Comment je prescris et réalise une neurostimulation transcutanée … · 2018. 6. 28. · Syndrome...

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1 Comment je prescris et réalise une neurostimulation transcutanée du nerf tibial postérieur Dr Frédérique LE BRETON Service de Neuro-Urologie et dExplorations Périnéales. GREEN GRC 01 / Groupe de RecherchE CliniquE en Neuro-Urologie Sorbonnes Universites Hôpital Tenon, AP-HP, SIFUD 2018 Avignon

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    Comment je prescris et réalise une neurostimulation

    transcutanée du nerf tibial postérieur

    Dr Frédérique LE BRETON

    Service de Neuro-Urologie et d’Explorations Périnéales.

    GREEN GRC 01 /Groupe de RecherchE CliniquE en Neuro-Urologie

    Sorbonnes Universites

    Hôpital Tenon, AP-HP,

    SIFUD 2018

    Avignon

  • .

    Principe physiologique: L’activation d’une voie de conduction nerveuse

    stimule ou inhibe (module) la conduction nerveuse dans une autre voie (Fall 1991)

    Modulation du reflexe mictionnel

    Stimulation racines sacrées

    Stimulation N tibial postérieur

    Stimulation vaginale, N pudendal. N dorsal verge

    [Joussain 2015]

  • Stimulation à la cheville du nerf tibial postérieur

    Nerf mixte, contingent de fibres L4-S3,

    Principe neurostimulation tibiale postérieure

    Stimulation transitoire répétée N tibial post par électrode implantée (percutanée) ou

    adhésive (transcutanée) . Voies afférentes sensitives.

    Sp6 =San Yin Jiao

  • • Encore discuté aujourd’hui:

    • 3 grands mécanismes explicatifs:

    – Action locale directe sur l’effecteur musculaire (mastocytes)• Inhibition contraction det , ↑cap ves chez chat/ cystite chimique. (Tai 2011)

    – Action spinale : Modulation réflexe par action métabolique au niveau sacré( ↓Pr C fos) (Chang 1998).

    – Action supra spinale : ⇡ Pes. Induction d’une neuro-plasticité par la stimulation chronique ++ (Finazzi 2009)

    • Modification cartographie sous stimulation dans l’HAV (Dasgupta 2005)

    Mécanismes d’action

  • Neurostimulation tibiale postérieure

    Modalités d’utilisation

  • Electrode aiguille 34 Gauges, insertion à 60°, 5 cm au dessus de la malléole interne

    Intensité 0.5 à 10 mA selon seuils sensitifs et moteurs, 20 Hz, 200 µs

    Séances de 30 minutes, 1à 3/semaines, minimum 12 semaines (Vandoninck 2003)

    En milieu médicalisé

    FDA 2000, Appareillage non disponible en France

    Voie percutanée

    (électrodes aiguille implantée)

  • Voie transcutanée

    (électrodes adhésives)

    • 2 électrodes (sus ou sous malléolaire)

    • Connectées à un appareil portable externe,

    • Intensité 0 à 70 mA, 10 à 15 Hz, 150 à 200 µs

    • Stimulation de 20 minutes, 1fois/j

    • à domicile, auto administré

    • AMM 2010, LPPR, location (max 26 sem) ou achat

    Urostim 2

    (Schaw médico)

  • Effets secondaires/ contre indications

    Peu d’ES : allodynie au point de stimulation

    Contre indication relatives

    Port d’un Pace maker (avis cardiologique),

    femme enceinte (principe de précaution)

    Prothèse métallique dans région stimulée

    Risque d’echec si

    Troubles cutanés, œdème

    Neuropathie périphérique documentée (trouble sensibilité)

  • Neurostimulation tibiale postérieure

    Quelles indications?

  • Syndrome clinique d’hyperactivité vésicale

    2012

  • 61.4% amélioration subjective (score OAB, QDV)

    (IC:53/72%)

    Résultats homogènes

    60.6% amélioration objective⇣ 50% IUU, ⇡ Vol mictionnel (CM)

    (IC:95%,49/75%)

    Résultats hétérogènes

    Peu d’action sur la vidange vésicale (Finazzi 2009, Peters 2010,2011, Karademir 2005)

  • Stimulation versus fausses stimulation

    PTNS 7x > fausse stimulation

    Burton 2012

    Amélioration significative / groupe contrôle

    ↓Fréquence (p

  • Hyperactivité vésicale neurogène

    European Urology Schneider 2015

    Stimulation aigue (20 herz) ou chronique (10 Herz 200 )

    SEP, BM, parkinson, AVC

    Diminution fréquence mictionnelle Diminution nombre fuites

  • European Urology Schneider 2015

    ↑Capacité vésicale

    Retard 1ere CNID

    Pression détrusorienne max

    Hyperactivité vésicale neurogène

    Stimulation aigue (20 herz) ou chronique (10 Herz 200 )

