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01 2012 / / / MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE 40 ans Des sanctions administratives contre les incivilités Les vols à main armée d’unités spéciales Une tenue à l’épreuve de la contamination

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Le magazine de la police intégrée

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T I J D S C H R I F T V A N D E G E Î N T E G R E E R D E P O L I T I E

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M A G A Z I N E D E L A P O L I C E I N T É G R É E

40 ans

Des sanctions administratives contre les incivilitésLes vols à main armée

d’unités spéciales

Une tenue à l’épreuve de la contamination

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Joëlle MilquetVice-Première ministre, Ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances

L’exercice de la responsabilité de ministre de l’Intérieur est certes un honneur, mais aussi un défi tant est grande l’attente de la population dans les services de l’Etat responsables de la sécurité et tant est essentielle la mission des services de police.

Depuis mon entrée en fonction, je ne peux que mesurer l’excel-lence, le professionnalisme et le courage démontrés au quoti-dien par les membres de la police et je voudrais vous exprimer toute la reconnaissance que votre action m’inspire au quotidien. Les enjeux qui nous attendent sont fondamentaux.

Il s’agit ni plus ni moins d’assurer “plus de droit et de devoir de sécurité au service du citoyen”, comme je l’ai écrit en intitulé de ma note de politique générale, et ce dans une société en pleine mutation et dans un contexte budgétaire difficile.

Nous devrons, à la fois, nous inscrire dans le cadre du nouveau plan national de sécurité qui vient d’être adopté et de ses nou-velles priorités, moderniser la police, renforcer son caractère intègre, assurer un financement nécessaire permettant le rem-placement des nombreux policiers qui partent à la retraite, réformer la formation, améliorer les outils de communication, lutter contre la violence faite aux policiers.

Il conviendra également d’assurer un financement équitable des zones de police, de renforcer notamment la réserve fédérale, les labos et la police des chemins de fer et d’assurer le déploiement des unités spéciales.

Nous n’avons que deux ans pour concrétiser, ensemble, la der-nière étape de la réforme des polices et je me réjouis de la dési-gnation de la nouvelle commissaire générale, Catherine De Bolle, avec laquelle nous essayerons de relever, avec votre collabora-tion, l’ensemble de ces défis.

Soyez assurés de mon entier soutien.

L’Inforevue est une publication de la Direction des relations internes (DSI) de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Renato Guion, Gwendoline Hendrick, Gwenaëlle Maziers, Ma-non Van Gorp, Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers, Lavinia Wouters Dessins: Ruben Accou, Didier Castenholz Traductions: Service traduction du DSEK - Service de communication interne

Imprimerie: Goekint Printing - 02 378 09 39

Editeur responsable: Eric Cobut - rue Fritz Toussaint 8 - 1050 Bruxelles

Relations publiques et abonnement: Harry De Clerck, rue Fritz Toussaint, 8 - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97

Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 eurosFacture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automati-quement prolongé sauf avis contraire avant le quatrième numéro. Tous droits réservés.

Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands.

Contactez la rédaction au 02 642 61 39 Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: [email protected] ISSN: 1780-7638

La rubrique ‘Bib’ est réalisée par le Centre de documentation et de connaissances policières (DGS/DSEK).

“ P L U S D E D R O I T E T D E D E V O I R D E S É C U -R I T É A U S E R V I C E D U C I T O Y E N ”

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Radar...2Casus...7Historia...19Out of office...25

Eureka !...32Le monde policier...42Les affaires en cours...44Feedback...53

44Catherine De Bolle a prêté serment

TENUE CBRN 20A l’épreuve de la contamination

PROTOCOLE D’ACCORD

EN MATIÈRE DE SIGNALISATION 22Pour la sécurité de tous

FACE TO FACE 26Faut-il faire taire le Taser ?

UNITÉ FLAG 28Au bon moment au bon endroit

COOPÉRATION POLICIÈRE INTERNATIONALE 34L’analyse criminelle s’exporte en Moldavie

SANCTION IMMÉDIATE À EVERGEM 37Incivilités : pris la main dans les ‘SAC’

MOYENS MATÉRIELS 40Déclinaison sur le box

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DANS LES ARDENNES FLAMANDES 8 À l’école ... au commissariat !

40 ANS D’UNITÉS SPÉCIALES 10Diane a bien grandi

COMMISSARIAT DE LA ZP NIVELLES-GENAPPE 14Un bijou d’écologie et de technologie

VOLS À MAIN ARMÉE 16‘Hit and run’ et vols organisés

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B I B

Malgré son importance quotidienne, la question du casier judiciaire reste un parent pauvre de la recherche scientifique en Belgique. Force est de constater qu’il manquait un livre interdiscipli-naire susceptible, d’une part, de faire le point sur la réglementation actuelle du casier et, d’autre part, d’ouvrir plusieurs pistes de réflexions en vue de modifier cette réglementation en particulier, de favoriser la réinsertion professionnelle d’an-ciens condamnés en général. Cet ouvrage comble cette lacune.—INFOLe casier judiciaire : approches critiques et perspectives comparées sous la direction de Vanessa De GreefJulien Pieret. - Bruxelles : larcier, 2011452 p.

1206Au total, 1206 procès-verbaux ont été dressés en 2011 pour infractions à la loi football, pour 1401 en 2010. On constate également une diminu-tion du nombre d’interdictions de stades : 1005 en 2011, soit 211 de moins que l’année précédente.

“Quand une mule commence à déféquer des boulettes et que l’examen de la première boulette révèle qu’il s’agit de cocaïne, l’ensemble de ce qu’il produit à chaque passage à la selle est emballé dans un sac séparé, déballé, pesé et le contenu est contrôlé au service de déballage.

L E C A S I E R J U D I C I A I R E : A P P R O C H E S C R I T I Q U E S E T P E R S P E C T I V E S C O M P A R É E S

Coke op Schiphol dans Blauw, numéro 1, 7 janvier 2012.

Malgré son importance quotidienne, la question du casier judiciaire reste un parent pauvre de la recherche scientifique en Belgique. Force est de constater qu’il manquait un livre interdiscipli-naire susceptible, d’une part, de faire le point sur la réglementation actuelle du casier et, d’autre part, d’ouvrir plusieurs pistes de réflexions en vue de modifier cette réglementation en particulier, de favoriser la réinsertion professionnelle d’an-ciens condamnés en général. Cet ouvrage comble

Le casier judiciaire : approches critiques et perspectives comparées

contrôlé au service de déballage.

L E C A S I E R J U D I C I A I R E : A P P R O C H E S C R I T I Q U E S E T P E R S P E C T I V E S C O M P A R É E S

dans Blauw, numéro 1, 7 janvier 2012.

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W E B W A T C H

T U E R I E S D U B R A B A N TLe site internet www.killersbrabant.be relate les dif-férents faits des Tueries du Brabant selon leur chro-nologie et présente les pièces à conviction ainsi que six portraits-robots. Il a été officiellement lancé le 5 mars dernier à l’oc-casion d’une rencontre à Charleroi entre les auto-rités judiciaires, la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom, les enquêteurs de la Cellule de Jumet et les proches des 28 victimes.

INFOwww.killersbrabant.be

tweetwall@DCANAMUR

DCA Namur

La sécurité en province de Namur a son site -

www.securiteprovincenamur.be

@ZP5327

Police Boraine

Nous avons testé un nouveau moyen de

locomotion:policeboraine.be/pages/actualit…

@policecomines

Police Comines

La police de Comines recommande la plus grande

prudence aux conducteurs qui empruntent la

RN58 et les voies bordées d’arbres. #tempête

#vent

@PoliceMonsquevy

Police Mons quévy

Trop peu de policiers à Quévy? La réponse de

notre chef de corps rtbf.be/info/regions/d…

@recherche_bel

Avis de recherche

Diffusion 2 #portrait-robot #meurtre Geert De Lie

à #Erwetegem. Qui reconnaît les auteurs ? tinyurl.

com/7andst6

@presse_polfed

Service presse polfed

Les hélicoptères de la police sont à nouveau un

appui important dans la recherche de personnes

disparues: bit.ly/ym0daJ

@Polsupport_F

Polsupport PolFed

Recrutement et sélection. 1756 nouveaux collè-

gues en 2011 : merci ! bit.ly/wdayM2

nologie et présente les pièces à conviction ainsi que six portraits-robots. Il a été officiellement lancé le 5 mars dernier à l’oc-casion d’une rencontre à Charleroi entre les auto-rités judiciaires, la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom, les enquêteurs de la Cellule de Jumet et les proches des 28 victimes.

INFOwww.killersbrabant.be

Joni De Vos (24) a entamé sa formation de base à la police en 2006 avant d’opter, via la mobilité, pour la police à

cheval. Un rêve d’enfant devenu réalité car il monte à cheval depuis l’âge de 12 ans. Aujourd’hui, il

entraîne le jeune cheval Anders (7 ans), acheté voici quatre mois aux Pays-Bas.

S U R L E V I F

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Tiens, qui voilà ?Les unités spéciales de la police fédérale (CGSU), qui fêtent leurs 40 ans d’existence cette année (lire en pages 10-13) ont effectué une semaine tactique d’entraînement fin janvier dernier à l’école de police d’Anvers. Au programme figuraient, entre autres, des exercices d’escalade et de descente en rappel. Notre photographe, Lavinia Wouters, a suivi de près plusieurs de ces exercices et a extrait, de son impressionnante série d’images, ce cliché étonnant. Dans le cas présent, l’expression ‘faire des pieds et des mains’, qui signifie employer tous les moyens pour arriver à un but, prend tout son sens !

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A C T I O N P O L I C I È R E1-2 février 2012. Opération Goliath dans l’arrondissement de Gand. 1257 véhicules et 421 personnes contrôlées. 21 saisies (7 armes prohibées et 14 petites quantités de drogues) et 26 PV circulation.

r a d a r G P s

P R I M E U R E U R O P É E N N E

Janvier 2012. La zone de police de Saint-Trond/Gingelom/Nieuwerkerken fait l’acquisition d’un nouveau type de scanner de reconnaissance automatique des plaques (ANPR). Ce modèle, doté d’une caméra infrarouge, peut scanner 40 numéros d’’immatriculation à la seconde, de jour comme de nuit, dans un angle de 90°, sur quatre bandes de circulation et à haute vitesse.

S T A T I S T I Q U E S D E C R I M I N A L I T É 1e mars 2012. Les autorités judiciaires et policières de Charleroi présentent les statistiques de criminalité 2011. Par rapport à 2010 : vols dans les véhi-cules -20 % ; vols de voitures -19 % ; vols à main armées dans les com-merces -15 % ; cambriolages + 3 %, etc. “Même s’il reste beaucoup de travail à Charleroi, on constate une pérennité des résultats positifs”, selon le procu-reur du roi, Christian De Valkeneer.

D I X N O U V E A U X O F F I C I E R S2 mars 2012. Remise des diplômes, à Bruxelles, pour la plus petite promotion officiers de l’histoire. Dix nouveaux commis-saires – 4 néerlandophones, 3 francophones et 3 luxembourgeois – reçoivent, leurs cou-ronnes dorées. De nombreux défis attendent cette ‘génération Salduz’, comme elle fut nommée durant la cérémonie.

P I S T E D E S É C U R I T É R O U T I È R E7 février 2012. Inauguration de la piste de sécurité routière de la police locale de Liège, située sous la place Saint-Lambert. 650 m2, 18 vélos, 8 go-karts et 3 policiers à disposition des élèves des 4e, 5e et 6e années du cycle fondamental.

Charleroi, on constate une pérennité des résultats positifs”, selon le procu-reur du roi, Christian De Valkeneer.

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CASUS

BRUXELLES – La perquisition en cas de flagrant délit peut avoir lieu à un nombre déterminé d’endroits, entre autres dans le domicile du suspect. Par ‘domicile du suspect’, il ne faut pas seulement entendre le lieu de résidence mais également tout endroit ou le suspect pourrait séjourner ou se cacher, à l’exception des domiciles de tiers où il aurait pu trouver refuge.

On considérait, jusqu’il y a peu, qu’il fallait que les auteurs et co-auteurs aient été interpellés en flagrant délit pour qu’on puisse procéder à une perquisition dans leur domicile. La raison invoquée était que défendre l’inverse pouvait donner lieu à des perquisitions arbitraires sur base d’affirmations unilatérales, par exemple, du suspect à l’encontre de co-auteurs1.

La Cour de Cassation considère cependant, dans son arrêt du 30 mars 2011, qu’une perquisition sans mandat chez un nouveau suspect peut également avoir lieu sur base du flagrant délit, sans que ce suspect ait personnellement été interpellé en flagrant délit. Pour pouvoir faire

usage de la procédure et des com-pétences exceptionnelles liées au flagrant délit, la Cour de Cassation exige seulement qu’une infraction ait été préalablement constatée en flagrant délit, ce qui est le cas lorsqu’elle est constatée pendant qu’elle se commet ou lorsqu’elle vient de se commettre. Une perquisition menée sur base d’un flagrant délit est régulière lorsqu’elle n’est séparée de l’infraction que du temps matériel-lement nécessaire pour rendre son exécution possible.

En l’espèce, un suspect fut arrêté en flagrant délit en train de revendre des DVD contrefaits. Il donna l’adresse de son fournisseur où les enquêteurs se rendirent immédia-tement. Le fournisseur fut trouvé, avec quelques autres personnes, à l’adresse indiquée et une perquisi-tion y fut menée sur base du flagrant délit. Au cours de la procédure devant la Cour, le fournisseur objecta que la perquisition était illégale parce qu’exécutée sans mandat de perquisition. La Cour de Cassation considéra qu’en l’espèce, il n’était nécessaire ni d’obtenir le consente-ment de la personne majeure ayant

la jouissance effective des lieux, ni d’avoir recours à un mandat de perquisition.

La perquisition dans le domicile du fournisseur peut donc bien être exécutée sur base de la déclaration unilatérale d’un suspect, à condition que l’infraction ait été préalablement constatée en flagrant délit. Bien que la position de la Cour paraisse inno-vante, nous devons nuancer la portée de cet arrêt. La perquisition sur la base du flagrant délit peut également être exécutée au lieu où l’infraction a été commise. Or, pour ce qui concerne l’infraction de contrefaçon, ce n’est pas seulement la revente de biens contrefaits qui est punissable mais également la fabrication et la conser-vation de ceux-ci. Cela signifie donc in casu que l’infraction a également été commise dans le domicile du fournis-seur, ce qui suffisait pour permettre aux policiers d’y mener une perquisi-tion sur la base des indications four-nies par le revendeur de DVD.

1 M. Bockstaele, W. Bruggeman, J. Bruyssinckx, J. Dewinne, Y. Geyskens, A. Liners, L. Mares, D. Meert, I. Supeene, K. Van dijck (eds.), De zoeking onderzocht, Maklu, Anvers-Apeldoorn, 2009, p 43.

PERQUISITION EN CAS DE FLAGRANT DELIT

Cet article traite d’un arrêt de la Cour de Cassation sur la perquisition en cas de fl agrant délit chez un fournisseur de DVD contrefaits, sans mandat de perquisition.

TEXTE Valérie Keuterickx et Alain Liners

Dans cette rubrique, le Service juridique de la police fédérale

(DGS/DSJ) débat de questions ou de procédures juridiques traitant de pratiques policières courantes.

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Depuis le début de cette année scolaire, la zone de police Vlaamse Ardennen a mis en place un ‘système de verbalisation alternatif ’ pour les contrevenants au code de la route âgés de 12 à 16 ans. La police locale cible essentiellement les jeunes cyclistes, qu’elle gra-tifie d’un ‘procès-verbal pour jeunes’, assorti d’une invitation à se rendre à un cours sur la circulation routière le mercredi après-midi. “Nous avons mis en place ce système dans une perspective de prévention. Notre intention n’était pas d’ouvrir un camp disci-plinaire”, insiste le commissaire Hugo De Mulder, à l’origine de l’initiative.

TEXTE Stefan Debroux PHoTograPHiE Lavinia Wouters

d a n s l e s a r d e n n e s f l a m a n d e s

À l’école ... au commissariat !

AUDENARDE – La sécurité routière commence par le respect des règles. Ceux ou celles qui prennent leurs distances avec le code de la route ris-quent des sanctions. Mais les contre-venants âgés de 12 à 16 ans échap-pent souvent à celles-ci : ils sont trop jeunes pour faire l’objet de poursuites pénales ou pour payer une amende. La zone de police Vlaamse Ardennen semble avoir trouvé la parade. “Il ne peut être question d’impunité”, explique Hugo De Mulder. “Nous ne voulions pas non plus nous conten-ter de remontrances. C’est pourquoi nous avons imaginé une alternative, en concertation avec le magistrat du parquet et les écoles : le procès-verbal pour jeunes et le cours sur la circula-tion routière.”

