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J IJ CJIÂTIIIENT SRh1ILIER. NOTES SUR LES MOEURS AGENAISES D'AUTREFOIS- II ne parait pas que les Agenais des xvi et xvii 0 siècles aient af- fecté une bien grand3 austérité de moeurs, si nous en croyons les témoignages peu flatteurs de quelques écrivains de cette époque. Scaliger s'est montré peu bienveillant pour ses compatriotes d'adoption. On connait sa virulente sortie contre les Agenais de son temps.' et le sombre tableau que. sous lanagramme de Nuga'nen, il u tracé de leur flic. Le Commingeois flelleforest. 2 pour étre moins acerbe, n'est pas beaucoup plus aimable. Ce qu'il dit de nous au tome vi, page 475 de ses Histoires tragiques est aussi étrange et aussi pe:i édiliani (lue possible. Daprés lui. « Agen estoit un vray coiipegorge, o lorsque, vers 1555, il y résidait c.i qualité de précepteur des enfants du con- seillei Antoine de Noit. Les batteurs de pavés, les coureurs de guil- ledou, les larrons et coupeurs de bourses régnaient ci maities dans ses rues où, la nuit venue, il était imprudent de s'attarder. Je croirais volontiers (file Bellefoi'est a quelque peu exagéré les détails de sa description ; mais le fond doit eu étre exact. Les moeurs «alors, profondément corrompues, étaient partout semblables dans les villes. Agen. du reste, avait mie réelle importance ; les étrangers y V. notamment : Adversns D. Erasmuni oratia (Paris, 1531, 111-80). Français de Delleforest, né à Sarzan en 1530 , mort en 1583. llisIoriii li c ii exact et compilateur fécond. histoires tragiques, extraictes des autres italiennes de Da.ndel et mises en langue françoise, les six premières par Pierre Boaistuan..., les douze suyvantes par François de Behteforest, Comingeois Paris, 1568-1603, 7 vol. in-16). Document I I I I M III II 0000005614899

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IJ CJIÂTIIIENT SRh1ILIER.

NOTES SUR LES MOEURS AGENAISES D'AUTREFOIS-

II ne parait pas que les Agenais des xvi et xvii 0 siècles aient af-fecté une bien grand3 austérité de moeurs, si nous en croyons lestémoignages peu flatteurs de quelques écrivains de cette époque.

Scaliger s'est montré peu bienveillant pour ses compatriotesd'adoption. On connait sa virulente sortie contre les Agenais de sontemps.' et le sombre tableau que. sous lanagramme de Nuga'nen,il u tracé de leur flic.

Le Commingeois flelleforest. 2 pour étre moins acerbe, n'est pasbeaucoup plus aimable. Ce qu'il dit de nous au tome vi, page 475 deses Histoires tragiques est aussi étrange et aussi pe:i édiliani (luepossible. Daprés lui. « Agen estoit un vray coiipegorge, o lorsque,vers 1555, il y résidait c.i qualité de précepteur des enfants du con-seillei Antoine de Noit. Les batteurs de pavés, les coureurs de guil-ledou, les larrons et coupeurs de bourses régnaient ci maities dansses rues où, la nuit venue, il était imprudent de s'attarder.

Je croirais volontiers (file Bellefoi'est a quelque peu exagéré lesdétails de sa description ; mais le fond doit eu étre exact. Les moeurs«alors, profondément corrompues, étaient partout semblables dansles villes.

Agen. du reste, avait mie réelle importance ; les étrangers y

V. notamment : Adversns D. Erasmuni oratia (Paris, 1531, 111-80).Français de Delleforest, né à Sarzan en 1530 , mort en 1583. llisIoriii

lic ii exact et compilateur fécond.histoires tragiques, extraictes des autres italiennes de Da.ndel et mises en

langue françoise, les six premières par Pierre Boaistuan..., les douze suyvantespar François de Behteforest, Comingeois Paris, 1568-1603, 7 vol. in-16).

Document

I I I I MIII II0000005614899

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affluaient et 1heure la plus active de son existence était proche. LaRéforme S'affirmait pat' de rapides progres. Le voisinage de la cour,de Nérac. oit Calvin avait trouvé un asile en 1534, ne pouvait quefavoriser dans Je pa y s la propagation de la nouvelle doctrine dont laperst}ciil ion allait, accroiti'c la vilalilé. Le buclier de \'indoci u fumaitencore ; la première guerre 110 religion se préparait, et Monlucallait venir (1561).

Au siècle suivant, l'importance d'Agen ne s'amoindrit que lente-ment. ta chambre de justice établie eu 1582, la chambre dc l'éditen 1615, la cou t' des aides de Ou ienne eut 1630, le Parlement lui-Même eu 1650 et les guerres (le la Fronde conservèrent encorelongtemps h notre ville une certaine an ma ion.

Le caractère de nos pères éprouva sans doute des modificationsprofondes sous l'influence du tarit d'évènements et d'épreuves ; lalicence antérieure et la brutalité firent place à des manières pliscorrectes ; mais il semble toutefois que les moeurs furent bien lenteslentesà s'épurer.

Nous verrons tout à l'heure ce qu'en pensait un premier consuld'Agen 2 en 1665.

