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“ à Paul Didier, Magistrat, et Jean Allemane, Ouvrier ” prix : 0,80 euros bulletin de la société des amis de Pumpernickel irrégulomadaire épanchiste wissembourgeois Pumpernickel n°67/ 18 ème année janvier 2013 OUZIÈME SCANSION de l'anaphore du candidat socialiste lors du débat d'entre deux tours : "Moi Président de la Républi- que, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations profession- nelles que les syndicats. Et que nous puissions avoir régu- lièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi ou ce qui relève de la négociation.". C'était précisément le thème de cette confé- rence sociale qui a accouché d'un accord national interprofessionnel, salué comme historique par "les 200 familles" [ le medef ], le Figaro, trois confédérations syndicales [ qui viennent de recueillir, au total, 28% des voix aux élections professionnelles des "très petites entreprises" ] et le gouvernement : quel compagnonnage ! "Compétitivité et sécurisation" sont les maître-mots de cette ca- pitulation en rase campagne face aux exigences de ceux qui n'ont que l'exemple du Danemark [ où le licenciement sans contrainte date de…1899 ! ] à nous brandir. Sans savoir que la "flexicurité" en vi- gueur là-bas vient des Pays-Bas, et en oubliant qu'elle repose tant sur l'équilibre entre droits et responsabilités des employeurs et des travailleurs que sur un climat de confiance entre pouvoirs publics et partenaires sociaux, afin que chaque partie prenne ses responsabili- tés. À voir la tête des uns et des autres, on sent que la confiance est déjà au rendez-vous. Il est dommage que l'on entende si rarement parler de quelques- unes des dispositions de cet accord : un employeur pourrait licencier un salarié qui refuserait une modification de son poste ou de son lieu de travail, ou qui aurait aussi l'insolence de contester une diminution de son salaire. Ces dispositions "historiques" risquent d'ailleurs de ne pas passer le cap de la chambre sociale de la Cour de Cassation qui a la maladresse de s'appuyer sur les dispositions définies par l'Organisa- tion internationale du Travail. Si l'on suit la "logique" des promoteurs de cet accord, il y aurait sans doute lieu de prononcer au plus tôt la dissolution de ces deux instances qui ne comprennent rien à l'esprit d'entreprise et au progrès. On préfère nous faire croire que les CDD seront plus taxés que les CDI, ce qui est loin d'être réellement acquis. En 1984, tel cadre dirigeant dans une entreprise nord-américaine était gratifié d'un diamant en reconnaissance des 25 ans qu'il avait passés à servir les intérêts de ceux qui l'avaient employé. Trente ans plus tard, un autre cadre dirigeant d'une autre entreprise nord-américaine qu'il a servie également 25 ans durant, vient d'en être mis à la porte, sans doute du fait du plafonnement de son potentiel et de son inaptitude à s'adapter aux nouvelles règles managériales. Encore un qui vient de prendre une bonne leçon sur "l'équilibre entre droits et responsabilités des employeurs et des travailleurs" et qui doit se réjouir que son départ puisse permettre au monde de la finance, l'ancien adversaire de l'actuel président de la répu- blique, de retrouver son équilibre, encore un équilibre. Licencié aujourd'hui, employé demain ? D l'accélération T C' EST PARTI ! Alors qu'il piaf- fait d'impatience depuis de trop longs mois, l'ancien s'est mis sur les rangs pour cueillir un fruit déjà mûr, ce- lui de la revanche de 2008, cette défaite qu'il n'a toujours pas encaissée. On s'amusera de cette déclaration d'amour à la fraternité, à l'écoute et au travail en commun, faite avec l'enthousiasme des nouveaux convertis. Qui a remarqué que tout cela aurait été au centre de la "normalité" de l'ancien équipage en- tre 1989 et 2008 ? En passant, le chef de file de l'oppo- sition municipale doit se réjouir que les choses aient changé à l'agence locale du premier quotidien d'Alsace, où les oppositions de naguère ont rarement été convenablement traitées. En fait, la normalitude a touché tout le monde, et c'est beaucoup mieux comme ça. Il devient difficile de suivre les ru- meurs qui accompagnent la gestation de ces listes en constitution, dont on se demande sur quoi elles se bâtissent. À part se pousser du col ou jouer à l'homme providentiel, quid des projets, surtout quand ils émanent de presque septuagénaires, dont il est raisonnable de penser qu'ils ont leur avenir derrière eux ? Ne disons rien de ces inconnus qui voudraient exciper d'on ne sait quelle qualification professionnelle pour nous persuader qu'ils sont les personnages de la situation ! Dans ces colonnes, il n'y a rien à vendre. On s'y contente d'un coup d'œil critique, quel que soit le déten- teur d'un pouvoir par nature éphémère, puisque nous sommes en démocratie. N'oublions surtout pas de leur deman- der, sans concession et à tous, les comptes qu'ils doivent nous rendre, parce que nous le valons bien, non ? Pumpernickel E sommaire accélération p.1 licencié p.1 invitation p.1 actualité–1 p.2 actualité–2 p.3 actualité–3 p.4 V ème et IX ème arts p.5 réussite 2/2 p.6 travaux pratiques p.7 hommage p.8 anniversaire p.8 supplément p.I à IV Pumpernickel dir. de publication : Antoine Michon irrégulomadaire dépôt légal : à parution n° ISSN : 1271–6332 1 rue Saint-Jean 67160 Wissembourg abonnement : annuel : 3 euros / soutien : 6 euros [email protected] pumpernickel.fr reprographié à 500 exemplaires par “ medialogik ” / medialogik.tv Husarenlager 6a D – 76187 Karlsruhe tél. : (0049) 721 53 12 992 fax : (0049) 721 53 12 993 … aux dixièmes rencontres de Pumpernickel Pumpernickel Pumpernickel Pumpernickel Pumpernickel , qui fêtera son dix-huitième anniversaire le dimanche 8 septembre 2013. 1 rue Saint-Jean à Wissembourg, à partir de 14h30. Il y aura des amis, du soleil, de la musique, des rencontres, à boire et à manger. Si tout se passe comme prévu, le garnement vous aura préparé une surprise dont vous ne reviendrez pas. Mais, patience… Et comme d'habitude, tout à 50 centimes ! INVITATION … Les articles publiés dans Pumpernickel peuvent être reproduits librement sous réserve de mention de provenance.

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ln°67/ 18ème annéejanvier 2013

OUZIÈME SCANSION de l'anaphore du candidat socialiste lorsdu débat d'entre deux tours : "Moi Président de la Républi-que, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissentêtre considérés, aussi bien les organisations profession-nelles que les syndicats. Et que nous puissions avoir régu-

lièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi ou ce quirelève de la négociation.". C'était précisément le thème de cette confé-rence sociale qui a accouché d'un accord national interprofessionnel,salué comme historique par "les 200 familles" [ le medef ], le Figaro,trois confédérations syndicales [ qui viennent de recueillir, au total, 28%des voix aux élections professionnelles des "très petites entreprises" ]et le gouvernement : quel compagnonnage !

"Compétitivité et sécurisation" sont les maître-mots de cette ca-pitulation en rase campagne face aux exigences de ceux qui n'ont quel'exemple du Danemark [ où le licenciement sans contrainte datede…1899 ! ] à nous brandir. Sans savoir que la "flexicurité" en vi-gueur là-bas vient des Pays-Bas, et en oubliant qu'elle repose tantsur l'équilibre entre droits et responsabilités des employeurs et destravailleurs que sur un climat de confiance entre pouvoirs publics etpartenaires sociaux, afin que chaque partie prenne ses responsabili-tés. À voir la tête des uns et des autres, on sent que la confiance estdéjà au rendez-vous.

Il est dommage que l'on entende si rarement parler de quelques-unes des dispositions de cet accord : un employeur pourrait licencierun salarié qui refuserait une modification de son poste ou de son lieude travail, ou qui aurait aussi l'insolence de contester une diminutionde son salaire. Ces dispositions "historiques" risquent d'ailleurs de nepas passer le cap de la chambre sociale de la Cour de Cassation qui a lamaladresse de s'appuyer sur les dispositions définies par l'Organisa-tion internationale du Travail. Si l'on suit la "logique" des promoteursde cet accord, il y aurait sans doute lieu de prononcer au plus tôt ladissolution de ces deux instances qui ne comprennent rien à l'espritd'entreprise et au progrès. On préfère nous faire croire que les CDDseront plus taxés que les CDI, ce qui est loin d'être réellement acquis.

En 1984, tel cadre dirigeant dans une entreprise nord-américaine étaitgratifié d'un diamant en reconnaissance des 25 ans qu'il avait passés àservir les intérêts de ceux qui l'avaient employé. Trente ans plus tard, unautre cadre dirigeant d'une autre entreprise nord-américaine qu'il a servieégalement 25 ans durant, vient d'en être mis à la porte, sans doute du faitdu plafonnement de son potentiel et de son inaptitude à s'adapter auxnouvelles règles managériales. Encore un qui vient de prendre une bonneleçon sur "l'équilibre entre droits et responsabilités des employeurs etdes travailleurs" et qui doit se réjouir que son départ puisse permettre aumonde de la finance, l'ancien adversaire de l'actuel président de la répu-blique, de retrouver son équilibre, encore un équilibre.

Licencié aujourd'hui, employé demain ?

Dl'accélération

T C'EST PARTI ! Alors qu'il piaf-fait d'impatience depuis detrop longs mois, l'anciens'est mis sur les rangs pourcueillir un fruit déjà mûr, ce-

lui de la revanche de 2008, cette défaitequ'il n'a toujours pas encaissée. Ons'amusera de cette déclaration d'amourà la fraternité, à l'écoute et au travail encommun, faite avec l'enthousiasme desnouveaux convertis. Qui a remarquéque tout cela aurait été au centre de la"normalité" de l'ancien équipage en-tre 1989 et 2008 ?

En passant, le chef de file de l'oppo-sition municipale doit se réjouir que leschoses aient changé à l'agence localedu premier quotidien d'Alsace, où lesoppositions de naguère ont rarement étéconvenablement traitées. En fait, lanormalitude a touché tout le monde, etc'est beaucoup mieux comme ça.

Il devient difficile de suivre les ru-meurs qui accompagnent la gestationde ces listes en constitution, dont onse demande sur quoi elles se bâtissent.À part se pousser du col ou jouer àl'homme providentiel, quid des projets,surtout quand ils émanent de presqueseptuagénaires, dont il est raisonnablede penser qu'ils ont leur avenir derrièreeux ? Ne disons rien de ces inconnusqui voudraient exciper d'on ne saitquelle qualification professionnellepour nous persuader qu'ils sont lespersonnages de la situation !

Dans ces colonnes, il n'y a rien àvendre. On s'y contente d'un coupd'œil critique, quel que soit le déten-teur d'un pouvoir par nature éphémère,puisque nous sommes en démocratie.N'oublions surtout pas de leur deman-der, sans concession et à tous, lescomptes qu'ils doivent nous rendre,parce que nous le valons bien, non ?