Le fil conducteur de ce dernier est la sensibilisation à la sécurité routière. Hugo De Mulder explique : “Ce cours dure deux heures au total. Nous expli-quons aux participants pourquoi il est important d’adopter un comportement responsable et sûr dans la circulation.

Des actions impressionnantes au petit matin pour verbaliser les jeunes cyclistes contrevenants, des cours sur la circulation routière le mer-credi après-midi... Le jeu en vaut-il la chandelle ? “Les chiffres parlent d’eux-mêmes”, explique le commissaire. “En 2010 et en 2011, on a dénombré, au sein de notre zone, une cinquantaine d’accidents impliquant des jeunes âgés de 12 à 16 ans. Dans certains cas, les dommages se sont limités à des dégâts matériels mais, la plupart du temps, ces accidents ont fait des blessés et, malheureusement, un mort. Sans vou-loir rejeter la faute sur quelqu’un en particulier, on n’insistera jamais assez sur la nécessité d’être prudent et sur les ‘conventions’ (comprenez : le code de la route) pour un comportement routier sûr. Si, en bout de course, nous parvenons à influencer positivement l’attitude de ces jeunes – ne fut-ce qu’un tout petit peu –, nous pourrons dire que nous avons atteint notre but.”f

Nous leur expliquons, par exemple, pourquoi il faut s’arrêter à un feu rouge, pourquoi il faut traverser sur les passages pour piétons, pourquoi il faut tenir son guidon… Ou encore d’où peut surgir le danger. Nous nous basons pour ce faire sur des mises en situation concrètes, que les jeunes rencontrent quotidiennement sur le chemin de l’école. Ensuite, nous orga-nisons un quiz sur la circulation afin de rafraîchir leurs connaissances.”

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Mercredi après-midi, le 15 février 2012. Les inspecteurs Bert De Staercke et Eric Meerpoel ainsi que le commis-saire Hugo De Mulder font de leur mieux pour rassurer la dizaine de jeunes contrevenants présents ce jour-là.

“Notre objectif n’est pas de vous gâcher votre après-midi”, leur précisent-ils en choeur. Personne ne souffle mot. Les jeunes sont-ils impressionnés par les uniformes ? Wouter, âgé de 15 ans, explique : “Je suis ici pour une bête son-nette de vélo...” Pour ensuite reconnaître à contrecoeur :

“C’est tout de même utile, car j’ai appris des choses.“ On ne peut toutefois pas dire que les écoliers débordent d’enthousiasme. Pour eux, ce cours est une après-midi de punition chez les flics, dont ils conserveront néanmoins un ‘petit souvenir’. En effet, ceux qui ne seront pas reca-lés au quiz sur la circulation routière repartiront chez eux avec un diplôme sous le bras, signé par le bourgmestre, le procureur, le chef de corps et le commissaire.

PFFF... POUR UNE SONNETTE DE VÉLO Au cours de cette année scolaire, les policiers ont déjà vu défiler une centaine de jeunes contrevenants au code de la route, lesquels ont été répartis dans quatre classes. Les jeunes participent au cours ‘sur invitation’ et doivent avoir reçu l’autorisation de leurs parents. Jusqu’à présent, personne ne s’est dérobé, à la satisfaction de Hugo De Mulder. “Ils n’ont pas inté-rêt à refuser, car le magistrat du parquet risque alors de renvoyer leur dossier au tribunal de la jeunesse. Cela dit, j’ai déjà eu un papa scandalisé au bout du fil, qui estimait que ces quelques catadioptres absents des roues du vélo de son fiston ne justifiaient pas cette ‘punition’. Je lui ai expliqué à quoi servaient ces catadioptres (ndlr : à faire en sorte que le cycliste puisse également être vu de côté) et je lui ai ensuite demandé crûment s’il préférait voir un jour l’un de nos porteurs de mauvaises nouvelles se présenter à son domicile pour lui demander de l’accompagner à la morgue. L’homme s’est alors tout de suite montré conciliant et a répondu : Mon fils assistera à ce cours.”

LA PRÉVENTION À TRAVERS LA CONFRONTATION

ON N’INSISTERA JAMAIS ASSEZ SUR LA NÉCESSITÉ D’ÊTRE PRUDENT ET SUR LES ‘CONVENTIONS’

Hugo De Mulder

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Diane a bien grandi

Les unités spéciales de la police fédérale belge fêtent cette an-née leurs 40 années d’existence. L’événement coïncide avec le départ à la retraite, le 1e avril 2012, de leur directeur, le commis-saire divisionnaire Eric Liévin. Une double occasion de retracer, avec lui, ce long parcours et les perspectives d’avenir du petit monde restreint des unités spéciales. Entretien.

TEXTE Benoît Dupuis PHoTograPHiE Lavinia Wouters

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BRUXELLES – tout au long de ces années, quelle fut pour vous l’évo-lution la plus marquante au sein des unités spéciales belges ?“ Ce fut sans conteste l’intégration de tous ces services – intervention, observation, unité technique, under-covers, DVI - qui permettent à la police belge de disposer d’une direc-tion d’appui opérationnel, la CGSU, qui regroupe tous les moyens et capa-cités nécessaires à la résolution des situations les plus délicates, telles que prises d’otages, forts chabrol, enlè-vements, détournements, etc. Nous apportons notre appui à tous les ser-vices d’enquête de la police intégrée. Outre cette intégration des moyens au niveau belge, nous avons été à la base, en 2001, de la création du réseau européen des unités spéciales, baptisé ‘Atlas’. Cela permet à un petit pays comme le nôtre de se préparer aux coups durs qui nécessiteraient la mise en oeuvre de très gros moyens dont nous ne disposons pas. Imaginez le détournement d’un ferry dans les

neutraliser un suspect par tous les moyens… Cela implique des prises de risques importantes pour nos poli-ciers. Ces intérêts divergents, la CGSU les gère de manière équilibrée.»

“ Ensuite, notre direction a toujours tout mis en œuvre pour rencontrer au maximum les besoins des services de police et d’enquête, et pour fournir un appui de qualité aux autorités judi-ciaires et administratives. L’outil est performant, mais il ne faut pas perdre de vue que les périodes de crises économiques actuelles entament sérieusement et d’inquiétante façon cette capacité à pouvoir répondre aux besoins des unités de première ligne. ”

A ce propos, on voit de plus en plus de zones de police locales créer de petits groupes d’interventions spé-ciales. qu’en pensez-vous ?“ D’une part, dans une police intégrée, il faut éviter les doubles-emplois. S’il existe, au niveau fédéral, une unité entraînée et équipée pour ce type

eaux territoriales belges. Nous ne serions pas à même de résoudre la crise seuls. Via Atlas, nous pourrions donc bénéficier de l’aide d’unités spé-ciales ‘sœurs’, avec l’engagement d’hé-licoptères, de zodiacs d’assaut sup-plémentaires, etc. Et nous pouvons, bien évidemment, rendre la pareille à nos confrères européens. Au fil du temps, nous avons donc développé un outil moderne, efficient et loin d’être surdimensionné face aux défis qui s’imposent à nous. ”

on sent une certaine �ierté dans vos propos…“ Oui, et ma fierté est double. D’abord, nous nous sommes toujours préparés au mieux à des événements que nous espérions ne jamais voir survenir. Les unités spéciales cherchent à résoudre les crises au mieux des intérêts de la société, des victimes, mais aussi des auteurs que nous voulons toujours arrêter vivants pour permettre à la justice de faire son office. Notre objectif n’a jamais été de simplement

ERIC LIÉVIN• Entre à l’Ecole royale militaire en 1972.• Rejoint l’Escadron spécial d’intervention (ESI) en 1976• Devient commandant de la Brigade de surveillance et

de recherche (BSR du district de Bruxelles) en 1983• Revient à l’ESI en 1988 et en prend le commandement

un an plus tard.• Devient directeur de la Direction des unités spéciales

(DSU, puis CGSU) à la réforme des services de police en 2001

• Est admis à la retraite le 1e avril 2012.

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D A N S L E S A R D E N N E S F L A M A N D E S4 0 A N S D ’ U N I T É S S P É C I A L E S

1972 : création de la Brigade Diane (du nom de la déesse romaine de la chasse) au sein de la Légion mobile de la gendarmerie, suite aux attentats terroristes commis aux Jeux Olympiques de Munich.

1978 : formation et intégration des premiers négociateurs.

1976 : création d’une unité d’observation, qui ne sera of�icialisée qu’en 1980.

1984 : création de pelotons décentralisés, les POSA (Protection, Observation, Soutien, Arrestation), à Bruxelles, Gand, Anvers, Charleroi et Liège. Chaque POSA couvre deux provinces, sauf celle du Brabant, alors unitaire, qui dépend de Bruxelles.

1992 : l’équipe d’identi�ication des victimes de catastrophes (DVI) rejoint l’ESI.

1989 : intégration du POSA Brabant à l’ESI.

1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

de missions, mise gratuitement à disposition des autorités locales de surcroît, la création d’unités équi-valentes n’est pas conséquente en période de crise. Ce sont des services spéciaux qui coûtent cher. ”

“ D’autre part, certaines zones de police de grosses agglomérations sont confrontées à une réalité de terrain justi�iant la création d’un service d’ap-pui, de type peloton anti-banditisme ou autre. De toute façon, la CGSU n’est pas là pour lutter contre les volontés locales. Nous essayons de collaborer au mieux avec ces services, en met-tant l’accent sur la complémentarité. Des exercices communs sont parfois organisés pour optimaliser cette collaboration. Nous procédons égale-ment de la sorte en matière de recueil de renseignements avec la Sûreté de l’Etat et le Service de renseignement

1974 : la Brigade Diane est rebaptisée Escadron spécial d’intervention (ESI).

120 personnes à la création de la Brigade Diane en 1972. Aujourd’hui, la CGSU compte quelques 550 membres du per-sonnel, tous grades et spécialisations confondus.

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444 membres du personnel sont décédés en service commandé, deux à l’entraînement (Paul Peeters en 1987 et Jef Crauwels en 1990), et deux dans un accident de voiture (Marcel Coopmans en 1996 et Pierre Goblet en 1999).

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1992 : l’équipe d’identification des victimes de catastrophes (DVI) rejoint l’ESI. 2001 : fusion avec la 23e Brigade de la

police judiciaire lors de la réforme des polices, pour former la Direction des unités spéciales (DSU).

1993 : création du team ‘Undercover’ (UCT).

1996 : création d’une unité technique bapti-sée ‘National Technical Support Unit’.

2007 : réforme de la police fédérale, les unités spéciales sont rattachées au commissariat général. DSU devient CGSU.

1995 : tous les POSA sont rendus dépendants fonc-tionnellement de l’ESI. Le recrutement, la sélection et la formation des unités sont ren-dus communs.

1989 : intégration du POSA Brabant à l’ESI.

1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

de l’armée belge. Des synergies existent pour l’utilisation partagée d’équipements spéciaux. Notre objectif commun est de servir ensemble et au mieux les autorités et la popu-lation, sans double emploi ni concurrence. ”

SACERDoCEAu �il de toutes ces années, y a-t-il une intervention qui vous a particulièrement marqué ? “ Je garde en mémoire nombre d’opérations délicates, de longue durée, qui sont allées de pair avec une prise de risques importante pour notre personnel. Pensons à la vague d’enlèvements dans les années 80 et 90 : Paul Vanden Boeynants en janvier 1989, Anthony de Clerck en février 1992, Ulrike Bidegard en janvier 1993… et d’autres qui ont également connu une issue heureuse, tout comme ce fut le cas pour une multitude de prises d’otages traitées par la CGSU tout au long de ces dernières décennies. ”

Comment envisagez-vous l’avenir des unités spéciales ?“ Dans la mesure où elles rencontreront et s’adapteront aux besoins exprimés, aux situations réelles et poten-tielles, elles continueront à exister. Des services spéciaux

professionnels, disponibles et flexibles, venant en appui aux unités de première ligne, seront toujours nécessaires. La formule actuelle est économiquement la plus efficiente. Avec un minimum de personnel et d’investissements, nous disposons d’une d’unité d’appui qui participe à la recherche du renseignement (pour prévenir les crimes et délits) et qui peut être réactive, sur base des informations collectées. Si la crise n’a pu être évitée, nous sommes aptes à la résoudre, avec l’aide internationale via Atlas s’il le faut. Avec une utilisation minimale de la violence pour une efficacité maximale. ”

Après toutes ces années à la tête des unités spéciales, vous allez goûter aux joies d’une retraite bien méritée. Avez-vous un message à adresser aux membres du personnel de votre direction ?“ Les formules restent classiques mais je suis très heureux d’avoir pu travailler avec eux, fier de ce que nous avons réalisé ensemble. J’espère qu’ils pourront continuer à don-ner le meilleur d’eux-mêmes. Je leur souhaite tout le bon-heur du monde dans cette vie professionnelle, ce sacerdoce qu’ils ont entamé en rejoignant les unités spéciales. ”f

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015 juin 2010 : le chantier commence. 400 jours ouvrables plus tard, les 110 employés du commissariat prennent possession de leurs nouveaux bureaux. Le coût des tra-vaux s’élève à 5,5 millions d’euros. La zone de police, pro-priétaire des lieux, a bénéficié d’un subside de la Région wallonne pour un montant d’ 1,5 millions d’euros.

Le bâtiment, imaginé par l’architecte Van Haeren, met le rouge à l’affiche et est ainsi parfaitement assorti à la caserne des pompiers lui faisant face. Implanté sur un terrain de deux hectares, le commissariat d’une super-ficie de 3 900 m2 s’étend sur trois niveaux (un rez-de-chaussée et deux étages). Un parking couvert de 700 m2 permet d’accueillir 26 véhicules tandis que deux parkings extérieurs sont destinés aux employés et aux visiteurs.

A Nivelles, l’écologie occupe une place centrale. Plusieurs tech-niques améliorent la performance énergétique du bâtiment : isolation des murs, panneaux solaires pour chauffer l’eau, citernes d’eau de pluie d’une capacité de 40 000 litres, notamment pour nettoyer les véhi-cules, lampes économiques, système de ventilation naturelle à la place de l’air conditionné, vitres compactes pour éviter toute déperdition de chaleur et toiture végétale (plantes ou cailloux).

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Depuis fin 2011, les policiers de la zone Nivelles-Ge-nappe ont emménagé dans un commissariat fl ambant neuf. Le nouveau bâtiment, à l’allure futuriste, se veut à la fois fonctionnel et respectueux de l’environnement. Les nouvelles technologies de pointe et les dispositifs économiseurs d’énergie y sont mis à l’honneur. Avant la journée portes ouvertes du 21 avril prochain, une petite visite – en images – du premier commissariat écologique du Brabant wallon s’impose !

TEXTE Manon Van Gorp PHoTograPHiE Jos Balcaen

c o m m i s s a r i a t d e l a Z p n i V e l l e s - G e n a p p e

Un bijou d’écologie et de technologie

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Le commissariat, outre d’agréables bureaux, comprend de nombreux locaux à usage spé-cifique: salle de sport, cafétéria, salles d’auditions aménagées pour les mineurs d’âge, future régie de visionnage pour les auditions vidéo-filmées, ves-tiaires hommes et femmes, et un vaste local séchoir destiné aux vêtements de travail des membres du personnel.

Le nouveau commissariat est aussi un précurseur en matière de nouvelles technologies. Un système de biométrie digitale a été installé pour sécuriser l’accès à certains locaux. Cette technique permet d’ouvrir une porte en insérant son doigt dans un appareil capable de recon-naître les empreintes digitales des membres du personnel. Le coût d’un tel dispositif ? Près de 50 000 euros.

Le rez-de-chaussée accueille notamment un complexe cellu-laire composé de cinq cellules individuelles équipées de camé-ras et conçues pour éviter tout risque de blessures.

Une cellule collective, unique dans le Brabant wallon, peut-être aménagée dans le parking couvert. Elle ressemble à une grande cage métallique pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes.

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c o u r s d e c i r c u l a t i o n r o u t i è r e d a n s l e s a r d e n n e s f l a m a n d e s

BRUXELLES – Les vols à main armée (VMA) sur cibles commerciales ou professionnelles sont pourtant en dimi-nution ! Dix-huit pour cent de moins en 20101, par rapport à 2009. De 3 à 4 % pour l’année 2011 en comparaison avec 2010. “La baisse est surtout marquante pour les grandes cibles, telles que les banques, les grandes surfaces, les entre-prises et la Poste/bpost”, déclare le com-missaire divisionnaire Tom De Saveur, chef du Service vols à main armée (PJF/DJB/VMA) de la police judiciaire fédé-rale. “Il y a dix ans, on dénombrait une centaine de braquage de facteurs. L’an dernier, il n’y en a eu qu’un seul. Les attaques de banques ont, pour leur part, diminué de 74 % entre 2007 et 2011.”

