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Présenté à Monsieur le Président de la République au nom du Conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie par Monsieur Mohamed GHENIMA, Gouverneur

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Présenté à

Monsieur le Président de la République

au nom du Conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie

par

Monsieur Mohamed GHENIMA, Gouverneur

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Compte rendu présenté par M.Mohamed GHENIMA. Gouverneur................ 5

Avant-propos sur la conjoncture Internationale................................. 7

1. - L'activité agricole.................................................. 23

Il. - L'activité Industrielle et minière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

III. - Le commerce Intérieur............................................. 37

IV. - L'évolution des prix et salaires.................................... <10

V. - Les Investissements .••••

VI. - Le commerce extérieur _. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

VII. - La balance des paiements.......................................... 63

VIII. - Les finances publiques............................................. 71

1. - L'évolution monétaire.............................................. 80

Il. - L'équilibre du système bancaire................................... 92

III. - La distribution du crédit........................................... 99

Evolution du Bilan Il S

Résultats de l'exercice 118

Bilan au 31 décembre 1971 120

Compte de pertes et profits...................................... 122

Rapport du censeur............................................... 123

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J'ai l'honneur de vous remettre le treizième rapport d'exercice de la Banque Centrale

de Tunisie. Ce rapport, qui rend compte des opérations de l'Institut d'Emission au cours de

l'exercice 1971,vous fera part d'abord des aspeds les plus saillants de l'environnement économi·

que extérieur de la Tunisie, ensuite de l'évolution de la conjondure nationale sur le triple plan

de l'adivité agricole, industrielle et commerciale.

L'évolution de nos échanges avec l'étranger et les réalisations d'investissements seront

suivies de l'étude des phénomènes monétaires et de la distribution du crédit.

Enfin, le bilan de la Banque vous sera présenté avec une analyse des mouvements des

principales rubriques.

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Les symptômes de récession qui se sont manifestés en 1970 dans l'évolution de l'activité économique mon-diale se sont confirmés en 1971. Toutefois, les pays industriels ne se situent pas à la fin de l'année écoulée au mê-me palier de la dépression.

Partout, le tassement de la conjoncture s'est accompagné d'une recrudescence du chômage. Les tensionsinflationnistes. déjà fortes en 1970, se sont maintenues sinon aggravées dans la plupart des pays. Aussi, la situa-tion paradoxale de "stagflation" qui a caractérisé l'économie mondiale en 1970 a-t-elle persisté. Il apparaît ainsique les mesures de politique conjoncturelle adoptées par les différents gouvernements n'ont pas encore produit leurplein effet. D'ailleurs, il faut reconnaÎlre que la crise du système monétaire international a réduit considérablementleur portée.

En outre, le climat d'incertitude monétaire créé par cette crise a affecté l'évolution du commerce mondial.D'après les estimations du GA T.T., le volume des échanges internationaux ne s'est accru que de 5% en 1971, tauxnettement inférieur à la moyenne de la dernière décennie (8%). Exprimée en prix courants, la valeur de ces échan-ges s'est inscrite en progression de 10%. L'écart traduit essentiellement la modification des parités monétaireset l'augmentation des prix des articles manufacturés. En revanche, les prix de la plupart des matières premièresont continué d baisser en 1971, entraînant une nouvelle dégradation des termes de l'échange au détriment des paysen voie de développement, d l'exception toutefois des pays exportateurs de pétrole qui ont obtenu des compagniespétrolières internationales un relèvement généralisé des prix.

Après la brève accalmie observée en 1970 et marquée par la détente sur les marchés des changes, la déses-calade des taux d'intérêt et la création de la première tranche de droits de tirage spéciaux, les relations monétairesInternationales se sont dégradées et la crise, attendue depuis plusieurs années déjà, a fini par éclater en août 1971.

Le Gouvernement des Etats-Unis, en déclarant le dollar inconvertible et les autres pays, en laissant flotterleurs monnaies, ont mis fin aux deux règles fondamentales sur lesquelles reposait, depuis 1944, le système deBRE HON-WOODS.

A vrai dire, la crise était latente et avait même été annoncée dès les dernières années 50 par d'éminentséconomistes. Mais les mesures de "replâtrage" et les manifestations plus ou moins spontanées de solidarité mo-nétaire entre les principaux pays occidentaux, mises d l'épreuve à plusieurs reprises par l'apparition de crisespartielles, en ont retardé l'échéance.

Pendant toute cette période, le système monétaire était continuellement soumis d des pressions croissantesauxquelles sont venus s'ajouter, en 1970 et en 1971 ,les facteurs qui lui ont livré le dernier assaut.

L'apparition de distorsions entre les politiques économiques et les taux d'intérêt pratiqués en Amériqued'une part, et les autres pays, surtout européens, d'autre part, est à l'origine des importantes sorties de capitauxd court terme des Etats-Unis. Ces sorties ont aggravé le déficit de la balance des paiements américaine, qui, calculésur la base des réglements officiels, s'est monté à 9,8 milliards de dollars pour l'année 1970.

La situation était devenue explosive lorsqu'on apprit que la balance commerciale elle-même montrait dessignes de faiblesse et que pour la première fois, depuis près d'un siècle, elle allait être déficitaire.

Tous ces facteurs ont ravivé la spéculation qui s'est portée, dans un premier stade, sur le deutschemark.Les autorités allemandes, après avoir absorbé d'importants montants en dollars, ont été contraintes de fermer leurmarché des changes le 3 mai, suivies, deux jours après, par l'Autriche, la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse.

Le 10 mai, l'Allemagne a décidé de cesser son soutien au dollar et de laisser le D.M. flotter librement. LesPays-Bas ont fait de même pour le florin. L'Autriche et la Suisse ont réévalué leur monnaie de 5,05% et de 7,07%respectivement.

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Un mouvement de hausse a donc commencé pour le mark et le florin dont les taux de change ont, dès lespremiers jours, crevé le plafond de 1 % au-dessus de la parité assignée par les statuts du Fonds.

Venant s'ajouter à tous ces facteurs, la persistance du déficit de la balance commerciale des Etats-Unis etle rapport de la sous-commission du Congrès des Etats-Unis préconisant, entre autres, un réa/ignement généraldes taux de change, allaient entraîner une crise généralisée du dollar vis-à-vis de toutes les autres monnaies.Les réserves de change des Etats-Unis se sont détériorées et le stock d'or de Fort Knox est tombé à 10 milliards dedollars, montant considéré par les autorités américaines comme UA minimum stratégique.

Devant cette situation, devenue intenable, le Président Nixon annonça le 15 août l'institution d'une surtaxede 10% sur les importations américaines et la suspension totale de la convertibilité du dollar, pivot du système del'étalon de change-or. Celui-ci reposait, en effet, sur la double convertibilité du dollar en or et en d'autres monnaies,ceci théoriquement tout al) moins, car dans la pratique, cette convertibilité n'~tait pas strictement observée du faitsurtout que les détenteurs de dollars n'en demandaient pas systématiquement la conversion en or et les conser-vaient par devers eux dans leurs réserves officielles.

Face à la décision américaine, et après une fermeture d'une semaine des marchés de change, les autrespays ont décidé de laisser flotter librement leurs monnaies, suivant ainsi l'exemple de l'Allemagne, des Pays-Baset du Canada.

Deux exceptions sont à relever :

Le Japon n'a pas fermé son marché des changes et a continué d'absorber les dollars en intervenant auplafond, mais dut céder devant l'intensité de la spéculation et libérer, le 28 août, le cours du yen.

La France, pour sa part, a continué à soutenir le dollar pour les transactions commerciales uniquement,maintenant ainsi le cours du franc commercial à l'intérieur des limites prescrites. Pour les autres transactions,un marché a été institué sur lequel le cours du franc, dit financier, allait fluctuer librement. Pour faire fonction-ner le double marché, celui du franc commercial ou étranger et celui du franc financier, les autorités françai-ses ont dû mettre en place le 23 août un nouveau système de contrôle des changes.

Cette situation d'incertitude, créée au mois d'août et caractérisée par l'inconvertibilité totale du dollar etla fluctuation incontrôlée des taux de change, devait durer jusqu'à la fin de l'année.

Les premières négociations et discussions bilatérales et multilatérales, dans le cadre notamment de laC.E.E., du groupe des Dix ou du Fonds Monétaire Internationa/,faisaient apparaÎtre des divergences entre les par-tenaires.

Les Etats-Unis exigeaient, en contrepartie de la suppression de la surtaxe de 10%, un réalignement gé-néraI des monnaies des autres pays, sans dévaluation du dollar, de telle sorte que la réévaluation moyenne desautres monnaies par rapport à la monnaie américaine qui en résulterait permette de réaliser un excédent de 13milliards de leur balance des paiements. En outre, ils voulaient lier les négociations monétaires à des négociationscommerciales avec, plus particulièrement, les pays du marché commun.

Pour leurs partenaires, européens et japonais, cet ajustement des parités ne devait pas être de grande am-pleur et devait surtout comporter une dévaluation du dollar.

Pour la majorité, la situation d'instabilité créée par le système de changes fluctuants n'était pas très com-mode et la plupart souhaitaient le retour à des taux de change plus stables.

Mais pour les Etats- Unis, cette fluctuation des taux devait permettre de déterminer les rapports devantexister réellement entre les monnaies • grâce à une libération totale des forces du marché _ et par conséquentl'ampleur du réajustement envisagé.

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Cest pourquoi, les autres pays, pour éviter que les décotes du dollar par rapport à leurs monnaies respec-tives n'atteignent pas des proportions trop Importantes, ont continué d'intervenir sur les marchés des changes enachetant les dollars chaque fois que ces décotes atteignaient un niveau jugé trop élevé. Cest ce que traduit l'accrois-sement enregistré dans leurs réserves de change pendant la période de flottaison des monnaies.

Les négociations entre les pays membres du groupe des Dix ont fini par aboutir, le 18 décembre à Washing-ton, à la conclusion d'un accord comportant un réajustement des rapports entre les monnaies et un élargissement desmarges de fluctuation.

Dans ce réalignement, le dollar a été dévalué de 7,89%, ce qui correspond à un relèvement du prix officielde l'or de 3 dollars. Le prix de l'once d'or fin est passé ainsi de 35 à 38 dollars.

Les autres monnaies ont, pour la plupart, été réévaluées: le yen de 7,7%, le D.M. de 4,6%, le franc belgeet le florin hollandais de 2,8%.

Les parités du franc français et de la livre sterling ont été maintenues, ce qui correspond à une réévaluationde 7,89% par rapport au dollar.

L'Italie et la Suède ont dévalué leurs monnaies de 1%. Le dollar canadien continue de flotter.

La nouvelle définition-or du dollar ne pouvait cependant devenir officielle avant sa ratification par le Con-grès américain: c'est ce qui explique l'appellation de "taux central" au lieu de parité employée pour le dollar.Les autres pays ont également fixé des taux centraux pour leurs monnaies.

Bien qu'ayant un caractère provisoire, ces taux centraux devaient jouer le même rôle que les parités et c'cstautour d'eux que devaient varier les cours sur les marchés des changes. L'accord a porté également la marge defluctuation des cours de 1% à 2,25% de part et d'autre des parités ou des taux centraux, ce qui confère au sys-tème une plus grande flexibilité.

Le Conseil d'Administration du Fonds Monétaire International a entériné l'accord du groupe des Dix en pre-nant, le 18 décembre 1971, une décision permettant à tous les autres pays membres de fixer à leur guise des paritésnouvelles ou des taux centraux et d'adopter, s'ils le désiraient, les nouvelles marges de fluctuation.

A la réouverture, la situation sur les marchés des changes est revenue à la normale et les pays dont les mon-naies flottaient ont stabilisé leurs taux de change conformément à la décision du F.M.I., à l'exception du Canada quia laissé flotter le dollar et la France qui maintient le double marché avec un franc financier flottant.

L'accord de Washington a mis fin à la flottaison des monnaies et a marqué le retour à un système de changesstables, qUOique avec des marges élargies.

Mais cet accord n'a pas rétabli la convertibilité, ni en or ni en autres monnaies, du dollar. Le problèmeimmédiat des détenteurs de créances sur les Etats-Unis et celuI à plus long terme du rôle du dollar comme étalonmonétaire international restent, par conséquent, entièrement posés.

Suite à une année de basse conjoncture, l'économie américaine est parvenue à se redresser en 1971 touten ayant connu certaines vicissitudes en cours d'année. Evalué en prix courants, le produit national brut s'estaccru de 7,5% pour s'élever à 1.046,8 milliards de dollars. La hausse des prix s'étant ralentie, le P.N .B., évaluéen termes réels, a enregistré aussi une progression (+2,7%) contre un léger recul en 1970.

Cette Image de l'économie américaine aurait pu paraître satisfaisante si elle n'était pas dessinée sur unetoile de fond assombrie par la persistance du chômage et l'aggravation du déficit des échanges extérieurs, avec saconséquence la dévaluation du dollar.

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Pour redresser la situation tout en préservant les chances de relance, les pouvoirs publics n'ont ménagéaucun effort, notamment le recours au déficit budgétaire. Celui-ci a atteint, pour l'année fiscale juillet 1970 -juin 1971, plus de 23 milliards de dollars alors qu'il était prévu un excédent. Selon les prévisions, il passera à 28,8milliards de dollars en 1971-72. De même, la Federal Reserve Bank a poursuivi l'application d'une politique moné-taire expansionniste axée sur l'accroissement des liquidités bancaires et l'abaissement du loyer de l'argent. Enfin,pour stimuler l'activité industrielle, le Congrès a voté une loi instituant, à partir du 15 août, une détaxe de 10% surles investissements.

En dépit de ces mesures fortement incitatrices, la reprise s'est fait attendre. Hésitante durant la majeurepartie de l'année, elle ne s'est manifestée avec vigueur qu'au cours du quatrième trimestre. Cela se traduit claire-ment par l'évolution de l'indice de la production industrielle qui n'a enregistré une progression régulière qu'àpartir de septembre.

L'on note que les secteurs du bâtiment, de l'automobile et de l'acier ont été les plus dynamiques. Celui desbiens d'équipement a, en revanche, évolué moins favorablement. Cela est imputable à la stagnation des investisse-ments des entreprises, sous l'effet du ralentissement de la consommation des ménages.

Sur un autre plan, le ralentissement de la consommation privée a constitué un soutien aux mesures prisespar l'administration (blocage des salaires, des prix et des loyers pendant 90 jours à partir du 15 août) pour contenirles tensions inflationnistes nourries par l'aisance monétaire qui a caractérisé l'économie du pays depuis avril 1970.Aussi. la hausse des prix s'est-elle sensiblement ralentie, se chiffrant en décembre 1971 à 3,4 % contre 5,5 % l'an-née précédente.

Mais si les objectifs du gouvernement ont été atteints dans ce domaine, la situation est demeurée préoccu-pante en ce qui concerne l'emploi et la balance des paiements.

D'une année à l'autre, le nombre de chômeurs ne s'est pas réduit, se situant aux environs de 5,1 millions depersonnes, soit 6% de la population active. Plus grave est le problème du déficit des comptes extérieurs. Pour lut-ter contre le déséquilibre qui est allé en s'accentuant avec l'intensification de la spéculation contre le dollar, lePrésident Nixon a dû décréter, le 15 août, un train de mesures de stabilisation, notamment:

- La suspension provisoire de la convertibilité du dollar en or ou en autres instruments de réserve- l'instauration d'une surtaxe temporaire de 10 % sur toutes les importations soumises à la taxation- La réduction des dépenses fédérales et de l'aide à l'étranger.

Après quelques mois, ces mesures se sont révélées insuffisantes pour arrêter la dépréciation du dollar etla dégradation de la balance commerciale, obligeant le gouvernement à entériner, le 18 décembre, la dévaluationde fait du dollar. Ainsi, la nouvelle parité-or de la monnaie américaine est passée de 35 dollars à 38 dollars l'once,ce qui équivaut à une dévaluation de 7,89%. En même temps, la surtaxe de 10% sur les importations a été abolie.

De l'avis des experts financiers, la dévaluation ne donnera son plein effet qu'à partir de 1973 . Pour 1971,la balance commerciale s'est soldée pour la première fois depuis près d'un siècle par un déficit important. Ils'est monté à $ 2 milliards contre un excédent de $ 2,7 milliards en 1970. De même, la balance des paiements aenregistré un déficit sans précédent. En effet, la spéculation contre le doltar qui a atteint des proportions consi-dérables s'est traduite par une forte hémorragie de capitaux à court et long termes. L'on estime qu'au cours de lapériode allant du début mai au 15 août 1971, les banques centrales étrangères ont acquis environ S 10 milliards debons de trésor américains. Pour toute l'année, le déficit de la balance des transactions officielles s'est-élevé à S 29,6milliards, soit le triple de celui enregistré en 1970. En tenant compte des avoirs privés étrangers, l'on obtient la ba-lance des liquidités nettes qui fait ressortir un déficit de $ 22,2 milliards contre 3,8 milliards en 1970. L'écart entreles montants du déficit calculé selon les deux définitions s'explique par le fait que les banques commerciales deNew-York et de Chicago ont continué, en 1971, à rembourser les sommes qu'elles avaient précédemment emp-runtées sur le marché de l'euro-dollar. Enfin, le stock d'or des Etats-Unis a accusé une diminution continue jusqu'àla mi-août, date de la suspenSion de la convertibilité du dollar. Il est ainsi revenu de Il,1 milliards de D. T.S. (1)fin 1970, à 10,2 milliards de D.T.S. le 15 août 1971, niveau resté inchangé jusqu'à la fin de l'année.

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Portant la marque de la stagnation de la production industrielle, le produit national brut, évalué en termesréels, ne s'est accru que de 1,1% en 1971 contre 1,7% en 1970. Il faut remarquer, cependant, qu'un renversementde tendance s'est manifesté dans l'évolution de l'activité économique en Grande-Bretagne. En effet, après une phasede stagnation prolongée, les signes d'une relance sont apparus à la fin de 1971. Le mouvement de reprise a étéstimulé par l'accélération du rythme de progression de la demande globale, sous l'effet de l'accroissement ferme dela consommation privée, des dépenses publiques et des exportations.

Le redressement n'a pas accentué les tensions inflationnistes. Mieux encore, les pressions qui ont atteintleur paroxysme au cours de l'hiver 1971 ont connu un certain relâchement à partir de l'été par suite de la réductionde la taxe à l'achat sur les biens de consommation et de la limitation volontaire de la hausse des prix, décidée parles principales entreprises. L'on note que si la hausse du coût de la vie s'est montée à 9% en 1971, les 2/3 de cetaux sont imputables au seul premier semestre. De même, l'escalade des salaires semble s'être atténuée, le gouver-nement étant parvenu à convaincre les syndicats de modérer leurs revendications. Après avoir atteint 13.4% en juil-let, le taux d'accroissement des salaires horaires de base est revenu à 10% en décembre.

Par ailleurs, l'on relève une nette amélioration de la productivité (+5%), amélioration qui a été obtenue.il est vrai, au prix d'une ~éduction des effectifs employés. Aussi, le chômage s'est-il aggravé en 1971. Le nombredes personnes sans travail a augmenté de moitié, passant de 651.000 personnes en décembre 1970 à 960.000personnes en décembre 1971, soit un niveau jamais enregistré depuis la seconde guerre mondiale.

Comme en 1970, les comptes extérieurs ont évolué favorablement en 1971. Alors que les importations n'ontaugmenté que de 9%, les exportations ont progressé d'environ 12%. En conséquence, la balance commerciales'est soldée par un excédent substantiel (297 millions contre 7 millions de livres en 1970). Parallèlement,la balancedes paiements a dégagé un excédent de l'ordre de 1 milliard de livres - compte tenu des entrées de capitaux àcourt terme - permettant au gouvernement britannique de rembourser la quasi-totalité de ses dettes à court etmoyen termes. Bénéficiant de l'entrée massive des capitaux spéculatifs, les réserves de change ont plus que dou-blé en 1971, passant de 2,8 milliards de D.T.s. en fin 1970 à 6 milliards de D.T.s. en fin 1971.

Après de longues discussions l'idée de l'union économique et monétaire a fini par se concrétiser, en février1971, avec l'adoption d'un programme d'action prévoyant les différentes étapes transitoires. Mais l'éclatementde la crise du système monétaire international et les remous qu'elle a provoqués ont complètement paralysé la réa-lisation du programme arrêté à cette fin.

Les négociations en vue de l'adhésion du Royaume-Uni aux Communautés européennes ont abouti, le 23juin, à un accord de principe. Selon cet accord, qui a été ratifié par le parlement britannique et dont dépendaitl'adhésion de trois autres pays de l'A.E.L.E. (Irlande, Danemark et Norvège), l'entrée définitive du Royaume-Uni au Marché commun s'effectuera au terme d'une période transitoire allant du 1er janvier 1973 au 1er juillet1977.

En juin 1971, la C.E.E. a souscrit au système des préférences généralisées préconisé par la C.N.U.C.E.D.en vue de promouvoir l'exportation des produits industriels fabriqués par les pays en voie de développement.

Sur le plan conjoncturel, l'activité économique s'est partout ralentie, mais à un degré plus ou moins accentuéselon les pays.

En FRANCE, la croissance s'est poursuivie à un rythme notable. Bien qu'il soit en léger recul par rapportà 1970, le taux d'accroissement du produit national brut enregistré en 1971 (5,6% contre 6,2%) est en effetnettement supérieur à celui des autres pays de la Communauté.

Ce résultat est essentiellement imputable au nouvel élan de la consommation des ménages dont le tauxde progression a atteint 6% contre 4,5% en 1970.

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Stimulées par la demande, les industries de biens de consommation ont été les plus dynamiques. L'on relève,à titre d'exemple, une progression de 13% des immatriculations de voitures et de 7,7% des mises en chantierpour la construction de logements.

En revanche, les industries de biens d'équipement ont évolué à un rythme moins rapide sous l'effet du ralen-tissement des investissements (+5,5% en 1971 contre +7,3% en 1970).

Après une vive avance réalisée au premier semestre, les exportations ont plafonné au second. Comme lesimportations ont moins augmenté, la balance commerciale a fait ressortir un excédent de l'ordre de 4,5 milliards defrancs contre un déficit de 6,4 milliards de francs en 1970. Il est à noter, cependant, que la nouvelle présentationde la balance commerciale englobe désormais les ventes à l'étranger de matériel militaire, transactions non comp-tabilisées jusqu'en 1970 dans le compte des exportations.

Face aux tribulations monétaires qui ont affecté les paiements internationaux, la France a institué, à partirdu 23 août, un double marché des changes, l'un pour les opérations commerciales et l'autre pour les opérationsfinancières. Grâce à ce système, le franc a pu être épargné des effets directs de la spéculation. Lors de l'aligne-ment monétaire général, arrêté le 18 décembre, sa parité par rapport à l'or a été maintenue.

Tout en remboursant, en 1971, la totalité de sa dette contractée auprès du F.M.I. (3,4 milliards de francs),la France a pu poursuivre la reconstitution de ses résérves de change qui se sont élevées à 7,6 milliards de D.T.S. le31 décembre 1971, en progression de 50% sur le niveau enregistré une année auparavant.

Les seuls points faibles ont été la persistance de l'inflation et la dégradation du niveau de l'emploi.

Alors que le gouvernement avait misé sur un apaisement des tensions inflationnistes en 1971, le relèvementdes prix agricoles dans le cadre de l'Europe verte, des prix des produits pétroliers, suite aux accords de Téhéran etde Tripoli, et des loyers a entretenu la hausse des prix à la consommation dont le taux s'est élevé à 6% contre 5,5%en 1970.

Cette évolution a influé sur les salaires qui ont continué à augmenter à un taux supérieur à celui de l'amé-lioration de la productivité, exerçant ainsi des pressions supplémentaires sur les prix des produits manufacturés.Afin de bloquer le jeu de la spirale inflationniste, le Gouvernement a conclu, de juillet à novembre, de nombreux con-trats "an ti-hausse" avec les entreprises.

Dans le domaine de l'emploi, l'on note une aggravation du chômage, notamment au cours du dernier tri-mestre. En fin d'année, le nombre de chômeurs s'est monté à 385.000 personnes, en augmentation de 24% sur celuide fin 1970.

En REPUBLIQUE FEDERALE ALLEMANDE, la croissance économique a accusé un ralentis-sement pour la seconde année consécutive. Evalué en prix constants, le produit national brut ne s'est accru que de3% contre 5,3% en 1970 et 8% en 1969. Toutefois, l'évolution conjoncturelle n'a pas été uniforme au cours de1971. En effet, les signes de récession relevés au quatrième trimestre ont succédé à une reprise qui a atteint sonmaximum au printemps. Stimulée par la progression de la consommation des ménages, cette reprise a été assezvigoureuse pour susciter l'intervention des pouvoirs publics. Redoutant les effets de la surchauffe, ces autorités ontdû prendre, après l'adoption en mai du régime de la libre fluctuation du deutschemark, une série de mesures res-trictives dont notamment le relèvement du taux des réserves obligatoires et l'augmentation de la réserve de péré-quation de la conjoncture.

Le facteur déterminant du niveau de l'activité économique a été l'évolution de la demande intérieure. Cellc-ci, après avoir connu une progression soutenue durant les 9 premiers mois de 1971, s'est déprimée en fin d'année.Le recul a affecté aussi bien la consommation que les investissements.

La demande étrangère n'a pas eu une influence décisive dans un sens ou dans l'autre quoique sa progressionà un rythme comparable d celui de 1970 (+ 9%) et ce, en dépit de la seconde réévaluation du deutschemark-

• La réévaluation de fait de la monnaie allemande, intervenue le 9 moi à la suite de la libéralisation de son taux dechange, a été consacrée le 18 décembre lors du réalïgnement monétaire général. Le taux de réévaluation a été de 4,6%par rapport à l'or et de 13,57% par rapport au dollar.

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- er, moins de deux ans - doive être considérée comme un fait favorable. Les importations ayant évolué à unrythme moins important que prévu (+ 10% seulement), la balance commerciale a enregistré un excédent légè-rement supérieur à celui de l'année précédente (15,9 contre 15,7 milliards de deutschemarks). Quant aux réservesd'or et de devises du pays, elles ont continué à s'accroître rapidement, passant de 13,6 milliards de D.T.s. enfin 1970 à 16,9 milliards en fin 1971.

Comme en 1970, les prix ont été le point noir de l'économie ouest-allemande. Augmentant de 5,2% contre3,8% en 1970 et 2,7% en 1969, l'indice du coût de la vie a enregistré un taux de hausse jamais atteint depuis 1948.

En IT ALI E. la reprise de l'expansion qui s'était manifestée au troisième trimestre de 1970 n'a pu se confir-mer, cédant la place à un véritable marasme économique. Evalué en termes réels, le revenu national n'a pro-gressé que de 1.4%, soit le taux le plus faible des années d'après-guerre. Cette progression n'a intéressé quel'agriculture et le secteur des services, l'industrie ayant accusé une légère baisse d'activité.

Le fléchissement de l'activité industrielle, particulièrement sensible dans la branche de la construction,n'a pas favorisé l'amélioration du niveau de l'emploi puisque le taux de chômage est resté supérieur à 3%.

Pour pallier à la faiblesse de la consommation et à la régression des investissements qui ont pesé lourde-ment sur la conjoncture économique, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures de relance dont notam-ment, l'abaissement, à deux reprises, du taux d'escompte (de 5,5% à 5% puis à 4,5%), la réduction des impôts,l'octroi d'aides financières aux petites et moyennes entreprises et le lancement de grands travaux dans le sud dupays.

La fréquence des grèves et la persistance d'un climat social tendu n'ont pas permis à ces mesures de pro-duire leurs pleins effets. Cependant, les quelques signes positifs qui sont apparus au quatrième trimestre (arrêtde l'affaiblissement de la production industrielle, amélioration du niveau des carnets de commande) ont incité leshommes d'affaires italiens à voir l'avenir avec moins de pessimisme.

Le tassement de l'activité économique s'est traduit par un ralentissement des importations qui n'ont aug-menté que de 5,9% contre 25,6% en 1970. Les exportations ayant continué à progresser au même rythme (+ 13%),la balance commerciale a fait ressortir en 1971 un déficit de moitié Inférieur à celui de 1970 (534,8 milliardsde lires contre 1102,1 milliards de lires). Aussi, l'excédent de la balance des paiements s'est-II affermi, permettant àl'Italie de rembourser la quasi-totalité des dettes extérieures qu'elle avait dû contracter en jul/let - août 1970 poursoutenir la lire et d'accroître de 0,9 milliard de D.T.s. ses réserves de change pour les porter à 6,3 milliards au31 décembre 1971.

Enfin, Il est à remarquer que lors du réallgnement monétaire du 18 décembre 1971, la lire a été dévaluéede 1 % par rapport à son ancienne parité-or.

En BELGIQUE. la tendance au ralentissement qu'avait connue l'économie en 1970 s'est poursuivie etmême aggravée. En conséquence, le P.N.B., évalué en termes réels, ne s'est accru en 1971 que de 4%, contre6,1 % l'année précédente.

L'essouflement est Imputable à la faiblesse de la demande tant Intérieure qu'extérieure et au recul des Inves-tissements privés.

Craignant la recrudescence des tensions Inflationnistes, déjà fortes en 1970, les pouvoirs publics ont dûpoursuivre l'application d'une politique restrictive qui n'a été enfreinte qu'au cours du quatrième trimestre avecl'accroissement des l/lvestissements publics et le desserrement de l'encadrement du crédit.

La détente observée à partir du milieu de 1~70, sur le marché de l'emploi, s'est confirmée en 1971. Ladisparition progressive de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée s'est même accompagnée d'une certaine augmenta-tion du chômage. Toutefois, l'effectif des chômeurs est resté à l'intérieur des limites tolérables puisqu'il n'a guèredépassé 1.4% de la population active. Dans ce contexte, la hausse des salaires s'est poursuivie quoiqu'à un ryth-me moins rapide qu'en 1970 (+6,2% contre + 8,2%).

Sous l'effet essentiellement de l'application de la taxe à la valeur ajoutée, les prix à la consommation ontaugmenté à un taux plus élevé qu'en 1970, soit 5,6% contre 3,1%. En revanche, la hausse des prix de gros desproduits Industriels s'est ralentie.

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Dans une période d'inflation mondiale généralisée, l'amélioration de la compétitivité des produits industrielsbelges que lui confère cette évolution aurait dû se traduire par une poussée des exportations. Mais ces dernières nese sont accrues que de 3,3%, la demande des principaux partenaires de la Belgique, notamment la R.F.A. et lesPays-Bas n'ayant que très peu progressé en raison du tassement de la conjoncture. Comme les importations ontaugmenté de 8,5%, la balance commerciale de l'Union Economique Belgo-Luxembourgeoise, excédentaire de12,4 milliards de francs belges en 1970, s'est soldée par un déficit de 18,3 milliards de francs belges en 1971.Bénéficiant de l'afflux des capitaux étrangers, la balance des paiements est restée nettement excédentaire.

Aux PAYS-BAS, l'activité économique a également marqué le pas. Evalué en prix constants, le P.N.B.a enregistré, en 1971, un taux de croissance de 4,5% contre 6% en 1970 et en 1969.

Le tassement de la conjoncture est essentiellement imputable au ralentissement de la consommation privéequi, après avoir fortement augmenté à la fin del970 et avant la mise en place de la T.V.A., a connu un essouflement.En conséquence, elle ne s'est accrue que de 3,5% en 1971 contre 7,5% en 1970.

De même, les investissements ont progressé en 1971 à un rythme ralenti (+ 6,5% contre + 8,9% en 1970).Cette évolution semble s'expliquer par l'augmentation des impôts sur les bénénéfices des sociétés qui a freiné laréalisation de nouveaux programmes d'investissement.

L'aménagement du régime fiscal qui a touché aussi les impôts indirects a aggravé la pression sur les prixdont le taux de hausse s'est élevé d 7,6% en 1971 contre 4.4% l'année précédente.

En dépit des remous monétaires qui ont perturbé le marché des changes hollandais et dont le dénouement,le 18 décembre, a été une réévaluation de 2,76% du florin par rapport à son ancienne parité, les exportationsont progressé à un taux assez élevé (+ 15,5%). Les importations n'ayant augmenté que de 12,8%, le déficit dela balance commerciale a été réduit d'environ 40%. Quant d la balance des paiements, elle s'est soldée par unnet excédent, sous l'effet essentiellement des entrées de capitaux à court terme. Aussi les réserves de change ont-elles augmenté de 2,4%, passant de 3,2 milliards de D. T. S. en fin 1970 d 3,5 milliards en fin 1971.

Au JAPO N, l'expansion remarquable des années 60 a cédé le pas, en 1971, à une croissance modérée.En effet, le P.N.B. ne s'est accru, en termes réels, que de 6,1% contre 10%en 1970 et 13% en 1969. Aussi, le ra-lentissement de l'activité économique qui a commencé à se manifester en 1970 s'est-il poursuivi et aggravé.

Ni le desserrement des mesures restrictives établies en septembre 1969, en vue de lutter contre la surchauf-fe. ni le programme de relance adopté en juillet par les pouvoirs publics n'ont pu déclencher la reprise.

Le tassement de la conjoncture s'explique essentiellement par le fléchissement de la consommation privée,imputable à la modération des hausses de salaires et l'augmentation du chômage. De même. l'évolution des dépensesen capital fixe a été décevante. En effet, les investissements ont marqué le pas en 1971, en raison d'une part. del'excés de capacité de l'industrie japonaise qui au cours de la période de haute conjoncture a développé de façonmassive son potentiel de production, et d'autre part, des perspectives incertaines de l'évolution de la demande.

Favorisées par la baisse des prix de gros (- 1,2%), les exportations ont continué à progresser rapidement(+24,7%) et ce malgré les perturbations monétaires qui ont engendré la réévaluation du yen et la suppressionde certains crédits à l'exportation. Les importations ayant évolué à un rythme ralenti (+4,3%). l'excédent de labalan-ce commerciale a augmenté de 10%, passant de 4 milliards de dollars en 1970 à 4,4 milliards de dollars en 1971.Quant à la balance des paiements, elle a dégagé un solde positif de 7,7 milliards de dollars contre 1,4 milliard en1970. En conséquence, les réserves de change se sont fortement accrues pour atteindre, en fin 1971, le niveaurecord de 14,1 milliards de dollars, imposant au Japon. lors du réalignement monétaire général, le taux de réé-valuation le plus important, soit 14,45% par rapport au dollar.

En ESPAGNE, l'expansion remarquable de l'économie a accusé un essouflement en 1971. Ainsi, le tauxde croissance du P.N.B., évalué en termes réels, ne s'est élevé qu'à 5% contre 7% l'an durant la dernière décennie.

Cette évolution est imputable au ralentissement de la production industrielle dont le taux d'accroissementest revenu de 7,1% en 1970 à 3,6% en 1971.

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Malgré le tassement de la conjoncture, les pressions inflationnistes se sont intensifiées. L'indice du coût dela vie s'est inscrit en hausse de 8,2% contre 5,7% en 1970 et celui des prix de gros de 5,6% contre 1,6%. Quant auxsalaires, ils ont augmenté de 13% en moyenne.

En revanche, les échanges extérieurs ont évolué favorablement. Les exportations ayant progressé de 23%,le déficit commercial a sensiblement diminué, revenant de $ 1.942 millions en 1970 à $ 1.795 millions en 1971.Grâce aux recettes touristiques (2,1 milliards) et à la progression des transferts, l'excédent de la balance des paie-ments a augmenté de plus de moitié pour atteindre $ 1,4 milliard.

Au CANADA, après une année de pause, la croissance économique a nettement repris. En 1971, leP. N. B. a progressé de 5,5% en termes réels contre 3% en 1970.

La reprise n'a pas résolu le problème du chômage qui a mSme continué à s'aggraver. En effet, malgré lespossibilités d'emploi, le nombre de chômeurs qui représentait, en moyenne, 5,9% de la population active en 1970est passé à 6,5% en 1971.

Le desserrement des mesures anti-inflationnistes qui a accompagné l'application d'une politique de relancea ravivé la hausse des prix à la consommation dont le taux s'est élevé à 5% en 1971 contre 1,5% seulement en1970.

La hausse du cours du dollar canadien et la surtaxe américaine de 10% à l'importation ont influé sur lesexportations qui n'ont augmenté que de 6% contre 23% en 1970. Les importations ayant progressé à un rythmeplus accéléré (+ 12%), sous la pression de la demande, l'excédent de la balance commerciale a sensiblementdiminué, revenant de 2,9 milliards de dollars canadiens en 1970 à 2,1 milliards en 1971. Parallèlement, l'excédentde la balance des paiements s'est réduit d'environ 0,8 milliard de dollars canadiens, n'atteignant que 246 mil-lions contre 1 milliard en 1970.

Du point de vue monétaire, le cours du dollar canadien devenu flottant depuis juin 1970, s'est raffermi en1971 par suite de l'accroissement régulier des réserves de change qui sont passées de 4,7 milliards de D.T.S.,en fin 1970, à 5,3 milliards de D.T.S. en fin 1971.

En U.R.S.S., l'ensemble de la production industrielle s'est accru de 7,8%, dépassant nettement l'objec-tif du plan. Les progrès les plus marquants ont été réalisés dans les secteurs de l'énergie, de la chimie, du plastique,des fibres synthétiques et de l'automobile. En agriculture, alors que les récoltes de coton et de riz ont progressé,celles des céréales ont accusé une baisse en raison des intempéries, s'établissant à 181 millions de tonnes contre196 millions en 1970. Au total, le P.N.B. a enregistré un accroissement de 6%.

Dans les pays du Maghreb, l'effort de développement continue à soutenir l'activité économique qui a at-teint partout un niveau satisfaisant et ce malgré les difficultés qui ont entravé l'écoulement à l'étranger de cer-tains produits, notamment les vins et le pétrole.

En ALG ERIE, l'année 1971 a été dominée par la crise pétrolière qui a opposé les compagnies exploitantesau gouvernement soucieux de contrôler les ressources minières du pays.