Pumpernickel

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sommaireaccélération p.1licencié p.1invitation p.1actualité–1 p.2actualité–2 p.3actualité–3 p.4Vème et IXème arts p.5réussite 2/2 p.6travaux pratiques p.7hommage p.8anniversaire p.8supplément p.I à IV

Pumpernickeldir. de publication :

Antoine Michonirrégulomadaire

dépôt légal : à parutionn° ISSN : 1271–6332

1 rue Saint-Jean67160 Wissembourg

abonnement :annuel : 3 euros / soutien : 6 euros

[email protected]é à

500 exemplaires par“ medialogik ” / medialogik.tv

Husarenlager 6aD – 76187 Karlsruhe

tél. : (0049) 721 53 12 992fax : (0049) 721 53 12 993

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1 rue Saint-Jean à Wissembourg, à partir de 14h30.

Il y aura des amis, du soleil, de la musique, des rencontres, àboire et à manger. Si tout se passe comme prévu, le garnementvous aura préparé une surprise dont vous ne reviendrez pas. Mais,patience…Et comme d'habitude, tout à 50 centimes !

INVITATION …

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de provenance.

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Actualité wissembourgeoise – 1"Brame électoral à Wissembourg !" Alors ça y est, pas de trêvedes confiseurs, on enchaîne les réunions toutes plus d'information

C' EST MÊME DE "PLAN DRAGUE" dont ilfaut parler, tant les mains passéesdans le dos, les saluts appuyés, lesconversations ostentatoires en de-viennent vaniteuses du fait même

de leur excès.

Un exemple ?L'autre jour, c'était "réunion de quartier"

pour le centre de la commune. Ça se tenait dansla grande salle du relais culturel [ ici, on ne ditpas autrement ] et a donné lieu, une fois de plus,à ce déluge de mots vides de sens mis en scènesur fond de présentation assistée par ordina-teur sans âme. Quel est donc l'intérêt de nousrebattre les oreilles avec ce que nous savonsdéjà pour l'avoir ou bien entendu, entre deuxbâillements, au conseil municipal ou bien lu dansles comptes rendus disponibles ici et là ? Maisnon, il fallait bien tester l'un de ces slogans[ "Une ville à votre service" ] qui va certaine-ment servir de support à la prochaine campa-gne électorale qui s'annonce d'un ennui cons-ternant. Quand "l'espace de discussion", se-lon la formule de la cellule de propagande mu-nicipale, se résume à une dizaine de questionsaprès trois quarts d'heure de papotage autourdes lieux communs habituels, il est légitime dedemander raison à celui qui s'est fait élire surun autre slogan qu'il est presque cruel de rap-peler, "Ensemble, autrement". Tout comme illui est malvenu de considérer que chaque re-marque qui ne s'apparenterait pas à un dithy-rambe à son égard doit être assimilée à une cri-tique téléguidée par une opposition qu'il exècremoins encore que tous ceux dont il s'est moquéces quatre dernières années.

Cette réunion de quartier sans entrain sui-vie par une cinquantaine de personnes, dontvraisemblablement une bonne dizaine en ser-vice commandé, n'a en fait rien apporté de nou-veau, puisque l'organisateur a réponse à tout.Tout est présenté alors que tout est ficelé,décidé, enregistré [ "acté" comme ils disentparce qu'ils ne savent pas parler ]. Rien n'estmis à la discussion, tout arrive, comme parenchantement et doit faire le bonheur de cePeuple qui doit remercier le Ciel d'avoir mis sursa route des personnages de cet acabit.

Même les erreurs ou les approximations sontl'occasion de faire taire ceux qui, par nature,en savent moins que celui qui sait tout. Ainsiune ancienne commerçante a-t-elle dû faire leforcing pour que l'on reconnaisse enfin quec'était elle qui savait combien elle payait detaxes, alors que celui qui les décrète avait dumal à faire les comptes.

Nous avons aussi eu droit à la figure dé-sormais imposée du développement sur "ladette". Il y en a moins qu'avant, parce que nos

prédécesseurs étaient des incapables, demauvais gestionnaires qui en prenaient

à leur aise avec les finances communales. Gra-phique à l'appui, on nous "démontre" qu'elleest passée de 5,8 millions d’euros en 2001 à10,7 millions en 2008, soit une augmentationde 47% nous affirme celui qui sait mieux comp-ter que tous les autres [ en fait plus de 85%pour ceux qui savent compter ]. Cette asser-tion semble à relativiser si l'on s'en tient auxinformations basées sur les données du mi-nistère des Finances selon lesquelles la detteaurait continué à croître ces quatre dernièresannées pour atteindre 12,6 millions d'euros,soit une charge par habitant passantde 1 300 euros à 1 600 euros, avec un embal-lement de l'annuité de la dette l'an dernier quiaurait plus que doublé ! [sources :journaldunet.com ]. Reconnaissons que toutcela fait mauvaise impression et plombe légè-rement l'ambiance.

Ceux qui ont encore un peu d'humour peu-vent relire "Le cadeau de César", savoureuxalbum d'Astérix, qui sait brocarder tous cesvendeurs d'illusion adeptes de la récitation desstatistiques.

Bons vœux à vous, les "forces vives" !L'exercice s'est poursuivi quelques jours

plus tard avec ce rite dont on ne sait s'il faudral'intégrer aux comptes de la prochaine campa-gne électorale, la "cérémonie des vœux". Làencore, ce sont les mêmes discours invaria-blement recyclés qui resservent d'année en an-née, pour essayer de nous convaincre de ce àquoi celui qui parle ne croit même plus : tousles jours et à tous points de vue, nous allonsde mieux en mieux ! À condition bien entendud'avoir intégré que nous devons nous en re-mettre à ce personnage qui nous avait … sipeu promis [ rappelons-nous cette soirée élec-torale du 22 février 2008, "Nous ne feronsaucune promesse !", eh bien, en voilà une qu'ilaura tenue ! ] et en qui nous placions tant d'es-poirs. Début janvier, il a essayé de nous ven-dre sa zone commerciale désespérément sque-lettique où trône cet avantageux panneau se-lon lequel les dernières cellules seraient dis-ponibles, s'attirant les foudres des commer-çants du centre qui ont été, selon eux, délibé-rément tenus à distance de cette lubie. Voilàencore une catégorie sociale ou profession-nelle qui est amenée à regretter de ne pas avoirplus et mieux écouté ceux qui nous mettaienten garde [ précisons néanmoins que ces aver-tissements perdaient toute valeur puisqu'ilsémanaient d'individus courageusement ano-nymes qui mêlaient systématiquement accu-sations, ragots, potins et cancans ]. Bref, cettezone de commerce, censée créer ici les emploisqu'elle aura détruits ailleurs, se présente en-core comme une grande réussite qui va nousréconcilier, tous et à coup sûr, avec ce bon-heur libéralo-paternaliste que l'on veut à tout

prix nous imposer. Somme toute, l'action de lamunicipalité, ou de ce qu'il en reste, est cohé-rente, et stable dans le caporalisme et l'autori-tarisme. Ce n'est sans doute le meilleur com-pliment qu'on aura pu lui faire.

L'esprit d'équipe ?On a trop tendance à oublier qu'au fil des

mois et des années, ce ne sont pas moins de sixconseillers municipaux de la liste "majoritaire"qui ont rendu leur tablier, et qu'un autre a faitl'objet d'une dégradation qui est tout au dés-honneur de ceux qui l'ont organisée, quels quefussent les reproches que l'on avait à faire àcelui que l'on humiliait publiquement. Il n'y adonc plus de "réserve" pour compenser les pro-chaines défections suscitées par des compor-tements, des réflexions et des attitudes qui vontau-delà de l'incorrection. Entendre que celui quia été l'artisan de la victoire de mars 2008 estmaintenant qualifié de "machine à perdre" estinsupportable, inadmissible et révoltant. Rienne saurait justifier de qui que ce soit de telserrements. Et Pumpernickel en a suffisammentsupporté il y a quelques années pour ne pasaccepter que l'on se conduise avec les autres,même les pires, comme on s'est comporté aveclui. Tout ça parce que l'on aurait commis la fauteimpardonnable d'avoir simplement rendu ser-vice à des gens que le maire considèrerait commedes adversaires. On n'ose pas penser qu'ilpuisse voir en eux des ennemis. Objectivement,on était rarement allé aussi loin, même du tempsde l'imbuvable arrogance de la droite extrême-dure déjà à l'affût. Actuellement, et du fait d'uneconjoncture particulièrement pénible, la nervo-sité des uns, la fébrilité des autres et la cécitédes derniers oblige ceux qui restent à tout ava-ler, à tout admettre, à tout encaisser. Ce n'estsans doute pas la meilleure des méthodes pourl'emporter dans un peu plus d'un an, quand telse sera dévoilé, ou que tel ou telle autre aurarejoint l'adversaire et que le doute et la confu-sion serviront de colonne vertébrale à deséchanges dérisoires et futiles dont l'absencede débat d'idées sera l'une des caractéristiquesprincipales.

"… serrons-nous les coudes !…"C'est dorénavant le thème qui est intermi-

nablement décliné pour donner de la munici-palité l'image de ceux qui cherchent le consen-sus à tout prix [ sans se rendre compte quec'en est la version molle, donc la moins inté-ressante ] et devront affronter tous "lesautres". Mais de qui parle-t-on, et à qui af-fecte-t-on de tendre cette main ouverte et ma-gnanime ? On l'apprend dans la foulée en en-tendant tonner contre ces "intellectuellementmalhonnêtes" qui critiquent chaque initiaitveet médisent de chaque projet.C'est ben vrai, ça, Mère Denis !

les unes que les autres, autant de prétextes à monopoliser la parole,ânonnant, en boucle, les réussites du pouvoir municipal.

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3[ suite page 4 ]

Actualité wissembourgeoise – 2"Brame électoral à Wissembourg !", la suite. Les sujets nemanquent pas, et si les uns peuvent faire leur bilan [ y compris en

usant des moyens publics ], les autres ont le même droit, et à chargesi tel est leur bon plaisir. Et c'est comme à la Samaritaine !

Cette malhonnêteté intellectuelle que l'on prêteà ces insupportables "autres" est régulière-ment convoquée, jusqu'au ridicule.

"Mensonges et calomnies"Ainsi telle intervention directe du maire

auprès des plus proches amis de Pumpernic-kel, en septembre dernier, pour les dissuaderde participer à la fête annuelle d'une publica-tion, traitée de "tract", qui a tout de même as-suré plus que sa part lors de la campagne élec-torale de mars 2008 en soutenant activementune liste qu'elle prenait pour le renouveau.Il n'hésitait pas à y présenter Pumpernickelcomme l'organe d'un "dictateur de droite ex-trême propageant un discours d'exclusion",et mettait en garde ceux qui auraient l'audacede participer à cette "fête".

[ un autre envoi, direct celui-là, repre-nait ces termes en les développant, at-testant qu'il ne s'agissait pas d'un sim-ple mouvement d'humeur, ndlr ]

Chacun conviendra que l'on est en face depropos mesurés, pesés au trébuchet de la ré-flexion, et en aucun cas d'une entreprise dedénigrement d'une personne coupable de con-server le sens de l'observation critique de lasituation locale. Ajoutons que les amis de Pum-pernickel ont sèchement répondu qu'ils sa-vaient ce qu'ils avaient à faire, s'étonnant aupassage de se savoir surveillés [ ce qui a étéconstaté au travers des apparitions furtivesde tel ou telle venus faire le compte des pré-sents, ce dimanche 9 septembre 2012 ; parchance, les participants ont été aussi nombreuxque les années précédentes ! ]. Ce doit être decette manière que la municipalité envisage cettefraternité psalmodiée à tort et de travers, his-toire de donner le change.

