Download - La Grande Evangile de Jean - Vol. 6 (Jakob Lorber)

Transcript
  • 1.GRANDVANGILE DE JEANTOME 6Rvlations du Christ Jacob LorberTraduit de lallemandpar Catherine Barret HELIOS

2. Titre original : Johannes, das Grosse Evangelium, Band 6.Empfangen vom Herrn durch Jakob Lorber.Lorber Verlag, Postfach 1851,D-74308 Bietigheim-Bissingen.Pour la traduction franaise : Editions HELIOS 1998Case Postale 3586CH-1211 Genve 3ISBN 2-88063-016-92 3. Le Seigneur et les prtres du Temple Jean, chapitre 5 Chapitre premier Gurison dun malade la piscine de Bthesda(Jean 5, 1-13)1. Le mme jour, Je vins avec les Miens jusque dans les parages de Jrusalem, onous passmes la nuit dans une auberge que Mes disciples et Moi connaissionsbien. Laubergiste en eut une grande joie. Il nous parla beaucoup de ce qui sepassait alors Jrusalem, et nous fit prparer un fort bon repas.2. Et Je lui dis : Monte demain au Temple, et tu verras ce que Je ferai avec lesPharisiens ! Demain, ils sauront trs exactement qui ils ont affaire en Moi ! 3. Notre hte, fort content, nous apporta encore du pain et du vin. Il avait certesdj beaucoup entendu parler de Moi, mais lui non plus ne savait pas qui Jtaisen toute vrit ; cependant, Mes disciples lui en donnrent une petite ide, quilaccepta volontiers. Aprs cela, nous allmes bientt nous coucher.4. Au matin du sabbat, nous montmes Jrusalem. (Jean 5,1.)(*) Pourquoimonter ? Parce que cette grande ville tait btie sur une croupe montagneuseassez vaste et escarpe, et le Temple, surtout, se dressait presque au sommet avecses larges portiques, ses murailles denceinte et ses jardins suspendus. Bienentendu, notre hte, dont la maison tait dans la valle, nous accompagna.5. Comme nous approchions du Temple, nous dmes passer devant la piscine deBthesda (VEDES DA = qui donne lveil ou la gurison), qui se trouvait prs de labergerie du Temple et tait entoure de cinq portiques ou galeries. (Jean 5,2.) Il yavait toujours, couchs sous ces portiques, une multitude dinfirmes, aveugles,boiteux, impotents et autres malades qui attendaient le bouillonnement de leau.(Jean 5,3.) Selon une trs ancienne lgende du temps de Melchisdech, laquelleles pauvres gens, avant tout, croyaient fermement, un ange descendait parfois duciel et agitait leau. Les gens ne le voyaient pas, il est vrai, et seule la singulireagitation de leau leur faisait conclure sa prsence.6. Quant aux Pharisiens rudits, eux-mmes ne croyaient pas la venue delange, mais, de mme que les Grecs et les Romains, considraient seulementcette piscine comme une source particulirement bienfaisante ; cependant, ilstrouvaient avantage maintenir le peuple dans cette ancienne et pieuse croyance.7. Et chaque fois que leau sagitait ce qui survenait environ une deux foispar semaine , elle avait vritablement une force de gurison si extraordinaireque tout homme qui avait la chance dy entrer le premier se trouvait guri, quelque ft son mal. (Jean 5,4.) Il va sans dire que, l encore, les malades riches et(*)Les rfrences bibliques entre parenthses sont des ajouts soit de Lorber, soit de lditeurallemand.3 4. fortuns avaient la prfrence, et que les pauvres, parce quils ne pouvaient riendonner, attendaient souvent bien des annes en vain, jusqu ce quun gardien unpeu plus misricordieux que les autres voult bien plonger le premier dans leaulun de ces pauvres, aprs quoi il tait guri lui aussi.8. Laubergiste qui nous accompagnait sindignait fort de ces agissements, quilestimait particulirement hassables et injustes. Il Me montra aussi un trs vieilhomme pauvre, qui attendait depuis trente-huit ans dj sa gurison (Jean 5,5.) ;mais il navait encore jamais plu aucun des malhonntes gardiens de le laisserenfin descendre le premier dans la piscine quand leau venait de sagiter.9. Cela Mirrita fort, bien sr, et Je dis laubergiste : Bien que ce soit un jourde sabbat, il faut que cet homme soit secouru sur-le-champ ! 10. Comme Je connaissais dj par Moi-mme ltat de cet homme dont lhonnteaubergiste Mavait parl par ailleurs, Je Mavanai aussitt vers lui et lui dis :Veux-tu gurir ? (Jean 5,6.)11. Linfirme Me rpondit tristement : Bon seigneur, je nai personne pourmaider descendre dans la piscine quand leau vient tre agite ; et quand jyvais moi-mme, un autre plus favoris y descend avant moi. (Jean 5,7.)Comment pourrais-je gurir ? 12. Alors, Je lui dis : Lve-toi, prends ton lit, et retourne do tu tais venu ! (Jean 5,8.)13. Et aussitt, lhomme fut guri ; il prit son grabat et, comme ctait lusagepour ceux qui taient guris, sapprocha dun prtre. Or, ctait un sabbat, et lonnavait pour ainsi dire jamais vu leau sagiter ce jour-l. (Jean 5,9.) Aussi lesJuifs furent-ils trs frapps que cet homme et t guri un jour de sabbat.14. Ils (les Juifs(*)) neussent gure trouv redire cette gurison en soi ; maisque lhomme portt son lit un jour de sabbat leur parut une faute grave, aussi luidirent-ils : Cest le sabbat, et tu nas pas le droit demporter ton lit ! (Jean5,10.)15. Mais il (lhomme guri) leur rpondit : Celui qui ma guri ma dit : Prends ton lit et va-ten . (Jean 5,11.) Et Celui qui est assez puissant pourmaccorder une telle grce, je lui obis, mme en ce jour de sabbat ! Car entrente-huit annes, nul ne ma fait autant de bien que cet homme ! Pourquoidevrais-je ne pas lui obir, mme un jour de sabbat ?! 16. Alors, les Juifs lui demandrent : Quel est donc cet homme qui ta dit en untel jour : Prends ton lit et va-ten ? (Jean 5,12.)17. Mais celui qui avait t guri ne savait pas qui Jtais ni quel tait Mon nom.Et il ne put pas davantage Me dsigner du doigt, car Javais rapidement quitt celieu, cause de la foule qui y tait rassemble. (Jean 5,13.)(*)Les noms de personnes entre parenthses sont gnralement des ajouts de lditeur allemand.4 5. Chapitre 2 Le Seigneur tmoigne de Lui-mme et de Sa mission de Messie (Jean 5, 14-27)1. Environ une heure plus tard, Je Me rendis au Temple avec Mes disciples.Avant cela, nous avions rencontr la famille de Lazare de Bthanie, que Jeconnaissais depuis Ma douzime anne et qui Je rendais visite chaque annelorsque nous montions Jrusalem, et nous nous tions entretenus de bien deschoses concernant Mon enseignement. Cette famille nous accompagna auTemple avec notre aubergiste, et, comme nous arrivions au Temple, Jy trouvaicelui que Javais guri. Ds quil Maperut, il courut Moi et recommena Melouer et Me remercier.2. Je lui dis : Te voil guri ; ne pche plus, de peur quil ne tarrive pireencore. (Jean 5,14.)3. Il Me le promit et, cette occasion, apprit Mon nom, ce qui ntait guredifficile, car beaucoup Me connaissaient dj. Puis lhomme nous quitta et senfut annoncer aux svres Juifs du Temple que ctait Moi, Jsus, qui lavais guri.(Jean 5,15.)4. Aussitt, courroucs, ces Juifs du Temple qui Me perscutaient accoururentpour semparer de Moi et Me tuer, parce que Javais fait une telle chose et unjour de grand sabbat, qui plus est ! (Jean 5,16.)5. Laubergiste, apercevant le mouvement menaant de ces Juifs quil hassaitentre tous, Me conseilla de Menfuir au plus vite, sans quoi il pouvait Marrivermalheur.6. Mais Je le rassurai en disant : Ne crains rien ; car tant que Je ne le voudraipas Moi-mme, ils ne pourront rien Me faire ! Mais sils Me questionnent, Je leurdirai trs franchement qui Je suis, et cest alors que tu les verras vraiment furieux,ce dont nul ne devra pourtant seffrayer ! 7. Tandis que Je disais ces mots en apart laubergiste, les furieux staientapprochs de Moi et Me dirent rudement : Pourquoi as-tu fait cela un jour degrand sabbat, le violant ainsi devant tout le peuple ? Naurais-tu pu le fairedemain ? Linfirme et t guri bien assez tt, et le grand sabbat net pas tprofan ! 8. Alors, Je les regardai svrement et leur dis simplement : Mon Pre (au ciel)est luvre jusquici, et Juvre Moi aussi. (Jean 5,17.)9. Les Juifs du Temple, de plus en plus furieux, voulurent Me saisir et Me tuer linstant ; car ils criaient au peuple : Non content de violer le sabbat, Ilblasphme encore envers Dieu en Lappelant son Pre et en se faisant gal Lui !Saisissez-le et tranglez-le sur-le-champ ! (Jean 5,18.)10. Ce fut alors un vritable tumulte dans le Temple, et quelques-uns firent mine5 6. de Me saisir. Mais Je Me fchai et ordonnai le silence.11. Aussitt, tout se tut, et Je dis aux Juifs courroucs : En vrit, en vrit, Jevous le dis, Moi, le Fils, Je ne puis rien faire de Moi-mme, mais seulement ceque Je vois faire au Pre ! Ce que fait Mon Pre, Je le fais pareillement. (Jean5,19.) Car le Pre aime le Fils et Lui montre tout ce quil fait Lui-mme, et Il Luimontrera des uvres plus grandes encore, et vous en serez stupfaits ! (Jean5,20.) Comme le Pre en effet ressuscite les morts et leur redonne vie, ainsi leFils donne vie qui Il veut. (Jean 5,21.) Je vous le dis, vous qui tes aveugles :le Pre au ciel ne juge personne prsent ; car Il Ma donn le jugement toutentier, Moi, Son Fils (Jean 5,22), afin que tous les hommes Juifs et paens honorent le Fils comme ils honorent le Pre. Qui nhonore pas le Fils nhonorepas le Pre qui La envoy. (Jean 5,23.)12. Comme Je parlais, il stait fait un profond silence, et les Juifs en colre setaisaient, car Je le voulais ainsi.13. Aussi prononai-Je encore ces paroles : En vrit, en vrit, celui quicoute Ma parole et croit vraiment Celui qui Ma envoy vers vous sur cetteterre, celui-l a la vie ternelle et son me ne vient pas en jugement, mais, grce cette vraie foi vivante, il est pass de la mort la vraie vie ternelle. (Jean 5,24.)14. Et Je vous dis encore ceci : En vrit, en vrit, lheure vient et elle estdj l o les morts de corps et dme entendront la voix du Fils de Dieu, etceux qui lauront entendue avec foi vivront alors ternellement ! (Jean 5,25.)Comme le Pre en effet a la vie en Lui-mme, de mme, Il a de toute ternitdonn au Fils davoir aussi la vie en Lui-mme. (Jean 5,26.) Et Il Lui a aussidonn pouvoir dexercer le jugement sur tous les hommes, parce que le Filsternel de Dieu est aussi Fils dhomme, pour ce temps seulement. (Jean 5,27.)Chapitre 3Le Seigneur parle du tmoignage de Ses uvres(Jean 5, 28-39)1. ces mots, beaucoup ouvrirent de grands yeux et commenaient stonner.Quelques-uns pensaient que ctait l une supercherie sans prcdent.2. Dautres encore disaient : Non, en vrit, il doit y avoir quelque chose ; carjamais encore un homme navait parl ainsi de lui-mme ! 3. Mais Je leur dis : Car elle vient, lheure o tous ceux qui sont dans lestombeaux (il sagit ici des paens, ce que les Juifs ne comprenaient pas)entendront Ma voix et sortiront : ceux qui auront fait le bien, pour la vraiersurrection de la vie, mais ceux qui auront fait le mal, pour la rsurrection dujugement, qui est la vritable mort de lme. (Jean 5,29.)4. Alors, quelques-uns recommencrent murmurer, et dautres encore dirent :Cet homme a trop prsum, et prsent, il draisonne pour de bon ! Il parle delui tout comme si Dieu et lui-mme ntaient quune seule personne ! Qui ajamais entendu pareille chose ?! 6 7. 