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Oxylithos, Grèce, septembre 2009 – Un village de mille âmes sur la grande île d’Evvia, peu touristique, dans une région accidentée. Le chômage y est important, il y a peu d’industrie et beaucoup d’agriculture, peu de bonnes routes et beaucoup de mauvaises, de la corrup- tion dans la politique et dans l’administration, des types bizarres du genre Odysseus, mais aussi des gens merveilleux qui partagent le peu qu’ils possèdent avec les autres. La vie d’une mère grabataire de quatre-vingt-cinq ans souffrant d’un lourd syndrome de Parkinson et d’un status après un accident vasculaire cérébral devrait nous servir d’exemple d’un système de santé avantageux, organisé par l’État conformément aux nor- mes de l’OCDE et qui couvre une grande partie de la population grecque. Or, aucun dia- gnostic précis n’a jamais été posé et les médicaments sous sous-dosés. Pourquoi? Parce qu’il n’y a absolument pas de médecin de famille dans le système de santé grec! Seuls les neurologues peuvent prescrire des médicaments contre le Parkinson. Le plus proche se trouve à onze heures et demie de trajet de son domicile. Tout transport n’est possible qu’en ambulance et celle-ci n’est mise à disposition par l’hôpital local qu’en présence d’une urgence. Impossible de se payer une ambulance privée. Les diagnostics et les recomman- dations thérapeutiques délivrés par des orthopédistes, cardiologues et psychiatres sont rigoureusement spécifiques à chaque spécialité et les honoraires sont au tarif privé. Aucune approche interdisciplinaire ne peut être perçue et il n’y a aucun suivi au long cours. Pour la direction médicale de l’hôpital local, aucune hospitalisation n’est concevable qui permet- trait la mise au point de la posologie médicamenteuse. Quant aux modernes et coûteuses cliniques privées d’Athènes, impensable de se les offrir. Il va de soi que c’est sa fille qui se charge des soins, très contraignants, assistée d’une aide soignante à temps partiel, payée à titre privé: le coût des soins dévore à peu près complè- tement la rente de vieillesse versée par l’État. Les moyens auxiliaires et le matériel ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie, les médicaments seulement en partie. Il n’y a pas de génériques à la pharmacie. Telle est la situation à Oxylithos au XXI ème siècle, une loca- lité toute proche de l’endroit ou les plus anciens témoignages de notre alphabet moderne ont été mis au jour! Je suis heureux que notre culture sache négocier et gérer les conflits et ne tolère pas les évolutions les plus calamiteuses, malgré toutes les injustices de notre temps. Je suis heu- reux de l’approche interdisciplinaire et du réseautage que pratiquent les médecins en exer- cice ainsi que de la collaboration entre hôpitaux publics et cliniques privées, et je suis fier aussi de notre système du médecin agréé. J’apprécie à son juste mérite l’organisation SPI- TEX qui fonctionne bien, jusqu’en périphérie, et qui soulage les personnes qui soignent des proches. Cette sécurité des soins, nous devons la préserver. Nous devons aborder les mul- tiples changements qui attendent notre profession avec vigilance afin qu’il y soit procédé avec raison en faisant preuve d’une grande largeur de vues. Le niveau élevé des dépenses par personne que signale l’OCDE pour la santé et pour la prévention sont également, mal- gré les clameurs des Cassandre, le témoignage vivant de la force de notre système de santé et de sa bonne assurance de base, de son coussin social, de son large catalogue de prestations, de son haut niveau qualitatif, de sa diversité et du libre choix des prestataires et de l’assureur, quoi que proclament les Cassandre. Beat Gafner, Vice-président de la Société des médecins du canton de Berne doc.be ÆRZTEGESELLSCHAFT DES KANTONS BERN SOCIETE DES MEDECINS DU CANTON DE BERNE No 5 / octobre 2009 www.berner-aerzte.ch Contenu de cette édition: L’Association des médecins hospitaliers du canton de Berne (Vereinigung der Spitalärzte des Kantons Bern – VSKB) se présente 2 Tiers payant contre tiers garant – Rapport après une expérience de douze mois 3 Les médecins de famille: au service de la santé et de la prévention 5 Discours du Président de la SMCB à la fête lors de la remise des diplômes d’État 7 Les soins intégrés sur le banc d’essais 10 Séminaire 2009 du Comité: la femme médecin et le ban- quier 12 Traduction: Christian du Jonchay Alexis Zorbas et Esculape au XXI ème siècle

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Oxylithos, Grèce, septembre 2009 – Un village de mille âmes sur la grande île d’Evvia, peutouristique, dans une région accidentée. Le chômage y est important, il y a peu d’industrieet beaucoup d’agriculture, peu de bonnes routes et beaucoup de mauvaises, de la corrup-tion dans la politique et dans l’administration, des types bizarres du genre Odysseus, maisaussi des gens merveilleux qui partagent le peu qu’ils possèdent avec les autres. La vie d’une mère grabataire de quatre-vingt-cinq ans souffrant d’un lourd syndrome deParkinson et d’un status après un accident vasculaire cérébral devrait nous servir d’exemple d’un système de santé avantageux, organisé par l’État conformément aux nor-mes de l’OCDE et qui couvre une grande partie de la population grecque. Or, aucun dia-gnostic précis n’a jamais été posé et les médicaments sous sous-dosés. Pourquoi? Parcequ’il n’y a absolument pas de médecin de famille dans le système de santé grec! Seuls lesneurologues peuvent prescrire des médicaments contre le Parkinson. Le plus proche setrouve à onze heures et demie de trajet de son domicile. Tout transport n’est possible qu’enambulance et celle-ci n’est mise à disposition par l’hôpital local qu’en présence d’uneurgence. Impossible de se payer une ambulance privée. Les diagnostics et les recomman-dations thérapeutiques délivrés par des orthopédistes, cardio logues et psychiatres sontrigoureusement spécifiques à chaque spécialité et les honoraires sont au tarif privé. Au cuneapproche interdisciplinaire ne peut être perçue et il n’y a aucun suivi au long cours. Pour ladirection médicale de l’hôpital local, aucune hospitalisation n’est concevable qui permet-trait la mise au point de la posologie médicamenteuse. Quant aux modernes et coûteusescliniques privées d’Athènes, impensable de se les offrir.Il va de soi que c’est sa fille qui se charge des soins, très contraignants, assistée d’une aidesoignante à temps partiel, payée à titre privé: le coût des soins dévore à peu près complè-tement la rente de vieillesse versée par l’État. Les moyens auxiliaires et le matériel ne sontpas pris en charge par l’assurance maladie, les médicaments seulement en partie. Il n’y apas de génériques à la pharmacie. Telle est la situation à Oxylithos au XXIème siècle, une loca-lité toute proche de l’endroit ou les plus anciens témoignages de notre alphabet moderneont été mis au jour!Je suis heureux que notre culture sache négocier et gérer les conflits et ne tolère pas lesévolutions les plus calamiteuses, malgré toutes les injustices de notre temps. Je suis heu-reux de l’approche interdisciplinaire et du réseautage que pratiquent les médecins en exer-cice ainsi que de la collaboration entre hôpitaux publics et cliniques privées, et je suis fieraussi de notre système du médecin agréé. J’apprécie à son juste mérite l’organisation SPI-TEX qui fonctionne bien, jusqu’en périphérie, et qui soulage les personnes qui soignent desproches. Cette sécurité des soins, nous devons la préserver. Nous devons aborder les mul-tiples changements qui attendent notre profession avec vigilance afin qu’il y soit procédéavec raison en faisant preuve d’une grande largeur de vues. Le niveau élevé des dépensespar personne que signale l’OCDE pour la santé et pour la prévention sont également, mal-gré les clameurs des Cassandre, le témoignage vivant de la force de notre système de santé et de sa bonne assurance de base, de son coussin social, de son large catalogue deprestations, de son haut niveau qualitatif, de sa diversité et du libre choix des prestataireset de l’assureur, quoi que proclament les Cassandre.

