Schreiber Isabelle Georges Mayotte Et Son Village

8/11/2019 Schreiber Isabelle Georges Mayotte Et Son Village

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MAYOTTE ET SON VILLAGE

par Isabelle G. SCHREIBER

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LE jour o Isabelle arrive Givernon, avec son sourireirrsistible et son entrain contagieux, c'est un vraibouleversement

Le village tait un !eu en"ormi# E$ bien, elle va lerveiller %our&uoi les a(a"es "es maisons sont)elles sitristes# %our&uoi ne voit)on !as "es leurs !artout# %arce &ue!ersonne ne 'en occu!e+

vec ses "eux cousins, -a.otte va s'en occu!er, elle+ /$

0ela n'ira !as toujours comme sur "es roulettes Il . aura "esgrinc$eux+ -ais . il aura aussi "es ent$ousiastes, et on sesouvien"ra longtem!s "e -a.otte, Givernon

Imprim en France

par Lienhart & Cie - Clamart


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ISABELLE GEORGES SCHREIBER

MAYOTTE

ET SON VILLAGEILLUSTRATION DALBERT CHAZELLE

HACHETTE


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Librairie Hachette, 1963.

ous "roits "e tra"uction, "e re!ro"uction et"'a"a!tation rservs !our tous !a.s+

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TABLE

I+ / nous aisons la connaissance "e -a.otte 5II+ / -a.otte ait la connaissance "e Givernon 15

III+ / -a.otte se ait une amie+ 33I6+ / -a.otte organise une ex!"ition 6+ / -a.otte se ait un ennemi 47

6I+ / -a.otte rem!orte une victoire 816II+ / -a.otte organise une autre ex!"ition 52

6III+ / -a.otte rem!orte une nouvelle victoire 55I9+ / -a.otte ait une !:c$e miraculeuse 1719+ / -a.otte a une belle sur!rise 113

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CHAPITRE PREMIER

O nous faisons la onnaissan! "! Ma#o$$!

L %EIE -;/E avait beau rlc$ir,

rlc$ir, rlc$ir, elle ne com!renait !as ce &ui se!assait+


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-a.otte se "isait &u'il . aurait bient>t un gran"c$angement "ans sa !etite existence+ 0e serait"ommage, vi"emment+ Elle avait une vie si gentilleet si bien rgle La classe et la ma=tresse &u'elleaimait tant+ es !etites amies+ Les em!lettes avec samaman le jeu"i+ Le cinma une ois !ar mois+ Lecir&ue une ois !ar an+ Et les belles vacances &u'elle

!assait, au mois "'ao?t, en @orman"ie ous les

matins, elle !renait un bain "e mer et, $uit ans,nageait "j comme un !etit !oisson+ Et les bonsgo?ters "ans les ermes ver"o.antes

/ui, ce serait bien triste "e &uitter tout cela+ Et!ourtant+++ An gran", gran" vo.age comme celui&u'elle allait entre!ren"re avec ses !arents, n'tait)ce

!as encore !lus !assionnant#-a.otte avait essa. une ou "eux ois "e leur

!oser &uel&ues &uestions, mais, en l'embrassant, !a!alui avait r!on"u B

C -a c$rie, &uan" nous serons tout ait"ci"s, nous t'ex!li&uerons+ D

II aut croire &u'ils taient enin tout ait"ci"s !uis&ue, ce jour)l, ils ont a!!el leur c$re!etite ille, &ui tait en train "e re!asser, "ans sac$ambre, les robes "e sa !ou!e avec son nouveauer lectri&ue+

C -a.otte -a.otte D

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En vrit, -a.otte s'a!!elait -arie)Georgette,mais, &uan" elle avait commenc

!arler et &ue les amies "e sa maman lui"eman"aient B C 0omment t'a!!elles)tu# D eller!on"aitB C e m'a!!elle -a.otte+ D 0'tait !lusacile "ire Et tout le mon"e avait trouv &ue-a.otte c'tait si gentil &ue le nom lui tait rest,m:me maintenant &u'elle tait gran"e

C 6iens, -a.otte, nous allons te raconter nos

!rojets+ DEn une secon"e, -a.otte, vive comme un

cureuil, grim!ait sur les genoux "e son !a!a, et ses.eux noirs brillaient "e curiosit+

C Ecoute, ma c$rie, vo.ons+++ as)tu "j enten"u!arler "u 0ana"a#

H Eu$+++ non, a "it -a.otte a!rs une !etite$sitation+

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H 0'est un trs gran" !a.s, et je suis c$arg !arla maison o je travaille "'aller . installer une usine

avec une &ui!e "'ouvriers+H $ it -a.otte trs intresse, et+++ ilest loin ce !a.s)l#

H sse loin, "it !a!a+


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C -a c$rie, nous ne !ouvons !as t'emmener+H 6ous ne !ouve !as m'emmener# s'cria

-a.otte &ui n'en cro.ait !as ses oreilles+H @on, c'est im!ossible+) %our&uoi# %our&uoi# balbutia la !etite ille &ui

tait sur le !oint "'clater en sanglots+ e suis sage,!ourtant

H /ui, ma c$rie, tu es sage+ u es trs sage, "itmaman, mais l)bas nous aurons une vie asse "ure et

beaucou! "e travail+ DIl aut conna=tre -a.otte+ i elle est vive comme

un cureuil, elle est aussi batailleuse &u'une jeunec$vre+ /ui, -a.otte est trs batailleuse -a.otteaime "iscuter+ Elle "iscute avec ses !etites amies,

!en"ant la rcration, l'cole K elle "iscuterait avec

son oreiller, si elle !ouvaitK elle "iscute m:me avecles gran"es !ersonnes Juan" elle reconna=t &u'elles'est trom!e, elle l'avoue ranc$ement, avec ungentil sourire, mais &uan" elle est s?re "'avoir raison,o$ elle ne c"e !as acilement a maman lui "itsouvent B C -a !auvre -a.otte, il aut toujours &ue

tu aies le "ernier mot D Et son !a!a "'ajouter aussit>tB C Elle sait ce &u'elle veut, cette !etite, elle russira"ans la vie D

6oil ustement, aujour"'$ui, -a.otte vou"raitrussir se aire emmener en vo.age+

6ous me "ites &ue vous aure beaucou!

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"e travail s'exclama)t)elle, e$


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) En !ension, alors# "eman"a -a.otte trsim!atiente "e conna=tre son sort+

H @on !lus, r!on"it maman en se mouc$ant,j'ai "eman" ma sMur si elle !ouvait te !ren"re lacam!agne+

H Givernon#H /ui, Givernon+H Et ma classe, maman# 0'est im!ossibleH u contraire, c'est trs sim!le, ma c$rie, "it

maman en caressant sa !etite ille, nous voilbient>t %N&ues K tu !ren"ras "e bonnes vacances ettu eras ton troisime trimestre l'cole "eGivernon+ ante Oosine et oncle %ierre m'ont "it&u'ils seraient "ans la joie "e

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te recevoir+ u les aimes bien, n'est)ce !as,tante Oosine et oncle %ierre#

) /ui+++ je crois, it -a.otte+) /ncle %ierre te montrera ses ateliers, sa

scierie+ 0'est un gran" menuisier, il ait "e beauxmeubles !our tous les gens "es environs, et !uis il estle maire "e Givernon

) Ju'est)ce &ue c'est, un C maire D#"eman"a -a.otte en ron(ant les sourcils+

) Le maire, ex!li&ua -+ Gaillar", est le!ersonnage le !lus im!ortant "'un village+ %arexem!le, c'est lui &ui !rsi"e les "istributions "e

!rix avant les gran"es vacances+ Et, ce jour)l, ilmet une belle c$ar!e tricolore+ u seras ire D

-a.otte se taisait+ Elle avait son !etit air but, et

m:me ses c$eveux, &ui "'$abitu"e "ses!raient lescoieurs les !lus !atients, semblaient aujour"'$ui

!lus batailleurs encore+C a cousine Lucile se rjouit beaucou! "e ta

venue, !oursuivit maman, elle a juste un an "e !lus&ue toi, et 6incent, lui, a "oue ans+ Il vient "':tre

!remier en gogra!$ieH 0ela n'a rien "'extraor"inaire D, "itroi"ement -a.otte+

%uis elle s'assit rsolument, croisa ses longues!etites jambes, releva son menton !ointu et "it B

C Enin, vous :tes s?rs "e ne !as !ouvoir

m'emmener au+++ comment s'a!!elle ce !a.s#

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H 0a)na)"a, "it !a!a+H @on, ma c$rie, airma maman, nous ne

!ouvons !as+ DII n'tait "ci"ment !as "ans le caractre "e

-a.otte "'acce!ter sans mot "ire ce &ui ne lui !laisait!as+

C %ourtant, re!rit)elle, je cro.ais &ue "es !arents!ouvaient aire tout ce &u'ils voulaient

H @on, ma c$rie, tu te trom!es+

H lors, ce n'est !as la !eine "':tre "esgran"es !ersonnes -ais vous !ourre m'crire#

H /$ je !ense bien s'crirent les !arents "e-a.otte+ @ous t'crirons c$a&ue "imanc$e unelongue lettre !ar avion

H Elle mettra longtem!s venir#

H @on rois jours !eu !rs D "it !a!a+-a.otte eut l'air content+ Elle trouvait

&u'en eet les lettres ne mettaient !as tro!longtem!s arriver+

C 6ous n'oubliere !as "e m'crire, au moins#0'est !romis#

@aturellement, ma c$rie, "it maman, c'est!romis Et toi, tu me !romets "':tre toujoursraisonnable#

H /ui, mamanH u tien"ras bien ta "roite bic.clette#H /ui, !a!a

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H u ne saliras !as toutes tes robes en m:metem!s#

H @on, mamanH u ne eras !as aire tes "evoirs !ar ton gran"

cousin#H /$ non, mamanH u ne "iscuteras !as avec oncle %ierre

&uan" il te "ira "e te taire#

H Eu$+++ eu$+++ non, !a!a DLes !arents "e -a.otte taient maintenant tout

ait rassurs B -a.otte serait sage, ils !ouvaient !artirtran&uilles+


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) @on "it -a.otte avec une !etite moue, j'auraisvoulu aller avec vous au+++ au+++ comment "j#

) u 0a)na)"a "it !a!a en riant+) /ui, au 0ana"a, mais !uis&ue vous "ites &ue

ce n'est !as !ossible, !as "u tout, "u tout, "u tout!ossible, e$ bien, je suis trs contente "'aller Givernon 0'est joli, Givernon# D

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CHAPITRE II

O Ma#o$$! fai$ la onnaissan! "! Gi%!&non

JAEc'est "onc amusant "e "baller une malle et"es valises &ui ont t !r!ares avec tant "'amouran"is &ue les !arents "e -a.otte volaient vers le0ana"a, leur !etite ille tait trs aaire+ L'oncle%ierre avait mont ses bagages "ans sa c$ambre etregar"ait avec un vrai !laisir sa gentille nices'installer avec beaucou! "e "cision+

C lors, ma !etite -a.otte, tu crois &ue tu ne

seras !as tro! mal$eureuse c$e nous# ) @on,monsieur le maire s'cria -a.otte en riant+

H E$ bien maintenant je te laisse avec tescousins Ils vont venir t'ai"er ranger tes aaires+ D

Pient>t on ra!!ait trois !etits cou!s la !orte,ce &ui tonna beaucou! -a.otte+

C Entre D "it)elle aussit>t+0'taient les cousins+ %our la !remire ois "e sa

vie on ra!!ait la !orte "e -a.otte+ es !arentsentraient sans ra!!er, naturellement+ ujour"'$ui,elle tait "onc trs ire "e cette mar&ue "e res!ect+