Les "vrais" WissembourgeoisComme il fallait bien "charger la mule",

autant être outrancier ! C'est au nom de cettemême main dont nous ignorions encore qu'elleallait être tendue que Pumpernickel a été taxéde xénophobe au prétexte qu'il s'en est pris audirecteur de cabinet. Cette accusation en aplongé plus d'un dans un abîme de perplexitétant elle est ridicule et dénuée de toute réalité.Lorsqu'il a été fait allusion ici aux"vrais Wissembourgeois", c'était invariable-ment pour s'en moquer, mais le chef de la mu-nicipalité est-il en plus totalement dépourvud'humour… ? Alors que c'est ici que l'on adonné la parole aux Gens du voyage ou quel'on a été invité à lire une interview sur la com-munauté de nos concitoyens d'origine turque,voilà que l'on cherche des poux dans la tête endéplaçant le débat : l'origine de tel ou tel n'arien à voir, ce qui compte c'est qu'un posteinutile a été créé alors que personne n'en avaitété prévenu et que sa finalité échappe au com-

mun des mortels. Mais n'a-t-il pas été déclaréque comme on y avait droit, il aurait été dom-mage de ne pas en profiter, ce à quoi le "xéno-phobe dictatorial de droite-extrême" a ré-pondu que ce qui est légal n'est pas nécessai-rement moral. Quant au rôle exact de ce dircab',il se mesure à l'aune de ses conséquences dansle tissu social et associatif local. Point final.

Communiquons … comme la lune !Dans le compte rendu d'activité dont la mai-

rie nous gratifie, on parle aussi de cette "com-munication" [ que l'on ferait mieux d'appelerpar son vrai nom, "propagande" ], pilotée pardeux employées municipales, qui affiche unbilan flatteur : 45 messages diffusés sur unpanneau lumineux, 1 calendrier des manifes-tations, 2 bulletins municipaux, 950 cartes devœux "pop up" [ reproduisant les monumentsemblématiques de Wissembourg sur le modèledu travail du regretté Lucien Leroy, mais onne peut pas tout savoir ], plus toute la pano-plie de ces innombrables "événements" queles "créatifs appointés" nous imposent parcequ'ils s'inspirent de ce vers de Frederik Mey :"… Et longtemps la vision du vide alterneavec celle du néant…" [ "Deux kangourousdevant la véranda", 1976 ] quand ils ne débap-tisent pas des bâtiments auxquels ils ne com-prennent rien [ cf. cette "nef", complètementdécalée, en lieu et place du relais culturel parcequ'il paraît que "culturel", ça ferait fuir le Peu-ple, alors que la nef de l'ancien couvent desdominicains a été entièrement masquée par lestravaux de rénovation ! ].

Tiens, justement, ces cartes, quelle bonneidée, avec une invitation, distillées selon l'hu-meur de l'instant, les bonnes ou les mauvai-ses fortunes du moment, négligeant l'un quia pourtant beaucoup donné pour la culture àWissembourg, favorisant l'autre parce qu'ilpeut ramener gros dans les filets électoraux,ignorant le troisième parce qu'il déplaît de-puis trop longtemps, cette pitrerie serait ac-cessoire si elle n'était pitoyable ; en tout cas,rien de drôle là-dedans. Wissembourg est-elle originale ? Même pas puisque l'on vientd'apprendre que la ville de Nantes a envoyé,toujours en faisant appel une agence de ré-clame publicitaire, pour plus de 50 000 euros,plus de 200 000 cartes de vœux, histoire defêter sa "récompense" de "ville verte euro-péenne". Dérision et vanité.

Les grandes manœuvresN'oublions pas ces "grands travaux", plus

ou moins menés à leur terme, dont il faut par-ler. Effleurons seulement cette histoire inter-minable du Steinbaechel qui est parvenue àfédérer les oppositions bien au-delà des limi-tes partisanes. De fait, tous ceux qui prennentle temps de réfléchir quelques instants, en ces-

sant de considérer la commune comme une airede jeu où l'on peut déplacer les bâtiments se-lon les pulsions de l'instant en viennent auxmêmes conclusions : seuls ceux qui auront untravail pourront payer les nouvelles maisonsqui sont peut-être indispensables. Le reste,c'est du dogmatisme, de la théorie ou du labo-ratoire d'idées. Quant aux Messieurs-Dames SCoT-AN qui prétendent nous faire laleçon, il suffit de les juger aux résultats, et cen'est pas systématiquement brillant.

Non, l'autre truc de l'année, ce sera l'emmé-nagement de la maison des associations dansles locaux de l'ancien tribunal d'instance. C'estvrai qu'il était temps que l'on fasse de la placeau prochain conservatoire de musique muni-cipale en subsistance dans l'ancienne écoleSaint-Jean. Soit dit en passant, le départ desassociations devrait se traduire par une "miseà niveau" des locaux avec en particulier la sup-pression de ces insupportables poteaux quiencombrent l'espace. Ensuite, on aura rue del'Étoile des salles à la mesure des ambitionsdes près de trois cents élèves encadrés par lavingtaine de professeurs qui s'adonnent à leurpassion favorite. Notons que chaque séancedu conseil municipal, ou presque, est prétexteà la modification des emplois du temps de cetteécole sur laquelle il était permis d'écrire cecile 7 septembre dernier sur le blog : "On ne s’ensort plus. À chaque séance du conseil, il y adu changement. Pour résumer, moins uneheure et demie de trompette, plus un quartd’heure de clarinette, moins une heure troisquart de trombone, plus une demi-heure detrombone/tuba [ ?! ], plus une heure de per-cussion, moins deux heures et quart de batte-rie [ ?! ], moins une heure d’accordéon et dechant, plus trois heures et demie de forma-tion musicale, moins sept heures d’orchestre,et plus sept heures et quart de violon. Mani-festement, il manque un décodeur." Passons.

Maison des associations donc, dont il aété prétendu que son installation dans l'an-cien tribunal avait fait l'objet d'une concerta-tion. Que les concertés se dénoncent !Comme on devait s'en douter, cela se traduirapar une "mise en conformité" des locaux avecune cuisine, un ascenseur, des bureaux, desespaces de rangement, une salle de réunion[ dans l'ancienne salle des audiences quiaurait pu servir de salle de concert au cas oùon aurait eu la bonne idée d'y installer l'écolede musique ? Sans compter que le parc destationnement aurait pu faire l'affaire, maisnon, cela aurait été trop simple ], et tuttiquanti. L'important, nous l'avons tous com-pris, c'est d'être prêt pour la mi-juin, et unegrandiose inauguration qui mettra du baumeau cœur des diverses sociétés amicales, grospourvoyeurs des bataillons d'électeurs

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Actualité wissembourgeoise – 3

[ suite de la page 3 ]

Nous sommes maintenant à quelques encablures de la prochaineéchéance. Les effets des diverses mesures prises se font sentir, et

dont on aura grand besoin en mars 2014. Tou-tes proportions gardées, la maison des asso-ciations nouvelle de Monsieur Ch. Gliech se-rait le tramway de Madame C. Trautmann,c'est-à-dire la réalisation phare qui fait l'una-nimité positive et convainc les plus hésitants.On verra bien, mais cela ne paraît pas vrai-ment bien engagé.Au fait, l'immensité des locaux n'aurait-elle paspermis la cohabitation avec la musique commec'est le cas actuellement rue de l'Étoile ? Maisil aurait fallu demander, écouter et entendre,trois conditions difficiles à réunir.

Westercamp : la tragédieTout cela se déroule(ra) à un jet de pierre

d'une ancienne synagogue, actuellement re-convertie en dépôt, qui devrait être le siègedes archives et du fonds du muséeWestercamp. Ça, c'est ce qui nous été serinél'autre jour avec la mise en images des réalisa-tions municipales. Seul problème, le bâtimentactuel ne répond pas aux normes sur le stoc-kage des archives, qui devraient alors prendrele chemin de Strasbourg et une petite placeaux archives départementales, solutions inac-ceptables on le comprend. Ce sera donc lestatu quo ante qui prévaudra, et pour encorequelques années, voir décennies. Si l'on saitque le déménagement des archives est la con-dition de l'éventuelle, et hypothétique, réou-verture du musée Westercamp, il est probableque nous serons nombreux à avoir quitté cemonde avant que quiconque y aura remis lepied. Encore bravo à on ne sait plus qui, car ilest préférable qu'elle soit frappée de damnatiomemoria, celle qui a pris en charge ce qu'elle aappelé l'inventaire, puis ce fumeux projet scien-tifique et culturel dont on ne parle même plus[ puisqu'on en est maintenant à un"préprogramme architectural et muséogra-phique" (!?) ].

Avant de poursuivre, un rappel, Pumper-nickel, n° 58, janvier 2012 : “ J’avais 12 ans lors-que j’ai mis les pieds ici pour la première fois,avec un groupe scolaire. Nous avons montél’immense escalier avant d’arriver face à laRonde de Nuit de Rembrandt. Notre profes-seur nous avait dit : « C’est le tableau le plusimportant au monde. » [ … ] Le Rijksmuseumest un portail sur la culture, pour la jeunesse,pour les touristes, pour tout le monde. Avoirfermé cette porte pendant dix ans, sur le plusimportant lieu artistique du pays, c’est unehonte. Cela représente une génération de per-due – ceux qui n’iront jamais au musée à l’âgede 12 ans pour la première fois. ” Cette cita-tion de Wim Pijbes, directeur du Rijksmuseum,fermé lui aussi mais pour cause de présence

d'amiante, peut être retranscrite, mot à mot,à Wissembourg. Comme cela a déjà été

surtout, leurs conséquences : toute une commune qui ronchonne,lassée de constater que plus ça change, et plus c'est pareil.

écrit, fermer ce musée a été un acte de vanda-lisme barbare, au sens propre du terme. C'estcomme si on avait enterré un livre parce qu'onn'en comprenait pas la langue. C'est le refus dela démarche philanthropique des amis de Maî-tre Westercamp et de l’“Altertumsverein”quiont décidé de donner à leurs concitoyens lesmoyens de se cultiver en mettant à leur dispo-sition les collections qu'ils avaient rassemblées.Évidemment, ces étourdis n'ont pas pensé àinstaller un ascenseur dans cette maison de vi-gneron, ni à la rendre accessible aux "person-nes à mobilité réduite" comme disent celles etceux qui pondent à l'envi rapports et dossiers,bilans d'étape et pré-programmations, rétro-plan-nings et finalisations. Cela dit, et contrairementà la vulgate en vigueur depuis maintenant plusde dix ans, ce musée n'était ni insalubre, ni ruiné,ni un ramassis hétéroclite de vieilleries, pas plusd'ailleurs qu'il n'était consacré à on ne sait quelle"transfrontaliarité" qui n'existait fichtre pas aumoment de sa fondation. Ceux qui disent ouprétendent le contraire sont au mieux des igno-rants, car ce musée où, selon l'ancien adjointqui devait s'en occuper "on ne rentrait qu'enbottes et casque de chantier", eh bien, on lefaisait visiter deux jours avant qu'il ne soit fermé.Et on peut toujours raconter, raconter et racon-ter encore, la vérité, c'est cela, et rien d'autre.

