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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
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FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE
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DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE
Mémoire de Maitrise en Sociologie
LLLLaaaa population de la Commune rurale de Joffre population de la Commune rurale de Joffre population de la Commune rurale de Joffre population de la Commune rurale de Joffre
ville dans la dynamique environnementale ville dans la dynamique environnementale ville dans la dynamique environnementale ville dans la dynamique environnementale
globaleglobaleglobaleglobale
Soutenu par : ANDOANJARASOA Miadana Annecy
Les membres du Jury :
Le président de Jury : M. RAZAFINDRALAMBO Martial
Le juge : M. RANAIVOSON Guillaume
L’Encadreur pédagogique : M. SOLOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Allain
Année Universitaire 2009-2010
Date de soutenance : 17 Mai 2010
La population de la Commune rurale de
Joffre ville dans la dynamique
environnementale globale
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d’abord à remercier Le Seigneur tout Puissant qui m’a toujours guidée
dans le cadre de mes études et dans l’accomplissement à temps de la rédaction de ce
mémoire de maîtrise.
Ensuite, ce mémoire a été rendu possible grâce à la direction de mon encadreur,
Monsieur SOLOFOFOMIARANA RAPANOEL Bruno Allain, chef de Département de
Sociologie, Encadreur pédagogique, qui n’a jamais cessé de m’orienter et de me conseiller
dans cette recherche sur les impacts de la politique de conservation environnementale.
J’adresse également mes Remerciements à mes parents, à tous les membres de ma
famille et à tous ceux qui y ont contribué soit pour leur assistance, soit pour leur présence.
Grand merci pour votre soutien dans chacun de mes pas !
Mes remerciements vont également au corps enseignant qui a su transmettre les bases
mêmes de mes capacités et de mes réalisations.
Je tiens à adresser mes remerciements aux membres du jury, le président de Jury,
Monsieur Martial RAZAFINDRALAMBO, le juge, Monsieur Guillaume RANAIVOSON,
et l’encadreur, Monsieur Bruno Allain SOLOFOFOMIARANA RAPANOEL, pour leurs
disponibilités, leurs indulgences et pour leurs compréhensions.
Que Dieu vous garde!
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE, LA MONTAGNE
D’AMBRE ET LA FORET D’AMBRE
Chapitre I- Approche structurale de la situation locale et des réalités africaines
Chapitre II – Analyses socio économiques et culturelles de la population depuis
l’indépendance
PARTIE II - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE ET LA
CONSERVATION ENVIRONNEMENTALE
Chapitre III – Monographie de la commune rurale de Joffre ville
Chapitre IV – Les impacts de la politique environnementale à Joffre
ville
PARTIE III - LES ANALYSES PROSPECTIVES
Chapitre V – Les comportements et les activités nouveaux
Chapitre VI – Les recommandations
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES ET DES CARTES
LISTE DES ABBREVIATIONS
LEXIQUE
ANNEXES
RESUME
CURRICULUM VITAE
INDEX
1
INTRODUCTION GENERALE
1. Généralités et contexte
« La population de la Commune rurale de Joffre ville dans la dynamique
environnementale globale », tel est l’intitulé de ce rapport de recherche. Premier parc national
malgache, la Montagne d’Ambre se situe au Nord de la Grande Ile, plus précisément dans la
région DIANA. Ce parc présente une potentialité naturelle remarquable, pérennisée du fait de
la politique de conservation qui y est observée. Divers types d’écotourisme s’y observent, à
savoir : le tourisme de nature, le tourisme de conservation, le tourisme écologique et le
tourisme soutenable1 .
Ce champ d’étude sur la triade «Environnement-Tourisme-Population » tient à nous
éclairer sur les impacts possibles d’une politique de conservation, le cas ici de l’écotourisme2,
sur les comportements surtout économiques de la population qui en est affectée.
2.Les motifs du choix du thème et du terrain
Le choix de ce sujet revient à une continuité des recherches. Une étude préalable a
conclu que le tourisme de la Montagne d’Ambre, n’améliorant que la condition de vie d’une
minorité de la population locale, ne constitue pas un développement généralisé. Un
développement est absent concernant la grande partie de la population vivant aujourd’hui
1 Buckler 199, in CROMPTON D. Elizabeth, Iain T. Christie (2003), « République de Madagascar: Etude du Secteur
Tourisme », Afrique Region Working Paper Series, numéro 63.
2 Ceballos Lascurain, cité dans Tisdell 2001, L’écotourisme est un « voyage calme et non contaminateur des
espaces dont l’objectif est d’étudier et de contempler les paysages, les animaux et les plantes sauvages, ainsi
que les manifestations culturelles, actuelles et passées, que l’on peut trouver dans ces espaces », in D Roe;
Jones, B.T.B ; Bond, I. et Bhatt, S. (2006), « Action locale, aspirations mondiales : la conservation
communautaire pourrait elle contribuer davantage à la biodiversité internationale et à la réduction de la
pauvreté, Bulletin sur la biodiversité et la société BioSoc, Numéro 10, décembre 2006,
http://www.iied.org/pubs/display.php?o=13534IIED
2
dans la pauvreté du fait du coût croissant de la vie locale avec l’évolution du tourisme, du fait
du non accès aux ressources naturelles qui étaient l’équipement principal de la population de
Joffre ville, et enfin du fait de la nécessité d’adaptation aux divers restrictions et
comportements protecteurs de l’environnement. Cette absence d’impact et d’apport et ce non
accès au seul recours, qu’est l’environnement, reviennent alors à une création de nouvelles
activités, l’essence de cette recherche.
3.La problématique
Ainsi la problématique qui se pose est : Quelles modifications ont été apportées par la
politique de conservation concernant les activités de la population de la commune rurale de
Joffre ville? Une étude qui sera abordée de manière à en évaluer les évolutions suivant une
étude comparative des réalités d’avant et après la protection officielle de l’environnement.
4.Les objectifs
a.L’objectif global
Les réponses à cette question serviront à l’analyse des effets redistributifs3 de la
politique de conservation par le biais de l’analyse des types de dépendances entre les activités
nouvellement créées et le tourisme durable.
b. Les objectifs spécifiques
Cette possibilité de déduction des défaillances des politiques de conservation de la
Montagne d’Ambre nous porte à comparer les phénomènes à la veille et au lendemain
l’officialisation de ces politiques, et à détailler les divers impacts de ces politiques mais aussi
à donner une conclusion sur les trajectoires possibles d’une population selon un type
d’écotourisme donné auquel elle est affectée.
3 RAHARINIRINA Vahinala, ANDRIANANJA Heriniaina (2004) « Quels enjeux pour la durabilité et la gouvernance
des ressources naturelles et forestières à Madagascar », Monde en développement, volume 32-2004/3-n°127,
pp 75-89.
3
5.Les hypothèses
Les résultats de cette recherche seront alors un moyen de vérifier l’hypothèse suivante :
« L’absence d’alternative et de recours en cas de besoin financier, suite aux restrictions pour
la conservation de l’environnement, a entrainé de nouvelles formes d’activités dans la
commune rurale de Joffre ville».
Autrement dit, cela revient à l’idée que l’absence de considération et de recours associée
à une certaine incompréhension de la conservation de la population locale fait partie des
conflits idéels quotidiens qu’affronte la population de Joffre ville4.
Cette hypothèse présente les sous hypothèses suivantes : D’abord, c’est l’intégration du
tourisme qui induit la création et la distribution de revenus locaux « significatifs »,
susceptibles d’être ressentis comme tels par la population locale. Ensuite, suite à
l’insuffisance des gains, des revenus additionnels induisent des changements socio-
économiques et comportementaux dans l’ensemble de la communauté5.
6.La méthodologie
Ci après les diverses méthodes utilisées dans le cadre de l’analyse des données.
a. Les méthodes
-Approche sociologique
Les courants sociologiques de référence dans le cadre de l’analyse et de l’effort de
compréhension des réalités locales sont : le courant fonctionnaliste et le courant structuraliste.
4 Darhendorf, Un conflit positif faisant naitre de nouveaux modes de vie, dans « conflit et développement, in
CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition revue et corrigée, pp 191-247.
5 Wunder, 2000, « Le rôle économique incitatif de l’écotourisme », in CROMPTON D. Elizabeth, Iain T. Christie
(2003), « République de Madagascar: Etude du Secteur Tourisme », Afrique Region Working Paper Series,
numéro 63.
4
� Le fonctionnalisme 6: C’est une attitude courante en sociologie et en
anthropologie qui consiste à attribuer une fonction aux différents aspects de la vie sociale.
Pièce importante dans l’analyse car nous étudierons les fonctions de l’environnement dans la
commune rurale de Joffre ville pour parvenir à connaître les cas de manques et de besoins
insatisfaits rencontrés chez la population locale. Ce qui sert aussi d’explication aux nouvelles
activités économiques.
� Le structuralisme 7: C’est le courant qui définit la société comme étant un
système de structures, ce qui prévoit effectivement la réaction d’un modèle social face aux
modifications de ses éléments : le cas du changement des normes, des valeurs, du pouvoir
local, et du fonctionnement lui-même.
- Les théories sociologiques, économiques et environnementales
� La théorie marxiste 8: qui dicte que l’économie est l’axe directeur dans sa
capacité de modifier et de diriger les autres domaines : sociaux, culturels, et d’infrastructures
(les notions de « superstructure et d’infrastructure »).
Ce qui sert d’analyse des modifications comportementales et décisionnelles face aux
manques économiques et au faible revenu.
Le schéma du cercle vicieux du développement économique adapté aux réalités de
Joffre ville montre que la création de nouvelles activités est la seule solution possible face à
un environnement instable et non développé, à opportunité faible et inégale. Ce qui appuie
aussi l’idée que l’économie dicte en partie les choix sociaux, culturels et environnementaux.
6 Bronislaw Malinowsk, in CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition
revue et corrigée, pp 191-247.
7 Max Weber, in CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition revue et
corrigée, pp 191-247.
8 Karl Marx,in CARATINI Roger (1976), Sciences Sociales I, Bordas Encyclopédie, Nouvelle édition revue et
corrigée, pp 191-247.
5
Figure 1 – Cercle vicieux du développement économique adapté aux réalités de Joffre
ville
Source : Enquêtes personnelles, 2008.
� La notion de capacité selon laquelle sur l’interdépendance entre
l’environnemental, l’économique et la capacité de vivre de l’homme.
Figure 2 – La capacité de vivre de Mabbut
Source : Mabbut, 1985.
Cette figure présente le rapport entre la capacité de vivre, le niveau de vie et
l’environnement (politique, économique, environnemental, matériel). L’environnement
politique, du système humain, joue ici le rôle du moral et des normes limitant certains gestes.
FAIBLE PRODUCTIVITE ET
MANQUE D ACTIVITE
FAIBLE REVENU
RESTRICTIONS CROISSANTES :
CONSERVATION-ETUDE DES
IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX
NECESSAIRE A TOUTE
CREATION D’ENTREPRISE DE
GRANDE ENVERGURE,
INACCES AUX RESSOURCES…
INSUFFISANCE DES
EQUIPEMENTS
MANQUE DE CAPITAUX
FAIBLE EPARGNE ET FAIBLE
INVESTISSEMENT
SEUL RECOURS : CHANGEMENT DE COMPORTEMENTS
ECONOMIQUES ET NOUVELLES FORMES D’ACTIVITES
6
L’environnement économique, matériel, et les notions de besoin font qu’un individu choisisse
un métier adapté à son capital (relationnel et matériel) pour pouvoir subvenir aux besoins de
la famille.
b.Les techniques
Les techniques comportent les divers moyens de collecte de données tels que la
documentation, l’échantillonnage, l’analyse et le traitement des données.
-Les techniques documentaires
Par documentation, nous entendons la consultation des rapports de recherches
antérieures, des littératures cadrées dans le cadre de la conservation à Madagascar et en
Afrique et des ouvrages officiels tels que le plan communal de développement et le plan
régional de développement.
-Les techniques vivantes
Des enquêtes ont été effectuées en vue de collecter les informations primordiales aux
divers tests statistiques et analyses de l’hypothèse.
Elles se sont effectuées à base de questionnaire et de grille d’entretiens.
� Les enquêtes et le questionnaire
L’enquête a été précédée d’une pré-enquête qui a pour objectif de déceler les faiblesses
du questionnaire et des manques d’informations collectées par rapport aux questions posées.
Cette pré-enquête a été effectuée auprès de dix (10) personnes de la commune rurale de Joffre
ville et les transformations apportées par la suite au questionnaire concernent :
- L’ajout de question telle que : « En comparant vos activités précédentes et actuelles,
l’évolution et le rattachement de vos activités à la terre sont ils positifs ou négatifs ?»
7
- La nécessité de préciser le secteur d’activité pendant que l’enquêté explique ce que
consiste son emploi.
Ensuite, l’enquête proprement dite, basée sur un questionnaire, a été effectuée auprès de
quarante (40) personnes de la commune rurale de Joffre ville en grande partie de plus de
cinquante (50) ans. Cette catégorie d’âge concernant la population ayant connu l’ère d’avant
et d’après la catégorisation de la Montagne d’Ambre en un parc national. Précisons que cette
catégorisation a été faite en 1958.
� L’entretien et le guide d’entretien
Les entretiens, basés sur une grille d’entretien, ont été effectués auprès de sept (07)
hauts responsables de la commune rurale de Joffre ville et de l’ANGAP. Le but était de se
familiariser avec les politiques de conservation pour en déduire les lacunes.
- Les techniques d’échantillonnage
L’échantillon a été constitué de 40 personnes avec une répartition égale des deux sexes.
Il compte vingt (20) hommes et vingt (20) femmes avec un pourcentage de 24 % de personnes
âgées de plus de quarante (40) ans.
Le choix des individus enquêtés a été orienté par la classe d’âge, c'est-à-dire que les
individus de la quarantaine en ont été les plus concernés, et le fait d’habiter la commune
rurale de Joffre ville a été aussi une des conditions importantes. Ce qui fait que la méthode ici
appliquée est la méthode d’échantillonnage par quotas : selon le sexe, la catégorie d’âge, et la
résidence dans la commune rurale de Joffre ville pour le cas des quarante (40) personnes
enquêtées, et la catégorie professionnelle, pour les hauts responsables avec qui ont eu lieu des
entretiens. Mais aussi aléatoire du fait que les individus soient choisis au hasard.
La population mère étant répartie de la manière suivante selon le sexe et l’âge.
8
Tableau 1 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon le sexe
Sexe
Masculin Féminin
2237 (48.91
%)
2236 (51.08 %)
Source : Plan communal de développement de Joffre ville, 2008.
Tableau 2 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon l’âge
Age
- De 40 ans + de 40 ans
3475 (75.98 %) 1098 (24.02 %)
Source : Plan communal de développement de Joffre ville, 2008.
L’Enquête s’est alors effectuée auprès de l’échantillon à structure suivante :
Tableau 3 – Répartition de l’échantillon selon le sexe
Sexe
Masculin Féminin
20 (50 %) 20 (50 %)
Source : Etude statistique personnelle, 2010.
Tableau 4 – Répartition de l’échantillon selon l’âge
Age
- De 40 ans + de 40 ans
30 (75 %) 10 (25 %)
Source : Etude statistique personnelle, 2010.
9
La catégorie d’âge de plus de 40 a été ici mise en exergue du fait que cette catégorie a
été le plus affectée par les périodes d’avant la pratique de la conservation et la période
d’après.
-Le traitement des données
� La méthode quantitative : c’est la phase d’exploitation des données
quantifiables. A ce stade, une étude de dépendance a été effectuée. Les variables
concernées sont : le niveau de l’utilité des ressources du parc pour la population
de la commune rurale de Joffre ville, la dépendance entre le manque et la
création de nouvelles activités, la dépendance entre les besoins en tourisme et
l’utilisation des ressources du parc, et enfin, la dépendance entre l’augmentation
des restrictions et l’observation de nouvelles activités.
Ces tests ont été en partie traités sur Excel et sur sphinx.
� Les méthodes qualitatives
- Les études schématiques de l’évolution des comportements et des activités
économiques selon l’adaptation aux réalités locales du cercle vicieux de l’économie et de la
capacité limite et de la qualité de vie selon Mabbut.
- La phase de comparaison de Madagascar avec la Namibie et l’Ouganda. Pour en
décrire les ressemblances en matière de réactions de la population par rapport aux politiques
de conservation.
- L’analyse de trois (03) récits de vie des membres de la commune rurale de Joffre ville
pour en déterminer les changements de perception de l’environnement depuis leur intégration
dans le monde de conservation qu’est le gardiennage (une étude effectuée en référence aux
récits de vie des trois gardiens du parc national Montagne d’Ambre).
L’intérêt de cette recherche revient au fait que l’écotourisme affecte les individus à des
responsabilités vis-à-vis de la nature9 et qu’un besoin de l’analyse des facteurs explicatifs des
divers usages de l’environnement selon divers contextes (touristiques, de conservation et de
1) 9 Commission des Parcs Naturels et des Aires Protégées, « l’écotourisme est un voyage ou une visite
environnementalement responsables dans des espaces naturels, relativement calmes dans le but d’apprécier la
nature, qui promeuvent la conservation, créent de faibles impacts et participent activement à l’amélioration
socio-économique des populations locales », in WWF International, « Lignes directrices pour le développement
de l’écotourisme communautaire », juillet 2001. http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf
10
survie) est ressenti. Elle tient alors à décrire les ressources du parc selon leurs utilités pour la
population locale ; du rapport entre les manques et les recours offerts par les ressources de ce
parc ; et enfin, des besoins en tradition et en tourisme nécessitant l’utilisation des ressources
naturelles. Et ce qui fait par la suite que par manque d’accès à ces ressources, diverses
compensations créées par la population s’observent. La compréhension de l’ensemble
complexe des pratiques et attitudes sociales nous amènent à une meilleure compréhension et
identification des activités et des comportements économiques de la population de la
commune rurale de Joffre ville.
7.Le plan
Ainsi, le plan de notre recherche se présente comme suit. Divisé en trois parties, le
rapport de recherche sera introduit par une phase méthodologique et de familiarisation aux
réalités locales.
Une première partie intitulée la commune rurale de Joffre ville et la Montagne d’Ambre
donne un aperçu sur les diverses structures locales tant au niveau socioculturel
qu’économique.
Une seconde partie renseigne sur le rapport entre la commune rurale de Joffre ville et la
conservation environnementale c'est-à-dire de la monographie aux divers impacts de la
politique de conservation.
Enfin, dans la troisième partie, sera effectuée une étude prospective par rapport aux
comportements et activités observés en vue de l’élaboration des recommandations.
PARTIE I
LA COMMUNE RURALE DE
JOFFRE VILLE, LA MONTAGNE
D’AMBRE ET LA FORET
D’AMBRE
11
Cette première partie intitulée « la commune rurale de Joffre ville, la Montagne
d’Ambre et la Forêt d’Ambre » est constituée d’une sous partie concernant les approches
structurales c'est-à-dire l’étude des diverses structures selon leurs juxtapositions, leurs
désarticulations, et la distorsion économique. Elle poursuit dans une seconde sous partie qui
renseigne sur les réalités économiques, sociales, culturelles et politiques de l’indépendance à
aujourd’hui.
12
Chapitre I- Approche structurale de la situation locale et des réalités
africaines
Dans ce chapitre, nous étudierons les divers critères de la commune rurale de Joffre
ville pouvant expliquer les réalités locales.
Nous allons aborder les diverses structures de la commune selon la méthode d’analyse
structurale d’Albertini. Il s’agit d’une méthode observant les possibles juxtapositions,
désarticulations et distorsions dans l’économie, le socioculturel, les infrastructures et
l’environnement.
