Tire a Part - Article AFEAF-lissbre (1)

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Die Frage der Protourbanisation in der Eisenzeit La question de la proto-urbanisation à lâge du Fer

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  • Die Frage der Protourbanisation in der EisenzeitLa question de la proto-urbanisation lge du Fer

  • RMISCH-GERMANISCHE KOMMISSION, FRANKFURT A.M.EURASIEN-ABTEILUNG, BERLIN

    des Deutschen Archologischen Instituts

    Kolloquien zur Vor- und FrhgeschichteBand 16

    Dr. Rudolf Habelt GmbH ! Bonn 2012

  • RMISCH-GERMANISCHE KOMMISSION DESDEUTSCHEN ARCHOLOGISCHEN INSTITUTS

    RMISCH-GERMANISCHES ZENTRALMUSEUMASSOCIATION FRANAISE POUR LTUDE DE LGE DU FER

    Die Frage der Protourbanisation in der EisenzeitLa question de la proto-urbanisation lge du Fer

    Akten des 34. internationalen Kolloquiums der AFEAFvom 13.16. Mai 2010 in Aschaffenburg

    herausgegeben von

    Susanne Sievers und Martin Schnfelder

    Dr. Rudolf Habelt GmbH ! Bonn 2012

  • VIII und 386 Seiten, 229 Abbildungen und 5 Tabellen

    Bibliografische Informationen der Deutschen Nationalbibliothek

    Die Deutsche Bibliothek verzeichnet diese Publikationin der Deutschen Nationalbibliographie; detaillierte bibliographischeDaten sind im Internet ber abrufbar

    2012 by Rmisch-Germanische Kommission desDeutschen Archologischen Instituts Frankfurt a. M.

    Redaktion: Susanne Sievers, Martin Schnfelder, Nadine BaumannRedaktoren / comit de lecture:Anne-Marie Adam, Strasbourg

    Philippe Barral, BesanonChristopher Pare, Mainz

    Rdiger Krause, Frankfurt a. M.Katharina von Kurzynski, Wiesbaden

    Stphane Marion, NancyMarkus Marquart, Aschaffenburg

    Rjane Roure, Montpellier

    Einband: Silke BergSatz und Druck: Beltz Bad Langensalza

    Gedruckt auf alterungsbestndigem PapierISBN 978-3-7749-3785-7

  • Elodie Martin-Kobierzyki

    Loppidum de Saint-Blaise, un exemple durbanisation archaquedans le Sud de la France

    Introduction

    Dans les annes 1950 s'est engage autour del'Etang de Berre (Fig. 1) une rflexion relative laproto-urbanisation prcoce de ce secteur volontiersqualifi d'arrire-pays marseillais. En se basantsur la prsence de marqueurs commerciaux mdi-terranens ds la fin du VIIe sicle avant notre re,sur la fondation de l'agglomration de Massaliavers 600 avant notre re et la dcouverte de sitestels que Tamaris, l'Arquet, Saint-Blaise ou encoreSaint-Pierre-les-Martigues, Henri Rolland, FernandBenoit et Charles Lagrand (principalement) ontalors associ la colonisation grecque ce phnom-ne, qu'ils pensaient relativement homogne, detransformation de la structuration des habitats(systmes de dfense, volution de l'architecturedomestique), qui dfinit encore aujourd'hui en Pro-vence les processus de la proto-urbanisation. Lesrsultats des recherches ralises ces trente derni-res annes en Mditerrane nord-occidentale ainsique l'tude plus particulire de la collection dusondage MN11 de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts, 13) permettent ici d'aborder, l'aided'un ensemble de donnes renouvel, le vaste sujetdes processus d'urbanisation du Midi de la Gaule,et plus particulirement de la priphrie de Mar-seille.

    Cadre General

    Chronologie et influences

    L'orientation hellnisante du milieu du XXe siclede l'interprtation des donnes de fouilles de cesecteur du Midi au (Fig. 2), a t prpondrantedans l'volution de la recherche. Si les archolo-gues de l'aprs-guerre (F. Benoit, H. Rolland, Ch.Lagrand) ont suppos (et affirm) que le modlegrec avait t adopt par les indignes ds 600avant notre re, aujourd'hui la question des influ-ences antrieures au VIe sicle reste problmatique.

    En effet, les dcouvertes rcentes de sites pro-to-urbaniss et relevant de la fin du Nolithiquefinal comme la Citadelle Vauvenargues1 et lesLauzires Lourmarin2 et de l'ge du Bronze, telsCollet-Redon, Ponteau et la Couronne Marti-gues3, le Camp de Laure au Rove4, ou encore leBaou-Roux Bouc-Bel-Air5, invitent relativiser lelien direct entre fondation de Marseille et phno-mne de proto-urbanisation dans le Midi de laGaule. Il dcoule effectivement de l'tude de cesnouveaux gisements une volution progressivevers lhabitat en dur comme vers lenceinte con-struite, ainsi que cela a pu tre observ en Europetempre sur un grand nombre de sites6. Cettevolution serait donc la consquence de phnom-nes lis la sdentarisation progressive de ces po-pulations, lintroduction de la culture attele, l'expansion du territoire, la suite logique de proces-sus entams ds le Nolithique final et trouvantleur aboutissement durant l'ge du Fer. Selon F.Trment7, le dbut de cette priode correspond ef-fectivement pour la rgion de l'Etang de Berre une forte mainmise de l'homme sur son territoire,visible par le biais de l'accroissement du nombred'artefacts observs lors de prospections pdestreset de celui du nombre d'occurrences de sites. Cesindices voqueraient l'existence d'un palier quan-titatif correspondant une augmentation significa-tive du peuplement.

