Correspondance entre Jésus de Nazareth et Abgar Ukkama, roi d'Edesse

8/9/2019 Correspondance entre Jsus de Nazareth et Abgar Ukkama, roi d'Edesse

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Correspondance entre Jsus de Nazareth etAbgar Ukkama, roi d'Edesse

Jacob Lorber

Titre original (allemand): Briefwechsel zwischen Abgarus Ukkama,

Frst von Edessa, und Jesus von NazarethVersion corrige pour conformit l'original

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La Correspondance entre Jsus et Abgar peut-tre considre commeun "petit vangile" rvlant l'Amour du Pre ternel qui, par SonEnseignement, et le sacrifice du Fils de l'Homme sur la croix et sa

rsurrection avre, nous offre le don inestimable d'accder l'tatd'enfant de Dieu.

Les diteurs

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I

Premire lettre de Abgar Jsus

1: Abgar, souverain Edesse, Jsus le bon Sauveur, qui a parudans la rgion de Jrusalem, Salut!

2: J'ai entendu parler de toi et des gurisons que tu opres sansmdication ni plantes. Car il est dit que tu rends la vue aux aveugles,l'usage de leurs membres aux paralytiques, que tu purifies leslpreux, chasses les esprits impurs, que tu guris ceux qui souffrentde maladies chroniques et enfin que tu ressuscites mme les morts.

3: Aprs avoir entendu ces choses ton sujet, j'en ai conclu en moi-mme que l'un des deux doit tre vrai : ou bien tu es Dieu descendudu ciel ou bien, pour accomplir de telles choses, tu es au moins unFils du grand Dieu !

4: Voil pourquoi je te prie, par cet crit de te donner la peine degurir le mal dont je souffre.

5: J'ai aussi entendu dire que les Juifs murmurent contre toi etveulent te faire du mal. Or ma ville, sans doute petite, est biendispose et suffira pour nous deux. Viens donc moi, ami Jsushautement estim et demeure dans ma ville et dans mon pays. Cartout le monde ici te portera en triomphe et te gardera dans son cur !

Je t'attends, le cur plein d'un impatient dsir !

6: Envoy par mon fidle serviteur Brachus.

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Premire rponse de Jsus

1: Abgar, heureux es-tu, car sans M'avoir vu, tu as la Foi ! Car il estcrit Mon sujet que ceux qui m'auront vu ne croiront pas en Moi,

cependant que ceux qui ne M'auront pas vu croiront et vivrontternellement !

2: Mais pour ce qui est, comme tu me l'cris, de ma venue auprs detoi parce qu'ici, dans le pays de Juda, je serai poursuivi, je te le dis : ilest ncessaire que tout ce pour quoi Je suis venu en ce mondes'accomplisse en ce lieu et que Moi-mme, aprs que tout soit danspeu de temps accompli sur Moi, Je remonte vers Celui dont Je suis

sorti de toute ternit.

3: Mais sois patient dans ta lgre maladie. Ds que je serai remontau Ciel, j'enverrai un disciple vers toi pour qu'il gurisse ton mal etpour qu'il te donne la vraie sant toi et tous ceux qui sont auprsde toi !

4:Ecrit par Jacques, disciple du Seigneur le Christ, envoy de largion de de Gndareth et confi Brachus, messager du roi.

5: Peu de temps aprs qu'Abgar ait reu cette cleste rponse, il arrivaque le prince hritier, fils an de ce roi, fut atteint d'une fivremortelle que les mdecins d'Edesse estimrent ingurissable. Lemalheureux Abgar fut au dsespoir. Dans son affliction il crivit nouveau au bon sauveur.

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II

Deuxime lettre d'Abgar Jsus

1 : Abgar, pauvre souverain Edesse, Jsus le bon Sauveur qui aparu dans la rgion de Jrusalem, salut et honneur divin!

2 : O Jsus, bon sauveur ! Vois, mon fils an, le prince hritier qui serjouissait au-del de toute mesure de ta venue dans ma ville; est

l'article de la mort. Une fivre maligne l'a terrass et le met toutmoment en danger de trpasser ! Mais je sais, comme le messager mel'a certifi, que tu guris distance de tels malades, sans mdecin,seulement par ta Parole et ton Vouloir ! O Jsus, bon sauveur, sansaucun doute Fils du Dieu Trs Haut, rends mon fils, qui t'aimetellement qu'il voudrais mme mourir pour toi, la pleine sant par lapuissante Parole de ta Volont !

