PROGRAMME DU CONCERT

SÉRIE LES

DOMINICALES

DIMANCHE 17 AVRIL 2016, 11H15SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

Symphonie n° 6 en ré majeur, op. 60 (45’)

1. Allegro non tanto 2. Adagio

3. Furiant : presto 4 Allegro con spirito — Presto

ALEXANDER MAYERDIRECTION

SINFONIETTA DE LAUSANNE

ANTONÍN DVORÁK1841–1904

TCHÈQUE, ON NE PEUT PLUS TCHÈQUE

Dvorák ? La Symphonie du Nouveau monde, pardi ! Il y a eu pourtant bien des malentendus à propos des symphonies de Dvorák. A commencer par leur nombre. Il y a trente ou quarante ans encore, il n’était pas rare de voir écrit sur une pochette de disque : Symphonie n° 5 « Nouveau monde » alors que la Nouveau monde, comme chacun sait, est la neuvième (et dernière) sym-phonie de Dvorák. C’est qu’à l’époque les quatre premières symphonies du compositeur étaient considérées comme des esquisses de jeunesse, c’est-à-dire comme des quantités négligeables. Tout commençait avec la Cinquième, faussement baptisée Première (et dédiée à Hans von Bülow), et s’achevait logiquement par la fausse Cinquième, la fameuse « Nouveau monde ».

Aujourd’hui, si la Symphonie du Nouveau monde continue de faire les belles heures des concerts et la gloire de son auteur, il n’est pas rare d’entendre la Huitième, voire la Septième, et même, de temps en temps, la Sixième Symphonie. Celle-ci connut pourtant un destin en partie contrarié : comman-dée par Hans Richter (à qui elle est dédiée) pour l’Orchestre philharmonique de Vienne, elle fut boudée par les musiciens de cette formation qui y virent une œuvre trop tchèque dans ses rythmes et ses motifs, outrageusement nationaliste en un mot. Ce qu’on ne fait pas dire à la musique ins-trumentale ! C’est pourquoi elle fut créée finale-ment à Prague, le 25 mars 1881, sous la direction d’Adolf Cech.

Brahms, avec les meilleures intentions du monde, souhaitait que son ami prenne la mesure de ce qu’il considérait comme un provincialisme tchèque et s’en extraie, alors que Dvorák y voyait la raison même de sa vie et de sa création. Son premier séjour à Londres, en 1884 (au cours duquel fut créée la Septième Symphonie) et l’invitation qui lui fut faite, en 1892, de diriger le conservatoire

de New York (invitation qu’il accepta), lui permirent de ne pas choisir. C’est d’ailleurs le conservatoire de Prague qu’il dirigea à partir de 1901, et c’est à Prague qu’il mourut.

On a souvent noté l’influence de Brahms, stric-tement musicale cette fois, sur les symphonies de l’ami Dvorák. C’est que ce dernier, comme l’écrit Guy Erismann, « ne veut à aucun prix risquer de décevoir celui qui demeure pour lui la référence et dont il a fait son mentor, tout en désirant se convaincre lui-même de sa capacité à se dépasser. Il connaît trop bien sa regrettable propension à la prolixité et ce trop-plein d’imagination qu’il lui faut juguler, et c’est entre autres sur ce point que vont porter tous ses efforts ».

La Sixième, comme presque toutes les sympho-nies de Dvorák, comporte les quatre mouvements traditionnels. Les deux mouvements extrêmes sont des Allegros robustes et assez touffus ; ils encadrent un très beau mouvement lent qui fait la part belle aux bois, avec une section centrale agitée, et surtout un furiant en guise de scherzo, danse nationale tchèque qui vaut tous les hymnes patriotiques.

CHRISTIAN WASSELIN

IL Y A EU POURTANT BIEN DES MALENTENDUS À PROPOS DES SYMPHONIES DE DVORÁK. A COMMENCER PAR LEUR NOMBRE.

SINFONIETTA DE LAUSANNE

Le Sinfonietta est un tremplin de carrière très prisé par les jeunes musiciens sortant des Hautes Ecoles de Musique de Suisse Romande. Son but est de donner aux talents les plus prometteurs une première expérience du travail au sein d’un orchestre, avant que certains n’entrent dans des formations de renom telles que l’Orchestre de Chambre de Lausanne, ou encore l’Orchestre de la Suisse Romande, qui comptent actuellement dans leurs rangs de nombreux musiciens ayant fait leurs armes au Sinfonietta.