    Fig. 1. Localisation du secteur de lEtang de Berre.

    1 DANNA 1989, 209213.2 DANNA et al. 1989, 166180.3 CHAUSSERIE-LAPRE 2000a, 2935.4 GATEAU 1996, 277 , Fig. 3.5 BOISSINOT 1993.6 AUDOUZE / BUCHSENSCHUTZ 1989, 128130.7 TRMENT 1996, 98113.

  • Pour autant, on ne peut nier tout apport externedans ce processus qui s'inscrit dans une srie d'ex-priences proto-urbaines en contexte mditerra-nen, tel quil a pu tre observ en Grce propre(ex. Ertrie, le dEube8; Fig. 4), en Grande Grce(ex. Megara Hyblaea et Slinonte, Sicile9), en Etru-

    rie (ex. sites du Lago dellAccesa, Sorgenti dellaNova10; Fig. 5) ou encore dans laire phnico-puni-que (ex. San Mart dEmpries11 et Ullastret12, Es-pagne) ds les XeIXe sicles avant notre re auplus tt. Ds lors sont observables autour de la M-diterrane, des phnomnes rcurrents: systmesde circulation pouvant tre hirarchiss (rues/ruel-les), organisation de quartiers autour de monu-ments publics ou religieux, orientation des con-structions prives par rapport des fortificationsqui se gnralisent. Les contacts avec ces civilisati-ons mditerranennes sont attests date haute

    Fig. 2. Carte de lEtang de Berre avec localisation des principaux sites mentionns.

    Fig. 3. Plan de la fortification du site du Camp de Laure(Le Rove, Bouches-du-Rhne), daprs CHAUSSERIE-LA-

    PRE 2005, 33.

    Fig. 4. Plan de maisons abside dpoques gomtriqueet archaque, Ertrie (le dEube, Grce) daprs LANG

    2005, 16.

    8 LANG 2005, 1417.9 DE ANGELIS 2003, 1039, 115145.10 RASMUSSEN 2005, 7780.11 MORET 2010, 329330.12 MARTIN et al. 2010, 8992.

    Elodie Martin-Kobierzyki222

  • ds le VIIIe sicle avant notre re par la prsencetnue mais nanmoins avre, de matriels crami-ques et mtalliques imports dcouverts, entre au-tres, Agde et Mailhac en Languedoc13 et dansune moindre mesure, en Provence occidentale (An-tibes et Bollne14). Si les modalits de ces changesnous sont encore inconnues, il nen demeure pasmoins que des transferts sociaux, culturels, tech-niques ou autres, ont pu soprer entre les diff-rents acteurs, commerants mditerranens dunepart, populations indignes de lautre.

    Definition et caracteristiques principales desprocessus de proto-urbanisation en Provence

    Nous reprendrons ici la dfinition de l'urbanisation l'ge du Fer propose en 1989 par M. Bats et M.Py15: () cela sous-entend, du point de vue de laforme, des notions de regroupement et de structu-ration dans un cadre d'amnagements publics, unconcept d'urbanisme organisant les espaces privs,donc des voies de circulation et ventuellementune limite marque par une enceinte. Du point devue de la fonction, le terme exprime essentielle-ment le rapport un territoire qui se fixe."

    Ce regroupement urbain en pays indigne serait galement la consquence directe de la for-mation d'une communaut et suggrerait ainsi unevolution des pratiques agricoles et plus encore, laproduction de surplus commercialisables. Enfin,ces phnomnes ne semblent pas rsulter d'un pro-cessus linaire et uniforme, comme cela avait putre dit par nos prdcesseurs, mais plutt de l'as-sociation chaque fois originale et renouvele de cesdiffrentes manifestations.

    lheure actuelle, les sites permettant dobser-ver ces phnomnes sont bien documents et ten-dent se multiplier en Provence comme enLanguedoc-Roussillon. Malgr tout, aucun modlestructurel na pu tre mis en vidence, chaque si-

    tuation semblant relever de l'adaptabilit l'envi-ronnement immdiat. Toutefois, quelques critresgnraux ont pu tre mis en vidence tels que larutilisation frquente de sites du Bronze final IIIbds le tout dbut du VIe sicle avant notre re (voi-re mme l'extrme fin du VIIe sicle), ladaptationaux formes du terrain (urbanisme en lanire, enlots compacts, fortifications, systmes de circulati-on, etc. ), le choix d'une position stratgique (voi-es de communication/commerce, proximit des res-sources vivrires), les impratifs de dfense ouencore la ncessaire visibilit (dfense, prestige) dece type dinstallation. Le rle vident de nouveauxfacteurs socio-conomiques doit galement trepris en compte: sdentarisation, volution des mo-des de culture, contacts commerciaux et premiresinfluences exognes.

