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BULLETIN 0F THE MINERAL RESEARCH AND EXPLORATION INSTITUTE OF TURKEY Foreign Edition 1956 Number : 48 CONTENTS STUDIE5 Les Chaines Bordières du Taurus au Sud - Ouest du Bassin de Karaman - Konya et le Prob- lème stratigraphique de la Formation Schiste - Radiolaritique ... Maurice M. Blumenthal 1 A General Review of the Geology of Turkey Cahit Erentöz 40 Quelques Remarques sur les Gites Métallifères du Bassin du Fleuve Harşit .... Cornélius Kieft 59 Ein Beitrag zur Kenntnis des Gebirgsbaues von Aladağ und Karanfil Dağı und ihres Westrandes (Kilikischer Taurus) Karl Metz 68 Zur stratigraphischen Stellung der Gipsserie im Raum Zara-İmranlı (Vilâyet Sivas) Karl Nebert 79 Alpidische Albitisationsvorgânge im Menderes Massiv und dessen Umrahmung K. Nebert-F. Ronner 86 Die Trennung Andesit-Basalt: Ein Vorschlag Felix Ronner 100 Erzmikroskopische Beobachtungen an einigen selteneren Erzmineralien der Türkei P. de Wijkerslooth 112 DOCUMENTATION Activities of the M. T. A. Institute during 1955 119 Mining Activities in Turkey 142 Publications of the Mineral Research and Exploration Institute of Turkey 149 Bu nüshada yazı işlerini fiilen idare edenler - Editors : M. Rasim MUTUK - Sehavet MERSİNOĞLU

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BULLETIN 0F THEMINERAL RESEARCH AND EXPLORATION

INSTITUTE OF TURKEYForeign Edition 1956 Number : 48

C O N T E N T S

S T U D I E 5

Les Chaines Bordières du Taurus au Sud - Ouest du Bassin de Karaman - Konya et le Prob-lème stratigraphique de la Formation Schiste - Radiolaritique ... Maurice M. Blumenthal 1

A General Review of the Geology of Turkey Cahit Erentöz 40

Quelques Remarques sur les Gites Métallifères du Bassin du Fleuve Harşit .... Cornélius Kieft 59

Ein Beitrag zur Kenntnis des Gebirgsbaues von Aladağ und Karanfil Dağı und ihresWestrandes (Kilikischer Taurus) Karl Metz 68

Zur stratigraphischen Stellung der Gipsserie im Raum Zara-İmranlı (Vilâyet Sivas) Karl Nebert 79

Alpidische Albitisationsvorgânge im Menderes Massiv und dessen Umrahmung K. Nebert-F. Ronner 86

Die Trennung Andesit-Basalt: Ein Vorschlag Felix Ronner 100

Erzmikroskopische Beobachtungen an einigen selteneren Erzmineralien der TürkeiP. de Wijkerslooth 112

D O C U M E N T A T I O N

Activities of the M. T. A. Institute during 1955 119

Mining Activities in Turkey 142

Publications of the Mineral Research and Exploration Institute of Turkey 149

Bu nüshada yazı işlerini fiilen idare edenler - Editors :

M. Rasim MUTUK - Sehavet MERSİNOĞLU

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S T U D I E S

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LES CHAINES BORDIERES DU TAURUS AU SUD-OUEST DU BASSIN

DE KARAMAN-KONYA ET LE PROBLEME STRATIGRAPHIQUE

DE LA FORMATION SCHISTO - RADIOLARITIQUE

INTRODUCTION

La région, dont la géologie faitl'objet de ces pages, est située au SWdu Bassin néogène de Karaman-Konyaoù elle constitue sur une extensionrestreinte la zone bordière du Taurusoccidental. Les recherches géologiques yont été exécutées les premiers dix joursdu mois de Mars 1955 pour être re-prises en ce qui concerne le prolonge-ment Ouest pendant quelques joursd'Octobre de la même année.

Cette rapide reconnaissance consti-tue le remaniement complet des levésexécutés en 1942 pour la carte géolo-gique de 1/800 000. Ces levés qui —comme, du reste, ailleurs —montraient

Maurice M. BLUMENTHAL

qu'une étude plus approfondie arriveraà résourdre quelques problèmes, ja-dis insoupçonnés, de cette géologiecompliquée — mais, en créant d'autres.

Au point de vue régionale, l'objetde cette étude est contigu à des con-trées déjà décrites géologiquement parl'auteur, c'est-à-dire au Secteur du Bol-kardağ à l'E (Lit. 5) et à l'arrière-paysde Bozkır au NW (Lit. 1), tandis qu'auS une lacune subsiste encore.

Dans l'élaboration de ces étudesl'auteur a bénéficié de l'aide efficacede divers collègues de l'Institut, dontla participation est mise en évidenceà la place où il convient.

A. REMARQUES SUR LA GEOGRAPHIE PHYSIQUE DE LAREGION ET LES COMPARTIMENTS NATURELS

Aucune haute chaîne du Taurusn'occupe cette région. Il s'agit tout demême d'une contrée bien accidentée où,au Nord, les bassins néogènes intérieursdéfinissent par leur plan une margebien marquée, tandis qu'au Sud la pro-fonde v a l l é e d u G ö k s u N e h r ientaille les formations présentes enpentes raides de 6 - 700 m de hauteurrelative. La chaîne la plus élevée (v.Fig. 1) est justement située au bordNord de notre région où le Hacı

B a b a Dağı atteint 2 464 m [1]. Sonfaîte s'étend à l'E jusqu'à Pınarbaşı,

[1] La t o p o n y m i e de cette chaîne estpeu claire et plutôt confuse. Il y a surtout 3cartes topographiques sur lesquelles il y a lieu dese référer : la carte topographique 1/800 000 (I),celle de 1/500 000 (II) et celle de 1/200 000 (III),toutes éditées par le «Harita Umum Müdürlüğü».

Carte I place le nom de Buzlu Dağ surl'extrémité orientale de la chaîne, tandis que IIet III dénomment le secteur du Coka Dağı avecce nom, lequel je ne pouvais pas vérifier sur leterrain. Le nom de Hacı Baba Dağı est portécomme synonyme avec le nom de «Pusala Dağ»

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tandis qu'à l'W il se subdivise en pe-tites chaînes moins ordonnées et moinsélevées. Au S de ce faîte principals'etànd une vaste région caractériséepar l'éparpillement d'un grand nombecde petites crêtes, « îlots - calcaires », si-tuées sur un soubassement schisteux etcoloré à surface ondulée; une autrechaîne calcaire (Delikgur Dağ - KemerDağ) sépare ce pays intérieur, ou mé-dian par rapport aux arêtes calcaires,de l'incision profonde du Göksu. Ainsice pays intérieur, d'un aspect nu etpeu fertile, ressemble morphologique-ment à un grand dôme disséqué etgarni de chapelets de calcaire.

Les t r a i t s h i d r o g r a p h i q u e s ,abstraction faite du Göksu, ne sont pasplus évidents. Sauf le cours d'eau men-tionné, le plus important du Taurusoccidental, seulement de petits ravinsdrainent la région; ils sont pour la plusgrande partie tributaires du Göksu, saufle Cidem Dere au NE; ainsi la ligne departage des eaux est repoussée versle Nord et devient voisine de la chaînedu Hacı Baba Dağı. A l'W descend del'arrière-pays de Bozkır le ÇarşambaÇayı; il traverse le manteau calcairedans une pittoresque et longue gorgepour déboucher dans la plaine de Cumraoù il se perd. C'est la limite Ouest dela région considérée, tandis qu'à l'Estnous n'avons pas suivi le terrain cal-caire jusqu'à son ennoiement sous leNéogène du large corridor entre Kara-man et Silifke.

La coïncidence de la morphologieavec la structure interne du sol est bien

en vue en ce qui concerne les unités deplus grand volume et d'une extensionmarquée. Ce que nous venons d'appeler

d'une façon euphémistique un domeest en vérité un pays plutôt inhospi-

talier où des ravins à pentes abrupteslaissent entre eux des traces, partielle-

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ment étendues d'une ancienne surface(Başkışla, Kızılkaya).

Le peuplement de la région estmaigre et plutôt restreint au Nord. Laroute du Kaza Karaman au Kaza Er-menek traverse le secteur oriental et leNW de la région est facilement acces-sible par les routes qui mènent de Kon-ya à Bozkır et à Hadım via Ermasùn-Belviran.

D'ores et déjà il est utile pour ser-vir à une orientation géologique d'émi-mérer les c o m p a r t i m e n t s natu-r e l s tels qu'ils peuvent être circon-scrits par une unité de caractère géo-logique; ainsi nous pouvons distingueret successivement passer en revue :

1. Le B a s s i n n é o g è n e Karaman-K o n y a (hors de considération).

2. La c h a î n e b o r d i è r e du HacıB a b a Dağı.

3. Le p r o l o n g e m e n t o c c i d e n t a lde cette dernière jusqu'au ÇarşambaÇayı se groupant autour d'un noyaupaléozoïque ( «Coupole» d'Ayvalıca).

4. Les écai l les p a l é o z o ï q u e scontigùes au Sud (Aydınkışla, Taş-başı).

5. Le «dôme» de la F o r m a t i o ns c h i s t o - r a d i o l a r i t i q u eavec des témoins calcaires.

au complexe de la culmination. D'après mes infor-mations (surtout à Gaferiyat), le premier nom estjuste pour la crête de la culmination, tandis quele nom de Pusala Dağı ou Busala Dağı est seule-ment connu pour les arêtes plus à l'E, dominantle village de Busala ou Bosola (maintenant chan-gé en Özyurt).

Pour les autres noms je renvoie au croquisorographique de la Fig. 1. Qu'on note aussi quele village de Gaferiyat, élevé administrativementà un «Nahiye», porte maintenant aussi le nom deKasaba et, malheureusement, j'ai rencontré lenom d'İlisire, le «Nahiye» précédent, aussi à laplace de Gaferiyat. Le nom du village Başkışlaest aussi porté au village de Kızılyaka, devenu«Nahiye» Başkışla.

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6. La c h a î n e c a l c a i r e D e l i k g u r— K e m e r d a ğ (Ecaille d'Afgan)s'élargissant à l'E.

7. Les c h a î n e s au S du G ö k s u(hors de considértion),

Dans ce qui suit, le même ordre desuccession est maintenu pour présenterles descriptions géologiques qui ont lebut de donner à ce pays, selon les pos-sibilités actuelles, une explication struc-turale et une interprétation théorique.

Ce sont essentiellement deux grou-pes dé sédiments qui participent au bâ-

ti géologique : d'une part, la «Sériec o m p r é h e n s i v e » des c a l c a i r e sdu Mésozoique, constituant les crêteset appartenant presque uniquement auCrétacé, d'autre part, la région plusadoucie en forme de surface montre lecomplexe multicolore de ce que nousréunissons dans le terme de «Forma-t i o n s c h i s t o - r a d i o l a r i i q u e »( = S c h i e f e r - H o r n s t e i n - F o r m a -t i o n » ) [2], comprenant également uneamplitude très large, et pouvant subs-tituer latéralement au faciès calcaire.

B. LA CHAINE DU HACI BABA DAĞI ET SONPROLONGEMENT A L'OUEST

Jusqu'à présent des renseignementsgéologiques et géographiques sur cesmontagnes, situées non loin d'une ligneimportante de trafic, faisaient complè-tement défaut. C'est le peu de «pro-mising grounds» qui leur valait cetteexistence de Cendrillon. Néanmoins onpeut prétendre que des connaissancesassez importantes peuvent y être re-cueillies.

Nous voulons aborder la régionmontagneuse dans sa partie orientale,où le bassin néogène de Karamanavance vers le Sud et laisse sur sonflanc Ouest l'extrémité abaissée duHacı Baba Dağı. Les arêtes calcairessont ici contournées par une étroitebande de couches bigarrées de la FSR,sur laquelle des marnes et grès et im-médiatement au N des calcaires lacust-res blancs forment une couverturenéogène continue (v. PL I).

Notre entrée dans la chaîne calcairese fait par le relevé de quelques cou-pes dans cette extrémité abaissée duHacı Baba Dağı où le petit ravin duHandere contourne l'éperon de cettemontagne.

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1. L'extrémité Est de la chaîne et l'in-tercalation des sédiments oncolithiques

( Prof. 3 et 4 )

Si l'on a fait connaissance avec lefaciès prépondérant du Crétacé dans leTaurus occidental et si l'on espèretrouver ce même type de calcaireclair dans notre chaîne bordière, celle -ci montrant les mêmes pentes nues etgrisâtres, on est plutôt étonné par laprésence de sédiments calcaires decouleur gris ou bleuâtre-foncé, presquenoirâtre et à structure oncolithique oupisolithique, ressemblant remarquable-ment aux calcaires permiens. C'est parcette convergence de faciès que je fus aucommencement guidé en supposant qu'ily avait ici une chaîne permienne ap-paraissant sous la FSR.

Aux abords du Handere, là où laroute menant à Başkışla traverse lecours d'eau, ces couches se présententaisément à l'observation. L'ensembleplonge sous des angles généralementmodérés au S et fait partie du comp-

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lexe calcaire qui constitue le Lale Taşı,dernier promontoire de la chaîne duHacı Baba Dağı, où dans la successionbien litée, en partie élevée, un calcairegris-clair plus massif s'intercale.

En relevant la coupe le long dupetit chemin conduisant sur le bordgauche du Handere dans les maigresvignobles, on peut observer la succes-sion des couches qui est esquissée sché-matiquement dans la Fig. 2. En m'ap-puyant sur l'étude micropaléontologiquede mon collègue, le Dr. S. ERK, j'aiétabli le profil donné sous la figure 2.

Les mêmes couches, moins conti-nues, s'observent aussi sur la rive droitedu ravin; des couches presque pure-ment échinodermiques s'y associent etau point terminal au N où le Néogèneet des couches conglomératiques etprobablement une dislocation inter-rompent la continuité, une mince lamede marno - calcaires rosâtres, apparte-nant au Sénonien, repose sur les cal-caires du Handere (Pl. I).

Il est à noter que les couches on-colithiques se poursuivent dans la di-rection du Gere Dere et gagnent viale petit col près du Lale Taşı la côtéSud de la chaîne où nous les rencont-rerons comme bancs terminaux de lasuccession calcaire (1 en Fig. 3).

Quant à l ' â g e de ces c o u c h e s ,il n'est pas très rigoureusement fixé,mais selon mon collègue, s. ERK, unniveau du C r é t a c é i n f é r i e u r doitêtre présent dans cette formation quid'après lui montre une sédimentationtrès peu équilibrée. Du fait qu'ailleurs lepaquet de couches qui sépare les bancsoncolithiques du propre Sénonien fos-silifère est très réduit en épaisseur, ilnous semble très vraisemblable que dumoins aussi le C r é t a c é m o y e n soitégalement compris dans ces sédimentscalcaires.

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2. Les pentes méridionales et latransgression sénonienne

Avant de procéder à la descrip-tion de la partie centrale de la chaînedu Hacı Baba Dağı, nous voulons nousarrêter du côté Sud non loin de latraversée du Handere par la routePınarbaşı - Başkışla, qui de là grimpeles pentes rocheuses. Alors, près dupetit monticule du B a s m a k ç ı T e p e[le Basmakçı Pınar (fontaine) à sa base!],la limite entre le bloc calcaire et lesformations qui le recouvrent au S estassez bien exposée et renseigne sur lesconditions stratigraphiques au toit decette sédimentation calcaire de longuedurée.