C Entre Entre D r!ta)t)elle jo.eusement+

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6incent et Lucile entrrent, un !eu intimi"s, trsintresss aussi !ar cette !etite cousine &ui allait

!artager leur vie+C u en as une grosse malle s'cria Lucile, il

"oit . en avoir "es belles robes l)"e"ansH /$ tu sais, "it -a.otte, maman ne m'a

ac$et &ue "u !rati&ue+H Juan" tout sera vi", je monterai tes

bagages au grenier D, ajouta 6incent avec la

!rvenance "'un vrai ma=tre "e maison+t au !laon"+6incent avait raison, et aussit>t -a.otte se!longea "ans la malle !our continuer la vi"er+

C u vois, "it)elle Lucile, voil "es blue jeans,"es c$emisiers+ Et !uis ma robe "e c$ambre c$au"e

!our l'$iver+ -es !.jamas, "eux ju!es !lisses, un

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im!ermable, un s$ort !our la g.mnasti&ue, monmaillot !our la !iscine+++

H %our la !iscine# u veux rire Il n'. a !as "e!iscine !ar ici avoua Lucile+

H Juel "ommage it -a.otte "(ue+ Et!uis voil un manteau bleu marine+++ u vois, il a "es!oc$es avec ermeture Qclair

) 0'est bien commo"e D "it Lucile, trsim!ressionne+

ou"ain, entre les v:tements, -a.otte trouva un!a&uet soigneusement emball+ Elle s'en saisit et, enle levant trs $aut, trs $aut, au bout "e son brasRs'cria B

H Et voil !our toi, 6incent


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comman"a -a.otte, &ue la curiosit "e soncousin amusait+

6incent attra!a le m.strieux !a&uet, l'ouvritavec !rcaution, et son visage s'illumina+

C /$ s'cria)t)il, un a!!areil "e !$oto Juelbon$eur /$ &ue je suis content Imagine)toi,-a.otte, &ue j'avais "j re(u un album "e !$otos,mais je n'avais encore aucune !$oto mettre "e"ans+u sais, rien ne !ouvait me aire !lus "e !laisir D

Et tan"is &u'il maniait l'objecti avec mille!rcautions, -a.otte sortit "e la malle un autre!a&uet &u'elle bran"it aussi jo.eusement+

C Et voil !our toi, Lucile H Ju'est)ce &ue c'est# D "eman"a, avec une

toute !etite moue, Lucile, &ui semblait un !eu "(ue

&ue son !a&uet ?t !lus !etit &ue celui "e son rre+

C /uvre vite et tu verras ra "ri "ri "ra D

or"onna -a.otte en riant+ Lucile ouvrit l!a&uet et !oussa un cri "e joie B son r:ve se ralisait

C /$ un !etit !oste "e ra"io un transistor Ju'il est joli e n'en ai jamais vu "'aussi mignon DElle courut montrer sa maman la merveilleuse

!etite bo=te, tourna "oucement une minuscule rouecrnele et enten"it aussit>t une ravissante mlo"ie+


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ca"eaux+ Elle sait toujours trouver ce &ui !eut aire!laisir+ /ui, vraiment, elle s'. conna=t


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Elle !rit son cousin 6incent !ar la main ets'cria B

C 6iens e inirai "emain+ llons aire un tour+e vou"rais conna=tre Givernon+ e suis s?re &ue c'estun bien joli village+

) /$ oui, "it Lucile, tu verras, il te !lairabeaucou!

H E$ bien tres+ D

6incent a"mira la belle bic.clette rouge "e-a.otte, "ont les nicTels tincelaient+

C Elle est toute neuve, ex!li&ua -a.otte, !a!am'a "it &ue c'est ma bic.clette "e consolation !arce&u'ils n'avaient !as !u m'emmener au 0ana"a+ Il m'a"it aussi &u'il au"rait bien l'entretenir et ne !as la

laisser se rouiller+H /$ oui, ce serait "ommage s'cria

6incent+ e t'ai"erai la netto.er si tu veux,-a.otteD

Ils taient !r:ts !artir, tous les trois+ Ju'ilaisait "oux 0ette journe "'avril s'annon(ait

jo.euse et ensoleille+ 6incent reerma la !orte"e la maison, ils enourc$rent leurs bic.clettes et,bient>t, se trouvrent "ans une longue, longue ruetroite, bor"e "e $auts murs en !ierre meulire+

C 0'est notre rue !rinci!ale, "it Lucile aveciert, elle traverse tout Givernon "e!uis la maison "u

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marc$al)errant jus&u' la route nationale+ 0ommentla trouves)tu, -a.otte#

H 0omment je la trouve#+++ eu$+++ je la trouvebien srieuse r!on"it -a.otte en aisant une !etitegrimace+ e vou"rais inventer une c$anson gaie !ouraire rire un !eu tous ces vieux murs+ Ils sont si $auts,si tristes 6ous ne trouve !as# /ui, je vous assure&u'il au"rait les aire rire un !eu D

Elle rlc$it &uel&ues instants+ on ront se

ron(a, ses .eux se !lissrent, son !etit ne seretroussa "avantage, ses mc$es se "ressrent etsou"ain elle s'cria B

C 6oil 'ai trouv Qcoute ma Chanson dumur gris :

I

C -onsieur le mur gris,Lon laine et lon lon,Jue cac$e)vous "onc# "it la ouris+H -am'elle la ouris,Lon laine et Ion lon,e cac$e la maisonEt le merle au ni"

IIH -onsieur le mur gris,Lon laine et Ion lon,Jue cac$e)vous "onc# "it la %er"rix+

H -am'elle la %er"rix,

Lon laine et Ion lon,e cac$e les saisons

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Et tout le !a.s D

C /$ -a.otte s'cria 6incent merveill, tu

en inventes "e belles c$ansonsH 0e n'est !as !ossible u ne l'as !as trouve

maintenant# it Lucile un !eu incr"ule+H -ais si, je t'assure airma -a.otte,

je n'ai eu &u' regar"er ces vilains murs, et c'est venutout seul+

H Il au"ra &ue tu "ises la ma=tresse &ue tusais aire "es vers, suggra 6incent, trs latt l'i"e "e montrer la ma=tresse &u'il avait une !etitecousine si savante+

H u crois#+++ it -a.otte avec mo"estie+/$ non, tu sais, je n'oserai jamais Elle est gentille,

la ma=tresse#H rs it Lucile+H vre#) @on, "it 6incent, juste ce &u'il aut+ D out en

!"alant, les trois cousins longeaient maintenant une!etite mare aux rives bor"es "'$erbages+

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' Vil! ntre Gran"-#lace $ s%cria Lcile.(Elle est sperbe'

n%est-ce pas ( )

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C u sais, "it gaiement Lucile en "escen"ant "ebic.clette, cette mare est !leine "e t:tar"s+ Lesenants "u village viennent le soir, a!rs l'cole, ets'amusent en !:c$er+ Et !uis, ils les mettent "ans un

bocal et les regar"ent "evenir !eu !eu "esgrenouilles+ D

-a.otte tait "escen"ue "e bic.clette elle aussiet restait "evant la mare, sans !arler, ce &ui n'taitgure "ans ses $abitu"es+

C Elle est !roon"e, cette mare# "eman"a)t)elleenin+

H /$ oui, trs !roon"e, r!on"it 6incent+utreois, il . avait un lavoir, l o tu vois encorecette vieille cabane en !lanc$es+

H /ui /ui e vois %artons D "it -a.otte en

aisant une "r>le "e !etite moue+Ils remontrent sur leurs bic.clettes et aussit>t

arrivrent au but "e leur !romena"e+C 6oil notre gran")!lace s'cria Lucile+ Elle est

su!erbe, n'est)ce !as# D0'tait une gran"e !lace, en eet, toute bor"e "e

bouti&ues serres les unes contre les autres+ Il . avaitl'!icerie, la &uincaillerie, la !$armacie, le baar, labouc$erie, le bureau "e tabac, la boulangerie+++ Il .avait aussi "eux auberges &ui se aisaient vis))vis, etse !rolongeaient c$acune !ar une !etite terrasse+L'une s'a!!elait sans "oute B Auberge du Veau qui

tte, mais l'inscri!tion tait si !Nle, si ane,

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&u'elle tait !eine lisible+ En regar"ant l'autreauberge, -a.otte murmura, trs intrigue B

C Ju'est)ce &ue (a veut "ire B Auberge duou.on ton.ut

! Ua veut "ire B Auberge du outon tondu,ex!li&ua 6incent avec in"ulgence+ u

com!ren"s, il . a "eux lettres &ui se sonteaces B le t "e mouton et le d "eton"u

) /$ &ue c'est "r>le s'cria -a.otte enclatant "e rire B Auberge du ouon tonu "

! lors, -a.otte, &ue "is)tu "e notre

gran")!lace# Elle te !la=t# "eman"a Lucile,

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trs im!atiente "e conna=tre l'o!inion "e sacousine+

) Vum it -a.otte+) Ju'est)ce &ue (a veut "ire C Vum D#

r!ta Lucile "'un air !inc+-a.otte se sentait cette ois bien embarrasse+

es !au!ires battaient, son !etit ne s'allongeait, sesc$eveux semblaient !lus batailleurs &ue jamais

C Qcoute, "it)elle a!rs &uel&ues secon"es

"'$sitation, ranc$ement, non, je ne la trouve !asbelle, !as belle "u tout

H e ne suis !as "e ton avis D lan(a Lucile,vexe+

%our la !remire ois "e sa vie, !eut):tre,-a.otte regrettait "'avoir tro! !arl+ C 0omme c'est

com!li&u D !ensait)elle+ %a!a me "it B C II auttoujours :tre ranc$e+ D -aman me "it B C II ne aut

jamais aire "e !eine ceux &u'on aime+ D lors, &ue"evait)elle r!on"re Lucile# i elle "isait B C 6otregran")!lace est trs belle D, elle n'tait !as ranc$e ielle "isait, au contraire B C 6otre gran")!lace n'est !as

belle D, elle lui aisait "e la !eine Et, !our rien aumon"e, elle n'aurait voulu aire "e la !eine sescousins, &ui taient si gentils et l'avaient accueillieavec tant "'aection+

%ourtant, elle ne !ouvait s'em!:c$er "':tre bien"(ue en regar"ant cette vaste !lace, sans ombrage,

ces bouti&ues vieillottes, serres les

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unes contre les autres, "ont les "evantures aneslui aisaient !res&ue !iti on es!rit batailleur ut le

!lus ort+C -ais !our&uoi n'. a)t)il !as un seul arbre sur

cette !lace# s'cria -a.otte en ta!ant "u !ie", il . a"es arbres "ans les gran"es villes et il n'. en a !as lacam!agne# -oi &ui cro.ais &u'un village c'tait+++ jene sais !as comment vous l'ex!li&uer+++ enin, un !eucomme "ans mes livres "'images %our&uoi est)ce

&u'un village est moins gai, moins gentil &u'un livre #) %arce &u'un livre, ce n'est !as vrai+ 0'est

invent D r!on"it Lucile en tournant le "os sacousine+

6incent eut l'im!ression &u'il tait tem!s"'intervenir !our em!:c$er les c$oses "e se gNter+ Il

avait un caractre juste et raisonnable et n'tait$eureux &ue &uan" tout le mon"e s'enten"ait bien+

C llons llons @e vous "is!ute !as, "it)il"'une voix aectueuse+ -a.otte ne c$erc$ecertainement !as nous aire "e la !eine, n'est)ce !as,-a.otte# Elle a !eut):tre raison, au on"

H @aturellement -a.otte aura toujoursraison, r!li&ua Lucile, &ui avait "ci" "ebou"er+

H -aintenant, si vous voule, nous allonsrentrer go?ter D, "it 6incent, &ui !ensait &u'un bonnetasse "e c$ocolat tait le meilleur rem"e contre la

brouille+

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/r, tan"is &u'ils !assaient tous les trois "evant#$Auberge du Veau qui tte, 6incent montra -a.otteune !etite ille assise "ans un auteuil !armi lesc$aises et les tables "e la terrasse+

C /$ "it)il, voil Sran(oise &u'on vient"'installer+ %auvre Sran(oise

H 6incent, !our&uoi "is)tu B C %auvreSran(oiseD# "eman"a -a.otte+

H Elle est inirme, r!on"it 6incent en

baissant la voix, elle ne !eut !lus marc$erH @i courir#H @aturellement 0ourir non !lus H -ais, !our&uoi# it -a.otte+H Elle a eu une mala"ie, ex!li&ua Lucile, &ui

avait aussit>t oubli sa mauvaise $umeur, et, "e!uis,

elle ne !eut !lus se servir "e ses jambes+H 0omme c'est triste murmura -a.otte

tout mue+ Juel Nge a)t)elle#H e crois &u'elle a "ix ans, "it 6incent+ es

!arents, &ui s'a!!ellent -+ et -me Leblanc, sont les!ro!ritaires "e lWAuberge du Veau qui tte. Ils ont

beaucou! "e c$agrin &ue leur !etite ille ne soit !ascomme les autres+ Ils ne savent !as &uoi aire!our la "istraire, la !auvre Sran(oise D

-a.otte rlc$issait B C %auvre Sran(oise

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CHAPITRE III

O Ma#o$$! s! fai$ un! a*i!

