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Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) Syndrome dAicardi Synthèse à destination du médecin traitant Texte du PNDS Argumentaire

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Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS)

Syndrome d’Aicardi

Synthèse à destination du médecin traitant

Texte du PNDS

Argumentaire

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Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS)

SYNDROME D’AICARDI

Texte

Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares

Coordonné par Pr Nadia Bahi Buisson, CRDI - Hôpital Necker,Paris

Filières DéfiScience & SensGene & AnDDI-Rares

Septembre 2019

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019

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Sommaire

Liste des abréviations ........................................................................................................... 4

Synthèse à destination du médecin traitant ........................................................................ 5 Caractéristiques de la maladie 5 Diagnostic 5 Prise en charge 6 Surveillance 7 Rôles du médecin généraliste 7

1 Introduction ................................................................................................................... 9

2 Objectifs du protocole national de diagnostic et de soins ........................................ 10

3 Diagnostic et évaluation initiale ................................................................................... 11 3.1 Objectifs 11 3.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) 11

3.2.1 Pour les enfants 11 3.2.2 Pour les adultes 11

3.3 Circonstances de découverte - Suspicion du diagnostic 12 3.3.1 En période prénatale 12 3.3.2 En période néonatale (de la naissance à 1 mois de vie) 13 3.3.3 Chez le nourrisson 13

4 Confirmation du diagnostic ......................................................................................... 14

5 Diagnostics différentiels .............................................................................................. 15 5.1 Pour les agénésies du corps calleux avec kystes 15 5.2 Anomalies ophtalmologiques et agénésie du corps calleux indépendante du syndrome d’Aicardi 15 5.3 Fœtopathies virales 16 5.4 Autres maladies génétiques, associant des anomalies cérébrales et ophtalmologiques 16

6 Evaluation de la sévérité - extension de la maladie recherche de comorbidités - évaluation du pronostic ......................................................................................................... 17 6.1 Le handicap intellectuel sévère et le polyhandicap 17 6.2 La motricité globale 18 6.3 L’évolution motrice à l’âge adulte 18 6.4 La communication verbale et non verbale 18 6.5 Le comportement visuel et les données ophtalmologiques 18 6.6 Les comorbidités neurologiques 19

6.6.1 L’épilepsie 19 6.6.2 Les troubles du sommeil et du comportement 20

6.7 Comorbidités digestives et troubles de la croissance 20 6.7.1 Les troubles de l’alimentation et du transit 20 6.7.2 Les anomalies de la croissance 21

6.8 Comorbidités osseuses et orthopédiques 21 6.8.1 L’ostéoporose 21 6.8.2 Les anomalies musculo-squelettiques 22

6.9 Tumeurs 23 6.10 Anomalies dentaires 23 6.11 Douleur 23 6.12 Etat de santé général et qualité de vie 23

7 Recherche de contre-indications au traitement ......................................................... 24

8 Annonce du diagnostic et information du patient et de ses parents ........................ 24

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8.1 Annonce du diagnostic 24 8.2 Conseil génétique 24

9 Prise en charge thérapeutique ..................................................................................... 25 9.1 Objectifs 25 9.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) 25 9.3 Prise en charge thérapeutique (pharmacologique et autre) 25 9.4 Objectifs principaux 26 9.5 Les traitements ou prises en charge 26

9.5.1 Rééducation neuromotrice – prise en charge du polyhandicap 26 9.5.2 La rééducation de l’oralité – orthophonie 27 9.5.3 Education à la communication non verbale 27 9.5.4 Traitement médicamenteux de l’épilepsie 27 9.5.5 Troubles du comportement 28 9.5.6 Troubles du sommeil 28 9.5.7 Prévention et traitement de la dénutrition 28 9.5.8 Prévention et traitement de la fragilité osseuse 28 9.5.9 Traitement du reflux gastro-œsophagien 29 9.5.10 Prévention et traitement des complications respiratoires (encombrement et pneumopathies

de déglutition) 29 9.5.11 Traitements chirurgicaux 29

9.6 Éducation thérapeutique et modification du mode de vie (au cas par cas) 30

10 Suivi ............................................................................................................................... 31 10.1.1 Objectifs 31 10.1.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination) 31 10.1.3 Rythme et contenu des consultations et du suivi 32 10.1.4 Examens complémentaires 33

Annexe-1. Liste des participants ......................................................................................... 35

Annexe-2. Coordonnées des centres de référence et de l’association de patients ......... 36

Annexe-3. Evaluation nutritionnelle .................................................................................... 39

Références bibliographiques ................................................................................................ 41 Critères du diagnostic du syndrome d’Aicardi et questions nosologiques 41 Description neurologique du syndrome d’Aicardi 41 Aspects neuroradiologiques du syndrome d’Aicardi 42 Description neuropathologique 42 Description de l’épilepsie et de la prise en charge dans le syndrome d’Aicardi 42 Description des anomalies ophtalmologiques dans le syndrome d’Aicardi 43 Description de la prise en charge anesthésique 44 Aspects morphologiques et dermatologiques du syndrome d’Aicardi 44 Croissance, troubles osseux et orthopédiques 44 Tumeurs et syndrome d’Aicardi 44 Survie et causes de décès 45 Description des garçons et des jumeaux 45 Connaissance du diagnostic génétique – investigations recommandées 45 Diagnostics différentiels 46

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Liste des abréviations

ACC Agénésie du corps calleux ACTH Adreno corticotrophic hormone ADN Acide désoxyribonucléique AGS Syndrome Aicardi Goutière ALD Affection de longue durée AMM Autorisation de mise sur le marché ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé CAMPS Centre d’Aide Médico-Sociale Précoce CBD Cannabidiol CMV Cytomégalovirus CRMR Centre de référence maladies rares DTI Tractographie ou Diffusion Tensor Imaging (DTI) une technique de neuro-imagerie EEAP Etablissement pour enfants et adultes polyhandicapés EEG Electroencéphalogramme ESPGHAN European Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition FAM Foyer d’accueil médicalisé HAS Haute Autorité de Santé IgG Immunoglobuline de type G IMC Indice de masse corporelle (BMI body mass index) IME Institut médico-éducatif IMP Institut médico-pédagogique INF Interférons IRM Imagerie par résonnance magnétique MAS Maison d’accueil spécialisé MCLMR Microcephaly with or without chorioretinopathy, lymphoedema, or mental retardation MDPH Maison départementale des personnes handicapées MLS Microphtalmia with Skin Defects MPR Médecine physique et de réadaptation NGS Next-generation sequencing OCCS Syndrome Oculo-Cérébro-Cutané OCT Optical coherence tomography ORL Oto-rhino-laryngologiste PCR quantitative Polymerase Chain Reaction PES Potentiels Evoqués Somesthésiques PET FdG Positron Emission Tomography (PET) ou Tomographie par Emissions de Positrons

au fluorodeoxyglucose (FDG)- PEV Potentiels Evoqués Visuels PNDS Protocole national de diagnostic et de soins RGO Reflux gastro-oesophagien RNA sequencing Séquençage du transcriptome RTU Recommandations temporaire d’utilisation SESSAD Service d'éucation spéciale et de soins à domicile SHD Séquençage à haut débit VNS Stimulateur du nerf vague

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Synthèse à destination du médecin traitant

Caractéristiques de la maladie

Le syndrome d’Aicardi est une encéphalopathie développementale rare touchant presque exclusivement les

filles, de cause inconnue, dont le diagnostic repose sur une association de critères cliniques en l’absence de

connaissance des bases moléculaires à ce jour.

Les trois critères majeurs définissant le syndrome d’Aicardi, ou triade classique, associent une agénésie

totale ou partielle du corps calleux, des lacunes chorio-rétiniennes et des spasmes épileptiques

infantiles.

En plus de la triade classique, il existe des signes d’une importance majeure tels que :

les malformations du cortex cérébral à type de polymicrogyrie

des hétérotopies périventriculaires et sous corticales

des kystes arachnoïdiens autour du 3ème

ventricule et/ou des plexus choroïdes

un colobome du nerf optique uni- ou bilatéral

Et des critères accessoires comme :

des malformations vertébrales (hémivertèbres) et des côtes (absence ou côtes bifides)

une microphtalmie uni- ou bilatérale

EEG « split-brain » : tracé asynergique avec dissociation de l’activité entre les 2 hémisphères

D’autres signes sont rapportés tels que :

une morphologie faciale particulière comportant un prémaxillaire proéminent et pointe du nez

retroussée

des tumeurs et malformations vasculaires, en particulier, des papillomes des plexus choroïdes

Sur le plan neurologique, les filles atteintes du syndrome d’Aicardi présentent :

une encéphalopathie le plus souvent sévère, avec un niveau de développement inférieur à 6 mois

(64%) et inférieur à 12 mois (91%). Moins de 10% des enfant avec un syndrome d’Aicardi acquièrent

une marche autonome ou avec une assistance minimale. Moins de 5% des patientes de plus de 2

ans peuvent communiquer en utilisant des phrases.

une épilepsie précoce avant 1 an et souvent pharmacorésistante dans plus de 80% des cas.

une préservation de la fonction visuelle dans plus de 90% cas.

Le syndrome d’Aicardi est une maladie très rare qui semble toucher toutes les ethnies de façon équivalente.

L’incidence est estimée entre 1/105 000 et 1/167 000 aux Etats-Unis et entre 1/93 000 et 1/99 000 dans

certains pays européens. La prévalence exacte du syndrome d’Aicardi est inconnue. Elle est estimée à 853

aux Etats-Unis et 4 000 dans le monde entier.

A ce jour, il n’existe pas de traitement curatif. Le traitement est symptomatique et vise à limiter les

complications de la maladie par des soins et des approches médicamenteuses, rééducatives et chirurgicales

appropriées. La plupart des patients atteints du syndrome d’Aicardi atteignent l’âge adulte et nécessitent ces

traitements toute leur vie.

Diagnostic

Le diagnostic de syndrome d’Aicardi est aujourd’hui exclusivement clinique et repose sur la mise en

évidence de 3 signes majeurs et nécessaires (i) l’agénésie du corps calleux, (ii) les spasmes

épileptiques infantiles, (iii) les lacunes chorio-rétiniennes.

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D’autres critères contribuent au diagnostic (critères majeurs) comme des malformations du cortex cérébral

(polymicrogyrie), des hétérotopies périventriculaires et sous corticales, des kystes arachnoïdiens autour du

3ème

ventricule et/ou des plexus choroïdes et la présence d’un colobome du nerf optique.

Il existe des critères accessoires tels que la présence d’anomalies vertébrales et des côtes, la microphtalmie

ou encore un pattern EEG dit « split-brain ».

Il n’existe aucun marqueur biologique ou génétique associé au syndrome d’Aicardi malgré un effort

international et des études d’exome et de génome à partir de plusieurs équipes. De ce fait, il y a parfois des

discussions nosologiques sur le diagnostic devant des associations telles que des lacunes chorio-

rétiniennes avec des malformations cérébrales sans agénésie du corps calleux ou de malformations

cérébrales et d’autres anomalies oculaires telles que les colobomes ou d’agénésie du corps calleux avec

lacunes chorio-rétininennes et anomalies cérébrales avec épilepsie mais sans histoire de spasmes

épileptiques. On parle alors de « variants du syndrome d’Aicardi ». En l’absence de thérapie ciblée, la prise

en charge pour un diagnostic précoce et la mise en place des traitements symptomatiques les plus adaptés

est aujourd’hui identique pour la forme typique et les variantes.

Prise en charge

Dans l’enfance, la prise en charge est celle du polyhandicap et de ses complications. Les comorbidités

neurologiques sont nombreuses.

L’épilepsie est un des symptômes principaux du syndrome d’Aicardi et est à l’origine d’une altération de la

qualité de vie. L’âge moyen du début des crises est de 3,5 mois. Les spasmes épileptiques constituent la

forme de crise épileptique la plus caractéristique du syndrome d’Aicardi. Ils apparaissent classiquement

entre 3 et 4 mois. Dans la majorité des cas, ils ne sont pas associés à une hypsarythmie (moins de 20%).

Les crises focales sont également fréquentes, et souvent associées à des spasmes épileptiques. Le

diagnostic et la prise en charge de cette épilepsie nécessitent l’expertise d’équipes de neurologie pédiatrique

averties de cette pathologie et spécialisées au traitement des épilepsies rares et complexes.

Les anomalies ophtalmologiques sont d’une importance capitale pour le diagnostic du syndrome d’Aicardi.

Elles sont très spécifiques et nécessitent une évaluation experte par un ophtalmologiste averti de cette

pathologie. Elles comprennent les lacunes chorio-rétiniennes péripapillaires qui sont des lésions à type

d’encoches atrophiques très bien délimitées qui entourent la tête du nerf optique (la papille) le plus souvent

multiples, d’étendue variable et généralement bilatérales. Leur taille ne change pas avec le temps. Les

lacunes sont souvent associées à d’autres anomalies ophtalmologiques, telles un colobome du nerf optique

et une microphtalmie. Malgré des atteintes rétiniennes extensives, le handicap visuel fonctionnel est diffcile à

évaluer, mais la plupart des patients avec un syndrome d’Aicardi ont une vision fonctionnelle non évaluable

en raison du déficit cognitif. La prise en charge de ces anomalies repose sur un diagnostic précoce et un

suivi par un ophtalmologiste expérimenté dans l’évaluation de la fonction visuelle dans le cadre d’une

situation de polyhandicap.

Elle comporte le dépistage des troubles de l’alimentation et gastro-intestinaux (troubles de l’oralité, reflux

gastro-oesophagien, constipation) pouvant être à l’origine d’une dénutrition, nécessitant un avis spécialisé

en gastro-entérologie pédiatrique.

La prévention des complications respiratoires, fréquentes, d’origine infectieuse ou liées à des troubles de

déglutition à l’origine d’épisodes d’insuffisance respiratoire aigüe, nécessite une évaluation par une équipe

ayant une connaissance du polyhandicap.

La prise en charge de complications orthopédiques, en particulier de la scoliose repose sur des

appareillages précoces et un suivi pluridisciplinaire par des équipes ayant une compétence dans la prise en

charge du polyhandicap.

Un dépistage régulier des troubles dentaires auprès de professionnels formés à l’examen des personnes

souffrant d’un polyhandicap est nécessaire.

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La prise en charge éducative et rééducative des enfants doit se faire dans un cadre multidisciplinaire

associant pédiatre, kinésithérapeute, psychomotricien, éducateur spécialisé, ergothérapeute, orthophoniste

et orthoptiste, dont la composition varie en fonction des besoins spécifiques de chaque enfant et de leur âge.

Une évaluation globale est indispensable pour orienter la prise en charge individuelle des troubles moteurs

et orthopédiques, ainsi que des troubles de la communication qui sont constants.

Surveillance

Evaluation médicale pluridisciplinaire bi-annuelle (au minimum) avant 6 ans, puis tous les ans : examen

neuro-moteur, examen ophtalmologique, évaluation de l’épilepsie (clinique et éventuellement EEG),

dépistage clinique des complications orthopédiques (scoliose, cyphose, luxation de hanche, équin),

surveillance de la croissance (poids, taille, puberté), dépistage et anticipation des complications respiratoires

(pneumopathies de déglutition, encombrements respiratoires), évaluation des troubles digestifs (reflux

gastro-oesophagien, troubles de l’oralité et/ou de déglutition avec dépistage de fausses-routes, constipation,

et si nécessaire suivi de la gastrostomie), évaluation du comportement et de la qualité du sommeil (durée,

réveils nocturnes). A partir de l’âge de 6 ans, une évaluation de la fragilité osseuse (ostéodensitométrie et

bilans du métabolisme osseux et nutritionnel) est recommandée tous les 2 ans. Un bilan bucco-dentaire est

également recommandé.

La transition vers l’âge adulte doit être anticipée pour les jeunes dès les premiers signes pubertaires.

Chez l’adulte, le traitement multidisciplinaire du syndrome d’Aicardi doit se poursuivre par une équipe

expérimentée dans le polyhandicap. L’épilepsie et les troubles orthopédiques restent fréquents à l’âge adulte

et peuvent justifier d’une prise en charge par une équipe habituée à la prise en charge de ces troubles dans

le contexte du polyhandicap. Les suivis gastro-entérologique et pneumologique doivent être poursuivis en

raison de l’importance des troubles de l’oralité et de la déglutition et des troubles respiratoires

(pneumopathies de déglutition).

La recherche d’une structure adaptée et la mise en place d’une mesure de protection juridique doivent aussi

être anticipées avec les professionnels et la famille.

Rôles du médecin généraliste

Orienter l’enfant vers un service de neurologie pédiatrique et d’ophtalmologie pour confirmer le

diagnostic.

Veiller à ce que le suivi du patient soit réalisé par une équipe multidisciplinaire connaissant les

spécificités du syndrome d’Aicardi selon les recommandations du PNDS.

Assurer la surveillance des complications de la maladie en coordination avec les équipes référentes.

Assurer le suivi habituellement recommandé chez tous les patients (enfants ou adultes) : vérification

et mise à jour des vaccinations, suivi de la croissance notamment.

Informations complémentaires

Centres de Référence et de Compétences labellisés (Annexe 2)

Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares - Polyhandicap

Site Web : http://www.maladiesrares-necker.aphp.fr/defisciences-rett

Centres labellisés sur le site de la filière DéfiScience http://www.defiscience.fr

Centres labellisés sur le site de la filière SensGene https://www.sensgene.com

Centres labellisés sur le site de la filière AnDDi-Rares http://anddi-rares.org

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Association nationale de patients

Association syndrome Aicardi

Présidente Émilie DUARTE NOGUEIRA, 40 E chemin du Presbytère – 59630 Looberghe 06 99 25 82 66 Mail : [email protected] Site Web : http://syndrome-aicardi.fr/

Informations complémentaires

ORPHANET - Source Internet : - http://www.orpha.net

Alliance Maladies Rares - Collectif d’associations de maladies rares

Source Internet : http://www.alliance-maladies-rares.org

Maladies Rares Info service – Plateforme d’appel et d’informations des maladies rares

Source Internet : http://www.maladiesraresinfo.org

Teléphone : 01 56 53 81 36

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1 Introduction

Le syndrome d’Aicardi est une encéphalopathie développementale très rare, touchant presque

exclusivement les filles et dont la cause est inconnue.

Le diagnostic du syndrome d’Aicardi est clinique. Il repose sur la mise en évidence d’une triade :

agénésie du corps calleux, lacunes chorio-rétiniennes et spasmes épileptiques. Cette triade a été

décrite en 1965 par Jean Aicardi. Progressivement, des nouveaux signes associés ont été décrits comme

des critères majeurs de la maladie soit parce qu’ils étaient fréquemment observés, soit parce qu’ils

semblaient spécifiques.

Le syndrome d’Aicardi est une maladie qui semble affecter toutes les ethnies de façon équivalente.

L’incidence est estimée entre 1/105 000 et 1/167 000 aux Etats-Unis et entre 1/93 000 et 1/99 000 dans

certains pays européens. La prévalence exacte du syndrome d’Aicardi est inconnue. Elle est estimée à 800

aux Etats-Unis et 4 000 dans le monde entier.

La triade classique du syndrome d’Aicardi comporte :

une agénésie du corps calleux, complète dans plus de 80% des cas, partielle dans 20% des cas

une histoire de spasmes épileptiques avant l’âge de 6 mois

des lacunes chorio-rétiniennes péripapillaires quasiment toujours multiples

D’autres critères majeurs sont présents :

Ophtalmologique : colobome de la papille optique, retrouvé dans 44% des cas, souvent unilatéral

(61,7%).

En imagerie cérébrale avec 3 aspects caractéristiques :

o malformations du cortex cérébral à type de polymicrogyrie, à prédominance frontale et

périsylvienne (100% des cas)

o hétérotopies périventriculaires et sous corticales uniques ou multiples (95% des cas)

o kystes arachnoïdiens autour du 3ème

ventricule et/ou des plexus choroïdes (90% des cas).

Les critères accessoires du syndrome d’Aicardi sont :

des anomalies des vertèbres et/ou des côtes manquantes ou mal orientées, uni ou bilatérales, et

des scolioses précoces présentes dans environ la moitié des cas

Une microphtalmie, presque toujours unilatérale ou prédominant d’un côté dans ¼ des cas

Un EEG de type « split-brain » traduisant l’absence de synchronisation entre les deux hémisphères

témoin de l’absence ou dysfonctionnement du corps calleux

Une asymétrie des hémisphères cérébraux en imagerie cérébrale.

Il existe un grand nombre de descriptions de syndrome d’Aicardi dans la littérature. Ces formes

improprement appelées « variants du syndrome d’Aicardi » soulignent l’absence de marqueur spécifique

biologique ou génétique de la maladie. Par exemple, des patientes sans agénésie du corps calleux mais

avec d’autres signes, en particulier des lacunes chorio-rétiniennes et une hypoplasie des commissures

intracérébrales, ont été qualifiées de « variants du syndrome d’Aicardi ». De la même manière, un variant du

syndrome d’Aicardi a été décrit devant l’association de lacunes chorio-rétiniennes et de malformations

cérébrales telles que des polymicrogyries, des kystes arachnoïdiens, des papillomes des plexus choroïdes,

sans agénésie du corps calleux. Enfin, on retrouve également ce terme dans des associations de

malformations cérébrales et d’autres anomalies oculaires (colobome, cicatrices linéaires, pigmentation

anormale de la rétine).

Le syndrome d’Aicardi est une maladie très différente du syndrome d'Aicardi-Goutières (AGS), une

encéphalopathie sub-aiguë à transmission mendélienne (majoritairement autosomique récessive,

exceptionnellement autosomique dominante), associant classiquement des calcifications des noyaux gris

centraux, une leucodystrophie associés à une lymphocytose et une élévation de l'INF alpha du liquide

céphalo-rachidien fréquentes initialement (90% et 75% des cas), qui tendent à se normaliser en quelques

années.

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2 Objectifs du protocole national de diagnostic et de soins

L’objectif de ce protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) est d’expliciter aux professionnels

concernés la prise en charge diagnostique et thérapeutique optimale actuelle et le parcours de soins d’une

patiente atteinte du syndrome d’Aicardi.

Il a pour but d’optimiser et d’harmoniser la prise en charge et le suivi de cette maladie rare sur l’ensemble du

territoire. Il permet également d’identifier les spécialités pharmaceutiques utilisées dans une indication non

prévue dans l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) ainsi que les spécialités, produits ou prestations

nécessaires à la prise en charge des patients mais non habituellement pris en charge ou remboursés.

Ce PNDS peut servir de référence au médecin traitant (médecin désigné auprès de la Caisse primaire

d’assurance maladie à partir des 16 ans du patient) en concertation avec le médecin spécialiste notamment

au moment d’établir le protocole de soins conjointement avec le médecin conseil et le parent/tuteur du

patient, dans le cas d'une demande d'exonération du ticket modérateur au titre d'une affection hors liste.

Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes les comorbidités ou

complications, toutes les particularités thérapeutiques, tous les protocoles de soins hospitaliers, etc. Il ne

peut pas revendiquer l’exhaustivité des conduites de prises en charge possibles, ni se substituer à la

responsabilité individuelle du médecin vis-à-vis de son patient. Le protocole décrit cependant la prise en

charge de référence d’une patiente atteinte de syndrome d’Aicardi. Il doit être mis à jour en fonction des

données nouvelles validées.

Ce présent PNDS a été élaboré selon la « Méthode d’élaboration d’un protocole national de diagnostic et de

soins pour les maladies rares » publiée par la Haute Autorité de Santé en 2012 (guide méthodologique

disponible sur le site de la HAS : www.has-sante.fr).

Ce travail répond aux questions :

Quels sont les signes permettant d’évoquer le diagnostic du syndrome d’Aicardi ?

Quelles sont les différentes pathologies et comorbidités pouvant être présentes chez ces patients ?

Quelles comorbidités/ complications peuvent apparaître au cours de la vie de la personne ?

Comment identifier et prévenir si possible les comorbidités/complications qui se posent chez les

patients ?

Quels parcours de soins proposer pour la surveillance, la prévention et le traitement de ces

comorbidités/complications ?

Quelles sont les modalités d’information sur la maladie et sa prise en charge, notamment le rôle du

conseil génétique ?

Un document plus détaillé ayant servi de base à l’élaboration du PNDS et comportant notamment l’analyse

des données bibliographiques identifiées (argumentaire scientifique) est disponible sur le site internet du

centre de référence http://www.maladiesrares-necker.aphp.fr/defisciences-rett/

Et http://www.defiscience.fr

Et https://www.sensgene.com/

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3 Diagnostic et évaluation initiale

3.1 Objectifs

Détecter la maladie le plus tôt possible

Confirmer le diagnostic par la mise en évidence des trois critères majeurs de la maladie

Assurer un bilan initial, identifier les comorbidités et apprécier la sévérité

Préciser la prise en charge thérapeutique : médicale, paramédicale et médico-sociale

Évaluer l’environnement familial

Mettre en place un accompagnement parental

Demander l’exonération du ticket modérateur et informer sur les droits aux prestations et les aides

apportées par la MDPH.

3.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination)

Le diagnostic de la maladie relève du médecin spécialiste (neuropédiatre).

Le diagnostic, l’évaluation initiale et la prise en charge globale du patient reposent sur une coopération

pluridisciplinaire et font intervenir différents acteurs selon les âges.

3.2.1 Pour les enfants

des médecins de plusieurs disciplines pédiatriques : pédiatre généraliste, neuropédiatre spécialisé

dans la prise en charge des épilepsies rares et complexes, ophtalmologiste, médecin de médecine

physique et de réadaptation (MPR), chirurgien orthopédiste, endocrinologue, gastro-entérologue,

pédopsychiatre ;

des médecins impliqués plus ponctuellement : pneumopédiatre ou pédiatre ayant une expertise

dans le sommeil et la respiration de l’enfant, oto-rhino-laryngologiste (ORL), réanimateur,

algologue ;

d’autres professionnels et paramédicaux : kinésithérapeute, psychologue, psychomotricien,

ergothérapeute, orthophoniste, diététicien, stomathérapeute, dentiste, orthoptiste, assistant social,

éducateur spécialisé, orthoprothésiste et podoprothésiste.

3.2.2 Pour les adultes

médecins impliqués dans la majorité des cas : neurologue, ophtalmologiste, médecin généraliste,

orthopédiste, gastroentérologue ;

médecins impliqués plus ponctuellement selon les besoins : pneumologue, endocrinologue, MPR,

réanimateur, algologue ;

autres professionnels et paramédicaux : kinésithérapeute, psychologue, psychomotricien,

ergothérapeute, orthophoniste, diététicien, stomathérapeute, dentiste, orthoptiste, assistant social,

éducateur spécialisé, orthoprothésiste et podoprothésiste .

Ces professionnels travaillent conjointement avec le médecin généraliste et/ou le pédiatre pour une prise en

charge globale du patient.

