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Les personnes en situation de handicap
dans les quartiers suburbains
de Maputo et de Matola
Représentation sociale du HandicapSituation socio-économiqueConditions d’accès aux services sanitaires et sociauxSystème d’acteurs locaux
Avril 2010
DIAGNOSTIC LOCAL
Les personnes en situation de handicap
dans les quartiers suburbains
de Maputo et de Matola
Représentation sociale du Handicap
Situation socio-économique
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
Système d’acteurs locaux
Avril 2010
DIAGNOSTIC LOCAL
5
Editeurs
RAVIM & Handicap International Mozambique
Equipe technique
Les personnes en situation de handicap dans les quartiers suburbains de Maputo et Matola
Crédits photographiques
© Équipes RAVIM-HI© Eliane Beeson / Handicap International© Emilie Frapsauce© Benoît Mounier / RAVIM et Handicap International© Guy Oliver / IRIN
Maputo, avril 2010
RemerciementsL’équipe qui a réalisé ce rapport tient à remercier l’ensemble des professionnels des services sanitaires et sociaux, des responsables associatifs, des fonctionnaires des autorités locales ainsi que des responsables politiques du territoire pour le temps qu’il nous ont consacré lors de nos enquêtes sur le terrain.
Mozambique.
Recueil de données Eunice Bahule, Elisa Bila, Victor Bila, Elvino Bõa, Marta Bõa, Domingos Cambalane, Lurdes Como, Angelina Cossa, António Cossa, Nelson Machava, João Magaia, Tervolência Magaia, Natividade Mahanjane, Zaida Maposse, Celeste Munguambe, Paulino Sambo, Alfredo Simbine, Augusto Sitoe, Catarina Ubisse et Chadrec Vilanculos.
Supervision des enquêtes Manuel Amisse, Emmanuel Mounier et Luís Wamusse.
Saisie des données Mateus Bernardo, Milton Caetano, Maria do Ceú, Leia Cuinica, Argen-tina Cuna et Elias Duvane.
Appui technique Patrick Jullien (HI), Catherine Dixon (HI), Damien Hazard (Vida Brasil) et Olímpio Zavale (INE).
Traduction Domingos Duarte et Teresa Gomes.
Graphisme, impression Layout, Maputo.
Accompagnementtechnique, rédaction
Emmanuel Mounier.
Coordination du projet Ezequiel Mingane, Audrey Relandeau et Luís Wamusse.
Fiche Technique
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Les villes de Maputo et de Matola connaissent une expansion démographique et spatiale sans précédent depuis une trentaine d’années. Cette croissance urbaine rapide, combinée au creusement des inégalités sociales dans la société libéralisée, entraîne un phénomène de marginalisation des quartiers situés à la périphérie de l’agglomération. Excentrés des pôles d’activité et sous-équipés en services sanitaires et sociaux, ces quartiers sont le théâtre d’une paupérisation inquiétante des couches les plus vulnérables de la population. Parmi elles, à trouver des réponses satisfaisantes à leurs besoins sanitaires et sociaux les plus élémentaires.
Ce rapport présente les analyses et recommandations issues du diagnostic local de la situation des personnes handicapées vivant dans 9 quartiers suburbains de la capitale, réalisé par les associations RAVIM et Handicap International entre avril 2009 et avril 2010, dans le cadre du projet Ville et Handicap. Ce diagnostic avait pour objectif de mettre en évidence la représentation sociale du Handicap sur le territoire, la situation socio-économique des personnes handicapées, les conditions d’accès aux services sanitaires et
de personnes handicapées vivant dans la zone, ce qui représente environ 10 000 personnes dans les 9
de Maputo-Matola.
7
La première partie du rapport livre une analyse socio-anthropologique de la représentation sociale du Handicap sur le territoire. Nous y voyons que le Handicap est perçu par les communautés comme un
victimes de préjugés au sein de leur communauté. Que ce soit dans le voisinage, dans les magasins, dans
enquête font état d’attitudes de dédain, de mépris, voire de rejet de la part de leurs concitoyens.
Le second chapitre met en évidence la situation socio-économique particulièrement préoccupante des personnes handicapéesla population handicapée vivant sur le territoire accumule de nombreux facteurs pouvant conduire
d’éducation, situation professionnelle précaire, faible niveau de participation au sein des associations de personnes handicapées…
Les conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux sont analysées dans une troisième partie
professionnelle et de l’emploi, des programmes sociaux ou bien encore du sport et de la culture. De
manque d’accessibilité physique des bâtiments, au manque d’information, au manque de formation des professionnels des services...
Le fonctionnement du système d’acteurs locaux est exposé dans la quatrième partie de ce rapport, qui
de personnes handicapées-fournisseurs de services-pouvoirs publics. Bien qu’elles disposent d’atouts certains, les associations de personnes handicapées ont des capacités trop limitées pour pouvoir remédier
dans les quartiers périphériques. Le manque de formation de professionnels, le manque d’accessibilité des bâtiments et de l’information rendent ces services peu inclusifs pour les personnes handicapées. Les pouvoirs publics locaux, que ce soit les services déconcentrés de l’Etat ou bien les collectivités territoriales,
confus de la décentralisation.
participation sociale des personnes handicapées sur le territoire, et ce faisant leur conditions d’existence. En plus d’alerter l’opinion publique sur la situation préoccupante des personnes handicapées dans les quartiers périphériques de Maputo et de Matola, nous appelons l’émergence d’une dynamique de développement local plus concertée et plus inclusive.
Résumé Exécutif
8
Résumé exécutif 6
Préface du FAMOD 10
Acronymes 11
Glossaire 12
Introduction 14
Le Handicap au Mozambique Présentation du diagnostic local Méthodologie Caractéristiques de la zone étudiée
II/ Situation socio-économique 33
I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités II/ Genre et âge III/ Situation familiale IV/ Niveau d’éducation V/ Situation professionnelle et activités exercées VI/ Participation associative
Chapitre
I/ Représentation sociale du handicap 27
I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale
Chapitre1
2
9
Sommaire
I/ Accès aux services de santé II/ Accès aux services d’éducation
IV/ Accès aux services et programmes sociaux
Chapitre3
I/ Les associations de personnes handicapées II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux
territoriales
I/ Par axes d’intervention II/ Par secteurs d’intervention
Bibliographie 84
Annexes 86
Chapitre4
Discussion
10
Préface
“L’accès des personnes handicapées aux services sanitaires
facteurs divers : barrières physiques et environnementales, faiblesse du cadre législatif existant, absence de services spécialisés dans le pays en général et dans les villes de Maputo et Matola en particulier, etc. Ces différents obstacles accentuent considérablement la vulnérabilité et la dépendance des personnes en situation de handicap vis-à-vis de leur entourage.
Malgré l’émergence du mouvement des associations de personnes handicapées voilà près de 20 ans au Mozambique, les personnes en situation de handicap demeurent confrontées à de
soit dans le champ de la santé, de l’éducation, du transport, de l’emploi, ou encore de la protection sociale.
Plus que les politiques et les législations, c’est d’abord et avant tout l’évolution des attitudes et des pratiques des fournisseurs de services qui doit permettre une amélioration tangible des conditions d’accès aux services.
Le projet Ville et Handicap, mis en œuvre par l’association RAVIM, en partenariat avec Handicap International, vise à améliorer l’accès des personnes handicapées aux services sanitaires et sociaux et à promouvoir leur pleine participation aux initiatives de développement local. Le FAMOD adresse ses plus sincères remerciements à tous ceux et celles qui ont rendu possible cette initiative, qui constitue sans nul doute une étape notoire dans la progression des droits des personnes handicapées dans le pays”.
Ricardo Moresse
____________________________________________________________
Président du FAMOD(Forum des Associations Mozambicaines de Personnes Handicapées)
11
ADEMO / Association des Personnes
Handicapées du Mozambique
AL Autárquia Local / Collectivité territoriale
APH Association de Personnes Handicapées
ARS Analyse des Réseaux Sociaux
FAMOD / Fórum des
associations mozambicaines de personnes handicapées
FDLP Portuguesa / Fédération des Associations Lusophones de Personnes Handicapées
HI Handicap International
IEC Information, Education & Communication
IFPInstituto de Formação dos Professores / Institut de Formation des Professeurs
INAS / Institut National d’Assistance
Sociale
INE Instituto Nacional de Estadisticas / Institut National de Statistiques
INEFP / Institut
National de l’Emploi et de la Formation Professionnelle
MMAS/ Ministère de la Femme et de
l’Action Sociale
ONG Organisation Non-Gouvernementale
OLE Orgão Local do Estado / Service déconcentré de l’Etat
PSH Personne en Situation de Handicap
FDS Fournisseur De Services
PEN / Plan Stratégique
National de Lutte contre le HIV/SIDA
PNAD / Plan National d’Action
pour le Handicap
RAVIM / Réseau d’Assistance aux
Victimes de Mines
SINTEF
SIOAS Service d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social
SIPS Santé, Incapacités et Participation Sociale
TPMTransportes Públicos de Moçambique / Transports Publics du Mozambique
WG
Acronymes
12
Accessibilité
bâtiments, équipements et services de la manière la plus indépendante et la plus digne possible.
Communauté locale – désigne l’environnement proche d’une personne, y compris la population et l’ensemble des différents intervenants (publics ou privés), dans une zone géographique/un territoire délimité(e), partageant un sentiment d’appartenance commune, confronté aux mêmes contraintes et
Dessin universel – le dessin universel, ou inclusif, peut être appelé “architecture pour tous”. La conception
mais elle prend en compte les multiples différences entre les individus. C’est ainsi que l’accessibilité est pensée de façon plus large et pour tous.
Développement local inclusif marginalisés/exclus soient inclus dans le processus de développement local. S’appuyer sur l’approche du
société. Ces services ou activités sont donc adaptés aux besoins et non plus spécialisés. Ils sont conçus non
handicapées qu’aux enfants non handicapées.
- il s’agit d’une altération physique du corps, que ce soit au niveau des membres inférieurs ou supérieurs.
- il s'agit d'une altération des yeux pouvant avoir divers niveaux d'impact sur les
tout.
avoir un impact sur les comportements sociaux, ou bien sur la stabilité mentale de la personne, sans avoir
celles-ci pouvant également se cumuler.
13
Glossaire
Gouvernance locale – est le fruit d’un ensemble d’institutions, de mécanismes et de processus au travers desquels les citoyens et les groupes peuvent formuler leurs intérêts et leurs besoins (y compris les groupes victimes de discriminations, comme les personnes handicapées, les femmes, les minorités et les personnes atteintes du VIH/SIDA), communiquer sur leurs différences et exercer leurs droits et obligations au niveau
mécanismes comptables fonctionnels.
Handicap - on parle de situation de handicap lorsqu'une personne rencontre une ou plusieurs limitations dans la réalisation de ses habitudes de vie (activités quotidiennes), en raison de barrières personnelles et/
(diminution des incapacités) ainsi que par l'adaptation du contexte et de l'environnement (obstacles se transformant en facilitateurs pour garantir la réalisation effective des habitudes de vie de la personne).
de vie.
Plan d’action local relatif au Handicap
des personnes handicapées sur le territoire.
Services ordinaires – sont liés aux besoins fondamentaux de tout individu (éducation, santé, emploi,
participation sociale, la dignité et l’égalité des chances des citoyens. Les personnes handicapées ont les
Services spécialisés
peuvent être considérés comme le prolongement des services ordinaires mais doivent rester « ouverts » sur l’extérieur par la mise en place d’un maximum de passerelles avec les autres types de services.
Services de support chaque personne, suivant ses besoins et ses choix, d’avoir accès aux services ordinaires au niveau de la
signes, transports adaptés…
Signalétique – comprend les panneaux de direction, l’indication et la numérotation des rues, les panneaux d’information, les plans… La signalétique, dans la ville comme dans un bâtiment, doit être claire, simple,
meilleure orientation dans l’espace.
1414
Le Handicap au Mozambique
I/ Données-clés
Mozambique. L’Institut National des Statistiques (INE) estimait en 1999 le taux national de
En 2009, la première enquête d’envergure nationale, réalisée par SINTEF, en partenariat avec le FAMOD
Les conditions de vie des personnes handicapées sont globalement plus précaires que celles du reste
Elles sont perçues négativement et souffrent de nombreuses formes de discriminations au sein de leurs communautés, mais aussi de la société dans son ensemble.
La vulnérabilité socio-économique et les discriminations de toute sorte sont encore plus fortes pour les femmes handicapées, par effet cumulatif.
Les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables face au HIV/SIDA en raison de facteurs de
II/ Cadre législatif en vigueur et dates clés
1989 Création de l’ADEMO, première association de personnes handicapées au Mozambique.
1990 Introduction dans la Constitution de la République d’un article garantissant l’égalité des droits pour les personnes handicapées.
1999 Lancement de la Décennie Africaine pour les Personnes Handicapées (1999-2009); le
Adoption de la Politique Nationale en faveur des Personnes Handicapées (Résolution 20/99).
2000 Création du FAMOD – Forum des Associations Mozambicaines de Personnes Handicapées,regroupant 18 associations.
2006 Adoption du premier PNAD - Plan National d’Action pour le Handicap (2006-2010).
2007
2008 Adoption du Publics pour les Personnes Handicapées ou à Mobilité Réduite
2009 Adoption de la (2009-2013) (Résolution n°68/2009).
Création du Conseil National du Handicap (Décret n°78/2009)
2010
- PEN III (2010-2014).
Fédération des Associations Lusophones de Personnes Handicapées.
Mise en place du Conseil National du Handicap.