Avec tout ça, les travaux devaient avoircommencé en 2011, et être terminés en 2012,du moins si l'on s'en tient aux documents four-nis en novembre 2009 par cette personne quiprétendait s'en occuper. Quant à l'invocationpathétique de ces expositions organisées surles thèmes les plus exotiques, elle ne faitqu'ajouter du drame à la tragédie.

Pour nous faire patienter, l'association ditedes amis du musée va organiser une expositiondont le titre s'apparente à une épitaphe : “ Ilétait une fois, en 1913, la création du muséeWestercamp ”. Bref, on s'occupe, et le tempspasse, et les enfants ne savent même plus qu'ilavait un musée à Wissembourg.

Les responsables de ce désastre doiventaffronter leurs responsabilités et rendrepubliquement compte ; en restant passive, lamunicipalité est au mieux complice du forfaitmoral qui a été perpétré.

Le musée Westercamp est un diamant, quimérite mieux que l'abandon, dont l'écrin, lamaison qui l'abritait, vaut mieux que tomberdans un inqualifiable oubli. L'un ne mérite pasd'être séparé de l'autre. Les mises en gardeauront été nombreuses tout comme lespropositions. Mais l'ensemble s'est heurté àl'inertie de ces gens qui préfèrent attendre etlaisser pourrir la situation, persuadés, commele dit bien mieux qu'ils ne sauraient le faire,l'aphorisme d'Henri Queuille qu'il " n'est aucunproblème assez urgent en politique qu'uneabsence de décision ne puisse résoudre."

En janvier 2010, interview imaginaire dePumpernickel par Pumpernickel.L'actuel : "- Mais je ne suis là que depuis25 ans. Et je fais ce que je peux alors qu’ilsne me facilitent pas la vie."L'historique : "- C’est vrai, tu es unnouveau, ici. C’était d’ailleurs bien vu deprendre mon nom pour ton canard.Normalement, c’est un “vrai” Wissem-bourgeois qui aurait dû faire ça, maispersonne n’y a pensé. Quand aux histoiresqu’ils te font, tout le monde en rigole, ils nepassent pas pour des gens sérieux. Je medemande s’ils ne sont pas tout simplementenvieux. Et tu sais que l’envie est un péchécapital. À leur place, je te laisseraitranquille, parce que l’enfer… "

Invité ensuite à faire partager quelquessouvenirs qui lui restaient du temps bénioù les visiteurs ne passaient pas devant luisans le gratifier d'une caresse, notre amipoursuivait : "- Ah oui, il me revient cessoirées, les nuits des musées, je crois, il y aune petite quinzaine d’années. Ça, c’étaitquelque chose ! Il y avait un conteur, desmusiciens, des danseurs, le musée étaitplein, c’était sympa et décoincé. L’héri-tage de Me Westercamp fructifiait selon lestermes du legs, c’est-à-dire que la collec-tion personnelle était mise à la disposi-tion des Wissembourgeois. C’était dutemps où les gens qui s’occupaient de cul-ture s’y connaissaient un peu. Maintenant,ils se prennent pour des bibliothèquesparce qu’ils ont vu deux livres ! Comme jeregrette mon ancien conservateur ! C’étaitun sentimental. Il me racontait tout, commece Chinois qui, ne pouvant se confier àpersonne, a choisi pendant 25 ans de neparler qu'à son buffle. "

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I

“ à Paul Didier, Magistrat, et Jean Allemane, Ouvrier ”b u l l e t i n d e l a s o c i é t é d e s a m i s d e Pumpern icke l

irrégulomadaire épanchiste wissembourgeois

Pum

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icke

lsupplément au n°67/ 18ème année de janvier 2013

ratage historiqueANS UN EXERCICE dedémocratie directe sansprécédent, le texte de ceréférendum consultatif aété élaboré par une

commission de 25 citoyens ordinairestirés au sort.“ Faut-il faire de ces propositions labase d’une nouvelle organisationpolitique régionale ? Notre réponse estOUI ! ”, a déclaré le collège desactuels présidents des conseilsgénéraux et régional.Lors de ce référendum, dont le résultatsera indicatif , les Alsaciens serontinvités à répondre par oui ou non àsix questions sur des sujets tels que lapolitique industrielle régionale, lesenjeux culturels, le rôle des ressourcesnaturelles, la gestion économe del’énergie, le schéma général destransports ou le futur systèmedémocratique de la région. Ils serontaussi consultés sur la possibilité dereferenda d’initiative populaire et surle mode de scrutin. Ils devrontégalement dire si la futureorganisation doit être fondée sur leprojet qui leur est présenté. Cesquestions ont été choisies par unecommission de 25 citoyens tirés au sorten 2010."

Comme elle aurait été belle la jouteélectorale, s'appuyant sur une volontépopulaire, faisant la part belle à l'initia-tive et mobilisant la réflexion ! En lieu etplace, c'est la course aux petits arrange-ments entre chers faux-amis, aux mar-chandages en sous-main, aux revendi-cations de clochers sur fond d'arrière-pensées honteuses. Il y avait effective-ment un rendez-vous avec l'Histoire,mais ceux qui prétendent nous ennuyerleurs petites historiettes ont fait la dé-monstration qu'ils ne sont en rien quali-fiés pour le fixer à notre place. C'est doncun ratage supplémentaire qu'ils impo-sent à une région qu'ils doivent si peuaimer pour lui infliger un tel traitement.

Comme ils nous ont tenus à l'écartde leur "groupe projet" constitué parendogamie sociale et politique, nousn'avons pas à aller cautionner la chi-mère issue de leurs œuvres. Le 7 avril,nous avons tant à nous dire entre nous,nous les 99%, face à ce petit 1% quiprétend parler à notre place. Ce seranotre journée, celle des rencontres in-formelles et des sourires gratuits.

Pumpernickel

"D

sommaire

ratage p.I

l'égarement maximalp.I & IV

texte et commentaires+p.II & III

en vrac p.IV

Les articles publiés dansPumpernickel peuventêtre reproduits librementsous réserve de mention

de provenance.

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et

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ch

eCollectivité territoriale d'Al-sace : l'égarement maximal.

PUMPERNICKEL n'a pas attendu les autres pour s'intéresser à lalubie du président du conseil régional, Monsieur Ph. Richert.Une chronique en est tenue sur le blog depuis le 8 mai 2011.Nous en sommes maintenant au dix-septième épisode, alorsque l'actualité se bouscule sous l'effet conjugué de l'impa-

tience de celui qui roule tout le monde dans la farine [ on parle duBoulanger d'Ingwiller, pardon aux boulangers ! ] à devenir prince élec-teur d'Alsace et de la servilité d'une presse régionale de révérence quin'affecte même plus de confondre information et propagande. L'enga-gement de ses éditorialistes en faveur de ce "oui" que l'on veut nousarracher finit par provoquer la nausée, tant l'absence de recul et l'adhé-sion aux thèses du pouvoir dégoulinent de chacun des papiers de cesconceptuels en culottes régionales.

Un argumentaire en trompe-l'œilOn apprend tout à les lire, de même que l'on se familiarise avec les

slogans qui nous seront martelés ces prochains mois :"une assemblée, un exécutif, un budget" [ ? ],des économies substantielles [ ? ],une réduction [ ? ] du nombre des élus,la simplification et l'efficacité du service public [ ? ],la garantie de l’équilibre géographique [ ? ],l'assurance que l’Alsace peut prendre vraiment son destin enmains [ ? ].

318 000 électeurs au minimumIl est nécessaire d'avoir tout cela en mémoire quand nous allons

être pilonnés par le déluge de propagande qui va nous assaillir detoutes parts dans les prochaines semaines sur le mode de ce à quoinous assistons déjà avec la mise en coupe réglée de tout l'appareilpolitico-administratif des conseils généraux et régional au service d'uneseule cause. En regard, la campagne des "oui-istes" de 2005 aura desairs de délicieux zéphyr…

On l'a bien compris, du côté boulangiste, il y a deux écueils àfranchir :

la barre des 25% des inscrits, soit 318 000 électeurs, qui sont abso-lument nécessaires, quel que soit le résultat de la comédie, pour luidonner un semblant de crédibilité démocratique,

la barre des 50% pour un "oui" qui ne semble avoir les faveurs quede l'Alsace des champs, celle des villes, soit une petite moitié de lapopulation, étant plus réticente.

Coalition des confrériesSi on sait compter, il va falloir mobiliser tout le réseau de cette

fameuse "société civile" [ où l’on recrute les membres de cette chambredes notables, des corporations et des confréries appelée CESER ], tousces élus "de proximité" et tous ces entrepreneurs "de terrain" pourqu'ils "mouillent la chemise" et aillent chercher une à une ces précieu-ses voix sans lesquelles la construction boulangiste ne sera qu'un châ-teau de sable balayé par la marée.

Perspective de déculotté ?Si même lapresse.com doit reconnaître que c'est loin d'être acquis,

comme vient de l'écrire un Chistian Bach pourtant au meilleur de saforme quand il papotait sur la cérémonie des vœux du 7 janvier au pa-lais de la musique et des congrès [ … Et il n’est pas garanti […]que le risque de déculottée est [sic] écarté… ], [ suite page IV ]

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Collectivité territoriale d'Als

LA QUESTION :

"Approuvez-vous le projet de créa-tion d’une collectivité territorialed’Alsace, par fusion du conseil ré-

gional d’Alsace, du conseil général du Bas-Rhin et du conseil général du Haut-Rhin ?"

LE TEXTE :

La collectivité territoriale d’Alsace : unité,efficacité et proximité pour l’Alsace !

En créant la collectivité territoriale d’Alsace,c’est à une question qui nous engage pouraujourd’hui et pour les décennies à venir quenous avons à répondre : voulons-nous organi-ser l’Alsace d’une manière plus optimale et plusefficace ? L’organisation que nous proposonsde mettre en place, et qui devra être confirméepar le Parlement, reposera sur les principes sui-vants :

SIMPLIFICATION ET TRANSPARENCE.Le système actuel est trop complexe. Per-

sonne ne sait qui fait quoi. En remplaçant troiscollectivités par une seule, nous gagnons ensimplicité et nous offrons à nos concitoyensplus de transparence et de lisibilité.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : mais qui peut prétendre que "per-sonne ne sait qui fait quoi" ? Quel mépris pour lescitoyens éduqués, responsables et conscients quenous sommes ! Tous les mots "nouveaux" qu’il fautabsolument caser y sont déjà. Ne manque plusque la "gouvernance", mais patience, elle arrive !

––––––––––––––––––––––––––––––EFFICACITÉ ET ÉCONOMIE.La future collectivité est aussi une réponse

à la crise. Elle permettra de réaliser des écono-mies de fonctionnement, d’éviter la concurrenceentre les collectivités, de simplifier les prises dedécision et les circuits administratifs. En un mot,il s’agit de nous réunir pour être plus efficaceset plus performants ensemble.