D’abord, la juxtaposition se définit comme une caractéristique d’un pays en voie de
développement ; Celle de la dualité entre le traditionnel et le moderne.
Ensuite, la désarticulation10 est l’effet de cette juxtaposition, c’est le manque
d’harmonie entre le moderne et le traditionnel.
Enfin, la distorsion constitue le résultat des deux phénomènes cités ci-dessus, celui de
l’inégalité observée suite aux inadéquations et à la dualité des structures d’une société.
Qu’en est-il alors des structures économiques locales ?
Section 1 – Les structures économiques locales
1.L’économie de la commune rurale de Joffre ville
L’économie de la commune rurale de Joffre ville présente un dualisme entre les
techniques et les secteurs modernes et les activités traditionnelles.
Connue pour ses productions dans le secteur primaire, Joffre ville n’a jamais cessé
d’approvisionner la ville d’Antsiranana. Le climat rencontré dans cette commune assure une
meilleure production de riz, de légumes et de fruits comparée à la ville d’Antsiranana.
Ainsi elle a toujours présenté une certaine priorisation des activités agricoles.
10
M.Penocul, 1979, décrit le monde traditionnel comme étant un monde différent du monde moderne, ainsi il
explique l’idée de désarticulation comme une non intégration économique contrairement à une croissance
harmonieuse.
13
A l’ère de la conservation, cela a été accentué par les politiques de conservation qui
seront détaillées ci après.
De nouvelles activités ont été observées : le métier de guide, de gardiennage, de
traducteur, de restaurateur et dans la restauration mais aussi dans l’administration et le
service. La conservation de l’environnement a ainsi favorisé le secteur secondaire et tertiaire
en même temps que l’augmentation de l’observation des travailleurs du secteur primaire.
Cette situation a aussi proliféré le secteur primaire.
Cependant, les phénomènes suivants s’y observent:
- La juxtaposition du secteur traditionnel et moderne : tant au niveau des outils que des
modes de production. Ce qui n’a pas causé une amélioration de l’économie et du niveau de
vie en milieu rural comparée au milieu urbain. Le mode de vie reste inchangé. La commune
rurale de Joffre ville à économie distributive c'est-à-dire une économie de non accumulation
est passé à un stade de subsistance et de recherche de profit.
De subsistance car certains ménages n’arrivent qu’à subvenir à leurs besoins sans une
possibilité d’accumuler et d’épargner. Mais de profit en ce qui concerne la minorité accédant
aux ressources nécessaires pour démarrer une activité dans la conservation et le tourisme.
- Ceci se trouve être à l’origine de la désarticulation et de la distorsion causant une
absence d’offre, une inégalité et une pauvreté presque généralisée. Cette inégalité est causée
de manière pratique par le manque d’accès aux outils modernes pour pouvoir concurrencer les
grandes entreprises et pouvoir ainsi , tout comme ces dernières, épargner pour se lancer dans
de meilleures filières à la période de production suivante.
La désarticulation ou le développement non harmonieux se situe aussi dans le manque
de mobilisation de la main d’œuvre locale. Les grandes entreprises, tant touristiques que de
conservation, font surtout appel aux diplômés de la ville d’Antsiranana plutôt que d’employer
les habitants de la commune rurale de Joffre ville.
C’est le cas aussi de l’exploitation de la population locale dans les diverses activités :
comme les intermédiaires dans le métier de guide, et les usuriers dans l’agriculture.
C’est le résultat du nombre minime des habitants de cette commune à la tête d’un
organisme de renommée ou à la tête d’une société à économie progressive d’échange.
14
2.Les causes des réalités économiques locales
Ce qui porte à déterminer les causes des réalités observées à la commune rurale de
Joffre ville comme étant :
- Les entreprises et le manque de participation de la population locale : elles n’utilisent
pas les matières premières de la commune rurale de Joffre ville et ne mobilisent pas
suffisamment de ressources humaines locales (problèmes de débouchés) ;
- Les inégalités: Non seulement, les profits reviennent aux privés mais les techniques et
les méthodes modernes ne sont pratiquées que dans le cercle privé et des riches. Le tableau
suivant prouve ce que nous affirmons ci-dessus, seule une minorité jouit des opportunités
offertes par le tourisme local.
Tableau 5 – Présentation des infrastructures locales selon l’origine des propriétaires
Origines des propriétaires Nom des hôtels et restaurants
Hors commune rurale de Joffre ville
Le Fontenay
Nature Lodge
Le Litchi Tree-Guest House
L’Auberge
Sœur Bénédictine
Relais de la Montagne d’Ambre
Commune rurale de Joffre ville
Bar et Restaurant de la fille du
Maire (familial)
Chez Robert Sakay Tany
(familial)
Source : Enquêtes personnelles, 2008.
- Les difficultés d’investissement : Des projets sont proposés mais des financements
sont insuffisants. Ce qui explique le manque d’accès des habitants de différents niveaux aux
activités touristiques devant passer aux étapes de l’Etude des Impacts Environnementaux,
selon sa taille et son envergure.
15
3.Les caractéristiques de l’économie locale
L’économie locale renferme les caractéristiques suivantes : les inégalités, la
dépendance, les distorsions démographiques, le déferlement des besoins et un phénomène
d’imitation.
Comme l’économie locale se base sur la nature (la terre), le travail (l’homme) et le
capital, nous observons ainsi : une domination économique aboutissant à un cercle vicieux
présenté ci-dessous.
Figure 3 - Cercle vicieux de l’économie locale
Source : Enquêtes personnelles, 2008
Le fait est que les dominations « riche – pauvre », « dominant-dominé » sont
croissantes. Cela accentue les inégalités écologiques, sociales et économiques. Face à cette
situation, la pratique de nouvelles activités se présentent alors comme le seul recours.
FAIBLE REVENU
FAIBLE DEMANDE
MARCHE ETROIT
MANQUE DE
DEBOUCHES
FAIBLE INVESTISSEMENT
BAISSE DE
PRODUCTION
16
Section 2 – Les structures institutionnelles
1.Les institutions anciennes
Les institutions coloniales ont disparu, ce qui a rendu le statut de Fokonolona, sous
estimé et exploité par les Colons à l’ère coloniale11. Les institutions traditionnelles qui restent
actives sont le fokonolona, le rapport ainé et cadet et le rapport avec les autorités
traditionnelles (les intermédiaires avec l’au-delà) , et surtout les autorités religieuses
chrétiennes.
2.Les institutions nouvelles et de conservation
Divers organismes ont intervenu pour le développement de la politique et des projets
environnementaux de la commune rurale de Joffre ville. Nous allons les catégoriser selon
leurs modes d’intervention : matériellement, financièrement et politiquement.
a.Les organismes actifs politiquement
-L’Office National du Tourisme de Madagascar
L’Office National du Tourisme de Madagascar a été crée le 04 Décembre 2003, c’est
une association reconnue d’utilité publique suivant le décret N°2004-863 du 17/09/2004. Il
regroupe des bureaux tels que les offices régionaux du tourisme. Il s’occupe de promouvoir
la destination à Madagascar. Il assure la lisibilité de la destination et l’augmentation de la
demande touristique en diffusant des informations. Il regroupe : les entités du secteur de
tourisme, le Ministre de la culture et du tourisme, le représentant de chaque filière (hôtelière,
aérienne…), les ONG travaillant pour l’environnement (l’ANGAP)12.
11
RAFOLISY Patrick Yves Noël (2008), « Protection juridique de l’intégrité morale et développement durable »,
Thèse de doctorat, Université de Limoges, Discipline Droit privé et sciences criminelles, 430 p.
12 Le code du tourisme suivant la loi n°95-017 du 25 août 1995.
17
-Le WWF13
Le WWF intervient dans la conservation des ressources naturelles de la Montagne
d’Ambre de 1985 à 2001.Il ne tient pas à ignorer la dépendance de la population envers les
ressources naturelles. Ainsi sa politique s’organise autour des axes suivants : l’identification
des sites naturellement intacts ; l’examen de l’opportunité de l’écotourisme pouvant créer des
emplois et diminuer ainsi la dépendance envers la nature ; la vérification des options
préalables de l’écotourisme ; la planification de l’écotourisme avec les communautés et les
autres parties prenantes pour impliquer de manière équitable la population aux activités de
protection de la nature et de développement durable; et le développement des projets viables
d’écotourisme basés dans les communautés comme le renforcement des capacités dans la lutte
contre la pauvreté.
-L’ANGAP
Les politiques de gestion et de conservation de l’ANGAP varient selon le type des
réserves qui sont au nombre de quatre: les réserves naturelles intégrales, qui sont conçues
pour la protection de la faune et de la flore, et par définition, les entrées y sont strictement
interdites ; les parcs nationaux sont conçus pour la protection du patrimoine culturel et
naturel ; les réserves spéciales qui protègent l’ensemble de l’écosystème ; et les parcs marins.
La gestion du parc national touristique de la Montagne d’Ambre est classée dans la
catégorie D14 c'est-à-dire que les ressources naturelles y sont assez importantes et que celles-
ci sont exposées à de faibles risques et influences.
L’ANGAP s’assure alors dans sa politique : le versement des 50% des recettes
touristiques aux communes entourant le parc national de Montagne d’Ambre ; de la
préservation des ressources naturelles ; de l’augmentation des recettes économiques et des
fonds de développement ; et enfin de l’amélioration des situations des diverses entreprises
touristiques malgaches.
13
WWF International, « Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire », juillet
2001. http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf
14 ANGAP et le Ministère des eaux et forêts (2003), Plan de gestion du réseau national des aires protégées de
Madagascar, p 2. http://mg.chm-cbd.net/implementation/doc047212
18
-L’ONE
Il assure le programme d’Engagement Environnemental (PREE)15 ou l’Etude d’Impact
Environnemental (EIE). Ce qui entre dans l’application du décret MECIE16 (Mise en
Compatibilité des Investissements Environnementaux).
L’idée est de contrôler le respect de l’environnement de tous les projets de grande
envergure pouvant affecter l’environnement.
b.Les organismes actifs financièrement et matériellement
- Le FEDER ou le Fonds Européen de Développement Régional
La région DIANA dans ses rapports avec la Saint Denis (Réunion) a pu acquérir 50 000
Euros de fonds pour pouvoir reconstruire la route reliant Joffre ville, Ramena à la ville
d’Antsiranana. Et dans le cadre du programme Opérationnel « Océan Indien » 2007-2013, des
objectifs de développement ont été élaborés pour le développement durable, l’intégration
économique, le développement humain (dans la promotion de l’éducation à Diego Suarez, à
Antsalaka et à Ambilobe) et la solidarité internationale dans l’Océan Indien.
- Les Landscape Development Interventions dans le cadre des aides et des financements
des projets d’institutions écotouristiques et de développement local.
- Le Projet de Soutien au Développement Rural, en 2004 dans le financement de
l’élevage des poules, des ruches et de la création des kiosques.
- Le Fond d’Intervention pour le Développement de 2004 en 2005 dans le financement
des constructions de Collège d’enseignement général et d’Ecole Primaire Publique, de
réhabilitation des terrains de sport. Malheureusement, cet organisme arrête ses activités cette
année 2008.
- SEECALINE, en 2004, par sa réhabilitation des pistes et des terrains de sport.
15
ONE, Coordination technique (2002), « Synthèse sur les indicateurs du PE-2, Performance et impacts », 13 p.
http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-2004-3-page-29.htm
16 Décret MECIE,
http://www.meeft.gov.mg/index2.php?option=com_docman&task=doc_view&gid=25&Itemid=74
19
- L’Agence Régionale Energie Réunion en 2007 sur l’exploitation énergétique future
de la commune avec une possibilité de début d’activité en 2009. Selon nos récentes enquêtes,
les activités n’ont pas encore débuté.
Ces entreprises et organismes se focalisent en grande partie sur la conservation
environnementale et la protection de l’environnement. Le peu qui ne s’y intéressent pas n’ont
intervenu que sur une lapse de temps.
Section 3 – Les structures géographiques, démographiques et sociales
1.Les ressources naturelles
Les habitants de la commune rurale de Joffre ville ont toujours été dépendants de leur
environnement naturel.
C’est le cas en premier lieu, pour la Montagne d’Ambre de constituer une source
d’eau17 non seulement pour la ville d’Antsiranana mais aussi pour une partie de la population
de Joffre ville.
Ces sources sont les suivantes :
- Des lacs qui sont au nombre de quatre (4) appelés : petit Lac, Lac Maudit, Lac Texier,
et le Grand Lac. Ces lacs servent de récréation, de source d’eau et d’évènement traditionnel et
de croyance.
- Les Cascades : Antomboka, Antakarana et la cascade Ampijoroana qui est la cascade
sacrée.
- Les Rivières, les Fleuves et les sources d’eau : Irodo, Antsandrapiana, Saharenana, et
Besokatra, qui sont les seuls accessibles à la population actuellement.
En second lieu, le climat y est humide et frais. Ce qui assure sa végétation et sa
fraîcheur. La végétation y est très variée, nous pouvons y trouver mille-vingt (1020) espèces
de plantes, un chiffre toujours en pleine évolution. C’est le cas en guise d’exemple des plantes
médicinales, des orchidées, et des fougères.
17
WWF, Vintsy n°45 « L'Eau, un élément vital », L’eau potable à Antsiranana, 2005 page 12-13.
20
Tableau 6 – Tableau récapitulatif de certaines flores du parc national avec leurs utilités
quotidiennes dans la commune
NOMS UTILITE
Arongana (Harmgana
madagascareus)
Traitement de la variole
Amborasaha (Tambourissa sp) Traitement des vomissements
Gavo (psidium goyava) Traitement de la diarrhée
Hazomena (Khaya) Planche, Poteau et madrier
Hazovola (dalbergia sp) [menacée] Palissandre rouge
Kaboka (voakanga sp) La colle
Source : ANGAP, 2005
Ces plantes, pour la plupart médicinales, jouent un rôle important dans la vie sanitaire
de la commune rurale de Joffre ville. Depuis le classement d’Ambohitra en un parc national,
la population se doit de les préserver et de ne plus les capturer.
Enfin, Les faunes qui y sont disponibles sont observables dans le tableau ci-dessous.
Tableau 7 – Tableau de certaines faunes de la Montagne d’Ambre
NOMS AUTRES APPELATIONS
Ankomba (propithecus diadema,
microcebus et lepilemur ruficaudatus)
Maki
Akohoala [menacée] Oiseau
Fosa Renard
Kapiky Tortue
Lambodia Sanglier
Source : ANGAP, 2005
Ces animaux font partie de ceux qui intéressent le plus les touristes de la Montagne
d’Ambre, comme le cas des serpents (do, lapata,…). C’est la raison pour laquelle la capture
des lémuriens Aye Aye, auparavant coutume, est sanctionnée.
21
2.La situation géographique
La commune rurale de Joffre ville, située dans la région DIANA plus précisément à
35km de la ville d’Antsiranana, a une superficie de 90 km². Elle est constituée par trois
fokontany : la Joffre ville centre, Morafeno, et Ambibaka.
Carte 1 – Carte présentant Joffre ville dans la région DIANA
Source : Plan Régional du Développement
22
Les limites de cette commune sont les suivantes :
- Au nord, il y a la commune rurale de Sakaramy.
- Au sud, il y a la commune rurale de Bobasakoa.
- A l’Est, se trouve la commune rurale de Mahavanona.
- A l’Ouest, la commune rurale d’Andranofanjava.
Ce qui est le cas depuis 2003 où la commune rurale de Joffre ville a éclaté en trois
communes : la commune rurale actuelle de Joffre ville, la commune rurale de Sakaramy et la
commune rurale d’Antanamitarana.
3.Les ressources démographiques et socioculturelles
Avec le flux de visiteurs, des influences du monde extérieur par l’intermédiaire des
phénomènes d’imitation, d’acculturation causent les flux migratoires (l’exode rural et la fuite
des cerveaux).
Cette acculturation a commencé avec l’arrivée des créoles durant l’époque coloniale,
une acculturation accentuant sur :
- La culture maraîchère, et la promotion de l’agriculture.
- La créativité au niveau de l’architecture.
- La multiplication des activités marchandes.
Section 4 - La confrontation des réalités en Afrique
1. Les faiblesses des politiques de conservation et touristiques en
Afrique
a.Le cas de la Commune rurale de Joffre ville
L’observation des réalités dans la commune rurale de Joffre ville conclut que le
tourisme présente un taux de participation faible et ainsi des impacts non ressentis. Cette
absence d’impacts se familiarise au problème du foncier malgache. Seule une minorité accède
23
aux biens et ressources. Les meilleurs terrains sont détenus par les riches, les Créoles et les
Mauriciens qui s’en sont accaparés depuis l’ère coloniale.
Ainsi la politique de tourisme et de conservation assure la protection de
l’environnement et non le développement ou le changement radical et positif de la vie des
Malgaches. Faute d’impacts ressentis directement par la population.
b.Le cas de Namibie18
La vision du développement durable à Namibie apparait dans la constitution de 1990 sur
l’obligation de l’Etat dans l’amélioration du niveau de vie (en réduisant la pauvreté) de la
population locale et l’augmentation de l’accès aux diverses ressources de base tout en
assurant la protection de l’environnement.
La population rurale Namibienne est souvent pauvre, isolée et dépendante des
ressources naturelles. Mais cela n’enlève en rien l’importance commune du capital naturel qui
est un levier du développement. Les problèmes rencontrés en Namibie19 sont aussi la faiblesse
des ressources humaines affectées dans les activités touristiques de même que Madagascar.
Pour les deux pays, outre la somme versée par les organismes nationaux de gestion des parcs,
les revenus financiers viennent de l’empowerment et la débrouillardise de la population
locale. La filière touristique tient alors une partie minime des gains économiques des
habitants de ces pays.
18
LAPEYRE Renaud, Djohary ANDRIANAMBININA, Denis REQUIERDESJARDINS (2007), « L’écotourisme est-il un
mode durable de valorisation des ressources naturelles ? Une comparaison Namibie-Madagascar », Afrique
contemporaine 2007/2, numéro 222, pp 83-110,
http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=AFCO&ID_NUMPUBLIE=AFCO_222&ID_ARTICLE=AFCO_222_0083
19 Travel and tourism competitiveness, 2007.
24
c.Le cas de Budongo en Ouganda20
Au nord ouest de l’Ouganda, la zone forestière du Budongo est la plus grande réserve
forestière d’Ouganda. Cette réserve ressemblait à la Montagne d’Ambre, personne n’osait s’y
aventurer. Aujourd’hui deux sites touristiques sont placés sur les deux bords de la forêt.
Les rapports observés entre la vie de la population et la conservation sont les suivants :
- Les projets MEFB et PCGFN UE ont été élaborés pour une prise de conscience de
l’importance et de l’interdiction d’exploitation de la forêt, ce qui fut un échec, du fait de la
non consultation de la population environnante et de la méfiance avant la mise en place dans
les années 1990 de la politique de participation locale ;
- Depuis, l’ouverture des parcs en 1995 avec une participation effective suite aux
diverses consultations de la population locale, les habitants des villages environnant ces parcs
ont fini par intégrer cette idée de conservation auparavant réfutée. Et cette participation
présente selon Catherine LONG et C.D. Langoya une participation active et non passive avec
les divers emplois officiels (de plus de cinquante neuf (59) postes) et la formation offerte à la
population locale.
Ainsi la clé de la réussite de ces projets touristiques est alors le passage de la
conservation à participation passive21 au tourisme à la conservation à participation active de la
population locale.