    Lensemble de ces donnes peut tre mis profitdans la rflexion sur la hirarchisation de ces habi-tats, non tant dans leur localisation ou la topogra-phie dans laquelle ils sinsrent que dans leur(s)contact(s) avec les commerces mditerranens:mtropole rgionale, villages, fermes16 seraientainsi lisibles par le biais de ltude cramique entreautres. Ceci est toutefois une autre problmatiqueque nous n'aborderons pas ici.

    En guise dillustration, le site de Tamaris d-couvert par Charles Lagrand en 1961 et fouill nouveau et rtudi par Sandrine Duval17 entre1998 et 2004 retient notre attention: ltude dece gisement a en effet t dterminante danslvolution de nos connaissances quant la proto-urbanisation dans le Midi de la Gaule et a long-temps servi de modle (Fig. 6). lheure actuelleet bien que partiellement fouill, Tamaris18 savretre lexemple le mieux document dun proces-sus de rflexion conduisant limplantation gn-rale de lhabitat sur un espace donn, pour la p-riode archaque. Toutefois, la chronologie attesteici couvre la premire moiti du VIe sicle avantnotre re, priode pour laquelle la fondation deMarseille reprsente un facteur essentiel de dve-loppement.

    Implant sur un peron rocheux de 2,5 ha s'lan-ant vers la Mditerrane (Fig. 7), ce site contempo-rain de la fondation de Massallia ( 24 km voldoiseau lest du site) et abandonn vers 550avant notre re, est clos par un systme de deuxfortifications. Elles dterminent, en intgrant lescontraintes topographiques, l'orientation de deux

    Fig. 5. Plan de la zone A de lhabitat archaque, LagodellAccesa (Sorgenti della Nova, Italie), daprs RASMUS-

    SEN 2005, 80.

    13 GARCIA / SOURISSEAU 2010, 238.14 GARCIA / SOURISSEAU 2010, 238.15 BATS / PY 1989, 254.16 VERDIN 2000, 24.17 Archologue de la ville de Martigues (Bouches-du-

    Rhne, France).18 DUVAL 2006.

    Loppidum de Saint-Blaise, un exemple durbanisation archaque dans le Sud de la France 223

  • quartiers distincts. Au sud, un alignement de mai-sons ferme le site en bordure de falaise tandisquun regroupement en lots compacts quadrangu-laires desservis par un axe de circulation nord-sudet des rues transversales constitue le cur du quar-tier. En ce qui concerne le secteur nord, un axeprincipal de 3,5 m de large, dorientation nord-sud,est assorti de voies secondaires est-ouest, le toutdesservant des lots longilignes simples de picesmitoyennes dits en lanire pour la zone 3, et unemasse plus compacte de pices uniques non mitoy-ennes pour la zone 2. Si lhabitat en lanire sembleavoir t construit en une fois, les maisons de lazone 2 semblent elles avoir t bties successive-ment, tout en respectant sur prs de 40m de long,lalignement des faades. On notera galementlexistence de trois habitations absides et dautres deux ou trois pices, ingalement rparties dansce secteur. Tamaris, une grande diversit des

    modes de constructions a pu tre observe: briquescrues, murs parements blocage interne, murs enpierres, lvations en matriaux prissables. Il estgalement noter que lagencement des pices lintrieur des lots reste variable. Toutefois, cesdisparits ne nuisent pas la cohrence du pland'urbanisme secteur par secteur, cohrence que lonretrouve la fois dans la gnralisation de l'aligne-ment des faades et dans celle de la mitoyennetdes habitations. Enfin, le gisement nayant pas tfouill dans son intgralit, l'absence de vestigeslis des structures de stockage ou des monu-ments publics pose encore problme.

    Ainsi, le site de Tamaris est reconnu pour tre letout premier exemple d'un habitat indigne int-grant ds le dbut du VIe sicle avant notre re, lesprincipes de l'urbanisme archaque. Cette probl-matique, que lon retrouve aujourdhui sur de nom-breux sites provenaux, est galement illustre parle site de Saint-Blaise. Bien que les niveaux les plusanciens atteints soient relatifs la premire moitidu VIe sicle, comme Tamaris, la prsence de mo-biliers relevant du VIIe sicle avant notre re dansces horizons (et plus particulirement de la deuxi-

    Fig. 6. Plan de masse du site de Tamaris (Martigues,Bouches-du-Rhne) (DAO / J. Chausserie-Lapre avec son

    aimable autorisation).

    Fig. 7. Photographie arienne du site de Tamaris (Marti-gues, Bouches-du-Rhne), clich de Chr. Hussy SRA /PACA (avec laimable autorisation de J. Chausserie-La-

    pre).

    Elodie Martin-Kobierzyki224

  • me moiti du VIIe sicle) attesteraient de lexistencede cet tablissement particulier avant mme la fon-dation phocenne de Marseille, et de ses contactsavec les commerces mditerranens date haute.

