèse S1 suivie de l'annonce du plan interne, c'est à dire 3 paragraphes basés sur (a), (b) et (c) du tableau d'étude.

2e partie

Idée directrice : synthèse S2 suivie de l'annonce du plan interne, c'est à dire 3 paragraphes basés sur (a), (b) et (c) du tableau d'étude.

Conclusion

Le terrorisme est condamnable tout autant que les sociétés qui le génèrent. Des États défendent leurs valeurs ou leurs intérêts en employant la violence. La réplique du terroriste va dans le même sens.

De même, le terrorisme peut être aussi une réaction intolérante à l'hypertolérance de nos sociétés et à leur égoïsme exacerbé et coupable face au déséquilibre entre le Nord et le Sud.

Remarque : il va de soi que, proposant un exemple de sujet traité demandant un avis personnel, nous sommes dans l'obligation d'étayer cet exemple par des idées qui sont les nôtres et qui peuvent ne pas être les vôtres. Les adhérents doivent donc faire la part des choses afin de ne pas consi-dérer que ce devoir est la correction type.

Page 22: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 17© REVUE D’ÉTUDES

Étudier un texte

Pour l'expliquer, le commenter ou le discuter

DéfinitionÉtudier un texte c'est procéder à son analyse pour en dégager le thème, les idées principales, dont l'idée maî-tresse qui le gouverne, et livrer à l'examinateur le résultat de cette analyse complété ou non, suivant le libellé du sujet ou la nature de l'épreuve2, de réflexions personnelles (commentaire, discussion).

Buts de l’exposé oral

• But principal : montrer l'aptitude à la compréhension d'un texte rédigé par un autre, donc montrer ses capacités d'analyse et de synthèse.

• Buts secondaires (selon le libellé du sujet ou la nature de l'épreuve2) : évaluer la capacité de jugement du candidat, son aptitude à s'exprimer devant un auditoire, voire son niveau de culture, générale ou spé-cialisée.

But principal et buts secondaires confondus, l'épreuve orale offre la possibilité d'apprécier la personnalité du candidat, voire sa motivation s'il s'agit d'une fonction postulée.

Types de sujetsTrois critères d'appréciation des sujets sont à prendre en considération :

• la nature du texte : par exemple un article ou un extrait d'article de presse, l'extrait d'une œuvre litté raire, un texte juridique (loi, décret, arrêté, circulaire...) ;

2 Ainsi, par exemple, l'épreuve d'expression orale au concours d'entrée à l'École militaire de l'Air comporte obligatoirement l'exposé des idées essentielles d'un texte, qui est remis au candidat, et l'étude critique (c'est-à-dire la discussion) de ce texte.

Chapitre 4

Page 23: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

18 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

• la longueur du texte : une page ou... plusieurs pages ;

• l'expression, dans le libellé du sujet, de la volonté de l'examinateur ou par rapport aux textes officiels définissant la nature de l'épreuve, la volonté de l'autorité organisatrice à laquelle doivent se plier l'examinateur et le candidat 3.

Ce dernier critère permet une classification des sujets en trois niveaux, de difficulté croissante.

Premier niveau : expliquer le texte ; cette formulation implique d'en dégager les idées principales et de les exposer.

Deuxième niveau : expliquer et commenter le texte ; cette formulation implique de l'expli-quer puis de le commenter, c'est-à-dire d'exposer, en sus des explications, les idées suggérées par celles exprimées par l'auteur du texte.

L'expression du libellé d'un sujet de deuxième niveau peut se limiter à l'action de commenter ; il va de soi qu'il serait difficile de le faire sans avoir au préalable “expliqué” mais, pour l'examinateur, c'est le com-mentaire qui prime.

Troisième niveau : expliquer et discuter le texte ; cette formulation implique de l'expliquer puis de le discuter, c'est-à-dire d'approuver ou de remettre en cause, partiellement ou totalement les idées exprimées par l'auteur.

L'expression du libellé d'un sujet de troisième niveau peut se limiter à l'action de discuter ou faire appel à une formulation moins abrupte du genre “Que vous inspire ?” ou “Que pensez-vous de ce texte ?” Il va de soi qu'il serait difficile de répondre à ces questions sans avoir au préalable montré que le texte a été compris donc l'avoir, peu ou prou, expliqué.

Conditions matérielles d’exécution

• Le candidat dispose d'un délai de préparation souvent égal au délai de l'épreuve.