A quels facteurs peut-on imputer ces régressions ? “Plusieurs enquêtes ont abouti à d’importantes arrestations. Des auteurs se sont retrouvés en prison et cela produit un effet dissuasif. Certains d’entre eux se sont orientés vers d’autres activités qui rapportent davantage pour moins de risques. Pensons, par exemple, au skimming2. En outre, le secteur privé

D’ici juin 2012, un nouveau plan d’actions sera élaboré dans la lutte contre les vols à main ar-mée. Il s’agit de l’une des priorités des autorités et des services de police, traduite dans le nou-veau plan national de sécurité.Même si certaines catégories de ces vols sont en baisse, ils restent un phénomène préoccu-pant et dangereux par les risques qu’ils indui-sent pour les commerçants et le personnel de certaines entreprises.

TEXTE Benoît Dupuis PHoTograPHiE Lavinia Wouters

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‘Hit and run’ et vols organisés

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a entrepris beaucoup d’efforts en matière de sécurisation et de techno-prévention : surveillance caméra, procédures d’écoulement du cash, sys-tèmes de temporisation pour l’ouver-ture des coffres-forts, etc.”, poursuit Tom De Saveur.

Environ 70 % des vols à mains armées sont commis dans les arrondissements judiciaires de Bruxelles-Asse, Liège, Charleroi et Anvers, signe de concen-tration géographique du phénomène.

Si les vols sont en diminution pour les grandes cibles, les enquêteurs constatent toutefois un glissement de la problématique vers des com-merces de proximité (boulangeries, boucheries, salons de coiffure…) avec accessibilité aisée au cash. Selon le commissaire divisionnaire, “ce sont des vols très peu organisés, des ‘hit and run’. L’auteur entre, braque avec une arme blanche ou factice et sort. Pas de grande préparation, le butin est limité. Ces faits sont souvent com-mis par des jeunes qui connaissent un

Aujourd’hui, Avec les nouveAux médiAs, les scénArios d’un hold-up peuvent être prépArés de chez soi

parcours criminel allant crescendo avec des faits de vandalisme, de vols à l’étalage, de coups et blessures et qui finissent par utiliser une arme.”

PRioRitéMême en baisse, le phénomène et les risques pour l’intégrité physique qu’il induit sont donc loin d’être jugulés. Une raison suffisante pour en faire une priorité du plan national de sécurité 2012-20153. Les vols à mains armées ayant un caractère organisé seront du ressort de la police judi-ciaire fédérale, les ‘hit and run’ relève-ront de la police locale.

Mais comment identifier le caractère ‘organisé’ d’un vol à main armée ? D’abord, sur base du nombre d’auteurs. “Un vol commis par cinq individus est forcément plus organisé que s’il est perpétré par une seule personne”, explique Vincent Vanderkelen, ana-lyste stratégique. “Ensuite, le butin est généralement beaucoup plus impor-tant. L’utilisation d’armes de guerre est également quatre fois plus élevée.

Enfin, l’usage de voitures volées par les auteurs est plus fréquente.”

Concrètement, comment va se tra-duire l’approche du phénomène par les services de police durant les quatre prochaines années ? “Sur base d’une image des VMA plus affinée, nous élaborons un plan d’actions (un ‘dos-sier programme’, dans le jargon) avec un groupe de travail multidiscipli-naire”, répond Tom De Saveur. “Par le passé, les acteurs de terrain que sont les polices judiciaires fédérales des arrondissements et les polices locales n’ont pas été assez impliqués dans le programme élaboré par le niveau cen-tral. Désormais, ce sont les entités de terrain qui vont apporter le contenu du plan d’actions. La contribution de la police locale sera essentielle. Outre son rôle en matière de techno-prévention, elle est la première sur les lieux lorsqu’un fait est commis. Elle prend les premières mesures de protection, procède aux premières constatations. Par ailleurs, les agents de quartier restent les yeux et les

Tom De Saveur

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oreilles de la police sur le terrain. Le suivi des auteurs, tant dans la phase d’exécution des peines qu’après est capital. Le taux de récidive en matière de vols à main armée reste, en effet, très élevé, près de 80 %. Les services de police devront être informés qu’un auteur récidiviste est, par exemple, sorti de prison. Les zones de police seront donc encouragées à reprendre certaines mesures du plan d’actions dans leur plan zonal de sécurité.”

iCt Et BUtiNAvec l’aide de la Federal Computer Crime Unit, une attention particulière sera portée aux moyens ICT utilisés par les auteurs. Selon le commissaire divisionnaire De Saveur, “autrefois, les mauvais coups à commettre se discu-taient dans les cafés. Aujourd’hui, avec les nouveaux médias, toute la prépa-ration, l’appui logistique, les scénarios peuvent être préparés de chez soi.”

Un autre volet du futur plan d’actions traitera de la saisie des butins. “Nous savons qu’une partie de l’argent issu des vols organisés est rapidement consommée. Le reste est souvent inves-ti dans les voitures et dans l’immobilier.

Avec la justice, nous souhaitons frapper les voleurs là où ça leur fait mal, c’est-à-dire dans leur portefeuille.”

Les enquêteurs fondent aussi pas mal d’espoirs sur la nouvelle loi ADN. Il ne manque qu’un arrêté royal d’exécution. Actuellement, pour prélever l’ADN d’un suspect, il faut qu’une trace soit rele-vée sur le lieu des faits. Cette condition

tombera. Il sera possible de prélever l’ADN d’un suspect, et de le comparer avec les banques de données ADN pour vérifier s’il peut être associé à des faits similaires. Autre amélioration : tout profil ADN sera directement envoyé à l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC). Autrefois, de nombreuses traces étaient analysées dans des laboratoires agréés qui ne transmettaient pas systématiquement le profil établi à l’INCC. La centrali-sation permettra donc de meilleurs recoupements entre les données.

Le secteur privé sera par ailleurs sol-licité, entre autres pour stimuler le paiement électronique. “Il reste encore beaucoup trop de cash dans les petits commerces, par exemple dans les phar-macies”, assure Vincent Vanderkelen.

Innovation et partenariat seront donc les maîtres-mots de la lutte contre les vols à main armée. f

1 Pour une analyse détaillée des vols à main armée en 2010, nous renvoyons le lecteur à l’Infodoc 180 de janvier 2012, disponible sur www.polsupport.be > Communication > Publications > Infodoc.

2 Copie illégale des données de la bande magnétique d’une carte de paiement à l’aide d’appareils spécialisés.

3 Vous pouvez consulter le PNS 2012-2015 sur www.polfed.be, rubrique ‘Publications’. Lire aussi en page 48.

il reste encore beAucoup tropde cAsh dAns les petits commerces

Cibles commerciales les plus fréquentes 2008 2009 2010 2011Petits commerces 449 484 459 424

Pharmacies 200 199 171 185

Grands magasins 103 172 132 109

Magasins de nuit 130 146 126 150

Librairies 147 154 123 126

Cafés 86 114 89 95

Banques 99 89 71 31

Restaurants 68 79 60 61

Entreprises 53 51 54 39

Stations service 96 71 53 81

Bijouteries 33 39 44 49

Hôtels 50 51 35 25

Vidéothèques 43 61 32 32

Agences de tiercé 27 35 31 20

Institutions et cabinets médicaux 29 22 29 33

Bureaux de poste 25 16 18 21

Facteurs 22 8 4 1

Vincent Vanderkelen

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SOUVENIR DES TEMPS SOMBRES Il est question, dans cette édition, d’événements liés à la fi n de la Deuxième Guerre mondiale.

TEXTE ET PHoTograPHiE Benoît Mihail - Service historique

Réalisée par le Service historique de la police, la rubrique Historia nous fait découvrir ou nous remémorer un événement, un personnage, une pièce d’équipe-ment ou une unité des anciens corps de police.

HISTORIA

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BRUXELLES – Chaque don au musée permet de faire avancer l’histoire de la police – une histoire tantôt anecdotique, tantôt héroïque, qui prête parfois à rire, parfois à pleu-rer. Celui envoyé par un collègue de Bruges au sujet de l’adjudant Maurice Vlaeminck (1895-1971) s’inscrit dans cette dernière catégorie. Pas d’uni-forme ou de médaille, mais quelques photos et surtout un texte signé de la fille de l’adjudant, qui insiste sur la période difficile de la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

L’adjudant Vlaeminck commande alors la brigade de Malines. Celle-ci étant située à côté de la Caserne Dossin, la famille assiste impuis-sante à l’incessant ballet des trains de déportés. "Nous savions qu’il s’y passait des choses graves – mais qui pouvait alors deviner que tous ces gens étaient envoyés à la mort ?", écrit sa fille.

La ville est libérée le 4 septembre 1944, mais le drame continue. Lorsqu’un jeune gendarme de la

brigade court à la rencontre des tanks alliés, drapeau belge à la main, il est mortellement atteint par le tir d’un Allemand embusqué. La fille de l’adjudant assiste à la scène : "je ne l’oublierai jamais". Son nom, Hermes De Vierman, figure sur la plaque commémorative de la brigade, déposée il y a peu au musée grâce à l’obligeance de la ville de Malines.

Vlaeminck échappe à cet épisode douloureux pour en affronter un autre : l’épuration. Afin d’écarter au plus vite les gendarmes compromis avec les Allemands, l’autorité fait le ménage sans toujours beaucoup de discernement. L’ancien commandant de brigade est accusé … par son supé-rieur, un collaborateur notoire, contre lequel il avait lui-même témoigné !

Le dossier est classé sans suite mais le gradé, écoeuré, renonce à reprendre du service. La gendarme-rie souffrira beaucoup d’avoir perdu ainsi tant de cadres pour former les gendarmes de l’après-guerre.

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Le masque avec filtres intégrés à charbon actif couvre le nez et la bouche et protège contre les va-peurs organiques, inorganiques, les gaz acides et les particules.

Les lunettes protègent les yeux contre les éclaboussures de pro-duits chimiques et la poussière. Légères et résistantes, elles peuvent être portées au-dessus de lunettes de vue.

Les gants garantissent une protection chimique de la main et du poignet contre la pénétration d’agents conta-gieux et d’agents chimiques. Ils sont souples et permettent de manipuler de petits objets et des appareils tels qu’un téléphone ou une radio.

La combinaison blanche d’une seule pièce couvre les jambes, les bras, le corps, le cou, le dessus de la tête et éventuellement la bouche. Elle peut être portée sur les vêtements – de police ou civils – et a été conçue pour être enfilée et enlevée facilement.

Les couvre-chaussures sont pour-vus d’une semelle antidérapante. Munis d’un élastique pour assurer un bon maintien, ils peuvent s’adapter à plusieurs pointures.

L’étui de rangement qui contient l’ensemble de l’équipement est scellé de façon à voir rapidement s’il est complet. Il contient également deux sacs d’évacuation pour y confiner le matériel une fois qu’il a été utilisé ainsi qu’une étiquette ‘maté-riel contaminé’ dans les trois langues nationales à coller sur le sac d’évacuation. L’équipement est donc à usage unique et n’est pas prévu pour être réutilisé.

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t e n u e c B r n

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a l’épreuve de la contamination

Le nouveau marché public pluriannuel pour la fourniture d’équipement chimique - bactériologique - radioactif - nucléaire (CBRN) vient d’être attribué au profi t de la police intégrée. Cette tenue sera utilisée en fonc-tion de la gravité du risque dans toutes les conditions atmosphériques, rencontrées en Belgique, pour permettre aux policiers de réaliser les tâches qui leur sont réservées lors de la mise en œuvre de plans d’ur-gence ou d’intervention : installer un périmètre de sécurité de première urgence, veiller à la liberté d’accès des services de secours ou encore apporter une aide aux victimes et à la sécurité de la population.

TEXTE Gwenaëlle Maziers PHoTograPHiE Lavinia Wouters

La combinaison et les couvre-chaussures protègent contre la pénétration des particules nucléaires, d’agents contagieux et d’agents chimiques. Dans un matériau extrêmement résistant à l’usure par abrasion, pliage et flexion, antistatique et ignifuge, ils offrent un confort de port et permettent la liberté des mouvements.

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Les capitaines Ion Botnari et Vlad Cohocaru, deux policiers de terrain de l’unité ‘criminalité organisée’ moldave, ont suivi de septembre 2011 à mars 2012, le cours d’analyste criminel opérationnel à la police belge. Objectif : les former pour mettre sur pied, en Moldavie, une unité d’analyse criminelle opérationnelle. Un beau projet policier, mais aussi une belle aventure humaine, qui a impliqué de multiples partenaires. Témoignages.

TEXTE Benoît Dupuis PHoTograPHiE Jos Balcaen

c o o p é r a t i o n p o l i c i è r e i n t e r n a t i o n a l e

L’analyse criminelle s’exporte en Moldavie

BRUXELLES – Le commissaire division-naire Jean Fontaine, de la Direction de la coopération policière internationale (CGI-LO) et officier de liaison de la police belge en Roumanie, a joué un rôle moteur dans

EN MARGE DE L’EUROPE, EN MARCHE VERS L’UNION

Chișinau

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La république de Moldavie est bordée par la Roumanie et l’Ukraine et constitue, de ce fait, une voie de passage privilégiée vers l’Ouest. D’une superficie de 33 843 km², elle compte 4,3 millions d’habitants et une importante diaspora. Sa capitale est Chișinau. Ancienne république de l’Union soviétique, elle a proclamé son indépendance le 27 août 1991. Elle souhaite aujourd’hui adhérer à l’Union européenne. Ses forces de police comptent environ 20 000 membres. Pour l’anecdote, la Moldavie a vraisemblablement inspiré Hergé lorsqu’il s’est agi de trouver un nom – la Syldavie - au pays où se déroulent les aventures de Tintin dans Le Sceptre d’Ottokar.

UN PAYS QUI INSPIRA HERGÉ

la mise en place de ce partenariat : “Le Ministère des Affaires internes de ce pays s’avère, depuis trois ans, un parte-naire fiable et incontournable de la police intégrée belge, notamment en matière de lutte contre la criminalité itinérante.”

“La criminalité moldave s’est fortement propagée ces dernières années chez nous. Les ressortissants de ce pays s’étaient spécialisés dans les vols ‘à la chignole1’ dans les habitations. Au fil du temps, et en côtoyant d’autres types d’auteurs dans nos prisons, ils ont évo-lué vers d’autres formes de criminalité comme les vols de voitures, les vols dans les garages, les extorsions, etc. En 2009, un dossier important a été par-ticulièrement bien mené par la police judiciaire fédérale de Namur, avec l’appui de la Direction de la lutte contre la cri-minalité contre les biens (DGJ/DJB) et du Parquet fédéral. Diverses délégations moldaves sont ensuite venues en visite en Belgique. Enfin, l’an dernier, la police

fédérale a organisé à Chisinau pas moins de quatre visites d’étude de type TAIEX2, autant d’initiatives qui ont bénéficié du soutien de la Commission européenne. Ces quatre missions ont permis d’expor-ter une réelle expertise belge en matière de lutte contre la criminalité itinérante, de restructuration des services de police, de techniques d’observation et d’arres-tation pour les unités spéciales et, enfin, d’analyse criminelle opérationnelle (ACO). C’est dans ce dernier cadre que Ion et Vlad ont pris le chemin de la Belgique pour suivre notre cours ‘ACO’.”

“Leur retour en Moldavie sera suivi d’ef-fets, immédiats et très importants, telle la création d’une cellule ACO à Chisinau. Entretemps, une autre formation appuyée par l’Europe, relative à la gestion de l’information dans le cadre du crime itinérant, mais également une visite de travail du Parquet fédéral visant la mise sur pied d’un protocole d’accord en matière de coopération judiciaire entre

nos deux pays, auront démontré à quel point les relations privilégiées entre la République de Moldavie et la Belgique ont débouché sur des actions concrètes ...”

“A titre personnel”, conclut Jean Fontaine, “je suis heureux d’avoir pu promouvoir, avec l’appui constant de la police inté-grée mais aussi du Parquet fédéral, ces actions de partenariat avec cette jeune république. Je tiens aussi à souligner l’accueil à dimension humaine qui a été réservé à Ion et à Vlad par de nombreux collègues de la police intégrée belge.”