En général, dans la partie intéri-eure du Taurus occidental une limitefranche entre le faciès «Couches rouges»et les derniers calcaires de la «Sériecompréhensive» n'est pas à fixer trèsnettement à cause de la transition li-thologique — cela en contraste avecles régions encore plus extérieures auS (Massif d'Alanya) — et même leNummulitique s'assimile au même fa-ciès calcaire. Ici, dans le Hacı BabaDağı, nous pouvons constater unet r a n s g r e s s i o n a s s e z n e t t e d uS é n o n i e n r o u g e s u r l e s S é d i -m e n t s s o u s - j a c e n t s . Quelquescoupes peuvent illustrer ces conditionsqui, du reste, ne doivent pas être gé-néralisées à une trop grande distance.

Deux faits essentiels découlent deces coupes. Ce sont: 1. la t r a n s -g r e s s i o n s é n o n i e n n e a v e c dess é d i m e n t s c l a s t i q u e s o u d er e m a n i e m e n t sur l e C r é t a c ém o y e n (ou i n f é r i e u r ) et 2. las u p e r p o s i t i o n d e l a v a s t eF o r m a t i o n s c h i s t o - r a d i o -l a r i t i q u e s u r c e S é n o n i e n .Le type de transgression observé dansces coupes n'a pas l'air d'avoir origine

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Dans la Coulisse I :1. Calcaire oncolithique de couleur foncée en transition à des bancs contigus non oncolithiques. Dans

sa microflore Mme. U. BİLGUTAY croit pouvoir reconnaître Pseudochaetetes sp. et d'autres Soleno-poridae comme Petrophyton tenue Yabe; non seulement les algues, mais aussi la présence d'un Arénacédu type de Discocladella (probablement nouvelle espèce) militent d'après M. S. ERK fortement enfaveur de l'insertion de ces couches calcaires dans le Crétacé inférieur.

2. Calcaire massif, ou mal stratifié de couleur gris-blanchâtre; apparemment stérile.3. Surface i rrégul ière du calcaire gris, trahissant la corrosion précédente; intimement plaquetée

par dessus suivent en position de transgression des couches marno-calcaires rouge-briqueet plus ou moins schisteuses, se transformant en brèche assez grossière et à composants de cal-caires blancs et noirâtres; les Foraminifères de la roche se repartissent, d'après M. R. OBERHAU-SER, en:

Globotruncana lapparenti lapparenti BolliGlobotruncana rugosa MarieGlobotruncana arca Cushm.Globotruncana, leupoldi BolliPseudotextularia cf. elegans RzehakGümbelina globosa Ehrenberg;

ces formes indiquent le Campanien inférieur ou moyen;4. Terrain couvert (chemin!), ca. 4 m.5. Schistes marneux, bancs de silex, lentilles de grès et intercalation de calcaire b l a n -

châtre, le tout constituant une alternance précairement visible et représentant la FSR.

Dans la Coulisse II :6. Calcaire rosé passant à calcaire blanc porcelanné, en continuité couche par couche avec des

calcaires clairs du bloc calcaire sous-jacent; la faune comprend les mêmes espèces que No. 3; ellessont encore complétées (d'après S. ERK) par:

Globigerina cretacea d'Orb.Globotruncana lapparenti bulloides Vogler.

Cette faune est en faveur de la présence d'un niveau entre le Turonien et le Senonieninférieur.

7. Paquet de couches radiolaritiques brun-rougeâtre s'adossant aux calcaires clairs du Crétacésous-jacent.

Dans la Coulisse III (en aval du Kavakhan) :8. Série de calcaires lites, de couleur foncée et faisant suite dans le mur au calcaire oncohthique du

Handere, dont la coupe (Fig. 2) s'initie à une centaine de mètres d'épaisseur au N.9. Bancs calcaires extrêmement riches en nodules et bandes de silex qui garnissent aussi les

schistes interstratifiés.Spil. = Spilite; Ch. (ş) = chaussée à Başkışla.

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d'une profonde incision dans la sé-quence des couches, c'est-à-dire d'unhiatus de très longue durée. Le sédi-ment altéré, terrestre, produisant lacouleur rouge, peut dériver d'une exon-dation longitudinale assez restreinte.

Tandis que ce contact fait encorepartie du bloc calcaire, une autre ques-tion, pas facile à dénouer, se rattacheau caractère du contact au toit duSénonien où gît la Formation schisto-radiolaritique. Est-ce-qu'il y a ici unecohérence normale, couche par couche,entre le Sénonien rouge et la FSR, oudevons-nous y voir une superpositionmécanique et, consécutivement, la sérieschisto-radiolaritique en position char-riée? Jugeant d'après la convergencelithologique qui s'exprime par l'accrois-sement de silex de part et d'autre ducontact des deux séries, on pourraitmême conclure qu'elles sont unies parune sédimentation continue. Tandisqu'au-dessous du contact le calcaireprédomine, au-dessus un soudain chan-gement et une alternance de sédimentstrès variés s'installe. Malgré ce chan-gement abrupt de faciès, ces conditionspourraient quand-même nous induire àvoir une continuité, c'est-à-dire à don-ner aux couches bigarrées superposéesun âge sénonien ou post-sénonien — ceque, du reste, l'énorme épaisseur de laFSR semble défendre. Après avoir bienpesé les arguments, l'auteur renoncedans le cas présent à cette explicationet cherche la solution dans un dispo-sitif de charriage. Le complexe de laFSR est à un tel degré un matérielmobile qu'il eût cédé à la pression la-térale en se plissotant et remuant detelle sorte qu'un vrai plan de charriagebien visible ne soit pas nécessairementformé. En roulant par dessus son sou-bassement plus rigide, il s'est broyé lui-même. Une brèche semblable affleurele long de la route à Başkışla. En plus,

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comme il sera à relever plus tard(Chap. A/5), il y a encore une autrereflexion conduisant à ne pas admettrele complexe bigarré comme normale-ment superposé; nous alléguons la posi-tion normale de la série radiolaritiqueen contre-bas de la couverture calcaire,telle qu'elle existe dans le prolongementde la même chaîne vers l'Ouest. Gom-me nous nous trouvons dans l'extrémitéEst dans une même zone longitudinale,il est plus plausible que dans la coupede l'Est les mêmes conditions dominentet que la FSR correspondante revienneencore à la base de la série calcairecrétacée et que consécutivement le dis-positif du Basmakçı Tepe et de sonprolongement s'explique par superpo-sition mécanique, donc que le bloc duHacı Baba Dağı soit chevauché par unelame plus ou moins grande de la FSR.

Supportant cette interprétation vi-ent l'observation que la série radiolari-tique contourne le long du Handere lescouches calcaires sous-jacentes, celles-ci étant en train de s'abaisser en tunnelvers l'E. En adhérant à l'explicationd'une superposition mécanique, il estnormal de trouver le complexe FSRpar dessus l'unité calcaire du côté Nordde l'extrémité Est du Hacı Baba Dağı,où elle s'étend pour un bon bout dansla direction d'Ilisire.

Pour illustrer ce cas, qui sert aussià la comparaison stratigraphique avecle Sénonien du côté Nord, nous avonsà visiter le petit Gère Dere qui descenddu Lale Taşı vers la plaine. Gomme laFig. 4 l'esquisse, des conditions ana-logues aux coupes déjà relevées peuventcompléter les déductions faites.

Le faciès de «Couches rouges» quine revêt, dans le Gère Dere, que subor-donnément la couleur qui lui a procuréson nom, possède, en vérité, une faibleépaisseur; d'après la faune présente, ses

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A) Dans l'arrière-fond du ravin (la coulisse est beaucoup rapprochée de la coulisse B) on distingue:

1. Calcaires foncés à structure oncolithique; la pâte calcaire comporte de petits Gastropodes etdes Ostracodes ainsi que des Arénacés comme Haplostiche sp. Les bancs, qui se succèdentrégulièrement avec un plongement moyen de 35° au S, doivent correspondre aux couches analoguesdu Handere (Fig. 2).

B) Se rapprochant du débouché du ravin dans le Handere, la coupe observée le long du chemin de lavallée comprend:

2. Quartzites brun -noirâtre, représentant probablement un niveau élevé des calcaires du Crétacémoyen (analogue au No. 9, Coulisse C, Fig. 3).

3. Brèche calcaire jaunâtre à traces de trituration; apparemment séparée des couches précédentes parune faille.

4. Calcaires denses de. type porcelanné, de couleur blanche à interstices marneuses gris-verdâtre;leur microfaune comporte (d'après M. R. OBERHAUSER):

Globotruncana lapparenti coronata BolliGlobotruncana lapparenti lapparenti BolliGlobotruncana lapparenti tricarinata (Quer.)Globigerina cf. eretacea d'Orb.

Le niveau de ces couches est considéré comme le plus profond de notre Crétacé supérieur (Turo-nien). Epaisseur: environ 4 mètres.

Partie sans affleurement.

5. Mélange de schistes vert-brunâtre, de quartzite, de radiolarites et de calcaires ocreux ;l'ensemble, certainement, est à attribuer à la FSR.

C) Sur le côté droit du ravin en face du Sénonien de 3) et 4) un petit piton rocheux est constitué

6. d'une brèche calcaire, comportant la même faune que 4) et en plus avec:

Globotruncana leupoldi BolliGlobotruncana cf. arca Cushm. etReusella sp.

7. et 8. En calcaires, r o s é s superposés, la faune se complète encore par:

Globotruncana rugosa Marie etGûmbelina sp.

couches appartiennent au C a m p a n i e nou au T u r o n i e n c o n t i g u . Dansle cours de notre pérégrination de l'Eà l'W, nous retrouverons le Sénonienrouge en position sensiblement différent(Chap. 3b).

3. Le secteur en face de Gaferiyat

Ce secteur prolonge vers l'W lapartie discutée ci - dessus. La chaîne do-mine ici la plaine du Néogène de Kara-man et atteint des altitudes relatives de1.000 à 1400 m au-dessus de la plaine,

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montrant dans ses pentes, généralementpresque nues, un aspect en gradins, dufait que l'ensemble des couches faitcorniche, au N. Les crêtes rocheusesgagnent successivement en hauteur pourculminer dans le Hacı Baba Dağı avec2 464 m, en face de Gaferiyat. Sur untrajet long d'environ 25 km, la massecalcaire, uniforme à première vue,montre très clairement des changementslatéraux de faciès, ce qui nous amèneà la discuter en deux coupes (Chap. aet Chap. b ci-dessous), distantes l'unede l'autre d'environ 10 km.

a — L e f a c i è s g r é s e u x d el ' A y ı p ı n a r D a ğ ı e t s a p o s i -t i o n d a n s l ' e n s e m b l e .

Non loin à l'W du Gère Dere, déjàmentionné, la série proprement calcaire,plongeant uniformément au S, apparaîtpartagée en deux portions: un comp-lexe supérieur, constituant avec descalcaires massifs la crête de l'AyıpınarDağı, et un comlexe inférieur qui avancedans le Görüz Tepe, un peu plus versla plaine. Entre les deux groupes s'in-tercale en transition avec les couchesdu toit et du mur une é p a i s s es é r i e d e g r è s r o u g e s . Ces grèssont plutôt à grain fin, localementchangeant en conglomérat rouge à ga-lets de calcaires foncés; des marnes àlentilles de grès clairs ou de calcaires enplaquettes où des calcaires de couleurocreuse s'observent également dansl'ellipse allongée de la formation gré-seuse qui s'étend environ sur 7 km.

Cette formation de grès, créant unepente plus adoucie au - dessous desrochers de l'Ayıpınar Dağı, surprendpar son apparition relativement brusquedans l'épaisse succession des calcaireslités et foncés, mimétisant un peule Permien, si bien que la conclu-sion à la présence d'un étage permienà faciès continental, comme à la pre-

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mière rencontre l'auteur l'avait suggé-ré (Lit. 5, Note 70, ,p. 141), n'étaitpas complètement abusive. On sait parle chapitre précédent que ce «Permien»s'est converti maintenant en Crétacémoyen - inférieur, dont le faciès onco-lithique ressemble fortement à certainscalcaires pisolithiques du Paléozoïquesupérieur. La formation des grès rougesest donc à interpréter, soit commeun brusque changement latéral de fa-ciès du Crétacé, soit comme la basede la série calcaire qui devrait ici ve-nir à jour sous forme de noyau gréseuxet anticlinal (Prof. 3).

Ce complexe détritique prend finau NW, entre des marnes schisteuses àlentilles de calcaires; ceux-ci tantôtschisteux, tantôt pseudo-oolithiques, ontcertainement de parenté avec le facièsoneolithique, d'autant plus qu'ils ren-ferment aussi des Foraminifères aréna-cés. Ni cette terminaison NW (Müfte-bağ), ni l'autre au SE ne permettentde reconnaître le contournement descouches comme il devrait se trouver àl'abaissement d'un noyau anticlinal;toutefois, il est à considérer que ce

contournement peut disparaître quandle plissement est. à la fois fortementunilatéral et suivi de ruptures de tellefaçon que le déversement uniforme (icivers le N) peut bien masquer la termi-naison géométrique de l'abaissementd'un noyau anticlinal; ceci est aussisuggéré par l'énorme épaisseur qu'au-raient les calcaires si la série était con-tinue.

b — La c o u p e de 1 ' é p a i s -s e u r m a x i m a l e (Prof. 2).

En se déplaçant du Kozağaç Dereà l'W, nous voyons le corps calcaireregagner son aspect uniforme. Le com-plexe inférieur (Görüz Tepe etc.) et lecomplexe supérieur des arêtes, le dernierapparemment affecté de quelque cisail-

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lement dans le Coka Dağı, se soudent—après l'élimination des grès— et ainsidu bord de la plaine jusqu'à la crêteune exacte subdivision stratigraphiquequelconque dans une succession decouches de milliers de mètres sembleêtre illusoire.

Ce qu'on peut déjà distinguer dupied de la montagne, c'est une cer-taine alternance des calcaires bien ougrossièrement lités et des calcaires mas-sifs, subrécifaux d'un habitus clair. Laportion stratifiée se perd, pour ainsidire, dans un bloc massif, lequel, enface de Gaferiyat, est le plus en vueet se poursuit dans les pentes supé-rieures vers le Busala Dağı. Ce n'estque par l ' U l u d e r e qu'on monteaisément à travers cette masse calcaireplongeant sous un angle de 25° à 35° auSSW. On est déçu, si l'on s'attend àtrouver à la base la série radiolaritiquequi, loin à l'E, aux environs d'Ilisire,s'est abaissée sous le manteau tertiairelacustre.

Egalement au débouché du ravinmentionné (Tepebağ Önü), des couchesen bancs réguliers et contenant desdébris de coquilles et d'Echinides-n'ontrien donné de solide pour les étiqueterstratigraphiquement. Une étude plusapprofondie des H e x a c o r a l l i a i r e s ,qui sont ici très peu abondants, enfer-més dans un calcaire noir à patineocreuse, pourrait à l'avenir donnerquelque renseignement que, à ce quenous pressentons, visera l' à g e c r é -t a c é l e p l u s i n f é r i e u r o u u nJ u r a s s i q u e t r è s s u p é r i e u r .Ce faciès foncé à polypiers présenteune certaine parenté avec des forma-tions calcaréo - marneuses à polypiersexistant ça et là dans le Taurus occi-dental (par exemple : la «Série de Çu-kuryurt» aux abords de l'İnif Ovası;Lit. 3, p. 50). Ces bancs se marquentdans le paysage par les pentes plus

sombres, continuant par intermittenceà la base de la chaîne jusqu'aux abordsd'Elmasun.

