Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget,...

8
L e professeur Claude Pichet du Département de mathématiques (2 e à droite) a reçu, le 30 août dernier, le Prix d’excellence en enseignement, volet Carrière, de l’Université du Québec pour ses qualités de péda- gogue et son engagement. À l’UQAM depuis 25 ans, le professeur Pichet a mis sur pied, notamment, le baccalau- réat en actuariat et le diplôme court de 2 e cycle en actuariat. [Voir article en page 2 du journal] Sa collègue Bonnie Campbell (au centre), professeure au Département de science politique, a été admise au Cercle d’excellence de l’UQ. Mme Campbell qui poursuit depuis plus de 20 ans des recherches en économie politique du développement du conti- nent africain a été nommée, en avril dernier, titulaire de la Chaire C.-A. Poissant sur la gouvernance et l’aide au développement de l’UQAM, en plus de ses engagements au sein de nombreux autres groupes de re- cherche. Également sur la photo, de gauche à droite, Pierre Parent, vice-recteur aux Affaires publiques et au dévelop- pement et secrétaire général, le recteur Roch Denis, et à droite tout à fait, Carole Lamoureux, vice-rectrice aux Études et à la vie étudiante. Photo : Denis Bernier Prix de l’UQ En selle pour la réinsertion des décrocheurs P leins de bonne volonté en ce début d’année scolaire, plusieurs étudiants, professeurs et employés ont décidé d’utiliser leur vélo pour se rendre à l’UQAM, que ce soit pour des motifs écologiques, pour garder la forme ou tout simplement pour économiser le tarif du transport en commun ou du stationnement. Si, pour certains, l’ex- périence est tout ce qu’il y a de plus agréable, pour d’autres, le projet peut s’avérer pénible. Pneus dégonflés, chaîne mal lubrifiée, dérailleurs défec- tueux… Rien de tel pour miner une balade à vélo qu’une bécane boiteuse. Si votre bicyclette a besoin d’une mise au point, considérez-vous choyé. Dès le 11 septembre et jusqu’au 5 oc- tobre, une équipe de jeunes mécanos sera sur place au campus central pour offrir à la communauté uqamienne des services de réparations, du lundi au jeudi, de 11h à 17h30. Et ce, pour environ 50% du prix généralement de- mandé dans les centres spécialisés ! Ce service est offert dans le cadre d’un projet pilote monté par Vélogik, un programme du Carrefour jeunesse emploi Saint-Laurent, financé principa- lement par Service Canada, qui favori- se la réinsertion socio-professionnelle de jeunes décrocheurs ou d’immi- grants à la recherche d’une première expérience de travail au Canada. «L’équipe de Vélogik est formée de jeunes qui viennent travailler avec nous pendant une période de six mois, explique Anabel Bérubé, coordonnatri- ce du programme. Nous leur offrons une formation sur la mécanique de bi- cyclette et un travail rémunéré leur permettant de mieux comprendre la dynamique d’un milieu de travail. Nous les appuyons également dans leur recherche d’emploi, en leur mon- trant comment rédiger un curriculum vitæ, approcher un employeur ou ré- pondre à des questions d’entrevue.» L’UQAM en avant-première Les intervenants du Carrefour jeunes- se emploi Saint-Laurent ont eu l’idée de contacter l’UQAM lorsqu’ils ont su que l’université planifiait intégrer une vélogare au complexe de l’Îlot Voyageur. «Nous avons appris que l’UQAM prenait un virage écologique et nous avons pensé que le projet pour- rait l’intéresser», poursuit Mme Bérubé. Normalement, Vélogik n’est offert qu’aux résidants de l’arrondissement Saint-Laurent. «C’est notre première tentative d’expansion.» En plus de se prêter volontaire pour le projet pilote, l’Université s’est engagée à acheter dix vélos remis en état par les jeunes décrocheurs et im- migrants. Ces bicyclettes seront tirées au sort parmi les membres de la com- munauté uqamienne qui visiteront le kiosque de réparation. En plus de services mécaniques, l’équipe Vélogik offrira aux intéressés des ateliers d’information : un premier sur l’entretien d’une bicyclette et un se- cond sur les réparations mineures. L’UQAM a pris l’initiative d’en organi- ser un troisième, en collaboration avec le magasin Mountain Equipment Co- op. Celui-ci portera sur la sécurité à vélo ainsi que sur la marche à suivre pour protéger sa bicyclette contre le vol. Les ateliers, tous de 90 minutes, seront gratuits, mais l’inscription est obligatoire. Gagne ton vélo Vous n’avez pas de vélo? Qu’à cela ne tienne! Vélogik a pensé à vous. Des étudiants des résidences de l’UQAM pourront se procurer gratuitement une bicyclette en échange de quelques heures de bénévolat. Essentiellement, les intéressés devront suivre quatre heures de formation sur la mécanique de vélo, puis offrir quatre heures de leur temps à Vélogik. Les participants pourront ensuite choisir une bicyclet- te qui convient à leurs besoins dans l’entrepôt de l’organisme et la remettre en état dans l’atelier. «Nous espérons que cette idée va séduire la clientèle étudiante, dit Cynthia Philippe, coordonnatrice du projet pour l’UQAM. Nous visons une vingtaine de personnes au total.» Madame Philippe souligne que le pro- jet Vélogik n’est qu’une première étape dans une initiative plus large visant à encourager les Uqamiens à se rendre à l’université à bicyclette. «Des douches ont été prévues dans la vélogare de l’Îlot Voyageur, note-t-elle. En atten- dant, nous allons tenter de négocier avec le Centre sportif pour qu’il per- mette aux cyclistes d’utiliser ses douches. Au Complexe des sciences, rien n’est prévu pour l’instant. Mais le campus central n’est qu’à sept minu- tes de marche de Président-Kennedy!» Toutes les dates et les salles seront précisées dans les jours à venir. Surveillez le site www.environnement. uqam.ca Pour le programme «Gagne ton vélo» contactez le (514) 987-3000, poste 1037, ou envoyez un courriel à [email protected] Des participants au projet Vélogik. Photo : Carrefour jeunesse emploi Saint-Laurent Dominique Forget Le journal de l’Université du Québec à Montréal Volume XXXIII Numéro 1 5 septembre 2006 L UQAM Rentrée UQAM 2006 Pages centrales Richard Béliveau récidive ! Page 7 La Belgique à l’honneur au Centre de design Page 8

Transcript of Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget,...