Beat Gafner, Vice-président de la Société des médecins du canton de Berne

doc.beÆRZTEGESELLSCHAFTDES KANTONS BERNSOCIETE DES MEDECINSDU CANTON DE BERNE

No 5 / octobre 2009www.berner-aerzte.ch

Contenu de cette édition:

L’Association des médecinshospitaliers du canton de Berne(Vereinigung der Spitalärztedes Kantons Bern – VSKB) seprésente 2

Tiers payant contre tiers garant – Rapport après uneexpérience de douze mois 3

Les médecins de famille:au service de la santé et de laprévention 5

Discours du Président de laSMCB à la fête lors de la remisedes diplômes d’État 7

Les soins intégrés sur le bancd’essais 10

Séminaire 2009 du Comité: la femme médecin et le ban-quier 12

Traduction: Christian du Jonchay

Alexis Zorbas et Esculape au XXIème siècle

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ÄRZTEGESELLSCHAFT DES KANTONS BERNSOCIÉTÉ DES MÉDECINS DU CANTON DE BERNE 5/2009 – 2

Christoph Cottier,PD, Dr méd.,Médecin chefhonoraire de la

médecine interne,Centre hospitalier

régional de l’Emmental S.A.,Président de la

VSKB

Ce que veut la VSKB La VSKB représente les intérêts des méde-cins dirigeants exerçant leur activité dans leshôpitaux du canton de Berne. L’associationa été fondée en 1984. Elle fédère, au plancantonal, les activités des médecins chefs etdes médecins dirigeants dans le domaine dela politique de la santé. Son objectif supéri-eur est le maintien du niveau qualitatif élevédes soins hospitaliers dans le canton. Enfont partie un environnement de travail favo-rable afin que la carrière des médecins diri-geants reste attrayante pour nos jeunes ettalentueux confrères et consœurs. La VSKBcontribue à résoudre les problèmes qui sur-viennent dans le domaine hospitalier. L’a-daptation des structures hospitalières à lacapacité financière du canton fait l’objet d’unardent débat: assurer les soins dans lesrégions marginales est l’une de nos grandespréoccupations. Par ailleurs, en sa qualitéd’institution universitaire, l’Hôpital de l’Îledoit bénéficier d’un soutien suffisant pourtenir son rang dans la concurrence avec lesautres centres universitaires ailleurs en Suis-se. L’introduction de l’AP DRG et de l’écono-micité de la médecine qui lui est associée vamodifier en profondeur le travail auprès despatients. La VSKB se situe ici en tant qu’ob-servatrice critique. Elle fera en sorte que les

normes si importantes des soins aux pa -tients ne soient pas abandonnées.

Ce qu’offre la VSKBLa VSKB est une plateforme pour la forma-tion de l’opinion sur les initiatives en ma -tière de santé et de politique profession-nelle. Ces initiatives résultent du débatautour des questions les plus pressantes,ainsi que des échanges d’informations surles conditions de travail qui règnent dansles hôpitaux. Nous collaborons étroitementavec la SMCB, l’AMDHS et l’ASMAC. Avecun siège au sein de la Commission canto-nale des soins hospitaliers (CSH) et aucomité de la Société des médecins ducanton de Berne, nous sommes bien posi-tionnés pour apporter notre contribution àl’élaboration des nouvelles lois et desordonnances dans le domaine de la santé,dont fait également partie notre collabora-tion à l’évolution des SwissDRG.

Ce qu’a réalisé la VSKB au cours de cesdernières annéesLe président et le comité de la VSKB, encollaboration avec la SMCB, ont participéactivement à l’élaboration de la nouvelle loisur les soins hospitaliers (LSH), une colla-boration couronnée de succès: les articles45 à 49 de la LSH reflètent notre convictionque les hôpitaux publics ne peuvent sur-vivre qu’à la condition de la rémunérationgénéreuse de l’activité médicale privéedans le contexte de la concurrence pourdes médecins hautement qualifiés. La LSHest entrée en vigueur en 2006. Ce résultata été obtenu après des réponses écrites àdes procédures de consultation, à desauditions de l’administration et du GrandConseil, ainsi que dans le cadre des ren-contres au sommet semestrielles tenuesentre la SMCB, la VSKB et la Direction dela santé. Nous avons financé une expertise

sur la qualification en droit des assurancessociales de l’activité médicale privée enmilieu hospitalier et sur ses effets sur lesrapports de travail des médecins (Profes-seur Thomas Geiser). Cette expertise nousa permis de réussir dans nos efforts pourl’obtention de contrats de travail attray-ants, d’indemnités forfaitaires raisonnablespour l’activité médicale privée, sur les con-tributions sur les honoraires des patientsbénéficiant d’une assurance complémen-taire ainsi que sur les dispositions relativesaux caisses de pensions.

La VSKB s’est engagée pour une introduc-tion, progressive et compatible avec lefonctionnement de l’institution, de la se -maine de cinquante heures pour les méde-cins assistants et les chefs de clinique. Ellea activement soutenu la politique de l’As-sociation des médecins de premier recoursdu canton de Berne et elle a participé à laconférence de presse et à la journée deprotestation du 1er avril 2009. Dans sonarticle 58, la loi fédérale sur l’assurancemaladie évoque le nombre minimum decas critiques comme élément déterminantpour garantir la qualité des soins. Le prési-dent de la VSKB assure depuis 2007 laprésidence de la commission spécialiséede la SVK qui traite de la médecine depointe et du nombre minimum de cas criti-ques. Ceux-ci sont désormais définis pardes experts médicaux et non par l’admi-nistration.

Qui peut devenir membre?Tout médecin exerçant des fonctions diri-geantes dans un hôpital du canton deBerne est cordialement bienvenu. Il s’agitprincipalement de chefs de clinique et demédecins dirigeants. Son également bien-venus les médecins exerçant une fonctiondirigeante dans un hôpital privé. Les mem-bres de la VSKB sont en même tempsmembres de l’AMDHS. En ce qui concernel’organisation de base pour la représen -tation dans la Fédération des médecinssuisses (FMH), il y a le choix entre la SMCBet l’AMDHS.

Organisation de la VSKBLes membres se réunissent à l’occasion del’assemblée des membres qui a lieu chaqueannée. Le comité comprend un-e représen-tant-e de chacun des centres hospitaliersrégionaux, de l’Hôpital de l’Île et de deux cliniques privées. Pour l’administration,nous sommes rattachés au secrétariat del’AMDHS à Berne.