La population locale est alors plus négociable dans le cadre d’une meilleure implication
dans ces activités tout en assurant un impact positif sur leur niveau de vie. Ce qui favorise
justement le développement rapide des projets de développement avec cette intégration et
cette intériorisation de la population des notions de conservation, de tourisme et même plus
tard de commerce et d’industrialisation.
Les seuls problèmes observés concernaient la bureaucratie et l’administration c'est-à-
dire le manque de confiance dans la prise de décision. Nous pouvons alors en tirer qu’il faut
20
LONG Catherine et C. D. Langoya ( 1997), « Réseau foresterie pour le développement rural : la Réserve
forestière du Budongo en Ouganda », Document du réseau 22e, Invierno 1997/98.
21 BSP, Projet « Les comportements à l’égard de la conservation », Programme pour l’Afrique et Madagascar, in
Leçons Du terrain: Le lien entre la théorie et la pratique dans la conservation de la biodiversité.
http://www.worldwildlife.org/bsp/publications/africa/okaforfr/okaforfr.pdf
25
former les intervenants locaux pour leur rendre la confiance en soi dans l’occupation d’un
poste quelconque.
Comment s’expliquent alors les comportements, les logiques sociales, et les cultures de
l’environnement de cette population ?
26
Chapitre II – Analyses socio économiques et culturelles de la
population depuis l’indépendance
Ce chapitre rend compte des réalités socio économiques et culturelles de l’indépendance
à aujourd’hui de manière à mettre en exergue les diverses relations avec la notion de
conservation environnementale. Il sera ainsi constitué de deux sections, la première en
matière des analyses économiques et la seconde concernant les analyses socioculturelles et
comportementales.
Section 1 – Analyses économiques de la population depuis
l’indépendance : de l’intelligence territoriale à l’évolution des activités
1.Evolutions politiques
Au niveau légal, Ratsimandrava et Didier Ratsiraka, ont promu les politiques socialistes
et agricoles. De 1975 à 1982, une réforme rurale a été entamée dans la politique « tout
azimut » qui est une politique active de non alignement vis-à-vis de l’extérieur en vue d’une
réforme des structures rurales et de l’augmentation de l’indépendance des ruraux malgaches
(Didier Ratsiraka) parce que l’un des héritages coloniaux c’est cette dépendance économique
du pays.
Et 1982 était l’année de la paupérisation généralisée.
2.Evolution de l’idéologie dans la société
Le fokonolona est un modèle d’organisation crée par Andrianampoinimerina. Ce qui
assurait une responsabilisation décentralisée : le contrôle et la vigilance populaire. Le
fokonolona agit sur les actes des hauts responsables administratifs. Le fokonolona et les
dirigeants sociaux du fokonolona, souvent des personnes âgées, qui sont les manam-panahy
(sages), participent à la diffusion des informations.
27
Les informations qui en sont concernées sont :
- Les politiques nouvelles de l’Etat telles que la conservation. Ces autorités
traditionnelles participent souvent à l’acceptation de la société des nouvelles politiques.
- Les projets en cours et auxquels doivent participer la population.
- La tradition et les fady de la Montagne d’Ambre et du village.
Ainsi, toutes activités nouvelles et toutes nouvelles perceptions circulent dans le village
soit à l’occasion des discours des ainés du village soit à l’occasion des ouïes dires souvent les
références principales des ruraux.
3.Les techniques utilisées
Dans le cadre de la pratique agricole, la population de Joffre ville participe à des
échanges et des emprunts des terres et des semences. C’est le cas de l’utilisation des outils et
des méthodes traditionnelles : les bœufs, la culture selon les jours fady, un calendrier agricole
presque automatique sans calcul préalable.
Tout s’organisait alors selon le mode de culture traditionnel faisant référence aux jours
fady (jours tabous ou jours d’inactivité).
Section 2 – Analyses socioculturelles et comportementales de la
population de l’indépendance à aujourd’hui
1.Analyses des attitudes de la population selon les normes et le statut
social de 1958 à aujourd’hui
Le 26 juin 1960, la grande Ile devient indépendante, et ce fût le début de la
conservation et de l’élaboration des politiques nationales par un gouvernement proprement
malgache. Ce qui a été surtout le cas dès les années 1970 car c’est seulement le 3 juin 1974
que la première troupe française s’est retirée de Madagascar. Ils étaient suivis plus tard par les
forces navales en 1976.
28
a. Les instruments d’analyse
- Echelle de pertinence de territoire
Comprendre les activités revient à connaître le détenteur du pouvoir local et l’échelle du
« local ». La notion de découpage administratif a élaboré la notion de « local » c'est-à-dire
l’unité géographique de petite dimension mais fondée sur l’appartenance identitaire, qui en
assure la cohésion et ainsi la stabilité, l’action et le développement.
Ainsi, les divers pouvoirs ressentis sur les lieux sont :
- Le gouvernement malgache ;
- Le fokonolona qui assure la protection des ressources en préservant l’harmonie
sociale et en luttant contre l’individualisme et l’accumulation individuelle de richesse.
- Les autorités traditionnelles : les vieux sages, les voyants avec le minimum
d’affectation des princes aux activités sociales.
Au sein du fokonolona, le droit naturel et le droit d’autrui pèsent lourdement. La
solidarité sociale s’obtenait par le respect des valeurs fondamentales qui sont le fihavanana, le
rariny et le marina. Ce souci de l’équité et de l’intérêt communautaire, fondé sur la valeur
spirituelle de l’humain pouvait se prouver par les dina ou les sanctions communautaires.
Ainsi la société présentait une image de « firaisankina » (l’union) et du fifandeferana
(Pardon) entre les mpiara monina (Les membres d’une même société).
Une question se pose : Ces pardons sont ils réellement acceptés par les victimes au fond
d’eux ? N’est ce pas une simple attitude imposée par la société ?
Ces questions seront répondues dans la troisième partie où les comportements des gens
appauvris et en difficulté changent.
- La notion de paysage22
A l’ère coloniale, avec la multiplication des Créoles, le paysage fût bien soigné.
Actuellement, cela s’explique par le manque de financement et de confiance en soi vue que
des terres appartiennent à des étrangers sans que ces derniers s’en occupent.
22
BRISSON Geneviève, « le sens du paysage, entre la politique de conservation de l’Etat québécois et les enjeux
d’une communauté locale ». http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-
13/Parc_national_d%27Anticosti.html
29
Malgré l’idée de tourisme local, la commune rurale de Joffre ville reste non réhabilitée.
b.Les points évolutifs
Les changements ne concernent que le domaine de la conservation environnementale :
- Le tourisme local, les divers projets, les politiques et les promesses de financement
poussent la population à opter pour le secteur primaire : qu’est un secteur non étranger à la
population et dans lequel elle peut se procurer facilement les ressources et les moyens de
production, mais qu’est aussi un secteur favorable à l’environnement
- Le comportement vis-à-vis de l’environnement change au sens où plus d’actions sont
entreprises au niveau globalisé et généralisé (actions communautaire) mais peu d’initiative
personnelle s’observe, la preuve, la dégradation continue des infrastructures et du paysage et
les délits environnementaux commis par la population.
Tableau 8 - Présentation des activités de la commune et des ménages
Acteurs Année Protection
de
l’environnement
Dangers
pour
l’environnement
Activités
communautaires et
de groupes
2005 Reboisement
communal de 5
Ha
Feux de
brousse à la plaine
de soldat
Antanambao
2005 Reboisement
scolaire de 1 Ha
EPP Joffre
ville
2006 Reboisement
scolaire EPP
Ambibaka 3Ha
Feux de
brousse au Pic de
dol Joffre ville
2006 Association
Omby Mazavaloha
2.5Ha
Feux de
brousse au Bongo
café Ambobaka
30
2006 JIRAMA
reboisement de 2.5
Ha
Feux de
brousse au Pic des
fleurs
2006 Feux de
brousse à
Antsakoamarina
de Joffre ville
2006 Feux de
brousse à
Ambalavy
Ambibaka
Observation
de plus de Lavaka
2006 Feux de
brousse dans la
plaine de soldat
Joffre ville
2006 Feux de
brousse à
Fozalanana Joffre
ville
Initiatives
personnelles
2006 Culture dans
un terrain privée
d’Acassia-
Avocatiers
2007 Jardins dans
une zone privée
2010 Utilisation
d’un panneau
solaire dans une
famille de Joffre
ville
Source : Enquêtes personnelles 2010, Plan communal de Développement, 2007.
31
Rares sont ceux qui prennent de l’initiative pour participer directement à la protection
de l’environnement. Cependant, leurs modes de vie, selon les ressources et les politiques
imposées protègent indirectement l’environnement.
Nous avons pu observer dans ce tableau que les infractions sont en nombre plus élevé
que les activités de conservation.
2.Analyses de la culture depuis l’indépendance
a. La perception de l’environnement
L’environnement auparavant cité comme bien commun, hérité des ancêtres, est devenu
un bien inaccessible à tous et propres à l’Etat malgré l’idée de participation et de droit d’accès
véhiculée.
b.Les modèles et idéaux sociaux
Agir en société revient à respecter les tabous et les coutumes qui sont les suivants : les
jours fady, le respect envers les autorités traditionnelles, les interdits vis-à-vis des lacs, et
l’acceptation de l’existence des morts restant en contact avec les vivants dans des lieux
comme la Montagne d’Ambre.
Aucun changement n’a été observé dans ce sens là.
c. La religion et les croyances
La religion la plus fréquente est la religion chrétienne constituant 70 % de la
population. La proportion restante se répartit comme suit : 0.85 % sont des musulmans, et
29.03 % pour les autres catégories religieuses.
En conclusion, les changements ne concernent que les points obligatoires tels que le
mode de production, les activités de spécialisation et les modes de production qui sont tous
liés aux offres et demandes locaux.
Dans le cadre d’une décision personnelle, la survie prime chez la population, gagnez des
ressources pour subvenir aux besoins tout en respectant les divers tabous et traditions.
Qu’en est il alors du rapport conservation et Joffre ville, et quels en sont les impacts ?
PARTIE II
LA COMMUNE RURALE DE
JOFFRE VILLE ET LA
CONSERVATION
ENVIRONNEMENTALE
32
Cette partie sur le rapport conservation environnementale et la commune rurale de
Joffre ville renferme la présentation monographique de la commune rurale de Joffre ville de la
colonisation à 1958, le rapport tant géographique que politique du site à la Commune, et les
impacts de cette conservation sur la commune rurale de Joffre ville.
33
Chapitre III – Monographie de la commune rurale de Joffre ville
Ce chapitre précède la partie correspondant aux divers impacts de la politique
environnementale sur la Joffre ville. Son importance revient à sa mise au point des diverses
structures socioculturelles et démographiques selon diverses époques.
Section 1 – Présentation de la commune rurale de Joffre ville et
Structure démographique
Cette commune rurale se situe dans la région DIANA, plus précisément à Antsiranana
II, et elle est située à 35 km de la ville de Diégo Suarez.
La structure de sa population se présente comme suit :
Elle est constituée en grande partie des Antakarana, qui sont justement originaires du
Nord. Cependant, des migrants y ont habité, pour des raisons économiques et géographiques,
le cas des Antaimoro, des Antandroy, des Sakalava, des Bara, des Merina, des Betsileo et des
Tsimihety, ainsi que des Arabes, des Chinois, des Créoles et des Indiens.
Le tableau ci après présente l’effectif de la population de la commune rurale de Joffre
ville selon le sexe, l’âge et le fokontany de résidence en 2008.
Tableau 9 – Répartition de la population de la commune rurale de Joffre-ville selon le
sexe et l’origine
Dési-
gnation de
Fokontany
0 à 5
ans
6 à 17
ans
18 à 59
ans
60 et
plus
Etrangers TOTAL TOTAL
GENERAL
H F H F H F H F H F H F
Joffreville
Centre
442 496 466 568 610 567 125 198 08 07 1651 1836 3487
Ambibaka 62 42 142 152 126 95 09 10 _ 0 00 339 299 638
Morafeno 45 56 97 74 69 55 36 16 00 00 237 211 448
TOTAL 549 594 705 794 805 717 170 224 08 07 2227 2346 4573
Source : Tableau de Recensement de la population de la Commune Rurale de Joffre-ville, année 2008
Légendes : H : Homme ; F : Femme
34
1. Les divers pouvoirs et autorités
S’effectuant sur le sol malgache, il est important d’étudier les autorités traditionnelles
ayant tenu une place importante dans les décisions et les modifications de comportements de
la population.
C’est le cas, en premier lieu, des mpisikidy, des tromba et des mpimoasy ou des voyants
qui orientent les gens, tant au niveau personnel que public, dans leurs choix et leurs projets.
A cela s’ajoutent les personnes âgées pour leurs expériences et pour leurs rôles sociaux.
Les personnes âgées sont, à Madagascar, des personnes de responsabilité et d’une grande
autorité et ainsi elles doivent être écoutées et prises au sérieux.
Enfin, le plus important concerne le fokonolona (Circonscription ou organisation sociétale)
qui assure :
- La stabilité de la fonction publique, en référence aux princes de la région Nord ;
- L’égalité dans la société ;
- La légalité et le légitime : les normes ;
- Et la protection de l’intégrité et de l’environnement : C’est le cas avec les tanguins
(tangena) qui poussent des personnes à avouer la vérité par peur de mourir. C’est le cas aussi
des kabaro ou des discours par le biais desquels sont diffusés les règlements communautaires
de litiges et des conflits. Ceux ci se basent justement sur le contrat social constitué par le
Fihavanana (L’union imaginaire tant sociale que sanguine. Ce qui réfute l’individualisme),
qui fait par exemple que même suite à des aides, une contrepartie n’est jamais acceptée,
parce que l’action en société doit se faire au nom de cette union ; A part, le fihavanana, le
contrat social se fonde aussi sur le rariny (justice sociale), et l’équité « aleo very tsikalakalam-
bola toy izay versy tsikalakalam-pihavanana » (il vaut mieux dépenser que de perdre une
35
relation). Ainsi le fokonolona joue le rôle de police mais en même temps de risque de non
atteinte des objectifs de conservation responsabilisant tous les membres de la société.
2.Evolution de la morale
a.Les Activités prohibées
Il a été considéré comme « activité prohibée », l’accès à la Montagne d’Ambre. Avant
même l’officialisation de la conservation dans la commune rurale de Joffre ville, la population
locale a longtemps protégé les ressources naturelles de la Montagne d’Ambre. Une des
raisons de cette conservation était cette culture citant la Montagne comme étant un lieu sacré
et ainsi un lieu fady ou tabou aux consommateurs de porcs. Ce qui en a assuré une
préservation totale. Les travaux locaux ne s’organisaient qu’autour des fleuves dont la source
se trouve dans la montagne et que la population locale irriguait en vue d’une culture et d’une
consommation journalière.
Ensuite, c’est aussi le cas de l’inactivité obligatoire tous les mardis. Ce qui a été gravé
dans le dicton malgache « asa talata ». L’ « asa talata» n’est pas productif voire même porte
malheur à l’activité ou à la construction selon les activités concernées.
La notion de jour fady (jour tabou) dépend aussi de tout un chacun. Ne pas travailler le
mardi est commun à tous les Malgaches. Dans le nord, le jour de l’inactivité dépend des
moasy ou des voyants, et des tromba (des esprits, des morts, qui se personnifient dans des
corps d’hommes et de femmes). Ces personnes, intermédiaires entre les morts et les vivants,
entre les Dieux et les vivants, cherchent à orienter les hommes sur le droit chemin. Le cas
dans leurs conseils concernant le jour où des travaux de construction doivent commencer pour
en assurer la finition à temps. Ce qui, selon nos enquêtes, concerne surtout soit le lundi soit le
jeudi.
Enfin, toujours dans le cadre de la conservation, des dinam-pokonolona (dommages
dictés par la société) ont été élaborés pour assurer une bonne gestion des ressources locales.
Ces sanctions sont en guise d’exemple les sacrifices au sein du parc ou de la Montagne
d’Ambre. Les actes qui sont sanctionnés sont : ceux qui détruisent comme la mise en feu de la
forêt, ou la baignade des merina dans le lac. Historiquement, lors des guerres inter-ethnies,
36
des ancêtres ont pu se cacher dans ces lacs, et ont pu ainsi se protéger des ennemis, dont
découle son importance et son caractère sacré. C’est aussi le cas pour les personnes protégées,
de devoir se laver dans les autres lacs avant de se mettre dans les lacs « interdits ».
b.Les Activités promues
Une des activités promues était la chasse aux Aye Aye qui sont selon la culture locale
des mauvais présages.
Cet animal symbolisait la mort. Quand une personne âgée du village en rencontrait, cela
signifiait que le village allait perdre un membre âgé, et dans le cas où un individu jeune en
rencontrait, le village allait perdre alors un jeune membre.
Ce qui expliquait les comportements non protecteurs vis-à-vis de ces lémuriens. Mais ce
genre de comportement n’est plus adopté de nos jours23.
Les comportements protecteurs sont justement des résultats des efforts des agences de
protection environnementale et des autorités traditionnelles locales.
Un droit d’accès au parc existe pour les rites et les coutumes :
- Le parc étant un lieu de passage reliant la commune rurale de Joffre ville à d’autres
villages ;
- Le parc est un lieu de culte, le cas surtout des lacs sacrés, où des sacrifices sont
effectués les samedis matin.
Cela contribue à la conservation des ressources du fait que le droit d’accès diminue
toute infraction et que cette acceptation officielle de ces traditions affirme l’importance du sol
et des lacs tant chez les conservateurs que chez la population locale.
Section 2 – La commune rurale de Joffre ville et la Montagne d’Ambre
1.La commune rurale, entrée au parc Montagne d’Ambre
Cette commune rurale se trouve à 7 km de l’entrée du parc national Montagne d’Ambre.
Premier parc national de Madagascar, créé le 28 Octobre 1958 suivant l’arrêté 58-07 et situé à
23
WWF International, « Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire », juillet
2001. http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf
37
1000 km au nord d’Antananarivo, ses impacts en tant qu’activité touristique et de
conservation nous ont intéressés.
Ci après une carte présentant le rapprochement géographique24 de Joffre ville à la
Montagne d’Ambre, ce qui explique cette dépendance de la commune rurale de Joffre ville
aux diverses ressources, énérgétiques, alimentaires et en matières premières, de la Montagne
d’Ambre.
24
RAFANOMEZANA M (2001), « Relation population-Aire protégée, le cas du parc national de Ranomafana »,
Mémoire de Maitrise, Université de Tananarive, Département de Sociologie.
38
Carte 2 – Région DIANA : Joffre ville et Montagne d’Ambre
L’intérêt touristique de ce parc est ce massif volcanique qui culmine du haut de ses 800
à 1475 m d’altitude. Ce qui s’étend justement dans sa superficie de 18 200 ha et la Montagne
est secondée par une réserve spéciale qu’est la forêt d’Ambre de 4 800 ha et une réserve
foncière touristique (privée) de 66ha. La Montagne d’Ambre se situe à une latitude de 12°33
à 12°44 et à une longitude de 49°03 à 49°1325.
25
Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre
ville », 60 p.
39
Cinquante deux (52) années d’existence et quels sont les impacts de la conservation à la
Montagne d’Ambre sur la commune rurale de Joffre ville ?
Le tourisme et la conservation de ce parc ont un objectif de préserver les ressources tout
en assurant le développement humain. En matière de développement de la population locale,
il a été observé que seule une minorité de la population locale y est affectée.
Le schéma suivant résume les réalités locales et ce qui donne l’intérêt de l’étude actuelle
sur les activités nouvellement créées.