3 : O Jsus, bon sauveur ! Ne me refuse pas cette fois moi aussimalade, en m'indiquant le temps qui suivra ton asciension au ciel.Mais viens en aide, viens en aide immdiatement mon fils !

4 : crit en ma ville d'Edesse, envoy par le mme fidle messager.

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Deuxime rponse crite de Jsus

1 : Abgar, grande est ta foi ! Et grce ta foi, ton fils pourrait gurir.Mais comme j'ai trouv en toi plus d'Amour qu'en Isral, je ferai pourtoi plus que si tu m'avais seulement accord foi.

2 : Vois, Moi le Seigneur de toute ternit, instruisant maintenant leshommes et les librant de la mort ternelle, je vais donner ton fils lavie ternelle avant mme Mon ascension, parce que sans Me voir etsans me connatre et avant mme de savoir mes prochainessouffrances pour tous les hommes, il M'a aim de tout son cur.Ainsi, mon cher Abgar, tu perdras ton fils selon la chair mais tu legagneras mille fois selon l'esprit dans mon Royaume ternel.

3 : Ne crois surtout pas que ton fils en mourant va rellementmourir ! Non certes, mais quand il mourra c'est alors seulement qu'ils'veillera du mortel sommeil de ce monde la vraie vie ternelle dans

mon Royaume qui est spirituel et non charnel.

4: C'est pourquoi ne sois pas troubl dans ton me ! Car vois etcoute en silence : Moi seul suis le Seigneur et en dehors de Moi il n'yen a pas ! C'est pourquoi j'agis en toute libert. Et personne ne peutme dire : fais cela ou ne fais pas cela !

5 : Mais ce que je fais maintenant et ce que je permets ainsi d'trepoursuivi la faon d'un homme sans puissance, je l'avais prvuavant mme la formation de cette terre et avant que le soleil, la luneet les toiles ne dispensent leur clart. Car c'est pour cela que Je suissorti du Pre qui est en Moi, comme Moi Je suis en Lui. Le Pre est leplus haut car il est l'Amour en Moi, la volont en Moi. L'esprit quimane de Moi et va vers le Pre est ce qu'il y a de plus saint. Et jesuis tout cela, Moi qui te le rvle.

6 : Ainsi ne sois pas troubl, maintenant que tu sais qui est celui qui

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t'a rvl cela. Garde cependant le silence sur ces choses jusqu' ceque Je sois lev au pilori par les juifs, ce dont tu seras averti ds quecela arrivera. Sinon ( si tu parlais avant le temps ) le mondes'croulerait avant le temps.

7 : Ces prochains jours arrivera dans ta ville un jeune homme pauvre.Accueille-le et ainsi tu rjouiras mon cur, et fais-lui du bien pour laraison que je procure ton fils une si grande grce, de l'envoyer avantmoi, cause de son amour, l o j'irai Moi-mme aprs avoir t levau pilori. Amen.

8 : crit Cana de Galile par le disciple Jean et envoy par lemessager du roi.

III

Troisime lettre d'Abgar Jsus

1 / Abgar, petit souverain Edesse, Jsus le bon Sauveur qui aparu dans la rgion de Jrusalem toute louange pour l'ternit !

2 : Par ta magnifique et miraculeuse missive que toi, Seigneur Dieude toute ternit, tu as envoye dans ton infinie bont pour ma trsgrande consolation et celle de mon fils avant cette lettre que jet'envoie aujourd'hui, j'ai reconnu en toute clart que l'Amour suprmehabite en toi. s'il n'en tait ainsi, il serait impossible que toi, le seul

Dieu de tous les cieux et de cette terre, tu n'aies procur un telrconfort moi qui ne suis qu'un ver devant toi, lorsque je te parlaide mon fils qui t'aime par-dessus tout. Il ne m'est pas possible, seigneur, de te rendre autre chose que de t'offrir mon remerciement etcelui de mon fils, en prosternant mon nant dans la poussire devantton Nom Trs saint. De grce, accepte notre reconnaissance en gagede notre ardent amour, et souviens-toi toujours de nous dans tonincomprhensible clmence !