Dans son A b,'égé chronologique tus, des Antiquités d'AgenLahruiuiie, 3 qui cite Scaliger et Bellcforest, conclut ainsi en cominen-tant Àrgeittoui

Jt','ûute tiudocin , dominicain et professeur le philosophie à Agon, em-brassa la Réforme. Au retour d'un voyage en Suisse. il lut arrêté, livré aubras séculier et brûlé comme hérétique à Agen, sur le Gravier, en 1739.

Jacques Ducros , avocat en parlement, né à Agen vers 1615. On a delui plusieurs ouvrages assez médiocres mais très recherchés, notammentLe Par/àii Ilermiic (Agen, 1658 1 in-8') et des Réflexions singulières sur l'an-cienne Coustume de la ville l'Agen (1666, in-!f ') dont il sera parlé plus loin.

Joseph Labrun le, d'abord cuvé de Mon bran, puis chanoine honoraire dela Cathédrale, naquit à Agen , le 30 décembre 1733 et y mourut le6 avril 1807. Plusieurs de ses disser'lations sur l'histoire locale ont été mi-pci ruées de nos jours. La flevue de l'Ageiiai.s vient d'entreprendre la publi-cation de I .1 brégé chronologique.

fleuri Arqeruton, chanoine lic, Sai ii t-Ca prais d'Agen, né dans cette villele 6 février 1723, mort le I ïï ,juin 1780, avait laborieusement amassé surl'histoire de notre pays de nombreux documents qu'il légua à Labrunic etque celui-ci mil cii oeuvre.

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« Ces désordres ne continuaient que trop au commencement du derniersièle (ivIi. ), lors môme que les bureaux de finances furent départis, - ditDamait, fol. 11'2 et 114,' - à Dordeawv et à Limoges, et si cet auteur iàchad'adoucir les couleurs du pinceau de Belieforest, on sent que c'est qu'il nejugeait pas convenable d'étaler dans une harangue les vices de ces compa-triotes. L'ancienne licence céda enfin peu à peu k une corruption moinsgrossière et non moins dangereuse, et lorsque, vers 1655, Bachaumont etChapelle firent, en passant k Agen, les vers qui servent d'épigraphe k cemémorial de notre histoire,' ce coupe gorge était devenu le palais d'Armide.Nos pères, plus voluptueux, étaient donc, conclut M. Argenton, devenusplus polis, plus décents. Etaient-ils devenus meilleurs ? Luxuria pejor matisincubuit, aurait répondu avec Juvénal notre historien, s'il eût voulu dévelop-per sa pensée ; mais ce mal, il faut lavouci', était plutôt l'apanage du siècle(lue le caractère distinctif des Agenais que la Ilévuluion n'a pu faire sortirde cette apathie pour tout qu'on leur a souvent reproehée.Les rapports quenous avons eus dans les premiers temps de notre histoire avec lesEspagnols nous ont laissé des traces profondes de la paresse naturelle àcette nation, et, comme elle, nous négligeons un POU trop les avantages quala beauté de notre sol et notre position entre deux mers auraient sans douteprocurés h un peuple plus actif.

Jean Damait, conseiller et procureur du roi à Agen , né à ou près Villeneuve-sur-Lot vers 1565. C'est le plus ancien historien agenais. On sait que ses Antiquitede la ville d'Agen et pays d'Agenois se trouvent insérées dans une Reinonslraace ouHarangue sotemnelle.- (Paris, François Eluby, i6o6, in-12.)

Labrunie avait intitulé son oeuvre Abrégé chronologique des Antiquités d'Agen,d'après les Mémoires chronologiques et critiques pour servir à l'histoire de l'Egiise etdes Éviques d'Agen,composs par feu M. Ar entu... MDCCC et an. suiv.—Il la fitprécéder de plusieurs pièces, parmi lesquelles figurait, avec une curieuse variante,l'extrait de Chapelle et Bachaumont. Cela mérite dêtre reproduit

n Vers sur Agen de MM. Bachaumont et Chapelle, dans leur aimable voyage siconnu

Agen, cette ville fameuseDe tant de belles le séjour,Si fatale et si dangereuseAux coeurs sensibles à l'amourDès qu'on en approche l'entrée.On doit bien prendre garde à soiCar tel y va de bonne foiPour n'y passer qu'une journée,Qui s'y sent, par le ne sais quoi.Arrêté pour plus d'une année.

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Il est donc avéré que les moeurs agenaises d 'autrefois laissaientun peu ù désirer ; niais notre pays n'eut cerlainement jamais ni temonopole, ni la palme (111 libertina ge, elles autres villes de Francesur lesquelles pourraient étre recueillis dc pires témoignages sontfort iiomhreuses.

Je ne ViSe pas ici évidemment Ii 1)l'0sitttli0u ordinaire, hideuseplaie sociale sur laquelle ont tant discouru moralistes et économis-tes. A celle-là, coiiidéréc par les titis connue un exutoire néces-saire. dénoncée par les antres connue la principale cause de la disso-lutiori nes moeurs publiques, les mesures sévères, minutieuses nemanquèrent en aucun temps ; mais je n'ai pas il m'occuper de saréglementation spéciale, lotit t fait él.ram1g're i mou sujet.

La suppression théorique pal' les édits de 1560 et de 1565 dc cetteabjecte fornie légale du vice 1 avait eu pour effet immédial. d'émanci-per, pour ainsi dire, le libertinage. La débauche. n'avait plus de re-paires fixes et convenus, se répandit un peu partout dams les cités,au grand scandale des gens de bien et au désespoir de la police il peuprès impuissanti.