Elaboration du second PNAD - Plan National d’Action pour le Handicap
1515
Introduction
I/ Le projet « Ville et Handicap »
Le projet « Ville et Handicap » a été initié en mars 2009 par les associations RAVIM et Handicap International.
suburbains des municipalités de Maputo et de Matola. Il doit permettre le développement d’un système de services inclusifs sur le territoire au travers d’actions de sensibilisation et de formation des fournisseurs de services, de la mise en place d’un forum de concertation réunissant les principaux acteurs locaux, mais aussi de la création d’un Service d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social (SIOAS) pour les personnes handicapées.
conjointement par les associations RAVIM et Handicap International, mais a aussi fortement impliqué le mouvement des associations de personnes handicapées, et en tout premier lieu le FAMOD, les pouvoirs publics locaux et les fournisseurs de services.
II/ Objectifs du diagnostic local
Mettre en évidence la représentation sociale du handicap Apprécier la situation socio-économique des personnes handicapées
les barrières environnementales Analyser le système d’acteurs et les processus décisionnaires entre les pouvoirs publics, les fournisseurs
de service et la société civile
III/ Calendrier et principales phases de réalisation
Phase 1: Préparation du diagnostic (avril-mai 2009)- Elaboration du cadre méthodologique du diagnostic- Recherche d’information sur le territoire et les principales parties prenantesPhase 2: Lancement du diagnostic (juin 2009)- Création d’un comité de gestion du projet- Présentation du processus de diagnostic aux acteurs du territoirePhase 3: Enquêtes de terrain (juillet 2009-janvier 2010)- Enquête sur la représentation sociale du handicap (par focus-group qualitatifs)- Enquête sur la santé, les incapacités et la participation sociale (par questionnaires quantitatifs)- Enquête sur les services sanitaires et sociaux (par questionnaires quanti-qualitatifs) - Entretiens avec les parties prenantes du territoire (par entretiens approfondis)Phase 4: Analyse des données (octobre 2009 – mars 2010)- Analyse des compte-rendu d’entretien et des groupes de discussion- Analyse statistique des données quantitatives récoltées (EPI info, NetDraw)- Processus d’écriture participatif Fase 5: restitution des résultats (avril 2010)- Publication d’un rapport complet, d’une synthèse des résultats et d’un annuaire de services - Séminaire de présentation des résultats et des recommandations aux parties prenantes
Présentation du diagnostic local
16
collectivités territoriales, techniciens des fournisseurs de services sanitaires et sociaux, dirigeants et membres associations de personnes handicapées, membres de la communauté locale.
4 enquêtes se sont succédées dans le temps, permettant de combiner 4 approches méthodologiques
I/ Approche socio-anthropologique : enquête qualitative par focus groups
organisé une enquête qualitative par focus-groups.
Une première série de 12 focus-group a permis de mobiliser un total de 111 participants représentatifs
associations locales, fonctionnaires de l’administration locale, fournisseurs de services.... Un dernier atelier,
barrières limitant leur accès aux services sanitaires et sociaux existants dans la zone.
Chacun de ces groupes de discussion, d’une durée moyenne de deux heures, s’articulait autour de 3 thèmes
l’origine et les causes du Handicap, l’acceptation du Handicap dans la société, l’intégration sociale de la personne handicapée.
favorisait également la diversité des points de vue et la liberté de parole au cours des débats entre les participants.
Les informations collectées au cours de cette enquête qualitative ont ensuite analysées suivant une grille
Méthodologie
17
Introduction
ultérieures de l’enquête de terrain, notamment pour la préparation des questionnaires de l’enquête SIPS. Ces focus-groups ont également constitué un formidable levier de mobilisation communautaire et
II/ Approche épidémiologique : enquête quantitative par questionnaire
L’approche épidémiologique a également été déployée au cours d’une seconde phase d’enquête de type
d’évaluer leur niveau d’accès aux services sanitaires et sociaux. A cet effet, une enquête quantitative par questionnaire a été mise en œuvre durant 12 semaines sur le territoire.
a) Échantillonnage
Les limites géographiques des quartiers étudiés étant mal tracées sur le terrain et mal connues
homogène sur le quartier en tenant compte de la densité apparente de l'habitat.
les enquêteurs ont parcouru les rues selon la spirale d'un escargot. Les maisons ont alors été comptées
La maison, ou foyer, ainsi sélectionnée a été interrogée par le biais de la personne présente. Tous les membres du foyer ont été enregistrés, qu'ils soient présents ou non au moment de l'enquête, le répondant présent étant chargé de donner les caractéristiques de ces personnes.
Quartiers Population recensée Nombre de grappesNombre estimé de
J.Dimitrov 40 963 10 800 160
Zimpeto 6 100
Malhazine 2 170 34
Magoanine A 4 022 1 80 16
Magoanine B 3 240 48
Magoanine C 3 240 48
T3 16 636 4 320 64
Khongolote 27 649 7 108
Ndlhavela 14 1120 224
Total 205 043 50 4000 800
18
b) Application du questionnaire
Une 1ère partie comprenant quelques questions d'intérêt démographique (sexe, âge), et des
une base de comparaison avec d’autres études existantes, nous avons eu recours aux 6 questions
incapacités déclarées par les personnes interrogées entraînaient effectivement ou non une limitation
la personne (directement ou par le biais du répondant présent) avec la deuxième partie du questionnaire, contenant des questions sur le niveau d’accès aux services de santé, d’éducation, de
lui faire passer les deux parties du questionnaire et de constituer ainsi un groupe témoin.
Une équipe de 20 enquêteurs a été sélectionnée et formée
le départ sur le respect de l’équilibre de genre et l’inclusion, puisque la moitié des enquêteurs étaient des femmes tandis que chaque binôme était composé d’au moins une personne handicapée. Nous avons également privilégiée l’approche communautaire puisque tous les enquêteurs étaient eux-mêmes habitants des différents quartiers d’enquête, facilitant leur connaissance du terrain et le rapport avec la population locale. Une équipe de supervision composée de membres de la RAVIM complétait le dispositif
Méthodologie
19
c) Nombre de personnes enquêtées
d’effectifs équivalents numériquement.
un échantillon théoriquement représentatif de la population source.
sex ratio entre la population source et l'échantillon
les classes d'âge de la population source et celles
cette population, pas pour Matola.
Introduction
Catégories d'âge Source Echantillon
10 - 19
20 - 29
30 - 39
40 - 49
60 - 69
70 - 79
Total 100% 100%
9556personnes enquêtées
490personnes avec
incapacités
492personnestémoins
8574personnes sans
incapacités(491 saisis)
20
En ce qui concerne la répartition des personnes interrogées par ville
répartition des personnes handicapées par bairros
pour permettre les comparaisons de notre étude. Ajoutons que la plupart des comparaisons effectuées
de réduire encore les effets des biais d'échantillonnage.
III/ Analyse des réseaux sociaux: enquête quantitative sur les services
a) Pertinence de l’analyse des réseaux sociaux
en évidence les relations existantes entre les différents acteurs du territoire, et notamment entre les fournisseurs de services. Cette approche innovante, de plus en plus répandue dans le champ de la santé
potentiels (Clark, 2006). De manière bien souvent inconsciente, ils forment alors des groupes d’acteurs, au sein desquels les mieux informés sont souvent les mieux positionnés, et inversement. Les acteurs
leur procure un certain pouvoir, en raison du rôle d’intermédiation qu’ils jouent en faveur des acteurs les moins bien positionnés. Ainsi, l’ARS permet de mieux visualiser l’organisation et la structuration de ces dynamiques d’échange sur le plan local.
Ville Source Echantillon Freq.
Maputo 739
Matola 734
Total 100% 100% 1.473
Ville Source Echantillon Freq.
Zimpeto
Magoanine A
Magoanine B 63
Magoanine C 101
J.Dimitrov 294
Malhazine 79
Ndlavela 377
T3 99
Khongolote
Total 100% 100% 1.473
Méthodologie
{
21
Introduction
b) Modélisation du réseau local
auprès des différents fournisseurs de services. Nous leur avons demandé de caractériser les liens entretenus
déconcentrés de l’Etat, collectivités territoriales, associations de personnes handicapées, entreprises du secteur privé, agences de coopération, églises, plateformes de coordination.
sa directionnalité (de X vers Y ou bien de Y vers X)
visualiser les interactions existantes entre les différents acteurs du territoire.
social sur le plan local. Ce travail a également permis de fournir de nombreuses données quantitatives
d’accessibilité physique, niveau de formation des personnels…
IV/ Analyse du système d´acteurs local: entretiens individuels avec les acteurs du territoire
42 principaux acteurs impliqués dans le champ du développement sanitaire et social à Maputo et Matola, et contribuant
18 associations de personnes handicapées; 14 services déconcentrés de l’Etat; 6 services des collectivités territoriales; 4 réseaux et plateformes de coordination1.
Ces entretiens semi-ouverts, d’une durée moyenne de 2 heures, nous ont permis de collecter des informations sur les actions entreprises ou envisagées par les différentes entités, mais aussi de recueillir leurs recommandations pour favoriser la participation sociale des personnes handicapées au niveau local. Ils nous ont également permis d’analyser de manière plus approfondie les rapports de force et les dynamiques sous-tendant les logiques d’acteurs sur le plan local.
1
22
I/ Un milieu urbain en pleine mutation
a) Une croissance démographique extrêmement rapide à Maputo et MatolaL’Afrique subsaharienne connaît l’un des taux d’urbanisation les plus élevés au monde et sera, au cours des
dynamique puisque ses villes, et en tout premier lieu sa capitale, connaissent une croissance démographique et spatiale très rapide depuis une quarantaine d’années. Alors que l’ancienne capitale coloniale Lourenço
Matola, autrefois faubourg industriel de la capitale progressivement « entré en collision » avec sa voisine Maputo, au cours des vingt dernières années. Matola est désormais considérée comme la deuxième ville la plus importante du pays derrière Maputo et le continuum urbanisé constitué par les deux villes regroupe
l’Indépendance nationale conjuguée avec la nationalisation des immeubles de rente en 1976, donnant ville de ciment ville de roseau;
la guerre civile et les déplacements massifs de populations des campagnes vers les centres urbains;
le ralentissement dans les années 90 des migrations économiques vers les pays limitrophes, allant parfois jusqu’au rapatriement de travailleurs mozambicains.
Caractéristiques de la zone étudiée
Zoned’implémentation
du projetVille de MatolaVille de Matola
Ville de MaputoVille de Maputo
Zoned’implémentation
du projet
23
Introduction
b) L’explosion récente de la pauvreté urbaine
La pauvreté y a véritablement explosé au tournant libéral du milieu de la décennie 1980, notamment sous l’effet des plans d’ajustement structurel qui ont fragilisé des pans entiers de l’économie et entraîné une paupérisation massive des classes populaires. Cette pauvreté urbaine était alors considérée comme
conditions de vie du monde rural, harcelé par les intempéries, la guerre et le faible niveau de productivité du travail (Lachartre, 2000).
Conséquence directe de la montée des inégalités socio-économiques, la ville « libéralisée » s’est consolidée
un centre-ville relativement homogène, quadrillé par de larges avenues, composé d’habitat en ciment protégé par des grilles, des systèmes électroniques de sécurité et des gardiens privés, entourés d’hôtels, de bureaux de change, de restaurants, de cafés, de pâtisseries, de supermarchés, et autres stations-services;
mélange, un monde de métissage permanent.
c) Des groupes sociaux particulièrement vulnérables dans ce contexteSi la libéralisation engagée au cours des années 1980 concerne avant tout la transition vers le marché et provoque des transformations de grande amplitude dans l’économie urbaine (montée de l’économie
bouleversent profondément la nature de son tissu social. L’anthropologie urbaine souligne que, dans leur diversité, ces phénomènes ont en commun de desserrer les liens de l’individu de la tutelle de l’Etat et de l’autorité de ses représentants locaux, mais aussi celle exercée dans le cadre familial (Lachartre, 2000).
multiplication des familles monoparentales, enfants des rues…
d’exclusion et de décomposition sociale qui marginalisent la vaste couche des populations démunies. Parmi ces populations, on trouve des groupes plus vulnérables, ne pouvant plus s’appuyer sur un cadre social
enfants isolés, demandeurs d’emploi. Et puis les personnes handicapées.
Si l’on considère que la situation de handicap naît de l’interaction entre les facteurs personnels et les
pas moins un facteur particulièrement aggravant. En effet, la pauvreté peut directement ou indirectement engendrer le handicap en raison d’un manque d’accès aux soins de santé préventive ou curative, d’une mauvaise alimentation, d’un manque d’activités, d’un système de transport dangereux… En ce sens, on considère qu’il y a davantage de personnes handicapées au sein des couches les plus pauvres de la population que chez les plus riches (Elwan, 1999).
24
A l’inverse, lorsqu’il apparaît au cours de la vie, le handicap peut en retour générer l’exclusion sociale et entraîner vers la pauvreté des personnes qui n’y étaient pas auparavant. En raison du manque
exercer une activité professionnelle. Sa famille peut subir une baisse de revenus substantielle en raison du
familial (matériel de compensation, médicaments, autres services…). Pauvreté et Handicap peuvent donc former un cercle vicieux et s’alimenter mutuellement.