Cette crise qUIn'a été dénouée qu'avec la nationalisation à 51% des sociétés pétrolières françaises, décidéele 24 avril, a entraîné une chute brutale de la production. Celle-ci n'a atteint en 1971 que 36 millions de tonnescontre 48 millions de tonnes en 1970, en baisse de 25%. Quant à la production de gaz naturel, qui a été nationa-lisée complètement, elle est restée assez faible (3 millions de m3 environ). Toutefois, elle est amenée à s'accroîtretrès rapidement par suite des perspectives d'exportation qui sont apparues en Europe et surtout aux Etats-Unisoù un contrat de vente sur 25 ans a été conclu avec la société "EL PASO".

En dépit des difficultés de financement engendrées par la réduction des recettes provenant du pétrole,les investissements ont nettement progressé en 1971 atteignant 37% du P.I.B. contre 34% en 1970, sous l'effetprincipalement de l'accroissement de l'épargne publique.

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Sur le plan des échanges extérieurs, les exportations algériennes ont accusé un recul de 16 % da aux difficul-tés pétrolières et à la mévente du vin par suite de la fermeture du marché français qui n'a absorbé, en 1971, que67.000 hl contre 6,7 millions d'hectolitres en 1970. Aussi, le déficit de la balance commerciale s'est-ilconsidérablement aggravé passant de 320 millions de dinars algériens en 1970 à environ 2 milliards en 1971.

Dans ce contexte, le produit intérieur brut, évalué en prix courants, ne s'est accru que de 4% environ contre10,6% en moyenne durant la période 1968-70. Il faut remarquer que ce ralentissement est en grande partie im-putable à la baisse de la production de pétrole.

Au MAROC, l'activité économique a connu en 1971 un certain fléchissement. Le P.I.B. qui avait pro-gressé de 5,1%, en 1970, a enregistré un taux de croissance de 4,7%, taux qui reste, toutefois, supérieur d celuiprévu par le plan quinquennal 1968-72.

Grâce d l'amélioration des rendements-, la récolte 1971 des céréales principales (blé dur et tendre, orge,mais) a enregistré un accroissement de 26,4% par rapport à l'année précédente, s'élevant d 51,S millions dequintaux dont 16,4 millions de quintaux de blé dur, 5,5 millions de quintaux de blé tendre et 25,7 millionsde quintaux d'orge. Néanmoins, le déficit céréalier est resté important. En effet, pour couvrir les besoins de laconsommation, le Maroc a da importer, au cours de la campagne 1970-71, environ 5,5 mil/ions de quintaux de blétendre. A l'exception de la production de vin et de celle d'agrumes, les principales productions agricoles ont é-gaiement enregistré une progression, notamment celle d'huile d'olive (environ 50.000 tonnes contre 25.000 tonnespour la campagne 1970-71).

L'ensemble de la production minière s'est inscrit en augmentation de 2,3% par rapport d son niveau de1971. Cette évolution cache cependant une évolution divergente selon les produits. Alors que la production d'anthra-cite et surtout celle de phosphates de chaux ont continué d se développer, les productions de minerai de fer, dezinc et de manganèse ont accusé un net recul. S'élevant d 12 millions de tonnes, la production de phosphates dechaux a enregistré un accroissement de 6,8% par rapport d son niveau de 1970. Parallèlement, les exportationsont progressé de 6% environ pour s'élever d Il,9 millions de tonnes, record jamais atteint.

Dans l'industrie, l'on relève un certain fléchissement du niveau d'activité. Après avoir progressé de 9,5%en 1969 et 1970, l'indice de la production industrielle n'a progressé que de 5,8% en 1971. Le secteur de la métal-lurgie et celui des papiers et cartons ont même accusé une régression. En revanche, les secteurs des industrieschimiques et des corps gras sont restés dynamiques.

Aprés une année de stagnation, les exportations ont légèrement repris en 1971 (+2,3%). Les importa-tions ayant marqué le pas (+ 1,8% contre + 22 % en 1970), le déficit de la balance commerciale est demeuréinchangé (689 millions de dirhams). L'excédent de la balance des paiements a plus que doublé, passant de 170millions de dirhams en 1970 d 359 millions en 1971, sous l'effet notamment de l'accroissement des receHestouristiques et des transferts des revenus du travail effectués par les Marocains résidant d l'étranger.

Pour la seconde année consécutive, l'évolution des cours des matières premières a été défavorable auxpays producteurs. Malgré les efforts entrepris par ces pays ou par certains organismes internationaux spéciali-sés, la moyenne des prix a accusé en 1971 une baisse sensible. Cette baisse ressort clairement de l'indice du Finan-cial Times (1) qui traduit un recul de 7,6% entre le 31 décembre 1970 et le 31 décembre 1971. Cette évolutions'explique par le fléchissement de la demande engendré par l'essouflement économique et l'incertitude monétairequi ont caractérisé l'économie mondiale au cours de 1971. Toutefois, il faut remarquer que les marchés du zinc,du coton et du sucre ont bénéficié d'une conjoncture favorable.

Metaux non Ferreux

A l'exception de ceux du zinc, les prix des Métaux non ferreux se sont orientés vers la baisse.

Contrairement aux années précédentes, les cotations du Cuivre n'ont pas connu en 1971 d'amplesfluctuations. Néanmoins, la tendance est restée d la baisse et ce en dépit de certaines hausses temporaires consta-tées notamment en avril et juillet - aoOt.

(1) L'Indice du Financial Times est déterminé à partir des prix de 12 produits de base (coton, cacao, tourteau d. coton,maïs, blé, cuivre, plomb, étain, caoutchouc, chanvre et laine).

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Après avoir poursuivi leur repli entamé vers le milieu de 1970, les cours ont manitesté un redressementen février 1972. Cependant, le mouvement de hausse qui s'est raffermi en avril sous l'effet de la crainte d'uneforte diminution de la production au Chili, par suite de la nationalisation des mines de cuivre de ce pays et le départmassif des techniciens américains, n'a pu durer longtemps puisque les cotations ont recommencé à s'effriter;leur recul s'est poursuivi jusqu'à la fin de l'année malgré un faible sursaut, en juillet-août, provoqué par la grèvede courte durée des ouvriers américains du secteur des métaux non ferreux.

Au Metal Exchange de Londres, le cours du cuivre qui a enregistré son maximum à la mi-avril (! 544la tonne) a clôturé l'année à ! 420,5 la tonne, en baisse de 5% par rapport à son niveau de la fin de 1970. Surle marché de New-York, la dévaluation du dollar, intervenue en décembre, a enrayé la chute du cours. Ce dernier s'estm@merelevé à la fin de l'année, enregistrant une légère surcote par rapport à fin 1970 (47,95 cents contre 46,90cents la Ib). Toutefois, l'impression qui prévaut sur le marché international du cuivre ne concourt pas à une prévisiond'un redressement soutenu des cotations. En effet, la faiblesse des prix, dont la moyenne est à son niveau le plus basdepuis 4 ans, est imputable à Ja forte accumulation des disponibilités. Sur la bourse de Londres, les stocks ont pres-que doublé au cours de 1971, atteignant en fin d'année environ 136.000 tonnes contre 70.000 tonnes en fin 1970.Cette évolution s'explique par l'accroissement de la production mondiale, après la mise en exploitation de nou-veaux gisements ainsi que par la politique de destockage poursuivie depuis 1970 par certains pays gros consom-mateurs tels que les Etats-Unis et le Japon.

De m@me, le marché du Plomb n'a pas évolué favorablement en 1971. En dépit de l'effort des prin-cipaux producteurs qui ont tenté de soutenir les prix en acceptant une limitation volontaire de la production, lescours ont continué à baisser. Sur le London Metal Exchange, le prix du plomb est revenu de ! III la tonne en fin1970 à ! 92,25 la tonne en fin 1971, accusant un recul de 17,2%. Comme pour 1970, l'effritement des cotationss'explique par la diminution de la demande, notamment sous l'effet du ralentissement général de la croissanceéconomique et des mesures prises contre la pollution atmosphérique tel que l'abaissement du taux maximum deplomb admissible dans l'essence.

En revanche, le marché du Zinc s'est nettement redressé au cours de 1911. La réduction de la productionconstatée au milieu de l'année, et les rumeurs faisant état d'un relèvement possible du prix des producteurs amé-ricains ont fini par provoquer une poussée des cotations. En effet, après avoir connu des vicissitudes durant lesneuf premiers mois, le cours du zinc a entamé une progression régulière à partir d'octobre pour atteindre enfin décembre, sur le London Metal Exchange, ! 143,25 la tonne, en hausse de 18,6% par rapport à son niveau de fin1970.

En deux ans,_le marché mondial du Nickel est passé d'une situation de pénurie aiguë à une situation desurabondance. L'équilibre entre l'offre et la demande qui s'était manifesté en 1970, après plusieurs années dedéficit, s'est rompu en 1971 avec une accumulation de stocks invendables. Cette évolution est imputable à l'es-souflement général de la conjoncture et plus spécialement au ralentissement de l'activité du secteur de la sidérur-gie fine. La conséquence en a été la forte baisse enregistrée sur le marché libre de Londres, où les cours ont accusé,en fin d'année, une décote de! 200 par tonne métrique par rapport au cours officiel, fixé, depuis 1970, à ! 1.246,5.

Face à cette situation, "l'International Nickel" du Canada a décidé de réduire sa production de 20%. Com-me cette compagnie est le plus grand producteur de ce métal, sa décision de limiter la production aura certaine-ment un impact sur l'évolution des prix. Au cas où "la Falcombridge" - second producteur canadien - suivraitl'exemple, le marché pourrait se redresser et retrouver son équilibre. L'on rappelle à ce pr~pos que les prix exces-sifs atteints en 1969 (!7.250 la tonne) étaient dus aux grèves prolongées (3 à 4 mois) des ouvriers de ces deux sociétéscanadiennes.

Après avoir quelque peu progressé durant les quatre premiers mois de 1971, les cours de l'Etain sesont repliés pour terminer l'année à un niveau légèrement inférieur à celui de fin 1970. Cependant, en procédantà temps à des achats de soutien, le Conseil International de l'Etain a pu contenir le mouvement de baisse et maintenirainsi le cours à la bourse de Londres à un niveau supérieur au prix plancher d'intervention fixé depuis septembre1970 à! 1.350 la tonne. En définitive, le cours a clôturé l'année à! 1.419 la tonne, en recul de 1,5% par rapport àson niveau de fin 1970 (! 1.440). Notons qu'à la mi-uvril, il a atteint un maximum de ! 1.489 la tonne sous l'effetd'une poussée de la demande provoquée par la décision des Etats- Unis de suspendre, pour une période indéterminée,les ventes d'étain provenant de leurs stocks stratégiques.

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Régi par un accord international toujours en vigueur, le marché du Café a été épargné de l'effondrementattendu. En effet, grâce à l'intervention du Conseil international du café, la baisse des cotations, constatée dès ledébut de 1971, a pu être endiguée. Pour soutenir les cours, le Conseil a décidé, à deux reprises, de réduire lesquotas d'exportation pour la campagne caféière 1970-71 (1), les ramenant de 3.240.000 tonnes initialement pré-vues à 2.970.000 tonnes. Pour la campagne 1971 - n, le contingent annuel d'exportation a été fixé à 2.820.000tonnes, volume pouvant être ajusté, rappelons-le, chaque fois qu'un déséquilibre risque d'apparaître sur le marché.Il est à remarquer qu'en dépit des récoltes déficitaires enregistrées au cours des cinq dernières années, lesdisponibilités de café demeurent abondantes du fait de l'importance des stocks qui, estimés au 30 septembre1971 à 1.530.000 tonnes, peuvent couvrir durant plus de quatre mois et demi les besoins de la consommation mon-diale. Bien qu'elle soit en nette progression, la récolte de la campagne 1971-n (4.266.000 tonnes contre 30420.000tonnes en 1970-71 ) reste en deçà de la consommation (4.308.000 tonnes). Dans ce contexte, les cours ont connu en1971 ulle certaine stabilité, se maintenant, en dépit de quelques fluctuations, à l'intérieur des limites fixées parl'accord, soit 34,50 et 46,25 cents la Ib.

En baisse depuis l'automne 1970, les cotations du Cacao ont continué à s'effriter tout au long de 1971.La révision en hausse, en septembre 1970, des estimations de la récolte de la campagne 1970-71 avait fait baisserle cours de manière presque ininterrompue jusqu'au début juin (de! 337,5 la tonne au 10 septembre 1970 à l208 la tonne le 8 juin 1971). Un certain redressement s'est ensuite produit sous l'effet conjugué d'un recul desventes et d'une vague passagère d'achats spéculatifs. Toutefois, la confirmation d'une -récolte nettement excéden-taire pour la campagne 1971-n a engendré une rechute des cours qui ont clôturé l'année à l 194 la tonne, enrecul de 30% par rapport à fin 1970 (l280 la tonne). Sur le marché de New-York, l'on relève un écart moinssensible (- 20%) d'une année à l'autre, le cours ayant enregistré sur ce marché une reprise en fin de décembrepar suite de la dévaluation du dollar.

Selon les prévisions de la firme britannique "Gill And Duffus" la récolte de 1971-n sera excédentairepour la troisième année consécutive: elle s'élèvera à 1. 575.000 tonnes. Bien qu'elle soit en progression soutenue,la consommation en 19n n'atteindrait pas ce niveau et se situerait probablement à 1 o4n.OOO tonnes.

De l'avis des milieux spécialisés, cette situation de surproduction risque de s'affermir durant les annéesà venir, compte tenu des programmes d'extension des plantations et d'amélioration des rendements entrepris dansles principaux pays producteurs. D'après les projections de la F. A. O., la récolte 1974-75 pourrait s'élever à1.850.000 tonnes. Quels que soient les progrès que pourrait enregistrer la consommation, l'écoulement d'une tellequantité se révèle d'ores et déjà aléatoire. Dans ces conditions, la nécessité d'un accord International se fait deplus en plus sentir. Mais il reste à aplanir de sérieuses difficultés avant de voir les initiatives prises dans ce domainedéboucher sur une entente.

En 1971, le Sucre a tenu la vedette sur les marchés des denrées. A Londres, son prix a atteint en fin d'an-née l69,5 la tonne, en augmentation de 51% sur son niveau de fin 1970. Sur le marché de New-York, la dépré-ciation du dollar a accentué le mouvement de hausse, le cours étant passé, d'une année à l'autre, de 4,30 à 6,71cents la Ib.

Cette évolution s'explique essentiellement par la persistance du déséquilibre entre l'offre et la demande.Notons que ce déséquilibre avait commencé à se manifester vers la fin de 1968 et, depuis cette date, la productionmondiale est demeurée pratiquement stationnaire alors que la consommation a continué à progresser à un rythmesoutenu. Cette dernière atteindrait 78,S millions de tonnes pour la campagne 1971-72. Bien qu'elle soit en progres-sion par rapport à la campagne précédente, la production ne dépasserait pas les 74 millions de tonnes. Le déficitsera comblé par une ponction sur les stocks mondiaux qui seront ramenés, en fin de campagne, à environ 14,5millions de tonnes, ce qui correspond à une consommation mondiale de 10 semaines.

Pour le Blé, la crainte d'une pénurie de production, qui était à l'origine de la hausse des cours en fin 1970,a rapidement disparu avec la confirmation d'une récolte 1970-71 (340 millions de tonnes) (2) nettement supérieureaux prévisions, et dépassant de 10% celle de 1969-70. En conséquence, les prix ont accusé à partir de mars une

(1) La campagne caféière commence le 1er octobre et se termine le 30 septembre de l'année suivante.(2) La production de la Chine Populaire non comprise.

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tendance à la baisse. Celle-ci s'est accentuée en août-septembre, sous "effet de prévisions faisant état d'une pro-duction encore plus importante pour la campagne 1971-72. En fin d'année, les achats effectués par les pays de l'Estont engendré une certaine reprise des cotations. Néanmoins, le prix du blé, coté à Chicago, a clôturé l'année enrecul de 3.4% sur son niveau de fin 1970 (162,38 cents contre 168,10 cents le boisseau)

La reprise qui s'est manifestée en 1970 sur le marché du Coton s'est nettement raffermie durant 1971.Sur la place de New-York, le cours s'est inscrit en hausse régulière, clôturant l'année à 36,80 cents contre 26,58cents la Ib. Cette augmentation sensible (+40%) s'explique par la prévision d'une chute de la récolte aux Etats-Unis en 1971 - 72, en raison des intempéries qui ont sévi.

Vu l'importance de la part des Etats - Unis dans la production mondiale, cette dernière sera déficitairepour la 3ème année consécutive, ce qui ne manquera pas d'entraîner une nouvelle diminution des stocks, qui sontdéjà inférieurs à l'optimum.

Les cotations de la Laine ont connu une évolution défavorable. En dépit des efforts de la commISSIOngouvernementale australienne chargée de soutenir le marché en achetant et en stockant les excédents, la baissedes cours, entamée au milieu de 1970, s'est poursuivie pendant tout le premier semestre de 1971. L'on note que lecours enregistré au début de juillet sur la place de New-York (53,50 cents la Ib) a été le plus bas des trente der-nières années. Cette évolution est imputable à la diminution de la demande et à la concurrence de plus en plusvive des fibres synthétiques. A ces deux facteurs s'ajoutent les effets du dumping pratiqué par certains pays pro-ducteurs. En fin d'année, le redressement de la demande a fermement soutenu le cours qui a regagné une bonnepartie du terrain perdu en juillet. En définitive, l'écart enregistré par rapport à la fin de 1970 n'a été que de3,5% (72 cents contre 74,60 cents la Ib.).

Après une courte période de stabilité, les cours du Caoutchouc ont commencé à se déprimer à partirde la mi-février. Cette évolution s'est même accentuée en juillet par suite de la décision de la "General ServiceAdministration" - organisme chargé de la gestion du stock stratégique américain - de reprendre, à raison de6.000 tonnes par mois, ses ventes de gomme naturelle, interrompues depuis septembre 1970. S'établissant à !13,45 la tonne, le cours à Londres a enregistré en août le niveau le plus bas jamais atteint depuis 1949. En dépitdes achats effectués par le gouvernement malaysien en vue de soutenir les prix, le cours est resté pratiquementà ce niveau jusqu'à la fin de l'année, accusant une décote de 21,4% par rapport à la fin de 1970.

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Selon les estimations du Ministère du Plan, le P.I.B. aux prix du marché, évalué en prix courants.aurait atteint, en 1971,839,9 millions de dinars, en accroissement de 15,1% par rapport à son niveau de1970. Compte tenu de la hausse des prix, le taux réel de croissance se ramène à 9,3%, niveau qui. restantappréciable eu égard à ceux enregistrés en 1970 (+ 5,7%) et en 1969 (+ 3,3%), permet de combler une partdu retard accumulé durant ces deux premières années d'application du 3ème plan quadriennal 1969-72.

C'est essentiellement l'agriculture qui est à l'origine de ce bon en avant. Après avoir connu des an-nées difficiles, ce secteur porte la marque d'un redressement soutenu. Bénéficiant d'un regain d'activi-té et de conditions climatiques particulièrement favorables, les principales cultures ont donné des récol-tes satisfaisantes. La production d'huile d'olive de la campagne 1971-72 a même été exceptionnelle, s'élevantà 167.000 tonnes contre 90.000 tonnes en 1970-71 et 25.000 tonnes seulement en 1969-70. La production céré-alière de 1971 a été relativement satisfaisante puisqu'elle a enregistré un niveau jamais atteint depuis 8ans durant lesquels les récoltes avaient été, il est vrai, toutes mauvaises; elle s'est élevée à 4 millions dequintaux pour le blé dur, 2 millions de quintaux pour le blé tendre et 1,4 million de quintaux pour "orge.Estimée à 100.900 tonnes, la production d'agrumes de la campagne 1970-71 s'inscrit en nette progressionpar rapport à celle de l'année précédente (77.000 tonnes). Les orangers ayant bénéficié de fréquentesprécipitations, la qualité des fruits s'est nettement améliorée permettant à nos variétés de se maintenir surles marchés européens et ce, malgré une concurrence accrue. En ce qui concerne le vin, l'accroissementde la production (568.000 hl en 1970 à 1.050.000 hl en 1971) concomittant à une limitation de nos ventes àl'étranger par suite du renforcement des barrières douanières entourant la C.E.E. est de nature à poserde nouveau le problème du stockage des excédents. Seules, les récoltes d'amandes, de dattes et de bettera-ve sucrière ont accusé une certaine régression.

Amorcée en 1970, la reprise de l'activité industrielle et minière s'est nettement affermie en 1971.L'indice d'ensemble de la production industrielle est passé, d'une année à l'autre, de lU, 8 points à 132,7points, en hausse de 8% contre 6,5% en 1970. La progression a été particulièrement nette dans le secteurdes biens de consommation (+9% en 1971 contre + 4,8% en 1970). La production des biens d'équipements'est accrue de 7,7% et celle de l'énergie de 5,7%.

Dans le secteur des services, le développement remarquable des activités touristiques et commer-ciales où la valeur ajoutée s'est accrue de 33,6% et 12,6% respectivement,contraste avec la régression enre-gistrée dans la branche des transports et télécommunications.

L'aggravation de la hausse des prix a sérieusement affecté le pouvoir d'achat du consommateur.Les taux moyens annuels d'augmentation se sont élevés à des niveaux jamais enregistrés depuis 1965,s'établissant à 6,9% pour les prix de détail et 5.6% pour les prix de gros. Il faut cependant remarquer queles.tensions qui ont été particulièrement vives en début d'année se sont finalement relachées. C'est l'augmen-tation des prix des denrées alimentaires (+ 10,2% au stade du détail et + 7.5% au stade du gros) qui està l'origine du mouvement de hausse. En effet, l'insuffisance de certaines productions agricoles et animales(légumes. fruits, viande et poissons) qui s'estfait sentir avec acuité en fin 1970 et au début 1971 a engendréune pression d'autant plus vive sur les prix de ces articles que la demande stimulée par l'essor du tourismecontinuait à s'accroître. Il est à noter que le développement de la production agricole au cours de la campa-gne 1971-72 permet d'espérer une détente réelle sur le marché de ces produits.

Pratiquement stationnaires en 1970, les investissements ont connu un accroissement sensible en 1971(+ 18 %). Cette évolution s'explique par la progression de la formation brute de capital fixe, qui s'est élevéeà 173,6 millions de dinars en 1971 contre 146,8 millions de dinars en 1970 et 140 millions de dinars en1969. Cette augmentation a surtout intéressé les secteurs de l'énergie, des mines, du textile, des maté-riaux de construction et surtout des transports et télécommunications. En revanche, les investissements ef-fectués dans l'agriculture, le tourisme et les industries mécaniques et électriques ont accusé un net recul.

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L'épargne nationale est intervenue pour 70,4% dans le financement des investissements contre 61,5%en 1970. Cette performance est imputable à l'accroissement remarquable de l'épargne des entreprises(+ 77%) qui a plus que compensé la baisse de l'épargne de l'administration (- 26,1%) sous la pression desdépenses courantes de l'Etat. Quant à l'épargne des ménages, elle n'a presque pas varié d'une année àl'autre.

L'accroissement notable des expéditions d'huile d'olive, ainsi que la revalorisation des recettes pro-venant de la vente à l'étranger de pétrole brut ont permis à nos exportations d'enregistrer une augmen-tation remarquable (+ 18,3 %). La diminution des achats de denrées alimentaires, notamment de céréales,ayant tempéré l'accroissement des importations (+ 12,2% en 1971contre + 14,6% en 1970), le déficit com-mercial s'est accru à un rythme moins rapide qu'au cours des années précédentes. Comme les services ontdégagé un fort excédent (47 millions de dinars contre 6,4 millions de dinars en 1970)-sous l'effet de l'accrois-sement sensible des recettes touristiques et des transferts effectués par les travailleurs tunisiens à l'étranger-le déficit traditionnel des opérations en "Biens et Services" s'est considérablement réduit revenant, d'uneannée à l'autre, de 52,7 millions de dinars à 15,6 millions de dinars. Les entrées de capitaux, sous forme dedons, de prêts et de participations, s'étant effectuées au même rythme que précédemment, la balance despaiements s'est soldée par un fort excédent, soit 47,4 millions de dinars contre 9 millions de dinars en 1970.

De ce»e évolution de la balance des paiements, il est résulté un accroissement exceptionnel denos réserves nettes de change (+ 47,7 millions de dinars) et sur le plan intérieur une aisance de la liquidi-té des banques qui ont pu ainsi accroître leur offre de crédit de 40,6 millions de dinars ou de 22,7 %

Néanmoins, cette croissance de crédits est en partie atténuée par la forte baisse du concours del'Institut d'Emission qui est revenu de 30,1 millions de dinars en 1970 à Il,8 millions de dinars en 1971. Endéfinitive, l'ensembe des crédits ordinaires à l'économie a progressé de 22,3 millions de dinars contre 16,7millions de dinars en 1970. De leur côté, les crédits sur ressources spéciales sont passés de 45,8 millions dedinars à 54,2 millions de dinars.

Grâce à l'amélioration de sa trésorerie, l'Etat a pu se désendetter de 8,2 millions de dinars auprèsdu système bancaire. Il n'en demeure pas moins que, en dépit de cette diminution des concours à l'Etat,la forte augmentation, enregistrée dans le secteur extérieur et les concours à l'économie, s'est traduite parune expansion considérable de la masse monétaire qui est passée de 196,8 millions de dinars à 247,1 millionsde dinars.

Après des années difficiles, le secteur agricole s'est nettement amélioré en 1971. Bénéficiant de con-ditions climatiques favorables et d'un net regain d'activité, les principales cultures ont donné des récoltessatisfaisantes. Les progrès les plus significatifs ont intéressé les céréales, le vin, les agrumes et surtoutl'huile d'olive. Ces résultats ont plus que compensé la diminution qui a effecté certaines récoltes, notammenten ce qui concerne les amandes, les dattes et la betterave à sucre.

- Céréales

La campagne céréalière 1970-71 a accusé un certain retard puisqu'elle n'a été entamée que vers lami-décembre, après les premières chutes de pluies qui ont succédé à un automne exceptionnellement sec.Ce retard a contrarié les agriculteurs qui ont dû effectuer les travaux de labour et de semence dans un lapsde temps très limité.De ce fait, les emblavures n'ont pu porter que sur environ 1.300.000 hectares contre1.440.000 hectares pour la campagne 1969-70. Toutefois, les champs céréaliers ont profité d'un printempspluvieux dont les effets sur les rendements ont été bénéfiques. En conséquence, la campagne s'est soldéepar une récolte jamais enregistrée depuis 8 ans, soit 7,4 millions de quintaux contre 6 millions en 1970. Ilest à noter que l'augmentation, enregistrée d'une année à l'autre, n'a intéressé que la production de blédur (4 millions de quintaux en 1971 contre 3 millions de quintaux en 1970) et celle de blé tendre (2 milli-ons de quintaux contre 1,5 million de quintaux). Quant à la production d'orge, elle s'est inscrite en légèrebaisse n'a»eignant que 1,4 million de quintaux en 1971 contre 1,5 million de quintaux en 1970.

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PRODUCTION DE CEREALES (1963-1971'·

1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971

PRODUCTION(en 1.000 qui ntoux)Blédur ......... 5.286 3.500 4.210 3.000 2.800 3.100 2.450 2.990 4.000Blé tendre ...... 1.227 810 1.000 490 500 730 910 1.500 2.000Orge ........... 2.607 1.300 1.800 800 700 1.300 810 1.510 1.400-- -- -- -- -- -- -- -- --

Total ....... 9.120 5.610 7.010 4.290 4.000 5.130 4.170 6.000 7.400

Source : Office national des Céréales et des Légumineuses

Le régime de commercialisation intérieure des céréales est resté inchangé. Les prix d'interventionde l'Office des Céréales, fixés à la veille de la récolte de 1970, ont été reconduits en 1971, soit 4,800 dinarsle quintal pour le blé dur, 4,300 dinars le quintal pour le blé tendre et 2,800 dinars le quintal pour l'orge.La prime de difficulté exceptionnelle octroyée aux agriculteurs, pour la première fois en 1970, a été main-tenue au même taux soit 0,300 dinar pour un quintal de blé dur et 0,200 dinar pour un quintal de blétendre ou d'orge. De même qu'en 1970, l'Office des Céréales est tenu d'acquitter, en un seul versement,les prix des graines qui lui sont livrées.

Il est à remarquer qu'un marché parallèle des céréales continue à fonctionner. Bien que les courspratiqués sur ce marché aient accusé un certain recul depuis l'été 1971, sous l'effet notamment de l'accrois-sement de l'offre, ils restent nettement supérieurs aux prix pratiqués par l'Office.

Après avoir enregistré un record en 1970, les importations de céréales ont nettementfléchi en 1971.ne totalisant que 3,2 millions de quintaux pour une valeur de 12,3 millions de dinars contre 4,6 millions dequintaux pour 18 millions de dinars en 1970.

IMPORTATIONS (blé dur et tendre. orge. outres céréales)

1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971

En 1.000 quintaux 1.720 912 2.339 2.213 40'402 2.984 4.384 4.584 3.231En 1.000 dinars ... 5.052 2.749 8.638 8.222 17.399 Il.303 15.493 18.015 12.285

EXPORTATIONS (blé dur. orge)

En 1.000 quintaux 1.275 1.158 89 1.135 16

En 1.000 dinars ... 3.915 3.314 355 4.315 92

Source: Bulletin de statistique (1. N.S.)

(*) Certains chiffres du tableau on été rectifiés conformément il la série publiée sur l'Annuaire Statistique de laTunisie.

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En ce qui concerne la récolte 1972, les perspectives sont prometteuses en raison des conditionsclimatiques particulièrement favorables qui ont prédominé depuis le début de la campagne. Les prévisionstablent sur une production de l'ordre de 10 millions de quintaux, permettanl une réduction des importationset peut être une reprise des exportations de blé dur.

Lo production de légumineuses a sensiblement régressé au cours de ces dernières années et ce pourdeux raisons essentielles: d'une part, les conditions climatiques qui ont prévalu durant ces années onl sou-vent défavorisé la culture de ces graines en entraînant une baisse des rendements préjudiciable aux agri-culteurs ; d'autre part, les prix à la production, fixés dans le cadre de l'organisation du marché des légu-mineuses à des niveaux peu rémunérateurs, n'étalent pas de nature à en stimuler la production. Toutefois,la libéralisation du commerce des fèves et pois chiches, décidée en 1970, et la hausse remarquable des prixqui en est résultée n'ont pas manqué de raviver l'intérêt des agriculteurs privés pour la culture de ces grai-nes. Les conditions climatiques ayant aidé à. l'extension des superficies consacrées à leur culture, l'on s'ot-tend en 1972 à une récolte nettement supérieure à celles des années précédentes.

Grace à une pluviométrie suffisante et bie.n répartie, l'oléiculture a pu enregistrer, pour 10 deuxièmeannée consécutive, une production importante, voire même exceptionnelle, puisque la récolte 1971-72 s'estélevée à un niveau jamais atteint. Selon les statistiques de l'Office National de l'Huile (O. N. H.), elle aatteint 167.000 tonnes d'huile, provenant à concurrence de 21.600 tonnes des huileries du nord, de45.400 tonnes de celles du centre et de 100.000 tonnes des usines de Sfax et du sud.

PRODUCTION OlEICOlE (entonnes)

1964-65 1965-66 1966-67 1967-68 1968-69 1969-70 1970.71 1971-72---Huile d'olive ....... 95.500 52.500 19.500 51.000 55.000 25.000 90.000 167.000

Huile de grignonsraffinée .......... 6.200 4.000 800 3.500 4.200 2.000 2.500 6.500-

Source: Office national de l'Huile

La cueillette des olives n'a commencé qu'après le mois de Ramadan (24 novembre), accusant unretard de deux semaines environ par rapport à sa date habituelle d'ouverture. Pour rattraper ce retard,les oléiculteurs ont dû intensifier leurs travaux, ce qui a engendré une véritable "inondation" des mar-chés d'olive et une chute des prix. Ces derniers sont tombés, en fin décembre 1971, à environ 35 millimesle kilogramme, niveau inférieur de 25% environ à celui enregistré à la même date de l'année précédente.

L'effondrement des cours des olives a porté préjudice aux petits agriculteurs qui ont vu leurs revenuss'amenuiser d'autant plus que le salaire des cueilleurs, ouvriers devenus très sollicités en raison de l'im-portance de la récolte, a connu une hausse sensible. A l'inverse, les oléifacteurs ont profité d'une positionplus avantageuse, en achetant les olives à des prix très bas et en vendant les huiles à l'O. N. H. aux mê-mes prix d'intervention que ceux de la campagne précédente. Toutefois, les pouvoirs publics, en aidant- notamment par des crédits - à employer pleinement toutes les capacités de trituration du pays, ontpermis une régulation des apports aux marchés et favorisé ainsi le redressement des prix des olives. A lafin de janvier 1972, la moyenne des prix par kilogramme a atteint 45 millimes, niveau comparable à ce-lui de la même période de l'année précédente. Notons que l'amélioration des rendements en huile, dontle taux moyen s'est élevé progressivément à 23% du poids des olives, a contribué à l'affermissement desprix.

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Les dispositions réglementaires qui avaient régi la campagne 1970-71 ont été reconduites pour lacampagne 1971- 72. Il est à remarquer cependant que face à l'importance de la récolte, les pouvoirs publicsont pris des mesures. en vue d'augmenter la capacité de stockage du pays. Des crédits à moyen terme etsans intérêt ont été alloués à des oléifacteurs pour la construction de citernes nouvelles ou pour la répara-tion et "agrandissement de celles déjà existantes. De son côté,I'O.N.H. a insti,tué au profit des collecteurs uneprime de 1 dinar par tonne d'huile livrée directement à l'exportation. Avec les oléifacteurs, les collecteurspeuvent bénéficier, en outre, d'une prime de 900 millimes par tonne et par mois sur les huiles consignéeset stockées dans leurs piles. Si le paiement est différé, cette prime est portée à 2,550 dinars par tonne.

Sur le plan commercial,les exportations d'huile d'olive bénéficient d'une conjoncture particulière-ment favorable. L'affermissement de la demande étrangère a permis à la fois une bonne tenue des prix etune accélération du rythme des expéditions. Celles-ci ont en effet atteint, au cours de la campagne 1970-71,59.000 tonnes d'huile d'olive et 3.500 tonnes d'huile de grignons contre respectivement21.560tonnes et 1.260tonnes expédiées en 1969-70. Pour la première fois, la Libye est venue en tête de nos clients achetant 20.453tonnes. Elle a été suivie par l'Italie (18.461 tonnes), la France (7.891 tonnes) et l'U.R.S.S. (6.960 tonnes).

Pour la campagne en cours, les prévisions d'exportation paraissent très optimistes; elles tablent surun volume de l'ordre de 130.000 tonnes. Du début de la campagne (1er novembre 1971) à fin mai 1972,lesexportations ont déjà atteint 77. 000 tonnes dont 25.000 tonnes ont été expédiées sur l'Italie, 22.700 tonnessur l'Espagne, 8.000 tonnes sur la France et 7.900 tonnes sur la Libye.

Le marché local continue à être approvisionné aux mêmes prix qu'auparavant, tant en ce qui con-cerne J'huile d'olive conditionnée que l'huile de mélange destinée à la consommation. En 1971, les importa-tions d'huile de graines, dont la majeure partie sert à couvrir les besoins du mélange,ont atteint 41.875 ton-nes (dont 33.194 tonnes d'huile de soja) contre 51.694 tonnes l'année précédente.

Estimée à 100.000 tonnes, la production d'agrumes de la campagne 1971-72 s'Inscrit en nette progres-sion par rapport à celle de 1970-71. De même, la qualité des fruits a été meilleure, les orangers ayant béné-ficié de fréquentes précipitations.

Profitant de "avantage de la précocité de certaines variétés tunisiennes (clémentines et mandarines),la campagne d'exportation a bien démarré. Cependant, l'abondance de l'offre des pays concurrents, quin'a pas tardé à se manifester, a engendré une baisse généralisée des cours sur les marchés européens,baisse qui a particulièrement affecté les expéditions de maltaises et de variétés tardives.

En dépit de ces conditions, les exportations de la campagne en cours s'inscrivent en augmentationsensible par rapport à leur niveau de la campagne précédente. Du début de la campagne au 31 mai 1972,les quantités exportées ont totalisé 36.000 tonnes dont 5.600 tonnes de clémentines et 27.000 tonnesd'oranges contre un total de 24.500 tonnes expédiées au cours de la campagne précédente.

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Après avoir accusé un net recul aucours descinq dernières années,la productionvinicole a repris en 1971, atteignant 1.050.000hl contre 568.000 hl en 1970 et 847.000 hl en1969. Cette évolution est entièrement imputa-ble à l'augmentation des rendementssous l'ef-fet de l'amélioration de l'état végétatif du vi-gnoble.

196319641965196619671968196919701971

1986183618501.265

978985847568

1.050

La commercialisation de la récolte de1971 s'annonce difficile par suite des mesuresprises par la C. E. E. pour la protectiondu marché intracommunautaire de vin.Parmi ces mesures, l'on relève la suppressiondes contingents entrant en franchise et la fixa-tion d'un prix minimum, dénommé prix de ré-férence, sur la baseduquel doits'effeduer l'im-portation de vin en provenance des paystiers.Ce prix, fixé à 9,50 francs français le degréhectolitre pour la campagneen cours, estsupé-rieur de 30 à 40% aux prix de gros des vinsd'origine communautaire.

Dans ce contexte, les exportations devins tunisiens sur les Six sesont limitées, pourla période allant du mois d'août 1971 au moisd'avril 19n, à 15.800 hl vendus à l'Allemagne.Durant la même période, 140.000 hl de mûtéset de mistelles ont été exportés sur la Francedans le cadre d'un accord bilatéral conclu a-vant l'instauration du nouveau régime com-munautaire. Endehors desSix, l'on relève l'ex-portation de 15.800 hl de vin sur la Suisse et

950 ••••••••::: •••••••8001 •••••••750 •••••••

::: 11111600 •••

55° ••• 11··:::•••••400 ••••

350 ••••••••

300 •••••••••

250 •••••••••

200 •••••••••

150 •••••100... • 150"- -o ••• ~ •••••19•••••••

HUI LES

V N S

AGRUMES

EVOLUTIONDES PRINCIPALES PROQUCTIONS AGRICOLES

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2.800 hf sur la Nouvelle Calédonie. Quant aux expéditions sur le marché africain, devenu notre prIn-cipal débouché en dépit de ses prix peu rémunérateurs. elles ont porté sur 108.500 hl de vin. Notonsque si les transactions ont porté sur la quasi-totalité de nos disponibilités en mistelles, elles restent insigni-fiantes eu égard à notre stock de vin exportable.