3 : L'amour que te porte mon fils si malade a suscit en moi voici

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quelques jours un cher dsir. Seigneur, pardonne-moi, si dans cettelettre je t'en fais part. Je sais bien que nos penses te sont connuesavant mme que moi et mon fils ne les ayons formules. Je t'criscependant comme on crit un homme et je le fais sur le conseil dece jeune homme pauvre que tu m'avais recommand et qui se trouve

maintenant bien pourvu chez moi, et qui m'a dit que chacun devraitt'aborder ainsi, s'il dsirait obtenir quelque chose de toi.

4: Ce jeune homme affirme t'avoir vu. Il me parat avoir un don dedescription trs simple mais, mon sens, vridique et adquat. Ce

jeune homme, qui m'est cher cause de son talent, dcrivit pournotre plus grande joie ton aspect de faon si claire que moi et monfils, qui est encore en vie bien que trs affaibli, croyions rellement te

voir. Dans ma ville se trouve un trs grand artiste dans l'art de lapeinture. Suivant les indications du jeune homme, il fitimmdiatement ton portrait jusqu'au buste. Cette image fut pour moiet pour mon fils une surprise d'autant plus heureuse que le jeunehomme pauvre certifia que Toi, Seigneur, avais cet aspect.

5 : Je profite donc de cette occasion pour t'envoyer ton propre portraitpar le fidle porteur de la lettre de reconnaissance, afin que tul'examines et me dises par le messager si ce tableau est bienressemblant.

6 : O Seigneur Jsus, bon sauveur de tous les hommes, n'aie pas decolre contre nous ! Car ce n'est pas une vaine curiosit mais un puret grand amour pour toi qui nous a pousss faire faire ce trs chertrsor de notre cur, pour que nous puissions nous faire une ide detoi, qui nous remplis profondment de ton Amour et qui es notre plusgrande richesse, notre plus grande consolation et le plus bel

ornement de nos curs dans la vie et dans la mort !

7 : O Seigneur, ne cesse jamais de te souvenir de nous dans toncur. Que Ta sainte Volont soit faite !

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Troisime rponse crite de Jsus par le mme messager

du roi, dans un intervalle de dix jours

1: Ma bndiction, Mon Amour et ma grce, toi Mon trs cher filsAbgar.

2 : Ici, en Jude, je prononce souvent ces paroles ceux que je dlivrede toutes sortes de misres corporelles : " C'est ta foi qui t'a sauv".

Mais je n'ai encore demand personne "M'aimes-tu" Et personne nem'a encore dit du fond de son cur : Seigneur, je t'aime".

3 : Mais toi, longtemps avant, sans m'avoir vu, Tu as cru que J'taisl'Unique. Et maintenant tu M'aimes comme un homme qui a djaccompli sa renaissance par le feu de l'esprit.

4 : O Abgar, si tu savais et si tu pouvais comprendre combien je

t'aime cause de cela et quelle joie tu procures Mon cur ternelde Pre, une trop grande flicit t'oppresserait de telle sorte que tu nepourrais plus vivre.

5 : Sois ferme dans ta constance quand tu apprendras ce que lesmchants Juifs diront de Moi, eux qui me livreront bientt aux mainsdes bourreaux. Car si en l'entendant tu ne t'en scandalises pas, tuseras spirituellement le premier aprs ton fils prendre part Ma

rsurrection de la mort.

6 : En vrit, en vrit, Je te le dis : Ceux qui croient en Ma parole,ceux qui croient que Mon enseignement est issu de Dieu, ceux-lressusciteront au denier jour, quand chacun recevra son juste

jugement. Mais ceux qui M'aiment ne goteront pas la mort. Carcomme est rapide la pense, aussi rapidement seront-ils transfigursde ce monde de la chair dans la lumineuse vie ternelle et ils

demeureront auprs de Moi leur Pre de toute ternit. Garde

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cependant ces paroles secrtes jusqu' Ma rsurrection !