II/ Les 9 quartiers périphériques étudiés
a) Des quartiers excentrés des principaux pôles d’activité de l’agglomérationLimitée sur sa bordure orientale par l’Océan indien et au sud par l’Estuaire de l’Espírito Santo, l’agglomération
l’origine pour décongestionner la ville de ciment, que vient s’établir la majeure partie des nouveaux arrivants, provenant bien souvent des campagnes en quête de conditions de vie meilleures. Situés pour les uns au nord
constituent la zone tampon entre Maputo et Matola, traversée par la Zone Verte, bande fertile d’agriculture périurbaine, et par la Route Nationale n°1 qui relie Maputo au Nord du pays. Ils ont également en commun d’avoir été sinistrés par la violente explosion de l’arsenal militaire de Maputo survenue en mars 2007, faisant
Caractéristiques de la zone étudiée
Khongolote
Ndlavela
Jorge DimitrovMalhazine
Magoanine A
T3
Magoanine C Magoanine B
Zimpeto
25
Introduction
Ces quartiers périphériques accueillent principalement des populations en provenance des différentes
l’urbain. La ville en expansion génère ainsi un échange permanent entre l’ancien et le moderne, créant
habitants des banlieues peuvent ainsi avoir d’un côté un pied chez le guérisseur traditionnel et de l’autre dans un hôpital ou un centre de santé ou bien encore fréquenter les instances alternatives de justice et
relativement distinct de celui des habitants du centre-ville.
En l’absence de mécanismes de régulation urbaine, la rapidité avec laquelle se produit cette expansion et
d’infrastructures de base (eau, assainissement, électricité). Aguas de Moçambique - régie publique de distribution de l’eau - ne desservant pas ces quartiers périurbains, la distribution d’eau y est ainsi exclusivement effectuée par des petits opérateurs privés aux capacités limitées et aux conditions de salubrité variables. Le ramassage des ordures s’effectue par le biais de collecteurs informels de façon relativement aléatoire.
en moyenne). Par ailleurs, chacune des 33 écoles primaires et secondaires de la zone accueille en moyenne
comme Khongolote ou Ndlavela. Il n’y a aucun service spécialisé dans la zone pour répondre aux besoins
compensation, mais surtout aucun service de réhabilitation physique.
26
1Chapitre
Représentation sociale du Handicap
27
I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap 28
II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société 30
III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale 32
28
I/ Croyances et représentations collectives autour des causes du Handicap
a) Le Handicap est avant tout perçu comme une maladieLa majorité des personnes interrogées au cours des groupes de discussion associent en premier lieu le
aussi que le handicap peut également apparaître au cours de la vie, de manière soudaine et traumatique (accident, blessure de guerre, complications postopératoires) ou bien plus lente et dégénérescente (maladie invalidante, consommation d’alcool ou de drogues).
du HIV. Massivement alertés sur le caractère transmissible, irréversible et invalidant du virus, et sur la
les deux problématiques et, de manière inconsciente, le Handicap est bien souvent appréhendé comme
de préserver les individus « sains » de la communauté.
b) Des croyances populaires qui structurent profondément les représentations collectives
traditionnelle, surtout dans les quartiers périphériques principalement peuplés de néo-urbains. Le discours
causes du Handicap, comme la malédiction, le destin, le mauvais sort, ou tout simplement la malchance. De nombreuses légendes et croyances populaires nourrissent les représentations collectives pour tenter
- “Les familles riches sont punies pour leur avarice et c’est pour ça qu’elles donnent naissance à un enfant handicapé. ”
- “
garantir la prospérité future de la famille. ”.- “ ”.
- “Certains disent que c’est en raison d’un différend de voisinage, le résultat d’une vengeance entre membres de la communauté. ”.
- “ennemi. Il ne lui demande pas de le tuer mais de le rendre handicapé pour lui faire du mal, en lui paralysant un bras par exemple. ”.
- “à un enfant handicapé ”
Représentation sociale du Handicap
1Chapitre
29
- “Lorsqu’un enfant s’approche trop près de la peneira (lieu où l’on pile le mil), il devient sourd. ”- “Lorsqu’une enfant pré-pubère déambule dans la maison sans capulana (étoffe traditionnelle), on
dit qu’elle aura des enfants handicapés lorsqu’elle se mariera. ”- “On dit souvent que les personnes amputées perdent une partie de leur esprit puisqu’une partie de
leur corps est déjà dans l’au-delà. ”.- “
lorsqu’il retournera sur le champ de bataille. ”.- “
terre. ”.
femmes doivent surveiller leurs enfants, les enfants ne doivent pas se moquer des personnes handicapées,
morale. Même si elles ont généralement plus de crédit parmi les catégories sociales les plus défavorisées, ces croyances populaires sont manifestement très ancrées dans l’imaginaire collectif et transcendent l’appartenance sociale.
c) L’apparition du Handicap vécue comme une fatalitéLors de la naissance d’un enfant handicapé dans une famille, il arrive fréquemment que la femme soit tout simplement abandonnée par son mari. Celle-ci est en effet généralement tenue pour responsable
d’exclusion au sein même de la cellule familiale. Le mari qui subit une amputation est par exemple perçu comme un individu déchu, potentiellement incapable de subvenir aux besoins de sa famille.
consulter un curandeiro, dès les premiers jours
l’atténuer ou de la faire disparaître au moyen
spécialement élaboré (macumba). Lors d’un
remettent au curandeiro avant même la naissance
source de revenu particulièrement lucrative pour les curandeiros (au même titre que le traitement du HIV/SIDA), principalement auprès de familles en détresse n’ayant d’autres solutions que de s’en remettre aux marabouts et guérisseurs traditionnels, en l’absence d’une offre de médecine
salvatrice.
30
II/ Acceptation de la personne handicapée dans la société
a) La personne handicapée est parfois tenue à l’écart par sa propre famille
« Je connais des familles qui n’emmènent pas leurs
Il arrive également que certaines d’entre-elles s’opposent ouvertement au mariage de l’un des leurs
Mais la plupart du temps, c est surtout le manque de solution de prise en charge appropriée (garderie,
la réalisation d’un projet tourné vers les autres.
b) Un environnement souvent porteur de discrimination
un emploi stable, étudier, fonder une famille, avoir un logement salubre…), on constate qu’elles sont avant tout victimes de préjugés au sein de leur communauté. Que ce soit dans le voisinage, dans les magasins,
handicapées interrogées font bien souvent état d’attitudes de dédain, de mépris, voire de rejet de la part de leurs concitoyens. Pour les enfants, cela peut se manifester par l’exclusion des jeux dans la cour
deviennent pas fous à leur tour ».
De plus, il semble courant pour les personnes handicapées de se voir attribuer un surnom particulièrement
cocho, chimbunia, chigono, chikhurumba… Les chauffeurs de minibus demandent bien souvent le prix de
une indication sur un panneau...
c) La tentation de l’auto-exclusionFace aux multiples formes de discriminations dont elles sont victimes au-dehors, certaines personnes interrogées se résignent et choisissent la voie de l’auto-exclusion. Par manque d’estime de soi ou bien par
résignation. « communauté. Je connais quelqu’un qui reste toujours enfermé dans sa chambre car il a honte de sortir. »
autres.
Représentation sociale du Handicap
1Chapitre
31
d) Certains facteurs personnels semblent renforcer ou bien atténuer la discrimination sociale
mentale, ou encore l’albinisme sont considérés comme les plus stigmatisantes sur le territoire observé. De la même façon, plus les incapacités sont sévères, plus la personne est exclue par son environnement.
L’âgeL’âge est également considéré comme un facteur discriminant. Ainsi les familles semblent plus spontanément aider et stimuler un enfant handicapé pour se laver, aller aux toilettes, déambuler dans la maison… Lorsque la personne devient adulte, elle est parfois progressivement mise de côté et n’est plus assistée au quotidien par sa famille. Les incapacités s’aggravant avec l’âge, plus les personnes handicapées vieillissent, plus la dépendance s’accentue et devient davantage excluante.
Le GenreLes femmes handicapées sont la plupart du temps doublement discriminées par leur entourage et la société
sont particulièrement exposées au risque d’abus sexuel. « Je connais des hommes qui abusent de femmes Les situations de viol parfois rapportées lors de notre
enquête montrent leur extrême vulnérabilité face au risque de grossesse non-désirée ou bien d’infection par des maladies sexuellement transmissibles.
La situation socio-économique de la personne et de la familleLa personne handicapée est d’autant mieux acceptée au sein de la communauté que la famille a les moyens
s’occuper de son enfant handicapé pendant que ses parents se rendent au travail, elle pourra acquérir du
exerce elle-même une activité professionnelle ou bien qu’elle étudie, il lui sera d’autant plus facile de se considérer et d’être perçue comme quelqu’un de « normal ».
3232
III/ Des ressources communautaires comme vecteurs d’intégration sociale
a) Des mécanismes d’entraide et de charité au sein de la communautéLa vision principalement médicale du Handicap et la perception largement répandue selon laquelle la personne handicapée est un individu passif, frappé par la fatalité et dénué de capacités propres pour
approche charitable, souvent alimentée par le discours compassionnel des mouvements religieux présents en nombre dans ces quartiers populaires, conduit au renforcement des mécanismes de dépendance de la personne handicapée envers son milieu familial ou communautaire. Plusieurs associations et églises rencontrées apportent ainsi une assistance matérielle directe (vêtements, médicaments, nourriture) aux personnes handicapées, en dehors de toute stratégie d’accompagnement social.
Aussi dommageable soient ils pour la promotion du développement personnel de la personne basé sur la valorisation de ses propres potentialités, ces mécanismes d’entraide n’en demeurent pas moins essentiels pour garantir une solidarité de proximité et la cohésion du lien social. Pour certains, il serait ainsi moins
que dans la ville de ciment, où ils sont bridés par l’anonymat et l’individualisme.
b) La famille perçue comme principal vecteur d’intégration pour les personnes handicapéesLa famille est présentée de manière unanime, quelque soient les groupes interrogés, comme le principal
elle que revient la responsabilité première d’assumer la charge de la personne, de prendre soin d’elle
s’élaborer d’abord au sein de la cellule familiale.
Cependant, au vu de la fragilité socio-économique de certaines unités familiales, l’Etat, les collectivités territoriales, les associations ou
créer les conditions nécessaires pour leur permettre de subvenir aux besoins de leur membre en situation de handicap (services, mécanismes de protection sociale, matériel de compensation…). « c’est d’abord la famille qui doit prendre en charge les personnes handicapées. Mais notre capacité est limitée et nous avons besoin de services de soutien autour de nous. Nous devons pouvoir nous appuyer sur des acteurs complémentaires comme l’Etat ou la société civile».
Représentation sociale du Handicap
33
2Chapitre
33
Situation socio-économique
I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités 34
II/ Genre et âge 37
III/ Situation familiale 38
IV/ Niveau d’éducation 38
V/ Situation professionnelle et activités exercées 42
VI/ Participation associative 44
34
population. Nous restituons ici les principales données collectées au cours de nos enquêtes quantitatives, agrémentées de quelques analyses.
I/ Prévalence du handicap et typologie des incapacités
a) Combien de personnes handicapées vivent sur le territoire?
utilisées pour déterminer la prévalence du handicap dans une population donnée. Á partir des données obtenues, plusieurs indicateurs montrant l'état du handicap dans les quartiers périurbains de Maputo et
2
la population présente au moins une incapacité, ce qui représente entre 9200 et 11 300 personnes dans les 9 quartiers étudiés (cf. cercle bleu du graphe).
entre 79 500 et 97 200 personnes handicapées vivent à Maputo et Matola.
de la population présente une limitation d’activité d’au moins 6 mois (cf. groupes 2 et 2’ du graphe).
de la population présente au moins 1 incapacité de niveau intermédiaire ("beaucoup") ou bien 2 incapacités de niveau faible ("un peu")3.
amputation d'un membre supérieurles 9 quartiers étudiés.
amputation d'un membre inférieur, soit environ 600 personnes dans les 9 quartiers enquêtés.
2
la personne comme une personne handicapée. 3 Standard SINTEF.
Situation socio-économique
35
2Chapitre
35
Conformément au graphique ci-dessous, nous considérerons dorénavant 2 sous-ensembles de personnes
Le groupe 1
Le groupe 2limitation d'activité d'au moins 6 mois, auxquelles nous avons ajouté les personnes du groupe 2’ ayant
handicapées le plus vulnérable.
Incapacités (WG)
Groupe 1
Groupe 2
Incapacités+limitation d´activités Groupe 2'
Limitation d´activitésans incapacité
Amputation d´un membre
inférieur
Limitation d'activitédepuis plus de 6 mois
36
b) Quelles incapacités les personnes handicapées rencontrent-elles?
Les
inférieur, sans oublier les conséquences de maladies invalidantes.
Les généralement
et sont plus fréquemment observées dans les catégories les plus âgés.
Les
doivent donc compter sur l’aide d’une tierce personne pour leur toilette et leur hygiène quotidienne, ce qui donne une idée des problématiques rencontrées au niveau de la dépendance.
Aucune Un peu Incapacitétotale
Total
concentration
ou s'habiller
se faire comprendre
Situation socio-économique
37
2Chapitre
37
II/ Genre et âge
a) La population handicapée est globalement plus âgée…
importante entre ces deux groupes et cela semble logique dans la mesure où un grand nombre d’incapacités se développe au cours de la vie, concomitamment avec le vieillissement de la personne. Plus on est âgé, plus on a de chance de se trouver en situation de handicap.
b) …et plus féminine que le reste de la populationSi elle est en moyenne plus âgée, la population de personnes handicapées de la zone est également globalement plus féminine que le reste de la population. Le ratio de masculinité est ainsi de 0,87 pour l’ensemble de la population étudiée contre seulement
faveur des femmes dans toutes les tranches d’âge. Pour 100 femmes handicapées, il
femmes sont plus souvent concernées que les hommes par le handicap, et le handicap les fragilise davantage lorsque l’on sait les
Categoriesd´âgesen années
Hommes Femmes
38
III/ Situation familiale
a) Etat civilLe célibat diminue avec l'âge et est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. On trouve 2 fois plus de personnes célibataires chez les personnes handicapées que dans le groupe témoin
Comme le mariage, l'union maritale augmente avec l'âge et n'est pas liée au genre. En revanche, elle est
Le veuvagechez les personnes des groupes de handicap que chez les autres personnes.