5. Mais Je leur dis : Vous vous trompez fort en Me jugeant ainsi ; car, en tantquhomme, Je ne puis rien faire de Moi-mme. Mais en Moi, Jentends sans cessela voix du Pre, et Jagis, parle et juge selon ce que Jentends ; et cest ainsi queMon jugement est juste, parce que Je naccomplis pas Ma volont dhomme, maisseulement celle de Mon Pre qui Ma envoy en ce monde. (Jean 5,30.) Si Jetmoignais de Moi-mme en tant quhomme, Mon tmoignage ne serait pasvalable (Jean 5,31) ; mais cest un Autre, que vous ne connaissez pas et navezencore jamais reconnu, qui, travers Mes actes que vous connaissez bien,tmoigne de Moi, et cest pourquoi Je sais fort bien que le tmoignage quil Merend et Ma toujours rendu est pleinement valable. (Jean 5,32)6. Vous avez envoy chercher Jean [Baptiste] et avez vu quil rendait tmoignage la vrit. (Jean 5,33.) Mais vous voyez que Je ne reois pas les tmoignagesdes hommes ; car Je tmoigne de Moi-mme par le Pre, et si Je le fais, cestpour votre propre salut. (Jean 5,34.) En quoi cela peut-il vous dplaire ? 7. Quelques-uns rpondirent : Si, selon tes paroles, Jean rendait tmoignage la vrit, son tmoignage tait dj bien suffisant ; quavons-nous encore besoinde ton singulier tmoignage ?! Car selon le tmoignage de Jean, nous pouvionsdj tre sauvs. 8. Je dis : Jean tait certes la lampe qui brle et qui claire ; mais vous ntesalls le trouver que parce que vous vouliez en quelque sorte vous rjouir un peu sa lumire. (Jean 5,35.) Mais Jai plus grand que le tmoignage de Jean ; car lesuvres que Mon Pre Ma donn accomplir afin que, Moi seul, Je les mne bonne fin, ces uvres, donc, que Je fais Moi seul aux yeux du monde,tmoignent en toute vrit que le Pre Ma envoy vers vous comme Son Fils.(Jean 5,36.)9. Et ce Pre qui Ma envoy vers vous tmoignait dj de Moi depuis bienlongtemps par la bouche des prophtes, bien quaucun dentre vous nait jamaisentendu Sa voix ni vu Son visage. (Jean 5,37.) Vous avez certes reu Sa parolepar les crits des prophtes ; mais elle ne demeure pas en vous, puisque vous necroyez pas maintenant Celui quil vous a envoy. (Jean 5,38.)10. Cherchez donc dans cette criture o vous croyez trouver votre salut ternel !Mais elle-mme vous donne de Moi des tmoignages par centaines et parmilliers! (Jean 5,39.)11. Quavez-vous contre Moi ? Est-il donc mal que Je vienne vous sans Medonner de grands airs, afin de ne pas vous intimider ni vous effrayer ?! Lorsquelie, cach dans la grotte, reut en esprit la prophtie de Ma venue galementspirituelle, vit-il donc Yahv passer dans la tempte ou dans le feu ? Non, il Levit passer dans un souffle lger ! Et cest ce qui se passe prsent sous vos yeux !Pourquoi donc refusez-vous dy croire ? Les uvres que Jai dj faites devantdes milliers de tmoins ne Me rendent-elles pas le tmoignage le plus valable quisoit ? Qui donc a jamais accompli de tels actes en ce monde ? 7 8. Chapitre 4 De lobstination des Juifs du Temple(Jean 5, 40-47)1. Quelques Juifs dirent : Tes actes sont certes des plus extraordinaires, maistoi-mme, tu ne jouis pas de la moindre considration ; en outre, les Essniens enfont tout autant, mme sils sont nos ennemis bien quils prtendent devant lesJuifs que le Messie sortira de leurs rangs. 2. Je dis: Oh, Je vous connais bien ! Ce nest pas daujourdhui que vous savezcomment les Essniens font leurs miracles, contre lesquels vous vous tesdailleurs enflamms juste titre, dvoilant plusieurs fois avec succs devant lepeuple les supercheries essniennes ; car vous vous y entendez aussi bien queuxdans ces sortes de tours, et quant la considration dont jouit Ma personne chezvous, elle nest pas la dernire. La question nest donc pas du tout que vousrefusiez de reconnatre et daccepter ce que Je suis, mais bien que vous refusieztout simplement de venir Moi pour recevoir de Moi et par Moi la vie ternelle.(Jean 5,40.)3. Je ne reois certes pas pour grandir un quelconque prestige extrieur lagloire qui vient des hommes (Jean 5,41), car ils ne pourraient Men confrer deplus grande que celle qui demeure dj en Moi de toute ternit ; mais Je vousconnais, et vous tes tout autres ! cause de votre orgueil, de votre gosme etde votre amour du monde, il y a longtemps que vous navez plus en vous lamourde Dieu et cest pourquoi vous ne pouvez Me recevoir ! (Jean 5,42.)4. Quelques Juifs dirent derechef: Ce sont sans doute l de belles paroles, maisenfin, elles ne prouvent pas, loin sen faut, que tu sois vraiment le Messie promis! Il se peut, et nous sommes en droit de ladmettre si nous le voulons, que tuprophtises en Son nom, bien quil soit crit quaucun prophte ne surgira enGalile ; mais il ne saurait tre question que tu sois le Messie ! Navons-nous pasraison ? 5. Je dis : Pas du tout, et Je vais vous dire en toute vrit ce quil en est !coutez-Moi : Je ne suis pas venu vous en prophte au nom dun Messie venir, mais comme tant Moi-mme le Messie promis, et au nom de Mon Preavec qui Je ne fais quun, et les uvres que Jaccomplis en sont le tmoignagetrs vridique ; et pourtant, vous ne Maccueillez pas ! Mais quun autre vienneen grande pompe, en son propre nom et dans son propre intrt, et vouslaccueillerez sans plus rflchir ! (Jean 5,43.) Comment pourriez-vous croire enMoi, vous qui tenez votre gloire les uns des autres et vous faites glorifier par lemonde, mais qui ne cherchez pas et navez jamais cherch cette modeste gloirequi vient de Dieu ! (Jean 5,44.)6. Les Juifs rpondirent : Soit ; tu dis ouvertement que le Dieu tout-puissant estton pre ! Eh bien, si nous avons tort de ne pas te croire, accuse-nous auprs de8 9. ton pre, et lon verra bien ce qui nous arrivera ! 7. Je dis : Ne pensez pas que Je vous accuserai auprs de Mon Pre ! Il en estun autre qui vous accusera, et cest Mose, dont vous esprez quil reviendra aveclie. (Jean 5,45.) Et il est venu, mais vous ne lavez pas reconnu, pas plus quevous ne Me reconnaissez prsent. (N.B. : lesprit de Mose tait en Zacharie, etcelui dlie en Jean.)8. Si, dans votre amour du monde, vous aviez cru Mose, vous Me croiriez aussi,car cest de Moi quil parlait. (Jean 5,46.) Mais puisque vous navez jamais cru ses crits, comment croiriez-vous Mes paroles maintenant ?! (Jean 5,47.)9. Les Juifs : Comment peux-tu dire que, nous qui sigeons sur son trne, nousne croyons pas Mose ? 10. Je dis : Ce quun homme croit, il doit dabord le savoir; mais, Je vous le dis,vous ntes devenus prtres que pour largent, et, depuis votre enfance, vousnavez jamais pris la peine de lire entirement les crits de Mose. Pourquoileussiez-vous fait, puisque vous avez toujours bien vcu sans cela ! Savez-vousqui, de tout temps, a t votre Mose et vos prophtes ? Je vous le dis : cest votreventre ! 11. ces mots, les prtres juifs parurent quelque peu dcontenancs, et lun deuxdit : Mais ne nous lit-on pas lcriture chaque semaine heure fixe ?! Nousnen possdons que cinq exemplaires, ainsi que loriginal, relique sacrequhormis le grand prtre, nul ne peut toucher, sous peine de mort. Commentpeux-tu dire que nous ne savons pas ce quont crit Mose et les prophtes?!Certes, nous ne pourrions pas les lire nous-mmes, mais nous entendonslcriture chaque fois quon nous la lit ! 12. Je dis : Vous lentendez sans doute, quand vous ne vous endormez paspendant la lecture cause de vos ventres pleins ; mais vous ne lavez encorejamais entendue avec votre cur, que vos dsirs dispersent aux quatre vents.Quant aux commandements, vous ne les observez que pour la forme et devant lemonde, parce que vous portez lhabit de prtre ; mais en vous-mmes, vous nyattachez pas la moindre importance ! Je vous dis cela parce que Je vous connaismieux que quiconque en ce monde. 13. Dans la foule, beaucoup de ceux qui avaient entendu ces paroles se mirent invectiver ces prtres juifs et murmurer sur leur compte, et ils se retirrent enhte dans leurs appartements. Moi-mme, Je quittai le Temple et, selonlinvitation de Lazare, Je Me rendis avec Mes disciples et laubergiste Bthanie,un village distant de Jrusalem denviron quinze stades (soit, selon les units demesure actuelles, prs de sept quarts dheure en marchant lentement). L, il vasans dire que nous fmes particulirement bien accueillis.Chapitre 5 Les Pharisiens de Bthanie1. Cette fois, cependant, Je ne pus sjourner longtemps en ce lieu, car il y venait 9 10. toujours beaucoup de Juifs distingus de Jrusalem, et, parmi eux, de ceux qui necroyaient pas en Moi. Je ne demeurai donc que trois jours chez Mes aimableshtes, mais nenseignai rien et ne fis rien, cause des Juifs incrdules.2. Plusieurs vinrent certes Me trouver et voulaient Me poser mainte question,mais Je Me contentai de leur dire : Ce nest ni le lieu, ni lheure ! Quant ceque vous avez besoin de savoir, Jai dj dit tout cela au Temple, et il ne vous enfaut pas davantage pour le moment ! 3. Puis Je leur tournai le dos et sortis avec Lazare et laubergiste, et nous nousentretnmes des frasques des templiers et de leurs agissements envers le peuple,et laubergiste, dont la foi tait devenue fort grande, navait pas assez de motspour Me louer davoir dit en face sans aucun mnagement la pure vrit ceshypocrites du Temple. Lazare, qui savait depuis longtemps qui tait derrire Moi,sen rjouissait fort lui aussi.4. Comme nous nous promenions ainsi, parlant de choses et dautres, Jean, Mondisciple bien-aim, vint nous et Me dit : Seigneur, que faut-il faire ? Les Juifsque Tu as si vertement congdis tout lheure avant de leur tourner le dos ensont si furieux quils mditent une vengeance ! Ils mont dit : "Attends, nousaurons tt fait de chasser ton arrogant Messie !" Nous avons essay de les fairetaire, mais ce fut encore pire, car ils ont menac de nous envoyer sur-le-champ Jrusalem sous bonne garde ! 5. Je dis : Va leur dire que Mon heure, que Je vous ai dj annonce maintesfois en Galile, nest pas encore venue ; quils appellent donc la garde, car ce serapour eux loccasion de faire connaissance avec la puissance et la gloire du Fils deDieu ! Va leur annoncer cela ! 6. Plein de joie, Jean courut vers les Juifs arrogants et orgueilleux et leur rptamot mot Mes paroles. Ils entrrent dans une violente fureur et scrirent:Nous allons voir jusquo va la puissance de ce Nazaren ! 7. Sur quoi vingt dentre eux se prcipitrent vers la porte pour aller chercher lagarde de Jrusalem.8. Mais Je ne voulais pas quil advnt pareille chose la maison amie de Lazare;aussi laissai-Je les furieux sloigner de cent pas, et pas un de plus, avant de figersur place leurs jambes et leurs pieds. Et ils eurent beau se dmener, ils ne purentbouger de l, car, bien sr, cela tait strictement impossible sans Monconsentement. Alors, ils se mirent crier, hurler, appeler laide. Voyantcela, les gens de bien qui staient dj mis de Mon ct au Temple vinrent euxet leur demandrent pourquoi donc ils restaient l, poussant des cris silamentables et appelant laide.9. Alors, grinant des dents, les envots scrirent : Voyez, nous sommesclous au sol, et nos membres sont tout coup devenus aussi durs que lairain !Quel esprit malin nous a fait cela ? Oh, sauvez-nous de cette pitoyable dtresse!10. Mais les bons leur dirent : Aujourdhui mme, vous avez appel profanateurdu sabbat et blasphmateur celui qui avait guri un homme un jour de sabbat, etqui ne mritait pas cela ! Mais vous, neussiez-vous pas profan mille fois plus le10 11. sabbat en allant, vous-mmes qui plus est, et pour satisfaire votre mauvaisorgueil, chercher la garde pour quelle sempare de ces innocents et perde derputation lhonorable maison de Lazare ?! Nous qui sommes habitants deJrusalem et non prtres, nous vous le disons, mauvais prtres : cest pour celaque ce chtiment visiblement divin vous a frapps ! Oui, nous croyonsfermement prsent que ce noble Galilen est bien ce quil nous a dit tre entoute vrit, aujourdhui au Temple ! Lui seul, le Fils de Celui qui vous a icipunis, peut vous secourir, et nul autre que lui au monde ! Suppliez-le, etconvertissez-vous enfin au bien et la vrit, sans quoi, telle la femme de Lot,vous pourriez bien rester ici jusquau Jugement dernier ! 