WOLFGANG AMADEUS MOZART Requiem

In memory of Ruslan Y Efemov

Illustration : L'Echelle ckleste (Les moines vertueux montent vers le Christ

tandis que les diables font tomber les mauvais moines de I'kchelle). Illustration d'un livre d'enseignement pour les moines,

kcrit au we sikcle par Jean Klimakos. Icbne byzantine du XI' sikcle, peinture sur bois, 41 x 29,3 cm.

Sinai', cloitre de Sainte Catherine.

Illustration de la page d'ouverture : Wolfgang Amadeus Mozart, autographe du Dies Irae.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791)

Requiem ~ . 6 2 6

I. Introitus Requiem 11. Kyrie 111. Sequenz Dies irae Tuba mirum Rex tremendae Recordare Confitatis Lacrimosa IV. Offertotiurn Domine Jesu Hostias V. Sanctus VI. Benedictus VII. Agnus Dei VIII. Communio Lux Aeterna

SIMONE KERMES soprano STBPHANIE HOUTZEEL alto MARKUS BRUTSCHER tknor

ARNAUD RICHARD basse

THE NEW SIBERIAN SINGERS, cheur de chambre de L'Opira de Novosibirsk

sopranos GANA BARYSHNIKOVA, NADEZHDA KOKAREVA, ELENA KONDRATOVA,

ALLA LEBEDEVA, MARGARITA MEZENTSEVA, ARINA MIRSAETOVA, VALERIA SAFONOVA, LUBOV SKURIKHINA, ELENA YURTCHENKO, NATALIA ZARIEVA

altos EKATERINA BATENEVA, MARIA KLENOVA, NINA NIKITINA,

ANNA PENKINA, ELENA ROGOLEVA, ELENA STOLPOVSKIKH, MARINA TENITILOVA, LUDMILA TUKHAEVA, ANNA SHVEDOVA

busses ALEXANDRE BEZRUKOV, GENNADY VASILIEV, EVGENY IKATOV,

SERGEY MEZENTSEV, ALEXANDRE NAZEMTSEV, VITALY POLONSKY, SERGEY TENITILOV

VYACHESLAV PODYELSKY, chefde cheur

MUSICAETERNA, orchestre de cbumbre de I'Opiru de Novosibirsk

violons I INNA PROKOPIEVA, ELENA &IS, IVAN PESHKOV,

ARTEM SAVCHENKO, NADEZHDA ANTIPOVA, APANASY CHUPIN

violons 2 YULIA GAIKOLOVA, EKATERINA ROMANOVA,

LIANA ERKVANIDZE, DINA TURBINA

altos EVGENIYA BAUER, DMITRY PARKHOMENKO OLEG ZUBOVICH, VALERIA SVETLOSANOVA

violoncelles ALEXANDER PROZOROV, EKATERINA KUZMINYKH

IGOR GALKIN, YURY POLYAKOV

percussions SVIATOSLAV KARAGEDOV

trombones MATTHIAS SPRINZ, RALF MULLER,

CHRISTINA HESS

Enregistri! enpvrier 2010 d I'Opkra de Novossibirsk Prise de son & mixage : Hugtkes Deschuux

Direction artistique & montage: Aline Blondiutk Responsuble de production : Julien Dubois Mise en page du livret: Anne Lou Bissitres

Photogruphies: Julien Dubois

Mythes et rdalitds du Requiem de Mozart

Si le Requiem de Mozart est l'une des oeuvres les plus admirtes de la musique occidentale, il a aussi beaucoup aliment6 les fantasmes et les erreurs. I1 faut dire que ce mysttrieux homme en noir, venu commander B Wolfgang une messe des morts, avait de quoi impressionner un compositeur dtji trts daibli et intriguer la posttritt : un tel cc messager de la mortr n'annonpit-il pas la fin du compositeur ? Le ctltbre film de Milo; Forman, Amadeus, rajoute une pincte de pathos dans la - sckne de pure fiction (mais d'une grande force cintmatographique!), oh Mozart, sentant sa fin approcher, dicte le Conjkatis de son Requiem B Salieri.