La VSKB s’est donné de nouveaux statutsen 2009 et elle est passée de la qualité demembre collectif à celle de membre indivi-

L’Association des médecins hospitaliers du canton de Berne

(Vereinigung der Spitalärzte des Kantons Bern – VSKB), une section de l’Association des médecins dirigeants d’hôpitaux de

Suisse (AMDHS) se présente

La VSKB s’engage depuis 1984 au plan de la politique de la santé, au servi-ce des médecins dirigeants d’hôpitaux du canton. Elle désire maintenir lesstandards qualitatifs élevés des soins hospitaliers dans le canton et assurerdes conditions de travail attrayantes pour les jeunes médecins hospitaliers.C’est en étroite collaboration avec la SMCB que la VSKB a joué un rôledéterminant dans la rédaction de la loi sur les soins hospitaliers (LSH).

C’est grâce à son efficace travail de persuasion au plan juridique que des dispositions financières essentielles on pu être introduites dans le

texte de cette loi.

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ÄRZTEGESELLSCHAFT DES KANTONS BERNSOCIÉTÉ DES MÉDECINS DU CANTON DE BERNE 5/2009 – 3

Roland R.Schmoker,

Dr méd., Dr méd.dent., médecinspécialiste FMH

en chirurgie, plas-tique, reconstruc-tive et esthétique,médecin agréé auLindenhofspital,

Berne

Avec le tiers garant (TG), les assurés ontdroit au remboursement par l’assurance.Avec le tiers payant (TP), l’assurance estdébitrice vis-à-vis du prestataire. Les mé -decins préfèrent le TG. Les médecins den-tistes (cela ne concerne que 3% de leurclientèle) ont convenu le TP avec les assu-rances. Les chirurgiens maxillaires à doublehabilitation (cela concerne la plus grandepartie de leur clientèle) ont ainsi une occa-sion idéale de comparer les deux systèmes:l’expérience de douze mois que nous rap-portons ici concerne des patients référésd’un cabinet de spécialistes. Ici, ce sontd’autres points de vue qui prévalent quepour les patients habituels par exemple

d’un médecin de famille, d’un gynécologueou d’un médecin dentiste. C’est pourquoil’on s’est volontairement abstenu de tirerune conclusion définitive.

Le tiers payant en tant que facteur de coûts supplémentaires

Avec le TG, on peut poursuivre les examenset entreprendre le traitement immédiate-ment après la première consultation. Avecle TP, cela ne vaut que pour les urgences.Pour les autres patients, il faut présenterune demande d’approbation des frais etattendre la décision de la caisse. Souvent,l’attente est insupportablement longue. Eneffet, en raison du domaine hautement spé-cialisé, ceci dépasse les compétences descaisses maladie. Presqu’à chaque fois, ondemande des informations complémentai-res, exige des examens plus approfondisprétendument nécessaires pour l’examende l’obligation de prestation, mais n’ayantpas le moindre résultat thérapeutique (parexemple: CT, MRI, taux de salivation, den-sitométrie osseuse). Ce qui est particulière-ment irritant dans ce contexte, ce n’est passeulement la perte de temps et les retardsaccumulés, mais aussi l’inutile gaspillagede l’argent des primes.D’autres retards ont résulté également desrefus de prestations fondés sur des déci-sions erronées. Les demandes d’un deviscomplémentaire, ce qui est totalement ir -réaliste pour un traitement chirurgical, ontencore repoussé le traitement à plus tard.

Défiance

Les approbations de coûts ont été caracté-risées par des clauses de retrait sans fon-dement juridique, remettant en question lavaleur effective de l’autorisation:• «Pour autant que l’obligation de presta-

tion soit avérée»• «Sous réserve d’un examen plus appro-

fondi»• «Pour autant qu’aucun autre prestataire

ne soit compétent»

Tiers payant contre tiers garant – Rapport après douze mois d’expérience

La présomption initiale que le tiers payant présenterait moins de risque quele tiers garant se révèle prématurée au vu de l’expérience à ce jour. Les

différences fondamentales découlent du principe «Qui paie commande!» Ceci peut non seulement exercer une influence notable sur le traitement despatients, mais aussi aller jusqu’à la frustration et la démission du personnel

du cabinet médical chargé de la facturation.

Le tiers payant entraîne plus de travauxadministratifs, au grand dépit de l’équipedu cabinet médical

duel dans les collèges de médecins hospita-liers. En effet, une association de membresindividuels a généralement plus de poidsdans les décisions politiques.

Être membre: combien ça coûte?Grâce à son organisation très légère, êtremembre de la VSKB ne coûte rien depuis2006, et vraisemblablement pour les pro-chaines années non plus. Comme la VSKBest une section cantonale de l’AMDHS,nos membres paient la cotisation annuellede cette dernière.

Où nous trouver:Secrétariat VSKB Bolligenstrasse 52, 3006 BerneTéléphone: 031 330 90 01 Courriel: [email protected]

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• «Pour autant que le membre de la cais-se maladie soit assuré chez nous»

L’absence de valeur d’une telle décisionses avérée avec des patients ayant enversle prestataire des retards de primes non signalés. L’opération a été effectuée en raison de la décision positive sur les coûts.Mais, une fois la facture présentée, la cais-se maladie a alors fait état du retard dans lepaiement des primes et a refusé de payer lafacture, même alors qu’il n’y avait pas depoursuite ni de réquisition de continuer lapoursuite. Le service juridique de la caissemaladie a justifié par le secret professionnella dissimulation du retard de prime lors de la délivrance d’une autorisation de dé -penses pour ainsi dire «fictive».

Frustration

La facturation a provoqué une intense frus-tration de l’équipe qui était chargée dans uncabinet de spécialistes. Chaque caisse, enapplication de ses propres directives inter-nes, a exonéré de son obligation de payerdes prestations, du matériel et des médica-ments. Avec le TG, le patient le remarque aumoment du remboursement. Avec le TP,ceci passe dans la statistique sous la rubri-que de la facturation erronée de la part duprestataire. Lors de la facturation, il a fallufaire passer des positions de la part sou -mise à l’obligation de prestation à la partnon soumise, jusqu’à ce que soit satisfaitela collaboratrice du moment, et même s’ilétait devenu évident que les patients n’enressortiraient pas indemnes. Cela peutcomplètement pourrir le travail d’une équi-pe de facturation par ailleurs compétente.

Facturation antédiluvienne

Avec le TG, le remboursement par la cais-se a incité quelques patients (plus souventdans le cas d’un cabinet de spécialistesque dans celui d’un médecin de famille) àtenter de détourner l’argent pour d’autresfins que pour le paiement de la facture dumédecin, par exemple pour éponger d’au-tres dettes, en particulier lorsqu’une pour-suite menaçait, au point que ces patientsont finalement dus être mis aux poursuitespour la facture du médecin. Avec le TP, letrafic des paiements s’est avéré totalementantédiluvien, contrairement à la facturationélectronique avec Tarmed et au trafic auto-matique des paiements bancaires avec leTG. Les caisses annonçaient par avis depaiement qu’un versement allait intervenir.Mais le paiement ne se faisait pas avec lebulletin de versement joint à la facture, maisanonymement, sans numéro de patient,

sans numéro de facture. Il a fallu alors ré -concilier à la main les avis de paiement reçus de chaque caisse maladie avec lesfactures en souffrance, encore une chargede travail insupportable pour l’équipe char-gée de la facturation.