• Le sujet et le texte lui sont remis par l'examinateur ou, dans le cas d'un jury, par “son” examinateur potentiel.

• Le candidat est isolé dans une salle généralement attenante à celle de l'examen et ne dispose d'aucune source d'information annexe.

• Le candidat peut, a priori, disposer d'un petit matériel personnel : stylo, crayon ou stylo mine, règle, gomme, crayons de couleur, feuilles de papier vierges de format courant ou double, petit calepin à feuilles détachables, trombones, agrafes ou agrafeuse...

Deux phases : préparer l'exposé, exécuter l'exposé

Nous proposons une méthode et des procédés de travail ;nous insistons sur un point : ils n'ont que valeur indicative ;

mais ils sont le fruit de l'expérience de la Revue d'Études et de ses collaborateurs qui ont tous

soit subi, soit fait passer des épreuves orales.

Préparer l’exposé

Trois étapes : comprendre le sujet,analyser le texte, élaborer le plan de l'exposé.

Page 24: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 19© REVUE D’ÉTUDES

Première étape : Comprendre le sujet et le texte (5 min pour une préparation de 30 min)

• Comprendre le sujet, c'est discerner dans le libellé, ce que veut l'examinateur ou le jury, c'est-à-dire expliquer (sujet de type n° 1), ou expliquer puis commenter (sujet de type n° 2) ou expliquer puis discuter (sujet de type n° 3).

• Comprendre le texte, c'est en avoir une vue d'ensemble c'est-à-dire discerner son thème et son objet (de quoi il s'agit) et, au regard de cet objet, l'opinion fondamentale émise par l'auteur du texte (son idée maîtresse), l'ordonnancement général de son raisonnement (le plan - les parties du texte - les idées qui les gouvernent).

La première étape procède de deux premières “lectures” du texte :

• La première (quelques secondes) pour accrocher ce qu'il y a de visible : un titre, d'éventuels sous-titres, les paragraphes (en nombre et en volumes relatifs), des signes séparatifs, le nom de l'auteur, la date du texte...

• La seconde (deux ou trois minutes), dans laquelle l'esprit (l'intelligence) entre en jeu, pour s'efforcer de discerner, en première approche, l'objet du texte (de quoi il s'agit), au regard de cet objet, l'opinion émise par l'auteur (son idée maîtresse) et, dans toute la mesure du possible, les grandes lignes de son rai-sonnement (idées directrices, parties du texte...).

Deuxième étape : Analyser le texte (10 à 15 min pour une préparation de 30 min)

Analyser le texte c'est en dégager les idées principales et leur importance relative :

• idée maîtresse,• idée directrice,• éventuellement, les idées secondaires voire quelques faits significatifs les illustrant.

L'idée maîtresse peut-être explicitement formulée ou sous-jacente.

Nota : Il est conseillé de visualiser sur le texte les résultats de ces deux étapes par des annotations marginales et le soulignement des idées ; bien s'assurer néanmoins auprès de l'examinateur que vous en avez le droit ; dans le cas contraire, procéder comme il est indiqué dans l'exemple de sujet proposé plus loin.

Mais c'est à ce stade de la préparation de l'exposé qu'il faut, déjà, s'organiser en vue dudit exposé. Intervien-nent alors les actions à accomplir déduites de la compréhension du sujet. Dans tous les cas, voir grand pour voir clair, donc travailler sur une feuille double et fixer le texte (trombone, agrafe...) sur la page de gauche ; puis, sur la page de droite :

• Sujet de type n° 1 : noter simplement les explications demandées, et quelques données succinctes de commentaire, pour le cas où...

• Sujets de type n° 2 et de type n° 3 : partager la page de droite en deux colonnes où, à partir des explications figurant dans la première seront portées, au fur et à mesure qu'elles vous viennent à l'esprit (ou, à défaut, après avoir expliqué le texte et choisi l'orientation à donner à la critique personnelle) les données de commentaire ou de discussion qui vous sont demandées.

Nota : Dans ce deuxième cas il convient d'accorder quelques minutes de réflexion à ce que sera le commentaire ou la discussion. En effet :

• Soit on partage totalement le point de vue de l'auteur (discussion d'approbation), il convient alors de soutenir sa thèse mais en apportant de nouveaux arguments (faits et idées), par exemple en explorant un domaine d'idées jugé insuffisamment creusé par l'auteur, ou en prolongeant sa réflexion au-delà du point où il l'a arrêtée. Dans le cas d'un texte un peu ancien, par exemple, on peut ainsi envisager d'actualiser le point de vue.