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3.3 Circonstances de découverte - Suspicion du diagnostic

Les données de la littérature ne nous permettent pas de connaître l’âge au diagnostic du syndrome

d’Aicardi. Dans certains cas, le diagnostic peut être évoqué :

En période prénatale sur une IRM fœtale permettant de visualiser les signes radiologiques majeurs

du syndrome d’Aicardi (agénésie du corps calleux, malformations du cortex cérébral

(polymicrogyrie), hétérotopies périventriculaires et sous-corticales, des kystes arachnoïdiens autour

du 3ème

ventricule et/ou des plexus choroïdes). Toutefois, le diagnostic ne peut être confirmé qu’avec

la mise en évidence des lacunes chorio-rétiniennes, seulement visibles à l’examen ophtalmologique

(dès la naissance.)

En période néonatale, si l’enfant présente une microphtalmie, une hypotonie précoce, ou des

troubles de déglutition. La réalisation d’un examen ophtalmologique conduit au diagnostic en mettant

en évidence les lacunes chorio-rétiniennes, en particulier. L’IRM cérébrale confirme le diagnostic en

retrouvant les signes majeurs de la maladie.

En période infantile, devant l’apparition de spasmes épileptiques le plus souvent entre 3 et 4

mois, le diagnostic de syndrome d’Aicardi peut être évoqué chez un enfant avec des spasmes

épileptiques et un aspect EEG qui combine un « split-brain » et une absence d’hypsarythmie.

L’examen ophtalmologique confirme le diagnostic en retrouvant des lacunes chorio-rétiniennes au

fond d’œil, parfois associées à un colobome et/ou une micro-ophtalmie souvent asymétrique. L’IRM

permet de mettre en évidence les signes majeurs de la maladie.

Un diagnostic précoce permet de mettre en place les thérapies et prises en charge adaptées permettant de

réduire les comorbidités et les complications liées à l’épilepsie (prévention des états de mal épileptique entre

autre) et au polyhandicap (déformations orthopédiques, dénutrition, troubles respiratoires et fragilité

osseuse).

Cela a pour effet d’améliorer la qualité de vie des patients et de diminuer les difficultés rencontrées par les

familles et les soignants en mettant en place un accompagnement de l’enfant et de son entourage.

Il existe une grande variabilité clinique tout au long de la vie du patient.

3.3.1 En période prénatale

Le diagnostic de syndrome d’Aicardi ne peut pas être posé en période prénatale étant donné que les

lacunes chorio-rétiniennes ne sont pas visibles en imagerie fœtale (échographie ou IRM fœtale).

Toutefois, certaines équipes expertes évoquent le diagnostic devant l’association des signes suivant en IRM

fœtale au 3ème

trimestre de la grossesse

l’agénésie du corps calleux, partielle ou complète

des malformations du cortex cérébral à type de polymicrogyrie, le plus souvent asymétriques

des hétérotopies périventriculaires et sous-corticales

des kystes arachnoïdiens autour du 3ème

ventricule et/ou des plexus choroïdes.

L’association « kystes des plexus choroïdes et supratentoriels, et agénésie du corps calleux » semble être

un des signes clés permettant d’évoquer le diagnostic de syndrome d’Aicardi en imagerie prénatale. De la

même manière, certains auteurs soulignent l’importance de l’asymétrie interhémisphérique, associée aux

autres anomalies du syndrome d’Aicardi, agénésie du corps calleux, malformations kystiques et

anomalies de la fosse postérieure comme des signes clés visibles en prénatal qui doivent faire évoquer le

diagnostic.

Le diagnostic ne peut être confirmé qu’après la naissance par la mise en évidence des lacunes

chorio-rétiniennes grâce à un examen ophtalmologique.

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3.3.2 En période néonatale (de la naissance à 1 mois de vie)

En l’absence de signes d’appel fœtaux, le diagnostic de syndrome d’Aicardi est rarement porté en période

néonatale. Les mensurations néonatales sont normales dans la majorité des cas. Les crises d’épilepsie

(spasmes), le premier signe clinique visible de la maladie, surviennent le plus souvent après l’âge de 2 mois.

Quelques rares signes d’appel non spécifiques du syndrome d’Aicardi peuvent être dépistés en

période néonatale comme :

l’hypotonie néonatale

une asymétrie du tonus

des troubles de l’oralité

une dysmorphie faciale comportant un visage rond, un front place, un épicanthus, une racine du

nez déprimée avec des narines antéversées, et des oreilles larges.

Ces signes non spécifiques peuvent conduire à la réalisation d’une imagerie néonatale et d’un examen

ophtalmologique qui retrouvent les signes caractéristiques de la maladie.

3.3.3 Chez le nourrisson

Les signes d’appel neurologiques sont :

un retard du développement avec une hypotonie axiale et un défaut de contact visuel

une hypertonie périphérique avec une spasticité souvent asymétrique, ou une hémiparésie

l’hémiparésie spastique touche souvent le même côté que les spasmes asymétriques et est

controlatérale aux anomalies EEG

un périmètre crânien souvent normal

une encéphalopathie épileptique avec des spasmes infantiles.

Les crises épileptiques

La majorité des filles atteintes du syndrome d’Aicardi débutent une épilepsie avant l’âge de 3 mois et le

plus souvent avant l’âge de 1 an. Les spasmes épileptiques sont la forme de crise la plus fréquemment

observée, et ils évoluent vers des crises à début focales polymorphes qui sont le plus souvent

pharmacorésistantes. Parfois l’épilepsie débute par d’autres types de crises : crises focales ou toniques.

Les « spasmes infantiles » constituent la forme de crise épileptique la plus caractéristique du syndrome

d’Aicardi. Ils sont souvent asymétriques et peuvent être unilatéraux. Ils apparaissent classiquement entre 3

et 4 mois. Dans la majorité des cas, ils ne sont pas associés à une hypsarythmie (moins de 20%). Le pattern

EEG classique est constitué de bouffées d’ondes aigües et lentes de grande amplitude séparées par des

intervalles de très faible amplitude, voire de tracé plat. Ce tracé dit de « suppression-bursts » est

quasiment toujours asymétrique et les bouffées paroxystiques sont unilatérales ou bilatérales indépendantes

d’un hémisphère à l’autre. Le tracé est également asynergique avec une dissociation de l’activité des

deux hémisphères aussi qualifié de « split brain ». Le tracé critique des spasmes est caractérisé par des

ondes lentes de grande amplitude, synchrones des spasmes avec une activité de rythme rapide de faible

amplitude dans la partie initiale de l’onde lente. Leur amplitude est également asymétrique comme le tracé

intercritique.

L’enregistrement EEG, systématiquement couplé à une vidéo dès les premiers symptômes de la maladie est

d’une importance capitale pour le suivi. Idéalement un Vidéo-EEG prolongé pouvant aller jusqu’à 24H doit

être réalisé afin d’enregistrer les différentes manifestations cliniques.

Les spasmes comme les anomalies EEG changent peu avec le temps et évoluent rarement vers le pattern

EEG de pointes ondes lentes diffuses à prédominance antérieure ou de syndrome de Lennox Gastaut.

Les « crises focales » sont fréquentes. Elles sont rarement isolées et le plus souvent associées à des

spasmes infantiles au début, suggérant que les décharges focales déclencheraient les salves de spasmes

ou les suivraient. Leur pattern EEG est caractérisé par des décharges de pointes localisées, le plus souvent

dans la même région que les anomalies intercritiques.

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Bien que l’immense majorité des cas de syndrome d’Aicardi soient des filles, il existe quelques cas (moins

d’une dizaine) de garçons atteints. Il s’agit de garçons atteints du syndrome de Klinefelter (47,XXY).

4 Confirmation du diagnostic

La confirmation du diagnostic repose sur la mise en évidence des critères ophtalmologiques et des critères

radiologiques.

Les anomalies ophtalmologiques sont d’une importance capitale pour le diagnostic de syndrome

d’Aicardi.

Elles comportent :

Les lacunes chorio-rétiniennes péripapillaires considérées comme pathognomoniques. Elles sont

quasiment toujours multiples bien que d’étendue variable et sont généralement bilatérales. Au fond d’œil,

elles se présentent comme des zones arrondies ou en forme de pétales, blanchâtres, rosées ou

grisâtres, dont la taille varie de 1/10ème

à plusieurs fois la taille de la papille optique. Ces zones sont

d’atrophie rétinienne comme les colobomes ;

Dans la plupart des cas, d’autres anomalies ophtalmologiques sont associées aux lacunes. Les plus

courantes sont des colobomes de la papille optique, retrouvés dans 44% des cas, souvent unilatéraux

(61,7% des cas). Des dépôts pigmentaires en anneau, souvent entourant la papille colobomateuse, sont

rapportés et peuvent ressembler aux anomalies de type « morning glory ».

Une microphtalmie, presque toujours unilatérale ou prédominant d’un côté est observée dans presque

un quart des cas. Elle peut être associée à des lacunes ipsilatérales lorsque la microphtalmie n’est pas

trop sévère.

Malgré des atteintes rétiniennes extensives,il pourrait persister en théorie une certaine vision résiduelle

cependant les atteintes centrales rendent l’évalution des capacités visuelles très difficiles. En

effet, il est souvent difficile de préciser le degré de leur vision fonctionnelle en raison de leur déficit

cognitif qui rend difficile une quantification de leur fonction visuelle.

Les anomalies neuroradiologiques sont également d’une importance capitale pour le diagnostic de

syndrome d’Aicardi.

Le syndrome d’Aicardi est une malformation cérébrale complexe qui combine une agénésie du corps

calleux et des dysplasies corticales, des hétérotopies, des kystes arachnoïdiens, des anomalies

vermiennes et souvent des papillomes des plexus choroïdes. La seule agénésie du corps calleux,

partielle ou complète ne suffit pas pour le diagnostic ou la définition du syndrome d’Aicardi.

Les signes clés de la malformation cérébrale du syndrome d’Aicardi

L’agénésie du corps calleux est complète dans la majorité des cas (81% des cas décrits). L’agénésie

partielle est plus rare (18,9%), le plus souvent postérieure, bien que quelques cas d’agénésie antérieure

aient été décrits.

Les hétérotopies périventriculaires sont courantes, probablement constantes. Certaines sont

volumineuses et nombreuses ; toutefois, quelques cas d’hétérotopies sous-corticales de petite taille ont

été décrits.

Des zones de malformation du cortex cérébral souvent décrites comme des zones de cortex

polymicrogyrique font partie des critères majeurs de la maladie. Selon quelques rares descriptions

neuropathologiques, ces polymicrogyries sont caractérisées par une absence complète de lamination

corticale et une fusion des couches moléculaires.

Une « asymétrie globale des hémisphères cérébraux » est également fréquente et contribue à l’aspect

particulier de l’IRM cérébrale du syndrome d’Aicardi en comparaison des autres causes d’agénésie du

corps calleux.

Les « formations kystiques intracrâniennes » sont également fréquentes et souvent de localisations

multiples, bien que non soulignées dans certaines descriptions. Elles peuvent être uni- ou bilatérales.

Les kystes sont observés préférentiellement dans la fissure inter hémisphérique ou dans la région du

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3ème

ventricule, dans la zone de la glande pinéale. Certains peuvent être très volumineux et compressifs.

Le plus souvent, ces kystes sont asymptomatiques et n’entrainent pas d’hydrocéphalie justifiant une

dérivation chirurgicale. Selon les rares documentations neuropathologiques, ces kystes auraient une

origine épendymaire ou se développeraient entre la dure-mère et le cortex, considérés alors comme des

kystes arachnoïdiens.

Les « kystes des plexus choroïdes » sont présents dans plus de 50% des cas, de taille variant de

quelques millimètres à plusieurs centimètres. L’association « kystes des plexus choroïdes et

supratentoriels, et agénésie du corps calleux » semble être un des signes clés permettant d’évoquer le

diagnostic de syndrome d’Aicardi en imagerie prénatale.

De multiples autres anomalies intracrâniennes ont été décrites dans le syndrome d’Aicardi, parmi

lesquelles l’holoprosencéphalie ou des tumeurs embryonnaires. L’association à des papillomes des

plexus choroïdes a été rapportée plusieurs fois.

5 Diagnostics différentiels

Même si le phénotype du syndrome d’Aicardi est bien caractérisé, sa variabilité et l’absence de confirmation

diagnostic moléculaire rend parfois le diagnostic difficile.

Les diagnostics différentiels du syndrome d’Aicardi comprennent les autres syndromes avec agénésie du

corps calleux, en particulier, celles associées à des anomalies rétiniennes. Toutes les causes de

choriorétinopathies infectieuses, parmi lesquelles la toxoplasmose congénitale ou la fœtopathie à CMV

peuvent constituer des diagnostics différentiels. Toutefois, l’aspect des lésions ophtalmologiques ainsi que

les signes associés, et le bilan infectieux permettent de confirmer le diagnostic de fœtopathie infectieuse.

Les diagnostics différentiels les plus complexes sont ceux dont les lésions ophtalmologiques ressemblent au

syndrome d’Aicardi, les microphtalmies associées à une agénésie du corps calleux. Certains de ces cas ont

été associés à une délétion du bras court du chromosome X, dans la région Xp22.3. Compte tenu du fait

qu’aucune délétion à ce locus n’a jamais été réellement retrouvée dans le syndrome d’Aicardi et surtout

compte tenu du fait que ces délétions étaient associées à des encéphalopathies qui ne comportaient pas

tous les signes du syndrome d’Aicardi, on considère aujourd’hui que ces syndromes associés aux délétions

interstitielles du chromosome X sont des diagnostics différentiels.

C’est l’association des signes cliniques, opthalmologiques et neuroradiologiques qui permet de

confirmer le diagnostic de syndrome d’Aicardi.

5.1 Pour les agénésies du corps calleux avec kystes

Il existe deux grands groupes de malformations associant une agénésie du corps calleux et des kystes avec

dans chacun des groupes, des sous-types.

Les kystes de type 1 semblent être des extensions ou une diverticulisation du 3e ventricule ou des

ventricules latéraux.

Les kystes de type 2 sont indépendants et ne communiquent pas avec le système ventriculaire.

Les kystes de type 2b sont associés à des défects de la faux du cerveau, des hétérotopies sous-

épendymaires, des polymicrogyries et sont présents dans la majorité des cas de syndrome d’Aicardi.

5.2 Anomalies ophtalmologiques et agénésie du corps calleux indépendante

du syndrome d’Aicardi

La fréquence des anomalies du corps calleux n’est pas connue. Les anomalies les plus fréquemment

rapportées sont une faible acuité visuelle, des troubles de la réfraction et un strabisme. Le retard du

développement (62%) et l’épilepsie (46%) sont les anomalies neurologiques fréquemment associées.

Aucune étiologie spécifique ne semble être plus prévalente.

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5.3 Fœtopathies virales

Les lésions ophtalmologiques des infections congénitales peuvent constituer des diagnostics différentiels du

syndrome d’Aicardi.

La toxoplasmose oculaire comporte classiquement en phase aïgue des lésions actives en foyer de chorio-

rétinite toxoplasmique aiguë, à bords flous, jaunâtres, accompagnées souvent d'une réaction

inflammatoire du vitré et de la chambre antérieure. La découverte de foyers anciens cicatrisés à distance

facilite le diagnostic. Quand le foyer se situe à côté de la papille optique, on parle de chorio-rétinite juxta-

papillaire de Jensen, responsable d'une baisse de vision par déficit fasciculaire (lésion d’un faisceau de

fibres ganglionnaires). D’autres signes peuvent être associés, comme une papillite, un décollement séreux

rétinien, des néovaisseaux prérétiniens ou sous-rétiniens. L'évolution se fait en quelques semaines vers un

foyer cicatriciel, souvent découvert par hasard ultérieurement. Ces foyers pigmentés peuvent se compliquer

avec l'apparition d'une membrane épirétinienne qui peut s'étendre sur le pôle postérieur et plisser de plus en

plus la rétine. Le diagnostic repose sur des sérologies de toxoplasmose dans le sang et dans l’humeur

aqueuse prélevée par ponction de la chambre antérieure. La mise en évidence d'une synthèse locale

d'anticorps IgG dans l'humeur aqueuse est le témoin d'une toxoplasmose oculaire. Il est possible de faire

une recherche d'ADN toxoplasmique dans l'humeur aqueuse mais un examen négatif ne permet pas

d'exclure une toxoplasmose oculaire.

Dans les atteintes ophtalmologiques de la fœtopathie à CMV, la choriorétinite est la plus fréquente des

atteintes. L’association à des atteintes extra-oculaires, l’isolement du virus dans les urines, la salive,

le sang et le liquide céphalorachidien (culture et PCR) ou l’identification d’IgM anti-CMV avant 21

jours après la naissance permettent de porter le diagnostic.

5.4 Autres maladies génétiques, associant des anomalies cérébrales et oph-

talmologiques

Le syndrome « Microcephaly with or without chorioretinopathy, lymphedema, or mental retardation

(MCLMR) » est un trouble de transmission autosomique dominante d’expressivité variable, caractérisé par

des anomalies rétiniennes proches du syndrome d’Aicardi. Il est caractérisé par une microcéphalie modérée

à sévère variablement associée à une déficience intellectuelle, et/ou une chorio-rétinopathie et/ou un

lymphœdème). La majorité des patients avec un syndrome MCLMR ont une variation de séquence

pathogène dans le gène KIF11. Il existe des formes récessives de microcéphalie –choriorétinopathie avec

des variants pathogènes identifés pour les gènes TUBGCP6, TUBGCP4, PLK4 (avec un nanisme):

Toutefois, pour ces deux formes, les anomalies chorio-rétiniennes sont principalement périphériques avec

un nerf optique normal, alors que dans le syndrome d’Aicardi, les lacunes chorio-rétiniennes sont

principalement centrales avec une atteinte du nerf optique. La microcéphalie est souvent plus sévère dans le

MCLMR que dans le syndrome d’Aicardi. A l’inverse, les troubles de la migration neuronale sont plus

fréquents dans le syndrome d’Aicardi et sont quasiment absents dans le MCLMR.

Le syndrome oculo-cérébro-cutané (OCCS) ou syndrome de Delleman est très rare et est caractérisé par

des kystes orbitaires, une anophtalmie ou une microphtalmie, des défauts cutanés focaux, des

malformations cérébrales dont des polymicrogyries, des hétérotopies nodulaires périventriculaires, une

ventriculomégalie, et une agénésie du corps calleux, qui prédomine chez les garçons sans qu’aucune

cause moléculaire ne soit identifiée à ce jour. Cette maladie est caractérisée par une malformation du

tronc cérébral pathognomonique comportant une dysplasie du tectum, une absence du vermis cérébelleux,

des hémisphères cérébelleux de petite taille et un excès de liquide de la fosse postérieure.

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6 Evaluation de la sévérité - extension de la maladie

recherche de comorbidités - évaluation du pronostic

Le syndrome d’Aicardi affecte la santé et la qualité de vie à tous les âges de la vie du patient en raison de

ses nombreuses manifestations et comorbidités. Lors de la découverte d’un syndrome d’Aicardi chez un

patient, il est important de faire une évaluation des anomalies observées que l’on peut regrouper sur le plan

clinique en différents domaines (selon le plan exposé ci dessous). Le bilan diagnostic et le suivi doivent se

faire en concertation avec un centre de référence pour polyhandicap/déficiences intellectuelles, un centre

pour épilepsies rares et complexes et un service spécialisé en ophtalmologie. Le recensement des patients

atteints dans un registre européen est également indispensable pour acquerir une meilleure conaissance de

l’évolution naturelle de la maladie.

6.1 Le handicap intellectuel sévère et le polyhandicap

Les patientes atteintes du syndrome d’Aicardi présentent une déficience intellectuelle sévère à profonde, et

souvent un polyhandicap qui associe une déficience motrice à une déficience intellectuelle avec restriction

des capacités d’expression. Il existe toutefois un spectre de sévérité. Certaines patientes ont été décrites

avec un retard du développement modéré ou une déficience intellectuelle légère. Le périmètre crânien est le

plus souvent normal à la naissance et évolue vers une microcéphalie secondaire modérée aux cours des

premières années de la vie.

Par définition, le polyhandicap est un « handicap grave à expressions multiples associant toujours une

déficience motrice et une déficience intellectuelle sévère ou profonde, entraînant une restriction extrême de

l'autonomie et des possibilités de perception, d'expression et de relation ». (Réactualisation de la Circulaire

n°89-19 du 30 octobre 1989, par le Décret n° 2017-982 du 9 mai 2017 relatif à la nomenclature des

établissements et services sociaux et médico-sociaux accompagnant des personnes handicapées ou

malades chroniques -Définition du polyhandicap - Validée en juin 2018 par la Société Française de

Neurologie Pédiatrique).

La situation complexe de la personne porteuse d’un polyhandicap nécessite une prise en charge

multidisciplinaire adaptée pour les différents troubles somatiques qu’elle peut présenter : lutte contre les

carences nutritionnelles et prévention de la fragilité osseuse, prévention et traitement des problèmes

respiratoires, mobilisation et appareillages adaptés pour les enfants non marchants, prise en charge de

troubles respiratoires et non respiratoires du sommeil, prise en charge des troubles du comportement,

évaluation et traitement de la douleur, prise en charge des déformations orthopédiques.

La coordination d’une prise en charge rééducative visant à maintenir ou à développer les capacités motrices,

et favoriser l’interaction et la communication même non verbale est essentielle.

Ce projet s’inscrit dans la durée avec une attention très particulière à la période de l’adolescence pendant

laquelle des besoins de santé nouveaux apparaissent tels que des complications orthopédiques graves

(luxation de hanche, scoliose) ou des régressions fonctionnelles parfois inéluctables (perte de la station

assise ou de la marche quand elle a été acquise).

Cette prise en charge nécessite également une anticipation des situations d’urgence et de

décompensation (crises épileptiques graves ou inhabituellement prolongées, fièvres ou maladies

infectieuses brutales avec sepsis sévère, épisodes douloureux, états de choc, états d’agitation ou

d’agressivité) avec discussion collégiale pour la mise en place d’un plan de soins raisonnable

discuté avec la famille également.

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6.2 La motricité globale

La majorité des patientes avec un syndrome d’Aicardi ont un retard du développement moteur sévère à

profond.

Sur le plan développemental, les plus larges séries décrivent un niveau de développement inférieur à 6 mois

(64%) et inférieur à 12 mois (91%). Seules 21% avaient acquis la marche mais moins de 10% avaient une

marche autonome ou avec une assistance minimale.

Il existe toutefois un spectre de sévérité. Une dizaine de cas cliniques d’enfants avec un syndrome d’Aicardi

ont été décrits comme des « formes modérées », avec des enfants capables de marcher, de communiquer

avec des petites phrases et une épilepsie contrôlée par le traitement.

A ce jour, aucune échelle d’évaluation n’a été spécifiquement élaborée pour évaluer les fonctions motrices

des patientes atteintes de syndrome d’Aicardi.

6.3 L’évolution motrice à l’âge adulte

L’évolution du syndrome d’Aicardi à l’âge adulte est mal connue. Quelques patientes de 27 à 33 ans sont

rapportées dans des séries pédiatriques. En France, moins de 5 cas sont aujourd’hui recencés avec, pour

ces patients, aucune notion de régression psychomotrice.

6.4 La communication verbale et non verbale

La majorité des patientes avec un syndrome d’Aicardi ont un trouble majeur des interactions et de la

communication.

Moins de 20% acquièrent un bisyllabisme et la grande majorité ont une communication non verbale. Seules

3% des patientes de plus de 2 ans peuvent communiquer en utilisant des phrases.

Notre expérience a montré qu’elles sont capables de communiquer par un contact visuel, des sourires-

réponses et des gestes pour exprimer leurs besoins et leurs envies, mais elles n’ont pas le pointage visuel

intentionnel.

Bien que la majorité des filles atteintes du syndrome d’Aicardi ne développe pas de langage oral, elles sont

capables de communiquer par des gestes et parfois des mots isolés. Il convient d’éduquer au plus tôt la

communication.

6.5 Le comportement visuel et les données ophtalmologiques

Bien que les caractéristiques ophtalmologiques du syndrome d’Aicardi soient bien décrites, leur histoire

naturelle n’est pas rapportée dans la littérature, et les données rapportées sont souvent retrospectives. La

taille des cohortes varie de 4 à 40 patientes (7 en moyenne).

Ces anomalies sont diagnostiquées par un examen du fond d’œil. Seule une description d’étude en

angiographie à la fluorescéine et en OCT (optical coherence tomography) a été publiée pour examiner le

segment postérieur des yeux d’une enfant de 8 mois avec un syndrome d’Aicardi.

Les signes les plus fréquemment rapportés sont, soit bilatéraux et asymétriques, soit unilatéraux.

Les lacunes chorio-rétiniennes péripapillaires considérées comme pathognomoniques. Elles sont

quasiment toujours multiples bien que d’étendue variable et sont généralement bilatérales. Au fond

d’œil, elles se présentent comme des zones arrondies ou en forme de pétales, blanchâtres, rosées ou

grisâtres, dont la taille varie de 1/10ème

à plusieurs fois le diamètre de la papille optique. Elles sont

situées dans le même plan que la rétine et le trajet des vaisseaux n’est pas modifié par leur présence,

elles ont une allure atrophique. Des dépôts pigmentaires sont fréquemment présents à leur périphérie ou

même dans leur partie centrale et peuvent augmenter avec l’âge. La taille des lacunes ne change pas

avec le temps. Les plus grosses lacunes sont parfois fusionnées autour du disque, alors que les petites

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lésions rosées plus périphériques sont séparées les unes des autres. Les rares études histologiques

n’ont montré aucune composante lésionnelle dégénérative ou inflammatoire dans les lacunes. On

observe un amincissement de la choroïde et de la sclère dans les régions correspondant aux lacunes ;

l’épithélium pigmentaire de la rétine apparaît comme hypopigmenté ; les cônes et les bâtonnets

présentent des signes de dégénérescence. Une dégénerescence microkystique de la couche nucléaire

externe et de la couche plexiforme interne a également été rapportée, dont l’origine pourrait être

développementale.

D’autres anomalies ophtalmologiques peuvent être associées aux lacunes. Les plus courantes sont des

colobomes de la papille optique, retrouvés dans 81/184 cas, souvent unilatéraux (50/81). Dans de rares

cas, un colobome unilatéral peut être associé à des lacunes choriorétiniennes controlatérales. En

imagerie, le colobome peut apparaître sous la forme d’une dilatation kystique du nerf rétrobulbaire.

Des dépôts pigmentaires en anneau, entourant la papille colobomateuse, ont également été rapportés et

ressemblent aux anomalies de type « morning glory ».

Une microphthalmie, presque toujours unilatérale ou prédominant d’un côté est observée dans presque

un quart des cas. Elle peut être associée à des lacunes ipsilatérales lorsque la microphtalmie n’est pas

trop sévère.

D’autres anomalies telles qu’une persistance de la vascularisation fœtale (précédemment appelée

persistance du vitré primitif) ou une membrane pupillaire fœtale, une dysplasie sévère, non classable,

d’un nerf optique, une hypoplasie d’un nerf optique, ont été rapportées. Les cas de 4 enfants ont été

rapportés avec une microphtalmie associée à des anomalies iriennes, de 2 enfants avec une

microphtalmie bilatérale et une aniridie partielle, et de 2 enfants avec une microphtalmie unilatérale et un

colobome irien homolatéral.

Malgré des atteintes rétiniennes parfois étendues, il existe une fonction visuelle (mais parfois très limitée).