RENFORCER L’ALSACE.La collectivité nouvelle permettra de renfor-

cer l’Alsace par une décentralisation plus abou-tie et exemplaire dans le pays. Nous agironsdans la proximité avec tous les territoires. Nousrenforcerons la dynamique régionale, nouspèserons davantage en France et en Europe ettravaillerons mieux avec les régions voisines.La collectivité territoriale d’Alsace, c’est l’unité,l’efficacité et la proximité pour l’Alsace !

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : c'est au cas où nous n'aurions pastout compris, ce doit être l'idée que la boulange sefait de la pédagogie, répéter et répéter encore, jus-qu'à étourdir l'interlocuteur.

–––––––––––––––––––––

Pumpernickel remplit son rôle d'information de ses concitoyensen publiant, avec commentaires, le texte élaboré par le "groupe de

travail" sous la houlette du Boulanger d'Ingwiller. Ainsi, chacunpourra-t-il se faire une idée précise de ce qu'il en est, vraiment, de

1. Une collectivité qui en remplace trois

Une collectivité territoriale nouvelle rempla-cera le conseil régional d’Alsace, du conseilgénéral du Bas-Rhin et du conseil général duHaut-Rhin. Elle disposera d’une compétencegénérale pour les affaires de l’Alsace.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : que veut dire "les affaires de l'Al-sace" ? S'agit-il de scinder la région de l'ensem-ble national, et de la gouverner sur le modèle néo-calédonien ou polynésien, avec attributs régionauxet nationaux à parité, comme les drapeaux ?

––––––––––––––––––––––––––––––Son siège sera fixé à Strasbourg.Cette nouvelle collectivité sera administrée parune assemblée délibérante [ assemblée d’Al-sace qui siège à Strasbourg ] et par un conseilexécutif [ conseil exécutif d’Alsace qui siège àColmar ], élu par l’assemblée d’Alsace et res-ponsable devant elle. Pouvoir délibératif et pou-voir exécutif sont distincts.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : cette "précision" est surprenante,car le pouvoir est soit délibératif soit consultatif.

––––––––––––––––––––––––––––––Dotée de la personnalité morale,––––––––––––––––––––––––––––––

Commentaire : moindre des choses. Mais person-nalité publique [ mais sous quel statut ? ] ou per-sonnalité privée [ pourquoi se gêner ? ], ou encore,et pourquoi pas, groupement européen d'intérêtéconomique, tout est envisageable.

––––––––––––––––––––––––––––––la nouvelle collectivité exercera les compéten-ces actuellement dévolues à la région Alsace etaux deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, complétées par de nouvelles compéten-ces transférées par l’État, dont des compéten-ces spécifiques.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : lesquelles, et pourquoi prévoir dansce sens, alors que l’État peut, par la suite, déléguerdes compétences à qui il veut, ou faire appliquer ledroit positif où il veut (ex. : "Le présent décrets’applique, ou ne s’applique pas aux TOM, DOM,etc.")

––––––––––––––––––––––––––––––Les services de ces trois collectivités lui se-

ront transférés dans le respect de la garantiestatutaire des personnels.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : ça ne mange pas de pain, et dansla mesure où le pire n'est jamais sûr, on a le droitde se persuader qu'il y a de bonnes raisons d'êtretranquille. À la place des personnels, on prendraitquelques précautions…

––––––––––––––––––––––––––––––Une assemblée consultative, le conseil écono-mique, social et environnemental d’Alsace, ren-

dra des avis, saisi par le président de l’Assem-blée d’Alsace ou par le président du conseilexécutif d’Alsace ; il pourra en outre émettredes avis sur toute question entrant dans lescompétences de la nouvelle collectivité.Des instances de concertation entre la collecti-vité territoriale d’Alsace et les agglomérations,les EPCI les communes permettront une bonnearticulation entre la nouvelle collectivité et sonenvironnement institutionnel.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : on est content d'avoir à nouveau debonnes raisons d'être rassuré. Quant auxcirconlocutions alambiquées qui alignent"concertation" et "articulation" dans le registre leplus lourd de la langue de bois la plus épaisse, onsait ce qu'elles sous-entendent, malheureusement.

––––––––––––––––––––––––––––––

2. Un mode d’élection équilibré entre scrutinmajoritaire et proportionnel

Les membres de l’assemblée d’Alsace se-ront élus dans le cadre d’une seule circonscrip-tion électorale correspondant à l’ensemble del’Alsace. Le mode d’élection des conseillersd’Alsace exprimera l’attachement à un justeéquilibre entre la représentation des territoiresau scrutin cantonal et la représentation politi-que régionale à la proportionnelle.

Les conseillers d’Alsace seront ainsi élusselon les modalités suivantes :– une partie d’entre eux sera élue dans le cadredes cantons au scrutin majoritaire,– l’autre partie sera élue à la représentation pro-portionnelle dans le cadre de la circonscriptionrégionale, avec deux sections départementales ;le mode de scrutin garantira le respect du prin-cipe de parité entre hommes et femmes, impo-sant que chaque liste soit composée alternati-vement d’un candidat de chaque sexe.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : la parité sera contournée par le votedans les cantons avec ces binômes qui relèguentimmanquablement les femmes à la situation desuppléante. L'important, c'est la répartition entre"une partie" qui surreprésente les fameux"territoires" [ environ les deux tiers de l'assemblée ]et "une autre partie" [ environ un tiers del'assemblée ] qui représente globalement lapopulation. On remarque que si la région est uneseule circonscription, on prend soin d'en faire deuxsections départementales, privant ainsi les partismarginaux de la représentation que l'on affecte devouloir leur donner. Par ailleurs, alors que l'objectifafficher est de fédérer, de rassembler, d'unifier, onreconstitue inutilement le clivage Nord-Sud !

––––––––––––––––––––––––––––––Le nombre d’élus total diminuerait d’environ

10 à 20%, cette baisse se répartissant de manièreéquilibrée entre les deux modes de scrutin.

II s u p p l é m e n t a u n u m é r o 6 7 ( j a n v i e r 2 0 1 3 ) d e P u m p e r n i c k e l

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3. Une seule assemblée

L’assemblée d’Alsace élira son président.Elle élira également, à la représentation propor-tionnelle, son bureau ainsi qu’une commissionpermanente qui pourra prendre des décisionssur délégation de l’assemblée d’Alsace.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : pourquoi lire plus haut qu'il y a un"conseil exécutif" ? Maintenant, on nous parle d'un"bureau" et d'une "commission permanente", surle modèle de ce qui se fait déjà, et que l'on voudraitsupprimer. On est en pleine confusion

––––––––––––––––––––––––––––––L’assemblée d’Alsace arrêtera les politiques dela nouvelle collectivité, assurera leur planifica-tion et fixera les règles de leur mise en œuvre.

4. De nouvelles compétences

La collectivité territoriale d’Alsace exerceral’ensemble des compétences actuellement dé-volues au conseil régional d’Alsace, et aux con-seils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

Elle bénéficiera également des transferts decompétences résultant de l’acte III de la décen-tralisation.

De plus, la collectivité territoriale intervien-drait dans des champs de compétences spécifi-quement demandées afin de créer des dynami-ques renforcées, notamment dans les domai-nes suivants : coopération transfrontalière, éco-nomie et innovation, orientation, formation pro-fessionnelle et éducation, culture et patrimoine,mobilisation des fonds européens, langues etculture régionales, logement et habitat.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : tout y passe, et c'est bien cela quiest inquiétant ; il ne manque plus que la diplomatieet la défense, mais pour combien de temps ? Nes'agit-il pas là, aussi, des "affaires de l'Alsace" ?

––––––––––––––––––––––––––––––La collectivité territoriale d’Alsace dispo-

serait d’une capacité réglementaire lui permet-tant d’adapter l’action publique aux spécifici-tés de l’Alsace, dans le respect des lois de laRépublique. Elle pourra, le cas échéant, recou-rir à l’expérimentation.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : on l'attendait, elle est déjà l'œuvreavec tous les errements que l'on peut mesurer,c'est une notion issue des "cuves à concepts" dela droite libéraliste qui veut disloquer tous lesensembles pour briser les solidarités et menertranquillement ses petites affaires.

––––––––––––––––––––––––––––––Dans un souci d’efficacité et d’application

du principe de subsidiarité, la collectivité terri-toriale d’Alsace pourrait, dans le cadre du dia-logue avec les communes et les établissements

cette lubie qui s'est emparée de la quasi-totalité du bestiaire politi-que régional. Comme on le verra, les calculs, les combinaisons, les

arrangements l'emportent largement sur un affichage d'intentionsdémenties au fur et à mesure des contradictions de l'énoncé.

de coopération intercommunale, leur confier lamise en œuvre de certaine de ses compétences.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : suffisamment flou et "techno-branchouille" pour faire croire aux communes quece principe de subsidiarité dont on nous a rebattules oreilles il y a huit ans va leur rendre lepouvoir … que les intercommunalités leur ont pris.

––––––––––––––––––––––––––––––L’exercice de ces compétences nouvelles

sera une responsabilité supplémentaire pour lacollectivité territoriale d’Alsace, qui s’accom-pagnera du transfert par l’État des moyens fi-nanciers affectés aux domaines d’action con-cernés, de même que les moyens humains etlogistiques.

5. Une plus grande efficacité

L’organisation et la gouvernance––––––––––––––––––––––––––––––

Commentaire : ouf, elle est là. On peut parler degouvernement, et tout le monde comprend.

––––––––––––––––––––––––––––––de la collectivité territoriale d’Alsace permettraune bonne articulation entre les missions stra-tégiques, et notamment la définition des politi-ques publiques dans les domaines d’interven-tion de la collectivité territoriale d’Alsace, etles missions opérationnelles de proximité pourle service public, pour le soutien aux projets etpour la réalisation des investissements.

La collectivité territoriale d’Alsace permet-tra une convergence et une optimisation de l’ac-tion publique dans le respect des équilibres bud-gétaires. Elle aura une plus grande capacitéd’initiative régionale par les compétences sup-plémentaires dans des domaines prioritairespour lesquels les collectivités actuelles ne dis-posent pas de marge de manœuvres suffisan-tes.

L’organisation de la collectivité territorialed’Alsace évitera toute centralisation régionale,tout en respectant la fonction de capitale régio-nale et européenne de Strasbourg, veillera à con-solider la place institutionnelle et administra-tive de Colmar et renforcera le rôle de l’agglo-mération mulhousienne, notamment par l’im-plantation de services de la collectivité territo-riale.

Sans nuire à l’efficience, l’organisation ad-ministrative et technique de la collectivité terri-toriale d’Alsace prendra appui sur les territoi-res et devra être localisée de façon judicieuseet efficiente pour agir au plus près des citoyensou des bénéficiaires.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : "bénéficiaires" ? Encore unnouveau concept en droit public ?

––––––––––––––––––––––––––––––

6. Une priorité à la proximité

Des conférences départementales [ Bas-Rhin et Haute-Alsace ],

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : voilà maintenant le Haut-Rhindébaptisé !

––––––––––––––––––––––––––––––sans personnalité juridique,

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : c'est tout à fait surprenant.

––––––––––––––––––––––––––––––constituées des conseillers d’Alsace de cha-que département

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : on les croyait disparus !