C'est-'la juridiction consulaire qu'à A gen et en bien d'antreslieux appui enaient la connaissance et la répressioni dc ces sortesde dclits.2

Je ne connais pas cet égard, pour lÀgenais, de règlemniilatiotipénale écrite. Les Coutumes prévoyaient et punissaient l'adultère. A.

N. B. - Pour ne pas remuer les cendres de lantour et celles de nos belles dumilieu du .xvw siècle, l'avais essayé de changer ainsi le z •, le 3° et le 4° vers

Et qui s'embellit toits les jours,Dont la position heureuseEst relevée par son cours.

Soyons doux pour les essais poétiques du bon chanoine.

Cet essai de suppression, dû aux Etats d'Orléans, ne dura que juisqu'a urègne de fleuri l\'.

Les consulsdAgeus jutnssaiest dit wiviiége d'exe.rcet' la justice civile,et miue la justice. criminel lu. (' u etcIlI'remuient avec 1c bailli ro yal. Des let-tres du-jussiuun d'lle.iu ri 1V, dc 1596, ordonnent au parlement dc Bordeaux(le respecter CC ilvuit, q ne la reine Marguerite reconnut également par let-tres du 1cr avril 1607, (V, Aj'eh tues cumin roui les d'Agen, F'F'. I i 29)

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Agen, comme presque partout d'ailleurs,' ce fait était passible tl'tuiepeine si scandaleuse que l'application ne dut pas eu être, je petise.très fréquente. et tins Coutumes particulières sont il peu prés sem-

bla hies sur ce point it toutes celles dii moyeu âge

U'nosiE E itt: FEMNA PIlES EN AIIULTI.Ili ES AITAI. COSTUMA A AGEN.— .SO es

asa ber que (leve corre la villa nUt lifjat ambedui tl'uua CO?'(lO 1'

1 senher n'en ((V( r y sols dcrnnldes (le JaCge soive Cû(iuh1 . et

Une très rare édition Us Coutumes de Clermont-i) essuis, impriméeAgen en 1596. 1 contient un dessin naïf de celle promenade peu

edutiante.Du reste, en cette matière, la sentence était, variable, un peu ai'-

biliaire, et oit rencontre tout' à lotir des exi'iit iiles de sévérité inouïe

et d 'exti ' inc indulgence. Taiih)t, c'est une condamnation b mortpour l'homme le fouet et la réclusioii pour la femme ;4 tantôt et le

i t Iul s souv c ut, c'est une correction corporelle ('t tifl bannissement,

quelquefois même une simple amende-1

Mais j'écai'lei'ai ce sujet scabreux, quelque intéresssant et eu-rietix qu'il puisse èti'e, pour ne pas trop élargit' le cadre de manotice.

Les actes de simple libertinage, l'ofl'ense ou attentat aux moeursrelevaient, ai-je dit, tic la police consulaire, qui tic devait guère

cInmer. Il m'a paru piquantt de rechercher quels furent les chmti-ments appliqués chez nous dans ces circonstances.

V. I 'Etuie s ut' 1e, L'oit! u na's to moi twa le:; dit Su d-O t es t de la 11001 e, par M. A.

du Bourg (Paris, 1552, ifl4 P 37.•Chap, 19 les Coutunues dA geiu, éd. de M. Aitudée Moullié. (Recueil d& la

Société acudmiiue d'Agen, l° s:i'ie, tome V, p. 279).

Les Go ustuine.s cl é0t b! ?ssemens du Gb (usleaui de Glerin.ont Sou verainin . (A Agou

Pir Atitoine Pomai'cL, 159tS, in-12 de 28 1W)Une nouvel le édition des nièmes Catit turnes u été donnée avec d'excel-

lentes notes pi r M. II. fléhou s en 1881. (Paris, L. Larose, in-8 0 mIe

72 pi'-)Agen, 1570. La peine était empruntée aux statuts tic la ville le Bot'-

tl.uux. Le mari avait lu faculté déviler la réclusion à la i'eniuie en la repre-nant avec lui. 500 livres d'amende étaient, cii outre, dues p' chacun desdeux eu u pal; les. (V Are h ives eu ut in un al o s d Agen , lley uslre des o udi;'nets de

consuls, 157o-157. IF. :v&.)Condamnation à cent sous d'amende. (Livre é les Audiences les consuls,

1566-7(1. FF. 33.)

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Les Livres des ordonnances et audiences des cousu Is (iÀgen, leursMémoires et testaments politiques relatent 'i cet égard de très nom-bruses seutnc s prononcé s dc 1I8 ù 1777.1 On peut donc avoirnue idée assez exacte des diverses mesures adoptées.

Eu géuéral, les vag:i bonds et les femmes de mauvaise vie étaientchassés de la ville, expulsés de la jimriiietion ; mais, avant de les ban-nir, oit leu' infligeait Souvent (1cc punitions corporelles ou infamaim-tes, telles que le fouet, le eollier 2 l'exposilioii dans une cage defer, 3 etc. Parfois aussi le j igeine:! t Portait que la condamnée devraittramer nue charrette par la ville. Le cas n'était pas ravo. La femme,attelée i un chariot groteS(imc sur lequel on entassait des ordureset (les immondices, parcourait les rues de la ville, en suivant lit) iti-néraire prescrit et au milieu des huées de la foule.