Revenons aux faits. Si Mozart n'a jamais dictt sa dernitre ceuvre, il n'a pas vu non plus la mort frapper B sa porte. I1 a seulement t t t perturb6 par les visites successives et insistantes de l'intendant du comte Walsegg, venu le prier d'tcrire un Requiem que son maitre entendait donner B la mtmoire de son tpouse dtfunte. S'il y a quelque chose de troublant dans cette histoire, ce n'est pas la personnalitt de l'tmissaire, mais bien les intentions, honnites ou non, du comte Walsegg lui- mime. Pourquoi avait-il entourt de secret cette commande et, surtout, pourquoi ne voulait-il pas que l'on fasse une copie du manuscrit avant de le livrer? Simple dtsir de garder l'anonymat sur le compositeur jusqu'au jour de la crtation, ou volontt de s'approprier un jour la partition et de s'en dtclarer l'auteur? Une chose est sGre : Walsegg a frappt B la bonne porte. Mozart est un compositeur ctltbre qui vient d'itre nommt vice-maitre de chapelle de la Cathtdrale de Vienne, le 9 mai prtctdent. Ce titre honorifique montre aussi que Wolfgang, quoique franc-maqon, n'a jamais cesst d'tcrire pour l ' ~ ~ l i s e catholique.

8

Sa mort subite en dtcembre 1791, i l'age de 35 ans, laisse le Requiem aux mains de sa famille et de celui qui sera chargt de le compltter. Car c'est bien dans un ttat &extreme tpuisement que Mozart s'attelle B cette partition. Rtduit B une situation financikre difficile, il doit, pour s'en sortir, accepter toutes les commandes, aggravant sa fatigue et ce qu'on appellerait aujourd'hui son ((stress)). Des trois dernitres, deux sont achevtes i temps: La Clkmence de Titus, tcrite en trois semaines et crtte i Prague le 6 septembre prtctdent, et La Flzite encbuntke, encore en cours de reprtsentations au moment oh il disparak. Seul le Requiem demeure incomplet, faute de temps (ou par apprthension d'achever ce qu'il pouvait considtrer comme sa propre messe funkbre!).

Et pourtant, quelle perfection dans les pages qu'il nous laisse (environ la moitit de l'ceuvre), quel testament musical d'une force et d'une luminositt sans pareilles ! D&s les premi&res mesures, une respiration haletante se met en place, partagte entre la mtlodie sombre des bassons et cors de basset, et la rtponse syncopte des cordes. Inspiration, expiration: nous ne serons partiellement libtrts de ce spasme grandissant qu'avec l'entrte des chceurs. Tour B tour, chacune des voix tvoque le repos tternel, Requiem aeternam, tandis que l'orchestre poursuit inlassablement cette lente pulsation de la vie, plus forte encore que la mort tvoqute dans le texte. M&me l'hymne de louange radieux du soprano soliste (Te decet hymnus) n'est qu'une parenthkse avant la reprise de l'angoissant et haletant ensemble choral.

Tout s'apaise sur les dernikres paroles de l'htroit, juste avant la fugue magistrale du Kyrie: tout au long du morceau, B un ((sujet)) vthtment et descendant (sur les mots Kyrie eleison), repris tour A tour par chaque voix, s'oppose un (( contre-sujet)) qui dtroule une cascade ascendante de doubles-croches (sur Cbriste eleison).