Franchissant en montant le bloccalcaire en direction de la crête parmoyen de l'Uludere, ce n'est qu'après,un volume calcaire correspondant à uneépaisseur de couches d'environ 800 mque finalement dans un calcaire bleuâtre- clair, où l'on pouvait soupçonner desalgues, qu'un repère stratigraphiquefut rencontré; ce calcaire contenait,d'après s. ERK, des T e x t u l a r i d é set des A r é n a c é s entre lesquels setrouvaient :

Spiroplectamina sp. etAmmobaculoides sp.

qui visent avec certitude, d'après monconfrère, au C r é t a c é i n f é r i e u r .Une telle insertion relativement profondesurprend plutôt, parce qu'un niveausupérieur de calcaire, séparé de lui parune épaisseur d'environ 70 m appar-tient déjà au Senonien.

En montant les gradins calcairesau-dessus du calcaire fossilifère men-tionné, l'approche du Senonien s'an-nonce par l'intercalation de nodules etde bandes de silex foncé et, aussi, parla transformation du calcaire en brèched'une épaisseur mince; dans celle-cis'introduit de la matière rouge mar-neuse et des petits bancs de calcairerosé. Ce paquet de couches rouges,partiellement du type porcelanné, estd'une épaisseur faible ( 1 - 4 m); ils'effile à diverses reprises. La pâtecomporte Globotruncana sp. et Güm-belina sp. (S. ERK). Habituellement etstratigraphiquement ces couches sontà rapprocher vers l'E du niveau séno-nien déjà décrit de l'extrémité orientaledu Hacı Baba Dağı, bien que nous nepouvions pas les suivre pas à pas, lestraces rouges se perdant trop souventet se terminant définitivement aux

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abords du Coka Dağı. Egalement versl'W la continuité n'a pu être reconnueplus loin qu'un km. environ au delàdu sommet du Hacı Baba Dağı, arêteélevée qui domine quelques dizaines demètres le niveau rouge bréchoïde àGlobotruncana.

Tandis qu'à l'extrémité Est le ni-veau transgressif du Sénonien sépare lebloc calcaire de la FSR, ici de nouveauune alternance de calcaires massifs,constituant le versant méridional de lachaîne en direction de Masdat, succèdeau Sénonien rouge et augmente le corpscalcaire d'une façon inattendue (Prof.4). On doit se demander si la grandeépaisseur de ce calcaire massif, domi-nant le pays des schistes à radiolaritesdu Sud, représente vraiment un niveausupérieur aux couches à Globotruncana—qui, à la rigueur, pourraient encoreappartenir au Turonien—ou s'il fautavoir recours à des complications tec-toniques causant le retour de bancs in-férieurs au Sénonien dans les pentesméridionales; cette question n'a pas étéélucidée.

C'est d'en bas jusqu'en haut quenous avons maintenant parcouru l'é-norme masse calcaire qui fait front aubassin néogène. Elle comporte danscette coupe de l'Uludere une épaisseurqui ne revient ailleurs. Bien que desplissements secondaires et même desduplications puissent influencer et trom-per l'évaluation de l'épaisseur, le Cré-tacé calcaire visible semble ici atteindreou même dépasser les mille mètres.Toutefois, compte tenu de l'existenced'un grand pli couché, ici plus redressé,montrant une succession de couchesininterrompues en faciès néritique ousémi-récifal, conduit à penser que pen-dant le Crétacé un abaissement lentavait lieu dans cette région, dessinantune importante zone de subsidence(géosynclinal secondaire).

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4. Les montagnes bordières entre le

Hacı Baba Dağı et le Çarsamba Çayı

(Planche II)

S'avançant maintenant vers l'W audelà de la haute chaîne bordière, c'est-à-dire vers la région située entre l'abais-sement du Hacı Baba Dağı et laprofonde gorge du Çarşamba Çayı auS de Konya - Cumra, l'auteur empiètesur un terrain moins connu de lui. Apart mes propres excursions informa-tives et quelques levés additionnels,j'ai été guidé, dans cette contrée, parles levés consciencieux de mon collèguele Dr. G. BRENNICH (feuille Konya, No:108/4, 1/100000). Le faîte unique àl'E se perd vers l'W au delà du BusalaDağı, et un éparpillement de montagnesde moindre hauteur accentue une di-rection plutôt vers le NNW pour alorsfinir soudainement au bord de la plainedu Néogène lacustre d'Elmasun. Ac-compagnant ce morcellement orogra-phique s'insinue entre les montagnespurement calcaires la Formation schisto-radiolaritique. En regardant en plan,nous somme ici au débouché dans laplaine de la grande aire de cette for-mation qui est située derrière, c'est-à-dire au S de la chaîne de Hacı BabaDağı - Busala Dağı. Le dénouementorographique mentionné est encore plusaccentué dans les collines qui nous sé-parent de la gorge du Çarşamba Çayıet qui définit de nouveau une aire cal-caire ininterrompue.

Avec l'abaissement orographique vade pair l'affaiblissement de plissement;à l'W du méridien d'Emirhan l'oeil nesaisit que la grande couverture calcaire,mal stratifiée, qui définit les crêtes oùseulement, par endroits, alors que d'or-dinaire existent des formations litées,se trahit un plissement plus accentué;en général ce cas se rencontre là oùles calcaires stratifiés de la base se

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chargent de silex, ce qui caractérise leniveau de transition vers la FSR.

Enumérons d'abord quelques obser-vations géologiques (1-9 ci-dessous) quià première vue semblent montrer l'évi-dence d'un certain contraste avec lachaîne que nous venons de décrire àl'E. Les points à relever, qui serontaprès plus amplement discutés, sontles suivants :

1 . L e m a n q u e d ' u n e l i g n es t r u c t u r a l e bien en vue et laprépondérance d'une couverture cal-caire monotone contribuent à donnerà ce paysage un aspect morpholo-gique moins ordonné.

2. II existe une f o r t e p a r t i c i p a -t i o n d e l a F o r m a t i o ns c h i s t o - r a d i o l a r i t i q u e(FSR), apparaissant en c o n t r e -b a s de la nappe calcaire.

3. La nappe calcaire appartenant éga-lement au Crétacé ne m o n t r en u l l e p a r t l e t y p e des ca l-c a i r e s o n c o l i t h i q u e s .

4. Le contenu en t r a c e s o r g a n i -q u e s informatives pour l'âge descouches, est extrêmement pauvre :l e C r é t a c é m o y e n - s u p é -r i e u r semble dominer, peut-êtresans termes plus bas comme dans leHacı Baba Dağı.

5 . L ' o c c u r r e n c e du P a l é o -c è n e est un trait nouveau dans larégion.

6 . A u p o i n t d e v u e s t r u c t u -r a l l'existence d'une aire deschistes anciens suggère la présenced'une sorte de b o m b e m e n t duP a l é o z o ï q u e ( « C o u p o l e d'Ay-v a l ı c a » ) .

7. Ensuite, l ' a p p o s i t i o n d ' é -c a i l l é s au Sud (Aydınkışla, Pınar-cık), contigues à la coupole précitée,

trahit un cisaillement tectonique dusoubassement ancien.

8. L e d é v e r s e m e n t au N,suggéré pour expliquer la structuredu Hacı Baba Dağı, semble être con-tinu vers l'W, mais il ne se montrequ'au S de la "Coupole d'Ayvalıca".

9 . La z o n e p a l é o z o ï q u e m é -d i a n e d u T a u r u s o c c i d e n t a l ,faisant apparemment parti, dansnotre transversale, d'une sorte devaste dôme, situé plus au S, du partet d'autre du Göksu Nehri, vient àparticiper à l'arrangement tecto-nique de notre région ( B o r d p a -l é o z o ï q u e d e T a ş b a ş ı ) .

Eclaircissement additionnel

ad 1:

Quant à la disparition graduellede la structure du Hacı Baba Dağı versle NW, le petit nombre des observationssemble indiquer que le grand pli cachédans l'uniformité du Hacı Baba Dağıdévie un peu vers le NNW et dispa-raît — probablement faille — dans laplaine du bassin néogène au N d'Elma-sun. Ce sont les couches du flanc Sudde ce pli qui constituent les petiteschaînes entre la plaine au N et le vasteterritoire de la FSR (Masdat - Durayda)Nous entrons aussitôt, vers l'W, dans ledomaine d'un b o m b e m e n t p a -l é o z o ï q u e ; par leur direction et leurplongement les couches calcaires du Ka-raburun Dağı, montagne-îlot dans laplaine, près de Karasınır, peuvent déjàcorrespondre au flanc Est lointain decette structure, d'ailleurs peu définie.

ad 2 :

Tandis que dans le Hacı Baba Dağıproprement dit l'ensemble des c o u -c h e s r a d i o l a r i t i q u e s avec leurcortège d'autres roches qui les accom-pagnent ne v i e n t n u l l e p a r t à

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j o u r et n'est que supposé sous le man-teau calcaire, situé théoriquement sousle Néogène, la -FSR occupe de vastessurfaces à l'W du méridien d'Emirhanet, ce qui était déjà d'influence pournos conceptions sur l'extrémité Est duHacı Baba Dağı, elle apparaît ici clai-rement e n . c o n t r e - b a s de la suc-cession calcaire et doit donc être tenuepour i n f r a c r é t a c i q u e ou mêmep r é - c r é t a c i q u e , ce qui, du reste,n'exclut point que des couches du mêmefaciès réapparaissent aussi en niveauxplus élevés.

ad 3 et 4 :

Pour une orientation stratigraphi-que générale l'occurrence du niveaurouge à Globotruncana est de grandeutilité. Malheureusement, à l'W du Bu-sala Dağı on ne peut plus le constater.Le seul repère à disposition—qui parune étude micropaléontologique pluspoussée pourrait certainement êtreélargi—est un calcaire finement bré-choïde à débris d'Echinides et de H i p -p u r i t e s , pincé dans le FSR dans lesbahçeler (jardins) d'Elmasun ; il con-tient (d'après s. ERK) :

Orbitolina curdica Henson

et des S o l é n o p o r e s . On peut don-ner à ces couches un âge a 1 b i e na p t i e n , ce qui revient à attribuer,dans cette région, un âge p r é - c r é -t a c é m o y e n à la formation bigarrée,située en contre-bas.

ad 5 :

C'est déjà au bord extérieur (Sud)de la coupole paléozoïque, c'est-à-direprès d ' A y d ı n k ı ş l a , sur la route deBelviran (Sarıoğlan) à Bozkır, qu'unélément nouveau, inconnu dans noschaînes à l'E, complète l'échelle strati-graphique ; ce sont des couches attri-buables au P a l é o c è n e .

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Cette formation s'installe en transi-tion assez soudaine sur calcaires massifs;des couches marno - calcaires, inter-stfatifiées de grès calcaires et de marnesdures à fractures esquilleuse se succèdent,formation inattendue dans l'uniformitédu paysage calcaire. Si l'observateurvenant du N descend vers le petit vil-lage d'Aydınkışla, situé au - dessus d'unravin tributaire, par le Çıldırmaz Bo-ğazı du Çarşamba Çayı, il les traversesur la chaussée ( v. Fig. 5). Cescouches sont gris - verdâtre, même rosés,mais le type sénonien à Rosalines,auquel on s'attend, n'a pas pu êtrereconnu. Dans cette alternance G.BREN-NICH avait déjà mentionné (d'après R.OBERHATJSER, dans un rapport inédit) [3]l'existence de Globorotalia cf. acutaToulmin et de Globigerina bulloidesd'Orb. Dans un calcaire très bien dis-posé en bancs et constituant le sub-stratum de la partie gréso - marneuse,j'ai moi-même constaté des G l o b o r o -t a l i d é s en grand nombre, s. ERKmentionne que ces Foraminifères setrouvent dans un calcaire sublithogra-phique (une convergence avec les«Couches rouges»!) et «sont déprimés etrecristallisés de façon que seulementquelques - uns montrent bien la formeoriginale». P a r d e s s u s suit, contretoute attente, le P a l é o z o ï q u e (voirFig. 5).

Ce Paléocène gagne par l'arête quisépare Aydınkışla du Çarşamba Çayı lesdeux bords de cette rivière où il apermis par ses propriétés favorables àla culture l'établissement d'un nombrede petits villages (Kusce, 'Kara Yahya,Dutlu). Ces couches sont plus plisséesque le calcaire rigide formant le sub-stratum. Ici, par dessus du ÇarşambaÇayı, j'ai trouvé dans des microbrèches

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1. Calcaire gris - bleuâtre, massif du Beldağ, Crétacé supérieur.

2. Calcaire i r régu l ièrement lité à bandes de silex rougeâtre; C r é t a c é s u p é r i e u r probable;contact disloqué par rapport aux couches sous-jacentes.

3. Grès calcaire à grain très fin, dur et de couleur noire interstratifié de schistes.

4. Schistes noirs, plissotés, interstratifiés de minces couches calcaires en lentilles et de quartzite àcroûte jaune; le calcaire comporte des Fusulinidés et d'autres Foraminifères et des algues (pourla spécification v. le texte).

5. Bancs de calcaire noir-grisâtre à patine ocreuse et à nodules concrétionnaires.

6. Alternance de bancs calcaréo-marneux, des marnes et des grés calcaires; Paléocène.

7. Calcaire clair, terne à Globorotalia sp.

8. Calcaire clair ou grisâtre, mal stratifié; C r é t a c é supérieur.

Ch. (Ş) = Chaussée de Belviran à Bozkır; dir. K1 = Direction vers le village de Kınık.

de nombreux petits N u m m u l i t e sp r i m i t i f s ; Y. N. PEKMEN les atri-buâit à Nummulites globulus Leym.;ils sont accompagnés d ' A m p h i s t é -g i n e s e t d e D i s c o c y c l i n e s .

ad 6 :L'affleurement d e s c h i s t e s

d ' a p p a r e n c e a n c i e n n e (Pa-l é o z o ï q u e ) a été constaté parM. BRENNICH ' sur un assez grand dia-mètre qui s'étend au N de la chausséeBelviran - Bozkır jusqu'au bord de laplaine néogène; ces formations occupentune surface de plus d'une dizaine dekm2 et constituent un terrain mou,couronné par quelques îlots de calcairecrétacé (Prof. 1). Les couches schis-teuses préponcfcéremment noir-grisâtre ougris-verdâtre comportent des intercala-tions de grès, de calcaires foncés, enlits ou calco-schistes et des amas de cal-

caire bleu marmorisé; près du villageK i l d e r e affleure un petit massifd e p é r i d o t i t e s e r p e n t i n i s é emontrant quelques veines d'amiante. Ilest à noter que les radiolarites et lescouches les accompagnant, auxquelleson devait s'attendre au bord du Paléo-zoïque, sont ici presque supprimées; au

SW de Tahtalı s'étendent des couchesvertes ( des spilites d'après BRENNICH )et quelques couches siliceuses suiventle bord paléozoïque près de Kildere.

A cette occasion il est à noter queM. BRENNICH (rapport inédit) attribuel'ensemble des schistes, des couches àsilex, «Hornsteine» et des spilites inter-stratifiées, le tout étant nommé «comp-lexe à spilites», à une formation an-cienne (Paléozoïque), tandis que notrecarte les inclut dans la FSR. Le premiercas doublerait par l'attribution de ces

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couches la surface du complexe paléozoï-que, mais se heurterait ensuite à lalimite vague par rapport à la vraie FSR.