Mais le plus singulier tic tons les cliitimeiits de ce genre étaitassurément la baignade ou i inmersion dans une cage (le fer. Cemode étrange (le correction iie parait guère remonter qu'à fa secondemfloitii du moyeu-ge. 4 On le rencontre en Italie. cii Angleterre etdaims un gra:id nombre de villes de France, où il fut appliqué auxblasphémateurs bien avant de I'ètr aux femmes libertines. , LaRocheli lavimi suppose que l'origine doit eu étre recherchée dans

Archives cont munules, BB. 30, 4, 53, 53, (, etc. ; l'l. 31 à 52.Le collier, carcan ou pilori était installé sur la place du marché. Le

cond unnué y étaiL attaché pendant un certain nombre d'lieurcs.Voici k cc sujet une sentence dc 172t condamnant une fèiimme (le mau-

vaise vie v à être exposée publiquement pendant le marché, à la grandeplace, dans la cage de ter destinée k cet usage, en la manière accoutumée,pendant lespace de deux heures, après qnoy elle doit être conduite hors leslimites rie la juridiction, avec défenses d'y rentre r. » (A mcli . commun.tu tu.FF. 52.)

Telle est aussi l'opinion de M. El dnond GaIné, un de nos plus s:mvILmutsérudits en matière de Coutumes comparées. J0 dois à M. Cabié plusieursindications bibliographiques très précieuses, pour lesquelles je le pried'agréer ici l 'expression de toute ma gralituda.

Voir dans Duc.ixum, ao mn )t !?hm.phcnur, d35 extraits des Statuts deMantoue ut de ceux d'Avignon de 123.

1rrests notables du Parlement de Toulouse, recueillis des mémoires de il. d

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une ordonnance de Philippelippe A iguste dc 1181, mcii tioiui&e par soihistoriographe Rigord.

Quoi qu'il eu soit de cette hypoiliése plus ou moitis plausible. je mehome b constater que [unmersiou eu cage etail, usii'e et fort 1-épati-4111C III xvi l, Siecle.

Sil fuiL si croire t)icros, celte peine fut fiéquemineiti :ippIiiuéeSi Agmy bien (loI1 Wei trouve que peu de nicutlous daus iOs aichi-VeS comin u mil es. Le pu hi e était lès friand de cc spectacle; il accou-rail, eu foute au lieu d'exécution et ue devait pas Ifléunger auxpatituites le • unecliauts quolibets et les plaisa iteries obscénes.

C'clail li. couveuons-ii, na systeine de moralisation légereineutloki ire.

Lirnmersioii avait lieu soit cii Garwiiie, soit le plus ordinairementdans les fossés de lu ville, aux écluses Saint-Louis,2 lit tle latoi r ule la Pu ml re . a Il y était proced é, saris bea ucou de forinali tés, lejou inéine mi le lendeaiu du pioutoiicé de la seuitetice.

Le Livre-journal aes Consuls (le 1615 b 1627 contient la mentionexplicite dtuic exécution (le ce genre. Cest la uiote la plus complèteque jaie iciicoattée b ce sujet dans nos archives et je la reproduisii tics exactciiieiit

Lt Il chJ-l1:4vui, premier président en la Chambre des rtijuêtes du parlementle Toulouse (['oulouse, Colotuiez, 1682,

Louvuag,5 d ltiçord, cijiiLinue par Guilaurne le Breton, n été publié dansles ibstopte brancoruoL scrtptores de PiIbou (1591» et (lAndré Duchesne (t. y,

l3rial la inséré dans le tome XVII du lb'eueil des historiens des Gaules etde lu France, et on en trouve une traduction française dans les Mémoires sur1histoirc de France de la collection Guizot.

Lurdoanance de Philippe Auguste prononçait la peine de mort contre leblasphémateur roturier. Itigord n écrit : « ... ut reus in fluvium vol paludemcitiit morteru diinitteritur.

Cynus et Guillaume Benoit (Benedicli) citent le môme texte.Ces écluses se trouvaient un peu au-dessous de la porte Saint-Louis (Voir

le plandAgen du xViILe siècle, réédité de uns jours par la librairie Lacazo).La tour de la Poudre était situce à latugle suit-ouestles remparts, à la

suite de la porte Saint-Louis. Elle est encore aujourd'hui cri parfait état deconservation et lait partie tic ta propriété le Mdc Calmels-Puntis, conseillerà la Cour d'Agen.

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«Le seti'sme dudit mois de nav (lr2) nous avons condam1)nes Anthoinesurnommé Matisonville et Jehan l)I lier, natifs de Larotiue-Tvrnhaul t, commelarrons et bagulions, ;tvans desrobe Jean de Saint-Martin, haste, et sony deht ville avec une corde al tachec à une garicte 1 prés la tour de Truelle, etestrc f viés flestris et h;uitis de la Jurisdiction, et à rendre les choses des-robées M udit S. Martm

Le inusme (un ï', nous avons cl tiilam pué une nommée Janne Coustotz, na-tee de Levrat et autre nominée \l n rgu cri te Deihe r, nati t\e de La coq u e-Tymhault, Inities a1ian données qui ont autrefois trityné la charrete et (été)banies de la ville pour avoir este treuvées avec lesdits larrons, d 'estre ban-nies et tretripées dans Peau chescune par trois ibis dans la cage le fer de lainayson de ville, et ce tuiet estre banjos le la Ville et Jurisdicti,u.