Toutefois, la quantification de la fonction visuelle fonctionnelle par les examens standards de l’enfant est

gênée par le déficit cognitif de ces patientes. Selon les résultats d’une enquête réalisée auprès des familles,

1/3 des filles Aicardi ont une cécité unilatérale. L’acuité visuelle est documentée dans une seule série de 14

enfants avec des tests de préférence visuelle et des PEV. La fonction visuelle est corrélée significativement

avec l’aspect de la macula. Elle est préservée si la fovéa a un aspect normal au fond d’œil et ne comporte

pas de lacune.

Dans notre expérience, le comportement visuel des patientes atteintes du syndrome d’Aicardi est caractérisé

par un apparent manque d’intérêt pour les stimuli visuels dans leur ensemble, souvent interprété comme une

vision basse ou un champ visuel restreint. Aucune donnée n’est disponible sur leur capacité à faire des choix

avec le regard ou leur capacité de reconnaissance des expressions faciales des émotions simples (heureux,

triste, et apeuré).

Toutefois, comme pour toute personne atteinte de troubles cognitifs sévères, le défi pour les aidants

familiaux et les professionnels est de développer des outils de communication adaptés, exploitant les

compétences préservées (regard, expression du visage, gestes simples). Le maintien de stimulations de la

communication en famille, ou en institution par les aidants ou par les professionnels de rééducation aide à la

qualité de l’intégration et de la participation des patients aux activités de la vie quotidienne.

6.6 Les comorbidités neurologiques

6.6.1 L’épilepsie

L’épilepsie est un des signes majeurs du syndrome d’Aicardi et est à l’origine d’une altération considérable

de la qualité de vie. Une épilepsie active est rapportée dans plus de 90% des cas.

La majorité des filles atteintes du syndrome d’Aicardi débute une épilepsie avant l’âge de 3 mois et le

plus souvent avant l’âge d’1 an. Les spasmes infantiles sont la forme de crise la plus fréquemment

observée, et ils évoluent vers des crises polymorphes, le plus souvent pharmacorésistantes.

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Les « spasmes infantiles » constituent la forme de crise épileptique la plus caractéristique du syndrome

d’Aicardi. Ils sont souvent asymétriques et peuvent être unilatéraux. Ils apparaissent classiquement entre 3

et 4 mois. Dans la majorité des cas, ils ne sont pas associés à une hypsarythmie (moins de 20%). Le pattern

EEG classique est constitué de bouffées d’ondes aiguës et lentes de grande amplitude séparées par des

intervalles de très faible amplitude voire de tracé plat. Ce tracé dit de « suppression-bursts » est quasiment

toujours asymétrique et les bouffées paroxystiques sont unilatérales ou bilatérales indépendantes d’un

hémisphère à l’autre. Le tracé est également asynergique avec une dissociation de l’activité des deux

hémisphères aussi qualifié de « split brain ». Le tracé critique des spasmes est caractérisé par des ondes

lentes de grande amplitude, synchrones des spasmes avec une activité de rythme rapide de faible amplitude

dans la partie initiale de l’onde lente. Leur amplitude est également asymétrique comme le tracé intercritique.

Les spasmes comme les anomalies EEG changent peu avec le temps et évoluent rarement vers le pattern

EEG de pointes ondes lentes ou un syndrome de Lennox Gastaut.

Les « crises focales » sont fréquentes. Elles sont rarement isolées et le plus souvent associées à des

spasmes infantiles au début, suggérant que les décharges focales déclencheraient les salves de spasmes

ou les suivraient. Leur pattern EEG est caractérisé par des décharges de pointes localisées, le plus souvent

dans la même région que les anomalies intercritiques.

Un cas clinique d’une épilepsie partielle migrante ayant débuté en période néonatale a été rapporté, suivie à

6 mois, de spasmes épileptiques pharmacorésistants.

Un autre cas clinique a rapporté l’existence de crises réflexes audiogéniques, spécifiquement déclenchées

par le son des informations télévisées. Aucun autre stimulus simple ou complexe ne déclenchait les crises.

La caractérisation détaillée des types de crises d’épilepsie et des anomalies EEG correspondantes est

intéressante pour un suivi optimal, permettant d’éviter la surenchère thérapeutique.

6.6.2 Les troubles du sommeil et du comportement

Les troubles du sommeil sont fréquents dans notre expérience et non rapportés dans la littérature. En

revanche, les troubles du comportement et de l’humeur sont rares et doivent faire rechercher une cause

de douleur sous-jacente (dentaire, osseuse, digestive en particulier).

Toutefois, aucune étude n’a exploré ces troubles de façon systématique et les données disponibles sont

issues des interrogatoires parentaux, obtenues de façon rétrospective.

A ce jour, aucune échelle d’évaluation n’a été spécifiquement élaborée pour évaluer les troubles

comportementaux des patients atteints de syndrome d’Aicardi.

6.7 Comorbidités digestives et troubles de la croissance

6.7.1 Les troubles de l’alimentation et du transit

Les dysfonctions gastro-intestinales constituent une comorbidité majeure présente dans plus de

90% cas, tels que des épisodes récurrents de constipation (94%), reflux gastro-œsophagien (56%), douleurs

abdominales (42%) et diarrhée (38%).

Les troubles de l'alimentation sont très fréquents dans le syndrome d’Aicardi. Ils sont le plus souvent

d’origine mixte : reflux gastro-œsophagien, incoordination et hypotonie des muscles laryngo-pharyngés. En

dépit de leur fréquence élevée (entre 80 et 88% des cas rapportés) et de leur caractère invalidant, il n’y a

pas d’étude systématique portant sur les troubles de l’alimentation et du transit dans le syndrome d’Aicardi.

Les troubles de déglutition peuvent être responsables de pneumopathies de déglutition aggravées par un

reflux gastro-œsophagien et une hypersalivation. Ces troubles sont majorés par l’hypotonie axiale et la

scoliose. L’adaptation de la prise alimentaire et de l’installation pour le repas doivent être régulièrement

réévaluées afin de limiter le risque de fausses-routes. Une prise en charge en kinésithérapie respiratoire

avec techniques de désencombrement et d’aide à la toux est proposée s’il existe un encombrement

bronchique.

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Une constipation est rapportée dans plus de 90% des cas, le plus souvent fonctionnelle. Elle peut être

secondaire, due à une dysmotricité digestive à l’origine également de douleurs abdominales, de

ballonnements, d’éructations et de syndromes subocclusifs.

Les principaux traitements utilisés sont les inhibiteurs de la pompe à protons (lansoprazole et oméprazole)

pour le reflux et les laxatifs (polyéthylène glycol).

Près de la moitié des patientes avec un syndrome d’Aicardi ont une alimentation entérale exclusive, sur

gastrostomie (11%) ou sur jéjunostomie (4%), ou sur une gastrostomie associée à une fundoplicature de

Nissen à visée anti-reflux (25%). Dans moins de 10% des cas, elles ont une alimentation orale exclusive de

type mixée. Dans le reste des cas, il s’agit d’une alimentation mixte entérale et orale. Toutefois, aucune

étude systématique n’a été effectuée.

L’indication de la gastrostomie doit être envisagée en cas de dénutrition non corrigée par les conseils

d’enrichissement de l’alimentation, de risques de pneumopathies de déglutition et/ou si les temps de repas

sont excessivement longs. Les indications de mise en place d’une gastrostomie augmentent avec l’âge.

Malgré la forte prévalence des troubles gastro-intestinaux et nutritionnels dans le syndrome d’Aicardi, il n’y a

pas de recommandation de procédures d’examens complémentaires spécifiques à la maladie. De plus, il n’y

a aucune étude permettant d’évaluer l’intérêt de la prise en charge habituelle - traitement symptomatique par

inhibiteurs de la pompe à protons.

6.7.2 Les anomalies de la croissance

La taille et le poids des filles porteuses d’un syndrome d’Aicardi sont dans la moyenne de la population

générale pendant la petite enfance. On observe une cassure de la courbe de taille vers l’âge de 7 ans

puis une cassure de la courbe de poids vers l’âge de 9 ans.

Les causes du retard de croissance chez les patients porteurs d’un syndrome d’Aicardi seraient multiples :

nutritionnelles (défaut d’apport calorique en lien avec des troubles de l’oralité, de déglutition et/ou une

dysmotricité digestive) et non nutritionnelles (scoliose, degré de handicap, personne non marchante), mais

aussi une altération de la balance énergétique avec une dépense énergétique excessive (en lien avec les

crises épileptiques). Toutefois aucune étude ne porte précisement sur cette question.

6.8 Comorbidités osseuses et orthopédiques

6.8.1 L’ostéoporose

Comme dans toute forme de polyhandicap, l’ostéoporose est une complication fréquente et invalidante dans

le syndrome d’Aicardi. Toutefois, aucune étude systématique n’a été effectuée sur ce sujet.

Si l’on tient compte de l’expérience de l’ostéoporose dans le polyhandicap de façon générale et dans le

syndrome de Rett, en particulier, on sait que la fragilité osseuse se manifeste par des fractures, se

produisant pour des traumatismes à faible énergie, et par des douleurs peu spécifiques. Les facteurs

contribuant à cette fragilité osseuse sont :

une diminution de la formation osseuse

une augmentation de la destruction osseuse

l’absence de la station debout et la marche

l’état nutritionnel insuffisant

les apports en calcium et en vitamine D insuffisants

le développement pubertaire

l’utilisation d’anti-épileptiques.

La fragilité osseuse se quantifie en mesurant la densité osseuse par absorptiométrie biphotonique après

l’âge de 5 ans. La mesure la plus fiable est celle du rachis lombaire (L1-L4), mais ne semble pas prédire le

risque fracturaire chez le patient tétraplegique. Selon les recommandations de l’ESPGHAN la mesure de la

densité osseuse au niveau du col fémoral est plus prédictive de fractures notamment fémorales chez les

patients porteurs d’une tétraparésie spastique notamment. En cas d’arthrodèse ou de scoliose sévère, il est

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possible d’utiliser la mesure au col fémoral. Une densité osseuse inférieure à -2DS est pathologique. Elle

s’interprète avec le bilan phosphocalcique (recherche de carence en vitamine D, de carence d’apport

calcique et de signes d’hyper-résorption osseuse).

6.8.2 Les anomalies musculo-squelettiques

Les déformations orthopédiques sont des complications fréquentes et invalidantes dans le syndrome

d’Aicardi. Leur fréquence est augmentée par rapport à d’autres formes de polyhandicap en raison d’une part

de l’asymétrie du tonus ou de l’hémiplégie spastique et des déformations de la colonne vertébrale, qui

s’ajoutent à l’hypotonie axiale et l’hypertonie périphérique dans le syndrome d’Aicardi. Elle est rapportée

entre 40% et 55% des cas mais elle est souvent sous-diagnostiquée et passée inaperçue face aux autres

complications médicales associées au syndrome d’Aicardi. Un diagnostic précoce, un suivi et une prise en

charge orthopédique précoce sont recommandés.

La scoliose est définie par un angle de Cobb supérieur à 10°. Il s’agit de scolioses à grand rayon de

courbure qui peuvent inclure le pelvis. Elles sont précoces avec un âge moyen du diagnostic de scoliose

qui est de 3,9±4,2 ans (0,5 à 10,5 ans) et un angle de Cobb moyen de 22,5±6,7° (10 à 27°). Elles sont

favorisées par l’asymétrie du tonus ou l’hémiplégie spastique et par les troubles de l’équilibre et de

la posture verticale.

Les patterns de scoliose sont variables (simple « c » ou double « s ») et la localisation de la courbure

maximale est principalement thoracique (45%) plutôt que lombaire ou thoraco-lombaire. Plus les scolioses

débutent tôt (angle de Cobb > 25°avant 10 ans) et plus la marche autonome n’est pas acquise, plus le risque

de scoliose sévère (> 60° après 16 ans) est important. A l’inverse, les patients ayant une marche autonome

à 10 ans et une scoliose minime ou absente ont un risque faible de développer une scoliose sévère.

Ces déformations sont responsables, lorsqu'elles sont sévères, de douleurs essentiellement par un conflit

thoraco pelvien, d'une diminution des performances respiratoires du patient (syndrome restrictif), d’une gêne

à la déglutition et à l’alimentation par voie orale, d'un déséquilibre en position assise ou debout (pour les

patients ambulants) avec un retentissement fonctionnel parfois sévère.

Une approche globale de la prise en charge de la scoliose est recommandée qui prend en compte des

facteurs tels que l’état nutritionnel, osseux, l’activité physique et la posture pré-opératoire. La chirurgie doit

être indiquée quand la déformation rachidienne évolue malgré un traitement orthopédique, ou quand ce

dernier est mal toléré par le patient. Elle doit être organisée de façon mulitidisciplinaire par des spécialistes

de l’anesthésie et de la fonction respiratoire, du contrôle de la douleur, des mouvements anormaux, des

crises épileptiques et de la mobilisation précoce.

Avant la poussée de croissance pubertaire, il est possible de proposer un traitement conservateur par corset

orthopédique ou par une chirurgie précoce avec la mise en place d’une instrumentation rachidienne sans

greffe afin de maintenir une croissance rachidienne et la contrôler autant que possible. Ces interventions

précoces peuvent être répétées pour adapter le montage à la croissance osseuse par des interventiuons

d’allongements des tiges rachidiennes. Dans ces cas il serait souhaitable d’avoir recours des tiges

extensibles, afin de diminuer le nombre d’interventions et les risques qui en sont liés (douleurs, infections,

risques anesthésiques, hospitalisations prolongées, etc.).

Lorsque la maturité osseuse est suffisante et que la déformation de la colonne vertébrale laisse persister un

trouble statique important source de douleurs, de gêne respiratoire potentielle ou avérée ou de gêne

fonctionnelle motrice, la correction définitive de la déformation de la colonne vertébrale au moyen d'une

ostéosynthèse et d'une fusion osseuse doit être discutée.

La subluxation de hanche (migration de la tête fémorale supérieure ou égale à 30%) est également une

complication orthopédique possible mais dont la fréquence n’est pas rapportée. Elle justifie une surveillance

clinique et radiologique chez les patientes les plus jeunes afin de débuter une prévention précoce

(adaptation de l’appareillage et kinésithérapie).

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6.9 Tumeurs

L’incidence des tumeurs semble augmentée dans le syndrome d’Aicardi. Les tumeurs les plus souvent

rapportées sont les papillomes des plexus choroïdes. Leur prise en charge dépend de leur évolutivité et

de l’hydrocéphalie associée.

Toutefois, des carcinomes embryonnaires, des polyposes intestinales, des hépatoblastomes, des lipomes et

des angiosarcomes ont été décrits. Un cas de médulloblastome à grandes cellules de la fosse postérieure

de mauvais pronostic a été rapporté.

Un cas de chimiothérapie à hautes doses, suivie d’une greffe de cellules souches autologue pour une

tumeur sacro-coccygienne maligne métastatique a été rapporté avec une bonne réponse et une bonne

tolérance.

6.10 Anomalies dentaires

Les principaux problèmes bucco-dentaires sont les caries, en lien avec des difficultés à maintenir une bonne

hygiène bucco-dentaire, un reflux gastro-oesophagien et/ou une alimentation et/ou à des médicaments

sucrés.

Aucune étude ne rapporte les anomalies dentaires dans le syndrome d’Aicardi. Nous reprenons donc les

données publiées dans le polyhandicap. Les gingivites sont très fréquentes et également liées aux défauts

d’hygiène bucco-dentaire. L’usure dentaire non-physiologique en lien avec le bruxisme est fréquente. Le

retard de la chute des dents temporaires, le retard à l’éruption des dents définitives et les troubles de

l’articulé dentaire sont courants. Certaines manifestations orales du syndrome d’Aicardi sont liées à des co-

morbidités telles que l’épilepsie et son traitement, et les difficultés pour assurer une hygiène bucco-dentaire

optimale.

6.11 Douleur

Aucune étude n’est disponible sur la douleur dans le syndrome d’Aicardi. Si l’on tient compte de l’expérience

du polyhandicap, les parents rapportent que les signes de douleurs les plus fréquents sont l’expression

faciale, une vocalisation (i.e, grognement, cris). La source principale de douleurs est gastro-intestinale.

D’une manière générale, toute modifiaction du comportement ou du sommeil doit faire rechercher une cause

de douleur.

6.12 Etat de santé général et qualité de vie

Aucune étude ne porte sur la qualité de vie et l’évaluation de la santé générale dans le syndrome d’Aicardi.

Si l’on tient compte de l’expérience obtenue dans le polyhandicap, dix items ont été identifiés comme

indicateurs de santé générale : impression de bonne santé physique, présence d’une douleur physique ou

inconfort, bien-être général et comportement, capacité de communication, mouvement et mobilité, qualité

des interactions sociales, diversité des activités, accès aux soins et services, stabilité de la vie quotidienne,

environnement naturel.

D’autres ont utilisé le questionnaire (Child Health Questionnaire 50 (CHQ-PF50) qui représente un des outils

de mesure les plus fiables.

Selon les aidants, les principales sources d’altération de la qualité de vie sont le stress émotionnel, la

dépendance et l’altération de la dynamique familiale.

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7 Recherche de contre-indications au traitement

Il n’existe aucune contre-indication aux médicaments dans le syndrome d’Aicardi. Cependant, la vulnérabilité

des patients doit faire discuter de manière approfondie le rapport bénéfice-risque de chaque prescription

médicamenteuse. Une prudence particulière doit par ailleurs être apportée aux traitements connus pour

leurs effets dépresseurs respiratoires : benzodiazépines, morphiniques ou dérivés.

8 Annonce du diagnostic et information du patient et de ses

parents

8.1 Annonce du diagnostic

L’annonce du diagnostic doit faire l’objet d’une consultation dédiée, par un médecin qui connait parfaitement

la maladie et comprend :

l’explication du diagnostic

la planification de la prise en charge et du suivi, avec la description de l’équipe multidisciplinaire qui

l’assurera

l’information sur l’existence d’une association de personnes malades, en donnant leurs

coordonnées

L’annonce est faite par le médecin qui a fait le diagnostic et qui a prescrit les examens complémentaires

(IRM, EEG et bilan ophtalmologique), en présence, de préférence, du psychologue du service.

L’information des patients et de l’entourage doit porter :

sur l’histoire naturelle et le pronostic du syndrome d’Aicardi, sur les traitements prescrits, leurs

effets indésirables possibles

sur la nécessité d’un suivi régulier et sur la planification des examens nécessaires au diagnostic,

au suivi de la maladie ou au dépistage des complications éventuelles.

Chaque étape du développement ou chaque phase difficile nécessite un accompagnement. Il s’agit d’un

processus continu. L’accompagnement des parents et des soignants de proximité par l’équipe

pluridisciplinaire, toujours en collaboration avec un centre de référence, est indispensable, et l’association de

patients peut être extrêmement utile.

8.2 Conseil génétique

Le syndrome d’Aicardi est habituellement rapporté comme sporadique. Comme il ne touche que les fillles, il

est suspecté l’existence d’un évènement sur le chromosome X, responsable d’une pathologie très

précocement létale chez les garçons hémizygotes. Mais les études génétiques sont restées négatives

jusque là, malgré des efforts collaboratifs internationaux de recherche. Un évènement en dehors d’une

région codante est suspecté.

La famille doit être adressée en consultation de génétique pour le conseil génétique. Sur les bases de la

littérature, le conseil génétique est plutôt rassurant, en présence d’un cas typique, et après avoir éliminé un

diagnostic différentiel, préférentiellement par une méthode d’analyse pangénomique.

Il ne pourra pas être proposé de diagnostic prénatal moléculaire pour une autre grossesse, mais une

surveillance échographique rigoureuse en centre pluridisciplinaire de diagnostic anténatal.

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9 Prise en charge thérapeutique

9.1 Objectifs

suivi et prise en charge du retard du développement et du polyhandicap

suivi et traitement de l’épilepsie

suivi et prise en charge des anomalies ophtalmologiques

surveillance, prévention et traitement des complications orthopédiques

suivi et traitement de l’encombrement respiratoire et anticipation des décompensations

suivi des troubles nutritionnels et digestifs (reflux gastro-oesophagien, constipation) et adaptation

thérapeutique

surveillance, prévention et traitement des complications bucco-dentaires (caries)

prévention et traitement de la fragilité osseuse et fractures

suivi psychologique (anxiété, pleurs) et adaptation thérapeutique

mise en place d’une éducation thérapeutique pour le patient et/ou la famille

prise en charge globale du patient et de sa famille.

9.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination)

La prise en charge globale de la maladie du patient repose sur une coopération pluridisciplinaire,

coordonnée par un neuropédiatre (ou neurologue) du centre de référence ou de compétences.

La prise en charge globale des patients concerne de nombreux professionnels en ville et à l’hôpital qui

travaillent conjointement avec le médecin traitant ou le pédiatre (cf. § 3.2). Les objectifs de la prise en charge

et du suivi médical sont partagés avec la famille.

9.3 Prise en charge thérapeutique (pharmacologique et autre)

« Plusieurs spécialités pharmaceutiques mentionnées dans ce PNDS pour la prise en charge thérapeutique

de l’enfant sont utilisées dans une indication ou des conditions d’utilisation non prévues dans l’AMM. »

Il est rappelé que la prescription de la spécialité est possible1, en l'absence d'alternative médicamenteuse

appropriée, si l'indication (ou les conditions d'utilisation) a(ont) fait l'objet d'une recommandation temporaire

d'utilisation (RTU) ou si le prescripteur juge indispensable, au regard des données acquises de la science, le

recours à cette spécialité pour améliorer ou stabiliser l'état clinique du patient.

Dans ce cas :

le patient doit être informé du caractère hors AMM de la prescription, « de l’absence d’alternative

médicamenteuse appropriée, des risques encourus et des contraintes et bénéfices susceptibles

d’être apportés par le médicament », des conditions de prise en charge par l’assurance maladie ;

la mention « Prescription hors autorisation de mise sur le marché » doit figurer sur l’ordonnance ;

la prescription doit être motivée dans le dossier médical du patient.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) peut s’appuyer sur le PNDS

pour élaborer une RTU de la spécialité dans l’indication hors AMM, s’il n’existe pas d’alternative

médicamenteuse appropriée2.

La spécialité peut faire l’objet d’une prise en charge ou d’un remboursement par l’assurance maladie dans

l’indication hors AMM, à titre dérogatoire et pour une durée limitée, après avis de la HAS, à condition qu’elle

1 Article L. 5121-12-1 du code de la santé publique

2 Article L. 5121-12-1 du code de la santé publique.

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ait fait l’objet au préalable d’une RTU et que son utilisation soit indispensable à l'amélioration de l'état de

santé du patient ou pour éviter sa dégradation3 .

9.4 Objectifs principaux

Optimiser le développement psychomoteur et somatique et améliorer la qualité de vie des patients

et des familles à tous les âges

Dépister et prendre en charge les crises épileptiques

Dépister et prendre en charge les anomalies ophtalmologiques

Dépister et prendre en charge les comorbidités en particulier, la dénutrition, les troubles digestifs

hauts et bas, les troubles respiratoires

Dépister et prendre en charge les troubles orthopédiques

Dépister et prendre en charge la fragilité osseuse

Dépister et prendre en charge les troubles du sommeil

Prévenir les situations d’urgence en optimisant la formation et l’éducation thérapeutique.

9.5 Les traitements ou prises en charge

9.5.1 Rééducation neuromotrice – prise en charge du polyhandicap

La prise en charge précoce, programmes d’éducation spécialisée, comporte kinésithérapie, psychomotricité,

intégration « sensorielle » spécifique. La plupart des patients atteints du syndrome d’Aicardi étant non

marchants, le but de la rééducation neuromotrice est de (i) lutter contre les déformations les plus fréquentes,

luxation de hanche et scoliose, (ii) préserver la station assise confortable et sans douleur, et la

verticalisation.

Voici une liste des rééducations qui peuvent être proposées, en fonction de l’état clinique de l’enfant :

La kinésithérapie motrice active vise à prévenir l’atrophie musculaire et développe la force

musculaire. La kinésitherapie passive vise à lutter contre les rétractions musculo-tendineuses. Les

changements de posture en cas d’immobilisation ont pour but de garder ou rétablir un schéma

corporel d’ensemble et de lutter contre les escarres. Les massages peuvent avoir un rôle relaxant.

La kinésithérapie est aussi souvent prescrite pour les suites opératoires (scoliose, luxation de

hanche) pour aider à la verticalisation, pour développer les transferts et la marche, et la préserver

quand elle est obtenue.

La psychomotricité permet de compléter le travail de contrôle postural et des changements de

position (allongé, assis, debout), la dissociation et l’utilisation des mains.

La stimulation de la partie non verbale pour apprendre à communiquer.

La balnéothérapie avec pour but de favoriser le mouvement et la posture en limitant les effets de la

pesanteur.

L’équithérapie avec pour but de développer un travail sensoriel sur la posture et le maintien en lien

avec l’animal.

Le travail avec un psychologue permet de compléter cet accompagnement et peut être préconisé

pour les parents, les aidants et la fratrie.

Chaque programme de réeducation doit être établi en concertation avec les équipes locales, la structure de

vie de l’enfant et la famille, et adapté aux besoins de chaque enfant.

Les appareillages ont pour but de diriger la croissance du squelette, en rééquilibrant la posture, soit par

stimulation, soit par inhibition des chaines musculaires, soit par réflexe postural, soit par l’utilisation positive

de l’effet gravitaire. L’appareillage est prescrit en accord avec les parents, à l’issue d’un bilan orthopédique,

et doit être contrôlé et validé par le prescripteur. Ce dernier doit travailler étroitement avec l’orthoprothésiste.

Les appareillages comprennent principalement le corset-siège, les orthèses anti-équin et les corsets pour

3 Article L. 162-17-2-1 du code de la sécurité sociale (CSS).

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corriger la scoliose. D’autres appareillages sont couramment prescrits : verticalisateur ou matelas moulé,

orthèses de posture d’extension de genoux nocturnes statiques. Les appareillages sont régulièrement

évalués à la recherche de signes de mauvaise tolérance (escarres) et adaptés à la croissance de l’enfant.

9.5.2 La rééducation de l’oralité – orthophonie

La texture des repas est adaptée aux faibles capacités de mastication. Selon les enfants, on propose une

texture hachée ou moulinée pour les personnes mastiquant peu et sans troubles de déglutition, ou une

texture mixée lisse pour ceux qui ont des troubles de déglutition ou ayant une mastication inexistante.

L’orthophonie en rééducation de l’oralité a pour but de réduire l’hypersensibilité autour de la bouche à

l’origine d’un réflexe nauséeux et de lutter contre les fausses-routes.

9.5.3 Education à la communication non verbale

La communication est évaluée en orthophonie et ergothérapie le plus souvent. La prise en charge consiste à

développer et entretenir des capacités de communication non verbale.