Satisfaction des patients plus élevéeavec le tiers garant

La satisfaction des patients était notable-ment plus élevée avec le TG qu’avec le TP.Ce sont en particulier les patients avec unefranchise plus élevée que le montant prévude la facture qui ont protesté contre l’atten-te jusqu’à l’autorisation et qui ont insistépour une procédure de TG. Les suppres-sions de l’obligation de prestations sous laforme d’un remboursement réduit avec leTG ont été mieux acceptées que sous laforme d’une facture émise après coup pourles prestations non couvertes par l’assu-rance obligatoire.

Auteur:Roland R. Schmoker, Dr méd., Dr méd. dent.Médecin spécialiste FMH en chirurgie, plastique, recon-structive et esthétique,Méd. spécialiste FMH en chirurgie maxillaire et facialeSpécialiste SSO en chirurgie oraleMédecin agréé au Lindenhofspital, Berne

Impressum

doc.be, Organe de la Société des médecins du Can-ton de Berne – Edité par la Société des médecins duCanton de Berne, Bolligenstrasse 52, 3006 Berne /paraît 6 x par an.Responsable du contenu: Comité de la Société desmédecins du Canton de Berne.Rédacteur: Marco Tackenberg et Markus Gubler, Service de presse et d’information, Postgasse 19,3000 Berne 8, Tél. 031 310 20 99; Fax 031 310 20 82; E-Mail: [email protected], [email protected]: P. Wolf, Bolligenstrasse 52, 3006 Berne Tél. 031 330 90 00; Fax 031 330 90 03; E-Mail: [email protected] en page: Marianne Kocher, Service de presse etd’information, Postgasse 19, 3000 Berne 8Impression: Druckerei Hofer Bümpliz AG, 3018 BerneEdition octobre 2009

L’infrastructure insuffisante descaisses maladie complique lafacturation.

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Les médecins de famille: au service de la santé et de la prévention

ProfesseurAndreas Stuck,Dr méd., méde-

cin chef de la clinique universi-taire de gériatriede l’hôpital Zieg-ler et professeur

ordinaire de gériatrie à

l’Université deBerne

La promotion de la santé et la préventionpour les personnes âgées se différencienotablement de celles qui s’adressent auxpersonnes plus jeunes: pour les person-nes âgées, c’est la santé qui est la premi-ère priorité dans l’existence. Elles sontdonc au premier chef intéressées tout par-ticulièrement à ce qu’elles peuvent fairepour leur santé. Avec l’âge, nombre de fac-teurs de risque se trouvent réunis et il y ad’innombrables mesures de promotion etde prévention, ce qui ne simplifie pas leurapplication adéquate. Il est rare que desimples recommandations de préventionsuffisent pour les personnes âgées. Lesconseils doivent être adaptés individuelle-ment en fonction des co-morbidités (parexemple: alimentation, mouvement, exa-men préventifs). La prévention pendant lavieillesse ne fait pas que prolonger la vie:des études attestent que les personnesâgées bénéficient d’une meilleure qualitéde vie et qu’une mise en valeur ciblée desmesures de prévention les rend plus auto-nomes, d’où un moins grand nombre d’admissions dans les homes.

Prévention sanitaire pour les person-nes âgées: rattrapage nécessaire enSuisseLa Suisse a un grand besoin de rattrapagedans ce domaine. En 2005, les dépenses

consacrées à la prévention et à la pro -motion de la santé ne représentaient que2,1% du total des dépenses pour le sy stème de santé suisse. Nous nous situons ainsi en dessous de la moyenne del’OCDE de 2,7%. Avec le processus «pro-fil de santé» (voir l’encadré en page 6), dé -veloppé sur dix ans par la gériatrie de l’Université de Berne en collaboration avecplus d’une centaine de médecins de famil-le, nous disposons désormais d’un instru-ment susceptible de servir de fondementpour la promotion de la santé des person-

nes âgées. L’Observatoire suisse de lasanté (Obsan) et l’Office fédéral de la san-té publique ont, à fin 2008 et en collabora-tion avec d’autres instances nationales,procédé à un examen critique du proces-sus profil de santé. Principal résultat: pourune mise en œuvre réussie, il faut y asso-cier une participation active des médecinsde famille.

Nouveau processus profil de santé à partir de 2011

La gériatrie de l’Université de Berne prendles résultats de ce workshop comme pointde départ pour une nouvelle réglementa-tion des normes pour le recours au proces-sus profil de santé à compter de 2011. Onva examiner, avec les autres cantons inté-ressés, dans quelle mesure ce processuspourra être appliqué à la promotion de lasanté et à la prévention pour les personnesâgées à partir de 2011. À l’avenir, dans les cantons qui introduiront le processusprofil de santé, les médecins de premierrecours co-décideront de sa diffusion. Leprocessus sera également combiné avecdes conseils personnalisés, comme par

La Suisse a un grand besoin de rattrapage dans le domaine de la préven-tion adaptée aux personnes âgées: mais l’on dispose désormais, avec leprocessus «profil de santé» développé par la gériatrie de l’Université deBerne en collaboration avec plus d’une centaine de médecins de famille,

d’un instrument susceptible de servir de fondement pour la promotion de lasanté des personnes âgées. Dès 2011, les soignants de premier recours

seront encore mieux associés aux activités de prévention.

Les mesures de prévention, pour les personnes âgées, doivent être adaptées individuellement.

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exemple avec des visites à domicile. Lesmédecins de famille décideront, avec leurspatientes et patients, si et comment cesconseils personnalisés seront pris en con-sidération. Les soignants de premier re -cours n’auront ainsi pas seulement accèsau processus profil de santé, mais ils severront également ouvrir la possibilité dedéterminer le recours individuel au proces-sus. La gériatrie de l’Université de Berneva conduire une étude pilote en 2009 /2010 dans ce cadre nouveau avec desmédecins de famille sélectionnés. Lesexpériences qui seront faites à cette occa-sion et la suite des opérations à partir de2011 seront rapportées par doc.be entemps et heure.

• Objectifs du processus profil de santéLe processus «profil de santé» identifie les facteurs de risque susceptibles de rendre des soins nécessaires et de provoquer deshandicaps chez les personnes âgées. Il est ainsi le fondement du conseil personnalisé dispensé par les médecins de famille etles intervenants en matière de conseil de santé ainsi que pour le conseil destiné à des groupes, sous forme de cours.

• Évolution du processus profil de santéLe processus profil de santé a été développé selon des critères scientifiques. Sa faisabilité et son efficacité ont été attestées encollaboration avec plus d’une centaine de médecins de premier recours par le biais d’études contrôlées et randomisées dans lecadre de projets d’application pratique.

• Groupe cible pour le processus profil de santéLe processus profil de santé s’adresse à des personnes qui:• Disposent d’une connaissance suffisante de la langue allemande, car le processus n’existe actuellement qu’en allemand• N’ont pas besoins de soins constants et ne sont pas hébergées dans une institution de soins permanents• Ne sont pas affectées d’une démence

• Éléments constitutifs du processus profil de santéLes éléments constitutifs du processus profil de santé sont les suivants:• Documentations à l’intention des médecins de famille, assistant-e-s des cabinets médicaux et spécialistes du conseil de

santé• Questionnaires pour le profil de santé (à remplir soi-même)• Logiciel pour la saisie et l’évaluation des questionnaires du profil de santé• Rapport personnel de santé pour dresser un état de situation et comme base pour le conseil personnalisé

• Mise en œuvre du processus profil de santéDepuis 2000, le processus profil de santé a été mis en œuvre auprès d’environ 7000 personnes âgées en Suisse, dans les cantons de Berne, Soleure, Zoug et Zurich. En plus, à partir de 2009, des projets pilotes ont été menés à bien dans les cantonsde Bâle-Campagne et de Schwyz.