Cette mtcanique parfaite semble s'emballer dans une course folle jusqu'i l'impressionnante apothtose finale. Nous voici prets i entrer de plain-pied dans le ctltbrissime Dies Irue (Jour de colire que ce jour-hi) kvoquant l'instant redoutt du Jugement dernier. Les voix sont dtsormais parallkles pour scander le texte avec une force inoui'e, tandis que l'orchestre se dtchdne dans les trtmolos des cordes et le fracas des trompettes et timbales. La tonalitt de rk mineur revet aussi une forte charge symbolique pour Mozart: elle soutient dans ses oeuvres les moments tragiques, ceux oh l'homme se trouve confront6 au divin et au questionnement sur la vie et la mort (c'est, par exemple, la tonalitt de la mort de Don Juan).

La stquence du Tubu mirum est une succession de brefs $isodes, depuis l'tnigmatique air de basse avec trombone jusqu'au quatuor final traduisant les angoisses de celui qui redoute le Jugement dernier. Cet ensemble prtpare i la vision grandiose du Dieu de majestt qui surgit,fortissimo, dans le Rex tremendue. Aprks avoir ouvert par une triple et solennelle acclamation du mot Rex, Mozart fait alterner deux tpisodes essentiels: un double canon d'une indicible force, soutenu par le rythme pointt incessant des cordes, pour tvoquer le Roi de puissance, et la frele imploration des ptcheurs sur les mots Suluu me. Un climat nouveau s'est ainsi installt, crtant une habile transition avec le superbe Recordare confit aux quatre solistes. Mozart, sentant ses forces diminuer, jugeait de la plus haute importance d'achever ce quatuor avant de mourir. I1 compte parmi les plus belles pages vocales du compositeur et s'ouvre dans un univers de douceur et de calme par les paroles de l'alto et de la basse, Recordare Jesu pie (Souuenez- uous, B douxJksus), aussitbt reprises par le soprano et le ttnor. Ici l'homme prend conscience du sacrifice du Christ, supplie et gtmit, mais sa prikre semble planer au-dessus de ce monde, lui permettant de retrouver le calme et l'apaisement.

Brisant soudain cette accalmie, un souffle de tragtdie surgit avec les premiers mots du ConfLtatis: exacerbation des parties de cordes, ponctutes de coups secs de timbales, agitation du chceur masculin, auquel rtpond par deux fois l'humble Voca me des femmes. Tout s'apaise enfin pour nous mener en douceur vers l'instant de grhce. Le Lacrimosa est d'abord l'une des plus belles dtplorations musicales de l'Histoire, avec sa sublime et plaintive mtlodie, ponctute par les rythmes syncopts des cordes. Entre berceuse et sanglots, Mozart nous offre ici une vision farnilikre, presque amicale, de la mort. Mais cette page nous tmeut aussi par son inachkvement. Le manuscrit montre les huit premikres mesures i peu prts complttes et, dans la neuvikme, l'esquisse de la partie de soprano. Ensuite, plus rien ; la page est blanche. Mozart n'ira pas plus loin dans ce qu'il nommait lui-m&me son a chant funtbren.

La partition en serait restte l i si Constance, sa veuve, n'avait demand6 i Franz Xaver Siissmayr de la compltter, lui qui connaissait bien le style du maitre pour l'avoir assist6 dans la composition des rtcitatifs de La ClPmence a'e Etus. Sans doute aid6 d'autres plumes, il poursuit le Lacrimosa, ajoute les parties d'orchestre manquantes des prtctdents numtros, et compltte ou invente les numtros suivants, non sans tenir compte des indications de dernitre heure du maitre ou des notes prises par Constance. I1 faut lui rendre grke de n'avoir pas trahi Mozart, au point qu'aujourd'hui nous tcoutons ce Requiem d'une seule traite, sans nous rendre - - compte qu'il est l'ceuvre de deux personnages, ni avoir i souffrir d'une seconde partie vraiment inftrieure i la premikre.