Le palmier ne donnant pas généralement deux bonnes récoltes successives. la production de dat-tes de 1971 a été moins importante que celle de 1970 (25.000 tonnes contre 46.000 tonnes). L'écart s'est mêmeaccentué par suite des intempéries qui ont affecté, au début de l'automne, les palmeraies du Jérid.

La faiblesse de la production de cette année a influé sur les prix intérieurs qui ont atteint des niveauxtrès élevés à l'ouverture de la campagne. Toutefois, l'arrêté du Ministère de l'Economie Nationale du28 octobre 1971 a mis un terme à la hausse en fixant les prix intérieurs aux différents stades de la com-mercialisation.

PRIX DES DATTES AUX DIFFERENTS STADESDE LA COMMERCIALISATION, CAMPAGNE 1971·72

Déglastandard

DéglaMarchand

Alligh etKhouat

Kenta etFarmla

Prix de cession aux grossistes '"Prix de cession aux détaillants .Prix de cession au public .

0.2150.2280,273

0,1850.1960,235

0,1050,1110.134

0.0950,1070,121

Bien qu'ils soient supérieurs à ceux de l'année précédente, ces prix sont nettement inférieurs àceux pratiqués sur le marché au début de la campagne. ce qui a incité les agriculteurs à diriger leur pro-duction sur les marchés d'exportation où les prix sont plus élevés. De ce fait et en dépit de la faiblesse dela récolte. les exportations de la campagne 1971-72 ont porté sur un tonnage supérieur à celui expédiédurant la campagne précédente. Selon les statistiques du commerce extérieur, elles se sont élevées à 6.040tonnes (dont 5.500 tonnes de dégla) pour une valeur de 2,2 millions de dinars contre un total de 5.n6 tonneset 1.6 million de dinars en 1970-71. La France et l'Italie restent en tête de nos clients. achetant respective-ment 60 % et 20 % du volume global des exportations. Le reliquat a été expédié essentiellement surl'Espagne, la Suède et le Royaume-Uni. Toutes les transactions ont été conclues à des prix assez rémunéra-teurs. Cependant, les importateurs, qui ont oû accepter la hausse des prix, ont eu souvent à contester laqualité des fruits, ce qui a engendré des déconvenues aux exportateurs tunisiens. Notons que les disposi-tions de la loi du 14 janvier 1971 attribuant le monopole d'exportation des dattes "Degla Ennour" à laS.T.I.L. n'ont pas été reconduites pour la campagne en cours et les particuliers ont été autorisés à procéderà l'exportation de ce produit.

- Cultures industrielles

La récolte betteravière n'a dégagé en 1971 que 24.382 tonnes de racines, en recul de 12.330 tonnesou de 34% par rapport au résultat de l'année précédente. Ce recul est imputable à la réduction dessuperficies ensemencées qui n'ont couvert que 1. 396 ha contre 2.300 ha en 1970. Le désintéressement desagriculteurs pour la culture betteravière semble s'expliquer par sa faible rentabilité et les nombreux soinsqu'elle nécessite. Conscients de cette dégradation, les pouvoirs publics ont décidé de relever le prix à la pro-duction pour le porter de 7,5 dinars à 9 dinars la tonne. Une telle mesure ne manquera pas de promou-voir cette culture. La construction en cours du barrage de Bouhertma pourra également la relancer encontribuant, par l'irrigation, à en améliorer les rendements.

Le traitement de la totalité des racines a donné 2.739 tonnes de sucre blanc contre 5.329 tonnes en1970. De même, les résidus de fabrication ont accusé une diminution revenant de 2.350 tonnes à 1.800 ton-nes pour la mélasse et de 1.848 tonnes à 1.110 tonnes pour les pulpes sèches. Sur ce dernier tonnage, 431tonnes ont été vendues à des éleveurs tunisiens pour l'engraissement du bétail. Le reliquat des pulpes sè-ches et la quasi-totalité de la mélasse ont été exportés sur la Suisse et la France.

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La production de tabac brut continue à régresser. En 1971,Ia récolte de feuilles sèches n'a atteint que2.012 tonnes contre 2.574 tonnes en 1970. Cette baisse a surtout affecté la production de tabac à fumer quiest revenue, d'une année à l'autre, de 2.187 tonnes à 1.717 tonnes. Empêchés par les abondantes pluiesdu printemps, les agriculteurs n'ont pu mener à bien l'opération de repiquage des plants qui n'a portéque su r une superficie de 2.382 ha contre 2.864 ha en 1970.

En revanche, l'activité des Monopoles demeure soutenue. Grace à ses stocks de réserves, la Régie Na-tionale des Tabacs et des Allumettes a pu accroître sa production, la faisant passer de 3.406 tonnes en 1970à 3.637 tonnes en 1971 pour les cigares et les cigarettes et de 641 tonnes à 685 tonnes pour la poudre detabac. Notons enfin que les importations de tabac brut destinées à améliorer la qualité des cigarettes tu-nisiennes n'ont atteint en 1971 que 2.345 tonnes contre 2.580 tonnes l'année précédente.

Les travaux d'arrachage d'alfa, entrepris en 1970-71-, ont dégagé 74.100 tonnes dont 46.600 ton-nes ont été récoltées en hiver et 27.500 tonnes en été. Sur le total de la récolte, 49.900 tonnes ont été livréesà l'usine de fabrication de la pate à papier de Kasserine et 19.100 tonnes ont été exportées à l'état brut surl'Espagne et le Royaume-Uni. Sur le plan industriel, la production de pate à papier a nettement progres-sé, passant de 18.884 tonnes en 1970 à 20.211 tonnes en 1971. L'usine de fabrication de papier, qui a démar-ré en août 1970, a absorbé 3.448 tonnes contre 1.557 tonnes l'année précédente. Le reliquat a servi à ali-menter le courant des exportations qui, du reste, ont accusé une légère diminution, revenant de 16.379tonnes en 1970 à 15.689 tonnes en 1971. Notons que la nouvelle campagne d'arrachage, entamée en no-vembre 1971 et achevée en février 1972, a porté sur 48.400 tonnes d'alfa brut.

Après avoir enregistré une certaine intensification en 1970, l'exploitation de la forêt de chêne lièges'est effectuée à un rythme 'ralenti en 1971. En conséquence, la récolte de liège brut s'est limitée à 7.425tonnes contre 8.911 tonnes en 1970. Cependant, l'activité des usines de transformation demeure soutenuedans son ensemble. C'est ainsi que la production de liège en planche (article vendu à l'étranger) s'est éle-vée à 1.895 tonnes contre 1.599 tonnes en 1970. De même, la production de bouchons a progressé, pas-sant d'une année à l'autre, de 33,S millions à 39,S millions d'unités dont 12,5 millions ont été exportées. L'aug-mentation de la production de ces deux articles a compensé et au delà, la baisse de la production d'ag-glomérés et celle de liège de trituration qui n'ont atteint en 1971 que 1.500 tonnes et 4.605 tonnes respective-ment contre 1.600 tonnes et 4.735 tonnes en 1970.

L'action entamée en 1970, en vue de promouvoir l'élevage, s'est intensifiée en 1971 grace aux effortsconjugués des pouvoirs publics et des éleveurs privés. C'est ainsi que l'Office de l'Elevage et des paturagesa procédé à la fourniture de variétés sélectionnées de semences fourragères et de souches animales en vued'accroître l'effectif des animaux de reproduction. A cet effet, il a importé, en 1971, 300 génisses pleines qu'ila vendues en priorité à des éleveurs disposant de structures d'accueil valables. Par ailleurs, l'Agrocombinatde Borj El Amri et les cinq fermes pilotes dépendant de cet organisme ont continué d'œuvrerafin d'assurerla promotion du cheptel vif et ce en mettant à la disposition des éleveurs, contre des prix raisonnables, desgéniteurs bovin!. et ovins des deux sexes.Enfin, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures en vue defaire bénéficier les agriculteurs de facilités de financement pour la création de prairies et l'améliorationdes parcou rs.

En dépit de leur ampleur, ces efforts ne produiront leurs pleins effets qu'au bout de quelques annéesavec la reconstitution et le développement du cheptel national. Aussi, la production animale est-elle demeu-rée insuffisante, nécessitant l'importation en 1971 d'importantes quantités de viande (3.200 tonnes) et de pro-duits laitiers (14.000 tonnes).

En ce qui concerne l'aviculture, les stations avicoles de Sidi Thabet et de la Rabta continuent d'assurerla production, à grande échelle, de poussins d'un jour qu'elles mettent à la disposition des engraisseurs depoulets de chair ainsi que des éleveurs de poules pour la ponte d'œufs de consommation. Notons que t'Of-fice de l'Elevage est intervenu pour faciliter l'importation et la vente des équipements avicoles tels que leséleveuses à gaz et les nourrisseurs.

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Après avoir enregistré une baisse sensible en 1970, l'activité de la pêche a connu une certaine repriseen 1971, sans toutefois atteindre le haut niveau enregistré durant les années 1967-69. Selon les statistiquesdu Ministère de l'Agriculture, la production de toutes les catégories de pêche s'est inscrite en augmenta-tion de 11%, passant d'une année à l'autre de 27.810 tonnes à 30.837 tonnes. La progression a intéresséles prises de toutes les catégories de pêche, à l'exception de celles de la pêche au chalut et des crustacésqui sont restées pratiquement stationnaires.

La pêche côtière s'est nettement développée par suite de la libéralisation de cette activité, libéra-lisation qui a encouragé les petits pêcheurs à remettre en état de marche leurs embarcations. En 1971, sesprises ont totalisé 11.412 tonnes, en accroissement de 1.500 tonnes ou de 15% par rapport à l'année précé-dente. De même, les prises de la pêche au feu ont progressé de 16%, passant de 8.323 tonnes en 1970 à 9.645tonnes en 1971. Parallèlement, celles de la pêche lagunaire se sont accrues de 14% pour atteindre 938 ton.';les.Enfin, la pêche aux thons a enregistré la progression la plus forte (+34%), ses prises ayant porté sur 925tonnes en 1971 contre 687 tonnes en 1970.

En dépit de cette évolution, les prix des fruits de la mer ont continué à augmenter. L'augmentationqui est de 20 à 30 % selon les produits s'explique par la pénurie et la hausse des prix de la viande quiont engendré, par effet de substitution, un accroissement notable de la demande de poissons. De même, lesprix de vente à l'étranger se sont inscrits en hausse, permettant aux recettes d'exportation d'atteindre unniveau comparable à celui de 1970 (1,7 million de dinars) et ce malgré une régression de 24% du tonnageexpédié.

La reprise de l'activité industrielle et minière, amorcée en 1970, s'est affermie en 1971. D'une an-née à l'autre, l'indice d'ensemble de la pro,duction industrielle (moyenne mensuelle, base 100 en 1966)est passé de 122,8 points à 132,7 points, en hausse de 8% contre 6,5% l'année précédente.

La progression a été particulièrement vive dans le secteur des biens de consommation (+ 9% en1971 contre + 4,8% en 1970). Quant au développement du secteur des biens d'équipement et de celui del'énergie, il s'est effectué, en 1971, à un rythme moins rapide qu'en 1970.

INDICE DE lA PRODUCTION INDUSTRIEllE

1970 Variation en%1971/70

Energie .Biens d'~quipement .Biens de consommation .

159,4109,2124,2

IU,8

168,5117,7135,5

132,7

+ 5,7+ 7,7+ 9,0

+ 8,0

Après avoir connu une expansion remarquable pendant les années 1966 à 1968 par suite de la dé-couverte et de la mise en exploitation des gisements pétroliers, le secteur énergétique se développe à unrythme relativement modéré. En effet, le taux de croissance de l'indice de la production de ce secteur, quiavait atteint 18,6% en 1968, a depuis accusé une diminution sensible. S'élevant à 168,5 points contre 159,4points en 1970, cet indice n'a enregistré qu'une hausse de 5,7%, résultat entièrement imputable, du reste,aux progrès enregistrés par la branche électricité-gaz dont l'indice a progressé de 10,9 %.

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INDICE DE LA PRODUCTION ENERGETIQUE (base 100 en 1966)

1970 1971 Variations en %1971/70

Electricité - gaz ................ 146,5 162,5 +10,9Pétrole et carburants ........... 176,0 176,2 + 0,11ndice de la production éner-gétique ..................... 159,4 168,5 + 5,7

Dans cette branche, seule la production électrique continue sur sa lancée. Elle s'est élevée, en 1971,à 769 millions de kWh, en accroissement de 12,9% sur la production de l'année précédente. Cette évolu-tion a intéressé aussi bien la production des centrales thermiques (+12%) que celle des centrales hy-drauliques (+ 24%) qui ont atteint, en 1971,639,5 et 50,3 millions de kWh respectivement.

A l'inverse, la production de gaz a accusé une baisse sensible pour la seconde année consécutive.Elle n'a atteint, en 1971, que 18,6 millions de m 3 contre 23,8 millions de m 3 en 1970 et 29,1 millions de m 3

en 1969. Ce recul est essentiellement imputable au ralentissement de l'exploitation du gisement du CapBon dont les réserves se sont considérablement amenuisées. En 1971,ce gisement n'a fourni que 0,9 mil-lion de m 3 contre 4,7 millions de m 3 en 1970 et 9,3 millions de m 3 en 1969.

L'exploitation du principal gisement pétrolier (El Borma) ayant atteint son rythme de croisière, laproduction de pétrole brut a à peine atteint en 1971 (4,1 millions de tonnes) son niveau de 1970 (4,2millions de tonnes). Toutefois, il est à espérer que l'entrée en production prévue pour 1972-73 des gisementsrécemment découverts dans la région de Sfax et au large du Golfe de Gabès donne un second souffle àl'activité pétrolière.

Sur le plan commercial, alors que les livraisons à la raffinerie de Bizerte ont connu une certaine pro-gression (+3%), les exportations ont accusé une baisse sensible (-7,2%) revenant de 3,2 millions de tonnesen 1970 à 2,9 millions de tonnes en 1971. Mais en dépit de leur diminution en tonnage, les expéditions depétrole brut ont rapporté en 1971 plus de recettes qu'en 1970 (28,7 contre 23,5 millions de dinars) par suitede la révision en hausse des prix à l'exportation.

Enfin, l'activité de la S.T.I.R. est demeurée partiquement stationnaire. Sa production globale en car-burants raffinés a atteint, pendant l'année, 901.352 tonnes, niveau comparable à celui de 1970. Notonsque la diminution de la production de fuel-oil (- 4,7%) a été compensée par l'accroissement de la produc-tion d'essence (+ 7,3%) et surtout de celle de pétrole lampant (+ 13,8%). Quant à la production degas-oil, elle n'a presque pas évolué.

PRODUCTJON DE CARBURANTS

1970 Variations en %1971/1970

93.14463.677

300.426447.355

904.601

100.00172.460

302.467426.424

901.352

+ 7,3+ 13,8+ 0,6+ 4,7

Essence .Pétrole lampant .Gas-oil .Fuel-oil .

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L'indice d'ensemble de la production des biens d'équipement s'est inscrit en hausse de 7,7% passantde 109,2 points en 1970 à 117,7 points en 1971. La progression a intéressé les trois branches composantce secteur.

INDICE DE LA PRODUCTION DES BIENS D'EQUIPEMENT (1966 = 100)

Secteurs 1970 1971 Variations en %1971/1970

Industries extractives .......... 97,4 102,5 + 5,2Industries électriques et mécani-ques ......................... 127,4 147,2 + 15,5Matériaux de construction et ver-re ........................... 118,6 124,5 + 4,9Indice de la production desbiens d'équipement .......... 109,2 117,7 + 7,7

La reprise de l'activité des industries extractives, constatée en 1970 après la forte baisse de 1969,s'est poursuivie en 1971. Cependant, l'indice de la production de ce secteur qui s'est élevé à 102,5 points,en progression de 5,2% par rapport à 1970, reste en de ça du niveau atteint en 1968 (103,7 points). Cerésultat reflète l'évolution de la production de phosphates de chaux et de celle de minerai de fer qui,malgréla progression notable enregistrée en 1971, n'ont pas encore retrouvé leur niveau de 1968.

La production de phosphates de chaux s'est accrue de 4,7 % passant de 3 millions de tonnes en 1970à 3,2 millions de tonnes en 1971. Parallèlement les livraisons aux usines locales de transformation se sontinscrites en hausse s'élevant à 792.400 tonnes en 1971 contre 755.881 tonnes en 1970, soit une augmentationde 4,5%. Quant aux exportations, elles ont enregistré une progression plus importante (+ 13,3%) passant,d'une année à l'autre, de 2,3 à 2,6 millions de tonnes.

Après avoir accusé un fléchissement sensible en 1970, l'extraction de minerai de fer a nettementrepris en 1971, permettant à la production d'atteindre 939.987 tonnes contre 772.571 tonnes en 1970, en ac-croissement de 21,6%. Sur le plan commercial, les exportations se sont développées à un rythme plusrapide (+ 29%) passant de 628,450 tonnes en 1970 à 812. 243 tonnes en 1971. A l'inverse, les ventes à l'aciérie"El Fouladh" ont diminué de 18%, revenant de 240.000 tonnes en 1970 à 197.300 tonnes en 1971. Celaest imputable au ralentissement de l'activité de cette entreprise qui s'est traduit par une baisse sensiblede la production des trois principaux articles fabriqués, à savoir la fonte (98.088 tonnes en 1971 contre129.598 tonnes en 1970), les billettes (85.893 tonnes contre 99.144 tonnes) et le fer rond (70.908 tonnescontre 77.719 tonnes).

Cette évolution s'explique par l'arrêt du haut fourneau pendant deux mois pour cause d'entretien.

La régression de la production s'est répercutée sur les exportations de produits sidérurgiques quisont revenues de 18.157 tonnes en 1970 à 3.310 tonnes seulement en 1971 pour la fonte et de 73.890 ton-nes à 36.453 tonnes pour les barres et profilés en fer.

Contrairement aux mines de phosphates et de fer, celles des métaux non ferreux ont enregistré unrecul d'activité en 1971. La production de plomb et celle de zinc ont accusé une diminution de 4,7% et 3,4%respectivement. De 35,481 tonnes en 1970, la production de minerai de plomb a baissé à 33.702 tonnesen 1971. La production de plomb métal a accusé un recul plus sensible (-15%) revenant de 22.564 tonnesen 1970 à 19.202 tonnes en 1971. Quant à la production de minerai de zinc, elle n'a atteint en 1971 que20.774 tonnes contre 21.505 tonnes en 1970.

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Sur le plan commercial, la chute des exportations de plomb et ouvrages (13.809 tonnes en 1971 con-tre 19.461 tonnes en 1970) contraste avec la nette progression de celles de minerai de zinc (16.143 tonnesen 1971 contre 12.353 tonnes en 1970).

B. - Industries éledriques et mécaniques

En 1971, l'ensemble de la production des industries électriques et mécaniques a enregistré une aug-mentation de 15% par rapport au niveau atteint en 1970.

Le nombre de véhicules montés en 1971 par la Société Tunisienne d'Industrie Automobile a quelquepeu fléchi n'atteignant que 981 unités contre 1.095 unités en 1970. Notons que la baisse n'a affecté que lachaine de montage des voitures de tourisme dont les sorties se sont réduites de 20%. En revanche, la chainede montage de cars et autobus a tourné à un rythme plus rapide permettant la sortie de 140 unités contre42 unités seulement en 1970.

L'extension des périmètres irrigués et la relance dela pêcheontstimulé la reprise dela productionde moteurs stationnairesquj a plus que doublé, passant de 606 unités en 1970 à I.n4 unités en 1971.

De même, la branche des articles ménagers a connu en 1971 un développement remarquable. Celui-ci a surtout intéressé la production des ustensiles de cuisine qui s'est accrue de 30% d'une année à l'autre.

Dans l'industrie électrique, l'on relève une évolution divergente selon la nature des produits. A,prèsavoir fortement progressé en 1970 (+ 45%), le nombre de postes de radio fabriqués par la CompagnieTunisienne d'Electronique "El Athir" a régressé de 35%, n'atteignant que 23.991 unités en 1971. En re-vanche, celui des téléviseurs a augmenté de 5,4% atteignant, en 1971,25.101 unités contre 23.810 unités en1970. Par ailleurs, la production d'accumulateurs s'est nettement accrue passant, d'une année à l'autre,de 44.742 unités à 61.286 unités, en augmentation de 37% contre 5% en 1970. Enfin, la production de bou-gies et celle d'électrodes ont baissé de 22% puisqu'elles n'ont atteint que 197.696 et 13.820 unités respective-ment contre 252.485 et 17.716 unités en 1970.

C. - Matériaux de construdion et verrerie

En 1971, l'ensemble de la production des industries de matériaux de construction et du verre aenregistré une progression de 4,5% contre une baisse de 1,4% en 1970. Cette évolution recouvre toute-fois des situations divergentes suivant la nature des produits.

Après avoir baissé en 1970, la production de ciment s'est accrue de 6,8% en 1971 passant, d'une an-née à l'autre, de 546.400 tonnes à 583.682 tonnes. Ce niveau reste toutefois inférieur à celui enregistré en1969 (602.900 tonnes).

De même, la production de tuiles et celle de platre ont sensiblement augmenté, atteignant 2.536tonnes (+ 56,4%) et 12.930 tonnes (+ 7,4%) respectivement.

A l'inverse, l'activité des briquetteries a quelque peu fléchi entrainant une baisse de 8,2% de la pro-duction de briques qui est revenue de 110.486 tonnes en 1970 à 101.498 tonnes en 1971. Quant à la produc-tion de chaux et celle de hourdis, elles sont restées pratiquement stationnaires, se situant à 165.611 tonneset à 148.505 tonnes respectivement.

Variations en%1971/1970

+ 6,80,4

+ 7,48,2

+ 56,4+ 1,8- 2,6- 13,8

Ciments .Chaux .Platre .Briques .Tuiles .Hourdis .Bouteilles .Gobelets .

546.400166.15112.030

110.4861.621

145.8429.2639.449

583.682165.611

12..930101.498

2.536148.505

9.0258.150

1.000 pièces1.000 pièces

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Dans l'industrie du verre, l'on relève, en 1971, une certaine régression du niveau d'activité qui con-traste avec le dynamisme enregistré en 1970. D'une année à l'autre, le nombre de gobelets produits est reve-nu de 9,45 millions à 8,15 millions de pièces, en baisse de 13,8% contre une augmentation de 117% en 1970.Celui des bouteilles a accusé, en 1971, une diminution de 2,6% contre une hausse de 44,3% en 1970, re-venant dans le même intervalle de 9,3 à 9,0 millions de pièces.

A l'exception des industries textiles, toutes les autres industries de biens de consommation ont con-nu une progression plus ou moins rapide. En conséquence, l'indice d'ensemble de la production de ces indus-tries s'est inscrit en hausse passant de 124,2 points en 1970 à 135,5 points en 1971.

Variations en %1971/1970

Industries alimentaires, tabac .Industries textiles .Industries de papier et carton .Industries chimiques , .Industries de cuir et chaussures .

109,0146,3115,6133,2119,7

130,7143,1125,0142,7120,7

+ 20,02,2

+ 8,1+ 7,1+ 0,8

Indice d'ensemble des biens de con-sommation .

Les industries alimentaires ont enregistré le taux de progression le plus élevé (+20%). La reprise,entamée en 1970, s'est poursuivie vigoureusement en 1971, notamment dans les branches de la minote-rie, du lait et des boissons.

Dans la minoterie, la progression a surtout intéressé la production de farine qui a atteint 195.600tonnes en 1971 contre 187.200 tonnes en 1970. Celle de semoule n'a que légèrement augmenté passant de166.800 tonnes en 1970 à 168.000 tonnes en 1971.

Contrairement à l'évolution de l'année précédente, la production des conserves de poissons s'estdéveloppée alors que celle de fruits et légumes a régressé. Traitant des quantités de thon importé, les con-serveries de poissons ont connu un regain d'activité en 1971; leur production s'est accrue de166% contreune baisse de 65% en 1970. En revanche, la production de conserves de fruits et celle de conserves de lé-gumes ont diminué de 13% et de 3% respectivement.

De même, la production de pâtes alimentaires a accusé une régression (_ 4,4%) qui semble s'expli-quer par le r~cul de la demande.

D'une année à l'autre, la production de sucre blanc de la raffinerie de Béja est restée pratiquementstationnaire, se situant aux environs de 51.000 tonnes dont 2.739 tonnes ont été obtenues à partir du trai-tement des betteraves récoltées en Tunisie contre 5.329 tonnes en 1970. Quant à la production de sucreaggloméré, elle s'est établie à 29.560 tonnes, en baisse de 7,7% par rapport à son niveau de 1970 (32.000tonnes).

L'activité des (:entrales laitièr'es s'est poursuivie en 1971 à un rythme soutenu. La production de laitpasteurisé s'est élevée à 210. 496 hl contre 173.798 hl en 1970, en accroissement de 21%. Celle de yogourta enregistré un taux de progression plus important (+ 28,3%) passant de 27,5 millions de pots en 1970 à35,3 millions en 1971.

• Les chiffres concernant l'année 1970 diffèrent de ceux publiés sur notre rapport de l'année prece<lel1'" par suited'une révision de la structure des pondérations, effectuée en 1971.

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En revanche l'industrie des corps gras a nettement fléchi. Ce fléchissement a affecté toute la gammedes produits et notamment la margarine dont la production est revenue de 267tonnes en 1970 à 236 tonnesen 1971 (- 29%). Dans le même intervalle, la production de fromage et celle de beurre ont accusé desdiminutions de 9,6% et de 2,8% respectivement, s'établissant à 261 tonnes pour le premier produit et à 64tonnes pour le second.

La reprise des industries de boissons alcoolisées, constatée en 1970 par suite du reldchement des res-trictions sur la vente de ces produits, s'est affermie en 1971. En conséquence, la production de bière s'estaccrue de 39%, passant de 201.218 hl en 1970 à 280.278 hl en 1971. Poursuivant la même évolution, laproduction de glace a progressé de 13 % pour atteindre 21.250 tonnes.

Enfin, après avoir stagné en 1970, la production de tabac a nettement repris en 1971, passant d'uneannée à l'autre de 3.406 tonnes à 3.637 tonnes, en augmentation de 6,5%. Parallèlement, la production depoudre à priser s'est accrue de 7% s'élevant à 685 tonnes en 1971 contre 641 tonnes en 1970.

B. - Industries textiles

L'activité des industries textiles a accusé une légère régression par rapport à son niveau de 1970.Cette évolution est essentiellement imputable à la diminution de la production de tissu fini (- 2,9%) et decelle de tissu brut (- 1,1%) qui n'ont atteint que 25,4 et 25,1 millions de mètres respectivement. Parallèle-ment, la production de sacs en jute a diminué, revenant de 2,4 millions de pièces en 1970 à 2,3 millions en1971. En revanche, la production de filé s'est inscrite en progression. Elle s'est élevée à 6.731 tonnes contre6.013 tonnes en 1970. De même, celle de la toile a augmenté, passant d'une année à l'autre de 104.100 à118.400 mètres.

c. - Industries chimiques

Dans l'ensemble, les industries chimiques ont évolué favorablement en 1971, l'indice de leur pro-duction ayant enregistré une progression de 7,1 %.

S'élevant à 422.278 tonnes, la production de superphosphates triples est en accroissement de 10.5%par rapport à son niveau de 1970 (382.011 tonnes). Parallèlement, les exportations se sont inscrites en aug-mentation de 11%, passant de 373.700 tonnes en 1970 à 415.300 tonnes en 1971.

Suivant la même évolution, la production de superphosphates simples s'est accrue de 5,5% attei-gnant 35.649 tonnes en 1971 contre 33.782 tonnes l'année précédente.

De son côté, la production d'acide sulfurique a progressé de 7,3%. Elle s'est établie à 464.021 tonnesen 1971 contre 432.178 tonnes en 1970.

Pour la seconde année consécutive, la production d'hyperphosphates a fortement régressé, ne s'éle-vant qu'à 7.063 tonnes en 1971 contre 28.201 tonnes en 1970 et 54.021 tonnes en 1969. Cette évolution estimputable aux difficultés d'écoulement à l'étranger qui ont imposé un rythme d'activité ralenti à l'entre-prise fabriquant ce produit.

De même, l'industrie des pneumatiques a connu une certaine régression notamment dans la produc-tion des pneus pour tracteurs qui est revenue de 5.875 pièces en 1970 à 5.048 pièces en 1971. La produc-tion de pneus pour vélos et celle de pneus pour autos ont également diminué mais à des taux plus réduits(- 3,5% et - 1,7% respectivement).

D. - Industries du papier et carton

Après avoir accusé un fléchissement en 1970, l'activité des industries du papier et carton a nettementrepris en 1971. D'une année à l'autre, l'indice de la production de ces industries a enregistré une progres-sion de 8,1%.

Cette évolution a surtout intéressé la production de pate d'alfa (20.211 tonnes en 1971 contre 18.884tonnes en 1970) et celle de caisses et autres articles en carton (6.521 tonnes en 1971 contre 6.172 tonnes en1970). Quant à la production de papier et sacs d'emballage, elle est restée pratiquement stationnaire aux en-virons de 10.800 tonnes.

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E. - Industries du cuir et chaussures

En 1971, l'industrie du cuir et celle des chaussures ont connu des évolutions divergentes. En consé-quence, la production de l'ensemble est restée pratiquement stationnaire.

Contrastant avec le recul de la production de chaussures. la production du cuir s'est nettement déve-loppée en 1971. Cette évolution a surtout intéressé la production de cuirs ovin et caprin qui est passée de949.200 pieds en 1970 à 1.092.000 pieds en 1971. en accroissement de Il,5%. Celle de veaux et vachettesa progressé de 7,7% atteignant 5.445.600 pieds en 1971 contre 5.055.600 pieds en 1970. Seule. la productionde croûte a accusé une certai ne baisse revenant de 891.600 pieds en 1970 à 802.800 pieds en 1971.

Après avoir marqué le pas durant deux années consécutives, le secteur touristique a manifesté unnouvel élan en 1971. Cela apparaît clairement à travers la progression remarquable qui a intéressé aussibien les entrées de touristes et les nuitées passées dans les hôtels que la capacité d'hébergement du pays etles recettes en devises provenant de cette activité.

1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971Entrées (en milliers) 138,2 165,8 218.8 231,1 330,3 373,3 410,7 608,2Nuitées (en milliers) 694,4 1.129,4 1.636,9 2.030,1 3.082,3 3.406,4 3.819,6 5.821,1Capacité d'héberge-ment (en lits) ....... 7.573 9.616 17.061 18.786 24.709 31.691 37.185 42.996Recettes touristiques(en milliers de dinars) 5.381 9.163 13.616 16.433 22.168 26.101 31.600 53.600

Selon les statistiques de l'Office National du Tourisme et du Thermalisme, les entrées de non- rési-dents, enregistrées en 1971, ont totalisé 608.200 personnes, en augmentation de 197.500 personnes ou de48% contre 12% en 1970, 10% en 1969 et 13% en 1968. La répartition des entrées par nationalité montreque 81% des visiteurs sont des ressortissants des pays de l'Europe Occidentale. A eux seuls, les Allem-ands ont représenté, en 1971, 25% du total, devançant, pour la première fois, les Français. Viennentensuite les Anglais, les Libyens, les Italiens. les Belges et les Suisses.

Environ. la moitié des entrée.s de touristes continue à être enregistrée au cours de la saison estivale(juin - septembre). En ce qui concerne le reste de l'année, les statistiques confirment le développement régu-lier du tourisme d'automne et d'hiver (octobre - février). Quant à celui du printemps (mars-mai), il progres-se à un rythme moins rapide.

La répartition des entrées par moyen de transport fait ressortir une nette augmentation de la partdes arrivants par voie aérienne qui passe de 77% en 1970 à 80% du total en 1971. A l'inverse, la pro-portion des arrivants par route et par mer continue à régresser, ne représentant respectivement que 15%et 5% contre 16% et 7 % en 1970.

Les touristes ont passé, en 1971,5,8 millions de nuitées dans les différents centres d'hébergement,contre 3,8 millions l'année précédente. L'accroissement de 52% du nombre des nuitées. plus important quecelui des entrées (+48%), traduit un allongement de la durée moyenne de séjour par touriste qui est pas-sée de 9,1 jours en 1969 à 9.3 en 1970 et à 9,6 en 1971. A l'exception des visiteurs Maghrébins et. à un de-gré moindre, des Italiens et des Français- souvent hébergés chez des parents ou des amis -la durée moyen-ne de séjour des principaux clients dans les établissements touristiques dépasse nettement la moyenne gé-nérale.

En ce qui concerne la fréquentation touristique par région, l'on constate une nette expansion dutourisme dans la zone de Sousse - Monastir. D'une année à l'autre, le nombre de nuitées passées dans leshôtels de cette région a progressé de 73% contre 52% au Cap-Bon, 51% à Jerba - Zarzis et 14% seule-ment dans la région de Tunis. Notons à ce propos que la participation du gouvernorat de Sousse à l'ac-tivité touristique générale continue à croître, sa part ayant représenté, en 1971, 30% du total contre 27%en 1970. Dans le même intervalle, la part du Cap-Bon et celle de Jerba - Zarzissont demeurées stationnairesse situant à 35% et 18% respectivement. Quant à celle de la région de Tunis et des autres gouvernorats,elle ne cesse de baisser.

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L'affluence des touristes en 1971 a permis de mieux exploiter la capacité hôtelière du pays. C'estainsi que le taux d'occupation annuel du potentiel d'hébergement, qui est tombé à 43% en 1970, s'est net·tement redressé en 1971 pour atteindre 53%. Notons que l'afflux de touristes, enregistré entre octobre etfévrier, a permis l'utilisation d'une partie non négligeable de la capacité hôtelière du pays durant la sai-son creuse. La campagne publicitaire qui a été entreprise en vue d'attirer les vacanciers d'hiver sembleavoir produit les résultats escomptés.

De son côté, la capacité d'hébergement s'est nettement développée. La Tunisie dispose, à la finde 1971, de 233 établissements comprenant 42.996 lits contre 218 établissements et 37.185 lits recensés àla fin de 1970. L'accroissement (+ 5.811 lits ou + 16%) a surtout intéressé la catégorie des hôtels de luxeet à un degré moindre les villages de vacances. La répartition de la capacité d'accueil par région touristi-que fait apparaître une nette extension du nombre de lits dans la zone Jerba-Zarzis qui compte 6.481 litsà la fin de 1971 contre 5.091 lits l'année précédente, soit une augmentation de 27%. L'extension de la capaci-té hôtelière a été également remarquable dans le Cap-Bon où l'on dénombre 14.877 lits à la fin de 1971,en accroissement de 2.780 unités ou de 23% par rapport à 1970. De même, l'infrastructure d'accueil s'estnettement améliorée. La Tunisie dispose actuellement, en plus de l'aéroport de Tunis-Carthage qui vientd'être agrandi, de deux aéroports internationaux, à vocation essentiellement touristique, construits à Mo.nastir et à Jerba.

L'essor de l'activité touristique a engendré une progression de 70% des recettes brutes du tourismoqui constitue désormais la première source d'apport de devises pour la balance des paiements, bien avantle pétrole et l'huile d'olive. En 1971, ces recettes ont atteint 53,6 millions de dinars contre 31,6 millions en1970 et 26,1 millions en 1969.

III. - LE COMMERCE INTERIEUR

L'activité commerciale a connu, en 1971, un développement remarquable. La nette reprise desInvestissements dans le commerce, amorcée en 1970 à la suite des mesures de libéralisation, s'est poursuivieen s'affermissant en 1971. Ces investissements étant, de par leur nature, rapidement productifs, il en estrésulté une nette augmentation de la valeur ajoutée du secteur commercial qui, évaluée en prix constants,est passée de 72,S millions de dinars en 1970 à 84,8 millions de dinars en 1971, en progression de 17%.

De 2.560 unités recensées en fin 1970, le nombre de points de vente est passé à 11.651 en fin 1971.Cette prolifération résulte essentiellement de la création d'une multitude d'entreprises individuelles parsuite de la désintégration des coopératives.

Cela se traduit clairement dans l'évolution du commerce de détail où le nombre d'établissementsindividuels a plus que triplé, passant de 1.896 en 1970 à 7.177 en 1971.

REPARTITION DES ENTREPRISES DE COMMERCE AGREEESPAR BRANCHE D'ACTIVITE, situation au 31.11.71

Alimentationgénérale

Tunis 833Béja 371Nabeul 481Sousse 1 324Kairouan. . . . . . . . . . . . . . . . . . 575Kasserine 265Bizerte 460Jendouba 698Le Kef 540Gafsa 584Médenine 914Gabès. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 571Sfax 778

Total........... 8.394

(Nombre de points de vente)

Textiles Matériauxde construc-

tion

Etablissementsd rayonsmultiples

635326546362413083

178171218125

1.167

1486530637

1.627684345631832652861

1.263922

1.181

Il.651

536 5484 2272 58

204 4531 1513 595 3582 2226 386 13

133 4592 41

251 271.705 385

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REPARTITION DES ENTREPRISES COMMERCIALES AGREEES PAR GOUVERNORAT, SITUATION AU 31/12/1971

STADE DU DETAIL STADE DU GROS TOTAL

Gouvernorats Personnes physiques Personnes morales Personnes morales

Nombre Nombre Capitaux Nombre Nombre Capitaux Nombre Nombre Capitaux Nombre Nombred'établis- de points en d'établis- de points en d'établis- de points en d'établis- de pointssements de vente dinars sements de vente dinars sements de vente dinars sements de vente

----Tunis ......... 937 943 2.142.524 282 431 1.949.065 76 112 5.187.103 1.295 1.486Béja ......... 414 414 252.245 95 102 327.201 4 14 824.670 513 530Nabeul ....... 423 423 434.685 192 206 456.637 8 8 362.875 623 637 coSousse ........ 1.508 1.509 1.377.136 97 110 267.700 8 8 1.141.000 1.613 1.627 MKairouan ..... 623 623 464.383 48 49 108.022 5 12 188.310 676 684Kasserine ..... 256 256 235.191 70 80 557.415 3 9 94.085 329 345Bizerte ....... 506 506 581.501 69 122 349.905 2 3 440.000 577 631Jendouba ..... 764 767 469.210 44 51 176.950 5 14 253.000 813 832Le Kef .......• 555 555 389.165 74 91 298.250 3 6 90.000 632 652Gafsa ........ 751 751 664.334 93 98 294.750 12 12 905.000 856 861Médenine ..... 1.126 1.126 1.166.695 96 109 329.260 19 28 1.309.455 1.241 1.263Gabès ........ 791 791 1.065.910 115 117 359.152 14 14 1.205.000 920 922Sfax .......... 676 676 789.826 378 467 1.057.617 34 38 2.445.635 1.088 1.181

---

Total ..... 9.330 9.340 10.039.805 1.653 2.033 6.531.924 193 278 14.446.133 11.176 11.651

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l'examen des statistiques relatives à la constitution des sociétés montre que 275 nouvelles entrepri-ses commerciales ont été formées en 1971 avec un capital global de 2,8 millions de dinars contre 149 uni-tés et un capital de 1,2 million de dinars en 1970.