11. Ce discours produisit son effet, et les envots crirent : Eh bien, amenez-le-nous, et nous ferons ce quil nous demandera ! 12. Alors, les gens retournrent chez Lazare, o ils Me trouvrent encore, et ilsMe contrent rapidement toute laffaire.13. Mais Je leur dis : Ils ont voulu aller chercher la garde de Jrusalem causede Moi, aussi doivent-ils eux-mmes monter la garde un moment, et cela leurfera passer lenvie, lavenir, de donner ainsi libre cours leur orgueilintransigeant ! Quant nous, nous allons prendre le temps de nous restaureravant le coucher du soleil, et ce nest quensuite que nous verrons ce quil peutadvenir de ces prisonniers de Dieu. Car sil a faim, lhomme doit se nourrir mmependant le sabbat, sans attendre le coucher du soleil; le soleil a-t-il donc quoi quece soit voir avec le sabbat, et que lui importe le stupide sabbat des Juifs?!Brille-t-il mieux et est-il plus glorieux pendant le sabbat que nimporte quel autrejour, et chaque jour nest-il pas, tout comme le sabbat, un jour du Seigneur?!Aussi, mettons-nous table et prenons nos aises ! 14. Lazare et ses deux surs en furent transports de joie. On apporta sans tardertout ce quil fallait, et nous commenmes manger et boire tout en devisantgaiement.15. Ce nest quau bout de deux heures, comme nous tions tous repus, que Je dis Lazare : Frre, allons voir maintenant ce quil faut faire de ces envots. Envrit, sils se montrent tant soit peu rcalcitrants, Je les laisserai l jusqudemain matin, afin quils apprennent que le Fils de Dieu na pas besoin dutmoignage ni de la glorification des hommes ! prsent, allons les retrouver. 16. Et, nous levant de table, nous allmes eux. Chapitre 6 Confession des Pharisiens1. Ds quils Maperurent, ils (les envots) se mirent crier : Seigneur,sauve-nous de cet envotement pnible, et nous croirons pleinement en ton nom,et que tu es envoy par Dieu ! Nous avons pch contre Dieu en voulant porter lamain sur celui quil a sanctifi. Nous confessons publiquement que nous avonspch dans notre grand aveuglement ; aussi, dlivre-nous de ce mal, Seigneur! 11 12. 2. Je leur dis : Vos paroles sont bonnes sans doute, mais il en est autrementdans vos curs ! 3. Les envots demandrent : Quy a-t-il donc dans nos curs ? 4. Je dis : Si vous confessez la vrit, vous serez secourus, et cela ds votreconfession franche et vridique; mais si vous refusez, vous attendrez jusqudemain ! 5. Lun deux dit : Mais comment saurions-nous ce que chacun de nous penseen lui-mme ? 6. Je dis : En cela, il ny a aucune diffrence entre vous ! Aussi, parlez, si vousle voulez. 7. Alors, lun deux prit la parole en ces termes : Seigneur, tu sais bien quen cemonde, la sagesse commande souvent de parler autrement quon ne pense ! Caron peut toujours dire ceci ou cela, mais les penses demeurent caches et, commeon dit, elles ne mangent pas de pain; mais, bien sr, si tu peux lire dans nospenses, il ne nous reste plus qu dire exactement ce que nous pensons. Tu nouspardonneras sans doute de tavoir simplement pris, en pense, pour un magiciensortant de lordinaire, et davoir profr contre toi les pires imprcations, quandnous avons conclu que ctait toi qui nous avais fait cela ; car il nous estvritablement arriv, un jour, Damas, de voir un magicien indien clouer au solnon seulement les hommes, mais les btes aussi. Ayant dj connu toutes cesaventures dans notre vie, il nous est vritablement difficile de distinguer un vraimiracle dun faux, aussi dois-tu nous accorder que, pour toutes ces raisons, ilnous tait difficile, au Temple, de te reconnatre aussitt comme tel que tu tesprsent nous.8. De plus, lcriture dit aussi que lon doit croire en un Dieu unique, et ne pasavoir dautres dieux que Lui. Mais toi, tu tes prsent nous comme un vraiDieu gal lancien, puisque tu as dit ouvertement que tu tais Son Fils et que tuavais la mme puissance que Lui, et mme le jugement en plus. Tout cela estbien beau, mais qui peut te croire linstant sur parole toi qui nesapparemment quun homme, venu en outre de Galile, o lon sait bien quil y aplus de paens que de Juifs quand tu affirmes tre vritablement tel que tu tesprsent?! Nous-mmes, nous navons pu le croire, malgr le signe remarquableque tu as accompli, mais cela un jour de sabbat solennel, ce qui devait nous fairedautant plus souponner ta prtendue divinit. prsent, bien sr, nouscommenons mieux comprendre, et nous comprendrons mieux encore lorsque,comme nous lesprons, tu nous dlivreras de ce grand flau. Cest pourquoi nousten supplions ! 9. Et Je dis : Soyez donc dlivrs ! 10. linstant, ils furent dlivrs et purent de nouveau marcher, et ils Merendirent grce.11. Mais Je leur dis : prsent, vous tes libres ; mais Je vous le dis comme tous les autres : ne dites pas un mot quiconque de ce qui sest pass ici ! CarJaccomplis certains signes au vu et au su de tous, mais Jen fais dautres qui ne 12 13. sont que pour un petit nombre, et, pour le moment, ceux-l ne doivent pas tredivulgus tous, pour des raisons essentielles que Moi seul connais. En outre,vous ne devrez pas rentrer Jrusalem ce soir, car Jai encore bien des choses traiter avec vous.12. Car Celui qui, jadis, a donn la Loi Mose au milieu des clairs et dutonnerre, et dont lesprit, bien avant Adam, flottait au-dessus des eaux, cest Luiqui est devant vous dans Ma modeste personne. Que vous le croyiez ou non, lasuite le montrera ! Rentrons prsent, et vous, les vingt qui tes encore jeun,vous prendrez dabord un repas qui vous donnera des forces ! 13. Sur quoi chacun se tut, nosant plus changer une parole avec son voisin.14. Cependant, comme nous arrivions chez Lazare, Pierre Me dit : Seigneur,Tu ne nous avais encore jamais dit cela, nous, tes fidles disciples ! 15. Je lui rpondis : Bien des fois au contraire, de toute vidence ; mais,jusquici, votre entendement ny suffisait pas, et il en sera sans doute ainsiquelque temps encore ! Mais prsent, occupez-vous dautre chose, car Jaiencore beaucoup faire avec ces Juifs ! 16. Les disciples se contentrent de cela et sortirent.17. Cependant, le repas attendait dj les vingt sur la table ; mais, comme lesoleil ntait pas encore couch, ils nosaient y toucher et jetaient de frquentsregards vers le soleil pour voir sil se couchait enfin,18. Et Je leur dis : Dites-Moi qui est le plus grand : le soleil, le sabbat, ou Moiqui, en esprit, suis leur matre tous deux et ltais de toute ternit ? 19. quoi ils rpondirent : Ah, si tu es vraiment tel que tu nous le dis, tu esassurment infiniment plus que le soleil et que le sabbat ! 20. Je dis : Asseyez-vous, et mangez et buvez votre aise. Car il tait crit :"Nul ne peut voir Dieu et vivre, car Dieu est un feu qui dvore tout." Mais prsent, vous pouvez regarder Dieu, manger et boire, et de plus gagner encore lavie ternelle ! 21. Ce serait fort bien, rpondirent-ils, sil ny avait la loi de Mose ! 22. Je leur dis : L o Je suis, Mose est aussi et tous les autres prophtes;aussi, faites ce que veut le Seigneur ! 23. Alors, ils se mirent enfin table et, bien que le soleil ne ft pas encorecouch, mangrent et burent. Et quand ils eurent mang et bu, Je les emmenaitous sur une petite colline derrire la maison de Lazare, o nous traitmes de biendes choses, dont la suite montrera une partie. Chapitre 7 Le Seigneur et les Siens sur une colline prs de Bthanie1. Quand nous fmes tous assembls sur cette colline qui, comme on la dit, setrouvait derrire la maison de Lazare, et au sommet de laquelle il y avait un joli 13 14. replat et un grand nombre de banquettes, nous nous assmes la clart de lapleine lune ; et, comme il y avait l au total prs de cinquante-cinq personnes,bien que chacun et trouv place sans peine, quelques Juifs se mirent pourtant discuter, disant que les siges navaient pas t attribus dans le plein respect delordre hirarchique.2. Mais Lazare leur fit cette observation : Mes amis, aprs ce que nous avonsvu, entendu et appris, Un seul dentre nous devrait avoir la prsance, et cest Luiqui a choisi la plus mauvaise place ! Comment pouvons-nous nous soucier ainsides prsances, nous, simples mortels qui ne sommes rien devant Lui ?! 3. Cette apostrophe de Lazare, le matre de maison respect de tous, produisit soneffet et mit un terme aux fcheux et vains bavardages.4. Lordre et le calme ayant t ainsi ramens, Je dis : Avant toute chose, Jevous commande, vous tous qui tes ici, de garder strictement pour vous par lasuite ce que vous allez voir et entendre, afin que nul ne soit amen croire enMoi et en Ma mission par une violence faite sa volont et sa conscience, maisuniquement par la nouvelle doctrine et par les signes que Ma sagesse a lus dansce but.5. Toute contrainte morale est dj en soi un jugement ; car ce quun hommenadmet pas et ne fait pas de son plein gr, pour lavoir dcouvert par lui-mme etsen tre intimement persuad, ne contribue quau jugement et non pas la vie. Siun homme doit vritablement entrer dans la vie ternelle, il ne peut en aucun casy tre contraint par autre chose que par sa ferme volont parfaitement libre.6. Aucune loi, rcompense ou punition ne doivent en dcider, mais seulement safoi librement consentie et sa conviction intime de ce quil a reconnu, et ensuitelobissance de lhomme extrieur la libre volont qui doit rsulter du puramour de Dieu, de la vrit et du bien.7. Je vous le dis comme la plus claire des vrits : il Met t tout aussi facile, etmme plus facile, de descendre sur terre sous une forme humaine absolumentgigantesque, escort par dinnombrables lgions danges, et, au milieu du feu, dela foudre et des temptes, de vous annoncer la nouvelle parole de grce dunevoix de tonnerre briser les montagnes. Alors, il ny en aurait assurment pas euun seul parmi vous pour lever le plus petit doute. Car la terreur et langoisseleussent linstant si bien billonn quil et cess dtre capable de la moindrepense. Mais cela et-il contribu en quoi que ce soit la vraie librationintrieure dun seul homme ? Oh, que non ! Cet t un jugement pour toutes lesmes humaines, et un emprisonnement qui les et rendues toutes plus dures queles pierres !8. Voil pourquoi Je suis venu en ce monde dans cette humilit, et cest aussipourquoi Je Me suis annonc par la bouche des prophtes, afin de ne pasemprisonner le cur des hommes, mais quils Me reconnaissent et Maiment parla seule puissance bnie de la vrit de Ma parole et de Mon enseignement, etquils rglent ensuite leur vie en toute libert !9. Mes signes ne doivent servir qu confirmer que Je suis vritablement Celuique Je prtends tre devant les hommes. Cest pourquoi, Je vous le rpte, vous 14 15. ne devez rien dire quiconque de ce que vous entendrez et verrez cette nuit, depeur que le cur dun seul homme nen soit emprisonn ! Vous-mmes, ne vouslaissez pas captiver dans vos curs, mais soyez seulement guids par la vrit deMa parole.10. Car mme si, vous exprimant librement, vous contestiez tous Mes signes,mais vous conformiez librement la vrit de Mes paroles, vous auriez malgrtout en vous la vie ternelle et sa libert parfaite ; mais si vous vous laissezdterminer par les signes seuls et ne prtez pas attention la vrit de Mesparoles, vous serez captifs et soumis au jugement, et vous ne serez que desmachines dhommes sans vraie vie intrieure, donc aussi morts que des pierres.11. Si Je vous ai dit tout cela par avance, Moi, lunique Seigneur et Matre detoute vie et de toute existence, cest afin que vous puissiez savoir en vous-mmescomment vous conduire. Faites ainsi, et vous vivrez ! 