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- ANTILLES RÉUNION : 5,90 - BEL : 5,90 - CAN : 8,50 $ CAN - CH : 9 FS - MAR : 65 DH OSER LE MONDE - L’EXPRESS RÉUSSIR N O 36 - FÉVRIER-MARS 2016 LES CLEFS DE L’EXPATRIATION 3’:HIKQSA=\UZ^UX:?k@a@d@g@k"; - 36 - F: 5,90 E - RD :HIKQSA=\UZ^UX:?k@a@d@g@k ÉDITION 2016 40 PAYS POUR UNE NOUVELLE VIE L’Express Réussir N°36 - février- mars 2016 ARNAUD MEYER POUR L’EXPRSS UN JOB À LONDRES Booster de carrière ENTREPRENDRE EN AFRIQUE Le pari du numérique VIVRE À NEW YORK Un rêve français CAP SUR L’AUSTRALIE Dossier spécial 8 pages AVEC JOSEPH PARISOT, fondateur de Bridge the world, a parcouru 30 pays en un an OSER LE MONDE

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ÉDITION 2016 40 PAYS POUR UNE NOUVELLE VIE

L’Express Réussir N°36 - février- mars 2016

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UN JOB À LONDRESBooster de carrière

ENTREPRENDRE EN AFRIQUELe pari du numérique

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CAP SUR L’AUSTRALIEDossier spécial 8 pages

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du repli grandit, partir à la découverte des autres– territoires, peuples, cultures – représente sansaucun doute une forme de résistance. Les Françaisont de moins en moins peur d’aller vivre à l’étran-ger, et c’est une bonne nouvelle, pour une nationque l’on a longtemps décrite comme réticente àla mondialisation.

Ces Français à l’âme voyageuse ont même, de plusen plus, le goût de l’aventure. Le clichéde l’expatrié envoyé à l’autre boutdu monde par sa grande entrepriseavec salaire de nabab et avantages àfaire pâlir ses collègues a du plombdans l’aile. Un sondage, réalisé parIpsos-Banque Transatlantique, à l’occasion d’un colloque organisé l’automne dernier, au Sénat, surnos compatriotes installés à l’étranger, l’a confirmé.Le profil type du Français résidant hors de nos fron-tières? Embauché en contrat local, par une sociétéétrangère, depuis moins de six ans. Seulement la moitié des expatriés interrogés dans le cadre de cetteétude étaient salariés. Prendre le large sans filet nigarantie, tenter sa chance, par soi-même, aux antipodes, est devenu une véritable option pour

s’accomplir professionnellement. C’est vrai chez lesjeunes diplômés qui, pour près d’un cinquième d’entreeux, commencent leur carrière loin de l’Hexagone.Mais aussi chez les actifs trentenaires, voire quadra-génaires, en quête d’un souffle nouveau.

Beaucoup restent en Europe – la Suisse, leRoyaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne figurentparmi les pays accueillant le plus de Français – maisl’Amérique du Nord et l’Asie-Pacifique continuent

d’attirer, à raison, les candidats à l’expatriation. Pourl’édition 2016 de ce hors-série, nous avons passé aucrible les valeurs sûres et les destinations d’avenir.Nous vous offrons un gros plan sur l’Australie – quifait tant rêver – et une plongée en Afrique – uncontinent à défricher de toute urgence. Au total,90pages de reportages, de conseils et de témoignages.Sans oublier le temps de la réflexion, avec PatriceFranceschi, écrivain-explorateur engagé dans – etpour – le monde depuis quarante ans.