C'est le commerce de gros qui a absorbé la plus grande part des dépenses en capital. En consé-quence, la taille moyenne des entreprises de cette branche a sensiblement progressé passant de Il.246dinars en 1970 à 24.078 dinars en 1971.

Dans le détail, le rythme des investissements (+82%) a suivi celui de l'accroissement du nombre desentreprises (+83%). Ainsi, la taille moyenne par unité est restée pratiquement stationnaire, s'établissantà 7.348 dinars.

CONSTITUTION DE SOCIETES

1 970

Capital en1.000 D.

Capital en1.000 D.

Nombre Capital en1.000 D.

Commerce de gros ..... 26 292,4 50 1.203,9 + 24 + 911,5Commerce de détail. ... 123 910,8 225 1.653,2 + 102 + 742,4

Total 149 1.203,2 275 2.857,1 + 126 + 1.653,9

Total sociétés constitu-ées dans tous les secteurs 287 3.808,2 447 6.364,1 + 160 + 2.555,9Part du secteur commer-cial .................. 51,9 31,5 61,S 55,7

Dans le domaine des transports, l'on relève en 1971 une intensification du trafic-voyageurs, sousl'effet essentiellement de l'affluence des touristes.

Cette évolution a surtout intéressé le transport aérien. le nombre de passagers transportés parTunis-Air s'est élevé à 429.391 personnes, en accroissement de 25% par rapport à celui enregistré en 1970.Mais le nombre des places offertes ayant augmenté à un rythme plus rapide (+ 32%), le cœfficient de rem-plissage - passagers a accusé une légère régression, revenant de 66,6% en 1970 à 65,7% en 1971. En re·vanche, le cœfficient de remplissage-poids s'est amélioré, passant d'une année à l'autre de 64,6% à 65,1 %.

Compte-tenu de l'activité des autres compagnies, le nombre d'avions enregistrés aux arrivées etaux départs a progressé de Il %. Celui des passagers a augmenté à un taux plus élevé (35%).

le transport maritime a également bénéficié du développement du trafic-voyageurs. Ainsi, le nom-bre de passagers transportés par mer s'est accru, en 1971, de 55 % à l'entrée et de 17 % à la sortie contre-8% et-6% respectivement en 1970. Cependant, le trafic-marchandises a connu une régression. En effet,si le tonnage des marchandises débarquées a progressé de 85.000 tonnes ou 6,8%, celui des marchandisesembarquées a diminué de 172.000 tonnes ou 4,7%. Ce recul, intervenu en dépit de l'accroissement du volu-me des exportations, semble s'expliquer par l'augmentation sensible de nos expéditions sur la libye, ex-péditions qui s'effectuent généralement par la voie terrestre.

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L'activité du transport ferroviaire continue à se développer. Le nombre de personnes transportéespar la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (S.N.C.F.T.) s'est élevé, en 1971, à 470,2 millionsde voyageurs kilomètres, en augmentation de 6,3% sur son niveau de l'année précédente. De même, letonnage des marchandises transportées par rail a progressé, mais à un taux moins élevé (+ 3,3%).D'une année à l'autre, il est passé de 1.327,8à 1.371,4millions de tonnes kilomètres.

Enfin, dans le transport routier, l'évolution du trafic a suivi celle du parc automobile. De 1.130 mil-lions de voyageurs kilomètres, enregistrés en 1970, le nombre de personnes transportées par la Sociéténationale et les sociétés régionales de Transport est passé à 1.200 millions en 1971,soit un accroissementde 6,2%. Dans le même intervalle, le volume des marchandises transportées par ces sociétés a progressé de4,3% pour atteindre 490 millions de tonnes kilomètres. En ce qui concerne le parc automobile, le nombredes véhicules utilisés dans le transport des voyageurs a augmenté de 7,8% et celui des véhicules utilisés dansle transport des marchandises de 3,1%.

TRAFIC ROUTIER VOYAGEURS ET MARCHANDISES

196 9 1 970 197 1 Variations en %

--- 1971/70

{ Nombre de véhi-Parc cules moteurs ... 1.197 1.273 1.373 + 7,8

voyageurs? Nombre de pla-

73.141 76.231 84.027 + 10,2ces offertes .....

\ Nombre de véhl-Parc cules moteurs ... 1.3n 1..••94 J.5-41 +. 3,1

marchandises (Charges utiles (entonnes) ..•••.••. 10./ 18 Il.313 12.156 + 7,5

Source: Dlredlon des Transports

Malgré les nouvelles disposilions édictées par la 101du 19 mal 1970visant à renforcer le contr81eéconomique de l'Etat, les prix de gros et de détail ont connu, en 1971, la hausse la plus Importante depuis1965,année consécutive à la dévaluation du dinar.

La moyenne mensuelle de l'Indice général des prix de gros,rapporté à la base 100en 1962,est pas-sée de 1"'5,5points en 1970à 153,7points en 1971,en augmentation de 5,5% contre"'% l'année précédente.

Moyenne mensuelle (base 100 en 1962)

1 9 7 1 Variations en %

153,7 + 5,6

1"'9,8 + 7,5159,1 + 3.0150,9 + 7.8157.9 + 2.9

Source : 8ulletln mensuel de Statistique

~O

Indice général .....•........ 145,5

Denrées alimentaires. . .• . . .. . . . 139•.••Produits industriels. . . . . . . . .. . . 15-4•.••Produits locaux 1-40,0Produits importés 153,5

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L'aggravation de la hausse découle essentiellement de l'accélération de l'augmentation des prix desdenrées alimentaires dont le taux a atteint 7,5% en 1971contre 2,4% seulement en 1970.

Les prix des produits locaux ont également augmenté à un taux élevé, mais l'écart par rapport à1970apparatt moins important (+7,8% contre + 3,9%).

En revanche, la hausse des prix des produits industriels et celle des produits Importés se sont ralen-ties s'établissant respedlvement à 3% et 2,9% en 1971contre 6% et 4% en 1970.

EVOLUTION DEL' INDICE DES PRIX DE 6ROS ETDE SES COMPOSANTES (base 1" en 1•• 2 )

130 .

125 •••••••••

120 •••••••••

115 •••••••••110•••••••••105••••••••100..... •95... ~90.. ••85 ~ ••••

80 •••••

15 ••••••

70 ••••••••

G5 •••••••••

GO •••••••••

H A B 1 L LEM E N T _._._._.

ENS E M B L E--------ALI MEN T A T ION _

ENTRETIEN,HYGIENE ET SOINS _

EVOLUTION DE L'INDICE DU COUT DE LA VIE ETDE SES COMPOSANTES ( base 1D1en 117. )

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Au stade du détail, l'augmentation des prix a été plus accentuée.

Un nouvel indice des prix de détail a été élaboré en 1970 et porte sur 200 articles pondérés selonles données d'une enquête, menée en 1968, sur la consommation familiale dans la région de Tunis et ban-lieue. Avant 1970, les chiffres étaient calculés à partir d'un ancien indice (base 100 en 1962) qui fut ramenéà la base 100 en 1970. Il est à remarquer que l'ancien indice portait sur 148 articles pondérés selon les don-nées d'une enquête menée de juillet 1960 à juin 1961 et dont les cœfficients diffèrent légèrement de ceuxretenus pour le nouvel indice.

L'indice d'ensemble du coOt de la vie (base 100 en 1970), qui n'avait progressé que de 1,2% en 1970,s'est relevé de 5,7% en 1971, s'établissant à 105,7 points (moyenne mensuelle). Notons que la hausse aété particulièrement rapide au cours du premier trimestre. De 102,3 points en décembre 1970, l'indice estpassé à 108,2 en mars 1971. Depuis, il a accusé un fléchissement jusqu'à 103,5 points en juillet. En aoOt, ilest remonté à 105,6 points, niveau resté pratiquement stationnaire durant le reste de l'année.

INDICE DU COUT DE LA VIE

1970

lOG

100100100100100100

Alimentation .Habitation ........•..........Entretien, hygiène .Transports .Habillement ...........•......Divers .

110,3100,7101,8100,6101,1100,8

+ 10,3+ 0,7+ 1,8+ 0,6+ 1,1+ 0,8

L'enchérissement s'explique essentiellement par la montée des prix des principales denrées alimen-taires, notamment la viande, les poissons, les fruits et les légumes. Le prix de ces produits a dépassé, enmars 1971, de 17,7 % son niveau du même mois de l'année précédente. Cette forte hausse est due, d'Unepart, à la faible progression de la production agricole qui reste encore marquée par les difficultés de la crisedes dernières années et, d'autre part, à l'expansion de la demande soutenue par le développement touris-tique. Notons que la pénurie qui en est résultée, et ce malgré l'Importation massive des produits manquants,a engendré une vague de spéculation dont les effets ne sont pas étrangers à l'aggravation du problème desprix.

En baisse de 0,7% en 1970, sous l'effet de la réduction des loyers, décidée en décembre 1969, l'Indi-ce du coOt de l'habitation a repris, en 1971, son mouvement ascendant passant de 100 à 100,7 points.

L'Indice des prix des produits d'entretien et d'hygiène a progressé à un taux légèrement supérieur àcelui de 1970, soit + 1,8% contre + 1,5%.

Les prix des articles d'habillement et le coOt des transports ont évolué au même rythme qu'en 1970puisque leurs taux de hausse ont été maintel'lus à 1,1 % et 0,6% respectivement.

Quant à la rubrique "Divers", elle a connu en 1971 une hausse beaucoup moins rapide qu'en1970, soit 0,8% contre 6,2%.

L'escalade des prix a sérieusement détérioré le pouvoir d'achat des consommateurs. Conscient decette situation, le gouvernement a décidé, en mal 1971, d'augmenter les traitements et salaires. Cette mesu-re constitue la première augmentation générale intervenue depuis 16 ans. Elle a Intéressé tous les fonctlon-

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naires et agents de l'Etat, des collectivités publiques locales et des établissements publics à caractère admi-nistratif et les ouvriers agricoles. En faveur des travailleurs des secteurs de l'industrie, du commerce et desservices, elle a Institu~ une indemnité de cherté de vie.

Les augmentations accordées sont réparties selon le tableau suivant :

Catégories Augmentations

- Ouvriers assujettis à un salaire horaire .- Ouvriers agricoles ...........................•.........- Travailleurs assujettis à un salaire mensuel .- Fondionnaires des catégories C et D .- Fonctionnaires de la catégorie B. . ....................•..- Fonctionnaires de la catégorie A .

20 millimes l'heure50 millimes par jour

-4 dinars par mois4 dinars par mois5 dinars par mois7,5 dinars par mois

Exprimée en valeur relative, l'augmentation bénéficie beaucoup plus aux petits salariés qu'aux em-ployés situés à des échelons plus élevés. En effet, le taux de la hausse évolue d'une manière dégressiveau fur et à mesure que le salaire s'élève. A titre d'exemple, le salaire légal d'un manœuvre est relevé de23% (de 84 mlllimes l'heure à 104) alors qu'un traitement de 100 dinars d'un fonctionnaire n'est majoréque de 7,5%.

Portant la marque du relèvement général des salaires, le montant des salaires déclarés à la Caissede Sécurité Sociale s'est inscrit en hausse de 10% et ce, malgré une certaine réduction (- 1,4%) de l'effectifdes ouvriers affiliés à la Caisse, qui est revenu de 197.170 en 1970 à 194.330 en 1971. Quant à la masse dessalaires, elle est passée, d'une année à l'autre, de 71.411.000 dinars à 78,453.000 dinars.

C'est le secteur des industries extractives qui a connu la hausse la plus importante, la masse des sa-laires distribués dans ce secteur étant passée de 5.881.000 dinars en 1970 à 8.590.000 dinars en 1971, enprogression de 46,1%. Ce résultat reflète aussi bien l'augmentation des salaires que l'accroissement de l'effec-tif des employés de ce secteur (+6,6%) qui est passé de 15.140 ouvriers en 1970 à 16.140 ouvriers en 1971,grâce au regain d'activité dans les mines de fer et de phosphates.

De même, les Industries manufacturières ont enregistré un accroissement sensible de "effectif dessalariés (+ 5,4%) qui a atteint 62.388 ouvriers en 1971 contre 59. 212 ouvriers en 1970. La masse des sa-laires a augmenté à un rythme plus rapide (+9,6%), passant de 22.129.000 dinars en 1970 à 24.242.000dinars en 1971.

Le montant des salaires distribués par les entreprises de transport s'est accru à un !aux compara-ble (+9,5%) alors que le nombre des ouvriers n'a enregistré qu'une faible progression (+ 1,8%).

Enfin, l'accroissement de l'effectif des salariés a également Intéressé les services (+ 4,9%) où lamasse des salaires déclarés a atteint, en 1971, 9.060.000 dinars contre 7.514.000 dinars en 1970, soit uneprogression de 20,6%.

Dans les outres branches d'activité, l'on relève un recul de l'effectif des salariés. Ce recul a été par-ticulièrement sensible dans le "commerce, banques et assurances" (- 14,8%). En conséquence, la massede salaires distribués dans cette branche a accusé une légère baisse, revenant de 38.890.000 dinars en1970 à 33.136.000 dinars en 1971.

Sous l'effet de l'abandon du système coopératif, le nombre d'ouvriers travaillant dans "l'agricul-ture, la sylviculture, la chasse et la pêche" a continué à baisser, mais à un rythme moins rapide qu'en 1970.L'effectif de salariés affiliés à la Caisse est revenu, d'une année à l'autre, de 2.096 à 1.917, en régression de8,5% contre 25,9% en 1970. En revanche, la masse des salaires distribués dans cette branche a connuune augmentation de Il,8% en 1971 contre une baisse de 22,3% l'année précédente.

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SALAIRES DECLARES ET NOMBRE DE SALARIES AFFILIESA LA CAISSE NATIONALE DE SECURITE SOCIALE

Variationdes salaires

en%

Agriculture, sylviculture, chas-se, pêche .................. 2.096 576 1.917 644 + Il,8Industries extractives ........ 15.140 5.881 16.140 8.590 + 46,1Industries manufacturières ... 59.212 22.129 62.388 24.242 + 9,6Bâtiment et travaux publics .. 38.161 8.621 35.579 8.n6 + 1,2Electricité, gaz, eau, sanitaire. Il 4 14 5 + 25,0Commerce, banques, assuran-ces ....................... 38.890 17.964 33.136 17.637 - 1,8Transports, entrepôts ....... 21.285 8.722 21.675 9.549 + 9,5Services ................... 22.375 7.514 23.480 9.060 + 20,6--- -- --- --

197,170 71.411 194.330 78.453 + 9,9

Source : Caisse nationale de Sécurité Sociale• Moyenne trimestrielle des effectifs déclarés.•• En mil.liers de dinars.

Selon le rapport du Ministère du Plan sur le budget économique de 19n, le montant global des in-vestissements serait passé de 148,8 millions de dinars en 1970 à 175,8 millions de dinars en 1971, en accroIs-sement de 18,1% contre 1,1% entre 1969 et 1970. Cette évolution s'explique par la progression soutenuede la formation brute de capital fixe qui s'est élevée à 173,6 millions de dinars en 1971 contre 146,8 millionsde dinars en 1970 et 140 millions de dinars en 1969. Quant aux stocks, ils ont évolué au même rythme qu'aucours de l'année précédente, leur augmentation ayant été de 2,2 millions de dinars contre 2 millions de di-nars en 1970.

EVOLUTION DES INVESTISSEMENTS (en millions de dinars)

1 968 1 969 1970 197 1

Investissement total ............ 118,0 147,1 148,8 175,8Indice ........................ (100) (125) (126) (149)F.B.C.F ....................... 127,3 140 146,8 173,6Indice ........................ (100) (110) (115) (136)

Variations des stocks ........... - 9,3 + 7,1 + 2,0 + 2,2

En dépit du faible accroissement enregistré en 1970, les investissements réalisés au cours des troispremières années du plan quadriennal 1969-19n (471,7 millions de dinars) ont nettement dépassé les pré-visions initiales (454,3 millions de dinars). Ce résultat a été obtenu grâce à l'effort supplémentaire consentipar certaines entreprises, effort qui s'est particulièrement manifesté en 1971 et dans quelques secteurs seu-lement. Aussi, la structure des investissements a-t-elle subi des changements tant sur le plan de la réparti-tion par agent que sur celui de la répartition par branche d'activité.

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REPARTITION DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXEPAR AGENT INVESTISSEUR

1969 1970 1971 Variations1971/70

En M. D. En% EnM.D. En% EnM.D. En% En%

Administrations .............. 51,1 37 45,7 31 46,7 27 2,rEntreprises ., ................ 73,1 52 85,2 58 110,9 64 30,2

dont:Publiques ............... (43,6) (31) (49,S) (34) (n,2) (42) (45,9)Privées .................. (29,5) (21) (35,7) (24) (38,7) (22) ( 8,4)

Ménages .................... 15,8 Il 16;0 Il 16,0 9

Total. ......... 140,0 100 146,9 100 173,6 100 18,3Source : Rapport sur le budget économique de 19n (Ministère du Plan)

Les résultats de 1971 confirment la tendance déjà observée en 1970 de l'évolution de la part dechaque agent économique dans le total de la formation brute de capital fixe. Alors que la part de l'admi-nistration et des ménages a sensiblement diminué, celle des entreprises a poursuivi son accroissement.

Après avoir accusé un recul en 1970, la formation brute de capital fixe de l'administration a quelquepeu repris en 1971 sans retrouver toutefois son niveau de 1969. Elle a atteint 46,7 millions de dinars en 1971,contre 45,7 millions de dinars en 1970 et 51,1 millions de dinars en 1969. En dépit de sa progression envaleur absolue (+ 1 million de dinars ou + 2,1%), elle n'a représenté en 1971 que 27% du total de laformation brute de capital fixe contre 31% l'année précédente. Cette évolution est imputable à une forterégression (- 25%) des investissements de l'administration dans le secteur agricole.

La formation brute de capital fixe des ménages, sous forme exclusivement de construction de loge-ments, est restée à son niveau de 1970 (16 millions de dinars) en raison, semble-t-i1, du plafonnement de lacapacité de financement des particuliers investissant dans le secteur immobilier. Aussi, la part des ménagesdans letotal des investissements a-t-elle accusé une diminution, revenant de 11% en 196get 1970à 9% en 1971.

Enfin, la formation brute de capital fixe des entreprises, qui a connu une certaine baisse en 1966-68,a poursuivi sa progression entamée en 1969, première année du 3ème plan quadriennal 1969-72. Commel'indique le tableau ci-dessous, le rythme de progression s'est nettement accéléré en 1971. S'élevant à 110,9millions de dinars, les investissements des entreprises s'inscrivent en hausse de 30,2% par rapport à leurniveau de l'année précédente contre une augmentation de 16,6% entre 1969 et 1970. Parallèlement, la partdes entreprises dans le total de la formation brute de capital fixe s'est sensiblement accrue passant, d'uneannée à l'autre, de 58% à 64%.

Cette évolution est due principalement à une reprise soutenue des investissements des entreprisespubliques qui ont pratiquement doublé depuis 1968.

EVOLUTION DE LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FI XE DES ENTREPRISES

1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971-- -- -- -- -- -- --F. B. C. F. ... rnM.O ...... 75,S 72,4 70,4 68,S 73,1 85,2 110,9

desentreprises . . . en indice 100 96 93 91 97 113 147

Notons que la progression de ces investissements a été particulièrement rapide en 1971 (+22,7millions de dinars).

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Atteignant 72,2 millions de dinars, les investissements des entreprises publiques ont enregistré unnouveau record qui dépasse.de Il,8 millions de dinars le dernier record enregistré en 1966.

En millions de dinars- Entreprises publiques et se-

mi-publiques .- Entreprises privées .En % de la F.B.C.F. totale- Entreprises publiques et se-

mi-publiques .- Entreprises privées .

1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971

60,4 55,S 47,6 37,7 43,6 49.5 72,215,1 16,9 22,8 30,8 29,5 35,7 38,7

46 43 38 30 31 34 42Il 13 18 24 21 24 22

Source: Rapport sur le budget économique de l'année 1972 (Ministère du Plan)

Les dépenses en capital des entreprises privées ont augmenté de 3 millions de dinars seulement, pas-sant de 35,7 millions de dinars en 1970 à 38,7 millions de dinars en 1971.

Le développement des investissements des entreprises tant publiques que privées a particulièrementintéressé les secteurs de l'énergie et du transport. En revanche, les investissements effectués dans l'agricul-ture et dans l'industrie de transformation sont restés pratiquement stationnaires.

La répartition de la formation brute de capital fixe par branche d'activité se présente comme suit:

REPARTITION DE LA F.B.C.F. PAR BRANCHE D'ACTIVITE

1 969 1 970 197 1 Variations1971/70

EnM.D. En% EnM.D. En% En M.D. En% En%

Agriculture ................. 27,7 19,8 25,5 17,3 20,8 12,0 - 18,4Energie et eaux .............. 6,5 4,6 9,7 6,6 16,8 2,7 + 73,2Mines ....................... 12,2 8,7 14,6 10,0 19,3 " ,1 + 32,2

Pétrole ................. 9,7 8,9 13.2 + 48,31nd ustries extractives .... 2,5 5,7 6,1 + 7,0

Industries ................... 17,0 12,1 15,4 10,5 16,6 9,4 + 7,0Industries agricoles et ali-mentaires ............... 2.3 1,4 1,4Matériaux de construction,céramique et verre ...... 2,4 0,3 2,0 +566,7Industries mécaniques etélectriques ............. 2,2 3,4 1,7 - 50,0Industries chimiques ...... 2,2 5,1 7,0 + 37,3Textile, habillement. cuir . 3,5 0.9 2,7 +200,0Bois, liège, ameublement. 0,2 0,4 0,5 + 25.0Papier et impression ..... 4,0 3,6 0,9 - 75,0Industries diverses ....... 0,2 0,3 0,4 + 33,3

Tourisme .................... 14,5 10,4 181 12,3 15,6 9,0 - 13,8Services ..................... 62,1 44,4 63,5 43,3 84,5 48,7 + 33,1

Transports et télécommu-nications ............... 16,2 20,1 36.0 + 79,1Logements ............. 19,1 20,5 22,9 + Il,7Equipements collectifs .... 23,1 20,1 21,5 + 7,0Commerce et autres servi-ces ..................... 3,7 2,8 3,1 + 10,7

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la progression de l'ensemble de la formation brute de capital fixe cache une évolution divergentedans les différents secteurs. En effet, l'augmentation des dépenses en capital, particulièrement sensibledans les secteurs de l'énergie, du textile, des matériaux de construction et surtout des transports et télé-communications contraste avec un net recul dans ceux de l'agriculture, des industries mécaniques et élec-triques et du tourisme.

Poursuivant leur baisse constatée en 1970, les investissements consacrés à l'agriculture n'ont at-teint en 1971 que 20,8 millions de dinars, soit le plus faible niveau enregistré depuis 8 ans. Cette évolutionest essentiellement imputable à la contraction des programmes étatiques d'investissement agricole dontl'effet a été une réduction sensible de la formation brute de capital fixe de l'administration dans ce secteur.Celle-ci est revenue de 22 millions de dinars en 1969 à 16,4 millions de dinars en 1970 puis à 12,5 millionsde dinars en 1971. De même, la formation brute de capital fixe des entreprises agricoles, notamment privées,a quelque peu diminué n'atteignant en 1971 que 8,3 millions de dinars contre 9,1 millions de dinars l'an-née précédente.

Dans le secteur de l'énergie et des eaux, la poursuite par la Société Tunisienne d'Electricité et deGaz (S.T.E.G.) et la Société Nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SO.N.E.D.E.) de la réalisa-tion des programmes d'installation de nouvelles capacités de production a accéléré la progression de laformation brute de capital fixe dans ce secteur. En 1971, les dépenses en capital de ces deux entreprisesont totalisé 16,8 millions de dinars, en augmentation de 7,1 millions de dinars ou 73% sur leur niveau del'année précédente.

Les investissements effectués dans le secteur minier se sont accrus du tiers, passant de 14,6 millionsde dinars en 1970 à 19,3 millions de dinars en 1971. Cet accroissement est dû à la reprise des travaux derecherche entrepris par les sociétés pétrolières privées qui ont investi environ 10 millions de dinars. Dansle domaine des phosphates et des métaux non ferreux, les investissements n'ont que peu évolué atteignant6,1 millions de dinars en 1971 contre 5,7 millions de dinars en 1970.

Après avoir connu une baisse en 1970, la formation brute de capital fixe dans les industries manu-facturières a quelque peu repris en 1971 sans toutefois retrouver son niveau de 1969; elle s'est établie à 16,6millions de dinars contre 15,4 millions de dinars en 1970 et 17 millions de dinars en 1969. Cette évolutionest imputable à la progression des investissements des entreprises privées (+2,1 millions de dinars) quia plus que compensé la diminution des investissements des entreprises publiques (-0,9 million de dinars).Les secteurs qui ont bénéficié d'un accroissement de dépenses en capital ont été ceux de la chimie et du ca-outchouc (+ 1,8 million de dinars), du textille (+ 1,7 million de dinars) et des matériaux de construction(+ 1,7 million de dinars). En revanche, le secteur des papiers et impression et celui des industries mécani-ques et électriques ont absorbé un volume d'investissement inférieur à celui de 1970. La baisse pour cesdeux secteurs a été de 2,7 et de 1,7 millions de dinars respectivement. Quant aux investissements effectuésdans les industries alimentaires et dans le liège et l'ameublement, ils sont restés pratiquement stationnaires.

Pour la première fois, les investissements touristiques ont accusé en 1971 un net fléchissement n'at-teignant que 15,6 millions de dinars contre 18,1 millions de dinars en 1970. Cette baisse (- 13,8%) résultedu ralentissement du rythme des dépenses en capital des hôteliers privés, ralentissement aggravé par undésengagement de l'administration qui n'a rien investi en 1971 dans le secteur, alors qu'en 1970 ses inves-tissements s'étaient élevés à 2,9 millions de dinars.

Enfin, les investissements effectués dans le secteur des services ont continué sur leur lancée. En 1971,ils ont augmenté du tiers pour atteindre 84,S millions de dinars, ce qui correspond à 50% du total de laformation brute de capital fixe. Toutes les branches de ce secteur ont porté la marque de cette évolution.Cependant, ce sont les investissements dans les transports et télécommunications qui ont enregistré le tauxde croissance le plus fort (83,6%).

Celà est dû, d'une part, au développement de notre marine marchande qui a acquis en 1971 un cargode 400 tonnes, un pétrolier et un méthanier servant au transport de l'acide phosphorique produit par lesIndustries Chimiques Maghrébines et d'autre part, è la réalisation des programmes d'extension et de répa-ration du réseau de la S.N.C.f.T. programmes financés par des crédits octroyés par la B.I.R.D. Au total,les investissements effectués dans les transports et télécommunications se sont montés à 36,9 millions dedinars contre 20,1 millions de dinars en 1970.

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les dépenses en capital dans la construction de logements ont augmenté de Il,7 %' passant de 20,5millions de dinars en 1970 à 22,9 millions de dinars en 1971. Parallèlement, fe nombre de logements cons-tru Its a sensiblement prog ressé s'élevant à 13.638 unités contre 10.322 unités en 1970. Néan moins, les réalisa-tions enregistrées au cours des trois premières années du plan quadriennal 1969-n sont nettement en deçàdes objectifs. l'écart est d'environ 200.10.Cette défaillance s'explique par les difficultés de financement desprojets de construction sur lesquelles buttent aussi bien les particuliers que la Société Nationale Immobi-lière de Tunisie (S.N.I.T.).Pour les résoudre, les auteurs du rapport sur le budget économique de 19n ontpréconisé l'institution d'un régime d'épargne-Iogement assorti de facilités réelles de crédit.

Le financement des investissements

Selon les estimations du budget économique pour l'année 19n, la structure du compte capital de lanation s'est nettement améliorée par suite d'un relèvement substantiel de la part de l'épargne nationale dansle financement des Investissements qui passe de 61,5% en 1970 à 70,4% en 1971, niveau nettement supé-rieur à celui prévu par le plan (65%).

1° - L'épargne nationale

Après avoir accusé une baisse de 6% en 1970, l'épargne nationale a vigoureusement repris en 1971.Elle s'est montée à 123,8 millions de dinars, dépassant ainsi les prévisions les plus optimistes du budgetéconomique de 1971 (117,2 millions de dinars).

Parallèlement, son taux par rapport au produit national brut est passé de 14,2% en 1970 à 17% en1971 (prévision du plan: 15,4%).

l'épargne des ménages et surtout celle de l'administration ayant régressé, cette performance estentièrement imputable au bond en avant accompli par l'épargne des entreprises qui, faisant suite à deuxannées successives de baisse, a enregistré en 1971 une forte progression (+ n%). Elle s'est élevée à 89,4millions de dinars contre 50,5 millions de dinars en 1970,58,7 millions de dinars en 1969 et 65,8 millionsde dinars en 1968.

A elles seules, les entreprises non financières ont épargné 85,9 millions de dinars, soit 69,4% du to-tal de l'épargne nationale. En 1970, cette part n'avait représenté que 51,S %. A l'inverse, la part des entre-prises financières continue à décroître, revenant de 4,2% en 1969 à 3,7% en 1970 et à 2,8% en 1971. Envaleur absolue, l'épargne de cette catégorie d'entreprises n'a que légèrement progressé passant de 3,4 en1970 à 3,5 millions de dinars en 1971.

la diminution de "épargne de l'administration, enregistrée en 1970, s'est accentuée en 1971. Ellen'a atteint que 18,1 millions de dinars, en diminution de 26,1 % par rapport à son niveau de 1970. Cetteévolution s'explique par le ralentissement de l'épargne de l'Etat sous la pression des dépenses courantesque l'augmentation des salaires, décidée en mai 1971, a quelque peu gonflées.De même, d'autres dépenses,telles que celles afférentes au remboursement de la dette, ont continué à croître alors que les recettes bud-gétaires semblent plafonner.

EPARGNE NATIONALE

1 969 1 970 197 1 Variations1971/70---

En M.D. En% EnM.D. En% En M.D. En% En %

Administrations .............. 25,6 26,4 24,5 26,8 18,1 14,6 - 26,1Entreprises .................. 58,7 60,6 50,5 55,2 89,4 n,2 + n,o

dont:non financières ........... (54,6) (56,4) (47,1) (51,5) (85,9) (69,4) (+ 82,4)financières .............. ( 4,1) ( 4,2) ( 3,4) ( 3,7) ( 3,5) ( 2,8) (+ 2,9)

Ménages .................... 12,6 13,0 16,5 18,0 16,3 13,2 - 1,2

Epargne nationale ......... 96,9 100,0 91,5 100,0 123,8 100,0 + 35,3

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Quant à l'épargne des caisses de sécurité sociale, elle s'est maintenue à son niveau de l'année pré-cédente, soit environ 8 millions de dinars.

Enfin, l'épargne des ménages a légèrement régressé, revenant de 16,5 millions de dinars en 1970à 16,3 millions de dinars en 1971.

2° - Les ressources extérieures

Le développement des disponibilités intérieures, consécutif à l'accroissement de l'épargne nationale,a réduit les besoins en capitaux extérieurs pour le financement du plan de développement. Aussi, le fluxde ces capitaux s'est-il ralenti en 1971. En conséquence, les apports extérieurs bruts ont diminué de 2,3 %revenant de 92,1 millions de dinars en 1970 à 90 millions de dinars en 1971.

Compte-tenu du remboursement de la dette (28 millions de dinars en 1971 contre 25,5 millions dedinars en 1970), les apports extérieurs nets ont diminué plus sensiblement (- 6,9%) puisqu'ils n'ont atteinten 1971 que 62 millions de dinars contre 66,6 millions de dinars l'année précédente.

RESSOURCES EXTERIEURES EN CAPITAL (en millions de dinars)

1 970 197 1 Variations en%1971/70

Apports extérieurs nets ................ 66,6 62,0 6,9Remboursement de la dette ............ 25,5 28,0 + 9,8Apports extérieurs bruts ............ 92,1 90,0 2,3

dont :crédits publics ........... 36,1 47,0 + 30,2créd its privés ......... ' ... 20,5 13,0 - 36,6partici pations étrangères .. 11,5 Il,5dons en capital o •••••••••• 24,0 18,5 - 23,0

L'accroissement de l'importance des crédits publics dans le financement extérieur, au détriment descrédits privés, est dans la ligne des objectifs tracée par le plan. Il traduit une amélioration de la capacitéd'absorption du pays en crédits publics dont les conditions (taux d'intérêt et délais de remboursement) sontnettement plus avantageuses que celles des crédits privés en dépit de modalités d'octroi plus complexes.

La reduction du volume des dons en capital (18,5 contre 24 millions de dinars en 1970) était prévisible.Le haut niveau enregistré en 1970 a été dû aux contributions importantes de certains pays à la réparationdes dégats causés par les inondations de l'année 1969.

Les participations étrangères, souscrites principalement dans la recherche pétrolière, se sont mainte-nues à leur niveau de 1970 (11,5 millions de dinars).

1971123,890,1

1970146,8

25,5+ 2,0

+ 9,3183,6

1971173,6

28,0+ 2,2

+10,0213,8

Epargne nationale............ 91,SApports extérieurs bruts 92,1

F.B.C.F .Remboursement de ladette extérieure .Variation des stocks .Variation des réservesde change .

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Au total, l'ensemble des ressources dont la Tunisie a pu disposer en 1971 a servi à financer une forma-tion brute de capital fixe pour 173,6 millions de dinars, à rembourser la dette extérieure à concurrence de28 millions de dinars, à reconstituer les stocks pour 2,2 millions de dinars et enfin à augmenter les réser-ves de change de 10 millions de dinars. Il est à remarquer, cependant, que les statistiques monétaires fontressortir un accroissement des réserves de change de 47,7 millions de dinars. Les estimations du budgetéconomique ont donc été largement dépassées. Comme il semble que les estimations relatives aux investis-sements et au remboursement de la dette extérieure vont demeurer inchangées, le montant total des emploisdu compte capital devrait être révisé en hausse, et les ressources d'épargne nationale et d'apports exté-rieurs seraient par conséquent plus importantes que prévues.

L'évolution de nos échanges extérieurs, envisagée dans le contexte d'un commerce mondial enproie à l'essoufflement, peut être considérée comme favorable.

En 1971, les importations se sont élevées à 180 millions de dinars et les exportations ont dépassé,pour la première fois, le cap des 100 millions de dinars pour atteindre 113,3 millions.

La revalorisation des produits pétroliers et l'accroissement sensible des expéditions d'huile d'oliveont permis un essor exceptionnel de nos ventes à l'étranger qui ont enregistré, en 1971, une croissance re-cord dont le taux (+ 18,3%) est plus de deux fois supérieur à la moyenne de la dernière décennie (+ 8,5%).

Grace à une production agricole nettement meilleure que celle de l'année précédente et à une cer-taine baisse des prix à l'importation, nos achats à l'étranger ont connu,en 1971, une croissance relativementmodérée (+ 12,2% contre + 14,8% en 1970).

Atteignant 66,7 millions de dinars contre 64,6 millions en 1970 et 52,8 millions de dinars en 1969,le déficit de la balance commerciale a augmenté à un rythme moins rapide qu'au cours des dernières an-nées. Aussi, le taux de couverture des importations par les exportations s'est-il amélioré pour s'éleveren 1971 à 63%, niveau qui, au cours dela dernière décennie, n'avait été dépassé qu'en 1968à la suite d'uneréduction exceptionnelle des importations.

1962 .

1963 .

1964 .

1965 .

1966 .

1967 .

1968 .

1969 .

1970 .

1971 .

90.890

93.662

110.845

129.062131.224

137.087114.498

139.m

160.396

179.958

Pourcentage decouverture desimportations parles exportations

48.688

52.922

57.304

62.916

73.690

78.360

82.831

86.960

95.804

113.304

42.202

40.740

53.541

66.146

57.534

58.727

31.667

52.817

64.592

66.654

53,6

56,5

51,7

48,7

56,1

57,2

72,3

62,2

59,7

63,0

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De 160,4 millions de dinars en 1970, les importations sont passéesà 180 millions de dinars en 1971,en augmentation de 12,2% contre 14,6% l'année précédente. La forte augmentation des importations deproduits finis a été en partie compensée par la contraction des importations de produits alimentaires et leralentissement des achats de matières premières et de produits semi- finis. En 1971,les importations concer-nent pour 1/5 de leur montant des produits alimentaires, pour 2/3 des produits importés en vue de servirà la production et pour 1/7 des produits de consommation.