Le dynamique Domine Jesu avec sa puissante fugue (Quam olim Abrahae) revient i des proctdts stylistiques dtji utilists dans la premikre partie de l'ceuvre. Siissmayr complkte ici la penste de Mozart, de m&me que lorsqu'il oppose B ce vthtment Offertoire un Hostias baignt d'une douce lumikre. Le Sanctus suit

les conventions de toute messe du temps avec sa triple proclamation initiale en majeur, son allure solennelle, sa fugue sur 1'Hosanna et la reposante parenthkse du Benedictus. Pour 1'Agnus Dei, btntficiant peut-&re &indications laisstes par son maitre, le disciple revient vers les premikres messes mozartiennes en priviltgiant une vision tragique et doloriste de l'Agneau sacrifik. Et c'est encore un bon choix que celui des dernikres pages : prtftrant rester fidkle i l'esprit de l'ceuvre plutbt que de hasarder une conclusion trop personnelle, Siissmayr termine avec le mathiau dtj i employ6 par Mozart dans son Introit et son Kyrie, non sans l'amtnager quelque peu. Ainsi la boucle est bouclte, et c'est encore le souffle de Mozart qui, par-deli sa mort, semble animer les dernikres pages.

L'universalitt du Requiem n'est plus i prouver, pas plus que son succks aupr2s des mtlomanes du monde entier. Mozart y sublime le regard de tout homme face B la mort: un regard parfois angoisst ou baignt de larmes, mais aussi un regard d'esptrance et d'amour. De cette musique, d'une force et d'une transparence inoui'es, ressort, selon les mots de Marie-Aude Roux, ((ce mtlange de renoncement et d'tnergie, cette acceptation du silence qui refuse cependant de se taire, ce sursaut de flamme qui ne veut pas s'tteindrea.

Patrick Barbier

Mozart's Requiem

Mozart's Requiem is one of the most admired works in Western music, and one that has given rise to many fantasies and false beliefs. The arrival of a mysterious man in grey requesting the composition of a mass for the dead was enough not only to unsettle a composer who was ailing and extremely weak, but also to intrigue posterity: a 'messenger of death' betokening the end? Milod Forrnan's famous film Amadeus spices with pathos the purely fictional scene-but one that is cinematographically remarkably effective-in which Mozart, feeling his end approaching, dictates the 'Confutatis' to Salieri.

Let us keep to the facts. Mozart did not dictate his final work, nor did he see Death knocking at his door. He was simply perturbed by the successive visits and the insistency of Count Walsegg's steward, sent to ask him to write a requiem mass, which his master intended to be performed in memory of his wife. If there is something disturbing about the story, it lies not so much in the figure of the messenger as in the intentions, honest or otherwise, of the count: why did he shroud the commission in such secrecy and, more importantly, why did he forbid a copy of the manuscript to be made before it was handed over? Did he simply want to keep the identity of the composer a secret until after the first performance, or did he mean to pass the composition off as his own? One thing is certain: Count Walsegg came to the right place. Mozart was a famous composer, who had recently been appointed to the position of Kapellmeister designate at St Stephen's Cathedral, Vienna (9 May 1791)-an honorary title showing that, although he was a Freemason, he had never stopped writing for the Catholic Church.

Mozart's sudden death in December 1791, at the age of thirty-five, left the Requiem in the hands of his family, and of the man who was to complete it. When ~ o z a r t came to tackle the score,-he was indeed in a state of extreme exhaustion. A difficult financial situation meant that, in order to make ends meet, he had to accept every commission that came along, which aggravated his fatigue and stress. Of the last three commissions he received, two were ready on time: La Clemenm di Tito, written in three weeks and premikred in Prague on 6 September, and Die Zduberfite, finished towards the end of September, first performed on 30th, and still running when he died. Only the Requiem remained unfinished, through lack of time (or fear that he was writing it for his own funeral!)