12. Tous furent fort mus de ce discours, et beaucoup attendaient avec angoissece qui allait suivre.13. Et Je leur dis : Mes chers enfants, si vous tes dj inquiets et vous laissezsubmerger par mille craintes, Je ne pourrai pas faire grand-chose devant vous ! 14. Lazare dit : Seigneur, je nai pas peur, et Tes disciples non plus ! Mais siquelquun doit trembler, eh bien, quil tremble cela ne lui fera certes aucunmal!15. Je dis : Soit, ainsi donc, regardez et coutez ! Chapitre 8Mose et lie apparaissent sur lordre du Seigneur. Mose accuse les Juifs du Temple1. L-dessus, Je Madressai aux Juifs en ces termes : Vous navez pas voulucroire que Mose et lie Mavaient dj prcd il y a peu ; il faut donc quilsviennent ici aux yeux de tous et vous disent eux-mmes qui vous tes vraiment!2. linstant, les deux prophtes furent parmi nous et sinclinrent profondmentdevant Moi.3. Et lie dit haute voix : Devant Toi et Ton nom doivent plier tous lesgenoux et tous les curs, au ciel, sur terre et sous la terre ! 4. Puis Mose dit aux Juifs : Profanateurs du Temple de Salomon, enfants duSerpent, quel dmon vous a conus, pour que vous osiez dire quAbraham estvotre pre, et que vous sigez sur mon trne et celui dAaron?! Mais puisque,sans avoir t appels, vous vous y tes installs vous-mmes afin dannonceraux peuples la Loi que Dieu mavait dicte, comment se fait-il que vous nereconnaissiez pas prsent le Trs-Haut, Celui-l mme qui, sur le Sina, madict la Loi sur deux tablettes dairain ?!5. Vous dites que nous devions venir dabord, mon frre lie et moi et nous15 16. tions l tous deux ! Mais lequel dentre vous nous a reconnus et a cru en nous?!Et ne nous avez-vous pas fait la mme chose qu presque tous les prophtes etles saints de Dieu ?! Aussi, quoi bon vous courber jusqu terre devant monnom, hypocrites que vous tes, si, au mme moment, vous me perscutez etfinissez par mtrangler entre lautel et le Saint des Saints ? Rpondez donc prsent ! 6. Alors, lun deux dit dune voix tremblante : ... grand prophte... mais...celui qui... fut trangl... son nom tait Zacharie ! 7. Mose dit : mchant homme, tu es vieux prsent, mais tu te souviens desparoles que jai prononces quand, mon retour du Saint des Saints, jai parl auxprtres assembls ! "coutez-moi, frres, dans Sa grande misricorde, Dieu leSeigneur a ouvert mon me, et lesprit de Mose est entr en moi, et mon me etlesprit de Mose ne sont plus dsormais quun seul homme qui se tient prsentdevant vous, tel quil se tint jadis devant Pharaon, et devant Dieu sur le Sina ! Jefus le premier tablir ce trne et y siger sur lordre de Dieu et prsent, jesuis aussi le dernier qui il est ainsi donn par Dieu dy siger ; car lavenir, leSeigneur seul, qui est dj en ce monde, ayant miraculeusement revtu la chairde lhomme, fera de ce trne ce que dcidera Sa volont jamais insondable !"Cette prophtie parfaitement vridique vous a rendus furieux, et vous mavezarrach mon sige pour trangler mon corps. Nest-ce pas ce qui est arriv ? 8. Un autre Juif tout aussi g dit, plus timidement encore : Oui... cest bien l...la vrit ; mais... qui pouvait croire une chose pareille?! 9. Mose dit : Et pourquoi plusieurs hommes pieux lont-ils crue, que, pourcette raison, vous avez chasss du Temple et envoys chez les paens ?Quelques-uns sont encore en vie et peuvent tmoigner contre vous ! 10. Un autre vieux Juif dit son tour : Oui, cela se peut mais pour cela, ilfaut quils aient eu une vision ; mais nous, nous nen avons jamais eu ! 11. Mose dit : Oh, tu mens et te mens toi-mme ! Car tout cela vous futclairement et distinctement montr sept fois de suite tous, jusquau dernier valetdu Temple, dans un rve lucide dont vous avez discut linterprtation entre vouspendant des semaines, tandis que je me taisais. Comment peux-tu dire prsentque vous navez eu aucune vision ? 12. Le mme Juif reprit : Ah... ce rve tait donc une vision ? Ah, par exemple! Qui pouvait sen douter alors?! 13. Mose dit : russ renards, vous saviez fort bien, par les nombreuxexemples de lcriture, ce que signifiaient les rves lucides ! Voyez le songe deJacob, celui de Joseph, celui de Pharaon, et bien dautres encore : ne vous ont-ilspas murmur loreille ce que voulaient dire vos sept visions ? Mais votre amourdu monde, votre orgueil de prtres, votre got immodr pour la bonne chre,loisivet puante et toutes les sortes de fornication, tout cela vous a rendusaveugles et sourds, et cest pourquoi, craignant si fort de perdre, selon maprophtie, tous ces agrments de votre vie terrestre, vous tes devenus et tesencore cette heure, en cet instant, de vritables rvolts contre Dieu. Que dites-vous, misrables vers de terre, de ce rcit parfaitement authentique ?! 16 17. 14. Et voici quau Temple, le Trs-Haut dont je ne serai jamais digne, moi,Mose, de contempler la face glorieuse, vous a dit en personne :"Ce nest pasMoi, mais Mose que vous attendez, qui vous accusera auprs du Pre !" Et cejour nest pas encore achev que cette prophtie du Seigneur suprme saccomplitdj, et que moi, Mose, au nom du Seigneur votre plus grand prophte, je vousaccuse devant Sa sainte face de tout ce dont vous vous tes rendus coupables !Quavez-vous dire prsent pour vous justifier ? 15. Pousss dans leurs derniers retranchements, les Juifs demeuraient pouvantset sans voix et ne pouvaient que balbutier en tremblant, sans quaucune paroleaudible francht leurs misrables lvres.16. Seul lun deux, parmi les plus jeunes, dit dune voix tremblante : Seigneurmon Dieu, est-ce dj le commencement du terrible Jugement dernier ? 17. Mose dit : Il est en mon pouvoir chaque instant daccuser ; mais la colreet la vengeance sont dans la main du Seigneur tout-puissant ! Pour vous, leDernier Jour vient seulement de se rapprocher un peu plus ; mais prsent, toutdpend du Seigneur seul. Comment comprenez-vous cela ? 18. grand prophte Mose, dit un vieux Juif que la peur faisait claquer desdents, dis-nous tout de mme si nous sommes vous lenfer sans la moindrechance de salut, et sil y a vraiment pour tout homme un Dernier Jour ! 19. Mose dit : Pour ce qui est de lenfer, tant donn votre mode de vieprsent, vous navez pas besoin de demander si vous irez ! Car depuis bienlongtemps, avec votre faon de penser et dagir, vous tiez dj en enfer et avezdj fait tout ce qui lui appartenait. Et puisque vous y tes dj, vous ne pouvezplus y aller.20. Quant au Dernier Jour, vous le connatrez dans lautre monde quand vousaurez abandonn votre corps, de mme que vous connatrez un dernier jour en cemonde. Cependant, tant que vous serez encore de ce monde, il vous sera facile, sivous le voulez, de trouver une issue cet enfer ; car votre guide et votrerdempteur est ici avec vous : coutez-le et suivez-le ! Jai parl devant Toi, Seigneur ; qu lie prenne ma place prsent. Chapitre 9 Rquisitoire dlie1. Je dis : lie, toi qui fus Mon prcurseur et Mas ouvert la voie, quas-tu direcontre ces serviteurs du Temple ? 2. lie dit : Mose a tout dit, Seigneur ! Avec lui, le Temple a cess dtre lamaison de Dieu, et il nest plus aujourdhui quun repaire de voleurs et dassassins.Sur les bords du Jourdain, jai clairement prouv tout cela en dtail et en ai renducompte trs exactement. Mais, quand ils ont vu quils ne pouvaient rien merpondre et quils taient irrmdiablement dvoils aux yeux du peuple etaccuss de toutes les injustices possibles envers Toi, Seigneur, et envers lepeuple, ils ont ri ouvertement, dclarant que jtais un aimable fou que lon17 18. pouvait bien couter deux heures pour samuser ; pourtant, ils menaaientsecrtement le peuple pour le cas o il aurait tenu ma doctrine pour autre chosequun dlire risible.3. Mais leur colre montait en secret, car ils voyaient que, malgr tout, le peupleme considrait et mhonorait comme un prophte, faisait pnitence et demandaitle baptme. Ces sacrilges du sanctuaire de Dieu comprirent bien vite que je leurcoupais lherbe sous le pied et menaais ainsi de mettre fin leur honteusedomination. Cest alors quils firent le sige dHrode et lui dmontrrent partoutes sortes de prtextes et de dtours que je mettais son pouvoir en grand pril.Hrode ne pouvait le comprendre, puisquil respectait scrupuleusement sesaccords avec les Romains et pouvait donc compter sur leur protection, avec ousans conditions, en toute circonstance. Mais rien ny fit : ils pressrent Hrodejusqu ce quil me ft emprisonner.4. Comme jtais enferm, bien que mes disciples eussent le droit de me rendrevisite, ils cessrent dimportuner Hrode ; cependant, ils remarqurent que mesdisciples continuaient de rpandre mon enseignement. Leur rancune et leurcolre saccrurent dheure en heure, et, sous le couvert de la mchante mre de labelle Hrodiade, ils voulurent convaincre cette dernire de ne demander pasmoins que ma tte si Hrode en venait lui accorder une grce sous la foi de saparole dhonneur de prince. En change, la mre devait recevoir en secret dixmille livres dor sur le trsor du Temple. La belle Hrodiade trouvait cetteexigence trop dure, car elle savait quHrode maimait secrtement ; mais unmauvais esprit entra dans la vieille et lui rvla que je rprouvais le commerceimpur dHrode et cherchais len dtourner. La jeune Hrodiade en conut sontour du ressentiment, si bien que, le jour de la fte et sur les instances ritres desa mre secrtement corrompue, elle rclama ma tte. Hrode en fut certes forttroubl, mais, ayant jur sous serment, il devait tenir sa promesse, et cest ainsique je fus dcapit dans ma prison.5. Apprenant cela, les templiers jubilrent et se mirent aussitt en devoir deperscuter autant que possible ceux qui croyaient en moi. Voil, Seigneur, lexception de dtails qui ne Te sont que trop connus, le principal trait de leurcomplte abjection, et je les en accuse prsent devant Toi ! Mais Toi seul es leMatre ternel ; juge-les selon Ta puissance, Ta sagesse et Ta justice infinies, etque seule soit faite Ta sainte volont ! 6. Et Je dis : Il en est bien ainsi, et lon pourrait y ajouter bien dautrescirconstances que Jai Moi-mme mentionnes loccasion, comme dautres lontfait devant Moi qui en furent les tmoins oculaires et auriculaires ; mais cestbien l le fin mot de leur malignit plus quinfernale ! Mais Je vous le demande, vous Mes plus fidles prophtes et dsormais anges de Mon ciel : pouvez-vouspardonner ces profanateurs de Mon sanctuaire le grand tort quils vous ontfait?7. Tous deux rpondirent : Oui, Seigneur ; car Toi seul nous rconcilies avectout ! Mais, dans Ta grande misricorde, claire-les, afin quils comprennent quelgrand mal ils ont fait ! 