Le mesme jiur ladite condenipnation tu esté exécutée et le_slites hinieslignées dans ladite cage, avec une boulie f'nst dressée seur lescliize der-nior l la tour de itu poudre, à laquelle execution lotit le peuble de la Villehomes et fumes Ont icisté,'

.Je lie saillais préciser Je costume 1111 'OlI inposait IIiX condamnéesdans cette cireoustaite. ; ruais je suppose i1ii'iI devait ètre nu peusoinniaire afin uI'auiuteiitet' leur eouifusioui.5

Ce OcLiMwa sitiguihier de la huigmiide eu cuie fut l)lIS Oit moinsusité ii Agou iisquc vers 1680. La pratique eu était notamment lrussmuvie eu 1665. Voici. vii elîci. CC (hiI dit 'u ce suij(t Jacques Diicios.iliii fut pi'inuie' consul (l'Agen cii 1659

Les CUIIIII'CUS, ainsi que l'enseigne Plutarque dans ses problèmes,avoien t cette coustumw d'exposer la lemme surprise cii adultère sur unePierre liante et élevée qu'ils avoient placé au milieu du marché, et aprèsavoir pat'û Pendant d 011 Ze j 011 I'S k lu j) ce b ne de tout le mn nul e. elle es toitexposée honteusement sur un asue, et conduite en cette posture par tintela Ville , elle servoi t de SubIe aux estraigers aussi bien qu 'alix halé ta us. Illb u t croire pro I eubl etute ut que, ces u] igrez q ue n ou savon s vu élevés iimilieu de nostre place d u Marchéet lesquels restent encore au pied du pilierlui sert de Carcan cl de Pillory; cette cage de lei' que le temps n'a pû coït-

sommer, que tiostre Iloslel du \itle conserve, n'estoit que potin la punition

Guérite. -Poulie. -Derrière.Archives communales dAgen, registre BB. 44, folio ;iG. Le dernier alinéa de

cette location eu orné dune superbe note maréraIc : P... beignes dans la cage.

de cette peine indiquée contre les blasphémateurs, la Coutumede Pain itt's dit t'orrnelleuient que le condamn sera eu chemise .' o et siracabussat pet' tres vets en l'ayga en camiza. . (Voir les Annales dc Pamiers,

par M. J. d e Lahondés [Toulouse, Privat, 1882_8 ! , vol. in-8'1, t. I, p. 195.

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de cos nilultres. Les marches de ce pillier nous marquent qu'elles tenoientautrefois la place de cette pierre des Cummens. Cette cage dans laquellenous voyons tous les jours des G... renfermées quaprès avoir traîné untombereau chargé de bofie e.tde vilainie,elles sont plongées ensuite diversesfois dans la rivière de Garonne à la vette de tout le peuple qui court à cetspectacle, nous fait comprendre qu'il y reste encore quelque ombre et quel-que vestige de cette ancienne coustume. Cet spectacle pourtant sembleplutost un divertissement pour ]es spectateurs, qu'une peine pour les cou-pables.' »

L'inefficacité et le ridicule de ces divers châtiments les firent peut peu abandonner. Tout se borna bientôt à l'expulsion pure et sim-ple; mais devant une recrudescence des délits scandaleux, les con-suls ne Lardèrent pas à regretter leur indulgence et songèrent srieti-sentent à revenir aux anciennes corrections.

C'est dans ce but quils adressaient, le 27 novembre 1696, aupremier président d'j parlement de Bordeaux la curieuse lettre sui-vante

MONSEIGNEUR,

La misère et les fréquens logemens de gens de guerre ont causé une sigrande débauche parmy le menu peuple de cette ville, que nous avons tousles jours des plaintes contre des tilles prostituées et des voleurs. Nous netrouvons, Monseigneur, dans cet eshit d'autre moyen pour réprimer cettelicence (1110 de rétablir dans lu police des punitions qui leur fassent unehonte publique et les exposent au mépris de tout le monde, ce qui a estépratiqué depuis fort peu de terris avec beaucoup de fruit, mais que nousn'avons vouleu mestre en usage avant d'uprendre par vosti'e bouche lessentimans de la Cour. Nous vous supplions donc, Monseigneur, de nousdire 1° Si, sans aucune procédure par eserit et par manière de police,nous pouvons faire fouettèi' sur le carreau à huis clos, et par qui; - 2» Sinous pouvons exposer au carcan les filles prostituées, ou voleurs de fruictzou autre chose, qui ne méritent pas une peine sf1 ictive ; — 3 6 Si nous pou-vons faire traîner aux filles dans les rues une charrette. 4' Si nous l)o1I\'oisles taire baigner dans une cage. Il y a deux ans, Monseigneur, que la Couraprouvu le carcan à nos predecesseurs, ce qui arresta les voleurs des fi'uictz.Les livres raportent une Ordonnance de S. Louis contre les blasphéma-teurs qui ordonne cette peine sans procédure, et les ordonnances et les

Rcfiexions singulières sur l'ancieaae Coustwne de la ville d'Agen.CiQn)pp. i;ô-i(Agen, Jean Gayau, 1660, in 4*).