Page 1: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

Le professeur Claude Pichet duDépartement de mathématiques (2e àdroite) a reçu, le 30 août dernier, lePrix d’excellence en enseignement,volet Carrière, de l’Université duQuébec pour ses qualités de péda-gogue et son engagement. À l’UQAMdepuis 25 ans, le professeur Pichet amis sur pied, notamment, le baccalau-réat en actuariat et le diplôme court de2e cycle en actuariat. [Voir article en

page 2 du journal]Sa collègue Bonnie Campbell (au

centre), professeure au Départementde science politique, a été admise auCercle d’excellence de l’UQ. MmeCampbell qui poursuit depuis plusde 20 ans des recherches en économiepolitique du développement du conti-nent africain a été nommée, en avrildernier, titulaire de la Chaire C.-A.Poissant sur la gouvernance et l’aide

au développement de l’UQAM, enplus de ses engagements au sein denombreux autres groupes de re-cherche.

Également sur la photo, de gaucheà droite, Pierre Parent, vice-recteuraux Affaires publiques et au dévelop-pement et secrétaire général, le recteurRoch Denis, et à droite tout à fait,Carole Lamoureux, vice-rectrice auxÉtudes et à la vie étudiante.

Photo : Denis Bernier

Prix de l’UQ

En selle pour la réinsertion des décrocheursPleins de bonne volonté en ce débutd’année scolaire, plusieurs étudiants,professeurs et employés ont décidéd’utiliser leur vélo pour se rendre àl’UQAM, que ce soit pour des motifsécologiques, pour garder la forme outout simplement pour économiser letarif du transport en commun ou dustationnement. Si, pour certains, l’ex-périence est tout ce qu’il y a de plusagréable, pour d’autres, le projet peuts’avérer pénible. Pneus dégonflés,chaîne mal lubrifiée, dérailleurs défec-tueux… Rien de tel pour miner unebalade à vélo qu’une bécane boiteuse.

Si votre bicyclette a besoin d’unemise au point, considérez-vous choyé.Dès le 11 septembre et jusqu’au 5 oc-tobre, une équipe de jeunes mécanossera sur place au campus central pouroffrir à la communauté uqamiennedes services de réparations, du lundiau jeudi, de 11h à 17h30. Et ce, pour

environ 50% du prix généralement de-mandé dans les centres spécialisés !

Ce service est offert dans le cadred’un projet pilote monté par Vélogik,un programme du Carrefour jeunesseemploi Saint-Laurent, financé principa-lement par Service Canada, qui favori-se la réinsertion socio-professionnellede jeunes décrocheurs ou d’immi-grants à la recherche d’une premièreexpérience de travail au Canada.

«L’équipe de Vélogik est formée dejeunes qui viennent travailler avecnous pendant une période de six mois,explique Anabel Bérubé, coordonnatri-ce du programme. Nous leur offronsune formation sur la mécanique de bi-cyclette et un travail rémunéré leurpermettant de mieux comprendre ladynamique d’un milieu de travail.Nous les appuyons également dansleur recherche d’emploi, en leur mon-trant comment rédiger un curriculumvitæ, approcher un employeur ou ré-pondre à des questions d’entrevue.»

L’UQAM en avant-premièreLes intervenants du Carrefour jeunes-se emploi Saint-Laurent ont eu l’idée

de contacter l’UQAM lorsqu’ils ont suque l’université planifiait intégrer unevélogare au complexe de l’ÎlotVoyageur. «Nous avons appris quel’UQAM prenait un virage écologique etnous avons pensé que le projet pour-rait l’intéresser», poursuit Mme Bérubé.Normalement, Vélogik n’est offertqu’aux résidants de l’arrondissementSaint-Laurent. «C’est notre premièretentative d’expansion.»

En plus de se prêter volontairepour le projet pilote, l’Université s’estengagée à acheter dix vélos remis enétat par les jeunes décrocheurs et im-migrants. Ces bicyclettes seront tiréesau sort parmi les membres de la com-munauté uqamienne qui visiteront lekiosque de réparation.

En plus de services mécaniques,l’équipe Vélogik offrira aux intéressésdes ateliers d’information : un premiersur l’entretien d’une bicyclette et un se-cond sur les réparations mineures.L’UQAM a pris l’initiative d’en organi-ser un troisième, en collaboration avecle magasin Mountain Equipment Co-op. Celui-ci portera sur la sécurité àvélo ainsi que sur la marche à suivrepour protéger sa bicyclette contre levol. Les ateliers, tous de 90 minutes,seront gratuits, mais l’inscription estobligatoire.

Gagne ton véloVous n’avez pas de vélo? Qu’à cela netienne! Vélogik a pensé à vous. Desétudiants des résidences de l’UQAMpourront se procurer gratuitement une

bicyclette en échange de quelquesheures de bénévolat. Essentiellement,les intéressés devront suivre quatreheures de formation sur la mécaniquede vélo, puis offrir quatre heures deleur temps à Vélogik. Les participantspourront ensuite choisir une bicyclet-te qui convient à leurs besoins dansl’entrepôt de l’organisme et la remettreen état dans l’atelier.