Il est prouvé que la qualité de vie des séniors est améliorée par la promotion de la santé.

«Je suis d’accord avec l’impulsion donnée par la gériatrie de l’Uni-versité de Berne, où la prévention pour les personnes âgées doit êtrele fait des médecins de famille. Je sais, par ma propre expérience,que le processus profil de santé est un instrument à la fois pragma-tique et efficace permettant de mettre la prévention en pratique.Toutefois, la condition préalable à remplir est que son financementsoit assuré et que les médecins de famille soient déchargés au maxi-mum.»

Andreas Rothenbühler, Dr méd.Médecin spécialiste FMHen médecine générale,Lyss, Président de l’Institutbernois pour la médecinede premier recours, Université de Berne

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interroge Faust, médecin des temps nou-veaux: «Mais enfin dis-moi, où en es-tuavec la religion?» Et c’est elle qui répond:«Mais je crois que tu n’en a pas grand-chose à faire…» La chirurgie moderne enest à ses débuts: le chirurgien orthopédis-te Johann Georg Heine révolutionne le trai-tement des fractures de la jambe avec sadécouverte de l’extension et du reposition-nement. C’est alors qu’est fondée laFaculté de médecine de Berne, en 1805,une génération avant l’Université. En 1809,il y a exactement deux cents ans, naissaitla Société des médecins du canton de Berne, fondée à Berthoud par deux dou-zaines de médecins. Elle portait alors lenom de «Société de médecine et de chir-urgie du canton de Berne». Ainsi, pour lapremière fois, se rassemblaient ensembleles médecins qui soignaient les blessures,formés artisanalement, et les médecins dela médecine interne au bénéfice d’une for-mation académique. Ils résolvaient ainsil’exclusion de la chirurgie chassée hors dela médecine académique en 1215 lors duquatrième Concile de Latran.

La plus ancienne société cantonale de mé -decins en Suisse n’a jamais suspendu sesactivités pendant ces deux cents ans. Ellea cent ans de plus que la FMH. Tout com-me la Faculté de médecine, la Société desmédecins est plus ancienne que le Cantonde Berne d’aujourd’hui. Elle est aussi plus

ancienne que notre État fédéral. Aujourd’-hui, elle compte 3000 membres et 32 orga-nisations affiliées. Elle est ainsi la deuxiè-me plus importante société cantonale demédecins de Suisse. Persévérance, mo -destie, être digne de confiance, telles sontles caractères essentiels de la Société desmédecins du canton de Berne.

2. Deux cents ans d’évolution constante1805 et 1809 - Depuis lors, bien des choses ont changé.La Faculté évolue depuis sa fondation en1805, passant de l’état d’un séminaire d’érudits avec trois professeurs et une cin-quantaine d’étudiants répartis sur quatreannées d’études au statut de centre inter-national d’enseignement, de recherche etde services avec quelques cent instituts etcliniques, mille étudiantes et étudiants ré -partis sur six années d’études. Au débutdu XIXème siècle, il n’y avait pas de femmesen médecine. La médecine se conjuguaitau masculin. Les universités de l’Europein terdisaient les études aux femmes. C’esten 1874 que, pour la première fois, deuxfemmes médecins ont soutenu leur thèsede doctorat à Berne, sept ans après la première femme médecin en Europe,diplômée à Zurich.Les choses ont bien changé depuis cetemps-là. Au début du XXème siècle, la Fa -culté de médecine de Berne passait par lacitadelle européenne des études fémini-nes. Il y a eu deux femmes professeures àBerne. Au semestre d’été 1909, il y a toutjuste cent ans, plus de la moitié des étu -diants à la Faculté de médecine de Berneétaient des femmes, russes pour la plu-part. Après la première guerre mondiale, lapart des étudiantes a baissé. Elle se situaitautour des 10% jusqu’en 1950. Depuislors, elle s’est notablement relevée et elleest aujourd’hui, comme il y a cent ans, denouveau au-dessus de 50%.

Renouveau et santéJürg Schlup, Président de la Société des médecins du canton de Berne,

a prononcé le discours de fête lors de la fête pour la remise des diplômes d’État à la Faculté de médecine de l’Université de Berne.

Il revient sur deux cents ans d’histoire de la Faculté et de la Société des médecins, tente une définition de la santé,

et jette un bref coup d’œil sur la desserte médicale du futur.

Jürg Schlup,Dr méd., exec.

MBA-HSG, Président de la

Société desmédecins du

canton de Berne

«La folie est finie», constate dans un blogun étudiant en médecine de Heidelberg,«et l’on peut de nouveau respirer libre-ment.» Et plus loin: «Parce que nous avonscourageusement tout appris par cœur etque nous en avons rêvé la nuit, nous avonssuffisamment de bonnes raisons de célé-brer comme il se doit le jour de la délivran-ce!» Fin de la citation. Cette délivrance,c’est le renouveau et la joie!

«Joie! Joie! Belle étincelle divine, fille de l’Élysée, nous entrons l'âme enivrée dans tontemple glorieux.»

Tels sont les vers 1 à 4 de l’Ode à joie deFriedrich Schiller. L’Élysée, paradis desGrecs, exclusivement réservé aux héros,Élysée pour vous, mes jeunes consœurs etconfrères. Cette ode à la joie, Schiller l’aécrite il y a deux cents ans.

1. Esprit d’éveilVous êtes dans l’état d’esprit d’un nouveléveil. Cette ambiance de renouveau ré -gnait aussi il y a deux cents ans en Europeet en Suisse. La première machine à écri-re est mise en vente en Italie. À Vienne, onentend pour la première fois les trois octa-ves les plus marquants de la musique:Ludwig van Beethoven, première interpré-tation de sa 5ème symphonie, en décembre1808, il y a deux cents ans. À la Foire duLivre de Leipzig Johann Wolfgang vonGoethe secoue le monde littéraire avec lapremière édition de sa tragédie alchimisteFaust I dans un monde alors empreint decléricalisme: la gentille et pieuse Gretchen

Une relique de l’épo-que de la fondation: l’échoppe de la Sociétédes chirurgiens de laville de Berne.

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La santé et être en bonne santé? C’est aussiune question de définitions.

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La Société des médecins n’a pas cesséd’évoluer depuis sa fondation en 1809De la société d’érudits à l’organisation profes-sionnelle, de l’estime et la bonne compagnie àl’économie et aux relations publiques.C’est en 1880 que la première femme mé -decin ouvrait son cabinet dans le cantonde Berne. Mme Hélène Delay, Dr méd., àSaint-Imier. Sept ans plus tard s’ouvrait lepremier cabinet médical d’une femmemédecin en ville de Berne. Aujourd’hui, unquart seulement des médecins pratiquantsont des femmes. Au vu du nombre élevéd’étudiantes (50 à 60%), il est évident quetoutes les femmes médecins formées nepeuvent ou ne veulent faire le pas dans lavie professionnelle. C’est surtout le sautvers le statut d’indépendant qui sembleplus difficile pour les femmes. Nous cher-chons ici et nous encourageons de nouvel-les formes d’organisation pour les cabi-nets médicaux. En 1948, pour la premièrefois, une consœur s’est engagée au seindu comité d’une section régionale de laSociété des médecins. En 1979, pour lapremière fois, une femme a assumé la présidence d’une section régionale dans lecanton de Berne. Les rapides changements structurels in -tervenus depuis 2000 ont fait que la Soci-été des médecins a fondé des entreprisesmédicales au cours de ces huit dernièresannées: le Trust Center PonteNova S.A.,une école pour les assistantes médicalesdes cabinets médicaux et le Call CenterMedphone S.A avec lequel nous avonsmême gagné en 2006 le Prix Anna Seilerpour des solutions novatrices dans ledomaine de la santé.