Page 25: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

20 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

• Soit on s'oppose à la thèse de l'auteur. Ceci n'est pas interdit mais ceci suppose que l'on soit parfaitement en mesure de le faire (connaissance particulière du sujet ou possession d'arguments irréfutables). Le plus souvent, il sera pos-sible, et prudent, de s'en tenir à ne contester qu'une partie de l'argumentation de l'auteur pour défendre sa propre thèse.

En toute hypothèse, il faut éviter de s'en tenir à un simple délayage des idées du texte et apporter à son interlocuteur quelque chosede personnel. Pour le convaincre, il ne suffira pas de procéder par affirmations péremptoires, il conviendra d'exposer clairement ses idées et de les défendre.

L'étude est terminée lorsque les deux colonnes du tableau d'étude ont été plus ou moins renseignées selon le type de sujet3.

Troisième étape - Élaborer le plan de l'exposé (5 min)

Si l'étude a été bien organisée en fonction de la volonté de l'auteur, et “traduite” en actions à accomplir l'élaboration du plan de l'exposé procède directement du tableau d'étude qui devient alors fiche-guide d'exposé :

• Sujet de type n° 1 (explication de texte) : le plan de l'exposé est celui du texte (les commentaires pré-parés sont là pour être glissés opportunément dans l'exposé ou pour faire face, ex-abrupto, a une question de l'examinateur en cours d'exposé).

• Sujets de type n° 2 ou n° 3 :

Premier cas : explication et commentaire. Le plan de l'exposé est aussi celui du texte ; d'idées en idées le candidat explique puis commente, dans la foulée.

Deuxième cas : explication et discussion. La formule précédente peut être appliquée si la “discussion” est essentiellement d'approbation ; mais il peut être choisi, d'abord, d'expliquer puis, ensuite de discuter, si la “discussion” est, véritablement, une remise en cause des idées exprimées par l'auteur du texte.

Dans tous les cas il convient, sur la fiche-guide d'exposé, de rédiger dans un encart :

• une introduction qui rappelle l'objet du texte et l'idée maîtresse développée par l'auteur, puis annonce le plan de l'exposé et si nécessaire, le sens général du commentaire ou de la discussion ;

• une conclusion qui revienne sur l'essentiel de ce qui aura été dit.

Exécuter l’exposé

L'exposé s'effectue en ayant sous les yeux le texte et la fiche-guide d'exposé.

Bien disposer ces documents sur la table éventuellement réservée. Avoir de plus, à portée de main, un petit calepin pour, s'il y a lieu, noter une question qui vous serait posée en cours d'exposé. Face à ce genre de question, généralement ponctuelle mais qui peut aussi remettre dans l'axe un candidat qui dériverait :

• prendre le temps d'une brève réflexion (au besoin le demander) ;• ne jamais répondre du tac-au-tac même si la réponse vous brûle les lèvres ;• plutôt que de bafouiller lamentablement, avouer carrément son ignorance si tel est le cas.

3 Travailler au crayon : ce faisant on peut toujours gommer si l'on s'est trompé ; il vaut mieux gommer que raturer et l'on peut de plus, in fine, surcharger à l'encre.

Page 26: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 21© REVUE D’ÉTUDES

Faire en sorte, pour les sujets de type 2 ou 3, que l'interlocuteur sache toujours si l'on exprime au nom de l'auteur ou en son propre nom. Ne pas hésiter à baliser l'évolution de son discours par des expressions du genre “comme le dit l'auteur”, “selon lui” ou bien “pour ce qui me concerne”, "de mon point de vue” etc.

Contrairement à un exposé écrit s'exprimer à la première personne du singulier, mais sans en abuser

Cas particulier d’un texte législatifou réglementaireL'épreuve consiste en général à expliquer le contenu du texte, éventuellement le commenter.

Par rapport à un texte courant il s'agit, le plus souvent, d'un document structuré qui contient :

• des principes ;• des dispositions générales ;• des dispositions particulières ;• des cas d'exceptions.

Il faut dégager l'architecture générale du texte à partir des termes importants puis, si on le demande, com-menter, sans discuter, les dispositions majeures.