Yet what perfection there is in the music Mozart left (about half of the work), and what a wonderful musical testament, unmatched in its strength and brightness! From the opening bars a panting respiration is set up, shared between the sombre melody of the bassoons and basset-horns and the syncopated response of the strings; inspiration, expiration, until the entrance of the choirs relieves us, at least partly, of this spasm. Each voice in turn evokes 'eternal rest' ('Requiem aeternam'), while the orchestra continues to present this slow pulse of life, stringer still than the death spoken of in the text. Even the radiant hymn of praise sung by the soprano solo ('Te decet hymnus') is only a parenthesis, before the agonising panting of the choral ensemble resumes.

On the last words of the Introit everything becomes calm before the masterly fugue of the Kyrie: throughout this second movement the vehement descending subject (on the words 'Kyrie eleison'), taken up by each of thevoices in turn, contrasts with the ascending semiquavers of the countersubject (on 'Christe eleison'). This perfect mechanism then seems to race to the impressive final apotheosis. We now

come to the famous 'Dies Irae' ('Day of wrath'), first movement of the Sequence, evoking the dreaded moment of the Last Judgement. The voices, now parallel, express the text with incredible force, while the orchestra rages (tremolos from the strings, din of trumpets and timpani). For Mozart D minor was highly symbolical: it was the key he used to support the tragic moments in his works-those in which man is faced with the divine and with questions about life and death. The death of Don Giovanni, for example, is in that key.

The fourth movement (second of the Sequence), 'Tuba mirum', consists of a series of short episodes, beginning with an enigmatic bass aria with trombone and ending with a quartet; these convey the anxieties of one who fears the Last Judgement. It paves the way for the grandiose vision of the God of majesty, rising fortissimo in the next movement, 'Rex tremendae'. After the solemn threefold invocation, 'Rex', Mozart alternates two essential episodes: a double canon of inexpressible force, supported by a constant dotted rhythm from the strings, to evoke 'Rex tremendae majestatis' ('the King of tremendous majesty'), and the sinners' simple entreaty on the words 'Salva me' . . - ('Save me'). The tone has now become quiet and muted, providing a perfect transition to the superb 'Recordare' (movement 6 ) , assigned to the soloists. Feeling his strength draining away, Mozart felt that it was imperative for him to complete this quartet before he died. It is one of the most beautiful vocal pieces he ever wrote, opening onto a world of sweetness and calm with the words 'Recordare, Jesu pie' ('Remember, kind Jesus') sung first by the alto and bass, then immediately taken up by the soprano and tenor. Here man becomes aware of Christ's sacrifice; he pleads and moans, but his prayer seems to rise above this world, enabling him to find peace and reassurance.

Suddenly interrupting that moment of quiet, a suggestion of tragedy emerges with the first words of the 'Confutatis': intensification of the string parts, sharp punctuations from the timpani, agitation of the male chorus, answered twice by the humble 'Voca me' from the women's voices. At last everything becomes calm, taking us gently towards the moment of grace. Movement 8 (last of the Sequence), 'Lacrimosa', is one of the most beautiful lamentations ever written, with its wonderfully plaintive melody punctuated by syncopated rhythms from the strings. With its soothing, lullaby quality and its sobs, the 'Lacrimosa' presents a vision of death that is familiar, almost friendly. But the piece is also moving because we - know that it was left unfinished. The manuscript shows the first eight bars more or less complete, then in the ninth a sketch of the soprano part. After that, nothing: the page is blank. Mozart was to take what he called his 'funeral lament' no further.

7he score would have been left at that had not Mozart's widow, Constanze, asked one of his pupils to complete it. , Franz Xaver Siissmayr knew Mozart's style from having assisted him in composing the recitatives for La Clemenza di Tito. Probably with the help of other composers, he took up the 'Lacrimosa' where Mozart had left off, added the missing orchestral parts in the earlier movements, and completed or created the following ones, aided by Mozart's last-minute instructions or the notes Constanze had made. We must be grateful to Siissmayr - for not having betrayed Mozart, which means that we can listen to the Requiem from beginning to end without being disturbed by parts that are obviously of inferior quality or too clearly the work of another hand.