«Nous espérons que cette idée vaséduire la clientèle étudiante, ditCynthia Philippe, coordonnatrice duprojet pour l’UQAM. Nous visons unevingtaine de personnes au total.»Madame Philippe souligne que le pro-jet Vélogik n’est qu’une première étapedans une initiative plus large visant àencourager les Uqamiens à se rendre àl’université à bicyclette. «Des douchesont été prévues dans la vélogare de l’Îlot Voyageur, note-t-elle. En atten-dant, nous allons tenter de négocieravec le Centre sportif pour qu’il per-mette aux cyclistes d’utiliser sesdouches. Au Complexe des sciences,rien n’est prévu pour l’instant. Mais lecampus central n’est qu’à sept minu-tes de marche de Président-Kennedy!»

Toutes les dates et les salles serontprécisées dans les jours à venir.Surveillez le site www.environnement.

uqam.ca

Pour le programme «Gagne tonvélo» contactez le (514) 987-3000,poste 1037, ou envoyez un courriel à[email protected]

Des participants au projet Vélogik.

Photo : Carrefour jeunesse emploi Saint-Laurent

Dominique Forget

Le journal del’Université du Québec

à Montréal

Volume XXXIIINuméro 15 septembre 2006L’UQAM

Rentrée UQAM 2006Pages centrales

Richard Béliveaurécidive !

Page 7

La Belgique à l’honneurau Centre de design

Page 8

Page 2: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

2 / L’UQAM / le 5 septembre 2006

Le journal L’UQAM est publié par le Service des communications, Division de l’information.Directeur des communicationsDaniel HébertDirectrice du journalAngèle DufresneRédaction Marie-Claude Bourdon, Anne-Marie Brunet, Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude GauvreauPhotos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphiqueJean Gladu, designerInfographieAndré GerbeauGeneviève OuelletPublicité Isabelle BérardCommunications Publi-Services Inc. (450) 227-8414, poste 300Impression Payette & Simms (Saint-Lambert)Adresse du journalPavillon Berri, local WB-5300Téléphone : (514) 987-6177 • Télécopieur : (514) 987-0306Adresse courriel [email protected] Web du journalwww.journal.uqam.ca/Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaISSN 0831-7216Les textes de L’UQAM peuvent être reproduits, sansautorisation, avec mention obligatoire de la source.

Université du Québec à MontréalCase postale 8888, succ. Centre-ville, MontréalQuébec H3C 3P8

L’UQAM

10 bougies pour le FER

La 10e édition du Festival d’Expres-sion de la Rue s’est déroulée PlacePasteur, devant le pavillon Athanase-David, du 22 au 24 août dernier.S’adressant aux jeunes de la rue, cefestival leur offre l’opportunité des’exprimer à travers des ateliers, confé-rences, débats, démonstrations decirque, performances musicales, pro-jections de films amateurs et compé-titions diverses (planche à roulettes,rap, etc.).

Bénéficiant du soutien de l’UQAMdepuis ses débuts, ainsi que d’une cin-quantaine d’organismes de la régionde Montréal, ce festival est organisépar le Collectif des Pairs-Aidants, quiregroupe des ex-jeunes de la rue (âgésentre 18 et 25 ans). Ceux-ci intervien-nent durant l’année auprès des jeunesitinérants, par le biais d’organismespartenaires, tels que le Bunker, le

Centre de jour de Pop’s, le CSSSJeanne-Mance, CACTUS, le CentreDollard-Cormier, Stella et Plein Milieu.Leur démarche est axée sur la préven-tion et principalement les ITSS (les in-fections transmises par le sang et parle sexe), comme en témoignaient plu-sieurs kiosques présents sur le site dufestival.

La Clinique juridique de l’UQAM yétait également, pour conseiller lesjeunes aux prises avec des dettes ré-sultant de contraventions. L’un desbuts visés par ce festival est justementd’encourager la cohabitation et lacommunication entre les jeunes de larue, les commerçants, le service de po-lice et les résidants. De fait, il se pré-sente comme le seul festival d’été ex-térieur montréalais qui peut se vanterde ne pas avoir à expulser les jeunesitinérants de son périmètre…

Photo : Nathalie St-Pierre

Le 10e Festival d’Expression de la Rue, en août dernier, Place Pasteur.

Les honneurs ont plu cet été sur lesprofesseurs du Département de mathé-matiques. Au mois de juin, le conseild’administration de l’Université a gra-tifié Nadine Bednarz et Gilbert Labelledu titre de professeur émérite, en re-

connaissance de leur carrière excep-tionnelle. Plus récemment, l’Assembléedes gouverneurs de l’Université duQuébec a décerné le Prix d’excellenceen enseignement 2006, volet carrière,à Claude Pichet. Cette récompensesouligne la contribution majeure duprofesseur qui, rappelons-le, a mis

sur pied le baccalauréat en actuariat àl’UQAM, aujourd’hui le plus importantprogramme du genre en Amérique.

Réunis en compagnie du directeurde leur département, Robert Bédard,les professeurs primés avaient visible-ment le cœur léger en ce début de ses-sion. Tout sourires lors de leur ren-contre avec le journal L’UQAM, ilséchangeaient allégrement plaisante-ries et souvenirs communs. Il faut direqu’avec respectivement 35 et 34 an-nées d’enseignement à leur actif,

Gilbert Labelle et Nadine Bednarz ontpratiquement vu naître le Départe-ment de mathématiques. Claude Pichetn’est pas en reste, avec ses 25 annéesd’ancienneté.

À les voir interagir, on saisit tout desuite l’esprit de camaraderie qui règneau sein de ce département. Est-ce làl’une des clés de son succès ? «Laconvivialité est un trait qui nous dis-tingue, croit Gilbert Labelle. Les profes-seurs sont proches les uns des autres etsont aussi proches des étudiants.»

Pour Nadine Bednarz, c’est plutôtla construction progressive de quatrecommunautés d’appartenance – ma-thématiques fondamentales, didac-tique, actuariat et statistiques – qui faitsa distinction. «Les quatre sous-équipessont à peu près de même taille etdonc, aucune n’est éclipsée. Aucontraire, chacun des groupes appuieles autres dans ses projets. Il y a beau-coup d’interactions, ce qui est à la foisstimulant et enrichissant.»