1 Cet outil leur permet de forer le châssis d’une fenêtre, tout en faisant peu de bruit, pour s’in-troduire dans une habitation.

Voir aussi Infodoc 174 de mars-avril 2011, Criminalité itinérante. L’expertise belge en Moldavie, pp. 7-9

2 TAIEX (Technical Assistance and Information Exchange Instrument) est un instrument de la direction générale de l’élargissement de la Commission européenne. TAIEX aide les pays bénéficiaires en matière de rapprochement, d’application et d’exécution de la législation de l’Union européenne.

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BRUXELLES – L’analyse criminelle opérationnelle est un service d’appui à l’enquête et qui consiste en la recherche et la mise en évidence méthodique de relations entre des données de criminalité et d’autres données significatives (économique, météorologique, géographique, sociale, psychologique, etc.).Le Service d’analyse criminelle de la police émarge à la Direction des opérations de police judiciaire (DGJ/DJO). Tous les deux ans environ, ces spécialistes organisent la sélection des candidats et la formation d’une durée de six mois. “Elle est orientée vers la pratique avec les différents types d’analyses : de cas (un seul fait), comparative de cas, de groupes d’auteurs, … et vers la maîtrise de méthodes et techniques structurées de travail”, explique le commissaire divisionnaire Marc Simon. “Avec Europol, nous sommes quasiment les seuls en Europe à tra-vailler sur le raisonnement analytique par induction car la plus-value de l’analyse criminelle ne réside pas dans la production de listes ou de schémas, mais bien dans l’interprétation des données, la proposition de nouvelles pistes d’enquête … C’est donc la démarche intellectuelle qui prime, et le résultat constitue certainement un gain de temps appréciable pour le magis-trat et l’enquêteur.”Pour obtenir le brevet au terme de leur formation, les candidats doivent analyser, en sept semaines, un dossier réel sous toutes ses facettes et présenter les résultats devant une com-mission. Les policiers moldaves ne sont pas les premiers collègues étrangers à avoir suivi le cours. Des Français, des Espagnols, des Marocains et des Luxembourgeois, entre autres, les ont précédés. “Nous les intégrons au mieux afin de les mettre dans les conditions idéales de réussite”, déclare Marc Simon. “Ion et Vlad ont, par exemple, disposé d’une bureau à DJO avec Internet et Skype pour dialoguer avec leurs autorités et les membres de leur famille. Ce sont de très bons analystes criminels opérationnels, nous n’avons qu’à nous féliciter de ce choix.”

VOUS AVEZ DIT ‘ANALYSE CRIMINELLE’ ?

forte d’une dizaine de personnes que nous sélectionnerons selon les critères appris en Belgique.”

“La Moldavie subit des formes de criminalité organisée spécifiques”, ajoute Vlad. “Nous avons été confrontés à l’organisation criminelles des Voleurs dans la loi. Présente dans toutes les républiques de l’ex-URSS, elle était réputée pour ses méthodes d’extorsions, de chantage et ses tueurs à gage. Des gens impitoyables. La situation était sous contrôle en Moldavie mais suite à des mesures de grâce, beaucoup sont sortis de prison et s’adonnent désormais à d’autres formes de criminalité : vols à main armée, vols dans habitations, au pays comme ailleurs. Les prisons occiden-tales firent office, pour certains d’entre eux, d’université du crime. En côtoyant d’autres types d’auteurs, ils ont diversifié leurs activités. L’analyse criminelle opérationnelle va nous permettre de passer ces ‘nouveaux’ groupes d’auteurs à la loupe : qui fait quoi, avec qui, selon quel modus operandi, etc. Grâce à cette bonne gestion des informations, nous pour-rons apporter une réponse efficace à ces criminels.”Il est impossible de citer tout le monde, mais Ion et Vlad remercient du fond du cœur les membres de la police belge qui les ont accueillis et leur ont fait découvrir la Belgique durant ces longs mois passés loin de chez eux. Les deux capitaines de la police moldave sont maintenant rentrés à Chisinau. Place à la création de leur propre unité ACO et … à leurs mariages respectifs.

”CHANGER NOS MODES DE PENSÉE”

BRUXELLES – Ion Botnari et Vlad Cohocaru travaillent depuis sept ans dans la police moldave. Ils ont effectué leur formation de base ensemble. Leur parcours commun se poursuit donc en Belgique.

“La première étape fut l’apprentissage de la langue fran-çaise”, raconte Ion. “Ce ne fut pas toujours facile, mais nos collègues et les formateurs belges nous ont bien aidés. Nous recevons ici une bonne formation, rigoureuse et exi-geante. L’analyse criminelle opérationnelle nous permet de changer nos modes de pensée, d’aborder les dossiers criminels avec un autre regard. L’étape suivante consistera à mettre sur pied une unité ACO dans notre pays. Elle sera

Ion Botnari, Mihai Gribincea, ambassadeur de Moldavie en Belgique, Marc Simon et Vlad Cohocaru.

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BRUXELLES – Enfant, Cédric Duvivier a contracté un virus bien particulier : la passion des armes. “En 1998, j’ai commencé à suivre des cours de tir à la cible. C’est un passage obligé pour apprendre les bases de la discipline. Un an plus tard, je me suis lancé dans les ‘parcours de tir’. C’est bien plus amusant”, explique-t-il. De quoi s’agit-il ? Contrairement au tir à la cible, lors d’un parcours, le tireur doit se dépla-cer rapidement pour atteindre des cibles parfois mobiles.

Pour conserver un bon niveau, Cédric est membre de deux clubs de tir (le CTMB à Hennuyères et le P.S.C.K. à Courtrai) et s’entraîne régulièrement, c’est-à-dire une fois par semaine durant trois à quatre heures. Lors d’un tel entraînement, il utilise entre 200 et 300 cartouches.

AU toPNotre passionné a été sacré vice-champion de Belgique catégorie ‘standard’ à deux reprises. La répar-tition des tireurs en catégories se fait notamment en fonction de l’arme uti-lisée. Cédric Duvivier tire avec un Colt customisé sans viseur optique d’une valeur de pas moins de 3 000 euros.

Son excellent niveau lui a permis de représenter notre pays lors de plusieurs concours internationaux. Après une participation à deux cham-pionnats d’Europe, il s’est rendu à Rhodes (Grèce) en octobre 2011 avec l’équipe nationale belge pour les championnats du monde de tir I.P.S.C. (International Practical Shooting Confederation). Une grande première pour Cédric qui a terminé 122e sur 328 participants. “Durant plusieurs jours, les tireurs ont été confrontés à pas moins de 30 situations de tir dif-férentes. Avant chaque parcours de tir ou ‘stage’, nous avions cinq minutes pour reconnaître le terrain et repérer les cibles”, précise-t-il.

Malgré un palmarès impressionnant pour un amateur, Cédric a décidé, il y a peu, d’arrêter la compétition pour se consacrer à sa famille. “Ma femme attend un heureux événement pour le mois de mai et je souhaite être plus disponible. Je ne participerai plus aux concours mais je continuerai à m’en-traîner pour le plaisir”.

Cédric n’a donc pas encore tiré sa der-nière cartouche !

OUT OF OFFICE

CEDRIC, L’ARMURIER QUI AIME TIRERCédric Duvivier, armurier à la police fédérale depuis 2007, est passionné par le tir au pistolet et a participé à de nombreuses compétitions dans la catégorie ‘standard’. Rencontre….

TEXTE Manon Van Gorp

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Dans cette rubrique, nous quittons la sphère professionnelle pour vous présenter la passion, le hobby ou une activité originale d’un membre du personnel.

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Faut-il faire taire le Taser ?

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“L’utilisation du Taser doit rapi-dement être testée de manière circonstanciée et en toute trans-parence, avec la collaboration des mondes médical, académique et des groupes de pression. C’est un moyen supplémentaire méconnu, qui effraie et qui peut s’avérer utile, mais ce n’est pas un instru-ment miraculeux ni un outil de torture. Il est difficile d’évaluer la manière de réagir de quelqu’un touché par la décharge d’un Taser. Des risques existent bel et bien. On sait qu’un homme fort comme Hercule va se retrouver aussi raide qu’une planche et, par conséquent,

s’effondrer au sol. C’est pourquoi il est préférable de ne pas faire usage de cette arme à impulsion élec-trique contre des gens qui sont en mouvement.”

“L’article 37 de la loi sur la fonction de police stipule que l’usage de la contrainte et de la force doit être proportionné, opportun, légal, et subsidiaire. Dans la gradation de la violence, il n’est en outre pas possible de classer précisément le Taser, ou tout autre moyen simi-laire, sur l’échelle des moyens de contrainte.”

“Son seuil d’utilisation ne peut pas être placé trop bas, elle devrait servir comme arme de back-up, comme un outil supplémentaire utilisable dans des circonstances spécifiques, et pas pour chaque fonctionnaire de police présent sur le terrain.” f

vico cockx commissAirecellule situations de danger direction de la formation (dGs/dse)

Olivier Libois, directeur général de la police administra-tive de la police fédérale, et Vico Cockx, formateur en maîtrise de la violence, donnent leur avis sur l’utilisa-tion du Taser par les services de police. Le Taser est une arme envoyant une décharge électrique de plusieurs mil-liers de volts qui bloque le système nerveux d’un individu. En Belgique, elle ne peut être utilisée que par les unités spéciales de la police fédérale (CGSU) avec l’accord du par-quet. Dans d’autres pays, son usage est plus courant et… controversé. De par le monde, certaines Organisations non gouvernementales (ONG) demandent en effet régu-lièrement l’interdiction de l’utilisation de ce type d’arme.

TEXTEs Saskia Van Puyvelde & Benoît Dupuis PHoTograPHiE Lavinia Wouters

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Dans la rubrique Face to face, deux membres de la police intégrée expriment leur opinion personnelle sur une thématique donnée. Ces avis peuvent être concordants, divergents, complémentaires, nuancés, etc.

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“In�liger des décharges élec-triques à quelqu’un me rappelle les méthodes de torture utilisées en période de guerre. Le règle-ment 1236 du Conseil de l’Union européenne, datant du 27 juin 2005, inclut les dispositifs por-tatifs à décharge électrique dans la gamme des biens susceptibles d’être employés en vue d’utili-ser la torture ou d’in�liger des traitements dégradants ou inhu-mains. En 2007, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a également estimé que l’utilisation du Taser constitue une forme de torture.”“Par ailleurs, le Taser est un moyen de protection actif, qui entre dans une démarche de confrontation alors que la police belge s’inscrit davantage dans une philosophie de dialogue et de con�iance avec le citoyen. Cela dit, je n’ignore bien sûr pas que des moyens de contrainte peuvent être utilisés face à des individus qu’il est impos-sible de raisonner. Cependant, on nous a présenté le Taser comme une arme non létale. Je rappelle à ce sujet que des personnes sont décédées, aux Etats-Unis et au Canada, après avoir reçu une décharge de cette arme. La société qui la commercialise a d’ailleurs fait évoluer sa communication marketing : le Taser est désormais présenté comme une ‘arme moins létale’… Appréciez la nuance.”“Chez nos voisins français, les polices municipales en ont été

dotées alors que le Taser est clas-si�ié comme arme de 4e catégorie, dans laquelle on retrouve égale-ment… le pistolet 357 Magnum ou le fusil à pompe. Dif�icile de parler d’arme non létale dans ce cas.”“En outre, former tous nos poli-ciers aux normes usuelles de maî-trise de la violence prend déjà beaucoup de temps. Il est pour moi inef�icient d’ajouter cette arme dans la gamme de celles disponibles et d’alourdir les pro-grammes de formation. En�in, la généraliser dans le monde poli-cier risque d’ouvrir la porte à son utilisation par des privés, dont les sociétés de gardien-nage. Au regard des arguments exposés, le risque me semble personnellement trop élevé.”

“Je répète donc un point de vue personnel déjà exprimé précédem-ment : je ne soutiendrai aucune ini-tiative destinée à doter une unité de la DGA d’une telle arme. Son usage policier doit être réservé à des gens spécialement formés à son utilisa-tion dans des situations extrêmes, tels, au sein de la police fédérale, les membres des unités spéciales.” f

OLIVIER LIBOIS DIRECTEUR GÉNÉRAL de la police administrative de la police fédérale (DGA)

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Au bon moment au bon endroitDepuis octobre dernier, une unité FLAG patrouille sur le terri-toire de trois communes bruxelloises. Elle établit le lien entre le travail d’intervention régulier et la fonction de recherche plus spécialisée. Quatre membres du cadre opérationnel sont déta-chés dans cette unité une fois par semaine.

texte Saskia Van Puyvelde photogrAphie Lavinia Wouters

UCCLE – En 2009, un audit mené dans la zone de police Uccle/Watermael-Boitsfort/Auderghem a révélé que cette dernière était dépourvue d’une patrouille proactive traquant le fla-grant délit. “Par ailleurs, nous avons été confrontés, sur une période d’un an, à deux meurtres pour faciliter le vol particulièrement violents”, explique le commissaire Philip Vanhees, respon-sable de la coordination des opérations dans la zone de police. “Nous avons alors examiné ce qu’il était possible de faire compte tenu du personnel disponible et en août 2010, j’ai intro-duit une proposition qui a débouché, à l’automne 2011, sur des épreuves de sélection internes et enfin, à la mise en place de l’unité FLAG1.”

REChERChE pRoaCtivECette ‘patrouille flagrant délit guidée par l’information’ est opérationnelle depuis le 10 octobre 2011. Ses 20 membres – 15 appartenant au ser-vice d’intervention, 4 au service de recherche et 1 au service formation – travaillent quatre semaines dans leur propre service et une semaine

pour l’unité FLAG. Ils sont inspec-teurs ou inspecteurs principaux et trois femmes en font partie. “L’âge moyen des membres de l’équipe est de 32 ans, ce qui signifie que certains sont très jeunes et collaborent avec d’autres qui bénéficient déjà d’une certaine expérience. Aucun duo fixe n’est constitué et par conséquent, des patrouilleurs de mentalités diffé-rentes se côtoient”, poursuit le com-missaire. “Les patrouilles sont orga-nisées quotidiennement et varient en temps et en lieu. Un chevauchement est prévu entre les deux patrouilles, c’est-à-dire que deux membres tra-vaillent pour l’unité FLAG du lundi au lundi et deux autres du mercredi au mercredi”. Le flagrant délit constitue le fil rouge de leurs missions. “Bien évidemment, les équipes peuvent être libérées pour prendre des premières mesures lors d’interventions qui ne relèvent pas de leurs tâches à propre-ment parler. En marge des patrouilles proactives et du contrôle, cette unité doit offrir une plus-value manifeste. Elle doit en effet aller à la recherche d’informations, les exploiter et les

diffuser. Elle devra, par exemple, reconnaître le terrain afin de cerner les activités d’un groupe d’auteurs en recherchant activement des éléments. Les membres de l’équipe devront donc déployer beaucoup d’énergie pour dépister des personnes ou des véhicules signalés à rechercher. Il va sans dire que leurs actions doivent être menées en parfaite synergie avec leurs partenaires internes mais aussi externes. Dans le cadre de ses mis-sions, l’unité prêtera main-forte aux autres services, notamment en cas de vols à main armée, d’arrestation de personnes violentes ou d’autres opérations nécessitant un renfort urgent. Par ailleurs, l’unité peut éga-lement être amenée à accomplir des missions de police administrative, par exemple lors d’un problème ponctuel de nuisances causé par des jeunes désoeuvrés. Enfin, les membres de l’unité sont à même d’intervenir dans des situations à haut risque, sans pour autant toucher aux prérogatives des unités spéciales (CGSU) ou de l’inter-vention spécialisée (DGA/GIS) de la police fédérale.”