Le goût de l’aventure

de Valérie Lion/

?@ABCDAEEF 29, rue de Châteaudun, 75308 Paris Cedex 09. Tél. : 01-75-55-10-00·GHHIHJK LOPQRQSQOT·UVVW JK LLPXYZS[L·\]^_`ab_bcd]_ecJf`dabgc`J h_cgh ibd jb k`Rchgh bJ`Jla]md`ni]Altice Media·opqrs tuvpwx y 29, rue de Châteaudun, 75308 Paris Cedex 09·zw{p|wx tuvpwx y 47 150040 euros·}~p�vp{wx wv|pu��wp~s y Altice Media Group·}~�tp�s�|��p~sv|s�~ r���~wx yMarc Laufer·�p~sv|s�~ �s xw {��xpvw|pu� y Christophe Barbier·���wv|s�~ s� v�s� �u~t�t�~pst y Philippe Bidalon·���wv|~pvs s� v�s� w��up�|s�u~t�t�~pst y Valérie Lion·��| vuxxw�u~�à ce numéro : Philippe Coste, Natacha Czerwinski, Sonia Delesalle-Stolper, Ludovic Giret, Etienne Gless, Isabelle Grégoire, Isaure Lefeuvre, Audrey Legros, Danièle Licata, Valérie Lion, Marie-AnneNourry, Mathieu Oui, Sébastien Pommier, Olivier Sabatier, Patricia Salentey, Nathalie Schneider, Frédéric Thérin, Julie Thoin-Bousquié, Sybille de Valence·osv~�|wp~s �s ~��wv|pu� y LetiziaDannery·��wxptw|pu� s| vu��s~|�~s y Thierry Benzaïd·�vu�ur~w{�s y Catherine Szutrak·�xx�t|~w|pu�t y Rémi Malingrey MANAGEMENT·�p~sv|s�~ r���~wx ��x�r�� y FrançoisDieulesaint·��p|s�~ ��x�r�� y Tristan Thomas PUBLICITÉ·���������� ����� � Valérie Salomon·��������� �� ���� ���� ������� � Pierre-Etienne Musson, avec Cyril Bostvironnois et ZizaKoudou. PUBLICITÉ emploi : Nathalie Louis. PUBLICITÉ expatriation : H2J Conseil, Thierry Hadjadj : [email protected], Claire Hadjadj : [email protected]·¡¢£���¢��¤� � Marie-ChristinePulejo·�¥¤�¤��¢¦��� � Roularta Publishing·§¨©��¨���� � Roularta Printing (8800 Roeselare, Belgique) PÔLE GRAND PUBLIC ª«¬­®¯¬°°± L’Expansion, Classica, Lire, StudioCinéLive.·��������� �Christophe Barbier © 2016 L’Express/SA Groupe Altice Media Tous droits de reproduction réservés.

Prendre le large sans filet ni garantieest devenu une véritable option pours’accomplir professionnellement

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Londres, évidemment . . . . . . . . . . . . .36

Munich, la villesans chômage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40

Tout schussdans les Rocheuses . . . . . . . . . . . . . . . . .42

Singapour, sans risque. . . . . . . . . . . .45

Cuba, l’ouvertureprometteuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46

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Vague high-techen Chine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52

Planète W : l’Afriqueà l’heure numérique . . . . . . . . . . . . . . . . .56

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Les vertus dudouble diplôme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66

Passeport pour l’Europe. . . . . . . . .70

Intégrer les meilleures facs américaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72

Une année loin des amphis . . . .74

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New York, me voilà. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78

A vos blogs ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82

Un lycée français partout où je vais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84

Partez couvert. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .86

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Retrouvez le hors-série « Oser le monde » sur France Info :

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?@A����BValérie Lion C C C C C C C C C C C C C C C C3?@BD�B�BDPatrice Franceschi :«Penser le monde pour agir»C C C C C C C6

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Expat’ un jour,Expat’ toujours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

5 pièges à éviter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14

Séjours temporaires :saisissez votre chance . . . . . . . . . . . .16

Ma femme largueles amarres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

10 valeurs sûres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20

10 paris sur l’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

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Australie, un saut vers le paradis ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26

Sydney-Melbourne : le match. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30

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¡¢£¤¥¦§¨©ª«¬ª¤­¦®¢¯ª¤°±¡¢¨«¦¥²¢³£ªdestination? L’Asie centrale, peut-être,ou le Moyen-Orient. Voire l’Europe…« Ma compagne est allemande, j’iraisbien apprendre un peu mieux la languedans son pays natal, explique cet expatriéen série. De toute façon, il y a toujoursun endroit qui sort du chapeau! » Avec sa destinée multi-contrées, Manuelest loin d’être un cas isolé. D’après l’en-quête 2013 de la Maison des Français del’Étranger (MFE), 57 % de nos compa-triotes installés dans le monde déclarentavoir déjà vécu à l’étranger. Parmi cesFrançais qui ont inscrit la mobilité dansleur ADN, il y a bien sûr des cadres degrands groupes internationaux, pour les-quels les mutations successives à traversla planète font partie de l’évolution decarrière – et dont les expatriations sontfavorisées et encadrées. Mais d’autresfont aussi le choix de se lancer réguliè-rement – et sans filet – à l’assaut d’unpays inconnu. Par goût du challenge, cu-riosité intellectuelle, penchant pour lechangement et envie d’étancher leur soifde découvertes, ces multirécidivistes re-poussent sans cesse leurs horizons géo-graphiques et personnels. De quoi secréer une existence complexe, faite desensations fortes et d’adaptations per-manentes. Une vie volontairement dé-stabilisante, délicieusement inconstante.Et assurément enrichissante.