9.5.4 Traitement médicamenteux de l’épilepsie

Il n’y a pas de recommandation de traitement pour l’épilepsie spécifique au syndrome d’Aicardi. Le choix du

traitement dépend du type de crises principalement rapporté par la famille. Pour les spasmes épileptiques

infantiles, une étude a rapporté le bénéfice du vigabatrin en première intention. L’utilisation des corticoïdes

et de l’ACTH est discutée dans la prise en charge des spasmes en raison de leur absence d’efficacité et des

risques et complications qui y sont associées, dans un contexte de polyhandicap. En cas de persistance des

spasmes épileptiques chez l’enfant plus grand, aucune étude n’apporte la preuve d’un besoin de maintenir le

traitement par vigabatrin. La décision doit donc se prendre par une équipe spécialisée en tenant compte de

l’ensemble des données sur les types de crises et les anomalies EEG présentes.

Compte tenu de la fréquence élevée de pharmacorésistance, il est recommandé qu’un neurologue pédiatre

ayant une expérience en épileptologie (ou un épileptologue après l’âge de 12 ans ) fasse le choix du

traitement anti-épileptique si les crises persistent au-delà de la seconde ligne de traitement et assure le suivi

ultérieur. Se discute souvent l’intérêt des polythérapies antiépileptiques. Dans ces cas, une parfaite

connaissance des différentes interactions médicamenteuses est un préalable indispensable. Seul le

maintien d’un bénéfice significatif et durable peut justifier une polythérapie.

Le choix de l’antiépileptique doit aussi tenir compte du risque augmenté d’ostéopénie qui est majoré en cas

d’utilisation de polythérapie antiépileptique.

L’efficacité du régime cétogène n’a jamais été rapportée dans le syndrome d’Aicardi. Certaines patientes ont

eu un stimulateur du nerf vague dont l’efficacité n’a pas été spécifiquement démontrée dans le syndrome

d’Aicardi.

Une seule étude donne des preuves de classe III sur la sécurité et l’efficacité à long terme de l’utilisation du

cannabidiol CBD pour des patientes avec une épilepsie pharmacorésistante dans le syndrome d’Aicardi.

Certaines données de chirurgie de l’épilepsie existent sous la forme de cas cliniques.

La chirurgie de l’épilepsie palliative conduit à des résultats variables chez les patientes Aicardi, et aucun

critère prédictif de l’efficacité de cette chirurgie n’a pu être identifié. La callosotomie a permis un contrôle des

crises chez une patiente avec un syndrome d’Aicardi avec une agénésie partielle du corps calleux.

La chirurgie de résection de zone dysplasique/polymicrogyrique est une option possible mais son efficacité

n’est pas démontrée. Seule une description des résultats de la chirurgie de résection de la dysplasie chez 2

patientes atteintes du syndrome d’Aicardi présentant une épilepsie pharmaco-résistante a été rapportée,

sans succès sur l’épilepsie.

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Le bilan pré-chirurgical doit toujours être confié à une équipe spécialisée à la chirurgie des épilepsies rares

et complexes de l’enfant. Par contre, un cas clinique a rapporté l’absence de bénéfice au traitement

chirurgical des kystes sur la sévérité de l’épilepsie.

9.5.5 Troubles du comportement

Les troubles du comportement ne font pas partie des symptômes habituellement rapportés dans le

syndrome d’Aicardi. Tout trouble du comportement doit d’abord impliquer la recherche attentive d’une

douleur et de sa cause. L’approche d’un trouble du comportement doit être pluridisciplinaire. Des évaluations

psychologiques +/- psychiatriques permettent d’adapter une prise en charge individuelle. Thérapie

comportementale et médicaments psychotropes sont parfois nécessaires pour les troubles du

comportement, surtout en cas d’agitation majeure ou de troubles anxieux qui nécessitent un traitement

médicamenteux. Les techniques de relaxation (Concept Snoezelen) peuvent aider à lutter contre l’anxiété.

Une analyse rigoureuse du comportement à problème doit être effectuée pour en déterminer son

origine (douleur, changement d’environnement, perte d’une capacité sensorielle, changement d’installation).

9.5.6 Troubles du sommeil

Des évaluations du sommeil (agenda de sommeil +/- actimétrie ; interrogatoire à la recherche de troubles

spécifiques : crises nocturnes, syndrome obstructif) et des polysomnographies, lorsqu’elles sont

nécessaires, permettent une prise en charge individuelle. Mélatonine et médicaments psychotropes

(neuroleptiques) sont souvent nécessaires pour les troubles du sommeil.

9.5.7 Prévention et traitement de la dénutrition

Une évaluation de la croissance, de l’oralité et des ingestas (par la diététicienne) sont nécessaires au

diagnostic et de façon régulière (au minimum annuellement) permettant une prise en charge individuelle.

L’objectif est d’assurer une croissance normale à ces patients malgré leur handicap et des ingestas qui ont

souvent tendance à se réduire au fil des années, réduction éventuellement majorée par un reflux gastro-

oesophagien non ou partiellement traité. En cas de ralentissement de la croissance, un régime

hypercalorique peut être prescrit, adapté par la diététicienne. Le suivi est alors intensifié.

Par ailleurs, ce régime doit être d’emblée enrichi en calcium en prévention de la fragilité osseuse.

Selon les critères de l’ESPGHAN pour la dénutrition, un seul des critères suivants suffit pour un enfant

porteur de polyhandicap : (1) Signes de dénutrition tels que des escarres et/ou une mauvaise circulation

périphérique ; (2) poids pour l’âge < - 2 Z score ; (3) pli cutané tricipital <10ème

percentile pour l’âge et le

sexe ; (4) périmètre brachial inférieur au 10ème

percentile ; (5) perte de poids ou courbe pondérale plate. En

cas de dénutrition malgré un régime hypercalorique, ou de fausses-routes associées à des pneumopathies

de déglutition, une nutrition entérale par gastrostomie est alors discutée. Cette proposition fait l’objet d’une

concertation pluridisciplinaire.

9.5.8 Prévention et traitement de la fragilité osseuse

Dès le diagnostic, tout enfant/adulte atteint du syndrome d’Aicardi doit avoir une supplémentation par

Vitamine D (une ampoule 100 000 UI tous les 3 mois ou l’équivalent en dose quotidienne soit 1 200 UI/jour).

Les apports en calcium doivent être adaptés à l’âge tout au long de la vie de façon très attentive en fonction

du type d’alimentation (orale, gastrostomie). Il faut lutter contre l’immobilité.

Enfin, il faut assurer un développement pubertaire de qualité.

Les traitements pour limiter les cycles doivent assurer une bonne oestrogénisation.

En cas de fractures associées à une densité osseuse inférieure à -2DS, il existe une ostéoporose fracturaire

et il faut envisager un traitement par bisphosphonates IV après avoir discuté le rapport bénéfice/risque de ce

traitement, notamment en cas de chirurgie orthopédique envisagée.

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9.5.9 Traitement du reflux gastro-œsophagien

Une prise en charge médicale du reflux gastro-oesophagien est primordiale compte tenu de son éventuel

retentissement sur l’oralité. Le traitement est débuté dès les premiers signes directs (rejets, vomissements,

grimaces ou inconfort au cours du repas) ou indirects (bruxisme, pleurs ou inconforts nocturnes, troubles du

sommeil).

On prescrit en première intention des inhibiteurs de la pompe à protons, en association, si échec, avec un

anti H2 (ranitidine). Dans les cas de RGO majeur, résistant à la bithérapie IPP-antiH2 on peut discuter

l’utilisation du bétanechol (urécholine - disponible en pharmacie hospitalière) s’il n’existe pas d’épilepsie ou

d’asthme instable, et en instituant une mise en place progressive pour lutter contre les effets secondaires

(globe vésical, diarrhée…).

En cas d’échec des traitements médicamenteux, une exploration par fibroscopie est indiquée et en fonction

des résultats une chirurgie anti reflux peut être discutée.

9.5.10 Prévention et traitement des complications respiratoires (encombrement et pneumo-

pathies de déglutition)

La lutte contre les fausses-routes alimentaires et le reflux gastro-oesophagien est fondamentale. La

vaccination contre la grippe saisonnière et le pneumocoque est indiquée. De même, il est important de

dépister précocement et de prendre en charge des déformations rachidiennes (scoliose et/ou cyphose)

La lutte contre les fausses-routes salivaires comprend le positionnement de la tête et l’utilisation de patch de

scopolamine (ou de belafit oral). Le traitement par injection de toxine des glandes salivaires peut être

discuté.

Chez les enfants présentant un encombrement sévère et/ou des pneumopathies de déglutition, un arrêt

d’alimentation orale et la mise en place d’une gastrostomie d’alimentation et l’utilisation d’un aspirateur de

mucosités peuvent être proposés. Sur le plan médicamenteux, aucune étude n’a montré l’efficacité d’un

quelconque traitement. Cependant, des traitements inhalés à base d’anticholinergiques pour réduire la

production de sécrétion, ou à base de traitements anti-asthmatiques lors d’hyperréactivité bronchique

(Ventoline® et corticoïdes inhalés) associée ont pu être proposés.

En cas d’infections respiratoires récurrentes une antibiothérapie continue orale ou inhalée peut

occasionnellement se discuter. Par exemple, la mise en place d’une antibiothérapie alternée (amoxicilline,

amoxicilline/acide clavulanique, sulfamethoxazole/triméthoprime ou macrolides). Les fluidifiants sont contre-

indiqués.

Dans certains cas, les parents sont formés à des techniques instrumentales de désencombrement telles que

le Cough Assist®, le Percussionnaire®, ou les relaxateurs de pression.

La ventilation non invasive nocturne et/ou une oxygénothérapie peuvent se discuter au cas par cas. Les

indications de telles prises en charges doivent toujours se faire dans le cadre de réunions de concertation

pluridisciplinaire, et la qualité de vie du patient doit toujours être au cœur de la discussion avec les parents.

9.5.11 Traitements chirurgicaux

Toute intervention doit être réalisée en milieu hospitalier en lien avec l’équipe spécialisée du centre de

référence. Le risque anesthésique est a priori plus important chez ces patientes qui peuvent présenter des

complications respiratoires.

Le seuil de la douleur peut être élevé, ce qui peut entraîner un retard de diagnostic des complications

postopératoires.

Du fait de la dénutrition fréquente, la cicatrisation peut être retardée et/ou compliquée par des surinfections.

La chirurgie de la scoliose et de la luxation de hanche doit être faite par une équipe entraînée à la chirurgie

des scolioses neurologiques (risque plus élevé de complications respiratoires et neurologiques ainsi que

d’infection du site opératoire).

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La mise en place de la gastrostomie percutanée doit également être réalisée par des équipes entrainées à

ces techniques dans le contexte du polyhandicap.

9.6 Éducation thérapeutique et modification du mode de vie (au cas par cas)

Nous partons d’un constat d’un réel besoin pour les patients et leur entourage proche qui vise à améliorer la

prise en charge des patients dans leur globalité.

Meilleure est la prise en charge médicale, paramédicale et éducative, meilleur est le confort du patient. Il est

utile de rappeler que la prise en charge précoce de certains symptômes permet de mieux appréhender les

complications, voire d’éviter des hospitalisations. Tous ces apprentissages sur la maladie passent par une

compréhension et une éducation des parents pour anticiper et gérer des situations parfois très compliquées.

Pour monter le projet d’Education thérapeutique et l’appliquer, un coordonnateur de soins est associé aux

consultations du neurologue pédiatre. Cette consultation « à 2 voix » est un réel besoin des parents et

s’apparente à une pédagogie de la diplomatie où l’écoute et la parole permettent de débloquer des

situations. Il s’agit d’un partenariat entre les professionnels et les familles et nécessite un diagnostic éducatif

et des entretiens individuels, sur place lors des consultations chez les professionnels, avec un suivi par

téléphone ou par mail.

Chaque personne est singulière, chaque situation unique. Cet accompagnement personnalisé est

bienveillant et aide la famille du patient à prendre des décisions pour des soins qui sont parfois lourds et

compliqués, de sorte à améliorer la qualité de vie du patient et a fortiori, celui de ses proches. Il aide aussi la

famille pour des choix qui concerne le projet de vie, l’orientation, la transition ou les aides pour les dossiers

administratifs et aides techniques.

Les programmes d’Education thérapeutique des enfants atteints du syndrome d’Aicardi sont en cours

d’élaboration et reposent sur des outils adaptés aux besoins et aux attentes des parents, grands-parents,

fratrie, aidants qui les accompagnent au quotidien.

Ses objectifs sont d’aider la famille à :

Comprendre la maladie

Comprendre les traitements, leurs effets indésirables éventuels et les précautions à prendre

Savoir agir et réagir au quotidien face à des situations particulières, en particulier la gestion des

crises épileptiques

Éviter certaines complications

Maitriser les gestes techniques (aspiration de mucosités, manœuvres de désencombrement,

alimentation, installation, gestion des mouvements anormaux) liés à la prise en charge de la

maladie.

Les thèmes proposés pour l’ETP concernent des symptômes spécifiques associés au syndrome d’Aicardi.

Chaque parcours étant différent, le patient doit être au cœur des préoccupations et mis au centre du

dispositif. La priorisation des besoins et des compétences à acquérir sont évalués en fonction de chaque

patient et selon la sévérité de l’état clinique.

Les sessions proposées portent sur :

l’adaptation de l’alimentation, des prises alimentaires et gestion des troubles digestifs courants

la prévention et traitement de la constipation et de la dysmotricité digestive basse

la prise en charge des crises épileptiques

les soins au quotidien : hygiène, soins, médicaments,

l’adaptation des installations autour de l’enfant et de son environnement

la transition enfant/adulte

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La conception d’un programme ETP est centrée sur les besoins et les réalités du patient dans le cas de

comorbidites et de polypathologies telles qu’on peut les retrouver dans le syndrome d’Aicardi.

10 Suivi

10.1.1 Objectifs

Il n’existe pas de traitement curatif spécifique au syndrome d’Aicardi.

Les objectifs du suivi sont donc de prévenir les complications et de traiter les différentes comorbiditées de la

maladie.

10.1.2 Professionnels impliqués (et modalités de coordination)

Le suivi est le plus souvent coordonné par le neurologue pédiatre, pédiatre, neurologue ou neuro-généticien

d’un centre de référence ou de compétences prenant en charge les polyhandicaps d’origine génétique. Le

suivi est mis en place en relation avec le pédiatre ou le médecin traitant et les médecins spécialistes en

fonction des atteintes et comorbidités présentes.

Le suivi implique aussi des liens étroits avec tous les professionnels assurant la prise en charge

paramédicale, psychologique, sociale et éducative.

Le suivi repose sur une coopération pluridisciplinaire, coordonnée par un médecin des centres de référence

ou de compétences et fait intervenir :

Des médecins de plusieurs disciplines : pédiatre, pédopsychiatre, généticien, gastro-

entérologue, pneumologue, endocrinologue, chirurgien orthopédiste, réanimateur, spécialiste du

sommeil, médecin de médecine physique et réadaptation, ophtalmologiste.

D'autres professionnels et paramédicaux : infirmier, kinésithérapeute, psychologue,

psychomotricien, orthophoniste, diététicien, éducateur, orthodontiste, orthoptiste, assistant social,

éducateur, AMP.

Des professionnels non médicaux

La prise en charge globale des patients concerne de nombreux professionnels en ville et à l’hôpital. Ces

professionnels sont médicaux, paramédicaux, et psychologues. Tous les professionnels travaillent

conjointement avec le médecin référent. Sont aussi impliqués les établissements médico-sociaux CAMSP,

SESSAD, IMP, IME, MAS, FAM et toute structure intervenant auprès de l’enfant ou de l’adulte.

Les associations de patients peuvent être de bons conseils et ont toute leur place pour aider à

l’accompagnement des familles et les soutenir.

Un accompagnement psychologique peut être proposé à la famille si elle en ressent le besoin.

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10.1.3 Rythme et contenu des consultations et du suivi

Figure : La grande flèche mauve indique l’âge de l’enfant (en années) au cours du suivi. L’âge au diagnostic du syn-

drome d’Aicardi. Le suivi de la croissance (Poids, taille PC) et de l’état nutritionnel se fait tous les 6 mois jusqu’à 6 ans

puis tous les ans jusqu’à 10 ans, puis tous les 2 ans ; l’objectif de ce suivi est d’identifier une cassure de la courbe pon-

dérale et/ou staturale. L’objectif de BMI est au 25ème percentile.

(1) La consultation neuropédiatrique doit être semestrielle jusqu’à l’âge de 6 ans puis tous les ans jusqu’à l’âge de 14

ans puis relayée par la consultation en neurologie (4). La transition doit être abordée à partir de 12-14 ans.

Elle comprend systématiquement : a) Examen neurologique avec recherche de déformations orthopédiques précoces

(équin, scoliose, cyphose, asymétrie du bassin, luxation de hanche) ; b) Evaluation des crises d’épilepsie avec évalua-

tion de la sémiologie, de l’intensité, de la fréquence des crises épileptiques et de leur impact sur l’éveil de l’enfant , et; c)

Recherche de troubles du comportement : cris, agitation ; e) Dépistage des troubles de l’endormissement, des réveils

nocturnes et de l’inversion du rythme veille-sommeil, troubles respiratoires diurnes ou nocturnes (ronflement, apnées) ; f)

Recherche de régurgitations, difficultés alimentaires, pleurs fréquents, constipation ; g) Recherche de fausses-routes,

pneumopathies de déglutition et/ou encombrement chronique.

(2) Un EEG de veille et de sieste est recommandé tous les ans jusqu’à l’âge de 6 ans.

(3) L’IRM cérébrale est réalisée au diagnostic (en général avant 1 an), et doit être réalisée après 2 ans pour faire un

bilan lésionnel à la fin de la myélinisation

(4) La consultation chez le neurologue doit être discutée dès l’âge de 13 ans, pour envisager une transition à

l’adolescence

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(5) La consultation en médecine physique est également annuelle afin de compléter la recherche de déformations ortho-

pédiques précoces (équin, scoliose, cyphose, asymétrie du bassin, luxation de hanche) avec des radiographies du bas-

sin et du rachis tous les ans en fonction des signes cliniques. Le médecin de médecine physique est en lien avec

l’appareilleur pour prescrire, adapter et suivre les appareillages (siège coque, verticalisateur, attelles anti-équins, mate-

las..).

(6) La consultation ophtalmologique est indispensable au diagnostic : elle vise à étudier de la poursuite oculaire, de

l’oculomotricité, la recherche d’un strabisme, d’un trouble oculomoteur intermittent (exophorie, ésophorie, insuffisance de

convergence) de la réfraction (nombreuses anomalies) et examen du fond d’œil. Elle doit être réalisée tous les 6 mois

jusqu’à l’âge de 6 ans, pour dépister d’éventuelles complications (décollement de rétine).

(7) La consultation en endocrinologie est systématique à partir de l’âge de 6 ans afin de dépister une ostéoporose. Elle

comporte une évaluation diététique des apports nutritionnels et en calcium, un bilan phosphocalcique (sang et urine),

une ostéodensitométrie tous les 2 ans.

(8) La consultation en gastro-entérologie pédiatrique n’est pas systématique. Il est souhaitable qu’elle s’inscrive dans le

cadre d’une consultation multidisciplinaire. L’avis du gastro-entérologue est justifié en cas de a) stagnation pondérale

+++ > 6 mois et dénutrition sévère; b) si reflux gastro-œsophagien résistant aux inhibiteurs de la pompe à protons (IPP);

c) Si fausses routes et/ou complications respiratoires faisant discuter une gastrostomie percutanée; d) si constipation

résistante aux traitements usuels. En cas d’initiation du suivi en gastro-entérologie pédiatrique, il convient de revoir

l’enfant tous les 6 mois. Aucun examen complémentaire n’est obligatoire dans la cadre de la consultation. Le TOGD et la

fibroscopie sont discutés au cas par cas.

(9) La consultation en orthopédie n’est pas systématique et doit être indiquée en cas de déformation orthopédique sé-

vère et évolutive malgré des appareillages adaptés. Idéalement elle doit être couplée à la consultation de médecine

physique. Elle est accompagnée de radiographies du bassin couché et du rachis de face et de profil couché et assis tenu

avec d’autres imageries ostéo-articulaires en fonction des points d’appel cliniques. Elle comporte une évaluation neuro-

orthopédique et fonctionnelle. Elle permet de discuter d’éventuelles chirurgies : ténotomie, arthrodèse.

(10) La consultation chez le dentiste a pour but de donner des conseils de bonne hygiène bucco-dentaire et de dépister

des complications. Les soins dentaires peuvent être réalisés sous MEOPA dans des structures adaptées (à l’hôpital ou

en libéral) qui peuvent accueillir des personnes handicapées. Un suivi tous les 2 ans est recommandé en l’absence de

signes d’appel.

(11) La consultation en pneumologie pédiatrique n’est pas systématique. Il est souhaitable qu’elle s’inscrive dans le

cadre d’une consultation multidisciplinaire. L’avis du pneumologue est justifié en cas a) de pneumopathies de déglutition

à répétition (n>2) ; b) d’encombrement chronique résistant au traitement par IPP ; c) discussion d’appareillage de désen-

combrement ou autres thérapeutiques. En cas d’initiation du suivi en pneumologie pédiatrique, il convient de revoir

l’enfant tous les 6 mois.

(12) La consultation par l’assistante sociale : suivi du projet éducatif et rééducatif en milieu familial et ou institutionnel.

Coordination avec la MDPH, évaluation des aides à apporter, suivi du projet familial et/ou institutionnel éducatif, réédu-

catif, occupationnel, dossier MDPH, mise en place d’aides humaines et/ou aides techniques si besoin, l’orientation à

l’âge adulte, la recherche d’une structure adaptée, la mise en place d’une mesure de protection juridique …

10.1.4 Examens complémentaires

Les examens complémentaires sont indiqués sur orientation clinique :

Les électro-encéphalogrammes de veille et de sieste sont importants pour le suivi des patients. La fré-

quence des EEG varie en fonction de l’intensité des crises, de son évolution, et de la réponse au traitement.

Un EEG n’est pas toujours un pré-requis à une modification de traitement et à une consultation en vue

d’améliorer l’épilepsie. En cas d’aggravation des crises sous traitement, il est recommandé de faire un EEG

à la recherche de l’apparition de nouvelles anomalies EEG.

Le dosage des antiépileptiques n’est pas systématique. En cas d’aggravation des crises sous traitement et

s’il existe un doute sur l’observance, il peut alors être utile de doser les antiépileptiques dans cette hypo-

thèse. En cas de suspicion d’interactions médicamenteuses (aggravation de l’épilepsie ou apparition d’effets

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secondaires), le dosage des antiépileptiques peut apporter une information diagnostique permettant

d’adapter également le traitement.

Le bilan biologique est recommandé de façon annuelle

Hémoglobine, Ferritine, Numération Formule Sanguine, Albumine, Préalbumine, Protidémie,

Ionogramme sanguin, Créatinine

25 OH, Vitamine D, Calcium, Phosphore, Phosphatase Alcaline, Calciurie, Créatininurie sur une

miction (avec calcul du ration calcium/créatinine)

Si le BMI < 25ème centile ou prise d’antiépileptiques, accompagné du dosage d’acide folique et de

vitamine B12.

Si le patient reçoit plus de 50% de ses apports caloriques par voie entérale (sonde entérale ou gas-

trostomie) :

Hémoglobine, Ferritine, Numération Formule Sanguine,

Albumine, Protidémie, Ionogramme sanguin, Urée, Créatinine,

Bilan hépatique

25 OH, Vitamine D, Calcium, Phosphore, Phosphatase Alcaline, Magnésium Calciurie, Créatininurie

sur une miction (avec calcul du ration calcium/créatinine).

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Annexe-1. Liste des participants Ce travail a été coordonné par le Pr Nadia Bahi-Buisson, Centre de référence de Déficiences intellectuelles

de causes rares (APHP, Necker Enfants Malades). Ce travail a été soutenu par Mme Anne HUGON,

chargée de projets au sein de la filière DefiScience.

Ont participé à l’élaboration du PNDS :

Rédacteur

Pr Nadia Bahi-Buisson, neuropédiatre, Paris

Groupe de travail multidisciplinaire

Pr Alexis Arzimanoglou, neuropédiatre, Coordinateur ERN EpiCARE, Lyon

Elisabeth Célestin, assistante parcours de santé, Paris

Pr Hélene Dollfus, généticienne, Strasbourg

Pr Laurent Guilbaud, radiologue pédiatre, Lyon

Dr Delphine Héron, généticienne, Paris

Dr Marie Hully, neuropédiatre, Paris

Dr Lotfi Miladi, chirurgien orthopédiste pédiatrique, Paris

Pr Mathieu Milh, neuropédiatre, Marseille

Pr Christophe Philippe, généticien biologiste, Dijon

Dr Mathieu Robert, ophtalmologiste, Paris

Groupe de lecture

Pr Tania Attie Bitach, fœtopathologie-génétique, Paris

Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre, Paris

Pr Dominique Brémond-Gignac, ophtalmologiste, Paris

Camille Compte, assistante sociale, Paris

Pr Laurence Faivre, généticienne, Dijon,

Anne Hugon, Chargée de projet PNDS, Filière DefiScience, Paris

Dr Sylvie Joriot, neuropédiatre, Lille

Dr Stéphanie Valence, neuropédiatre, Paris

Membres ou consultants spécialistes hors sites

Dr Sophie de Fontanges, médecin généraliste en IME, Paris

Association Française du Syndrome d’Aicardi Mme Emilie Duarte Nogueira et Mme Mathilde Sion

Déclarations d’intérêt

Tous les participants à l’élaboration du PNDS ont rempli une déclaration d’intérêt.

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Annexe-2. Coordonnées des centres de référence et de l’association de patients

Les centres de compétences ne sont pas indiqués sur ce document mais leurs coordonnées sont

consultables sur le site internet des filières – cf ci-dessous.