Comment conduire l'étude ? Bâtir un tableau d'étude qui sera la base de la fiche-guide d'exposé. Pour ce faire partager la feuille dans le sens de la hauteur selon le modèle ci-dessous.

Faire l'analyse

description du texte :

• objet ;• principe ;• modalités ;• conditions ;• exceptions ;

Faire la synthèse et les commentaires

de manière à présenter :• la photographie du contenu du

texte ;• les commentaires.

L'exposé prendra la forme suivante :

• Introduction

Rappel de l'objet et de la référence du texte.But et dispositions.

• Développement : à partir du contenu et des commentaires.

• Éventuellement une courte conclusion, sans jugement sur le fond.

Page 27: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

22 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Exemple de sujet traité

Texte à étudier : "Crise de la langue française ?", de Fernand Desonay (extrait : 1962).

Sujet : Expliquer le texte joint. Quelles réflexions vous inspire-t-il ?

Crise de la langue française

Y a-t-il une crise de la langue française ? Le nier serait pratiquer la politique de l'autruche. Gardons-nous, toutefois, de rien exagérer.

Ce n'est pas aujourd'hui que les gardiens de l'orthodoxie linguistique poussent le cri d'alarme. Le français - loué soit Dieu ! - fait encore bon et beau visage ; Pour le surplus, il convient de rappeler inlassablement que le destin d'une langue vivante n'est pas de se replier sur les formes traditionnelles du passé, ce passé fut-il glorieux entre tous.

À cet égard, la linguistique contemporaine rend témoignage d'un courageux esprit de rajeunissement-: des savants universellement appréciés ont tourné le dos, sans hésiter, aux fossiles. Ils nous enseignent que la lan-gue est en perpétuel devenir, que les milieux sont aussi étranges que vivants où naissent et se développent les mots. La croisade que mena Brunot “pour la défense et illustration du français d'aujourd'hui” a fini par déloger de leurs positions, que l'on répétait inexpugnables, les grammairiens d'attardée observance. D'autre part, depuis les recherches de von Warturg, on ne croit plus que l'étymologie soit ce trait rigide qui unit un vocable du temps présent à une racine latine attestée ou supposée : milieu verbal, milieu social, faits histori-ques, autant d'éléments - il en est d'autres - qui concourent à bouleverser la vie du mot individu, considéré comme une cellule indépendante.

Le danger ne vient plus des doctes. Je le verrais plutôt surgir du côté des usagers de la langue, du Français dit “moyen”. Ce Français moyen finira bien par s'appeler monsieur Tout-le-Monde. C'est lui qui, par l'effet sans doute du brassage des couches sociales, se crée un vocabulaire où foisonne le tout-venant, adopte une syn-taxe accessible aux pires compromissions. Nous avons essayé de distinguer les français régionaux, le français populaire, les argots, de faire le départ entre langue parlée et langue écrite. À partir du moment où n'importe qui se met à jargonner n'importe quoi, alerte, alerte, alerte ! Le chauffeur en livrée disait, en parlant du pa-tron, “mon singe” ; mais voici que le marquis risque s'il s'adresse au valet de chambre de son excellent ami le baron, de dire : “comment va ton singe ?”. Les moins avouables négligences du journaliste pressé passent dans la langue écrite (au point de vue forme, avec la fâcheuse ellipse que rien ne justifie et qui a pris droit de cité). Comme il fallait s'y attendre, le nivellement s'opère par le bas.

Et c'est pourquoi une contre-offensive des puristes serait souhaitable.

La crise du français : une crise morale, après tant d'autres, en même temps que toutes les autres. Ne nous débraillons pas. Et le reste - souci du mot propre, goût de la phrase harmonieuse, sens des valeurs du lan-gage-signe nous sera donné comme par surcroît. Fernand Desonay "La vivante histoire du français" (extrait - 1962).

Préparer l’exposé

Première étape

Comprendre le sujet : Je dois (sujet de type 2-3) :

a/ Expliquer le texte, donc me livrer à son analyse et en présenter les résultats.

b/ Exposer les réflexions qu'il m'inspire, ce qui me laisse, a priori, toute liberté pour le commenter ou, s'il y a lieu, le discuter (ou les deux).