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lors, ça fait combien,maintenant? « At-tendez, il faut queje compte sur mesdoigts », répondManuel, espiègle.

«Deux ans au Niger, quatre ans en Haïti,trois en Norvège, autant au Cameroun,deux ans en Corée du Sud et, depuis le2 août au soir, la Colombie… » Diantre.Six pays en quinze ans, l’inventaire estétourdissant. «Derrière, il n’y a pas l’idéed’un tableau de chasse ni d’une collection,précise d’emblée ce professeur de tech-nologie de 39 ans, qui, depuis 2000, na-vigue d’un lycée français à l’autre au grédes offres de postes disponibles. Justebeaucoup de chance. » Rien ne prédes-tinait en effet le jeune homme, issu d’unefamille modeste – père ouvrier en bâti-ment, mère instit’ – à arpenter le monde.« Je n’ai jamais pensé partir à l’étrangeret je me préparais à une vie de prof clas-sique, confie ce natif de Villefranche-sur-Saône (Rhône). Mais quand j’ai eu l’oc-casion de découvrir le Niger dans le cadrede la coopération du service national,cela a été un bonheur. Je me suis dit :pourquoi ne pas saisir les opportunitésqui se présentent? Ce qui me guide, c’estde me frotter à des cultures que je neconnais pas encore. Mon parcours m’apermis de rencontrer des gens très dif-férents mais aussi de mieux me connaître.

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µ¶·¸¹º»¼½¹¾ ¿ÀÁ »½ ½ÃĽ»¸ ÂÀÃÁ Á¶½» ºÁÁ½¹Å ƺ¹ ¼Çȸ ɽ Àºdécouverte ou pour donner un coup de fouet à leur carrière,nombre de Français se sont pris au jeu de l’expatriation et ontinscrit la mobilité dans leur ADN. A la clé? Une destinée pleinede sensations fortes, à la fois fascinante et déstabilisante.Par Natacha Czerwinski

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Pour Benoît et Isabelle de Cha-teauvieux, 37 et 38 ans, mariés – quatreenfants, tout a commencé par un VIE(1) de deux ans au Sénégal, en 2001.« Nous sommes partis deux semainesaprès notre mariage, cela a été commeune grande lune de miel, sourit le couple,actuellement installé au Vietnam aprèsavoir vécu au Chili et au Maroc. Le week-end, quand nous allions en brousse, auvolant de notre petite 205, le sentimentde liberté était assez grisant… » A leurretour à Marseille, Benoît, qui travailledans l’informatique, et Isabelle, journa-liste de formation, trépignent. « Nousavons ouvert un atlas et nous sommesdemandé : “Où aller?” Nous voulionsun pays hors d’Europe, avec des visasfaciles à obtenir, une classe moyenne…Nous avons choisi le Chili sur des basesstatistiques! » Un « saut dans le vide »(le couple part avec deux enfants et cinqvalises, mais sans travail) réussi, qui faitvivre quatre belles années à la famille.« Nous avions des supers copains, nousfaisions la fête tout le temps, mais l’écolefrançaise – où il était temps de mettrenos enfants – était très chère. Nous noussentions également un peu loin de notrefamille… » Le hasard faisant bien leschoses, Benoît est alors contacté par uneentreprise marocaine et la petite troupefait ses bagages pour Rabat. L’aventuredurera quatre ans. Tiens, tiens, encoreune fois… «La première année, on mettout en place, expliquent Benoît et Isa-belle. Au bout de deux ans, on en profitevraiment et la troisième année, c’est l’apo-gée! Si nous avons quitté le Maroc, c’estparce que nous commencions à rentrerdans une routine, notre regard s’étaitémoussé. Il était temps de se remettreen danger. Depuis que nous sommes ici,