  • Neurostimulation versus

    anticholinergiquesEfficacité objective comparable PTNS et Ach (Peters 2009)

    (tolterodine 4 mg, solifenacine 5 mg)

    Meilleure tolérance de la PTNS (Peters 2009)

    Meilleurs résultats si Traitement combiné PTNS + Ach (Scallazza 2018)

    NP 2b

    versus rééducation périnéale

    TTNS (Scaldazza 2017]

    N= 60 F

    OAB Gr A TTNS +RP; Gr B RP

    Amélioration dans les deux groupes,

    Impression globale d’amélioration avec TTNS (QDV)

  • Neurostimulation versus Toxine botulique A

    N = 60 HV réfractaire *

    Amélioration dans les deux groupes

    TBA 100U > TTNS ( score symptome, QDV, UD )

    TBA = plus d’effets secondaire

    Rétention urinaire 6,6%

    Infection urinaire 6,6%

    Hématurie 10%)

    (Can J urol 2017)

  • A qui le proposer?

    Hyperactivité vésicale réfractaire

    - Femme, personne agée (Burton 2012, Levin 2012, gaviez 2013) (NP1)

    - Enfant 70% amélioration (Paditar 2015, Bouali 2015)

    Hyperactivité vésicale neurogène

    Amélioration paramètre cliniques : Urg, IUU, vol mictionnel

    Amélioration QDV

    Amélioration paramètres UD : Cap vésicale, Volume 1ere CNID

    - Parkinson, MSA ( Kabay 2009),

    - SEP, BM : > 80% amélioration clinique ( Deseze 2011)

    - AVC

    - Diabète : amélioration identique Gr non diabétique (Mathieu 2017)

  • Facteurs prédictifs[Ammi 2014 , Van Balken 2006 ,Vandoninck 2003]

    Pas d’influence

    -Facteurs démographiques: sexe, âge, masse corporelle

    -Sévérité des scores de symptomes cliniques (MHU, USP)

    HV sans HAD

    HAD tardive

    Altération QDV +++

    Diminution Cap ves

    Troubles cognitifs

  • Modalités des cycles à définir

    - > 50% de rechutes après 6 semaines d’arrêt du cycle initial [Van der Pal 2006].

    - Effet maintenu sur deux ans si séances répétées 1 à 2 fois

    par mois [Mac Diarmid 2010, Peters 2013, Yoong 2013]

    Maintien des séances, augmenter intervalle entre les séances.

    Bénéfice médian

    Dès la première semaine dans la SEP (De Seze 2011)

    obtenu en 6 semaines (Leong 2011)

    Attendre au - 8 semaines avant de conclure échec

    Combien de temps?

  • Effet à long terme

    77% (95% CI 64–90)

    maintien amélioration clinique

    P< 0.0001

    [Peters 2013]

    N=29

    Mauvaise observance à long terme (Leroux 2018) N = 84 patients

    A 12 mois : 33% patients , A18 mois : 19%

    Perte d’efficacité

    Mais 29/55 (52%) ont terminé l’étude…

  • Neurostimulation et incontinence fécale

    Incontinence fécale et SEP (Sanagapalli 2018)

    N = 33

    IF (urgence fécale, IF passive, IF mixte) et SEP

    79% amélioration, surtout dans forme rémittente (95%)

    Résultats controversés. 2 RCT . TTNS =groupe sham

    Efficacité NMS3 > PTNS

    ( Int J colorectal disease. Simila 2018)

    Recommandation 2012 SNFCP : après echec RP

  • Théorie « gate control », stimulation S2 (rétro tibial) et L1/L2

    Syndrome vessie douloureuse chronique/ Cystite intertitielle (Gokyildiz2012)

    N= 24 F

    Diminution intensité et fréquence des douleurs, amélioration QDV

    Sd douloureux pelvien chronique/ Prostatite chronique catégorie 3b (Kabay 2009)

    N= 89 H

    Amélioration des scores urgences/ douleur> groupe Placebo

    Neurostimulation et

    syndrome douloureux pelvien chronique

    (Rigaud Pr urology, 2010, Tutolo. Eur urology 2018)

  • [J Urology Jan 2015]

    Mesure hygiéno-diététiques, reprogrammation

    mictionnelle, rééducation périnéale (Gr C)

    Anticholinergique, ß3 adrenergiques (Gr B)

    NMS3 (Gr C)

    Toxine botulique détrusor ( GrC)NS tibial (Gr C)

    1

    2

    3

    (AUA, EAU, CUA, ICS)

    Conclusion

  • Taux d’efficacité subjective et objective >60% des patients

    Mais ne prévient les risques sur le haut appareil urinaire

    A considérer en 1ère ligne

    Et à retenir avant toute prise en charge invasive dans l’HAVI.

    Conclusion