Maths à la plageÀ la Faculté des sciences, seul PierreDansereau avait reçu le titre de profes-seur émérite à ce jour. Au Départementde mathématiques, donc, les profes-seurs Bednarz et Labelle sont les pre-miers à recevoir cet honneur. «Pouravoir des professeurs émérites, çaprend des professeurs prestigieux à la

retraite, précise Robert Bédard. NotreDépartement commence tout juste àavoir assez de maturité pour arriver àcette étape. Ainsi, lorsque Nadine etGilbert ont pris leur retraite, au coursdes deux dernières années, plusieurscollègues m’ont suggéré d’entreprendreles démarches.»

Retraite, il faut le dire vite. Lesdeux professeurs émérites ont été libé-rés de leurs tâches d’enseignement etadministratives, certes. Mais ils n’ontfait qu’en profiter pour s’investir plusà fond dans leurs projets de recherche.Gilbert Labelle a toujours à sa chargedes étudiants aux cycles supérieurs etpoursuit ses propres recherches enmathématiques fondamentales. Ses ré-sultats sont publiés dans les revues lesplus prestigieuses dont Advances in

Applied Mathematics et l’été prochain,il compte s’envoler pour la Chine pourparticiper à une conférence internatio-nale sur la combinatoire, sa spécialité.

«Quand on travaille dans mon do-maine, on peut être n’importe où etavoir une idée qui va mener à une pu-blication, raconte-t-il. Cet été, sur laplage en Gaspésie, j’ai eu un flash quiva sûrement mener à de bons résultats.On ne sait jamais si ça va servir ducôté des applications. Peut-être dans 20ans, peut-être demain. Certaines ma-thématiques vieilles de 200 ans et quel’on croyait inutiles trouvent aujour-d’hui des applications en cryptogra-phie.»

L’Estrie, l’Indonésie… et le Vatican ?Avec ses neuf étudiants à la maîtrise etau doctorat, Nadine Bednarz ne chômepas non plus. Elle présidait en mai der-nier le colloque international EspaceMathématique Francophone qui ré-unissait à Sherbrooke près de 300chercheurs venant de différents paysde la francophonie. Et dans le cadred’un projet de recherche collaborativequ’elle mène actuellement, la spécia-liste en didactique des mathématiquestravaille avec des enseignants du pri-maire et du secondaire ainsi que desconseillers pédagogiques, dans la ré-gion de l’Estrie, sur des questions tou-

Dans l’ordre habituel, Robert Bédard, Nadine Bednarz, Claude Pichet et Gilbert Labelle.

Photo : Nathalie St-Pierre

Dominique Forget

Les « boss » des maths

Suite en page 3

PUBLICITÉ

Page 3: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

L’UQAM / le 5 septembre 2006 / 3

Réinvestissement

Une victoire et une injusticeLe gouvernement avait réservé auxrecteurs une belle surprise pour larentrée : 320 millions d’argent neuf àrépartir entre les établissements post-secondaires pour les trois années àvenir. Ce n’est pas le pactole, mais«c’est un premier résultat positif denotre action et on est heureux de ce dé-blocage», dit le recteur Roch Denisqui, en sa qualité de président de laConférence des recteurs et des princi-paux des universités du Québec (CRE-PUQ), mène la lutte pour le réinvestis-sement dans l’enseignement supérieur.

En fait, ce montant est loin decombler l’écart considérable entre le fi-nancement des universités québécoiseset celui de la moyenne des universitéscanadiennes, qu’une étude conjointede la CREPUQ et du ministère de l’Édu-cation a évalué à 375 millions de dol-lars par année. Si on soustrait les 80millions prévus pour les cégeps, il res-tera 240 millions pour les universités :90 millions cette année, la mêmesomme en 2007-2008 et 60 millions en2008-2009. «Cela est conforme auxengagements électoraux des Libéraux,mais c’est nettement en dessous de nosbesoins, dit le recteur. Simplementpour ramener le réseau universitaire àla ligne de flottaison, il faudra consen-tir un effort beaucoup plus impor-tant.»

Les universités québécoises fonten effet face à un déficit cumulé dequelque 300 millions de dollars. Àl’UQAM seulement, on estime que cesont plus ou moins 10 millions de dol-lars qui s’ajouteront au budget envertu de l’annonce gouvernementale :pas assez pour couvrir le déficit de 15millions enregistré au cours de l’exer-

cice 2005-2006. Et cela, d’autant plusque l’université devra payer, sousforme de frais d’intérêts, une lourdepénalité imposée par le gouverne-ment aux établissements qui ne par-viennent pas à équilibrer leur budget.Les universités déficitaires doivent eneffet soumettre un plan de redresse-ment et, tant que ce plan n’est pas ac-cepté par le gouvernement, une partiede leur subvention est retenue.

«L’an dernier, nous avons eu unmanque à gagner d’environ 300 000 $parce que notre exercice précédents’était soldé par un déficit de 2,1 mil-lions $», dit le recteur, qui a passé unepartie de ses vacances au téléphone àcause des négociations en cours avecle gouvernement sur cette question.

Selon lui, cette mesure, adoptée àl’époque de François Legault dans uncontexte de réinvestissement, est in-juste et devrait être abolie. «C’estcomme si on subissait une double

pénalité. Il n’y a pas de réinvestisse-ment, donc les universités sont accu-lées au déficit, et parce qu’elles fontdes déficits, elles sont pénalisées.»Promulguée dans le cadre des contratsde performance pour inciter les uni-versités à la rigueur, cette règle perdson sens dans la mesure où tous lesétablissements sont maintenant défi-citaires. «Les universités n’ont pasbesoin de menaces de représaillespour gérer leurs finances, soutient lerecteur. La preuve, c’est le réseauuniversitaire de grande qualité quenous avons mis en place au cours des40 dernières années, avec des moyensrestreints.»