LE LE@


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"'un gris &ui avait t vert, semblaient "ormir+ /tait "onc Sran(oise#

0omme -a.otte tait "'un caractre $eureux etcro.ait volontiers &ue tout "oit !ouvoir s'arranger,elle !ensa aussit>t &ue Sran(oise tait !eut):tregurie+ Elle s'imaginait &u'un m"ecin trs savant luiavait "onn un m"icament merveilleux, et &u'elletait !artie aire une gran"e !romena"e "ans lesenvirons+ -ais, $las -a.otte se trom!ait,

Sran(oise n'tait !as gurie+ Elle ut bien oblige "ese ren"re l'vi"ence &uan" elle vit une "ame auvisage "oux et rsign !ousser, "ans un auteuilroulant, une !etite ille aux .eux tristes+

C Sran(oise, ma c$rie, veux)tu &ue je t'a!!orteton livre# "eman"ait -me Leblanc en installant

Sran(oise "ans un coin "e la terrasse+H @on, merci, maman, !as maintenant,

tout l'$eure, si tu veux bien+) u as aussi ton c$an"ail inir, tu sais &u'il . a

encore une manc$e monter+H /$ ce n'est !as !ress D "it Sran(oise

avec un gros sou!ir+%auvre Sran(oise -a.otte tait trsim!ressionne, mais, comme elle tait aussi trsnergi&ue, elle ne se laissait !as acilement"courager+ C llons, conclut)elle, je ne suis !asvenue !our m'a!ito.er sur elle, mais !our lui a!!orter

un !eu "e joie+ D

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Et, courageusement, "ans un lan "e tout soncMur, elle alla embrasser Sran(oise+

C Ponjour, Sran(oise e suis la cousine "e6incent et "e Lucile+ Ils m'ont "it &ue tu tais trsgentille+

) e ne suis !as gentille !uis&ue je ne !eux !luscourir, r!on"it Sran(oise "'une voix "ouce+

) /$ ne "is !as cela, Sran(oise+ -:me situ ne cours !as, je sais &ue tu es trs gentille et je

t'aime "j+6raiment# "eman"a Sran(oise tonne+ Il n'.

a !as "e raison+) %uis&ue je te le "is, c'est &ue c'est vrai s'cria

-a.otte+ Juan" tu me conna=tras mieux, tu sauras&ue je ne mens jamais, jamais

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) -oi aussi, je crois &ue je t'aimerai bien, "itSran(oise un !eu intimi"e+ Juel Nge as)tu#

H 'ai $uit ans+H 0omment t'a!!elles)tu#H e m'a!!elle -a.otte+Il est trs gentil ce nom)l Et !uis je trouve &u'il

te va trs bien+ Et tes !arents, ils sont aussi Givernon# D

-a.otte ex!li&ua sa nouvelle amie &u'elle avait

t conie son oncle %ierre et sa tante Oosine !arses !arents &uan" ils taient !artis au 0ana"a !ourinstaller une gran"e usine+

C 0'est loin, le 0ana"a# "eman"a Sran(oise+) /$ oui, it -a.otte, !a!a "it &ue c'est "e

l'autre c>t "e l'/can+ E$ bien, tu vois, Sran(oise,

&uan" ils m'ont a!!ris &u'ils ne !ouvaient !asm'emmener en vo.age, j'ai !leur, j'ai !leur, etmaintenant je trouve &u'ils ont eu tout ait raison+ esuis mieux ici D

Sran(oise tait trs tonne "e ce &ue venait "e"ire -a.otte+ Ane !etite ille n'tait)elle !as toujours

mieux avec ses !arents# i -a.otte n'avait !as "ecMur, Sran(oise ne !ourrait !as "evenir amie avecelle+

C %our&uoi es)tu mieux ici &u'avec tes !arents#"eman"a Sran(oise+ e ne !eux !as com!ren"re &uetu "ises une c$ose !areille+ 0e n'est !as bien D

-a.otte clata "e rire+ Le re!roc$e &ue lui aisait

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son amie tait si "r>le C e vais t'ex!li&uer, Sran(oise, "it -a.otte sur

un ton "e gran"e coni"ence, je suis contente "':treici !arce &ue je vais avoir beaucou!, beaucou! aire+ D

Sran(oise tait "e !lus en !lus tonne+ -a.otte!arlait)elle srieusement# 0omment !ouvait)on avoirtant aire Givernon# Les journes taient simonotones+ Les gens &u'elle vo.ait !asser ne

souriaient m:me !as+C u as "e la c$ance "':tre si occu!e, moi je

m'ennuie tant sou!ira la !etite Sran(oise+ Pien s?r, jelis, je travaille aussi, je ais "u calcul, "es "ictes, "el'$istoire "e Srance, je tricote un !eu, mais+++ D

Sran(oise se tut+ Elle ne savait comment

ex!rimer ce &u'elle !rouvait, !uis, sou"ain, elle eut"es regrets B c'tait trs vilain "e se !lain"re ainsi une nouvelle amie &ui venait si gentiment lui aireune visite+ Elle balbutia, en baissant la t:te B

C %ar"onne)moi, -a.otte D-ais "j -a.otte ne l'coutait !lus, elle suivait

son i"e+ es .eux brillaient, son !etit ne seretroussait un !eu !lus, ses c$eveux eux)m:messemblaient !asser l'atta&ue+

C Sran(oise, !our&uoi ne jar"ines)tu !as#H 6o.ons, -a.otte, it Sran(oise avec "ouceur

mais sur un im!erce!tible ton "e re!roc$e, comment

veux)tu &ue je jar"ine# e ne !eux !as bouger "e ce

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regar"ait tout autour "'elle "'un !etit air "go?t+i au lieu "e !asser ton tem!s !armi ces vilainesc$aises, tu tais au milieu "'un joli jar"in leuri, &uetu soignerais toi)m:me, je suis s?re, s?re, s?re &ue tune t'ennuierais !lus

H -ais je ne !eux !as me baisser, sou!iraSran(oise, "sole+

H 0'est trs sim!le s'exclama -a.otte, iln'. a &u' mettre le jar"in ta $auteur D

les "e c$oses, cette!etite -a.otte !ensait Sran(oise+ Il au"rait &u'unjour elle en !arle 6incent et Lucile+ Elle leur"eman"erait si leur !etite cousine tait toujours bienraisonnable+ %eut):tre tait)ce !our cela &ue ses

!arents n'avaient !as voulu l'emmener au 0ana"a+

C -ettre le jar"in ma $auteur# r!ta Sran(oise"e !lus en !lus tonne+ Ju'est)ce &ue tu veux "ire#

H 6oil ex!li&ua -a.otte+ En !la(ant "escaisses, rem!lies "e bonne terre, autour "ecette terrasse, tu !ourrais, m:me en restant "anston auteuil, avoir toutes sortes "e mignonnes

leurs !orte "e ta mainH 6raiment# "it Sran(oise, &ui commen(ait :tre moins incr"ule+

H -ais bien s?r u !ourrais, sans avoir te baisser, !lanter "es giroles, "es ca!ucines, "esm.osotis, "es !enses, "es graniums, "es

marguerites+++ Et tu les cultiverais, tu les

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arroserais+ u verrais na=tre les boutons, tout!etits "'abor", bien cac$s "ans les euillesK tu lesverrais s'!anouir, "evenir "es leurs su!erbes Et

!uis tu serais leur m"ecin aussi Les !ucerons et lesc$enilles sont !our les leurs comme la rougeole !ourles !etits enants u verrais vivre, autour "e toi, toutun !etit mon"e "ont tu serais la bienaitrice 0$a&ue

!ousse "evien"rait ton bb+ Et les gens &ui!asseraient "evant lWAuberge du Veau qui tte

souriraient en s'criant jo.eusement B C /$ regar"ecette !etite auberge leurie Ju'il "oit aire bon .$abiter D

Qmerveille, Sran(oise coutait -a.otte+ /n e?t"it &u'elle tait trans!orte sur les ailes

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"u !rintem!s+ es .eux, jus&u'alors !leins "elarmes, brillaient maintenant comme si "j ilsvo.aient la terrasse miraculeusement transorme en

jar"in+ /ui /ui -a.otte avait raison 0omme elleavait t +injuste, tout l'$eure, envers sa nouvelleamie /ui Elle "evien"rait une $abile jar"inireElle saurait soigner c$acune "e ses !etites !rotges es "oigts vien"raient au secours "es tiges les !lusr:les en les soutenant !ar un lger tuteur, ils eraient

en sorte &ue c$a&ue bourgeon ait sa !art "e soleil+/ui /ui Elle "onnerait "u bon$eur ses leurs etles leurs "onneraient "u bon$eur tout le mon"e+

C /$ -a.otte, &uelle bonne i"e D s'cria)t)elle, ra.onnante, en saisissant la main "e son amie eten la serrant contre son cMur+ C II me semble &ue tu

viens "e transormer ma vie+ lors, "is)moi, tu me"onneras "es conseils#

)


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C 0'est &ue+++ "it)elle navre, il au"rait !lusieurscaisses et je n'en ai !as

H /ui /ui Il en aut "eux "e c$a&ue c>t et&uatre "evant, sur la !lace+ @e t'in&uite !as,Sran(oise B

C 'en c$erc$erai u les auras ra "ri "ri "raH 6raiment# it Sran(oise, &ui n'osait

croire son bon$eur+H u verras comme ce sera joli s'exclama

-a.otte en se levant+ Les voisins serontent$ousiasms+ D

sa gran"e sur!rise, -a.otte s'a!er(ut &ue,brus&uement, Sran(oise avait l'air trs in&uiet+ Elleregar"ait !eureusement "e l'autre c>t "e la !lace entortillant un coin "e son !etit tablier+

C e ne sais !as si -+ Legros sera trs content,"it)elle mi)voix, je crois &u'il ne nous aime !as

beaucou!+H Jui est -+ Legros# "eman"a -a.otte+H -+ Legros est le !ro!ritaire "e l'auberge "'en

ace, 1'%Auberge du outon tondu, on "it &u'il est

jaloux "e mes !arents+)H Il est jaloux "e tes !arents# -ais !our &uelleraison# it -a.otte au comble "e l'tonnement+

H %arce &ue, "ans le !a.s, tout le mon"e "it B/$ -me Leblanc ait bien mieux le C la!in saut&ue -me Legros+ D

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-a.otte ne !ut s'em!:c$er "e rire l'i"e "ecette bataille "e la!ins sauts+