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ÉChangEs ContinUs d’infoRmations“La brigade anti-agression (BAA)2 de la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles fait office de référence à mes yeux”, poursuit Philip Vanhees. “L’objectif principal de ses patrouilles proactives est identique à celui de notre unité FLAG, à savoir surprendre des malfaiteurs en flagrant délit. Par contre, comme le laisse supposer sa dénomination, la BAA intervient également lors de faits relevant de la grande criminalité, ce qui n’est pas

notre cas. Notre unité devra justifier sa raison d’être par le biais des résul-tats qu’elle obtient et non pas par son image. Une évaluation de son fonc-tionnement est prévue après environ six mois d’existence, mais tout porte à croire que le bilan sera positif. Les échanges continus d’informations entre les différents services de la zone permettent aux patrouilles d’agir adéquatement car elles sont au cou-rant des enquêtes et des phénomènes en cours. Leurs missions leur sont confiées lors d’un briefing quotidien

qui fournit des informations opéra-tionnelles mais aussi tactiques. Un aperçu général d’un modus operandi particulier est dressé et certains points importants sont abordés. Il arrive également que des missions spécifiques soient attribuées indi-viduellement, comme par exemple le contrôle discret de certaines per-sonnes, certains lieux ou véhicules. La rédaction d’un rapport journalier détaillé des activités constitue une méthode parmi d’autres de rendre des comptes.”

aUdi s3 bLanChEIl est 13 h 00, l’heure du briefing. Deux teams FLAG, composés chacun de deux personnes, et une dizaine d’autres policiers prennent connais-sance des derniers événements survenus sur le territoire de la zone. Vols, tentatives de vol, bagarres, sac-jacking, vols de cuivre… chaque fait est pris en considération et figure sur le mur blanc du local. Une atten-tion particulière est accordée au vol d’une Audi S3 blanche commis le 18 janvier à Uccle. Depuis, le véhicule a été utilisé pour une série de vols, de cambriolages et d’attaques. Le petit groupe d’auteurs a été filmé à plusieurs reprises et semble peu orga-nisé. Ce qui ne signifie pas qu’il est moins dangereux…

Une bonne demi-heure plus tard, nous accompagnons l’inspecteur princi-pal Olivier De Winne et l’inspecteur Jérôme Keyaerts. Aujourd’hui, ils orientent leur patrouille sur les diffé-rents types de criminalité dont il a été question dans le briefing. Nous pas-sons devant des banques, parcourons les rues commerçantes, traversons des

Le fLagrant déLit forme Le fiL rouge de Leurs missions.

Le commissaire Vanhees regarde les faits qui se sont produits sur le territoire de la zone de police.

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parkings, un quartier social… Olivier encode plusieurs numéros d’immatri-culation dans son MDT3, qui lui permet de voir en un coup d’œil si une voiture ou un conducteur est signalé. “Nous sommes la seule équipe active sur le territoire des trois communes”, nous dit-il. “Le service d’intervention a, par exemple, été scindé. Nous sommes davantage disponibles et nous arri-vons plus rapidement sur les lieux d’un fait quand cela s’avère nécessaire.”

“C’est précisément parce que nous ne formons pas d’équipe fixe que le FLAG fonctionne bien”, explique Jérôme. “Les échanges de données entre les différents services et le fait qu’on se complète sont à la base du système qui a déjà porté ses fruits.”

La discrète Volvo noire parcourt les rues tranquillement. Apparemment, c’est très calme pendant la journée. Nos deux membres FLAG décident de procéder au contrôle et puis à la fouille de deux individus suspects. Il s’agit de deux Bulgares qui, d’après les policiers, travaillent au noir sur un chantier du coin et ne savent pas très bien ce qui leur arrive. En outre, ils ne parlent que le bulgare, ce qui ne facilite pas la communication. L’un des deux a un couteau en poche et il est prié de le donner sur le champ… On arrive alors sur une petite place où l’on tombe sur des quidams ‘connus’, plus précisément six demandeurs d’emploi qui passent leur journée en rue à boire de l’alcool. “Consommer ces boissons en public n’est pas toléré ici”, commente Olivier. “Ils le savent très bien et c’est pourquoi ils préten-dent boire du jus de pomme. Quand ils sont ivres, ils provoquent des

nuisances et créent un sentiment d’insécurité parmi la population.” La bande, déjà pas mal éméchée, se débarrasse des boissons dans les fourrés. Il ne servirait à rien de discu-ter… En fin de compte, l’après-midi se déroule sans encombre. Pas de trace de l’Audi blanche, mais la soirée ne fait que commencer. f

Les deux équipes FLAG assistent au briefing quotidien.

La patrouille FLAG va à la recherche d’informations à exploiter et à diffuser.

1 La dénomination découle de la locution ‘flagrant délit’.2 Lire aussi Brigade anti-agression à Bruxelles – Les yeux

et les oreilles de la recherche locale dans Inforevue 3/2011 pages 4-7.

3 Mobile Data Terminal : ordinateur incorporé commu-nément dans les véhicules de police et relié à une radio ASTRID. Il sert notamment à consulter des banques de données policières et administratives ou à entrer en contact avec les centres provinciaux de dispatching.

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LOUVAIN – En janvier 2012, la police judiciaire fédérale de Louvain a arrêté une bande de cambrioleurs qui sévissait dans tout le pays et avait à son actif des cen-taines de vols et cambriolages. Au total, six personnes ont été appréhendées. Deux d’entre elles étaient éga-lement coupables de recel. “L’enquête relative à cette bande a débuté lorsqu’il a été clairement établi qu’un lien existait entre une cinquantaine de cambriolages et six vols de voitures commis sur le territoire de l’arron-dissement”, nous déclare l’inspecteur principal Harry Tielens, chef de service du labo. “La bande était active depuis 2008 au moins. Elle ciblait des habitations situées à proximité de l’autoroute et recherchait prin-cipalement des bijoux et de l’argent liquide. Frappant généralement à la nuit tombante, son modus operandi était le suivant : enfoncer un objet effilé entre le châs-sis et la vitre d’une fenêtre, de manière à faire sauter cette dernière à hauteur de la poignée. Les auteurs prenaient ensuite la fuite à bord de véhicules volés de marque Audi, dans lesquels les enquêteurs ont retrouvé de nombreuses traces biologiques entrant en ligne de compte pour une analyse ADN.”

noUvELLE Loi adnFin 2011, le Parlement a approuvé une nouvelle loi ADN, dépoussiérant la loi précédente en vigueur

depuis 13 années. D’une part, la nouvelle loi a éten-du la liste des délits requérant le prélèvement d’un échantillon d’ADN sur les personnes condamnées1. Concrètement, l’ADN des cambrioleurs a rejoint celui des assassins, incendiaires, terroristes et trafi-quants d’êtres humains dans la base de données2 de l’Institut national de criminologie et criminalistique (INCC). Il va donc de soi que cette base de données connaîtra un réel essor au cours des prochaines années, gagnant ainsi en efficacité et permettant désormais de fournir plus rapidement des résultats concernant de nombreux délits. D’autre part, cette nouvelle loi ADN va également permettre de se débarrasser de bon nombre de lourdeurs adminis-tratives. Tout échantillon découvert

UNE ANALYSE ADN EFFICACE

Cette fois, nous nous sommes intéressés au labo de Louvain, qui, dans le cadre d’une analyse ADN, a largement contribué à mettre un groupe d’auteurs itinérants albanais

sous les verrous.

texte Saskia Van Puyvelde photogrAphie Lavinia Wouters

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De nos jours, le travail de la police technique et scientifi que fait partie intégrante de l’instruction judiciaire. Bien que muettes, les traces matérielles sont souvent les seuls témoins d’un délit. Elles peuvent se révéler prépondérantes dans la recherche d’indices et de preuves. L’arsenal des possibilités dans lequel les enquêteurs et les experts peuvent puiser constitue la source d’inspiration de cette rubrique. Dans Eurêka !, nous soulevons un coin du voile.

EUREKA!

Harry Tielens

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sur les lieux d’un délit passera désormais directe-ment du parquet ou du juge d’instruction au labo d’analyse et à la base de données. Avec ce nouveau système, les neufs laboratoires agréés de Belgique disposent d’un mois pour analyser les traces. Ensuite, ces dernières doivent être comparées avec la base de données dans les 15 jours. Auparavant, cette opération pouvait parfois durer six mois ! “La bande albanaise a laissé des traces d’ADN sur une multitude d’outils et du matériel abandonnés géné-ralement dans les véhicules mais aussi sur les lieux du délit : tournevis, chignoles, clés anglaises, lampes de poche, pieds-de-biche, etc.”, poursuit le chef de service. “Des canettes et des habits laissés sur place ont également permis de démasquer les malfaiteurs. Grâce aux traces biologiques présentes sur tous ces objets (taches de sang, cheveux, squames, salive…), un profil ADN des auteurs a pu être établi. Après avoir comparé les différents profils obtenus, le labo a pu les associer à 28 faits distincts commis au sein de l’arrondissement de Louvain. L’enquête a entretemps démontré que l’un des suspects pouvait même être lié à plus de 500 faits commis sur le territoire d’autres arrondissements judiciaires à travers tout le pays.” 1 Lire aussi dans l’article Vols à main armées. ‘Hit and

run’ et vols organisés, pp. 16-182 La loi du 22 mars 1999 prévoit la mise sur pied de

deux bases de données ADN nationales (condam-nés et traces non identifiées) gérées par l’INCC.

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(1&2) L’ADN est prélevé à l’aide d’un bâtonnet.

(3) Si la couleur verte apparaît, la trace est bel et bien du sang et une analyse

ADN peut démarrer.

(4) Outil de prélèvement d’ADN dans les muqueuses de la joue.

(5) Du matériel de cambriolage peut contenir des traces d’ADN.

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LiEDEkERkE – La Protection civile prête assistance à la population lors de catastrophes ou d’incidents de grande ampleur. Elle dispose, pour ce faire, de six unités opérationnelles dans toute la Belgique, plus précisément à Brasschaat, Crisnée, Ghlin, Jabbeke, Libramont et Liedekerke. L’unité opé-rationnelle de Liedekerke intervient dans les provinces de Flandre orien-tale et du Brabant flamand ainsi que dans la Région de Bruxelles-Capitale. Le colonel Frans De Kock en assure le commandement : “Grâce à notre sys-tème de permanence, 16 membres de notre équipe au minimum se tiennent prêts à intervenir 24 heures sur 24. Nous sommes bien formés et dispo-sons de moyens importants – comme notre véhicule de signalisation – qui peuvent constituer une aide précieuse pour la police. En outre, nous sommes des fonctionnaires fédéraux et nous avons donc le même patron, en l’oc-currence le ministre de l’Intérieur. Pourquoi donc ne pas se prêter assis-tance et optimiser nos moyens ?”

Le protocole d’accord conclu entre les postes de circulation de la police de la route de Flandre orientale1 et la Protection civile est d’application depuis le mois de mars de l’année passée. Il est ainsi prévu qu’en cas d’incident engendrant des problèmes per-sistants, la Protection civile se rende sur les lieux afi n de permettre aux équipes de police présentes sur le terrain d’assumer d’autres tâches et, dans le même temps, d’assurer la sécurité. Une situation win-win, donc, qui, dans l’intervalle, a fait des émules à la police de la route du Brabant2.

TEXTE Saskia Van Puyvelde PHoTograPHiE Jos Balcaen

p r o t o c o l e d ’a c c o r d e n m a t i è r e d e s i G n a l i s a t i o n

Pour la sécurité de tous

gAiN DE tEmPS“Au cours de l’été 2010, la Protection civile de Liedekerke a pris contact avec la police fédérale de la route”, explique le commissaire divisionnaire Jürgen Dhaene, du commandement de la police de la route du Brabant. “Le but de la démarche était de trouver un moyen de se prêter appui mutuel-lement, d’arriver à une situation win-win. Nous nous sommes assis autour d’une table et, après une série de trois réunions, notre protocole était conclu.” La collaboration entre la Protection civile et la police fédérale est en outre réglée depuis des années par un pro-

tocole-cadre. Ainsi, lors d’une catas-trophe, la Protection civile prête ses grues excavatrices au Disaster Victim Identification team (DVI) de la police fédérale. À son tour, celle-ci peut, lors d’incidents de grande ampleur, mettre son hélicoptère à la disposition de la Protection civile.

Qu’ont convenu concrètement la police fédérale de la route – des provinces de Flandre orientale et du Brabant à ce stade – et la Protection civile de Liedekerke ? Frans De Kock nous en dit davantage : “Lorsqu’elle en fait la demande, nous fournissons à la police

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de la route un véhicule de signalisation avec deux agents. Celui-ci est muni des traditionnels panneaux de signalisa-tion LED rabattables, mais dans un for-mat plus grand, en l’occurrence deux mètres sur deux. Nous disposons éga-lement d’un camion équipé de 40 cônes de grande taille, alors que la police de la route doit se débrouiller avec huit cônes. Nous renforçons ainsi la sécu-rité de tous les usagers de la route et nous permettons aux équipes de police

d’accomplir d’autres tâches, telles que l’audition de témoins, l’accompagne-ment des victimes, etc. Il ne faut pas oublier que les manquements au niveau de la signalisation des accidents sur les autoroutes ont déjà fait des morts !”

En matière de signalisation, tous les membres du personnel du service incendie, de la Protection civile et de la police ont suivi le même cours dis-pensé par le SPF Intérieur. À l’avenir, les

dépanneurs FAST3, qui désobstruent les autoroutes flamandes aussi rapidement que possible après un accident, partici-peront également à cette formation, si bien qu’au final, tous les acteurs concer-nés auront suivi le même cours et appli-queront donc les mêmes procédés.

“En Flandre orientale, la police de la route sollicite d’abord les équipes FAST, avec qui elle a conclu un contrat”, explique le commissaire divisionnaire Michel Van Butseele, du commande-ment de la police de la route de Flandre orientale. “Ces entreprises civiles doi-vent, en principe, arriver sur les lieux

nous renforçons lA sécurité de tous les usAGers de lA route et nous permettons Aux équipes de police d’Accomplir d’Autres tâches.

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dans un délai de vingt minutes. Elles adressent leur facture à ceux qui sont à l’origine des embarras. Dans les cas extrêmes, nous ne pouvons pas faire appel à ces sociétés : nous demandons alors à la Protection civile d’entrer en action. Contrairement au service incen-die et aux dépanneurs FAST, celle-ci reste sur place aussi longtemps que cela s’avère nécessaire, de manière à ce que nous puissions accomplir nos autres tâches en toute sécurité.”

DES PoULEtS EN ChASSENt D’AUtRES“Notre décision de faire appel ou non à la Protection civile dépend du type d’incident et du délai dans lequel celle-ci peut arriver sur place”, poursuit Jürgen Dhaene. À la police de la route du Brabant, les contrats conclus avec les dépanneurs FAST sont arrivés à échéance et n’ont pas encore été renouvelés. Il est donc évident qu’on y sollicite plus souvent l’appui de la Protection civile. “Nous faisons appel à elle pour les accidents qui engen-drent des problèmes persistants. En d’autres termes, tous les incidents, à l’exception de ceux liés à l’ordre public : une tâche d’huile, une sortie que nous devons fermer, un accident mortel… Nous préférons les appeler une fois de trop que pas du tout. Leur mission prioritaire demeure la signalisation, et ils sont très forts dans ce domaine. Mais nous profitons parfois de l’occa-sion pour demander leurs panneaux de protection, leur machine à nettoyer, leurs conteneurs, etc. Je me souviens de cet accident impliquant un transport de poulets. Il y en avait environ 15 000 ! Les rescapés couraient partout sur l’autoroute, mais beaucoup étaient déjà morts. La Protection civile a mis à disposition, en plus de son véhicule de signalisation, deux conteneurs pour séparer les poulets vivants des poulets morts, une machine pour nettoyer la chaussée, un Bobcat… Tout ce matériel a été acheminé directement sur place, et nous avons pu en outre profiter de cette main-d’œuvre supplémentaire pour attraper tous les animaux !”

“La procédure est d’une grande sim-plicité”, conclut Michel Van Butseele.

“La décision de faire appel à la Protection civile est prise de manière réfléchie par les membres de la police de la route sur le terrain, en concerta-tion avec le centre d’information et de communication de Flandre orientale (CICOV). Un coup de fil suffit.”