Les divorces ou séparations
les séparations.
b) Structure des foyersLe nombre d'enfants dans le foyerélevé dans les foyers des personnes appartenant aux groupes de handicap les plus sérieux (groupe 2 >
enfants dans le groupe témoin).
chef de famille augmente avec l'âge et est 2 fois plus fréquent chez les hommes. Nous n'observons pas de différence importante en fonction du handicap.
IV/ Niveau d’éducation
a) Niveau d’éducation atteintLa scolarité selon les niveaux maximum atteints se répartit ainsi si l’on compare les personnes handicapées
Environ 22% des personnes handicapées n’a jamais eu accès à l’école
personne handicapée sur 4.
Niveau scolaire atteint
Non-PSH PSH Total
Aucun
Primaire
Secondaire
Supérieur
Technique
Ecole spécalisée
Autre
Total 100.0% 100.0% 100.0%
Situation socio-économique
39
2Chapitre
39
Mais il y a ensuite un véritable décrochage dans le parcours scolaire entre le primaire et le secondaire chez les personnes handicapées.
Nous observons en outre qu’il est particulièrement rare d’étudier au-delà de l’enseignement secondaire dans ces quartiers périphériqueset du reste de la population ont fréquenté l’enseignement supérieur (Baccalauréat, Licence, Maîtrise, Doctorat).
On note par ailleurs que le niveau scolaire est progressivement meilleur pour les plus jeunes générations,
b) Savoir lire et écrire
soit chez les hommes ou chez les femmes, et dans le même temps un écart de 20 points entre hommes et femmes.
Savoir lire et écrire (15 ans et plus)
Hommes Femmes Ensemble p
Non-PSH <0,001
PSH <0,001
40
Les représentations graphiques suivantes montrent que ce sont surtout le genre et l'âge qui interagissent
Chez les personnes non handicapées, on observe une diminution progressive dans le temps de la
ce titre intéressant de constater l’élévation rapide du niveau d’éducation chez les jeunes générations, sous le coup des politiques d’éducation volontaristes mises en œuvre depuis 20 ans au Mozambique.
Dans les groupes de handicap, l'alphabétisation demeure sensiblement moins élevée que dans le reste de la population, chez les hommes comme chez les femmes. On n’observe très peu d’écarts entre hommes et femmes au-dessous de 40 ans, mais également peu de progrès d’une génération sur
Si l’on rapproche ces données avec les chiffres précédents sur la scolarisation au primaire, très proches entre les personnes handicapées et le reste de la population, on en conclue que les personnes handicapées et notamment les femmes ressortent en moyenne moins alphabétisées du système scolaire primaire que
Taux d´alphabetisation
Taux d´alphabetisation chez les personnes "sans handicap"En fonction de l'âge et du genre
Catégoriesd´âges en années
Hommes Femmes
Taux d´alphabetisation
Taux d´alphabetisation chez les personnes "avec handicap"En fonction de l'âge et du genre
Catégoriesd´âges en annéesHommes Femmes
Situation socio-économique
2Chapitre
41
qu’ils ressortent du premier cycle en cours de route sans en maîtriser les savoirs fondamentaux.
A âge et genre identiques, parler portugais est moins fréquent pour les personnes handicapées par rapport aux autres. Cet écart est vraisemblablement dû au fait que le principal vecteur d’apprentissage du portugais au Mozambique demeure l’école (puisqu’il existe en réalité peu de locuteurs maternels, surtout dans ces quartiers d’expansion) et on observe donc une corrélation très étroite entre le niveau d’éducation et la maîtrise de la langue portugaise. Les personnes handicapées ayant dans l’ensemble un niveau scolaire plus faible que le reste de la population, il n’est pas étonnant de constater qu’elles s’expriment moins que les autres dans cette langue, ce qui constitue par ailleurs une
echangana demeure la principale langue parlée à la maisonau sein de leur famille . Cette prééminence du changana sur le portugais et les autres langues régionales dans les quartiers périurbains s’explique par la sociologie de la population, principalement constituée de nouveaux arrivants issus des zones rurales, où le portugais est moins présent que dans la capitale et le niveau d’éducation globalement moins élevé.
Le changana semble néanmoins progressivement remplacé par le portugais dans les groupes les plus jeunes, probablement sous l’effet de l’élévation générale du taux de scolarisation et d’alphabétisation depuis une vingtaine d’années (environ 10 points de plus d’une génération sur l’autre). Les personnes handicapées étant en moyenne plus âgées et moins éduquées que le reste de la population, elles restent
que le reste de la population.
Parlent portugais Oui Non Total
Non-PSH
PSH
Total 81.7% 18.3% 100.0%
Age Portugais Changana Bitonga Chope Autre Total
20-39
60-79
80-99
Total 35% 55% 3% 4% 4% 100%
4
42
V/ Situation professionnelle et activités exercées
a) Les activités principales exercéesLe tableau suivant présente les activités principales exercées par les personnes interrogées. Il permet
son compte (d’ailleurs bien souvent de manière informel) ou bien d’exercer un travail bénévole, il permet d’approcher indirectement la situation économique des personnes handicapées.
Nous constatons que l'emploi salarié est 2 fois moins fréquent pour les personnes handicapées
Le statut de travailleur indépendant
Emploi salarié (15 ans et plus)
Hommes Femmes
Non-PSH
PSH
Activité principale (15 ans et plus) Non-PSH PSH
Emploi salarié
Travail non-rémunéré, bénévolat
Etudiant
Au foyer
Retraité
Sans-emploi (pour raison de santé)
Sans-emploi (autre raison)
Autre
Total 100% 100%
Travail indépendant (15 ans et plus)
Non-PSH
Groupe 1
Groupe 2
Situation socio-économique
2Chapitre
43
Le statut de personne au foyer
De manière générale, le statut de retraité
déguisé). De plus, parmi les rares personnes touchant une pension de retraite, on retrouve principalement des personnes ayant exercé un emploi rémunéré formel (donc plutôt des hommes comme nous l’avons vu précédemment) mais également des anciens combattants de la lutte de libération et de la guerre civile
groupes de handicap.
Retraite à l'âge légal
Hommes>60 ans
Non-retraités
Retraités
44
b) Un taux de chômage beaucoup plus élevé que dans le reste de la populationNous approchons mieux le taux de chômage réel en ne comptant que les actifs supposés (salariés,
Comme nous pouvons le voir, le taux de chômage brut calculé est très en défaveur des personnes handicapées (39% contre 9%) et la probabilité d’être au chômage augmente avec l'âge. Cette forte
A genre et âge égal, les personnes handicapées sont 3 fois plus souvent sans-emploi pour raison de
du travail ;
Les discriminations dont elles sont victimes auprès des employeurs formels et informels les fait souvent passer en second rang lorsqu’une opportunité se présente, dans un contexte où les offres d’emploi demeurent rares.
VI/ Participation associative
De manière assez étonnante, seulement 6% des personnes handicapées disent connaître une association de personne handicapée
que le reste de la population. La connaissance d’une APH est fortement liée au genre puisque les hommes
Lorsqu’il s’agit d’apprécier l’implication associative des personnes handicapées, on se rend compte que , ce qui questionne fortement
la capacité de mobilisation de ces associations auprès de leur public-cible… Etre membre d'une APH ne semble dépendre ni de l'âge ni du genre des personnes, puisqu’on retrouve des chiffres équivalents entre les hommes et les femmes et dans toutes les classes d’âge.
être membre d'une association "autre que APHassociation communautaire…) est plus fréquent chez les personnes handicapées du groupe 1 que dans
fois plus fréquemment concernés par une association.
que les autres dans une démarche associative, bien que cela reste modéré. Cela montre toutefois le réservoir de mobilisation existant auprès de ce groupe de population, notamment pour les associations de personnes handicapées, qui restent relativement méconnues auprès des communautés.
Actifs avec emploi et chômeurs (15 ans et plus)
Non-PSH PSH Total
Emploi salarié
Travail non-rémunéré, bénévolat
Étudiant
Sans emploi (toutes raisons)
Total 100% 100% 100%
Situation socio-économique
3Chapitre
45
Conditions d’accès auxservices sanitaires et sociaux
I/ Accès aux services de santé 46
II/ Accès aux services d’éducation 49
III/ Accès aux services de formation professionnelle et à l’emploi 51
IV/ Accès aux services et programmes sociaux 54
/ 57
46
des personnes handicapées aux services sanitaires et
éducation, formation professionnelle et emploi, services
des services: la différence entre le niveau de connaissance et le niveau de besoin nous indique les
disponibles; la différence entre le niveau d’utilisation et le niveau de besoin nous renseigne sur le taux de couverture effectif des besoins exprimés.
les obstacles qu’ils disent rencontrer pour accéder à ces services
physique des bâtiments, ils nous permettent de mieux comprendre les écart constatés entre le niveau de besoin et le niveau d’utilisation d’un type de service.
Les résultats sont analysés ici de manière différenciée entre personnes handicapées / personnes non-
d’éventuels écarts liés au genre.
I/ Accès aux services de santé
En fonction du Handicap
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH
Services de santé de base
Médecin traditionnel
Service de dépistage et de traitement du VIH
Service d’appui psychologique ou psychiatrique
Service de réhabilitation physique
Fournisseur d'aides techniques
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
3Chapitre
47
les soins de santé de base, sans distinction liée au Handicap. Les postes de santé, centres de santé, cliniques, hôpitaux sont bien souvent les premiers recours lorsque se présente un problème de santé dans le foyer.
personnes interrogées déclarent avoir recours aux médecins traditionnels, alors qu’ils sont le double
126 curandeirosconventionnels en moyenne par unité de santé publique.
services de dépistage et de traitement du VIH/SIDA
la zone. Les personnes souffrant d'une limitation d'activité depuis plus de 6 mois utilisent plus ces services
maladie.
Très peu de personnes utilisent les services d’appui psychologique, mais nous notons une différence
d’une structure que les hommes.
Sans surprise, les centres de réhabilitation physique et les fournisseurs d'aides techniques sont plus
services de réhabilitation physique, un quart des personnes avec limitations d'activités en expriment le
pas. Le besoin d’accès aux fournisseurs de matériel est donc fortement insatisfait pour les personnes handicapées.
En fonction du Genre
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Services de santé de base
Médecin traditionnel
Service de dépistage et de traitement du VIH
Service d’appui psychologique ou psychiatrique
Service de réhabilitation physique
Fournisseur d'aides techniques
48
b) Les obstacles à l'accès aux services de santé
plus fortement (p < 0,001) pour les personnes des groupes de handicap que pour les autres personnes . Les
Bien que les soins et les médicaments soient en théorie gratuits pour les personnes handicapées les plus vulnérables6
de santé, ce qui entraîne une forte élasticité de la demande vis-à-vis des prix. En d’autres termes, des prix trop élevés découragent les usagers très facilement et de manière exponentielle, ce qui ne favorise pas le déploiement d’une approche préventive de la santé, qui pourrait limiter l’apparition ou le développement
l’hôpital qu’en dernier recours, lorsqu’ils sont véritablement malades ou que la médecine traditionnelle a atteint ses limites. L’incohérence temporelle est en effet plus forte chez les individus lorsque les coûts sont
Se déplacer vers une structure de santé demeure délicat pour de nombreuses personnes handicapées
en découle), du manque d’accessibilité du système de transport public et privé, et du mauvais état des routes (la plupart du temps non-goudronnées et ensablées). L’accessibilité physique des bâtiments est
réduite…
L’accès à l’information est visiblement plus problématique pour les personnes handicapées que pour les
visuelle ou auditive). Selon la Direction de la Santé de Maputo, il n’y a ainsi pas un seul agent de santé
Obstacles pour: Non-PSH PSH p
Payer du matériel de compensation <0,001
Payer les médicaments <0,001
Payer une consultation médicale <0,001
<0,001
Accéder et se déplacer dans un centre de santé <0,001
<0,001
Être bien accueilli par les agents de santé <0,001
6
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
3Chapitre
49
face au VIH/SIDA, alors que celles-ci sont globalement plus exposées que les autres au risque d’infection (abus sexuels, transfusions et injections médicamenteuses, promiscuité de la vie en institution…). Elles
traitement du VIH en raison du manque de formation des agents de santé, du manque d’adaptation des matériel d’IEC ou bien encore de la croyance erronée selon laquelle les personnes handicapées ne seraient pas sexuellement actives.
II/ Accès aux services d’éducation
En fonction du Handicap
En fonction du Genre
Dans l’ensemble, l’utilisation des est peu discriminante pour les personnes handicapées, qui les utilisent dans des proportions comparables aux autres personnes. Or, nous avons vu dans le chapitre précédent qu’il y avait un fort décrochage de la scolarisation des
deux dernières catégories une forte différence entre le niveau de besoin et le niveau d’utilisation effectif,
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
Enseignement supérieur
Enseignement technique
Ecole spécialisée
Bourse d'études
Alphabétisation pour adultes
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
Enseignement supérieur
Enseignement technique
Ecole spécialisée
Bourse d'études
Alphabétisation pour adultes
50
sans distinction de handicap.