La CREPUQ a officiellement ré-clamé le retrait de cette règle au débutde l’été, mais, pour l’instant, le gou-vernement n’a pas répondu à cette de-mande. Celui-ci réclame plutôt desuniversités qu’elles continuent àl’épauler dans la lutte menée pour ob-tenir les transferts fédéraux pouvantmettre fin au sous-financement del’enseignement supérieur. «On vacontinuer à appuyer le gouvernement,dit Roch Denis. Mais, de son côté, ilfaut que Québec montre qu’il fait unchoix – et on appelle cela un choix desociété – en faveur de l’éducation.»

Avec la campagne électorale quis’annonce au Québec, la question dugel des frais de scolarité va inévitable-ment ressurgir. «Un débat doit avoirlieu au printemps prochain, lorsqueseront déposées les études comman-dées par le ministère sur les sourcesde financement de l’éducation, notam-ment sur les impacts du gel et dudégel des droits de scolarité», rappel-le le recteur.

Selon lui, il ne faut pas perdre devue que le fait d’augmenter la contri-

bution des étudiants – ou celle duprivé – ne permettrait pas de régler lesproblèmes de financement des univer-sités québécoises. «Aucun pays aumonde ne peut prétendre développerun réseau universitaire accessible surl’ensemble de son territoire sans un in-vestissement massif de l’État, sou-ligne-t-il. Même les États-Unis investis-sent davantage que le Canada dansl’enseignement supérieur si l’on consi-dère toutes les contributions desÉtats.»

On ne sait pas encore exactementquelle formule sera retenue pour l’al-location des nouveaux fonds annoncéspar le gouvernement, mais un comitéa été formé afin d’en déterminer lesmodalités, «dans le respect de l’auto-nomie des établissements universi-taires», insiste le recteur. Car, à la dif-férence de ce qui se passe aux niveauxprimaire, secondaire ou collégial, «cen’est pas le ministère qui détermine lespriorités des universités.» •

Le recteur Roch Denis.

Photo : Denis Chalifour

Marie-Claude Bourdon

chant aux transitions institutionnellesen enseignement des mathématiques.

«Je m’intéresse à la transition entrele primaire et le secondaire, telle qu’el-le est vécue par les élèves qui appren-nent les mathématiques, explique-t-elle. Il n’est pas rare que des enfantsqui réussissent très bien en sixièmeannée essuient des échecs en secondai-re 1. Même si les contenus sont sou-vent les mêmes aux deux niveaux, lesapproches d’enseignement sont diffé-rentes et les élèves ne s’y retrouventpas. Il n’existe actuellement pas deplateforme qui permettrait deséchanges entre les enseignants desdeux niveaux. On tente de voir si demeilleures articulations seraient pos-sibles.».

Pour sa part, Claude Pichetconsacre ses énergies à gérer la crois-sance du baccalauréat en actuariat.Les 40 étudiants que le programmecomptait en 1997, lors de sa créa-tion, ont plus que décuplé pour at-teindre aujourd’hui 540. «J’ai décidéde lancer ce programme parce qu’àl’époque, je trouvais que la formationqui était offerte aux étudiants mont-réalais ne répondait pas à la demandedu marché, raconte le professeur. Ilfaut croire que l’analyse était bonnepuisque nous attirons aujourd’huiplus d’étudiants que n’importe quelleinstitution en Amérique et que le tauxde chômage après le diplôme est pra-tiquement nul.»

Cette année, Claude Pichet pré-

voit aussi s’envoler pour Jakarta, pourfaire le suivi sur le premier programmed’actuariat en Indonésie, qu’il a aidé àimplanter. Il travaille aussi à recruterdes enseignants de premier ordre pourle programme de l’UQAM. Il a déjàréussi à mettre la main sur Jean-LouisMassé, ancien actuaire en chef de laStandard Life et président del’Association actuarielle internationa-le. «Si l’actuariat était l’Église catho-lique, nous aurions ici le pape», illustreà la blague le professeur Pichet.Décidément, la qualité des professeurset des enseignants au Départementde mathématiques de l’UQAM ne sedément pas •

MATHS – Suite de la page 2

PUBLICITÉ

PUBLICITÉ

Page 4: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

4 / L’UQAM / le 5 septembre 2006

L’« histoire appliquée » au service des citoyensConcevoir une émission pour lasérie télévisée Histoire à la Une, dres-ser l’inventaire du patrimoine indus-triel ou religieux d’un quartier, créerdes outils d’animation à contenu his-torique pour un musée… les formesque revêt l’histoire dite appliquée, ap-pelée aussi public history, sont de plusen plus variées. «Cette approche origi-nale, apparue aux États-Unis dans lesannées 1970, permet aux historiens demettre leurs compétences au service del’éducation populaire», souligneJoanne Burgess, professeure au Dépar-tement d’histoire.

Mme Burgess dirige le nouveauLaboratoire d’histoire et de patrimoinede Montréal, créé grâce à une subven-tion du Conseil de recherches ensciences humaines du Canada (CRSH)dans le cadre de son programmeImpact du savoir dans la société. LeLaboratoire réunit des étudiants etdes chercheurs universitaires, principa-lement de l’UQAM, ainsi que des par-tenaires d’organismes culturels, com-munautaires et gouvernementaux, telsque le Musée McCord d’histoire cana-dienne, le Centre d’histoire deMontréal, l’Écomusée du fier monde,le Musée Pointe-à-Callière etBibliothèque et archives nationalesdu Québec.

«Nous voulons créer un lieu d’ex-périmentation et d’échange d’experti-se entre le monde universitaire et desprofessionnels du milieu culturel, ex-

plique Joanne Burgess. Notre objectif,qui correspond à celui de l’histoire ap-pliquée, est de maximiser les retom-bées sociales de la recherche en matiè-re d’histoire et de patrimoine, enréalisant conjointement des pro-grammes culturels et éducatifs desti-nés à divers types de publics.»