40
Figure 4-Présentation schématique des apports surtout économiques du tourisme de la Montagne d’Ambre(Source :Enquêtes personnelles, 2008)
Développement et croissance inégaux c'est-à-dire accessibles qu’à une minorité → changement non généralisé, résultats
inégalement répartis. Auquel s’ajoute le fait pour le tourisme local d’être de courte durée et de passage.
Non développement
de la commune rurale
de Joffre ville et de sa
population après 52
années d’existence
du parc national.
Survie et subsistance
locale, quelles
activités ?
Promotion de certaines
activités, création de
nouvelles activités
→Accessibles par une
minorité de la population
Observation de nouvelles
difficultés :
→sanitaires : respiratoire,
MST…
→ environnementales:
pollutions des touristes
dans le parc.
-Entraide accrue mais
limitée dans certains
domaines : aides
apportées à l’ANGAP
(recherche des touristes
perdus…)
- Conservationnistes
-Ouverts aux étrangers…
-Traditionnalistes
Augmentation du coût de
la vie, non
proportionnelle au niveau
de vie local
→ pauvreté
→Faible « capabilities »
de la population locale
Incapacité locale de
résoudre les problèmes
tels que : l’insuffisance
d’infrastructures.
Manque de financement :
du fait de l’absence de
tourisme rural c'est-à-dire
du tourisme organisé
localement. Vitesse de
développement faible
Problèmes de fuites de
cerveau faute d’absence
d’institut scolaire
secondaire dans la
commune.
Préservation des cultures,
traditionnalistes :
conservation locale.
Perturbations externes :
touristes
Au niveau
économique
Au niveau des
infrastructures et
des capacités locales
Au niveau
éducationnel et
socioculturel
41
Ce qui crée justement les nouvelles activités économiques, pouvant dépendamment ou
non du tourisme, subvenir aux besoins vitaux.
2.La commune rurale et la Forêt d’Ambre
La forêt d’Ambre est une réserve spéciale, actuellement jointe à la montagne d’ambre.
Elle a pour fonction de conserver l’écosystème, et n’est donc pas accessible au Public. Seuls
les chercheurs et les spécialistes de l’étude des spécimens et des ressources diverses sont
autorisées à y entrer. L’impact envers une partie de la population est cette mauvaise
compréhension de la situation, des habitants de la commune pensent que la Montagne
d’Ambre est devenue un bien des étrangers (en voyant l’accès accordé qu’aux chercheurs).
Cette idée acceptée par certains habitants les incite à agir de manière irrationnelle envers les
ressources naturelles.
La forêt d’Ambre tout comme la Montagne d’Ambre ont été, avant la conservation de
l’ANGAP et du WWF, des lieux fady, donc que personnes ne fréquentaient par peur des
malédictions.
a. Les réalités avant la colonisation
-Aménagement des terrains
Les organisations et l’accès aux diverses ressources dépendaient de la position
géographique et du statut social. Ceux de l’ouest de la montagne, le cas jusqu’à l’époque de la
colonisation, faisaient de l’irrigation pour des cultures dans des rivières. Personne n’osait
s’aventurer dans la forêt et encore moins à la Montagne d’Ambre. L’aménagement et le droit
de propriété se basaient sur la notion d’exploitation c'est-à-dire que « celui qui exploite le
terrain en est le propriétaire ».
Avant la colonisation, une certaine liberté a été observée, malgré l’obligation de
consultation des princes. A liste des hauts pouvoirs de l’époque, mis à part les princes, s’y
ajoutaient les riches et les teneurs de pouvoirs ou les Riches.
42
-Les divers pouvoirs
Les décisions et la diffusion des politiques sociales revenaient :
-Aux Princes mais depuis l’éradication de l’esclavage leurs pouvoirs ne sont plus que
symboliques;
-Aux riches et aux personnes âgées dites les sages;
-Et aux voyants et autorités traditionnelles.
-Positions sociales et activités pratiquées
A Joffre ville, l’exploitation des terres dans le cadre d’une entreprise familiale a été la
plus ressentie. Les activités communes aux gens étaient l’agriculture ; l’élevage de bœufs était
réservé aux riches. Les pauvres pratiquaient les mêmes activités mais en utilisant le terrain des
riches en échange d’une moitié de la production (Dans certains cas, les semences sont à la
charge du propriétaire de terrain, ce qui fait que la production sera divisé en trois : le tiers au
cultivateur et les deux tiers au propriétaire). C’est le « Mpindran-tany amboly » (empunt) et le
« pmisasaka » (qui se répartisse le fruit du travail). Ce genre de situation se basait sur le
fihavanana et les relations sociales. Depuis la colonisation, ce type d’entraide s’est matérialisé
dans les contrats : par des promesses et de confiance en présence de certains témoins.
b.La commune rurale de Joffre ville de la colonisation à l’année 1958
-Administration coloniale
Lieu fady pour la population environnante, la Montagne est devenue avec Maréchal
Joffre un lieu de repos qui s’est étendu jusqu’à Ambohitra, dénommé aujourd’hui Joffre ville.
Historiquement, la Montagne d’Ambre a intéressé spécialement les Colons français du
fait de sa vue sur toute la ville d’Antsiranana, jusuq’à 80 km aux alentours de la Montagne,
incluant le port d’Antsiranana. Ce qui fût justement un moyen d’administrer et de gérer la
population locale.
43
Ci après les dates importantes pour la commune rurale de Joffre ville :
De 1886 à 1887, des Mauriciens et des Réunionnais ont participé au peuplement de
Sainte Marie, de Nosy Be et de Joffre ville. Cette situation a favorisé la culture des fruits et
des fleurs à Joffre ville.
En mars 1896, la « Mission forestière » chargée par le ministre de l’agriculture est
arrivée à Madagascar en vue de reconnaître les forêts, et d’en assurer une utilisation
rationnelle tout en en assurant le contrôle des concessions.
En 1899, le Maréchal Joffre s’installe à Diégo Suarez sur une place qui domine le port
appelée aujourd’hui « la place Joffre ». Ce fût la phase d’installation des bases militaires et
des jardins de repos et potager dans les petits villages ainsi qu’au cap d’Ambre.
En 1903, le Maréchal Joffre a quitté la ville de Diégo Suarez.
En 1923, Ralaimongo s’installe à Diégo Suarez pour défendre les paysans malgaches
contre les abus des colons.
Les résultats de cette administration coloniale et de ses politiques de conservation (le
reboisement affectant tout individu de 21 à 60 ans) sont alors cet accès à la Montagne
d’Ambre, à la forêt d’Ambre, la culture fruitière et de légumes à Joffre ville.
-Les divers rapports ethniques
Tout d’abord, entre Etrangers et Malgaches, beaucoup de créoles ont occupé Joffre
ville, et ceux à l’occasion de l’arrivée massive d’ouvriers de la Réunion, Maurice entre 1886
et 1887.
Ensuite, il y a le rapport conflictuel entre les Antakarana et les Merina ; ce qui est gravé
dans la tradition jusqu’à nos jours par l’obligation de non baignade des Mérina dans le lac
sacré.
Enfin, des groupes ethniques malgaches ont été transportés à Joffre ville pour des
raisons d’esclavagisme, mais aujourd’hui ils s’y installent dans le but de jouir de
l’environnement économique local.
44
-Les activités économiques
Economiquement, la Montagne d’Ambre a fournit les colons français des produits
forestiers distribuables dans la ville d’Antsiranana par la route qui sépare la ville de cette
commune rurale.
Ces activités concernent l’agriculture, l’exploitation des ressources en eau, des huiles
essentielles et le reboisement. L’économie malgache s’est toujours basée sur l’agriculture,
surtout sur la riziculture. A l’époque coloniale, des changements radicaux ont été observés.
Des activités nouvelles ont pris le dessus sur les activités culturales. Les secteurs tels que les
mines, les énergies, les industries, le transport, l’exportation, les services ont occupé une
grande place dans la société malgache, le métier de militaire (l’autoritarisme des colons à
l’occasion du SMOTIG du 1926 avec les travaux forcés pour approvisionner et aider les
Français lors de la seconde guerre mondiale suivant le Décret du 2 mai 1939 et je cite
« fournir à la métropole toute l’aide possible en matière première et en devises procurées par
les ventes à l’étranger ». Ce qui signifie le doublement de la production.
Les indigènes étaient aussi affectés à des postes dans des chantiers, d’aménagement
hydraulique, de création de rizière, d’édification et d’entretien des bâtiments publics, et des
voies de communication, et dans l’agriculture tout comme dans les produits de traite, le café,
le riz, le graphite.
-Gestion des ressources naturelles environnantes
Un guide enquêté a affirmé que la capacité de charge physique des sols de la Montagne
d’Ambre a été fortement exploitée par les Colons Français, cependant, conscients des impacts
et des probables poursuites internationales, les Colons Français ont intégré dans le pays divers
espèces de plantes pour reboiser les hauts plateaux et le Nord.
45
Ce reboisement26 s’explique suivant deux axes :
- L’effort de préservation de ressources ;
- Et le besoin d’approvisionnement en alimentation et en produits de traite des colons.
La colonisation a laissé derrière elle le viol du non accès à la Montagne d’Ambre, la
priorisation de l’agriculture et de la culture des fruits, des légumes et des fleurs. Sans oublier
d’énoncer la nécessiter de conserver et de reboiser. Quels en sont alors les apports ?
26
Ministère de la forêt et du reboisement national, Direction des eaux et forêts et de la conservation des sols,
« Travaux de reforestation », « Reboisement des Roussettes de la sous préfecture de Diégo-Suarez », pp 30-32.
46
Chapitre IV – Les impacts de la politique environnementale à Joffre
ville
Ce chapitre renferme les divers modes de conservation observés à la Montagne
d’Ambre et leurs impacts sur les modes de vie de la population.
Section 1 – La politique environnementale de la Commune rurale de
Joffre ville et de l’ANGAP dans la conservation du parc Montagne
d’Ambre
1.L’ANGAP et le WWF
a.Le WWF
De 1985 à 2001, World Wide Fund for nature a géré ce parc national tout en éduquant
les futurs responsables et la population environnante de l’importance des ressources naturelles
sur l’avenir de l’homme. La population locale étant entièrement dépendante de ces ressources
naturelles a été poussée à agir autrement. WWF a proposé des formations en pisciculture et en
apiculture. Ce sont des activités censées pouvoir assurer leur succès économique et en même
temps la préservation des ressources naturelles anciennement exploitées.
b.L’ANGAP
De 2001, après les diverses formations offertes par le WWF des hauts responsables de
l’ANGAP gère le parc national touristique de la Montagne d’Ambre, classé dans la catégorie
D27. Ce qui affirme l’importance des ressources naturelles du parc connues pour ne pas être
exposées à de faibles risques et influences.
L’objectif en est de :
27
ANGAP et le Ministère des eaux et forêts (2003), Plan de gestion du réseau national des aires protégées de
Madagascar, p 2. http://mg.chm-cbd.net/implementation/doc047212
47
- Relever les défis suite au protocole de Kyoto du premier au 12 décembre 1997 : celui
de la maitrise du développement sans gaspiller de l’énergie et sans polluer.
- Et améliorer les politiques foncières et les aménagements urbains et ruraux.
2. La Région DIANA
a.Dans toute la Région DIANA
La région Nord-Ouest de Madagascar, appelée DIANA, est constituée par les sous
préfectures de Antsiranana I, Antsiranana Il, Ambilobe, Ambanja et Nosy-Be. La DIANA a
entamé dans la poursuite de la conservation des mini projets de conservation des eaux et des
sols en référence au GIZC et à l’AGERAS.
Ce qui constitue les actions nécessaires à l’atteinte des objectifs fixés dans le plan
régional de développement rural28 :
-Ces actions sont axées sur le besoin d’améliorer le cadre institutionnel et structurels
locaux ;
-Elles renforcent les institutions juridiques et l’environnement foncier local ;
-Elles tendent à diversifier et à intensifier, par le biais des crédits, des financements et
des outils modernes adaptés, la production agricole en vue d’une possible exportation ou de
meilleures initiatives privées;
-Elles assurent la stabilité en vue d’une meilleure organisation des activités locales : tant
dans leurs rapports avec l’environnement que dans les rapports avec les objectifs capitalistes ;
-Enfin, elles cherchent à améliorer les conditions de vie dans le monde rural par l’accès
à l’eau potable, aux services sociaux de base et à une habitation convenable.
Ce qui est intimement lié aux besoins et aux attentes de la commune rurale de Joffre
ville.
b.Cas d’Antsiranana
Le colloque sur l’environnement et le développement du Faritany d’Antsiranana du
septembre 1990 a abordé les innovations suivantes:
-L’augmentation du travail tout en relativisant les prix des matières premières et des
matériels au prix au marché devant être abordable.
28
PRDR, 2001, in Ateliers sous régionaux, Plan d’Action pour le Développement Rural (2005), « Plan Régional de
Développement provisoire », 101 p.
48
-La nécessite de conservation mais aussi de valorisation des ressources naturelles par
l’ANGAP.
c.Cas propre à la commune rurale de Joffre ville
Et dans le cas de la commune rurale de Joffre ville, la région DIANA cherche à
organiser les activités en :
-la considérant comme une zone sensible prioritaire devant être éduquée pour une
agriculture croissante du fait de l’humidité et de la fertilité locale ;
-éduquant la population locale de la nécessité d’une gestion et d’une exploitation
rationnelles de l’environnement. C’est le cas de l’inacceptation de la culture de khat, faite par
les commerçants ambulants de la ville d’Antsiranana, au sein du parc national. L’éradication
vient de la connaissance des impacts négatifs de la culture du khat: ceux de la dégradation du
sol
L’Ilo ou le projet lumière a avancé en 2001 que Joffre ville utilise à 100% des bois de
chauffe.
De ce fait, Joffre ville a choisi de présenter des projets de développement, accompagnés
par des organismes nationaux et internationaux, tels que29 :
-Les projets de conservation de sols : projets de reboisement et de lutte contre la
déforestation, d’aménagement de tanety et de culture de fruits (avec le GCES).
-Les projets agricoles, d’élevage, de construction et de réhabilitation des infrastructures
dans le but de protéger les petits exploitants du changement climatique30.
-Les projets traitant la rénovation du réseau d’eau potable, en reliant le réseau électrique
local à celui de la ville d’Antsiranana (Avant Dernière action sur l’électrification du village
était en 1999 dans le projet sur « l’Eclairage public » financé par l’Association Nantes France.
29
Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre
ville », 60 p.
30 République de Madagascar, ARER (2007), « Commune de Joffre ville : Stratégies d’autonomie Eau et Energie,
Prospective déchets et matériaux, Economie, environnement et société, Puits de Carbone Océan Indien et
Forestation », 50 p. www.arer.org
49
En 2002, des associations locales ont réhabilité l’éclairage public, mais ce qui ne donna que
peut de résultats) et en réhabilitant la voirie actuellement dégradée31.
Section 2 – Les impacts de la politique environnementale sur la Joffre
ville
1.Brève présentation de la notion de conservation
La conservation est un mode de gestion des ressources naturelles cherchant à préserver
et à mettre en valeur celles-ci pour assurer le développement du tourisme et l’équilibre de
l’environnement. La constitution malgache la définit comme une gestion durable, rationnelle
et équitable des ressources naturelles selon les besoins de l’être humain.
C’est le cas de l’application de nos jours de :
� L’EIE, des Etudes préalables à toute construction en vue de protéger
l’environnement des risques de dégradation possibles.
� De l’Education pour un transfert de pouvoir et de responsabilité. A l’ère de la
décentralisation, la GELOSE et la GCF sont priorisées dans la région DIANA mais toujours
absentes à Joffre ville.
Les premières investigations malgaches pour la conservation environnementale à
Madagascar :
� Dans le cadre de la culture, le tavy a été éradiqué depuis 131332.
� En 1897, Gallieni a réalisé le premier projet de reforestation dans le cadre d’un
projet Eucaluptus dans les hauts plateaux.
� Vers 1965, 350 espèces d’Eucaluptus ont été introduits à Madagascar suite à
une intervention obligatoire des personnes de 21 à 55 ans (affectant plus la catégorie d’âge de
18 à 21 ans) la plantation suivant les ordres du gouvernement indépendant33. 31
Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre
ville », 60 p.
32 Jarosz, 1993.
50
� En 1984, UNESCO a proposé diverses aires protégées.
� En 1988, a été crée un plan d’action environnemental national (NEAP) dans le
cadre des accords entre le gouvernement malgache et « international donor community » de la
Banque Mondiale.
D’où l’idée des trois phases quinquennales qui a commencé en 1991.
La phase une a cherché à promouvoir la reconnaissance de la conservation de la forêt
comme devant être sauvegardée en même temps que la lutte contre la pauvreté. Ce qui
contribue à la promotion de l’agroforesterie tout en réduisant les pressions sur les forêts.
La seconde phase du programme environnemental a été réalisée avec l’idée de région,
c'est-à-dire de la responsabilisation et de la conservation par la gestion locale et de la
décentralisation par l’institutionnalisation de la gestion des ressources naturelles. D’où le
mandatement du droit de conservation par l’ANGAP.
La conservation malgache a donc été présente depuis l’ère de la royauté mais c’est
seulement à partir de 1900 que cela a été officiellement reconnue.
2.Les Apports de la conservation sur la commune rurale de Joffre ville
La méthode que nous utiliserons pour identifier les apports de la conservation locale
est de classer les besoins selon leurs satisfactions ou leurs insatisfactions.
a.Les besoins non satisfaits de la commune rurale de Joffre ville34
Selon la lecture du plan communal de développement, les besoins insatisfaits malgré
le tourisme local sont divers.
33
Ministère de la forêt et du reboisement national, Direction des eaux et forêts et de la conservation des sols,
« Travaux de reforestation », « Reboisement des Roussettes de la sous préfecture de Diégo-Suarez », pp 30-32.
34 Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007), « PCD de la commune rurale de Joffre
ville », 60 p.
51
- Les cultures et l’élevage
Cette sous partie est consacrée au domaine cité comme secteur à risque en rapport avec
les changements climatiques actuels ainsi ces secteurs présentent les problèmes les plus
urgents étant donné la proportion élevée des cultivateurs et des éleveurs dans cette commune
rurale35.
� L’agriculture
L’agriculture de la commune rurale de Joffre ville souffre d’une insuffisance de
productions du fait du manque d’intrants, de techniques modernes, d’eau, et de terre
cultivable. A cela s’ajoute l’existence des maladies infectant les cultures. Ce qui cause la
faiblesse des revenus des producteurs et l’insécurité des productions.
� L’élevage
Cette activité présente une insuffisance de productions animales avec la recrudescence
des maladies infectieuses et parasitaires, du fait de l’absence de vétérinaire, du manque de
technique et de l’insuffisance de débouché commercial.
� L’apiculture
Toujours victime d’une faible production, ses défaillances concernent l’insuffisance
de plantes mellifères et la pratique des techniques traditionnelles.
- Le social
� L’Education
La structure éducative locale ne suffit pas à réduire l’accroissement démesuré
d’analphabétisation. Un phénomène lié à l’inaccessibilité à l’éducation (les établissements
35
Ministère de l’environnement, des eaux et forêts, direction générale de l’environnement (2006), « Plan
d’action national d’adaptation aux changements climatiques », 64 p.
http://unfccc.int/resource/docs/napa/mdg01f.pdf
52
publics étant aujourd’hui en très mauvais état avec une insuffisance de personnels), à
l’abandon élevé de scolarisation, et au faible revenu des parents36.