Seule l’alphabétisation pour adultes est moins utilisée par les personnes handicapées que par les autres, alors que la logique voudrait que ce soit l’inverse (puisque les personnes handicapées sont globalement moins alphabétisées, comme nous l’avons vu précédemment). L’école spécialisée n’est logiquement fréquentée que par des personnes handicapées.
b) Les obstacles à l'accès aux services d’éducationEn analyse univariée, tous les obstacles sont ressentis plus fortement par les personnes des groupes de
ce sont d’abord les barrières économiques qui pénalisent le plus durement les personnes handicapées
Ainsi, la capacité à faire face aux coûts de l’enseignement conditionne en premier lieu l’entame ou la
publiques sont réputées gratuites, il n’en demeure pas moins un certain nombre de coûts indirects qui peuvent décourager les familles: pourboires des gardes, transport, uniformes, matériel didactique…
Le manque d’appui familial est également directement évoqué par les personnes handicapées comme
découragement face au manque de solutions éducatives adaptées dans la zone et au poids des coûts induits par la scolarité. Par exemple,
depuis les quartiers périurbains jusqu’au quartier de Malhangalene et les attendre dans la cour de l’école pendant toute la matinée, se privant ainsi de la possibilité d’exercer une activité professionnelle pendant
pour les familles.
Obstacles pour : Non-PSH PSH p
Faire face aux coûts de l'enseignement 0,001
<0,001
Avoir un appui familial 0,03
<0,001
Avoir de l'info sur les cursus scolaires existants 0,01
Avoir des infos sur les écoles que la personne peut fréquenter 0,09
0,001
Accéder et se déplacer dans l'école <0,001
Etre accepté par les professeurs et les élèves 0,007
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
3Chapitre
51
L’éducation inclusive reste très délicate à mettre en œuvre
professeurs de proposer un accompagnement adapté aux nécessités éducatives de leurs élèves dans ces conditions, leur manque de formation sur la question du Handicap rend
handicapées au cours de leur cursus de formation, celle-ci reste
il n’y aurait que 5 professeurs véritablement formés en langue des signes (au sein de l’école Josina Machel), aucun
situation, près d’1 personne handicapée sur 2 en âge d’étudier
l’accessibilité physique sont une fois de plus pointées du doigt par les personnes handicapées
III/ Accès aux services de formation professionnelle et à l’emploi
En fonction du Handicap
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH
Centre de formation professionnelle
Programme de formation professionnelle
Service de micro-crédit
52
En fonction du Genre
centres de formation professionnelle de l’INEFP,
Les programmes de formation professionnelle
n’est lié au handicap.
service d’accompagnement à l’emploi, sans doute parce qu’il n’en existe pas véritablement sur la zone, en dehors de quelques initiatives isolées du secteur associatif.
Nous ne montrons pas de différence d’accès au micro-crédithandicapées et les autres personnes, entre les hommes et les femmes. Parmi les personnes qui
de microcrédit. Les hommes expriment plus souvent leur connaissance et leur besoin de microcrédit que les femmes.
Nous voyons donc que dans tous les cas laconnaissance des services de formation professionnelle et d’aide à l’emploi est plus élevée chez les hommes que chez les femmes,et les besoins sont plus souvent exprimés par les hommes que par les femmes. En revanche, le
vis de ces services, qui semblent demandés par une part importante de la population locale. Il semble que l’accès au marché du travail soit une préoccupation majeure pour tous, face au manque de débouchés professionnels en dehors du secteur informel.
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Centre de formationprofessionnelle
Programme de formation professionnelle
l'emploi
Service de micro-crédit
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
3Chapitre
53
b) Les obstacles à l'accès aux services de formation professionnelle et à l’emploiEn analyse univariée, nous montrons peu de différences entre les personnes handicapées et les autres dans
Dans le champ de la formation professionnelle, ce sont les coûts qui dissuadent en premier lieu les
des centres de formation professionnelle de l’INEPF. Cela s’explique tout d’abord par le fait qu’il n’existe
(Matola) ou bien dans le Bairro Central et FPLM (Maputo), le transport constitue une barrière non-négligeable pour entreprendre une formation. De plus, les formations proposées par l’INEPF s’avèrent relativement onéreuses
programmes de formation professionnelle proposées par les associations locales ou les églises, mais ils semblent peu adaptés aux besoins réels du marché du travail et peinent à offrir des débouchés concrets vers l’emploi. De nombreuses personnes interrogées déclarent multiplier les formations courtes
manuels (couture, crochet, menuiserie…) offrant des débouchés limités ou alors peu rémunérateurs.
Obstacles pour:Non.PSH
PSH p
0,6
Obtenir un microcrédit pour développer sa propre activité 0,3
0,03
Payer une formation professionnelle
0,2
0,2
0,2
Avoir des conditions de travail acceptables 0,3
Avoir de l’information sur les formation existantes
Être accueilli convenablement par les formateurs 0,6
Trouver une solution de garde pour les enfants pendant le travail 0,2
Circuler sans entrave sur son lieu de travail 0,2
Se rendre sur son lieu de travail 0,2
Être accepté par ses collègues de travail 0,2
54
fortes discriminations à l’embauche de la part des employeurs par rapport aux autres candidats. Parfois, c’est tout bonnement l’entreprise ou l’administration qui n’est pas accessible ou bien le poste de travail qui n’est pas adapté à
sont 6 fois moins salariées que les hommes – et se dirigent donc majoritairement vers le secteur informel
solutions de garde pour leurs enfants pendant les horaires de travail. Cela est encore plus problématique
l’absence de solution adaptée au sein des crèches de la zone.
se tourner vers l’auto-entreprenariat, bien souvent dans la sphère informelle (petit commerce de rue, artisanat…).à la création d’entreprise limite fortement la mise en œuvre de projets générateurs de revenus. Généralement dotées d’un niveau de formation plus faible, les personnes handicapées semblent plus
IV/ Accès aux services et programmes sociaux
En fonction du Handicap
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH
Crèche et école communautaire
Centre d'accueil des enfants
Centre de transit
Centre communautaire ouvert
Programme d’aide alimentaire (PSA)
Programme d'appui social direct (PASD)
travail (PBST)
Programme de gestion des revenus (PGR)
Programme de développement communautaire (PDC)
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
3Chapitre
55
En fonction du Genre
crèches, sensiblement plus souvent parmi les personnes non
Centres d'appui à la vieillesse,les Centres de transit et les Centres communautaires ouverts pour la simple et bonne raison qu’il en existe très peu sur le territoire concerné. Ils sont cependant fortement demandés pour les publics les plus
Les différents programmes de l’Institut National d’Action Sociale (INAS)
problématiques de subsistance auxquelles sont confrontées la grande majorité d’entre-elles.
est frappant de constater ici le manque de connaissance des habitants de la zone sur les services de l’INAS existantsquatre autres programmes sociaux de l’INAS ne le sont que par 1 personne sur 10, ce qui est relativement faible pour des programmes d’envergure nationale, qui pour certains ont plus de dix ans d’existence. De plus, on remarque un écart de connaissance très important entre les hommes et les femmes pour chacun de ces programmes.
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Crèche et école communautaire
Centre d'accueil des enfants
Centre de transit
Centre communautaire ouvert
Programme d’aide alimentaire (PSA)
Programme d'appui social direct (PASD)
travail (PBST)
Programme de gestion des revenus (PGR)
Programme de développement communautaire (PDC)
56
b) Les obstacles à l'accès aux services et programmes sociauxEn analyse univariée, tous les items sont perçus comme des obstacles modérément plus importants par
Bien qu’elles soient considérées comme l’un des 6 groupes prioritaires des programmes sociaux de l’INAS (au même titre que les femmes, les personnes âgées, les personnes malades, les enfants en situation de vulnérabilité…), les personnes handicapées déclarent éprouver de nombreuses
elles, soit
cette même année dans le programme PSA et le PASD aurait permis la distribution de 11 chaises roulantes
ville.
L’INAS a fait le choix pertinent d’une approche intégrée dans ses différents programmes d’assistance sociale, mais dans la réalité ceux-ci ne parviennent pas à atteindre les personnes handicapées de manière transversale. En
d’un cadre méthodologique et organisationnel adapté, elles
de protection sociale enregistrés au niveau nationale 7.
Lesexistants sont très importantes, que ce soit pour les personnes handicapées ou bien le reste de la population (64
constatés entre le niveau de besoin des programmes et le niveau de connaissance de la part des habitants interrogés. L’INAS semble avoir pris la mesure de ce problème puisqu’elle
le renforcement des mécanismes de divulgation des
locales. Une attention toute particulière doit être portée
puissent également être informées de leurs droits en matière de protection sociale.
Obstacles pour:Non.PSH
PSH p
0,06
Avoir des infos sur les programmes d'action sociale existants 0,03
Etre bien accueilli par les professionnels 0,01
Se déplacer de la maison au programme 0,02
7 .
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
3Chapitre
57
En fonction du Handicap
En fonction du Genre
La pratique d’activités sportives et culturelles
liée au genre dans l’accès aux activités culturelles et sportives, puisque les femmes sont 2 fois moins
loisirs, sans différence entre les personnes handicapées et les autres personnes. Les femmes semblent
service de transports, sans différence entre les personnes handicapées
connaissent pas.
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
PSH Non-PSH PSH Non-PSH PSH Non-PSH
Activités culturellesou sportives
Activités de loisirs
Service de transport
Type de serviceCONNAISSANCE BESOIN UTILISATION
Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes
Activités culturelles ou sportives
Activités de loisirs
Service de transport
5858
b) Les obstacles à l'accès aux autres types de servicesEn analyse univariée, tous les items sont perçus comme des obstacles bien plus importants par les
Les pratiques culturelles et sportives ne sont pas véritablement démocratisées en raison du manque d’infrastructures disponibles dans ces nouveaux quartiers d’habitation (terrains de football, gymnase, cinéma…) et du coût jugé élevé des manifestations proposées. Le sport peut être un formidable moyen ludique de rééducation et d’épanouissement individuel, facilitant la rencontre et la mise en relation avec l’environnement extérieur. Mais malheureusement, de nombreuses personnes handicapées limitent leur
soi. Le manque d’accessibilité des infrastructures, le coût élevé du matériel sportif adapté (ballons avec
La question du transport est particulièrement critique pour l’ensemble des habitants de la zone
personne handicapée délivrée par l’ADEMO permet en théorie d’emprunter les transports publics (TPM) gratuitement. Mais les quartiers périphériques sont en grande majorité desservis par des transporteurs privés individuels - chapas et machibomboset d’accueil, faisant d’ailleurs souvent payer le double du prix pour les personnes handicapées accompagnées ou bien en chaise roulante.
Obstacles pour:Non.PSH
PSH p
Payer les activités culturelles et sportives 0,001
Trouver les installations permettant une pratique culturelle et sportive
0,004
Payer les transports publics <0,001
Avoir des infos sur les événements culturels et sportifs 0,02
Accéder aux transports en commun <0,001
Accéder et se déplacer dans les bâtiments du service public <0,001
Circuler dans les espaces public (rues, chemins...) <0,001
<0,001
Se déplacer dans sa maison <0,001
Conditions d’accès aux services sanitaires et sociaux
4Chapitre
Le système d’acteurs locaux
59
I/ Les associations de personnes handicapées 61
II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux 65
III/ Les pouvoirs publics locaux : services déconcentrés de l’Etat et collectivités territoriales 69
60
par les APH), les fournisseurs de services et les pouvoirs publics. Suivant la logique du schéma triangulaire
Dans un schéma équilibré, les usagers sont clients et idéalement co-élaborateurs du service car ils peuvent/doivent jouer un rôle actifCeci passe par des mécanismes consultatifs, mais aussi par des actions de plaidoyer et de monitoring des politiques publiques et de leur application, actions généralement menées par la voie des APH. Toute amélioration de la qualité de la chaîne de services passe par une stimulation de la demande des usagers, de
un système de contrôle imposé par le haut sans aucune demande de la base ne peut pas se maintenir dans
Les fournisseurs de services répondent de manière directe aux besoins des usagers et doivent . Qu’il s’agisse de structures
politiques publiques et des mécanismes liés aux réglementations des services sanitaires et sociaux.
nécessaires pour garantir la disponibilité des services. Cette élaboration des politiques et des systèmes doit se baser sur une évaluation régulière des besoins des personnes en situation de handicap, et sur les droits fondamentaux reconnus par les textes nationaux et internationaux. Les politiques et les systèmes doivent notamment garantir l’accessibilité et la qualité des services.
Le système d’acteurs locaux
POUVOIRS PUBLICSNiveau central
Niveau local: Applique les politiques, met en place les systèmes, relaie les besoins
USAGERS(personnes en situation
de handicap, dont les
par les APH)Choix, utilisation,
évaluation de la qualité
FOURNISSEURSDE SERVICE
(publics et privés)
Prestation du service
Evalue les besoins, Garanti l’accès
Régule,provisionne,
évalue
Offre de serviceDemande, plaidoyer
4Chapitre
61
I/ Les associations de personnes handicapées (APH)
(cf. liste Annexe 1). Souvent d’envergure nationale, elles ont émergé au cours des vingt dernières années
engagée au Mozambique au tournant des années 1990 (progression des libertés publiques avec notamment la reconnaissance de la liberté d’association).
etc).
a) Des capacités opérationnelles limitées
et instables. Ce phénomène est aggravé par la présence de plusieurs associations sur des « créneaux » et des activités similaires, ce qui génère bien souvent une forte concurrence dans l’accès aux fonds disponibles, que ce soit localement, ou bien via les agences de coopération internationale.
ou bien encore la gestion du cycle de projet. Le faible niveau de formation des membres des associations, notamment des cadres intermédiaires, limite fortement les capacités de lobbying du mouvement sur la scène nationale, que ce soit auprès de l’opinion publique, des autorités locales ou bien des fournisseurs de service.
Activités économiques
Éducation
Formation
Sport
Culture
Promotion et protection des Droits
Santé
Autre
18%
33%
8%
11%
15%
11%3%2%
62
pour
Le nombre total d’adhérents de ces 18 associations se situerait aux alentours de 30 000 dans tout le pays, dont une grande partie dans la région de Maputo, leur base historique. Ce chiffre reste relativement approximatif puisque la plupart des APH ne tiennent pas de registres actualisés de leurs adhérents et que
limités (véhicules, matériel de communication), personnes handicapées vivant dans les zones les plus reculées de l’agglomération.