Le contexte médical ne cesse d’évoluerdepuis deux cents ansDes caisses maladie locales isolée, on estpassé à l’assurance maladie obligatoire.L’exercice de la profession médicale estpassé de la mission sociale rémunérée à laprestation tarifée. La mission médicale estpassée de l’assistance sociale aux déci-deurs paternalistes pour en revenir auconseiller moderne qui laisse le soin dedécider à son patient devenu autonome etsolitaire.La vie était un don impalpable, la santé unprivilège. Aujourd’hui, toutes deux sont de -venues des droits et son désormais exigi-bles. De la reconnaissance humble et sou-mise, on est passé à l’indignation et aurecours au droit ! Ce sont là également desconséquences des progrès de la médecine.

3. Être malade. Qu’est-ce que cela veut dire?«Suis-je malade?» Telle a été la questionque m’a récemment posée un patient dansma consultation. Question difficile. Ce pa -tient est un entrepreneur. Il a six stents dansses coronaires. J’ai répondu diplomatique-ment: «Si l’on considère votre bonne capa-cité de travail et le fait que vous vous sen-tez bien, vous n’êtes pas malade.» Il a répli-qué: «Alors, je suis en bonne santé?» Aprèsavoir repris mes esprits, j’ai répondu: «D’a-près l’OMS, l’absence de maladie est unecondition nécessaire mais non suffisantepour être en bonne santé.» Cependant, il ya déjà deux mille cinq cents ans, le poètegrec Simonides de Ceus constatait calme-ment que la bonne santé absolue était unprivilège des dieux (1). La philosophe gene-voise Jeanne Hersch indiquait dans les an -nées quatre-vingts du XXème siècle que lebien-être absolu ne pouvait être qu’illu -soire, ne serait-ce que parce que l’hommesait qu’il est mortel. Pour elle, la vie c’étaitaussi de pouvoir être ma lade. Écoutons sadéfinition de la santé: «Est en bonne santécelui qui est capable d’endurer la perspec-tive de sa mort et celle d’une possible mala-die…» (2) Grâce à ce soutien philosophiquede la Professeure Hersch, mon entre -preneur «blindé» s’est senti en très bonnesanté en quittant ma consultation.La définition de la santé par Jeanne Herschm’aide dans mon activité professionnelle.Je ne cesse en effet de rencontrer des per-sonnes gravement malades qui savent infi-niment mieux endurer que bien des per-sonnes en bonne santé, moi compris. Se -lon la définition de Jeanne Hersch, ce sonteux qui sont en bonne santé. En fait c’estplutôt aujourd’hui la définition de l’écrivainJules Romain attribuée au physiologiste etmicrobiologiste français Claude Bernard

(1813–1878): «Sont en bonne santé lespersonnes que ne savent pas qu’elles sontmalades…» Une étude ré cente a montréqu’à l’âge de quarante ans, une femme surquatre et quatre hommes sur cinq dans la population de la Norvège présentaientun risque cardiovasculaire élevé et avaitdonc besoin de soins médicaux, d’aprèsles seuils figurant dans les «Guidelines»2003 de la Société europé enne de cardio-logie (3). L’augmentation des diagnosticset donc des états morbides aura une in -fluence notable sur la croissance de lademande et des coûts, et donc sur lacapacité de résister durablement de notresystème actuel de santé (4).Vous toutes et tous qui êtes ici rassemblés,regardez autour de vous dans cette salle.Pensez aux occurrences de la maladie, àla part des malades et des bien-portantsdans cette pièce, à la morbidité donc.Considérez maintenant vos semblablesautour de vous avec les yeux de ClaudeBernard: «Sont en bonne santé les person-nes que ne savent pas qu’elles sont mala-des.» Vous verrez beaucoup de maladedans cette salle. Mais si vous la contem-plez avec les yeux de Jeanne Hersch: «Esten bonne santé celui qui est capable d’en-dure la perspective de sa mort et celle d’une possible maladie.» Vous verrez alorsbeaucoup de gens en bonne santé autourde vous. Quelle agréable sensation!

4. Vision d’avenirOù en serons-nous dans quelques an -nées? Le système de santé de demain: le

Bien que nombreuses à faire des études demédecine, rares sont les femmes médecins àouvrir un cabinet médical.

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monde entier devenu un hôpital? Est-cel’État qui va décider de la santé des citoy-ennes et des citoyens? Cet avenir, c’estvous qui allez le vivre, chères consœurs,chers confrères.Voici ce que je pense:• Nous serons moins souvent malades

qu’aujourd’hui.• Nous devrons continuer à supporter la

certitude de notre mort.• Le système de santé va évoluer po -

sitivement, également en raison desvertus féminines de nos nombreusesconsœurs.

Deux considérations me confortent danscette idée: les femmes décident plus ra -tionnellement et pensent à plus long termeque nous autres les hommes. En voicideux exemples. Je cite: «Les femmes dé -cident plus rationnellement que les hom-mes, car, en montagne, elles ne sont ja -mais submergées par la testostérone.»,affirme l’expert en avalanches de l’Asso -ciation suisse des guides de montagne. Jecite encore: «Je suis choqué par le fait quede talentueuses jeunes femmes dans une

université d’élite préfèrent faire des en -fants que de diriger une grande société etgagner des millions de dollars.», nous ditun doyen de l’Université de Yale, NewHaven (Connecticut, USA). Il veut dire parlà que les femmes pensent à plus long terme que nous les hommes. Et encoreplus loin dans le futur: ce ne sera ni le tota-litarisme de la médecine, ni la santé par -faite. Gotthelf aura finalement raison enaffirmant que la plupart des gens remer-cient bien plus leur grand-mère que lesplus érudits de tous les docteurs …

5. RenouveauChères consœurs, chers confrères, vousallez aujourd’hui recevoir votre diplôme. Jeme réjouis avec vous. Votre apprentissagea commencé avec vos études. Il continuemaintenant. C’est maintenant le tour de laformation postgrade en milieu hospitalier,que nombre d’entre vous ont d’ores et déjàentreprise. Et puis viendra le temps de laformation continue qui vous accompagne-ra tout au long de votre activité profession-nelle, en clinique ou en cabinet médical. Je

vous exhorte avec les paroles de la philo-sophe Jeanne Hersch: «Approfondissezvotre sens de l’humain et abordez vossemblables avec empathie.» Je comptesur votre empathie envers vos patients etsur votre engagement pour leur bien. Jevous invite à avoir confiance en vous, envos supérieurs, en vos consœurs et con-frères, dans l’équipe soignante et dans vospatients aussi.

Nous autres, hommes et femmes méde-cins en clinique et en pratique privéevous attendons et nous réjouissonsavec vous!