––––––––––––––––––––––––––––––et présidées par un vice-président du conseilexécutif d’Alsace, permettront de mener des tra-vaux de concertation, d’évaluation et de pro-position en direction du conseil exécutif d’Al-sace, veillant notamment à l’équité financièreterritoriale.

Outre l’assemblée d’Alsace et de conseilexécutif d’Alsace, la nouvelle collectivité met-tra en place un volet territorial qui prendra ap-pui sur des conseils de territoires de vie dontles limites géographiques seront déterminéesen fonction des bassins de vie.

––––––––––––––––––––––––––––––Commentaire : en voilà une nouveauté, "territoireset bassins de vie", vive la vie ! On confine auridicule.

––––––––––––––––––––––––––––––Organes de la collectivité, sans personna-

lité juridique, les conseils de territoire de viesont composés des membres de l’assembléed’Alsace élus dans le ressort géographique duterritoire et présidés par un vice-président duconseil exécutif. Ils participent à la mise enœuvre des politiques de la collectivité territo-riale d’Alsace. Ils constituent un outil de dialo-gue avec les territoires. Les conseils de terri-toire de vie pourront être chargés de mettre enœuvre, pour partie, les politiques déterminéespar l’assemblée d’Alsace.

DANS CE "TEXTE", "solidarité", "bonheur","bien-être", "progrès", "démocratie", "li-berté", "égalité", "humanisme" ou "frater-nité" n'apparaissent jamais. En revanche,"coopération" est citée deux fois, "proxi-mité" cinq fois, "efficacité" ou "efficience"six fois. Pour leur part, "collectivité" revienttrente-deux fois [ un comble pour des gensqui condamnent le collectivisme ], et "Al-sace" décroche le pompon avec quarante-sept occurrences, ce qui en dit long sur lecaractère autocentré de la démarche.

IIIs u p p l é m e n t a u n u m é r o 6 7 ( j a n v i e r 2 0 1 3 ) d e P u m p e r n i c k e l

sace : l'égarement maximal.

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IV

Selon la boulange régionale, les régionsfrançaises auraient les yeux tournés versl'Alsace, et suivraient le feuilleton quinous est imposé. Qu'elle se rassure, lesinterlocuteurs d'Outre-Vosges de Pumper-nickel n'en savent rien, et sont, pour laplupart, plus préoccupés par la montéedu chômage que par la pertinence du trip-tyque, encore un, [ unité, efficacité,proximité ] qui va nous être servi au-delàde l'entendement dans les prochains mois.

Une chose paraît maintenant certaine,ce type de soi-disant idée ouvre la voie àla mise en place d'une sorte de républiquedes principautés calquée sur le modèle del'Europe libéraliste, fruit des œuvres de lafinance et de l'autoritarisme.

Rétrospectivement, l'empire austro-hongrois n'était pas si mal que ça !

s u p p l é m e n t a u n u m é r o 6 7 ( j a n v i e r 2 0 1 3 ) d e P u m p e r n i c k e l

[ suite de la page I ]c'est que le résultat est pour le moins in-certain.

Vous avez dit "trois suppressions" ?Avant de poursuivre, il faut noter que si

on supprime trois assemblées élues, c'est pouren constituer une bonne dizaine d'autres,"conférences départementales" et autres"conseils de territoires de vie", sortes de si-nécures qui pourront servir de point de chuteà quelque battu du suffrage universel ou ar-riviste en mal de reconnaissance sociale. Onconnaît les modes de désignation favoris dela droite pour d'abord redouter la suite desévénements.

Consensus minimalPuisqu'il est maintenant certain que les

"écologistes" d'EE-LV se joindront [ pour ga-gner quoi ? ] à la navrante cohorte des sup-porters du boulangisme régional, il ne reste-rait plus que les socialistes [ et une partie del'extrême-droite ? ] pour s'opposer à ce pro-jet au service d'une ambition personnelle. Ilsparaissent pour l'instant bloqués sur la placede Strasbourg dans la construction institu-tionnelle pensée par toute la "boulange".Pour être proche de la réalité, ils ne sont pasles seuls, puisque l 'ex-tout deMulhouse [ maire, député, sénateur, à chaquefois sous l'étiquette socialiste, puis, il a re-joint la droite extrême-dure pour un sous-ma-roquin qui lui a été rapidement confisqué pourensuite constituer un "particulet" appelé"gauche moderne", pensant ringardiser ceuxà qui il devait tout ] et son homologue deColmar ont les mêmes prétentions, chacunpour "sa" ville, dont ils parlent comme s'ils'agissait de leur propriété. À Strasbourg, onrefuse le projet "en l'état" et on s'apprêteraità voter "non", ce qui assurerait paradoxale-ment la victoire de l'adversaire en gonflant lenombre de votants. On peut ainsi conclureque le consensus minimal est en place, avecà droite des partisans déclarés et à gauchedes opposants résignés. En somme, pas d'al-ternative puisque tout ce petit monde est d'ac-cord pour lâcher la bride sur le cou de l'actuelprésident de l'exécutif régional.

Le défenseur des pauvres élusParlons de lui justement. C'est qu'il en a

déroulé du câble depuis le temps où il incar-nait le renouveau politique venant du Nord-Ouest du département. Le 14 janvier 2007, ilse répandait dans la presse régionale de ré-vérence pour faire part de ses idées pour "mo-raliser le système". Il proposait d'interdire quedes listes "sauvages" soient constituéesdans les petites communes, parce qu'elle in-duisent les citoyens en erreur et créé des ten-sions dans les villages [ vous pouvez véri-

fier ! ]. Voilà un partisan de l'encadrement dela démocratie comme on les adore ! Au pas-sage, il annonçait le dépôt d'un projet de loisur le régime de retraite des élus dont la si-tuation est problématique quand ils ont faitle choix d’abandonner leur activité profes-sionnelle, perdant ainsi la faculté de cotiser àune caisse complémentaire. Or, ajoutait-il, "ondoit maintenant sortir de l’idée selon la-quelle le fait d’être un élu est une fonctionpour lui substituer le terme de métier, comptetenu de l’évolution de leurs responsabili-tés". On écrit toujours trop, même si on écritsi peu, ou si mal. Rappelons-nous aussi qu'il aessayé de faire contourner les termes de "sa"propre loi en tentant de s'exonérer de ces fa-meux 25% qui vont lui causer bien des tracas.

Région ? Non, zone franche !C'est donc ce petit autoritaire, soucieux

de constituer des coteries d'obligés, de cour-tisans ou de favoris qui s'engagerait avec pas-sion [qui signifie "douleur", celle desautres ? ] dans un combat his-to-rique en fa-veur d'une Alsace qui aurait , selon lui, plusde poids pour être plus entendue et écoutéeen France et en Europe, et travaillerait mieuxavec ses voisins. Il oublie de préciser qu'ildisposerait de pouvoirs incroyablement éten-dus dans tous les domaines, y compris so-cial, et renverrait l'ascenseur à ses amis en-trepreneurs en constituant ici une vaste zonefranche sans code du travail.

La solution ? L'abstention !Face à cela, il nous reste l'abstention, la

plus massive possible, afin de priver ce ca-price de toute légitimité démocratique. Res-tons chez nous, ou mieux organisons toutesces fêtes de quartiers, de rues, de familles etd’amis d’un jour pour montrer que le 7 avril,nous avons mieux à faire que d’aller caution-ner cette lubie qui ne nous concerne pas.

Collectivité territoriale d'Alsace : l'égarement maximal.Dans une réponse qui voudrait être drôle,Monsieur Ch. Bach, qui met toute son ob-jectivité à défendre le projet boulangiste, m’afait remarquer que Monsieur Ph. Richert, s’ilest bien né comme lui à Ingwiller, a passé sajeunesse à Wimmenau, soit à 7km de là. C’estun point fondamental du débat qu’il est dé-cisif de noter. Est-ce une manière de s’ins-crire dans cette terre qui, elle, ne ment pas ?On se permettra de rappeler "la ballade desgens qui sont nés quelque part", "ces gensqui regardent le reste avec mépris du hautde leurs remparts, la race des chauvins, desporteurs de cocardes…", "…ils plaignentde tout cœur les petits malchanceux, lespetits maladroits qui n´eurent pas la pré-sence, la présence d´esprit de voir le jourchez eux…"

La Boulange régionale, et son porte-parole,a connu son heure de gloire radiophonique,c’était le 14 novembre 2011 sur les ondespubliques, à 13 heures. Après nous avoir dit,une fois de plus que le mille-feuillesadministratif français était trop complexe etque c’était pour cela que nous nous yperdrions, puis qu'il fallait au plus tôtconjuguer simplification et efficacité, ilprécisa qu’il voulait aller de l’avant [ maisoù va-t-il chercher tout ça ? ].

Il est ensuite passé aux travaux pratiquesen se mettant à la place d’un présidentd’association [ ? ] qui, grâce son idée,n’aurait plus besoin de faire 2 – 3 dossierspour s’adresser aux responsables politiques,ajoutant que pour le chef d’entreprise, c’estpareil. Avec tout ça, on ne savait toujourspas de quoi il parlait !

Très en forme, il nous a donné son idéede l’organisation du referendum [ verbatim ] :"… il faut ensuite passer au référendum avec25% des inscrits comme résultat danschaque département, c’est-à-dire qu’il fautque 50% de la population aille voter et 50%de la population qui est allée voter doits’exprimer favorablement, et à la suite decela, on peut enclencher tout le dispositifeffectivement de mise en place du conseilsachant que le conseil se met en place en2014 lors du renouvellement. Par contre,pour préciser comment fonctionne, pourpréciser le mode d’élection, pour précisercomment on va s’organiser pour réorganiserles services, eh bien, ça nécessitera à unmoment donné une loi spécifique, parexemple, quelles sont les compétencescomplémentaires que de l’État on peuttransférer à cette collectivité, comment est-ce qu’on va s’organiser…" sic, sic, et re-sic !"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement,et le mots pour le dire arrivent aisément."Nicolas Boileau.

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cinquième et neuvième arts

ON, ÇA N'A RIEN À VOIR avec "Tintin chezles Barabaros" ! On est plutôt en com-pagnie d'un documentariste qui tient uncrayon à la place d'une caméra. Il profitede ses déplacements professionnels [ en

Corée du Nord ] ou familiaux [ en Palestine ou enBirmanie ] pour "prendre des notes" comme il dit,et raconter, dans un journal en images, la réalité dece qu'il constate sans filtre, comme les Gitanes qu'ilpeut offrir au "camarade interprète" nord-coréen quine le lâche pas d'une semelle, où qu'il aille, et quoiqu'il fasse. Guy Delisle, auteur de bandes dessi-nées québecquois, se promène beaucoup, et fait latournée des grandes démocraties de ce monde. Defait, le quotidien des Birmans [ avant le débutd'ouverture obtenu par le combat inlassable et hé-roïque de la Dame de Rangoon, Aung San Suu Kyi ]soumis à d'innombrables contrôles et vexationsquotidiennes est-il si différent de celui des Palesti-niens "autonomes" en proie aux humiliations in-cessantes des "Check points" ? Quant aux Nord-Coréens, le mystère lui paraît entier tant le lavagede cerveau auquel ils sont soumis semble avoir anni-hilé chez eux toute forme de remise en question d'unevie se résumant à l'espionnage d'une moitié de lapopulation par l'autre !