Page 28: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 23© REVUE D’ÉTUDES

Comprendre le texte (vue d'ensemble)

N'ayant pas reçu l'autorisation de travailler sur le texte, l'agrafer à gauche d'une feuille double. Bâtir à droite un tableau d'analyse à deux colonnes - explications, réflexions personnelles -, et, travaillant au crayon dans la colonne de gauche, procéder à une ou deux lectures rapides pour “décomposer” le texte.

Il comporte une introduction, un développement en deux parties et une conclusion, (je “stratifie” mon tableau en conséquence).

Deuxième étape

Analyser le texte : rechercher avant tout les idées directrices des deux parties du développement et les arguments qui les étayent (cf. ci-après).

Troisième étape

Choisir l'orientation générale de l'exposé (sa partie réflexions personnelles).

Cette orientation, faute de mieux, peut être de simple commentaire. Elle peut être aussi, c'est mieux, de discussion, fondamentale ou partielle. Elle peut être enfin adaptée à un besoin précis (dans le cas étudié ci-après, l'actualisation du texte).

Quatrième étape

Élaborer le plan de l'exposé : inutile de finasser. Ce plan est dicté à la fois par le libellé du sujet et par l'organisation de l'étude. Il comporte donc deux parties : expliquer puis commenter/discuter (en l'occurrence actualiser).

Exécuter l’exposé

Dans un sujet du type de celui étudié dans cet exemple un obstacle est à surmonter. Il faut éviter que, dans l'esprit de l'examinateur ou du jury, il puisse y avoir confusion entre les idées de l'auteur du texte et vos pro-pres idées.

Il y a donc toujours avantage à séparer clairement “l'explication de texte” du “commentaire” ou de “la discus-sion”. Cette séparation n'exclut nullement un exposé séquentiel en fonction de la structure du texte.

Dans l'exemple proposé ci-après, qui est une version possible de réponse, fonction de nos idées, il y a avan-tage, après l'explication de texte, à enchaîner sur son “actualisation plus de quarante ans après...”. Mais il faut alors faire clairement apparaître cette orientation de l'exposé dans l'introduction lors de l'annonce de l'idée maîtresse et du plan.

Page 29: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

24 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Exemple de fiche-guide d'exposé

Page 30: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

LA MÉTHODE - 25© REVUE D’ÉTUDES

L'entretien avec un juryNous classons sous la rubrique “entretien avec un jury” toute épreuve se déroulant sous forme de questions posées sans préparation préalable de la part du candidat.

La composition du jury peut être très variable et ne comporter, à la limite, qu'une seule personne (par exem-ple le président du jury d'oral).

Un tel genre d'épreuve vise à évaluer, outre les motivations et la personnalité du candidat, d'autres qualités intrinsèques : réflexion, jugement, imagination.

L'entretien est donc en général exclusif de tout autre épreuve orale. Sa forme peut être très variable et débuter, par exemple, par une demande de présentation de votre carrière puis un exposé des raisons qui vous condui-sent à présenter le concours ou l'examen. Destinés à vous décontracter, ces deux exposés rapides peuvent alors être suivis d'une série de questions les plus variées, visant à évaluer votre personnalité, votre curiosité intellectuelle, votre ouverture d'esprit, votre culture.

Il ne peut y avoir de préparation spécifique à ce type d'épreuve. Tout au plus pouvons-nous vous donner quelques conseils de comportement, utiles.

• Lorsqu'une question vous est posée n'y répondez pas tout de suite. Prenez le temps de la réflexion pour bâtir une réponse argumentée, dense et courte.

• Si vous ne l'avez pas bien comprise, n'hésitez pas à en faire préciser les termes, voire à préciser la manière dont vous la comprenez. Ceci vous permet d'éviter de répondre "à côté du sujet" et surtout de préparer votre argumentation.

• Si vous n'avez aucune idée sur la question posée, n'hésitez pas à le dire. Bien sûr le jury en tiendra compte mais appréciera votre honnêteté.

N'essayez pas de “noyer le poisson” par un verbiage n'ayant rien à voir avec la question. La sanction en sera immédiate : ou le président du jury vous interrompra brutalement ou son appréciation globale vous sera défavorable.

Chapitre 5

Page 31: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

26 - LA MÉTHODE © REVUE D’ÉTUDES

Inconsciemment, de toute façon, le ton de votre voix vous trahira. Autant elle est en général claire et assurée, même si l'expression est maladroite, lorsque vous maîtrisez votre sujet, autant elle baisse, pour aboutir quel-quefois à un vague murmure, lorsque vos arguments s'affaiblissent.