Une collaboration multiformeAu cours des trois prochaines années,les chercheurs et leurs partenaires dumilieu réaliseront une dizaine de pro-jets portant sur diverses facettes del’histoire de Montréal. Ainsi, l’Écomu-sée du fier monde a conçu, avec l’ar-rondissement Sainte-Marie (Centre-sud), une série de publicationsabordant différents aspects de l’histoi-re commerciale et industrielle de cequartier au siècle dernier. Le MuséeMcCord, pour sa part, entend offrir surson site Web des ressources docu-mentaires en appui aux programmesd’enseignement de l’histoire au pri-maire et au secondaire. Enfin, leCentre d’histoire de Montréal, quis’intéresse à la tradition orale en his-toire, aimerait intégrer dans ses expo-sitions et ses circuits patrimoniauxdes témoignages, des chansons et dela musique.

Les membres du Laboratoire pour-ront compter sur la contribution desétudiants inscrits au profil histoireappliquée du programme de maîtriseen histoire de l’UQAM. Créé à l’autom-ne 2002, ce programme d’étudesunique au Québec vise à former des

historiens capables de répondre aux be-soins des organismes professionnels ac-tifs dans la recherche historique, et decommuniquer les résultats de leurstravaux en fonction d’un média oud’un public donné.

Jusqu’à maintenant, plusieurs étu-diants ont effectué des stages au seinde divers organismes comme le Servicedes archives de la Société Radio-Canada, le Musée Pointe-à-Callière et laSociété de développement de Montréal.Parmi leurs réalisations, signalons laproduction d’un numéro du Montréal

Clic, bulletin du Centre d’histoire deMontréal, des recherches sur les rébel-lions de 1837-1838 pour le MuséePointe-à-Callière et la production d’uneexposition sur l’histoire du vélo àMontréal pour le Musée du ChâteauRamezay.

Rapports égalitaires entrechercheurs et partenairesLe Laboratoire organisera égalementdes ateliers de réflexion permettantaux chercheurs et aux représentantsdes organismes culturels de partagerleurs savoirs et leurs expériences. Eneffet, les questions reliées aux enjeuxde la diffusion publique de l’histoire nemanquent pas : quelle mémoire doit-ontransmettre au public dans un contex-te de commémoration d’un événementhistorique? Comment certains élémentsdu cadre bâti industriel et commercialacquièrent-ils une valeur patrimoniale?Quel rapport établir entre les aspectséducatif et ludique dans le travail de

vulgarisation historique ? Dans le domaine de l’histoire appli-

quée, les organismes professionnels nesont pas de simples courroies de trans-mission des résultats des travaux deschercheurs. Et ces derniers ne secontentent pas de juger du haut deleur savoir ce qui se fait hors desmurs de l’université, souligne JoanneBurgess. «Les organismes du milieu

participent à la définition des problé-matiques de recherche et les activitésqu’ils proposent, comme leurs ques-tionnements, alimentent la réflexiondes historiens. Le Laboratoire a étéconçu justement pour décloisonnerles débats et pour établir des rap-ports égalitaires entre les chercheurs etleurs partenaires.» •

Joanne Burgess, professeure au Département d’histoire, dirige le nouveauLaboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal.

Claude Gauvreau

Photo : Denis Bernier

PUBLICITÉ

Page 5: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

L’UQAM / le 5 septembre 2006 / 5

d’un comité consultatif, formé demembres internes et externes àl’UQAM.

Les retombées pour l’UQAMPlusieurs activités uqamiennes (galas,collation des grades, remise de docto-rats honorifiques, etc.) se sont dérou-lées à la salle Pierre-Mercure depuis1992. Le Département de musique del’UQAM n’est pas en reste : ses étu-diants, comme ses professeurs, profi-taient déjà des installations pour leursateliers, concerts et récitals. M. Vanasseaimerait pousser plus loin : il souhai-te que le Centre Pierre-Péladeau de-vienne un «incubateur à projets». «J’aila ferme intention d’établir des liensavec plusieurs programmes del’UQAM, en particulier aux 2e et 3e

cycles», dit-il. Les étudiants pourraientalors profiter des installations… et dela vie artistique qui s’y déroule. «Lecentre pourrait devenir un outil péda-gogique, par exemple pour des sta-giaires en administration des arts, enorganisation d’événements ou en mar-keting», poursuit-il. Pour le moment,ces idées ne sont que des projets,mais parions que le Centre Pierre-Péladeau s’avérera bientôt une res-source incontournable pour l’UQAM,et par extension, pour la vie culturel-le montréalaise •

Le Centre Pierre-Péladeau a été officiellement cédé à l’UQAM le 1er avril dernier.

Photo : Michel Brunelle

Le CPP cédé à l’UQAMLa nouvelle n’a pas fait de vagues,mais depuis le 1er avril dernier, leCentre Pierre-Péladeau est propriété del’UQAM à part entière, au grand plai-sir de son nouveau directeur général,Guy Vanasse, directeur du Départe-ment de musique. «Il s’agit de la

Pierre-Etienne Caza meilleure salle de concert du Québec»,affirme-t-il sans ambages à propos dela salle Pierre-Mercure, dotée d’uneacoustique exceptionnelle.

Construit en 1992 au coût de dixmillions de dollars sur un terrain ap-partenant à l’UQAM, le Centre Pierre-Péladeau devait lui être cédé à la findu bail, soit en 2016. La cession a eu

lieu dix ans plus tôt que prévu, parceque la Société du Centre Pierre-Péladeau, l’organisme sans but lu-cratif qui en gérait la destinée depuisson inauguration, éprouvait depuisquelques années des difficultés finan-cières et avait accumulé un déficitd’environ un million de dollars. Sesmembres ont donc opté pour dis-

soudre la société et devancer la rétro-cession.

Calmer les inquiétudesM. Vanasse tient à rassurer la commu-nauté universitaire : «L’UQAM, qui étaitl’un des créanciers de la défunte socié-té, n’héritera pas du déficit», garantit-il, sans toutefois entrer dans les détails.Il se préoccupe pour l’instant de com-pléter l’intégration du Centre Pierre-Péladeau à l’UQAM, ce dernier de-vant relever désormais du vice-rectorataux Affaires administratives et finan-cières, dirigé par Monique Goyette.