In the Offertory the dynamic 'Domine Jesu', with its strong fugue ('Quam olim Abrahae'), returns to stylistic devices that have already been used in the first part of the work. Here Siissmayr completed Mozart's idea, as he did in contrasting

with its vehemence a 'Hostias' bathed in soft light. The Sanctus follows the conventions of any mass of that time: initial triple proclamation in major, solemn pace, fugue on the 'Hosanna', and Benedictus forming a restful parenthesis. For the Agnus Dei, for which Mozart may have left instructions, he returned to his teacher's early masses, favouring a doleful, tragic vision of the sacrificed Lamb of God. Finally, rather than risking too personal a conclusion, Siissmayr preferred to remain true to the spirit of the work, which ends with material Mozart had already used in the Introit and Kyrie, adjusted slightly by his pupil for the different text. Thus we come full circle, with Mozart's inspiration still felt in the two movements of the final Communion.

The universality of the Requiem and its worldwide appeal to music lovers are undeniable. In this work Mozart sublimates man's view of death: a view that is sometimes anxious or tearful, but also full of hope and love. This music of amazing strength and transparency expresses a mixture of renunciation and energy, acceptance and refusal, and conveys the idea that life is stronger than death.

Patrick Barbier knshtion: Mary Pardoe

Introitus 1. Requiem aeternam Requiem aeternam dona eis, Domine, Et lux perpetua luceat eis.

Te decet hymnus, Deus, in Sion, Et tibi reddetur votum in Jerusalem.

Exaudi orationem meam, Ad te omnis car0 veniet. Requiem aeternam dona eis, Domine, Et lux perpetua luceat eis.

Kytie 2. Kytie Kyrie eleison.

Christe eleison. Kyrie eleison.

Sequentia 3. Dies irae

Dies irae, dies illa Solvet saeclum in favilla,

Teste David cum Sibylla

Quantus tremor est futurus Quando judex est venturus

Cuncta stricte discussurus.

Introitus 1. Requiem aeternam Le repos Cternel, donne-leur Seigneur, Et que la IumiPre Cternelle brille

sur eux. AToi est due la louange, 8 Dieu,

dans Sion, Et on accomplit les voeux qu'on te

fait dans Jkrusalem. Exauce ma prikre : Que tout Stre de chair vienne AToi.

Le repos tternel, donne-leur Seigneur, Et que la lumiire kternelle brille

SUI eux.

Kytie 2. Kytie Seigneur, aie pitit.

Christ, aie piti6 Seigneur, aie pitit.

Sequentia 3. Dies irae Jour de colire, ce jour-lh Qui rtduira le monde en cendres,

Comme I'annoncent David et la Sibylle.

Combien grand sera I'effroi, Quand le Juge sera sur le point

d'appardtre, Qui tranchera avec rigueur !

Inuoitus 1. Requiem acternam

Grant them eternal rest, 0 Lord, And may perpetual light shine upon

them. Thou, 0 God, art praised in Sion,

And unto thee shall the vow be performed in Jerusalem.

Hear my prayer, unto thee shall all

flesh come. Grant them eternal rest, 0 Lord,

And may perpetual light shine upon them.

Kytie 2. Kytie

Lord have mercy upon us. Christ have mercy upon us Lord have mercy upon us.

Sequentia 3. Dies irae Day of wrath, that day Will dissolve the earth in ashes As David and the Sibyl bear witness

What dread there will be When the Judge shall come

To judge all things strictly.

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4. Tuba mitum Tuba mirum spargens sonum Per sepulcra regionum Coget omnes ante thronum.

Mors stupebit et natura

Cum resurget creatura Judicanti responsura.

Liher scriptus proferetur In quo totum continetut

Unde mundus judicetur.

Judex ergo cum sedebit Quidquid latet apparebit, Nil inultum remanebit.