‘SUCCES StoRy’La pratique a démontré que ce projet pilote pouvait être qualifié de réussite. Les deux parties se disent satisfaites. Le protocole représente en effet, nous l’avons dit, des avantages pour la police de la route, mais également pour la Protection civile. Ainsi, celle-ci est informée plus rapidement et peut donc arriver plus vite sur les lieux, elle emporte directement le matériel nécessaire et, surtout, elle se sent utile ! L’année passée, la Protection civile de Liedekerke est intervenue à six reprises, sur une période d’environ six mois, dans la province du Brabant flamand, et à deux reprises, dans le

leur mission prioritAire demeure lA siGnAlisAtion

même laps de temps, dans la province de Flandre orientale. Seules les inter-ventions effectuées à la demande de la police de la route sont prises en compte ici. Comme nous l’avons pré-cisé ci-dessus, la Flandre orientale doit tenir compte des contrats FAST, ce qui explique que le nombre d’interven-tions y est moins élevé. La police de la route de Liège va mettre sur pied un projet pilote similaire, puis le reste du pays devrait suivre. La mise en place effective d’un projet de ce type est, il est vrai, une question de formation et de matériel. Outre l’intérêt écono-mique – la chaussée doit être dégagée aussi rapidement que possible –, c’est la sécurité de tous les services de secours et de sécurité sur le terrain qui est ici en jeu. f

1 Postes de circulation d’Aalter, de Gentbrugge, de Wetteren et de Zelzate.

2 Postes de circulation d’Anderlecht, de Bertem, d’Au-derghem et de Reyers.

3 ‘Files Aanpakken door Snelle Tussenkomst’ (‘réduire les files grâce à une intervention rapide’)

Frans De Kock

Jürgen Dhaene

Michel Van Butseele

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incivilités : pris la main dans les ‘saC’

La mise sur les rails de la loi Salduz a suscité bien des craintes dans certaines zones de police. Ainsi, du jour au lendemain, le traitement d’infractions mineures, en ap-parence banales, risquait de se muer en une activité harassante et chronophage. Au centre du débat : des sacs-poubelles traînant ici et là, des crottes de chien, des personnes qui se soulagent la vessie n’importe où... bref, des incivilités. En théorie, même pour ces infractions, les policiers doivent se conformer à des règles précises en matière d’audition – sans qu’il ne soit toutefois nécessaire de faire appel à un avocat, heureusement – ce qui peut entamer leur motivation à verbaliser des faits de cette nature. À moins que ces infractions n’aient été ‘dépénalisées’ et ne fassent l’objet d’un ‘règlement SAC’ (SAC pour Sanctions Administratives Communales). Dans ce cas, l’abandon d’un sac-poubelle ne constitue plus une ‘infraction pénale’, mais bien une ‘infraction administrative’, qui n’est donc pas soumise à la législation Salduz.

C’est là un argument de taille qui devrait rapidement convaincre toutes les zones ne possédant pas encore un ‘règlement SAC’. Celles-ci sont néanmoins plutôt minori-taires. En effet, plus de 80 pour cent des communes flamandes y recourent afin de sanctionner les infractions au règlement local de police. Evergem est l’une d’entre elles. Nous nous sommes entretenus avec Marnix Baetslé, fonctionnaire sanction-nateur d’Evergem, ainsi qu’avec le commissaire Steven De Smedt, coordinateur SAC de la police locale d’Assenede/Evergem.

TEXTE Stefan Debroux PHoTograPHiE Lavinia Wouters

Steven De Smedt Marnix Baetslé

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“PAS D’imPUNité, mAiS PLUtôt UNE PoLitiqUE DE LA SANCtioN imméDiAtE”Steven De Smedt: “Il y a un fossé entre la criminalité grave et les petites incivi-lités. Les faits graves donnent un travail fou au parquet du procureur du roi. Il est donc logique que la politique de pour-suites menée par celui-ci leur accorde une place plus importante qu’aux infractions mineures, qui ont davantage de chances d’être classées verticalement. Mais les incivilités représentent une source de tra-cas pour la population. L’impunité consti-tue donc un mauvais signal. Les sanctions administratives communales sont une forme de soulagement. Elles ont été créées pour mettre un frein aux incivilités, sans s’embarrasser d’une interminable procé-dure judiciaire1. Grâce à cet instrument juridique, les communes ont la faculté de sanctionner elles-mêmes certaines infrac-tions, ce qui laisse davantage la possibilité au parquet et aux tribunaux de se consa-crer à d’autres dossiers.”

“LE toP 3 : LES DéPôtS CLANDEStiNS, LE tAPAgE NoCtURNE Et LES ChiENS”marnix Baetslé: “Le règlement de police de notre zone recense quelque 300 infractions, dont une quarantaine pouvant débou-cher sur une SAC. Les trois infractions les plus fréquemment relevées à Evergem (113 au total en 2011) le sont également dans le reste de la Flandre. Il s’agit des dépôts clandestins, du tapage nocturne et des nuisances causées par les chiens (aboiements, déjections, non-utilisation de la laisse). Ailleurs, cette liste com-prend également les actes de vandalisme. Toutefois, dans l’arron-dissement de Gand, le parquet a décidé de se saisir de ces dos-siers. Il ne faut donc pas penser que le parquet ne joue plus aucun rôle dans ce domaine. Dans certains cas, il peut en effet décider d’entamer des poursuites au pénal2.”

“LA PoLiCE CoNStAtE, LE foNCtioNNAiRE SANCtioNNE”Steven De Smedt: “À Evergem, c’est la police qui constate les ‘infractions SAC’. Nous intervenons d’initiative ou sur la base d’indications fournies par les riverains. Si les nuisances vont trop loin, nous organisons des actions ciblées sur ces hotspots (leur portée dépasse alors souvent celle des seules ‘infractions SAC’). Nous transmettons ensuite un rapport au fonctionnaire sanctionnateur de la commune, le cas échéant par l’entremise du parquet. Les délais sont serrés : il est impératif de réagir rapi-dement. La durée de traitement d’un dossier ne peut dépasser quelques mois, sans quoi la mesure perd de son effet.”

“AUDitioN Et méDiAtioN”marnix Baetslé: “Avant d’infliger ou non une sanction, j’estime qu’il est important de convoquer les intéressés afin d’entendre ce qu’ils ont à dire. Dans le cas d’une amende de 62 euros au minimum, nous sommes d’ailleurs obli-gés d’entendre les intéressés. Mais je considère plutôt cette obligation comme un encouragement à la médiation. Si l’intéressé fait preuve de bonne volonté et se montre prêt à trouver une solu-tion, je considère ces éléments comme des circonstances atténuantes. Je me souviens d’un organisateur de soirées sous chapiteau qui faisait régulièrement l’objet de plaintes pour tapage nocturne. Je l’ai poussé à prendre contact avec les riverains et à leur communiquer son numéro de GSM afin qu’ils puissent l’ap-peler au cas où il y aurait des nuisances sonores. Depuis lors, c’est le calme plat, du moins pour ce qui est des plaintes !”

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“CitoyEN Et jUgE : S’imPLi-qUER toUt EN CoNSERvANt SES DiStANCES”marnix Baetslé: “De par ma fonction de secrétaire communal, je connais bien la vie de la commune. Cela a ses avantages : j’occupe, au sens propre, une position centrale dans la ‘communauté’ et il ne m’est donc pas difficile de m’imaginer concrètement ce qu’il s’y passe. En revanche, cette implication peut devenir un inconvénient lorsqu’il s’agit de porter des jugements objectifs. Et les politiques ? Ils restent à l’écart, bien que je puisse parfois ‘sentir’ où se situent les sensi-bilités – ce qui me permet d’anticiper la stratégie souhaitée (par exemple : prêter une plus grande attention aux dépôts clandestins). Les sanctions administra-tives communales ne sont pas populaires. Personne n’aime ouvrir son portefeuille pour une amende pouvant atteindre 250 euros, sans parler de cette autre mesure de l’arsenal SAC : le retrait, en cas de tapage nocturne répété, de la licence de débit de boissons ou de l’autorisation d’organiser des soirées.”

“qU’EN ESt-iL DES miNEURS ?”Steven De Smedt: “L’opinion publique associe souvent les incivilités aux jeunes. Cependant, en 2011, aucun mineur du groupe des 16 à 18 ans n’a été verbalisé à Evergem pour une infraction SAC (le vandalisme ne fait pas partie de la liste de ces infractions – ndlr). Il ne faut tou-tefois pas en conclure que les mineurs ne sont jamais à l’origine d’incivilités dans notre commune. Mais nous n’avons encore jamais pris personne en flagrant délit. Nous enregistrons toutefois des plaintes concernant des jeunes qui traî-nent sur les aires de jeux. Peut-être faut-il y voir une différence de perception, de seuil de tolérance entre les générations. Mais j’imagine que les statistiques SAC relatives à la relation incivilités-jeunes présentent un tout autre visage dans le contexte d’une grande ville.”

1 Le fondement des SAC est explicité dans les articles 119bis et 119ter de la loi communale (loi du 13 mai 1999 et modifications législatives du 7 mai 2004 et du 17 juin 2004).

2 Le dépôt clandestin est une infraction de catégorie 1. Les infractions de catégorie 2 (p. ex. : tapage nocturne) ne peuvent être constatées que par la police. Il en va de même des infractions de catégorie 3 (p. ex. : vol, menaces), qui ne font pas partie du règlement SAC à Evergem. Les infractions de cat. 2 (et 3) passent d’abord par le procureur, qui décide d’entamer lui-même des poursuites ou de transmettre le dossier au fonctionnaire sanctionnateur.

“EffEt motivANt DES DétAiLS Et DU fEEDBACk”Steven De Smedt: “Les policiers aiment savoir si leur travail porte ses fruits. Lorsque l’on s’intéresse au nombre de PV qui aboutissent à des poursuites ou à une condamnation, on peut parfois être tenté de baisser les bras. Pour ce qui est des SAC, par contre, on peut connaître de façon détaillée l’issue donnée à une constatation, le nombre d’amendes infligées, etc. Ce feedback est important. Le fait de savoir que notre travail procure la motivation nécessaire pour affronter les éléments.” f

“LES ‘SAC’ NE SoNt PAS LA PANACéE”Steven De Smedt: “Il ne faut pas assimiler les incivilités aux SAC. Ce ne sont pas des synonymes : la notion d’incivilité est bien plus large. Les SAC ne sont que l’un des moyens dont on dispose pour lutter contre les incivilités. Parfois, une amende pour incivilité est trop légère ou l’infraction est trop grave, si bien qu’il faut recourir à une autre voie de droit. Prenez le cas des dépôts clandestins : vider un sac d’ordures ménagères ou une friteuse dans un égout, c’est une infraction SAC. Mais se débarrasser de manière clandestine de déchets de construction, c’est une infraction au décret sur les déchets, susceptible d’en-clencher une action devant un tribunal. Je constate que dans l’arrondissement de Gand, 90% des dossiers de ce type font l’ob-jet de poursuites. Les amendes infligées équivalent à plusieurs fois celles prévues dans le cadre des SAC et il faut encore y ajou-ter, le cas échéant, la confiscation de la remorque qui a servi au transport des déchets… Idem pour les nuisances sonores : la réglementation VLAREM, avec ses amendes pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros, possède une plus grande force de frappe. Cela a conduit les DJ qui animent des soirées sous chapi-teau à se munir d’un sonomètre !”

l’opinion publique Associe souvent les incivilités Aux jeunes

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M o y e n s M a t é r i e l s

Déclinaison sur le boxL’entrée en vigueur de la loi Salduz1 accorde au suspect privé de liberté le droit de se concerter confidentiellement avec un avocat de son choix durant 30 minutes. Pour assurer le res-pect de cette disposition et offrir une solution rapide mais néanmoins sûre aux unités de la police intégrée qui man-queraient d’espace pour la mettre en œuvre, la Direction de l’appui logistique (DSL) et la Direction générale de la police administrative (DGA) ont combiné leurs capacités d’inno-vation pour développer un système modulaire à la carte. Le nouveau venu s’appelle ‘meeting-box’.

TEXTE Gwenaëlle Maziers PHoTograPHiE Jos Balcaen

BRUXELLES – Le meeting box est, dans sa version standard, un espace modulaire de 4m² composé d’une structure tubulaire en acier et de parois en polycarbonate transparent. Il peut accueillir, dans deux compar-timents distincts, le prévenu et son avocat. Le commissaire Christian Tille de la Direction des opérations de police administrative (DGA/DAO), concepteur du cell-box2, retrace la genèse du projet : “la bonne répu-tation du cell-box est à l’origine du meeting-box. C’est le commis-saire Cédric Smeets de la zone de Bruxelles - Capitale/Ixelles qui m’a judicieusement proposé d’adapter ce système éprouvé pour répondre aux problèmes suscités par l’entrée en

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vigueur imminente de la loi Salduz.” Daniel Leclercq, du bureau d’étude de la Direction de l’appui logistique (DGS/DSL) précise : “nous avons adapté le cell-box pour deux raisons : sa construction modulaire qui peut être installée n’importe où et le fait que nous disposions déjà du savoir-faire mis en œuvre pour le cell-box et d’une main d’œuvre très qualifiée pour l’adapter rapidement.”

ConCEption ConCERtéE Suite au besoin et au projet concep-tuel émis par DGA/DAO à l’automne 2011, une réunion de travail a regrou-pé des représentants d’unités opéra-tionnelles et les techniciens de DSL. Un premier prototype a été réalisé. Comme l’explique Christian Tille, “en deux temps trois mouvements, grâce au caractère parfaitement modulaire du cell-box, un module intérieur de séparation perforé a été conçu, avec les aménagements nécessaires pour concilier la communication, le confort d’utilisation et la sécurité.”

Une première version du meeting box a été présentée aux directeurs coor-dinateurs administratifs et aux direc-teurs judiciaires. Le protoype a été adapté suite aux remarques émises lors de cette présentation, au sein du groupe de travail et par des uni-tés-pilotes, comme la zone de police de Mons. Cette dernière exploite actuellement un ‘centre Salduz’ établi dans une nouvelle aile du palais de justice et qui est mis à la disposition de toutes les unités de police de l’ar-rondissement judiciaire. La deuxième version du meeting-box s’est notam-ment vue réduite en surface (4m² au sol au lieu des 6m² d’origine) à la fois pour faciliter la production, per-mettre aux clients qui disposent de peu d’espace d’en bénéficier et réduire les coûts de production. Sa hauteur se limite à 2m14. Le meeting-box n’est en effet pas un lieu de détention et ne doit donc pas se conformer à la nou-velle norme légalement applicable au cell-box (2m50).

ModULaBLE à La dEMandEL’équipe n’est pas restée sourde aux différents besoins des clients. Daniel Leclercq présente une formule ‘à la carte’ : “Il s’est avéré qu’une seule version du meeting-box était insuf-fisante et qu’il existait des besoins spécifiques. Nous proposons donc également un demi meeting-box, formule dans laquelle seul le prévenu est placé dans le volume, l’avocat se tenant à l’extérieur. Nous avons égale-ment prévu d’offrir les modules seuls, à la carte, ce qui permet de former une cellule à partir d’un mur existant. Les portes peuvent également être placées à différents endroits, selon le lieu qui accueille le meeting-box’. De petites adaptations comme le place-ment systématique d’un siège de sécu-rité sont aussi envisagées et une série d’accessoires électriques (système de ventilation, éclairage et sonnette d’ap-pel pour l’avocat, voire minuterie en option) doivent encore venir compléter les structures existantes.

La fabrication des meeting box a démarré fin 2011 et DSL estime la production mensuelle à quatre ou cinq pièces, en fonction notamment de la disponibilité des budgets. Si l’atelier de DSL Uccle se charge de toute la par-tie métallurgique de la structure, elle

est ensuite traitée avec une peinture à poudre, plus résistante, par une firme externe spécialisée avant de revenir à Uccle pour être garnie de plaques de polycarbonate. Déjà utilisé pour le cell-box, ce matériau a été choisi pour sa résistance aux chocs, son élasticité et sa transparence qui permet de surveiller ce qui se passe à l’intérieur. Le placement est également assuré par les techniciens de DSL. “C’est un peu comme un mécano qui est trans-porté dans un camion et assemblé sur place. Il faut compter trois ou quatre personnes pour procéder au montage qui dure en moyenne quatre heures”, explique Daniel Leclercq.

Parti de la conception du cell-box à DGA, enrichi par l’idée d’une zone de police de l’adapter dans le cadre de Salduz, dopé par l’engouement suscité dans l’ensemble des unités et enfin matérialisé de manière très professionnelle par les techniciens de la DSL, le meeting-box concrétise une collaboration créative dynamique et exemplaire entre les différents corps de police. Et Christian Tille de conclure : “Au fond, il n’est rien de moins qu’une belle illustration de la notion de police intégrée.” f1 Voir Inforevue 4-2011, pp. 4-72 Cellule d’attente.