C Et !uis, !oursuivit Sran(oise, il a un gar(on &uin'est !as trs gentil non !lus+ Il !ara=t &u'il en veut tous ceux &ui ont "e bonnes !laces en classe !arce&ue lui est souvent "ernier+ Les !arents "isent &ue

c'est "e l'injustice+H Laissons "e c>t tous ces gens !as gentils,conclut -a.otte, car elle n'aimait &ue ce &ui est beauet bienaisant+ e suis s?re &u'ils seront $eureux&uan" m:me "e te voir au milieu "'une belle terrasseleurie+ D


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-aintenant, -a.otte tait "ci"e !ren"recong "e son amie+ Elle savait &ue Sran(oise taitenc$ante "e son !rojet, il ne restait !lus &u'l'excuter+

C Qcoute, Sran(oise, !romets)moi "e ne !ast'im!atienter+ e vais rentrer c$e ma tante+ 'ai

beaucou! aire+ u revoir e t'aime bien, tu sais DEt, comme -a.otte lui envo.ait "e la main un

aectueux baiser, Sran(oise souriait en !ensant aux

c$armantes leurs &u'elle allait aire vivre autour"'elle+


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CHAPITRE IV

O Ma#o$$! o&+anis! un! !,-."i$ion


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H /ui /ui "ans le grenier 6iens 6iens montons tout "e suite+ D

Ils montrent &uatre &uatre l'escalier et secognrent contre Lucile &ui sortait "e sa c$ambre+Elle eut l'im!ression "e n':tre !as "ans le secret et

!rit aussit>t son !etit air !inc+C 6ous ave l'air bien !resss, "it)elle, o alle)

vous "onc#H u grenier, "it 6incent+

H %our &uoi aire#H 0$erc$er "es caisses+H %our&uoi "es caisses#) %our . mettre "e la terre+

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H %our&uoi "e la terre#H %our . !lanter "es leurs+H Enin, !our&uoi c$erc$er "es caisses !our .

mettre "e la terre !our . !lanter "es leurs# s'criaLucile im!atiente+

) %our aire !laisir Sran(oise, conclut6incent en souriant+

) e !arie &ue c'est encore une i"e "e-a.otte, sou!ira Lucile en $aussant les !aules+ Il

n'. a !as "e caisses au grenier e le sais !uis&uej'ai"e maman, tous les lun"is, . ten"re lelinge+ i -a.otte veut aire un ca"eau Sran(oise, elle n'a &u' lui "onner une !ou!e+ Il .en a "e trs jolies au baar

H 0e n'est !as ce &ue je veux+ D %en"ant ce

tem!s, 6incent, se balan(anttant>t sur une jambe tant>t sur l'autre, se creusait

la t:te !our savoir comment il !ourrait "onnersatisaction sa !etite cousine+ Enin, tout ier, ils'cria B

C 'ai trouv e crois &ue tu auras ce &u'il te aut+

6iens 6iens avec moiH Pravo En avant D or"onna -a.otte+Lucile, reste sur le !alier, les regar"a !artir B

C -a.otte mne mon rre !ar le bout "u ne,!ensait)elle+ Juel gran" nigau" Pa$ Il en aura viteasse "e satisaire tous ses ca!rices D Pient>t

6incent et -a.otte arrivrent un vaste atelier o les

F


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scies lectri&ues taient manies avec la !lus gran"eattention !ar trois jeunes ouvriers+ Les immenseslames "enteles, en en"ant le bois, aisaient un bruitassour"issant+ /n e?t "it une ruc$e gante+ t "eux jeunes !ouxra.onnants, assis "evant son oncle trs srieux, "es

amilles ra"ieuses et lgantes+++ o.euse)

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ment elle s'exclama B C /$ je vou"rais tant voir

oncle %ierre aire un mariage e crierais B C 6ive lamarie D -ais, aussit>t, elle revint son i"e et,"sa!!ointe, murmura B

C Ju'est)ce &ue nous allons aire, !uis&ue l'oncle%ierre n'est !as l#

) @e t'in&uite !as, -a.otte, airma 6incent, trs

s?r "e lui+ %a!a m'a toujours "it &ue ces vieillescaisses l'encombraient et &u'il voulait les br?ler+lors, elles te !laisent# 0'est bien ce &ue tu voulais#

H -erveilleux D it -a.otte en battant "esmains+

an"is &ue 6incent les c$argeait "ans la !etite

remor&ue &u'il avait ixe sa bic.clette, -a.otte, en

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les com!tant, s'a!ercevait+++C 6incent s'cria)t)elle, "sole, il en man&ue

une Elles sont !araites comme $auteur, commelargeur, mais il m'en allait $uit et il n'. en a &ue se!tJuel mal$eur

H 0e n'est !as un bien gros mal$eur, "it6incent "'un ton consolant, je vais t'en aire une avecces !lanc$es &ui ne servent rien, tu l'auras "emain+

H u saurais aire une caisse, toi# it

-a.otte, ta&uine et !leine "e miance+H @aturellement u oublies &ue je suis

a!!renti menuisier, ma c$re cousine+


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%ierre en vo.ant la remor&ue c$arge &ue tirait6incent+ Ju'est)ce &ue vous alle aire avec toutesces vieilles caisses#

H 0'est une sur!rise, mon oncle s'exclama laillette malicieusement+

H Pon Pon aites)en ce &ue vous vou"re, itl'oncle %ierre en riant, le !rinci!al c'est &ue vous m'ena.e "barrass+ D

C Encore une i"e saugrenue "e notre !etite

nice, !ensa l'oncle %ierre avec une aectueusein"ulgence, mais, ba$ il aut bien laisser les enantss'amuser &uan" ils sont sages et ne ont !as "e

b:tises D-aintenant &ue -a.otte tait en !ossession "e

toutes ses ameuses caisses, elle "evait s'ingnier

les transormer en jar"inires, c'est))"ire . !lanter"es leurs+ 0'est bien "ans cette intention &u'ellecourut vers la maison et a!!ela Lucile+

C u viens, Lucile#) / alle)vous# intervint tante Oosine+

H u marc$ "e 0$Nteauneu, tante Oosine+

H la ville# %our &uoi aire# Ju'est)ce&ue tu veux ac$eter#)


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' )%est-ce *e +s alle, aire a+ec ttes ces +ieilles

caisses( )


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morceaux "e gru.re vous regar"ent "e tousleurs gros trous+ Et voil, bien aligns, bien blancs,

bien "o"us, les !oulets &ui, "emain "imanc$e, serontsi savoureux, si "ors et eront les "lices "e toute laamille et "u c$at An !eu !lus loin atten"ent lesc$oux)leurs, ron"s et !Nles comme la!leine lune, etle ouillis "es !etits !ois tout gonls "ans leurcorselet et !lus loin encore les artic$auts &ui sont un

!eu les $rissons "es lgumes

En ace se!rlassent les !oissons+ Il . en a "eslongs, "es ron"s, "es !lats, "esblancs, "es gris, "esross Ils sont si brillants &u'ils ont l'air "':tre encorevivants et, les voir ainsi serrs les uns contre lesautres, ne "irait)on !as &u'ils sont en gran"econversation, c$e un "e leurs amis, au on" "e la

mer#Jue c'est amusant "'aller au marc$ C


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H 6oule)vous aussi "es !N&uerettes# /n lesa!!elle "es mres "e amille !arce &u'elles "onnent

beaucou!, beaucou! "e leurs ) e crois &ue ce serait bien, "it Lucile &ui

commence s'intresser l'aaire+) Ju'est)ce &ue vous ave encore# "eman"e

-a.otte+) Jue "irie)vous "e graniums# 0e sont "e

trs jolies !lantes &ui "urent jus&u'aux geles

et, si on les met l'abri !en"ant l'$iver, ils re!oussentau !rintem!s avec !lus "e vigueur encore+

) /$ oui s'cria -a.otte+ 6ous :tes"'accor", tous les "eux# D

6incent et Lucile taient !araitement"'accor"+

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e vous conseille ces rouges, ma !etite"emoiselle, ils ont trs gai "ans une jar"inire+

H 0'est tout ait ce &u'il nous aut,"clara -a.otte avec ent$ousiasme+ ve)vous aussiune!elle et un !etit arrosoir#

)H 6ous trouvere ces articles)l en ace, c$e le&uincaillier, mes enants D

la &uincaillerie, -a.otte ac$eta une!etite!ellerouge et un arrosoir bleu+ Le &uincaillier lui conseilla

"'ac$eter aussi une binette !our >ter les mauvaises$erbes et "u ra!$ia !our attac$er les tiges les !lusaibles+

-aintenant, -a.otte et ses cousins s'enrevenaient Givernon enc$ants "e leurs ac$ats+ Laremor&ue tait !lus lour"e &u' l'aller, bien s?r, et

6incent !"alait courageusement+ 0e!en"ant,-a.otte eut l'im!ression &u'il avait lWair !roccu!+

C u as un !neu crev# lui "it)ellemalicieusement+

H @on, "it 6incent, mes !neus se !ortent merveille, mais je!ense &u'il man&ue le !rinci!al

) Juoi "onc# it -a.otte tonne+) E$ bien "e la terre ) Ua ne "oit!as :tre "iicile "e trouver "e la

terre la cam!agne, it -a.otte en clatant "e rire, etm:me "u umier Le umier, c'est "u gNteau !our lesleurs D

vec &uellejoie Sran(oise vit arriver -a.otte

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et Lucile et le brave 6incent, &ui avait bienc$au" ussit>t, avec sa !etite !elle rouge, elle

!lantait elle)m:me "ans les caisses !leines "ebonneterre les jolies leurs &ui allaient "evenir sescom!agnes "e tous les jours+ La terrasse "e #$Aubergedu Veau qui tte avait maintenant un entouragec$ato.ant+

C /$ s'exclamait Sran(oise, je suis "ans un vraijar"in Oegar"e, -a.otte, ce !etit !ie" "e !N&uerette+

e suis s?re &ue "emain tous les boutons serontouverts e vais bien l'arroser avec mon arrosoir

bleu+DEt, "ans son auteuil roulant, Sran(oise, trs

aaire, allait "'une jar"inire l'autre+ Elle avaitl'im!ression "':tre un !a!illon &ui butine "e leur en

leur+ Elle s'merveillait "e tous ces !etits miracles "ela nature+

C -a.otte avait raison, "it Lucile en embrassantsa cousine+ -aintenant tu ne t'ennuieras!lusjamais

u sais, Sran(oise, ajouta 6incent "'un air trsaverti, tes leurs seront encorebeaucou! !lus belles

"ans &uel&ues jours, &uan" elles seront bienenracines+ D


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&u'ils souriraient, s'ils avaient tous "es leurs"evant leur !orte et leurs en:tres+ i seulement ils

!ouvaient suivre ton exem!le, Sran(oise+ Oegar"e,nulle !art, nulle !art il n'. a la moin"re !lante D

La !etite inirme regar"a les bouti&ues les unesa!rs les autres et sou"ain elle !oussa un C o$ Dera. en saisissant la main "e -a.otte+

C +-ais, &u'est)ce &ue tu as# it -a.otte+H L, l u ne vois "onc !as # "it Sran(oise en

montrant l'auberge "'en ace+ 'ai bien !eur &ue nousa.ons "es ennuis+

)


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CHAPITRE V

O Ma#o$$! s! fai$ un !nn!*i

O/I@Eservait le caK oncle %ierre tait !long"ans la lecture "u journalK 6incent et Lucile aisaient

une !artie "e "ames et -a.otte relisait une longuelettre "e ses !arents &u'elle avait re(ue le matinm:me+ C -a c$rie, "isaient)ils en terminant, noussommes trs $eureux "e savoir &ue tu aimes bien tes