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docteurs aprouvent toutes colles quy ne font qu'exposer ces sortes de gensà la risée publique; et le Roy, par ses lettres palantes du mois d'Avril 168,registrées en la Cour le 23 Juin suivant, portant establissementd'un hopitulgénéral en cette ville, permet aux directeurs d'avoir dans ]cd. hopital desprisons, poteaux et carcans, et d'employer la correction du fouet. Sy laCour, Monseigneur, veut bien que nous employons les mesmes peines surdes personnes viles, vous ne levez pas craindre que nous abusions de nostreautorité. C'est uniquement le zelte dit bien public cita sollicitation mesmedes personnes de distinction qui nous obligent de vous en escrire, estantprets d'exécuter aveuglement tous vos ordres, puisque nous sommes avecun profond respect,

Monseigneur,vos très humbles et très obéissans serviteurs.

Les Consuls de la ville d'AgenLESCAZES. - MAZAL. - SAINCT-GILIS.

- GuinAun ou COL0sIBIER.

A Agen, ce 27' novembre 1696.I

PI'eslil'cn mèrne Lemps qu'ils écrivaient cela ait preinler présidentdu pai'lemeut de Bordeaux, nos consuls posaient des quesiio:is sem-blables au procureur général. 2 Je n'ai retrouvé aux archives que laréponse de ce dernier, datée du l janvier 1697

« MESSIEURS,

A mon retour de ta campaigne ayant voulu parler à la Cour des difficultésque vous me propiisés par vostre lettre du 7. Nobré dernier, M. le pre-mier Presidant à qui vous avies escrit sur le mesine sujet, ma dit qu'il vousavoii fait réponse à laquelle je me raporte, mais il faut pi'andre garde queles personnes que vous faires attacher au carcan soient dune condition a-dessous de la mediocre; et à legard des autres articles de vostre lettre, taCour vetit estre plus pat'ticulieremant informée de l'usage qui se pratiquoitcy devant à co, sujet, allia de voir en connoissance de cause sil y a lieu devous accorder ce que vous souhaités.

Je suis,VoLtc ires afl'né serviteur

DENIS..A Birdeaux, le 22 javLcr l972

Une minute incoinplcte de cette lettre se trouve aux arehwesconiniunales dAgeaBL3. 87). - L'original est aux archives de Bordeaux, Collection fier,

Archives communales, BB. 87.Jr:hi'es e) fl p,UflaIP d'Agen, l"}. 09.

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Nos consuls n'obtinrent donc pas tout le succès sur lequel ilsavaient probablement compté oit opposait comme une fin denon recevoir. Or, eu cette même année 1697, un arrêt (litd'Etat vint mai11 I cuit aux jurats de Bordeaux le droit de condamnerles vagabonds ait fouet. Ceci allécha les Agenais, qui s'empressèrentde demander par quels mo yens ils pourraient eux-mêmes arriver ibénéficier d'un arrèt semblable visant les voleurs et les femmes demauvaise vie.

Qu'advint-il de celte démarche? que fut-il répondu ait premierprésident et au procureur général ? quelle fut, en un mot. la suitede toute cette affaire? Quoique nos archives soient i peu près muet-tes i cet égard, on doit supposer qu'une satisfaction partielle futaccordée, puisque les actes consulaires teIntent encore quelquesjugements sommaires; mais les corrections scandaleuses et grotes-iiues disparaissent du code (le la simple police.

Certes, je ne veux ras dire que nos édiles (lalorS fussent moinsjaloux que leurs prédécesseurs de l'autonomie juridictionnelle de lacommune. Ils n'entendaient sacrifier aucun des droits ou privilègesissus de la société féodale, et ils le firent bien voit lorsque i prési-dial d'Agen, ii la suite de l'édit novai dit d'avril 1749, voulutietii' contester l'exercice de la justice ci'imiiielle. 2 Ce curieux procès,

Lettre des consuls d'Agen aux ,iurals de Bordeaux (Archives communales1111. 87).

V. à ce sujet les Archives communales d'Agen, sti'ie FF. 29, où se trou-vent le trois nietuins suivants

Réponse du corps de Ville d'Agen au Jhinwirc prtfsena à .11yr le Chancelier parles sieurs Jcan-Joseph Lafite, lieutenant criminel et liernard-Cld,nen. ltoua'ûn,procureur du roi au. siège présidial cls'Jnéehal de la même tille, Concernant l'éditde Sa Majesté du mois d'avril dernier, portant réunion nue bailliages el séné-chaussées des jurolù'tions royales établies dans les nufines i'illc,v (Agen, ifl)1). Ra"-moud t avau, 1719, in-f-- de 22 pp.)

!léponsc dit de Ville U.-tqen au second ihfni,oi,'e des sieurs Jean-JosephLafite, lieutenant criminel, et llci'nnrd-Clément Boudon, procureur du roi ausiège présidial et sénéchal de la nmêiue rifle, concernant la juridiction criminelle(Agen, 11. Gavamu, 1750, in-Fo de 122

Mémoire instm'nclif poimi' les nnaïi'e, lieutenant et consuls de la ville d'Agen, con-tre messieurs les lieutenant criminel et proeimreà r du roi dit Sénéchal de la nu'meLille (ibii,, 1758, in-l'' de 11 pp.