� La santé
Le centre de santé de base local offre un soin imité du fait du manque d’eau potable, et
de son insécurité liée au manque de logement du personnel, au manque de personnel qualifié
en cas d’urgence et à la difficulté d’évacuation sanitaire.
� Les Us et Coutumes
La contradiction entre les coutumes et le développement socio-économique, le cas
avec l’inactivité au jour fady et de la dominance de la pratique traditionnelle en diminuant
ainsi la pénétration de l’innovation.
� Culture, jeunesse, loisirs et sport
Les jeunes manquent de loisirs et d’épanouissement du fait de la dégradation des
infrastructures de sport, et du manque de bibliothèque ou de salle de spectacle
- Domaines divers
� Le tourisme
Secteur faiblement promu et dont les industries sont peu développées et inaccessibles à
une certaine catégorie de personnes, les structures d’accueil sont inadaptées et n’exploitent
pas suffisamment les ressources locales.
36
LPED (2007), « Travail et scolarisation des enfants en milieu rural à Madagascar », Bulletin d’information sur
la population de Madagascar, numéro 23, 7p.
53
� L’environnement
Les pressions humaines sur l’environnement n’ont pas disparu. Le climat se dégrade,
les sources tarissent, et les érosions sont de plus en plus fréquentes.
� Le commerce et l’artisanat
Les produits artisanaux sont produits en nombre croissant. Le mauvais état des routes
et des pistes font que les lieux de spéculation et d’échange ne soient pas suffisants.
- Au niveau administratif
� L’administration
Les prestations de service sont de mauvaise qualité et les rentrées fiscales sont faibles.
Ce qui résulte du faible niveau du personnel et de l’insuffisance des équipements et
d’organisation des perceptions.
� Le régime foncier
Des litiges fonciers affectent la vie de la population de Montagne d’Ambre. Des
colons s’approprient illégalement des terrains cultivables des paysans locaux.
� La sécurité
A la Montagne d’Ambre tout comme à la commune rurale de Joffre ville, l’insécurité
est réelle. Des vols et des viols de touristes y sont observés (le cas d’un guide accompagnant
une étrangère dans ses visites à la Montagne). Toute délivrance de certificat de guide soit
alors s’accompagner de formation sur l’impact des mauvais comportements envers les
touristes sur l’image de la commune.
54
-Au niveau des infrastructures
� L’eau et électricité
Des villageois s’approvisionnent difficilement en eau. Le réseau d’eau est non
opérationnel et le débit y est très faible. Concernant l’électricité, seule une minorité accède à
l’électricité devenue un bien de privilège.
� Les routes et les voies de communication
Les infrastructures routières sont en mauvais état, tout comme les équipements et la
poste de la commune rurale de Joffre ville. Le manque d’entretien de ces infrastructures
provoque des difficultés à évacuer les produits agricoles et à développer les zones les plus
enclavées.
� Organisation et aménagement du village
La commune manque de lavoirs, d’éclairage, d’agence postale, et de flux commercial.
Ce qui cause un manque de communication et ainsi du progrès du village.
En conclusion, le tourisme n’a alors affecté que les activités économiques des
habitants en les incitant à pratiquer des activités agricoles, de l’apiculture et de l’élevage.
Les apports financiers et matériels ne suffisent pas à résoudre les problèmes de la
commune. Au contraire, tout se dégrade, les infrastructures existantes se détériorent et
s’usent, les infrastructures d’accueil en cours de création ne sont accessibles qu’à la minorité
et ne transforment en rien l’avenir de la commune.
L’image que doit montrer cette commune qu’est « la commune, entrée au parc » est
absente. La commune non réhabilitée n’arrive plus à intéresser les touristes, ce qui accentue le
faible apport du tourisme sur cette commune rurale.
55
b.Les besoins satisfaits par le tourisme
Le plan communal de développement propose une échelle de problèmes à résoudre.
Celui-ci avance que les problèmes affectant la santé, le tourisme, l’agriculture, le régime
foncier et l’éducation sont urgents.
L’impact de ce tourisme de conservation est donc l’atteinte de ses objectifs, mis à part
la conservation participative et la conservation locale. Le tourisme a tenu par exemple à
éduquer, à promouvoir les activités exploitant rationnellement la terre et à régler les
problèmes fonciers des villageois.
Les apports suivants sont observés :
� De nouvelles technologies en matière d’exploitation énergétique et cultures
s’observent. La pratique de l’agriculture augmente, et l’idée de conservation obligatoire est
véhiculée dans toute la commune.
� Des infrastructures de grande envergure sont observées sur les lieux, cela crée
de l’emploi mais en nombre minime.
� Des projets de développement des associations de cultivateurs et d’éleveurs se
développement.
� De multiples associations se créent sur les lieux en vue de la conservation de
l’environnement.
� Le niveau de vie augmente avec le développement du tourisme local.
� Et l’ouverture est de plus en plus grande dans la commune rurale de Joffre
ville.
Les impacts du tourisme concernent en général les infrastructures et la réponse aux
attentes du tourisme local. Le tourisme affecte une fine partie du développement humain des
habitants. Seules l’éducation et l’embauche d’une minorité en sont transformées.
Qu’en est-il alors des changements de comportements et d’activités observés sur les
lieux ? Et quelles sont les recommandations liées à ce faible impact du tourisme sur la
commune rurale de Joffre ville ?
PARTIE III
LES
ANALYSES PROSPECTIVES
56
Cette partie expose les divers changements d’activités et de comportements
économiques des habitants de la commune rurale de Joffre ville. Ce qui sous entend une
analyse des principes de comportements liés à la conservation, des logiques
comportementales de ces habitants et des changements observés après combinaison des deux
comportements.
Des recommandations liées au manque d’impact du tourisme sur le développement
humain et communal seront ensuite proposées.
57
Chapitre V – Les comportements et les activités nouveaux
Ce qui chapitre rend compte des divers changements tant au niveau comportemental
qu’au niveau des activités nouvellement pratiquées.
Section 1 - Les principes et les comportements liés à la notion de
conservation
La conservation à Madagascar se fonde sur la promotion des attitudes suivantes : la
responsabilité de tout un chacun et l’union pour la force dans la lutte contre la pauvreté et
dans la conservation des ressources.
1.Les Origines des changements de comportement37 et impacts sur les logiques
économiques
a.Origines des changements
Les changements de comportements trouvent leurs origines dans les changements de
l’environnement économique et social local. Le monde du travail et d’échanges présente
aujourd’hui les caractéristiques suivantes :
-La concurrence suivie de diverses stratégies commerciales ;
-Une faible entrée en argent, ce qui rend difficile la vie dans la commune en rendant le
quotidien très monotone et répétitif. Ce qui diminue les relations et les communications
sociales.
-Les emprunts étaient auparavant possibles auprès des membres de la société et des
membres de la famille, ceux-ci ne sont aujourd’hui possibles qu’auprès d’OTIV situé dans la
ville d’Antsiranana.
37
DEZ.J. (1969), « Un des problèmes du développement rural, l’évolution des comportements », Bulletin de
Madagascar, numéro 230.
58
-Les rapports sont devenus mécaniques et individualistes.
-La terre, bien commun et fondement de l’économie traditionnelle, servait de lien et de
moyen d’entraide entre la population locale. Face aux divers problèmes fonciers, les modèles
d’échanges matérielles et financières ont peu à peu disparu. Ces faits ont accentué le manque
de confiance entre les locaux en même temps que l’individualisme précité.
Ces changements proviennent aussi de la soumission obligatoire aux diverses politiques
de conservation de l’environnement. Et ce du fait que certaines personnes accusent d’autres
d’actes illicites comme les feux de brousse et la mise en danger de l’environnement.
b.Les modifications dans le cadre des relations sociales
Cet affaiblissement relationnel provient de la pauvreté locale et du manque d’accès aux
ressources naturelles. Ce qui a rendu les gens plus individualistes et débrouillards. Le « Samy
miezaka ny azy » (Chacun s’occupe de ses affaires) et le « Samy mandeha samy mitady »
(Forme d’entraide absente) sont les termes du nord pour traduire cet individualisme.
Ainsi, en cas d’absence de recours, des habitants succombent au viol des règlements
imposant la conservation de l’environnement : le cas des captures de bois de chauffe dans le
parc, des espèces végétales et animales sont volés et vendus, des bois de constructions sont
collectés dans la forêt et des khats sont plantés au pied des arbres au fin fond de la forêt.
2.Les nouveaux comportements
a.Vis-à-vis du mode de perception de l’environnement
Avant la colonisation, les ressources naturelles ont été gérées par les fokonolona et les
princes. Pendant la colonisation, les aménagements des terres et des activités étaient imposés
en fonction des objectifs des colons français.
Aujourd’hui qu’en est il ?
59
-Bien commun
Par bien commun, les villageois entendent : un bien qui leur appartient, un bien qui
eux-mêmes choisissent les raisons du non accès, un bien qui ne doit pas être approprié par des
étrangers. Comme remarque nous pouvons déjà parler ici des incompréhensions de la
population locale de ce qu’est une conservation du fait de la place que tiennent les étrangers
dans les projets de conservation.
Certains avancent cela comme étant le transfert du droit d’utilisation des malgaches aux
étrangers, d’autres la voient sous un angle plus conservationniste et de transfert de biens aux
générations futures.
-Notion d’héritage
Toujours en rapport avec cette notion de bien commun, la population environnant cette
montagne l’a toujours perçu comme étant un lieu hérité des ancêtres, renfermant ses divers
tabous et ses diverses attentes, ainsi elle doit être léguée aux descendants. Tout en leur
transmettant les diverses normes qu’elle renferme.
Cette notion d’héritage n’était pas directement exprimée par la population locale, elle le
sous entendait dans : « Ce lieu est sacré, nous devons le préserver, et c’est ce que nos
descendants feront à leur tour ; cela assurera la continuité et la paix dans le village».
A l’ère de la conservation, diverses contradictions s’observent :
- Les cultures non harmonieuses des diverses ethnies concernant la consommation du
porc et le non accès à la Montagne d’Ambre.
- Et la nuance chez la population sur la propriété : du non accès des Malgaches à l’accès
des Etrangers dans la forêt d’Ambre.
Ce qui provoque des réactions irrationnelles vis-à-vis de l’environnement
La Figure ci après, effectuée à base des enquêtes expriment l’échelle locale de
l’importance des biens.
60
Figure 5 – Les biens importants pour la population de la Montagne d’Ambre
Source : Enquêtes personnelles, 2008.
Pour la population de la Montagne d’Ambre, leurs terrains et leurs activités agricoles
prennent le dessus sur la forêt. Ce qui explique leur manque d’intérêt pour la forêt, mais en
même temps le devoir de pratiquer des activités selon leurs ressources et selon le règlement.
Les ressources naturelles intéressant la population locale sont : les terres, les bois, les
bœufs et la forêt38. Les raisons sont leurs utilités pour la construction, la consommation des
bêtes et la santé. Les ressources affectées à ces activités sont celles qui se trouvent au bord de
la forêt, dans la limite même du village.
Les divers risques pour l’environnement observés de 2006 à 2008 sont alors cités dans
le tableau suivant :
38
RAKOTOARIMANANA Jery Edson, (2006), « Du velontena et des mpamatsy vola ou du contraste de la vision
paysanne face à la politique internationale de conservation dans la région de Daraina de Madagascar »,
Colloque international GECOREV, UVSQ, sur le thème « Politiques environnementales : entre jeux d’échelle, jeux
d’acteurs et conflits de temporalité », 26 au 28 juin 2006.
FORET
AGRICULTURE
ZEBU - TERRE
61
Tableau 10 – Feux de brousse dans la commune de Joffre-ville de 2005 à 2006
Lieux Superficie Année
Pleine de Soldat
Antanambao
12 28/12/05
Pic des fleurs 14 30/09/06
Pic de dol Joffre-ville 1.5 08/10/06
Fozalanana Joffre-ville 05 09/07/06
Antsakoamarina Joffre-ville 10 18/10/06
Plaine de soldat Joffre-ville 7.5 21/10/06
Bongo Cafe Ambibaka 80 30/10/06
Ambalavy Ambibaka 05 2006
Source : Documents sur la Commune, 2007
Ce tableau montre que les feux de brousse de 2005 à 2006 ont subis une croissance très
élevée. Il s’agit des phénomènes causés par les activités agricoles selon un modèle
traditionnel sur brûlis, une image de manque de modernité des pratiques locales, et des actes
irrationnels volontaires liés à l’inaccessibilité aux ressources des sites protégés.
-Rapprochement géographique et idéologie véhiculée
La commune rurale de Joffre ville, de part le rapprochement géographique, symbolise
largement les réalités de la Montagne d’Ambre. C’est le cas de ses diverses appellations :
auparavant, « Betaindambo» (Pleine de crottes de sangliers), puis « Maroamby »
(Dénomination faite par des migrants de Toamasina), et enfin « Ambohitra» (A la Montagne).
Ce qui sous entend sa familiarisation et sa connaissances des réalités dans la Montagne
d’Ambre.
b.Les comportements vis-à-vis de l’environnement
A l’ère de la décentralisation et de responsabilisation, une liberté individuelle et
communautaire s’entremêlent et se donnent des limites.
62
C’est le cas avec la solidarité entre ANGAP et la commune dans la recherche des
touristes disparus et l’obligation de consultation de la population avant toute mise en place
d’un projet de grande envergure.
Mais dans le cadre des activités économiques observées, des choix irrationnels et non
conservateurs s’observent.
Section 2 - Activités adaptées aux politiques du tourisme et de la
protection de l’environnement
1.Le Doyen des métiers de conservation rencontrés dans la commune:
le gardiennage
L’ANGAP dans son organigramme propose des postes de gardien en vue de renforcer
la sécurité des ressources. Ces postes ne sont occupés que par les habitants des communes
environnant le parc, ce qui concerne fréquemment les jeunes gens originaires de la commune
rurale de Joffre ville.
Ci après l’organigramme de l’ANGAP
Figure 6 – Organigramme de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires
protégées dans la gestion de la
2.Les métiers dans la
Différents métiers sont nés de cette politique de conservation qu’est le tourisme.
C’est le cas des chefs secteurs qui s’occupent de la gestion et de la prévention de tout
risque selon les secteurs auxquels ils sont affectés. Mais aussi
d’accueillant à l’entrée du parc, celui
nationaux. Ce poste est le plus fréquemment occupé par des habitants de la commune rurale
de Joffre ville, le travail devant comm
a.Par rapport aux politiques assignées aux Ruraux
Faute de financement, les Ruraux ne peuvent pas se permettre de créer leurs propres
entreprises car réaliser les diverses phases de l’EIE dépensent à elle seule tout l’arg
63
Organigramme de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires
protégées dans la gestion de la Montagne d’Ambre
Source : Organigramme - ANGAP, 2008
Les métiers dans la conservation
Différents métiers sont nés de cette politique de conservation qu’est le tourisme.
C’est le cas des chefs secteurs qui s’occupent de la gestion et de la prévention de tout
risque selon les secteurs auxquels ils sont affectés. Mais aussi de l’agent de parc qui sert
d’accueillant à l’entrée du parc, celui-ci s’occupe de l’enregistrement des visiteurs étrangers et
nationaux. Ce poste est le plus fréquemment occupé par des habitants de la commune rurale
de Joffre ville, le travail devant commencer à l’ouverture même du parc.
Par rapport aux politiques assignées aux Ruraux
Faute de financement, les Ruraux ne peuvent pas se permettre de créer leurs propres
entreprises car réaliser les diverses phases de l’EIE dépensent à elle seule tout l’arg
Organigramme de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires
ANGAP, 2008
Différents métiers sont nés de cette politique de conservation qu’est le tourisme.
C’est le cas des chefs secteurs qui s’occupent de la gestion et de la prévention de tout
de l’agent de parc qui sert
ci s’occupe de l’enregistrement des visiteurs étrangers et
nationaux. Ce poste est le plus fréquemment occupé par des habitants de la commune rurale
encer à l’ouverture même du parc.
Faute de financement, les Ruraux ne peuvent pas se permettre de créer leurs propres
entreprises car réaliser les diverses phases de l’EIE dépensent à elle seule tout l’argent.
64
Les diverses approches pro-écosystèmes, fidèles au développement local et au
développement du tourisme participent à la promotion des activités suivantes :
-L’agriculture, l’élevage;
-Le gardiennage et les métiers à l’ANGAP et au sein du WWF ;
-La maitrise des érosions ;
-Et les métiers dans le cadre de la restauration et l’hôtellerie ;
b.Par rapport aux formations données
D’abord, les formations commencent avec la formation des formateurs. Ces
formateurs sont souvent formés et payés par le WWF pour sensibiliser et éduquer la
population autour de la Montagne d’Ambre.
Ensuite, au septembre 2006, la Direction régionale du développement rural a réalisé
dans la DIANA une formation et une création de trois vitrines de pomme de terre et des sites
vitrines de riz. Ce qui sert justement de promotion des cultures vivrières et des diverses
cultures agricoles. Ce qui produit l’augmentation de l’exploitation des concessions
matérialisée par l’augmentation des demandes en terre de nos jours.
Le tableau ci après propose des chiffres montrant le niveau élevé des pratiques de
l’agriculture sur les lieux
65
Tableau 11 – Tableau récapitulatif de la production agricole
Produits Production Surface
Maïs 890 120
Haricot 50 11
Pomme de terre 169.5 469
Manioc 240 725
Patates 1500 676
Taro 125 25
Pêche 15 0.3
Mangue 27.14 41
Banane 1600 317
Letchis 800 1200
Khats 2500
Avocat 2.93 117
Riz 1500 1000
Canne à sucre 40 02
Arachide 150 75
Tomate 20 04
Carotte 75 15
Salade 01.4 0.5
Poireaux 0.85 0.85
Brèdes 01 05
Source : Service d’Agriculture d’Antsiranana, 2007.
Nous pouvons en conclure alors que la conservation a participé à la diversification des
cultures maraîchères et de l’agriculture.
Et enfin, des activités telles que la gestion des bases de données économiques,
régionales et communales et des spécialistes en organisation sont proposées aux habitants de
la commune, mais faute de qualification, ceux-ci ne sont pas embauchés.
Le secteur primaire y est alors de plus en plus favorisé.
Ci après une présentation chiffrée de la fréquentation des trois secteurs d’activités.
66
Tableau 12 – Rapporte entre le sexe et le secteur d’activité39
Evolution
Secteurs
d’activités
Avant la
politique de
conservation
A l’ère de la
conservation
Pourcentage de
l’évolution
Primaire 15 (37.5%) 25 (62.5%) + 66%
Secondaire 17
(42.5%)
9 (22.5%) -47.5%
Tertiaire 8 (20%) 6 (15%) -25%
Totaux 40 40
Source : Enquêtes personnelles, 2008
Le secteur primaire a connu une croissance de 62.5% contre une décroissance de 47.5
% pour le secteur secondaire et une décroissance de 25% pour le secteur tertiaire.
Dans le cadre du secteur primaire, les activités précédentes ont été préservées et
améliorées selon les ressources et les techniques (le cas du indrantanana et le misasaka avec la
pauvreté et les crises actuelles). Et le secteur primaire et tertiaire souffre de l’inadaptation des
qualifications de la population locale aux activités offertes selon les dires des agents de
l’ANGAP.
Le tableau ci après présente le taux de changement d’activité par rapport à la politique
de conservation chez les enquêtés.
Tableau 13 – Taux d’activité transformés en lien avec la politique de conservation
Etat de la
transformation
Sexe
Transformation Non
transformation
Totaux
Masculin 20 8 28
Féminin 9 3 12
Totaux 29 (72.5 %) 11 (27.5%) 40
Source : Enquêtes personnelles
39
F.R,»Activités économiques », Madagascar Matin, 11 Novembre 2009.