8. Alors, un signe secret de Moi, tous deux disparurent, et nous fmes seuls 18 19. nouveau.Chapitre 10Les prtres saccusent eux-mmes1. Pendant un certain temps, nul nosa prononcer la moindre parole ; carlapparition des deux prophtes les avait tous profondment impressionns,particulirement les Juifs.2. Seul laubergiste, qui se tenait prs de Moi, lui aussi fort saisi, Me dit dunevoix faible : Seigneur, Seigneur, cela dmontre plus que tout le reste que Tu esselon la plus parfaite vrit ce que Tu as dit au Temple devant tous !3. prsent, il est clair comme le jour que la grande heure promise est venue,avec toute la grce, mais aussi tout le jugement des cieux. Oh, si seulement jtaisdigne de prendre la plus petite part de cette grce ! 4. Je dis : Tu peux en prendre non pas seulement la plus petite part, mais laplus grande ! Il ne tient qu toi de suivre dans la joie Ma doctrine, qui te serabientt tout fait familire. Mais prsent, demandons aux Juifs ce quils ontpens de cette vritable apparition. 5. Alors, Madressant aux vingt prtres juifs, Je leur demandai ce quils avaient dire l-dessus.6. Lun deux se leva et prit la parole en ces termes : Que cette apparition naitt en aucun cas une illusion, nous en sommes tous parfaitement convaincus ; carune pure illusion comme celles que je vis un jour Damas ne parle pas et neconnat pas les dates dvnements rcents ou anciens qui se sont passs dans leplus grand secret. Mais cette apparition ne pouvait tre une illusion, et elle napas manqu de nous impressionner fcheusement, parce que nous ne comprenonsque trop bien dsormais qu cause de nos mauvaises actions, nous ne trouveronsjamais devant Dieu le pardon de pchs trop grands.7. En vrit, il est bien difficile dtre homme en ce monde ! On est soumis toutes les tentations du monde et des diables, ces deux ennemis de la vie deshommes, dont lun, le moins dommageable, est bien visible, mais dont le second,qui sduit les hommes et les entrane toute force vers le monde, est invisible tous, raison pour laquelle il est bien difficile de sen dfendre.8. Que nous soyons devenus de grands pcheurs, nous le voyons clairement prsent ; mais nous ne pouvons comprendre comment nous en sommes peu peuarrivs l. Nous navons plus quune chose dire : Seigneur, sil y a en Toi encorequelque misricorde envers nous, aie piti de nous et, du moins, ne nouscondamne pas trop durement !9. Si nous avions compris alors ce que nous comprenons aujourdhui, Zacharie etplus tard Jean neussent pas t traits de la sorte. Mais nous tions tous desaveugles blouis par le monde et le diable, et cest pourquoi nous navons pu agirque selon notre aveuglement vritablement diabolique et selon la volont19 20. malfaisante de celui-ci(*).10. Et, de mme que Mose et lie nous ont justement accuss devant Toi, Seigneur, ainsi accusons-nous notre tour devant Toi le diable, ce pire ennemides hommes, si Tu veux bien lamener lui aussi devant Ton tribunal ! 11. Je dis : Il y a dj longtemps que ce qui en vous est la part du diable a tmis sur son compte ; mais, Je vous le dis, il en est aujourdhui au Templequelques-uns qui lont depuis longtemps surpass, et qui traitent les hommes detelle manire quen cela, aucun diable ne saurait les surpasser.12. Et Je vous dis encore ceci : les tentations du diable sont loin de signifierautant que vous le fait penser votre croyance absurde ! Le vrai diable, cestlhomme lui-mme et ses dsirs terrestres ! Ceux-ci engendrent lgosme quiest un diable , la passion de la bonne chre deuxime diable , le dsir degloire, lorgueil, la tyrannie, la colre, la vengeance, lenvie, lavarice, la morgue,la fornication, le mpris du prochain tous diables ns du mme terreau ! Cestpourquoi vous ne devez pas tant craindre le diable ni laccuser que vous accuservous-mmes en conscience, vous repentir, prendre la ferme rsolution de devenirtout autres, et le devenir ensuite !13. Aimez vraiment Dieu par-dessus tout et votre prochain comme vous-mmes,et vos nombreux grands pchs vous seront pardonns ! Car tant quun hommene renonce pas pleinement au pch, celui-ci ne peut davantage lui tre remis.Car le pch est proprement luvre de lhomme, parce quil nat de sa chair et dela volont de son me.14. Quant aux bonnes uvres qui suivent la volont et la parole de Dieu, mmesi lhomme choisit librement de les accomplir, elles sont et demeurent une grceden haut, un bienfait de lesprit de Dieu dans le cur de lhomme, et cestprcisment par la grce de Dieu que lhomme en a sa part. prsent, voussavez ce quil en est. Vous tes libres, faites comme vous voudrez ! Chapitre 11 Bonnes rsolutions des prtres juifs nouvellement convertis1. Le Juif dit : Seigneur, ne nous abandonne plus jamais en ce monde, etnous serons sauvs ! Il y a certes encore au Temple prs de sept cents de nospareils ; mais ils sont encore bien plus endurcis que nous, aussi, quils se soucienteux-mmes de leur sort ! Quant nous, nous irons ds demain chercher noseffets et distribuerons aux pauvres notre superflu. Puis nous revtirons un autrehabit et Te suivrons quand bien mme Tu voudrais nous chasser par la foudreet le tonnerre ! prsent que nous avons enfin pleinement reconnu Ta volont,mme de vieux Juifs comme nous sauront bien montrer que lon peut encoreployer un vieil arbre. Nous avons compris quhors de Toi, Seigneur, il nest pointde salut ni de vie ; aussi, rien ne nous dtournera plus jamais de Toi, Seigneur !2. Seigneur, tout au dbut, nous ntions pas foncirement mauvais ; car lorsque(*)Le diable. 20 21. nous sommes entrs au Temple, nous ny cherchions que la pure vrit ! Mais sinous demandions une explication, on nous rpondait : "Vous navez besoin quede croire ! Ce quon vous donne croire au Temple, croyez-le sans le moindredoute, quand bien mme cela vous paratrait absurde, draisonnable ou contraire la vrit ; quil vous suffise que le grand prtre, et lui seul, dtienne la cl desmystres divins ! Lui seul sacrifie pour vous et pour tout le peuple !" Ctaient ldes paroles fort sduisantes, mais hlas, la triste aventure du grand prtreZacharie leur a port un coup fatal dans nos curs ; car nous en avons concluavec la plus grande certitude que Mose, tous les prophtes et toute lcriture nepouvaient avoir la moindre signification, sans quoi nos ans neussent jamais puagir avec une telle absence de scrupules !3. Comme nous nous tions ainsi convaincus quil ne pouvait y avoir un tratremot de vrai dans lcriture, cest alors que nous avons nous aussi lch la bride toutes nos mauvaises passions et que nous sommes devenus pires, en vrit, quetoute une lgion des pires diables. Car ceux-ci reculent au nom du Trs-Haut,mais nous, nous ne reculions pas et nen devenions au contraire que plus furieuxet plus malfaisants. Seigneur et Matre trs sage, trs bon et trs juste, puisque,en toute rigueur et pour lessentiel, ce sont nos suprieurs qui, par leur mauvaisexemple, nous ont mis dans ltat o nous nous voyons aujourdhui, nousesprons de Toi le pardon de nos pchs, dautant plus que nous sommesdsormais fermement rsolus abhorrer tous les pchs et vivre uniquementselon Ta doctrine ft-ce au prix de notre vie terrestre ! 4. Je dis : Fort bien ; ainsi, que tous vos pchs vous soient remis maisseulement pour autant quaucun dentre vous nen commette plus jamais! Et sivous dsirez vritablement tre Mes disciples et Me suivre, conduisez-vousprudemment au Temple, afin que les russ renards ne saperoivent pas de ce quevous avez en tte. Car lheure nest pas encore venue o, cause des pchs dumonde, Je Me laisserai perscuter par ces mchants ; car il faut que cela aussiarrive pour que leur mesure soit comble. Mais prsent, soyez attentifs cequi va suivre, et que chacun le prenne cur. Chapitre 12Lorage nocturne1. Cest alors quun grand vent se leva, et de lest montrent de pesants nuages quiparaissaient comme embrass. Ils en furent tous dautant plus frapps que cephnomne tait fort rare dans ces parages. prsent, une multitude dclairsjaillissaient en tous sens des lourds nuages, et lon entendait au loin un puissantroulement de tonnerre.2. Ils en furent un peu effays, et Lazare Me dit : Vois, Seigneur, ce violentorage semble se diriger droit sur nous ! Ne devrions-nous pas rentrer dans lamaison ? Ces orages nocturnes sont souvent fort dangereux ! 3. Je dis : Sois tranquille, Lazare, car cet orage ne viendrait pas si Je ne lavaisvoulu ! Quant la raison pour laquelle Je lai fait venir, tu la connatras plus21 22. tard.4. Lazare fut tranquillis ; mais, comme lorage ne cessait de se rapprocher, lesJuifs commencrent trembler et demandrent secrtement aux disciples si Je neredoutais vraiment pas ce violent orage qui arrivait si rapidement,5. Et les disciples leur rpondirent : Il est aussi le matre des temptes et desorages, et tous les lments obissent Sa volont ; en Sa prsence, aucun oragene doit nous effrayer. 6. Les Juifs furent apaiss par cette assurance. Mais les vingt prtres juifs, eux,devenaient toujours plus inquiets et craintifs, dautant que les clairs sesuccdaient tout instant avec un grand fracas. Se levant de leur sige, ils vinrent Moi et Me dirent : Seigneur qui toute chose est possible, chasse donc cemchant orage, sans quoi nous allons tous prir ! De toute notre vie, nous nenavons vu que trois comme celui-ci, et, en une soire, ils ont fait perdre la vie bien des hommes et des btes. Alors, comme aujourdhui, les clairs pleuvaient,et celui quils frappaient tait perdu. Seuls ceux qui staient rfugis dans desolides maisons restrent en vie. Le plus violent fut ce grand orage de Damas, ily a vingt ans : bien peu de ceux qui taient dehors sen tirrent vivants ! Cestpourquoi il vaudrait peut-tre mieux, Seigneur, que nous rentrions nous aussi ;quand ce mchant orage sera sur nous, il risque de nous en cuire tous ! Et levent lui-mme devient si violent quon a peine se soutenir ! 7. Je dis : Laissez cela, car dans cet orage aussi, vous connatrez la force et lapuissance de Dieu dans le Fils de lhomme ! 8. peine avais-Je prononc ces paroles que lorage, qui stendait trs loin laronde, fut sur nous. Mille clairs jaillissaient chaque instant des normesnuages, et plusieurs tombrent grand fracas autour de nous sur la colline.9. Alors, les Juifs se mirent hurler : Seigneur, viens-nous en aide, sans quoinous sommes tous perdus ! 10. Et Je leur dis : Quelquun a-t-il dj t frapp par la foudre, que voushurliez ainsi ?! Nul danger ne menace ceux qui sont prs de Moi. Apprenez connatre dans le Fils la puissance du Pre ; car cet orage est aussi un jugement,et il dpend de Moi ! Et, comme Je lai fait venir, Je puis le faire repartir quand Jevoudrai. Mais pour vous, les vingt prtres, il est un symbole de votre me ; car, ily a trois heures peine, votre cur tait exactement pareil et mme pire que cequi se tient prsent au-dessus de nos ttes.11. Pourtant, croyez-Men, il Mest plus facile de commander cet orage et cevent de tempte de se taire que de commander votre cur et ses mauvaisespassions ! Il faut bien des paroles et de grands signes pour matriser vos temptesintrieures ; mais il suffira dune parole pour que ce violent orage svanouisse !12. Cependant, de mme que Ma grce commencera vous clairer quand lemchant orage qui vous habite aura t chass, de mme, quand lorage qui estau-dessus de nous aura t chass, vous la verrez briller symboliquement aufirmament. Que dclairs ont dj jailli de la vaste tendue de ces pesants nuages et pourtant, leur nombre est encore loin datteindre celui de vos pchs ! Vous22 23. voyez par l ce que vous tiez! Si Je voulais que le nombre de ces clairs galtcelui de vos pchs, Je devrais le laisser durer une heure encore ; mais celanaurait pas davantage de valeur pour votre me, aussi, mettons fin cet oragequi vous angoisse tous si fort. Monstre, Je tordonne de te dissoudre et dedisparatre ! Amen. 13. linstant, lorage et le vent de tempte se turent, les nuages senfuirent et lestoiles resplendirent dans toute leur gloire et leur majest. Et juste au-dessus denous brillait une grosse toile que nul ne connaissait.Chapitre 13La nouvelle toile et la Nouvelle Jrusalem.De la condition de la vie ternelle1. Lazare Me demanda : Seigneur, il y a l une toile inconnue, que je navaisencore jamais vue ! Quest-ce donc, et que peut-elle signifier ? 