DéfiScience, Filière de santé maladies rares du neurodéveloppement

Animateur Pr Vincent des Portes

Centres labellisés sur le site de la filière DéfiScience http://www.defiscience.fr

SensGene, Filière de santé des maladies rares sensorielles

Animateur : Pr Hélène Dollfus

Centres labellisés sur le site de la filière SensGene https://www.sensgene.com

AnDDI-Rare, Filère de santé des anomalies du développement avec ou sans déficience intellectuelle

Animateur de la filière : Pr laurence Olivier-Faivre

Centres labellisés sur le site de la filière AnDDi-Rares http://anddi-rares.org

Promoteur du PNDS

Centre de référence constitutif des Déficiences intellectuelles de causes rares - Polyhandicap

Médecin coordonnateur : Pr Nadia Bahi Buisson, Neuropédiatre

AP-HP, Hôpital Necker Enfants Malades - 149 rue de Sèvres, 75015 Paris

Tél : 01 42 19 26 61

Site : http://www.maladiesrares-necker.aphp.fr/defisciences-rett/

Centres de référence des déficiences intellectuelles de causes rares

DéfiScience, Filière de santé maladies rares du neurodéveloppement

Centre de référence coordonateur des Déficiences Intellectuelles de causes rares

Médecin coordonnateur : Pr Delphine Héron, Génétique Clinique

AP-HP, Hôpital Pitié Salpêtrière - Département de génétique et cytogénétique - 47-83, boulevard de

l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13

Tél : 01 42 16 13 87

Contact : [email protected]

CHRU Brest Dr Sylviane PEUDENIER Service de pédiatrie 2 Avenue Foch, 29200 Brest Tél : 33 (0)2 98 22 33 89 Courriel : consultation.pé[email protected]

CHU Dijon, Hôpital d’enfants Pr Christel THAUVIN Centre de Génétique 10 Boulevard Mal de Lattre de Tassigny BP 77908 - 21079 DIJON Cedex Tél : 33 (0)3 80 29 53 13 Courriel : [email protected]

CHU de Lyon HCL GH Est- Femme Mère Enfant Pr Vincent DESPORTES Service de neuropédiatrie (5ème étage) 59 Boulevard Pinel - 69677 BRON Cedex Tél : 33 (0)4 27 85 53 80 Courriel : [email protected]

CHU de Marseille Hôpital de la Timone enfants Pr Mathieu MILH Service de neurologie pédiatrique 265 Rue Saint-Pierre 13005 MARSEILLE Tél : 33(0)4 91 38 55 80 Courriel : [email protected]

APHP Paris - Hôpital Necker - Enfants Malades Pr Nadia BAHI-BUISSON Service de Neurologie pédiatrique 149 rue de Sèvres - 75743 PARIS Tél : 33 (0)1 44 49 41 42 Courriel : [email protected]

APHP Paris - Hôpital Necker-Enfants Malades Dr Marlène RIO Service de Génétique Médicale 149 rue de Sèvres - 75743 PARIS Tél : 33 (0)1 44 38 15 07 Courriel : [email protected]

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APHP Paris - Hôpital d'Enfants Armand-

Trousseau Pr Thierry BILETTE DE VILLEMEUR 26 avenue du Docteur Arnold Netter - 75012 PARIS Tél : 33 (0)1 44 73 65 75 Courriel : [email protected]

APHP Paris - Hôpital Hôpital Robert Debré

Dr David GERMANAUD Neurologie pédiatrique et maladies métaboliques 48 boulevard Sérurier - 75019 PARIS Tél : 33 (0)1 40 03 57 07 Courriel : [email protected]

CHU de Rennes, Hôpital Sud, Rennes Dr Laurent PASQUIER service de génétique clinique 16 bd de Bulgarie, BP 90347 - 35203 RENNES cedex 2 Téléphone : +33 (0)2 99 26 67 44 Courriel : [email protected]

CHU de Strasbourg - Hôpital de Hautepierre Dr Salima EL CHEHADEH Service de génétique médicale 1 Avenue Molière - 67200 STRASBOURG Courriel : [email protected]

Centre de référence des maladies rares en ophtalmologie Ophtara

SensGene, Filière de santé des maladies rares sensorielles

Centre de référence coordonateur des maladies rares en ophtalmologie Ophtara

Médecin coordonnateur : Pr Dominique Bremond-Gignac

Hôpital Necker Enfants Malades, Service d'ophtalmologie, Bât. Lecourbe - RC

149 rue de Sèvres - 75 015 Paris

Tel : 01 44 49 45 02; 01 44 49 27 02

Contact : [email protected] ou [email protected]

Centre de référence constitutif des maladies rares en ophtalmologie Ophtara

APHP Paris - Hôpital Européen George

Pompidou

Dr Christophe Orssaud

20 rue Leblanc

75015 Paris

Tél.: 01 56 09 34 98

APHP Paris - Hôpital de La Pitié Salpetrière

Pr Barham Bodaghi

47-83 bd de l’Hôpital

75013 Paris

Tél.: 01 42 16 32 01

APHP Paris - Hôpital Cochin

Pr Antoine Brezin

27, rue du Faubourg-Saint-Jacques

75014 Paris

Par télephone : 01 58 41 22 01

Centres de référence des anomalies du développement et les syndromes malformatifs

AnDDI-Rare, Filère de santé des anomalies du développement avec ou sans déficience intellectuelle

Centre de Référence coordonateur « Anomalies du développement et syndromes malformatifs »

Médecin coordonnateur : Pr Laurence Olivier-Faivre CHU Dijon, Hôpital d’enfants - Centre de génétique

10 Boulevard Mal de Lattre de Tassigny - BP 77908 – 21079 DIJON Cedex

Tél : 33 (0)3 80 29 53 13

Contact : [email protected] - Courriel : [email protected]

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019

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Région Ile de France CHU Robert DEBRE Pr VERLOES Département de Génétique 37 bd SERURIER, 75019 PARIS Tel 01 40 03 53 42 CRMR constitutif : APHP Necker, Poissy, APHP P. Salpétrière, APHP K. Bicêtre

Région Sud-Ouest-Occitanie-Réunion CHU de Bordeaux Pr LACOMBE Service de Génétique Médicale, Groupe hospitalier Pellegrin, Place Amélie Raba-Léon, 33076 BORDEAUX Cedex Tel 05 57 82 03 63 / 05 56 79 59 52 CRMR constitutif : CHU Montpellier, La Réunion

Inter région Nord-Ouest CHU Lille - Hôpital J de Flandre Pr MANOUVRIER Rue Pierre Decoulx, 59037 Lille Cedex France Tel 03 20 44 49 11 CRMR constitutif : CHU Amiens, Caen, Rouen

Région Ouest CHU de RENNES - Hôpital Sud -16 Pr ODENT boulevard de Bulgarie- BP 90347 -35203 Rennes Cedex 2 Tel 02 99 26 67 44 CRMR constitutif : CHU Nantes, Tours, Angers

Région Est CHU Dijon Pr OLIVIER-FAIVRE Centre de Génétique Hôpital d’enfants -10 Boulevard Mal de Lattre de Tassigny -BP 77908 -21079 DIJON CEDEX Tel 03 80 29 53 13 CRMR constitutif : CHU Nancy, Strasbourg, Reims

Région Sud-Est CHU de LYON - Groupement Hospitalier Est Pr EDERY Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) - 59 boulevard Pinel – 69 677 BRON Tel 04 27 85 55 73 CRMR constitutif : CHU Grenoble, Clermont-Ferrand, Marseille

Consultants spécialistes hors site Dr Sophie de Fontanges, Médecin généraliste en IME, Paris [email protected]

Association nationale de patients

Association syndrome Aicardi

Présidente Émilie Duarte Nogueira 40 E chemin du Presbytère – 59630 Looberghe 06 99 25 82 66 Mail : [email protected] Source Internet : http://syndrome-aicardi.fr

Informations complémentaires

ORPHANET - Source Internet : - http://www.orpha.net

Alliance Maladies Rares - Collectif d’associations de maladies rares

Source Internet : http://www.alliance-maladies-rares.org

Maladies Rares Info service – Plateforme d’appel et d’informations des maladies rares

Source Internet : http://www.maladiesraresinfo.org

Teléphone : 01 56 53 81 36

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019

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Annexe-3. Evaluation nutritionnelle

Evaluation générale des difficultés alimentaires

1/ Rythme des évaluations nutritionnelles

tous les 6 mois jusqu’à 5 ans

tous les 6 mois entre 5 et 12 ans

tous les ans à l’adolescence et l’âge adulte

2/ Evaluation nutritionnelle doit inclure

le rapport de la quantité d’aliments prise

les types d’aliments

les préférences et tolérances de texture

une évaluation diététique cadrée comportant la pesée des aliments et la composition des plats

3/ Evaluation du stress pendant les repas

• pour l’aidant ou la famille : le temps du repas

• par la présence de signes associés : pleurs, grimaces, douleurs

• par l’évaluation par observation directe ou par vidéo

4/ Evaluation des capacités à manger seul, à marcher et déglutir pendant les repas

par le compte-rendu de l’aidant ou la famille

par l’observation directe ou par vidéo d’un repas

5/ Evaluation des besoins pour une assistance pour

le positionnement de l’enfant pendant les repas

des équipements spécifiques (couverts, verres…)

la modification de la consistance de l’alimentation

Mesures anthropométriques et autres évaluations cliniques

1/ Mesures du poids et de la taille systématiques dans l’examen clinique

Chez l’enfant tétraplégique, les recommandations de l’ ESPGHAN proposent de déterminer la taille à partir de la

longueur talon-genou

2/ une mesure du pli cutané à mi-distance calculée, dans le sens de la longueur du triceps, en regard de la face posté-

rieure du bras.

4/ Un examen bucco-dentaire pour évaluer la bonne santé bucco-dentaire des patients est nécessaire en raison de son

impact sur la prise alimentaire

5/ Bilan biologique recommandé

Hémoglobine, Ferritine, Numération Formule Sanguine, Albumine, Préalbumine, Protidémie, Ionogramme

sanguin, Créatinine

25 OH, Vitamine D, Calcium, Phosphore, Phosphatase Alcaline, Calciurie et Créatininurie sur une miction

(avec calcul du ration calcium/créatinine)

Si le BMI < 25th centile ou prise d’antiépileptiques

Vitamine B12 et folate

6/ Si le patient reçoit plus de 50% de ses apports caloriques par voie entérale (sonde entérale ou gastrosto-

mie),

Hémoglobine, Ferritine, Numération Formule Sanguine

Albumine, Protidémie, Ionogramme sanguin, Urée, Créatinine,

Bilan hépatique complet

25 OH, Vitamine D, Calcium, Phosphore, Phosphatase Alcaline, Magnésium, Calciurie et Créatininurie sur une

miction (avec calcul du ration calcium/créatinine)

Vitamine B12 et folate

Evaluation des moyens pour augmenter les apports caloriques

1/ L’évaluation des besoins nutritionnels doit être réalisée de façon individuelle et adaptée à chaque patient

2/ Le meilleur indicateur des besoins caloriques peut être déduit en comparant les apports caloriques actuels et plu-

sieurs mesures de croissance

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019

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3/ Si le patient est en dessous du poids attendu pour l’âge, augmenter les apports caloriques jusqu’à ce que le poids

cible soit atteint

4/ Pour augmenter les calories, donner de fréquents snacks de suppléments nutritionnels hypercaloriques

5/ Il n’y a aucune évidence que le régime sans gluten soit associé à une amélioration de la croissance des enfants

6/ Il n’y a aucune évidence que le régime sans lactose soit associé à une amélioration de la croissance des enfants

Facteurs guidant l’indication d’une alimentation entérale

1/ Les bénéfices d’une gastrostomie incluent

la diminution du nombre et de la durée de repas

la réduction du nombre de pneumopathies de déglutition

l’amélioration globale de la qualité de vie de l’enfant

2/ Les indications d’une gastrostomie incluent

la prise de poids insuffisante malgré une augmentation des apports caloriques

les troubles de déglutition avec risque majeur de fausses-routes

les repas anormalement longs, sources de stress pour l’enfant et sa famille

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 1

Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares

Coordonné par Pr Nadia Bahi Buisson, CRDI - Hôpital Necker, Paris

Filières DéfiScience & SensGene & AnDDI-Rares

Septembre 2019

Cet argumentaire a été élaboré par le Centre de référence

Déficiences intellectuelles de causes rares « Centre Rett & polyhandicap ».

Il a servi de base à l’élaboration du PNDS « Syndrome d’Aicardi ».

PNDS téléchargeable sur les sites des Filières de Santé DéfiScience & SensGene & AnDDi-Rare

Et sur le site du centre de référence http://www.maladiesrares-necker.aphp.fr/defisciences-rett/

Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS)

SYNDROME D’AICARDI

Argumentaire

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 2

Sommaire

Liste des abréviations ............................................................................................................ 3

Préambule ............................................................................................................................... 4

Méthode globale d’élaboration du PNDS Syndrome d’Aicardi ........................................... 4

1 Recherche documentaire .............................................................................................. 5

2 Argumentaire par chapitre ............................................................................................ 6 2.1 Critères du diagnostic du syndrome d’Aicardi et questions nosologiques 6 2.2 Description neurologique du syndrome d’Aicardi 8 2.3 Aspects neuroradiologiques du syndrome d’Aicardi 13 2.4 Description de l’épilepsie et de la prise en charge dans le syndrome d’Aicardi 17 2.5 Description des anomalies ophtalmologiques dans le syndrome d’Aicardi 20 2.6 Description neuropathologique 23 2.7 Description de la prise en charge anesthésique 24 2.8 Aspects morphologiques et dermatologiques du syndrome d’Aicardi 25 2.9 Croissance, troubles osseux et orthopédiques 26 2.10 Tumeurs et syndrome d’Aicardi 26 2.11 Prise en charge bucco-dentaire 29 2.12 Essais thérapeutiques : aucune publication 29 2.13 Puberté – Evolution à l’âge adulte : aucune publication 29 2.14 Accompagnement psycho-socio-éducatif, qualité de vie : aucune publication 29 2.15 Echelles : aucune échelle spécifique de la sévérité du syndrome d’Aicardi n’a été publiée 30 2.16 Survie et causes de décès 30 2.17 Description des garçons et des jumeaux 30 2.18 Connaissance du diagnostic génétique – investigations recommandées 31

Annexe 1. Liste des participants ..................................................................................... 38

Annexe-2. Coordonnées des centres de référence et de l’association de patients .......... 39

Références bibliographiques ................................................................................................ 42 Critères du diagnostic du syndrome d’Aicardi et questions nosologiques 42 Description neurologique du syndrome d’Aicardi 42 Aspects neuroradiologiques du syndrome d’Aicardi 43 Description neuropathologique 43 Description de l’épilepsie et de la prise en charge dans le syndrome d’Aicardi 44 Description des anomalies ophtalmologiques dans le syndrome d’Aicardi 44 Description de la prise en charge anesthésique 45 Aspects morphologiques et dermatologiques du syndrome d’Aicardi 45 Croissance, troubles osseux et orthopédiques 45 Tumeurs et syndrome d’Aicardi 46 Survie et causes de décès 46 Description des garçons et des jumeaux 46 Connaissance du diagnostic génétique – investigations recommandées 47 Diagnostics différentiels 47

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 3

Liste des abréviations ACC Agénésie du corps calleux

ACTH Adreno corticotrophic hormone

ADN Acide désoxyribonucléique

AGS Syndrome Aicardi Goutière

ALD Affection de longue durée

AMM Autorisation de mise sur le marché

ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

CBD Cannabidiol

CMV Cytomégalovirus

CRMR Centre de référence maladies rares

DTI Tractographie ou Diffusion Tensor Imaging (DTI) une technique de neuro-

imagerie

EEAP Etablissement pour enfants et adultes polyhandicapés

EEG Electroencéphalogramme

ESPGHAN European Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition

FAM Foyer d’accueil médicalisé

HAS Haute Autorité de Santé

IgG Immunoglobuline de type G

IMC Indice de masse corporelle (BMI body mass index)

IME Institut médico-éducatif

IMP Institut médico-pédagogique

INF Interférons

IRM Imagerie par résonnance magnétique

MAS Maison d’accueil spécialisé

MCLMR Microcephaly with or without chorioretinopathy, lymphoedema, or mental

retardation

MDPH Maison départementale des personnes handicapées

MLS Microphtalmia with Skin Defects

MPR Médecine physique et de réadaptation

NGS Next-generation sequencing

OCCS Syndrome Oculo-Cérébro-Cutané

OCT Optical coherence tomography

ORL Oto-rhino-laryngologiste

PCR quantitative Polymerase Chain Reaction

PES Potentiels Evoqués Somesthésiques

PET FdG Positron Emission Tomography (PET) ou Tomographie par Emissions de

Positrons au fluorodeoxyglucose (FDG)-

PEV Potentiels Evoqués Visuels

PNDS Protocole national de diagnostic et de soins

RGO Reflux gastro-oesophagien

RNA sequencing Séquençage du transcriptome

RTU Recommandations temporaire d’utilisation

SESSAD Service d'éucation spéciale et de soins à domicile

SHD Séquençage à haut débit

VNS Stimulateur du nerf vague

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 4

Préambule

Le PNDS sur le syndrome d’Aicardi a été élaboré selon la « méthode d’élaboration d’un protocole national de diagnostic et de soins pour les maladies rares »

publiée par la Haute Autorité de Santé en 2012 (guide méthodologique disponible sur le site de la HAS : www.has-sante.fr).

Le présent argumentaire comporte l’ensemble des données bibliographiques analysées pour la rédaction du PNDS.

Méthode globale d’élaboration du PNDS Syndrome d’Aicardi

Après une analyse critique de la littérature internationale (voir « Recherche bibliographique »), une première version du PNDS a été réalisée par un Groupe

de travail multidisciplinaire sous la coordination du Pr Nadia Bahi-Buisson (Service de neurologie pédiatrie, Centre de référence Déficiences intellectuelles

de causes rares, Centre Rett & polyhandicap, Hôpital Necker).

Le document a aussi été soumis à relecture et modifications libres à un Groupe de lecture, représentants-experts du Centre de référence Déficiences

intellectuelles de causes rares.

Les remarques et modifications issues des relectures ont été intégrées, permettant d’aboutir au document final. Le PNDS présenté est donc le fruit de ce

travail collégial.

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 5

Argumentaire

1 Recherche documentaire

On insiste sur la difficulté à extraire les références spécifiquement liées au syndrome d’Aicardi, en raison de l’importance croissante de la littérature du

syndrome d’Aicardi-Goutières, dont le reférencement Pubmed est commun.

Les premières publications concernant le syndrome d’Aicardi datent de 1965, sans la référence spécifique « syndrome d’Aicardi » mais avec le titre « A new

syndrome: spasms in flexion, callosal agenesis, ocular abnormalities », et l’auteur Jean Aicardi suggère qu’il s’agissait de la description princeps du syndrome

d’Aicardi.

Nombre de références Pubmed sur le syndrome d’Aicardi entre 1965 et 2018 : 150 références au total (1ère référence en 1965, 1989 pour la 2e

référence, puis 1999 référence dans laquelle le titre comporte « syndrome d’Aicardi »)

Nombre de références Pubmed sur le syndrome d’Aicardi entre 1965 et 2018 : 12 revues dont un GeneReviews

Nombre de références Pubmed sur le syndrome d’Aicardi entre 1965 et 2018 : 15 publications case report

Sources consultées Bases de données : PubMed, Cochrane

Sites internet : clinical trials

Période de recherche 1965-2018

Langues retenues Anglais, Français

Mots clés utilisés AICARDI syndrome not AICARDI-GOUTIERES

Les articles ont été sélectionnés selon leur date de publication, le journal éditeur, l’équipe ou les équipes auteurs.

Nous avons regroupé les articles sélectionnés selon 19 chapitres (ou champs) proches des chapitres du PNDS. Les tableaux ci-dessous présentent les

références de ces articles et, selon les cas, des commentaires ou notifications de leurs apports principaux.

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 6

2 Argumentaire par chapitre

2.1 Critères du diagnostic du syndrome d’Aicardi et questions nosologiques

Le diagnostic du syndrome d’Aicardi est clinique : il repose sur la mise en évidence d’une triade agénésie du corps calleux, lacunes chorio-rétiniennes et une

histoire de spasmes infantiles. Cette triade a été décrite en 1965 par Jean Aicardi. Progressivement, des nouveaux signes associés ont été décrits comme des

critères majeurs de la maladie (soit parce qu’ils étaient fréquemment observés, soit parce qu’ils semblaient spécifiques).

Il existe un grand nombre de description de syndromes d’Aicardi dans la littérature. Ces formes improprement appelées « variants du syndrome d’Aicardi »

soulignent l’absence de marqueur spécifique biologique ou génétique de la maladie. Par exemple, des patientes sans agénésie du corps calleux mais

présentant d’autres signes en particulier avec des lacunes chorio-rétiniennes et une hypoplasie des commissures ont été qualifiées de « variants du

syndrome d’Aicardi ». De la même manière, un variant du syndrome d’Aicardi a été décrit devant l’association de lacunes chorio-rétiniennes à des

malformations cérébrales telles que des polymicrogyries, des kystes arachnoïdiens, des papillomes des plexus choroïdes, sans agénésie du corps calleux.

Enfin, on retrouve également ce terme dans des associations de malformations cérébrales et d’autres anomalies oculaires (colobome, cicatrices linéaires,

pigmentation anormale de la rétine).

Le syndrome d’Aicardi est une maladie très rare qui semble toucher toutes les ethnies de façon équivalente. L’incidence est estimée entre 1/105 000 et

1/167 000 aux Etats-Unis et entre 1/93 000 et 1/99 000 dans certains pays européens. La prévalence exacte du syndrome d’Aicardi est inconnue. Elle est

estimée à 850 aux Etats-Unis et 4 000 dans le monde entier.

Thème Principales sources Commentaires

Description princeps de

la maladie

1 Description princeps

2 Cet article dans GeneReviews, publié en 2006 et revisé en 2014 reprend de facon exhaustive les

caractéristiques cliniques (agénésie du corps calleux, lacunes choriorétiniennes, et spasmes

infantiles), ainsi que les signes associés typiquement présents dans la maladies. Les signes

neurologiques les plus fréquents sont la microcéphalie, l’hypotonie axiale, l’hypertonie des

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 7

Thème Principales sources Commentaires

membres avec une spasticité, un retard global du développement et une déficience intellectuelle.

L’épilepsie est un signe majeur avec un début avec l’âge de 3 mois, et dans la majorité des cas

avant 1 an. Elle évolue vers une épilepsie souvent multifocale et pharmacorésistance. Les

anomalies costovertébrales sont courantes, et peuvent conduire à une scoliose dans 1/3 des cas.

Les autres signes fréquents sont des signes morphologiques faciaux, des troubles gastro-

intestinaux, des petites mains, des malformations vasculaires et des lésions pigmentaires sur la

peau, une augmentation de l’incidence de tumeurs, un retard de croissance à partir de l’âge de 7-

9 ans, et une puberté précoce. La survie varie considérablement, avec un âge moyen de mortalité

de 8,3 ans et une médiane à 18,5 ans.

Critères du diagnostic 3 Description des critères du syndrome d’Aicardi

triade classique :

o agénésie du corps calleux

o spasmes infantiles

o lacunes chorio-rétiniennes

critères majeurs :

o malformations du cortex cérébral (polymicrogyrie)

o hétérotopies périventriculaires et sous corticales

o kystes arachnoidiens autour du 3ème ventricule et/ou des plexus choroides

o colobome du nerf optique ou hypoplasie

critères accessoires :

o anomalies vertébrales et des côtes

o microphtalmie

o EEG « split-brain » : tracé asynergique avec une dissociation de l’activité des deux

hémisphères

o asymétrie des hémisphères cérébraux

Proposition de révision des Modification des critères initiaux (1999) en ajoutant les critères morphologiques (prémaxillaire

proéminent et pointe du nez retroussée) et les tumeurs et malformations vasculaires.

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 8

Thème Principales sources Commentaires

critères 4

Phénotype et

management du

syndrome d’Aicardi

5 Dans cette grande série de 69 patients, les auteurs ont rapporté les réponses de parents/aidants

de 69 patients Aicardi (68 filles et un garçon 47,XXY), âgés de 5 mois à 32 ans (moyenne 88 mois).

Les auteurs rapportent un ralentissement de la croissance à 10 ans en dessous du 5ème percentile,

et du poids à partir de l’âge de 7 ans en dessous du 25ème percentile. L’âge médian de survie est de

18,5 ans (+/-4 ans). Les comorbidités les plus fréquemment rapportées sont l’épilepsie et les

dysfonctions gastro-intestinales dans plus de 90% des cas.

6 Dans ce papier de revue, l’auteur rapporte un « devenir développemental défavorable », avec une

mortalité élevée, une morbidité importante, mais un spectre très large avec parfois des patientes

moins sévèrement atteintes. Il souligne l’importance de critères majeurs (malformations

corticales, formations kystiques, papillomes de plexus choroïdes) ; des anomalies oculaires, de

type colobome en plus des lacunes et des crises focales au lieu des spasmes infantiles.

Revue 7 Cet article de revue souligne l’histoire et l’évolution de la description du syndrome d’Aicardi, des

caractéristiques ophtalmologiques et électroencéphalographiques.

2.2 Description neurologique du syndrome d’Aicardi

Les signes neurologiques du syndrome d’Aicardi associent de façon variable, une hypotonie axiale, une hypertonie périphérique avec une spasticité souvent

asymétrique, ou une hémiparésie. L’hémiparésie spastique touche souvent le même côté que les spasmes asymétriques et est controlatérale aux anomalies

EEG.

Le périmètre crânien est le plus souvent normal à la naissance et évolue vers une microcéphalie secondaire modérée aux cours des premières années de la

vie.

Le syndrome d’Aicardi évolue le plus souvent vers un polyhandicap mais il existe un spectre de sévérité. La plupart des patientes Aicardi ont un retard du

développement modéré à sévère et une déficience intellectuelle ; toutefois certaines patientes Aicardi ont été décrites avec un retard du développement

modéré.

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 9

Sur le plan développemental, les plus larges séries décrivent un niveau de développement inférieur à 6 mois (64%) et inférieur à 12 mois (91%).

Seules 21% avaient acquis la marche mais moins de 10% avaient une marche autonome ou avec une assistance minimale. Seules 3% des patientes de plus

de 2 ans pouvaient communiquer en utilisant des phrases.

Les crises épileptiques sont habituellement pharmacorésistantes, mais il existe des descriptions (sous la forme de case reports) de crises focales et de

spasmes contrôlés par le traitement anti-épileptique. Il existe également des cases reports rapportant des tentatives de chirurgie de l’épilepsie sans résultat

à long terme décrit.

Dans une étude réalisée avec l’association des familles Aicardi des Etats-Unis (34 patientes), toutes les patientes présentaient une épilepsie active, la moitié

d’entre elles avaient présenté au moins une fois une complication respiratoire (pneumopathie), 1/3 n’avaient pas d’alimentation autonome, et 3/4

mangeaient une alimentation mixée. Un quart des patientes pouvaient marcher, 10% pouvaient courir, et seule une pouvait dire des mots isolés.

Une dizaine de cas cliniques d’enfants avec un syndrome d’Aicardi ont été décrits comme des « formes modérées », avec des enfants capables de marcher,

de communiquer avec des petites phrases et une épilepsie contrôlée par le traitement.

Séries de patients

8 Dans ce travail, les auteurs ont comparé la présentation clinique, radiologique, électro physiologique et le

devenir de 31 enfants avec épilepsie et agénésie du corps calleux (11 garçons et 20 filles) dont 14 avait un

syndrome d’Aicardi (100% filles). L’âge médian du début des crises est plus faible dans le syndrome

d’Aicardi par rapport aux patients avec une agénésie du corps calleux (ACC) non syndromiques (2 versus

5 mois P =0.006). Le déficit moteur (marche) et de langage est plus important chez les Aicardi. Les

anomalies du cortex cérébral visualisée en IRM et en PET FdG (glucose) sont plus importantes dans

l’Aicardi que dans les agénésies du corps calleux non syndromiques.

9 Les auteurs ont réalisé une enquête nationale sur le syndrome d’Aicardi en Norvège, afin d’obtenir des

caractéristiques épidémiologiques sur la maladie.

Six filles âgées de 7 à 27 ans ont été identifiées. La prévalence estimée de la maladie est de 0,63/ 100 000

filles. Parmi celles-ci, une n’a jamais présenté de crise épileptique, alors que les 5 autres ont présenté des

spasmes infantiles. Les EEG ont montré une hypsarythmie (100% cas) associée à des suppression-burst

prolongés dans 2 cas, ou des aplatissements brefs du tracé dans 3 cas. Dans 4/5 cas, l’épilepsie s’est

améliorée avec l’âge.