La vocation du CPP ne changerapas, assure également M. Vanasse,dont le premier geste à titre de direc-teur général a été de renouveler lesbaux des deux locataires, la Société demusique contemporaine du Québec(SMCQ) et Les Idées heureuses (uneformation de musique baroque). Il aégalement confirmé qu’il honorerait lescontrats de location, qui s’échelon-nent jusqu’en 2008, et en accepteraitde nouveaux. «La mission du CentrePierre-Péladeau demeure de favoriser ledéveloppement du milieu culturel»,explique-t-il. À court terme, il souhai-te rafraîchir les lieux (probablement encollaboration avec l’École de design),trouver des astuces pour augmenter lafréquentation de la salle et fidéliser lepublic. Pour ce faire, il s’entourera

PUBLICITÉ

PUBLICITÉ

Page 6: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

6 / L’UQAM / le 5 septembre 2006

Des étudiants du Mali à l’ESG

Une vingtaine d’étudiants maliens,inscrits au programme de MBA pourcadres offert conjointement par l’Éco-le des sciences de la gestion (ESG) etl’Institut des hautes études en mana-gement du Mali, étaient de passage cetété à l’UQAM. Ces étudiants, qui termi-neront leur programme d’études cetautomne à l’Université, occupent déjàdans leur pays des postes de cadredans divers secteurs : entreprises in-

dustrielles et commerciales, gouverne-ment, finances, télécommunications,etc.

Depuis plus de 25 ans, l’ESG joueun rôle de leader international dans laformation de cadres et de gestion-naires. Offert dans plusieurs paysd’Europe, d’Asie, d’Afrique et desAmériques, le programme de MBAutilise une approche pluridisciplinairepermettant aux cadres en exercice de

développer leurs compétences en com-munication et de valoriser le travaild’équipe.

Mis à part les étudiants maliens,l’ESG a reçu des étudiants inscrits auMBA pour cadres de l’UQAM qui fontleurs études en Équateur, au Mexique,au Pérou et à l’Université Paris-Dauphine (programme conjoint dedouble diplomation).

Exit Pluton! Le 24 août dernier, lesmembres de l’Union astronomiqueinternationale ont voté en majoritépour exclure la neuvième planète dusystème solaire et la rétrograder aurang de naine. Les controversesscientifiques se règlent-elles sou-vent par un vote? «C’est plutôt rare,répond l’historien des sciences YvesGingras. Souvent, les controverses fi-nissent par s’éteindre quand meu-rent ceux qui les ont animées. Avecle temps, on en arrive à une sorte deconsensus implicite.»

Yves Gingras se rappelle toutefoisd’un cas où l’on est passé au vote,relié au débat qui a opposé pendantdes années le Canadien JohnWilliam Dawson à nul autre queCharles Darwin. Recteur del’Université McGill et géologue répu-té, Dawson était un anti-évolution-niste convaincu qui voulait démon-trer, grâce à un «fossile précambrien»découvert au Canada en 1858, lafausseté de la théorie de l’évolu-tion. Le problème, c’est que la com-munauté scientifique ne s’entendaitpas sur la question de savoir siEozoon canadense – ou l’«animalde l’aube du Canada» –, commel’avait baptisé Dawson, était bel etbien un fossile. «On a finalement

tenu un vote à Londres, raconte l’his-torien. À l’époque, la majorité desgéologues étaient déjà convaincusde l’erreur de Dawson, mais ce n’estque plus tard qu’on a eu la preuveque les marques observées dans laroche d’Eozoon canadense étaientdues à un phénomène minéral etnon à un organisme vivant.» Ce quin’a pas empêché Dawson de conti-nuer à croire en son fossile et d’écri-re des articles s’opposant à la théoriede l’évolution jusqu’à la fin de sesjours.

Rarement un vote aura mis fin àune controverse scientifique, maisle cas de Pluton est d’une nature dif-férente, souligne Yves Gingras. «Enfait, cette controverse n’a rien descientifique, elle est purement sé-mantique. Avant, une planète, c’étaità peu près n’importe quoi d’assezgros qui tourne autour du soleil.Maintenant, on a une définition avecdes critères précis qui fait l’objetd’un consensus international. C’estcomme la définition du volt, de l’am-père ou du mètre. Le mètre, c’est labarre de fer qui est conservée àSèvres, en France. C’est cela le critè-re et tout le monde s’entend la-des-sus.»

M.-C.B.

Pluton

Un vote scientifique?

Photo : Michel Giroux

PUBLICITÉ

Page 7: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

L’UQAM / le 5 septembre 2006 / 7

LE CAMPUSSUR

RENTRÉE MUSICALE

Ensemble de jazz vocal (GVPS)Répétitions : les mercredis de 18h45 à 21h, de septembre à juin .Auditions : début de septembre. Critères d'admission : voix très juste etagréable, lecture musicale, bonne capacité d'apprentissage, assiduité (répétitions, enregistrements, concerts). L'ensemble est composé de 8 sections différentes pour un nombremaximum de 20 choristes. Des musiciens connus dans le milieu jazz (Boisvert, Brochu, Donato, Gelfand, Johnston, Vogel) accompagnent l'ensemble vocal.Pavillon Sherbrooke, salle 5e étage.Renseignements : Joël Baril(450) 889-8633

Chœur de l'UQAMRépétitions régulières : les mardis de 19h à 22h, ainsi que plusieursoptionnelles les dimanches et une fin de semaine intensive.Auditions : les mardis 5, 12 et 19 septembre avant et après la répétitionou sur rendez-vous.Le Chœur de l'UQAM (environ 250 voix) est dirigé par Miklós Tackás,professeur au Département de musique de l'UQAM.Plusieurs concerts sont au programme, notamment le Requiem

de Verdi que le Chœur interprètera au Carnegie Hall de New York le 16 janvier 2007.Première répétition le 5 septembre à la Cinquième salle de la Place des Arts; les suivantes à la salle D (3e sous-sol) de la PDA.Renseignements :987-3000, poste [email protected]

www.uqam.ca/choeur

VENDREDI 8 SEPTEMBRELaCIM (Laboratoire decombinatoire et d'informatiquemathématique)«Journées Pierre Leroux», jusqu'au 9 septembre.Nombreux conférenciers.Pavillon Président-Kennedy.Renseignements :