!etits cousins, &ue tu trouves "licieuses les tartes "etante Oosine et &ue tu ne

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tiens !as t:te l'oncle %ierre+ @ous t'embrassons"e tout cMur+ D

-a.otte venait "e remettre la lettre "ans sa !oc$e&uan" trois cou!s urent si violemment ra!!s la

!orte &u'ils irent sursauter toute la amille+ anteOosine !osa la caetire et alla ouvrir aussit>t+

ur le !as "e la !orte se tenait -+ Legros+ -+Legros tait un $omme tra!u et rouge "e teint+ Lesc$eveux rares ne recouvraient !as son crNne luisant,

et ses .eux en boule semblaient !r:ts lui sortir "e lat:te+


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-+ Legros avec son ils &u'est)ce &ui nous vaut le!laisir "e votre visite#

H e vais vous le "ire, ma"ame $urla le!ro!ritaire "e lWAuberge du outon tondu, jeviens tout ex!rs !our vous le "ire / est -+ lemaire#

H


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leurs autour "e la terrasse "u Veau qui tte.H /ui, c'est nous it -a.otte en !ointant son

!etit ne vers -+ Legros+H E$ bien Il aut les enlever, et !lus vite &ue

(a D-a.otte tait abasour"ie+ Elle n'en cro.ait !as

ses oreilles+ Enlever ces caisses "e leurs &u'ilsavaient eu tant "e mal installer

C -ais, monsieur, c'est im!ossible s'cria)t)elle+

) $ vous vo.e, monsieur le maire, c'est bienla nice &ui a maniganc tout cet talage $ !ours?r Elle en "onnait "es or"res vos enants+ Anegamine &ui n'est m:me !as "u !a.s e l'ai bienvue 'tais cac$ "errire les ri"eaux Et Grar" l'avue aussi, !as vrai, Grar" #

H /ui, !a!a, it Grar" "'un air sournois+H Grar" s'cria -a.otte+ u n'as rien "e

mieux aire &u' te cac$er "errire les ri"eaux !oursurveiller les voisins#

H -on gar(on !ren" les intr:ts "e son !re $urla l'aubergiste+

H -on oncle su!!lia -a.otte, "is -+ Legros&ue nous n'enlverons !as les caisses H -a.otte, laisse aire !a!a murmura

6incent, &ui tait ranc$ement mal$eureux+H -oi, je vous "is &ue vous les enlvere

tonitrua -+ Legros+

) Et moi, je vous "is &ue nous ne les enlverons

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!as airma -a.otte en ta!ant "u !ie", celaerait tro! "e !eine Sran(oise+

H ais)toi, -a.otte, or"onna son oncle+H -on oncle, il ne aut !as les enlever+

0es caisses "e leurs ont un eetmagnii&ue

H -a.otte, r!ta le maire, si tu !arles tro! jevais t'envo.er "ans ta c$ambre+ u oublies &ue tu esune !etite ille+

H Ane !etite ille &ui "it la vrit, mononcle s'cria -a.otte+

H i ce n'est !as mal$eureux, grommelal'aubergiste, "e voir un !a.s o ce sont lesenants &ui comman"ent 0omment un maire !eut)ilse laisser mener !ar le bout "u ne !ar une !etite

c$i!ie "e "ix ans#) Vuit ans rectiia -a.otte en lui aisant sa !lus

belle rvrence+) Et, en !lus, elle me nargue cria l'aubergiste

urieux+H 6o.ons, monsieur Legros, "it l'oncle

%ierre, !arlons calmement+ 6ous, les enants,tene)vous "ans ce coin)l et "ense "e !arler sansma !ermission+ lors, "e &uoi s'agit)ilexactement #

) E$ bien, les aubergistes "u Veau qui tte, lesLeblanc+++ ils ont laiss votre nice, &ue voil,

mettre "es caisses leurs sur la gran")!lace+ Ua

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ne me !la=t !as, moi H i (a ne vous !la=t !as, monsieur Legros, "it

le maire avec un !etit sourire, !ersonne ne vousoblige en mettre aussi

H /ui mais (a ne me !la=t !as "e voir, en ace"e moi, tout ce ouillis)l D

ces mots, -a.otte n'. tint !lus et "e nouveaubon"it+ on !etit ne remuait et ses mc$es se"ressaient !lus rai"es &ue jamais+

C 6ous a!!ele les leurs "u ouillis#H %araitement, du &oui##is., airma -+ Legros,

les leurs+++ enin, je ne "is !as+++


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!our&uoi "onc est)ce &ue je n'aimerais !as cesgens)l#

H %arce &ue -me Leblanc ait mieux lela!in saut &ue -me Legros, tout le mon"e le "it

H Im!ertinenteH ais)toi, -a.otte or"onna l'oncle %ierre, &ui

avait bien "u mal rester srieux+ e vais t'envo.er aulit+ D

-a.otte it une belle !irouette, embrassa trs ort

-+ le maire en c$antonnant B Les caisses ne s'en iront !as ra "ri "ri

"raDC En somme, monsieur Legros, &u'est)ce &ue

vous re!roc$e ces !auvres leurs# re!rit l'excellent$omme+

H Elles attirent les mouc$es, les c$enilles, etsurtout les abeilles

) E$ bien 6ous aure "u miel 0'est "licieuxau !etit "jeuner, mais il me semble &ue vous "eveavoir une autre i"e en t:te+

) E$ bien, oui init !ar convenir l'aubergiste+ Il .

a +++ il . a &ue, avec toutes ces caisses, le Veau quitte a une terrasse beaucou! !lus large &ue leoutontondu" Et (a, je ne !eux !as l'acce!ter

) $ nous . voil it le maire malicieusement+) Et !uis aussi, &u'elles em!itent sur la !lace et

&u'elles n'ont !as le "roit+ i tous les commer(ants en

aisaient autant

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H i tous les commer(ants en aisaientautant, "it tante Oosine, &ui jus&ue)l n'avait !as

!ris !art la conversation, la gran")!lace serait tout"e m:me beaucou! !lus jolie+

H %ossible cria -+ Legros, mais si la !lace estenva$ie !ar les leurs, les gens ne !ourront !lus

!asser et je !er"rai toute ma clientleH Il n'en a "j !as beaucou! murmura Lucile

l'oreille "e 6incent+

H ene, monsieur le maire, je vais aire!reuve "e bonne volont, "it l'aubergiste "'un air"oucereux+ e vais vous "onner Grar" !ourvous ai"er aire le "mnagement+ u veux bien,mon !etit Grar", ai"er les enants enlever lescaisses "e leurs#

H /ui, !a!a, r!on"it Grar" "'un air sournois,je vien"rai "emain matin+

H 0e n'est !as la !eine "e te "ranger,Grar", les caisses resteront o elles sont @'est)ce

!as, monsieur le maire# s'cria -a.otte en se jetantau cou "e son oncle+

H $ c'est comme (a# $urla -+ Legros+ E$bien, je vais vous "ire B si "'ici same"i ces caisses "eleurs ne sont !as enleves "e la terrasse "u Veau quitte je ais un !rocs, vous m'enten"e# Soi "eLegros, je ais un !rocs @ous irons "evant le juge+Et je !eux "ormir sur mes "eux oreilles B je le

gagnerai, mon !rocs

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H Qcoute)moi, monsieur Legros, "it le

maire avec une inlassable !atience, je vou!romets "'tu"ier cette aaire+ e vais convo&uer legar"e c$am!:tre, il era un ra!!ort et je soumettrai la&uestion la !roc$aine runion "u conseil munici!al+i votre !lainte est justiie, vous aure entiresatisaction+

H 0'est bon $urla l'aubergiste+ e veux bienatten"re &uel&ues jours, mais !as !lus e ne suis !as!atient, moi n'est)ce !as, Grar"#


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Ponjour tout le mon"e DIl allait sortir, suivi "e Grar", en s'!ongeant le

ront avec son gran" mouc$oir carreaux &uan",sou"ain, sur le !as "e la !orte, il se retourna et,montrant -a.otte l'oncle %ierre, s'exclama B

C Et, vous save, cette gamine)l, elle a la languetro! bien !en"ue D


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CHAPITRE VI

O Ma#o$$! &!*-o&$! un! %i$oi&!

GO0E -a.otte, Sran(oise !assait "es $euresmerveilleuses en com!agnie "e ses leurs+


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Il aut "ire &ue l'eet !ro"uit tait s!len"i"e et&ue, "ans le soleil, les caisses "e leurs a!!araissaientcomme un magnii&ue jar"in autour "e la terrasse "uVeau qui tte.

nnie et nnette, les "eux jumelles "u&uincaillier, venaient !lus souvent maintenant "ire

bonjour Sran(oise et lui aisaient mille com!limentssur son joli jar"in+ Elles le regar"aient avec "es .eux"'envie+ Juel "ommage Leurs !arents taient

tellement !longs "ans les clous et les casseroles&u'ils ne s'intressaient !as aux leurs, !as "u tout

Pobi, le !etit gar(on "u boulanger, trouvait aussi&u'elle tait bien belle, la terrasse "e ' Auberge duVeau qui tte.

u sais, maman, avait)il "it la boulangre, je

ne sais !as comment t'ex!li&uer mais, une maisonsans leurs, c'est comme "u ca au lait sans sucre+

H on !a!a travaille toute la nuit et "ort toutela journeK moi, je ven"s "u !ain "u matin

jus&u'au soir, s'il allait encore &ue je m'occu!e "eleurs e suis bien asse atigue

H ustement, avait ris&u Pobi, !eut):tre &uecela te re!oserait, "e jar"iner+ Et !uis, elle est sijolie, la terrasse "e Sran(oise

) 0$acun ait comme il lui !la=t D avait r!on"ula boulangre, et elle tait rentre "ans sa bouti&ue en$aussant les !aules+

0e jour)l, tante Oosine servait le ca, oncle

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%ierre lisait le journal, 6incent et Lucile aisaientune !artie "e "ames et -a.otte relisait une lettre "eses !arents, &uan" trois cou!s violents urent ra!!s la !orte+ ante Oosine !osa la caetire et alla ouvriraussit>t+

C /ui, c'est encore moi $urla -+ Legros sur le!as "e la !orte+

H) Ponjour, monsieur Legros, "it tante Oosineavec amabilit, &u'est)ce &ui nous vaut le !laisir "e

votre visite#H e vais vous le "ire, ma"ame, cria

-+ Legros, o est -+ le maire#H


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l'aubergiste+ 0'est !arce &ue votre nice raconte tout le mon"e &ue le la!in saut "u Veau qui tte estmeilleur &ue le la!in saut "uouton tondu "

H -oi# s'cria -a.otte, non, monsieur je neraconte rien "u tout

) Et menteuse, en !lus, je ne vous "is &ue (aElle ruine mon commerce E$ bien nous !lai"erons,monsieur le maire, nous irons "evant le juge, et -meLegros, ma emme, "ira au tribunal tout ce &u'elle

met "ans son la!in B "es c$am!ignons, "u lar", "ut$.m, "u laurier, "u vin blanc, et une !ointe "'ail

H Le tribunal sera enc$ant "'avoir une si bonnerecette "it l'oncle %ierre en se rottant les mains+

H Et same"i 6ous ne save !as ce &uim'est arriv same"i# !oursuivit -+ Legros+

0'est ne !as croire mais c'est &ue j'ai ailli enmourir, moi, monsieur le maire

6raiment# it l'oncle %ierre trs ra!!+ Ju'est)ce&ui vous est "onc arriv#

H 6ous save !eut):tre &ue le notaire "eaint)-a.loire mariait son ils same"i "ernier#

) /ui, je l'ai enten"u "ire+Le !re "e la marie voulait "onner un gran"re!as "e noce, ici, Givernon+ Il tait venu c$e moi, #%Auberge du outon tondu, et m'avait "eman" ce&ue je lui !ro!osais comme menu+++ 0in&uantecouverts %ense "onc