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(lui aboutit i 1éd it de novembre 17601 vint une dernière fois affir-

mer nos pri vileges communaux.

Mais le temps avait marché ; les esprits s'étaient imprégnés peu àPei et à leur insu d'idées nouvelles une transformation lente etdésormais appréciable s'accomplissait dans les idées et clans lestnours, eu attendant qu'elle atteignit les institutions. Ce n'était pasencore la jtitice, mais ce n'était cltjà plus le nième 'arbitraire, et lesabus tenaces qu'une formidable tourmente louvait seule deraci-ner se trouvaient ljà très serieusement batius en bréche. Toutes lesparties du corps social accentuaient lotir marche vois le progrès etl'uni lé nationale.

.4 prs le xvii 6 si'cle . ai-je dit, les condamnations sommaires àdes peines corporelles des iennwit de plus cri plis rares ; les me-si'es de simple police sont moins excessives, ut on n'use guèreplus chez nous de ces clitimeiits excentriques dont les époquesantérieures offrent tant d'exemples. Les femmes de mauvaise viesont encore expulsées. 0111 1u'150i111é05, i'xpos&s, en attendant uneréclusion prorliaiuie ; mais les pu'omeiiades indécentes ou i'idieules,et notaihment la baignade si cage ont [)0iii' jamais disparu ticnos moeurs.

J'ai déj constaté que cotte pratique bizarre d l ' immersion desAnimes éliotitées, loin d'être exclusive à l'Ageuais, fut usitée en unefoule d'autres lieux. eu Franco et ailleurs.

A Painiet's, avant i29,' et à Moutanbau, eu 1581 et 1071 ou ré-servait cette peine aux blaspiLn1aleurs. À Torilotise, elle visa d'abordles mn macs gens (tSOS. bien qu'on lappliiniL parfois aux prostituéeset aux proxénète; niais, à partit' de 163, elle fut spécialeniemil des-tinée aux femmes de ivau aise vie. 4 Dans ses Arresis notables. La

I Edit enregistré au Parlement le 19janvier 1761. )V. Archives communales,BB. 77).

,I n na les de Pamiers, tee, cul.litsloire d' [mi au1,an, p151' Lebret, nouv. éd. Moimiauhan, 184G2, 2 vol

i n-8 e), tome I. pages 110 et 417.•lft'mojrc.ç de ('Histoire du f.nnquedoe, par Catel (Toulouse, 1633, in-U ). -

Animales de la iille de Toulouse, par Germain La Faille (Toulouse, 1687 et t701G) vol. in-1 ). - ,4nnal's de Toulouse, par de Rozoy (Toulouse. 177t, 5vi, in-4').

Ce dernier rente (.suppldinent, p 03)qu'en 1731 r on avait volé la cage.

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Roche Plavi ii cite cette cou tu ale de 'I'ouIous et tappelle u ii 1 icienstatut muicipal tic Marseille punissant de l'immersion quicotLucjurait en jouant et tic pouvait pas payer lameule

A Cahors, le Lot vit souvent des exécutions de ce genre, et tappa-ieil dont oui faisait usage ligure encore anjourdhui au musée decette ville. A. Angoulème, les reglemneuls de police dé 13291 siipiilaieiitun chtirnent selnblal)ie poil[- les femmes chicaneuses et ,nJdisan-tes 0i). La cage de fer «était pas toutefois de la pu lie et la (lescetu een Charente s'effectuaitau movend'inesuspension di recte. 2 A Bayonne.oit tout se passait exactemeat commue à Agen etCahors, oitmème la municipalité revenir ii cette correction grotesque versle milieu di XVII e siècle.,

On coniunit. les mesures sévères prises coutre le lihertiiage par lesgouvernements de Louis XIII et de Louis XIV, et la création de refu-

"-es pour enfermer et moraliser (? les lemmes de mauvaise vie. ÂAgen,un de ces établissements pénitenciers avait existé et fonctionnébien avant cette époque, puisqumil en est question dans nos archivescommunales des le commencement di xvi siècle; niais cet asile avait

de ter qui servait à enlèrmer les lemmes dont lait et le métier ost de sé-duire la jeunesse, et que ion plongeait trois fois dans la rivière. Les capi-touls en lotit luire une en bois. » - Cet usage se maintint donc à Toulouseplus longtemps (1Uà Agen.

I Statutz et Ordonnances du 25 mari 1529 sur te /àict la Pollice de la Ville,cité, ftmul.e bourgs et banlieue dia goul.esme qui ont esté publiés par le cotaman-dement de 31M. les Maire, eschetin, conseillers, etc., de ladicte Ville (Archives del'hôtel de Ville d'Angoulême, Reg. n).

Si une femme est convaincue d'être chicaneuse et médisante, elle seraliée par une corde sous les bras et plongée trois fois dans l'eau. (Statistiquede la Charcute, par J. Michon. Paris et Angoulême, 1844, in-4 0 , P. 110.)

Vit-on jamais pareille exigence! Je inc refuse à croire à l'application ri-goureuse de cette disposition inouïe: un exécuteur, fût-il angoumois, n'yeût certainement pas suffi. - Il en était, du réste, à peu près de même enAngleterre. V. larticle Cage à canari ait III, p. I fi5 du Dici. des Pénalitésle B. de Si Etinie (Paris, 1825, 6 vol. in-8o).

l Invent, somm. des Archives comm, de Bayonne, BB. 39 et 40; CC, 191,339, etc.