10 Dans ce travail, les auteurs ont compilé plusieurs sources internationales afin de décrire l’incidence, la

prévalence et l’espérance de vie des patientes Aicardi. 408 cas ont été répertoriés, âgés de 1 mois à 42

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 10

ans. L’incidence de la maladie est de 1/105 000 naissances aux USA et 1/93 000 aux Pays-Bas. La

prévalence la plus importante rapportée est aux USA (853 patients) et estimée à 1 000 dans le monde.

45 cas de patientes décédées ont été rapportés entre 1 mois et 33 ans avec un risque maximal à 16 ans.

La probabilité de survie à 27 ans est de 0,62 (95% CI, 0.47-0.77). L’espérance de vie est liée au niveau de

handicap des patientes Aicardi.

11 Il s’agit d’une étude nationale réalisée en Suède sur 18 patientes diagnostiquées « syndrome d’Aicardi »

nées entre 1975 et 2002. 15/18 avaient tous les critères du syndrome d’Aicardi et 3 étaient considérées

comme des « variants » car présentaient 2/3 critères en plus de malformations cérébrales et/ou

d’anomalies chorio-rétiniennes. La prévalence estimée est de 2 à 15/100 000 filles. Toutes avaient des

mensurations néonatales normales, à l’exception d’une patiente. L’âge au diagnostic variait de 3 jours à 12

ans et diminue avec le temps, traduisant une meilleure connaissance médicale de la maladie. Les premiers

signes étaient des crises d’épilepsie, 6 myocloniques, 4 généralisées tonico-cloniques, et 8 toniques,

cloniques ou partielles secondairement généralisées. Parmi les 18 patientes, une avait une hypsarythmie,

5 des anomalies épileptiformes multifocales, 3 des bouffées bilatérales indépendantes, 2 des suppressions

bursts, 6 des pointes, et 1 un ralentissement diffus de l’activité de fond. Des anomalies EEG asymétriques

sont rapportées dans 13/18 (72 %). Les auteurs concluent que les crises comme les anomalies EEG peuvent

ne pas être spécifiques au début de la maladie.

Sur l’IRM, 13/18 avaient une agénésie complète du corps calleux (72%), 3/18 (17%) une agénésie partielle,

et 2/18 (11%) une hypoplasie du corps calleux. Parmi les 15 patientes avec un syndrome d’Aicardi certain,

13 avaient des lacunes binoculaires et 2 une atteinte unilatérale.

12 Les auteurs ont réalisé une enquête nationale sur le syndrome d’Aicardi en Suède afin d’obtenir des

caractéristiques épidémiologiques sur la maladie. 18 patientes âgées de 1 à 27 ans ont été identifiées et

réexaminées pour l’étude. 13 ont développé une épilepsie pharmacorésistante, mais 1 a été libre de crises

après une chirurgie de l’épilepsie. 2 suivaient un régime cétogène. La plupart des EEG retrouvaient des

anomalies multifocales. Toutes avaient un polyhandicap avec une dépendance totale, à l’exception d’une

qui avait une déficience intellectuelle légère et une absence de crise épileptique. La communication, la

nutrition, et les fonctions motrices étaient affectées. Les fonctions visuelles, difficiles à évaluer en raison

du déficit intellectuel, variaient de normales à sévèrement atteintes.

Deux ans après la première évaluation, 12/18 patientes étaient vivantes à un âge médian de 13,5 ans (3-31

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ans). 6 étaient décédées entre 3 et 10 ans. Toutes ces patientes avaient une épilepsie sévère et étaient les

plus lourdement handicapées. 2 sont décédées de tumeurs cérébrales malignes.

5 Les auteurs ont réalisé une enquête auprès des aidants de 69 patients Aicardi âgés de 5 mois à 32 ans (âge

moyen 88 mois). Toutes sont des filles à l’exception d’un garçon 47,XXY.

Parmi les observations de ce travail, les auteurs ont retrouvé un ralentissement de la croissance à partir de

l’âge de 10 ans en-dessous du 5ème percentile et du poids à partir de l’âge de 7 ans en-dessous du 25ème

percentile. L’âge médian de survie est estimé à 18,5 ans (+/-4 ans).

Les principales comorbidités sont des dysfonctions gastro-intestinales dans >90% cas, tels que des

épisodes récurrents de constipation (64/68 ; 94%), reflux gastro-œsophagien (37/66 ; 56%), douleurs

abdominales (24/57 ; 42%) et diarrhée (25/65 ; 38%). Le polyéthylène glycol est le médicament le plus

utilisé pour la constipation. 17/65 (26%) ont eu une gastrostomie d’alimentation associée à une

fundoplicature de Nissen à visée anti-reflux. Les autres traitements du reflux étaient le lansoprazole et

l’oméprazole. 27/66 (42%) avaient une alimentation entérale, sur gastrostomie (23 ; 11%) ou sur

jéjunostomie (3 ; 4%). Dans 13 cas, elles avaient une alimentation mixte, orale et entérale.

Les complications respiratoires sont également fréquentes, en particulier les pneumopathies infectieuses

(30/66 ; 45%), et les pneumopathies de déglutition (33/67 ; 49%). Dans plus de la moitié des cas (54%),

elles ont nécessité une oxygénothérapie en hospitalisation. 28% ont eu besoin d’une oxygénothérapie à

domicile. Des épisodes d’apnée sont rapportés dans 21% des cas. L’utilisation de traitements

bronchodilatateurs inhalés et d’un percussionnaire semble avoir été bénéfique sur l’état respiratoire des

patientes. Les complications orthopédiques sont rapportées dans la moitié des cas, à type de scoliose

37/67 (55%) ou de cyphose 11/62 (18%). Dans cette série, les anomalies des côtes sont retrouvées dans

6/62 (10%) et des hémivertèbres dans 15/64 (23%).

13 Les auteurs ont réalisé l’analyse d’auto-questionnaires adressés aux familles de l’Aicardi Syndrome

Foundation envoyés pendant l’année 2000. Les informations de 77 patientes Aicardi ont été analysées.

L’âge des patientes était 1 à 25 ans (moyen = 7,2 ans). Toutes les patientes avaient un retard du

développement sévère estimé entre 2 et 36 mois. 91% avaient des acquisitions inférieures à celles de 12

mois. Les crises épileptiques sont rapportées dans 92% cas, de fréquence quotidienne pour 67%. Les

spasmes infantiles sont les crises les plus courantes (17%) et de nombreux autres types sont rapportés.

73% des patientes avaient plus de 2 anti-épileptiques. 5 patientes ont un stimulateur du nerf vague, et 1

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une hémisphérectomie. Les principales comorbidités sont la scoliose, la constipation, le reflux gastro-

œsophagien, les pneumopathies de déglutition, des otites, mais l’impression générale des aidants est que

leur « santé globale » est bonne.

14 Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective sur 14 patientes avec un syndrome d’Aicardi vues à

l’Hospital for Sick Children de Toronto (Ontario, Canada) entre 1975 et 1992, dans le but de documenter

leur histoire naturelle et d’estimer leur espérance de vie. Leurs résultats montrent que la survie à 6 ans

est de 76% et de 40% à 15 ans. 13/14 patientes pouvaient se déplacer en marchant ou en rampant et 4

(29%) avaient quelques mots de langage. Les auteurs ont tenté de corréler la présence de 28 signes

neurologiques avec l’évolution à long terme et la survie, et aucun facteur prédictif de sévérité n’a été

identifié.

15 Il s’agit d’une enquête nationale réalisée entre les années 1985 et 1986. Parmi les 20 patientes

diagnostiquées avec un syndrome d’Aicardi, 9 avaient la triade classique -spasmes infantiles, agénésie du

corps calleux et lacunes chorio-rétiniennes, 3 avaient une agénésie du corps calleux et lacunes chorio-

rétiniennes, et 5, une agénésie du corps calleux et des spasmes infantiles. Ils ont classé les 12 patientes

avec une agénésie du corps calleux et des lacunes comme des formes typiques, et les autres comme des

formes variantes ou atypiques. Ils n’ont pas vu de différence sur la fréquence des anomalies vertébrales

entre les formes typiques et variantes.

16 Dans une série de 18 patientes, sont décrits : l’épilepsie précoce et le retard du développement (100% cas,

l’agénésie du corps calleux (complète : 72% ; partielle : 28%) et les lacunes choriorétiniennes (100%).

Les anomalies costo-vertébrales, parmi lesquelles des hémivertèbres, une scoliose, des côtes absentes ou

malformées sont présentes dans 39% des cas, des hétérotopies corticales dans 50% des cas et une

microphtalmie dans 1/3 cas.

Case reports

17 Les auteurs rapportent un cas particulier de syndrome d’Aicardi avec une hypoplasie du corps calleux, des

hétérotopies sous-épendymaires, des lacunes chorio-rétiniennes, des crises épileptiques, avec un

développement cognitif normal. Les auteurs suggèrent que le pronostic neurodéveloppemental du

syndrome d’Aicardi n’est pas nécessairement défavorable.

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18 Les auteurs rapportent un cas particulier d’une fille de 2 ans avec un syndrome d’Aicardi avec une

agénésie du corps calleux, des lacunes chorio-rétiniennes unilatérales, qui n’a jamais présenté de crises

épileptiques et dont le développement psychomoteur et cognitif est normal.

19 Les auteurs rapportent l’expérience d’un traitement précoce par vigabatrin pouvant améliorer le devenir

d’une patiente Aicardi.

20 Les auteurs rapportent un cas particulier d’une fille de 6 ans avec un syndrome d’Aicardi avec une

agénésie du corps calleux, d’autres malformations cérébrales, une scoliose, des lacunes chorio-rétiniennes

bilatérales. Cette enfant n’a jamais présenté de crise épileptique, son EEG a toujours été normal. Elle

présentait un déficit intellectuel léger avec un QI global à 61.

21 Les auteurs rapportent un cas particulier d’une fille de 6 ans avec un syndrome d’Aicardi avec une

agénésie partielle du corps calleux, un kyste arachnoïdien interhémisphérique, un contrôle parfait de son

épilepsie et un devenir cognitif et visuel « favorable ».

22 Les auteurs rapportent un cas particulier d’une fille de 5 ans avec un syndrome d’Aicardi avec une

agénésie isolée du corps calleux sans autre malformation cérébrale avec un retard psychomoteur modéré,

capable de marcher et de communiquer. Elle a présenté des spasmes infantiles à 6 mois qui ont répondu à

un traitement par ACTH. A 18 mois, elle a développé des crises myocloniques, puis a 3 ans, des chutes

atoniques de la tête pharmaco-résistantes. Elle a acquis la marche à 2 ans et pouvait dire un mot à 1,5 an.

2.3 Aspects neuroradiologiques du syndrome d’Aicardi

Les aspects neuroradiologiques sont essentiels dans la définition du syndrome d’Aicardi, bien qu’ils aient été décrits à l’époque de l’encéphalographie

gazeuse. Avec le développement du scanner cérébral puis de l’IRM, l’analyse des lésions associées au syndrome d’Aicardi a été rendue possible. Ainsi, les

données récentes d’imagerie confirment que le syndrome d’Aicardi est une malformation cérébrale complexe qui combine une agénésie du corps calleux à

des dysplasies corticales, des hétérotopies, des kystes arachnoïdiens, des anomalies vermiennes et souvent des papillomes des plexus choroïdes. La seule

agénésie du corps calleux, partielle ou complète ne suffit pas pour le diagnostic ou la définition du syndrome d’Aicardi.

L’agénésie du corps calleux est complète dans la majorité des cas (137/169 décrits). L’agénésie partielle est plus rare (32/169), le plus souvent postérieure,

bien que quelques cas d’agénésie antérieure aient été décrits.

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Les hétérotopies périventriculaires sont courantes, probablement constantes, mais ne peuvent être identifiées qu’en IRM. Certaines sont volumineuses et

nombreuses ; toutefois, quelques cas d’hétérotopies sous-corticales de petite taille peu nombreuses ont été décrits.

Des zones de « dysplasie corticale » souvent décrites comme des zones de cortex polymicrogyriques font partie des critères majeurs de la maladie. Selon

quelques rares descriptions neuropathologiques, ces polymicrogyries sont caractérisées par une absence complète de lamination corticale et une fusion des

couches moléculaires.

Une « asymétrie globale des hémisphères cérébraux » est également fréquente et contribue à l’aspect particulier de l’IRM cérébrale du syndrome d’Aicardi

en comparaison des autres causes d’agénésie du corps calleux.

Les « formations kystiques intracrâniennes » sont également fréquentes et souvent de localisations multiples, bien que non soulignées dans certaines

descriptions.

Les « kystes des plexus choroïdes » sont présents dans plus de 50% des cas, de taille variant de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Ils peuvent être

uni- ou bilatéraux. Les kystes sont observés préférentiellement dans la fissure inter hémisphérique ou dans la région du 3ème ventricule, dans la zone de la

glande pinéale. Certains peuvent être très volumineux et compressifs. Le plus souvent, ces kystes sont asymptomatiques et n’entrainent pas

d’hydrocéphalie justifiant une dérivation chirurgicale. Selon les rares documentations neuropathologiques, ces kystes auraient une origine épendymaire ou

se développeraient entre la dure-mère et le cortex, considérés alors comme des kystes arachnoïdiens. L’association « kystes des plexus choroïdes et

supratentoriels et agénésie du corps calleux » semble être un des signes clés permettant d’évoquer le diagnostic de syndrome d’Aicardi en imagerie

prénatale.

De multiples autres anomalies intracrâniennes ont été décrites dans le syndrome d’Aicardi, parmi lesquelles l’holoprosencéphalie ou des tumeurs

embryonnaires. L’association à des papillomes des plexus choroïdes a été rapportée plusieurs fois.

Séries de patients

23 Il s’agit de la seule série décrivant une caractérisation neuroradiologique du syndrome d’Aicardi chez 23

filles dont les IRM ont été revues de façon monocentrique par un seul investigateur. Toutes ont des

polymicrogyries, à prédominance frontales et périsylviennes, souvent associées à un défaut

d’operculisation. Des hétérotopies nodulaires périventriculaires sont présentes dans tous les cas ; 10 ont

des kystes arachnoïdiens uniques, et 11 multiples. On retrouve des anomalies cérébelleuses dans 95% des

cas et un élargissement de la lame tectale dans 10 cas.

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24 Il s’agit de la description des imageries successives d’une patiente atteinte du syndrome d’Aicardi depuis la

période fœtale à l’enfance. Le diagnostic a été évoqué sur une imagerie fœtale montrant une agénésie du

corps calleux associée à des anomalies corticales focales et une ventriculomégalie.

Les imageries post-natales ainsi que le suivi clinique ont confirmé le diagnostic de syndrome d’Aicardi par

la présence de lacunes chorio-rétiniennes et de spasmes infantiles. Les signes clés du syndrome d’Aicardi

en imagerie fœtale sont soulignés dans cet article.

25 Il s’agit de la description des imageries successives de 2 patientes atteintes du syndrome d’Aicardi depuis

la période fœtale à l’enfance. Les auteurs soulignent l’importance de l’asymétrie interhémisphérique,

associées aux autres anomalies du syndrome d’Aicardi, agénésie du corps calleux, malformations

kystiques, et anomalies de la fosse postérieure comme des signes clés visibles en prénatal qui doivent faire

évoquer le diagnostic.

26 Cette étude d’une cohorte de 26 enfants Aicardi âgés de 3 mois à 19 ans propose un score de sévérité de

la maladie pour évaluer la sévérité de l’atteinte ophtalmologique et cérébrale.

La fréquence des colobomes du nerf optique, des lacunes sévères et des microphtalmies touchant 1 ou 2

yeux (parmi ceux pour lequel le fond d’œil a pu être réévalué) était de 10/24 (42%), 8/22 (36%), et 7/26

(27%), respectivement.

Une atteinte asymétrique oculaire et en IRM cérébrale était retrouvée dans 18% (4/22) et 58% (15/26) des

patients, respectivement avec une atteinte plus fréquente à droite qu’à gauche (V = 52, P = 0.028).

Une corrélation significative a été retrouvée entre l’atteinte cérébrale asymétrique et la présence d’une

microphtalmie (T = 2.54, P = 0.02).

27 Il s’agit de la 1ère étude en DTI (Diffusion tensor imaging) chez 2 patientes Aicardi et 2 sujets contrôles

avec une agénésie du corps calleux et une malformation corticale sans syndrome d’Aicardi.

Les auteurs rapportent leur résultat en reconstruction 3D de la tractographie. Dans 1 cas, on retrouve une

absence complète de connectivité cortico-corticale normale, avec seulement un faisceau fronto-occipital

inférieur gauche individualisable en DTI. Dans l’autre cas, on retrouve des bandelettes cingulaires

bilatérales mais les autres faisceaux cortico-corticaux n’étaient pas retrouvés. Les autres tractus de

substance blanche, cortico-spinaux, ponto-cérébelleux, et les radiations thalamiques antérieures sont

normales dans le syndrome d’Aicardi. En revanche, dans les deux contrôles, on identifie les tractus intra-

hémisphériques corticaux et les fibres sous corticales de façon normale.

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Ces résultats suggèrent une atteinte diffuse de l’organisation de la connectivité cortico-corticale dans le

syndrome d’Aicardi non retrouvée dans d’autres formes de malformations corticales avec agénésie du

corps calleux.

Prénatal 28 Il s’agit d’un cas particulier d’un enfant dont le diagnostic de syndrome d’Aicardi a été posé en période

néonatale, mais dont les premiers signes étaient une hydrocéphalie vue en échographie fœtale. Les

auteurs discutent les diagnostics différentiels de l’hydrocéphalie et de la ventriculomégalie fœtale, liés à

des processus clastiques, infectieux et malformatifs.

29 Il s’agit d’un cas particulier d’un enfant de 12 mois présentant un syndrome d’Aicardi caractérisé par des

lacunes chorio-rétiniennes, des spasmes infantiles, des défauts de vertèbres thoraciques, une absence de

12e côte de façon bilatérale, et sur l’IRM, un corps calleux présent et un kyste arachnoïdien de la citerne

quadrigéminale.

Neuropathologie

30 Il s’agit d’un cas particulier de l’étude neuropathologique du cerveau d’une enfant de 5 ans ayant un

syndrome d’Aicardi diagnostiquée à 2 mois. L’étude neuropathologique retrouve des hétérotopies

corticales, une agénésie du corps calleux postérieure, une hypoplasie unilatérale d’un nerf optique, et une

hypoplasie des hémisphères cérébelleux.

31 Il s’agit de la description neuropathologique de 3 cas de polymicrogyrie non laminaire, une agénésie du

corps calleux et des hétérotopies. Un des cas correspondait à un syndrome d’Aicardi.

La dysplasie corticale était caractérisée par (1) une plaque corticale fine sans couche individualisable et

une disposition radiaire et non horizontale des neurones ; (2) des microgyries avec une fusion des couches

moléculaires ; (3) une persistance de cellules transitoires dans la couche moléculaire (Cajal-Retzius).

Une étude en Golgi du cortex dans un cas a montré une orientation anormale de l’arbre dendritique dans

les couches superficielles et le long de la couche moléculaire fusionnée.

Les hétérotopies sont de deux types : des neurones épars dans la région sous corticale et dans la 1ère

couche, et nodulaire dans les régions para-ventriculaires et les centres semi-ovales.

32 Il s’agit d’un cas particulier de l’étude neuropathologique du cerveau d’une enfant de 4 ans ayant un

syndrome d’Aicardi. L’étude neuropathologique a montré une agénésie du corps calleux et de la

commissure antérieure, une orientation anormale des hippocampes, des hétérotopies périventriculaires et

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des polymicrogyries non laminaires des régions fronto-pariétales et des deux gyrus cingulaires.

Des multiples kystes non communicants de la région supracolliculaire médiane, des kystes de plexus

choroïdes ainsi qu’une hypoplasie du vermis inférieur ont été retrouvés.

L’étude en Golgi du cortex polymicrogyrique retrouve une orientation anormale des neurones. L’étude des

hétérotopies révèle la présence de multiples types de neurones ressemblant à des neurones corticaux.

2.4 Description de l’épilepsie et de la prise en charge dans le syndrome d’Aicardi

La majorité des filles atteintes du syndrome d’Aicardi débutent une épilepsie avant l’âge de 3 mois et le plus souvent avant l’âge de 1 an. Les spasmes

infantiles sont la forme de crise la plus fréquemment observée, et évoluent vers différents types de crises épileptiques et le plus souvent

pharmacorésistantes. Les principales anomalies EEG retrouvées sont des anomalies épileptiformes multifocales séparées par des applatissements

électrographiques (burst suppression) et une dissociation de l’activité des deux hémisphères (asynchronie liée à l’agénésie du corps calleux).

Les « spasmes infantiles » constituent la forme de crise épileptique la plus caractéristique du syndrome d’Aicardi. Ils sont souvent asymétriques et peuvent

être unilatéraux. Ils apparaissent classiquement entre 3 et 4 mois. Dans la majorité des cas, ils ne sont pas associés à une hypsarythmie (moins de 20%). Le

pattern EEG classique est habituellement constitué de bouffées d’ondes aigües et lentes de grande amplitude séparées par des intervalles de très faible

amplitude voire de tracé plat. Ce tracé dit de « suppression-bursts » est quasiment toujours asymétrique et les bouffées paroxystiques sont unilatérales ou

bilatérales indépendantes d’un hémisphère à l’autre. Le tracé critique des spasmes épileptiques est caractérisé par des ondes lentes de grande amplitude,

synchrones des spasmes avec une activité de rythme rapide de faible amplitude dans la partie initiale de l’onde lente. Leur amplitude est également

asymétrique comme le tracé intercritique.

Les spasmes épileptiques comme les anomalies EEG changent peu avec le temps et évoluent rarement vers un tableau clinique de syndrome de Lennox-

Gastaut ou un pattern EEG avec des pointes ondes lentes.

Les “crises à début focales” sont fréquentes. Elles sont rarement isolées et le plus souvent associées à des spasmes épileptiques au début, suggérant que les

décharges focales déclencheraient les salves de spasmes ou les suivraient. Leur pattern EEG est caractérisé par des décharges de pointes localisées, le plus

souvent dans la même région que les anomalies intercritiques.

Le traitement de l’épilepsie n’est pas spécifique au syndrome d’Aicardi et aucun anti-épileptique spécifique n’a particulièrement démontré son efficacité.

L’utilisation des corticoïdes et de l’ACTH est discutée dans la prise en charge des spasmes en raison de leur absence d’efficacité et des risques et

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complications qui y sont associées. Certaines patientes ont eu un stimulateur du nerf vague dont l’efficacité n’a pas été spécifiquement démontrée dans le

syndrome d’Aicardi.

Séries de patients

33 Il s’agit de la description de 4 patientes Aicardi qui ont eu un traitement chirurgical de l’épilepsie dont 2 ont

eu une callosotomie totale (chez des patientes avec une agénésie partielle du corps calleux) et 3 ont eu un

stimulateur du nerf vague.

L’évolution des crises est variable, de la disparition complète des crises à l’aggravation. La meilleure réponse

au traitement a été obtenue chez une enfant avec un syndrome d’Aicardi avec une agénésie partielle du

corps calleux traitée par une callosotomie. L’effet du stimulateur du nerf vague était également variable.

Les auteurs concluent que la chirurgie de l’épilepsie palliative conduit à des résultats variables chez les

patientes Aicardi, et qu’aucun critère prédictif de l’efficacité de cette chirurgie n’a pas pu être identifié.

34 Il s’agit de la description des résultats de la chirurgie de résection de la dysplasie chez deux patientes

atteintes du syndrome d’Aicardi présentant une épilepsie pharmaco-résistante. La 1e patiente, qui a eu une

hémisphérectomie fonctionnelle, a été libre de crises pendant 6 mois post-opératoire. Son développement

moteur a progressé. A 43 mois post-opératoire, les spasmes ont réapparu à une fréquence de 1 à 3 par jour.

La 2nde patiente a eu une lobectomie fronto-pariétale droite. La fréquence et la sévérité des crises ont

diminué mais les crises ont persisté après la chirurgie de l’épilepsie. L’enfant a présenté une amélioration de

son éveil après la chirurgie, mais est décédée 21 mois après la chirurgie en raison d’une cause inconnue. Les

études neuropathologiques ont retrouvé une dysplasie corticale focale, des polymicrogyries et des

hétérotopies nodulaires. Les auteurs concluent que la chirurgie de résection est une option possible mais

pour le moment, l’efficacité n’est pas démontrée.

35 Les auteurs rapportent les résultats de l’utilisation du cannabidiol (CBD) pour traiter l’épilepsie en usage

compassionnel. 19 patients avec un syndrome d’Aicardi ont été inclus entre janvier 2014 et décembre 2016,

en plus d’enfants avec un syndrome CDKL5, un Dup15q ou un syndrome de Doose.

Cette étude donne des preuves de classe III sur la sécurité et l’efficacité à long terme de l’utilisation du CBD

pour des patients avec une épilepsie pharmacorésistante tels que le syndrome d’Aicardi, le syndrome

CDKL5, le Dup15q ou le syndrome de Doose.

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36 Il s’agit de la caractérisation électro-clinique de l’épilepsie et son évolution chez 6 patientes avec un

syndrome d’Aicardi. L’âge du début des crises est < à 3 mois dans 5 cas, et 4 mois chez une patiente.

Toutes ont développé des spasmes persistants jusqu’à la dernière évaluation. 5 patientes ont eu d’autres

types de crises qui ont disparu pendant l’enfance. Au début de l’épilepsie, 4/6 avaient un pattern EEG

comportant des décharges indépendantes bilatérales et dans un cas, un pattern suppression-burst. Ces

décharges ont évolué vers une hypsarythmie ou des pointes multifocales entre 3 ans 1 mois et 4 ans 9 mois.

37 Il s’agit de la caractérisation électro-clinique de l’épilepsie et son évolution chez 7 patientes avec un

syndrome d’Aicardi. Dans tous les cas, des crises partielles ont précédé l’apparition des spasmes

asymétriques. Les crises partielles et les spasmes ont été enregistrés avec une corrélation constante entre la

localisation EEG des crises partielles et le côté des spasmes asymétriques. Dans 6/7 cas, les salves de

spasmes précédaient la décharge focale alors que dans le 7e cas, la décharge focale apparaissait au milieu de

la salve, suggérant que les crises focales et les spasmes faisaient partie de la même manifestation critique.

Case reports 38 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant de 4 ans avec un syndrome d’Aicardi ayant développé une épilepsie

partielle migrante lors de ses premiers jours de vie. Les crises ont débuté par des crises toniques unilatérales

comportant une déviation de la tête et des yeux suivie d’une contraction tonique d’un hémicorps. A 6 mois,

elle a développé des spasmes épileptiques pharmacorésistants. Cette enfant n’a fait aucune acquisition

motrice, n’a jamais développé de contact visuel et a été alimentée par sonde nasogastrique. Les auteurs

suggèrent que l’association « épilepsie partielle migrante et syndrome d’Aicardi » est possible, et que ce

phénotype épileptique est de mauvais pronostic.