67
Ainsi, 72,5% des enquêtés ont subi une transformation d’activité économique et ceux
avec une proportion élevée des hommes. Ce qui est lié en effet à la pratique élevée du métier
de guide par le genre masculin, et à l’accroissement de la participation aux activités liées à la
terre.
3.Choix de ces emplois, seuls recours
Le modèle d’analyse se base sur l’idée que les ressources naturelles sont les seuls
recours de la population locale. Suite aux restrictions et aux actes interdits, de nouveaux
emplois et des emplois auparavant peu pratiqués sur les lieux s’observent.
Pour mieux comprendre les réalités locales, la figure suivante nous présente le rapport
réalité et les possibilités offertes à la population locale.
Figure 7 - Réalités locales et analyses schématiques des choix du travail
(Source :Enquêtes personnelles, 2008)
68
- Entreprises touristiques : les nouvelles conditions juridiques imposent des phases telles que l’Etude d’Impact Environnemental souvent inaccessibles par la population qui n’est dotée que d’un terrain et non d’un fond financier de départ. Ce qui le rend inaccessible à la majorité de la population locale. - Guide : Une activité promue par l’ANGAP, qui en est l’institution principale de formation de guide à Antsiranana, a rendu cette activité accessible à tous. Cependant seuls les guides connus et expérimentés sont les plus recherchés. Ce qui fait que le métier de guide pour la population locale est une source de revenu additionnel et saisonnier (haute saison) - Le gardiennage : trois postes occupés par les locaux selon la hiérarchie de l’ANGAP, des postes surtout à bas salaire. - Artisan : il existe des clients avec les touristes de la Montagne d’Ambre mais les gains sont minimes et pas fréquents (manque d’accès aux matières premières (bois…). Le tourisme y est de courte durée (5 h et plus).
Popu-lation de Joffre ville
Tourisme et conservation
de la Montagne d’Ambre
Les nouvelles activités
Les activités anciennes
Les infrastructures
- Promues et continues : si elles sont protectrices de l’environnement : → promotion de l’aquaculture, l’apiculture, l’élevage, l’agriculture…suivant un modèle de production traditionnel (manque d’éducation…) - Si elles ne sont pas conservatrices : face aux restrictions de la liberté d’action, celles-ci se développent mal, et sont catégorisées comme illicites.
- Routes : possibilité de faire sortir les produits, option toujours coûteuse. - Décentralisation communale : accès à 50% des recettes écotouristiques (mode de perception de la somme: tour à tour entre les communes autour du site). - Hôtellerie, agence touristique : domaine sélectif mais à possibilité de promotion (mobilité sociale, pour boire…) - Humaines : qualification inadaptée, du fait de la fuite de cerveau vers la ville d’Antsiranana
69
4.Les métiers dans le tourisme
De manière indirecte, avec les 50 % des recettes en DEAP (droits d’entrée au parc), la
commune propose des métiers temporaires à ses habitants. Il s’agit des métiers de jardinage,
de réhabilitation des infrastructures, de constructions et d’éducation ou de communication.
De manière directe, à l’occasion de la création d’une zone verte, la seule existante
dans la commune, de centaines de personnes ont été embauchés pour construire un jardin
artificiel à l’image du parc Montagne d’Ambre.
Tableau 14 – Les divers emplois créés par l’écotourisme local
Institutions ou catégorie du travail Les divers types d’emploi
Hôtel, Restaurant, bar Réceptionniste, serveur, chauffeur, …
Parc national Garde forêt, gardien, chauffeur interne
au parc, guide et traducteur.
Commune environnante Vendeur, artisan, barman,
commerçants, des gargotiers, des mpanera…
Tour opérateur, institutions
écotouristiques
Responsable à l’accueil, Responsable
des relations internationales
Source : Enquêtes personnelles, 2008
Ainsi, le tourisme et la conservation a favorisé le secteur primaire avec l’agriculture
tout en créant de nouvelles formes de métiers des deux autres secteurs.
Nous pouvons aussi en tirer que la bourgeoisie côtière est favorable et favorisée par la
décentralisation. Parce qu’avec cette décentralisation des pouvoirs et fonctions publics, les
postes les plus qualifiés sont toujours occupés par des citadins. Ce qui pourrait être nuancé
avec le niveau d’étude et les compétences locales, mais une étude approfondie en la matière
serait intéressante.
En conclusion, le tourisme a promu :
-Les activités exploitant la terre et conservant les ressources naturelles pouvant suivant
les saisons subvenir quelques peu aux besoins familiaux ;
70
-Les activités en entreprises touristiques favorables à l’environnement ;
-La réduction des activités traditionnelles non conservatrices telles que les métiers de
chasseurs des aye aye… ;
- les étiers libres comme le guide et les métiers dans le secteur informel ;
En même temps que les activités illicites et non conservateurs des ressources.
.
5. Les caractéristiques des activités locales
Tableau 15 - Caractéristiques des activités économiques actuelles
Catégorie
s
Les activités actuelles
Nouveaux
secteurs
Facteurs Activités Revenu
moyen
Trous
opérateurs et
infrastructures
touristiques
ANGAP
(forme des guides)
Serveur,
réceptionniste.
Les traducteurs :
emploi
saisonnier,
périodique
125 000
Ariary à 250 000
Ariary.
Mais des
pourboires et des
indemnités leur
sont offerts.
La
prostitution
malgré le
tourisme de
passage local.
100 000
Ariary et plus.
Les gains sont
plutôt matériels
et non pas
financiers.
Les guides
titulaires « A »
20 000
Ariary à 60 000
Ariary par jour
en haute saison,
de 0 à 30 000
71
Ariary par jours
en basse saison.
En un
mois , de la
haute saison, ils
peuvent gagner
jusqu’à 700 000
Ariary.
Garde
forêt
180 000Ar
iary.
Secteurs
agricoles
Politiques
conservationnistes40
et infrastructures
locales
Cultures
des arbres
fruitiers, culture
maraîchère
surtout des
tomates et
d’oignons, les
légumes, la
riziculture.
Entre
150 000 Ariary
et 500 000
Ariary. Le gain
est élevé dans le
cas de la vente
directe dans la
ville
d’Antsiranana.
Secteur
secondaire
Touristes et
entreprises
touristiques
Pâtisserie
traditionnelle et
moderne.
Bar, le
maire lui-même
a construit un
bar pour sa fille
90 000
Ariary à 180 000
Ariary.
Source : Enquêtes personnelles, 2008.
Les impacts en sont ainsi minimes parce que la catégorie de personnes affectées
concerne surtout les diplômés en tourisme, en environnement, en management et en
40
R Lantoarisoa., Equipe RRI DIANA, Malaky Bulletin Bimensuel de l’Initiative à Résultats Rapides, « RRI, Une
voie de développement rapide, p 4.
72
commerce. Mais aussi parce que selon les enquêtes, l’agriculture rapporte plus que les métiers
dans les entreprises touristiques.
Ce qui fait que la population occupe deux postes en même temps : l’agriculture sert de
métier offrant un salaire additionnel (un métier qui prend par contre le maximum de temps de
travail selon la double culture de riz locale) et les métiers hors du foyer comme métier
secondaire pour certain et comme métier principal pour d’autre.
En conclusion, les habitants de la commune rurale de Joffre ville sont surtout affectés
à des métiers manuels, à faible rendement.
73
Chapitre VI – Les recommandations
Divers problèmes ont été cités dans les chapitres précédents, ainsi nous tenons ici à
présenter des solutions applicables.
Les recommandations seront classées de la manière suivante :
Dans la section une, les solutions liées aux problèmes économiques seront détaillées. La
seconde section exprimera les divers axes devant être cités dans le cadre de la communication
et l’éducation pouvant améliorer les réalités socioculturelles locales. Une dernière section sera
consacrée à une amélioration des réalités institutionnelles, politiques et environnementales
locales.
Section 1 – Améliorer les réalités économiques de Joffre ville
L’amélioration de la vie économique commence par le développement de la logique
économique des individus, du mode de vie des ménages et celui des entreprises et sociétés.
1.Développer la logique économique des individus
La théorie économique cite le profit et l’épargne comme des conditions au
développement économique.
Ainsi, il est important de promouvoir les projets personnels et privés pour mieux
intégrer les membres de la société à l’environnement moderne de créativité et de concurrence.
Cela doit se faire avec un appui pédagogique et financier du gouvernement, du moins des
autorités locales.
Ensuite, les habitants de cette commune doivent être habitués et intégrés dans le monde
de l’échange et aux activités de mode. « Activité de mode » au sens d’activité le plus
pratiquée partout dans le monde. Le cas de l’utilisation de l’informatique dans les services
administratifs et commerciaux. Ce qui nécessite ainsi une formation à la base c'est-à-dire une
74
formation affectant des jeunes gens. C’est le cas aussi des métiers de guide et de commerce de
produits artisanaux qui sont des métiers bénéfiques malgré les réalités locales. Les travailleurs
de ces domaines doivent alors :
- Penser au lendemain en essayant de gagner le plus de profit possible. Nos enquêtes
ont soulevé deux problèmes : le fait pour les habitants de ne penser qu’au jour le jour à cause
de la pauvreté qu’ils endurent et le fait pour ces commerces de ne concerner que les visiteurs
du parc Montagne d’Ambre.
En effet, ils gagneraient plus s’ils augmentaient leurs chances de vendre. Les produits
ne doivent pas toujours échouer dans la commune rurale de Joffre ville, ils peuvent se vendre
au parc d’Ankarana et à Antsiranana.
- Savoir s’adapter à des nouvelles situations. Hors mise, l’idée de création d’emploi, il
faut aussi leur apprendre les diverses possibilités d’augmenter l’effectif des clients. En guise
d’exemple, il serait intéressant de faire appel aux institutions touristiques et aux sociétés
artisanales de la ville d’Antsiranana et de la commune.
La commune devrait alors pour assurer tout cela créer une chambre de conseils devant
mettre en relation les habitants avec divers fournisseurs et entreprises. Ce qui est possible en
consultant l’OTIV qui, sans parler des aides financières, proposent des conseils concernant la
gestion et le mode d’élaboration d’un projet commercial.
2. Transformer le mode de vie des ménages
Après être affectés à des formations sur le mode de profit et d’échange, la population
doit être informée de l’importance des points suivants :
- La place de l’entreprise familiale dans le développement de l’individu : nous avons
observé que les familles œuvrant dans le secteur primaire ont tendance à affecter leurs enfants
aux activités familiales, les enfants sont alors devenus des mains d’œuvre familiales. Ce qui
limite en partie l’avenir et l’ouverture de l’enfant sur un autre mode. Il faut donc promouvoir
l’éducation auprès des parents et chefs de ménages.
75
- Un lycée et un institut de formation de haut niveau devraient être mis en place sur les
lieux. La raison en est que les jeunes élèves sont envoyés à Antsiranana et ne reviennent plus.
C’est le problème de la fuite de cerveau. Etudiant et réalisant des recherches dans la
commune, ces étudiants seraient poussés à y créer des entreprises du moins à y travailler.
- Tout cela servira à assurer la scolarisation et ainsi la chance que les membres des
ménages deviennent des travailleurs vue que la scolarisation augmente la chance d’être
embauché. Il est important d’apprendre aux ménages les divers besoins d’une famille. En
guise d’exemple, ils doivent être informés du fait que pour pouvoir assurer les besoins de
chaque membre de famille, une personne active correspond à la satisfaction des besoins de
trois personnes. Une famille constituée de 6 personnes doit alors avoir à sa tête deux
personnes actives économiquement.
Les propositions citées ci-dessus concernent surtout les comportements économiques
des chefs de ménages envers des enfants et des futurs chefs de ménages. Qu’en est-il alors des
formations devant être données aux leaders ou aux futurs leaders ?
3.Créer un environnement stable pour les entreprises
Nombreux pensent que cette tâche revient surtout aux détenteurs de ressources et de
capital. La population a sa place dans ce domaine, le cas :
- Avant tout projet, il faut s’assurer de l’accord et de l’acceptation de la population
locale de sa création sur les lieux.
- De grandes entreprises signent et attestent, dès la phase de l’EIE, qu’ils exploiteront
en grande partie les ressources humaines locales. Les habitants doivent alors faire preuve
d’une certaine expérience pour compléter leurs diplômes.
- Un environnement économique stable signifie aussi « être productif ». Il est alors
nécessaire de pouvoir répondre aux attentes concernant les ressources en matières premières
des entreprises touristiques et commerciales.
76
La commune doit se munir alors d’une société assurant la qualité des produits destinés à
être commercialisés.
- Stable signifie aussi « continu, sans interruption ». Comme les habitants, suite aux
formations environnementales et de conservation41, se sont rués vers le secteur primaire, il est
important d’assurer la stabilité du marché des produits agricoles. Des projets sont en cours de
réalisation dans ce sens, Or, les habitants, déçus se heurtent à fréquenter de nouveaux
domaines. Il faut alors stabiliser et rendre plus sûr le secteur primaire qui affecte la grande
partie de la population.
En conclusion, ces recommandations nous ramènent à la nécessité de l’éducation. Qu’en
est-il alors de l’éducation assurant une vie sociale meilleure ?
Section 2 – Eduquer et communiquer pour une meilleure vie sociale
La société est connue pour son intelligence communicative42 et territoriale, il importe
alors de prendre en compte le fihavanana, les relations de pouvoir et les relations sociales des
habitants avant d’intervenir dans quels que domaines qu’ils soient.
1.Le Retour à l’époque du Fihavanana sans promouvoir la corruption
L’égalité sociale s’observe de moins en moins depuis la conservation et la
multiplication des activités touristiques. La raison est que seule une minorité jouit de ces
ressources et de ces activités. Cette inégalité provoque de la division et des conflits sociaux.
41 Winter, 2000, affirme que dans le cadre de l’agriculture une reconnaissance croissante du fait de l’apport
d’une assistance publique sous forme de prix garanti des produits a participé à un investissement massif des
exploitants pour l'augmentation de la capacité de production. Ce qui a contribué à leur développement et au
développement de ce secteur.
42 LELONG MARCEL « Introduction de l’Encyclopédie de la psychologie », in HUISMAN Denis, et al., (1970),
« Encyclopédie de la psychologie, psychologie de la vie familiale », éditions Fernand Nathan, 436p.
77
Ainsi, cette section revient à citer les normes et fondements moraux disparus mais
devant réapparaitre.
La population locale acculturée doit être re-malgachisée de manière planifiée. Pour
assurer la cohésion sociale, il faut définir les limites de ce qu’est le fihavanana.
Le fihavanana c’est ce lien social qui relie et qui assure la moralité dans tout
comportement et réactions entre les membres de la famille, les membres d’une société et les
connaissances. Il participe à l’augmentation des inégalités dans le sens où des corruptions
sont fréquentes entre les personnes liées par le fihavanana. En guise d’exemple, les membres
de la famille et les amis sont plus favorisés aux inconnus pour leurs aides passées et futures.
Ainsi, il est important d’informer les habitants de :
- L’intérêt de rompre tout lien de corruption ;
- Mais de promouvoir les liens d’entraide et de compréhension même en temps de crise.
Et sans oublier d’aborder la « valeur nationale », il est important d’entretenir les
relations et de s’entraider dans le cas des cataclysmes pour pouvoir résister à la pauvreté. Le
passage d’un cyclone dans la commune a selon nos lectures provoqué une instabilité sociale et
économique.
Il faut ainsi diffuser de plus en plus d’informations concernant le patriotisme et l’unité
nationale43 parce que la langue, les coutumes, et les arts sont tous des facteurs unificateurs. Il
faut ainsi préserver la langue malgache, le fihavanana, le firaisankina, le rariny, les coutumes
et le « fanahy no maha olona » (c’est l’esprit ou la sagesse qui rend à un individu son
humanité).
2.Le rôle des touristes dans la société d’accueil
Etant une rencontre entre deux cultures, les entreprises touristiques se doivent
d’informer les touristes de leurs rôles dans le développement et du rôle des rapports qu’ils
entretiennent avec les habitants dans les préjugés que se forme la population locale. Ils
doivent respecter la culture hôte en recherchant à équilibrer les relations complexes possibles
imbriquant les règles, les valeurs, et les individus. 43
International Monetary Fund, World Bank, Gouvernement malgache (2004),« Madagascar Action Plan 2007-
2012 », 114p. www.madagascar.gov.mg/MAP
78
Et ils doivent viser un changement quantitatif et qualitatif dans le cadre de la
reconnaissance des cultures de la société d’accueil. Ces changements peuvent aussi provenir
des changements politiques et institutionnels cités ci bas.
Section 3 – Appuyer la commune rurale de Joffre ville politiquement et
institutionnellement pour assurer une meilleure conservation de
l’environnement
1.Eviter le mythe de Sisyphe
Le Mythe de Sisyphe est le fait pour les organismes ou pour le gouvernement de lutter
tous contre un même problème.
Il faut alors que les ressources financières soient réparties dans tous les domaines et les
projets pour qu’ensemble ces problèmes soient résolus. Ensemble parce qu’étant un système,
les problèmes d’une société sont interconnectés et interdépendants.
Au niveau pratique cela revient à expliquer les réalités géographiques et des
infrastructures locales. Avec la catégorisation de la Montagne d’Ambre en un parc, une route
a été construite. Actuellement, suite aux multiples passages des voitures des visiteurs, cette
route est en très mauvais état. D’autre problèmes sont aussi observés, tant au niveau sanitaire
que scolaire, les infrastructures ne sont pas réhabilitées malgré les aides de 50 % des recettes
en droit d’entrée dans les aires protégées. Les projets jusque là n’ont concerné que le bureau
de la commune et les lieux historiques de cette commune.
Ce mythe de Sisyphe explique alors le non développement ou le changement non
généralisé dans la commune rurale de Joffre ville.
Ci après, selon le Plan Communal de Développement, le résumé des évènements
historiques de la commune rurale de Joffre ville :
- 1900 : Création et Nomination de Joffre-ville par Maréchal Joffre.
79
- 1958 : Construction de la Route (35km).
- 1958 : Classement de la Montagne d’Ambre en parc national (le premier dans
l’histoire malgache).
- 1962 : Construction de l’école normale.
- 1984 : Passage du cyclone Kamisy.
- 1999 : Eclairage public financé par l’Association Nantes France.
- 2001 : Implantation du Centre de Santé de Base niveau 2 financé par le Fond
d’Intervention pour le Développement et d’une pharmacie à gestion communautaire à Joffre-
ville.
- 2001 : Réhabilitation partielle du réseau d’eau potable par les Landscape Development
Interventions, l’United States of America International Development et l’Association de
Joffre-ville sur fonds du Ministère de l’Environnement.
- 2002 : Eclairage public financé par des associations locales.
- 2003 : Eclatement de la Commune rurale de Joffre-ville en 3 Communes (Joffre-ville,
Sakaramy et Antanamitarana).
- 2004 : Construction des nouvelles salles de classe au Collège d’enseignement général.
- 2005 : Construction de l’EPP Ambibaka.
- 2007 : Préparation d’un programme d’exploitation énergétique avec l’ARER.
- 2008 : faible accès à l’eau, à l’électricité et aux services sanitaires et éducatifs
performants et actualisés.
- 2010 : Aucune action entreprise pour réhabiliter l’électrification, le réseau d’eau, les
CSB II et la route liant la commune à la ville d’Antsiranana.