2. Je dis : Tranquillise-toi ; car vous tous, vous ne tarderez pas connatre cettetoile. 3. Alors, Jouvris pour quelques instants la vision intrieure de toutes lespersonnes prsentes, et ltoile devint un monde de lumire, et en son centreslevait une nouvelle Jrusalem avec ses douze portes, et son enceinte carretait btie dautant de sortes de pierres prcieuses quil y avait de portes la ville.Des anges entraient et sortaient par toutes les portes ; lon y vit aussi reparatreMose et lie, ainsi que bien dautres prophtes. Les Juifs en furentextraordinairement tonns et commencrent chanter Mes louanges pourlimmense grce que Je leur avais accorde. Cependant, Je les ramenai leur tatnaturel, et de nouveau, ils ne virent plus que la brillante toile, qui rapetissa peu peu et finit par disparatre tout fait.4. Quand cette scne fut ainsi termine, ils Me demandrent presque tous duneseule voix ce quelle signifiait.5. Je dis : Il fallait y voir la nouvelle doctrine cleste que Je vous donne ! Cestelle, la nouvelle Jrusalem cleste et la vraie ; car lancienne, celle de la terre, nevaut plus rien. Les douze portes dsignaient les vraies douze tribus dIsral, et lesdouze sortes de pierres prcieuses les dix commandements mosaques, les deuxranges suprieures, de diamant et de rubis, reprsentant Mes deuxcommandements de lamour de Dieu et de lamour du prochain. Les anges quientrent et sortent par les portes dsignent les innombrables vrits qui serontrvles aux hommes sils observent fidlement Ma doctrine. Ceux qui sortaientde la ville tmoignaient de la grande sagesse de cette doctrine, et ceux qui yentraient en grand nombre indiquaient que les hommes doivent aussi laisserentrer dans leurs curs cette doctrine de pur amour et sy conformer, car cestainsi quils atteindront la vraie rgnration spirituelle et seront conduits laVrit et la sagesse.6. Telle est la signification de cette apparition, et cest donc aussi un vritable23 24. soleil de grce pour tous ceux qui entendent Ma parole et sy conforment dansleur vie, et dans cette grce, tous ceux qui croient et croiront en Moi demeurerontprs de Moi ternellement et rgneront avec Moi sur tout ce qui existe danslespace infini.7. Bien sr, vous ne le comprenez pas encore et ne pouvez le comprendre ; maissi vous demeurez dans la foi en Moi et vous conformez cette doctrine, danslardeur de cette foi et de cet amour, vous recevrez le baptme de lEsprit-Saintque Jenverrai tous ceux qui auront une foi vivante en Moi et en Celui qui Maenvoy dans la chair de ce monde comme un Fils dhomme ; car la vraie vieternelle, cest pour vous de croire que Je suis vritablement le Fils du Precleste et de vivre selon Sa doctrine.8. Et quand lEsprit dont Je vous ai parl viendra sur vous et entrera en vous,vous comprendrez par vous-mmes tout ce que vous venez de voir et dentendreet que vous ne pouvez encore comprendre, parce que vous vivez selon la nature ;car la chair ne peut concevoir lesprit, elle est en soi dj morte et na dautreexistence que sa coexistence provisoire avec lme qui lui donne sa force, mequi est apparente lesprit et peut devenir tout fait semblable et identique luisi elle se dtourne tout fait du monde et tourne tous ses sens vers lintrieur et lespirituel, comme vous le montrent Ma doctrine et Mon propre exemple.9. Aussi, que chacun dentre vous sefforce de sauver son me par les propresefforts de celle-ci ; car si elle vient en jugement, comment pourra-t-elle alors sesauver sans aucun moyen pour cela, si elle nest pas capable de se sauver avectous les moyens dont elle dispose ici-bas et ne songe pas quelle devrait seconsidrer elle-mme comme son bien le plus prcieux, un bien que rien nesaurait racheter ni lui rendre sil se perdait ?!10. Ainsi donc, que chacun cherche avant tout le salut de son me ! Car Je vousle dis tous, il en sera ainsi dans lau-del : celui qui a en lui lamour, la vritet donc la vritable ordonnance divine, celui-l, il sera donn encore biendavantage ; mais celui qui na pas cela ou trop peu, il sera repris jusquau peuquil a, afin quil nait plus rien et se trouve nu, sans moyens et donc sans recours.Qui aura piti de lui alors et voudra le racheter ?! En vrit, Je vous le dis : uneheure ici-bas compte plus que mille ans dans lautre monde ! Gravezprofondment ces paroles dans vos curs ; mais, pour le moment, que chacun lesgarde pour lui ! Chapitre 14 Confession dun prtre juif1. Un Juif de la caste des prtres dit : Seigneur, Tu es en tout tempsmerveilleux, plein damour, de misricorde, de justice et de sagesse, et ce que Tudis, ou mme ne fais que penser, est dj pour toujours un fait accompli ; il estdonc difficile un homme de discuter avec Toi ! Malgr tout, cause de mesfrres, je voudrais te dire quelque chose ; aussi, veuille mcouter, Seigneur.Voici : celui qui connat parfaitement le chemin menant un lieu quil sait tre24 25. sr, et dont il sait de plus quil y trouvera ncessairement le plus grand avantage,celui-l ne peut assurment faire autrement que de chercher atteindre ce lieupar le chemin quil connat si bien, et latteindre coup sr ; seul un fou aveuglepourrait encore, par pure stupidit et parfaite ignorance, prendre un autre chemin.2. Or, nous connaissons dsormais ce chemin et ce but, et pouvons doncaisment tourner le dos au monde et ses tentations et suivre en vrais hros cechemin du vrai but assur de la vie, mme sil est sem dpines et de serpents ;mme si une arme de diables sy dressait, nous les combattrions et poursuivrionsinlassablement vers le but ! Oui, pour nous, cela est facile, car nous avons nonseulement entendu, mais vu et prouv par tous nos sens quil en tait bien ainsiet ne pouvait en tre autrement. Mais combien sommes-nous avoir reu de Toicette grce inconcevable ?!3. Quen sera-t-il des innombrables hommes qui, disperss depuis Adam surlimmense surface de la terre, ont vcu, vivent prsent et vivront encore dans deprofondes tnbres spirituelles ? Qui leur ouvrira les yeux, qui rachtera leursmes dans lau-del ? Nous-mmes, Juifs et, disons-le, prtres chargsdenseigner et de guider le peuple, nous avons bien Mose et les Prophtes ; mais quoi nous servent-ils ? Qui nous prouve quils aient jamais exist ? Seulementla foi aveugle ! Car mme les hommes les plus pieux ont souvent connu sous nosyeux une mort cruelle et ignominieuse, et aucune me, si pieuse ft-elle, nestjamais revenue nous donner la plus petite description de lau-del. Tout ce quenous en savions ntait quun mythe obscur, incomprhensible et parfaitementcontraire tous les principes de la raison, et ne pouvait servir tout au plus qutenir en bride la plbe la plus ignorante.4. Faut-il stonner quayant fait comme bien dautres la connaissance desphilosophes grecs, nous ayons ds lors vcu en picuriens, tout en prchant lejudasme ? Car enfin, lhomme aspire irrsistiblement au bonheur, ou du moins un semblant de satisfaction ; et nous ne pouvions daucune manire trouver lamoindre vraisemblance lexistence dun au-del ternel, encore moins unequelconque preuve tangible et certaine. Nous tions dans la force de lge, lemonde stalait devant nous avec toutes ses joies et ses beauts ; de toutevidence, nous ne pouvions que le dsirer et y mordre sans retard ! Pourquoinaurions-nous pas eu droit, nous qui nous donnions tant de peine pour mentir aupeuple et le convaincre littralement par tous les moyens de croire aveuglmenten Dieu et en limmortalit, un peu de bonheur, puisque, comme je lai dit, nousne pouvions trouver aucune preuve de celui de lau-del ?5. Voil, Seigneur, ce qutait notre doctrine secrte, presque identique celledes Essniens, mme si, pour les raisons que lon sait, nous ne pouvions fairecause commune avec eux ! Quant aux Sadducens, nous les perscutions aussipour leur cynisme, non pour nous-mmes, mais cause de la crdulit du peuple; car si le peuple avait t acquis la secte des Sadducens, cen et bientt tfait de notre bonheur terrestre ! Mais prsent que Ta seule grce nous a enfindonn les preuves les plus convaincantes de lau-del, tout ce qui est terrestrenous est bien sr devenu vritablement odieux ! Mais quen sera-t-il des autres,de ceux qui nont pas reu cette grce et ne risquent gure de la recevoir? 25 26. 6. Je dis : Ne vous inquitez pas de cela ! Pour le moment, ne vous occupezque de vous-mmes, car lon soccupera bien assez de tous les autres ! Ceux qui,comme vous, voudront tre sauvs, le seront comme vous ; mais ceux qui ne levoudront pas ne devront sen prendre qu eux-mmes sils se perdent.7. Car jusque dans lau-del, toute me vivra entirement par son amour et sa foi,et donc selon son plein libre arbitre. Si ce quelle aime est pur et bon, sa vie danslau-del sera elle aussi pure, bonne et heureuse ; mais si son amour est mauvaiset impur et ne cherche jamais le bonheur de son prochain, alors, sa vie dans lau-del sera elle aussi impure, mauvaise et sans joie.8. Mais ter une me son amour pour lui en donner un autre, ce serait ladtruire et en crer une autre la place, ce qui serait contraire lordonnanceternelle de Dieu ; car lorsque Dieu a cr une chose, elle ne peut plusdisparatre, mais seulement se transformer sans cesse en une chose suprieure etmeilleure. Ainsi donc, mme ces mes perdues ne seront pas abandonnes danslau-del ; mais, comme Je vous lai dj dit, une heure ici-bas vaut plus que milleans dans lau-del !9. Seulement, aucune me nest lse pour autant ; car lorsquon laisse une meson amour et sa volont intacts et quon ne lisole des autres que dans la mesureo cela lempche de nuire aux mes justes, mais que, pour le reste, on lui laissefaire, dans la sphre qui lui correspond dans le monde des esprits, ce que luidictent son amour et son intelligence, on ne fait assurment cette me aucuntort, ne ft-il quapparent.10. Comme vous avez vcu jusquici, ainsi vivent toutes les mchantes mesdiaboliques de lenfer, dont le feu cruel nest en vrit que celui de leur gosmeinsatiable et de leur tyrannie, et vous dites vous-mmes que vous vous entrouviez fort bien. Pourtant, le ver de la mort vous rongeait chaque jour un peuplus et vous rendait la vie indiciblement amre ! quoi bon alors votre joyeusevie?!11. Ainsi en sera-t-il pour longtemps de bien des mes de lau-del, mais la fautenen sera qu elles-mmes. Car elles devront subir non pas une fois, mais biendes fois, la terreur de la mort, ce qui est ncessaire pour que ces mes ne soientpas dfinitivement perdues.12. Vous en savez assez pour aujourdhui, et puisquil est prs de minuit, rentrons la maison et reposons-nous. Quant ce que demain nous rserve, nous leverrons bien ! 