    Saint-Blaise (St.-Mitre-Les-Remparts, 13)

    Breve presentation du site

    Connu depuis le XVIIIe sicle, le site de Saint-Blaiseoccupe une place de choix dans larchologie pro-venale. Cest sous limpulsion dHenri Rolland,ds 1935, que les recherches de terrain sont relle-ment entreprises, visant dans un premier temps audgagement du rempart en grand appareil et sadatation. partir de 1946, les fouilles ont gale-ment port sur la comprhension et ltablissementde chronologies pour les diffrents secteurs de cet-te agglomration, o travaillerent nombreux ar-chologues19. Nanmoins, malgr la multiplicationde zones de recherche et les quelques 120 titresportant sur Saint-Blaise (toutes priodes confondu-es), il ny a pas eu de relle concertation visantltablissement dune dmarche scientifique globa-le. Cette absence de continuit sur le terrain a em-pch la ralisation dune synthse gnrale et aprobablement entran les quelques trente annesdoubli de ce site.

    Vritable rfrence dans le corpus des habitatsfortifis protohistoriques en Provence, l'oppidum de

    Saint-Blaise, mi-chemin entre Marseille et Arles,prsente toutes les caractristiques d'un peronbarr classique (Fig. 8). Des falaises de 75m dehaut maximum surplombent les tangs voisins, leprotgeant au nord-est et au nord-ouest, tandisqu'une fortification a t tablie au sud. L'espacedlimit 5,5 ha se dcompose en une VilleHaute ( la pointe de l'peron) et une Ville Bas-se (au contact du rempart au sud), spares parun dnivel de 15m environ. Ces deux plates-for-mes ont t ingalement fouilles (respectivementsur 350m2 et 5.000m2).

    L'oppidum s'insre dans le paysage vari del'Etang de Berre o se succdent des zones de ma-rais (dEngrenier, du Pourra, de Citis), de collineset bas plateaux (le long du chenal de Caronte, Saint-Mitre, Fos et Istres) louest des 155 km2 quecouvre cette petite mer intrieure, autant de par-ticularits topographiques mises profit dans l'oc-cupation du territoire. Ce sont ainsi des aires d'ex-ploitation agricole (plaine de Saint-Julien),d'implantation humaine (oppidum du Castellan20,habitat lagunaire de l'Abion, promontoire de l'Ar-quet, habitat ctier de Tamaris ), de ressources

    Fig. 8. Plan gnral du site de Saint-Blaise par A. CARRIER (1978) avec localisation du sondage MN11 (avec laimableautorisation de J. Chausserie-Lapre).

    19 J. et Y. Rigoir (Maison des Jarres), Y. Garlan (porteprincipale), B. Bouloumi (sondage Q8 / 9), J. M. J. GranAymerich (sondages sur laxe nord-sud), G. DmiansdArchimbaud (Ugium) ou encore Ch. Pradelle (sondageMN11).

    20 MARTY 2002.

    Loppidum de Saint-Blaise, un exemple durbanisation archaque dans le Sud de la France 225

  • vivrires (forts, marais, littoral) qui s'tagent auxalentours de Saint-Blaise (cf. Fig. 2). Pour de nom-breux chercheurs, il est possible de voir dans cesdiffrentes formes d'occupation lascendance deSaint-Blaise sur son environnement et son rseaude sites secondaires dpendants.

    Les fortifications

    Le rempart qui clt l'oppidum (400m de long con-nus) suit, tout au long de son histoire, le mme tracmalgr trois phases de construction: un rempart pri-mitif de l'poque archaque, une fortification engrand appareil de type grec, un rempart palochr-tien saillants. Pour la priode archaque, il s'agitd'un mur parements multiples, compos de moel-lons et de blocs quarris lis la terre, conserv jus-qu' 3m de haut. Le blocage interne du rempart estcompos de gradins formant glacis, en pierres brutesde taille. La porte principale a t repre dans sa par-tie centrale: frontale, elle est protge par deux toursovodes lgrement dcales crant un couloir d'ac-cs d'une vingtaine de mtres, et par deux autrestours curvilignes de part et d'autre de la porte (Fig. 9).

    Quelques tronons seulement ont t reconnuset la datation reste mal assure: il semblerait que lafortification primitive puisse tre date de la deu-xime moiti du VIIe sicle avant notre re, ainsique l'indiquerait le contact plusieurs fois observentre le niveau de galets (niveau de fondation del'oppidum) et la base du rempart21. Toutefois, laprsence d'amphores micaces massalites dans lescouches associes sa fondation (a priori) est men-tionne et daterait l'enceinte au plus tt du dernierquart du VIe sicle22.

    Un plan durbanisme?

    Une volont de planification de l'amnagement g-nral prside la cration de l'habitat: une couche degalets de Crau semble avoir t tendue presque uni-formment sur le niveau de remblai initial afin deservir d'isolation et de base aux premiers sols, aussibien dans la Ville haute que dans la Ville basse23. Cet

    amnagement caractre urbain pourrait tre en re-lation stratigraphique avec la construction du rem-part primitif (Fig. 10). Les donnes de fouilles an-ciennes, mme si elles n'tablissent pas clairementun lien organique entre les premires maisons etl'enceinte, montrent qu'il existe une forte corrlati-on entre orientation de la fortification (axe nord-est/sud-ouest) et organisation de l'habitat archa-que. Pour exemple, au sud-ouest de la Ville basse,deux lots longilignes de pices d'habitation simp-les, spars par une voie troite, ont t reconnus.Toutefois, on peroit encore mal l'organisation g-nrale de l'habitat archaque et son systme de cir-culation, bien que les niveaux postrieurs, mieuxdocuments, paraissent avoir rutilis la trameprimitive du premier tablissement.