39 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant avec un syndrome d’Aicardi ayant développé deux types de

spasmes épileptiques asymétriques enregistrés en EEG vidéo à l’âge de 3 mois. Lorsque les deux types de

spasmes survenaient en même temps, ils étaient strictement indépendants et évoluaient pour leur propre

compte aussi bien sur le plan clinique que sur le plan EEG.

40 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant avec un syndrome d’Aicardi ayant développé des crises réflexes

audiogéniques, spécifiquement déclenchées par le son des informations télévisées. Aucun autre stimulus

simple ou complexe ne déclenchait les crises. Les auteurs suggèrent que l’association « crises réflexes

audiogéniques et syndrome d’Aicardi » est possible.

19 Il s’agit de la description de 2 enfants avec un syndrome d’Aicardi ayant bien répondu au vigabatrin avec un

développement psychomoteur bon.

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41 Il s’agit d’un cas particulier d’un enfant présentant un syndrome d’Aicardi caractérisé avec une épilepsie

pharmacorésistante et de multiples kystes de la glande pinéale et un kyste épendymaire. Le traitement

chirurgical des kystes n’a pas modifié la sévérité de l’épilepsie.

2.5 Description des anomalies ophtalmologiques dans le syndrome d’Aicardi

Les anomalies ophtalmologiques sont d’une importance capitale pour le diagnostic de syndrome d’Aicardi.

Les lacunes chorio-rétiniennes sont considérées comme pathognomoniques. Elles sont quasiment toujours multiples bien que d’étendue

variable et sont généralement bilatérales. Au fond d’œil, elles se présentent comme des zones blanchâtres ou rosées dont la taille varie (dont

la taille varie de 1/10ème à plusieurs fois la taille du disque du nerf optique (tache aveugle). Elles sont sur le même plan que la rétine et ne sont

pas traversées mais contournées par des vaisseaux. Des dépôts pigmentaires sont fréquemment présents à leur périphérie ou même dans leur

partie centrale et peuvent augmenter avec l’âge. Toutefois, la taille des lacunes ne change pas avec le temps. Les plus grosses lacunes ont

tendance à fusionner autour du disque, alors que les petites lésions rosées ont tendance à rester en périphérie. Les études histologiques n’ont

montré aucune composante lésionnelle dégénérative ou inflammatoire dans les lacunes. On observe un amincissement de la choroïde et de la

sclère dans les régions correspondant aux lacunes, et l’épithélium pigmentaire apparaît comme hypopigmenté ou dépigmenté avec une

dégénérescence des cônes et des bâtonnets. Les anomalies les plus sévères décrites mentionnent une dégénérescence microkystique de la

couche neuroectodermique externe et de la couche plexique interne.

Dans la plupart des cas, d’autres anomalies ophtalmologiques sont associées aux lacunes. Les plus courantes sont des colobomes du disque

optique, retrouvés dans 81/184 cas, souvent unilatéraux (50/81). Dans de rares cas, un colobome unilatéral peut être associé à des lacunes

choriorétiniennes controlatérales. Les colobomes sont souvent postérieurs, comme le colobome du nerf optique, visibles en imagerie comme

une dilatation kystique du nerf rétrobulbaire.

Des dépôts pigmentaires en anneau, souvent entourant la papille colobomateuse, sont rapportées et ressemblent aux anomalies type

« morning glory ».

Une microphthalmie, presque toujours unilatérale ou prédominant d’un côté est observée dans presque ¼ des cas. Elles peuvent être associées

à des lacunes ipsilatérales lorsque la microphtalmie n’est pas trop sévère.

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D’autres anomalies telles que la persistance d’un vitré primitif ou d’une membrane pupillaire fœtale ont été rapportées.

Malgré des atteintes rétiniennes extensives, la cécité complète est rare, et la plupart des patients avec un syndrome d’Aicardi ont une vision

fonctionnelle non évaluable en raison du déficit cognitif. Selon les résultats d’une enquête réalisée auprès des familles, 1/3 des filles Aicardi ont

une cécité unilatérale.

Séries de patients

42 Il s’agit d’une étude rétrospective des dossiers de 8 patientes avec un syndrome d’Aicardi en Irlande du Nord.

4 avaient une microphtalmie associée à des anomalies iriennes, 2 une microphtalmie bilatérale avec une aniridie

partielle, et 2 une microphtalmie unilatérale avec un colobome irien homolatéral. Des anomalies du disque

optique ont été observées sur 11 yeux de 6 enfants. 2 patients avec des zones de prolifération fibrovasculaire, et

dans les deux cas, des décollements rétiniens. Cette étude souligne la présence d’aniridie dans 2/8 cas, jamais

rapportée, une incidence élevée d’anomalies du disque optique (50%) et de dysplasie rétinienne dans le

syndrome d’Aicardi.

43 Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur 40 patientes avec un syndrome d’Aicardi examinées par le même

ophtalmologiste dans le cadre d’un meeting annuel des familles Aicardi aux USA. Pour chaque patiente, ont été

réalisés une anthropométrie faciale, un examen avec un biomicroscope portable et quand cela était possible une

ophtalmoscopie indirecte.

Les signes les plus fréquents étaient des lacunes chorio-rétiniennes (66 dans les 75 yeux examinés ; 88%) et des

anomalies du nerf optique (61 dans les 75 yeux examinés ; 81%). Les autres anomalies moins communes sont la

persistance d’une membrane pupillaire fœtale (4 dans les 79 yeux examinés ; 5%) et des synéchies antérieures (1

dans les 79 yeux examinés ; 1%).

Cette étude souligne l’association des signes associées aux lacunes chorio-rétiniennes du syndrome d’Aicardi

et décrit le spectre des anomalies oculaires, papillaires et rétiniennes associées, allant de la dysplasie du nerf

optique jusqu’à la microphtalmie sévère.

44 Il s’agit de la 1ère description d’étude en angiographie à la fluorescéine et en OCT (optical coherence

tomography) pour examiner le segment postérieur des yeux d’une enfant de 8 mois avec un syndrome d’Aicardi.

La plupart des anomalies observées sont les mêmes que celles publiées en histopathologie, à l’exception des

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kystes de la couche nucléaire interne jamais décrits jusqu’alors.

45 Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur 14 patientes avec un syndrome d’Aicardi examinées et suivies par

le même ophtalmologiste entre 1975 et 1992. L’acuité visuelle documentée par Snellen, Sherian-Gardner, des

tests de préférence visuelle, des PEV était normale ou subnormale pour 6 yeux de 4 enfants examinés. La

fonction visuelle était corrélée significativement avec l’aspect de la macula. La fonction visuelle était préservée si

la fovéa avait un aspect normal au fond d’œil et ne comportait pas de lacune. La taille de la plus grosse des

lacunes chorio-rétiniennes était significativement corrélée au devenir : les patientes avec les plus grosses lacunes

avaient un moins bon développement moteur et du langage.

Les auteurs concluent qu’il est possible de prédire une bonne fonction visuelle dans le syndrome d’Aicardi si la

fovéa est préservée. D’autre part, la présence de lacunes chorio-rétiniennes de petite taille pourrait être un

facteur pronostic favorable pour le développement psychomoteur.

16

Il s’agit d’une enquête réalisée auprès des ophtalmologistes ayant suivi des enfants avec un syndrome d’Aicardi.

Les incidences rapportées des lésions chez 18 patientes ; (1) des lacunes chorio-rétiniennes poinçonnées 100%

(18/18) ; une microphtalmie unilatérale 33% (6/18) ; un colobome du nerf optique 17% (3/18), impliquant

typiquement le nerf optique, la choroïde, et/ou la rétine mais presque jamais l’iris ; un nystagmus 6% (1/18), un

décollement rétinien 6% (1/18). Les autres anomalies plus rares sont la dysplasie sévère d’un nerf optique,

l’hypoplasie d’un nerf optique, et la persistance d’une vascularisation fœtale (précédemment appelée

persistance du vitré primitif). Les anomalies oculaires étaient soit unilatérales, soit bilatérales et asymétriques.

46 Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur 4 patientes avec un syndrome d’Aicardi. La choriorétinopathie

traduirait un défect de l’épithélium pigmentaire et de la choroïde sans atteinte significative de la rétine. D’autres

signes oculaires tels que la microphtalmie, le colobome du nerf optique, la persistance d’une membrane

pupillaire peuvent être associés au syndrome d’Aicardi.

Case reports

47 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant avec un syndrome d’Aicardi ayant présenté des malformations oculaires

sévères, dont un kyste de la chambre antérieure d’un œil, secondairement opéré.

48 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant avec un syndrome d’Aicardi ayant développé un rétinoblastome à l’âge

de 16 ans. Le diagnostic ophtalmologique initial montrait des lacunes chorio-rétiniennes et des zones de

décollement rétinien. La patiente a présenté des phénomènes d’irritation chronique et une mydriase du côté de

l’œil gauche amblyope. Cet œil a été énuclée à l’âge et l’examen histopathologique a révélé un rétinoblastome

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 23

différencié.

49 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant d’un an avec un syndrome d’Aicardi ayant présenté une aplasie du nerf

optique droit avec un colobome irien bilatéral, jamais rapporté dans la littérature.

50 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant de 8 mois avec un syndrome d’Aicardi associé à une hypoplasie du nerf

optique, de multiples malformations congénitales rétiniennes de l’œil droit, dont des lacunes chorio-rétiniennes,

des anomalies des vaisseaux rétiniens et des ectasies de la sclère postérieure.

51

Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant prématurée avec un syndrome d’Aicardi associé à une rétinopathie du

prématuré. Les auteurs concluent que le syndrome d’Aicardi n’est pas un facteur aggravant ou protecteur de la

rétinopathie du prématuré, qui s’est développée chez cette enfant en raison de la prématurité, du faible poids

de naissance et de l’administration intensive d’oxygène en période néonatale.

52 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant de 2 ans décédée d’une hydrocéphalie. L’autopsie a révélé des signes

évocateurs d’un syndrome d’Aicardi, caractérisé par une agénésie du corps calleux, des microgyries, des

papillomes bilatéraux des plexus choroïdes, une microphtalmie bilatérale, une hypoplasie des nerfs optiques,

des colobomes bilatéraux des choroïdes juxtapapillaires et du disque optique, un décollement rétinien bilatéral.

Une étude en microscopie électronique des lacunes chorio-rétiniennes a révélé l’existence de proliférations

papillaires particulières au niveau de l’épithélium pigmentaire des 2 yeux.

53 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant de 21 mois ayant présenté un syndrome d’Aicardi, et dont l’autopsie a

révélé une polymicrogyrie et une agénésie du corps calleux. Les études histopathologiques des segments

postérieurs de l’œil ont montré des zones où l’épithélium pigmentaire rétinien était atténué ou dépigmenté, et

des colobomes bilatéraux.

54 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant de 2 ans ayant un syndrome d’Aicardi et dont l’examen

ophtalmologique a révélé la persistance d’un vitré primitif hyperplasique.

55 Il s’agit d’un cas particulier d’une patiente de 30 ans ayant un syndrome d’Aicardi et dont l’examen

ophtalmologique a révélé la persistance d’un vitré primitif hyperplasique.

2.6 Description neuropathologique

Case reports

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30 Il s’agit d’un cas particulier de l’étude neuropathologique du cerveau d’une enfant de 5 ans ayant un syndrome

d’Aicardi diagnostiquée à 2 mois. L’étude neuropathologique retrouve des hétérotopies corticales, une agénésie

du corps calleux postérieure, une hypoplasie unilatérale d’un nerf optique, et une hypoplasie des hémisphères

cérébelleux.

31 Il s’agit de la description neuropathologique de 3 cas de polymicrogyrie non laminaire, une agénésie du corps

calleux et des hétérotopies. Un des cas correspondait à un syndrome d’Aicardi.

La dysplasie corticale était caractérisée par (1) une plaque corticale fine sans couche individualisable et une

disposition radiaire et non horizontale des neurones ; (2) des microgyries avec une fusion des couches

moléculaires ; (3) une persistance de cellules transitoires dans la couche moléculaire (Cajal-Retzius).

Une étude en Golgi du cortex dans un cas a montré une orientation anormale de l’arbre dendritique dans les

couches superficielles et le long de la couche moléculaire fusionnée. Les hétérotopies sont de deux types : des

neurones épars dans la région sous corticale et dans la 1ère couche, et nodulaire dans les régions para-

ventriculaires et les centres semi-ovales.

32 Il s’agit d’un cas particulier de l’étude neuropathologique du cerveau d’une enfant de 4 ans ayant un syndrome

d’Aicardi. L’étude neuropathologique a montré une agénésie du corps calleux et de la commissure antérieure,

une orientation anormale des hippocampes, des hétérotopies périventriculaires et des polymicrogyries non

laminaires des régions fronto-pariétales et des deux gyrus cingulaires. Des multiples kystes non communicants

de la région supracolliculaire médiane, des kystes de plexus choroïdes ainsi qu’une hypoplasie du vermis

inférieur ont été retrouvés. L’étude en Golgi du cortex polymicrogyrique retrouve une orientation anormale des

neurones. L’étude en Golgi des hétérotopies révèle la présence de multiples types de neurones ressemblant à

des neurones corticaux.

2.7 Description de la prise en charge anesthésique

Case reports

56 Il s’agit d’un cas particulier de la prise en charge pour une anesthésie générale d’une enfant ayant un syndrome

d’Aicardi. Les auteurs ont utilisé des myorelaxants comme le vecuronium bromide, sans aucune complication. Ils

proposent une surveillance prudente en peropératoire surtout en cas de chirurgie pouvant affecter la fonction

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ventilatoire.

57 Il s’agit d’un cas particulier de la prise en charge pour une anesthésie générale d’une enfant ayant un syndrome

d’Aicardi pour des soins dentaires. Les auteurs recommandent l’anesthésie générale pour les soins dentaires

dans le syndrome d’Aicardi pour un meilleur confort de l’enfant et une meilleure gestion de la douleur.

58 Il s’agit d’un cas particulier de deux anesthésies générales successives chez une enfant ayant un syndrome

d’Aicardi pour la chirurgie d’une fente labiopalatine à 6 mois et 2 ans. L’anesthésie a été induite par une

inhalation de NO, oxygène et sevoflurare. Après la mise en place d’une voie d’abord veineuse, le midazolam, le

thiopental et le vecuronium ont été administrés et l’enfant a été intubée par la bouche. L’anesthésie a été

maintenue par de l’isoflurane sans difficulté. Les auteurs concluent que l’anesthésie est un geste à risque pour

les patientes Aicardi en raison du risque d’inhalation. Une gestion prudente est recommandée en prenant en

compte le risque respiratoire et de crises épileptiques au réveil de l’anesthésie.

2.8 Aspects morphologiques et dermatologiques du syndrome d’Aicardi

Certains auteurs suggèrent qu’il existerait un phénotype facial distinctif du syndrome d’Aicardi, caractérisé par un prémaxillaire proéminant, une pointe du

nez retroussée et des malformations, et des tumeurs vasculaires. Cette description morphologique est discutée par d’autres qui retrouvent un visage

normal à l’exception de la microphtalmie.

Thème Principales

sources

Commentaires

4 Dans cette série de 40 patients, les auteurs ont examiné 40 filles avec un syndrome d’Aicardi, et ont retrouvé

des traits morphologiques communs dans la moitié des cas : prémaxillaire proéminent, pointe du nez

retroussée, racine du nez déprimée, et sourcils épars. Une microphtalmie apparente est retrouvée dans 25% des

cas. Il existe également des lésions cutanées variées – naevi multiples, acrochordons, hémangiomes, naevus

géant (1/40), dans 20% cas. Des anomalies des mains (camptodactylies, implantation proximale du pouce, et

hypoplasie du 5ème doigt) sont retrouvées dans 7.5% des cas.

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2.9 Croissance, troubles osseux et orthopédiques

Les anomalies osseuses les plus fréquentes sont les anomalies des côtes et des vertèbres. Il s’agit de côtes manquantes ou mal orientées, uni ou bilatérales,

et des scolioses présentes dans environ la moitié des cas. Ces anomalies nécessitent un suivi orthopédique et un traitement chirurgical en cas de

déformations sévères ou de difficultés respiratoires. Les vertèbres anormales peuvent prendre l’aspect de vertèbres en papillon ou d’hémivertèbres qui

potentiellement peuvent aggraver la statique rachidienne. Des cas de luxation de hanche ont été décrits.

La taille et le poids des filles Aicardi est dans la moyenne de la population générale, puis on observe une cassure de la taille vers l’âge de 7 ans puis du poids

vers l’âge de 9 ans. Le ratio poids sur taille est dans la moyenne de la population générale.

Thème Principales sources Commentaires

59 Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur 5 patientes avec un syndrome d’Aicardi suivies pour une scoliose

dans un service d’orthopédie après 2001. L’âge moyen du diagnostic de scoliose est 3,9±4,2 ans (0,5 à 10,5 ans)

avec un angle de Cobb moyen de 22,5±6,7° (10 à 27°). L’âge moyen à la 1e consultation en orthopédie est 5,8±5

ans (1,5 à 13 ans) avec une progression de l’angle de Cobb de 39,5±17,3°(15 à 57°). 1 patiente avait des

malformations congénitales des vertèbres. 3 patientes ont été opérées, et 1 a eu des complications chirurgicales

avec une perte des potentiels évoqués somesthésiques en peropératoire. 2 patientes n’ont pas été opérées avec

une scoliose mesurée à 75,5° à la dernière visite. Le suivi postopératoire moyen était de 3±3,6 ans (0,6 à 7,2 ans)

pour les patientes opérées (n=3) et le suivi pour l’ensemble des patientes 6,6±2,5 ans (2,6 à 8,6 ans).

Cette étude souligne que la scoliose dans le syndrome d’Aicardi est une comorbidité majeure qui est souvent

sous-diagnostiquée et souvent passée inaperçue face aux autres complications médicales associées au

syndrome d’Aicardi. Un diagnostic précoce, un suivi et une prise en charge orthopédique précoce est

recommandée.

2.10 Tumeurs et syndrome d’Aicardi

L’incidence des tumeurs semble augmenter dans le syndrome d’Aicardi. Les tumeurs les plus souvent rapportées sont les papillomes des plexus choroïdes ;

toutefois, des carcinomes embryonnaires, des polyposes intestinales, des hépatoblastomes, des lipomes et des angiosarcomes ont été décrits. Un cas de

médulloblastome à grande cellules a été rapporté.

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Thème Principales sources Commentaires

Case reports

60 Il s’agit d’une patiente présentant une tumeur sacro-coccygienne maligne métastatique qui a rechuté puis

a été traitée avec 3 cycles de chimiothérapie à hautes doses, suivis d’une greffe de cellules souches

autologue. La patiente a été en rémission clinique 3 mois après la fin de la chimiothérapie. Son état

neurologique est resté stable pendant toute la durée du traitement, à l’exception d’une surdité toxique

liée au traitement. C’est la première description d’une chimiothérapie intensive dans le syndrome

d’Aicardi avec une bonne réponse et une bonne tolérance.

61 Il s’agit d’une enfant de 5 ans avec un syndrome d’Aicardi, une microphtalmie et un kyste de l’œil droit

dont la taille a augmenté progressivement. Devant l’augmentation de taille du kyste et la douleur, une

énucléation avec résection du kyste a été réalisée, suivie d’une reconstruction. L’examen

histopathologique a revélé un adénocarcinome de l’épithélium pigmentaire ciliaire, une tumeur

extrêmement rare.

62 Il s’agit du premier cas clinique d’une tumeur embryonnaire du sac vitellin chez une enfant de 4 ans avec

un syndrome d’Aicardi.

63 Il s’agit d’une enfant de 8 ans porteuse d’un syndrome d’Aicardi qui a développé une hypertension

intracrânienne révélatrice d’une tumeur de la fosse postérieure. La tumeur a été réséquée et le diagnostic

histopathologique a conclu à un médulloblastome à grandes cellules. 8 mois plus tard, elle est décédée en

raison d’une rechute locale malgré un traitement chimiothérapie et radiothérapie adapté. L’autopsie a

révélé un médulloblastome à grandes cellules à la localisation primitive et une extension méningée de la

tumeur, ainsi que des malformations corticales et sous-corticales multiples rapportées dans le syndrome

d’Aicardi.

64 Les papillomes des plexus choroides ont été rapportés dans le syndrome d’Aicardi. La prise en charge de

ces tumeurs est controversée en raison de l’histoire naturelle du syndrome d’Aicardi et du polyhandicap

parfois sévère associé. Il s’agit d’une enfant de porteuse d’un syndrome d’Aicardi qui a développé un

papillome du plexus choroïde découvert à l’âge de 2 mois et dont la progression a été suivie pendant 7 ans.

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Thème Principales sources Commentaires

A l’âge de 2 mois, il s’agissait d’une masse intraventriculaire droite. Au cours des 7 ans de suivi, la tumeur a

grossi sans aucune traduction clinique, ni dilatation ventriculaire, ni hydrocéphalie. La tumeur a été

enlevée sans aucun changement sur le comportement ou sur le développement.

65 Il s’agit d’une enfant avec un syndrome d’Aicardi qui a développé trois papillomes du plexus choroïde

ayant conduit à une hydrocéphalie. Les imageries successives ont montré une augmentation rapide de la

croissance tumorale. La résection des tumeurs a été réalisée sans complication avec une amélioration de

l’épilepsie.

66 Il s’agit de 2 enfants porteuses d’un syndrome d’Aicardi qui ont développé, pour l’une un papillome du

plexus choroïde, et pour l’autre des kystes des plexus choroïdes. Les lésions des plexus choroïdes semblent

particulièrement fréquentes dans le syndrome d’Aicardi.

67 Il s’agit d’une enfant de 5 ans porteuse d’un syndrome d’Aicardi qui a développé un papillome du plexus

choroïde et des polypes hyperplasiques gastriques multiples. La polypose gastrique est inhabituelle chez

l’enfant et n’a jamais été rapportée jusqu’alors dans le syndrome d’Aicardi.

68 Il s’agit d’une enfant porteuse d’un syndrome d’Aicardi qui a développé des lipomes du scalp et un

angiosarcome malin d’un membre. L’hémangiome caverneux initialement bénin lors de la 1ère biopsie à 5

mois est devenu à 11 mois. L’angiosarcome malin a causé de multiples métastases qui a conduit au décès

de l’enfant.

69 Il s’agit d’une enfant porteuse d’un syndrome d’Aicardi qui a développé de multiples tumeurs cérébrales.

Au moment du début des spasmes infantiles, l’enfant présentait une asymétrie craniofaciale, une

déformation d’une oreille, une scoliose et un retard du développement profond. L’IRM a révélé de

multiples tumeurs du 3ème ventricule et des ventricules latéraux qui se sont avérées être des papillomes

des plexus choroides.

70 Il s’agit d’une enfant porteuse d’un syndrome d’Aicardi qui a développé un carcinome embryonnaire de la

joue droite à l’âge de 22 mois. Les examens biologiques ont montré une élévation de l’alpha-foetoprotéine

sérique. La biopsie transorale a révélé un carcinome embryonnaire.

71 Il s’agit d’une enfant porteuse d’un syndrome d’Aicardi qui a développé un hépatoblastome à l’âge de 2

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Thème Principales sources Commentaires

mois. L’autopsie a révelé un hépatoblastome et les autres lésions cérébrales du syndrome d’Aicardi –

agénésie du corps calleux, arhinencéphalie, polymicrogyries extensives- et des anomalies des nerfs

optiques. Les auteurs émettent l’hypothèse qu’un facteur pathogénique pourrait conduire à une

perturbation du développement à la 4e ou 5e semaine de la vie intra-utérine qui pourrait continuer jusqu’à

3 mois (période de la migration neuronale).

2.11 Prise en charge bucco-dentaire

En l’état actuel des connaissances, aucune étude ne porte précisement sur la prise en charge bucco-dentaire dans le syndrome d’Aicardi.

2.12 Essais thérapeutiques : aucune publication

En l’état actuel des connaissances, aucun essai thérapeutique n’a été publié ou n’est reférencé dans les bases de données sur un traitement spécifique du

syndrome d’Aicardi.

2.13 Puberté – Evolution à l’âge adulte : aucune publication

En l’état actuel des connaissances, aucune étude ne porte précisement sur l’évolution à l’âge adulte du syndrome d’Aicardi. Une étude rapporte des cas de

puberté précoce ou de puberté retardée 5.

2.14 Accompagnement psycho-socio-éducatif, qualité de vie : aucune publication

La prise en charge du syndrome d’Aicardi repose sur un traitement anti-épileptique, de la rééducation neuromotrice, et une prise en charge générale

nutritionnelle et respiratoire adaptée au niveau de handicap.

La surveillance orthopédique est fondamentale ainsi que le traitement de la scoliose.

Bien que la majorité des filles atteintes du syndrome d’Aicardi ne développe pas de langage oral, elles sont capables de communiquer par des gestes et

parfois des mots isolés. Il convient d’éduquer au plus tôt la communication.

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En cas d’infection, en particulier respiratoire, il est important de traiter vigoureusement par une antibiothérapie, car la pneumopathie infectieuse est une

cause de mortalité importante dans le syndrome d’Aicardi.

2.15 Echelles : aucune échelle spécifique de la sévérité du syndrome d’Aicardi n’a été publiée

2.16 Survie et causes de décès

La survie des patientes Aicardi est très variable et semble dépendre de la sévérité de l’épilepsie. Dans une étude, Le taux de survie estimé est de 76% à 6 ans

et 40% à 14 ans. Certains parents décrivent une dégradation avant l’âge de 6 ans, en lien avec les crises réfractaires au traitement. Dans une autre étude,

l’âge moyen au décès était de 8,3 ans alors que l’âge médian était de 18,5 ans. La distribution des âges au décès s’étale de 1 et 23 ans 5. Dans une 3e étude,

le risque le plus important de décès est à 16 ans et la probabilité de survie à 27 ans est de 0.62 (95% CI, 0.47-0.77) 10.

2.17 Description des garçons et des jumeaux

Case reports

72 Il s’agit d’un cas particulier d’un garçon de 3,5 ans Klinefelter (47 XXY) présentant la triade classique du

syndrome d’Aicardi mais avec une déficience intellectuelle légère et un contrôle satisfaisant des crises

épileptiques.

73 Il s’agit d’un cas particulier d’un garçon présentant la triade classique du syndrome d’Aicardi, un retard du

développement sévère, des hétérotopies nodulaires périventriculaires, et la persistance du canal artériel.

Les auteurs discutent un diagnostic différentiel avec une encéphalopathie liée aux mutations dans le gène

FLNA.

74 75

Il s’agit d’un cas particulier d’un garçon nouveau-né Klinefelter (47 XXY) présentant la triade classique du

syndrome d’Aicardi.

76 Il s’agit d’un cas particulier d’un garçon Klinefelter (47 XXY) présentant la triade classique du syndrome

d’Aicardi.

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77 Il s’agit d’un cas particulier d’un garçon (46 XY) de 5 ans présentant la triade classique du syndrome

d’Aicardi.

78 Il s’agit d’un cas particulier de jumelles monozygotes filles dont une présentant la triade classique du

syndrome d’Aicardi, et l’autre est normale. Les deux filles ont un pattern similaire d’inactivation de l’X, non

biaisé.

