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La théorie du complot ou le conspirationnisme Najoua Proréol, documentaliste ressource bassin Marseille Littoral Nord. Juin 2016

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  • La théorie du complotou

    le conspirationnisme

    Najoua Proréol, documentaliste ressource bassin Marseille Littoral

    Nord. Juin 2016

  • La théorie du complot, c'est quoi ?

    Un récit pseudo-scientifique, interprétant des faits réels comme

    étant le résultat de l’action d’un groupe caché, qui agirait

    secrètement et illégalement pour modifier le cours des

    événements en sa faveur, et au détriment de l’intérêt public.

    Elle contribue à semer la confusion, la désinformation, et la

    haine contre les individus ou groupes d’individus qu’elle

    stigmatise.

    Synonyme : Conspirationnisme / Complotisme

  • "Une théorie du complot, c'est un peu comme l'invention des Dieux.

    Quand la réalité est trop complexe pour être comprise, l'homme

    invente un dieu aux pouvoirs surnaturels qui la rend plus simple à

    expliquer." Pierre Tourev (16/09/2014)

  • • Son développement est avéré dans les sociétés modernes

    depuis la fin du XVIIIème siècle

    • La massification d’Internet constitue un événement important

    de son histoire.

    • le web social est aujourd’hui devenu le principal lieu de

    construction et de propagation du discours conspirationniste.

    • Il est devenu un objet politique à part entière, ou simplement en

    perte de repères, et qui mine les fondements de la société et de

    la République.

  • Les caractéristiques du discours conspirationniste

  • • L’utilisation d’outils rhétoriques récurrents : dénonciation

    d’une machination secrète et visible aux seuls « initiés

    »: l’attribution à un groupe des capacités extraordinaire

    à tromper le monde entier pendant des décennies.

  • • Son irréfutabilité dans la mesure où il est

    impossible de prouver que les théories

    avancées sont fausses

  • • L’inversion de la charge de la preuve:

    « Prouvez-nous que nous avons tort ! ».

  • • L’obsession du « à qui profite le crime ».

    La nécessité de postuler systématiquement une

    intentionnalité derrière les événements, en faisant fi

    des raisons accidentelles : « si les choses se

    déroulent ainsi, c’est qu’elles sont manipulées pour

    servir des intérêts particuliers ».

  • Les fonctions du discours conspirationniste

    À ces quatre attributs du discours conspirationniste

    répondent quatre fonctions psychosociales :

  • Fuir le réel

    Pour demeurer dans le confort de ses certitudes.

    Peu importe que les explications avancées se

    contredisent, l’important réside dans l’idée général

    que « l’on nous ment ».

  • Procurer un sentiment de gratification personnelle.

    Le conspirationnisme fait appel à un mécanisme de

    distinction qui place l’individu comme un initié, un

    « chercheur de vérité », par opposition à la masse

    des crédules.

  • Rassurer face à une situation de sidération.

    Lors d’événements exceptionnels, comme le

    détournement simultané de deux avions ou le

    massacre d’une rédaction en plein Paris, les

    théories conspirationnistes construisent un réel

    simplificateur et apportent un sentiment réconfortant

    de compréhension.

  • Produire du sens

    Dans une situation « d’anomie ». Les théories du

    complot permettent d’expliciter et d’incarner des

    phénomènes qui dépassent et déstabilisent l’individu,

    comme la mondialisation par exemple.

  • « La théorie du complot est d’abord un système de

    défense d’un individu face à un système avec lequel il

    est en rupture et dans lequel il n’a plus confiance. La

    perméabilité des esprits aux thèses conspirationnistes

    s’explique par un sentiment d’abandon et d’échec. En

    d’autres termes, le conspirationnisme se nourrit des

    difficultés d’intégration de la société française, et les

    exploite ». Laurent BAZIN

  • Trois catégories d’acteurs parmi les internautes

    diffusant des théories complotistes :

  • • Les producteurs de contenus

    fabriquent et propagent les théories du complot

    pour soutenir et justifier leurs entreprises

    politiques personnelles.

  • • Les relayeurs de contenus

    Pour qui les théories conspirationnistes étayent

    leur réflexion sur le système politique et

    renforcent leur crédibilité de leader d’opinion

    émancipé de la

    « pensée commune ».

  • • Les consommateurs de contenus

    Ce sont des individus en quête de sens sur lesquels le

    discours conspirationniste trouve prise.

    Ils sont exposés à des contenus au fil de leur navigation,

    notamment des détournements d’actualité (« newsjacking »),

    et sont séduits par ces explications qui semblent plus

    vraisemblables que la vérité apportée par la parole officielle.

    Une image forte ou une anecdote trompeuse peuvent suffire à

    susciter une remise en question du réel et transformer le

    consommateur en relayeur de contenus à ses propres

  • L’éducation à l’information et aux médias est

    le seul rempart face aux réseaux

    conspirationnistes!

  • Quelques éléments pour démonter une théorie du

    complot

  • S'interroger sur la source : d'où vient l'info ?

    un média traditionnel ?

    une institution publique ?

    un site ?

    un blog non identifié ?

    un post d'un anonyme sur les réseaux sociaux ?

  • Pousser la théorie jusqu'au bout

    essayer de répondre à toutes les questions

    que pose la théorie du complot

    se rendre compte que c'est impossible

    et qu'à l'arrivée, rien n'est expliqué.

    Existe t'il une explication logique ?

  • -

    Faire toucher du doigt la construction de l’opinion.

    Faire réfléchir aux questions de

    partialité/impartialité, objectivité/subjectivité.

    Ouvrir un débat sur la crédibilité des médias et des

    réseaux sociaux.

    Entrer dans une démarche d’élaboration et de

    justification et argumentation de sa propre opinion

    en public.

  • Evaluer, valider l’information

    Faire travailler sur les arguments (faits avérés,

    suppositions, doutes étayés, exagérations

    patentes…).

    Faire ressortir les différences entre version officielle et

    versions concurrentes.

    Faire comprendre l’importance des sources, de leur

    fiabilité et de leur légitimité.

  • Bibliographie et Sitographie Philippe Huneman, « Illuminati, un complot mondial à l'état pur », Philosophie Magazine, no 96,

    février 2016, p. 32

    Raphaël Josset, Complosphère, l'esprit conspirationniste à l'ère des réseaux, Lemieux éditeur, 2015 (ISBN 978-2-373-44005-8)

    Rudy Reichstadt, « Conspirationnisme : un état des lieux », Notes de la Fondation Jean-Jaurès - Observatoire des radicalités politiques, no 11, 24 février 2015. en ligne:

    https://jean-jaures.org/nos-productions/Conspirationnisme-un-etat-des-lieux

    SIG Lab. Le blog du #SIG sur la communication, l'opinion et le digital

    http://www.siglab.fr/fr

    POM (petite œuvre multimédia) France 24, « Info ou Intox : comment déjouer les pièges sur Internet ?

    http://www.france24.com/fr/20150310-internet-education-video-complot-piege-reseaux-info-intox/

    Site e-media, « Les théories du complot, quelle valeur leur accorder ? »

    http://www.e-media.ch/documents/showFile.asp?ID=5650

    Ministère de l’Éducation nationale livret Prévenir la radicalisation des jeunes