1 Kundlien F. The old Greek Concept of «relative»Health. Journal of the behavioural Sciences 1973/9; p.53–592 Hersch J. Santé: l’utopie d’une définition. Schweize-rische Aerztezeitung 1981/62; p. 1513–323 Getz L, et al. Estimating the high risk groups for cardiovascular disease in the Norvegian HUNT 2 popu-lation according to 2003 European Guidelines: amodelling study. BMJ 2005; 331: 551–5564 Domenighetti G. Médicalisation de la société et dura-bilité des systèmes de santé. Discours d'ouverture àl'anniversaire ans 200 de la Société des Médecins duCanton de Berne. Berthoud, le 25 octobre 2008.

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Des soins intégrés… Oui, mais…

Le point de vue de l’association profes-sionnelle a été précisé dès l’abord dans lediscours d’ouverture de l’hôte et Présidentde la Société des médecins du canton deBerne, Jürg Schlup: en principe, la Socié-té des médecins du canton de Berne estfavorable aux systèmes de soins intégrésainsi qu’aux modèles de Managed Care,mais tout dépend de leur conception et deleur mise en œuvre correcte. Les médecinsdu canton de Berne ont une attitude réser-vée envers les réseaux de médecins. C’estdu moins ce qu’atteste une consultationinterne indépendante conduite auprès desmembres au printemps 2007. Certes, unetendance évidente se manifeste en direc-tion de la qualité de membre d’un réseau,mais la majorité des personnes interro-gées craignent que les systèmes de soinsintégrés n’entraînent plus de travail admi-nistratif et une coresponsabilité en matiè-re de budget qui attenterait à la liberté detraitement et aux relations entre médecinset patients, et aurait pour conséquence lasélection des risques. «Notre appréciationdes organisations de Managed Care quiseraient gérées par les assurances mala-die est empreinte de scepticisme: lors desnégociations contractuelles, les représent-ants des caisses maladie seraient assisdes deux côtés de la table. C’est une con-struction indéfendable», selon le Présidentde la SMCB. Toutefois, les réseaux de mé decins présentent aussi des avantages.En plus des gains en efficacité, nombre de per sonnes interrogées associent les ré seaux à plus de sécurité, à un meilleuréchange d’informations ainsi qu’à desaméliorations qualitatives résultant del’apprentissage réciproque.

Récompenser l’interdisciplinarité

Protectrice des consommateurs et con -seillère PS aux États, Simonetta Somma-ruga milite pour une approche totale dusujet: «De plus en plus de personnes souf-

frent de maladies chroniques. Les symp -tômes de polymorbidité se multiplient etnombreuses sont les personnes qui viventseules aujourd’hui, surtout dans les cen-tres urbains.» Pour faire face à cette évo-lution, il y a lieu d’élaborer des conceptsnouveaux pour les soins médicaux. «Maisil manque la volonté de coordination detous les intervenants: les caisses maladiedoivent renforcer les modèles qui restrei -gnent le libre choix du médecin, et le corpsmédical doit assumer les dépenses sup-plémentaires», poursuit-elle. C’est mainte-nant à la politique de lutter contre l’ab -sence de sensibilisation aux coûts de lasanté. «Le travail interdisciplinaire doit êtrerécompensé. »

La législation existante est suffisante

C’est le conseiller national PLR Pierre Tri-ponez, deuxième personnalité politique etmembre de la commission parlementairede la santé, qui a fait valoir un avis différentsur la question de ce que vise la politiqueavec les réseaux de médecins: certes, une

proposition de loi sur le Managed Care esten préparation, mais, à son avis, la législa-tion existante est tout à fait suffisante. Eneffet, aujourd’hui déjà et en pratique, tou-te une série de modèles de soins intégrésfont déjà leurs preuves. Par ailleurs, PierreTriponez voit nombre de points positifsdans notre système de santé, malgré lesaugmentations de primes qui sont à notreporte. Aujourd’hui en Suisse, une person-ne active sur neuf travaille déjà dans ledomaine de la santé. Ce qui manque, cesont des incitations ciblées qui contribue-raient à réduire les doublons. Le conseillernational radical invite les personnes pré-sentes à la tolérance: «Notre système desanté et tellement complexe que même lapolitique ne peut pas tout régenter. » C’estpourquoi précisément les réformes du sys-tème de santé dépendent aussi fortementdu bon vouloir du corps médical.

Catalogue de désirs

C’est Adrian Wirthner, soignant de pre-mier recours et dirigeant de la sociétémédicale mediX bern AG qui a indiquédans son exposé comment les soins inté-grés pourraient être renforcés, en présen-tant un catalogue de désirs: les caissesmaladie devraient contribuer financière-ment au pilotage des réseaux et s’abstenirdes modèles strictement de listes. Nombrede médecins n’ont toujours pas le sens del’innovation, comme auparavant. Celui quiveut se différencier devrait aujourd’huipouvoir le documenter, même si c’estdésagréable pour nombre d’entre eux. Sinous voulons établir des réseaux intégrésen tant que modèle de qualité, une docu-mentation complète est absolument indis-pensable. Adrian Wirthner attend du mon-de politique qu’il encourage les réseaux demédecins par des incitations positives:«Les assureurs, le corps médical et lescaisses devraient pouvoir y participervolontairement. Pour les assurés, les ré -seaux doivent devenir des modèles Opt-Out, et il faut en finir avec les rabais de

Les soins intégrés sur le banc d’essaisDans le cadre du débat actuel sur le système de santé, on réclame de plus en plus bruyamment des chaînes de soins

en réseau, intégrés et complets. Mais ces modèles résisteront-ils vraiment au temps? Cent trente de nos membres ont pris part à un débat organisé par la Société des médecins du canton de Berne au

début septembre au Casino de la Culture à Berne. Des personnalités politiques, des soignants de premier recours, des spécialistes et des représentants des assurances maladie se sont prononcés sur les

réseaux que demande le Parlement fédéral.

Texte et illustrations: Markus Gubler, Service de presse et d’information

La manifestation autour des soins intégrés àsuscité un très vif intérêt.

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franchises qui sont contraires au principede solidarité.» Il est évident pour lui que lesréseaux ne pourront devenir l’épine dor -sale des soins médicaux que si l’on instau-re la base légale correspondante.

Les indicateurs de qualité contre lerationnement implicite

Malgré le grand écho rencontré dans lesmédias, nombre de propositions de réfor-mes Managed Care restent imprécisesdans les détails. En un temps de res -sources toujours plus rares, ce sont lesfacteurs de coûts qui sont particulièrementdans le collimateur. L’un d’entre eux: lamédecine des spécialistes. Jürg Nadig, Dr méd., Président de la Société suissed’oncologie médicale, a montré à quelpoint il est difficile de piloter la médecinehautement spécialisée. Il s’interroge:«Quelle décision prenez-vous lorsque untraitement qualitativement meilleur prolon-ge la vie de quelques mois, alors que lescoûts grimpent à la puissance trois?» Ici serencontrent des considérations autour deséconomies dans la politique de la santé etdes questions éthiques éminemment déli-cates. Pour pouvoir évaluer des problèmesde cette nature, Jürg Nadig estime qu’il

faut avoir des indicateurs qualitatifs et descomptes reflétant les coûts totaux. Cesdeux éléments n’existent pas en Suisse,actuellement. C’est au corps médical qu’ilincomberait de saisir des indicateurs dequalité, et les assureurs devraient de leurcôté piloter le calcul des coûts totaux pourla totalité des chaînes de soins. En effet, sile système de santé n’est dirigé que par lebiais des finances, alors on court le risquedu rationnement. «Les traitements de meil-leure qualité mais plus chers, et c’est sou-vent le cas en oncologie, ne seraient alorsplus administrés », a constaté Jürg Nadig.