7 : Quand la ressemblance entre mon aspect et le portrait apportpar ton messager, c'est lui, ce messager qui me voit pour la troisime

fois, qui te renseignera au mieux. Celui qui dsire une image de Moidans l'intention que tu exprimes, ne pche point. Car l'Amoursupporte tout. Mais malheur ceux qui voudront faire de Mon imageune idole ! Conserve galement ce portrait dans le secret.

9 : Ecrit en Jude par un de Mes disciples proche de mon cur, etenvoy par le mme messager.

10 : Que mon salut soit dans ta maison ! amen.

IV

Quatrime lettre d'Abgar Jsus,

crite sept semaines aprs la troisime

1 : Abgar, petit souverain Edesse, Jsus le bon Sauveur de toutSalut qui a paru dans le pays autour de Jrusalem et qui estmaintenant perscut d'un bout l'autre du pays par les juifsimbciles et aveugles qui ne reconnaissent pas la lumire sainteoriginelle, le soleil des soleils au milieu d'eux !

2 : O mon bon Sauveur Jsus, en vrit s'est accompli pour mon cherfils ce que toi, Seigneur, avais prdit dans ta deuxime lettre. Il estmort il y a quelques jours et sur son lit de mort il m'a suppli aveclarmes d'avoir cur de t'exprimer sa reconnaissance la plusprofonde pour le fait de l'avoir fait partir sans la moindre douleur etsans la moindre crainte de la mort de son corps.

3 : Il a bien serr mille fois ton image sur son cur. Ses dernires

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paroles furent : O toi, mon bon Pre Jsus, Jsus, Amour ternel,qui seul es la vraie vie de toute ternit, toi qui maintenant marchescomme un fils d'homme au milieu de ceux que ta toute Puissanceavait appels l'existence en leur donnant forme et vie , oui, Toi seules mon Amour ternellement ! je vis, je vis, je vis par Toi, en Toi,

ternellement !!!.

4 : Aprs avoir prononc ces mots, mon cher fils mourut. Tu dois bienle savoir, Seigneur, que la fin terrestre de mon fils a t ainsi et quemoi et ma maison l'avons beaucoup pleur. Je te l'cris cependantcomme un homme un autre homme, parce que mon fils mourantl'avait ardemment souhait.

5 : O Seigneur, pardonne-moi, qui ne suis qu'un pauvre pcheurdevant toi, si je t'importune par une quatrime lettre et si je causeainsi une perturbation dans ton labeur trs saint.

6 : Pour finir, j'ose ajouter cette prire : ne me retire pas taconsolation. Car le dpart de mon fils m'a mis dans une grandetristesse que je n'arrive pas surmonter malgr ma ferme et meilleurevolont. C'est pourquoi je te prie, bon Sauveur, Toi le meilleur des

Pres dans l'Eternit, veuille me dlivrer de cette grande douleur.Mais non pas ma volont, mais que Ton saint Vouloir s'accomplisse.

Rponse de Jsus, crite de sa propre main et en langue grecque,alors que les prcdentes taient crites en langue juive

1 : Mon cher fils et frre Abgar, je sais tout sur ton fils. Il m'estsouverainement agrable qu'il ait eu en ce monde une si belle fin etencore un bien plus beau commencement dans mon Royaume.

2 : Tu fais bien de le pleurer un peu. Car, vois-tu, des hommes bons,il y en a peu sur terre. Mais ceux qui sont comme ton fils mritentbien qu'on les pleure.

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3 : Vois, je verse Moi-mme une prcieuse larme pour lui. C'est ainsique tous les univers ont t crs d'une larme de Mes yeux. Et lesnouveaux cieux seront tablis de mme.

4 : Je te le dis, les larmes verses pour une bonne chose ont une trsgrande valeur au Ciel. Elles ont les joyaux prcieux entre tous qui enforment l'ornement pour l'ternit. Mais les mauvaises larmes dehaine, d'envie et de colre fortifient l'enfer dans sa fixit.

5 : Tu seras consol, parce que tu es afflig pour celui qui est bon.Conserve encore un peu cette tristesse jusqu' ce que tu Me pleuresun peu de temps. Ensuite viendra Mon Aptre qui te dlivrera de tout.