Les r e p è r e s p a l é o n t o l o g i -q u e s à disposition pour définir l'âgepaléozoïque du complexe schisteux d'Ay-valıca - Kildere sont très maigres. Descalcaires foncés, rappelant une forma-tion permienne, affleurent près d'Avşar;ils ont montré des G l o m o s p i r e set pourraient confirmer l ' age p e r -m i e n (ou permo - carbonifère) pourles calcaires, ce qui rangerait peut-êtreles schistes dans le Dévonien; fait quiobligerait à assimiler ces strates auPaléozoïque d'İnik au SW et au Paléo-zoïque à Fusulinidés de Taşbaşı au S(voir sous 7 et 9). D'après sa positioncentrale au dedans des calcaires crétacés,nous nommerons cette aire de couchesanciennes « C o u p o l e d ' A y v a l ı c a »( lieu situé au centre ) ; le terme de«coupole» n'étant naturellement pas àcomprendre dans le sens strictementgéométrique, puisqu'il ne s'agit qued'un terrain plissoté, vaguement inscritdans une circonférence propre à unecoupole.

ad 7 :Les traces d'une faune à Foramini-

fères sont meilleures dans les t e r r a i n ss c h i s t o - c a l c a i r e s entre K ı n ı ket A y d ı n k ı ş l a , situé plus au SSW.Si l'on peut hésiter d'après leur carac-tère lithologique d'attribuer les schistesfoncés des abords de Kınık, soit à laFSR, soit au Paléozoïque, quelquestrouvailles de calcaires fossilifères déci-dent pour le Paléozoïque. Cette forma-tion occupe près de Kınık une sur-face assez grande et s'étend vers l'E àune distance mal limitée; il est mieuxreconnu dans une bande très mince ensuperposition au Paléocène d ' A y d ı n -kışla. Les positions relatives des cou-ches dans le dernier lieu sont esquisséesdans le croquis de la Fig. 5.

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Les calcaires noirâtres à patinejaune, situés entre des schistes marneuxdans l'arête immédiatement au S deKınık ont montré ( S . ERK) :

Gymnocodium bellerophontisRothpl. et

Gymnocodium tenellum Pia.

Egalement dans le Paléozoïque d'Aydın-kışla, déjà relevé, une lentille de cal-caire noir dans des schistes, situés auxmarges du village (3, fig. 5) a fournià part de Gymnocodium tenellum Piaune assez riche faune de Foraminifèrescomme :

Gribogenerina sp.Pachyploia sp.Erlandinites sp.Nodosinella sp.Ammobaculites sp.Endothyra sp.Glomospira sp. etTextularia sp. [4]

ad 8:

En direction vers l'W un a b a i s -s e m e n t g é n é r a l d e l ' a x es t r u c t u r a l doit avoir lieu. Lacouverture calcaire devient cohérenteet la profonde gorge ( Mavi Boğaz ) .du Çarşamba Çayı est entaillée dans uncalcaire massif clair qui par ses raresForaminifères se trahit comme Crétacésupérieur. Nulle part dans la gorge lesschistes anciens ne viennent à jour,sauf dans une autre disposition auNord, en face de Belkuyu, où un petitmassif d'une d i o r i t e à h o r n b l e n d erepose sur le calcaire de la gorge et setrouve en compagnie de schistes colorés

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et plissotés à intercalations de calcairesbleu-foncé (probablement paléozoïques);comme l'ensemble est recouvert par lecalcaire de la circonférence de la Cou-pole d'Ayvalıca, il semble exister unesorte de duplication.

C'est également à l'autre bout dela gorge en quetion, près de F a r t -k ö y , qu'une complication similairegarnit l'autre bord de la grande massecalcaire; en face de P ı n a r c ı k lecalcaire de la gorge s'enfonce sous unesérie de couches colorées — calcairesfoncés en plaquettes, couches marno-gréseuses rouges, calcaires oolithiquesetc. — déterminant la base des cal-caires massifs à H i p p u r i t e s deBozkır. Notre carte (Pl. II) joint cettesérie à la FSR, bien qu'elle ne soitpas proprement radiolaritique, maiscorrespond apparemment à la base dela série calcaire succédant au S. Unnouveau cisaillement dans la couverturemésozoïque est ainsi indiqué.

Revenons encore à Aydınkışla, pourfaire ressortir le caractère structural.Le pointement du Paléozoïque entreAydınkışla et Kınık est en faveur del'existence d'une sorte d'écaillé ' quicharrie, quoique pas d'une façon trèsnette, les couches contigües au N, c'est-à-dire le Paléocène déjà relevé (Prof. 1).

Cette base ancienne porte sur sondos les calcaires massifs du Beldağ, quià leur tour au S, près d'Acılar, sontcontournés par des radiolarites, spiliteset calcaires rosés qui probablements'adossent à la base paléozoïque de Kı-nık; entre le calcaire de Beldağ et lesschistes anciens semble également exis-ter une rupture.

L'accentuation de la tectonique, enc r é a n t là des é c a i l l e s à noyaupaléozoïque qui r e g a r d e n t le Nord,trahit certainement, comme dans leHacı Baba Dağı, des forces ayant été

actives dans cette direction, aussi inat-tendues qu'elles soient, si l'on se sou-vient que nous nous approchons déjàde la région de Bozkır - Hadım - Taş-kent où le m o u v e m e n t va ri-g o u r e u s e m e n t v e r s l e S u d -O u e s t (Nappe de Hadım). Une étudede la vallée du Göksu Nehri supérieurequi passe à 10 km au S du Beldağ,posera certainement le problème ardud'expliquer ce style tectonique; nous yrevenons dans les «Conclusions» (Chap.D).

Pour le moment il suffit de men-tionner que le Paléozoïque retrouvé àKınık et à Aydınkışla a peut-être desrelations immédiates avec celui de Taş-başı qui représente le bord Nord de lazone paléozoïque médiane du Taurusoccidental, ensuite constituant plus auS la Nappe de Hadım.

ad 9 :

Le village de T a ş b a ş ı est situéau pied Sud du Coka Dağı, montagneq'ui représente la culmination de la ré-gion (1880 m). C'est jusqu'ici qu'avan-cent vers le N les calcaires bleu-foncédu Permien qui contournent les schistesdévoniens de la vallée du Göksu («Schis-tes d'Egiste», mis en corrélation avec les«Schistes de Seydişehir», Lit 2, p.138/141).

Ces calcaires permiens, apparemmentstériles sur de longues distances, sontcontournés à Taşbaşı par un complexede schistes; des îlots-calcaires reposentau-dessus; ils sont pétris de F u s u l i -n i d é s (Schwagerines de type asiatique,s. ERK).

Ce socle ancien surplombe quelquepeu les couches du Coka Dağı qui com-mencent à la base de cette montagneavec des couches peu épaisses du typedes radiolarites surmontant les calcairescrétacés (Prof. 1). Il semble donc bien

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qu'entre Taşbaşı et le Coka Dağı existeégalement une écaille regardant leNord. Est-ce-qu'elle correspond doncpeut-être à celle d'Aydınkışla. Je n'osepas l'affirmer parce que la région n'estpas suffisamment étudiée. Néanmoins,la position relative du Paléozoïque estanalogue et le petit Koşan Tepe noussert comme un trait d'union possible.Ce monticule est situé entre Taşbaşıet Işıklar dans un entourage de radio-larites (de celles-ci dérivent des galetsde manganèse ici parsemés); cette som-mité montre des calcaires lités, bleu-foncé qui ont fourni une petite faunepermienne comportant des E n d o -t h y r e s, des G l o m o s p i r e s etAmmonodiscus sp.; en outre, des Gas-tropodes et des Brachiopodes indéter-minables sont visibles à la surface desdalles jaunâtres. Nous laissons les rela-tions immédiates de cette enclave per-mienne avec la FSR en suspens (poin-tement du soubassement ou lambeaucharrié?).

Après avoir pénétre maintenant enpays plutôt intérieur de la grande chaîne,

voisine du Göksu Nehri, nous nousabstenons à continuer plus avant—dansune région dont l'étude nous incomberadans un autre travail— et nous passonsà une vue rétrospective en esquissantquelques coordinations-, longitudinaleset régionales.

5. Sur les connexions régionales dansles chaînes bordières

Dans le cours du chapitre précé-dent (B) nous avons' suivi le bord in-terne du Taurus occidental — c'est-à-dire l'aile occidentale du Taurus sud-anatolien — de l'E à l'W; notre limiteoccidentale se trouvait dans la trans-versale du Çarşamba Çayı qui autrefoisdéjà, dans un exposé sur les montagnesen arrière de Bozkır, constituait lepoint extrême au NE (v. Lit. 1, p. 101).Pour bien faire ressortir les propriétéstectoniques et stratigraphiques du paysparcouru, la liste ci-dessous établie, varécapituler les différences et les ana-logies, à l'W et à l'E, mettant la partdes observations et celles des interpré-tations au même rang.

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L'opposition des «thèses» ci-dessusalignées semble à première vue séparerradicalement deux unités de la zoneorogénétique; mais ceci n'est pas le cas,car ce ne sont que des nuances transi-toires qui peuvent aisément s'adapterl'une à l'autre à une distance relati-vement faible.

On peut déduire de l'ensemble quela chaîne du Hacı Baba Dağı est unélément quelque peu plus interne,c'est-à-dire plus rapproché de l'Anatolieintérieure et que ses sédiments provien-nent d'une sorte de géosynclinal de se-cond ordre; par contre, la région au-jourd'hui disposée autour des hautsfonds où existent les affleurements duPaléozoïque se situe plus au S, vers

l'intérieur de la chaîne taurique ac-tuelle; l'épaisseur des sédiments y estplutôt moindre et le soubassement s'yest plus facilement soulevé lors desmouvements alpins, formant des écaillesde petite extension.

Cette disposition générale est enaccord avec la position relative desunités qu'on peut distinguer au bordintérieur du bâti taurique. L'abaissementaxial, qui s'accentue dans la transversaledu Çarşamba Çayı, peut se maintenirencore sur une distance restreinte; nousne pouvons pas le suivre parce que larégion vient certainement subir alorssous l'influence de failles et parce quel'énorme couverture de roches andésiti-ques du Fahrettin - Erenler Dağı coupe

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court à toute observation. Ce n'estqu'après une distance d'environ 75 kmde la latitude du Çarşamba Çayı et auNW, que nous pouvons reconnaître enplus grand volume le soubassement re-venir à la surface; c'est entre Kireli etYeğren, au N de la route de Konyaà Beyşehir, que surgit le dos desschistes anciens du S u l t a n D a ğ ı ,disloqué ici à son bord oriental par lagrande faille longitudinale d'Akşehir.Il y a tout lieu de croire que nousnous trouvons ici devant le soubassementfortement agrandi à la surface, quis'unit par dessus de la couverture plusjeune au Paléozoïque de notre relati-vement petite Coupole d'Ayvalıca. Cette ,union de notre dos ancien au SE avecl'élément structural, qui devient direc-teur pour tout le bord Est du Taurusoccidental, est en plus corroborée parla similitute des formations schisteusesrespectives.

Moins marqué est le p r o l o n g e -m e n t d e l ' u n i t é d u Hacı B a b aDağı, situé quelque peu du côté interne(NE) de la zone de la Coupole d'Ayva-lıca. Après avoir gagné le bord de laplaine où ces couches calcaires vontparticiper au flanc Ouest de la Coupoled'Ayvalıca, l'unité du Hacı Baba Dağıdoit être affectée par les dislocationsayant créé la morphologie des bassins;mais plus à l'W on peut supposer quece complexe calcaire va s'unifier pardessous la plaine avec la nappe calcairede la petite chaîne, occupant une zoneplus intérieure, soit celle du K e 1 d a g.Sous sa couverture calcaire communeapparaît à la latitude de Pembeci,15 km au S de Konya, la série desophiolites avec un maigre cortège deradiolarites. La base paléozoïque, pro-prement dite, vient à jour plus au Ndans la large courbure de la chausséeKonya - Beyşehir à l'Est de Kızılviran.De là on arrive après un faible inter-

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valle au large dos paléozoïque qui s'étendau SSW d'Ilgın. Si l'on compare ladistance du bord Ouest actuel de cesoirbassement au bord Est du SultanDağı, on la constate essentiellementaccrue en comparaison avec la distancemesurée au SE; on peut peut - être endéduire que les éléments structurauxrégionaux divergent quelque peu versle Nord.

Dans la direction opposée de notrechamp d'études, vers le SE, la coordi-nation des éléments bordiers avecd'autres fragments structuraux devientaux environs de Karaman assez difficile,parce que l'extension de la couverturemiocène masque les relations. Néan-moins, d'après les directions générales,il me semble qu'on puisse établir lesrelations de la façon suivante: la chaînedisparue du Keldağ-Sodur, déjà men-tionnée, revient à jour avec les affleu-rements de calcaires lités, d'ophio-lites et de radiolarites des monticulesde F i s a n d o n - Ü ç b a ş ı , au SW deKaraman (v. Pl. VI, Lit. 5), où l'au-teur s'était heurté à des difficultésd'insertion stratigraphique, parce quele résultat micropaléontologique préli-minaire était plutôt en faveur de l'exis-tence du Permien dans le Mihail Tepe(Lit. 5, p. 68/69). Mais il est évidentque l'âge du Crétacé basai doit êtremaintenu pour les montagnes de Fisan-don - Üçbaşı et que la présence du Per-mien reste en suspens. La chaîne la plusintérieure du bâti taurique proprementdit doit donc se prolonger vers l'E,dans ce que jadis j'appelais «die Kalk-ketten von Karaman» (Lit. 5, p. 138),et la formation radiolaritique à leurbase ( = «Tiefere Schiefer - Hornstein -Formation») correspond à la formationici admise comme étant à la base des«îlots - calcaires», donc d'âge Crétacéinférieur ou même Jurassique supérieur(expliqué en Chap. C suivant).

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Consécutivement l'élément struc-tural, situé plus au S, étant fortementabaissé, doit traverser le large corridordu Miocène à la hauteur approximativede Godet. C'est notre unité du HacıBaba Dağı qui vise donc à la chaîne del'Avlan Dağı - Yölük Dağı, faisant par-tie de l'extrémité Ouest du secteur duBolkardağ. Autrefois l'auteur a déjàbalancé la question de l'âge de ce vasteterrain de calcaire prépondéremmentfoncé; sa comparaison avec le Hacı Ba-ba Dağı mettra donc sérieusement endoute son âge permien, jadis balancé, dumoins pour une grande portion de ceterrain stérile.

Quant aux éléments situés plus auS, il est utile de rassembler l'ensembledans un complexe cohérent y compristoute la FSR avec les corps calcairesy inclus. Ce secteur qui se situe entreKaraman et le Göksu Nehri au S, seral'objet des descriptions et considérationsdes pages suivantes (Chap. C). D'oreset déjà nous, avisons que son prolonge-ment vers l'E va se joindre après unelongue distance de couverture miocène

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aux unités de la côte cilicienne, c'est -à-dire aux écailles et plis qui jaillissententre les Massifs ophiolitiques entreEfrenk et Fındıkpınar (voir Mém. No. 8,Série D, des Matériaux p. 1. Carte géol.,Turquie; sous presse). Dans le prolon-gement vers le NW ce complexe de laFSR, apparemment pris dans un mou-vement vers le Nord, constitue le toitsous lequel s'enfoncent les éléments enécailles définies ci-devant dans la lati-tude au S du Çarşamba Çayı.

En gros termes les coordinationslongitudinales exposées concordent,abstraction faite d'un plus grand détaild'aujourd'hui, avec la distribution quel'auteur avait esquissé il y a une dou-zaine d'années et où les unités internesfigurent comme «Çarşamba Kalkzone»(Lit. 1, Fig. 1).

Après cette ébauche nécessairementencore incomplète de la chaîne bordièreextérieure, nous devons diriger notreintérêt au pays situé en arrière, c'est -à-dire au S de la chaîne du Hacı Ba-ba Dağı.