à Ho Chi Minh Ville, nous sommes denouveau émerveillés. »Une fois la machine lancée, difficile sem-ble-t-il pour ces adeptes de l’inconnu etde l’imprévu de résister à l’appel del’étranger. « En tant qu’expat’, on faitbeaucoup de rencontres, on parle voyageset ça donne envie, confirme Jenny V. Co-

ville, pharmacienne deformation, passée par leBrésil, le Portugal, le Qué-bec et désormais installéeen Australie avec sonmari. Plus on découvre lemonde, plus on veut le dé-couvrir! » «Au bout d’uncertain nombre d’expatria-tions, le besoin de mouve-ment devient presque phy-sique, observe Cécile Gylbert,consultante en mobilité internatio-nale et elle-même expatriée à répé-tition (Equateur, Espagne, Mexique,Chine et Mexique de nouveau). Onrecherche ce piquant, cette vie in-tense, pleine d’émotions, où il sepasse toujours quelque chose. Il ya aussi un côté magique, celui derecommencer à zéro, de se réin-venter.» Et de mettre un maximumd’atouts dans sa besace… «Danschaque pays, nous avons apprisdes choses, détaillent Tantely etSandrine, un couple d’enseignantsà la carrière planétaire. Aux Etats-Unis, nous avons progressé en an-glais et découvert l’optimismedes Américains. En Norvège,nous avons eu d’excellentesconditions pour élever notre fille. Depuis2013, nous sommes à Singapour, un paystrès riche culturellement et idéal pourvoyager. Et professionnellement, lesconditions sont très favorables, aussi biendu point de vue des moyens mis à dis-position que des salaires…»

Une sacrée dose de débrouillardiseDans leur mouvement perpétuel, ces ha-bitués des grands départs déploient desressources insoupçonnées. Et une sacrée

dose de débrouillardise… Allez doncorganiser régulièrement un déménage-ment et une réinstallation, vous recréerun réseau, comprendre les subtilitésd’une autre culture et vous confronterà une nouvelle administration ! Sanscompter les joyeusetés propres à certainspays : insécurité, coupures d’eau et d’élec-

tricité, systèmes de santé aléatoires etlenteurs bureaucratiques… « Quandvous passez cinq heures sur une chaisepour obtenir un visa, votre seuil de to-lérance devient assez élevé», rigole Ma-nuel. « Depuis mon premier départ àl’étranger, j’ai pris confiance en moi etcela m’a fait beaucoup de bien, reconnaîtBertille Bellon-Basille, qui, avant la Flo-ride, a vécu en Espagne et au Québec.J’ai vécu des expériences uniques, tra-vaillé dans des branches très différentesde ma formation initiale. Aujourd’hui,je me sens prête à relever plein de dé-fis… » « A l’étranger, vous n’avez plusaucun repère, il faut se pousser, oser, etcela fait grandir», analyse Sandrine Fou-lon Salmon, coach spécialisée auprès desexpatriés et de leurs familles.Dans cette tribu d’expat’ opiniâtres, lesrelations interpersonnelles elles aussi setrouvent quelque peu transformées.«Quand on arrive quelque part et qu’onne connaît personne, le couple et la fa-mille deviennent notre petit cocon, re-marque Véronique Martin-Place, 43ans

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« Quand on arrive quelque part et qu’on ne connaît personne, le couple et la familledeviennent notre petit cocon »

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9:;9<=9>?@>:ABC<DA<D:AE>F@GD9>HEIJà travers le monde (Norvège, Sri Lanka,Etats-Unis, Chine) par le ministère desAffaires étrangères. On est plus soudés,plus à l’écoute, on s’entraide davantage.»Du côté des amitiés, « on perçoit tout desuite si on va s’entendre ou pas », assureTantely. « En deux ans, on devientproches comme en dix, ajoute Bertille.On se comprend entre nous.» Car, il fautbien le dire, la spirale dans laquelle cesaventuriers se sont laissés entraîner in-trigue souvent leurs proches restés enFrance. Leur choix n’a pourtant riend’une fuite, rappellent-ils régulièrementà un entourage partagé entre admirationet incompréhension. « Au début, tout lemonde trouvait ça chouette, se souvientJenny. Mais quand les gens ont vu quenous ne rentrions pas, ils ont commencéà se poser des questions…» Eux-mêmesressentent ce décalage qui, expatriationaprès expatriation, se creuse insidieuse-ment : tandis que leurs amis s’interrogentsur l’achat de leur première maison, ceséternels globe-trotteurs se préoccupentdes formalités d’obtention de leur pro-chain visa… Sans compter la dimensionfinancière. « Décider de repartir de zéroà chaque fois, cela a un coût, soufflentBenoît et Isabelle. Qui plus est, nousn’avons pas cotisé à la retraite françaiseni mis d’argent de côté. Forcément, celafait réfléchir… »