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2 3ne nce ma4nii*e a+ec pht4raphe et accr"niste$ )

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Il m'a +"it &u'il m'crirait !our me conirmer+ E$bien ce same"i)l, la noce a "jeun en ace /ui enaceK au Veau qui tte" Ane noce magnii&ue avec

!$otogra!$e et accor"oniste La noce a "ur jus&u'cin& $eures Est)ce asse clair# Entre)tem!s, il s'taitrenseign+++ /n lui avait "it "u mal "e mon la!insaut Et je sais bien &ui+++ D

-a.otte bon"it BC -onsieur Legros

H ais)toi, -a.otte intervint l'oncle %ierre+H -on !etit oncle, su!!lia -a.otte, il aut &ue

je "ise ce &ue j'ai "ireH Les !etites illes n'ont rien "ire+H -ais si 'ai "ire &ue ce n'est !as une

aaire "e la!in saut

H 6o.e)moi cette !etite eronte, maugral'aubergiste, il aut &u'elle mette son grain "e sel

!artout+ -oi, je sais &ue c'est une aaire "e la!insaut

H %as "u tout u contraire, c'est une aaire"e leurs

H @on "e la!inH @on "e leurs H -onsieur le maire, votre nice "oit avoir la

ivre+ Il au"rait la couc$er avec une bonne tisane+H -ais non, monsieur Legros, notre nice se

!orte merveille, "it "oucement tante Oosine+

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) -a !etite tante laisse)moi ex!li&uer -+Legros !our&uoi ' Auberge du Veau qui tte a tc$oisie !our la noce -ais c'est !arce &u'elle estmignonne, trs mignonne avec toutes les leurs &uil'entourent+ Le jour "e son mariage une marie est$eureuse+ Elle aime les leurs+ An !re aime sa ille+lors, il aime les leurs !uis&ue sa ille les aime Lamarie a "es leurs "ans les c$eveux, elle tient unegerbe "e leurs "ans les brasK elle a voulu :tre

!$otogra!$ie au milieu "es leurs "e la terrasse Il .avait s?rement une corbeille "e leurs sur la table,toutes les !ersonnes $eureuses aiment les leurs, etles leurs consolent les !ersonnes mal$eureusescomme la !auvre Sran(oise Il au"rait "es leurs

!artout !artout "ans votre village Elle n'est !as

belle, monsieur Legros, la terrasse "u outontondu" Elle est triste, triste, triste

) ais)toi, -a.otte, tu vas inir !ar vexer -+Legros lui "it son oncle+

H e "is ce &ue je !ense et voil ra "ri "ri"ra+ D

-+ Legros tait toujours trs rouge+ Il essu.aitson ront avec son gros mouc$oir carreaux, mais ilavait cout -a.otte avec beaucou! "'attention et sesgros .eux en boule roulaient "e "roite gauc$e et "egauc$e "roite+ Juant 6incent et Lucile, ils se"eman"aient anxieusement

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comme elle tait une !etite ille trs bien leve,elle se contenta "e r!on"re B

C -ais !araitement, monsieur Legros, je voisexactement ce &u'il vous aut, monsieur Legros+ -ononcle vous les era volontiers, monsieur Legros+


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extraor"inaire atten"ait -a.otte # ur la gran")!lace, la &uincaillerie, l'imitation "u Veau qui tte et"uouton tondu, avait enca"r sa !orte "e ca!ucinesgrim!antes, et la bouc$erie, l'imitation "u Veau quitte, "uouton tondu et "e la &uincaillerie, avait mis"evant sa !orte "es caisses "e sauges carlates, et le

baar, l'imitation "u Veau qui tte, "u outontondu, "e la &uincaillerie, et "e la bouc$erie, avaitaccroc$ "es !ots "e graniums ses balcons, et la

boulangerie, l'imitation "u Veau qui tte, "uouton tondu, "e la &uincaillerie, "e la boulangerie,"u baar, avait mis "es !tunias sur le rebor" "e sesen:tres, et la !$armacie, et l'!icerie, et le bureau "etabac+++

C /$ -a.otte -a.otte s'exclamait Sran(oise,

si tu savais comme notre gran")!lace est maintenantgaie et anime 0omme les !romeneurs ont l'air$eureux Il aut &ue je te "ise, aussi, Grar" n'est !lus

jamais "errire ses ri"eaux, il n'a !as le tem!s, il ai"eson !a!a, il . a tant "e clients servir D

-a.otte tait "ans la joie "'enten"re "e si bonnes

nouvelles 0e!en"ant elle regar"ait avec unecertaine svrit les caisses "e leurs "e ' Auberge duVeau qui tte, "e lWAuberge du outon tondu, toutesles bouti&ues "e la gran")!lace et toutes lesmaisons+++

C -a.otte, est)ce &ue tu vois encore "es

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c$oses &ui ne te !laisent !as# "eman"a Sran(oisetonne, !ourtant tu as tout ce &ue tu voulais D

-a.otte ron(a les sourcils, secoua ses mc$esrai"es et !lissa son !etit ne volontaire+

C out ce &ue je voulais# @on, Sran(oise s'cria)t)elle, !as encore D

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CHAPITRE VII

O Ma#o$$! o&+anis! un! au$&! !,-."i$ion

6oila !our ta :te, ma !etite -a.otte, ' "e la !art"e tes !arents D

En eet, c'tait la !remire ois &ue -a.otteavait sa :te sans :tre au!rs "e ses !arents+ Elle en!rouva une !etite motion et eut m:me, !eut):tre,les larmes aux .eux, mais elle se ressaisit bien vite+

C Oegar"e, &uelle belle envelo!!e D ajouta tanteOosine en ten"ant la !etite ille une

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envelo!!e agrablement gonle+ -a.otte, "anssa joie, envo.a un baiser "ans la "irection "u 0ana"aet ouvrit aussit>t l'envelo!!e+

C u es gNte "it tante Oosine+ Ju'est)ce &ue tuvas t'ac$eter avec ces beaux billets, !our tes neuans # @e les gas!ille !as en !etites b:tises, surtout

ante Oosine, r!on"it -a.otte sans$siter, je vais m'ac$eter "es !ots+

H


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!ens Dit>t arrivs lWAuberge du Veau qui tte,

-a.otte et ses cousins irent c$oisir Sran(oise le!ot "e !einture &u'elle !rrait et 6incent lui ten"itgentiment un "es !inceaux+

Sran(oise se "ci"a !our le !ot "e !einturerouge, et en &uel&ues instants toutes les caissestaient blouissantes+ La belle !einture ra=c$e mettaitencore les leurs en valeur

C e !ense, "it Sran(oise merveille, &ue leouton tondu "evrait en aire autant+ Il aut &ue sesjar"inires soient aussi belles &ue les n>tres, n'est)ce!as#

! 0'est vrai s'cria -a.otte, je vais en!arler Grar"+ D

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-a.otte !rit le !ot "e !einture verte et le !ot "e!einture jaune et courut les a!!orter Grar"+

C Grar", "it)elle en riant, je viens te aire unca"eau !our ma :te+ Juelle !einture c$oisis)tu, la

jaune ou la verte# 0'est !our !ein"re vos caisses+Elles seront !lus jolies

) e vais "eman"er !a!a D, it Grar"abasour"i+

Grar" revint aussit>t avec son !re, &ui semblait

"e ort bonne $umeur+C -a"emoiselle -a.otte, "it l'aubergiste avec un

gran" salut, c'est bien aimable vous "e !enser auouton tondu i vous !ermette, je c$oisirai lejaune+++ comme les ri"eaux "e la salle manger+ -aisce n'est !as un ca"eau, ma"emoiselle -a.otte, !our

(a, non avec tout l'argent &ue je gagne, grNce vousD

II se "is!osait !a.er le !ot "e !einture, &uan" ils'a!er(ut &ue -a.otte !artait en courant rejoin"reSran(oise et ses cousins+

C -+ Legros a c$oisi le jaune s'cria)t)elle tout

essoule, et il m'a a!!ele ma"emoiselle C-a.otte D+H lors, il te reste le vert, -a.otte# @ous

!ourrons, "emain, aller le ra!!orter au marc$an" "e0$Nteauneu+

H Le ra!!orter# s'exclama -a.otte, le

ra!!orter# u es ou 'en ai besoin "e ce !ot)l, et

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"'un escabeau, et "e vieux tabliers, et "e!inceaux+++ et "e vieux journaux

H u as encore "es !rojets, -a.otte#"eman"a timi"ement 6incent+

) Evi"emment) Oaconte ) Im!ossible e vous "is seulement B

"emain, cin& $eures "u matin, ren"e)vous "ans lacuisine tout !r:ts sortir avec tout votre attirail+

) cin& $eures "u matin, je "ors grogna Lucile+) E$ bien tu te rveilleras ra "ri "ri"raD

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CHAPITRE VIII

O Ma#o$$! &!*-o&$! un! nou%!ll! %i$oi&!

LE LE@


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C 6ous save, "it 6incent, nous avons l'air "econs!irateurs+

H Ju'est)ce &ue (a veut "ire, cons!irateurs#"eman"a Lucile un !eu im!ressionne+

H Ua veut "ire B "es gens &ui com!lotent,ex!li&ua 6incent+

H Ju'est)ce &ue (a veut "ire B com!loter#"eman"a -a.otte+

H Ua veut "ire B !r!arer en secret &uel&ue

c$ose+H 0'est mal# it Lucile vaguement in&uite+H %as toujours D, "it 6incent !our la

rassurer+Il ne aisait !as encore tout ait jour &uan" ils

arrivrent sur la gran")!lace+ outes les bouti&ues

semblaient "ormir, avec leurs !ersiennes closes etleurs volets erms comme "es !au!ires+

C Et maintenant, au travail "it -a.otte+H Enin s'exclama 6incent, "aigneras)tu,

c$re -a.otte, nous ex!li&uer en &uoi consiste cetravail#

H 6oil, "it -a.otte trs vite, en regar"ant "etous c>ts autour "'elle, je veux aire une bonnesur!rise l'une "e ces vieilles bouti&ues+ Juan" ellese rveillera, elle aura une belle "evanturere!einte

H -ais c'est im!ossible s'cria Lucile, sans

"eman"er la !ermission#

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H Pien s?r it -a.otte en $aussant les!aules, je n'ai !as besoin "e !ermission !uis&ue c'estun ca"eau 6o.ons &ui va avoir l'$onneur "':tre

!einturlur# la bouc$erie# le baar# la !$armacie# laboulangerie# le bureau "e tabac# E$ bien, tirons ausort D

Le sort "signa la !$armacie+C /$ tant mieux s'cria -a.otte, elle a si

mauvaise mine, la !auvre !$armacie, je crois &u'elle

a bien besoin "e retrouver "e belles couleurs lle,mes amis, "!:c$ons)nous "it -a.otte, "'abor"ten"ons tous ces vieux journaux !ar terre, !our ne

!as aire "e tac$es sur le trottoir+ Et mettons aussi cestabliers "evant nous

) Et maintenant, &u'est)ce &u'il aut aire#

"eman"a 6incent, &ui avait !ris l'$abitu"e "e laisserle comman"ement -a.otte+

) E$ bien, tu vas :tre gentil, 6incent,comme c'est toi &ui es le gar(on, c'est toi &ui vasmonter sur l'escabeau et !ein"re le gran" !anneau au)"essus "e la !orte+ urtout n'use !as tro! "e !einture

) Et nous# it Lucile+) @ous allons !ein"re les !anneaux, toicelui "e "roite et moi celui "e gauc$e+ t, ils se mirent tous trois l'ouvrage avec

entrain+ C -oi, j'avance bien, "it 6incent, &ui avait

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"j ait une large ban"e verte, je crois &ue cesera su!erbe