Voir lit sous l'ancien régiue, par Albert l3abeau (Paris, Didier, 1880,in-8, P. 337).

Les Comptes de la eotn,numiukt pour l'année 1320 mentionnent une répa-ration à la Maison. des Filles-lfrpenties (.Archives coniin. cc. 291).

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dû disparaitre depuis longtemps ou recevoir titic aul i'e affectation.Nos ol liciers municipaux prirent donc le parti déjh adoplé nai' tic nom-bi'cuses villes (]il i'Ovauille et se préoccu pircti t de la fondation d'unenouvelle maison de refuge ou Maison (le force, h laquelle des lettrespatentes du roi, datées du mois de décembre 1746. vinrent donnerune existence légale. L'établissement prit le nom de Maison (lu lionPasteur et fut placé sous ]a juridiction épiscopale. On admit que lesJuges de police miraient le pouvoir d'y interner les femmes qui per-sistei'aieiit dans la mauvaise voie.

La prison. substituée ax châtiments antérieurs, ne fut plis infligée(lIt'aprs un semblant de proc( ' iure écrite exigeant une etiquéletuais le nroeiu'eiir-svndie dc la commune Sc. montra fréquemmentd'une extrême sévérité cl alla jusqu'à prononcer des condamnationsà dix et inéine à vingt ans de réclusion.2

Il ne sera pas sans inlérèl, me semble-t-il, de rechercher quellesfurent l'organisa lion et la règle intérieure (le cet ét:ibl issenient spé-cial. Je trouve précisément à ce sujet. (huis une Notice sut' les

Contents (l'Agen, manuscrit inédit de Joseph Proclié. ancien bibliotliécaiie de notre ville .

1 des renseignements curieux que je vaisce prod ni ce

La maison du Fon Pasteur oit iil]es pénitentes, connue à Agen sousle nom de Maison de force, était au bout de la rue (le l'Ecole-Vieille, séparéeau levant de la rue Saint-Martial par un aqueduc. Elle donnait par derrièresur la rue du Temple, à côté de l'ancienne porte Sainte-Quitterie. Cet éta-blissement ne fut d'abord que pour les pénitentes volontaires ) mais, dans

1 • rchii'cs d'Agen, B13. 77.•Seine.ar, procureur-syndic, condamne Marie D. , . . , épouse A... . Jean,

à 20 ans de réclusion, le 5 mai 1777; Jeanne H. . . à 10 ans. le l e, dé-cembre 177$, etc. (.\t'ehives coniinunlcs. FF. 108).

Pr.ocnÊ (Joeph-Noil), né à Agen en 17!d), mort au même lieu le 30 jan-vier tt26, était chef d'institution quand les hnctions de Bibliothécaire com-ninnal lui furent confiées en 1810. Il a laissé des Annales de ht ville iVAgen(1787-1819) qui ont été imprimées en 1881-83 clans la Revue te l'AgenaisPar les soins et avec dis noies de M. Adolphe Magen. L'ouvrage , munid'un Index alphabétique, ti eu un tirage à part à cent exemplaires (Agen,Michel et Médan, 188 .1&, grand in-8 de 310 pages).

Proché me parait se tromper. Les lettres patentes de 1746 visent bien unemaison de refuge pour enfermer lcs femmes de mauvaise vie.

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la euite, on y enferma les tilles prostituées que la police fusait at'rèter etque les consuls condamnaient 'a y rester un certain nombre de mois ou d'an-nées, jusqu'à ce quelles parussent entièrement converties. Les parents quiavaient des tilles dont la vie était déréglée et scandaleuse, et qui ne pou-vaient les corriger par d'autres moyens, les faisaient renfermer dans ce lieu,avec la permission des consuls. Elles étaient rasées en entrant, et vêtuesd'une étoffe grossière. On les mettait dans des salles où elles étaient occu-pées à des filatures ou à des ouvrages convenables à 1cm' sexe, sous la sur-veillance des soeurs, qui étaient ordinairement au nombre (le trois ou quatre.Ces soeurs ne faisaient point de voeux. La nourriture de ces recluses étaitde la soupe, du pain et de l'eau. Elles ne sortaient jamais que lorsqu'ellesobtenaient leur liberté entière. Ce traitement et la crainte d'être renferméesdans ce lieu produisaient un très boit Au commencement de la Rêva'lution, cet établissement lut supprimé la maison fut réunie à l'hospiceSaint-Jacques, ainsi que la manufacture Delas, et alors on les appella lesHospices réunis. En 1806, on y plaça le collège. Alors la commune payait àl'hospice un loyer de mille francs. Le collège n'y resta lias longtemps.....et depuis, cette maison est louée à des particuliers, toujours au profit deshospices. Les écoles chrétiennes y ont été placées en 1820.' »

Pi'oché dit avec coiiviclion que cet établissement produisit « untrès bon effet. » Oit peut le croire sait,; peine : la perspective d'uneréclusion (le vingt ans était assurément de itatiire il inspirer de sagesréflexions.

Une école lsY1ue eoiiinunaic leur n été substituée en i 80.

lILIpr. V' Lsmy.