13. L-dessus, nous descendmes de la colline et rentrmes dans la maison, otout tait dj prt pour notre repos. Cependant, les Juifs, qui avaient une grandepice pour eux seuls, sassirent autour de leur table et discutrent presque toute lanuit de ce quils feraient pour se librer du Temple. Ils trouvrent que le moyen leplus sr tait de se racheter. Alors, ils se reposrent eux aussi. 26 27. Chapitre 15 Les prtres juifs deviennent disciples du Seigneur1. Le lendemain matin, nous cest--dire Moi-mme, les disciples, notreaubergiste, Lazare et toute sa maison tions debout avant le lever du soleil.Marthe, la sur de Lazare, sactivait plus que quiconque, avec ses servantes, afinde nous prparer un bon et copieux repas ; quant Marie, elle sortit avec nous et,comme toujours, fut tout yeux et tout oreilles, dans son dsir dapprendre de Moiquelque chose dutile son cur et son me.2. Comme nous nous promenions dj depuis une heure, les vingt Juifssveillrent enfin et, aprs leurs ablutions rituelles, sempressrent de demandersi Je dormais encore.3. Marthe leur rpondit : Oh, le Seigneur est sorti il y a dj une heure avec Sesdisciples, mon frre, ma sur et laubergiste, et Il reviendra sans doute bientt,car le repas sera bientt prt. 4. Un prtre dit : O est-Il all, que nous courions Le chercher et Lui annoncerque le repas est prt ? 5. Marthe lui dit : Oh, Il na pas besoin de cela ; car le Seigneur connat linstanto le repas sera prt ! 6. cette rponse, lun des Juifs demanda Marthe : Le connais-tu doncdepuis si longtemps, que tu sois si bien instruite de Ses facults lvidencedivines ? 7. Marthe dit : Je Le connais depuis assez longtemps, sans doute ; mais vous,on ne peut gure vous louer de ne Lavoir reconnu quaujourdhui ! 8. Les Juifs dirent : Oui, oui, ce reproche est bien mrit, et prsent, nousregrettons nous-mmes que le tumulte du monde nous ait retenus de jamaischercher en savoir davantage sur Lui, malgr toutes les informations que nousrecevions de Galile. Il nous semble aussi que cest Lui qui est venu ici, Jrusalem, pour la Pque, et qui a chass tous les marchands du Temple etrenvers les choppes des changeurs et des boutiquiers ! 9. Marthe dit : Oui, cest bien Lui, mais alors, vos yeux taient encore aveuglset vos oreilles et vos curs ferms, et cest pourquoi vous ne Lavez pasreconnu!10. Les Juifs disent : Oui, oui, tu as raison ; mais puisque nous Lavonsreconnu, du moins ne Le quitterons-nous plus dsormais, et nous sommesfermement rsolus devenir Ses disciples et partir avec Lui sous un autre habit,afin que les gens du Temple et les prtres juifs, Pharisiens et docteurs de la loique lon trouve partout ne puissent nous reprocher de nous tre laiss sduire,nous, prtres du Temple, par Celui quils qualifieraient de nouveau sectaire et desuborneur du peuple. Aussi allons-nous partir linstant pour Jrusalem et nousracheter sous le prtexte dun voyage en Perse et en Inde, ce quon nousaccordera le plus volontiers du monde. Cela ne nous prendra que quelques 27 28. heures, et nous reviendrons aujourdhui mme pour devenir Ses disciples et Lesuivre partout nos frais. 11. Marthe dit : Cest l de votre part une dcision fort louable, et qui vousvaudra toutes Ses grces ! Mais regardez, Le voici qui revient au moment mmeo je finis de prparer le repas. Allons Laccueillir avec tout le respect et lamourqui Lui reviennent et Le remercier encore une fois du plus profond du cur pourles grandes consolations quil nous a apportes hier, et prions-Le de bien vouloirbnir ce repas matinal et le partager avec nous. 12. Comme Marthe parlait encore ainsi aux Juifs, qui lcoutaient avecrecueillement, Jentrai dans la pice et lui dis : Ma chre Marthe, il nest pasbesoin de dire cela par la bouche : celui qui le fait dans son cur fait bien, et Jepuis Me passer du salut des lvres ; car Je ne regarde que les curs et leurspenses intimes. Il nempche que tes paroles ont une vraie valeur pour Moi,parce quelles viennent tout droit de ton cur. 13. Marthe en fut apaise et se rjouit fort.14. Je Me tournai vers les Juifs et leur dis : Ainsi, vous voulez vritablementdevenir Mes disciples ? 15. Tous, y compris ceux qui ntaient pas prtres, mais seulement des habitantsaiss de Jrusalem, rpondirent : Oui, Seigneur, si Tu nous en juges dignes !Nous voulons mme tout mettre en uvre pour tre libres de Te suivre sans soucipartout o Tu iras, Seigneur ! 16. Je dis : Et vous ferez bien ; mais Je dois vous faire observer une chose : lesoiseaux du ciel ont leur nid et les renards leur terrier, mais Moi, simple Filsdhomme selon le corps, Je ne possde pas mme une pierre que Je puisse direMienne sur cette terre pour y reposer Ma tte ! 17. Les Juifs dirent : Et pourtant, le ciel et la terre entire Tappartiennent !Mais, pour ce monde, nous avons bien assez pour dix ans et plus, tant pour Toique pour Tes disciples et nous-mmes ! Laisse-nous seulement partir avec Toi etentendre Ta parole de vie, et nous pourvoirons tout le reste selon Ta volontpartout o nous irons ! 18. Je dis : Eh bien, soit, et prsent, rentrons prendre notre repas, puis vousrglerez vos affaires. Quand vous serez de retour, Je vous dirai ce que nousferons. Mais pour lheure, mangeons ! 19. L-dessus, tous se mirent table, rendirent grce Dieu, puis mangrent etburent avec Moi. Chapitre 16Les prtres convertis quittent le Temple1. Quand le repas fut termin, ils rendirent grce nouveau, et les Juifs senfurent Jrusalem. Au dbut, les gens du Temple et le grand prtre ouvrirent degrands yeux quand les vingt prtres, qui taient dj avancs en ge, prtendirent 28 29. vouloir entreprendre un grand voyage ; mais comme ceux-ci leur laissaient encompensation beaucoup dor et dargent, ils finirent pourtant par consentir etformulrent des vux pour ce voyage. Les vingt prirent rapidement cong etentrrent dans la ville, afin quon ne pt les espionner et dcouvrir trop aismentquel chemin ils prenaient. Or, ils connaissaient aux abords de la ville un Grec quiavait toujours chez lui quantit de vtements grecs, dont il faisait commerce. Ilsvinrent le trouver et lui achetrent des vtements grecs, lui laissant les leurs ; celatonna fort le Grec, qui, rempli de curiosit, leur demanda avec prcaution ce quesignifiait ce dguisement.2. Mais ils (les prtres) lui rpondirent : Ami, il est plus facile, sous cet habit,de faire toutes sortes daffaires, et, comme les revenus du Temple se rduisentdanne en anne, il faut les remplacer par un commerce intelligent avec lespeuples paens trangers. 3. Satisfait de cette explication, notre Grec prit son argent et, en sus, les coteuxhabits de prtre, qui taient encore fort bons, et, sestimant fort bien pay, ne ditplus rien. Cependant, les vingt lui recommandrent instamment de ne jamaissouffler mot quiconque de tout cela, sans quoi il risquait de gros ennuis. Et, parla suite, le Grec demeura assurment muet comme la tombe.4. Quant aux vingt Juifs devenus Grecs, ils repartirent par un grand dtour etarrivrent chez Lazare prs de deux heures aprs midi. Comme ils venaient nous alors que nous tions encore table et terminions tout juste le repas demidi, Lazare, laubergiste et Mes disciples stonnrent quils eussent expdi leuraffaire avec une telle clrit.5. quoi lun deux rpondit : Ah, trs chers amis, largent nous fait gagnerbien du temps ! Lorsquon na pas dargent, ou trop peu, il faut attendre, celasouvent trs longtemps et pour un bien maigre rsultat ! Mais comme nous yavons laiss une bonne quantit dor et dargent, notre affaire fut vite rgle. LeTemple est aujourdhui bien loin de rapporter tout ce quil rapportait quand lesSamaritains, les Sadducens et prsent une grande partie des Essniens, quelon ne considrait pas du tout au dbut, ntaient pas encore spars de nous,aussi les chefs du Temple sont-ils plutt contents, prsent, lorsquil leur arriveparfois de pouvoir rduire le nombre des bouches nourrir.6. Cest pourquoi nous nous en sommes tirs aussi facilement ; mais nouspensions bien aussi que le Seigneur qui nous a hier dlivrs de nos liens nousaiderait aussi, selon Sa sainte volont, mener bien notre entreprise avec aussipeu de difficults que possible. Et il en fut bien comme nous le pensions, aussiTe remercions-nous du fond du cur, Seigneur ! Mais nos amis de Jrusalemne sont-ils pas encore ici ? Ils taient bien douze ou treize. Ne pouvaient-ilsprendre cong de leurs familles au moins aussi aisment que nous du Temple ? 7. Je dis : Pas aussi aisment, puisquils sont pres de famille ! Mais ils netarderont plus gure, car ce sont des hommes dhonneur comme il y en a peu dansJrusalem. prsent, asseyez-vous avec nous et, puisque vous tes devenusGrecs, mangez et buvez avec joie et bonne humeur ! 8. Les vingt pseudo-Grecs Me remercirent, prirent place notre table et se 29 30. mirent manger et boire avec entrain, nous contant mille anecdotesdivertissantes sur ltat actuel du Temple, sur la nouvelle Arche dalliance, quitait fausse, puisque lancienne avait trangement perdu tout son pouvoirmiraculeux depuis la mort cruelle du grand prtre Zacharie. La nouvelle navaitdonc que trente ans environ, elle navait plus donn lieu aucun miracle depuislors, et pourtant, le peuple ignorant continuait de ladorer comme lancienne.9. Il fut aussi beaucoup question de la suppression des principes mosaques, quelon remplaait ouvertement par de nouvelles lois, punitions et pnitencesparfaitement absurdes, et de la manire honte dont les prodiges indiens, persesou gyptiens avaient pris la place des vrais miracles de jadis, mais avec moins debonheur, parce quil se trouvait toujours quelque espion essnien pour lesexpliquer ensuite au peuple dune manire toute naturelle, en sorte que mmelhomme le plus stupide de la terre ne pouvait manquer de saisir que tout lemiracle ntait lvidence pas autre chose quune supercherie, et mme fortmaladroite. Il sensuivait que le Temple perdait de jour en jour son prestige, cequils avaient eux-mmes fort bien remarqu. Car quel tait le rsultat de cesmiracles ? Un jour, devant le peuple, le grand prtre rendait la vue un aveugleavec qui il stait mis daccord moyennant finance, mais qui, par ailleurs, y voyaitaussi bien que vous et moi et, au bout de quelques jours, les gamins des ruesrefaisaient par dizaines ce mme miracle.10. Cest pourquoi nos Grecs avaient formul devant le grand conseil du Templela requte quil soit mis un terme de tels actes, qui taient constamment prtexte profanation ; car il devait bien tre possible de se fonder sur des choses plusraisonnables et plus crdibles. Mais tout cela tait tomb dans loreille de sourds.Il fallait faire des miracles au moins lintention du peuple stupide , et treensuite la rise de tous, commencer par le Temple lui-mme ! quoi bon leprestige des prtres, la mine svre et le faux bton dAaron, si le miracle, lui, estsi stupide que les derniers gamins des rues peuvent en rire ?!11. Les Grecs nous contrent ainsi encore bien dautres choses qui tonnrentLazare, ses deux surs et parfois mme notre aubergiste, qui pourtant navaitdepuis longtemps plus aucune estime pour le Temple, et Lazare, qui en faisaitencore grand cas, dit : Ah, je naurais pas cru cela du Temple ! Je dois admettrequen vrai Juif, je continuais de frquenter le Temple, et quand ces messieurs duTemple me rendaient visite, ce qui arrivait assez souvent, je ne trouvais rien redire leurs propos et reconnaissais souvent en moi-mme quil tait fortsouhaitable que les hommes vcussent selon de tels prceptes.12. Mais la chose vient de prendre une tout autre tournure ! quoi bon les bellesparoles, si elles ne sont qu hypocrisie et si le matre aux airs pieux nest lui-mme quun fieff coquin ?! De tels matres me font penser la bonne vieillefable des loups dguiss en brebis : comme, sous leur apparence de loups, ilsnattrapaient qu grand-peine les agiles brebis, ils se vtirent de peaux de brebispour les attraper et les dvorer plus aisment. Ah, je men souviendrai, au moinspour moi-mme ! Que dis-Tu de tout cela, Seigneur ? 