180

170

160

150

140Cf)

CI: 130«~ 120elw 110el

100Cf)

z 900....J 80....J

~ 70

zw

œ IMPORTATIONS

o EXPORTATIONS

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Il convient toutefois de remarquer que les résultats encourageants enregistrés dans l'évolution denos échanges proviennent essentiellement d'une sensible modification des termes de l'échange en notre fa-veur. Les indices de valeurs moyennes dénotent en effet, pour 1971, une baisse des prix à l'importation simul-tanément à une hausse des prix à l'exportation. Il faut cependant relever que dans le cas de la France et laR.F.A., les prix moyens à l'importation ont eu tendance à augmenter en raison d'une modification dans lastructure de nos achats en provenance de ces pays, phénomène particulièrement sensible pour l'Allemagne

Années 1969 1970 1971 Variations 71/70en%

importations .................. 151 157 150 4,5Exportations .................. 161 162 180 + Il,1

Termes de l'échange. . . . . . . . . 106 104 120 + 15,5Source : Institut National de la Statistique

Il y a lieu de relever que l'amélioration exceptionnelle des termes de l'échange en faveur de laTunisie contraste, en 1971, avec la dégradation quasi générale des termes de l'échange pour l'ensemble despays en voie de développement.

Notons que l'accroissement des exportations en valeur, constaté en 1971, ne s'est pas accompagnéd'une augmentation importante des exportations en volume. Au contraire, l'examen des indices de volu-me laisse apparaître une plus forte augmentation des importations que des exportations (+ 8,4 % contre+ 6,9%), ce qui confirme, eu égard aux variations opposées enregistrées en valeur, que l'évolution favora-ble de la balance commerciale est bien due à une amélioration des termes de l'échange.

Variations en%1971170

Exportations........ ..... ..... 199 218 233 + 6,9Source : Institut National de la Statistique

En ce qui concerne la répartition de nos échanges par catégorie de produits, on peut relever dans nosimportations la confirmation d'une tendance à la stabilisation des parts relatives des produits alimentaires,des produits de consommation et des produits importés en vue de servir à la production (demi-produits etbiens d'équipement). Pour ce qui est des exportations, après le repli des expéditions de vins, devenus en1971 peu compétitifs sur le marché européen en raison de la nouvelle réglementation de la C.E.E., qua-tre produits (pétrole, huile d'olive, phosphates et superphosphates) représentent une part croissante denos exportations totales, atteignant 65,2% contre 53,5% en 1970. Quant à nos ventes de produits finis,elles ne représentent toujours qu'une faible part.

Enfin, sur le plan de la répartition géographique de nos échanges, il faut relever l'accroissement dela part relative de l'Europe au détriment de celle de l'Amérique, de l'Afrique et de l'Asie.

C'est essentiellement avec les pays de la C.E.E., que l'intensification des échanges s'est manifestéeau cours de cette deuxième année d'application de l'accord d'association Tunisie-C.E.E. Cependant, com-me pour la première année, le développement des échanges de la Tunisie avec cette zone s'est effectué ànotre détriment, le déficit s'étant encore aggravé.

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1 970 197 1 Variations 1971/70

Utilisation des produits En 1.000 D. En% En 1.000 D. En % En 1.000 D. En%

A. - Produits alimentaires .. 38.965 24,3 37.367 20,8 1.598 4,1

B. - Matières premières etsemi-produits ......... 61.535 38,4 64.458 35,8 + 2.923 + 4,8

- Produits énergétiques ... 6.664 4.2 6.920 3,8 + 256 + 3,8- Produits d'origine animale

ou végétale ............ 13.555 8,4 13.541 7,5 14- Produits d'origine miné-

raie ................... 3.653 2,3 3.257 1,8 396 10,8- Produits semi-finis ....... 37.663 23,5 40.740 22,7 + 3.0n + 8,2

C. - Produits finis ......... 59.896 37,3 78.133 43,4 + 18.237 + 30,4- Pour l'équipement ...... 38.642 24,1 52.887 29,4 + 14.245 + 36,9- Pour la consommation ... 21.254 13,2 25.246 14,0 + 3.992 + 18,8

Total général ......... 160.396 100,0 179.958 100,0 + 19.562 + 12,2Source : Institut National de la Statistique

A.- Les produits alimentaires

Les Importations de produits alimentaires ont accusé une baisse de 4,1%, revenant de 39 millionsde dinars en 1970à 37,4 millions de dinars en 1971.

La diminution des achats à l'étranger de prodl,litsalimentaires a affedé essentiellement les céréalesqui, grace aux bonnes récoltes,ont diminué de 5,7 millions de dinars, ainsi que le thé (-40,5%), alors queles Importations des autres denrées ont augmenté.

Lait, beurre etfromage .Café .Thé ........•..........•... ,.Céréales .

dont: blé dur et blé tendre .Sucre .Huile de soja .Autres (animaux exceptés) .

Total .

3.028934

2.28318.015

(16.867)4.7194.4605.526

38.965

3.9201.1781.359

12.285(11.810)

6.0125.4757.138

Variations 1 97 1 /70En valeur En %

+ 892+ 244

924- 5.730(- 5.057)+ 1.293+ 1.015+ 1.612

+ 29,4+ 26,1- 40,S- 31,9(- 31,8)+ 27,3+ 22,7+ 29,1

37.367 - 1.598 - 4,1Source : Institut National de la Statistique

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B. - Les matières premières et semi.produits

Le ralentissement de la croissance des importa-tions de matières premières et semi-produits, constatéen 1970,s'est poursuivi en 1971.Les achats à l'étrangerde cette catégorie de produits n'ont augmenté que de4,8% contre 13,7% en 1970et 31,8% en 1969.

L'augmentation est imputable aux produits semi-finis et aux produits énergétiques dont les importationsse sont accrues de 8,2% et de 3,8% respectivement.En revanche, les achats de produits d'origine minéraleont régressé de 10,8%, n'atteignant que 3,3 millions dedinars, niveau inférieur à celui de 1970. Quant auximportations de produits d'origine animale ou végétale,elles sont restées pratiquement stationnaires.

En ce qui concerne les produits énergétiques, lerecul de nos achats de coke et de semi-coke contrasteavec la forte augmentation des importations de houilleet des produits traités du pétrole.

Malgré le passage du soja dans la catégorie desproduits alimentaires, les importations de produitsd'origine animale ou végétale se sont pratiquementmaintenues à leur niveau de 1970. L'on relève, cepen.dant, une forte baisse (- 61,9%) des entrées d'huilesvégétales·, tandis que les achats de "bois et ouvrages"ont augmenté de moitié. Après avoir sensiblementdiminué en 1970(- 39,7%), les importations de tabacont également augmenté en 1971(+ 32,8%).

Enfin, l'augmentation des achats de produitssemi-finis a essentiellement concerné les produits chi-miques (+ 24,8%) et les matières plastiques (+ 18,8%),les entrées de fer et des aciers en lingots ayant enre-gistré une baisse de 47% contre une progression de86,1% en 1970.

MATIERES PREMIERES ET DEMI-PRODUITSPRODUITS ALIMENTAIRESBIENS D'EQUIPEMENTPRODUITS FINIS DESTINES A LA CONSOMMATION _

EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIREET DES CREDITS A L'ECONOMIE EN 19 71

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VENTILATION DES IMPORTATIONS DES MATIERES PREMIERES ET SEMI-PRODUITS(en 1000 dinars)

Variations 1971/701 970 197 1 En valeur En%

Produits énergétiques ....... 6.664 6.920 + 256 + 3,8- Coke .................... 2.917 1.690 1.227 42,0- Huiles brutes de pétrole .. , . 3.311 3.676 + 365 + Il,0- Autres ................... 436 1.554 + 1.118 + 256,4

Produits d'origine animale ouvégétale .................... 13.555 Il.54 1 14

- Autres huiles végétales .... 3.692 10406 - 2.286 61,9- Tabac o ••••••••••••••••• 654 869 + 215 + 32,8- Bois et ouvrages ......... 3.670 50487 + 1.817 + 49,5- Coton en masse ........... 1.677 1.899 + 222 + 13,2- Autres ................... 3.862 3.880 + 18 + 0,4

Produits d'origine minérale .. 3.653 3.257 396 10,8- Soufre non raffiné ....... 2.384 2.298 86 3,6- Autres ................... 1.269 959 310 24,4

Produits semi-finis .......... 37.663 40.740 + 3.077 + 8,2- Huiles de graissage ....... 796 746 50 6,2- Produits chimiques organi-

ques et inorganiques ...... 2.231 2.786 + 555 + 24,8- Papiers, cartons .......... 3.513 2.884 629 17,9- Caoutchouc ...................... 2.181 2.397 + 216 + 9,9- Matières plastiques ........ 2.009 2.388 + 379 + 18,8- Verres et ouvrages ........... 1.111 1.105 6 0,5- Feuillards et tôles ......... 2.676 2.295 381 14,0- Fer et acier en lingots .......... 1.968 1.042 926 47,0- Autres ................... 21.178 25.097 + 3.919 + 18,5

---Total général .•.. 61.535 64.45û + 2.923 + 4,8

Les importations de produits finis se sont nettement accrues en 1971 pour atteindre 18,2 millions dedinars, soit 30,4% de plus qu'en 1970.

L'accroissement des entrées de biens d'équipement, aussi bien agricoles qu'industriels, et qui repré-sente à lui seul près de 73% de l'accroissement total des importations, porte la part de cette catégorie debiens dans le montant de nos achats à l'étranger à 29,4%, soit le taux le plus élevé depuis 1966.

Les importations de biens de consommation autres qu'alimentaires, qui avaient connu une vive dé-célération en 1970 puisqu'elles n'avaient augmenté que de 0,4%, ont recommencé à s'accroître fortementcette année (+ 18,5%) pour atteindre 25,2 millions de dinars.

L'évolution structurelle favorable qu'avaient connue les importations tunisiennes en 1970 s'est doncpoursuivie en 1971 et même raffermie, puisque, en dépit de l'accroissement des entrées de biens de consom-mation, l'augmentation des achats de biens d'équipement à l'extérieur a enregistré un taux deux fois supé-rieur à celui de la croissance des importations totales, contre environ le même taux en 1970.

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La reprise des exportations qui s'était dessinée en 1970 s'est confirmée en 1971. Atteignant 113,3millions de dinars, les exportations tunisiennes exprimées en valeur ont enregistré, en 19n, un taux d'ex-pansion record de 18,3%.

Cette augmentation provient, d'une part, de l'accroissement des ventes à l'étranger de produitsalimentaires favorisées par des récoltes satisfaisantes, d'autre part, de la revalorisation des produitspétroliers.

EXPORTATIONS D'APRES LES GROUPEMENTS D'UTILISATION DES MARCHANDISES

1970 197 Variations 1971/70En 1.000 D. En% En 1.000 D. En% En 1.000 D. En%

A. - Produits alimentaires .. 25.398 26,5 37.485 33,1 +12.087 + 47,6B. - Matières premières et

semi - produits ........ 66.988 69,9 70.820 62,S + 3.832 + 5,7- Produits énergétiques. 25.994 27,1 31.424 27,7 + 5.430 + 20,9- Produits d'origine ani-male ou végétale ..... 7.731 8,1 6.827 6,0 904 Il,7

- Produits d'origine mi-nérale .............. 14.934 15,6 16.853 14,9 + 1.919 + 12,8

- Produits semi-finis .... 18.329 19,1 15.716 13,9 - 2.613 - 14,3

C. - Produits finis .......... 3.418 3,6 4.999 4,4 + 1.581 + 46,3- Pour l'équipement ... 487 0,5 580 0,5 + 93 + 19,1- Pour la consommation 2.931 3,1 4.419 3,9 + 1.488 + 50,8

Total ........... 95.804 100,0 113.304 100,0 + 17.500 + 18,3

Source : Institut Nat/onal de la Statistique

A. - Les produits alimentaires

Les exportations de produits alimentaires se sont élevées à 37,S millions de dinars, en accroissement~e 47,6% sur leur niveau de 1970.Ce taux élevé qui contraste avec ceux réalisés en 1970(+ 1,6%), 1969(- 0,4%) et 1968(- 0,3%) résulte essentiellement de l'accroissement des exportations d'huile d'olive.En effet, ces dernières, stimulées par la bonne campagne oléïcole 1970-71, sont passées de 8,4 millionsde dinars en 1970 à 24 millions de dinars en 1971, en augmentation de 186,1%.

Enfin,si les exportations de vins ordinaires et d'animaux vivants ont sensiblement diminué, les ventesde dattes et de certaines variétés d'agrumes, en particulier les clémentines, ont augmenté.

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EXPORTATIONS DE PRODUITS ALIMENTAIRES (en 1000 dinars)

Produits 197 0 197 1 Variations 1971/70

En valeur En%

Animaux vivants .............. 1.866 501 1.365 73,1légumes et plantes potagères ... 937 1.041 + 104 + Il,0Poissons, crustacés, mollusques .. 1.025 1.074 + 49 + 4,7Agrumes ..................... 1.999 2.141 + 142 + 7,1Fruits à coque ................ 1,488 1.362 126 8,4Huile d'olive ................. 8.394 24.019 + 15.625 + 186,1Conserves de fruits et légumes ... 1,461 1.2n 189 12,9Vins ordinaires ............... 4.305 967 3.338 n,5Autres ........................ 3.923 5.108 + 1.185 + 30,2

Total .......... 25.398 37.4&5 + 12.087 + 47.6

Après la forte hausse de 1970 (+ 14 %), la croissance des exportations de matières premièreset semi-produits s'est sensiblement ralentie en 1971. Atteignant 70,8 millions de dinars, cette catégorie en-registre un taux d'accroissement de 5,7% qui traduit en fait une augmentation des ventes de produitsénergétiques et des produits d'origine minérale et une baisse des ventes de produits d'origine animaleou végétale et de produits semi-finis.

Sans atteindre les taux des années 1968 et 1969, les exportations de produits énergétiques ontaugmenté plus vite qu'en 1970(20,9% contre 15,2%). Cet accroissement est essentiellement imputable auxhuiles brutes de pétrole (+ 22,1%). Il faut cependant noter que cette aug mentation résulte, dans sa quasi-totalité, d'une revalorisation des produits pétroliers puisque les tonnages expédiés ont diminué pour leshuiles brutes et faiblement augmenté pour les produits raffinés. Ces produits qui occupent encore lapremière place dans nos exportations représentent 27,7 % de leur montant global.

les exportations de produits d'origine animale ou végétale ont enregistré une baisse de Il,7%,revenant ainsi à 6,8 millions de dinars.

Confirmant la reprise de 1970, les produits miniers ont connu une vive expclhsion en 1971 (+12,8%). l'accroissement a intéressé tous les produits du sous-sol et essentiellement le minerai de fer dontles exportations ont augmenté de 45,6% en valeur et de 30 % en volume.

Enfin, en ce qui concerne les produits semi-finis, la baisse importante (- 14,3 %), qui contrasteavec la forte augmentation de 1970( + 17,3%), résulte essentiellement de la diminution de nos ventes àl'étranger de barres et profilés (- 54,2 %) qui n'a été que partiellement compensée par l'accroissementpourtant substantiel, des ventes de superphosphates (+ 1 million de dinars).

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VENTilATION DES EXPORTATIONS DE MATIERES PREMIERES ET SEMI-PRODUITS(en 1.000dinars)

Variations 1971/19701 970 197 1 En Valeur En%

Produits énergétiques ....... 25.994 31.424 + 5.430 + 20.9- Huiles brutes de pétrole 23.451 28.733 + 5.282 + 22,1- Produits raffinés ...... 2.543 2.691 + 148 + 5,8

Produits d'origine animale ouvégétale ..................... 7.731 6.827 904 Il,7

dont:- Peaux brutes ........ ( 253) ( 348) (+ 95) (+ 37,5)- Liège ............... ( 640) ( 734) (+ 94) (+ 14,6)- Alfa ................ ( 4(0) ( 312) (- 88) (- 22,0)

Produits d'origine minérale 14.934 16.853 + 1.919 + 12.8- Phosphates de chaux et

hyperphosphates ..... 10.793 11.613 + 820 + 7,5- Sel ................. 393 435 + 42 + 10,6- Minerai defer ....... 1.946 2.834 + 888 + 45,6- Autres ............... 1.802 1.971 + 169 + 9,3

Produits semi-finis ........... 18.329 15.716 - 2.613 - 14,3- Superphosphates ..... 8.611 9.634 + 1.023 + Il,8- Pâtes à papier ....... 1.884 1.889 + 5 + 0,2- Barres et profilés ..... 3.974 1.817 - 2.157 - 54,2- Autres ............... 3.860 2.376 - 1.484 - 38,4

Total ........... 66.988 70.820 + 3.832 + 5,7

Source Institut National de la Statistique

C. - Produits finis

Passant de 3,6 à 4,4 %' la part des produits finis dans les exportations globales reste encore mini-me. Cependant, il faut relever le taux d'accroissement particulièrement élevé (+ 46,~ %) enregistré en 1971par cette catégorie de biens. Cette augmentation est due essentiellement aux biens de consommation (+ 1,5million de dinars) puisque les ventes de biens d'équipement à l'étranger ne représentent toujours, en valeurabsolue, qu'un faible montant.

En résumé, il faut noter que la tendance qui s'était manifestée ces dernières années s'est renverséeet que la strudure des exportations s'est caradérlsée en 1971par un glissement de la part relative des ma-tières premières et semi-produits au profit essentiellement des produits alimentaires et, dans une moindremesure, des produits finis.

III. - Répartition géographique

La répartition géographique du commerce extérieur fait ressortir une nette progression des échan-ges avec l'Europe (+ 36,8 millions de dinars). Avec l'Amérique, l'Afrique et "Asie, ils n'ont pratiquementpas varié.

De cette évolution, il résulte une augmentation de Jo part relative de l'Europe, qui est passée de 75à 78 %' et une diminution de celle des autres continents.

Enfin, si le solde de la balance commerciale s'est amélioré avec les pays d'Afrique et les Etats-Unis,il s'est détérioré avec l'Asie et surtout l'Europe.

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1970

Valeur %

Afrique •.••.. 2.523 1,6Amérique.... 340489 21,6

(dont U.S.A.) (27.134) (16,9)Asie •.•.•.•.. 6.073 3,8Europe .••... 117.076 73,0Océanie ...•. 235Provisions debord •...•...

1.949 1,134.049 18,9

(26.230) (14,6)6.728 3,7

137.050 76,2182 0,1

15.654 16,31.927 2,0

( 936) ( 1,0)20450 2,6

74.848 78,12

923 1,0

16.488 14,6 +13.131 +14.5392.528 2,2 -32.562 -31.521

( 1.544) (1,4) (-26.198)(-24.686)1.161 1,0 - 3.623 - 5.567

91.705 80,9 -42.228 -45.345233 182

10422 1,3 + 923 + 1,422

Pour sa deuxième année d'application, le traité d'association de la Tunisie à la C.E.E. s'est traduitpar une Intensification de nos échanges avec les pays membres. Cependant, en dépit d'un accroissement re-latif plus sensible du côté des exportations que de celui des importations (+ 14,5% contre + 10,9%), le défi-cit en valeur absolue s'est fortement gonflé passant de 32,S millions de dinars en 1970 à 39,2 millions dedinars en 1971.

Malgré une diminution des exportations vers la France, ce pays demeure toujours notre principalpartenaire commercial et compte pour 36 % de nos achats et 19,3% de nos ventes.L'évolution divergentede nos achats en France et de nos expéditions sur ce pays a engendré un accroissement de 10,7 millions dedinars du déficit avec ce pays.

Si l'on prend en considération uniquement les exportations, la France passeau deuxième rang, pré-cédée de peu par l'Italie qui est devenue en 1971,et pour la première fois, notre premier client. Pour lesImportations, la France demeure notre premier fournisseur, suivie par l'Italie qui a pris la place de l'Alle-magne au second rang.

Sous l'effet essentiellement de sesachats d'huile d'olive, plus de 5 fois supérieurs à ceux réalisésen 1970,nos exportations vers l'Italie se sont élevées à 22,1 millions de dinars en 1971contre 19,8millions dedinars l'année précédente.Comme cette évolution s'est accompagnée d'une augmentation encore plus sen-sible de nos Importations en provenance de ce pays (+ 3,9 millions de dinars) l'excédent sur ce pays a quel-que peu diminué, revenant de 8,2 millions de dinars en 1970à 6,6 millions de dinars en 1971. Notons queles termes de l'échange avec l'Italie ont connu en 1971une mooificatlon sensible en notre faveur.

A l'Inverse, avec la R.F.A., les termes de l'échange ont évolué en 1971à notre détriment.Tandis que leprix moyen à la tonne de nos exportations vers ce pays augmentait de près de 25%, le prix moyen de nosimportations s'accroissait de 215%. Ni la réévaluation du deutschemark, ni l'augmentation des prix de grosen Allemagne ne suffisent à expliquer cette évolution. L'explication pourrait en être la modification dela structure de nos importations en provenance de ce pays. En revanche, la balance commerciale tuniso-allemande,déficitalre en 1970de 4,3 millions de dinars, a fait ressortir un excédent de 2,6 millions de dinarsen 1971.Ce résultat découle d'un net accroissement des exportations (+ 59,9%) dû essentiellement à l'ac-croissement de ses achats de pétrole et d'une contraction de nos Importations ( - 10,1%).

Enfin, il convient de relever l'aggravation des déficits avec les Pays-Bas (-2,6 à - 2,9 millions dedinars) et l'U.E.B.L. (-,- 1,6à - 2,6 millions de dinars).

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ECHANGES COMMERCIAUX TUNISIE· C.E.E. (en 1000 dinars)

P a y s Importations Exportations Soldes

1970 197 1 1970 197 1 1970 197 1

Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %

France ....... 55.557 34,6 64.827 36.0 23.383 24.4 21.884 19.3 -32.174 -42.943R.F.A. ...... . 13.619 8,5 12.239 6.8 9.293 9,7 14.857 13,1 - 4.326 + 2.618Italie ........ Il.566 7.2 15,497 8,6 19.781 20.6 22.146 19.5 + 8.215 + 6.649Pays-Bas .... 3,480 2,2 3.742 2.1 879 0.9 846 0,8 - 2.601 - 2.896U.E.B.L. ..... 3.059 1,9 3.674 2.0 1,472 1,5 1.053 0.9 - 1.587 - 2.621--- --- -- --- --C.E.E. ...... 87.281 54,4 99.979 55,5 54.808 57,1 60.786 53,6 -32.473 -39.193

Les ventes sur les Etats-Unis ont connu en 1971 une progression de 65% pour s'élever à 1.5 million dedinars contre 0.9 million de dinars en 1970. Cependant, elles restent insignifiantes si on les compare auximportations en provenance de ce pays, qui. bien qu'elles aient accusé une diminution de 3.3% en 1971, ontatteint 26,2 millions de dinars. Notons que le déficit de notre balance commerciale avec ce pays a légèrementdiminué revenant d'une année à l'autre de 26.2 à 24,7 millions de dinars.

Le déficit avec la zone de l'A.E.L.E. s'est aggravé en 1971 pour atteindre 9.5 millions de dinars. Alorsque les exportations se sont pratiquement maintenues à leur niveau de 1970. les importations sont passéesde 13.2 à 15,8 millions de dinars. en progression de 19.2 %.

Seuls. les échanges avec la Suisse continuent à être excédentaires. En 1971. l'excédent a atteint 0,9million de dinars.

Le déficit enregistré avec le Royaume-Uni a doublé en un an (4.1 millions contre 2.1 millions en1970) sous le double effet d'une augmentation des importations et d'une diminution des exportations.

Enfin. le déficit enregistré en 1970 avec la Suède. faisant suite à l'excédent de 1969, s'est encore ag-gravé. passant de 1.3 million de dinars en 1970 à 1,9 million de dinars en 1971.

BALANCE COMMERCIALE TUNISIE· A.E.L.E. (en 1000 dinars)

Importations Exportations Soldes

1970 1971 1970 1971 1970 1971

Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %

Royaume-Uni. 4.557 2.85 5.836 3.24 2.503 2.6 1.770 1.56 -2.054 -4.066Autriche ...... 3.712 2.31 4.676 2.60 362 0.38 966 0.85 -3.350 -3.710Suisse ....... 1.554 0.97 1.652 0.92 2.307 2.4 2.558 2.26 +.753 + 906Danemark ... 1.025 0,63 898 0.50 161 0,17 203 0.18 - 864 - 695Norvège ..... 306 0,20 195 0.11 266 0.28 127 0.11 - 40 68Suède ....... 2.063 1.28 2.500 1.39 795 0.82 642 0.57 -1.268 -1.858--A.E.L.E. . ... 13.217 8,24 15.757 8,76 6.394 6,67 6.266 5,53 -6.823 -9.491

Source : Institut National de la Statistique

60

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D. - Pays du Comecon

Déficitaire de 1,1 million de dinars en 1970, la balance commerciale Tunisie-Pays du Comecon s'estéquilibrée en 1971. Toutefois, les soldes avec les différents pays qui composent cette zone ont connu des évo-lutions divergentes.

Parmi les variations les plus sensibles,il faut relever la nette amélioration du solde avec l'U.R.S.S. quia enregistré un excédent de 1,6 million de dinars en 1971 contre un déficit de 0,4 million de dinars en 1970.Ce pays est redevenu notre premier client socialiste après avoir perdu cette place depuis 1969. Il est suivi deprès par la Pologne avec qui les échanges font ressortir un excédent (+ 0,5 million de dinars) sous l'effetessentiellement d'une réduction des importations.

Sans atteindre leur montant de 1969, les exportations vers la Bulgarie ont augmenté alors qu'ellesavalent diminué de moitié en 1970. La baisse conjointe des Importations a permis un renforcement de l'excé-dent de notre balance commerciale avec ce pays, qui a plus que doublé d'une année à "autre.

Les exportations vers la Yougoslavie ont fortement diminué en 1971 alors que les importations enprovenance de ce pays ont progressé. En conséquence, le solde qui était excédentaire en 1969 et 1970, estredevenu déficitaire en 1971.

Avec la Roumanie, l'on relève une sensible intensification de nos échanges. Les importations s'étantaccrues plus rapidement que les exportations, le déficit est passé de 0,1 million de dinars en 1970 à 1,1 mil-lion de dinars en 1971.

% Valeur %

Bulgarie ..... 1.442 0,9 1.174 0,65 2.220 2,32 3.158 2,79 + n8 + 1.984Chine Popu-laire ........ 80 182 0,10 169 0,15 80 13Hongrie ..... 196 0,1 888 0,49 15 48 0,04 181 840Pologne ..... 4.856 3,0 2.970 1,65 3.523 3,68 3.459 3,05 -1.333 + 489R.D.A........ 403 0,3 976 0,54 893 0,93 398 0,35 + 490 - 578Roumanie .... 491 0,3 2.274 1,26 359 0,37 1.174 1,04 132 -1.100Tchécoslova-qule ......... 1.339 0,8 740 0,41 947 0,99 1.485 1,31 392 + 745U.R.S.S ....... 1.871 1,2 2.140 1,19 1.460 l,52 3.nl 3,28 411 +1.581Yougoslavie .. 1.371 0,9 2.936 1,63 1.519 l,59 733 0,65 + 140 -2.203--- --- -- -- ---

Total. .. 12.057 7,51 14.280 7,92 10.936 Il ,41 14.345 12,66 -1.121 + 65

Source : Institut National de la Statistique

La croissance rapide des échanges qui avait caractérisé le commerce avec les pays du Maghreb cesdernières années ne s'est pas poursuivie en 1971. En effet, si les exportations se sont presque maintenuesà leur niveau de 1970 (13,6 millions de dinars), les Importations, déjà très faibles, ont diminué de moitié, n'at-teignant que 0,8 million de dinars contre 1,5 million de dinars l'année précédente.

Toutefois, les échanges ont évolué d'une manière divergente suivant les pays. Alors qu'Ils ont conti-nué à se développer avec la Libye, Ils ont accusé une forte régression avec l'Algérie. Avec le Maroc, le vo-lume des échanges est resté pratiquement stationnaire.

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Les Importations en provenance d'Algérie ont diminué de près de 75% pour atteindre le montantinsignifiant de 0,3 million de dinars, tandis que les exportations sur ce pays, qui avalent repris en 1970,ont diminuée de 57% et ne totalisent plus que 1,7million de dinars.

Par contre, les exportations vers la Libye ont continué à se développer à un rythme rapide et, attei-gnant Il,2 millions de dinars, elles font de ce pays notre quatrième client international. Les importationsétant restées très faibles, l'excédent de la balance commerciale tuniso-Iibyenne s'est élevé à Il,2 millionsde dinars, ce qui constitue environ 85% de l'excédent de notre balance avec ['ensemble de nos partenairesmaghrébins.

BALANCE COMMERCIALE TUNISIE-MAGHREB (en 1000 dinars)

Importations Exportations Soldes

PAYS 1970 1971 1970 1971 1970 1971

Maroc ....... 451 470 692 685 + 241 + 215Algérie ....... 1.036 256 4.045 I.n4 +3.009 + 1.468Libye ........ 18 47 8.873 11.212 +8.855 + 11.165

Total ... 1.505 773 13.610 13.621 +12.105 +12.848

Croissance record des exportations en valeur, ralentissement de l'accroissement des importations,augmentation de la part des biens d'équipement et diminution de celle des denrées alimentaires dans lemontant global de nos achats à l'étranger sont autant de signes encourageants de l'évolution de notrecommerce extérieur. ILconviendrait cependant de nuancer ce jugement en remarquant que nos échangesont été servis, en 1971,d'une part, par la revalorisation des prod uits pétroliers dans le monde et d'autre part,par les conditions climatiques favorables qui ont permis des récoltes satisfaisantes. Ces deux phénomènesqui relèvent plus de la conjoncture que de la structure sont-ils appelés à se reproduire dans les années àvenir l En ce qui concerne les prix du pétrole, c'est fort probable, quant aux conditions climatiques, les in-certitudes persisteront toujours.

Dans d'autres domaines, quelques signes d'inquiétude se sont manifestés. L'évolution défavorablede nos termes de l'échange avec l'Allemagne, la persistance de la faiblesse de nos exportations de produitsfinis et la dégradation de notre balance commerciale avec la C.E.E.sont autant de questions préoccupantessur lesquelles il faudrait se pencher. Plus particulièrement, les causes de la dégradation des avantages quenous conférait au départ ['accord d'association avec la C.E.E. (du fait notamment de ICi mise en application,par la C.E.E., du système des préférences généralisées dès le 10

' juillet 1971) devraient être analysées plusrigoureusement. La situation pourrait encore s'aggraver à la suite de l'adhésion des trois nouveaux payseuropéens à la Communauté. Cet examen est d'autant plus urgent que nous sommes sur le point de repren-dre les négociations avec la C.E.E., en vue de la révision de l'accord et de son extension aux domainesfinancier, technique et social. Sur le plan strictement commercial, il serait souhaitable que les avantagesdont bénéficie actuellement la Tunisie pour les produits manufacturés soient étendus aux produits agricoles.

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1. - EVOLUTION GENERALEAu cours de 1971, les transadions avec les pays étrangers ont dégagé un excédent de "'7.'" millions

de dinars, montant nettement supérieur à ceux des années 1968 - 70.

Comparés aux années précédentes, les mouvements nets des principales catégories d'opérationsse présentent comme suit:

(en millions de dinars courants)

Variations1968 1 969 1 970 197 1 1971170

Marchandises .....••••••••• { - 38,8 - -46,'" - 58,7 - 63,0 - "',3Services ••••••.•.•••••.•••• + 6,'" + "'7,0 + -40,6Opérations de transferts •.••• + 20,9 + 21,'" + 20,5 + 23,5 + 3,0Opérations en capital ....... + 25,3 + 33,6 + 37,0 + 39,5 + 2,5Mouvements monétaires ••.•• - 7,'" - 8,8 - 9,3 - "'7,'" - 38,1

Le rapprochement de ces données permet de dégager l'origine de l'amélioration des réserves.

On remarque l'accroissement du déficit commercial (- "',3 millions de dinars), tandis que les opé-rations des services ont accusé un mouvement positif assez important.Le solde des opérations sur "Biens etservices", négatif les années précédentes, est devenu excédentaire en 1971. Ce renversement estdOsurtoutaux opérations touristiques et aux économies sur salaires.

Les mouvements nets des opérations de transferts (+ 3 millions de dinars) et en capital (+ 2,5 mil-lions de dinars) font apparaftre une légère amélioration.

A. - Biens et services

Le déficit traditionnel des opérations en "Biens et services" a marqué une nette diminution parrapport à 1970. L'amélioration constatée est due surtout au développement du tourisme et à un accroisse-ment sensible des recettes des revenus des travailleurs tunisiens à l'étranger.

Par contre, les opérations de marchandises, qui ont nettement augmenté, ont accusé un déficit plusImportant que l'an passé (+ .••millions de dinars).

MOUVEMENTS NETS DES OPERATIONS EN "BIENS ET SERVICES"

(en millions de dinars courants)

Variations1971f70

Mouvements nets des op'ra-tions de :- Marchandises ••••...••••- Transports ...•••••..••••- Voyages •..••••••••..••.- Capital •••.•..••••••••.• '- Publiques .•.•..••••••••.- Services •••••••.••••••••

- 31,7- 10,0

1"',2Il,7

+ 1"',6- 1"',3

- "'7,9 - 58,7 - 62,7 "'.0- 12,7 -11.7 - 5.8 + 5.9+ 15,7 + 22,2 + "'1,2 + 19,0

12,7 1"'.0 - 9.8 + "'.2+ 10.8 + 5,6 + 7.9 + 2.3+ 0.6 + "'.3 + 13.7 + 94

63

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Les opérations d'import-export sont évaluées F.O.B. et comprennent les marchandises réglées encours d'année ainsi que celles financées par des prêts étrangers à court ou long termes et par des dons.

En recettes, les exportations ont totalisé 111,9 millions de dinars, en augmentation de 16.1 millionsde dinars par rapport à 1970(95,8 millions de dinars),confirmant ainsi la progression constatée depuis 1966.

Cette augmentation est due aux ventes d'huile d'olive, de pétrole brut et des produits miniers quiconstituent 68% des exportations totales de 1971.

Les autres produits ont marqué, ensemble, une légère baisse revenant de 41,8 millions en 1970 à 33,9millions de dinars en 1971.

PRINCIPAUX PRODUITS EXPORTES (en millions de dinars courants)

Variations1968 1969 1 970 197 1 1971/70Agrumes .................. 1.633 3.630 1.999 2.141 + 142Huile d'olive .............. Il.866 9.964 8.394 24.019 + 15.625Pétrole brut ................ 14.112 21.158 23.451 28.733 + 5.282Pétrole raffi né .............. 2.067 1.164 1.673 1.820 + 147Phosphates ................ 12.225 8.699 10.529 Il.554 + 1.025Superphosphates ........... 10.025 8.161 8.611 9.634 + 1.023

En dépenses, les importations ont également augmenté de 20,1 millions de dinars. Elles se sont élévéesà 174,6 millions contre 154,5 millions de dinars (FOB) en 1970.

L'examen des importations par nature de produits montre que la progression des achats est due sur-tout aux biens d'équipement (+ 36,9 %), aux biens de consommation durable (+ 18,8 %) et aux matièrespremières (+ 3,8 %) .

Par contre. les achats de produits alimentaires ont diminué de 4,1 %'

Biens d'équipement .Produits alimentaires .Matières premières .Energie .

30.52230.03252.399

5.661

Variations1 970 197 1 1971,70---

38.642 52.887 + 14.24538.965 37.367 1.59854.871 57.538 + 2.667

6.664 6.920 + 256

a) Voyages

Considérant le résultat enregistré par l'activité touristique, on peut affirmer que l'année 1971 estcelle du tourisme.

En effet. les recettes touristiques ont enregistré une augmentation sensible. Elle reflète d'une part laconfirmation de la vocation tourlslique de la Tunisie et d'autre part le développement de la capacité d'héber-gement du pays.

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Par ailleurs, les résultats des premiers mois de 19n confirment que l'activité touristique se main-tiendra à un niveau assezélevé.

Les recettes se sont élevées à 56A85 mille dinars contre 31.628 mille dinars en 1970.

En dépenses, les frais de voyages à l'étranger se sont élevés à 12.384 mille dinars contre 9.819 milledinars en 1970.

Les frais de scolarité et de soins à l'étranger ont totalisé 2.910 mille dinars.

En définitive, le solde net de ce poste s'élève à 41.191 mille dinars contre n.23 1 mille dinars en 1970et 15.662 mille dinars en 1969.

1965 .1966 .1967 .1968 .....•......•............1969 .1970 •........................1971 .

9,213,616,4n,226,131,653,6

3,44,35,16,69,1

12,112,8

+ 5,8+ 9,3+ Il,3+ 15,6+ 17,0+ 19,5+ 40,8

Les opérations de cette rubrique regroupent en dépenses les dividendes des entreprises étrangèresen activité en Tunisie ainsi que le service de la dette publique et privée.

En recettes, les intérêts sur prêts et placements des banques ont rapporté 2,5 millions de dinars.

En dépenses, les transferts de dividendes et bénéfices des entreprises étrangères se sont élevés à2,3 millions de dinars tandis que le remboursement des intérêts de la dette de la Tunisie a totalisé 9,5 mil-lions de dinars.

e) Les opérations gouvernementales

Cette catégorie comprend les opérations des ambassades et les redevances publiques à caractèrebudgétaire.

En recettes, les redevances pétrolières revenant à la Tunisie ont atteint 3,8 millions dedlnars, en di-minution de 2,2 millions de dinars par suite de la crise pétrolière franco-algérienne. Les dépenses des mis-sions diplomatiques étrangères ont totalisé 15,1 millions de dinars.

Le solde net de ces opérations demeure positif de 7,9 millions de dinars.

Les opérations significatives dans cette catégorie concernent les revenus du travail rapatriés par lessalariés et les frais des grands travaux.

Les revenus du travail comprennent surtout les économies sur salaires des travailleurs tunisiensà l'étranger et des techniciens étrangers en Tunisie, en service dans les secteurs privé et public, ainsi que lespensions et autres revenus du travail.

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L'émigration accrue de la main - d'œuvre tunisienne à l'étranger a entraîné une nette augmentationdes recettes qui se sont élevées en 1971 à 22,7 millions de dinars contre 15,2 millions de dinars en 1970 etIl,4 millions de dinars en 1969.

En dépenses, les transferts des revenus économisés par les techniciens étrangers en Tunisie ont tota-lisé 5,0 millions de dinars contre 4,6 millions de dinars en 1970.

Ce poste est excédentaire de 17,7 millions de dinars.