C. LE PAYS MONTAGNEUX ENTRE LE BORD NEOGENEDE KARAMAN ET LE GÖKSU NEHRİ

(Planche 1)

1. Le compartiment de la Formationschisto - radiolaritique en général

Dans l'arrière-pays de la chaîne duHacı Baba Dağı et au S du bord néo-gène de Morcalı - Pınarbaşı s'étale uneaire dépourvue de traits structurauxbien visibles malgré l'aspecf nu et par-tiellement rocheux de son sol. La For-mation schisto-radiolaritique (FSR) cons-titue ici le soubassement essentiel d'ungrand nombre de petites arêtes calcairesqui varient en dimension de la gran-deur de bloc isolé à des surfaces d'unedizaine de kilomètres carrés. Bien

qu'aux couches bigarrées de la FSR re-vienne ici une grande surface, descoupes favorables pour établir uneéchelle stratigraphique sont rares,manque qui naturellement est encoreaccru par le plissement irrégulier dansson détail. Nous ne sommes pas entréslà dans un levé détaillé et nous nous abs-tiendrons donc ici d'un exposé, descrip-tif de la formation — ailleurs déjàdonné — , la position stratigraphiquegénérale étant un but principal. C'estpar cette raison qu'une évaluation del'épaisseur de la formation entre Pınar-

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başı, Afganköy et le Göksu n'est pastrès bien fixée, mais elle doit s'appro-cher de quelques centaines de mètresy compris les roches effusives spili-tiques et de paquets réduits de calcaireslités à silex rosés ou blancs. Si l'ons'appuie sur les affleurements de laformation dans les profondes incisionsdes ravins au SW de Yılangönü, oùl'inclinaison générale des couches, pourautant qu'elle soit visible, est modeste,on arrive même à une épaisseur bienplus qu'à 4 - 500 m, en y incluant ainsides couches purement schisto-gréseusesde plus grande profondeur et en né-gligeant des répétitions possibles parplissement.

Il a été déjà question dans les cha-pitres précédentes d'un épais complexecalcaire, celui du Hacı Baba Dağı, quiest subordonné aux couches radiolari-tiques; mais on se souvient que nousn'avons pas retenu pour stratigraphiquecette position relative que présententles contacts des formations en question;la conclusion a été qu'il s'agit de con-tacts plutôt mécaniques et que là onne peut pas en déduire l'âge post - se-nonien des radiolarites et de leur cor-tège de sédiments voisins. Mais en di-sant cela nous ne voulons pas préjugerd'autres coupes stratigraphiques quenous aurons à discuter plus bas.

Les calcaires interstratifiés dans la.FSR sont en général des paquets decouches d'une extension très réduitequi comprennent des sédiments calcairesbien, mais irrégulèrement lités, souventà fines lignes de sutures et de couleurrosâtre ou blanche pure; leurs nodulesde silex peuvent développer au pointde devenir des bandes de silex; ontrouve des radiolaires aussi bien enpâte calcaire qu'en pâte siliceuse; lesmacrofossiles manquent complètement.A l'entrée dans le compartiment enquestion, où également la route Kara-

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man-Ermenek passe une petite cluse(Çakıl Boğazı), des couches rouges cal-careo - schisteuses sont englobées dansla série bigarrée; elles ont montré laprésence d ' O l i g o s t é g i n e s mal con-servées. Gomme l'affleurement est trèsplissoté et les couches considérablementtourmentées, l'information que peuventdonner ces Foraminifères reste plutôtdans le vague.

Restent encore à passer en revueles autres calcaires, mieux délimités etde plus grande répartition; ils formentdes amas de toutes dimensions dansl'aire de la FSR; nous les séparons en :

1. A r ê t e s c a l c a i r e s en con-t i n u i t é a p p a r e n t e a v e c l e sc o u c h e s de la FSR.

2 . A r ê t e s c a l c a i r e s d i s l o -q u é s s u r l e u r s o u b a s s e m e n tde FSR et.

3. A r ê t e s de p l u s g r a n d ei n d é p e n d a n c e e t e x t e n s i o n( E c a i l l e d ' A f g a n ) .

2. Arêtes calcaires à continuité strati-graphique

(Prof. 4)

Le cas franchement visible que lacouverture calcaire dans le domainecalcaire des schistes à radiolarites suivecouche par couche est très rare; le bloccalcaire plus rigide, surtout quand lescouches basales sont plus massives, s'estséparé mécaniquement des couchesargileuses beaucoup plus malléables.Toutefois, quand il s'agit d'une inter-stratification primaire de sédiment cal-caire, devenu par diagenèse un calcaireà bandes ou nodules de silex, le plis-sement a conservé les deux matièresdans leur situation originelle; des corpscalcaires de cette sorte précèdent assezsouvent les calcaires de leur toit quialors deviennent de plus en plus massifs.

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Cette disposition semble s'appliquerà l'arête calcaire, la plus en vue quiconstitue la culimination orographiquede la région, soit le V e r m e Dağı(1807 m) à 5 km au SSW de Pınarbaşı.Des calcaires lités blancs ou rosâtresse trouvent là dans un dispositif légè-rement ondulé, formant un synclinaldans la partie culminante, qui fait faceau SW avec au moins 80-100 md'épaisseur. Si l'on multipliait lenombre des plaques minces à étudier,on obtiendrait peut - être un résultatconcernant le contenu à Foraminifères;les nôtres n'ont montré que des tracesinutilisables de Foraminifères. Néan-moins, il y a une certaine vraisemb-lance à ce que ces couches superposéesà la série radiolaritique, qui comprendà la base Quest des amas de rochesvertes (spilites, v. note infrapaginale : 7),puissent représenter un C r é t a c ém o y e n - s u p é r i e u r (Turonien?).Si l'on applique cet âge au Verme Dağıli serait logique de l'étendre aussi auxcalcaires de l ' A k p ı n a r k ı r ı Dağı ,son voisin au SW, et à la plupart desautres monticules.

Un calcaire habituellement trèsproche du type des calcaires à Globo-truncana connus ailleurs, coupe le Solu-ma Dere dans le Dibek Boğazı, 2 kmau N du Verme Dağı. Son étude a étéégalement stérile. Il n'est pas complè-tement exclu que qes dalles représententvraiment le Sénonien et sont à rappro-cher dans leur position tectonique auxcalcaires - boutonnières, dont sera ques-tion un peu plus tard. Des calcairesrougeâtres en contre-bas de Burhan-köy évoquent également le faciès des«Couches rouges» du Sénonien.

Ainsi en nous dirigeant vers le N,nous nous sommes approchés des «îlots -calcaires» qui longent le bord duCrétacé moyen - inférieur du Hacı BabaDağı déjà relevé (Basmakçı Tepe, Ka-

vakhan). Si les pitons calcaires de ceslieux sont vraiment sur leur soubasse-ment originel, ce qui est très probable,leur rapprochement au calcaire du HacıBaba Dağı rend l'épaisseur du matérielde la série radiolaritique dans leur murextrêmement faible, ce qui, par con-séquent, est en désaccord avec le grandvolume de cette formation plus au S etdevient un argument en faveur d'unesuperposition mécanique de cette for-mation sur le bloc calcaire du HacıBaba Dağı.

On peut hésiter pour une grandepartie des «îlots - calcaires», s'ils sont-vraiment rattachés à leur base, ou s'ilsflottent dessus. Aspirant à trancher desindices indirects pour l'insertion stra-tigraphique de la série radiolaritique,on se laisse aisément séduire parl'hypothèse de l'autochtonie des «îlots-calcaires» si les affleurements sontinsuffisants. Cela s'applique aux petitesmontagnes qui viennent dessiner unecouverture calcaire ininterrompue auN de l'Afgan - Cidem Dere. Ici le longde la route d'Ermenek, près de lasource du Cinkoğlu Han (ruines), uncalcaire gris-clair, massif et a struc-ture pseudo - oolithique s'est zévélé richeen D a s c y c l a d a c é s , sans qu'il aitété possible à M. S. ERK de préciser leurgenre.

Une information paléontologiquemeilleure a été recueilie au P e y n i r -taşı près du village Ç a t a k . M. R.OBERHAUSER à qui fut soumis le maté-riel collectionné, a pu y distinguer legenre :

Spirocyclina proche de Spirocyclinaprimaeva Henson;

il mentionne en outre :Pseudocyclamina sp.Valvulina sp. et

des L i t u o l i d é s et des T e x t u l a r i -dés. Bien qu'il ne s'agisse là que des

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approximations, quelques-uns de cesgenres visent à la présence d'un niveaurelativement bas, c'est-à-dire au J u -r a s s i q u e s u p é r i e u r o u C r é t a c éi n f é r i e u r . Si nous acceptons pourle Peynirtaşı l'autochtonie, sa base bi-garrée appartiendrait donc plutôt à unniveau profond, plus profond que celui

. que nous avons admis sans certitudepour les monticules situés plus au N.Toutefois, des doutes me semblent en-core flâner sur ces attributions.

3. Arêtes calcaires disloquées sur leursoubassement ou complexes charriés

Quelques-uns des pitons calcairesprésentent à un tel degré les caractèresd'une klippe qu'ils ne peuvent guèreêtre le résultat d'un plissement dishar-monique local; ils sont les témoinsd'une couverture jadis plus étendue etreposent donc par un contact méca-nique franc sur le soubassement, ce quesoulignent encore des brèches de con-tact. Dans cette catégorie se range lerocher pointu du S i v r i Dağ au NEde Çatak Köy, et la T e p e c i k K a y aaux marges du même village est soncompagnon. Dans ces deux petitesklippes, il s'agit de calcaire plus mas-sif, clair; ceci, en plus de leur voisi-nage, oblige à unir ces klippes, commemorceaux marginaux et détachés, à lamasse de l'Ecaillé d'Afgan, au Sud;leur calcaire s'est montré stérile.

Un des plus puissants complexes cal-caires est celui qui domine le village dePınarbaşı au bord Nord de notre champd'étude. On peut appliquer à l'ensemblele nom de K a r a c a l Dağı d'aprèsle nom du plateau rocheux situé enarrière du front de ce complexe. Encontre-bas de sa falaise jaillit la grandesource qui a donné son nom au village.Bien que le contact soit caché sous deséboulis, on ne tarde pas à attribuer àcet abrupt rectiligne le rôle d'un front

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charrié; les autres bords sont moinsconvaincants dans le même sens.

Dans les lapiés qui s'étendent au Sdu front, j'ai constaté dans un calcairegris massif des algues qui vont été étu-diées par la suite par Mme u. BİLGÜTAY;les formes qu'elle a pu reconnaître sonttrès proches de la Gyroporella parvo-vesiculifera Rainer qui est du C r é t a -cé i n f é r i e u r ; en outre, des D a s -c y c l a d a c é s , du type de ceux duCrétacé inférieur-Jurassique supérieur,ont été observées.

Le Karacal Dağı a son pendantdans le rocher de Burhan Köy à l'Estet, si l'on considère le premier commechevauchant, il faut admettre la mêmeinterprétation pour le second. Ce faisant,nous sommes guidés par le bord exté-rieur (N) de ces calcaires vers la portepar laquelle la chaussée Karaman - Er-menek pénètre dans l'arrière - pays, ledomaine des «îlots-calcaires». Le flancdu côté Est de ce petit défilé est à lafois. la terminaison Ouest d'une vasteaire cohérente de calcaires blancs mas-sifs, qui s'étend au delà de Morcalı etKüçük Anamas et tourne après au SE,arrivant ainsi au Göksu, de telle sortequ'elle inclut dans un vaste hémicircleles «îlots - calcaires», traités jusqu'ici.C'est le domaine de l'Ecaillé d'Afganque nous aborderons, si nous progres-sons au Sud dans l'immédiat voisinagedu village d'Afgan.

4. L'Ecaillé d'Afgan

Afgan Köyü (±560 habitants) estpresque de tous les côtés entouré deparois rocheuses; il occupe un creuxdans lequel affleure la FSR acquérantsouvent même un habitus d'une forma-tion paléozoïque schisteuse. Le peu deterrain fertile a forcé la population auplus profond du creux où grouillentles maisons (±110), étroitement entas-

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sées comme dans une ville chinoise;les pentes restent ainsi réservées à laculture des céréales, de la vigne et desarbres fruitiers. Ce pittoresque villageest lié par un embrachement à la routecarrossable de Karaman à Ermenek quidescend en lacets. Un ravin, prenantorigine dans le plateau élevé des «îlots-calcaires» mentionnés, descend dès levillage en gorge vers le Göksu Nehri auSud.

A première vue déjà l'observateurdescendant au village constate qu'ilentre dans un dispositif géologique par-ticulier. Les hauts rochers entourant levillage sont unis entre eux, cela encontraste avec l'éparpillement des petitesarêtes au Nord, desquels, d'ailleurs,leur sédiment calcaire diffère sensible-ment. Ils déterminent un l o n g g r o u -p e m e n t d ' a r ê t e s qui va de la gorgedu Göksu en amont de Bucakkışla, àl'W, jusqu'à la traversée de' l'AfganCidem Dere en direction W - E, pours'incurver ensuite au N et constituer lebord disloqué faisant face au Néogènedu Bassin de Karaman. Vers l'E cettemasse calcaire s'élargit considérable-ment et constitue un pays semi-carstiquedont les sommets culminent entre 1500et 1700 m (Yelatan Dağ, Kemer Dağ1710 m). Nous n'avons pas poursuivinos randonnées dans l'extrémité Estqui s'enfonce sous le Miocène duCorridor Karaman-Silifke et où jaillis-sent de nombreuses sources. Le bordSud longe, en gros termes, le flancseptentrional du Göksu.

Le sédiment le plus répandu de cecomplexe est un c a l c a i r e g r i s -c l a i r , non ou peu stratifié; mais vers lehaut, c'est-à-dire vers le Sud, un calcairegris terne-cendré prédomine; celui - ciest dans la partie supérieure bien stra-tifié et montre très communémentune forte participation de nodules etbandes irrégulières d'un silex foncé.

Aucune trace utilisable de macrofossilesn'a été trouvée, mais l'étude assidueeffectuée sur mes échantillons parM. R. OBERHAUSER a réussi à reconnaîtrequelques Foraminifères qui guident tantsoit peu l'identification stratigraphique.Ils visent à la présence du J u r a s s i q u e ,ou, d'après mon confrère, même auMésozoïque plutôt profond; il cite desT e x t u l a r i d é s , des L i t u o l i d é s ,d e s T r o c h a m i n i d é s , des V a 1-v u l i n i d é s , Valvulinella sp. et Invo-lutina sp. Ces trouvailles, encore bienrares malgré le grand nombre des pla-ques minces, se distribuent non seule-ment au bord Nord (Cinboğaz à l'Wde Çatak), mais également au bordopposé au Sud (Kızılbağın Kaya prèsde Çukurköy), tandis que les bancslités le long de la chaussée descendantà Bucakkışla n'ont montré que desradiolaires. Mais des recherches plusétendues sont nécessaires, vu que lesgenres reconnus ont une assez largeamplitude stratigraphique.

En ,ce qui concerne la t e c t o n i q u edu grand complexe calcaire entre l'Af-gan et le Göksu où les couches, isoc-linalement considérées, peuvent atteindreune épaisseur d'au moins 1000 m, ellea l'air de représenter une immense lamecourbée qui fait face au Nord, surplom-bant la FSR, et s'enfonçant au S; audelà du Göksu un nouveau complexecalcaréo - schisto - radiolaritique la sur-monte (Région de Çukurköy, Prof. 3).