• N'hésitez pas à défendre votre opinion, mais faites-le sans brutalité. Si un membre du jury émet une ob-jection à l'une de vos idées essayez de comprendre pourquoi et réagissez en conséquence. Votre réaction sera un excellent critère d'évaluation de votre personnalité et de votre capacité de réflexion. Souvent une demande d'éclaircissement, sous forme d'objection, est a priori un bon point pour vous. Elle montre l'in-térêt de votre interlocuteur et son désir d'en savoir plus.

• Bien évidemment, soignez votre comportement général. Soyez vous-même. N'essayez pas d'éblouir le jury par trop de détails. Vous risquez de vous trouver face à un “expert” qui, tôt ou tard, vous fera prendre conscience de la limite de vos connaissances. N'essayez pas de “plaire au jury” en faisant preuve de trop de conformisme. Ne tentez surtout pas de chercher ce que le jury veut entendre ou ne veut pas entendre. Il n'y a jamais de vérité absolue et l'on vous saura gré d'énoncer une idée non conventionnelle dès lors qu'elle est argumentée et solide. Vous prouverez alors vos qualités de réflexion, étayées par une bonne culture générale.

Ne pratiquez cependant pas l'art du paradoxe pour le plaisir. L'entretien avec le jury n'est pas une joute oratoi-re privilégiant la forme par rapport au fond. Le résultat final peut alors aller à l'encontre du but recherché.

Bien que générateur d'inhibition (de “trac”) et facteur d'anxiété, l'entretien avec le jury est parmi des épreuves orales, l'épreuve la plus facile. Il n'en existe pas de préparation spécifique. Celle-ci se fait en permanence en développant sa culture générale et en l'entretenant par deux activités d'études qui s'imbriquent étroitement :

• La première concerne l'étude et le suivi de l'actualité. Les sources en sont multiples. En général, le pro-blème posé consiste à faire le tri des informations. Dégagez du temps pour parcourir un quotidien et lire régulièrement un périodique voire plusieurs, pour confronter les idées émises par plusieurs auteurs sur un même sujet. Lors de l'entretien avec le jury il est parfois surprenant de constater que des candidats n'ont aucune connaissance de faits récents qui ont défrayé la chronique. C'est la preuve flagrante d'un manque de curiosité.

Bien sûr les émissions d'informations de la radio et de la télévision sont utiles, encore qu'insuffisantes. Il convient de se méfier de l'aspect réducteur de certaines d'entre-elles qui privilégient souvent le sensationnel par rapport au fond, voire à la vérité.

• La seconde concerne l'étude au sens large par le "retour aux sources" qui permet souvent d'expliquer et d'éclairer l'actualité.

Certains souvenirs scolaires peuvent être plus ou moins effacés des mémoires. Il importe alors de se les remé-morer en revoyant des manuels de littérature, d'histoire, de géographie ou en lisant des ouvrages généraux.

Consultez-les donc, quand le besoin s'en fait sentir. Choisissez ceux dont vous pouvez disposer sur place dans différentes bibliothèques. À défaut, procurez-vous des livres de poche, simples et bon marché. Vous y trouve-rez un choix immense portant sur tous les domaines de la culture.

C'est un travail de longue haleine que nous vous conseillons d'entreprendre le plus tôt possible. Il exige ef-fort, persévérance, méthode, mais le résultat en sera un jour perceptible. Ne confondez cependant pas culture et encyclopédisme qui est la tendance à accumuler systématiquement des connaissances dans diverses tranches du savoir. Il vaut mieux avoir une tête bien faite qu'une tête bien pleine.

Page 32: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue
Page 33: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

Achevé d’imprimer en 2005

SEPEPP

F. 93500 PANTIN Dépôt légal : 2005

Page 34: MET - M50 D’EXPRESSION ORALEmajor-esp.fr/esp-oral/3-RE-Methode_expression_orale.pdf · MET - M50 D’EXPRESSION ORALE Méthode Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue

D’EXPRESSION ORALEMET -

M50

Méthode

Revue d’Études Espace Delizy, Bat. A - 32, rue Delizy - 93500 PantinE-mail : [email protected] - Tél. :01 57 14 05 70

REVUE D'ETUDES

REVUE D'ETUDES