Il y a un véritable puisque notre enquête a montré qu’une minorité de personnes
également largement sous-représentées au sein des associations - pour rappel, les hommes sont entre 2,1 et 2,4 fois plus fréquemment membres d’une APH que les femmes - tout comme dans les conseils de
lorsque l’on sait qu’il y a davantage de femmes que d’hommes handicapés.
c) Un manque de renouvellement des cadres et de gouvernance interne
Maputo-Matola, on constate que ce sont toujours les mêmes individus qui incarnent le mouvement des
présentes dans les différents séminaires, réunions et formations organisées localement. Le renouvellement des cadres est particulièrement problématique et il n’est pas rare de constater que les fondateurs d’une
naissance de l’association, en l’absence de pratiques de gouvernance permettant l’alternance.
Visuel Auditif Moteur Intellectuel Autres
Le système d’acteurs locaux
4Chapitre
63
d) Une dynamique de coordination assoupie17 de ces associations sont réunies au sein du FAMOD, plateforme nationale de coordination du mouvement
le FAMOD
mouvement sur la scène nationale et locale.
la dynamique de coordination inter-associations demeure relativement faible, comme le montre la carte du réseau des APH que nous avons modélisé.
liens existants entre les APH sont particulièrement distendus et souvent unidirectionnels, ce qui témoigne d’un réseau peu dense et peu dynamique. Les APH y apparaissent à des niveaux d’intégration fort
mouvement en dehors de la médiation du FAMOD
des personnes handicapées), les espaces de coordination, mais surtout de coproduction entre associations demeurent relativement rares.
CODEFAM
AMMD
ADEMIMO
ADPDM
ADPPDCM
ACRIDEME
Com. Paralímpico
FAMOD
ADEMO
NLHUVUKU
ASUMO
ACAMOAMOFAS
CERCI
AMDV
CINFORTECNICA
AJODEMORAVIM ADESU
64
Les interactions du réseau des APH avec l’extérieur sont également relativement disparates, que ce soit avec les fournisseurs de services mais surtout avec les collectivités territoriales (autárquias locais) qui ne sont presque jamais sollicités dans les différentes activités mises en œuvre. Les APH se cantonnent
chercher la construction de voies nouvelles avec des acteurs tierces sur le plan local.
e) Des potentialités et des forces existantesLes associations de personnes handicapées présentent néanmoins de nombreuses potentialités pour venir appuyer les dynamiques de développement local. Historiquement implantées dans l’agglomération de Maputo, elles jouissent tout d’abord une très bonne connaissance du territoire. Militant depuis de nombreuses années au sein de la société civile, les représentants des APH connaissent également bien le fonctionnement des institutions locales, surtout des services de l’Etat.
aussi par la création récente du Conseil National du Handicap, associant étroitement pouvoirs publics et
des politiques publiques national en faveur des personnes handicapées. Les membres des associations pourront apporter dans ce cadre une expertise concrète aux autres acteurs du territoire. Étant bien souvent eux-mêmes en situation de handicap, ils possèdent une bonne connaissance de problématiques les touchant eux-mêmes individuellement, et peuvent donc proposer des solutions adaptées.
Le système d’acteurs locaux
4Chapitre
65
II/ Les fournisseurs de services sanitaires et sociaux
Un total de 2.564 personnes travaillent au sein de ces différents services, qu’ils soient salariés ou
a) Une offre de service saturée et centralisée à Maputo
dans la ville de Maputodisparités d’équipement en infrastructures de base entre les deux municipalités voisines. Ces différences impactent fortement les conditions d’utilisation des services puisqu’ils sont globalement beaucoup plus saturés dans les quartiers de Matola que dans ceux de Maputo (notamment les écoles et les centres de santé). Cet engorgement est renforcé par le manque de professionnels disponibles, et notamment de
la multiplicité des tâches, une faible productivité du travail et un accueil défaillant des usagers.
De plus, les services disponibles dans les 9 quartiers d’implémentation du projet sont exclusivement des services ordinaires. L’ensemble des services spécialisés se trouve en dehors de la zone, principalement
ont besoin de consulter un ophtalmologue, de suivre une session de réhabilitation physique, de scolariser leurs enfants dans une école spéciale ou dans une classe inclusive…etc. Cela n’est pas sans poser problème lorsque l’on connait les transport d’au moins 1h30.
Sportet
Culture 9% Santé
23%
Education32%
Programmes de services
sociaux19%
Formation et Emploi
17%
Activités sportivesActivités culturelles et artistiques
Crèches et garderiesCentres d’accueil pour enfants
vulnérablesCentres de transit
Programmes d’appui aux
Formations professionnellesProgrammes d’apprentissage
Micro créditActivités génératrices de revenus
Accompagnement à l’emploi
Médecine traditionnellePharmacies
Dépistage et traitement du
Médecine physique et réadaptationFournisseurs d’aides techniques
Enseignement primaireEnseignement secondaire
Education spécialiséeAlphabétisation pour adultes
66
Il y a cependant une réelle volonté de rattrapage et d’expansion des infrastructures ordinaires dans ces quartiers puisque l’on constate que 2/3 des services existants y ont été créés sur la seule période 2000-2010. Ces créations concernent avant tout les centres de santé, les écoles primaires et secondaires,
autres services devraient voir le jour dans les années qui viennent pour faire face à la forte croissance de
Zimpeto.
une tendance progressive à la privatisation des nouveaux services sanitaires et sociaux créésservices étaient privés en 2000, la situation s’est exactement inversée au cours de la dernière décennie
une augmentation des
vulnérables comme les personnes handicapées. Elle doit nécessairement s’accompagner de la mise en place, en parallèle, de mécanisme de soutien garantissant l’accès des groupes les plus fragiles aux services.
c) Un système de services peu inclusif
comme très peu inclusifs par les personnes handicapées interrogées au cours de notre enquête.
Comme nous l’avons vu précédemment, l’accessibilité physique des services est perçue comme un problème prioritaire pour de nombreuses personnes handicapées. Alors qu’environ un tiers des fournisseurs
Le système d’acteurs locaux
ServicesEffectif
total
Accèsextérieuraccessible
Circulationintérieure
sansentrave
Toilettes accessibles
Information accessible
Personnel formé à la
prise en charge de
PSH
Santé 33
Education 46
Formation professionnelle et Emploi
24
Services et Programmes sociaux
27
Sport et Culture 13
TOTAL 143 23% 39% 11% 5% 25%
4Chapitre
67
handicapéessensibilisé et compétent pour accueillir convenablement les personnes handicapées dans leurs services. Il n’y a par exemple aucun agent de santé et seulement une poignée de professeurs formés en langue des
charge des personnes handicapées et de rendre ainsi leurs services plus inclusifs.
de l’argent pour l’achat d’uniformes ou de matériel dans les écoles, pour les pourboires des gardes…etc. conditions d’utilisation préférentielles
aux usagers les plus vulnérables (personnes âgées, femmes seules, enfants vulnérables, personnes
d) Des relations principalement sectorielles et verticalesA la lecture de la carte du réseau des fournisseurs de services, nous distinguons visuellement 3 sous-
Le premier ensemble agrège des structures de santé dans un nuage particulièrement dense et homogène (a),
Le second sous-ensemble réunit presque exclusivement des structures d’éducation, principalement des écoles primaires et secondaires (b),
c).
Santé
Éducation
Formation et Emploi
Services sociaux
Sport et Culture
(c)
(a)(b)
68
Les 2 autres secteurs étudiés lors de l’enquête (formation professionnelle et emploi, sport et culture)
Nous pouvons en conclure que les relations entre les fournisseurs de service de la zone s’organisent structurellement selon des logiques sectorielles et verticalesprincipalement entre-elles et dans un mouvement top-down (hôpital central vers hôpital général, puis vers
en considérant la globalité de leurs besoins et en leur adressant des réponses sur-mesure en complémentarité avec d’autres acteurs de la zone. On constate généralement que les situations de précarité et d’exclusion naissent de la dégradation conjointe des conditions sanitaires et des conditions d’existence des individus, sans qu’il soit toujours possible de déterminer si la santé et le social se dégradent ou se renforcent mutuellement.
e) Des mécanismes de coordination et de référencement effectifsCependant, en dépit de la forte segmentation du réseau des fournisseurs de service, on observe une
. Ce constat est particulièrement vrai dans le champ de la santé, où les mécanismes de référencement entre les différents échelons du dispositif sanitaire jouent un rôle primordial dans le fonctionnement de la chaîne de soin. Il y a donc vraisemblablement ici les prémices d’une culture de sans doute appelé a être stimulé plus largement.
les services locaux s’appuient également fortement
la communauté
réseau des professionnels de l'action sanitaire et sociale par exemple. Cela témoigne de la prééminence du secrétariat de quartier comme interface de communication à l’échelle locale et en trompe-l’œil de
.
Type de lien entre les fournisseurs de services de la zone
Effectif total PourcentageIntensité
moyenne des liens (1 à 3)
Appui technique/ formation 2,29
19
Référencement de patients / clients 136 2,21
Echange d'information/ coordination d'activités 190
Total 390
Le système d’acteurs locaux
4Chapitre
69
III/ Les pouvoirs publics locaux : services déconcentrés de l’Etat et collectivités territorialess
Orgãos locais do Estado - OLE) et les collectivités territoriales (Autárquias locais - AL).
Les services déconcentrés de l’Etat déconcentration administrative,
central aux fonctionnaires locaux. Cette catégorie regroupe les différentes directions provinciales et distritales de la femme et de l’action sociale, de la santé, de l’éducation, de la culture… chargées d’administrer le territoire de Maputo et Matola au plus proche des citoyens.
Les collectivités territoriales ont été créées dans une optique de décentralisation territoriale, qui
décision des citoyens, favorisant l’émergence d’une démocratie de proximité. Cette catégorie regroupe
sociale, service municipal de la santé, service municipal de l’éducation et de la culture…etc.
70
MATOLAServices déconcentrés Collectivité territoriale
Etat Ministério da Mulher e da Acção Social Direcção Nacional do INAS
Conselho Municipal da MatolaNiveaucentral
Province
Direcção da Mulher e da Acção Social da Provincia de MaputoDelegação do INAS da Provincia deMaputo
Direcção de Saúde da Provincia de Maputo
Direcção de Educação e Cultura da Provincia de Maputo
Direcção da Juventude e Desportos da Provincia de Maputo
Gabinete do Gênero e Empoderamento da Mulher e Acção Social do Municipio de Matola
Vereação da Cultura, Juventude e Desportos do Municipio da Matola
Servicemunicipal
District Serviço de Saúde, Mulher e Acção
Social da Cidade de Matola
Posteadministratif
Posto Administrativo de Infulene
Quartier Khongolote, T3, Ndlavela
MAPUTOServices déconcentrés Collectivité territoriale
Etat Ministério da Mulher e da Acção Social Direcção Nacional do INAS
Conselho Municipal de MaputoNiveaucentral
Province
Direcção da Mulher e da Acção Social da Cidade de Maputo
Delegação do INAS da Cidade de Maputo
Direcção de Saúde da Cidade de Maputo
Direcção da Educação e Cultura da Cidade de Maputo
Direcção da Juventude e Desportos da Cidade de Maputo
Vereação de Saúde e Acção Social do Municipio de Maputo
Vereação de Educação, Cultura e Desporto do Municipio de Maputo
Service municipal
District Direcção Distrital da Mulher e Acção Social
Quartier Jorge Dimitrov, Malhazine, Zimpeto, Magoanine A, B, C Quartier
Le système d’acteurs locaux
4Chapitre
71
a) Un processus de décentralisation encore poussif mais cependant effectif
8. Elle a ensuite été suivie d’une phase de
échelons de l’administration (province, district, poste administratif, quartier)9
processus distincts, mais développés concomitamment, sont donc relativement récents et inachevés sur le territoire. Cette situation transitoire génère une certaine confusion dans la répartition des compé-tences et des prérogatives entre les différents échelons administratifs et territoriaux.
10 selon une logique principalement bottom-upeux plutôt un cheminement top-down de l’administration centrale vers les échelons locaux, ce qui créé
. Sans affectation de
être effectivement mis en œuvre.
On observe également des depuis l’Etat central vers les services
déconcentrés ou bien vers les collectivités territoriales (des responsabilités sont parfois attribués sans que ne soient allouées les responsabilités correspondantes, voire l’inverse…). Cependant, malgré ces
le transfert de gestion de certains unités sanitaires et sociales de base commence à se mettre en œuvre11, tout du moins du côté de Maputo. Ainsi, le 1er janvier 2010, l’ensemble du système
Service de l’Education, de la Culture et des Sports de la Municipalité de Maputo. 21 centres de santé sur les
une montée en puissance progressive du rôle des Municipalités dans les affaires sanitaires et sociales, bien qu’elle ne s’accompagne pas d’objectif clairs en terme d’amélioration de la qualité des services publics.
b) Une gouvernance urbaine complexeComme nous avons pu le voir sur le schéma précédent, la structuration organique des municipalités diffère fortement d’une collectivité territoriale à l’autre. Par exemple, la santé et l’action sociale sont
interlocuteurs des deux municipalités dans le champ de l’action sanitaire et sociale.
La répartition des compétences entre les OLE et les AL n’apparaît pas non plus toujours clairement aux yeux des acteurs de terrain et des populations . Sans parler du fait que certaines entités soient placées sous la double tutelle d’un service déconcentré de l’Etat et de la Municipalité, ce qui ne favorise absolument pas la
stratégiesindividuelles d’opportunité à des logiques de concertation collective, en l’absence de relations clairement organisées et structurées entre les différentes entités déconcentrées et décentralisées.