Le contact qui sépare le bord Nordde cette grande masse calcaire de lasérie schisto - radiolaritique montre tousles traits d'un bloc charrié, d'origineproche — ce qui est vraisemblable — oulointaine. Le plan de dislocation estbien en vue dans la gorge du Göksu(à la marge W de notre carte), auxenvirons d'Afgan Köyü (à comp. Fig. 6)et à la lisière septentrionale près duvillage de Morcalı. Dans ce dernier lieu

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la forte source alimentant le villagejaillit au contact. Au pied du rochercalcaire de Morcalı on observe un paquetschisto-marneux à morceaux de calcairestriturés, coincé sous le calcaire massifqui,lui même, est infiltré par une masse rougeargileuse qui le rend bréchoïde le longdu contact; celui-ci s'incline assezfortement a l'WSW (apparence de faille)et nous devons en conclure qu'il s'agitd'un mouvement convulsif (Verknetung)entre la masse ci-devant charriée etson soubassement schisto-marneux.

Plus saisissant sont encore les bordsde notre calcaire massif d'Afgan auxabords du village de ce nom et prèsde Çukurbağ. Un embranchement dela masse calcaire principale s'avancevers l'E, vers le Çukurbağ - Akdağ, oùun excellent affleurement montre lecalcaire massif en contact mécanique surdu matériel spilitique, extrêmement al-téré (v. note infrapaginale No. 5); celui -ci s'étend au Nord dans un entourageévoquant le Paléozoïque (schistes noirs,conglomérats et grès quartziteux). Surc e s o u b a s s e m e n t f l o t t e l ' A k -dağ de Ç u k u r b a ğ , s i t u é à l'E d uv i l l a g e . La question a été déjà sou-levée de savoir s'il y a entre les «îlots-calcaires» plus au N encore de morceauxdétachés du plus grand massif Çukurbağ- Afgan Köyü; tenant compte du faitque le calcaire de la grande lame, quandil est typique, est différent, nous avonsjugé convenable d'y rattacher seulementles plus disloqués et les plus prochesde ces calcaires montrant le type mas-sif blanc.

5. Les boutonnières sénoniennes dela zone Çukurbağ - Küçük Anamas

Dans le recoin d'Afgan Köyü sur-gissent petit nombre de collines ro-cheuses, dont le meilleur représentantest le Ç u k u r b a ğ K o r u , enserréentre ses voisins et l'abrupt de la

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1. C a l c a i r e s blanc-grisâtre, occasionnellement rou-gâtres, en bancs bien lités; la faune des Forarni-nifères est mentionnée dans le texte.

2. C a l c a i r e s ternes, porcelannés, de couleur roséou grisâtre; des bandes et nodules de silex brunaccentuent la stratification et augmentent vers lehaut où Globotruncana ex. gr. lapparenti Bolli estencore présente.

3. Bandes de silex brun à radio la ires et deschistes argileux brunâtres; la même continuitéen verticale du silex en calcaire et en schistes (iciaccompagné de minces filets de calcaire) soulignela cohérence des couches.

4. Brèche bariolée, intercalée dans les schisteset comportant des morceaux de silex, des cal-caires rosés du Sénonien, des fragments de spiliteet quelque peu de serpentine; l'origine par tritu-ration mécanique est plausible.

5. Calca ire massi f , stratification peu visible,couleur gris-blanchâtre; appartenant à l'Ecailléd'Afgan.

6. Plan de c h a r r i a g e de l'Ecaillé d'Afgan.

D ö k ü k K a y a , celle-ci faisant par-tie de l'Ecaillé d'Afgan. Le calcaire dece monticule est du type porcelannérosé ou brique, typique pour les calcairesà Rosalines (Globotruncana). Les cou-ches rougâetre-claire aux abords de Çu-kurbağ (Est) sont pétries de Rosalines.D'après l'étude faite par R. OBERHAUSER,la faune comprend :

Globotruncana lapparenti lappa-renti Bolli

Globotruncana lapparenti coronataBolli

Globigerina cf. cretacea d'Orb. etOligostegina sp.

Elle permit de dater cette faune commeT u r o n i e n - C a m p a n i e n i n f é r i e u r .

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A l'E et à l'W ces bancs bien litéss'enfoncent sous la série bigarrée à ra-diolarites. La coupe entre la Yarıkkaya(face disloquée du Çukurbağ Koru) etla Dökük Kaya est très représentative ;la Fig. 6 l'esquisse schématiquement.En plus de son âge bien établi en cequi concerne les calcaires à Foramini-fères, cette coupe est d'une importancestratigraphique spéciale, parce qu'il y alà une transition nette des bancs à silexà Globotruncana à des couches schis-teuses à minces bandes et nodules desilex à radiolaires; à ces assises fait suiteune partie fortement broyée, apparem-ment effet du charriage de la massecalcaire reposant par dessus.

Il est difficile d'admettre ici uneautre interprétation que celle-ci : lef a c i è s d e l a s é r i e r a d i o l a r i -t i q u e p e u t s e d é v e l o p p e r d a n sl e s e n s v e r t i c a l p a r u n e t r a n -s i t i o n t r è s r a p i d e d u f a c i è s d e« C o u c h e s r o u g e s » à G l o b o t r u n -c a n e s . Du reste, avec l'établissementde cette c o h é r e n c e d e s d e u xf a c i è s on n'acquiert rien de nouveau.L'auteur s'en était déjà avisé ailleurs,c'est- à -dire dans une zone analpguedans les montagnes de Seydişehir ainsique dans l'Aladağ (v. Lit. 2 p. 186 etLit. 4, p. 97) ainsi que dans des chaînesde l'Anatolie septentrionale.

Si ailleurs dans les «îlots-calcaires»la conclusion était que des calcairesdu Crétacé moyen - inférieur ou mêmejurassiques succèdent normalement àdes couches bigarrées de la FSR, lescoupes d'Afgan - Çukurbağ contredisentà un certain degré cette opinion. Lasolution de cette alternative ne peutguère être autre que la suivante : lef a c i è s s c h i s t o - r a d i o l a r i t i q u en ' e s t p a s l i é a u n n i v e a u s t r a t i -g r a p h i q u e r i g o u r e u s e m e n t li-m i t é , m a i s p e u t r é a p p a r a î t r e ,selon les conditions propices à son origi-

ne, en n i v e a u x s t r a t i g r a p h i q u e sr e m a r q u a b l e m e n t v a r i é s ; celanous impose de considérer la formationà radiolarites c o m m e u n d é p ô td ' â g e v a r i a b l e qui ne se laisse pasreprésenter sur une carte géologiquepar une couleur quelconque d'un niveauparticulier, mais exige d'être représentéepour elle-même, étant un élément qui,du reste, se comporte aussi au point devue tectonique comme un matérielcapricieux qui demande son «traitement»propre.

Les monticules de Sénonien entreAfgan et Çukurbağ font partie d'unezone d'une certaine extension. Peu àl'Est au bord de la plaine (Emek Su),d'où s'écoule l'Afgan - Cidem Dere, lapetite arête du K a r t e n Taşı esttraversée par la route Karaman - Erme-nek. On rencontre là de nouveau unmonticule du T u r o n i e n - C a m p a -nien, comme on peut en déduire dela faune déterminée par Dr. R. OBER-HAUSER; outre l e s m ê m e s espèces quecelles constatées au Çukurbağ Koru, ilreste à ajouter :

Globotruncana tricarinata (Quer.)et

Gümbelina sp.

C'est ici que la position charriéedes calcaires massifs par dessus cescouches, apparaissant en boutonnière,saute bien aux yeux d'une façon in-structive; le croquis de la Fig. 7 peutl'illustrer.

Après une interruption d'environ2 km dans la même vallée, des couchesanalogues se dessinent et se poursuiventjusqu'en contre-bas du petit village deK ü ç ü k A n a m a s . Ici, à,son bordEst, on reconnaît de nouveau quecette formation, qui se complète encoreavec des calcaires plus massifs, s'enfonceà l'E sous les bancs grossiers de l'Ecailléd'Afgan. Dans ce recoin, où malheureu-

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1. Calcaires m a s s i f s de l'Ecaillé d'Afgan, reposant mécaniquement sur son soubassement.

2. Pentes à surface onduleuse, c o n s t i t u é e s par la FSR, (dans le croquis surchargée de traits hori-

zontaux); elle est ici remarquablement schisteuse.

3. Dalles calcaires du Sénonien; le plongement moyen va vers le SSW sous un angle de 25 - 35°,

c'est-à-dire sous la FSR; la riche f a u n e en G l o b o t r u n c a n e s est mentionnée dans le texte.

sèment j'étais gêné par les rafales deneige, le dispositif de boutonnière estmoins identifiable, mais les calcairesrosés ont spécialement montré les espè-ces de Globotruncana lapparenti lappa-renti Bolli et de lapparenti coronataBolli. Cet endroit pourrait, en reprenantl'étude, fournir probablement une coupestratigraphiquement plus complète parceque des calcaires inférieurs s'y ajoutent.

Il est plausible qu'il existe unecorrélation latérale des affleurementsdes «Couches rouges» des boutonnièresavec le Sénonien du Hacı Baba Dağı.Toutefois, d'après l'interprétation tec-tonique donnée, un certain détour està parcourir virtuellement pour réunirles deux zones du Sénonien. Aussi est ànoter qu'en moyenne les couches de lazone de Çukurbağ - Küçük Anamas sontd'un niveau stratigraphique quelquepeu plus bas que celles du Hacı BabaDağı; la faune au Sud insère les couchesentre le Turonien et le Campanieninférieur, tandis que le Nord montre(sauf une exception) des Foramini-fères du Campanien moyen - supérieur(OBERHAUSER). Cela pour autant que lematériel soit suffisant pour cette con-clusion.

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La discussion du problème tectoni-que qui se pose par l'apparition descouches sénoniennes s o u s la sérieradiolaritique et ses calcaires est renvoyéeau chap. D qui réunit les conclusions.

6. La vallée du Göksu dans lesecteur de Bucakkışla

Du haut pays des «îlots - calcaires»on descend presque 700m pour franchirpar le Bıçakcı Köprü le fleuve le plusimportant du Taurus occidental, leGöksu I. Cette cuvette a été atteintepar la mer miocène qui y a laissé descouches marno-gréseuses, pour la plusgrande partie subhorizontales; toutefois,le long du bord Sud, les couches gré-seuses sont assez fortement relevées (45°près de Bostanköy). Un mouvementultérieur, s'étant manifesté après leNéogène plutôt supérieur, y sembleêtre indiqué, ce qui est en accord avecla position de conglomérats meubles oupeu cimentées et apparemment néogènes,situés à 45 km plus en amont de larivière (près de Gaziler). Bien que cescouches néogènes de Bucakkışla sontsituées dans la profondeur de la valléedéposées sur le soubassement à plisse-ment alpin, je ne crois pas qu'elles

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soient du même âge que les couches dela base du Bassin de Mut, situé en aval.Vu leur position à environ 700 m au -dessus du niveau de la mer, elles doiventêtre chronologisées avec un niveau d'unealtitude analogue du vaste bassin néo-gène inférieur où les sédiments sontpratiquement subhorizontaux et s'initi-ent à 140 m d'altitude environ.

Le long du petit Bassin de Bucak-kışla les calcaires gris à silex de l'E-caillé d'Afgan s'enfoncent sous le maté-riel jeune. Le long du bord néogèneapparaît de nouveau un complexe à ra-diolarites; il doit probablement êtrecoordonné à celui qui est à la base des«îlots - calcaires» au N, tandis que celuireposant sur le Sénonien des boutonniè-res doit être virtuellement interpolé enposition plus élevée, réapparaissantquelque part dans les montagnes au S duGöksu, soit séparé par des calcaires —là nombreux— ou en défaut d'une cou-verture crétacé calcaire en continuitédirecte sur la série radiolaritique plusprofonde.

La série radiolaritique du Göksuconstitue le contre - bas du «tonneauquadrangulaire» et calcaire du Y u m r uDağ à l'W du bassin néogène; à la basede celui - ci nous avons trouvé autrefoisdes calcaires à Fusulinidés sans pouvoirles confirmer lors d'une nouvelle visite.Dans le direction opposée, donc vers

l'E, on observe que les radiolaritess'insinuent loin dans la masse calcairede l'Ecaillé d'Afgan sous forme d'ét-roits corridors «amibiformes» (KamrunYayla, Devli Dere pp.) Il est à noterque de part et d'autre du grand comp-lexe calcaire de notre Ecaille d'Afganquelques échantillons provenant respec-tivement de ses bords N et S ont montréla présence de T r o c h a m i n i d é s , cequi soutiendrait une corrélation strati-graphique des deux bords. Si cela estjuste, la position fondamentale dugrand bloc calcaire serait donc celled'un synclinal. Si nous admettons celapour l'explication du dispositif déjà déc-rit du bord septentrional, des considé-rations particulières devraient être misesen jeu; nous y reviendrons plus loin.

Quant au pays situé au S du Gök-su Nehri, que nous ne voulons pastraiter dans le présent travail, il pré-sente des chaînes élevées séparant lesvallées d'Ermenek de celle du Göksului-même, dont les crêtes calcaires re-gardent toutes le Nord et sont inter-calées dans des séries à radiolarites.Elles obéissent dans leur allure tecto-nique au mênie jeu de plissement quecelui auquel nous ont amené les obser-vations dans les chaînes bordières sep-tentrionales, c'est-à-dire qu'un déjette-ment plus ou moins fort vers le Nreste dominant.

D. SUR L'INTERGALATION DE ROCHES SPILITIQUESDANS LA FSR

Bien que le groupe des sédimentsà participation de radiolarites (la FSR)couvre une grande surface dans la ré-gion parcourue, les ophiolites ( y com-pris tous les intrusions et effusions ba-siques et ultrabasiques) ordinairementunies aux radiolarites, sont ici d'unerépartition très modeste. Par contré,

les roches du t y p e d e s s p i l i t e s —qui à la rigueur sont aussi à incluredans des ophiolites — avec leurs déri-vées, sont d'une extension remarquableet peuvent encore augmenter en nom-bre grâce à des recherches mieux ap-propriées que les nôtres.

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Nous donnons ci - dessous un petitaperçu de la répartition et du caractèredes spilites s. 1. et de leurs tufs pro-bables, aperçu dans lequel nous dépas-sons les limites de nos cartes (Pl. I etII ) en incluant quelques trouvaillesfaites dans la région du Göksu Nehriau S, sans prétendre à être complet niau Sud ni au Nord.

Les r o c h e s s p i l i t i q u e s s. 1.de la FSR peuvent être séparées end e u x g r o u p e s . L'un, celui desv o l c a n i t e s p r o p r e m e n t d i t e s(Groupe A) comporte des amas ou len-tilles d'origine purement magmatiqued'effusion, les spilites sensu stricto étantintercalées dans l'alternance des diverssédiments. Par contre, l'autre groupe(Groupe B), beaucoup plus vaste danssa répartition, embrasse des rochesvertes sédimentées et d'une compositionminéralogique appauvrie; ce sont lest u f s s p i l i t i q u e s dévitrifiés qui al-ternent avec les sédiments silico - argi-leux et qui en bien des cas ne seraientpour eux-mêmes pétrographiquementpas à réunir au groupe des spilites pro-prement dites s'ils n'étaient pas insérésdans la même formation et en proxi-mité de position aux propres spilites.

La composition minéralogique desspilites proprement dites est plus richeet comporte surtout de l'albite - oligo-clase, de la chlorite, de l'actinote,rarement de la trémolite et de l'ilmé-nite; accessoirement il y a du pyroxènemonoclinique. Ce sont des roches decouleur vert-foncé ou brunâtre quandl'altération les à bien attaquées; leurstructure est holocristalline et souventophitique.

Ailleurs les roches d'origine tufoïdesont plus uniformes et montrent surtoutune pâte fine d'albite ou une pâte ex-trêmement fine d'une masse opaquedévitrifiée, le tout fortement chloritisé.

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Tandis que les spilites s. str. sont ordi-nairement très décomposées et ne lais-sent reconnaître que les phénocristauxde -plagioclase, les roches tufoïdes sontpresque toujours très denses, très dureset à l'état frais de couleur vert-clair(de nuance oignon ou malachite claire).