    Les unites domestiques

    Les techniques de construction sont varies, voiremixtes: lvations en briques crues sur soubasse-ment de dalles verticales ou horizontales parfoisassocies de gros blocs taills, murs en appareilde petits et moyens moellons lis la terre, cloison-nement intrieur en dur et/ou matriaux priss-ables En outre, toutes les parois internes des ha-bitations sont enduites d'un revtement argileuxdont la fonction reste indtermine (protection con-tre lhumidit, prservation des murs, vocation or-nementale?) et, dans quelques cas, ont t represdes pices aux angles arrondis.

    Quatre types d'habitations ont t distingus: des fonds de cabane quadrangulaires creuss dans

    le rocher (enmoyenne 16m2 dans la VilleHaute) des pices carres ou rectangulaires uniques de

    12 17m2 de superficie, la plupart du temps mi-toyennes

    des habitations pices communicantes pourvu-es d'une paroi en forme d'abside (environ 12m2

    dans la Ville Basse) pour la Ville Haute, une habitation primitive

    avait t fouille par H. Rolland: elle se composede deux espaces adjacents, l'un construit en dur(pice principale), l'autre simplement dlimitpar une range de pierres de chant, probable-ment gagn sur la zone de circulation et com-portant un foyer24.

    Fig. 9. Schma de la porte lpoque archaque, daprsCHAUSSERIE-LAPRE 2005, 72.

    21 BOULOUMI 1992, 37; GATEAU 1996, 289.22 L'actuelle reprise du mobilier de Saint-Blaise dans

    le cadre de diffrents travaux de recherche, devrait ter-me nous permettre de trancher cette question.

    23 BOULOUMI 1992, 37; GATEAU 1996, 300301.24 BOULOUMI 1992, 27.

    Elodie Martin-Kobierzyki226

  • Les amenagements domestiques, lexemple dusondage MN 11

    Le sondage MN11 (Fig. 8), ouvert entre 1969 et1983 dans la Ville basse sous la direction de Char-lette Arcelin-Pradelle, a permis d'apprhenderl'volution interne d'une unit domestique (a prio-ri incomplte) de la priode archaque au IIe sicleavant notre re. Les donnes issues de ce sondagerestent en grande partie indites en raison du d-cs prmatur de larchologue: la fouille commela publication sont restes inacheves. En 2006, laCommunaut dagglomration du pays de Marti-gues (la Capm) a obtenu lagrment pour la ges-tion et lamnagement du site archologique deSaint-Blaise: la collection du sondage MN11 a ain-si pu intgrer le service archologique municipalet tre tudie dans le cadre dune thse de docto-rat25. Ces rsultats sont issus du rexamen desrapports de fouilles et sont en partie corrls avecltude du mobilier. Le phasage propos ci-des-sous et donc le calage chronologique gnral restent donc provisoires, le sondage nayant pas

    atteint le substrat. Seule la reprise doprations deterrain pourrait nous permettre dobtenir une stra-tigraphie complte et une chronologie dtaille deloccupation de ce secteur de Saint-Blaise, et gale-ment daffiner la chronologie du rempart archa-que.

    Pour la priode archaque, six moments deloccupation dune unit domestique de la premiremoiti du VIe sicle avant notre re ont t identi-fis. Cet ensemble est clos par une phase daban-don caractrise par un pais remblai-dpotoir. Lasquence laquelle il correspond est attribue laphase Saint-Blaise III de B. Bouloumi, soient auxcouches VIII V de H. Rolland26.

    Fig. 10. Dtail du secteur de la porte principale, daprs GATEAU 1996, 301.

    25 Thse en cours sous la direction de J.-Ch. Souris-seau et H. Trziny: E. MARTIN-KOBIERZYKI, Echangescommerciaux et dynamiques culturelles en Provence oc-cidentale lAge du Fer. Universit de Provence / CentreCamille Jullian, Aix-en-Provence (France).

    26 GATEAU 1996, 300301.

    Loppidum de Saint-Blaise, un exemple durbanisation archaque dans le Sud de la France 227

  • Phase 1: (Fig. 11; 12)La phase la plus ancienne est caractrise par unsol (US 240) en terre battue remontant en placagecontre les murs nord et ouest, perc dune fosse(FS 241) dont la fonction est indtermine; aucunautre amnagement na t reconnu. En revanche,

    une deuxime stratigraphie semble se dployer louest, au-del dun mur pierr. Il sagit dun pro-bable niveau de dmolition (US 228 Fig. 12) reposantsur une couche plus grasse encore (US 236 Fig. 11) etcomprenant de trs nombreux charbons. Les deuxespaces qui se dessinent sont mitoyens mais dori-

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    Fig. 11. Phase 1, US 236. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

    Elodie Martin-Kobierzyki228

  • entation diffrente, les deux murs nord ntant pasaligns. Le mobilier du premier espace est unique-ment compos de panses damphores trusques, decramiques non tournes provenales et de crami-

    ques pte claire massalite, alors que le mobilierdu second espace est plus riche. Il comprend desfragments de canthares en bucchero nero (Fig. 11,14; 12,9), damphores trusques (forme 3AB et 3B,