H lle travaillons en c$antant !our nous"onner "u courage, mais c$antons tout bas,naturellement

C %$armacie !einturlureras ra "ri "ri "ra+ D

un moment, ils eurent une gran"e motion B unc$ien se mit abo.er+ Ils s'arr:trent tous trois, le

!inceau en l'air, et se regar"rent "'un airinterrogateur+ Ils avaient bien !eur "':tre sur!ris, non

!as en train "e mal aire, mais en train "e bien aire BC Et si ce c$ien venait "e notre c>t, !ensa -a.otte+

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?rement il aboierait "e !lus belle en a.ant l'air"e nous "ire B C /ua$ oua$ &u'est)ce &ue vous aitesC ici, !areille $eure# D Le !$armacien, -+ %lantin,et tous les commer(ants "e la gran")!lace selveraient, vien"raient voir+++ E$ bien ce seraitrussi Juel "ommage D

Ils atten"irent tous trois, sans bouger, mais aubout "e &uel&ues instants, ils urent !leinementrassurs, c'tait une ausse alerte+ lors, ils

travaillrent avec !lus "'ac$arnement encore a!rscette ra.eur et constatrent bient>t &ue le travail taittermin+

C $ 6incent, "it -a.otte en assour"issant +savoix, as)tu encore "e la !einture#

) An tout !etit !eu, je crois

) Il en aut !our !ein"re la croix verte+-aintenant les !$armacies ne "oivent !lusavoir une croix rouge, mais une croix verte+ Y l'estmaman &ui me l'avait "it D, ajouta -a.otte en semouc$ant+

!rs avoir vrii le contenu "e la bo=te,

6incent la rassura B C 'en ai juste asse+ D%en"ant &uel&ues secon"es, ils se reculrent !ourjuger "e l'eet B la !$armacie res!len"issait "'un vertmagnii&ue Les trois C cons!irateurs D taientenc$ants+

C 0'est -+ %lantin &ui va :tre $eureux, c$uc$ota

-a.otte+ Oegar"e comme les autres bouti&ues ont

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l'air lai"es et sales c>t "e cette belle!$armacie+

/$ je vou"rais voir sa t:te &uan" il va constaterce c$angement antasti&ue+ Il sera merveill Etmaintenant, !lions bagage, vite vite vite D

6incent !rit l'escabeau, Lucile ramassa tous lesvieux journaux, -a.otte em!orta le !ot "e !einture,les !inceaux et les tabliers, et ils se sauvrent toutes

jambes, ra"ieux "'avoir si bien travaill+

0omme "'$abitu"e le !etit "jeuner runissaittoute la amille autour "'une table bien garnie, &uan"trois !etits cou!s "iscrets urent ra!!s la !orte+ante Oosine !osa le !ot "e lait et alla ouvrir+

C iens bonjour, monsieur %lantin "it)elle enaisant entrer le !$armacien+ Ju'est)ce &ui nous vaut

le !laisir "e votre visite#H e vais vous le "ire, ma"ame, r!on"it le

!$armacien "'une sombre voix+ e vou"rais voir -+ lemaire+

) 0'est trs acile, entre "onc D, it tante Oosine+-+ %lantin tait un $omme long, brun et maigre,

il avait l'air triste comme un bNton "e rglisse+C Ponjour, monsieur le !$armacien, "itaimablement le maire, asse.e)vous, je vous !rie, et"ites)moi en &uoi je !eux vous :tre utile+ Laisse)nous, mes enants, "it)il en se tournant vers 6incent,Lucile et -a.otte+

H e crois !rrable "e !arler "evant eux,

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murmura le !auvre !$armacien, "ont lesmoustac$es noires tremblaient "'motion, car cetteaaire les concerne certainement, monsieur le maire+$ 'ai le cMur meurtri D

-a.otte sentait venir Sorage et elle tait bientonne+ lors, le !$armacien venait se !lain"re"'avoir une belle !$armacie toute neuve# @on cen'tait !as !ossible Elle avait voulu lui aire !laisir etelle l'avait ce !oint ren"u mal$eureux# Il semblait

tout ait boulevers+Elle !rit aussit>t son !etit air batailleur tan"is &ue

6incent regar"ait le !$armacien avec "es .euxtonns et &ue Lucile !longeait non ne "ans sa tasse"e c$ocolat+

C 0e &ue j'ai "couvert ce matin, monsieur le

maire, gmit -+ %lan tin, est inimaginable 6raiment,mon ami, mes enants ont mal agi envers vous#Ex!li&ue)vous, je vous en !rie "it l'oncle %ierretrs in&uiet+

H -onsieur le maire, c'est inex!licable Ilaut &ue vous venie avec moi la !$armacie, et les

trois cou!ables aussiH E$ bien, allons D "it le maire en aisant signeaux enants "e se lever+

an"is &u'ils traversaient tous les cin& les rues "eGivernon !our se ren"re la gran")!lace, -+ %lantinne cessait "e gmir, tout en !renant, "ans la !oc$e "e

son gilet, "es !etites !astilles !our s'claircir la voix B

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C Ane !$armacie &ue je tiens "e!uis &uaranteans li les !etits misrables

H Ils vous l'ont "triore, monsieur %lantin#H 0'est))"ire &u'elle est mconnaissable,

monsieur le maire, mconnaissable H Veureusement s'cria -a.otte+) ais)toi, !etite eronte or"onna l'oncle

%ierre+ 6ous :tes s?r, monsieur %lantin, &ue ce sont

bien mes enants les auteurs "e ces "gNts#H e ne vois !as &ui "'autre aurait !u

commettre cet acte in&ualiiable, "it le !$armacien enixant -a.otte, "'abor" j'ai trouv !ar terre ce !etitmouc$oir avec un -+

) Il est moi "it -a.otte+

) 'en tais s?r, "it -+ %lantin, "'ailleurs tout le

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mon"e Givernon sait &ue -lle -a.otte !asseson tem!s se m:ler "e ce &ui ne la regar"e !as+0ette enant a t tro! gNte, monsieur le maire,

beaucou! tro! gNte DLucile commen(ait !leurer, 6incent tait blanc,

-a.otte tait rouge+C lors, mes enants, "it l'oncle %ierre, le mieux

est encore "'avouer Jui "e vous#+++) /ui 'avoue s'cria -a.otte, et si

c'tait reaire, je recommencerais) Et nous l'avons ai"e crirent ensemble

Lucile et 6incent+6ous sere "onc !unis tous les trois D conclut le

maire+/r, tan"is &u'ils arrivaient enin sur la gran")

!lace, l'oncle %ierre s'arr:ta "evant la ameuse!$armacie, croisa les bras et s'cria B

C iens, monsieur %lantin, vous ave re!eintvotre "evanture e vous licite, elle est vraimentsu!erbe Il aut "ire &u'elle en avait besoin+ lors,montre)moi ce &ue mes enants Cml ab=m et je suis

!r:t, naturellement, vous rembourser tous les"gNts+) -ais+++ monsieur le maire D, "it le !$armacien

en !renant une autre !astille+0'est ce moment !rcis &u'une gran"e et lie Ile

auto "ont les nicTels brillaient au soleil s'arr:ta

"evant la !$armacie+ An $omme jeune

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et lgant en "escen"it et, s'a"ressant touttonn -+ %lantin B

C lors Il . a maintenant une !$armacie Givernon#

H -ais, monsieur, r!on"it le !$armacien, ma!$armacie est ici "e!uis &uarante ans

H 6raiment# s'exclama le jeune $omme+%ourtant, je !asse sur cette !lace "eux ois !arsemaine !our aller ma !ro!rit et je n'avais jamais

remar&u &u'il . avait une !$armacie+ $ jecom!ren"s 0'est !arce &ue vous l'ave re!einte+0omme vous ave bien ait u moins, !rsent,elle se voit

) /ui+++ je crois &ue j'ai bien ait bre"ouilla le!$armacien en regar"ant cette ois -a.otte "'un air

!enau"+H ene, monsieur le !$armacien, "it

l'automobiliste, voici une gran"e or"onnance out lemon"e est mala"e c$e moi, en ce moment B maemme a une grosse migraine, mes "eux !etitsgar(ons ont la varicelle, la cuisinire a un com!re)

loriot, le jar"inier a le ne enl !ar une !i&?re "egu:!e et mon !auvre c$ien a besoin "'un vermiuge+Veureusement, rien "e cela n'est bien grave ajouta)t)il en souriant+ %ouve)vous me "onner cesm"icaments tout "e suite#

) ve)vous autre c$ose me montrer,

c$er monsieur %lantin# "eman"a le maire

FF


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malicieusement+) @on, monsieur le maire, "it le !$armacien+) E$ bien, je vous laisse votre clientle u

revoir, mon ami+ DEt tous les &uatre re!rirent jo.eusement le

c$emin "e la maison+C lors, mon oncle, tu es encore Nc$#

H $ co&uine "e !etite nice "it l'oncle %ierreen embrassant la illette+ Il aut toujours &ue tu

inisses !ar avoir le "ernier mot D-a.otte avait raison, en eet, car &uel&ues jours

!eine a!rs sa victoire sur le !$armacien, ellerem!ortait bien "'autres victoires encore B ,sur lagran")!lace "e Givernon le &uincaillier avait re!eintsa bouti&ue en jaune, la boulangre avait re!eint la

sienne en blanc, la bouc$erie

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tait rouge, le bureau "e tabac marron, l'!iceriebleu ciel, le baar orange et bient>t tous les volets,tous les escaliers, toutes les !ortes, tous les !oteaux,tous les bancs, toutes les c$aises, toutes les tables,toutes les barrires, tous les balcons, toutes les grilles,toutes les c$elles et jus&u'aux tables, aux nic$es c$iens, aux !igeonniers et aux bo=tes aux lettrestaient re!eints "ans le !etit village "e Givernon

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CHAPITRE I0

O Ma#o$$! fai$ un! -1/! *i&aul!us!

%/AO-a.otte c'tait une joie maintenant "e se!romener Givernon en com!agnie "e ses cousins+Le village avec ses leurs blouissantes et ses ra=c$es

!eintures rjouissait les .eux et le cMur, oui, le cMur

aussi, car tout le mon"e avait l'air si $eureuxC u ne trouves !as, -a.otte, "it ce matin)l

6incent sa !etite cousine, &ue notre gran")!lace al'air "'un immense bou&uet#

H Et aussi "'un livre "'images D ajoutaLucile avec un !etit clignement "'Mil, car elle n'avait

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!as oubli ce &ue -a.otte lui avait "it enarrivant Givernon+

-a.otte embrassa Lucile+ Elles taientmaintenant les meilleures amies "u mon"e+

C Oegar"e "onc s'exclama 6incent, tous cesclients la terrasse "es "eux auberges+

H 0'est vrai, it Lucile, on vient "e loin !our"jeuner au Veau qui tte et auouton tondu.