8 Loi de municipalisation 2/97. 9
10 Plan économique et social de District (PESOD).11 En application du Décret 33/2006.
72
territoire (Cidade/Provincia et Municipio de Maputo/Matola) rendent la gouvernance urbaine locale particulièrement complexe, notamment dans le champ sanitaire et social. Tandis que l’agglomération de Maputo et Matola se transforme en un ensemble urbain de plus en plus homogène, dont les dynamiques sociales et urbaines s’interpénètrent de façon croissante, il apparaît urgent d’adopter une approche globale
c) Des capacités opérationnelles grevées par le manque de ressources
manque patent de . Les services municipaux d’action
sociale ne comptent par exemple qu’une dizaine de personnes pour mettre en œuvre des programmes
de ressources sans aucune dimension d’accompagnement social personnalisé en raison du manque de temps et de moyens.
l’accessibilité physique des bâtiments, le techniquement pénalise également grandement les pouvoirs publics.
d) Des programmes sociaux appelés à monter en puissanceDe manière plus favorable, on constate une dynamique de développement et de renforcement des dispositifs d’action sociale existants, que ce soit sur le plan national - avec notamment la nouvelle Loi
sociale au niveau des Municipalités de Maputo et Matola. Bien que les collectivités territoriales privilégient pour le moment une approche plutôt caritative de l’action sociale (panier alimentaire, don de matériel, don de vêtements…), et que leurs initiatives soient en grande partie déconnectées des actions menées par les services de l’INAS, ces initiatives semblent aller dans le sens d’une meilleure prise en compte des populations vulnérables.
personnes handicapées sont considérées comme groupe prioritaires par la plupart des dispositifs d’assistance sociale développés par les différentes entités, que ce soit du côté des services déconcentrés de l’Etat ou bien des collectivités décentralisées. Cependant, en raison
matérielles limitées, ces programmes peinent pour
de manière satisfaisante.
Le système d’acteurs locaux
4Chapitre
73
e) Les secrétaires de quartier en position d’intermédiation entre usagers et servicesLes secrétaires de quartier constituent généralement le tout premier recours pour la population locale
prestations sociales…) et ce sont donc souvent eux qui demande sociale de leurs administrés vers les services existant localement. En ce sens, l’administration
des personnes handicapées.
Les secrétaires de quartier remplissent également la fonction de pivot, de nœud d’intermédiation entre les différentes services sanitaires et sociaux. Sur la carte ci-dessous, nous avons fait apparaître les nœuds correspondant aux secrétariat de quartiers au milieu du réseau des fournisseurs de services sanitaires et sociaux. On voit combien leur présence est fortement structurante pour le réseau local, incontournables courroies de transmission permettant l’articulation de la chaîne de service et les échanges intersectoriels, notamment dans le champ de l’éducation et des services sociaux.
et fournisseurs de services par l’intermédiaire des secrétaires de quartier présente toutefois certaines
Les personnels des secrétariats de quartier ne sont pas toujours bien formés aux techniques du travail social et peuvent éprouver ,
Il n’ont bien souvent qu’une vision parcellaire de l’éventail de services existants dans leur quartier ou dans les quartiers avoisinants en raison d’un manque d’accès à l’information, ce qui limite leur
La situation de gatekeeper qu’ils occupent à l’intersection de la demande sociale et de l’offre de service peut amener le développement de logiques clientélistes avec leurs administrés. En effet,
le détenteur du pouvoir au niveau local pour faciliter la satisfaction immédiate de leurs besoins de base (Badie, 1992).
Santé
Éducation
Formation et Emploi
Services sociaux
Sport et Culture
Secrétaires de quartier
74
75
Recommandations pour les acteurs du territoire
Discussion
I/ Par axes d’intervention 77
II/ Par secteurs d’intervention 81
76
Entreprisesdu secteur privé
Servicesde l’Etat
(Centraux et déconcentrés)
Collectivitésterritoriales
(Municipalités)
Milieuacadémique
et universitaire
Bailleurs de fonds
nationaux et internationaux
Internationalesd’appui
Autresassociations
et groupes de la société civile
APH
Médias
PERSONNESHANDICAPÉES
Fournisseurs de services
publics et privés
le développement de stratégies volontaristes en faveur des personnes handicapées dans l’agglomération
Recommandations pour les acteurs du territoire
ONG
77
A partir des suggestions recueillies auprès différents acteurs rencontrés au cours de ce diagnostic, nous
convergence des initiatives entreprises sur le territoire.
I/ Par axes d’intervention
Axe 1 Sensibiliser et informer sur les droits des personnes handicapées
Informer les personnes handicapées sur leurs droits fondamentaux, notamment dans le champ de l’accès aux services, en prenant appui sur la Convention des Nations Unies relative aux Droits des personnes handicapées.
évoluer le regard porté sur les personnes handicapées, en s’appuyant notamment sur les médias et les APH.
Informer les personnes handicapées sur les programmes de l'INAS existants, ainsi que sur la nouvelle loi de protection sociale basique, au travers des APH.
Informer les professionnels de l’action sanitaire et sociale sur les services disponibles sur le territoire, par exemple par la diffusion d’annuaires de services.
ordinaire inclusif.
de la conception de bâtiments neufs, suivant les principes du dessin universel.
l’ergonomie des postes de travail.
en milieu urbain, par la production d’études et de rapport associant étroitement les APH, le milieu universitaire et l’INE.
Axe 2 Mettre en œuvre et améliorer le cadre législatif existant
- la gratuité des médicaments et des soins de santé pour les personnes handicapées les plus vulnérables dans les unités de santé et dans les pharmacies publiques
- l’exemption de frais de scolarité pour les enfants handicapés issus de familles modestes- l’embauche de personnes handicapées dans le secteur public
Discussion
78
Accélérer la mise en place du Conseil National du Handicap ainsi que l’élaboration du PNAD II (2011-
l'embauche de personnes handicapées dans les secteurs publics et privés.
- les bâtiments publics (administrations, hôpitaux, infrastructures sportives…), - les bâtiments accueillant du public (banques, magasins, musées…), - les transports publics (chapas, machibombos…), - l’espace public (rues, trottoirs, parcs…).
des transports publics, des médicaments, des évènements culturels…).
notamment dans les secteurs en lien avec le développement sanitaire et social.
aux Droits des personnes handicapées.
Axe 3 Rendre le système de services sanitaires et sociaux plus inclusif
handicapées (professeurs, agents de santé, éducateurs sportifs, formateurs…).
Améliorer l'accessibilité physique des services sanitaires et sociaux selon les principes du dessin universel (construction de rampes d’accès, aménagement de la mobilité intérieure, adaptation des toilettes…) pour leur permettre d'accueillir des usagers handicapés dans une approche inclusive.
Renforcer l’accessibilité de l’information pour les personnes handicapées au sein des services (Braille,
caractéristiques linguistiques des usagers.
Favoriser le développement de services de support permettant d’assurer un lien entre les services ordinaires et les services spécialisés (services de transport adapté, services de traduction en langue
- la création sur le territoire d’un service support d’Information, d’Orientation et d’Accompagnement Social (SIOAS) composé d’équipes mixtes société civile, communauté, travailleurs sociaux de l’administration locale
exclues du système des services sanitaire et sociaux (cours d’alphabétisation, garderies pour les enfants, groupes de parole et d’entre- aide….)
situation de handicap.
Prendre appui sur les secrétariats de quartier pour déployer une stratégie de communication sociale
Renforcer les échanges de pratique entre professionnels des services ordinaires et spécialisés.
le système commun.
une revendication politique des citoyens.
Recommandations pour les acteurs du territoire
79
Axe 4 Placer le Handicap au cœur de stratégies concertées de développement local
Favoriser une approche transversale pour intégrer systématiquement les personnes handicapées parmi les groupes prioritaires des projets et programmes économiques et sociaux mis en œuvre par les différentes institutions du territoire.
Renforcer les capacités des services d’action sociale des Municipalités de Maputo et Matola, pour une meilleure prise en compte des personnes handicapées.
sociaux des OLE, des AL et de la société civile au niveau opérationnel.
échange de pratique, échange d’information…
Adopter une approche trans-territoriale dans la
découpage administratif entre Maputo et Matola et aborder l’agglomération dans sa globalité.
associant la société civile organisée, les pouvoirs publics locaux et les fournisseurs de services, pour instaurer un
Elaborer et mettre en œuvre un plan d’action Handicap inclusif au niveau local, sous l’impulsion du Forum de concertation, avec des objectifs annuels précis par thématiques, des acteurs responsables et des budgets
Développer et expérimenter un système de labellisation
l’agglomération (système unique de pictogrammes dans les services publics, les hôtels, les restaurants, les parcs, les bâtiments accueillant du public, les gares…).
Discussion
80
Axe 5 Suivre et évaluer
existants et alerter l’opinion publique sur les conditions des personnes handicapées.
Contrôler l’application des normes d’accessibilité pour toutes les nouvelles constructions publiques ou bien accueillant du public.
Contrôler la mise en œuvre effective de la Stratégie pour les Personnes Handicapées dans la Fonction Publique (2009-2013) adoptée en septembre 2009.
Prendre appui sur le Conseil National du Handicap pour réaliser le monitoring et l'évaluation des politiques publiques nationales et locales en faveur des personnes handicapées.
PEN III (2010-2014).
Capitaliser les bonnes pratiques et les rendre visibles auprès des acteurs de la zone.
Recommandations pour les acteurs du territoire
81
II/ Par secteurs d’intervention
Santé
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de
sur les textes existants au niveau national.
Améliorer l’accessibilité physique des unités de santé.
Améliorer l'accessibilité de l'information dans les unités de santé, notamment les messages de sensibilisation et de prévention.
des personnes handicapées.
Améliorer l'accès aux médicaments et aux soins de santé pour les personnes handicapées dans les unités de santé et dans les
Faciliter l'accès aux aides tecniques compensation et aux pièces de rechange (création d'un atelier de fabrication et de maintenance de matériel de compensation par exemple).
en matière de lutte contre le VIH/SIDA.
Améliorer les dispositifs de détection et de prévention du Handicap dans les unités de santé.
quartiers d’expansion.
Éducation
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes d’éducation, en s’appuyant notamment sur l’article 24 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.
ordinaire.
Former les professeurs pour qu'ils soient en capacité de recevoir des enfants handicapés dans leurs classes.
Améliorer l'accessibilité physique des écoles et universités pour leur permettre d'accueillir des élèves handicapées
Exempter de frais de scolarité les enfants handicapés issus de familles modestes.
Accélérer le déploiement de l'éducation inclusive, notamment dans le secondaire et le supérieur.
Développer un service de traducteurs en langue des signe au sein du Ministère de l’Éducation
Discussion
82
Formation professionnelle
Améliorer l'accessibilité physique des centres de formation professionnelle.
Adapter les cursus et les méthodologies de formation aux nécessités des personnes handicapées.
orientations possibles.
Renforcer le lien entre le système de formation et le secteur privé pour favoriser les débouchés post-formations, notamment par le développement de dispositifs de stages en entreprise.
Emploi
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de travail et d’emploi, en s’appuyant notamment sur l’article 27 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.
entreprises et la force de travail disponible chez les personnes handicapées.
d’emploi pour les personnes handicapées, en lien avec le Ministère du Travail et l’INEFP.
Favoriser l'embauche de personnes handicapées dans les entreprises et administrations des secteurs
(quotas minimum).
Services et Programmes sociaux
Sensibiliser les personnes handicapées sur leurs droits en termes de protection sociale, en s’appuyant notamment sur l’article 29 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.
programmes sociaux.
Informer les personnes handicapées sur les dispositifs de protection sociale existants, et notamment sur le nouvelle loi de protection sociale basique en s'appuyant sur les APH.
Renforcer les capacités des techniciens de l’INAS au niveau local, du district et des provinces pour une meilleure prise en compte
personnes handicapées dans les programmes sociaux.
Renforcer les capacités des services d’action sociale des Municipalités de Maputo et Matola, pour une meilleure prise en compte des personnes handicapées.
Améliorer l’accessibilité physique des unités
Recommandations pour les acteurs du territoire
83
Sport et Culture
récréative, aux loisirs et aux sports, en s’appuyant notamment sur l’article 30 de la Convention et sur les textes existants au niveau national.
Promouvoir la pratique d'activités physiques auprès des personnes handicapées et de leurs familles.
Faciliter le prêt ou l'achat de matériel permettant la pratique d'activités sportives adaptées.
Former des éducateurs sportifs dans le champ du sport adapté.
Améliorer l'accessibilité physique des infrastructures sportives dans les deux villes (stades, gymnases...).
Appuyer la formation de clubs et d'associations sportives adaptées.
sur les capacités des personnes handicapées
Faciliter la production et la programmation d'œuvres impliquant des artistes handicapées.
culturels…
Discussion
84
ALEJANDRO (V.A.), NORMAN (A.G.),
BADIE (B.), L’État Importé, Collection l’Espace du politique, Paris, Fayard, 1992.
BAKER (J.), Rural-urban Dynamics in Francophone Africa, Uppsala, Nordiska Afrikainstitute, 1997.
BANFIELD (E.),
CLARK (L.), Network Mapping as a Diagnostic Tool Manual, La Paz, Centro Internacional de Agricultura Tropical, 2006.
DUFLO (E.), , Paris, Collège de France/Fayard, 2009.
EIDE (A), KAMALERI (Y), Living Conditions among People with Disabilities in Mozambique, Oslo, SINTEF, 2009.
Fundação para o Desenvolvimento da Comunidade, 2007, Maputo, 2008.