Les années passent, l’esprit reste. Le Sinfonietta de Lausanne — fondé par Jean-Marc Grob en 1981 — se plait, depuis sa création, à mettre en rapport le jeune âge de ses musiciens et celui de son pu-blic. Cet orchestre à part se distingue par l’esprit résolument original et varié de ses programmes et par une manière très chaleureuse et décontractée d’aborder la représentation classique. Ces valeurs intrinsèques sont maintenues et portées par son nouveau directeur artistique, Alexander Mayer, qui y ajoute une touche de modernité, en mettant au programme de nouveaux concepts de concerts,

comme par exemple des concerts « multimédia », permettant de découvrir l’orchestre de l’intérieur, ou « à la carte », où le public choisit le programme d’une soirée !

Avec une quarantaine de concerts par an — dont six programmes d’abonnement — alternant petits et grands effectifs, musique de chambre et symphonies pour grand orchestre, le Sinfonietta de Lausanne a rallié en 34 ans, grâce au soutien de la Ville de Lausanne, du Canton de Vaud, et de la Loterie Romande entre autres, plus de 1500 musiciens au grand projet artistique de ses débuts.

Le Sinfonietta collabore régulièrement avec les chœurs de la région, mais aussi avec des artistes contemporains comme George Benson, Gilberto Gil ou Woodkid, ainsi qu’avec l’OCL, l’Opéra de Lausanne dans de nombreuses productions, no-tamment Madama Butterfly, Orphée aux Enfers ou encore La Veuve Joyeuse…

BRAHMS ENCOURAGEAIT DVORÁK À TOURNER LE DOS AU PROVINCIALISME POUR CONQUÉRIR LA GLOIRE À VIENNE, MAIS LE MUSICIEN TCHÈQUE SE RÉJOUIT QUE SA SIXIÈME SYMPHONIE, QUI DÉPLAISAIT AUX MUSICIENS VIENNOIS, SOIT FINALEMENT CRÉÉE À PRAGUE.

ALEXANDER MAYERDIRECTION ARTISTIQUE ET MUSICALE

Originaire de la Sarre, dans le sud-ouest de l’Allemagne, Alexander Mayer dirige l’Ensemble Symphonique Neuchâtel (ESN) depuis 2010 et le Sinfonietta de Lausanne depuis 2013.

Il a étudié la musique sacrée et la direction à la Haute École de Musique de Sarrebruck avec, entre autres, Leo Krämer et Max Pommer, avant de se perfectionner auprès de maîtres renommés tels que Neeme Järvi, Guennadi Rojdestvenski, Frieder Bernius ou Stefan Parkman. Il a été chef assistant de John Nelson et Donald Runnicles et, en 2003, lauréat du Concours international de direction de Tokyo.

Sa profession de musicien, Alexander Mayer la vit pleinement. Parallèlement aux activités qu’il mène avec différents chœurs et orchestres professionnels, il se passionne pour son travail avec les jeunes : il est premier chef invité du Landes-Jugend-Symphonie-Orchester Saar depuis 2008, et avec les musiciens amateurs : il a été chef de l’Orchestre symphonique du district de Kaiserslautern de 1999 à 2013. Il est très engagé dans des projets de médiation culturelle, dans l’enseignement, et il se produit régulièrement au piano comme à l’orgue.

VOUS QUI AIMEZ LA SYMPHONIE DU NOUVEAU MONDE, OSEZ UNE AUTRE SYMPHONIE DE DVORÁK !

NOS PROCHAINS CONCERTS

Rue de Genève 12CH — 1003 LausanneT +41 21 345 00 20F +41 21 345 00 21www.ocl.ch

L’OCL est résident de la Salle Métropole

Responsable de la publicationBenoît Braescu

Graphismetrivial mass

ImpressionImprimerie Cornaz SA

PhotographiesTashko Tasheff — Couverture, p.7 Jean Albert — p.5

MERCREDI 27 AVRIL 2016, 17H00SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

La première fois que je suis née Musique de Marc-Olivier Dupin, Texte de Vincent Cuvellier

LES DÉCOUVERTES

Claire LevacherDIRECTION

Donatienne Michel-DansacLECTURE & CHANSON

Clémentine ColpinMISE EN ESPACE

LUNDI 2 & MARDI 3 MAI 2016, 20H00SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

LES GRANDS CONCERTS

Œuvres de Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart et Richard Strauss

Christopher Park PIANO

Christoph Eschenbach DIRECTION

MARDI 3 MAI 2016, 12H30SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

Œuvre de Ernest Chausson

LES ENTRACTES

Gyula StullerVIOLON

Stéphanie DecailletVIOLON

Gábor BartaVIOLON

Johannes RoseALTO

Philippe SchiltknechtVIOLONCELLE

Pascal GodartPIANO

DIMANCHE 8 MAI 2016, 11H15SALLE MÉTROPOLE – LAUSANNE

Davide Bandieri CLARINETTE

Eli Karanfilova ALTO

James Feddeck DIRECTION

Œuvres de Felix Mendelssohn Bartholdy, Max Bruch et Franz Schubert

LES DOMINICALES