Le trait de génie de ces trois tranches de vie estsans doute ce dessin faussement naïf qui détaillechacune des situations vécues par l'artiste témoin.L'observateur est intégralement détaché des scènesqu'il rapporte bien qu'il en soit l'un des protagonis-tes. Ce mouvement de va-et-vient entre ce qu'il penseet ce dont il rend compte met le lecteur face à sesresponsabilités, tant le narrateur paraît proche denous, avec ses tics de langage, ses habitudes déri-soires et ses réflexions soi-disant faciles.

On retrouve ces scènes que nous connaissons sipeu : l'évolution dans un monde clos où l'on va à cessoirées de décompression entre expatriés qui, pourquelques-uns d'entre eux, noient leurs contradictionsdans quelques verres d'alcool, ces moments furtifsau cours desquels les esprits se dévoilent, pour l'ins-tant d'après reprendre la posture qui convient au rôlequ'on leur a dévolu, la démesure de la dictature, stu-pide jusqu'au grotesque, les espoirs d'une autorisa-tion ou d'une "coordination" [ jargon qui désignel'accord donné par les autorités israéliennes militai-res d'occupation au passage en Cisjordanie ], lespetites victoires remportées sur le totalitarisme quandon choisit de rentrer à pied à l'hôtel plutôt que deprendre la limousine de service ou l'omniprésence dela force armée et du contrôle. Dans ce contexte, unpère qui emmène ses enfants au parc où il fait larencontre… d'un père expatrié paraît presque incon-grue du fait de sa relative normalité.

NBonheur des fêtes de fin d'année, c'est le temps des cartes devœux [ bonne année, bonne humeur, sourire, confiance et bien-

veillance, etc. ] et des cadeaux. Quelques livres trônaient dans lehotte, pour le plus grand plaisir de leur lecteur.

Chroniques birmanes, éditions Delcourt, collectionshampooing, 2007, 263 pagesChroniques de Jérusalem, éditions Delcourt, collec-tion shampooing, 2012, 334 pagesPyonyang, éditions L'associationt, collection LaCiboueltte, 2003, 176 pages 5

Publié la première fois en 1977 à Tel-Aviv,après avoir circulé par le samizdat en URSS,ce court récit de Boris Khazanov, quelquesannées au Goulag, nous plonge dans leroyaume pacifique et désarmé de Cédric X,fraîchement envahi par le troisième Reich.Le roi, effondré, adepte de l’ordre, craint lesréactions de l’occupant et recommande laprudence à son peuple désemparé et décon-seille à la jeunesse toute action susceptiblede compliquer les rapports avec l'occupant.Déchu petit à petit de ses fonctions, le roi,moqué par l’occupant, se met à faire des cau-chemars. Ses sujets subissent l’occupant,s’accommodant du nouvel état de chosescomme un malade qui, revenant à lui aprèsune anesthésie, apprend qu’on l’a opéré etqu’il va vivre sans les jambes. Mais sansvraiment collaborer, les délations étant in-suffisantes au goût de l’occupant. La cava-lerie royale va même tenter de s’opposer auxblindés des nazis ! Une décision de l’occu-pant va provoquer chez le roi une prise deconscience de sa responsabilité.Ce conte philosophique, fable moderne in-temporelle d’une grande finesse, que l'oncompare à "Inconnu à cette adresse" deKressmann Taylor, allie simplicité et puis-sance. Tout y est dit sur le totalitarisme, lecourage, la peur, la dignité de l’individu, surl'essentiel en somme.Elena Balzamo en assure la traduction etnous gratifie d'une postface de ce "grandpetit livre".

L’heure du roi, de Boris Khazanov. ÉditionsViviane Hamy, 2005, 125 pages

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A

Réussite 2/2

"… les pluies torrentiel-les consécutives […] ontété endiguées, d’ancien-nes sources ont repris duservice, des espèces végé-tales sont revenues, lesoiseaux ont reconquisdes territoires qu’ilsavaient désertés, …"

Dans le numéro de septembre 2012, Pumpernickel racontait l'épopée d'un jeune hautfonctionnaire sauvant un département français de la désertification. Suite de l'aventure.

LEXIS A ENTREPRIS une tournéecomplète des acteurs locaux, ci-blant les soutiens, et les oppo-sants putatifs, sacrifiant mêmeaux rites. Sa bonne foi reconnue

et son esprit d’ouverture apprécié, il pouvaitrendre compte à son autorité de tutelle et laconvaincre du bien-fondé de l’affaire, tâcheplus difficile que les discussions de terrain !Lorsque l’on a tété de la mamelle “DATAR” etde sa vision pyramidale du développement, ilfaut du temps pour intégrer que les ingénieursdu génie rural, responsables du “remembre-ment”, n’ont pas tou-jours raison et qued'autres peuvent avoir debonnes idées !

Les promesses demoyens sont arrivées. Lesupérieur d’Alexis avaitcompris, bien avant lesautres, le coup de géniequ'il jouait ; il actionnaitses relais pour faire avan-cer une cause dont ilavait l’élégance de nepas revendiquer la pater-nité, ce qui n’était pas lamoindre des courtoisies.

Alexis n’avait pas encore mesuré l’ampleurde ce qu’il mettait en branle. On révolution-nait les habitudes des urbains, en dévelop-pant chez eux le réflexe “compostage”, alorsque des décennies leur avait ôté toute relationavec le vivant, hors quelques escapades furti-ves dans des “parcs nature” où l’on voyaitdes “Marie-Antoinette” d’opérette singer jus-qu’à la nausée les gestes présumés ruraux d’unâge d’autant plus révolu qu’il n’avait jamaisexisté. On a donc informé, débattu, convaincuque tous avaient à y gagner, et que l’argentconsacré à un département modeste témoignaitde la solidarité nationale. Il devint de rigueurque chaque collectivité territoriale, surtouturbaine [ qui représentent quatre habitants surcinq ], se fendît d’une ligne de crédit consa-crée à ce qui était déjà une réalisation.

Sur le plan humain, mobiliser des milliersde personnes, jeunes pour la plupart, n’a pasété facile : les transporter, les loger, les nourrir,les habiller, les distraire en en offrant pour tousles goûts, assurer plus que l’intendance sanssinger ni les chantiers de jeunesse du maré-chal ni à la caserne. À ce propos, ce servicecivique, équivalent en droit et en temps auservice national, a donné du sens au servicedu pays. Comme on avait besoin de beaucoupde main-d’œuvre, et que les conditions de vieétaient favorables, il a fallu recourir au tirageau sort pour départager les ex-æquo !

L’affaire a trouvé sa dynamique propre, lesuns triant leurs déchetscompostables, les autres assurant le

convoyage jusqu’aux centres de fermentation.On mit au point des wagons spéciaux pour letransport [ les CASTOC, acronyme de Caskfor Storage and Transport Of CompostableMaterial ! ] qui furent exportés, les quais dedéchargement ont été rénovés, des logementsont été construits, des artisans se sont instal-lés dans une région attractive soutenue parune Europe qui songeait encore au bien-êtrede ses habitants, et cetera. Mais surtout, etc’était la grande idée d’Alexis, en quelquesannées, le paysage a retrouvé une nouvellejeunesse, les pluies torrentielles consécutives

aux orages ont été endi-guées, d’anciennes sour-ces ont repris du service,des espèces végétalessont revenues, lesoiseaux ont reconquisdes territoires qu’ilsavaient désertés et destechniques pastoralesont retrouvé leur place.On remit à l’honneur les

techniques ancestralesde méthanisation. Très envogue durant l’entredeux guerres, ellesavaient été mises à mal

par l’industrie pétrolière qui voyait d’un mau-vais œil que des particuliers roulassent sansverser dîme et gabelle devenues réglementai-res. Là, c’était des collectivités qui fabriquaientle carburant qu’elles mettaient dans leurs vé-hicules !

Inutile d’en remettre sur ces métiers quiont refait surface, parce qu’il fallait bien entre-tenir le cheptel de trait [ on se remit à fabriquerentre autres jougs et colliers, autant dire quela bourrellerie connut un bel essor ! ], le nour-rir, le soigner, l’élever et le dresser.

Tel un inventeur modeste et génial, Alexisvit son idée simple progresser bien au-delà detout ce qu’il avait envisagé. La plus belle deses récompenses a sans doute été ces hameauxperdus qui retrouvaient qui une école, qui unebourse du travail, ou une maison de la culturequand ce n’était pas le tout à la fois.

Trente ans ont maintenant passé depuisqu’Alexis est arrivé sur son poste. Les incen-dies de forêts ne sont plus qu’un vague sou-venir. Des brigades de gardes montés pa-trouillent au milieu d’une végétation luxuriante.L’eau est abondante parce que, stockée, elleest utilisée avec parcimonie. L’industrie dubois valorise cette richesse. On a offert ungrand projet qui fait maintenant école puisquece sont des régions entières, en particulier ausud de l’Europe, qui s’inspirent du savoir-faireacquis ici. Alexis de son côté va faire valoirses droits à la retraite, mais on l’attend déjà làoù l’on a besoin d’un expert généreux et dé-voué.

AI HABITÉ VINGT ANS au Sénégal eten Côte d’Ivoire où j'ai enseignéà l'INSET d'Abidjan. Dès les an-nées 70, j’avais envie de contri-buer au développement de pays

que j’ai appris à aimer.La vie nous promène et j’ai atterri à Wis-

sembourg en 2002. Lors de la reconstructiondu collège, j'ai dû constater combien il était dif-ficile d'obtenir ces panneaux et chauffe-eau so-laires qui sont maintenant la norme, tant localequ'européenne. Il a fallu batailler pour des am-poules basses consommation économes et desdétecteurs de présence à la place des interrup-teurs dans les couloirs ! Trois ans plus tard, lesagents, les personnes logées et les élèves deSEGPA alimentaient un compost…

Quand Patrick Estner, le premier présidentde ‘Pour un autre monde’, association fondéeaprès le tsunami de Noël 2004 pour aider desécoles au Sri Lanka, a proposé que l’on inter-vienne au Burkina Faso, j’ai révisé mes con-naissances en agro-écologie de région tropi-cale sèche et réactivé mes contacts. DeBobomondi dans le sud-est, en passant parBobo-Dioulasso et Manghin, nous sommes ar-rivés en 2006-2007 dans le Loroum pour animerdes projets avec les quatre premières écolesautour de Titao : Hargo, Rimassa, Salla etSiguinonguin [ voir carte ]

La problématique était et reste la suivante :- depuis l’indépendance, l’animation rurale asurtout fait passer des notions d’agricultureconventionnelle malgré la présence au BurkinaFaso de fortes personnalités commePierre Rabhi et Georges Ouédraogo ou du Cen-tre écologique Albert-Schweitzer.- les écoles doivent nourrir leurs élèves à mididepuis la loi sur l’éducation de 2007 [ pas letemps de marcher sous le soleil pour rentrermanger à la maison ] et les donations américai-nes de céréales dites "Cartwell" devaient s’ar-rêter en 2011.