Governo de Moçambique, , Maputo, 2006.
The Design and
Handicap International, Document d’Orientation pour une Politique de Développement Local Inclusif, Lyon, 2008.
Handicap International-Christian Blind Mission, Disability in Development: Experiences in Inclusive Practices,Lyon/Bensheim, 2006.
LACHARTRE (B.), , Paris, Karthala, 2000.
MAGODE (J.),
Ministério da Administração Estatal, Folha Informativa dos Municipios II, Maputo, 2002.
Ministério da Mulher e Coordenação da Acção Social, Responsabilidades do Estado Moçambicano em , Maputo, 2000.
Ministério da Mulher e Coordenação da Acção Social, ,Maputo, 2000.
Ministério do Plano e Finanças, Maputo, Maputo, 2000.
MERCKLÉ (P.), , Collection Repères, Paris, La Découverte/ Syros, 2006.
Moçambique, Cidade do Cabo, 2008.
SERRA (C.), , Dakar,
Bibliographie
TABELAS E ILUSTRAÇÕES
86
ANNEXE 1 - Liste des Associations de personnes handicapées rencontrées
Associations de personnes handicapées Représentant
ACAMO Associação de Cegos e Amblíopes de Moçambique José Diquissone
ACRIDEME Berta Biose
ADEMIMOMoçambique
ADEMO Ricardo Moresse
ADESU Elias José David
ADPPDCMAssociação de Desporto da Pessoa Portadora de
Raimundo Manuel Patrocinio
ADPPDPMProvincia de Maputo
Alberto Chave Ngoma
AJODEMO Cantol Alexandre Pondja
AMDV José Alvaro Macou
AMMDAssociação Moçambicana de Mulheres portadoras de
Eufemia Amela
AMOFASAssociação Moçambicana dos Familiares e Amigos dos Surdos
Marilia Filomena Amade
ASUMO Associação dos Surdos Moçambicanos Agostinho Foliche
CERCICooperativa para a Educação e a Reabilitação de Cidadões Inadaptados
Nelson Beete
CINFORTECNICAde Moçambique
Sergio Manuel Simone
CODDEFAMMoçambique
Tomas Chigamane
CPM Comité Paralimpico de Moçambique Jorge Miguel Bai Bai
NLHUVUKU Grupo teatral João Magaia
RAVIM Rede para Assistência as Vitimas de Minas
FAMOD Ricardo Moresse
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Annexes
Année de création
Visuelle
1994 Intellectuelle
1992 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
1989 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
Intellectuelle
2007 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
2003 Visuelle / Auditive / Moteur
Moteur
2003 Visuelle / Moteur
2007 Moteur
Auditive
1999 Auditive
2002 Auditive / Moteur / Intellectuelle
Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
2002 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
2008 Visuelle / Auditive /Moteur /Intellectuelle
1997 Moteur
Moteur
1998 Réseau national des APH
88
ANNEXE 2 - Listes des Services de l’Etat et des Collectivités territoriales rencontrés
Service de l'Etat Representant
NATIONALMinistério da Mulher e da Acção Social S.Excia Ministra Iolanda Maria Cintura
Direcção Nacional do Instituto Nacional de
Acção SocialDirectora nacional
Lúcia Bernardete Pedro
Maivosse
MAPUTO
Direcção da Mulher e da Acção Social da
Cidade de MaputoDirectora provincial Angelina Paulo Lubrino
Delegação do INAS da Cidade de Maputo Delegada provincial Cilda Antonio Cossa
Direcção de Saúde da Cidade de Maputo Director provincial António Paulino Rodrigues
Direcção da Educação e Cultura da Cidade
de MaputoDirector provincial Gedião João Jamo
Direcção da Juventude e Desportos da
Cidade de MaputoDirector provincial Antonio Alberto Munguambe
Direcção Distrital da Mulher e Acção Social Directora distrital Ana Eduardo C. Invõa
PROVINCE DE MAPUTO
Direcção da Mulher e da Acção Social da
Provincia de MaputoDirector provincial Luciano José
Delegação do INAS da Provincia de Maputo Delegado provincial Geraldo Abilio Bazo
Direcção de Saúde da Provincia de Maputo Directora provincial Cremilda Alice da Silva
Direcção de Educação e Cultura da Provincia
de MaputoDirector provincial Lucas Paulo Fernando
Direcção da Juventude e Desportos da
Provincia de MaputoDirectora provincial
Serviço de Saúde, Mulher e Acção Social da
Cidade de MatolaDirectora Celeste Moreira
Collectivite's territoriales Representant
MUNICIPALITÉ DE MAPUTO
Vereação de Saúde e Acção Social do
Municipio de MaputoVereador Alexandre Munguambe
Vereação de Educação, Cultura e Desporto
do Municipio de MaputoVereador Simião Mucavele
Vereação / Administração do Distrito Vereador Lourenzo Duarte Mabanga
MUNICIPALITÉ DA MATOLA
Gabinete do Genero, Empoderamento da
Mulher e Acção Social do MunicipioDirectora Florencia Muianga
Vereação da Cultura, Juventude e Desportos
do Municipio da MatolaVereador José Bento Coffe
Posto Administrativo de Infulene Chefe do posto Manuel Ouana
89
AnnexesANNEXE 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier
SANTÉ
Associação dos alvanários de Moçambique Privé
Public
Centro ortopédico - A.F. Abegão Lda Privé Alto-Maé
Centro de saúde de Bagamoyo Public Bagamoyo
Centro de saúde de Bagamoyo Public Bagamoyo
Cooperativa para a educação e a reabilitação de cidadões inadaptados Privé Baixa
Public Central
Centro ortopédico do Hospital Central Public Central
Serviços de oftamológia do hospital central Public Central
Centro de saúde Licuacuanine Privé Khongolote
Centro de saúde de Khongolote Public Khongolote
Centro de saúde de Denise Irmãos Privé Khongolote
Farmácia Khongolote Privé Khongolote
Farmacia Licuacuanine Privé Khongolote
Centro de saúde de Magoanine A Public Magoanine A
Associação dos Medicos Tradicionais de Moçambique Privé Magoanine A
Centro de saúde Kungaya Privé Magoanine B
Posto de saúde Magoanine Tendas Public Magoanine C
Posto de saúde Magoanine Tendas Public Magoanine C
Privé Malhangalene
Centro de reabilitação infantil de Malhangalene Public Malhangalene
Centro de saúde Tinashe Privé Malhazine
Farmacia de Malhazine Privé Malhazine
Farmacia Aloe Vera Privé Malhazine
Centro de saúde de Ndlavela Public Ndlavela
Farmâcia Stefane Privé Ndlavela
Posto de saúde de T3 Public T3
CINFORTECNICA Privé Urbanização
Ministerio Arco- Iris Privé Zimpeto
Centro de Saúde de Zimpeto Public Zimpeto
Centro de saúde Moyo Privé Zimpeto
Farmacia Zabdiel Privé Zimpeto
Hospital psiquiatrico de Infulene Public Zimpeto
9090
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier
EDUCATION
Escola comunitária 1° de Maio Privé 1° de Maio
Associação de cegos e ambliopes de Moçambique Privé Alto Maé
Public Bagamoyo
Escola de educação especial nº 1 Public Bairro Central
Escola primária completa Especial n°2 Public Bairro Central
CERCI Privé Baixa
Privé Hulene B
Escola primaria completa 1 de Junho Public Jorge Dimitrov
Escola primaria completa São Francisco Xavier Privé Jorge Dimitrov
Escola comunitária Jorge Dimitrov Public Jorge Dimitrov
Escola primaria Unidade 29 Public Jorge Dimitrov
Escola Primária do 2° grau de Mubukwane Public Jorge Dimitrov
Escola primaria Unidade 29 Public Jorge Dimitrov
Escola primaria completa São Francisco Xavier Privé Jorge Dimitrov
Escola comunitária Missão Yoido Public Khongolote
Escola primeira completa de Khongolote Public Khongolote
Escola comunitária Missão Yoido Public Khongolote
Escola comunitária Hitahlula Privé Khongolote
Escola primaria 19 de Outubro Public Magoanine A
Colégio Ilia Privé Magoanine A
Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique Privé Magoanine A
Escola primaria completa de Magoanine A Public Magoanine A
Escola secundaria de Magoanine A Public Magoanine A
Centro de alfabetização de adultos da Igreja Assembleia de Deus Privé Magoanine A
Centro de alfabetização e educação de adultos Public Magoanine A
Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique Privé Magoanine A
Escola primaria de Magoanine B Public Magoanine B
Escola primaria Artur Hussene Canana Public Magoanine C
Escola primária completa 10 de Janeiro Public Magoanine C
Centro de recursos de Magoanine C Privé Magoanine C
Escola comunitária da ADEMO Privé Malhangalene
Escola primária completa de Malhazine Public Malhazine
Escola secundária de Malhazine Public Malhazine
Escola primária completa Samora Machel Public Ndlavela
Escola primária completa de Ndlavela Public Ndlavela
Escola secundária 3 de Maio Privé Ndlavela
Escola primária completa Unidade T3 Public T3
Escola primária Nossa Senhora do Livramento Public T3
Escola comunitária Nossa Senhora do Livramento Privé T3
Escola comunitária Nossa Senhora do Livramento Privé T3
Escola primaria completa de Zimpeto Public Zimpeto
Escola primaria completa Ingrid Chawner Public Zimpeto
Ministerio Arco- Iris Privé Zimpeto
ANNEXE 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés
91
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier
EDUCATION
Public Zimpeto
Escola secundaria Quisse Mavota Public Zimpeto
Public Zimpeto
FORMATION PROFESSIONNELLE
ET EMPLOI
ACAMO Privé Alto Maé
Public Bairro Central
Public Bairro Central
Public FPLM
Associação comunitária Tintswalo Privé Jorge Dimitrov
Privé Jorge Dimitrov
Public Machava
Colégio Ilia Privé Magoanine A
Associação dos Medicos Tradicionais de Moçambique Privé Magoanine A
Centro de alfabetização de adultos da Igreja Assembleia de Deus Privé Magoanine A
Associação das Mulheres Jovens Vítimas das Cheias de 2000 Privé Magoanine C
Centro de recursos de Magoanine C Privé Magoanine C
Associação cultural Muhodjo Privé Magoanine C
Escola comunitária da ADEMO Privé Malhangalene
Associação de crédito Josina Machel Privé T3
CINFORTECNICA Privé Urbanização
Centro juvenil Ingrid Chawner Privé Zimpeto
Associação Reconstruindo a Esperança Privé Zimpeto
Ministerio Arco- Iris Privé Zimpeto
Escola secundaria Quisse Mavota Public Zimpeto
Associação Reconstruindo a Esperança Privé Zimpeto
Associação Nthananu Privé Zimpeto
Associação Agro-Pecuária de Golhosa Privé Zimpeto
Associação Agro-Pecuária de Golhosa Privé Zimpeto
SERVICESET
PROGRAMMES SOCIAUX
Associação das escolinhas Privé Jorge Dimitrov
Escola primaria completa São Francisco Xavier Privé Jorge Dimitrov
Centro infantil Sol de Khongolote Privé Khongolote
Escola comunitária Missão Yoido Public Khongolote
Colégio Ilia Privé Magoanine A
Centro de alfabetização da Igreja Evangélica da Salvação de Moçambique Privé Magoanine A
Escolinha Anjo Azul Privé Magoanine B
Privé Magoanine B
Escolinha Cantinho da Borboleta Privé Magoanine B
Escolinha Magoanine B Privé Magoanine B
Escolinha Glim-Glim Privé Magoanine B
Centro infantil Casa da Familia Privé Magoanine C
Centro de recursos de Magoanine C Privé Magoanine C
Associação cultural Muhodjo Privé Magoanine C
Annexe
92
Fournisseurs de services sanitaires et sociaux Statut Quartier
SERVICESET
PROGRAMMES SOCIAUX
Centro de trânsito de Malhangalene Public Malhangalene
Escolinha Santa Baquita Privé Malhazine
Associação Yinguisseta Privé Malhazine
Associação Yinguisseta Privé Malhazine
Escolinha Alegria Privé Ndlavela
Escolinha Nova Privé Ndlavela
Centro infantil Funda Privé Ndlavela
Escola comunitária Arco-Iris Privé Ndlavela
Centro infantil Villas Privé Ndlavela
Centro infantil Flor da Paz Public T3
Obra Dom Orion Privé Zimpeto
Associação de activistas de educação para a sociedade Privé Zimpeto
Associação de activistas de educação para a sociedade Privé Zimpeto
SPORT ET CULTURE
Futebol Clube de Chindjerere Privé Jorge Dimitrov
Associação comunitária Tintswalo Privé Jorge Dimitrov
Associação comunitária Tintswalo Privé Jorge Dimitrov
Futebol clube de Khongolote Privé Khongolote
Comissão desportiva Privé Magoanine C
Grupo cultural Ngalanga Privé Magoanine C
Grupo cultural Muthimba Privé Magoanine C
Centro comunitário aberto de Magoanine C Public Magoanine C
Associação cultural Muhodjo Privé Magoanine C
Selmas Ballet Privé Malhangalene
Selmas Ballet Privé Malhangalene
Selmas Ballet Privé Malhangalene
Raizes Futebol Clube Privé Ndlavela
ANEXO 3 - Liste des Fournisseurs de services sanitaires et sociaux rencontrés
Annexes
RAVIM - RÉSEAU D'ASSISTANCE AUX VICTIMES DE MINES
Tel: 21 417 859E-mail: [email protected]
HANDICAP INTERNATIONAL MOZAMBIQUE
Tel/Fax: 21 486 298/21 486 302E-mail: [email protected] Website: www.handicap-international.org