80
2.Persuader les pouvoirs traditionnels et les pouvoirs officiels revient à
la persuasion de toute une population
Relation tangible entre l’ANGAP et la commune rurale de Joffre ville est cette entraide
en cas de disparition de visiteurs dans le parc. Cette participation devrait être accentuée par
une participation active et non pas passive dans le cadre des choix politiques et
environnementaux.
L’ANGAP, dans ses interventions, interviennent directement auprès des autorités
officielles et la population. Cette association devrait faire en premier lieu appel aux autorités
traditionnelles qui sont les ainés du village et les représentants élus par les membres de la
commune, le cas des représentants de chaque fokontany.
Pour être acceptée par la population, une politique doit être acceptée par ces autorités
traditionnelles qui normalement persuadent facilement les membres de la commune.
C’est aussi un moyen d’établir un contact continu entre les membres de la commune et
l’association de conservation ; leurs consultations restent prioritaires dans tous les cas !
Ainsi, pour mieux intégrer les membres de cette commune à la conservation et au
tourisme, il faut :
- Promouvoir les sorties en plein air, et les excursions des élèves auprès des zones vertes
et protégées. Ceux-ci furent des habitudes pour les habitants de la commune, suite aux
diverses crises économiques et sociales, les agents se trouvant à l’entrée du parc Montagne
d’Ambre n’observent plus que la venue des élèves de la ville de Diego visiter le parc.
- Assurer la compréhension de ce qu’est la conservation. Des habitants, selon nos
enquêtes, pensent que la conservation revient au fait que « la terre malgache est devenue
propriété malgache et française, d’où les actes irrationnels». Cette idée vient de l’observation
de plusieurs chercheurs étrangers sur les lieux et le non accès aux terrains d’études de ces
chercheurs.
- Donner des formations concernant les activités locales aux habitants. Seul cas observé
sur les lieux est cette formation des guides auprès de l’A NGAP.
81
3.Eradiquer les exploitations irrationnelles de la population
Dans le cadre de l’observation de la surexploitation ou de l’exploitation illicite des
ressources naturelles d’une part, et de l’utilisation d’un permis illicite pouvant polluer d’autre
part, il faudrait éradiquer la corruption. Et ceux dans toutes ses formes, dans le cadre du
fihavanana, cité ci dessus, où entrent en jeu les membres de la société et les connaissances.
Et les dirigeants doivent s’occuper de l’appropriation locale de la conservation, parce
que la réduction de la corruption ne cesse pas la dégradation des ressources sans que des
changements de comportement de la population locale soient observés.
A cela s’ajoute une nécessité de compétition politique pouvant assurer de meilleurs
impacts positifs au niveau environnemental. En favorisant par exemple, une croissance
économique avec le minimum d’impacts environnementaux.
82
CONCLUSION GENERALE
Le plan communal de développement enregistre les objectifs et les attentes de la
population d’une commune donnée. De nombreuses communes, notamment celles à proximité
des lieux touristiques, ont ainsi proposé l’écotourisme comme modalité de développement
local au même titre que l’apiculture, et le développement des infrastructures44.
Ainsi, malgré les cinquantes deux (52) années d’existence du parc national de Montagne
d’Ambre, la commune rurale de Joffre ville est pauvre en :
- Infrastructures, en outils et méthodes de production modernes ;
- Approche égalitaire assurant un changement effectif et généralisé ;
- Une conservation effective, du fait de l’absence de situation favorable au
développement humain durable.
Seuls recours de la population locale sont la création de nouvelles activités et la
transformation des activités déjà présentes dans la société. L’hypothèse a donc été vérifiée, de
nouveaux comportements sont observés tout comme de nouvelles activités économiques.
Le secteur primaire a été de plus en plus favorisé, la population n’ayant pas de difficulté
à se munir des ressources et des outils nécessaires. Par contre, les secteurs tertiaire et
secondaire sont faiblement pratiqués du fait de l’inaccessibilité de ces postes.
Ainsi, nous pouvons conclure que les théories structuralistes et fonctionnalistes sont
appuyées par les réalités locales : la distorsion, la juxtaposition et la désarticulation des
diverses structures constituent un déséquilibre dans la poursuite du développement humain et
local.
La réponse à la problématique qu’est « Quelles modifications ont été apportées par la
politique de conservation concernant les activités de la population de la commune rurale de
Joffre ville? » est ce renforcement des pratiques traditionnelles conservatrices et cette
diminution de la participation au secteur secondaire et au secteur tertiaire.
44
Froger et al., 2003 ; Méral et Raharinirina, 2006.
83
Nous pouvons alors en déduire que le tourisme n’a d’apport effectif que suite à une
participation active de la population locale, une participation servant à motiver et à
responsabiliser les habitants environnant les sites touristiques.
Les impacts et les apports étant très faibles et que la situation économique et
environnementale locale ne proposant que peu de recours possibles, les réalités locales se
résument alors en une phrase : « Survivre et satisfaire les besoins des ménages selon les
possibilités licites, souvent en relation minime avec le tourisme local, et illicites qu’elles
soient ». Ce qui constitue justement des risques tant pour l’environnement que pour les
habitants.
Participer activement, telle est la proposition ici citée, est ce le mode le plus adapté à
notre pays ? La GELOSE et la GCF ont-elles réellement contribué à une meilleure
conservation de l’environnement et à la survie de la population ?
84
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
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édition revue et corrigée, pp 191-247.
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comportements », Bulletin de Madagascar, numéro 230.
4) FRANZEN Michael, Neil D‘Cruze, Jörn Köhler, Frank Glaw (2008), « A
conservation assessment of the amphibians and reptiles of the Forêt d’Ambre Special
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incertaines », Nature sciences sociétés 14, pp 168-173.
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Ouvrages spécifiques
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Madagascar, Filière sciences sociales appliquées au développement, 107p.
13) Ateliers sous régionaux, Plan d’Action pour le Développement Rural (2005),
« Plan Régional de Développement provisoire », 101 p.
14) BLANC-PAMARD Chantal, Hervé RAKOTO RAMIARANTSOA (2003),
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Questions de géographie, France, Editions du Temps, 447p, pp.354-376.
15) CHABOUD Christian, Philippe Méral, Djohary Andrianambinimina (2003),
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stratégies des acteurs à Madagascar », Papier présenté au XIXèmes journées du
développement organisées par l’Association Tiers-monde et le Gemdev, 27 p.
16) CROMPTON D. Elizabeth, Iain T. Christie (2003), « République de
Madagascar: Etude du Secteur Tourisme », Afrique Region Working Paper Series, numéro
63.
17) LONG Catherine et C. D. Langoya (1997), « Réseau foresterie pour le
développement rural : la Réserve forestière du Budongo en Ouganda », Document du réseau
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18) Ministère de la forêt et du reboisement national, Direction des eaux et forêts et
de la conservation des sols, « Travaux de reforestation », « Reboisement des Roussettes de la
sous préfecture de Diégo-Suarez », pp 30-32.
19) Projet de Soutien au Développement Rural, Association Mitsinjo (2007),
« PCD de la commune rurale de Joffre ville », 60 p.
20) RAFANOMEZANA M (2001), « Relation population-Aire protégée, le cas du
parc national de Ranomafana », Mémoire de Maitrise, Université de Tananarive,
Département de Sociologie.
86
21) RAHARINIRINA Vahinala, ANDRIANANJA Heriniaina (2004) « Quels
enjeux pour la durabilité et la gouvernance des ressources naturelles et forestières à
Madagascar », Monde en développement, volume 32-2004/3-n°127, pp 75-89.
22) RAKOTOARIMANANA Jery Edson, (2006), « Du velontena et des mpamatsy
vola ou du contraste de la vision paysanne face à la politique internationale de conservation
dans la région de Daraina de Madagascar », Colloque international GECOREV, UVSQ, sur
le thème « Politiques environnementales : entre jeux d’échelle, jeux d’acteurs et conflits de
temporalité », 26 au 28 juin 2006.
23) WWF, Vintsy n°45 « L'Eau, un élément vital », L’eau potable à Antsiranana,
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Ouvrages juridiques
24) Code du tourisme (1995), Loi numéro 95-017, du 25 juillet 1995.
25) Loi 96 – 025 du 30 sept 1996 relative à la gestion locale des ressources
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www.uneca.org/prsp/docs/srd_prsp/Final_Madagascar.PDF
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de l’Etat québécois et les enjeux d’une communauté locale ».
http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-13/Parc_national_d%27Anticosti.html
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31) BSP, Projet « Les comportements à l’égard de la conservation », Programme
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32) Décret MECIE,
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33) D Roe; Jones, B.T.B ; Bond, I. et Bhatt, S. (2006), « Action locale, aspirations
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http://www.iddri.org/L%27iddri/Equipe/Stephane-Gueneau
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http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=AFCO&ID_NUMPUBLIE=AFCO_222&ID_
ARTICLE=AFCO_222_0083
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l’environnement (2006), « Plan d’action national d’adaptation aux changements
climatiques », 64 p. http://unfccc.int/resource/docs/napa/mdg01f.pdf
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Performance et impacts », 13 p. http://www.cairn.info/revue-mondes-en-developpement-
2004-3-page-29.htm
42) Repoblikan'i Madagasikara (2000), Document intérimaire de stratégie de
réduction de la pauvreté.
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43) République de Madagascar, ARER (2007), « Commune de Joffre ville :
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environnement et société, Puits de Carbone Océan Indien et Forestation », 50 p.
www.arer.org
44) SANDRON Frédéric (2007), « Population, environnement, développement
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Paris. http://cicred.org/pripode
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46) WWF International, « Lignes directrices pour le développement de
l’écotourisme communautaire », juillet 2001.
http://iberoamerica.icrtourism.org/Publications/WWF2fre.pdf
89
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE ....................................................................................... 1
PARTIE I - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE, LA M ONTAGNE
D’AMBRE ET LA FORET D’AMBRE
Chapitre I- Approche structurale de la situation locale et des réalités africaines . 12
Section 1 – Les structures économiques locales ............................................................. 12
1.L’économie de la commune rurale de Joffre ville ........................................................... 12
2.Les causes des réalités économiques locales ................................................................... 14
3.Les caractéristiques de l’économie locale ....................................................................... 15
Section 2 – Les structures institutionnelles ..................................................................... 16
1.Les institutions anciennes ................................................................................................ 16
2.Les institutions nouvelles et de conservation .................................................................. 16
a.Les organismes actifs politiquement ................................................................................ 16
b.Les organismes actifs financièrement et matériellement ................................................. 18
Section 3 – Les structures géographiques, démographiques et sociales ...................... 21
1.Les ressources naturelles ................................................................................................. 19
2.La situation géographique ................................................................................................ 21
3.Les ressources démographiques et socioculturelles ....................................................... 22
Section 4 - La confrontation des réalités en Afrique .................................................... 22
1. Les faiblesses des politiques de conservation et touristiques en Afrique ....................... 22
a.Le cas de la Commune rurale de Joffre ville ................................................................... 22
b.Le cas de Namibie ............................................................................................................ 23
c.Le cas de Budongo en Ouganda ....................................................................................... 24
90
Chapitre II – Analyses socio économiques et culturelles de la population depuis
l’indépendance ....................................................................................................................... 26
Section 1 – Analyses économiques de la population depuis l’indépendance : de
l’intelligence territoriale à l’évolution des activités ............................................................ 26
1.Evolutions politiques ....................................................................................................... 26
2.Evolution de l’idéologie dans la société .......................................................................... 26
3.Les techniques utilisées ................................................................................................... 27
Section 2 – Analyses socioculturelles et comportementales de la population de
l’indépendance à aujourd’hui .............................................................................................. 27
1.Analyses des attitudes de la population selon les normes et le statut social de 1958 à
aujourd’hui .............................................................................................................................. 27
a. Les instruments d’analyse ................................................................................................ 28
b.Les points évolutifs ........................................................................................................... 29
2.Analyses de la culture depuis l’indépendance .................................................................. 31
a. La perception de l’environnement ................................................................................... 31
b.Les modèles et idéaux sociaux .......................................................................................... 31
c.La religion et les croyance ............................................................................................... 31
PARTIE II - LA COMMUNE RURALE DE JOFFRE VILLE ET LA
CONSERVATION ENVIRONNEMENTALE
Chapitre III – Monographie de la commune rurale de Joffre ville .............................. 33
Section 1 – Présentation de la commune rurale de Joffre ville et Structure
démographique ...................................................................................................................... 33
1. Les divers pouvoirs et autorités ..................................................................................... 34
2.Evolution de la morale ..................................................................................................... 35
a.Les Activités prohibées .................................................................................................... 35
b.Les Activités promues ..................................................................................................... 36
91
Section 2 – La commune rurale de Joffre ville et la Montagne d’Ambre .................... 36
1.La commune rurale, entrée au parc Montagne d’Ambre ................................................. 36
2.La commune rurale et la Forêt d’Ambre ......................................................................... 41
b. Les réalités avant la colonisation .................................................................................. 41
b.La commune rurale de Joffre ville de la colonisation à l’année 1958 .......................... 42
Chapitre IV – Les impacts de la politique environnementale à Joffre ville ............... 46
Section 1 – La politique environnementale de la Commune rurale de Joffre ville et de
l’ANGAP dans la conservation du parc Montagne d’Ambre ........................................... 46
1.L’ANGAP et le WWF ................................................................................................... 46
a.Le WWF ........................................................................................................................... 46
b.L’ANGAP ........................................................................................................................ 46
2. La Région DIANA .......................................................................................................... 47
a.Dans toute la Région DIANA .......................................................................................... 47
b.Cas d’Antsiranana ............................................................................................................ 47
c.Cas propre à la commune rurale de Joffre ville .............................................................. 48
Section 2 – Les impacts de la politique environnementale sur la Joffre ville ............. 49
1.Brève présentation de la notion de conservation ........................................................... 49
2.Les Apports de la conservation sur la commune rurale de Joffre ville ........................... 50
a.Les besoins non satisfaits de la commune rurale de Joffre ville ...................................... 50
b.Les besoins satisfaits par le tourisme .......................................................................... 55
PARTIE III - LES ANALYSES PROSPECTIVES
Chapitre V – Les comportements et les activités nouveaux .......................................... 57
Section 1 - Les principes et les comportements liés à la notion de conservation ......... 57
92
1.Les Origines des changements de comportement45 et impacts sur les logiques
économiques ............................................................................................................................ 57
a.Origines des changements ................................................................................................ 57
b.Les modifications dans le cadre des relations sociales ..................................................... 58
2.Les nouveaux comportements ......................................................................................... 58
a.Vis-à-vis du mode de perception de l’environnement .................................................... 58
b.Les comportements vis-à-vis de l’environnement ........................................................... 61
Section 2 - Activités adaptées aux politiques du tourisme et de la protection de
l’environnement ..................................................................................................................... 62
1.Le Doyen des métiers de conservation rencontrés dans la commune: le gardiennage .... 62
2.Les métiers dans la conservation ..................................................................................... 63
a.Par rapport aux politiques assignées aux Ruraux ............................................................. 63
b.Par rapport aux formations données ................................................................................ 64
3.Choix de ces emplois, seuls recours ................................................................................ 67
4.Les métiers dans le tourisme ............................................................................................ 69
5. Les caractéristiques des activités locales ........................................................................ 70
Chapitre VI – Les recommandations .............................................................................. 73
Section 1 – Améliorer les réalités économiques de Joffre ville ..................................... 73
1.Développer la logique économique des individus ........................................................... 73
2. Transformer le mode de vie des ménages ....................................................................... 74
3.Créer un environnement stable pour les entreprises ........................................................ 75
45
DEZ.J. (1969), « Un des problèmes du développement rural, l’évolution des comportements », Bulletin de
Madagascar, numéro 230.
93
Section 2 – Eduquer et communiquer pour une meilleure vie sociale ......................... 76
1.Le Retour à l’époque du Fihavanana sans promouvoir la corruption .............................. 76
2.Le rôle des touristes dans la société d’accueil ................................................................. 77
Section 3 – Appuyer la commune rurale de Joffre ville politiquement et
institutionnellement pour assurer une meilleure conservation de l’environnement ....... 78
1.Eviter le mythe de Sisyphe .............................................................................................. 79
2.Persuader les pouvoirs traditionnels et les pouvoirs officiels revient à la persuasion de
toute une population ................................................................................................................ 80
3.Eradiquer les exploitations irrationnelles de la population .............................................. 81
CONCLUSION GENERALE .......................................................................................... 82
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 84
ANNEXE 1 ............................................................................................................................ ii
ANNEXE 2 ......................................................................................................................... xiii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon le sexe ........ 8
Tableau 2 – Répartition des habitants de la commune rurale de Joffre ville selon l’âge .......... 8
Tableau 3 – Répartition de l’échantillon selon le sexe ........................................................... 8
Tableau 4 – Répartition de l’échantillon selon l’âge ................................................................ 8
Tableau 5 – Présentation des infrastructures locales selon l’origine des propriétaires ........... 14
Tableau 6 – Tableau récapitulatif de certaines flores du parc national avec leurs utilités
quotidiennes dans la commune ................................................................................................ 20
Tableau 7 – Tableau de certaines faunes de la Montagne d’Ambre ........................................ 20
Tableau 8 - Présentation des activités de la commune et des ménages ................................... 29
Tableau 9 – Répartition de la population de la commune rurale de Joffre-ville selon le sexe
et l’origine ............................................................................................................................... 33
Tableau 10 – Feux de brousse dans la commune de Joffre-ville de 2005 à 2006 .................. 64
Tableau 11 – Tableau récapitulatif de la production agricole ................................................ 65
Tableau 12 – Rapporte entre le sexe et le secteur d’activité ................................................... 66
Tableau 13 – Taux d’activité transformés en lien avec la politique de conservation .............. 66
Tableau 14 – Les divers emplois créés par l’écotourisme local ............................................. 69
Tableau 15 - Caractéristiques des activités économiques actuelles ........................................ 70
LISTE DES FIGURES ET DES CARTES
Figure 1 – Cercle vicieux du développement économique adapté aux réalités de Joffre ville... 5
Figure 2 – La capacité de vivre de Mabbut ............................................................................... 5
Figure 3 - Cercle vicieux de l’économie locale ...................................................................... 15
Carte 1 – Carte présentant Joffre ville dans la région DIANA ............................................... 21
Carte 2 – Région DIANA : Joffre ville et Montagne d’Ambre ............................................. 38
Figure 4 – Présentation schématique des apports surtout économiques du tourisme de la Montagne d’Ambre ................................................................................................................. 39
Figure 5 – Les biens importants pour la population de la Montagne d’Ambre ....................... 60
Figure 6 – Organigramme de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires protégées ... 63
Figure 7 - Réalités locales et analyses schématiques des choix du travail .............................. 67
LISTE DES ABBREVIATIONS
ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées
AGERAS (cellule):Cellule d’Appui à la gestion régionalisée et à l’approche spatiale
ARER : Agence Régionale Energie Réunion
CEG : Collèges d’Enseignement Général
CLEF : Centres Locaux d’Echanges Francophones
CSB : Centre de Santé de Base
DEAP : droits d’entrée au parc
DIANA : Diégo, Ambilobe, Nosy Be, Ambanja
DSRP : Documents Stratégique pour la Réduction de la pauvreté
EIE : Etude d’Impact Environnemental
EPP : Ecole Primaire Publique
FEDER : Fonds Européen de Développement Régional
FID : Fond d’Intervention pour le Développement
GCES : Gestion conservatoire des eaux et des sols
GCF : Gestion Contractualisée des Forets
GELOSE : Gestion Locale Sécurisée
GIZC : Gestion Intégrées des zones côtières
INSTAT : Institut National de la Statistique de Madagascar
LDI : Landscape Development Interventions
MAP : Madagascar Action Plan
MECIE : Mise en Compatibilité des Investissements Environnementaux
MEFB : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget
OCDE : Organisation de Coopération et de développement économique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONE : Office National pour l’Environnement
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola
PCD : Plan Communal de Développement
PCGFN UE : Projet de conservation et de gestion des forêts naturelles de l’union
uropéenne
PNAE (NEAP) : Plan national d’actions environnementales
PRD : Plan Régional de Développement
PREE : Programme d’Engagement Environnemental
RRI : Rapid Results Initiative
SMOTIG : Service de la main d’œuvre pour les travaux d’intérêt général
UICN : International Union for the Conservation of Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
USAID : United States Agency International Development
VIH-SIDA : Virus de l’Immunodéficience Humaine-Syndrôme d’Immunodéficience
Acquise
WWF : World Wide Fund for nature
LEXIQUE
a. Activités économiques : ce sont toutes les activités de production et
d’échange, que ce soit dans le but d’en faire résulter un produit fini soit dans le but d’en
produire de la matière première. Celles-ci génèrent des entrées financières ou une certaine
rémunération46.