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    Fig. 12. Phase 1, US 228. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

    Loppidum de Saint-Blaise, un exemple durbanisation archaque dans le Sud de la France 229

  • Fig. 11,56) provenant essentiellement de la rgionde Caere-Pyrgi et de cramiques non tournes pro-venales (Fig. 11,712; 12,27). Ont t galementrpertoris des fragments damphores grecques (co-rinthienne A, de Milet, de Clazomnes), de crami-que grise monochrome et pte claire massalite,quelques tessons de cramique grecque orientale(Fig. 12,8), de corinthienne, de commune trusqueainsi que des fragments rsiduels probablementnolithiques (dont Fig. 12,1). Ces couches constitu-ant le niveau darrt de fouille sont attribuables lapremire moiti du VIe sicle avant notre re, voiremme au premier quart du VIe sicle (cf. Phase 2infra).

    Phase 2: (Fig. 13; 14)Un niveau de remblai (US 234) trs htrogne at dpos sur le sol de la phase 1: il sagit dunecouche dpaisseur variable, probablement instal-le pour stabiliser le niveau suivant. Cet horizonest particulirement riche et presque exclusive-ment compos de fragments damphores trus-ques (de type 3A 3B de la rgion de Caere-Pyr-gi essentiellement; Fig. 13,612) et de cramiquesnon tournes provenales (Fig. 14,2.10). Quelquestessons damphores grecques orientales (notam-ment de Milet/Samos) et occidentales, ainsiquune panse damphore phnico-punique ont tindividualiss. Des cramiques communes trus-ques, grecques orientales (dont un bol rhodiennon illustr et une coupe ionienne A1 (Fig. 13,1),grises monochromes et du bucchero nero / bucche-rode (Fig. 13,25) compltent cet inventaire et si-tuent l'occupation dans le premier quart du VIe

    sicle avant notre re.

    Phase 3: (Fig. 15; 16)Cette phase est caractrise par un nouveau solen terre battue (US 224); trois foyers successifs(FY 223, 231 et 239) y ont t installs dontdeux sont maonns sur radier de tessons (am-phores trusques et cramiques non tournes es-sentiellement, quelques fragments damphores deClazomnes et de grises monochromes). Contrele mur nord a t amnage une banquette enbriques de terre crue sur laquelle repose un foy-er plat (BQ 209 et FY 226); les limites de lapice sont inconnues. Le mobilier est homogneet datable de la premire moiti du VIe sicle:amphores trusques (formes 3A et 3B de la zonede Caere-Pyrgi surtout; Fig. 15,6; 16,310) etgrecques occidentales et orientales (dont deuxfragments de Clazomnes; non illustrs), crami-ques grises monochromes (Fig. 15,1; 16,1), pteclaire, communes trusques, laconiennes et corin-thiennes, ainsi que de nombreux tessons de cra-miques non tournes provenales (Fig. 15,2.5.711; Fig. 16,2).

    Phase 4: (Fig. 17)De nouveau, un sol en terre battue (US 221) a tdpos sur le niveau antrieur, butant contre labanquette (BQ209). Ne possdant aucun amnage-ment, il pourrait tre une simple couche de rfecti-on de lhabitat. Seul un tas de cendres (US 220)denviron 2 m2 a t individualis: en plus des tes-sons damphores trusques (Fig. 17,911) et de cra-miques non tournes (Fig. 17,14) sy trouvaientune panse damphore phnico-punique (du secteurde Gibraltar), des fragments de bucchero nero, de c-ramiques communes trusques, laconiennes, corin-thiennes (dont une trs belle oenocho: Fig. 17,68,ainsi quune coupe Ky1: Fig. 17,5) et de pte claire,relatifs la premire moiti du VIe sicle.

    Phase 5: (Fig. 20) la phase 5 correspond la premire habitationclairement dlimite, dune superficie de 9m2. Unsol en argile grasse bleute (US 200), remontant enplacage sur les murs et la banquette, sert de baseaux amnagements domestiques tandis quun seuil crapaudine (US 210) matrialise un accs au sud.Au nord et louest se trouvent deux murs tandisqu lest largile du sol remonte en placage sur uneprobable paroi en matriaux prissables, marquantainsi une limite orientale cet espace. Plusieursstructures ont t reconnues: une banquette de pe-tites pierres calcaires ennoyes dans de la terremeuble est adosse au mur nord (BQ209 / 229), en-duite dune pellicule dargile jaune orange. Danscette banquette (ou support) a t construit un siloarien circulaire (SB 208), lgrement dbordant etassis sur un radier de pierres, galets et tessons (am-phore trusque et cramique non tourne). Devantle seuil, dans lentre de lunit, se trouve un foyermaonn en argile (FY 214); de forme quadrangu-laire, cette structure foyre est entoure dune ban-de de pierres et de terre argileuse, et est base surun radier circulaire. Enfin, une srie de petits creu-sements (TP 201 et 202) pourrait faire rfrence un amnagement surlev sur piquets, ces troustant assortis de petites pierres de calage (Fig. 18;19). Le mobilier recueilli ici fait tat dune occupa-tion relevant du milieu du VIe sicle, voire du toutdbut de celui-ci puisque les premiers fragmentsde cramiques non tournes de lEtang de Berre(CNT-BER; non illustre) y ont t dcouverts. Onretrouve ainsi des amphores trusques (formes 3A 3B; Fig. 20,1.2.7), du bucchero nero (Fig. 20,3.1027),de la cramique non tourne provenale (Fig. 20,46.8.9) et de la grise monochrome.