Quid sum miser tunc dicturus,

Quem patronum rogaturus, Cum vix justus sit securus?

5. Rex uemendae Rex tremendae majestatis,

Qui salvandos salvas gratis, Salve me, fons pietatis.

6. Recordare

Recordare, Jesu pie, Quod sum causa tuae viae, Ne me perdas illa die.

4. Tuba mirum La trompette Cclatante rkpandant

sa sonoritk Parmi les tombeaux de I'univers,

Rassemblera tous les hommes devant le tr8ne.

La mort et la nature s'ktonneront, Quand la crktaure ressuscitera, Pour rendre compte au Juge.

Le livre sera apportk, Dans lequel sera consignk Tout ce sur quoi le monde sera jug&.

Quand le Juge aura pris place, Tout ce qui est cachC apparaftra, Rien ne restera impuni.

Que dirai-je alors, malheureux que je suis ?

Quel protecteur iuvoquerai-je Quand le juste mtme ne sera pas

sans crainte ?

5. Rex uemendae 6 Roi de majestk redoutable, Qui ne sauvez les dus que par la grace, Sauvez-moi, source d'amour.

6 . Recotdare Souviens-toi, doux Jesus,

Que je suis la cause de ta venue sur terre; Ne me laisse pas aller i ma perte ce jour.

4. Tuba mirum A trumpet, spreading a wondrous

sound Through the graves of all lands,

Will drive mankind before the throne.

Death and Nature shall be astonished When all creation rises again To answer to the Judge.

A book, written in, will be brought

forth In which is contained everything

that is, Out ofwhich the world shall be judged.

When therefore the Judge takes his seat Whatever is hidden will reveal itself.

Nothing will remain unavenged.

What then shall I say, wretch that I am,

What advocate entreat to speak for me, When even the righteous may hardly

be secure?

5. Rex uemendae King of awful majesty, Who freely savest the redeemed, Save me, 0 fount of goodness.

6. Recotdate Remember, blessed Jesus, That I am the cause of thy pilgrimage, Do not forsake me on that day.

Quaerens me sedisti lassus, Redemisti crucem passus, Tantus labor non sit cassus.

Juste judex ultionis Donum fac remissionis

Ante diem rationis.

Ingemisco tamquam reus, Culpa rubet vultus meus, Supplicanti parce, Deus.

Qui Mariam absolvisti Et latronem exaudisti, Mihi quoque spem dedisti.

Preces meae non sunt dignae, Sed tu bonus fac benigne,

Ne perenni cremer igne.

Inter oves locum praesta, Et ah haedis me sequestra, Statuens in parre dextra.

7. Confutatis Confutatis maledictis,

Flammis acribus addictis, Voca me cum benedictis.

Oro supplex et acdinis, Cor contritum quasi cinis,

Gere curam mei finis.

En me cherchant, tu t'es assis CpuisC ; Tu m'as rachetC par le supplice de

la croix ; Que tant de s o u h c e ne soit pas inutile.

Juste Juge de la punition,

Fais-moi don du pardon Avant le jour du compte (A rendre).

Je gtmis comme un coupable; La faute rougit mon visage ;

Celui qui implore, Cpargne-le, 8 Dieu.

Toi qui as absous Marie Et exaucC le larron, A moi aussi tu as donnC I'esptrauce.

Mes pritres ne sont pas dignes,

Mais Toi, bon, fais avec bienveillance, Que je ne brhle pas au feu Cternel.

Accorde-moi une place parmi les brebis, Et des boucs sCpare-moi,

En me plaqant B ta droite.

7. Confutatis Aprk avoir confondu les maudits,

Les avoir conduits au feu kernel, Appellez-moi avec les bknis.

Je prie, suppliant et prostern4 Le cmur bray6 comme cendre:

Prends soin de ma fin.

S e e k i me thou didst sit down weary, Thou didst redeem me, suffering

death on the cross. Let not such toil be in vain.