Les frais de grands travaux se sont élevés à 9,4 millions de dinars contre 7,8 millions de dinars en1970. Ils concernent surtout la prospection pétrolière et le bdtiment. Ce poste est déficitaire de 4,7 millionsde dinars.

Les autres opérations de services correspondent aux assurances, aux frais commerciaux et adminis-tratifs des entreprises, aux revenus de la propriété intellectuelle, aux opérations des P.T.T. et aux transac-tions de faible montant. L'ensemble de ces opérations a totalisé 8 millions de dinars en recette et 7,4 millionsde dinars en dépense.

En conclusion, les opérations de services sont nettement favorables à la Tunisie grdce aux économiessur salaires, et ce, malgré les frais de grands travaux et des transferts de salaires des étrangers.

B. - Les transferts unilatéraux

Les transferts unilatéraux correspondant à des transferts publics et privés présentent un caractèreunilatéral tels que les dons, les aides financières non remboursables et les transferts des migrants.

Les recettes de transferts ont totalisé 25,4 millions de dinars. Elles comprennent pour 3,3 millions dedinars de plus-value des prix du pétrole pour 1970, pour 1.050 mille dinars des droits de tirage spéciaux etpour Il,4 millions de dinars d'aide publique aux différents projets de développement en cours d'exécution.

En dépenses, les transferts à titre privé se sont élevés à 1,7 million de dinars comprenant surtout laliquidation des comptes "capital" des Italiens qui ont quitté la Tunisie, et ce, dans le cadre des accordstuniso-italiens.

Le solde de ce poste est excédentaire de 13,2 millions de dinars.

c. - Les opérations en capital

Pour 1971, les recettes totales en capital se sont élevées à 95,9 millions de dinars et les dépenses à57,2 millions de dinars. Elles sont donc excédentaires de 38,7 millions de dinars contre 37,0 millions dedinars en 1970 et 33,7 millions de dinars en 1969.

Ces opérations comprennent les Investissements privés étrangers dans les branches du pétrofe et dutourisme, les prêts publics et privés aux entreprises et administrations ainsi que les crédits commerciaux àcourt et moyen termes. Ils ont servi, surtout, à financer des importations de marchandises et des dépenseslocales des projets d'investissement.

1. - Les investissements direds

En recettes, ils se sont élevés à 12,5 millions de dinars qui ont été affectés à la prospection pétrolièreet à quelques constructions hôtelières.

En dépenses, on enregistre 0,2 million de dinars.

2. - Prêts étrangers à long terme aux entreprises

Ils ont atteint 30,9 millions de dinars en recettes dont 17,9 millions sont d'origine publique étrangèrey compris les organisations internationales et 13,0 millions de dinars des crédits privés étrangers.

En dépenses, les remboursements du principal des prêts venant à échéance ont totalisé 15,3 millionsde dinars.

Le solde net est excédentaire de 14,5 millions de dinars.

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3. - Crédits commerciaux aux entreprises

Ils ont atteint 24,7 millions de dinars en recettes et 24,9 millions de dinars en dépenses. Ces créditsportent sur dix huit mois au maximum.

4. - Prêts étrangers aux administrations

Les administrations ont bénéficié de 27,7 millions de dinars de prêts extérieurs dont 26,8 millions dedinars sont d'origine publique et Internationale et 0,9 million de dinars d'origine privée.

Ces prêts proviennent surtout des Etats-Unis d'Amérique, de la France, de la République Fédé-rale Allemande, de l'Italie et de la Banque MondLgle.

En dépenses, les remboursements des administrations en principal sur les prêts extérieurs à longterme se sont élevés à 9,1 millions de dinars.

Au total, les administrations ont obtenu un apport net en capital s'élevant à 13,2 millions de dinars.

E. - Règlement du solde

Le solde de la balance des paiements a été, en 1971,excédentaire de 47,4 millions de dinars.

Cet excédent s'est traduit par une augmentation de nos avoirs en devises convertibles pour 39,1 mil-lions de dinars, d'une diminution de nos engagements pour 6,7 millions de dinars.

Enfin, l'encaisse-or a augmenté de 106 mille dinars et les opérations de c1earing sont créditricesde 0,7 million de dinars.

BALANCE GENERALE DES PAIEMENTS DE LA TUNISIEAVEC LES PAYS ETRANGERS (année 1971)

Import. Export. (FOB) .....••.Or comrnercial •..•...••....

174.185438

Transports .

Frêts et assurances sur mar-chandises .•.•.•...•..•....•Opérations compensées .....Billets de passage .••......•.Affrêtements .•.......•......Avltaillement ...•...•.......Autres frais .••..•..•...•....

4.8635.9~83.252

243426612

12.8241.3796.063

1443

909

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RUBRIQUES RECETTES DEPENSES SOLDE

Voyages .............. 56.485 15.294 + 41.191Tourisme, voyages d'affaires . 53.800 12.384Etudes et stages ............. 61 2.345Autres frais et séjours ....... 2.624 565

Revenus du capital .... 2.913 12.773 9.860Investissements directs ....... 211 1.653Dividendes et bénéfices ...... 182 1.637Intérêts.sur prêts et placements 2.520 9.483

Opérations gouverne-mentales ............. 19.310 Il.394 + 7.916

Services techniques non fac-teurs ...................... 30 22Services techniques de facteurs 144 7.638R. & D. du Gouvernement Tu-nisien ..................... 4.066 3.534R. & D. des Gouvernementsétrangers .................. 15.070 200

Opérations de service. 35.58S 21.901 + 13·684Primes et indemnités d'assu-rances .................... 544 713Revenus du travail. .......... 22.737 5.041Frais de sièges et bureaux ad-ministratifs ................ 237 934Frais commerciaux ......... 3.585 2.063Grands travaux ............ 4.788 9.448Rev. de la propriété intellectu-elle ....................... 91 129P.T.T ...................... 118 365Autres services .............. 3.485 3.208

B. - TRANSFERTS UNI-LATERAUX ............. 25.460 1.962 23.498-1) Sedeur privé Tuni-

sien ................ 9.925 1.687 + 8.238Bourses étrangères ......... 2.669 8Dons publics aux privés ..... 1.918 4Autres transferts ........... 252 7Transferts d'immigrants ...... 66 1.529Autres transferts privés ...... 5.020 139

2) Sedeur public Tuni-sien ................ Il.214 275 + 10.939

Aide publique en dons ....... 11.133 4Autres transferts publics ..... 81 271

68

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RUBRIQUES RECETTES DEPENSES SOLDE

3) ~roits de tirage spé-1.050 1.050 + 1.050claux ...............

4) Plus-value .......... 3.271 3.271 + 3.271

C. - Opérations en capital 95.932 57.228 + 38.704

Investissements directs .... 12.541 258 + 12.283Avoirs:

Participations ............... 29 195Prêts ...................... 20Immobiliers ................ Il

EngagementsParticipations ............... 2.013 8Prêts ...................... 10.442 8Immobiliers ................ 37 36

Capitaux à long termedu secteur privé ....... 30.917 16.370 + 14.547Avoirs:

Prêts à long terme .......... 10Autres avoirs ............... 78 1.039

EngagementsPrêts publics étrangers ...... 17.141 5.301Prêts privés étrangers ........ 13.030 10.017Autres engagements ........ 668 3

Capitaux à court termedu secteur privé ....... 24.nl 14.947 U6

Prêts commerciaux ......... 6.671 9.439Emprunts commerciaux ..... 18.050 15.508

Mouvements des capi-taux du secteur public . 27.753 14.576 + 13.177

Avoirs du secteur public ..... 15 22Emprunts publics à long terme 26.168 7.426Emprunts privés à long terme. 935 1.670Emprunts à court terme ...... 635 5.458

Avoirs des organismesinternationaux .......

Compte P.L. 480 Titre 1. ..... I.on 1.077 1.077Opérations en attente d'impu-tatlon ...................... 862 862 + 862

Total A+B+C .... 363.845 363.845 316.407 316.407 + 47.438

69

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Solde de la Balance despaiements .

Or monétaire .•......•...•..Avoirs en devises .........••Accords de paiements .F.M.!. .Autresengagements .••.....

Avoirs ••••••••.•....•.•.••Engagements .••••...••••••P.T.T .Opérations en cours •...•••.

10639.061

5.6003.200

698606

1.990

8 28 4D &8 81 111 121 141 1&1 111 211 228 241 211 281 3al 321 341 3&8 381------------ en millions de dinars ------------

1:l:M*~~Marchandises...........l+I+l+I+I OpèrationslWiImJ Gouvernementales

III Services

rmmm OpèrationsIWWIII en Capital

•• Transferts

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L'amélioration des finances publiques déjà perçue à la fin de l'année 1970s'est neHement confirméetout au long de l'année 1971.Cette situation s'explique évidemment, pour une bonne partie, par la con-Jondure économique, qui a permis un accroissement notable des receHes budgétaires, en général, et desrentrées fiscales, en particulier.

En ce qui concerne les dépenses, elles ont évolué sous l'effetde deux fadeurs, à savoir l'augmentationdes traitements et salaires du 'o, mai 1971et un effort accru au profit de l'éducation nationale.

Cependant, la situation d'ensemble est restée dominée par une aisance de trésorerie de l'Etat quia permis de poursuivre la politique d'assainissement des finances publiques amorcée en 1970.

Le montant global des charges s'est élevé en 1971à 256.735.000 dinars se répartissant comme suit:

<en milliers de dinars)

Nature des dépenses 1970 1971 Différence

en+ en-

Dépenses de gestion ........... 153.381 167.140 13.759Dépenses d'équipement ......... 67.362 71.325 3.963Dépenses sur fonds de concours . 2.058 3.005 947Dépenses sur fonds spéciaux duTrésor ....................... 9.907 15.265 5.358

Total ............... 232.708 256.735 24.027+ 24.027

Les charges accusent ainsi par rapport à 1970 une augmentation globale de 24.027.000 dinarsou de 10,3%.

C'est au niveau des dépenses de gestion que se situe la plus forte variation; en revanche, l'augmenta-tion des dépenses sur fonds spéciaux du Trésor s'explique par le transfert dans ceHe rubrique de certainesdépenses considérées auparavant comme opérations de trésorerie.

1. - Dépenses de gestion

La ventilation des dépenses de gestion se présente comme suit:<en milliers de dinars)

Catégories de dépenses 1970 1971 Différenceen + en-

Pouvoirs publics ............... 916 980 26DeHepublique ................ 11.158 14.221 3.063Personnel. .................... 62.682 66.113 3,431Matériel et gestion ............. 10.884 Il.620 736Subventions aux établissementspublics ....................... 34.198 42.078 7.880Intervention économique ........ 20,455 20.652 197Intervention sociale ..•......... 12.762 11.001 1.761Intervention internationale ..... ]26 565 239

Total ............... 153.381 167.140 15.546 1.787"V

+ 13.759

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Il ressort de ce tableau un accroissement des dépenses entre 1970 et 1971 de 13,8 millions de dinarsou 8,9%, sous "effet essentiellement de l'augmentation des subventions accordées aux établissements pu-blics, des dépenses de personnel et du service de la dette publique.

L'augmentation très sensible des intérêts de la dette se détaille comme suit:

(en milliers de dinars)

1971 Différences

en + en ----3.871 380

1.625 159

7.340 1.919

703 241

13.539 2.540 159v

+ 2.381

Dette intérieure .Dette extérieure payable en di-nars .Dette extérieure payable en de-vises .Autres engagements à la chargede l'Etat .

Il convient de signaler que le budget 1971 a commencé à payer les intérêts sur les avances de laBanque Centrale au Trésor, consolidées par la loi d'assainissement de 1970. Le même budget a égalementpris en charge les dettes à l'égard de la Banque Nationale de Tunisie des unités de production du Nord quiont été maintenues. En ce qui concerne la dette extérieure, ce sont principalement les prêts des banquesétrangères et les prêts américains qui expliquent l'accroissement du service des intérêts. Cet accroissementa cependant pu être limité grace au remboursement par le Trésor d'une partie des prêts extérieurs à courtterme.

Toutefois, ce sont les dépenses du personnel des services centraux d'une part, des établissementspublics administratifs, d'autre part, qui enregistrent la plus forte augmentation. En effet, en attendant larévision des statuts du personnel des administrations, le Gouvernement a décidé le 10' mai 1971 d'accorderune augmentation des traitements et salaires à tous les fonctionnaires, agents et ouvriers, différenciéeselon les catégories. En outre, un effort particulier a été fait au profit de l'Education nationale pour couvrircertaines insuffisances dans les crédits des rémunérations. De la sorte, les traitements et salaires servis parl'Etat et les établissements publics sont passés globalement de 85. 681.000dinars en 1970à 93.039.000dinarsen 1971, soit un accroissement de 8,5 %.

Il ya lieu de remarquer enfin que les dépenses au titre des Interventions sociales accusent une dimi-nution importante (- 13,7 %). Mais cette diminution n'est pas réelle car elle correspond à un transfertpartiel des bourses servies aux élèves de l'enseignement secondaire, du budget de l'Etat vers le fonds spé-cial du Comité National de Solidarité Sociale.

2. - Dépenses d'équipement

Les dépenses d'équipement se sont élevées à 71.325.000 dinars contre 67.362.000 dinars en 1970, soitune augmentation de 3.963.000 dinars se répartissant comme suit:

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Subventions et participations .Hydraulique urbaine .Education et Investissements so-claux .Agriculture .Equipements collectifs .Transports .Habitat .Remboursement de la dette .

(en milliers de dinars)

Différencesen + en-

18.9351.049

10.73012.6949.2902.728

91310.023

17.841n6

10.9529.2549.6354.519

4818.300

1.0941.273

3451.791

8.2n

10.635 6.6n

+ 3.963

Ainsi qu'il ressort de ce tableau. l'augmentation la plus sensible apparait dans le remboursementde la tfette publique. En revanche. les Investissements directs ont été stabilisés sauf à remarquer une chutesensible des Investissements agricoles. Egalement, les transferts aux entreprises ont subi une légèrediminution.

3. - Les fonds spéciaux du Trésor

Une forte variation a affecté les dépenses imputées sur ces fonds. Celle-ci se retrouve principalementdans la caisse générale de compensation dont les dépenses sont passées de 2.053.000 dinars en 1970 à3.700.000 dinars en 1971. De même. le compte du Comité national de Solidarité sociale qui a bénéficiédes ressources parafiscales anciennement encaissées par les conseils du gouvernorat, a permis de par-faire, à hauteur de 1.300.000 dinars. le service des bourses de l'enseignement secondaire.

Les ressources publiques ont atteint au 31 décembre 1971 le montant total de 262.000.000 de dinars,conformément au tableau ci-après :

Nature des ressources 1970 1971

--- ---Ressources ordinaires .......... 163.759 In.942Ressources du Titre Il............ 56.213 64.353Fondsdeconcours ............. 4.004 3.525Fonds spéciaux du Trésor ...... 18.830 16.180

Total ............... 242.806 262.000

(en milliers de dinars)

Différencesen+ en-

14.1838.I'fO

4792.650

n.m 3.129'--_~v """J

+ 19.194

L'accroissement global se trouve ainsi limité à 8,3%, taux nettement inférieur à celui accusé par l'en-semble des dépenses, soit 10,3 %. Cependant, au niveau des ressources ordinaires, l'accroissement de8,6 % est resté sensiblement au même niveau que celui constaté pour les dépenses de même nature.

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Impôts directs .Impôts indirects .Autres droits ettaxes .Revenus des domaines et des ser-vices payants de l'Etat .Produits des participations finan-cières .Produits divers .Ressources des budgets annexes

- P.T.T .- R.T.T .

31.88489.419

3.618

6.684

18.2215.485

8.051397

29.735100.754

3.9"7

5.166

22.7636.357

8.500720

Il.335329

".5"2872

••.•9323

Il convient de rappeler que la loi des Finances pour la gestion 1971 a introduit un certain nombred'aménagements dont notamment:

a.) E.n matière de droit d'exercice de patente:

- l'extension du taux réduit de 0,50 % au lieu de 1 % aux sociétés de personnes.

- l'introduction du conceptd'un minimum de droit exigible même en l'absence de chiffres d'affaires.

- l'assouplissement des conditions d'octroi du régime spécial accordé soit pour modicité de la mar.ge bénéficiaire soit pour résultat déficitaire.

b.) E.n matière de droit proportionnel de patente:

- la généralisation des taux réduits et progressifs inl'tlalement prévus pour les petits métiers auxexploitants individuels ou aux sociétés de personnes.

- l'Introduction d'un nouveau taux réduit en faveur des entreprises d'extraction minière (5 % au lieude~,5%).

- l'imposition, même en l'absence d'établJssement stable en Tunisie, des redevances perçues pardes entreprises étrangères.

- la réduction des taux de retenues à la source et du taux applicable en cas d'imposition selon lerégime forfaitaire.

- l'introduction d'un régime d'imposition réelle suivant option; ce régime n'entrera en vigueurque dans le cadre des Impositions 1972. '

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d.) E.nmatière de contribution personnelle d'état:

- "admission en déduction des primes d'assurance à concurrence de 45 dinars.

- l'extension de la notion d'enfants à charge aux enfants majeurs poursuivant leurs études.

e.) E.nmatière de taxe sur les chiffres d'affaires:

- la non imposition à la taxe à la production de certains produits destinés à l'exportation et soumisauparavant à un tarif réduit.

- "exonération partielle ou totale de certains produits, en raison de la conjoncture économique.

- l'élargissement du système de déduction pour les entreprises exportatrices.

Par ailleurs, une 101du 14 juin 1971 a décidé l'abandon de certaines créances et prévu la remise en-tière et automatiq ue des pénalités.

1° - Imp8ts directs

Les recettes réalisées à ce titre ont enregistré une diminution de 2.149.000 dinars en 1971 par rap-port à 1970. Cette diminution provient du droit de patente et aurait été beaucoup plus forte si elle n'avaitpas été compensée en partie par la bonne tenue de la contribution personnelle d'état et "impôt sur les trai-tements et salaires.

(en milliers de dinars)

1970 1971

C.P.E .I.T.S " .Patente .I.B.P.N.C .I.R.V.M .

6.2194.8 "

17.124228

1.132

7.2005.500

12.752262

1.345

La forte progression des produits de la contribution personnelle d'état (+ 14,5 %) et de l'impôt surles traitements et salaires ( + 14 %) s'explique, à des degrés divers, par trois facteurs à savoir l'augmen-tation des rémunérations du 10' mai 1971, l'amnistie fiscale du 14 juin 1971 et l'action soutenue des servicesde contrôle.

Cependant, la dégradation des rentrées en matière de patente provient notamment de la détériora-tion de la situation financière de certains offices et entreprises nationales et de la renonciation du Trésor aurecouvrement du deuxième terme des acomptes provisionnels.

En ce qui concerne les Impôts SU" les revenus fonaitalres, la situation en 1971 apparait comme suit:

Impôts sur les olives .Impôts sur la vigne .Impôts sur les céréales .Autres Impôts agricoles .

367135690

!.ln

90088

805878

Le phénomène d'évasion fiscale, manifeste dans ce secteur, continue de limiter le recouvrement desImpôts de cette nature et ce, malgré la baisse des taux d'Imposition décidée par la 101deflnances 1971. Tou-tefois, l'Importance exceptionnelle de la récolte d'olive, dont une partie a bénéficié au budget 1971, a per-mis de faire passer le produit de l'Impôt sur les olives de 367.000 dinars à 900.000 dinars.

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2° - Imp&ts indirects

Globalement, avec une croissance de 12.6% par rapport à 1970.ceHe catégorie d'impôts témoignede la reprise de l'activité économique. En effet. sans aucune augmentation du taux d'imposition et malgrél'accélération du rythme d'octroi des exonérations fiscales au profit de l'investissement, tous les impôtsIndirects laissent apparaître des plus-values importantes. CeHe constatation est encore plus neHe en ma-tière des taxes à la production et de consommation en régime Intérieur ainsi qu'en matière de transactions1 mmobllières. Le tableau ci-après détaille ceHe situation.

(en milliers de dinars)

15.373

20.9669.181

4.0562.620

4.869

5.349

16.300

16.29321.88911.074

4.ln2.911

5.278

6.954

18.020

T à 1 d tl {régime Importation .axe a pro uc on .régime Intérieur .

T à 1 1régime Importation .

axe a consommation ....régime Intérieur ..........•....

Taxe sur les prestations de services (T.P.s.) .

Droits d'enregistrement ........•...........................

Versement de la Régie nationale de Tabac et AllumeHes ....•....

3° - Autres ressources ordinaires

Lesolde des ressources ordinaires qui représente 24,5 %du budget comporte essentiellement et indé-pendamment des receHes des P.T.T., la redevance payée par la TRAPSA,pour l'utilisation du pipe-line dela Skhira ainsi que les revenus pétroliers. L'Interruption de l'écoulement du pétrole à la Skhira pendantquelques mois de 1971s'est traduite par une baisse sensible de la redevance correspondante. En revanche,la hausse du prix du pétrole sur le plan International s'est répercutée favorablement sur les receHes del'exploitation pétrolière.

(en milliers de dinars)

Différencesen+ en-

Dons .Emprunts extérieurs .Bonsd'équlpement .Contribution du Titre 1. .ReceHesfiscales affectées aIl Titre Il.Recettesdiverses .

6.98527.002

1.25015.0895.887

15.084

38137

15.502

4.12322.50216.33415.0896.268

37

64.353

2.8624.500

Les ressources provenant des dons fléchissaient d'année en année et la réalisation des prêts exté-rieurs se heurte à quelques difficultés. Le tableau ci-après donne les détails des prêts consommés en 1971.

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(en milliers de dinars)

1971 Différence

13.386 4311.332 1576.693 2.958

150 237569 4522n 165

n.502 4.500

Prêts américains .Prêts allemands .Prêts français .Prêts canadiens .Prêts B.I.R.D.- I.D.A .Prêts B.A.D .

13.8171.5899.651

4871.021

437

En revanche, l'augmentation des bons d'équipement est Imputable à concurrence de 9 millions dedinars à la budgétisation de cette ressource comptabilisée auparavant comme opération de trésorerie.Le solde, soit 6 millions de dinars, constitue une ressource fraiche provenant d'une souscription exception-nelle de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

La diminution des ressources sur fonds spéciaux entre 1970et 1971n'est pas réelle et s'explique parle fait qu'en 1970,Ies fonds spéciaux ont bénéficié du transfert comptable des avoirs des comptes de trésore-rie administrés jusqu'alors en dehors de la 101 de finances. Cependant, pour la première fois, en 1971,Iesrecettes du compte général de compensation accusent une diminution par rapport à 1970et au surplus,lesrecettes annuelles restent en deça des dépenses annuelles, ce qui se traduit par une ponction sur la trésore-rie de l'Etat.

La situation budgétaire à la fin de 1971 s'est ainsi soldée par un excédent comptable s'établissantcomme suit:

- Ressources publiques .- Charges publiques .

262.000.000 dinars156.735.000 dinars

Au demeurant, le budget ordinaire a laissé un excédent beaucoup plus élevé s'élevant à 15.891.000dinars, mais cet excédent a servi à la couvertU're de la part des dépenses d'équipement non couverte pardes ressources correspondantes.

Cependant, la situation de trésorerie a, en réalité, marqué une grande aisance qui a permis auTrésor d'alléger ses engagements à l'égard de la Banqoe Centrale de Tunisie (-5,2 millions de dinars),de rembourser partiellement ses dettes extérieures à court terme (-2,7 millions de dinars), de réduire sesrecours à l'émission des bons du Trésor (- 4,7 millions de dinars) et d'assouplir la procédure de retraitdes dépôts des entreprises auprès du Trésor.

La tendance observée en 1971semble devoir s'accentuer et pose d'ores et déjà le problème des ac-tions à envisager pour mettre à la disposition de "économie les liquidités excédentaires sans pour autantcréer des tensions sur les prix.

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L'EVOLUTION MONETAIRE

E T

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Du fait de sa structure économique et financière, la Tunisie n'a pas eu à souffrir des diverses crisesmonétaires qui ont perturbé les relations internationales en 1971 .

Cependant, la suspension officielle de la convertibilité du dollar et les réalignements monétaires quiont suivi ne pouvaient nous laisser indifférents du fait des avantages de change susceptibles d'être acquispar nos principaux concurrents.

A la suite du réalignement monétaire de décembre 1971, comportant notamment la dévaluation dudollar, les autorités monétaires tunisiennes, de concert avec leurs homologues algériens et marocains,ont estimé qu'il n'y avait pas lieu de dévaluer le dinar. CeHe décision était dictée par les données économi-ques et monétaires spécifiques à la Tunisie.

En effet, la dévaluation ne peut, par elle-même, avoir un effet sur la balance commerciale que siles élasticités-prix de l'offre de biens exportés et de demande de biens importés sont assez élevées. Or laTunisie exporte principalement des denrées primaires à élasticités faibles et dont la production est com-mandée par des facteurs divers dont le plus important reste le facteur climatique.

Dans le même sens,l'accroissement des prix des produits importés qu'entraîne une dévaluation n'au-rait pu efficacement réduire le volume de nos Importations de denrées alimentaires qui sont, pour la plu-part, des produits essentiels (blé tendre, sucre, thé et produits laitiers) et celles de biens d'équipement, dematières premières et de produits semi-finis qui sont liées, en partie, à la politique d'investissement du gou-vernement. Enfin, les autorités monétaires détiennent des moyens plus efficaces pour réduire "importationdes biens de consommation durable (contrôle des changes, taxation élevée, contingentements et prohibi-tions).

Il apparaît donc qu'une dévaluation du dinar n'aurait pas contribué à résorber le déficit de notrebalance commerciale; bien au contraire, ce déficit risquait de s'aggraver comme ce fut le cas lors de ladévaluation de 1964.

Pa ailleurs, considérant l'évolution favorable de notre balance des paiements, les autorités moné-taires ont assoupli le régime des importations en substituant un certificat d'importation à l'ancienne licenceet e:n créant un système d'autorisation annuelle d'importation.

Sur le plan intérieur, le Conseil national du Crédit s'est réuni pour la première fois en juin dernieret a réaménagé le système de rémunération de l'épargne.

Au cours de l'exercice 1971, les importantes entrées nettes de devises se sont traduites par une aisancede la liquidité des banques qui ont pu ainsi accroître largement leur offre de crédit. De ce fait, la masse mo-nétaire a enregistré un taux d'expansion considérable.

Comme le montre le tableau ci-après, alors que les entrées nettes de devises ont été à l'origine d'uneamélioration de la liquidité des banques de l'ordre de 23,7 millions de dinars en moyenne, la circulation fi-duciaire, l'encaisse libre des banques et la position nette du Trésor à la B.C.T. ont exercé sur celle-ci uneffet restrictif global de 16,1 millions de dinars seulement. Par contre, les facteurs sur lesquels les autoritésmonétaires pouvaient agir directement, à savoir la réserve obligatoire et le plancher d'effets publics, n'ontpas eu sur cette liquidité un effet restrictif.

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EVOLUTION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE DES BANQUES EN 1971 •<en milliers de dinars)

Moyenneannuelle

1970

Circulation fiduciaire hors banques •........•••••Avoirs des banques en monnaie centrale ...•.•••••Réserveobligatoire ..•••. , •••••.............••..Fondsde contrepartie ••••••••••••••••.•.....••••Concours au Trésor (net)" .••..••••••....•••••••Secteur extérieur (net) ..•..••.. , .•••••....•.••••Divers .•••.••.....•........•..........•...•..

~ 65.n72.115

- 5.955- 3.9"'7+ -46.-482+ 1.•••048- 8.087

Moyenne Variationsannuelle

1971 1971·70

-n...•2.•• 6.6975.989 3.87'"

- 7.6-42 1.687- 2.702 + 1.2-45+ -40.9-47 5.535+ 37.705 + 23.657- 10.786 2.699

- 20.891 +' 4.410

+ 20.891 4.410

De cette expansion de la liquidité bancaire. il est résulté une baisse de tous les taux pratiqués sur lemarché monétaire.

En outre. cette évolution a réduit considérablement le déséquilibre entre les ressources et les emploisdes banques. déséquilibre qui n'avalt cesséde caradérlser leur situation financière depuis de nombreusesannées.

L'évolutlon des ressources du système bancaire a été marquée par la très forte expansion des moyensde paiement mis à la dLsposltlon de l'économie. Imputable en majeure partie aux Importantes entrées nettesde devises enregistrées en 1971.

L'ensemble de ces ressources est passéde 36-4.6 millions de dinars en 1970 à .••38 millions de dinars en1971. enregistrant une progression de plus de 20 %. essentiellement sous forme de ressources monétaires.les ressources non monétaires s'étant accrues à des taux plus modérés.

D'une année à I·autre. la masse monétaire est passéede 196.8 millions de dinars à 2"'7.1 millions dedinars. en accroissement de 50.3 millions de dinars (ou 25.5 %).

Exprimé en valeur moyenne. le taux de progression de la masse monétaire a été de 16.5 %. Pourla même année. le produit Intérieur brut seserait accru de 15.1% en prix courants et 9.3% en prix constants.Cette plus grande liquidité de l'économie provient pou~ l'essentlel de l'augmentatlon de la monnaie scrip-turale. En effet. la monnaie fiduciaire ne s'est accrue que de 13 millions de dinars (ou 19•.••%) alors que lamonnaie scripturale progressait de 37.3 millions de dinars (ou 28.8 %).

• Les fadeurs prk6d6s du signe + ont agi dans le sens d'une augmentation de la Iiquidit6 bancaire.Les facteurs prk6d6s du signe - ont agi dans le sens d'une diminution de la Iiquldit6 bancaire •

•• L'6volutlon de cette rubrique permet 6galement d. mesurer l'effet des souscriptions de bons du Tr6sor et d'6qulpe-ment (plancher) sur la ilquldit6 des banques.

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< 200z

Cette évolution est due à l'augmentation considérable (59 %) des dépôts des organismes étatiqueset para-étatiques. Il est à remarquer à cet égard que du fait de l'aisance de sa liquidité, le Trésor n'a pascontraint ces entreprises à déposer leurs fonds libres chez lui.

En outre, les dépôts de la clientèle non commerciale ont enregistré une progression de 8,7 millionsde dinars due en partie au transfert des dépôts du Trésorier payeur américain de la B.C.T. vers les banques.

Les banques ont été les seules bénéficiaires de cette progression de la monnaie scripturale puisqueleurs dépôts sont passésde 121,7millions de dinars à 159.1 millions de dinars, enregistrant une expansion de30,7 %. Enfin, les dépôts des entreprises et des particuliers auprès de la B.C.T. et du C.C.P. ont au contraireenregistré des baissesde 41.000 dinars et 38.000 dinars respectivement.

Cet accroissement de la part de la monnaie scripturale dans la circulation monétaire traduitl'amélioration de la liquidité des banques et partant, leur plus grande indépendance à l'égard de l'Institutd'Emission. L'on ne peut, cependant, interpréter l'augmentation des dépôts. comme correspondant à uneextension de l'utilisation du chèque dans les habitudes de paiement des particuliers, car l'essentiel de cesdépôts provient des entreprises et notamment des grandes unités étatiques et para-étatiques.

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Monnaiefiduciaire ............ 64.539 67.326 68.492 69.970 74.958 80.372Monnaie scripturale ........... 117.682 129.482 138.287 149.780 152.705 166.777- Dépôts à la B.C.T ........... ( 43) ( 248) ( 374) ( 1.335) ( 275) ( 207)- Dépôts à vue des résidents en

banques ..... '" .......... (109.520) (121.738) (130.254) (139.596) (147.172) (159.112)- Dépôts des entreprises et des

particuliers au C.C.P ........ ( 8.119) ( 7.496) ( 7.659) ( 8.849) ( 5.258) ( 7.458)

Total ........................ 182.UI 196.808 206.779 219.750 U7.663 247.149

Contrairement à la masse monétaire, la quasi-monnaie a connu le taux de progression le plus fai-ble de ceux enregistrés ces dernières années. Elle n'a augmenté en 1971 que de 2,3 millions de dinars (ou4%)contre 7,2 millions de dinars (ou 14,4 %) en 1970.

Les dépôts à terme, composante principale de ceffe rubrique, ont même diminué de 1 million de di-nars, alors qu'ils avaient augmenté de 6,2 millions de dinars l'année précédente. Cette évolution semble êtrela conséquence des modifications apportées au système de rémunération de l'épargne, modifications dontl'objectif était d'encourager les dépôts à plus de 18 mois par rapport à ceux à plus court terme, mais qui,en fait, ont favorisé les comptes spéciaux d'épargne.

En effet, outre leur plus grande liquidité, les comptes spéciaux d'épargne se trouvent être, à la suitede ceffe modification, mieux rémunérés que les dépôts à terme, et ce, pour tolites les périodes de placementà l'exception de celles comprises entre 12 et 18 mois et de celles supérieures à 36 mois.

REMUNERATIONS COMPAREES DES DEPOTS A TERMEET DES COMPTES SPECIAUX D'EPARGNE

Comptes spéciauxd'épargne

Inférieure à 3 mois .3 mois inférieure à 6 mois .12 « » à 18 mois .18 « » à 24 mois .24 « » à 36 mois .égale ou supérieure à 36 mois .

1 %2 %3,5 %4,25 %5 %S,50 %

3 %3 %3 %4,5 %5 %5 %

Il est significatif de relever à cet égard que, contrairement aux dépôts à terme, les comptes spéciauxd'épargne ont enregistré, en 1971, une augmentation de 3,4 millions de dinars ou 39% contre 1,7 millionde dinars ou 24 % seulement en 1970.

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EVOLUTIONS COMPAREES DES COMPTES SPECIAUX D'EPARGNEET DES DEPOTS A TERME

<en milliers de dinars)

Comptes spéciaux d'épargneDépôts à terme .

7.11733.010

8.79839.244

12.20038.182

SII'on Inclut dans la quasi-monnaie les comptes spéciaux d·épargne. actuellement comptabilisés dansles dépôts à vue. on obtiendra pour cette rubrique un taux de croissance de 8.70.10au lieu de'" % pour 1971et de 15.5 % au lieu de 1.•••.••% en 1970.

(en milliers de dinars)

Déc. 1969 Déc. 1970 Mars 1971 Juin 1971 Sep. 1971 Déc. 1971

~p6ts à terme en banques 33.010 39.244 "0.701 "'2.025 37.383 38.182Dép6ts à la C.N.E.............. 7.825 8.517 9.108 9•.••504 9.710 10..••56Dépôts affectés ................ 6.039 6.622 5..••35 6.907 7•.••75 8.367Obligations et emprunts à plusd'un an ...................... 3.621 3.376 3.376 3.257 3.2"'2 3.120

Total ........... 50.495 57.759 58.620 61.643 57.810 60.125

1° - Les ressources spéciales

Ce sont des fonds de l'Etat ou des organismes étrangers ou Internationaux. mis à la disposition decertaines banques - S.T.B.• B.N.T. et S.N.!. principalement - en vue d'opératlons de crédit spécifiques.

Ces ressources ont connu en 1971 une progression moins importante que l'année précédente. dufait principalement de la diminution du compte à la B.C.T. du Trésorier payeur américain. celui-cI ayantplacé ses avoirs auprès d'autres banques de la place.

En revanche. les ressources mises effectivement à la disposition des banques (B.C.T. exclue) se sontaccrues de 10.7 millions de dinars contre 6,8 millions de dinars en 1970. pulsqu'elles sont passées de 52•.••millions de dinars à 63.1 millions de dinars. les fonds étatiques. qui sont d'origlne budgétaire et renouve-lables. se sont accrus de 2 millions de dinars. en raison de l'augmentation du fonds spécial de développementagricole (F.O.S.D.A) et du fonds national pour l'amélioratlon de l'habitat (F.N.A.H.).

Quant aux fonds d'orlgine étrangère. ils se sont accrus de 3.8 millions de dinars. Cette augmenta-tion résulte d'un accroissement de 8.6 millions de dinars des ressources mises à la disposition des banques etde la diminution de .•••8 millions de dinars des fonds de contrepartie déposés à la B.C.T.

l'augmentatlon des ressources des banques provient principalement du Fonds spécial des Coopéra-tives du Centre et du Sud - qui enregistre la contrepartie des rations alimentaires distribuées parla F.A.O. dans le cadre de son programme alimentaire mondial (P.A.M.) - pour 2.6 millions dedinars. des prêts B.I.R.D. pour 2.3 millions de dinars et des pr~ts de la Caisse Centrale de CoopérationEconomique (France) pour 3.2 millions de dinars.

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fONDS SPECIAUX (en milliers de dinars)

Déc.I"9 Déc.I970 Mars 1971 Juin 1971 Sept. 1971 Déc.I971

Fonds de pr~ts versés par l'Etat .. 16.169 16.986 17.188 17.334 17.523 19.025- B.C.T.•................... ( 13)- Banques .................. (16.156) (16.986) (17.188) (17.334) (17.523) (19.025)Fonds de prêts étrangers ....... 33.737 41.058 41.131 41.924 43.n4 44.851- B.C.T. • ................... ( 4.305) ( 5.625) ( 3.307) ( 2.177) ( 2.037) ( 797)- Banques .................. (29.432) (35.433) (37.824) (39.747) (41.737) (44.054)

Total ........... 49.906 58.044 58.319 59.258 61.297 63.876

2- - Les fonds propres

Les fonds propres du système bancaire ont augmenté de 4,2 millions de dinars en 1971, soit 13,5%.Cette aug mentatlon concerne essentiellement les fonds propres des banques (+ 3,6 millions de dinars)

ceux de la B.e.T. n'ayant augmenté que de 0,6 million de dinars.

fONDS PROPRES (en milliers de dinars)

Déc. 1969 Dée.I970 Mars 1971 Juin 1971 Sept.IWI D'c.I971

B.C.T. ....................... 3.071 3.495 3.642 3.6-40 3.639 4.096Banques ..................... 24.n7 27.744 28.484 31.394 31.419 31.366

Total ........... 17.798 31.139 31.116 35.034 35.058 35.461

L'Importance de ces ressources est due :

- d'une part, au fait que la B.C.T., soucieuse d'établir des situations mensuelles comparables,élabore les statistiques monétaires à partir des situations provisoires des banques, c'est-à-dIre avant la régu-larisation des écritures passées en cours d'années dans les comptes d'ordre et divers.