    27 Mes sincres remerciements Jean-Christophe Sou-risseau, ainsi qu Jean Chausserie-Lapre, pour leursprcieuses connaissances du mobilier cramique et de largion.

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    Fig. 13. Phase 2, US 234. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

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  • Phase 6: La phase la plus rcente de cet ensem-ble prsente un dernier niveau de sol en terrebattue (US 196) qui recouvre lespace antrieurainsi que la banquette. Cette dernire est re-

    hausse dune paisseur de briques crues etagrandie (BQ194; 2m de long environ). Elle estperce en son centre dun trou de poteau(TP193=216) et accueille louest un four domes-

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    Fig. 14. Phase 2, US 234. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

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    Fig. 15. Phase 3, US 223, 224 et 239. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

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    Fig. 16. Phase 3, US 231. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

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  • tique circulaire simple (FR190 / 191), mont surune sole dargile sans radier de support. Dunesuperficie de 9 m2, cette unit ne comprend pasde foyer construit mais une aire brle de 0,6 m

    de diamtre (US 192), sur le sol lavant du four(Fig. 18). Elle correspond galement une occupa-tion remontant la deuxime moiti du VIe sicleavant notre re: des fragments damphores trus-

    blanc crme virant locre par endroit

    brun-orang

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    Fig. 17. Phase 4, US 220 et 221. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

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  • ques (dont une de type 3C, Fig. 21,3), grecquesorientales et grecques occidentales ont t enre-gistrs ainsi que quelques tessons de bucchero nero

    (Fig. 21,1), de commune trusque (Fig. 21,2), grisemonochrome et cramique non tourne provena-le.

    Fig. 18. Photographie de lensemble des phases 5 et 6 (clich ARCELIN-PRADELLE 1982, 24).

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  • Fig. 19. Plan des phases 5 et 6 du sondage MN11, daprs ARCELIN-PRADELLE (1982, 17).

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  • Cette squence stratigraphique, sans hiatus ob-serv la fouille, permet danalyser lvolution desamnagements intrieurs dune unit domestiqueexistant tout au long du VIe sicle avant notre re,voire ds la transition entre les VIIe et VIe sicles.

    La prsence d'amnagements contemporains de ty-pe indigne et dorigine mditerranenne ainsi quede mobiliers cramiques exognes (amphores etvaisselle fine trusques, grecques ou phnico-puni-ques) dans un espace domestique restreint, est une

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    Fig. 20. Phase 5, US 208, 209, 214 et 229. Mobilier cramique (DAO / E. Martin-Kobierzyki).

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  • parfaite illustration des courants commerciaux etdes contacts culturels qui ont pris place autour delEtang de Berre. Sur lensemble du mobilier inven-tori aujourdhui (soient 4 515 fragments), 53 %sont des cramiques non tournes indignes pour40 % damphores, les 7 % restants tant compossde vaisselle fine importe et locale. Ces comptages,tout comme le phasage chronologique, sont pro-visoires et demandent encore tre affins.

    Conclusion

    En l'tat de nos connaissances et comme nouslavons prcdemment mentionn, les niveaux lesplus anciens atteints relvent de la premire moitidu VIe sicle. Toutefois, et cest l un lment dter-minant de notre propos, quelques fragments de c-ramiques relatifs au VIIe sicle avant notre re yont t dcouverts en position rsiduelle, mettantainsi en lumire deux donnes essentielles. Toutdabord, la prsence de ces tessons constitue un t-moignage des circulations mditerranennes quiont touch le littoral provenal et notamment lesecteur de lEtang de Berre, ds le milieu ou dansle courant de la seconde moiti du VIIe sicle avantnotre re. Ces importations certes tnues serai-ent le reflet de premiers contacts avec les traficscommerciaux qui prennent place en Mditerranenord-occidentale la priode archaque et que lontend aujourdhui attribuer aux rseaux tyrrh-niens, ces mobiliers dorigine grecque orientale etoccidentale, et trusque tant associs28. Par l m-me, et cest notre deuxime point, la prsence detelles cramiques sur le site permet denvisager lafrquentation de Saint-Blaise ds le milieu du VIIe

    sicle au plus tt et, bien quaucun vestige ny soitattribu, nous pouvons supposer que cette occupa-tion devait revtir une certaine importance. En ef-fet, les fragments recueillis dans les niveaux lesplus anciens (phases 1 6, cf. supra) appartiennent

    au rpertoire du service du vin, que lon associe g-nralement la pratique de la praxis homrique etdonc une frange de la population apte rpon-dre ces sollicitations nouvelles.