La description que nous venons defaire pour les spilites tufoïdes coïncideen bien des cas avec celle qu'on donne-rait pour un jaspe d'origine tufoïdeou pour le «Hornstéin» des auteursallemands; ce dernier tellement répanduqu'il a donné son nom au complexede la «Schiefer - Hornstéin - Formation»que nous avons nommée «La Formationschisto-radiolaritique» (FSR). Ce n'estqu'une étude pétrographique baséesur un plus grand nombre d'échan-tillons qui pourrait vérifier quelle estla part des roches mixtes et tufoïdeset celle des sédiments purement silico -sédimentaires. A l'oeil nu, sur le ter-rain, il est souvent très difficile, oumême impossible, de séparer les deuxtypes de roches. Il est intéressant denoter que ces «Hornsteine» d'originetufoïde ont montré, dans des cas plu-tôt rares, la présence de radiolaires, silargement répandus dans les jaspesrouges et verts. Cette ressemblance, oumieux dit, cette transition d'une rochespilitique s.l. à des sédiments siliceuxà radiolaires est la démonstration évi-dente qu'une étude sur le terrain seulen'arrivera jamais à séparer les deuxgroupes entre eux apparentés.

Quelques points de repère concer-nant la répartition (lieux de nos trou-vailles) et les caractères pétrologiquesdes deux groupes de la FSR doiventtrouver ici leur place; la pétrologie estsurtout basée sur les déterminationsde mon collègue le Dr. van der KAADEN,auquel j'exprime ma reconnaissance;j'ai tiré de son rapport une version

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française : les notes infrapaginales No.5-20.

G r o u p e A : En réunissant pre-mièrement les types proprement spili-tiques nous pouvons nous référer seule-ment à des trouvailles solitaires. C'esten contre - bas des calcaires massifscharriés près de Ç u k u r b a ğ (Prof. 3)qu'on trouve une spilite brunâtre, mic-rogrenue et très décomposée [5]; uneroche analogue a été coupée au bordde la route de Çukurbağ au N, sise dansun entourage schisto - gréseux d'aspectsemblable à celui du Paléozoïque [6].

Dans la partie supérieure du Ka -r a n l ı k Dere, au S du Ciyalı Dağı,existe une l e n t i l l e a l l o n g é e des p i l i t e [7]; celle-ci est de structureporphyrique; elle est peut-être enconnexion zonaire avec le plus grandrayon de roches vertes, situé autour duGökgedik qui a donné son nom à l'en-droit, mais ici c'est déjà une s p i l i t etufoïde à traces de radiolaires [12,13].

Sous les parois de la couverturecalcaire crétacée au S d ' E l m a s u naffleure une s p i l i t e s o d i q u e proche

Groupe A :

[5] Spilite : marge NE du village de Ç u -k u r b a ğ . La pâte de la roche, qui est à textureophitique, se compose de minces microlithes d'al-bite - oligoclase; existent en plus ici de nombreuxcristaux d'actinote feutrés et une fine matière

opaque et ferrugineuse. Cette pâte comporte desphénocristaux d'albite et d'autres plagioclases épi-dotisées; de tout petites vacuoles sont rempliesde quartz, de calcite et de leucoxène.

[6] Spilite : le long de la route au N deÇ u k u r b a ğ . Roche analogue au No. 5, maisencore plus dense et à vacuoles remplies de chlo-rite.

[7] Spilite porphyrique et chloritisée : K a -r a n l ı k D e r e s u p é r i e u r . La pâte complè-tement chloritisée contient des phénocristauxd'oligoclase séricitisés et silicifiés et du pyroxènemonoclinique (peu), la pâte est colorée en sombrepar des petites lamelles d'ilménite.

d'un kératophyre [8] ; cette roche estidentique à une intercalation dans laFSR du H a n d e r e qui à été déter-minée comme un «Natronkeratophyr-Spilit» [9]. Les deux constituent desamas isolés de grandeur médiocre.

C'est sur une surface plus étenduequ'affleuré loin de notre région au Sprès de K ı z ı l c a une d i a b a s e à

a 1 b i t e [10] dans la FSR. Cette roche

occupe précisément la même position

que les spilites de Çukurbağ, étant située

à la base du charriage de l'Ecaillé d'Af-

gan, ici étant présent dans son prolon-

gement du côté droit du Göksu. Encore

à une distance plus loin au SW on

rencontre de mêmes types comme à

Elmasun et au Handere; dans la vallée

de l'Afşar Çayı, près du village de Ke-

ç i m e n , des « K é r a t o p h y r e - s p i -

[8] Spilite kêratophyrique sodique (en faciès

de roche verte) : pied du rocher de l ' U l u s u

T e p e a u - d e s s u s d ' E l m a s u n . Dans une

pâte complètement chloritisée et silicifiée flottent

des phénocristaux idiomorphes d'une oligoclase

partiellement albitisée et séricitisée; cette pâte

comporte du leucoxène finement distribuée et des

fines fractures sont chargées d'albite; de l'albite,

de l'apatite, du fer opaque et de la titanite sont

accessoires.

[9] Spilite kêratophyrique sodique : H a n -

d e r e . On distingue dans une pâte chloritisée et

séricitisée et faiblement calcitique des phénocris-

taux d'albite et des pseudomorphoses de feldspath

en calcite et quartz.

[10] Diabase à albite, mélanocrate et bréchoîde:

NE de Kızılca (S du Göksu Nehri). La roche

comporte beaucoup de pyroxène monocliuique, des

prismes d'albite, peu d'olivine et du matériel

vitreux, peu décomposé et se trouvant en inter-

stices; en plus, des fragments d'une roche effusive

foncée et vitreuse sont riches dans la pâte à

structure ophitique; de la chlorite, de la serpen-

tine et des zéolithes sont accessoires.

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l i t e s «tracent une zone allongée auN de ce lieu [11].

G r o u p e B: Dans le groupe desr o c h e s t u f o ï d e s sont à placer desroches vertes siliceuses faisant transitionavec les «Hornsteine»; nous les relevonsdes environs de Pınarbaşı [12], de Baş-kışla et du Gökgedik [13]; c'est égale-ment dans cette famille que rangentles affleurements situés entre les «îlots -calcaires» dans l ' A f g a n - C i d e mDere[14].

Dans le secteur occidental nousavons collectionné des «Hornsteine» dutype ordinaire qui se sont révélés êtredes tufs chloritisés. Il est à noter qu'àD i n e k [15] la roche verte de couleur

[11] Spilite kératophyrique sadique: Keçi-me n, vallée de l'Afşar Çayı (S du Göksu). Des phé-uocristaux d'albite altérée et d'orthose s'observentdans une pâte jadis de structure fluidale et vit-reuse, actuellement chloritisée; les feldspaths sonttous altérés et du quartz s'est nouvellement for-mé; comme minéral indiquant un faible métamor-phisme on trouve de la pumpeylite, dispersée enminces cristaux dans la pâte; apatite et ilménitesont accessoires. Un deuxième échantillon, voisin,est à peu près analogue, sauf que les feldspathsont réunis en petits agglomérats et de minces

lames de biotite se sont formées.

Groupe B :

[12, 13] «Hornstein» vert : G ö k g e d i k etP ı n a r b a ş ı Sous le microscope les deux échan-tillons sont identiques; ils proviennent des alter-nances dans la FSR et sont immédiatement voi-sins de spilites tufoïdes (tufs vitreux). Dans ces«Hornsteine» de couleur verte il s'agit d'une rochetrès dense, fortement siliceuse et faiblement ani-sotropique, colorée par de la chlorite finementdispersée. Des radiolaires sont présents.

[14] Tuf amygdalaire chloritisé («Schalstein») :p r è s de l ' A f g a n C i d e m D e r e . Des frag-ments de plagioclase, séricitisé, associés à dupyroxène et à des cristaux idiomorphes de plagio-clase, constituant une pâte partiellement à struc-ture sphérolithique et pyroclastique dans laquellese trouvent des fragments d'une spilite.

[15] Tuf vitreux à faciès de roche verte :D i n e k (le long de la chaussée). La roche sem-blable à celle de Cetmi (20) est légèrement cata-clastique et montre de la chlorite arrangée entramées allongées.

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oignon est accompagnée de bancs min-ces d'un ton café au lait clair, ressemb-lant tout à fait à un calcaire terne [16];sous le microscope on constate l'uniongénétique de cette roche avec les rochesspilitiques, respectivement tufoïdes.

Une spilite tufoïcle d'un vert trèsclair et de structure très dense provientde la proximité des radiolarites dansles B a h ç e l e r d ' E l m a s u n - E m i r -h a n [17]. Là, le sédiment tufoïde com-porte des radiolaires chalcédonisés etchloritisés. Plus au SW de cette derniè-re localité, l'aire des roches vertes estassez étendue sans que l'auteur aitporté une attention spéciale à leurdélimitation. Près du village de M e h -m e t a l i [18] il a eu l'impression qu'ilne s'agit là que des alternances deroches spilitiques dans le FSR; deséchantillons ont montré la s p i l i t et u f o ï d e .

En sortant de notre champ d'étudeactuel, il faut citer une zone de spilitequi accompagne le Göksu supérieur dansson cours supérieur se rebroussant auSW, commençant près du K ü d r ü pK ö p r ü [19] au SE de Bozkır. Autre-fois, dans un croquis géologique (PLI,Lit. 1), j'ai noté cette zone comme

[16] Tuf vitreux très dense de couleur jau-nâtre : D i n e k . On y constate très peu de chlo-rite; de veines très fines de calcite donnent à laroche un caractère carbouateux.

[17] Tuf vitreux à faciès de roche verte:E l m a s u n B a h ç e l e r i . La roche vert-clair ests. 1. M. plus ou moins identique à celle de Cetmiet de Dinek; elle contient des radiolaires calcé-donisés et chloritisés.

[18] Tuf vitreux à faciès de roche verte:M e h m e t a l i Köyü. Même type en général;un des échantillons montre, outre de minces lamesvitreuses, des fragments de cristaux d'albite, desanidine, d'orthose et de roches éruptives.

[19] Tuf vitreux à faciès de roche verte:a u - d e s s u s du Küprün K ö p r ü (GöksuNehri). La roche verte montre plutôt moins depetits prismes de matière siliceuse auxquels sontassociés des fragments d'orthose.

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andésitique. Un nouvel échantillonnageau - dessus du Küdrüp Köprü a définiles roches vertes de cette zone commet u f s v i t r o p h y r i q u e s appartenantau même cortège que celui que nousavons relevé dans le domaine de la FSRoù nous nous trouvons également àl'endroit du Küdrüp Köprü.

Nous terminons notre revue desroches vertes tufoïdes avec une de cesroches existant dans un niveau d'appa-rence relativement bas dans l'échellestratigraphique, située assez loin denotre champ d'étude actuel; cette rocheverte a été coupée le long de la routeconduisant au village de C e t m i dansla vallée de l'Afşar Çayı (S du Göksu);en vérité, ellle a servi dans la descrip-tion comme prototype pour les autresroches à base vitreuse [20].

A la fin de cette pérégrination àtravers le pays des intercalations spili-tiques de la FSR [21], notre vue d'en-semble est troublée si nous devons re-connaître avec M. G. BRENNICH que desroches du même type se rattachentaussi aux schistes anciens, ce qui déter-mine cet auteur à inclure les forma-tions schisteuses dans leur entier auPaléozoïque en disant «Die Spilite sindwahrscheinlich àlter als das Oberkarbon

und sind als eine Vorphase derultrabasischen Intrusionen zu betrach-ten» (Archivbercht dd. 30/VI/55). Il

[20] Tuf vitreux à faciès de roche verte :v a l l é e de l 'A fşar Ç a y ı ; route conduisant àC e t m i. La pâte primitivement vitreuse (poussièrevitreuse) comporte de nombreux petits prismes,souvent de forme convexe; en plus il existe delames d'albite; la pâte est maintenant complète-ment chloritisée, ce qui donne à cette roche et àtous les échantillons analogues, ci-dessus énumérés,le caractère de roche verte. Ce dernier échantil-lon comporte aussi de la calcédoine et de l'apatiteet montre une structure pyroclastique.

[21] L'indication de ces roches vertes dansnos cartes par des traits ou — quand elles sontmieux délimitées — avec des crochets ne repre-sente qu'un choix incomplet.

faut concéder à cette opinion qu'ellesimplifierait essentiellement le problèmede la FSR en la mettant complètementdans le Paléozoïque. Cependant aupoint actuel de nos connaissances nousne pouvons pas adhérer à cette simp-lification : tant d'autres observations,exposées plus haut dans ce mémoire, lacontredisent, entre lesquelles je souligneencore une fois l'alternance de laFSR avec les. calcaires mésozoïgues,soit crétacés, soit plus inférieurs. D'ap-rès notre point de vue sur ce problème,il ne reste qu'a accepter l'hypothèseque les s p i l i t e s e t a v e c e l l e s l e sr o c h e s o p h i o l i t i q u e s e ng é n é r a l s e s o n t s u c c é d é e s-à des p é r i o d e s t r è s é l o i g n é e s .C'est probablement le degré du méta-morphisme des roches vertes ancienneset des sédiments accompagnants quipeut nous servir à établir une distinctionplausible. En ce qui concerne les spili-tes de la zone paléozoïque bordière,il est intéressant de constater qu'ellessont plus sériciteuses et comportentoccasionnellement du glaucophane (M.BRENNICH cite une diabase quartzifèreà glaucophane de Lâdik, située dans lePaléozoïque d'Ilgın où, du reste, onobserve comme «Grüngesteine» des«Calcitalbitschiefer» et de «Keratophyr-schiefer»).

E. QUELQUES CONCLUSIONS

Les voies de l'investigation et del'éclaircissement géologique dans lepays parcouru ont été, à la vérité, as-sez ardues. Si elles ont manqué peut-être ça et là de rectitude, c'est quel'objet et les «outils» à disposition étai-ent souvent difficiles à «manipuler».Les raisons en étaient la rareté des tra-ces organiques utilisables et le facièsambigu et presque ubiquiste de la sé-rie schisto - radiolaritique, ainsi que sa

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convergence lithologique dans sa par-tie schisteuse avec le Paléozoïque. Sidans ce chapitre terminal nous cher-chons à condenser quelques résultats,ceux-ci ne sont que des possibilités etcompromis préliminaires et de ce faitpeu satisfaisants.

1. Concernant la stratigraphie

Les recherches effectuées jusqu'àprésent ont montré que la Formationschisto - radiolaritique s.l., la «Schiefer-Hornstein - Formation» des auteurs, va-rie en position stratigraphique et enépaisseur entre des limites considérab-lement éloignées. Etant un faciès ougroupement de faciès assez ubiquisteet variable elle ne consiste pas, prisedans son entier, de sédiments étroite-ment liés à une certaine profondeur; sesdépôts peuvent revêtir un habitus lit-toral (microbrèches), néritique (les cal-caires lités) ou même pseudobathyal(certains sédiments schisteux ou siliceux)aussi bien qu'ils peuvent se trouver pastrop loin de sédiments subrécifaux duCrétacé supérieur. Le trait très remar-quable est l'association de la FSR àdes roches vertes, les ophiolites en gé-néral. Toutefois, l'étude de notre pe-tite portion du Taurus souligne aussique les intercalations basiques et ultra-basiques peuvent faire défaut sur deslongues distances. Et surtout nous de-vons insister sur l ' i n t i m e r e l a t i o nd e s r a d i o l a r i t e s a v e c l a séd i-m e n t a t i o n c a l c a i r e e n t a n tq u e c e l l e - c i p e u t l a t é r a l e m e n te t v e r t i c a l e m e n t s ' é g r e n e r e nc o u c h e s s i l i c e u s e s à r a d i o -l a i r e s .