Un bémol: le manque de racinesEt ce n’est pas le seul revers de ce par-cours sans attaches. « C’est une vie fan-tastique mais qui a son lot de contraintes,juge Véronique Martin-Place. Le plusdur, ce sont tous les changements émo-tionnels : on rencontre plein de gens, onse lie, et puis on les quitte, sachant qu’onne les reverra sans doute jamais… Il peuty avoir aussi une certaine lassitude à de-voir se refaire un réseau social à chaque

bilité ce sont surtout nos familles etnos copains d’enfance, témoignentBenoît et Isabelle. Et nous aimerionsque nos enfants aient aussi ce socle.»De quoi céder à la tentation de défaireses valises, pour de bon. Et de rentrer?Si aucun de ces acharnés de la bou-geotte ne renie l’Hexagone, beau-coup ont toutefois du mal à renoueravec lui. « En France, ça sera plusdifficile d’avoir des opportunités,estime Bertille, dont le mari est cher-cheur. Et moi, avec mes trous dansmon CV et mon parcours atypique,dans une entreprise française clas-sique, je n’aurais aucune chance. »« On se sent français mais on estde partout, aime à répéter de son

côté Tantely, lui-même d’origine mal-gache. Nous sommes bien ici à Singapour,nous avons trouvé une mixité que nousn’avions pas vue ailleurs. On resteraitbien dix ou quinze ans. » Pas plus?«Quand on a bougé plusieurs fois, l’idéede s’ancrer quelque part nous paralyse»,sourit Fanny Dumont-Mehr, pourtantrentrée à Montpellier après un parcoursqui l’a menée de Londres à Buenos Aires.J’ai 37ans, il est impossible que je finissema vie ici! » L’intranquillité, cette malé-diction des multi-expatriés… ■

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Bien sûr, il y a les voyages et les rencontres, la chance d’apprendre une nouvellelangue et de vivre des aventures hors du commun. « Mais quand on dit aux enfants :“Dans six mois, on repart au bout du monde”, je n’en connais pas beaucoup quisautent au plafond», fait remarquer Cécile Gylbert, consultante en mobilitéinternationale, multi-expatriée depuis douze ans et mère de trois ados. Ballottés depays en pays, ces expatriés « forcés » développent certes de remarquablesfacultés d’adaptation, un sens aigu de l’observation et une ouverture d’esprit àtoute épreuve. En grandissant, ils deviennent également des adultes« passionnants, capables de prendre des décisions très rapidement », souligne laspécialiste, qui a consacré un livre au sujet (Les enfants expatriés : enfants de latroisième culture, Les éditions du Net, 2014). « Mais ils n’ont pas d’équilibre culturelpropre. Ils se forgent une “troisième culture” qui fait la synthèse entre leur culturefamiliale d’origine et celles des différents pays d’accueil. » De quoi se sentir« incompris » et se retrouver en prise avec certains « conflits intérieurs sur lesvaleurs profondes », dit Cécile Gylbert, qui parle d’expérience. « Mes enfants, parexemple, ont une relation à la mort très confuse, car ils ont vécu au Mexique où onen rigole… Même chose avec l’humour : ces jeunes-là ont souvent un sens del’humour décalé car le mélange de cultures leur apprend à rire sans tabou. » Le rôledes parents? Prendre conscience des difficultés que leurs rejetons peuventéprouver et leur faire rencontrer des jeunes au profil comparable. Mais aussi, ditCécile Gylbert, « accepter que leurs enfants ne leur ressembleront pas. » N.C.