6 : Sois dsormais trs misricordieux et tu trouveras grandemisricorde. N'oublie pas de l'exercer pour les pauvres, car ils sonttous ensemble Mes frres. Ce que tu leur accorderas, c'est Moi quetu l'accordes et Je te le rendrais au centuple.

7 : Cherche la vraie grandeur, c'est--dire mon Royaume, ainsi le peude cette terre te sera galement accord. Mais si tu recherches le peu,

tu ne pourras plus considrer digne la vraie grandeur.

8 : ( Dans la prison de ton royaume ), tu gardes un criminel qui, envertu de tes sages mois, a mrit la mort. Mais Moi je te dis/ Amouret misricorde valent mieux que sagesse et justice. Agis envers luiselon l'Amour et selon la compassion, ainsi tu seras un avec moi etavec Celui qui est en Moi et dont je suis sorti pour tre un hommegal toi. Amen.

9 : crit de ma main Capharnaum et envoy par ton messager.

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V

Cinquime lettre d'Abgar Jsus,

crite trois semaine aprs la rponse du

Seigneur la quatrime lettre

1 : Abgar, un petit souverain Edessse, Jsus le bon Sauveur qui,dans la terre des juifs, est apparu comme la lumire originelle etternelle Force de cration qui renouvelle les Cieux, les mondes et lescratures et cependant n'est pas reconnu par les premiers appels,mais par ceux qui languissent depuis des millnaires dans lestnbres. A lui salut, louange que nous lui adressons, nous les

enfants de la nuit !

2 : O Seigneur, quel mortel pourrait comprendre l'immensit de tonAmour pour nous les hommes qui ne sommes que tes cratures, cetAmour par lequel tu veux rnover toutes choses, cependant que tuaccomplis un parcours qui, selon mon entendement humain, semblede la part de Dieu presque impossible et impensable.

3 : Tout en tant prsent sur cette terre, que d'un souffle tu pourraisanantir, comme un simple homme parmi les hommes, tu gouvernescependant et maintiens par ta Divinit intrieure toute l'infinit ! Etchaque grain de sable de la terre, chaque goutte d'eau de la mer, lesoleil, la lune et les innombrables toiles obissent la voix toute-puissante de ton Cur, qui est le centre ternel de toutes choses etde toutes cratures dans l'infini.

4 : Oh, que tes disciples sont heureux de pouvoir te reconnatre dansla pleine lumire de leur esprit, alors que moi, pauvre pcheur je nepuis le faire que dans ma nuit.

5 : Si seulement mes pieds n'taient pas paralyss, je serais depuislongtemps dj auprs de toi. Mes malheureux pieds, hlas, me sontdevenus un obstacle pour une telle flicit. Mais prsent je lesupporte volontiers puisque Toi-mme, Seigneur, tu m'as trouv,

moi pauvre bte, suffisamment digne pour me parler par lettre et

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m'apprendre tant de merveilles, qu' part toi, Seigneur, aucunhomme ne saurait enseigner.

6 : Que pouvais-je savoir auparavant d'une vie aprs la mort? Aucun

sage de ce monde n'aurait pu me dvoiler ce mystre. Il existe bienune immortalit potique dans notre polythisme, mais elle ressemble la ralit la faon d'un rve creux qui nous ferait marcher piedsur la mer et en bateau sur terre.

7 : Mais Toi, Seigneur, tu nous a montr en Parole et en actecomment, aprs la mort de notre corps si fragile, une vie de l'Espritparfaite, vritable, totalement libre commence et demeureternellement immuable.

8 : C'est pourquoi je considre comme un indispensable devoir de teprsenter par cet crit le remerciement qui convient, mais qui n'estqu'un pur nant en regard de la grce que tu me fais.

9 : Mais que pourrais-je te donner, Seigneur, que tu ne m'aiesdonn auparavant?

10 : Je pense qu'un vrai remerciement exprim par le cur est encorece qui convient le mieux l'homme, car son entire proprit est sansdoute l'ingratitude. Voil pourquoi, Seigneur, je ne puis t'offrir quecet humble merci, mais avec l'assurance absolue que je suisdsormais prt instituer immdiatement dans mon petit Etat tout ceque tu daigneras me commander.