Dans le cours de notre pérégrina-tion à travers nos chaînes, nous avonsvérifié que des transitions de ce carac-tère peuvent se présenter à des ni-veaux stratigraphiques différents, assezdistants les uns des autres dans l'échel-

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le des sédiments. Nous avons relevé descoupes qui nous obligent à admettreque le cas existe où le faciès siliceuxà radiolarites, schistes bigarrés et mêmeroches clastiques se poursuit du Séno-n i e n b a s a i v e r s J e h a u t ; c'estsurtout le secteur d'Afgan Köyü quinous a contraint à stipuler l'existencede ce régime, ce que, du reste, nousavions déjà décrit ailleurs, soit dansdes monts tauriques (Lit. 2, Lit. 4),soit dans des chaînes nord-anatoliennes.

D'autre part, la région des «îlots -calcaires» et son prolongement versl'W postulent en faveur du fait quele faciès siliceux s'est développé commep r é d é c e s s e u r d u f a c i è sc a l c a i r e m é s o z o ï q u e , qu'ilest donc d'un âge a n t é r i e u r auC r é t a c é m o y e n o u i n f é r i e u rou, même plus ancien. Ce ne sont quedes trouvailles heureuses de fossilesutilisables qui pourraient probablementsimplifier une fois dans l'avenir cetimage compliqué des faciès et de leurstransitions latérales et verticales enunifiant la position stratigraphique.Malheureusement un tel simplificateurn'est pas à disposition pour le moment,ce qui fait que nous ne pouvons êtreque de l'opinion que la FSR s'étendcomme « faciès cqmplexe » sur unev a s t e p o r t i o n d e l ' é c h e l l e mé-s o z o ï q u e . Cette conclusion est, dureste, conforme à l'exposé déjà donnéailleurs où l'auteur a insisté plus longue-ment sur les relations des séries calcaireset des séries schisto - radiolaritiques del'Aladağ (Lit. 4, p. 68).

Un rôle similaire revient aussi auxcalcaires, ce qui nous a souvent con-duit à parler d'une «série compréhen-sive» puisqu'il existe une continuité dudépôt calcaire indivisible stratigraphi-quement ou, si possible, seulement endes points isolés. Nos chaînes nous ontmontré que des corps calcaires peuvent

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s'accroître jusqu'à des épaisseurs deplusieurs centaines de mètres et ne pasdépasser des limites relativement étroitesdans l'échelle stratigraphique (Ecailled'Afgan).

Ajoutons ici quelques considérationsrapides sur 1 ' é v o l u t i o n p a l é o g é o -g r a p h i q u e . Si l'on fait abstractionde son soubassement paléozoïque, la cou-verture des dépôts, mésozoïques trahiten général une assez complète conti-nuité de sédimentation sans qu'on puissereconnaître une très profonde lacuneconsécutive à une importante phase deplissement qui, seulement, ne s'est pro-duite qu'après l'Eocène.

Un haut fond (absence de Triaspour certaines régions) succédant à lafin du Paléozoïque qui, lui, montre lefaciès marin typique du Permien, apersisté quelque temps dans diverseszones. Le Jurassique est mal développéet conséquemment sa paléogéographieest difficile à établir. Le régime de laFSR a tout l'air de s'être installé en cetemps et un dépôt de calcaire de fa-ciès néritique s'être formé latéralementen fossés longitudinaux. Ce régime per-siste pendant de très longues époques;on peut dire pendant tout le Méso-zoïque. Des venues de roches basiquess'intercalent entre les sédiments qui endépendent par leur aspect particulieret des intrusions de magma basique,venant ça et là à la surface, caractéri-sent l'ensemble de l'espace où le ré-gime de la Formation schisto-radiolari-tique est en vigueur. Des subsidencesde longue durée déterminent dans lesbassins à dépôt calcaire la grandeépaisseur des sédiments.

Vers la fin de l'ère mésozoïque uncertain exhaussement se fait sentir,mais la transgression observée dans leSénooien semble plutôt correspondre àune faible oscillation. Le dépôt calcaire

ou plutôt gréso-marno-calcaire (le Pa-léocène) fait le passage à l'époque duflysch tertiaire qui dans notre petit sec-teur n'a aucune importance. Cependant,tenant compte des régions voisines, cetteformation est prise dans le paroxysmeorogénétique aux temps post-éocènes(ou encore éocènes supérieurs?), tandisque l'Oligocène—dans notre région pasrelevé—et le Miocène dessinent des cou-vertures post-paroxysmales... L'époqueglaciaire n'a pas laissé des traces visiblesdans nos chaînes bordières.

2. Concernant la Tectonique

Un chapitre précédant (Chap. B/3)nous à informé sur une posible coor-dination longitudinale dans la zonebordière proprement dite. Quelquesmots sur le rôle tectonique de la FSRsituée en arrière, au S, sont maintenantà leur place.

La simplicité structurale de la FSRqui semble prévaloir, à première vue,si l'on fait abstraction du détail, setransforme en assez grande complica-tion qui résulte partiellement de l'âgeinégale des couches à radiolarites etleurs relations avec les assises du Sé-nonien. Nous sommes arrivés, dans lecours de notre étude, à s é p a r e r laFSR e n d i f f é r e n t e s l a m e s o uc o m p a r t i m e n t s (désignés avec la— V dans la Fig. 8) ou, en ce qui con-cerne la structure d'Afgan, même ennappe de petite amplitude. Prenons com-me point de départ la probable positiondu soubassement ancien du Sultan Dağı,projeté de loin dans notre secteur. Cehaut dos, situé dans notre coupe entrele Bassin de Karaman et le Göksu, doitêtre profondément enseveli en accordavec la tendance à l'abaissement versle SE. Mais le manteau de sédimentsqui le recouvre n'est pas un simpledôme de couverture sans complications;ce manteau comporte certaines duplica-

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1. Bâtı paléozoïque et pré-paléozoïque; blocs régis par les mouvements profonds.2. Carapace permo-triasique du Massif Anamur - Alanya.3. Couverture mésozoïque du type de la FSR, embrassant le Mésozoique en entier dans les fossés propices à son origine.4. Couverture calcaire de la série compréhensive mésozoïque.5. Série mésozoïque des Ecailles d'Akseki abaissées.6. Flysch crétacico-tertiaire entre la Nappe de Hadım et le Massif d'Alanya - Anamur.7. Sédiments néogènes des Bassins intérieurs.8. Intrusions et effusions des temps néogènes.9. Indication de la direction des mouvements orogéniques profonds et successifs; la flèche en traits marque la direction du mouvement en retour.

Note: La participation des roches ultrabasiques —- dans cette transversale subordonnées — est négligée.

T e r m e s p o r t é s en r a c c o u r c i :

Al - An = Massif d'Alanya - Anamur FSR = Formation schisto - radiolaritiqueD. Mu = Dôme de Muzvadi Ia - V = Les différents compartiments de la FSREc. Bel. = Ecaille de Beldibi Su. Da. = Position du "Dos" du Sultan Dağı abaisséE. Ak. = Ecailles d'Akseki s. 1. R. ap. = "Région apicale" par rapport au double déversement

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tions. Au Nord de ce bombement, leSultan Dağı interpolé, surgit le pli duHacı Baba Dağı, envahi par une sériede la FSR et de sa part superposévirtuellement par une portion de cetteformation bigarrée dont s'est conservédu côté Nord encore le matériel dislo-qué. Il s'ensuit que le complexe radio-laritique s e r é p è t e d e u x f o i s d a n sc e t t e t r a n s v e r s a l e : une foisen un étage profond non visible etreprésentant les couches d'un noyauanticlinal (FSR la dans la coupe inter-prétative, Fig. 8), l'autre fois dans letoit du Hacı Baba Dağı et constituantle soubassement des «îlots - calcaires»(FSR I), dans ce cas formant écaille.Selon le même plan tectonique, maisde volume plus grand, la FSR est priseet probablement étirée dans une struc-ture successive au Sud (Ecaille d'Afgan).

Toutefois une réserve doit être ac-ceptée concernant la nature tectoniquede cette écaille d'allure grossière. Il aété déjà mentionné que ce grand bloccalcaire d'Afgan pourrait, à la rigueur,être du même âge dans son bord Nordet Sud ( T r o c h a m i n i d é s ! ) , qu'iloccupperait donc la position, par rapportà son soubassement, d'une couverturenormale, pincée en forme d'un grandsynclinal complexe; nous ne pouvonsmettre une telle position en accord avecle dispositif en écaille, déduit le longdu bord Nord, qu'en suggérant que leg r a n d b l o c c a l c a i r e s ' e s t d é -c o l l é d e s o n s o u b a s s e m e n tet ensuite plissé et sectionné en diversgrands paquets entre lesquels les schis-tes radiolaritiques ont pénétré légère-ment, constituant les corridors «amibi-formes» dont il a déjà été question.Ainsi le bloc frontal a pu s'avancervers le Nord, c o n s t i t u a n t l'E-c a i l l e d ' A f g a n .

C'est dans une position tectoniqueparticulière que se trouve une autre"

portion de la FSR, q u i es t là d'unâ g e p l u s r é c e n t ; nous parlons dela partie coincée entre les éléments desboutonnières sénoniennes et le bloc cal-caire de l'Ecaillé d'Afgan (FSR II).

Par dessus cette structure et sectionnépar un ou même divers chevauchements,la FSR II doit se prolonger vers leTaurus intérieur (Secteur d'Ermenek)où elle constitue occasionnellement uneseule succession de couches avec lamême formation de position inférieurequand la couverture calcaire fait défautsoit étirée, soit supprimée primairement.

Des cas analogues doivent aussi existerdans la chaîne bordière (entre les«îlots-calcaires»), tout cela créant despositions qui seront extrêmement diffi-ciles à éplucher, respectivement à re-connaître. Là, où la FSR s'étend vers laprofondeur sans niveau calcaire sépara-teur et continu, on aurait le cas qui seprésente dans les parages du Göksu -Afşar Çayı où la série schisteuse ac-quiert fortement un aspect paléozoïque;cette zone est déjà contiguë au bordnord-est de la Nappe de Hadım (Fig. 8;«région apicale»).

Dans cette pelote tectonique, lam i n c e c o u c h e s é n o n i e n n e àf a c i è s « C o u c h e s r o u g e s » se dé-tache, pour ainsi dire, comme un fi-l o n - g u i d e ; elle se trouve de part etd'autre du Hacı Baba Dağı, va de pairavec la FSR dans une lame supérieure(les boutonnières) et manque ensuiteapparemment sur une très longue dis-tance — du moins dans cette transversale—pour quasi miraculeusement revenirdans les étroits pincements des écaillesd'Akseki où elle forme avec le flyschtertiaire plutôt un ensemble, à facièsclastique. Alors la FSR se perd et cene sont que des trainées isolées où desradiolarites sont encore subsistantesdans un entourage de caractère deflysch. Quand le faciès schisto - siliceux

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s'est perdu complètement sur le massifde roches anciennes d'Alanya, le petitfilon opiniâtre des «Couches rouges»va grimper sur les massifs anciens.

Le bâti tectonique ci-dessus expo-sé en quelques traits hâtifs est schéma-tiquement ébauché dans le croquis dela Fig. 8; ces constructions sont naturel-lement théoriques et ne veulent qu'or-donner figurativement l'idée de l'in-terprétation. Ce croquis rend évidentle fait que le Taurus occidental doitêtre conçu sur une certaine distancecomme un b â t i o r o g é n i q u e àd o u b l e d é v e r s e m e n t dont l'aireapicale coïncide plus ou moins avecles abords Sud de la vallée du Göksu I.Dans le déjettement vers le Nord, notrerégion bordière joue le rôle décisif;cela montre qu'à elle revient donc dansl'interprétation donnée une grande im-portance théorique.

L ' e x p l i c a t i o n m é c a n i q u e dece bâti et de sa genèse n'est pas simple.Sans vouloir entrer plus explicitementdans les vues théoriques, il convientquand-même de chercher à satisfairel'esprit, avide de comprendre, par unesorte de classement du procédé géotec-tonique. Nous croyons que ce procédédoit être régi par le mouvement tan-gentiel et unilatéral tel qu'il est ordi-nairement soutenu par bien des tecto-niciens alpins. S'il y a d'autres concep-tions fondementales, nous ne voulonspas les mettre à l'écart — nous pensonsà l'idée très suggestive de la succionmagmatico-téllurique le long d'une zoneapicale, succion suivie de sous-char-riages latéraux, comme elle a été ré-cemment aussi appliquée par son pro-moteur, le Professeur E. KRAUS —, maisnous cherchons l'explication tectogéné-tique, aussi longtemps que des autrescoupes précises et définitives ne l'inter-

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disent pas, dans l'idée de la pressionlatérale causée par les blocs en mouve-ment de la lithosphère.

L'énorme force créatrice et tangen-tielle a été active du Nord au Suddans l'aire taurique dans son premierrelèvement. Le cisaillement du profondsoubassement paléozoïque et pré-paléo-zoïque a constitué le stade précurseur.Puis se sont produites l'apposition et lasuperposition progressive des blocs pri-maires qui ensuite sont devenus dansleur développement des grands plis defond. Ce bâti subsiste dès la zone api-cale du refoulement vers le Sud où nousle rencontrons dans les éléments struc-turaux regardant la Méditerranée ac-tuelle. Raidie dans le S par la participa-tion du profond soubassement, portionde ce bâti situé en arrière de la zoneapicale, donc vers l'Anatolie intérieure(ou les massifs intérieurs), a été soumiseà l'influence d'une contre-poussée ayantpour effet le déversement dans le sensopposé, donc vers le Nord; cette contre-poussée affectait, en devenant intense,surtout la partie supérieure du bâtientier; elle gagnait en importance selonle degré de l'intensité de la force insti-gatrice dont le siège était en grandeprofondeur et selon la possibilité d'unéchappement vers lé vide des partiessupérieures. Les écailles regardant leNord sont ainsi l'effet d'un sous - char-riage qui s'est produit surtout dans lacouverture mobile de la Formationschisto - radiolaritique avec une aisanceplus prononcée.

Dans cette explication, brièvementprésentée, la part de l'observation et lapart de l'interprétation purement théo-rique sont naturellement intimementréunies; il reste à l'avenir d'amplifierla première et de réduire successive-ment la seconde.

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TRAVAUX CITES DE L'AUTEUR CONCERNANT

LES REGIONS CONT1GUES

1 — Schichtfolge und Bau der Taurusketten im Hinterland von Bozkır - (Vilâyet Konya). Revue dela Faculté des sciences de l'Université d'İstanbul, Série B. Tome IX, Fasc. 2, 1944.

2 — Géologie der Taurusketten im Hinterland von Seydişehir und Beyşehir - Beitraege zur geologischenKarte der Türkei, No. 2 - Seri D; M. T. A. Yayınlarından, Ankara, 1947.

3 — Recherches géologiques dans le Taurus occidental dans l'arrière-pays d'Alanya - Ibidem, No. 5,Ankara, 1951.

4 — Das taurische Hochgebirge des Aladağ, neuere Forschungeu zu seiner Géographie, Stratigraphieund Tektonik - Ibidem, No. 6, Ankara, 1952.

5 — Géologie des Hohen Bolkardağ, seiner nordlichen Randgebiete und westichen Auslâufer. Ibidem,No. 7, Ankara, 1955.

6 — Schichtbestand und Bau der cilicischen Zone des südanatolischen Taurus (Gülek Boğazı - Tarsus-Silifke - Mut). Ibidem, No. 8 (daté 1952; sous presse).