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fois. D’ailleurs, les habitants eux-mêmesn’ont pas forcément envie de s’investir.L’une des premières questions qu’ils vousposent c’est : “Vous êtes là pour combiende temps?” » Du côté des plus petits, lesexpatriations récurrentes ont aussi unimpact non négligeable. « Ils vont vivretoute leur vie avec un manque de ra-cines », constate Cécile Gylbert, qui aétudié ces enfants dits de la “troisièmeculture” (voir encadré). N’être ni d’ici,ni de là, le prix à payer de l’existence sansfrontières… «Nous avons fait un constat :ce qui nous donne énormément de sta-

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Plus d’un Français sur cinq se dit prêt à plier ba-gage(1) et une telle expérience ne peut qu’enrichirun parcours de vie. Mais, pour arpenter le globe,encore faut-il bien identifier ses motivations. Etne pas faire ses valises comme on quitte un na-vire… Car fuir – ses difficultés, ses dettes, son mal-être – ne règle généralement rien. « Si vous partezparce que votre petite amie vous a quitté, l’étrangerne va pas résoudre la douleur sentimentale, rap-pelle Aymeric Bouthéon, formateur en mobilitéinternationale et dirigeant de H Conseil (2). Et,sur place, il y aura d’autres problèmes à gérer… »Mieux vaut ne pas non plus envisager l’expatria-tion comme une façon de donner un coup de fouetà son couple. « C’est comme le troisième enfant,ça ne marche pas », souffle Magdalena ZilvetiChaland, psychologue et coach (Réussir sa vied’expat’, Eyrolles, sept. 2015). Les « bons » mo-teurs? L’envie de découvrir, s’enrichir, construire.Autrement dit, formulez des objectifs positifs :évitez de partir pour partir – et encore moins pourimitez votre collègue ou votre voisin ! Pour lechoix de la destination, ne misez pas uniquementsur l’effet carte postale. « La plage et le soleil nefont pas tout, signale Marc Boudin, délégué généralde l’Union des Français de l’étranger (UFE). Cequ’il faut se demander, c’est : “Quel est mon projetet où sera-t-il le plus facile à réaliser ?” Bien sûr,il est important d’être un minimum en phase avecla culture et les valeurs du pays. Sinon, commedans un couple, on ne pourra pas se comprendresur le long terme… »

En dix ans, le nombre de Français officiellement expatriés a augmenté de 35%,s’établissant à près de 1,7 million de personnes. Etudiants, salariés ou entrepreneurs, ils sont nombreux à chercher si l’herbe ne serait pas plus verte au-delà des frontières.Mais mieux vaut se poser les bonnes questions. Rien de pire que de partir pour demauvaises raisons. En voici un florilège...

Par Natacha Czerwinski

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2 ÂÃÄÅÆÄÇÈ ÅÉÆÂÊÃÈËÊÌÇ ÅÍÎÍÏÆÅÅÇSi la mobilité est une affaire de couple – 70 % des Français partentà deux (3)– , il est fréquent qu’un des deux conjoints soit davantageporteur du projet. Mais ce n’est pas une raison pour que l’autres’efface. « J’entends souvent des conjoints dire : “Je me mets entreparenthèses, de toute façon on n’est là que pour deux ans”, décritMagdalena Zilveti Chaland. Mais on n’est jamais entre parenthèses!Il faut réfléchir aux bénéfices de cette expérience pour son couple,sa famille et soi-même. Et faire preuve de créativité. » Car, entreles problèmes de visa ou d’équivalence de diplômes, il peut s’avérerparticulièrement compliqué de retrouver un poste. Au final, seu-lement 50 % des conjoints qui voudraient travailler en expatriationy parviennent (3). De quoi en déstabiliser plus d’un… « J’ai étéélevée par une mère soixante-huitarde qui me disait : “Soit indé-pendante ma fille” et je n’ai pas très bien vécu le fait que mon marim’entretienne », témoigne Laëtitia Duc, une bibliothécaire de29 ans rentrée en France après un an passé dans la baie de SanFrancisco (4). Pour ne pas « subir le projet », les enfants aussidoivent être « impliqués au maximum dans la préparation », ditAymeric Bouthéon. L’astuce ? Insister sur la dimension ludique.« Je leur avais acheté des livres sur le sujet et notre voisine espagnoleleur apprenait des petits mots », raconte ainsi Laurence Comet,42 ans, qui, après une première expatriation au Québec (2004-2013), vit désormais près de Valence avec son mari et ses deux en-fants de 7 et 5 ans (5).