    Seule la fin de la fouille du sondage MN11 nouspermettra savoir si des niveaux du VIIe sicle avantnotre re sont attests sur le site de Saint-Blaise(tout du moins dans sa partie basse) et si ces cou-ches prsentent des structures bties. Si nous nepouvons aujourdhui clairement tablir lexistencedune urbanisation antrieure la fondation deMarseille, il semble des plus probables quune pre-mire occupation ait exist, marque par des con-tacts rcurrents avec les commerces mditerra-nens, selon des modalits quil nous reste encore dfinir.

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    Fig. 21. Phase 6, US 191. Mobilier cramique (DAO / E.Martin-Kobierzyki).

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    Rsum: Loppidum de Saint-Blaise,un exemple durbanisation archaque dans le

    Sud de la France

    Pour de nombreux archologues, la fondation de lacolonie phocenne de Massalia vers 600 avant notrere, a t l'origine du processus de proto-urbanisa-tion observ sur la cte provenale, tant sur des siteslittoraux que dans les terres. Les recherches menesdepuis une cinquantaine d'annes en Provence occi-dentale et plus particulirement autour de l'Etangde Berre ont permis de mettre nouveau en lumi-re les problmatiques lies ce phnomne.

    Les dcouvertes rcentes de sites dits proto-ur-baniss mais relevant de priodes plus anciennesque le premier ge du Fer / Hallstatt D (Nolithi-que, Bronze final) mettent en avant l'volution con-stante de l'habitat indigne, tendant la sdentari-sation et l'organisation du lieu de vie comme duterritoire occup. Paralllement, de nombreusesanalogies ont pu tre tablies avec des gisementssitus en Etrurie, en Grce propre comme en Gran-de Grce, ainsi que dans l'aire phnico-punique. Cesont ainsi des quartiers entiers qui ont t fouills,organiss par des rues et ruelles rpondant aux im-pratifs de la topographie locale, par des fortificati-ons prsentant des particularits inhrentes cha-que gisement, par des btiments qualifis de publicsou des monuments vocation religieuse prsidantvraisemblablement des plans d'urbanisme.

    Le sujet de cet article n'est pas de dmontrer laparent mditerranenne ou lorigine autochtonedes processus de proto-urbanisation, mais bien defaire tat du faisceau de possibilits qui s'offre l'archologue pour en dterminer les origines.L'exemple du sondage MN11 ouvert en 1969 sur lesite de Saint-Blaise et dont l'tude est actuellementen cours, permettra ici de mettre en lumire la co-existence de mobiliers et de techniques de filiationexogne (trusque et grecque essentiellement) et in-digne. Ce gisement nous permettra d'illustrer in fi-ne, la mixit des apports culturels, techniques, soci-aux et autres qui ont pris place dans ce territoire

    bien particulier de la Mditerrane nord-occidentale la charnire des VIIe et VIe sicles avant notre re.

    Zusammenfassung: Das Oppidum Saint-Blaise ein Beispiel der archaischen Urbanisation

    im Sden Frankreichs

    Fr viele Archologen war die Grndung der pho-kischen Kolonie von Massalia um 600 v. Chr. derAuslser des Protourbanisierungsprozesses, denman sowohl an der provenzalischen Kste als auchlandeinwrts beobachten kann. Die seit 50 Jahrenin der westlichen Provence und besonders umden Etang de Berre durchgefhrten Untersuchun-gen versprachen ein neues Licht auf die mit diesemPhnomen verbundene Problematik zu werfen.

    Die jngsten Entdeckungen protourban zunennender Standorte gehren aber Perioden an,die lter als Hallstatt D sind (Neolithikum, jngereBronzezeit); sie belegen die bestndige Entwick-lung des einheimischen Siedlungswesens, das inRichtung Sesshaftwerdung und Gestaltung des Le-bensraumes bzw. des besiedelten Territoriums ten-diert. Parallel dazu knnen zahlreiche Analogienmit Befunden in Etrurien, im griechischen Mutter-land, in Gro-Griechenland und auch im phni-zisch-punischen Gebiet angefhrt werden. So fol-gen die durch Straen und Gassen strukturiertenViertel der rtlichen Topographie; die Befestigun-gen weisen ortsspezifische Eigenarten auf, und dieffentlichen oder kultischen Bauten bestimmtenwahrscheinlich die urbanen Planungen.

    Ziel dieses Artikels ist es nicht, den mediterra-nen oder einheimischen Ursprung der Proto-Urba-nisierungsprozesse aufzuzeigen, sondern auf dasBndel an Mglichkeiten zur Bestimmung dieserUrsprnge hinzuweisen, das sich dem Archolo-gen bietet. Das Beispiel der Sondage MN11, die1969 in Saint-Blaise geffnet wurde und derenAuswertung zur Zeit luft, erlaubt es, erneut aufdie Koexistenz der Techniken fremder (etruskischerund griechischer) und einheimischer Herkunft auf-merksam zu machen. Dieser Fundort erlaubt esuns auch, die Vielfalt der kulturellen, technischenund sozialen Errungenschaften zu veranschauli-chen, die in diesem Teil des nordwestlichen Mittel-meerraums am bergang vom 7. ins 6. Jahrhundertv. Chr. ihren Platz gefunden haben.

    Elodie Martin-Kobierzyki10 rue Sry

    F-13003 [email protected]

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