Autonomie alimentaireet respect de l'environnement

Comment aider les populations à dévelop-per une vraie autonomie alimentaire respec-tueuse de l’environnement à faible coût et fortrendement ? On pouvait montrer aux ensei-gnants et aux élèves et à leurs parents com-ment faire un compost adapté au Sahel, cultiverlégumes, légumineuses et céréales biologiquespour assurer des repas équilibrés sans viande,en restaurant les sols dégradés et en utilisantdes techniques et des pesticides naturels nonpolluants pour faire des pépinières d’arbres lo-caux et obtenir fruits et feuilles, écorces et raci-nes pour l’alimentation, les soins médicinaux,l’artisanat et l’enrichissement des sols, le rem-plissage des nappes phréatiques … et le retourde la pluie.

Après des réunions de concertation avec

Et maintenant, leLe laboratoire d'idées, c'est bien, la miseen pratique, c'est mieux ! C'est à cet exer-

J'

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cice qu'une association locale, "pour un autre monde", consacreson énergie en donnant à ses amis burkinabés les moyens de vivre

sur leur terre, en toute dignité. Madame Claire Verny a accepté d'endécrire le processus.

les autorités de l’éducation, les conseils de ges-tion des écoles [ COGES ], les associations deparents [ APE ], les associations de mères édu-catrices [ AME ], les chefs locaux [ Naaba ], lesquatre premières écoles ont bénéficié d’unedotation en grillage, brouettes, outils et semen-ces et d’une formation au compostage [ proto-cole de Gorom Gorom selon Pierre Rabhi ]. Lesfosses compostières et les jardins ont vu le jouret se sont agrandis. Un parent a été formé à lapépinière, sans grand résultat au départ.

Fascinés par la verdure de ces jardins visi-bles de la route, six autres directeurs se sontportés volontaires et c’est avec Corinne Blochque j’ai mis en place leur formation en février-mars 2009, en intégrant directement la pépinièreet le sauvetage des arbres malmenés par le bé-tail ; depuis, l’école de Noogo B est devenuechampionne du reboisement.Brigitte, Bernard, Vincent et Frédérique sontvenus installer des bibliothèques dans les éco-les en 2009 et 2012, faire des photos, contribueraux formations tout comme Ernest et Corinneen 2012. Patrick a fondé une autre association.Maintenant, vingt écoles élémentaires et deuxlycées pratiquent compostage et jardinage agro-écologique, replantent chacun une petite cen-taine d’arbres par an et s’en occupent [ "unélève, un arbre" : chaque élève est responsabletrois ou quatre ans de l’arbre qu’il a planté, l’ar-rose une fois par semaine pendant un an, remetdu paillage, le protège par un panier ou l’asper-sion d’une sorte de pralin de bouse et crot-tins ]. Six groupes de parents ont suivi des for-mations pour composter bio et soigner leursplantations sans pesticide. Le premier arbreplanté par le parent pépiniériste afourni 153 gousses de semences après quatreans [ Moringa Oléiféra : feuilles protéinées pourla sauce ], ce qui nous évite d’en acheter.

Effet boule de neigeDepuis Titao, le projet a essaimé au Nord-

Ouest de la province autour de Banh [ Banh Aet B, Nongodoum et Lossa Mossi ], au

Nord [ Sollé et Yam-boumbou ], au Sud[ Tansaliga ] et au Sud-Est [ Selbonga et Tooloen attendant Ouindigui ].‘Pour un autre monde’ aloué en février 2011 unemaison avec cour trans-formée en jardin expéri-mental. Afin de créer uncentre de formationCEPARTAS [centre d’ex-périmentation et de par-tage de techniques adap-tées au Sahel ], il com-prend une pépinière, unebibliothèque, une mini-salle informatique alimen-

tée par panneaux solaires, tout cela en atten-dant que les trois hectares achetés à un paysanpermettent une démonstration grandeur naturede l'utilisation des cultures pour la redistribu-tion de nos propres semences et unereforestation diversifiée : le petit bois de Titao ?

Tant pour si peuPour 20 000 euros par an, 15 000 élèves peu-

vent manger équilibré, apprendre les gestes sim-ples pour restaurer la terre et planter des ar-bres, étudier le soir à la lumière des plaquesphotovoltaïques [ dans huit écoles seulementpour le moment ] et lire autre chose que leslivres scolaires, comprendre et pratiquer la cuis-son solaire sur vingt cuiseurs, récupérer lesvieux papiers pour en faire des boulettes decombustible [ comme les briquettes ici ], des ma-mans ont gagné des brouettes au concours deramassage de déchets et appris à composter, àtisser des sachets plastiques au rebut pour enrefaire des sacs, à réutiliser des vieux bouts desavon comme support d’insecticide naturelavec des graines de nîm pilées, etc.Dix personnes gagnent leur vie à la fabricationmanuelle de grillage, et alimentent les budgetsdes COGES de cinq écoles, quatre moulins àgrains donnent un gagne-pain à douze person-nes en permettant des investissements auto-nomes dans les quatre premières écoles grâce àun réseau d’aide informelle.

Main dans la mainLes élèves du collège Otfried et des asso-

ciations de parents ont apporté des livres et lesont mis en cartons, la course solidaire apayé 75% du conteneur de 2011, les plateauxde la chorale et du club théâtre ont permisl’achat de livres africains sur place, les ventesaux stands du marché bio de Steinseltz, les se-maines de solidarité et les brocantes localescontribuent pour 50% du budget annuel. Denombreux collèges et particuliers ont donné deslivres et matériels divers.

Pour 2013 et 2014, l’association poursuit

l’aide aux écoles, construit en terre crue les bâ-timents du CEPARTAS définitif, va aider leCEBNF à trouver trois postes de soudure pourla formation de CAP métallerie, trente-six ma-chines à coudre à pédale et électriques, troissurjeteuses, trois machines à boutons/bouton-nières, mettre en place au moins huit panneauxphotovoltaïques dont quatre au Centre, en-voyer encore des livres, des ordinateurs porta-bles révisés par Humanis et des outils de jardi-nage et bricolage non électriques. Et planterencore et encore carottes, choux, gombos, pi-ments, aubergines, patates, niébés, adansoniadigitata (baobab) et autres ziziphus (jujube) !

On n’aura pas fait de "grande murailleverte", juste des confettis autour des écoles etlycées partenaires, et les gens mangent à leurfaim, vivent chez eux sans essayer de traverserle Sahara et la terre revit.

"Pour un autre monde"1a place des Orphelins67000 STRASBOURG

[email protected] route de Salla B.P.22

TITAO Loroum (BF)

Plants de trois ans à Noogo B

La bibliothèque

2012, formation au jardinage

es travaux pratiques !

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Musée Westercamp01 / 11 / 02 – 31 / 01 / 13,

Plus de 10 ans de fermeturedu musée Westercamp !

3 7 4 5 jours, vous ne rêvez pas !Et tout ça pour rien !

voir page 4

Pumpernickel e s t i m p r i m és u r d u p a p i e r i s s u d e l asy lv icu l ture in te l l igente .

HOMMAGELes amis de Sylvain Resling avaient choisi le 26 novembre dernierpour lui rendre hommage et entourer sa famille de leur affection. Ilsont pu revoir ses deux principaux films, "La gifle à l’envers", réaliséau milieu des années 80 pour le compte du Ministère des AffairesSociales sur le thème de l’enfance maltraitée et "Le chemin blanc",mélange d’images animées et de travaux graphiques de son cru, qu’ilprésenta lors d’une exposition à la Médiathèque de Nancy."Nous sommes toutes et tous ici rassemblés autour de Sylvain, unpeu fou, tellement tendre, charmant et infernal, grave et rieur, princeet manant, raconteur d'histoires pour les autres, pour lui aussi,mais pas toujours les mêmes, inventeur d'idées, créateur d'objets,transcendant la douleur, fabulant le réel, en compagnie souvent,solitaire toujours.De Don Quichotte, il a pris le cheval qui s'est fait bicyclette. DuPetit Prince, il aimé la rose, elle a fané trop vite. Sylvain est tou-jours là, la peine à vivre en moins, sa poésie en plus. Nous l'avons,je le pense, toutes et tous aimé. Les dialogues avec lui, hormis lescontingences, me restent des richesses, des moments suspendus. Syl-vain est tellement là que je veux lui dire "Tu". Sylvain, tu es ce soirpleinement avec nous."

Marie-Laure Resling

090912 : 17ème anniversaire !

M ALGRÉ L'AVIS DE TEMPÊTE parvenu la veille sous forme decourriel mettant en garde quiconque aurait l'insolence departiciper à la fête, le temps a été du côté des organisateurs.Le soleil ne s’est pas démenti de la journée, signe qu'il va-

lait mieux laisser menaces et intimidations à leur vraie place.Assistance nourrie, d’une petite centaine de personnes qui ont tenu

à être là pour un anniversaire pas tout à fait comme les autres ! Quel-ques-uns qui avaient prévenu de leur absence ont tenu néanmoins àpasser, pour être vus, qu'ils soient chaleureusement remerciés !D'ailleurs, cela a dû être confirmé dans les rapports des mouchards quise sont succédés tout long de l'après-midi, on a la dignité qu'on peut.

Côté ambiance, et comme cela avait été suggéré, quelques-uns sontvenus qui avec son poème, qui avec ses chansons, ou encore sa récita-tion. Grâce à eux, nous avons passé simplement un bon après-midi,entre copains sans chichis ni tralala. Que l'on me permette de retenirdeux interventions, celle d'un jeune ami qui nous a récité “le cancre” deJacques Prévert :

Il dit non avec la têteMais il dit oui avec le cœurIl dit oui à ce qu'il aimeIl dit non au professeurIl est deboutOn le questionneEt tous les problèmes sont posésSoudain le fou rire le prendEt il efface toutLes chiffres et les motsLes dates et les nomsLes phrases et les piègesEt malgré les menaces du maîtreSous les huées des enfants prodigesAvec des craies de toutes les couleursSur le tableau noir du malheurIl dessine le visage du bonheur.

ou encore ce poème dada d’André Weckmann, qui nous a quittésle 29 juillet 2012, “Wàs mr àlles met bum sàwe kànn” :

BumbischBumbevollBumbegrànàtevollBumBumbjefàhneBumbumstandBumbernickelBume bumbe Matsche bumbe Bibbele BumbelochBumun VelobumbeWàsserbumbeWàsserstoffbumbeBUM !

Comme c'est la règle, des musiciens sont passés par là, et même un“nouillorquais”, et la soirée s'est prolongée fort tard comme il sied, augrand ravissement de tous.

Rendez-vous pour l’année prochaine, pour la dixième édition,et les 18 ans de Pumpernickel, un grand garçon maintenant :

ce sera le dimanche 8 septembre 2013.Pour l'occasion, le garnement a décidé de casser sa tirelire. Un con-tact a été pris avec ce qu'il est convenu d'appeler une grande figurede la chanson, qui a eu la gentillesse d'être "partante pour notrefête" [ car c'est la fête de tous ceux qui y participent ]. Les contin-gences matérielles seront faciles à résoudre et nous aurons rendez-vous avec la tendresse et le talent, joli programme !

Sources mixtesGroupe de produits issu deforêts bien gérées et d'autressources contrôlées