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äåæçèåéêëìíîï ð ñèòåé óéï éññíåôïõ öèå ï÷éøçèôåòéå ù óéúèûóé îûé æûéåüòé òûöåíýèþÿé �õ ïíîåòô�èîåéûöé�íúéô�Professionnellement, ne croyez pas qu’on vous attend, vous risqueriez de tomber de haut. « J’ai vu beaucoupde jeunes diplômés de grandes écoles françaises débarquer comme des chercheurs d’or dans des pays oùpersonne ne connaissait ces établissements, fait remarquer Marc Boudin. Mais ce n’est pas parce qu’on estFrançais qu’on est le Messie ! » Renseignez-vous bien sur les besoins du pays (compétences recherchées,débouchés, marchés). Attendez-vous également, notamment dans les régions anglo-saxonnes, à devoir « fairevos preuves » et à « recommencer au bas de l’échelle », ajoute Fabrice Mazoir, chef de projet éditorial dejobtrotter. com, un site dédié à la mobilité professionnelle. « J’avais quitté un très bon poste chez Danone et,les premiers temps à Montréal, j’ai fait cuire des céréales ! confirme Laurence Comet. Mais c’était une façonde mettre un pied dans la vie active. » Même chose pour l’entourage amical, rien ne va « venir tout seul, martèleMagdalena Zilveti Chaland. Il faut être acteur de son expatriation, aller voir des gens, oser. » L’autre piège ?Refuser tout contact avec des Français sous prétexte qu’on les a bien assez côtoyés dans l’Hexagone. « Mieuxvaut toujours élargir ses horizons », estime la psychologue.D’autant plus que « ce qui compte à l’étranger, c’est le réseau,indique Fabrice Mazoir. Et dans certains pays, notammentceux du Golfe, la recommandation est très importante. »

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î÷íû çèåôé èî �åò �èû�è íî éû �éÿüò�îéõ ÿ÷æôåèûüéå éïô ù îûéaventure», rappelle Marc Boudin. «Avec les facilités de transportet de communication, on a l’impression que le monde est à portéede main. Mais la mentalité et la façon de vivre seront forcémentdifférentes. » Prudence, ce sera aussi le cas dans des contréesdont on pense maîtriser les codes… « Ce n’est pas parce qu’onregarde des films ou des séries TV qu’on sait comment ça sepasse aux Etats-Unis, note Laëtitia Duc. Par exemple, en Amé-rique, tout est fait pour les voitures et très peu de villes ont uncentre… Difficile à comprendre quand on vient d’Europe! »Partir représente bien sûr un bouleversement émotionnel – onlaisse ses proches derrière soi – mais aussi des changements pra-tiques que les futurs expatriés ne mesurent pas toujours. « Lesgens sont de plus en plus préparés aux aspects professionnels etinterculturels mais pas à l’impact sur leur vie personnelle, remarqueAymeric Bouthéon. Certains quittent une magnifique maisonpour un petit appartement parce qu’à Singapour ou à Tokyo, onne retrouve pas facilement 300 mètres carrés. Je me souviensaussi de cette famille toulousaine rentrée plus tôt que prévud’Hambourg parce que les deux ados, qui avaient un bon niveaude rugby, se sentaient frustrés en Allemagne…» Pour se préparer« psychologiquement » à la nouvelle donne, « fermez les yeuxet imaginez votre vie sur place », conseille le formateur.

février-mars 2016 / www.lexpress.fr

5 ����� � ���Si nombre d’expatriés sont heureux de la vie qu’ilsont bâtie, ce n’est pas pour autant qu’ils ont trouvél’eldorado. « Il y a des avantages et des inconvénientspartout, souligne Marc Boudin. Peut-être qu’on paiemoins d’impôts quand on crée sa société dans tel outel pays, mais quid des services publics ? » Ne vousfiez pas aux récits, parfois biaisés, des internautes lesplus dithyrambiques. S’installer ailleurs n’est pas unegarantie de succès et la félicité ne va pas vous tomberdessus dès la descente de l’avion… « L’étranger, cen’est pas le monde des Bisounours, ni les vacances,s’exclame Laëtitia Duc. Ailleursaussi on doit passer l’aspira-teur et faire ses courses,tout n’est pas drôle. » Laclé ? Ne pas trop atten-dre d’un pays. Car, ré-sume Laëtitia, « le bon-heur n’est pas un lieu,c’est un état d’esprit. »

(1) Les Français et l’expatriation, enquête Ipsos pour la Banque Transatlantique, mars 2014.

(2) Auteur de : Les 10 commandements de l’expatriation et de la mobilité internationale, Maxima, mai 2014.

(3) Enquête sur les carrières des conjoints d’expatriés, Expat Communication, sept. 2015

(4) Son blog : http://deuxans2vacances.blogspot.fr

(5) Son blog : https ://icomet. wordpress. com

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