11 : C'est ainsi que, selon ton dsir, je n'ai pas seulement tir de soncachot le grand criminel d'tat, mais je l'ai fait mettre dans mon coleet ma table. Quand savoir si j'ai agi correctement ou si, commel'on dit, j'en ai fait trop, ma raison humaine ne suffit pas. Sur ce sujetaussi je m'adresse Toi, Seigneur, pour que tu me fasses part d'unedirective correcte.

12 : A toi seul, Seigneur, tout mon amour, mon remerciement et mon

obissance filiale ! Que soit fait ton vouloir !

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Cinquime rponse crite de Jsus

1 : coute-moi, mon cher fils et frre Abgar, j'ai maintenant soixante-douze disciples, parmi lesquels douze Aptres, mais tous ensemblen'ont pas une aussi grande perspicacit que toi qui es un paen et quine m'as pas vu, ni aucun des nombreux miracles accomplis depuismon incarnation et ma naissance.

2 : Sois donc dans la pleine esprance. Il arrivera, et c'est dj arriv,que je retirerai la Lumire aux Enfants et que je vous la donnerai en

plnitude vous paens ! Car j'ai trouv depuis peu, parmi les paensqui vivent ici, grecs et romains, plus de Foi qu'on ne peut en trouverdans tout Isral. L'Amour et l'humilit sont des proprits du curhumain devenus totalement trangres aux juifs, alors qu'il n'est pasrare de les trouver en plnitude chez vous.

3 : Tu voudrais imposer Ma volont en guise de loi dans ton tat?Pour le moment ce ne sera pas encore. Pour toute chose, il faut une

certaine maturit. Mais loi n'est autre que l'Amour. Si tu veuxinstituer quelque chose de Moi dans ton tat, introduit dj cette loid'Amour, ainsi Ma volont te sera douce. Car Ma volont et Ma loisont Une, comme Moi et le Pre sommes pleinement un.

5 : Sans doute y a-t-il dans Ma volont certaines choses que tu nepeux encore comprendre. Quand Mon Aptre viendra vers toi, il tedirigera en tout, et alors l'Esprit de Dieu viendra sur toi et t'instruirasur toutes choses.

6 : En ce qui concerne le criminel, tu as trs bien agi. Car, vois-tu,j'agis de mme pour vous, les paens. Que ton action te soit un refletde ce que je fais maintenant et de ce que je ferai plus tard enplnitude.

7 : Je t'crit cela pour ta tranquillit et ton bonheur.

Amen

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VI

Sixime lettre d'Abgar Jsus,

crite dix semaines plus tard

1 : Abgar, petit souverain Edesse, Jsus le bon sauveur, touteslouanges Celui qui a paru dans la rgion de Jrusalem comme unsalut pour tous les peuples anims d'un bon cur et qui ont lavolont de mener leur vie selon sa Parole !

2 : Seigneur, pardonne-moi ma grande hardiesse et mon importuniteffronte. Mais tu sais bien que les bons mdecins ont toujours t lesplus considrs parmi les hommes parce qu'ils ont toujours possdles connaissances les plus sres des choses de la nature, c'estpourquoi chacun s'adressait de prfrence eux dans le cas dephnomnes naturels extraordinaires pour obtenir d'eux unclaircissement, si faible soit-il. A quelle hauteur infinie au-dessus detous les mdecins experts en sciences naturelles te tiens-tu, puisquetu n'es pas seulement le mdecin expert en toutes choses, mais en

mme temps le Crateur et Seigneur ternel de toute la nature !

3 : C'est donc toi seul que je puis exposer l'extraordinaire dtresseactuelle de mon tat, et te supplier du plus profond de mon cur dedtourner ce flau singulier.

4 : Ainsi que tu le sais parfaitement depuis longtemps, un lgertremblement de terre a t peru ici il y a dix jours, qui, lou en sois-

tu, n'a pas laiss de traces particulires. Cependant quelques joursaprs ce tremblement de terre, toutes les eaux commencrent tretroubles. Et ceux qui en burent furent prix de maux de tte etdevinrent insenss.