- d'autre part, au fait qu'y sont égaiement Inclus les soldes des opérations avec le F.M.I.(souscrip-tions, allocations en D.T.S., etc ).

En 1971,ces ressources sont passées de 20,8 millions de dinars à 31,4 millions de dinars, en accrois-sement de 10,6millions de dinars ou 50,8 %' du fait notamment:

- de l'augmentation de notre allocation en D.T.S. (+ 1,9 million de dinars)

- des changements Intervenus dans le plan comptable de la B.N.T. (+ 1,1 million de dinars)

- de la non affedation de 2 millions de dinars reçus au titre du remboursement des créances decertaines banques sur les unités coopératives de produdlon.

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Sept. 1971

Par suite de l'amélioration notable de notre balance des paiements et de la trésorerie de l'Etat, la struc-ture des contreparties a été profondément modifiée en 1971.

SI pendant de nombreuses années, les crédits à l'économie et les créances sur l'Etat constituaientles principales sources de création monétaire, l'évolution enregistrée au cours de l'exercice sous revue estImputable dans une grande mesure au sedeur extérieur.

300 _

280 _:::_---220----:200----:180----W160 _:140----~120--__~100----- --

1-- - - - -- [- -

--

• ==::::1

•..

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l'amélioration de la balance des services (+ 47 millions de dinari), de celle des transferts (+ 3 mil-lions de dinars) et des opérations en capital (+ l,7 milliond,edinars) a entrainé, en dépit d'un accroissementdu déficit de la balance commerciale, un net redressement de nos créances sur l'extérieur.

260

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Il<

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40

RESERVES DE CHANGE COMPAREESA LA MASSE MONETAIRE,AUX IMPORTATIONS,A LA MONNAIE FIDUCIAIRE ET AU DEFICITDE LA BALANCE COMMERCIALE EN FIN 1971

O'une année à l'autre, nos créances brutes - sont passées de 36,8 millions de dinars à 80,8 millions dedinars. les disponibilités des banques, en raison de l'interdldion pour elles d'avoir une position en devises,ne se sont accrues que de 0,7 million de dinars. les papiers et crédits sur l'étranger, quantà eux, n'ont pro-gressé que de 1,1 million de dinars.

la progression de nos créances concerne pour l'essentielles disponibilités en or et en devises de laB.C.T. qui se sont accrues de 42,2 millions de dinars.

Nos avoirs enO.T.S., nuls au 31 décembre 1970,se sont élevés à 1,1 million de dinars le 31 décembre1971.Cependant, ils ont connu des variations en cours d'année, variations liées aux opérations financièresentre la Tunisie et le F.M.I.

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Quant au solde débiteur des accords de paiement, Il a progressé de 2 millions de dinars, passantd'une année à l'autre de 0,8 million de dinars à 2,8 millions de dinars.

Les avoirs en devises qui constituent l'essentiel de nos créances sur l'étranger atteignaient 68 millionsde dinars au 31 décembre 1971, soit l'équivalent de près de 5 mois d'importations au rythme de 1971.

Cependant, cette amélioration sensible de nos réserves est due, en partie tout au moins,â des fadeursconjondurels. En effet, nos exportations demeurent encore dominées par l'agriculture, et partant, par lesfadeurs climatiques lesquels peuvent d'une année ô l'autre profondément altérer notre situation extérieure.

Ceci d'autant plus que les perspectives ne sont pas très favorables peur les exportations de certainsproduits tels que les agrumes, le vin, les phosphates et, sauf nouvelles découvertes importantes, le pétrole.

En revanche, les effets de la très bonne campagne d'huile d'olive de 1971 se feraient sentir encoreplus en 19n. De même, les perspedlves restent favorables pour ce qui est des recettes en provenance dutourisme et des envols de fonds des travailleurs tunisiens ô l'étranger.

2° - Evolution des engagements el vue et el court terme

D'une année ô l'autre, nos engagements sont passés de 30,2 millions de dinars ô 26,7 millions dedinars.

Les engagements des banques constitués principalement par les dépôts de non résidents sont passésde H,2 millions de dinars à 17.2 millions de dinars.

A l'Inverse, les engage ments de la B.C.T. sont revenus de 16 millions de dinars au 31 décembre1970 ô 9,3 millions de dinars au 31 décembre 1971.

Cette baisse résulte principalement de la diminution de nos engagements vis-ô-vis de la Banque deFrance (- 3,3 millions de dinars) et du F.M.I.(- 5,6 millions de dinars).

Enfin, le solde créditeur des accords de paiement est passé de 2," millions de dinars ô 5,1 millions dedinars, augmentant ainsi nos engagements de 2,7 millions de dinars.

En 1971, nos relations financières avec le F.M.I. se sont intensifiées et ont porté sur des opérationsdiverses.

Remboursement (ou rachat)

Au 31 décembre 1970, l'endettement net de la Tunisie s'élevait ô 1.345.000 dinars et provenait:

- des six lignes successives de crédits stand - by que nous a accordées le Fonds entre le 1er octobre1964 et le 31 décembre 1970-.

- du tirage de 1.750.000 droits de tirage spéciaux (D.T.S.) •• que nous avons effectué le 26 mai1966 pour régler la partie or de l'augmentation quinquennale de notre quote-part au Fonds.

Au cours de l'année 1971, la Tunisie n'a pas effectué de tirages sur le Fonds et a procédé aux rembour-sements (ou rachats) des tranches qui sont venues ô échéance, pour un montant de 9.960.000 D.T.S.

- 9.610.000 D.T.S. représentant le paiement de la totalité du ",m, stand-by.

- 350.000 D.T.S. au titre du réglement de la 5•••• annuité du tirage de 1.750.000 D.T.S. effectué I~26 mai 1966

Le tirage de la 2ème tranche du 6ème stand-by a eu lieu le 4 janvier 1971.00 Le 20 mars 1972, une résolution du conseil des Gouverneurs du Fonds a récapitulé les comptes du Compte Général

en Droits de Tirage SpéciallX (1 D.T.S. = 0,525 O.).

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Augmentation de la quote-part de la Tunisie

Par la résolution n° 25-3 du 9 février 1970, le Conseil des Gouverneurs du Fonds avait décidé uneaugmentation générale des quote-parts à laquelle la Tunisie a souscrit (loi n° 71-48 du 10 novembre 1971)pour un montant de 13 millions de D.T.S., portant ainsi le total de nos souscriptions de 35 à 48 millions deD.T.S.

Le paiement de cette nouvelle augmentation a été effectué pour 3,25 millions de D.T.S. en or (soit25 %) et le solde, soit 9,75 millions de D.T.S., en monnaie nationale sous forme de bons du trésor non négo-ciables et ne portant pas Intérêt.

Au 31 décembre 1970, le solde de notre compte était de 3 D.T.S. Le lor janvier 1971, au titre de ladeuxième tranche d'émission de D.T.S., la Tunisie s'est vue allouée 3.745.000 D.T.S. La quasi-totalité decette allocation avait été utilisée pour racheter la première tranche et une partie de la seconde tranchedu 40mo stand-by, faisant ainsi passer le solde créditeur de notre compte de tirage spécial au Fonds à 1.315D.T.S.

- Désignation

Dans le cadre de son plan de désignation pour le quatrième trimestre 1971, le F.M.I., se fondant surl'amélioration de notre balance des paiements et de nos réserves de change, a désigné pour la premièrefois la Tunisie pour fournir 5.000.000 de D.T.S. sous forme de devises convertibles. Le Fonds n'en a utiliséque 2.000.000 de D.T.S. faisant ainsi passer nos avoirs en droits de tirage spéciaux de 1.315 à 2.001.315D.T.S. ou 1.050.690 dinars.

SECTEUR EXTERIEUR (en milliers de dinars)

Déc.1969 Déc. 1970 Mars 1971 Juin 1971 Sep. 1971 Déc.1971

1. - Disponibilités en or eten devises ........... 21.997 33.100 41.997 51.715 68.324 76.010

Or .................... 2.260 2.294 2.294 2.342 2.365 2AOOAvoirs en D.T.S .......... 391 1 1 1.051Avoirs en devises ........ 17.508 29.995 38.041 47.926 62.821 69.754

B.C,T. .............. (17.086) (29.001) (37.201) (46.892) (61.291) (68.062)Banques ............ ( 4n) ( 994) ( 840) ( 1.034) ( 1.530) ( 1.692)

Accords de paiement ..... 2.n9 811 1.271 IA46 3.137 2.805(solde débiteur)

Il. - Papiers et crédits surl'étranger ............. 2.568 3.685 4.053 3.612 4.915 4.828

III. - Engagements extérieu-rs à vue et court terme 28.699 30.240 35.419 32.756 28.952 26.567

B.C.T. .............. 15.663 16.015 21.378 17.717 12.801 9.325Banques ............ 13.036 14.225 14.041 15.039 16.151 17.242

1+ II-III ....... - 4.134 + 6.545 + 10.631 +n.571 + 44.287 + 54.271

* Depuis le 10' janvier 1970, toutes les opérations et transactions portant sur les D.T.S. s'effectuent par l'intermédiairedu Compte de Tirage Spécial. Toutes les autres opérations et transactions du Fonds s'effectuent par l'intermédiairedu Compte Général.

89

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Grace à l'amélioration notable de sa trésorerie, l'Etat a pu réduire substantiellement son ende"ementauprès du système bancaire. Les créances sur le sedeur public sont en effet revenues de 93,2 millions dedinars en 1970à 86,9 millions de dinars en 1971et ce en dépit d'une progression des dépats des particuliersà la Caisse nationale d'Epargne de 1,9million de dinars.

Une diminution de 5,9 millions de dinars a en effet été enregistrée dons les concours nets de l'Ins-titut d'Emission ou Trésor public, par l'amélioration de 6,4 millions de dinars de la position créditrice decelui-ci à la B.C.T. En outre, par suite de la suspension des émissions mensuelles de bons du Trésor, enseptembre, les créances des banques sur l'Etat ont diminué de 2,2 millions de dinars.

Banque Centrale ............ 48.710 45.025 43.947 48.250 31.168 39.109

- Avance permanente à l'Etat .. 25.000 25.000 25.000 25.000 25.000- Avance remboursable à l'Etat. 14.413 14.413 12.447 12.447 12.447- Avanceàl'Etatenc/pdesO.T.S. 3.087 3.087 5.053 5.053 5.053-C.C.P . .............. ...... 42.420 3.924 4.090 5.297 5.157 4.347

moins : Compte courant duTrésor .........•... " ...••. - 3.190 - 4.175 - 929 - 17.626 - 9.636Autres ..................... 6.290 1.791 1.532 1.382 1.137 1.898

Banques ••••••••••••••••• III •• 29.569 32.136 32._ 32.895 32.895 29.870

- Bonsd'équipement ......... 16.956 20.349 19.791 19.791 19.nl 22.591- Bons du Trésor ........... 11.088 Il.019 Il.276 12.61\ 12.374 6.350- C.C.P.................•.... 1.525 768 1.013 493 750 929

C.C.P. des entreprises et desparticuliers .................. 8.119 7.496 7.659 8.849 5.258 7.4S8

Caisse nationale d'Epargne .. 7.825 8.517 9.108 9.454 9.710 10.456

L'ensemble des concours à l'économie, à l'exclusion des papiers et crédits sur l'étranger, est passé,d'une année à l'outre, de 264,9 millions à 296,8 millions de dinars enregistrant ainsi une progression de 31,9millions de dinars (ou 12%) contre 23,5 millions de dinars (ou 9,7 %) l'année précédente.

La plus forte augmentation a été observée dons les crédits ordinaires dispensés par les banques, quise sont accrus de 40,6 millions de dinars (ou 22,7 %) en 1971contre 15,3 millions de dinars (ou 9,3 %) en lit

1970.

Quant aux concours de la Banque Centrale - réescompte d'effets sur la Tunisie et pension - ils ontaccusé une baisse de 18,3 millions de dinars (ou 61 %), ramenant ainsi le toux global d'expansion descrédits ordinaires à 10,7%.

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De leur côté, les crédits sur ressources spéciales ont atteint 54,2 millions de dinars contre 45,8 mil-lions de dinars à la fin de 1970.

Enfin. les titres de participation de la B.C.T. et des banques ont augmenté de 1,2 million de dinars (ouIl,9%).

EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIREET DES CREDITS A L'ECONOMIE EN 19 71

CREANCES SUR L'ECONOMIE (en milliers de dinars

Déc.1969 Déc.1970 Mars 1971 Juin 1971 Sept. 1971 Déc.I971

a. - Crédits ordinaires ....... 192.432 209,143 215.179 214.852 220.678 231.426- B.C.T. ............. (28.691~ (30.142) (26.456l (14.678) (19.176) (11.826)- Banque ............ (163.741 (179.001) (188.723 (200.174) (201.502) (219.600)

b. - Crédits su r ressou rcesspéciales ............... 40.223 45.820 48.058 50.834 52.470 54.233

c. - Titres ................. 8.803 9.956 10.742 10.813 10.900 Il.140

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Au cours de l'année 1971, le nombre des banques exerçant leur activité en Tunisie est passé de 13 à14. Un nouvel établissement, la Banque Générale d'Investissement, s'est constitué sous la forme d'unesociété anonyme au capital de 520.000 dinars et a obtenu l'agrément en qualité de banque d'investissement.

Aucun autre changement n'étant intervenu dans la structuration du réseau bancaire tunisien, celui-ci se trouve composé de 14 établissements, non compris l'Institut d'Emission.

Au 31 décembre 1971, l'appareil bancaire est donc ainsi constitué:

- 9 établissements de statut juridique tunisien appqrtenant à la catégorie des banques de dépôts

Banque Franco- Tunisienne, Banque Nationale de Tunisie, C.M.C.A.T. (établissement en liquida-tion), Banque du Sud, Banque de Tunisie, Crédit Foncier et Commercial de Tunisie, Union Internationalede Banques, Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie, Société Tunisienne de Banque.

- 3 établissements de statut juridique étranger, appartenant à la catégorie des banques de dépôts:

Arab Bank, British Bank ofthe Middle East et la Société Marseillaise de Crédtt.

- 2 établissements de statut juridique tunisien, appartenant à la catégorie des banques d'inves-tissements :

Société Nationale d'Investissement, Banque Générale d'Investissement.

Le nombre des Caisse Locales de Crédit Mutuel est resté Inchangé, soit 45 unités après l'opérationde fermeture des caisses qui avaient été jugées non viables.

Les dépôts collectés ont enregistré une augmentation de 1.228.421 dinars passant de 3.235.754 dinarsen 1970 à 4.464.175 dinars en 1971, soit un taux d'accroissement de 38%. L'ensemble des encours de crédita enregistré une hausse modérée de 469.628 dinars, passant de 2.609.842 à 3.079.470 dinars.

Les nouveaux crédits dispensés ont atteint seulement 794.480 dinars en raison du volume importantdes crédits échus et impayés dont le recouvrement se poursuit.

Au 31 décembre 1971, le total des bilans des banques s'est élevé à 457.611.000 dinars contre399.547.000 dinars au 31 décembre 1970, enregistrant ainsi un taux d'accroissement de 14,5 % (+ 58.064.000.dinars) contre 10,2 % en 1970.

Cette croissance est plus marquée pour le secteur para-étatique (+ 34.543.000 dinars ou 16% quepour le secteur privé (+ 23.521 dinars ou 12%).

Cette évolution est contraire à celle observée en 1970. L'analyse de cette évolution permet de cons-tater que la proportion du secteur para-étatique, avec un taux d'accroissement de 16% contre 3 % en 1970,a été déterminante dans cette croissance, alors que celle du secteur privé, en revanche, enregistre uneprogression nettement plus modérée de 12 % contre 20 % en 1970.

Ainsi, les banques étatiques sont intervenues à concurrence de 59 % contre 15% en 1970 dans cetteexpansion.

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Nombre Capital nominal Réserves et pro- Total des Fonds Exigibilités Rapport des(1) vision + report propres Fonds propres

clnouveau aux exigibilités

1970 1971 1970 1971 1970 1971 1970 1971 1970 1971 1970 1971

~CIO Banques tunisiennes ........... 10 Il 11.126 13.126 19.938 22.046 31.064 35.ln 226863 262403 14% 13%

Banques étrangères ........... 3 3 S40 S40 295 350 835 890 Il 175 13704 7% 6%

Banques privées ••••.••.•••••• Il Il 8105 10.015 6.636 7.852 14.651 17.867 127.045 145.549 12% 12%Banques para-étatiques •••••••• 3 3 3.651 3.651 13.597 14.544 17.248 18.195 110.993 130.558 16% 14%

(1) Les chiffres des bilans de la C.M.C.A.T. (en liquidation) sont Incorporés au secteur para-étatlque qui comprend en outre la S.T.8. et la 8.N. T.Les données afférant el la 8anque Générale d'Investissement, constituée en 1971, avec un capital nominal de 520.000 dinars ne sont pas Incluses dans ce

tableau.

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" convient de remarquer que la S.T.B. et la B.N.T. ont concouru de façon notable à cette progression.Les accroissements des bilans s'élèvent à :

S.T.B.B.N.T.

+ 15.387.000 dinars+ 19.189.000 dinars

Total desbilans

Secteurprivé

Secteur Pa-ra-étatique

Part du secteurpara-étatique

Décembre 1969 .Décembre 1970 .Décembre 1971 .Augmentation entre 1970 et 1971

362.433399.547457.611

+ 58.064

156.125187.632211.153

+ 23.521

206.308211.915246.458

+ 34.543

57 %53 %54 %59 %

b. - Solvabilité et liquidité bancaires

Au 31 décem bre 1971, les fonds propres des banques se sont élevés à 36.062.000 dinars contre31.899.000 dinars en 1970, enregistrant ainsi une augmentation de 4.163.000 dinars (+ 13 %)soit un rythmede progression inférieur à celui de 1970 (+21 %).

La part du secteur privé dans cette augmentation ressort à 3.216.000 dinars cont.re 1.321.000 dinarsen 1970 et provient essentiellement du renforcement des fonds propres des banques suivantes:

S.N.1. +U.B.C.1. +B.S. +B.T. +U.I.B. +

1.681.000 dinars578.000 dinars362.000 dinars244.000 dinars229.000 dinars

Les deux établissements relevant du secteur para-étatique continuent à étoffer sensiblement leurs fondspropres par la constitution de réserves (S.T.B. = + 566.000 dinars et B.N.T. = + 381.000 dinars).

Quant au rapport des fonds propres aux exigibilités, il accuse un léger fléchissement pour l'ensembledes banques passant de 14 % en 1970 à 13 % en 1971. Cette diminution concerne davantage le secteurpara-étafique que le secteur privé. En effet, alors que le secteur privé maintient le cœfficient de 1970 soit 12%,le secteur para-étatique a subi une détérioratio.n, le cœfficient étant ramené de 16% en 1970 à 14% en 1971.

Sur le plan de la liquidité, soit le rapport de l'actif disponible et réalisable à court terme au passifexigible à court terme, pour l'ensemble des banques, on note une légère amélioration, ce rapport atteig-nant 60,6 % à la fin de décembre 1971 contre 60,1 % pour l'année précédente.

En effet, au cours de la période sous-revue, les postes d'exigibilités, dont l'accroissement est dû àl'augmentation des dépôts à vue (+ 41.147.000 dinars ou 29 %) ont progressé de façon beaucoup plus sensi-ble que les disponibilités et les actifs réalisables (+ 24.465.000 dinars ou 22 %).

3° - Ressources et emplois des banques

Les ressources des banques ont atteint au 31 décembre 1971, un total de 394.n7.000 dinars, en ac·croissement de 34.129.000 dinars par rapport au 31 décembre 1970 (360.598.000 dinars). Le taux de crois-sance de ces ressources est demeuré le même, soit 9,5 %.

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Au 31 décembre 1971, les dépôts à vue des banques se sont élevés à 182.687.000 dinars contre141.540.000 dinars en 1970, marquant un accroissement de 41.147.000 dinars (+ 29% contre 1i%en 1970).

La tendance observée en 1970 continue à se manifester en 1971, en ce sens qu'on a un accroissementnotable, d'une part, des dépôts à vue des banques du secteur para - étatique de 25.913.000 dinars ou 43 %(85.713.000 dinars contre 59.800.000 dinars) et d'autre part, des dépôts à vue du secteur privé de 15.234.000dinars ou 19% (96.974.000 dinars contre 81.740. 000 dinars).

Enfin, l'accroissement concerne davantage les dépôts de la clientèle commerciale (+ 28.725.000dinars ou 36 %) que ceux de la clientèle non commerciale (+ 10.678.000 dinars ou 20 %).

La progression des dépôts à vue s'est traduite par une augmentation des réserve~ obligatoires dépo-sées à la Banque Centrale de Tunisie. Celles-ci sont passées de 6.548.300 dinars en 1970 à 9.213.624 dinarsen 1971, soit un taux d'accroissement de 41 %.

Clientèle commercialeSecteur privé .Secteur para-étatique .part du secteur para-étatique .

Clientèle non commercialeSecteur privé .Secteur para-étatique ..Part du secteur para-étatique .

Secteur privé .Secteur para-étatique •.

Secteur privé .Secteur para-étatique .•Part du secteur para-étatique ..•..........

38.16035.419

41.305 51.70939.326 57.647

49% 53%

37.665 41.69116.620 23.2n

31 % 36%

2.nO 3.5743.854 4.794

141.540 182.687

81.740 96.97459.800 85.713

42% 47%

33.62714.221

2.0953.993

127.515

73.88253.633

Au 31 décembre 1971. les dépôts à terme ont a"elnt 41.302.000 dinars contre 42.620.000 dinars en1970 (- 1.318.000 dinars). Le taux de cene régression est de 3 %.

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Les comptes "ressources spéciales" se sont élevés à 63.079.000 dinars au 31 décembre 1971contre52.419.000 dinars en 1970 (+ 10.660.000dinars ). Le taux de cet accroissement est supérieur à celui del'année précédente (+20 % en 1971contre + 15% en 1970).

Le recours à l'Institut d'Emission (Réescompte + Effetsen pension) a atteint, au 31 décembre 1971,un montant de 11.968.000dinars contre 30.596.000 dinars en 1970,enregistrant ainsi une bciisseen valeurabsolue de 18.628.000dinars (- 61 %) contre une progression de 6 % en 1970.

- L'ensemble des crédits ordinaires et sur ressources spéciales progressent de 17.840.000dinarspassant de 2n.647.ooo dinars (1970) à 290.487.000 dinars (1971) avec un taux d'accroissement de 6,5 %Inférieur à celui de 1970(9,6 %). Cette expansion reste toutefois inférieure à celle du total des ressources desbanques ( + 9,5 %).

Il convient de noter que cet accroissement des crédits concerne essentiellement les crédits à courtterme, lesquels sont passés de 185.695.000dinars au 31 décembre 1970à 190.S22.ooo dinars à la fin de 1971,soit une progression de 5.127.000 dinars ou de 3 % contre 10,7% en 1970.

En outre, il est intéressant de signaler l'importance croissante des engagements conditionnels inclusdans le poste "débiteurs par caution et acceptation". En effet, les crédits par signatur~ ont atteint, au 31décembre 1971,56.334.000dinars enregistrant ainsi un accroissement de 1.123.000dinars ou de 2 %. Com-parativement à l'ensemble des fonds propres des banques, les crédits de cette nature représentent 156,2%contre 175,2% en 1970.

Par ailleurs, si l'on considère la part de l'Institut d'Emission dans le financement de l'économie, onconstate que celle-ci a diminué. Elle représentait 4,1 % au 31 décembre 1971contre Il,2 % à la fin de 1970.

- Les créances à court terme sur l'étranger augmentent de 116% passant de 1.120.000. dinarsà 2.419.000 dinats. Lescomptes "sièges, succursales et agences" ont augmenté de 592.000dinars ou 53 % etles correspondants banquiers hors de Tùnisie de 665.000 dinars ( ou 52 %).

- Les concours au Trésor ont atteint 28.941.000 dinars contre 31.369.000 dinars en 1970, soit unediminution de 2.428.000 dinars (7,7 %). Tandis que les souscriptions aux bons d'équipement progressent(+2.242.000 dinars ou Il,0 %), les souscriptions aux bons du Trésor sont à l'origine de la régression cons-tatée ( - 4.669.000 dinars ou 42,4 %). Celle-ci Intéresse surtout les banques privées.

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A. - Ressources propres et exigibilitésFonds propres .Dépôts à terme .Dépôts à vue .Ressources étrangères à court terme .Ressources spéciales .

B. - Concours de la Banque CentraleRéescompte .

C. - Divers .

Totaux .

Emplois des banquesA. - Crédits ordinaires .B. - Crédits sur ressources spéciales .C. - Créances à court terme sur l'étranger .D. - Concours au Trésor (bons d'équipement + bons de Trésor) .E. - Divers .

Totaux .

36.06241.302

182.6872.300

63.079

236.25454.2332.419

28.94115.551

337.398

29.144 31.89936.631 42.620

127.515 141.5401.576 2.182

45.588 52.419

28.892 30.596

8.983 3.880

278.329 305.136

208.54140.n4

1.52028.044

n6.82745.820

1.12031.369

Au 31 décembre 1971, les crédits mobilisables des banques privées enregistrent une légère aug-mentation de 279.000 dinars, passant de 21.588.000 dinars en 1970 à 21.867.000 dinars en 1971, soit + 1,3 %.

Quant aux crédits non mobilisables dispensés par ces établissements, ils s'inscrivent nettement enhausse, passant de 54.685.000 dinars en 1970 à 61.968.000 dinars en 1971, soit + 7.283.000 dinars ou 13,3 %contre 27 % en 1970.

Il en résulte que la part des crédits mobilisables enregistrent une augmentation de 5.242.000 dinars,atteignant 9.787.000 dinars contre 4.545.000 dinars (soit + 115 %). Ce taux était de - 32 %.

Durant la même période, les crédits non mobilisables de ce même secteur se sont inscrits nettementen hausse, passant de 105.459.000 dinars à 121.166.000 dinars en 1971 (soit + 15% contre + 6% en 1970).Il s'en suit que la part des crédits mobilisables de ce secteur représente 7 % de l'ensemble des crédits con-tre 4 % en 1970.

Il Ya lieu de noter que les crédits mobilisables dispensés par le système bancaire atteignent 31.654.000dinars contre 26.133.000 dinars (soit + 5.521 000 dinars ou 15% contre - 2.792.000 dinars ou- 14 % en 1970).

Il convient de rappeler que le recours des banques au réescompte de l'Institut d'Emission a nettementregressé (11.968.000 dinars en 1971 contre 30. 596.000 dinars en 1970, soit - 61 %).

Quant à la couverture des crédits non mobilisables par les fonds propres, elle demeure station-naire à 20 %. En effet, le taux de couverture passe respectivement, pour le secteur privé, de 27 % à 29 %(soit + 2 %) et pour le secteur para-étatique de 16 % à 15 % (soit - 1 %).

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CREDITS MOBILISABLES ET CREDITS NON MOBILISABLES (en milliers de dinars)

Crédits Crédits non Total Part des crédits Fonds Part des fondsmobilisables mobilisables mobilisables par propres propres par rap-

(1) rapport au total port aux créditsdes crédits non mobilisables

BANQUES PRIVEES:

31 décembre 1970 .......... 21.588 54.685 76.273 28% 14.651 27%31 décembre 1971 .......... 21.867 61.968 83.853 26% 17.867 29%

coQI:)

BANQUES PARA-ETATIQUES

31 décembre 1970 .......... 4.545 105.459 110.004 4% 17.248 16%31 décembre 1971 .......... 9.787 121.166 130.953 7% 18.195 15%

TOTAL DES CREDITS

31 décembre 1970 .......... 26.133 160.144 186.277 14% 31.899 20%31 décembre 1971 .......... 31.654 183.134 214.788 15% 36.062 20%

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L'ensemble des crédits à l'économie distribués par le système bancaire s'est élevé au 31 décembre1971 à 285.380.000 dinars contre 247.631.000 dinars au 31 décembre 1970, enregistrant ainsi une progres-sion de 37. 749. 000 dinars ou de 15 %.

Cette extension a touché aussi bien les crédits à court terme ( + 24.855.000 dinars ou + 14 %) queles crédits à moyen terme ( + 5.404.000 dinars ou + 14 %) et les crédits à long terme (+ 7.491.000 dinarsou + 19 %).

Par contre, la part financée par l'Institut d'Emission sur l'ensemble des crédits à l'économie a accuséune diminution de 18.627.000 dinars ou de 60 % qui touche tous les concours de la Banque Centrale etdans les proportions suivantes :

4.054.000 0 ou - 48 %

573.000 0 ou - 7 %

- 14.000.000 0

Cette tendance à la baisse constatée dans l'intervention de l'Institut d'Emission s'explique d'unepart par l'accroissement remarquable des ressources des banques et notamment de celles formées par lesdépôts et d'autre part, par l'obligation faite à ces dernières de conserver dans leur portefeuille un volumed'effets représentatifs de crédits à moyen terme correspondant à un minimum de 10 % de l'ensemble deleurs dépôts.

Les crédits à court terme distribués par les banques et la Banque Centrale sont passés de 171.575.000dinars à fin décembre 1970 à 196.430.000 dinars à fin décembre 1971, enregistrant une extension de24.855.000 dinars ou de 14 %.

Cette expansion rapide des crédits constatée au terme de l'année 1971 (+ 14 % contre + 10 % en1970) a été plus marquée auprès des banques para-étatiques (+ 19.252.000 dinars ou + 20 %) qu'auprèsdes banques privées (+ 9.657.000 dinars ou + 15 %).

Par contre, les crédits nourris par l'Institut d'Emission ont enregistré une diminution de 4.054.000dinars ou de 48 %.

10- Papiers de transadion

Les crédits distribués sous cette forme par le système bancaire ont atteint 2 1.585.000 dinars au 31 dé-cembre 1971 contre 17.833.000 dinars à fin 1970 enregistrant une augmentation de 3.752.000 dinars ou de21 %'

Cet accroissement résulte, comme l'an dernier, d'une augmentation très nette des concours consen-tis à ce titre par les banques (+ 3.855.000 dinars ou + 23 %) attenuée par une légère diminution des cré-dits nourris par l'Institut d'Emission (- 103.000 dinars ou - 9 %).

La part de ces crédits dans l'ensemble des concours à court terme a nettement progressé, passantde 10,2 % en 1970 à Il % en 1971.

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(en milliers de dinars)

Mode de financement 31{12/1970 31/3/197. 30/6/1971 30/9/1971 31/12/1971

Financés par les banques pri-maires ..................... 16.723 15.919 16.238 17.662 20.578dont su r étranger et zone franc ( 1.241) ( 1.232) ( 1.211) ( 2.131) ( 1.774)

Financés par B.C.T .......... 1.110 1.397 1.302 1.293 1.007dont sur étranger et zone franc 272) ( 300) ( 235) ( 258) 142)

Les crédits de cette nature se sont élevés à 13.551.000 dinars au 31 décembre 1971 contre 8.238.000dinars l'an dernier, soit en augmentation de 5.315.000 dinars ou de 64 %.

Cet accroissement constaté dans le financement des activités saisonnières, par conséquent con-joncturelles, intéresse les stocks de vin (+ 2.100.000 dinars), de céréales (+ 1.422.000 dinars) et d'huiles(+ 1.259.000 dinars).

Par contre, "intervention de l'Institut d'Emission a accusé une nette diminution contrairement à latendance constatée l'an dernier.

De 2.925.000 dinars au 31 décembre 1970, les crédits nourris par l'Institut d'Emission sont tombés à1.030.000 dinars, en diminution de 1.895.000 dinars ou de 64 %.

(Financement de fournitures et de marchés administratifs)

Les crédits dispensés sous cette forme par le système bancaire ont continué à régresser. De 5.324.000dinars à fin décembre 1970, ils sont ramenés à 2.660.000 dinars à fin décembre 1971 accusant ainsi unebaisse de 2.664.000 dinars ou de 50 %.

Cette importante variation s'explique d'une part, par le ralentissement enregistré dans les travauxet fournitures pour le compte de l'Etat, et d'autre part, par une meilleure célérité dans les réglements admi-nistratifs.

La participation de l'Institut d'Emission a suivi la même courbe descendante. De 632.000 dinars au31 décembre 1970, elle est tombée à 312.000 dinars à fin 1971, accusant une baisse de 320.000 dinars ou de50%.

Les concours à court.terme dispensés par l'ensemble du système bancaire, autres que ceux relatifsaux papiers de transaction, au financement des stockages et à la mobilisation des créances administratives,se sont élevés à 168.132.000 dinars soit avec une augmentation de 17.830.000 dinars ou de Il % par rapportà ceux enregistrés "an dernier. Il s'ensuit que la très forte progression des engagements à court terme serencontre essentiellement dans les avances en comptes débiteurs ou autres crédits.

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Par contre, l'intervention de la Banque Centrale à l'intérieur de ces crédits a enregistré une diminu-tion de 1.736.000 dinars ou de 45 %' De 3.816.000 dinars à fin 1970, ils sont tombés en effet à 2.080.000dinars au 31 décembre 1971.

Il est à remarquer que les les banques n'ont pas eu recours à la fin de cette année au système depensions contrairement aux années précédentes.

Les taux d'expansion les plus remarquables sont relevés dans les secteurs de l'hôtellerie, de l'huilerie,de la recherche et de l'extraction des minerais et de j'énergie, du textile, de la métallurgie et des travauxpublics.

Par contre, une baisse très sensible est enregistrée dans les secteurs du transport et de l'alimenta-tion générale.

Comme les années précédentes, aucune présentation à l'escompte n'a été enregistrée. La remisede ces obligations n'intervient plus que pour encaissement.

Cette analyse est fondée, comme les années précédentes, sur les renseignements communiqués men-suellement par les banques à la centrale des risques et porte sur plus de 80 % des crédits à court terme effec-tivement dispensés par le système bancaire.

Après avoir subi une nette diminution au cours des deux dernières années (- 19 % en 1969 et - 6 %en 1970), les créd its de cette natu re en reg istrent une légère au gmentation en 1971.

Cette importante diminution touche essentiellement le secteur des transports routier et ferroviaire(-1.055.000 dinars ou - 30 %) qui a pu rembourser une grande partie des crédits utilisés dans la remise enétat des moyens de communication endommagés par les inondations de septembre 1969 et celui du raffinageet de la commercialisation du pétrole (- 1.729.000 dinars ou - 57 %) qui continue à assurer une meilleurerotation de ses créances, notamment celles sur l'Etat et les collectivités publiques.

Par contre, le secteur de la recherche de pétrole et de gaz enregistre une augmentation importante(+ 819.000 dinars ou 457 %) à la suite de l'effort entrepris dans le domaine de la prospection.

L'augmentation constatée en 1970 (+ 10 %) s'est poursuivie en 1971 avec un taux d'accroissementplus marqué affectant les secteurs des minerais (+ 1.302.000 dinars ou 167 %), des phosphates (392.000dinars ou + 9 %) et des matériaux de construction (+ 1.327.000 dinars ou + 38 %).

Cet accroissement s'explique, d'une part, par l'évolution de la production nécessitant de nouveauxbesoins de crédits et d'autre part, par l'insuffisance de fonds de roulement propres.

Le taux d'accroissement des crédits dispensés à cette branche de l'économie reste moins marquantpar rapport à celui relevé en 1970 (+ 18 %).

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(en milliers de dinars)

Variations entre 1971-70

31/12/1970 31/12/1971 Envaleur en %

Agriculture .Energie et transport " .Mines et carrières .Métallurgie et constructions mécaniques .Bâtiment et travaux publics .Produits chimiques .Industrie et commerce alimentaire .Textiles .Cuirs .Industrie hôtelière .Industrie et commerce divers .

9.6408.4029.009

15.59714.0092.946

25.39815.8961.225

23.01315.386

9.9286.130

11.98817.13213.2363.171

34.78218.192

1.72327.57815.455

+ 288- 2.272+ 2.979+ 1.535

773+ 225+ 9.384+ 2.296+ 498+ 4.565+ 69

+ 3%- 27%+ 33%+ 9%- 6%+ 7%+ 36%+ 15%+ 41%+ 19%

Les principales progressions se rencontrent dans les secteurs:

- du matériel agricole et fournitures industrielles

- de la mécanique générale .

+ 946.000 dinars ou + 3S %

+ 681.000 dinars ou + 13 %

Cette extension a pour origine la croissance des besoins d'équipement agricole.

Cette expansion affecte notamment les engagements d'une société de montage de voitures à la suitedu développement de sa production et de l'introduction d'une nouvelle chaine de montage.

Par contre, le secteur des articles métalliques accuse, contrairement aux années précédentes, unenette diminution ( - 346.000 dinars ou - 25 %) qui s'explique par un allègement appréciable des stocks.

La régression constatée l'an dernier continue à se poursuivre à un taux légèrement supérieur et affec-te tous les secteurs de cette branche d'activité, à savoir:

- le secteur des travaux publics .- le secteur du bâtiment .- le secteur du commerce des matériaux de construc-

tion .

- 327.000 dinars ou - 4 %- 144.000 dinars ou - 4 %

Ce recul est dû principalement à la chute de l'activité consécutive au ralentissement des travaux del'Etat et également au recouvrement plus accéléré des créances administratives.

Après avoir enregistré une baisse sensible en 1970 (- 25 %), les concours consentis à cette branchede l'économie ont accusé en 1971 une augmentation de 7% résultant de deux mouvements de sens contraires:

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Cette évolution provient essentiellement de l'octroi de crédits de préfinancement à une importanteentreprise

Cette expansion semble provenir du développement de la production de ce secteur.

- dans le sens de la baisse, les secteurs:

- de l'industrie du verre ' .

- de la fabrication d'engrais et produits miniers .

- 209.000 dinars ou - 29 %

- 193.000 dinarsou-15 %

Ce recul est dO en particulier à l'allègement des stocks de produits finis à la suite de la reprise desventes constatée dans ces deux secteurs.

la progression constatée l'an dernier (+ 9 %) s'est poursuivie en 1971 à un taux de plus forte am-plitude et se trouve répartie principalement entre les secteurs suivants:

- la fabrication et le commerce des huiles + 4.198.000 dinars ou +66 %

Cette expansion remarquable trouve son origine dans l'importance de la campagne oléicole quia dégagé une production record d'environ 167.000 tonnes.