Les catégories de changements d’activités économiques sont les suivantes : de
nouvelles activités ont été créées, des activités anciennes ont été favorisées par la politique
de conservation, et enfin, des activités anciennement pratiquées s’observent de moins en
moins de nos jours.
b. Comportement économique d’un individu : c’est la logique dans la situation
de marché, dans le choix de travailler et dans le rapprochement ressources-activités
autorisées-activités pratiquées.
c. Un parc national : est la dénomination de toutes les aires protégées faisant
partie du Réseau National en raison de leur importance fondamentale pour assurer la
représentation de la biodiversité malgache tout en la valorisant. Ce type d’aire protégée a
pour fonction d’assurer la récréation et la préservation par sa capacité d’accueil des
visiteurs étrangers et nationaux. Il fait partie d’un des modes de conservation
environnementale de Madagascar.
d. L’écotourisme, modèle de conservation ici étudié, peut se présenter sous
trois formes : le tourisme écologique, le tourisme de nature et le tourisme durable.
L’écotourisme est une activité très ressentie dans le pays étant donné ses apports
environnementaux, économiques et socioculturels sur les régions environnantes.
46
Programme international pour l’abolition du travail des enfants et Organisation Internationale du travail
(2008) « Enquête nationale sur le travail des enfants à Madagascar en 2007 », Organisation Internationale
du travail, 1ère
édition, 158p.
i
ANNEXES
ii
ANNEXE 1
LA GRILLE D’ENTRETIEN
ET
LE QUESTIONNAIRE
iii
UNE GRILLE D’ENTRETIEN
Sujet de recherche
« La population de la Commune rurale de Joffre ville dans la dynamique environnementale
globale »
Les points à aborder
1-Quelles sont les politiques de conservation observées à Madagascar ?
2-Lesquelles sont observées à la Montagne d’Ambre ?
3-Quels rapports existent-ils entre la commune rurale de Joffre ville et la conservation de la
Montagne d’Ambre ?
-Les rapports positifs
-Les rapports négatifs
4-Quels impacts observez-vous dans la commune rurale de Joffre ville ?
5-Quels ont été les domaines inchangés et non affectés par la réalité locale ?
6-Quelles sont les transformations observables sur les lieux ?
-concernant les activités
-concernant la culture
-concernant le mode de vie
7-Comment sont elles vécues par la population ?
8-Qu’en pensez vous ? Que pouvez-vous en déduire?
iv
LE QUESTIONNAIRE
Est-ce que vous habitez cette commune ?
• OUI • NON
2. Depuis quand êtes vous membre de cette commune ?
• PLUS DE 50 ANS
• MOINS DE 50 ANS -Veuillez préciser la durée : … 3. Quel âge avez-vous ?
• [18 ; 30] • [31 ; 54]
• [55 ; +]
4. Quelle (s) activité (s) exercez-vous ? [réponse à choix multiples] • Activité en rapport avec l’écotourisme :…..
• Hors du cadre touristique :….
LES APPORTS SOCIAUX ET POLITIQUES
5. Comment trouvez-vous ce parc national depuis sa classification de 1958 ? • Contraignant
• Non contraignant
6. Avez-vous remarqué des changements dans votre commune? • OUI • NON
7. Quels changements avez-vous observé dans votre commune ? [réponse à choix multiples]
• Economique :……
• Social :………. • Culturel :……….
• Environnemental :……….. • Autre :………
8. Connaissez vous la fonction de ce parc ?
• OUI
v
• NON
9. Laquelle ? 10. Et que pensez-vous du tourisme local ?
• Accepté par la communauté • Inaccepté par la communauté
11. Est-ce qu’il est avantageux ?
• OUI • NON
12. Si le tourisme est avantageux, cet avantage se présente sous quelle forme ?
→
13. Si le tourisme n’est pas avantageux, dans quelle situation se présente ce désavantage ?
→
14. Dans quel domaine touristique êtes-vous en contact avec le tourisme ou la conservation environnementale? [réponse à choix multiples] • Economique • Socio culturel
• Visiteurs • Autre :………
15. Comment trouvez-vous ce rapport ? • Accueillant
• Distant
Veuillez préciser : …………..
16. Comment est il vécu par la population ?
→
17. Et quelles sont les raisons de cette réaction ? →
vi
18. Avez-vous observé de nouvelles institutions dans votre commune ?
• OUI • NON
19. Comment classifiez-vous ces institutions ? [réponse à choix multiples] • Scolaire • Sanitaire
• Touristique • Eco touristique
• Communautaire
20. Et combien sont elles dernièrement ? (veuillez préciser à côté la date de création) Caractéristiques Nombre et noms (+ Année de
création) Scolaire Sanitaire Touristique Ecotouristique Communautaire
21. Quelle date ou quel évènement se rapproche le plus de cette création ?
→
22. Quels sont les impacts de ces institutions sur votre vie quotidienne ? [réponse à choix multiples] • En matière scolaire :….. • En matière sanitaire :…….
• En matière touristique :…. • En matière éco touristique :….. • En matière sociale ou communautaire :….
23. Dans cette commune, en matière environnementale et d’infrastructure, avez-vous observé des changements ?
• OUI • NON
24. La prostitution se pratique-t-elle dans la commune et dans le parc ? • OUI
• NON
vii
25. Quelle population est concernée par cette prostitution ? [réponse à choix multiples] • Les jeunes filles de moins de 15 ans • Les jeunes filles de moins de 21 ans
• Les jeunes femmes célibataires • Les jeunes femmes célibataires, mère d’un enfant
• Les jeunes femmes mariées • De grandes personnes
26. Quels sont les domaines affectés par la pratique de cette activité ? [réponse à choix multiples] • Sanitaire
• Economique • Socioculturel
• Educatif • Autre :…..
27. Quelle catégorie d’âge pratique le plus de prostitution? • Moins de 18 ans • Moins de 25 ans
• Plus de 26 ans
28. Comment trouvez-vous les rapports et les relations sociaux : familial et communautaire ? • Toujours le même • Plus lié
• Assez lié • Pas du tout lié • Distant
• Très distant
29. Quelles en sont les raisons selon vous ? • L’éco tourisme
• Les visiteurs étrangers • L’économie et la concurrence • Les nouvelles idéologies face au contact avec l’extérieur 30. Parmi tous ces impacts du tourisme, lequel vous touche en particulier ? • Position sociale
viii
• Position économique et d’emploi
• Position éducative • Position sanitaire
31. Et qu’est ce que vous pouvez dire en bref sur cette situation qui affecte tout particulièrement votre habitude de vie ?
LES CHANGEMENTS AU NIVEAU CULTUREL
32. Quelles sont les diverses cultures déjà pratiquées dans la commune rurale de Joffre Ville? • Tsakafara • Tsangasaina
• Course aux Aye-Aye • Joro
• Autre :……
33. Sont-elles toujours pratiquées dans les villages ? • Toutes
• Quelques unes • Aucune
Et lesquelles sont toujours pratiquées : ……….
34. Quelles sont les cultures non pratiquées à l’heure actuelle ? [réponse à choix multiples] • Tsakafara • Tsangasaina
• Course aux Aye-Aye • Joro • Autre :……
35. Quelles en sont les raisons ? [réponse à choix multiples] • Le classement du parc et l’ANGAP (législation environnementale et touristique) • Le choix de la communauté villageoise • Manque de ressources
36. Quelles cultures se pratiquaient au sein même du parc national ? [réponse à choix multiples] • Tsakafara
ix
• Tsangasaina
• Course aux Aye-Aye • Joro
• Autre :……
37. Depuis quand a débuté cette abstention à la pratique de certaines cultures ?
• Après 1950 • Après 1985 • Après 1999
• Après 2001
38. Quelles cultures sont protectrices de l’environnement ? [réponse à choix multiples] • Tsakafara • Tsangasaina
• Course aux Aye-Aye • Joro
• Autre :…… 39. Quelles cultures participent à la destruction de l’environnement naturel ?
• Tsakafara • Tsangasaina • Course aux Aye-Aye
• Joro • Autre :……
40. Dans votre village, pratiquez vous des soins à base de plantes médicinales ? • OUI
• NON
41. Et quelles plantes sont utilisées dans le but sanitaire et médical? • Tsaoha • Voangy
• Pervenche • Autre :…..
42. Est-ce que dans la pratique des soins avec les plantes médicinales, quelques traditions médicinales ne sont plus pratiquées ?
• OUI
• NON
x
43. Est-ce en rapport avec le classement en parc national de la montagne d’ambre ?
• OUI • NON
LES APPORTS ECONOMIQUES
44. Comment sont les apports de la conservation sur votre qutidien et vos activités ? • Insuffisant
• Acceptable • Plutôt acceptable
• Pas du tout suffisant • En manque totale
45. Vos acticités sont elles liées au tourisme ?
• OUI • NON
46. Pouvez-vous faire une description partielle de votre activité ?
→
47. En matière d’activité touristique, combien gagnez-vous en moyenne par mois ?
→
48. Participe t elle suffisamment à la satisfaction des besoins familiaux? pourquoi ? 49. Avez-vous pu atteindre vos objectifs avec cette somme? • Oui
• Non 50. Quels étaient les obstacles à la poursuite de votre objectif ?
51. Avec le tourisme local, avez-vous observé la création de nouveaux emplois ?
xi
• OUI
• NON
52. Quels sont ces emplois nouvellement crées ?
• Dans le domaine touristique • Domaine sanitaire
• Domaine éducatif • Domaine des infrastructures • Dans le cadre environnemental
• Autre :………
53. En avez-vous bénéficié ?
• OUI • NON
54. Concernant les activités nouvellement créées, est ce que certaines embrassent le domaine naturel ?
• OUI
• NON
55. Quelles sont donc ces activités qui concernent les ressources naturelles ? • L’artisanat • La quête des matières premières pour l’artisanat
• La capture des animaux de campagnie • La capture des plantes végétales, médicinales…
• Autres : ……….
56. Concernant les activités liées aux ressources naturelles, où puisez-vous les ressources et les matières premières?
→
57. Et qu’en est-il des états de ces ressources en forêt de nos jours? • Toujours en grand nombre • En nombre plus restreint
• Très rare
CONCERNANT L’ENVIRONNEMENT
58. Dans l’histoire de la communauté, quels ont été les décisions publiques prises en vue de la protection de l’environnement ?
• Le dina (accord communautaire sur les sanctions des actions illégales)
xii
• La loi établie même par la commune rurale (politique de développement communale) • Audience publique • Autre
59. Quels étaient les faits constatés pour qu’une telle décision soit mise en place ?
→
60. Et quels en sont les résultats ?
xiii
ANNEXE 2
-WWF : L’eau potable à Antsiranana
- Midi : Montagne d’Ambre, 50 ans d’existence
xiv
xv
xvi
COORDONNEES DE L’AUTEUR
Nom : ANDOANJARASOA
Prénoms : Miadana Annecy
Adresse postale : Lot 57, camp des mariés, Besorohitra, Fianarantsoa I
Adresse mail : SOATODY@gmail.com
Téléphone : 032 07 951 15
RESUME
Cette recherche focalisée sur les impacts de la politique de conservation de la
Montagne d’Ambre dans la commune rurale de Joffre ville montre que la responsabilité de
la population par rapport aux ressources naturelles a été promue malgré une certaine
contradiction de leurs apports avec les cultures et les modes de vie locaux. Il s’agit des
politiques de conservation qui, ayant diminué les rapports de la population locale avec les
ressources naturelles, ont réduit les moyens de recours en cas de crise des habitants de
Joffre ville. Un cercle vicieux s’observe alors sur les lieux comme le passage de
l’observation d’actes illicites, de la diminution des relations sociales et des rapports de
confiance, à l’absence de recours social et environnemental pour revenir aux actes
irrationnels mettant en danger l’environnement.
L’environnement, auparavant considéré comme un bien commun, est devenu un
bien étatique. Cependant, l’intérêt ancestral pour la sauvegarde environnementale a
toujours été conservé par la population conservatrice. La raison est cette adaptation
quotidienne de la population aux réalités locales avec la visibilité croissante des activités
traditionnelles et agricoles, en diminuant le taux de participation au secteur secondaire et
au secteur tertiaire du fait de l’évolution du marché du travail et des limites d’accès de la
population à celui-ci.
Ainsi, la conservation locale peut être perçue comme basée sur la culture
conservationniste, la participation active de la population à la mise en place des politiques
de conservation, et enfin, sur les infrastructures et les ressources de la commune,
également ou inégalement réparties auprès des habitants.
Mots clés : Joffre ville, Ecotourisme, impacts économiques, changements comportementaux, Faible recours.
ANDOANJARASOA Miadana Annecy
Née le 08 Aout 1988 à Farafangàna
CIN n° 201 052 007 407
Passeport n° A08T49966
Téléphone : 261 32 07 951 15
Messagerie : SOATODY@gmail.com
Situation matrimoniale : Célibataire
Nationalité : Malgache
Age : 21 ans
Adresse : Bloc 14 - Porte 7 - Ankatso 2 - Tananarive 101
Diplômes et Cursus universitaires :
-2008-2009: - DEA à l’Institut Catholique de Madagascar - Option : Population et
Développement
Thème : «Déterminants socio-culturels familiaux et caractéristiques du travail des
enfants à Madagascar : cas de Fianarantsoa I»
- Maîtrise en Sociologie – Département de Sociologie, Faculté DEGS, Université
de Tananarive
Thème : «La population de la commune rurale de Joffre ville dans la dynamique
environnementale globale »
-2007-2008: - Maîtrise en Sciences Sociales Appliquées au Développement - Université
Catholique de Madagascar.
Thème : « Etude des apports Environnemental, Socio-culturel et économique de
l’écotourisme du Parc National Montagne d’Ambre sur la commune rurale de Joffre-ville».
- Licence en Sociologie – Département de Sociologie, Faculté DEGS,
Université de Tananarive.
Thème : « Assistance Sociale dans le cadre des relations interpersonnelles et
intergénérationnelles dans le cadre des familles pauvres du centre Fifampandrosoana».
- Deuxième Année en Etude Anglophone – Département d’Etude
Anglophone – Université de Tananarive.
-2006-2007 : Troisième Année en Sciences Sociales Appliquées au Développement -
Université Catholique de Madagascar.
Diplôme de Fin d’Etudes du Premier Cycle en Sociologie - Département de
Sociologie, Faculté DEGS, Université de Tananarive.
Deuxième Année en Etude Anglophone – Département d’Etude
Anglophone – Université de Tananarive.
-2005-2006: DEUSS en Sciences Sociales Appliquées au Développement -Université
Catholique de Madagascar.
Première Année en Sociologie - Département de Sociologie, Faculté DEGS,
Université de Tananarive.
Première Année en Etude Anglophone – Département d’Etude Anglophone
– Université de Tananarive.
-2004-2005 : Première Année en Sciences Sociales Appliquées au Développement -
Université Catholique de Madagascar.
Première Année en Etude Germanique – Département d’Etude
Germanique – Université de Tananarive.
-2004: Baccalauréat série A1-Lycée Raherivelo Ramamonjy – Fianarantsoa I.
-2001 : BEPC - Collège Saint Joseph - Antsiranana I.
-1997: CEPE - Ecole Sainte Thérèse - Antsiranana I (Section Française).
Expériences professionnelles :
-2007-2008 : Opérateur Média au Vivetic Andraharo
Stages, Etudes et terrains :
- 2009 : Etude bibliographique sur le tourisme et la conservation environnementale.
-2009 : Etude bibliographique et enquête sur le thème de « Déterminants socio-
culturels familiaux et caractéristiques du travail des enfants »
-2008 : Stage en « Etude des apports Environnemental, Socioculturel et économique de
l’écotourisme du Parc National Montagne d’Ambre sur la commune rurale de Joffre-
ville » au sein de la Commune Rurale de Joffre ville (Stage de 2 mois-Enquête sur le
terrain).
-2008 : Stage en matière d’« Assistance Sociale dans le cadre des relations
interpersonnelles et intergénérationnelles dans le cadre familial : cas du centre
Fifampandrosoana » au Centre communautaire Fifampandrosoana
d’Ambodin’Isotry » (Stage d’un mois).
- Etude de terrain en groupe de la Brocanterie, un des secteurs Informels de
Tananarive (3 semaines, y comprises les études environnementales de cette fonction).
-2006 : Stage sur la « Gestion des stocks et de l’approvisionnement» au sein du Sénat
de Tananarive (2 semaines).
Autres formations :
- 2008 : Obtention du DALF C1 à l’Alliance Française de Tananarive.
-13-14 Mai 2008 : Approche du Handicap au sein du Handicap International de
Tananarive.
-6-8 Mai 2008:Formation en « Recherches en Sciences Sociales » avec l’International
Fondation for Science(IFS) ».
- 2008 : Formation en Assistance et actions eucharistes avec
-Juillet 2007 : Formation de base sur le Leadership – Ankatso-Comité d’Etude
Connaissances Linguistiques :
Malgache : lu, parlé et écrit (Maîtrise de beaucoup de dialectes du pays).
Français : lu, parlé et écrit
Anglais: lu, parlé et écrit
Allemand : Lu, écrit
Connaissances informatiques :
Microsoft Office (Excel, Word, Power point, Publisher, Publipostage…),
Internet , Logiciels bureautiques, et les Logiciels et Outils de traitement de données
(SPSS, SPHINX et du Tableau croisé dynamique,…).
Loisirs et intérêts personnels :
Lecture, Internet, Débats sur les réalités nationales et internationales entre Amis et
Collègues, Média.
Je déclare sur l’honneur que tous ces renseignements me concernant
sont exacts.
Fait à Antananarivo, le 17 Mai 2010.
L’intéressée,
Miadana Annecy ANDOANJARASOA
INDEX
Activités 1,12,13,18,26,29,35,39,60,66
ANGAP 16,46,66,70,80
Autorités 16,34,80
Capital social 6,15,23,47,75
Colonisation 16,23,32,41,42
Commune 8,12,19,22,29,32
Comportement 27,57,58
Conservation 17,23,33,46,49,50,57,63
Culture 19-22,26-27
Développement 1
Développement durable8-18,23
DIANA 1,47
Economie 4,12,15
Ecotourisme 17,69
Environnement 31,46
Fokonolona 16
Fonctionnalisme 4
Infrastructures 4,12,29,54-55,71,82
Intelligence territoriale 26
Joffre ville 22,29,32-48
Logique économique 73
Maréchal Joffre 42-44,79
Marx 4
Montagne d’Ambre 17,19,36,46
ONE 16,18
Parc national 46,79-82
Pauvreté 1,13,23