5 : Je pris immdiatement une stricte dcision, interdisant tousd'utiliser l'eau jusqu' ce que j'en autorise nouveau l'emploi. Durantce temps, tous les citoyens de mon tat devraient venir chez moi

Edesse, o ils recevraient du vin et de l'eau que je fais venir par

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bateau d'une assez grande distance.

6 : Je pense ne pas avoir mal agi, puisque cela m'en a t dict parmon seul amour et ma sincre piti pour mon peuple. C'est pourquoi

je te prie, seigneur, en toute humilit et contrition de mon cur, debien vouloir me tirer, moi et mon peuple, de cette ncessit.

7 : Car, vois-tu, l'eau ne s'claircit pas et ses effets dsastreux restentles mmes. O Seigneur, je sais que toutes les puissances, bonnes etmauvaises, te sont soumises et doivent obir au moindre signe de toi,

je t'en supplie, aie piti de moi et daigne me dlivrer de cette calamit cause de mon malheureux peuple ! Que s'accomplisse ta divine etsainte volont.

8: Lorsque le Seigneur eut pris connaissance de cette lettre, il futirrit en lui-mme et pronona comme le tonnerre :"O Satan, Satan,combien de temps tenteras-tu encore Ton Seigneur? Maudit serpent,que t'a fait ce pauvre et bon petit peuple pour que tu le perscutesainsi?

9 : "Afin que tu saches que Je suis Ton Seigneur : Que cesse l'instant ta mchancet dans ce pays ! Amen."

10 : " Ne t'avais-je pas impos comme condition d'prouver dans lachair de l'homme uniquement ce que Je te permettrai, comme Job? Etmaintenant, que fais-tu de ma terre? Si tu en as le courage, tu peuxt'en prendre Moi ! Mais Ma terre et les hommes qui me portent dansleur cur, laisse-les en paix jusqu'au temps que je t'accorderai pourta toute dernire preuve de Libert !"

Aprs cette exclamation,

fut transmise par un aptre la sixime rponse du SeigneurJsus-Christ

1 : Mon cher fils et frre Abgar, c'est n'est pas ton ennemi, mais monennemi seul qui a fait ce mauvais coup. Cet ennemi, tu ne le connais

pas, Mais Moi je le connais depuis longtemps

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2 : Mon ennemi est l'antique et invisible Prince de ce monde. Il avaitjusqu' prsent une grande puissance non seulement sur cette terrequi est sa demeure, mais jusque dans les toiles. Seulement cettepuissance ne durera plus que peu de temps, et bientt le Prince de cemonde sera vaincu.

3 : Quand toi, tu n'as plus le craindre. Car pour tout ce qui teconcerne, toi et ton peuple, je l'ai abattu; utilise nouveau sanscrainte l'eau de ton pays. En cet instant-mme, elle est redevenuepure et saine.

4 : Vois-tu, c'est parce que tu M'aimes que cette preuve t'a timpose. Mais parce qu'il a grandi dans l'preuve, ton Amour a vaincutoute la puissance de l'enfer, et te voil pour toujours dlivr de telsassauts diaboliques.

5 : Ainsi il arrivera que la Foi sera la proie de grandes tentations etdevra avancer travers l'eau et le feu; mais le feu de l'Amourtouffera le feu de l'preuve de foi et fera vaporer l'eau par sa toute-puissance.

6 : Ce qui est arriv ton pays dans l'ordre naturel, arriveradsormais spirituellement beaucoup cause de mon enseignement.Ils deviendront compltement insenss tous ceux qui boiront dans leseaux des faux prophtes.

7: Tout Mon Amour, Ma bndiction, et Ma grce soient sur toi, monfrre Abgar ! Amen."

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VII

Septime lettre d'Agar Jsus-Christ,

crite au Seigneur neuf semaines aprs rception

de la sixime rponse et cinq jours avant

l'entre triomphale Jrusalem

1 : Abgar, petit souverain Edesse, Salut Jsus le bon sauveur quia paru dans la rgion de Jrusalem, un salut pour tous les peuples,un Seigneur et Roi consacr de toute ternit, Dieu de toutes les

crations, de tous les hommes et de toutes les divinits bonnes etmauvaises !