Just and avenging Judge,

Grant remission Before the day of reckoning.

I groan like a guilty man. Guilt reddens my face.

Spare a suppliant, O God.

Thou who didst absolve Mary Magdalene And didst hearken to the thiei, To me also hast thou given hope.

My prayers are not worthy,

But thou in thy merciful goodness grant That I burn not in everlasting fire.

Place me among thy sheep And separate me from the goats,

Setting me on thy right hand.

7. Confutatis When the accuned have been confounded And given over to the bitter flames, Call me with the blessed.

I pray in supplication upon my knees My heart contrite as the dust,

Safeguard my fate.

8. Iactimosa Lacrimosa dies illa Qua resurget ex favilla Judicandus homo reus.

Huic ergo parce, Deus, Pie Jesu Domine,

Dona eis requiem.

Offertotium 9. Domine Jesu Domine, Jesu Christe, Rex gloriae,

Libera animas omnium fidelium Defunctorum de poenis inferni, Et de profundo lacu: Libera eas de ore leonis, Ne absorbeat eas tartarus Ne cadant in obscurum, Sed signifer sanctus Michael

Repraesentet eas in lucem sanctam, Quam olim Abrahae promisisti Et semini ejus.

10. Hostias Hostias et preces, tibi,

Domine, laudis offerimus; Tu suscipe pro animabus illis, Quarum hodie memoriam facimus: Fac eas, Domine, De morte transire ad vitam

Quam olim Ahrahae promisisti Et semini ejus.

8. Lacrimosa ]our de larmes, celui-I$

Quand renattra de ses cendres L'homme coupable pour &re jug&.

Epargne-le donc, 6 Dieu, Seigneur JCsus misCricordieux!

Donne-leur le repos!

Offertorium 9. Domine Jesu Seigneur Jhus Christ, Roi de Gloire,

DClivre les imes de tous les fideles DCfunts des peines de l'enfer Et du gouffre profond ; DClivre-les de la gueule du lion ; Que I'ahlme ne les engloutisse pas Et qu'elles ne diparaissent pas dans

les tknebres, Mais que Saint Michel les conduise Vers la sainte lumiere Qu'autrefois vous ava promise

A Abraham et Q sa postkritd.

10. Hostias Ces hosties et ces prieres de louange

Que nous t'offrons, Seigneur : Reqois-les pour ces Bmes, Dont nous rappellons aujourd'hui

le souvenir. Fais-les passer, Seigneur,

De la mort B la vie. Ainsi qu'autrefois vous ava promis

A Abraham et B sa postkritk.

8. Iactimosa Mournful that day

When from the dust shall rise Guilty man to be judged.

Therefore spare him, 0 God. Merciful Lord Jesus, Grant them rest.

Offenorium

9. Domine Jesu Lord Jesus Christ, King of glory,

Deliver the souls of all the faithful Departed from the pains of hell And from the bottomless pit. Deliver them from the lion's mouth. Neither let them fall into darkness

Nor the black abyss swallow them up. Let St. Michael, thy standard-bearer, Lead them into the holy light, Which once thou didst promise To Abraham and his seed.

10. Hostias We offer unto thee, 0 Lord, This sacrifice of prayer and praise. Receive it for those souls Whom today we commemorate.

Allow them, 0 Lord, To cross from death into the life

Which once thou didst promise To Abraham and his seed.

15. Requiem aeternam 15. Requiem aeternam 15. Requiem aeternam Requiem aeternam dona eis, Domine, Le repos Cternel donne-leur, Seigneur, Grant the dead eternal rest, 0 Lord, Et lux perpetua luceat eis, Et que la lumitre eternelle brille And may perpetual light shine Cum santis tuis in aeternum, SUE eux, upon them,

Quia pius es. En compagnie de tes saints, durant With thy saints for ever, l'kternitt, Because thou art merciful.

Parce que tu es ban.