Profiler les réseaux de médecins en tantque modèles de qualité

Mais comment donc optimiser le systèmeexistant avec les ressources disponibles?Stefan Kaufmann, Directeur de l’associa-tion des assureurs maladie suisses Santé-suisse voit le facteur clé dans les soins inté-grés. Le dilemme actuel, c’est toute fois quenombre d’assurés malades sortent desmodèles du médecin de famille. On se prive ainsi du plus grand potentiel d’écono-mies, ce qui affaiblit l’envie des assureursmaladie de rendre ces modèles plus attrac-tifs. Le faible rabais de primes qui en résul-

te réduit à son tour l’envie de s’affilier à cesmodèles, et c’est le cercle vicieux selonStefan Kaufmann. Il faudrait que les assu-rés commencent par considérer les rése-aux de médecins comme des modèles dequalité. Ce sont en particulier les maladeschroniques à qui il faut montrer les avanta-ges des soins intégrés. Pour Santésuisse,les modèles de Managed Care ne doiventni être ordonnés par l’État, ni être unifiés: levolontariat est, ici également, le mot clé.Les fournisseurs de prestations et les assu-reurs devraient pouvoir régler leur collabo-ration eux-mêmes par contrats. Pour ledirecteur de Santésuisse, les cantons nedevraient pouvoir intervenir qu’à titre subsi-diaire et seulement là où la desserte médi-cale menacerait d’être insuffisante.Lors du débat de podium qui a suivi,modéré par Markus Brotschi, Rédacteurdu «Tagesanzeiger», c’est surtout la Cons-eillère aux États PS Simonetta Sommaru-ga qui a du répondre aux questions diffici-les venues du public. Une chose est appa-rue clairement: que les soins intégrésdeviennent les réseaux du futur dépendaussi du futur rôle du médecin de famille.Comme l’a dit le Conseiller national PierreTriponez avec bonne humeur: «Les méde-cins auront encore tout le temps qu’il fautpour s’engager en politique!»

Les orateurs ont participé au débat de podium qui a suivi et répondu aux questions du public.De g. à dr. : Dr Jürg Schlup, Président de la société des médecins du canton de Berne ; Dr Adrian Wirthner, Directeur de mediX bern AG ; Stefan Kauf-mann, Directeur de Santésuisse ; Dr Jürg Nadig, Président de la Société suisse d’oncologie médicale ; Simonetta Sommaruga, Conseillère aux États PS; Pierre Triponez, Conseiller national PLR.

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Trois questions ont conditionné le déroule-ment du séminaire de cette année: pour -quoi les jeunes médecins, hommes etfemmes, sont-ils de moins en moins nom-breux à ouvrir leur cabinet médical? Quefaut-il faire pour que s’ouvre à nouveau unplus grand nombre de cabinets médi-caux? Et comment la Société des mé -decins du canton peut-elle y contribuer?Le Comité s’est ainsi attaqué à un pro -blème qui devient de plus en plus pressantdepuis quelques années.Le nombre des ouvertures de cabinetsmédicaux de médecins de premier recoursdiminue spectaculairement depuis plu -sieurs années. Pour les spécialistes égale-ment, la desserte médicale devient insuf -fisante dans plusieurs domaines. À cecis’ajoute que, sous la bannière de la «Fé -minisation de la médecine», on a insuffi -samment tenu compte de ce fait: de moinsen moins de jeunes médecins, hommes etfemmes (le phénomène concerne aussi leshommes) sont disposés à franchir le pasqui conduit à la pratique privée. La baisse

des opportunités de revenu, les longshoraires de travail, le service des urgences,le travail administratif supplémentaire etles pressions politiques en découragentplus d’un et plus d’une à faire le saut dansla libre entreprise.

La voix des jeunesAfin de donner la parole aux «jeunes» eux-mêmes, le Comité a invité les femmes mé -decins Amara Willi, Nicole Albrecht etJeanet Buatsi Reber, ainsi que l’ortho -pédiste Oliver Hatz. L’incompatibilité (et lacompatibilité) avec la vie de famille pour lemédecin titulaire de son propre cabinetmédical ont été examinées, tout commeles menaces sur l’économicité du cabinetmédical individuel et l’isolement qui lui est associé. De plus, dans les études, lamédecine de premier recours n’est pasreconnue en tant que spécialité propre, cequi n’encourage guère à adopter le statutd’indépendant. Cependant, les jeunesfemmes médecins ont également men-tionné des aspects positifs de l’indépen-

dance: tout d’abord la proximité du patientque l’on suit pendant longtemps. À cecis’ajoute que des formes de cabinet mé -dical tels les cabinets collectifs ou les centres médicaux peuvent partiellementcompenser les inconvénients du statutd’in dépendant. Après trois mois d’activitéprofessionnelle, Oliver Hatz a déjà pu tirerun bilan positif pour son cabinet médicalindividuel: c’est la liberté dans la prise dedécision et les défis posés à l’entrepreneurqui lui ont tout particulièrement plu.

Des Allemands bien motivésAndreas Rieder, conseiller clientèle de laBanque cantonale de Berne et Per-ErikDiethelm, économiste d’entreprise auprèsd’Academix Consult AG, ont présenté lepoint de vue de l’économie. Pour le ban-quier, et cela a beaucoup surpris les mem-bres du Comité, les médecins, hommes etfemmes, sont en principe des clients sé -duisants. Leur potentiel de revenus esttoujours considéré comme bon. L’image(négative) de soi-même du corps médicallocal n’est pas partagée par les autres: il ya de plus en plus d’Allemands qui repren-nent en Suisse un cabinet médical indi-viduel ou collectif. D’après Andreas Rieder,ce sont des gens «souvent très fortementmotivés». C’est à un conseiller éco no -mique qu’il appartient de montrer auxjeunes médecins comment rembourser uncrédit bancaire sur une durée raisonnable,c’est-à-dire entre trois et quatre ans.

La deuxième partie paraîtra dans le pro -chain numéro de doc.be: que peut faireune organisation professionnelle pouraccroître le nombre de jeunes médecinsdésireux d’ouvrir un cabinet médical?

Séminaire 2009 du Comité

La femme médecin et le banquierL’image du médecin en tant que franc-tireur effraie les jeunes médecins,hommes et femmes, et les dissuadent d’ouvrir un cabinet médical. Le produit n’est pas en rapport avec les efforts demandés. Ce sont en

particulier les femmes qui expriment leur besoin d’horaires de travail à lafois réguliers et limités. Tout autre est le point de vue du banquier: les

jeunes femmes médecins titulaire de leur propre cabinet médical constituent un segment rentable de sa clientèle. Les Allemands l’on

remarqué: les femmes médecins s’installent et sont hautement motivées.Compte-rendu du séminaire de cette année (première partie).

Marco Tackenberg, Service de presse et d’information

Pourquoi y a-t-il de moins en moins de jeunes médecins (hommes et femmes) à ouvrir un cabinet médical ? Amara Willi, Dr méd., médecin chef à la Clinique Sonnenhof à Berne, s’entretien avec les membres du Comité. (Photo: Jürg Schlup)