Jumeaux 79 Il s’agit de la première description de jumeaux dizygotes fille-garçon. La fille présente un syndrome

d’Aicardi et le garçon est indemne.

2.18 Connaissance du diagnostic génétique – investigations recommandées

Le syndrome d’Aicardi semble être une maladie dominante liée à l’X avec une létalité chez les garçons. Toutefois, aucun gène ou région candidate sur l’X n’a

été identifié à ce jour.

Séries de patients

80 Dans cet article de revue, les auteurs font le point sur les différentes stratégies utilisées pour explorer les

causes génétiques du syndrome d’Aicardi (gènes candidats, recherche de copy number variation, étude de

l’inactivation de l’X, whole exome sequencing). L’utilisation de nouvelles technologies pour rechercher soit

des mosaïcismes à faible taux, des réarrangements équilibrés ainsi que la recherche d’anomalies des

régions régulatrices pourrait constituer de nouvelles perspectives pour identifier la cause du syndrome

d’Aicardi.

81 Les auteurs ont tenté de retrouver des variants de novo dans TEAD1 et OCEL1 dans une cohorte plus

grande de 38 patientes Aicardi. Aucun variant délétère dans aucun des deux gènes n’a été identifié,

suggèrant que les variants dans TEAD1 et OCEL1 sont, soit extrémement rares, soit des découvertes

fortuites.

82 Les auteurs rapportent l’étude de l’exome par SHD chez 11 patientes avec un syndrome d’Aicardi. Ils ont

focalisé leur analyse sur les variants présents sur le chromosome X, en particulier ceux à faible fréquence à

la recherche d’une mutation somatique. Dans 2 cas, un exome en trio a été réalisé à la recherche de novo.

Aucun variant n’a été identifié.

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83 Dans ce travail, les auteurs rapportent l’identification de mutations de novo dominantes dans les gènes

autosomiques TEAD1 chez un patient et OCEL1 chez un autre (sur 10 explorés en SHD– 8 whole exome

sequencing, 2 whole genome sequencing, et 9 séquençages du transcriptome. Des mutations dans ces

mêmes gènes avaient été impliquées dans la dégénérescence chorio-rétinienne de Sveinsson. Ce travail a

fait suspecter une implication de ces mutations dans le syndrome d’Aicardi.

84 Les auteurs ont exploré la méthylation differentielle de l’ADN chez 7 patients Aicardi et leurs parents en

utilisant une puce Illumina 450 K (methylation array et PCR quantitative). Les résultats suggèrent des

profils de méthylation distinctifs dans des réseaux du neurodéveloppement et de la neuroimmunologie.

85 Les auteurs rapportent l’analyse génétique de 38 patientes avec un syndrome d’Aicardi, en ACPA de haute

résolution à la recherche de copy number variants (CNVs). Ils ont retrouvé 110 CNVs, dont 97 connus

probablement bénins; 8 autres CNVs ont déjà été rapportés chez des individus sains.

4 autres CNVs n’ont jamais été rapportés et étaient hérités d’un des parents non malades.

Une patiente avait une délétion interstitielle du chromosome X mais aucun gène n'a été retrouvé dans

cette région. L’analyse détaillée de cette région et les régions flanquantes n’a pas permis de trouver des

CNVs ou mutations dans cette région chez d’autres patientes Aicardi. Les auteurs concluent que le

syndrome d’Aicardi n’est pas lié à des CNVs détectables en ACPA de routine.

86 Les auteurs ont étudié le profil d’inactivation de l’X chez 10 filles en utilisant la méthylation différentielle

du gène codant le récepteur aux androgènes. Les résultats ont montré une inactivation de l’X au hasard.

87 Les auteurs ont étudié les profils d’inactivation de l’X chez 7 autres patientes avec un syndrome d’Aicardi.

3/7 avaient un biais d’inactivation. 3/5 avec l’encéphalopathie la plus sévère et l’épilepsie la plus

pharmacorésistante avec un biais d’inactivation ; en revanche les 2 moins sévères avaient une inactivation

de l’X au hasard. L’étude de 8 sondes polymorphes sur la région Xp22 n’a pas permis d’identifier de

délétion de la région chez 7 patientes.

88 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant de 4 ans présentant un syndrome d’Aicardi et une translocation

désequilibrée (X;3) transmise par la mère, entrainant une monosomie Xp partielle et une trisomie 3p

partielle. Cette enfant avait certains signes du syndrome d’Aicardi (lésions chorio-rétiniennes, retard du

développement, crises épileptiques et microphtalmie) mais un corps calleux normal en imagerie, et

l’absence de lacune chorio-rétinienne.

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16 Dans cette série de 18 patientes, les études cytogénétiques retrouvent une translocation déséquilibrée

46,X,der(X)t(X;3)(p22.3;p23)mat chez une enfant qui ne présentait pas tous les critères (corps calleux

normal). Les études familiales montrent un sex ratio garçon/fille non atteint de 1:1,7 et un taux

d’avortement spontané de 14%.

89 Il s’agit d’un cas particulier d’une enfant de 4 ans présentant un syndrome d’Aicardi et une translocation

équilibrée (46,X,t(X;3)(p22;q12)). Les auteurs font l’hypothèse que le tableau clinique correspondrait à une

pathologie du point de cassure sur le chromosome X.

2.19 Diagnostics différentiels

Les diagnostics différentiels du syndrome d’Aicardi comprennent les autres formes d’agénésie du corps calleux, en particulier, celles associées à des

anomalies rétiniennes. Toutes les causes de choriorétinopathies infectieuses, parmi lesquelles la toxoplasmose congénitale ou la fœtopathie à CMV

peuvent constituer des diagnostics différentiels. Toutefois, l’aspect des lésions ophtalmologiques ainsi que les signes associés, et le bilan infectieux permet

de confirmer le diagnostic de fœtopathie infectieuse.

Les diagnostics différentiels les plus complexes sont ceux dont les lésions ophtalmologiques ressemblent au syndrome d’Aicardi, les microphtalmies

associées à une agénésie du corps calleux. Certains de ces cas ont été associés à une délétion du bras court du chromosome X, dans la région Xp22.3.

Compte tenu du fait qu’aucune délétion à ce locus n’a jamais été réellement retrouvée dans le syndrome d’Aicardi et surtout compte tenu du fait que ces

délétions étaient associées à des encéphalopathies qui ne comportaient pas tous les signes du syndrome d’Aicardi, on considère aujourd’hui que ces

syndromes associés aux délétions chromosomiques sont des diagnostics différentiels.

Agénésie du corps

calleux avec kystes :

classification

90 Ce travail a consisté en l’analyse et la classification des aspects radiologiques de 25 cas d’agénésie du corps

calleux avec un kyste interhémisphérique de manière à faire le point sur la malformation et les anomalies

associées. Les scanners (6 patients) et les IRM (19 patients) ont été revus et classés en fonction des aspects

morphologiques des lésions.

Deux grands groupes de malformations ont été identifiés avec des sous-types.

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Les kystes de type 1 semblent être des extensions ou une diverticulisation du 3e ventricule ou des

ventricules latéraux.

Les kystes de type 1a sont associés à une hydrocéphalie non communicante mais aucune

malformation cérébrale.

Les kystes de type 1b sont associés à une hydrocéphalie secondaire avec des malformations

diencéphaliques empêchant la circulation du liquide céphalo-rachidien dans l’aqueduc de Sylvius.

Les kystes de type 1c sont associés à une microcéphalie et des malformations cérébrales étendues.

Les kystes de type 2 sont indépendants et ne communiquent pas avec le système ventriculaire.

Les kystes de type 2a (kystes multilobulés) ne sont associés à aucune malformation cérébrale, à

l’exception de l’agénésie du corps calleux.

Les kystes de type 2b sont associés à des défects de la faux du cerveau, des hétérotopies sous-

épendymaires, des polymicrogyries, et sont présents dans la majorité des cas de syndrome

d’Aicardi.

Les kystes de type 2c sont associés à des hétérotopies sous-corticales.

Les kystes de type 2d sont principalement des kystes arachnoïdiens interhémisphériques.

Aicardi syndrome

versus Infection

congénitale

91 Les lésions ophtalmologiques des infections congénitales, toxoplasmose et fœtopathies à CMV peuvent

constituer des diagnostics différentiels du syndrome d’Aicardi.

La toxoplasmose oculaire comporte classiquement des lésions actives en foyer de rétino-choroïdite

toxoplasmique aiguë, à bords flous, jaunâtres, accompagnées souvent d'une réaction inflammatoire du

vitré et de la chambre antérieure. La découverte de foyers anciens cicatrisés à distance facilite le

diagnostic. Quand le foyer se situe à côté de la papille, on est en face d'une chorio-rétinite juxta-papillaire

de Jensen responsable d'une baisse de vision par déficit fasciculaire (lésion des fibres nerveuses qui vont

vers le nerf optique). L'angiographie fluorescéïnique montre une lésion hypofluorescente aux temps

précoces puis il y a une coloration du foyer par les bords et les temps tardifs correspondant à une diffusion

globale du colorant. D’autres signes sont associés, comme une papillite, un décollement séreux rétinien,

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des néovaisseaux prérétiniens ou sous-rétiniens. L'évolution se fera en quelques semaines vers un foyer

pigmenté typique. Le foyer cicatriciel est souvent découvert par hasard et permet de caractériser

l'affection. Une cicatrice maculaire va laisser un œil quasiment aveugle alors qu'une cicatrice périphérique

loin du centre de la vision passera inaperçue pour le patient. Une complication est décrite pour ces foyers

pigmentés, l'apparition d'une membrane épirétinienne qui va s'étendre sur le pôle postérieur et plisser de

plus en plus la rétine. Le diagnostic repose sur des sérologies toxoplasmoses dans le sang et dans

l’humeur aqueuse prélevée par ponction de la chambre antérieure. La mise en évidence d'une synthèse

locale d'anticorps IgG dans l'humeur aqueuse est le témoin d'une toxoplasmose oculaire. Il est possible de

faire une recherche d'ADN toxoplasmique dans l'humeur aqueuse mais un examen négatif ne permet pas

d'exclure une toxoplasmose oculaire. L'association sérologie sur l'humeur aqueuse et recherche d'ADN

toxoplasmique améliore le diagnostic de toxoplasmose oculaire.

Dans les atteintes ophtalmologiques de la fœtopathie à CMV, la choriorétinite est la plus fréquente des atteintes avec des zones d'atrophie chorio-rétinienne, des atteintes de l'épithélium pigmentaire et des cicatrices pigmentées sur le pourtour de la lésion. D'autres atteintes visuelles peuvent être observées comme l'atrophie papillaire, la rétinite pigmentaire, le strabisme, l'atrophie du nerf optique, l'anophtalmie, la cataracte ou le nystagmus. L’isolement du virus dans les urines, la salive, le sang et le liquide céphalorachidien (Culture et PCR) ou l’identification d’IgM anti-CMV avant 21 jours après la naissance permettent de porter le diagnostic. Les lésions de la rubéole congénitale peuvent également faire discuter un diagnostic différentiel ; elles comportent des cataractes (78%) le plus souvent nucléaires (56%), des microphtalmies (40,62%) une microcornée (43,75%), une rétinopathie (37,5%).

Anomalies

ophtalmologiques dans

les ACC

92 Cette étude a eu pour but d’analyser les anomalies ophtalmologiques associées à une agénésie du corps

calleux sur une période de 10 ans, indépendante du syndrome d’Aicardi

19 enfants avec une agénésie du corps calleux ont été identifiés, parmi eux 13 ont été réévalués sur le plan ophtalmologique. Tous avaient une agénésie partielle du corps calleux. L’acuité visuelle était meilleure que 20/60 chez 5 enfants (38%), entre 20/60 et 20/200 chez 3 enfants (23%), et inférieure à 20/200 chez 5 enfants (38%). Des anomalies de la réfraction étaient présentes dans 8 cas (62%), un strabisme chez 6

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(46%), un nystagmus chez 2 (15%), une hypoplasie du disque optique chez 3 (23%), et une microphthalmie chez 1 enfant (8%). Cette étude suggère que des anomalies ophtalmologiques peuvent être retrouvées dans les agénésies du corps calleux non syndromiques. Une faible acuité visuelle, des troubles de la réfraction et un strabisme sont les plus fréquents et doivent être repérés pour être pris en charge. Le retard du développement (62%) et l’épilepsie (46%) sont les anomalies neurologiques fréquemment associées.

93 94

Le syndrome « Microcephaly with or without chorioretinopathy, lymphedema, or mental retardation

(MCLMR) » est un trouble de transmission autosomique dominante d’expressivité variable, caractérisé par

des troubles rétiniens proches du syndrome d’Aicardi.

Il est caractérisé par une microcéphalie modérée à sévère souvent associée à une déficience intellectuelle,

une chorio-rétinopathie et un lymphœdème. Ce syndrome peut être sporadique ou hérité. La majorité des

patients avec un syndrome MCLMR ont une mutation dans le gène KIF11.

Toutefois, les anomalies chorio-rétiniennes du MCLMR sont principalement périphériques avec un nerf

optique normal alors que dans le syndrome d’Aicardi, les lacunes chorio-rétiniennes sont principalement

centrales avec une altération du nerf optique. La microcéphalie est plus sévère dans le MCLMR que dans le

syndrome d’Aicardi. A l’inverse, les troubles de la migration neuronale sont plus fréquents dans le

syndrome d’Aicardi et sont quasiment absents dans le MCLMR.

95 Le syndrome oculo-cérébro-cutané (OCCS) est caractérisé par des kystes orbitaires, une anophtalmie ou

une microphtalmie, des défauts cutanés focaux, des malformations cérébrales dont des polymicrogyries,

des hétérotopies nodulaires périventriculaires, une ventriculomégalie, et une agénésie du corps calleux,

qui prédomine chez les garçons. Cette maladie est caractérisée par une malformation du tronc cérébral

pathognomonique comportant une dysplasie du tectum, une absence du vermis cérébelleux, des

hémisphères cérébelleux de petite taille et un excès de liquide de la fosse postérieure.

96 Deux syndromes liés à l’X : Microphthalmia with linear skin defects (MLS) et le syndrome de Goltz sont des

diagnostics différentiels du syndrome d’Aicardi. Le principal signe distinctif de ces syndromes est la

présence d’anomalies dermatologiques.

97 Le syndrome de Goltz (focal dermal hypoplasia) est une maladie dominante liée à l’X, caractérisé par des

anomalies congénitales multiples chez la fille avec une létalité chez les garçons. Il est caractérisé par des

lésions d’hypoplasie et d’aplasie cutanée suivant les lignes de Blaschko et souvent des herniations de tissu

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graisseux sous-cutané, des lésions pigmentaires. Les lésions extracutanées touchent la face (asymétrie

faciale, fente labiale et palatine, dysmorphie faciale avec un menton pointu, des narines encochées), les os

(avec des malformations des membres, dont des oligo- ou des syndactylies).

Les anomalies ophtalmologiques peuvent comporter une anophtalmie, une microphtalmie, des colobomes

iriens ou chorio-rétiniens, ou des anomalies des canaux lacrymaux. D’autres anomalies sont des

malformations dentaires, des troubles de la paroi abdominale, une hernie diaphragmatique, des anomalies

rénales. Le développement psychomoteur est le plus souvent normal, mais quelques cas de retard du

développement ont été rapportés.

98 99

Le syndrome « microphthalmia with linear skin defects » (MLS) est caractérisé par une microphtalmie uni-

ou bilatérale et/ou une anophtalmie, des anomalies cutanées linéaires, touchant particulièrement le visage

et le cou qui sont présentes dès la naissance et qui s’estompent avec l’âge laissant des cicatrices minimales

résiduelles. Les autres signes peuvent comporter des anomalies oculaires variables (anomalies cornéennes,

des kystes orbitaires, une cataracte), des anomalies du système nerveux central (des malformations

cérébrales, un retard du développement, des crises épileptiques), des troubles cardiaques

(cardiomyopathie hypertrophique, des défects du septum interventriculaire ou inter-auriculaire, des

troubles du rythme cardiaque), une petite taille, une hernie diaphragmatique, une dystrophie des ongles,

une surdité, des malformations génito-urinaires.

Le diagnostic clinique repose sur la présence de 2 critères majeurs (microphtalmie et/ou anophtalmie et

des défauts cutanés linéaires) et est confirmé par l’identification de mutations dans les 3 gènes principaux

COX7B, HCCS, ou NDUFB11, bien que certains cas de patients avec un syndrome MLS n’aient pas de

mutation dans ces gènes.

100 Les auteurs rapportent la mise en évidence d’une délétion terminale 1p36 en CGHarray chez une patiente

adressée pour l’exploration d’un syndrome d’Aicardi. La réévaluation de la patiente n’a pas retrouvé la

dysmorphie particulière de la monosomie 1p36. En revanche, ils ont trouvé des éléments communs entre

la monosomie 1p36 et le syndrome d’Aicardi comme les spasmes infantiles, les dysgenésies du corps

calleux, les anomalies ophtalmologiques et les malformations du squelette. Les auteurs concluent que la

monosomie 1p36 peut être un diagnostic différentiel du syndrome d’Aicardi.

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Annexe 1. Liste des participants Ce travail a été coordonné par le Pr Nadia Bahi-Buisson, Centre de référence de Déficiences

intellectuelles de causes rares (APHP, Necker Enfants Malades). Ce travail a été soutenu par

Mme Anne HUGON, chargée de projets au sein de la filière DefiScience.

Ont participé à l’élaboration du PNDS :

Rédacteur

Pr Nadia Bahi-Buisson, neuropédiatre, Paris

Groupe de travail multidisciplinaire

Pr Alexis Arzimanoglou, neuropédiatre, Coordinateur ERN EpiCARE, Lyon

Elisabeth Célestin, assistante parcours de santé, Paris

Pr Hélene Dollfus, généticienne, Strasbourg

Pr Laurent Guilbaud, radiologue pédiatre, Lyon

Dr Delphine Héron, généticienne, Paris

Dr Marie Hully, neuropédiatre, Paris

Dr Lotfi Miladi, chirurgien orthopédiste pédiatrique, Paris

Pr Mathieu Milh, neuropédiatre, Marseille

Pr Christophe Philippe, généticien biologiste, Dijon

Dr Mathieu Robert, ophtalmologiste, Paris

Groupe de lecture

Pr Tania Attie Bitach, fœtopathologie-génétique, Paris

Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre, Paris

Pr Dominique Brémond-Gignac, ophtalmologiste, Paris

Camille Compte, assistante sociale, Paris

Pr Laurence Faivre, généticienne, Dijon

Anne Hugon, Chargée de projet PNDS, Filière DefiScience, Paris

Dr Sylvie Joriot, neuropédiatre, Lille

Dr Stéphanie Valence, neuropédiatre, Paris

Membres ou consultants spécialistes hors sites

Dr Sophie de Fontanges, médecin généraliste en IME, Paris

Association Française du Syndrome d’Aicardi

Mme Emilie Duarte Nogueira et Mme Mathilde Sion

Déclarations d’intérêt

Tous les participants à l’élaboration du PNDS ont rempli une déclaration d’intérêt.

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Annexe-2. Coordonnées des centres de référence et de

l’association de patients Les centres de compétences ne sont pas indiqués sur ce document mais leurs coordonnées sont consultables sur le site internet des filières – cf ci-dessous.

DéfiScience, Filière de santé maladies rares du neurodéveloppement Animateur Pr Vincent des Portes Centres labellisés sur le site de la filière DéfiScience http://www.defiscience.fr

SensGene, Filière de santé des maladies rares sensorielles Animateur : Pr Hélène Dollfus Centres labellisés sur le site de la filière SensGene https://www.sensgene.com

AnDDI-Rare, Filère de santé des anomalies du développement avec ou sans déficience intellectuelle Animateur de la filière : Pr laurence Olivier-Faivre Centres labellisés sur le site de la filière AnDDi-Rares http://anddi-rares.org

Promoteur du PNDS : Centre de référence constitutif des Déficiences intellectuelles de causes rares - Polyhandicap Médecin coordonnateur : Pr Nadia Bahi Buisson, Neuropédiatre AP-HP, Hôpital Necker Enfants Malades - 149 rue de Sèvres, 75015 Paris Tél : 01 42 19 26 61 Site : http://www.maladiesrares-necker.aphp.fr/defisciences-rett/

Centres de référence des déficiences intellectuelles de causes rares DéfiScience, Filière de santé maladies rares du neurodéveloppement

Centre de référence coordonateur des Déficiences Intellectuelles de causes rares Médecin coordonnateur : Pr Delphine Héron, Génétique Clinique AP-HP, Hôpital Pitié Salpêtrière - Département de génétique et cytogénétique - 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13 Tél : 01 42 16 13 87 Contact : [email protected] CHRU Brest Dr Sylviane PEUDENIER Service de pédiatrie 2 Avenue Foch, 29200 Brest Tél : 33 (0)2 98 22 33 89 Courriel : consultation.pé[email protected]

CHU Dijon, Hôpital d’enfants Pr Christel THAUVIN Centre de Génétique -10 Boulevard Mal de Lattre de Tassigny BP 77908 - 21079 DIJON Cedex Tél : 33 (0)3 80 29 53 13 Courriel : [email protected]

CHU de Lyon HCL GH Est- Femme Mère Enfant Pr Vincent DESPORTES Service de neuropédiatrie (5ème étage) 59 Boulevard Pinel - 69677 BRON Cedex Tél : 33 (0)4 27 85 53 80 Courriel : [email protected]

CHU de Marseille Hôpital de la Timone enfants Pr Mathieu MILH Service de neurologie pédiatrique 265 Rue Saint-Pierre 13005 MARSEILLE Tél : 33(0)4 91 38 55 80 Courriel : [email protected]

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APHP Paris - Hôpital Necker - Enfants Malades Pr Nadia BAHI-BUISSON Service de Neurologie pédiatrique 149 rue de Sèvres - 75743 PARIS Tél : 33 (0)1 44 49 41 42 Courriel : [email protected]

APHP Paris - Hôpital Necker-Enfants Malades Dr Marlène RIO Service de Génétique Médicale 149 rue de Sèvres - 75743 PARIS Tél : 33 (0)1 44 38 15 07 Courriel : [email protected]

APHP Paris - Hôpital d'Enfants Armand-Trousseau Pr Thierry BILETTE DE VILLEMEUR 26 avenue du Docteur Arnold Netter - 75012 PARIS Tél : 33 (0)1 44 73 65 75 Courriel : [email protected]

APHP Paris - Hôpital Hôpital Robert Debré Dr David GERMANAUD Neurologie pédiatrique et maladies métaboliques 48 boulevard Sérurier - 75019 PARIS Tél : 33 (0)1 40 03 57 07 Courriel : [email protected]

CHU de Rennes, Hôpital Sud, Rennes Dr Laurent PASQUIER service de génétique clinique 16 bd de Bulgarie, BP 90347 - 35203 RENNES cedex 2 Téléphone : +33 (0)2 99 26 67 44 Courriel : [email protected]

CHU de Strasbourg - Hôpital de Hautepierre Dr Salima EL CHEHADEH Service de génétique médicale 1 Avenue Molière - 67200 STRASBOURG Courriel : [email protected]

Centre de référence des maladies rares en ophtalmologie Ophtara SensGene, Filière de santé des maladies rares sensorielles

Centre de référence coordonateur des maladies rares en ophtalmologie Ophtara Médecin coordonnateur : Pr Dominique Bremond-Gignac Hôpital Necker Enfants Malades, Service d'ophtalmologie, Bât. Lecourbe - RC 149 rue de Sèvres - 75 015 Paris Tel : 01 44 49 45 02; 01 44 49 27 02 Contact : [email protected] ou [email protected] APHP Paris - Hôpital Européen George

Pompidou

Dr Christophe Orssaud

20 rue Leblanc

75015 Paris

Tél.: 01 56 09 34 98

APHP Paris - Hôpital de La Pitié Salpetrière

Pr Barham Bodaghi

47-83 bd de l’Hôpital

75013 Paris

Tél.: 01 42 16 32 01

APHP Paris - Hôpital Cochin

Pr Antoine Brezin

27, rue du Faubourg-Saint-Jacques

75014 Paris

Par télephone : 01 58 41 22 01

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Centres de référence des anomalies du développement et les syndromes malformatifs

AnDDI-Rare, Filère de santé des anomalies du développement avec ou sans déficience intellectuelle Centre de Référence coordonateur « Anomalies du développement et syndromes malformatifs » Médecin coordonnateur : Pr Laurence Olivier-Faivre CHU Dijon, Hôpital d’enfants - Centre de génétique 10 Boulevard Mal de Lattre de Tassigny - BP 77908 – 21079 DIJON Cedex Tél : 33 (0)3 80 29 53 13 Contact : [email protected] - Courriel : [email protected] Région Ile de France CHU Robert DEBRE Pr VERLOES Département de Génétique 37 bd SERURIER, 75019 PARIS Tel 01 40 03 53 42 CRMR constitutif : APHP Necker, Poissy, APHP P. Salpétrière, APHP K. Bicêtre

Région Sud-Ouest-Occitanie-Réunion CHU de Bordeaux Pr LACOMBE Service de Génétique Médicale, Groupe hospitalier Pellegrin, Place Amélie Raba-Léon, 33076 BORDEAUX Cedex Tel 05 57 82 03 63 / 05 56 79 59 52 CRMR constitutif : CHU Montpellier, La Réunion

Inter région Nord-Ouest CHU Lille - Hôpital J de Flandre Pr MANOUVRIER Rue Pierre Decoulx, 59037 Lille Cedex France Tel 03 20 44 49 11 CRMR constitutif : CHU Amiens, Caen, Rouen

Région Ouest CHU de RENNES - Hôpital Sud -16 Pr ODENT boulevard de Bulgarie- BP 90347 -35203 Rennes Cedex 2 - Tel 02 99 26 67 44 CRMR constitutif : CHU Nantes, Tours, Angers

Région Est CHU Dijon Pr OLIVIER-FAIVRE Centre de Génétique Hôpital d’enfants -10 Boulevard Mal de Lattre de Tassigny -BP 77908 -21079 DIJON CEDEX Tel 03 80 29 53 13 CRMR constitutif : CHU Nancy, Strasbourg, Reims

Région Sud-Est CHU de LYON - Groupement Hospitalier Est Pr EDERY Hôpital Femme Mère Enfant (HFME) - 59 boulevard Pinel – 69 677 BRON Tel 04 27 85 55 73 CRMR constitutif : CHU Grenoble, Clermont-Ferrand, Marseille

Consultants spécialistes hors site

Dr Sophie de Fontanges, Médecin généraliste en IME, Paris [email protected]

Association nationale de patients Association syndrome Aicardi Présidente Émilie Duarte Nogueira 40 E chemin du Presbytère – 59630 Looberghe 06 99 25 82 66 Mail : [email protected] Source Internet : http://syndrome-aicardi.fr

Informations complémentaires ORPHANET http://www.orpha.net Alliance Maladies Rares http://www.alliance-maladies-rares.org Maladies Rares Info service http://www.maladiesraresinfo.org

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Centre de référence Déficiences intellectuelles de causes rares – septembre 2019 42

Références bibliographiques

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