2 : O mon Dieu, mon Seigneur, toi l'Unique qui remplit mon cur,absolue quintessence de toutes mes penses, je sais bien, depuis lapremire lettre que tu m'as envoye avec tant de clmence, que toutdoit s'accomplir, selon ton propre et incomprhensible dcret, de ceque les mchants juifs de Jrusalem ont prmdits contre toi.

3 : Je m'imagine obscurment qu'il faut qu'il en soit ainsi. Mais que,humainement parlant, mon cur qui t'aime par dessus toutes chosess'insurge, tu en conviendras encore mieux que moi faible crature. Lasuite de cette lettre montrera que je suis fond t'en faire l'expos.

4 : En tant que Vassal de Rome et proche parent de Tibre qui estempereur (Csar) Rome, je possde galement Jrusalem mes

fidles observateurs romains qui ont l'il tout particulirement sur lacaste sacerdotale incroyablement orgueilleuse. Ces observateursm'ont fourni un rapport dtaill sur ce que ces fiers et arrogantsprtres et pharisiens ont l'intention de faire de toi.

Ils ne se contenteront pas de te lapider ou de te brler selon leurcoutume, non, ce serait trop peu, ils veulent faire sur toi un exemplede la plus inhumaine atrocit ! coute, Seigneur, ces btes froces

figure humaine veulent te fixer la croix avec des clous acrs et t'y

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laisser suspendu jusqu' ce que tu meures sur ce pilori dans dessouffrances effroyables. Et ce chef-duvre de mchancet humaine,ils veulent l'accomplir la prochaine Pque.

6 : Quoi qu'il en soit, Seigneur, cela m'a indign jusqu'au plusprofond de moi-mme. Je sais que ce n'est pas parce que tu t'esdclar devant le peuple comme le Messie annonc que ces bruteslubriques et despotiques veulent te faire mourir; c'est l le moindre deses soucis cette engeance sacerdotale d'hynes ! Car je ne le saisque trop, ils ne croient aucun Dieu et encore moins Toi, et entreeux ils font peu de cas d'un blasphme.

7 : Leur plan est tout diffrent. Vois-tu, ces brutes savent que Romeles observe avec la plus svre attention cause de leurs menesoccultes. Et l'an pass, le perspicace Pilate a perc jour, bien qu'ellefut troitement prpare, une tentative de soulvement du hautclerg, et la fte, comme tu le sais, il a fait arrter devant le Parvisextrieur environ cinq cents hommes pauvres et riches,malheureusement en majorits Galilens, et ils les a fait dcapitersur-le-champ, ce qui lui attira l'hostilit d'Hrode puisque parmi lesvictimes se trouvaient beaucoup de ses sujets.

8 : Cet exemple fit grande impression sur ceux du Temple. Afin derparer ce cuisant chec, ils ont port leur choix sur toi dans ledessein de t'accuser devant Pilate comme un agitateur politique et dete dsigner comme le principal meneur du prcdent soulvement et,de la sorte, ils sortiront blanchis devant la Cour de Rome, et profitantensuite de ce que Rome relchera son attention, ils ourdiront plusfacilement leurs nouveaux plans de haute trahison, ce qui d'ailleursne russira en aucun cas. Tu n'as pas besoin de ma lettre pour voir

qu'ils sont percs jour par Rome.

9: Si tu dsires, Seigneur, un service de moi, ton ami dvou et tonadorateur, j'enverrai immdiatement des messages rapides Rome et Ponce. Et je me porte garant que ces brutes tomberont aussittdans la fosse qu'ils avaient creuse pour toi.

10 : Mais comme maintenant je te connais mieux et que je sais que tu

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6 : Lorsque dans quelques jours tu verras s'obscurcir le soleil,souviens-toi alors que Moi, ton meilleur Ami et frre je serai mort encroix ! N'en sois pas effray ! Car tout doit s'accomplir ainsi, et pas uncheveu des miens ne subira le moindre dommage.

7 : Mais l'instant mme o je ressusciterai, tu recevras un signe parlequel tu connatras immdiatement ma Rsurrection.

A toi, cher frre Abgar, Mon Amour, Ma grce, Ma Bndiction !Amen.

FIN

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Correspondance entre Jésus de Nazareth et Abgar Ukkama, roi d'Edesse

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