- la fabrication des boissons alcoolisées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . + 2.665.000 dinars ou +350 %

Cet accroissement considérable est dO au fait que les banques ont dO financer, en plus de la récolte1971-19n, un stock de report très important de la récolte 1970-1971 par suite d'un fléchissement des ventesà l'étranger.

- le négoce de céréales + 1.717.000 dinars ou + 30 %

l'augmentation des crédits à ce secteur correspond à l'évolution de la production de céréales quiest passée de 6 millions de quintaux en 1970 à 7,4 millions de quintaux en 1971, soit en augmentation d~24 % environ.

Ce secteur qui continue à se développer aussi bien par la création de nouvelles affaires que par l'ex-tension des entreprises existantes, recourt de plus en plus aux concours bancaires pour faire face à cedéveloppement et aussi à l'insuffisance de fonds de roulement propres.

l'accroissement constaté touche aussi bien le secteur industriel (+ 1.041.000 dinars ou + 94 %) quecelui de la confection et de la commercialisation des produits textiles (+ 675.000 dinars ou + 90%).

l'augmentation des concours bancaires dispensés à cette branche d'activité touche essentiellementles secteurs de production du cuir (+ 130.000 dinars ou + 70 %) et de la chaussure (+ 348.000 dinars ou+ 52 %) qui continuent à se développer avec la mise en place de nouvelles unités créant ainsi de nouveauxbesoins en crédits de gestion.

Ce secteur continue à bénéficier de nouveaux crédits bancaires à court terme à titre de préfinance-ment de programmes d'investissement, d'insuffisance de cash-flow de certaines entreprises et notammentd'entreprises para-étatiques.

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Cette faible progression est la résultante de deux mouvements de sens contraires qui touchent:

- dans le sens de la hausse, les secteurs:- de l'Industrie du carton et des papiers- du commerce de l'ameublement

+ 683.000 dinars ou + 35 %+ 469.000 dinars ou + 20 %

- dans le sens de la baisse, les secteurs:- de l'Industrie polygraphique et l'imprimerie- de la gestion et cession immobilières- de l'ameublement, y compris la liJerle

- 509.000 dinars ou - 31 %- 256.000 dinars ou - 12 %- 239.000 dinars ou - Il %

C. - LES CREDITS A MOYEN ET LONG TERMES

1 - LES CREDITS A MOYEN TERME

Après un recul de 854.000 dinars ou de 2 % en 1970, les crédits à moyen terme dispensés par l'en-semble du système bancaire enregistrent une forte progressIon de 5.404.000 dinars ou de 14%. De 37.442.000dinars au 31 décembre 1970, ils sont passés à 42.846.000 dinars à fin 1971.

Cette remarquable extension provient des crédits portés par les banques sur leurs propres ressour-ces (+5.843.000 dinars ou + 29 % ) et à un degré moindre sur les ressources spéciales (+ 134.000 dinarsou + 1%).

Quant aux crédits nourris pa'r l'Institut d'Emission, ils continuent à suivre une courbe descendante.

La chute de cette année (- 573.000 dinars ou - 7 %), quoique moins marquée tant en valeur absoluequ'en valeur relative par rapport à celle de l'an dernier (- 914.000 dinars ou - 10%), a encore accentuédavantage le fléchissement de la part des crédits nourris par la Banque Centrale par rapport à l'ensembledes engagements à moyen terme (17 % en 1971 contre 22% en 1970 et 24% en 1969).

Par contre, les crédits nourris par les banques sur leurs propres ressources ont vu leur part augmen-ter de 7 %' passant de 52 à 59 % de l'ensemble des mêmes encours.

Cette évolution dans la répartition des crédits à moyen terme par source de financement trouveson explication dans l'application des prescriptions relatives à la ratio d'emploi en effets privés. Par cetteratio, les banques sont tenues, en effet, de garder dans leur portefeuille un volume d'effets représentatifsde crédits à moyen terme à concurrence de 10 % de l'ensemble de leurs dépôts avant de recourir à l'in-tervention de l'Institut d'Emission.

REPARTITION DES CREDITS A MOYEN TERME

(en milliers de dinars)Années Banques % Réescompte % Ressources % Total

spéciales--- -----1969 ..... , 20.758 54 9.027 24 8.511 22 38.2961970 ...... 19.643 52 8.113 22 9.686 26 37.4421971 ...... 25.486 59 7.540 17 9.820 24 42.846

Ventilation des crédits à moyen terme

la progression enregistrée en 1971 a affecté aussi bien les crédits finançant les biens d'équlpemendirectement productifs (+ 2.452.000 dinars ou + 8 %) que ceux finançant la construction à usage Indus-triel et commercial (+ 561.000 dinars ou + 14 %) et à usage d'habitation (+ 2.390.000 dinars ou + 53 %).

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Les encours arrêtés à fin 1971 ont été utilisés à concurrence de :

- 31"'93.000 dinars ou 73 % pour le financement des biens d'équipement directement productifs- 4.535.000 dinars ou Il % pour le financement de la construction à usage industriel- 6.818.000 dinars ou 16 % pour le financement de la construction à usage d'habitation.

Les crédits de cette nature se sont élevés à 31.493.000 dinars contre 29.041.000 dinars au 31 décembre1970 accusant ainsi une augmentation de 2"'52.000 dinars ou de·8 %.

Cet accroissement résulte d'une évolution divergente des trois sources de financement et affectant:

- dans le sens de la hausse, les crédits sur ressources ordinaires des banques (+ 2.727.000 dinarsou + 15 %) et les crédits sur ressources spéciales (+ 134.000 dinars ou 1 %).

- dans le sens de la baisse, les crédits nourris par l'Institut d'Emission (-410.000 dinars ou - 24 %).

Les ressources bancaires se sont élevées à 20.371.000 dinars à fin 1971 contre 17.644.000 dinars àfin 1970 et correspondent à 70 % des concours consentis à ce titre.

Cette augmentation touche aussi bien les crédits consentis sur les ressources propres des banques(+ 1.140.000 dinars ou + 10 %) que les crédits sur ressources affectées (+ 1.587.000 dinars ou + 23 %).

Les crédits de cette nature nourris par l'Institut d'Emission se sont élevés à 1.301.000 dinars au 31décembre 1971 contre 1.711.000 dinars à fin 1970, accusant ainsi un recul de 23 %'

Cette tendance à la baisse s'explique par le fait que les banques, en vue de respecter le plancher dela ratio d'emploi en effets privés, sont tenues de conserver un volume d'effets représentatifs de crédits àmoyen terme en évolution parallèle à celle des dépôts avant de faire appel à "aide de la Banque Centrale.

Les crédits à moyen terme dispensés sur les ressources spéciales des banques se sont légèrementaccrus, passant de 9.687.000 dinars à 9.890.000 dinars au 31 décembre 1971.

Ce léger accroissement résulte d'une évolution divergente:

- dans le sens de la hausse- Le Fonds Spécial Renouvelable + 99.000 dinars

L'extension des crédits dispensés sur ce fonds géré par la Société Tunisienne de Banque pour le fi-nancement du secteur industriel et par la Banque Nationale de Tunisie pour le financement du secteuragricole a bénéficié à ce dernier secteur (+ 322.000 dinars) au détriment du premier (- 223.000 dinars)et notamment de l'industrie hôtelière.

Comme l'an dernier, cette variation résulte de l'augmentation des encours sur le crédit Kréditans-tait (+ 197.000 dinars) atténuée par une légère diminution des crédits sur ressources d'origine polonaise(- 35.000 dinars).

- dans le sens de la baisse- Le Fonds de développement (O.L.F. )

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Comme les deux dernières années, les concours consentis sur ce fonds dont la gestion est confiéeà la Société Tunisienne de Banque et la Banque Nationale de Tunisie pour l'octroi des crédits d'équipementrespectivement aux secteurs industriel et agricole, enregistrent une régression de 71.000 dinars touchantles deux secteurs d'ativité ( - 64.000 dinars pour le secteur Industriel et-7.ooo dinars pour le secteur ag-ricole.

La diminution enregistrée dans les crédits de cette nature provient, mais à un niveau plus élevé,des encours dispensés par la S.N.1. au profit du secteur industriel (- 107.000 dinars). Par contre, le secteuragricole a bénéficié d'un volume d'encours plus important que celui de l'an dernier (+ 56.000 dinars).

Contrairement aux années précédentes, les crédits consentis sous cette forme ont accusé une aug-mentation très nette. De 4.428.000 dinars à fin 1970, ils sont passés à 6.818.000 dinars au 31 décembre 1971.

Les accords délivrés en 1971 ont porté sur 358 nouveaux prêts pour 943.000 dinars et 74 prêts com-plémentaires pour 100.000 dinars soit un montant global de 1.043.000 dinars presque égal à celui accordél'an dernier (1.041.000 dinars).

Cette augmentation s'explique toutefois par la mise en route du programme de construction de laS.N.I.T. qui a bénéficié depuis 1970 d'un accord de 5 millions de dinars pour la construction de 8.000 loge-ments au titre du programme 1972. Surcette ligne de créditles utilisations de cet organisme ont atteint, à findécembre 1971, 1.760.000 dinars.

A ce sujet, il y a lieu de remarquer que ce genre de prêt a été pour la première fois dispensé par l'en-emble du système bancaire.

La part assurée dans ce financement par la Banque Centrale a accusé une légère augmentation de292.000 dinars ou de 7%. De 4.182.000 dinars au 31 décembre 1970, elle est passée à 4.474.000 dinars et nereprésente plus que 66 % de l'ensemble des engagements de cette nature contre 94 % l'an dernier.

Les crédits consentis sous cette forme par le système bancaire ont atteint 4.535.000 dinars au 3\décembre 1971 contre 3.974.000 dinars à fin 1970.

Cette augmentation, de l'ordre de \4%, a été supportée entièrement par les banques primaires etrésulte notamment de la consolidation. à hauteur de 1.760.000 dinars de crédits de préfinancement béné-ficiant à trois sociétés hôtelières et de l'octroi en faveur d'une société de transport en commun d'un créditde 650.000 dinars pour le financement de la construction d'un hangar.

Par rapport à l'an dernier, nous assistons à un accroissement de 1.018.000 dinars ou de Il % descrédits de cette nature dispensés sur les ressources propres des banques et à unE diminution de 457.000dinars ou de 20 % de la part nourrie par l'Institut d'Emission.

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EVOLUTION PAR SECTEUR D'ACTIVITE DES CREDITS SUR RESSOURCES SPECIALES(en dinars)

A. - IndustrielExtraction et fabrication de matériaux de cons-truction ..•..................•.............Travaux publics et bâtiment .Minoterie, semoulerie et travail des graines ..Commerce agricole et alimentaire .Conserves de fruits et légumes .Transports ferroviaires, maritimes et aériens .Tannerie, chaussures .Confection de vêtements et lingerie .Industrie des métaux .Industrie hôtelière . .Industrie du bois, meubles .....•..............Activités et commerces divers ...•..............

B. - AgricoleMatériel agricole

A. - IndustrielTravaux publics et matériaux de constructionIndustrie et commerce des corps gras .Minoterie, semoulerie et travail des graines .Conserve de fruits et légumes .Transport routier .Industrie hôtelière .Métallurgie et mécanique générale ......•.......Activités et commerces divers .

B. - AgricoleMatériel agrIcole

Total B .

Total A + B , .

Encours Encours Variationsau au en valeur

absolue31. 12. 1970 31. 12. 1971 1971·1970

78.615 69.965 8.6501.565 1.5657.674 1.834 5.8405.373 2.000 3.373

59.505 41.265 18.2407.500 6.533 967

26.879 19.500 7.37915.207 15.20719.800 Il.400 8.40019.000 14.000 5.00018.336 16.336 2.00059.356 55.356 4.000

318.810 254.961 63.849

292.480 285.311 7.169---292.480 285.311 7.169

611.290 540.2n 71.018

68.400 146.984 + 78.584164.816 88.858 75.95828.374 21.404 6.97065.114 64.800 31421.000 21.000

3.898.472 3.615.193 - 283.279123.916 129.916 + 6.000

7.600 66.650 + 59.050

4.377.692 4.154.805 - 222.887

105.239 426.885 + 321.646'--

105.239 426.885 + 321.646

4.482.931 4.581.690 + 98.759

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III. - CREDITS ECONOMIQUES ET TECHNIQUESDE POLOGNE ET D'ALLEMAGNE

Encours Encours Variationsau au en valeur

absolue31. 12. 1970 31. 12. 1971 1971·1970

-----Industrie textile ........................... 89.272 113.632 + 24.361Métallurgie et mécanique générale .......... 508.667 489.060 19.607Imprimerie, papeterie .................... 51.144 65.442 + 14.298Extraction de phosphates .................. 35.158 35.158Confection de vêtements et lingerie .......... 23.300 38.778 + 15.478Industrie hôtelière ........................ 241.666 243.344 + 1.678Activités et commerces divers ..•............ 24.532 185.100 + 160.568

Total .............. 973.738 1.135.356 + 161.618

A. - Industriel

Travaux publics et batiment .Minoterie, semoulerie et travail des graines ..Conserves, fruits et légumes .Transport routier .Confection de vêtements et lingerie .Industrie du verre .Fabrication de boissons alcoolisées .Industrie du plastique .Industrie polygraphique .Métallurgie et mécanique générale .Industrie et commerce des corps gras .•......Industrie du papier et cartonnage .Activités et commerce divers .

B. - Agricole

Matériel agricole

42.0269.295

14.970444.54946.70729.072

192.79419.33420.01616.14511.45125.3414.413

23.7615.295

12.638408.66157.96914.07289.794Il.33416.01625.0815.451

21.34178.172

18.2654.0002.332

35.888+ Il.262

15.000103.000

8.0004.000

+ 8.9366.0004.000

+ 73.759

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Les crédits à long terme dispensés par les banques au 31 décembre 1971 ont atteint 46.104.000 dinarscontre 38.614.000 dinars à fin décembre 1970, accusant ainsi une augmentation de 7.491.000 dinars ou de19%.

Les crédits à long terme continuent donc leur progression par rapport à l'ensemble des crédits àl'économie puisqu'ils se comparent à fin 1971 à 16 % de cette masse contre 15 % à fin 1970 etfin 1969.

Comme l'an dernier, cette extension a touché aussi bien les crédits à la construction (+ 658.000 dinarsou + 5 %) que les crédits d'équipement (+ 5.991.000 dinars ou + 32 %) et les crédits agricoles(+ 841.000 dinars ou + 10 %).

Cette augmentation qui provient de la consolidation par les ressources propres des banques et plusparticulièrement de la S.T.B. des crédits de cette nature dispensés en 1966-67 et ayant dépassé la période demobilisation fixée à cinq ans, affecte dans des proportions presque égales les crédits à la constructionà usage d'habitation (+ 330.000 dinars) et ceux finançant la construction à usage industriel ( + 328.000dinars).

Ces crédits dispensés en faveur des entreprises commerciales et industrielles pour leurs besoins d'équi-pement par la S.N.I. sur ses ressources propres et sur des ressources spéciales provenant de la BanqueInternationale pour la Reconstruction et le Développement ( B.LR.D.) et de la Sweedish International Deve-lopment Authority (S.LD.A), et par la S.T.B. sur des prêts de la France, de la Hollande et de l'Allemagne,dans le cadre des accords de coopération économique et technique, sont passés de 17.921.000 dinars au31 décembre 1970 à 23.912 .000 dinars à fin 1971, soit en augmentation de 5.991.000 dinars ou de 32 %.

Les crédits distribués sur ces ressources accusent une augmentation légèrement supérieure à celle del'an dernier (+ 1.911.000 dinars ou + 30 %) avec un volume global d'encours de 8.313.000 dinars à findécembre 1971.

Les crédits de cette nature dispensés par la S.N.L sur ses propres ressources se sont élevés à 1.764.000dinars contre 1.276.000 dinars au 31 décembre 1970, soit en augmentation de 488.000 dinars ou de 39 %'

La répartition des engagements de la S.N.L par secteur nous montre que plus de 60 % des créditsont bénéficié aux secteurs du tourisme (45%) et du textile (16 %); le reste étant réparti particulièrement entreles secteurs du bdtiment (9 %), du transport (8 %), de la mécanique (5 %), de l'impression, du plastique etde l'alimentation (3 % chacun).

Au 31 décembre 1971,Ies crédits dispensés par la S.T.B. sur ses ressources ont atteint 13.835.000 di-nars contre 10.243.000 dinars au 31 décembre 1970, soit en augmentation de 3.592.000 dinars ou de 35 %.

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- le secteur de la métallurgie .

- le secteur de l'industrie chimique .

- le secteur des télécommunications .

- le secteur des textiles .

- le secteur de l'énergie .

- les divers .

26 %21 %16 %11%

10 %16 %

Les crédits de cette nature distribués en totalité par la Banque Nationale de Tunisie enregistrentune augmentation de 841.000 dinars ou de 10 % provenant essentiellement des concours octroyés sur lesressources du programme alimentaire mondial P.A.M. (+ 554.000 dinars ou + 45%) et des crédits dispen-sés sur le Fonds Spécial pour le Développement Agricole (+ 182.000 dinars ou + 5 %).

L'évolution décrite ci-dessous est basée sur les crédits à moyen et long termes déclarés à la Centra-le des Risques et qui englobent environ 63 % de l'ensemble des crédits de cette nature.

Il Ya lieu de rappeler que les engagements non déclarés concernent surtout les crédits dispensés parla S.N.1. et ceux accordés sur les ressources affectées.

Les encours à terme déclarés à la Centrale des Risques à fin décembre 1971 portent sur un volumeglobal de 55.757.000 dinars contre 49.113.000 dinars au 31 décembre 1970, accusant une augmentationde 6.644.000 dinars ou de 13 % alors que ceux tirés des situations comptables du système bancaire se mon-tent respectivement à 88.950.000 dinars et 76.056.000 dinars, soit en progression de 12.894.000 dinars oude 17 %.

de l'agriculture .

de la gestion et cession de biens immo-biliers ..............•.................

- dans le sens de la baisse, le secteur de la métal-lurgie et constructions mécaniques .

+ 1.842.000 dinars ou + 16 %+ 1.634.000 dinars ou + 65 %

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VARIATION DES CREDITS A MOYEN ET LONG TERMESPAR SECTEUR ECONOMIQUE (Décembre 1970-1971)

En %

Agriculture .............................. 13.915 16.688 + 2.773 + 20Energie et transport .oooo ••••••••••••••••••• 75\ 1.092 + 341 + 45Mines et carrières ........................ 1.309 1.042 267 20Métallurgie et constructions mécaniques .... 2.148 1.490 658 30Bâtiment et travaux publics ....•.........•. 123 504 + 38\ + 310Produits chimiques ......................•. I.In 850 322 27Industrie et commerce alimentaires ......... 2.502 4.136 + 1.634 + 65Textiles ................................. 2.217 2.119 98 4Cuirs ...........................•....... 113 60 53 50Hôtels. restaurants. débits de boissons •...... Il.460 12.412 + 952 + 8Gestion et cession de biens immobiliers ...... 1\.437 13.279 + \.842 + 16Divers •.•............................... 1.966 2.085 + 119 + 6

Total ....................... 49.113 55.757 +6.644 + 13

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le total du bilan est passé du 31 décembre 1970 au 31 décembre 1971 de 164.278. 149,9n dinars à195.402.091,379 dinars marquant une augmentation de 31.123.941, 402 dinars ou de 18,94 %.

la masse des billets et monnaies en circulation qui figurait au bilan de l'exercice 1970 pour70.332.756,294 dinars s'élève à 83.561.119,373 dinars au 31 décembre 1971, en augmentation de13.228.363,079 dinars ou de 18,8%.

le maximum de la circulation a été enregistré le 31 décembre 1971 avec 83.561.119,373 dinars etle minimum le 22 janvier 1971 avec 66.667.368,267 dinars.

Au 31 décembre 1971, les dépôts des banques totalisent 8.768.620,506 dinars contre 681.239,061 dinarsau 31 décembre 1970, soit une augmentation de 8.087.381,445 dinars.

le solde de cescomptes qui était de 5.971.816,003 dinars au 31 décembre 1970 passeà 10.942.666,045dinars au 31 décembre 1971, enregistrant un accroissement de 4.970.850,042dinars soit 45,4 %' Imputableau solde du compte courant du tréson:rédlteur au 31 décembre 1971 de 9.635.985,980 dinars.

- Allocation de droits de tirage spéciaux

Ce compte, ouvert au début de 1970 pour enregistrer la contrepartie des droits de tirage spéciauxaccordés à la Tunisie par le Fonds Monétaire International, fait apparaître, au 31 décembre 1971, un soldede 5.053.125,000 dinars représentant l'allocation cumulative au titre des années 1970 et 1971.

l'ensemble des autres engagements à vue et à terme enregistre une baisse de 7.339.152,894 dinarsrevenant de 29.413.121,503 dinars au 31 décembre 1970 à 22.073.968,609 dinars au 31 décembre 1971,soit 25 % en moins.

les soldes créditeurs des comptes c1earing, qui étalent de 2.432.947,057 dinars, au 31 décembre1970, passent à 5.106. 336, n8 dinars au 31 décembre 1971, soit une augmentation de 2.673.389,nl dinarsou 109,9 %. (Pour apprécier l'évolution de ce compte, il ya lieu de se référer au même poste d'actif).

le solde de ces comptes accuse une hausse de 3.180.894,511 dinars ou de 20,9 % passant de15.190.358,512 dinars, au 31 décembre 1970, à 18.371.253,023 dinars au 31 décembre 1971.

Il Y a lieu de mentionner que ce compte concerne les crédits réalisés sur les prêts accordés au Gou-vernement tunisien dans le cadre des accords de coopération économique avec la Pologne, la Roumanie,l'U.R.S.S., la Suède, la Yougoslavie, le Danemark, la Bulgarie, l'Italie et la Belgique.

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- Obligations en contrepartie d'emprunts extérieurs

Au 31 décembre 1971, la valeur des cautions données par notre Institut au bénéfice d'Etablissementsbancaires s'est élevée à 31.537.051,361 dinars contre 29.742.862,771 dinars à fin 1970 accusant une augmen-tation de 1.7'4.188,590 dinars ou de 6 %.

- Comptes d'ordre et divers

Les comptes d'ordre et divers font apparaitre une augmentation de 1.232.861,518 dinars. Ils passentde 848.096,879 dinars au 31 décembre 1970, à 2.080.958,397 dinars au 31 décembre 1971.

La valeur de "encaisse-or passede 2.291.917,661 dinars au 31 décembre 1970 à 2.398.458,252 dinarsau 31 décembre 1971, marquant un léger accroissement de 106.540,591 dinars ou de 4,4 %'

- Souscriptions en or et en devises aux organismes internationaux

Les souscriptions en or et en devises de notre Institut aux organismes internationaux ont évolué de1.706.250,003 dinars soit 31,6 %' elles sont passéesde 5.395.425,013 dinars au 31 décembre 1970 à7.101.675,016 dinars au bilan 1971.

- Avoir. en droits de tirage spéciaux

Ce compte est ouvert au début de 1970 pour enregistrer les allocations et les utilisations de droitsde tirage spéciaux conformément à la résolution n° 24 - 12 du Conseil d'Administration du Fonds Moné-taire International,adoptée le 3 oelobre 1969.

L'allocation en droits de tirage spéciaux obtenue par la Tunisie au titre de 1971 a été de 3.745.000unités D.T.S. équivalant à 1.966.125 dinars.

La quasI-totalité de cette allocation a été utilisée au cours de l'année 1971. Le solde de 1.050.690,375dinars figurant au 31 décembre 1971 résulte d'une transaelion (achat de D.T.S. contre des devises) de2.000.000 D.T.S. équivalant à 1.050.000 dinars.

Le montant global des avoirs en devises est en nette progression. Il passede 29.001.483,018 dinars,au 31 décembre 1970, à 68.062.248,911 dinars au 31 décembre 1971, enregistrant ainsi une aUgmenta-tion de 39.060.765,893 dinars ou de 134,7 %'

Lessoldes débiteurs des comptes d'accords de paiement qui figuraient au bilan 1970 pour 810.984,865dinars montent à 2.804.561,947 dinars a,u 31 décembre 1971, accusant une hausse de 1.993.577,082 dinarsou de 245 %'

Ainsi, au 31 décembre 1971, l'ensemble des comptes de c1earing laisse apparaitre par contraeliondes soldes débiteurs et des soldes créditeurs une dette de 2.301.774,831 dinars alors que l'exercice 1970s'est soldé par une dette de 1.621.962,192 dinars.

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Les engagements de l'Etat et des intermédiaires agréés tunisiens sur les crédits octroyés dans lecadre des accords de coopération économique et technique s'élèvent au 31 décembre 1971 à 17.227.223,111dinars contre 13.464.383,617 dinars en fin de l'exercice 1970, enregistrant ainsi une augmentation de3.762.839,494 dinars ou de 27 %.

- Compte courant postal

les avoirs de notre Institut au Centre des Chèques Postaux qui figuraient au bilan 1970 pour3.924.191,831 dinars montent à 4.347.212,368 dinars au 31 décembre 1971, marquant une hausse de423.020,537 dinars soit 10,7 %.

Le volume des effets escomptés suit une courbe descendante. Il passe de 16.595.522,629 dinars enfin d'exercice 1970 à 11.967.569,190 dinars au 31 décembre 1971, enregistrant une régression de4.627.953,439 dinars ou de 27 %.

le volume des effets en pension apparaissant pour 14.000.000 de dinars, au bilan 1970, se trouvecomplètement soldé au 31 décembre 1971.

Le volume des effets et chèques en cours de recouvrement, qui figurait en fin de l'exercice 1970pour 954.335,918 dinars, monte à 1.440.967,032 dinars au 31 décembre 1971 marquant une progressionde 486.631,114 dinars soit 50,9 %.

L'Institut d'Emission a accordé en date du 1·' juillet 1970 une avance permanente à l'Etat de25.000.000 de dinars, en application de la loi relative à l'assainissement des Finances publiques.

Ce poste qui enregistre l'avance remboursable accordée à l'Etat en application de la loi ci-dessuspour le montant initial de 17.500.000 dinars accuse, al! 31 décembre 1971, un solde de 12.446.875 dinars

- Avance à l'Etat en contrepartie de droits de tirage spéciaux

L'allocation des droits de tirage spéciaux pour l'année 1971 a servi, comme celle de l'année 1970, àl'amortissement partiel de l'avance remboursable à l'Etat et comptabilisée sous la rubrique "avance àl'Etat en contrepartie de droits de tirage spéciaux".

Ainsi le solde de ce poste apparaissant au 31 décembre 1971 pour 5.053.125 dinars n'est autre quele montant de l'allocation cumulative durant les années 1970 et 1971.

Le solde restant dû sur cette créance s'élève, au 31 décembre 1971,à 2.200.000 dinars contre 2.700.000dinars au 31 décembre 1970. La diminution de 500.000 dinars ou de 18,52 % représente l'amortisse-ment effectué sur cette créance par prélèvement sur la part des bénéfices revenant à l'Etat au titre del'exercice 1970.

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Le solde de ce compte passed'une année à l'autre de 861.000 dinars à 846.000 dinars. La régressionde 15.000 dinars représente la valeur de trois obligations échues de l'emprunt obligataire souscrit parnotre Institut auprès de la Société Nationale d'Investissement.

La valeur résiduelle des immeubles après amortissement s'établit à 434.063, 905 dinars au bilan 1971contre 435.3 12,172 dinars à la fin de l'année 1970.

Ce compte enregistre une progression de 1.794.188,590 dinars, soit de 6 % passant de29.742.862,771 dinars au 31 décembre 1970 à 31.537.051,361 dinars au 31 décembre 1971.

Les comptes d'ordre et divers sont passés, de décembre 1970 à décembre 1971, de 1.I02.m,OIOdinars à 957.377,624 dinars accusant une baisse de 145.399,386 dinars.

L'exercice 1971 s'est soldé par un bénéfice net de 2.850.000 dinars, déduction faite de toutes chargesd'amortissements et de provisions, en augmentation de 700.000 dinars par rapport au bilan 1970.

Les recetles de la Banque Centrale ressortent à 4.370.849,013 en 1971 contre 3.349.851,125 dinarsen 1970, marquant une progression de 1.020.997,888 dinars ou 30,5 %.

Le tableau el-après retrace l'évolution des recetles réalisées au cours des deux derniers exercicesselon leur origine.

Intérêts sur avoirs extérieurs ....Agios d'escompte ....••.•....•Commissions et produits divers ••

1.980.908,128713.0 Il ,684

1.676.929,201

1.153.532,977650.124,150

1.546.193,998

+ 827.375,151+ 62.887,534+ 130.735,203

Si les agios d'escompte et les commissions et produits divers accusent une légère progression, lesrecetles provenant des avoirs extérieurs enregistrent, par contre, une netle augmentation.

- Charges de l'exercice

Les charges de l'exercice, amortissements et provisions compris, se montent à 1.520.849,013 dinars,au 31 décembre 1971, contre 1.199.851,125 dinars au 31 décembre 1970, en augmentation de 320.997, 888dinars ou 26,8 %.

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- Dépenses d'administration

les dépenses engagées durant l'exercice 1970 s'élèvent à 814.201,524 dinars contre 838.827,403dinars au cours de l'exercice 1971,accusant une augmentation de 24.625,879 dinars en valeur absolue ou3 % en valeur relative.

<en dinars)

Origine des dépenses Exercice 1971 Exercice 1970 Différences

Dépenses de personnel ......... 569.502,673 545.565,070 + 23.937,603Dépenses de fabrication de billets.monnaies et médailles ......... n.822,749 82.192,620 9.369,871Dépenses relatives aux immeu-bles, matériels et mobiliers ..... 93.743,267 93.559,875 + 183,392Divers ....................... 102.758,714 92.883,959 + 9.874,755

Total ........... 838.827,403 814.201,514 + 24.625,879

- Dotation au fonds d'aide et de prévoyance sociale

le fonds d'aide et de prévoyance sociale a été doté cette année de 175.876,951dinars contre 130.400,601dinars pour l'exercice 1970.

les Immeubles ont été amortis de 56.144,659 dinars, ce qui porte le total des amortissements à788.693,On dinars.

Quant aux provisions. elles ont reçu une dotation globale de 450.000 dinars, destinée à couvrir lesrisques sur engagements en cours et les risques de variations des cours de change.

Conformément aux dispositions de l'article 68 des statuts de la Banque Centrale de Tunisie. le Con-seil d'Administration a arrêté comme suit la répartition des bénéfices nets de l'exercice 1971.

- Réserve spéciale 150.000,000 dinars

- Amortissement de la créance sur l'Etat résultant de la dévaluation duFranc français du 27/12/58 700.000,000 dinars

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Encaisse-or ............................•.............••................•.

Souscriptions en or et en devisesaux organismes internationaux ...............•

Avoirs en droits de tirage spéciaux .....................•....................

Avoirs en devises •.......................................................•

Accords de paiement .........•.....•.......................•............•

Comptes spéciaux de coopération économique de l'Etat et des intermédiaires agréés

Compte courant postal. ..........•......•.•...••..................• " .•....

Effetsescomptés ..................•.•.....................................

Effets en pension .........................•....•....................•...•••

Effets escomptés et chèques en cours de recouvrement ......................•.

Effets à l'encaissement ..........•......................•.....•........•...

Avance à terme ...........•......................•......•.........•.....

Avance permanente à l'Etat .......•........................•......•••.....

Avance remboursable à l'Etat ....•.................•...•••.•............••.

Avance à l'Etat en contrepartie de droits de tirage spéciaux ..•.................•

Créance sur l'Etat résultant de la dévaluation du F.F. du 27/12/1958 .

PortefeulUes- titres ............................•..•.•••...•...............

Immeubles ..............•..........•............•..•...•.•......•.......

Effets publics en garantie de prêts extérieurs ..................•.•.......•.•.

Comptes d'ordre et divers ..........•.........................•.....••....

2.398.458,252

7.101.675,016

1.050.690,375

68.062.248,911

2.804.561,947

17.227.223.111

4.347.212,36811.967.569.190

1.440.967,032

526.992.287

25.000.000,000

12.446.875,000

5.053.125,000

2.200.000,000

846.000,000

434.063.905

31.537.051,361

957.3n,624

Résultats de l'exercice .Réservespéciale .....•.......•..•••....••••

Amortissement de la créance sur l'Etat résultantde la dévaluation du franc français du 27/12/1958 .

Versement au Trésor ........••....•••...•••

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Billets et monnaies en circulation .

Comptes courants des banques et des établissements financiers .

Comptes du gouvernement .

Allocation de droits de tirage spéciaux .

Autres engagements à vue et à terme .

Déposants d'effets à l'encaissement .

Accords de paiement ......•..............................................

Comptes de coopération économique .

Provisions .

Réserve spéciale .

Réserve légale .

Capital ......•.......•..................................................

Obligations en contrepartie d'emprunts extérieurs .

Comptes d'ordre et divers .....•...........................................

Résultats de l'exercice •....•...•......•..••...........•....•.......•.......

83.561.119,373

8.768.620,506

10.942.666,045

5.053.125,000

22.073.968,609

526.992,287

5.106.336,n8

18.371.253,023

1.700.000,000

1.030.000,000

600.000,000

1.200.000,000

31.537.051,361

2.080.958,397

2.850.000,000

2.850.000,000- 150.000,000

700.000,0002.000.000,000

2.700.000,000

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Dépensesd'admlnlstratlon ..........•.........

Commissions Fonds Monétaire International .....

838.827,403

280.587,749

56.708,400

56.144,659

Intérêts et escomptes •........•........••.•... 3.660.151,687

Commissions................................ 429.846,208

Produitsdivers ........................•...•. 62.221,536 C'lIC'lI....

Dotation au Fonds d'Alde et de Prévoyance Sociale 175.876,951

Dotations aux provisions 450.000,000

Résultats de l'exercice 2.850.000,000

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En exécution des prescriptions légales et conformément à la mission que vous avez bien voulu meconfier, j'ai l'honneur de vous faire connaître que j'ai procédé au contrôle des comptes de la BanqueCentrale de Tunisie au 31 décembre 1971.

Ainsi que le prévoit la loi, j'ai effectué une série de vérifications et de sondages afin de m'assurer dela conformité des bilans, compte de pertes et profits et tableau de répartition des résultats de l'exerciceavec les écritures reprises sur les livres de la Banque Centrale de Tunisie, d'une part, et les prescriptionslégales, d'autre part.

Ce contrôle m'a permis de constater la parfaite régularité des opérations, ainsi que leur parfaiteconformité avec les règles statutaires.

Le bilan et le compte de pertes et profits, ci-joints, peuvent donc être considérés comme exprimantcorrectement la situation de la Banque Centrale de Tunisie au 31 décembre 1971.

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Grace à une expansion considérable du secteur agricole qui a bénéficié de conditions atmosphéri-ques particulièrement favorables, la production a enregistré un taux de croissance très élevé et a permisainsi de combler le retard accumulé pendant les deux premières années du troisième plan.

Les mêmes performances ont été réalisées dans les domaines des investissements, de 'a consomma-tion et des échanges extérieurs.

Cette évolution de l'activité économique s'est accompagnée d'une amélioration de la situation fi-nancière du pays tant sur le plan extérieur que sur le plan intérieur.

L'accroissement de l'épargne nationale ayant permis de financer une part plus grande des investis-sements, les apports nets de capitaux extérieurs se sont traduits, avec la forte réduction du déficit courant,par un important excédent de la balance des paiements et une augmentation sans précédent de nos réser-ves de change.

Sur le plan intérieur, l'année a été marquée par une très forte expansion de la masse monétaire,sous l'effet des entrées nelles en devises, et par une amélioration substantielle de la trésorerie de l'Etat.

L'existence de ces importantes ressources financières à la fois extérieures et intérieures constitueun fait sans précédent dans l'histoire économique de notre pays, qui n'est pas sans poser des problèmesnouveaux aux autorités monétaires. Celles-ci doivent faire preuve d'une vigilance accrue face à une situa-tion en évolution rapide.

Conscientes de la nécessité d'employer les réserves en devises - qui représentent une partie denotre épargne nationale-dans le financement des investissements, les autorités ont déjà pris des mesuresde libéralisation des importations de produits liés à l'investissement et à la production.

Il faut veiller cependant à ce que les avoirs en devises de la Tunisie soient maintenus à un niveau suf-fisant pour servir dans les moments difficiles que ne manquerait pas d'engendrer, sur le plan agI icole, unepluviométrie irrégulière.

Aussi, la poursuite de la libéralisation des importations et des autres paiements courants devra-t-ellese faire progressivement et au fur et à mesure que s'affermira la structure, encore faible, de notre balancedes paiements et notamment de nos exportations.

En outre, dans la conjoncture internationale actuelle dominée par la crise monétaire, préjudiciableprincipalement aux intérêts des pays en voie de développement, le maintien de la valeur et du rendementde ces avoirs en devises exige de notre part une plus grande vigilance.

De même que les ressources extérieures, les ressources financières intérieures, actuellement abon-dantes, devraient servir à financer les investissements. A celle fin, la politique du crédit doit être réadaptéeà la conjoncture nouvelle.

Les nouvelles mesures doivent tendre à encourager et à faciliter l'acheminement des ressourcesstables des banques vers des emplois à moyen et long termes. Ainsi le système bancaire pourra jouerpleinement son rôle de transformation de l'épargne liquide en ressources plus longues pour le financementdes investissements.

Il est bien entendu que ces nouvelles mesures ne pourront être applicables que si des projets d'investis-sement valables sont présentés au crédit et si une politique dynamique de promotion des investissementsest adoptée.

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En s'engageant dans cette vole, les autorités ne doivent cependant pas perdre de vue l'impératifmajeur de la stabilité monétaire. Elles doivent assurer une régulation plus stride de 10liquidité de l'écono-mie; car tout excès Incontrôlé de cette liquidité se traduit inévitablement par une tension sur les prix etconstitue de ce fait une menace grave pour l'équilibre économique et la justice sociale.

Pour contrôler en permanence cette liquidité et la maintenir à un niveau compatible avec celui del'adlvité économique, les autorités compétentes doivent réadapter les instruments de la politique moné-taire en vue de mettre en place un dispositif d'intervention qui leur permette d'agir efficdcement etsans délai.