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C h A T h A m - k E N Tl E m O N d E p O l I C I E R

Un service de police d’ontario (canada) a mis en relation le signe astro-logique et le comportement délinquant. ce service a répertorié 1986 aff aires criminelles de l’année 2011 et les a ensuite classifi ées selon le signe astrologique du malfaiteur. Si l’on s’arrête sur ces résultats, c’est le Bélier qui remporte haut-la-main la palme du signe le plus criminogène avec près de 10 % des infractions constatées. il totalise en eff et 203 aff aires contre 189 pour le deuxième signe: Balance.Quant au Sagittaire, il arrive bon dernier avec 139 délinquants, ce qui peut paraître bizarre vu qu’il est le seul signe du zodiaque à être doté d’une arme avec son arc et ses fl èches. Une démarche statistique origi-nale pour ce commissariat, mais qui n’off re aucune véracité scientifi que. il serait néanmoins intéressant de connaître aussi le signe astrologique dominant pour les victimes ou pour les témoins pour voir s’il y a un rééquilibrage.

leS SiGneS DU ZoDiaQUe PoUr DÉtecter

leS criMinelS ?C h A T h A m

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La police du connecticut, aux États-Unis, ne sélectionne pas les candidats ayant obtenu un trop bon score au test d’intelligence. Robert Jordan voulait devenir gardien de la paix à new-London, dans le connecticut. en 1996, il a donc passé, comme tous les autres candidats, un test d’intelligence et obtenu un résultat de 33 (ce qui équivaut à un Qi de 125). Manque de chance, la police ne retient que les candidats ayant obtenu entre 20 et 27 à cet examen. conclusion : Robert Jordan est trop intelligent pour devenir policier.persuadé d’être victime de discrimination, le candidat malheureux a intenté un procès à la ville. La cour d’appel de new-york vient de confi rmer le verdict déjà prononcé :

cette politique a “une base rationnelle”. La police applique en eff et le même standard à tous les candidats, arguant du fait que des policiers trop intelligents risquent de s’en-nuyer et de démissionner après une formation coûteuse.Robert Jordan n’ira pas plus loin dans son action judi-ciaire, mais il reste persuadé d’être victime de discrimi-nation. “Je maintiens que nous n’avons pas plus de contrôle sur notre intelligence de base que sur la couleur de nos yeux et notre sexe”, a-t-il déclaré après le verdict de la cour d’appel.La plupart des policiers de new-London ont obtenu 21 ou 22 au test d’intelligence, ce qui équivaut à un Qi de 104. Robert Jordan, lui, est devenu gardien de prison. (ABC News)

troP intelliGent PoUr être Policier ?N E W - l O N d O N

“Vous avez un QI de 315”, m’ont-ils dit!.. “Nous n’avons pas de képi à votre taille”

Monsieur le président je vous le jure, je suis

“vierge” des accusations portées contre moi!

M’ouais

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C O p E N h A g U El E m O N d E p O l I C I E R

PerMiS contre PiZZaST O k Y O

La police de tokyo a lancé une opération ‘permis de conduire contre pizzas’ : elle va en eff et off rir des bons de réduction dans des pizzerias et d’autres rabais aux seniors qui accepteront de rendre leur permis de conduire, afi n de lutter contre l’insécurité routière. Les accidents de la route impliquant des personnes âgées de plus de 70 ans ont bondi de 30 % à tokyo au cours des six dernières années, a expliqué la police. elle a donc lancé une campagne destinée à réduire le nombre de seniors continuant de conduire bien qu’ils aient passé l’âge raisonnable. Séances de chiropracteur à prix cassés, réductions à l’entrée des parcs et plats supplémentaires à la pizzeria seront off erts à ceux qui ne reprendront plus le volant.

Referentiepunt BRUSSEl

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facebooK cenSUre...la Police DanoiSe !

Un fait peu banal s’est produit sur Facebook. Le réseau social a décidé tout simplement de fermer la page offi cielle de la police du Danemark à la grande surprise des forces de l’ordre scandinaves. “nous avons contacté Facebook et ils nous ont tout d’abord dit qu’ils n’avaient pas d’explication”, déclare M. Gregersen, le porte-parole des gardiens de la paix danois. La page a été fermée durant six jours avant de réapparaître avec cette inscription : “chers amis Facebook, nous revoilà !”comme à son habitude, la police a enquêté sur cette aff aire numérique ‘douteuse’ et a constaté que cette fermeture était due à une erreur du réseau social. “Facebook a pris la décision de fermer la page en considérant qu’elle n’était pas la page offi cielle de la police”, a expliqué M. Gregersen. La raison ? Facebook avait constaté que l’un des consultants qui animait la page de la police offi ciait aussi pour d’autres sociétés. Un mélange des genres apparemment inacceptable pour le géant du web avant que ce dernier ne comprenne que cette page de la police danoise avait un caractère offi ciel. “ils l’ont regretté, ils se sont excusés et ils ont promis de ne plus jamais le faire”, a encore affi rmé le porte-parole.

C O p E N h A g U E

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Deux décennies de patrouille sans avoir passé le permis de conduire ! c’est la supercherie d’un agent de la paix qui été découverte par hasard.originaire de l’ex-RDa, un agent de la paix a débuté ses pa-trouilles après la chute du Mur de Berlin il y a 22 ans. petit bémol : il n’a jamais passé le permis de conduire.Une cachotterie découverte par hasard. Le policier dut en eff et faire modifi er son permis lorsqu’il s’est s’est résolu à porter des lunettes. Mais son permis original ne l’autorisait qu’à conduire des motos et... des tracteurs. erreur compréhensible d’après le porte-parole de la police de Magdebourg, Bernard Wessner, qui précise que dans l’ex-RDa “les gardiens de la paix ne circulaient pas forcé-ment en voiture”. il ajoute que “le parc automobile y était plus réduit qu’à l’ouest. après la chute du Mur de Berlin, personne n’a remarqué qu’il lui manquait le permis”. Un oubli (volontaire ou non) de la part de l’agent des forces de l’ordre allemandes lui valant tout de même une forte amende. il risque aussi d’être rétrogradé dans la hiérarchie du personnel de la force publique.

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A F F A I R E S E N C O U R T

N O U v E l l E C O m m I S S A I R E g é N é R A l E d E l A p O l I C E F é d é R A l E

Catherine De Bolle a prêté serment

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BrUXelleS – la commissaire divi-sionnaire Catherine De Bolle a prêté serment en tant que commissaire générale de la police fédérale, le 29 février 2012, en présence d’autorités et de personnalités des mondes poli-tique, judiciaire et policier. elle suc-cède ainsi au commissaire division-naire Paul Van Thielen qui assurait la direction de la police fédérale par interim depuis le 7 mars 2011.

la procédure de sélection avait été lancée en juillet 2011. la commission de sélection avait classé Catherine De Bolle, alors chef de corps de la zone de police de ninove, première parmi les dix candidats. agée de 42 ans et mère de trois enfants, Catherine De Bolle est la première femme à accéder à cette fonction.

“Votre sélection démontre que la po-litique et la police évoluent avec leurs temps. avec vous, ce sont aussi les femmes qui sont placées en avant-plan dans des rôles-clés de responsabilité et vous allez constituer une source d’ins-piration pour beaucoup”, s’est réjouie la Ministre de l’intérieur, Joëlle Milquet.

“J’ai postulé pour cette fonction en sachant pertinemment qu’il ne s’agissait pas d’un poste facile et tran-quille. les défis sont colossaux. Mon implication sera dès lors d’autant plus grande et intense. Je sais que je peux compter sur des collaborateurs com-pétents et expérimentés. Je compte vous mettre toutes et tous à contribu-tion pour l’élaboration et l’exécution de notre politique dans les limites imposées par le gouvernement”, a no-tamment déclaré Catherine De Bolle après sa prestation de serment.

la nouvelle commissaire générale a, depuis lors, entamé une série de rencontres avec un certain nombre de personnes-clés issues du monde po-licier ainsi que des représentants des divers services de la police fédérale établis dans tout le pays. l’objectif poursuivi est d’expliquer sa vision du fonctionnement policier et de présenter le plan national de sécurité 2012-2015. elle a également profité de cette occasion pour écouter et dia-loguer avec le personnel de terrain.

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DeS CaValierS féDéraUX à Namur

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naMUr – le 15 février 2012, Jacques etienne, bourgmestre de namur et olivier libois, directeur général de la police administrative de la police fédérale, ont signé un protocole d’accord pour la mise à disposition de cavaliers au profit de la zone de police de namur, deux fois par semaine et 12 mois par an.

Depuis 2004, la police locale sollicitait chaque année l’appui spécialisé de la police fédérale à cheval durant la période estivale. forte de cette expé-rience positive, police locale namuroise était demanderesse d’un appui plus régulier. Par ailleurs, depuis le 1e janvier 2011, le commissaire divisionnaire Pierre Jacobs, directeur du service Police Secours de la zone, a été désigné par le roi en tant que commandant de l’escorte royale à cheval.

la répartition des patrouilles se fera évidemment sur base des priorités opérationnelles définies par la zone de police. l’appui fourni rentre sans conteste dans le cadre des priorités du plan zonal de sécurité (PZS) : prévention des vols dans les habitations et des vols de et dans véhicule(s), lutte contre les incivilités, prévention de la petite criminalité de rue, contri-bution à la protection de l’environnement, etc.

les policiers à cheval qui viendront patrouiller à namur font partie d’une équipe d’une dizaine de personnes spécifiquement constituée à cet effet. ils connaîtront donc très bien le terrain namurois et pourront s’intégrer parfaitement dans le fonctionnement de la zone.

ZP Namur

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C O m m I S S I O N p E R m A N E N T E

La poLice LocaLe noUVelleMent rePréSentée

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BrUXelleS – la Commission permanente de la police locale (CPPl) a été instaurée en 2006, dans la foulée de la réforme des services de police. Jusqu’alors, c’était la Commission permanente de la police com-munale qui assurait cette représentation.

la CPPl se compose de seize chefs de corps de police locale, selon une répartition équi-librée prenant en compte les effectifs en place dans chacune des régions, du nombre et de la catégorie des corps de police. ainsi, huit représentent la flandre, six la Wallonie et deux la région de Bruxelles-Capitale.

fin 2011, des élections ont été organisées pour le renouvellement de la CPPl. huit nouveaux membres viendront rejoindre huit anciens membres qui ont été réélus. lors de la première réunion d’installation de cette nouvelle CPPl, le 12 janvier 2011, les membres ont élus leur président. il s’agit de Jean-Marie Brabant (photo ci-dessus), chef de corps de la zone Montgomery, qui succède ainsi à Dirk Van nuffel, chef de corps de la zone de Bruges.

le bureau de la CPPl se compose donc de Marc adans-Dester, secrétaire permanent, Guido Van Wymersch, chef de corps de la zone de Bruxelles-Capitale/ixelles, pour la région de Bruxelles-Capitale, Jean-Marie Brabant, Président, Marc hellinckx, chef de corps de la zone Pajottenland, pour la flandre, et Jean-Michel Joseph, chef de corps de la zone de Mouscron pour la Wallonie.

CPPL

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I n a u g u r a t I o n

Local‘bien-être’

du GIS f

BRUXELLES – Un espace entière-ment dédié à la détente du personnel du GIS (Service intervention spé-cialisées) a été inauguré en présence d’Olivier Libois, directeur général de la police administrative (DGA), le 16 janvier 2012 en début d’après-midi au complexe de Witte de Haelen. Ce local sert désormais de lieu de rencontre et de repos pour les différentes unités du GIS. Il peut aussi, exceptionnellement, accueillir des réceptions. La décoration, très soignée, est le fruit d’une collabora-tion avec les élèves de 3e année en décoration à l’Institut Diderot.

Le résultat ? Une salle aux tons verts alliant modernité et sérénité !

M.V.G.

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avEz-vouS vu lE Stand dE la polICE ?

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BRUXELLES – A l’occasion du 90e Salon de l’auto au Plateau du Heysel, le stand de la police a accueilli de nombreux visiteurs qui ont eu l’occasion de participer aux diverses activités proposées. Comme chaque année, la voiture tonneau et le simulateur de conduite défensive à moto ont rencontré un grand succès auprès des visiteurs. Des ordinateurs ont aussi permis aux participants de tester leur connaissance du code de la route. Et ce n’est pas tout… En répondant correctement à l’un des quatre quiz sur les principales causes des accidents de la route, vous avez peut-être eu l’occasion de remporter un des prix mis en jeu (casques vélo, sacs fluo, clés USB,…).

Quant aux enfants, ils n’ont pas été oubliés : en participant à un jeu sur la circulation routière, ils ont pu décrocher leur tout premier permis de conduire !

M.V.G.

M a r C h é d ’ h I v E r

PeoPle – Profit – Planet for

Police !

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BRUXELLES – La cinquième édition du Marché d’hiver de la Direction générale de l’appui et de la gestion (DGS) de la police fédérale s’est tenue le 13 janvier dernier au com-plexe des Jardins de la Couronne. Le sujet de cette année était la responsabilité sociale de l’entreprise, concept synthétisé en 4P : People – Profit – Planet for Police !

Un thème qui, selon le directeur gé-néral Jean-Marie Van Branteghem, “se prête, par excellence, à une direction générale telle que la DGS, où l’appui et la gestion du personnel, des moyens matériels des moyens matériels, de l’ICT et des finances constituent les tâches essentielles.”

Au programme : de nombreux stands ‘socialement responsables’, une am-biance conviviale et un beau succès.

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l A z p h E k l A m I S E à l ’ h O N N E U R

“ Get on With life anD

enJoy it ”f

BrUXelleS – C’est le lundi 16 janvier 2012 que s’est tenue au centre culturel flagey, à ixelles, la 2012 EFID Awards Ceremony. efiD signifie European Foundation Initiative on Dementia.

Dix projets lauréats facilitant la vie des personnes souffrant de démence ont été mis à l’honneur, et ce fut notamment le cas de l’initiative vermist@hekla1 de la zone de police hekla (hove/edegem/Kontich/lint/aartselaar). 81 projets issus de 13 pays de l’Union européenne étaient en lice et seuls dix d’entre eux furent primés. le jury a tenu compte de plusieurs critères. le projet devait par exemple aider les personnes souffrant de démence à continuer à faire partie in-tégrante de la société et être facilement transposable à d’autres pays.

Pour chaque projet lauréat, un représentant s’est vu remettre un prix sur le podium. Pour vermist@hekla, un projet visant à résoudre rapide-ment et efficacement les cas de disparition de personnes âgées, c’est l’inspecteur principal Patrick Crabbé qui est monté sur scène aux côtés de ni plus ni moins que la princesse Mathilde ! Mené en collabora-tion étroite avec la Cellule personnes disparues de la police fédérale, ce projet a pour but de traiter la problématique des disparitions de personnes âgées.

Patrick Crabbé a toutes les raisons d’être fier : le projet a depuis lors été adopté par une dizaine de zones de police.

S.V.P.

1 Vous trouverez de plus amples informations sur ce projet dans l’Inforevue 1/2011, pp. 4-6.

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m A R C h E - E N - F A m E N N E

inaUGUration DU noUVeaU laBoratoire De la PJf

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MarChe-en-faMenne – le laboratoire flam-bant neuf de la police judiciaire fédérale (PJf) de Marche a été inauguré le 19 décembre 2011 en présence du commissaire général ad interim de la police fédérale, Paul Van Thielen. “implanté au cœur d’un complexe rassemblant tous les services de la police fédérale de l’arrondissement ainsi que la zone de police locale famenne-ardenne, le laboratoire réalise environ 900 interventions par an. la moitié d’entre elles concernent des vols”, explique ronald Gilson, directeur judiciaire de l’arrondissement de Marche.

Pierre Simon, chef de service responsable du nouveau laboratoire affirme qu’ “en 2010, en Bel-gique, plus de 1 800 personnes ont été identifiées via leurs traces papillaires, les fameuses traces digitales.”

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préserver l’intégrité physique des personnes

BrUXelleS – le 1e mars dernier, Joëlle Milquet et annemie turtelboom, ministres de l’intérieur et de la Justice, accompa-gnées de Catherine De Bolle, commissaire générale de la police fédérale, et de Jean-Marie Brabant, président de la Com-mission permanente de la police locale, ont présenté le plan national de sécurité (PnS) 2012-20151, le plan d’action contre le trafic d’armes ainsi que des mesures de suivi plus rigoureuses des multirécidivistes.

le PnS s’adresse à toutes les composantes de la police.

les faits qui portent gravement atteinte à l’intégrité phy-sique des personnes seront toujours abordés en priorité. Cela concerne principalement – mais pas exclusivement - les phéno-mènes suivants :

• les vols à main armée ;• la violence dans l’espace public, en particulier dans les trans-

ports en commun et par des bandes urbaines ;• les drogues, en particulier l’importation et l’exportation de

cocaïne, la production et le trafic de drogues synthétiques et de cannabis, et la vente de stupéfiants (‘dealing’) ;

• le trafic illégal des armes à feu ;• le terrorisme ;• la violence intrafamiliale et la violence contre les femmes ;• la traite des êtres humains (l’exploitation sexuelle, l’exploita-

tion économique) et le trafic d’êtres humains ;• la criminalité informatique ;• la fraude, en particulier la fraude sociale, la fraude fiscale et la

fraude dans la gestion des déchets ;• les effractions dans les habitations et autres bâtiments.

© Jos Balcaen

en matière de sécurité routière, les thèmes prioritaires sont la vitesse excessive, la conduite sous influence d’al-cool ou de drogues, l’utilisation du GSM au volant, le non port de la ceinture et la non-utilisation des sièges enfants.