H e suis bien contente &ue tous ces braves gens

se rgalent, it -a.otte en riant, mais vous save&u'ils me "onnent envie "'en aire autant

H u as raison, "it Lucile, rentrons lamaison Il ne aut !as aire atten"re maman+ e crois&u'elle nous ait aujour"'$ui un soul au c$ocolat+

) Juel bon$eur D s'cria -a.otte en battant "es

mains+Ils rentraient maintenant c$e eux en longeant la

mare, et -a.otte se rjouissait "j "'avoir bient>t"ans son assiette ce merveilleux entremets, &uan"elle crut enten"re "'tranges !etits cris+ Ils s'arr:trenttous trois+

C 6ous ave enten"u aussi, "it)elle aux cousins,&u'est)ce &ue c'est#H ans "oute un !etit animal bless, r!on"it

Lucile+H @on, s?rement !as airma 6incent, on

"irait !lut>t+++

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H /ui, oui, cou!a -a.otte, tu as raison,6incent, on "irait !lut>t un enant D

Ils regar"rent "e tous c>ts, mais ne virentaucun enant sur la route+ Les cris "'ailleurs"evenaient !lus aibles mais !lus !laintis encore, et,sou"ain, "ans la mare, ils a!er(urent une !etite t:te&ui mergeait et "eux !etits bras &ui c$erc$aient"ses!rment s'accroc$er+

C An enant &ui se noie s'cria -a.otte+ 6ite

6ite D


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H Il n'a !as l'air "e res!irer "it 6incentconstern+

H e vais lui aire "e la res!iration artiicielle,"ci"a -a.otte+ 'ai !ris &uel&ues le(onsl'anne "ernire, la mer, tous les enants "uC#ub des arsouins a!!renaient celaVeureusement

H Est)ce &ue je !eux t'ai"er, -a.otte#"eman"a 6incent+

H /ui /ui "it -a.otte+ oi, Lucile, >te)lui sa!etite veste et toi, 6incent, ais comme je vais te "ire,bien rgulirement D

lors les enants, sous la "irection "e -a.otte,s'ac$arnrent sur le !etit cor!s inanim+ an"is &ue-a.otte tirait sur les bras, en avant, en arrire, en

avant, en arrire, 6incent a!!u.ait sur la !oitrine, etLucile sur le ventre+

C lle, courage continuons or"onnait-a.otte, une, "eux une, "eux une, "eux+++ D

Enin, au bout "'un moment &ui leur !arut bienlong, le !etit gar(on !oussa un aible gmissement+

C Il vit s'cria Lucile, &uel bon$eur H Est)ce &ue nous continuons, -a.otte#"eman"a 6incent+

H Qcoute, "it -a.otte, !uis&u'il est sauv, jecrois &u'il au"rait &ue tu retrouves sa amille et &uetu la ramnes tout "e suite out "e suite

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H 0e sont !eut):tre "es clients "es auberges it6incent, &u'est)ce &ue tu en !enses, -a.otte#

H ?rement, "it -a.otte+H -oi, "it Lucile, je vais courir !rvenir mes

!arents, &ui "oivent commencer s'tonner "e ne !asnous voir, et leur raconter cette terrible aventure+

H /ui, oui, tu as raison, Lucile, vas). vite -oije vais !en"ant ce tem!s le rotter !our le rc$aueret lui C insuler D "e l'air "ans la bouc$e+ 0'est ce

mot)l &ue j'ai a!!ris DLucile !artit en courant "'un c>t, 6incent !artit

en courant aussi "u c>t "es auberges+ Juel&uesinstants a!rs, tout un grou!e "e !ersonnes, trsmues, arrivaient !rci!itamment+ En t:te venaientune jeune emme, si bouleverse &u'elle !ouvait

!eine marc$er, et son mari, &ui la soutenait !ar lebras "e crainte &u'elle ne s'vanou=t+

C -ais je ne com!ren"s !as je ne com!ren"s!as r!tait)elle, je ne le &uittais !as "es .eux, !asune minute+++ il jouait avec votre !etite c$atte blanc$e c>t "e moi

) mon i"e, lui r!on"it Grar", le ils "el'aubergiste "u outon tondu, votre !etit gar(on a"? suivre -amounette+ Il n'. a rien &u'elle aimecomme r>"er autour "e la mare !our attra!er "es

!etites souris, !:c$er "es t:tar"s+++) -on


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6ous me jure &u'il est $ors "e "anger#H -ais oui, ma"ame ene, voil ma cousine

-a.otte &ui Sa sauv, elle vous le "ira elle)m:me DLes jeunes !arents a!er(urent, ten"u au bor" "e

la mare, leur !etit gar(on et, genoux, !enc$e au)"essus "e lui, -a.otte &ui "oucement lui soulait"ans la bouc$e+

C -ic$el mon !etit -ic$el s'cria la mamanen !renant l'enant "ans ses bras+

H -aman "it le !etit gar(on en ouvrant les.eux, maman D

Le !a!a essa.ait "e ma=triser son motion+ C evous en !rie, &u'est)il arriv# Ju'est)il arriv# D"eman"ait)il anxieusement -a.otte+

-ais -a.otte ne !ouvait ni se relever ni

r!on"re+ ro! mue, !uise !ar l'eort, trem!ejus&u'aux os, ses mc$es !leines "'$erbes sales et sesjoues toutes gries, elle it com!ren"re !ar gestes au!a!a &ue l'enant tait tomb "ans la mare+

C -on


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ce moment arrivaient en toute $Nte Lucile,oncle %ierre et tante Oosine+ Le !a!a "e -ic$el vinttout "e suite au)"evant "'eux+

C 6ous :tes sans "oute les !arents "e la illette#leur "it)il+

H @on, monsieur, ses !arents sont au0ana"a, nous sommes son oncle et sa tante+

H 0'est une !etite ille a"mirable, "it lemonsieur+

H 0'est une brave enant, "it l'oncle %ierregravement+

H -onsieur, je m'a!!elle Pertran" Lemonier,"it le !a!a "u !etit -ic$el, me !ermette)vous "evous "eman"er votre nom#

H e suis le maire "e Givernon+

H -onsieur le maire, si vous voule bien,!ourrais)je venir vous ren"re visite "emainmatin#

H Pien volontiers+H e crois &ue, maintenant, le !lus !ress est

"e nous occu!er "e ce !etit mon"e+ D

Ils se serrrent la main et se s!arrent+ %eu !eutous les gens s'taient "is!erss en commentantl'vnement, soulags &u'il ne se soit !as termin !lustristement+ i un enant "e cin& ans s'tait no. "anscette $orrible mare, &uel c$agrin e?t !lan sur tout levillage

Inutile "e "ire &ue tante Oosine s'em!ressa "e

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rictionner -a.otte et "e mettre un !eu "emercuroc$rome sur sa !auvre !etite igure toutcorc$e+ 6incent lui it une boule bien c$au"e,Lucile lui !r!ara un bon grog, et toute la amilleresta au!rs "e son lit jus&u' ce &u'elle s'en"orm=t+

0'est le len"emain, vers la in "e la matine, &uel'on sonna la !orte+ ante Oosine alla ouvrir B c'tait-+ Lemonier, ra.onnant "e bon$eur+

C $ bonjour, monsieur, "it)elle, comment va

votre !etit gar(on#H rs bien, c$re ma"ame, trs, trs bien, nous

avons ait venir un m"ecin !ar ac&uit "e conscienceet il a "it &ue nous !ouvons :tre tout aittran&uilles Et la c$re !etite ille#

H Elle a trs bien "ormi+ e crois m:me

&u'elle "ort encore D ce moment Lucile !ar une !orte, 6incent !ar

une autre venaient trouver leur maman en criantjo.eusement B

C -a.otte est rveille -a.otte est rveille H $ notre !etite $roZne s'a!!elle -a.otte,

"it -+ Lemonier, &uel joli nom E$ bien, je vou"raisvoir notre !etite -a.otte D Et il ajouta avec unsourire m.strieux B C @ous avons !arler trssrieusement D

an"is &ue tante Oosine ai"ait -a.otte s'$abiller bien vite, l'oncle %ierre et le !a!a "e -ic$el

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aisaient !lus am!le connaissance et tombaienttout ait "'accor" B les enants "onnaient beaucou!"e soucis, mais aussi beaucou! "e joies

C $ voil -a.otte s'cria -+ Lemonier envo.ant entrer la !etite ille, sa tante et ses cousins+Ponjour, !etite -a.otte Ponjour, mes enants D-ais il a!er(ut sou"ain les traces rouges &ue laissaitle m"icament sur les joues "e -a.otte+

C ve)vous t blesse # "eman"a)t)il, in&uiet+ )

/$ c'est))"ire+++ it -a.otte g:ne, en s'accroc$ant moi, il m'a un !eu+++ -ais ce n'est !as sa aute+ Ilavait si !eur, !auvre mignon 'ai l'air "'un clo[n Dajouta)t)elle en clatant "e rire+

-+ Lemonier se it encore raconter en gran"s

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"tails la terrible aventure &ui avait ailli co?terla vie son !etit -ic$el, !uis !renant -a.otte "ansses bras lui "it B

C -a c$rie, ma emme et moi nous vou"rionsvous aire un trs, trs gran" !laisir+


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C e vou"rais une !iscine s'cria)t)elle+H Ju'est)ce &ue tu "is# s'exclama tante

Oosine &ui !ensait avoir mal enten"u+H Ane !iscine e vou"rais une !iscine

r!ta -a.otte+H 6o.ons, ma !etite -a.otte, !arle

raisonnablement, intervint l'oncle %ierre sur unaectueux ton "e re!roc$e+

H e trouve au contraire ce &u'elle "eman"e trs

raisonnable, mon c$er ami, "it -+ Lemonier+ Ane!iscine # /$ &uelle bonne i"e

H /ui /ui Ane !iscine !oursuivit -a.otteau comble "e l'ent$ousiasme la !lace "e cettemare "angereuse, il . aurait une belle !etite !iscine/$ !as gran"e, gran"e, comme celle "es sta"es, mais

bien jolie, avec un !etit !longeoir Et tous lesenants vien"raient . a!!ren"re nager u netrouves !as, 6incent, &ue ce serait merveilleux# 0elane te !lairait !as#

H Pien s?r &ue si it 6incent+H Et moi "onc D ajouta Lucile+ %en"ant

&uel&ues instants, -+ Lemonier rlc$it, !uis sonvisage s'!anouit et lentement il !ronon(a BC E$ bien, vous aure votre !iscine, !etite

-a.otte H @on 0'est vrai# "eman"a !res&ue

timi"ement -a.otte &ui ne !ouvait !as croire son

bon$eur+ 0'est vrai#

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H -ais ouiH /$ merci, monsieur s'cria -a.otte en

se jetant son cou+H -onsieur, je vous en !rie, "it tante Oosine, ne

tene aucun com!te "e ces enantillages H 'en tiens le !lus gran" com!te, c$re

ma"ame, r!on"it -+ Lemonier en souriant, etmonsieur le maire sera bien oblig "'acce!ter cette

!iscine !uis&ue j'en ais "on autant sa !etite nice

&u' la commune+H


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CHAPITRE 0

O Ma#o$$! a un! 2!ll! su&-&is!

E@ E OQ6EILL@, ce matin)l, -a.otte eut

tout "e suite l'im!ression &ue ce "imanc$e ne serait!as comme les autres "imanc$es+ ante Oosineavait l'air trs aaire+ Elle !r!arait avec le !lusgran" soin la ameuse robe en n.lon et aussi larobe bleue tout !etits !ois blancs "e Lucile+

C -ais enin, tante Oosine, "eman"a la !etite

ille, !our&uoi nous sors)tu nos belles robes#

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0e n'est !as la "istribution "es !rix# Est)ce &u'il. a "u mon"e "jeuner# Ex!li&ue)moi+

H e n'ai !as le tem!s "e aire la conversationD, r!on"it tante Oosine en sortant !rci!itamment"e la c$ambre+

-a.otte s'en ut trouver ses cousins et leur !osales m:mes &uestions, niais tous "eux regar"rent"ans le vague et r!on"irent &u'ils ne savaient rien+

-a.otte rentrait "ans sa c$ambre &uan" elle secogna contre son oncle %ierre+ Il allait sortir avecsa serviette "e cuir sous le bras, il semblait trs

!ress+C /ncle %ierre, "it -a.otte, vous ave tous l'air

si agit e vou"rais bien savoir !our&uoi D

L'oncle %ierre !in(a gentiment le menton !ointu"e -a.otte et lui r!on"it en clatant "e rire BC %our une ois, !etite nice, c'est moi "e te

r!on"re B

C u le ver

Schreiber Isabelle Georges Mayotte Et Son Village

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