30 31. Chapitre 17Des menes gostes des prtres du Temple1. Je dis : Crois-tu donc quils nous aient appris quelque chose ? Il nen est rien! Je savais tout cela depuis bien longtemps, mme en tant que Fils dhomme ! Nete souviens-tu pas de cette fois o, lge de douze ans, Jai parl trois joursdurant avec les Pharisiens, les docteurs de la loi et les anciens ? Ds ce temps-l,et mme avant, le Temple tait exactement tel qu prsent ; mais du moins yavait-il encore sur le trne de Mose et de son frre Aaron quelques-uns de leursdignes successeurs de la tribu de Lvi. Mais Zacharie fut le dernier, et presquetoutes les tribus dIsral sont dsormais reprsentes au Temple, puisque tout unchacun peut, sil le veut, y obtenir une charge contre espces sonnantes.2. Bref, comme la dit le prophte, ils ont fait de Ma maison un repaire debrigands, et il nest plus question dy trouver le salut ! Pourtant, Je vous le dis :vous pouvez encore couter les leons de ceux qui sigent sur le trne de Moseet dAaron quand ils prchent la parole de Dieu ; mais ne regardez pas ce quilsfont et imitez-les encore moins, car leurs uvres sont une abominable tromperie!3. Et sils sont aujourdhui ce quils sont, cest par le jugement de Dieu, parcequils se sont dtourns de Lui pour se tourner vers Mammon et en faire leurdieu. Qui ignore quautrefois, lan de chaque famille tait confi au Temple enoffrande Dieu et y recevait gratuitement la meilleure ducation jusqu sesquatorze ans, et que ces ans taient, souvent visiblement, servis et instruits parles anges des cieux ? 4. Tous disent : Oui, cest la pure vrit ! 5. Je repris : Voit-on encore cela aujourdhui ? 6. Un Juif dit : Oh, cela arrive bien encore, mais dune tout autre manire ! Aulieu des premiers-ns, le Temple prfre recevoir de largent en offrande Dieu ;celui qui na pas dargent peut sans inconvnient garder son premier-n, et, pourquelques deniers, la caste divine marmonnera quelques prires pour son bonheurfutur, ou, si les parents sont encore de vrais Juifs et veulent sen tenir aux vieuxprceptes, le Temple acceptera certes leur an avec le crmonial prescrit, maisle remettra aussitt aprs, en change dune faible somme, une sage-femme qui,si lenfant ne meurt pas, le revendra ensuite littralement comme domestique quelque paysan. L, il grandira comme une bte sans la moindre ducation, et si,les quatorze annes coules, les parents le rclament, ils ne seront bien sr paspeu tonns de voir le peu de bien que le Temple a fait leur an, et celui-ci leurcausera bien des soucis.7. Cest pourquoi les pauvres ne confient plus du tout leurs premiers-ns auTemple, mais prfrent sen tenir la nouvelle rgle que nous avons dite. Pourles riches, bien sr, il en va autrement ; leurs enfants sont fort bien soigns auTemple, pour de largent, naturellement, et, en grandissant, il arrive parfois aussiquils soient visits et servis par de pseudo-anges qui leur apprennent galementquelques textes sacrs quils connaissent par cur, mais comprennent tout aussi 31 32. peu que leurs pieux pupilles. 8. Je dis : Laissons l ces nouvelles, bien quelles ne soient, hlas, que tropvraies ; car nos Juifs de Jrusalem arrivent, et il ne faut pas les fcher lexcs.Ils savent certes bien des choses, mais pas celles-l, aussi ne les instruirons-nouspas ds labord de ces mchants secrets. Vous aussi, nen parlez pas trop, car celapourrait vous mettre en grande difficult sur cette terre, ce qui ne saurait tre bonpour votre me ! Pensez plutt ceci : "Nous sommes libres dans nos curs etavons trouv la vraie lumire et le vrai chemin de la Vie !" Mais tant que Je lestolrerai, afin que leur mesure soit comble, tolrez-les vous aussi et suivez leursbons enseignements ; quant aux mauvais, dtournez-en vos yeux et vos oreilles !Mais il suffit sur ce chapitre, car nos amis sont dj sur le seuil ; eux aussi nontencore rien mang, aussi devons-nous dabord leur offrir manger et boire. Chapitre 18Un vangile de la joie1. ces mots, Marthe et Marie courent au cellier, en rapportent du pain, du vinet de lagneau rti et disposent le tout sur une table voisine, car il ny avait plus deplace la ntre.2. Comme les gens de Jrusalem entraient avec une crainte respectueuse, Je leurdis trs aimablement : Bannissez donc ce respect excessif ! Puisque vous avezfaim et soif, mangez et buvez avec bonne humeur ! Si mme les enfants de lanuit, du jugement et de la mort sont joyeux dans leurs festins, pourquoi lesenfants de la lumire et de la vie ne le seraient-ils pas en prsence de leur Precleste ?! Car Je vous le dis : l o Je suis, l est aussi le Pre. Ainsi, soyez tousgais et joyeux, mangez et buvez ! 3. Alors, ils Me remercirent, sassirent et se mirent boire et manger de bonapptit, tout en nous contant quils avaient sans peine pris cong de leurs famillespour plusieurs lunes. Je les en louai et leur recommandai un vrai courage et unevraie persvrance, sans quoi ils ne pourraient Me suivre avec profit. Ils me lepromirent et tinrent leur promesse, comme on le verra par la suite.4. Pendant que Je Mentretenais avec ces Juifs de Jrusalem, Marthe faisait ensecret cette remarque Lazare : Imagine cela, frre : encore un miracle ! Hieret aujourdhui, il a fallu nourrir tous ces gens, et voici que non seulement il nemanque rien dans nos grands celliers, mais il y a l dix fois plus de chaque chose,et dans nos caves vin, la grande comme la petite, toutes les outres sont pleines !Le Seigneur seul peut avoir fait cela dans Sa grande bont, et ce nest donc pasLui qui a mang et bu chez nous, mais nous tous qui avons mang Sa table ! 5. Lazare en fut si dconcert quil ne savait plus que dire.6. Mais Je remarquai son embarras et, Mon tour, lui dis voix basse : Cenest rien ; car, vois-tu, nous passerons tranquillement prs de la moiti de lhiverdans cette contre et serons tantt tes htes, tantt ceux de Mon aubergiste quiest ici. Cet hiver, il y aura beaucoup de malades dans ces parages de Jrusalem,32 33. et cette occasion, Je les gurirai, afin quils apprennent que le Messie est venuet les a guris, et quils croient en Mon nom.7. Au milieu de lhiver, Je ferai une brve visite lhonnte Galilen Kisjonah,puis Je reviendrai ici quelques jours avant la Pque, mais Je retournerai encoreen Galile avant cette fte. Tu vois donc que nous sjournerons fort longtempschez toi, et quil faudra nous nourrir ; cest pourquoi Jai ainsi bni tes celliers ettes caves ! Mais toi, nen dis rien quiconque. 8. Lazare Me rendit grce en silence, puis alla apaiser ses surs ; en lentendant,elles furent si remplies de joie que les larmes leur vinrent aux yeux et quellesdurent sortir un moment afin de pouvoir spancher labri des regards. Puis ellesrevinrent prendre part notre joie. Cependant, les Juifs de Jrusalem taient euxaussi rassasis, et, ayant remerci, ils voulurent se lever.9. Mais Je leur dis : Si vous navez rien dautre faire, demeurez assis etrjouissons-nous tous ensemble ; car le temps de la tristesse vient toujours asseztt !10. Mes disciples ne doivent pas aller tte basse, la mine hypocrite et confite endvotion, afin de faire croire aux gens que leurs pieds seuls foulent encore le solde la terre, mais quils sont dj tout entiers aux cieux avec un autre corps, et toutemplis de lesprit de Dieu ! Au contraire, vous devez montrer tous un visagefranc et joyeux, afin que chacun sente quil peut se fier vous, et cest ainsi quevous rpandrez parmi les hommes les bndictions du ciel.11. Voyez, en Moi demeure lesprit de Dieu dans toute sa plnitude, et pourtant,vous ne Mavez jamais vu marcher avec une mine afflige et dvote ! Je montretoujours un visage franc et des plus naturels, Mon chemin est droit, Je suis gai etjoyeux avec ceux qui sont honntes et joyeux, et ceux qui sont affligs etinquiets, Je rends gaiet et courage ; et vous qui tes Mes disciples, vous devezen toute libert vouloir faire de mme !12. Cest pourquoi Je vous le redis tous : vous devez avoir lesprit libre ettraverser le monde avec joie et gaiet, sans dpendre de lui. Car de mme que Jene suis venu en ce monde quafin dannoncer aux hommes la bonne nouvelle duplus haut des cieux, qui doit apporter chacun une si grande consolation que lamort par le martyre ne pourra lui ter sa joie parce quil comprendrancessairement quil ne pourra plus connatre la mort et que, dans Mon royaumeternel, non seulement il ne perdra plus jamais ni cette terre, ni le ciel visible,mais il lui sera donn par surcrot de rgner sur bien plus que cela , ainsi,quand vos esprits seront fortifis et que vous connatrez assez Ma doctrine, Jevous enverrai annoncer en Mon nom cette bonne nouvelle venue des cieux tousles peuples de la terre.13. Et qui donc pourra ou voudra porter une si bonne nouvelle la tte basse, lamine triste, angoisse, hsitante et craintive ? Aussi, adieu jamais toutes ceschoses, et foin de lexcs de respect, mme devant Moi ; car avec tout cela, vousne serez jamais lus et appels de grandes choses, et pourrez encore moinsaccomplir ce quil y a de plus grand !14. Il Me suffit parfaitement que vous Maimiez du fond du cur ; tout le reste 33 34. nest que sottises inutiles et fait de lhomme une crature non pas Mon image,mais poltronne et inapte quoi que ce soit de grand. Chapitre 19La purification des pchs1. Un homme de Jrusalem dit : Seigneur, tout cela serait certes fort bien sinous navions jamais pch de toute notre vie ! Mais prsent, nos pchs nousbrlent le cur devant Toi qui sondes les reins et les curs et dont tout ltre estplus que saint, tandis que nous sommes exactement le contraire ! Cest pourquoiil nous est difficile dtre parfaitement gais et joyeux. 2. Je dis : Croyez-vous donc que Je ne savais pas cela quand Je vous aiaccepts?! Mais puisque vous vous tes vous-mmes dtourns du pch, nevoulez plus pcher et ne pcherez plus assurment, Je vous ai dj remis tous vospchs, aussi ntes-vous plus pcheurs, mais exempts de tout pch ; Je croisdonc que vous avez mille raisons de vous rjouir de tout votre cur ! 3. Un autre reprit : Seigneur, quen est-il donc des taches que les pchslaissent sur lme ? Car on nous a dit que si un homme pchait une fois, mme sison pch lui tait remis parce quil avait fait pnitence pour samender, son medemeurait toujours marque dune tache noire, afin que, dans lau-del, toutes lesmes pures pussent lviter et navoir avec elle aucun commerce, et que cette meentache ne pouvait contempler Dieu tant que sa tache navait pas entirementdisparu dans les terribles flammes de lHads (Schol). 4. Je dis : Oui, cest vrai, la tache demeure sur lme tant que lhomme na pasentirement renonc au pch ! Mais celui qui renonce vritablement au pchparce que cest un mal qui corrompt lhomme et le dtourne de Dieu, du bien etde la vrit, celui-l na plus aucune tache dans lme et na plus du tout redouter les terribles flammes du Schol. Et si vous craignez tant que votre mesoit entache de pch, comment pouvez-vous M