Par ailleurs, après les tragiques événements de liège de décembre 2011, la lutte contre le trafic d’armes et les multirécidivistes va s’intensifier. la liste des armes en vente libre sera annulée. les autorités évalueront égale-ment l’opportunité d’utiliser les méthodes particulières de recherche (infiltration, écoutes téléphoniques) pour lutter contre le trafic illégal d’armes à feu. Une procédure stan-dardisée va être élaborée pour la neutralisation du vieux matériel de guerre. enfin, la traçabilité et l’enregistrement des armes vendues par les armuriers seront améliorés.

Quant aux récidivistes, le plan d’action prévoit une défini-tion précise du multirécidiviste pour savoir avec exacti-tude qui doit être suivi en priorité. Un échange structuré d’informations entre la justice, l’administration péniten-tiaire, la police et les maisons de justice sera organisé. la ministre de la Justice compte également adapter la loi sur la probation pour que les conditions auxquelles une per-sonne qui est libérée conditionnellement soient définies à travers une méthode mesurable et contrôlable par les services de police et les assistants de justice.

B.D.

1 Vous pouvez consulter le PNS 2012-2015 sur www.polfed.be, à la rubrique ‘Publications’.

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d I v E R S I T é

RainbowCopsBelgiumcontre les comportements

homophobes au travail

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BrUXelleS – les collaborateurs lGBt (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) de la police intégrée peuvent dès à présent faire appel à rainbow Cops Belgium quand ils sont confrontés à des comportements homophobes ou transphobes au travail. outre la sensibilisation, la nouvelle a.S.B.l. entend œuvrer en matière de formation, d’expertise et de soutien.rainbow Cops Belgium va défendre les intérêts du personnel policier lGtB, mais également être au service d’autres policiers pour les aider à aborder le citoyen dans des situations liées aux réalités lGtB. l’association est à la disposition des membres tant de la police locale que de la police fédérale.

“Comment réagir quand une de vos collègues vous déclare qu’elle va se marier avec sa copine ou comment dire à ses collègues que l’on a une relation homosexuelle ? Comment accueillir quelqu’un qui a été victime de violence homophobe ? telles sont les questions pour lesquelles nous sommes désormais disponibles”, explique Dirk Maes, président de rain-bow Cops Belgium.

Ceux qui auraient des plaintes concrètes liées à des comportements homophobes ou transphobes au travail pourront être orientés par rainbow Cops Belgium vers une personne de confi ance ou le stress-team de la police fédérale.

Cette association indépendante a été fondée à l’ins-tar d’autres groupements existants dans nos pays voisins.

O U T I l d ’A U T O - é vA l U A T I O N H U M A N R I G H T S

évaluer sans condamnerf

BrUXelleS – le 29 février dernier, la Direction générale de la police administrative (DGa) a présenté son outil d’auto-évaluation relatif aux droits de l’homme. Cet outil doit servir à évaluer la si-tuation dans les entités de DGa qui sont fréquemment en contact avec des étrangers ne possédant pas les documents valables pour entrer ou séjourner dans notre pays. le bien-être du personnel et des ‘sans-papiers’ est fondamental. en premier lieu, cet outil est un moyen pour les responsables d’appliquer, au quotidien, la mis-sion qui leur est légalement dévolue ainsi que la vision de DGa, en faisant preuve d’effi cience et d’effi cacité. Par le biais de 108 ques-tions groupées en diff érentes catégories et traitant notamment du rôle du chef, de la distribution de repas et de la mise en oeuvre de moyens techniques, l’outil se propose d’évaluer la situation sans condamner les pratiques.

en fonction des résultats obtenus, un plan d’action peut être élaboré pour accompagner et soutenir une entité. Cet appui peut également prendre la forme d’un helpdesk au niveau du com-mandement central. répondre à ces questions ne posera aucun problème à la plupart des policiers et devrait leur prendre une petite heure tout au plus.

S.V.P

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3 5 A N S p O U R k I j k U I T

Un numéro spécial sur le thème de la sécurité routière

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I N A U g U R A T I O N

deuxbâtimentsflambantsneufs

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S O l I d A R I T é

Des vivres pour le Resto du cœur de Mons

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BrUXelleS – le samedi 11 février 2012, la chaîne Een a diffusé un numéro spécial de Kijk Uit – une coproduction de la Vrt, de l’institut belge pour la sécurité routière (iBSr) et de la police fédérale – à l’occasion du 35e anniversaire de l’émission. Une fois de plus, celle-ci a réservé une place de choix à la sécurité routière. le commissaire Werner Van Cant, qui présente l’émis-sion depuis le mois de septembre 2007 (en tandem avec Marjan Duchesne au début, puis en solo depuis janvier 2011) était, cette fois, épaulé par le commissaire divisionnaire Michaël Jonniaux, directeur de la police fédérale de la route. les deux policiers se sont penchés sur trois grands thèmes qui ont suscité une attention toute particulière au fil des années et qui restent plus que jamais d’actualité. le premier de ceux-ci était la ceinture de sécurité, dont le port est obligatoire depuis 1975. Selon Michaël Jonniaux, 85 % des occupants d’un véhicule bouclent leur ceinture lorsqu’ils sont assis à l’avant de celui-ci ; cepen-dant, le chiffre concernant les passagers arrière, en particulier les enfants, est, lui, nettement moins bon. Selon le commissaire divisionnaire, la ceinture de sécurité est l’invention qui a sauvé le plus grand nombre de vies dans la circulation.

le deuxième thème abordé au cours de l’émission était la vi-tesse. on ne le dira jamais assez : adaptez votre vitesse et gardez vos distances ! et Michaël Jonniaux de préciser qu’un automobi-liste sur cinq pense toujours qu’il arrivera plus vite à destination s’il appuie sur le champignon.

le dernier thème de l’émission était l’alcool, indissociable de la campagne BoB lancée par l’iBSr en 1995. les chiffres montrent que plus le risque de se faire contrôler est grand, moins les automobilistes roulent sous l’influence de l’alcool. Chacun des thèmes évoqués ci-dessus devant faire l’objet d’une sensibilisation de tous les instants, on peut s’attendre à encore bien d’autres numéros de Kijk Uit ! l’émission est diffusée sur la chaîne Een tous les samedis à 17h54 et fait ensuite l’objet de plusieurs rediffusions.

S.V.P.

BaSeCleS/leUZe-en-hainaUt – Deux commissariats de la zone de police de Beloeil/leuze-en-hainaut ont été inaugurés le 15 février dernier.

le 14 janvier 2004, le Conseil de police avait décidé le rachat des deux brigades de gendarmerie de Basècles et leuze. l’implantation de Beloeil fut, pour sa part, louée à la régie des bâtiments jusqu’en octobre 2011. la zone de police n’occupe désormais plus ce site, mais les deux autres bâtiments ont été rénovés et agrandis.

l’accent, dans ces nouvelles installations, a été particuliè-rement mis sur l’accueil, notamment pour les personnes à mobilité réduite. Dotés des technologies modernes (biomé-trie, contrôle accès, alarme, détection incendie, caméra de surveillance,….), les locaux ont également été aménagés et équipés en fonction des spécificités liées à l’arrêt Salduz.

“nous disposons désormais d’espaces de travail pratiques grâce à de larges couloirs et des bureaux disposés de part et d’autre”, s’est réjoui le chef de corps, David Deladrier.

la zone de police de Beloeil/leuze-en-hainaut compte 56 policiers et dix membres du personnel civil.

B.D.

MonS – Durant tout le mois de jan-vier 2012, la Direction de coordina-tion et d’appui (DCa) de Mons a col-lecté des vivres pour le resto du cœur de Mons. Des unités déconcentrées de la police fédérale (police de la route du hainaut, DCa tournai) ainsi que quelques membres de la zone de police de Mons-Quevy ont répondu à l’appel.

le contenu du coffre d’une camionnette a été complète-ment rempli de marchandises alimentaires et remis aux resto du cœur montois le 15 février dernier.

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B l U E k N I g h T S B E l g I U m I

Saint-niColaS eSt PaSSé à eCaUSSineS

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eCaUSSineS – tout le monde s’était préparé au sein des Blue Knights Belgique 1, ce club international de motards po-liciers, pour fêter, le 6 décembre au soir, la Saint-nicolas des enfants du home ‘le Gai logis’ d’ecaussines. 46 enfants, âgés de 18 mois à 18 ans, y attendaient avec impatience l’arrivée du grand Saint.

Chacun d’entre eux se vit remettre le ca-deau tant attendu ainsi que des friandises et un petit sac de cadeaux préparé par le Service des relations publiques et du protocole de la police fédérale (CGPr), re-présenté sur place par Julie Creyf. a la fin de la cérémonie, la responsable du home avec ses assistants et les enfants enton-nèrent un petit chant, remerciant encore St nicolas et l’activité des Blue Knights, présents depuis 20 ans en ces lieux.

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A R C h I T E C T U R E

le fUtUr hôtel De PoliCe caRolo PriMé !

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CanneS – le Marché international des professionnels de l’immobilier (MiPiM) a récompensé, à Cannes, un double projet carolorégien d’hôtel de police et d’extension des ecuries de Charleroi Danses.

le futur bâtiment de la police locale de Charleroi sera construit par les ateliers français Jean nouvel et le bureau belge MDW architecture. il se situera au boulevard Mayence, sur l’emplacement de l’ancien quartier de gendarmerie Defeld.

l’hôtel de police prendra la forme d’une tour elliptique de 75 mètres.

B.D.

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C O N C O U R S I N F O R E v U E

Qui a gagné Quoi ?f

BRuXELLES – Dans la dernière édition d’inforevue de l’année passée (4-2011 – p. 52), nous avions lancé un concours à l’occasion des fêtes de fin d’année. il proposait aux abonnés, après quelques recherches, de remporter un dernier cadeau de noël offert par la rédaction d’inforevue et le Service des relations publiques (CgPR).

au total, la rédaction a reçu 82 réponses sous forme de lettre, de fax ou de courrier électronique.

pour le mouvement séparatiste kurde PKK. Mais cette manifestation était interdite et Salduz fut arrêté. au cours de sa première audition menée par la police turque, en l’absence d’un avocat, il a fait des aveux. Plus tard, lors de son procès, il s’est rétracté. il prétendait que ces aveux avaient été obtenus sous la contrainte. Le juge n’a pas pris en compte cet argument et l’a condamné sur la base de ces aveux. Salduz n’est pas resté les bras croisés et a saisi la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui lui a donné raison le 27 novembre 2008. La Turquie a été condamnée pour violation du droit à un procès équitable.

Salduz est donc à la base de la nouvelle loi Salduz qui permet aux suspects, depuis le 1e janvier 2012, de béné-ficier de l’assistance d’un avocat dès la première audition. (Salduz : assistance d’un avocat lors de l’audition - Inforevue 4/2011 – p. 4)

voici les bonnes réponses :

1) Six (Fermer les petites portes avec Avia - inforevue 3/2011 - p. 8)

2) Équipes de contact et équipes de secours (Chaque seconde compte – inforevue 1/2011 – p. 29 & Se préparer au pire - inforevue 4/2011 – p. 22)

3) Photo a : Rapidité = succès (inforevue 3/2011 – p. 24) Photo b : Flashé (inforevue 2/2011 – p. 3)

4) Skype (Skype : la technologie au service de la proximité – inforevue 2/2011 – p. 16)

5) 10 à 15 % (Moins de carburant, plus de sécurité ? – infore-vue 4/2011 – p. 8)

6) Salduz est un mineur qui manifestait dans la rue en 2001

après vérification, il restait 57 abonnés qui avaient trouvé la bonne réponse à toutes les questions.

Le premier prix, un presse-papier trans-parent avec image de bateau, offert par le Service des relations publiques (CgPR), a été remporté par Philippe Ruhl, de Verviers.

Les quatre abonnés suivants ont reçu un porte-document : Linda Delhase de Braine-L’alleud, Philippe gillard de Herstal, Thomas Herens de Bolland-Herve et andré Willem de

Verlaine.

Les cinq abonnés suivants ont reçu une tasse à soupe : Johan allaert de Lichtervelde, Ludovic De Mulder de grammont, Frank Laco-pucci de Heule, Jean Le Bacq de Meulebeke et Yvonnick Riant de Houyet.

Les dix abonnés suivants ont reçu un stick uSB : Wendy Blommaert de Belsele, Patrick De Poortere de Ledegem, Camille Diener d’Erpeldange (Luxemburg), Philippe Durant d’ath, Joël Filleur de Woluwé-Saint-Lambert, Lucien Halin de Wellin, Thierry Maurer de

nivelles, Jean-Philippe Tresca de Châtelet, Dieter Vandenbussche de Westkerke et Jacques Vanderlinden d’Erpent.

Le recueil de nouvelles policières a été remporté par les quinze abonnés suivants : geert ackermans de Kaggevinne, alain Cornelis de Forêt, Joël Delbart de Jumet, guy Delcourt de Boirs, Corinne Delfosse d’Etterbeek, Jacques Delhaye de La Bouverie, geert Deseyne d’adinkerke, Didier gilbert de gilly, Pierre Hauglustaine de Verviers, anne-Sylvie Lahure de izel, Dominique Laloo d’assebroek, Pierre Maurer de nivelles, Roger Servais de Chastre, Michel Smal de Frameries et Jean-Paul Vandeville de Mettet.

Le roman Yellowmoon de Johan Deseyn (voir inforevue 2/2001, p.31) a été rem-porté par Daniël De godt de Dilbeek.

La veste fluo portant l’inscription ‘info-revue’ a été remportée par les 21 abonnés

suivants : geert Baele d’audenaerde, Bjarne Broux de Tielt, Kim Cauwel de Baardegem, Pierre Claeys de Sint-Kruis-Brugge, ive Com-pagnie de Heist-op-Den-Berg, aristide Denis de Montigny-Le-Tilleul, Daniël Desloovere de Torhout, Xavier Duyck d’izegem, Laurent gijs de Kieldrecht, Roland gryp de Termonde, Eric Laloo de Loppem, Robert Linsingh de Houtha-len, Patrick Luycx de Berchem-Sainte-agathe, guido Ronsmans de Heverlee, Thomas Bauwens de Knokke-Heist, Chris Serlet de Jabbeke, Felix Van Den Bergh de Lubbeek, Johan Van Lange-raert d’oudenaarde, Marc Vandenbussche de Zonnebeke, Willy Vanderroost de Kampenhout et Hubert Vanmassenhove de nieuwpoort.

La rédaction remercie tout les abonnés pour leur participation et félicite les lauréats pour les lots qu’ils ont remportés.

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BRUXELLES – Vous tenez en main l’Inforevue new look. Ce magazine remodelé est le fruit de l’enquête menée mi-2011, à laquelle ont participé près de 600 lecteurs, et du travail de la rédaction et du team graphique. Avez-vous remarqué que le format est un peu plus petit que le classique A4 ? Sur le plan de la mise en page, nous avons opté pour un lay out plus aéré, plus uniforme d’un point de vue graphique et pour une nouvelle police de caractère. Quant au contenu, nous recherchons davantage de variété dans l’approche des sujets (interviews, témoignages, photos légendes, etc.) et tendons vers des articles un peu plus courts. La rubrique Radar s’éto� e avec quelques nouveautés : des ‘tweets’, des événements situés sur la carte de Belgique ou le portrait d’un policier pris ‘sur le vif ’.La rubrique Face to face voit aussi le jour : deux membres de la police intégrée y expriment leur opinion personnelle sur une thématique donnée. Quant à Eurêka !, elle passe sur deux pages pour donner davantage de place aux illustrations.

En� n, last but not least, notre mascotte, Pol, sollicitera doré-navant l’aide des abonnés pour résoudre une enquête. Envie

de participer? Envoyez-nous le nom du coupable pour le lundi 30 avril 2012 au plus tard, soit par mail à [email protected], soit par courrier à Concours Inforevue, DGS/DSI, rue Fritz Toussaint 8 à 1050 Bruxelles. Nous tirerons au sort dix lecteurs qui rempor-teront un petit cadeau.

En attendant, nos abonnés trouveront un premier présent avec leur magazine : un bic aux couleurs d’Inforevue. N’hésitez pas à nous communiquer vos réactions sur ce magazine new look. Nous sommes aussi demandeurs de sujets d’ar-ticles, notamment sur la police locale. Pour cela, une seule adresse : [email protected].

Rendez-vous en juin !La rédaction

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AIDEZ POL À RÉSOUDRE SON ENQUÊTE

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de participer? Envoyez-nous le nom du coupable pour le lundi 30 avril

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