(514) [email protected]

jpl06.lacim.uqam.ca/

MARDI 12 SEPTEMBRECELAT-UQAM (Centreinteruniversitaire sur les lettres,les arts et les traditions)Conférence-causerie : «Au c(h)œur

Formulaire WebPour nous communiquer les coordonnées de vos événements,veuillez utiliser le formulaire àl’adresse suivante:www.uqam.ca/evenements

10 jours avant la parution.Prochaines parutions :18 septembre et 2 octobre 2006.

des églises à réaménager duQuébec. Vers des principesdirecteurs», de 12h30 à 14h.Conférencier : Richard Gauthier,stagiaire postdoctoral à la Chaire derecherche du Canada en patrimoineurbain, UQAM.Pavillon 279 Sainte-Catherine Est(DC), salle DC-2300.Renseignements :Caroline Désy(514) 987-3000, poste [email protected]

MERCREDI 13 SEPTEMBREUQAM GénérationsEntretiens UQAM Générations dansle cadre de la Journée portesouvertes : «L'engagement social neprend pas de retraite», de 14h à 15h.Conférencière : Michèle Charpentier,professeure, École de travail socialUQAM.Pavillon Maisonneuve, salle B-R200.Renseignements :Chantal [email protected]

www.generations.uqam.ca

Après le succès sans précédent deson premier livre grand public, Les ali-

ments contre le cancer, le professeur debiochimie moléculaire et titulaire de laChaire de l’UQAM en prévention ettraitement du cancer, Richard Béliveau,récidive cette fois avec un album toutaussi magnifique, intitulé Cuisiner

avec les aliments contre le cancer, auxÉditions du Trécarré.

Son collègue Denis Gingras signeégalement l’ouvrage auquel ont colla-boré de nombreux chefs, propriétairesde restaurants ou enseignants, qui ontlivré leur recettes, toutes plus allé-chantes les unes que les autres. Le pro-fesseur Béliveau y va lui-même deplusieurs petits plats de son cru dontun «bœuf du Bengale», un «saumon te-riyaki» ou un «porc à l’indonésienne

sur lit de mesclun» qui font saliver.L’ouvrage ne présente pas que des

recettes, mais également des principesalimentaires de base pour rester ensanté et tenir en respect les cellulescancéreuses ou pré-cancéreuses quipeuvent nous habiter. Les auteurs pui-sent abondamment, dans les cuisinesdes pays possédant les taux les plusfaibles de cancer, des aliments sous-uti-lisés en Occident (ex. algues, champi-gnons, aromates, légumineuses, cruci-fères, etc.) à apprêter dans des recettessucculentes.

Je défie quiconque de feuilleter celivre sans être saisi d’une envie irré-pressible d’essayer une (ou plusieurs)recettes sur le champ!

A.D.

D’ICITITRERécidive !

PUBLICITÉ

Page 8: Richard Béliveau La Belgique à l’honneur récidive ...Pierre-Etienne Caza, Dominique Forget, Claude Gauvreau Photos Nathalie St-Pierre Conception de la grille graphique Jean Gladu,

8 / L’UQAM / le 5 septembre 2006

Mark Lewis, Windfarm, 2001, 35 mm transféré sur DVD, 4 min, couleur, son. © Mark Lewis

Galerie de l’UQAM et Centre de design

Une rentrée culturelle dans le vent…À l’heure du réchauffement plané-taire et des dérèglements du climat, leshumeurs atmosphériques investissentle champ artistique à la Galerie del’UQAM, qui débute sa programmation2006-2007 avec L’air du temps /

Weathervane, une exposition collecti-ve présentée du 8 septembre au 7 oc-tobre.

«Les mots pour parler du tempsqu’il fait sont essentiels à la compré-hension de notre environnement et àl’expression de nos états d’âme», écritla commissaire Karen Love dans le ca-talogue de l’exposition. Elle proposed’examiner, à partir des œuvres deonze artistes canadiens, commentceux-ci réfléchissent au temps et s’enservent pour représenter l’idée de lieuet la condition humaine. «Pour cer-tains, l’étude et la présentation des as-pects phénoménologiques du tempsont une incidence énorme, écrit-elle.

Pierre-Etienne Caza D’autres utilisent des stratégies vi-suelles et textuelles pour lier les condi-tions atmosphériques à des préoccupa-tions psychologiques, politiques,sociales et environnementales.»

Le public pourra apprécier lesœuvres (peintures, sculptures, vidéos,installations ou photographies) deMarlene Creates, Paterson Ewen,Rodney Graham, Tania Kitchell, MarkLewis, Richard Rhodes, SeifollahSamadian, Alan Storey, T & T,Lawrence Weiner et Chris Welsby. Levernissage aura lieu le 7 septembre à17h30 en présence de la commissaire,qui prononcera une conférence à laGalerie le lendemain, 8 septembre, à12h30. Cette exposition est produitepar Oakville Galleries et la Galeried’art d’Ottawa.

Les Belges à l’honneurLes festivités officielles entourant le 25e

anniversaire du Centre de design au-ront lieu en octobre prochain, mais son

directeur, Marc H. Choko, a déjà lecœur à la fête, en raison de la premiè-re exposition de la saison, intituléeDesign Vlaanderen. Présentée du 14septembre au 22 octobre, elle proposeaux visiteurs une incursion dans lemonde du design belge, en présentantdes œuvres réalisées par 31 créateursflamands au cours des dix dernièresannées.

L’exposition a été spécialementproduite par Design Vlaanderen, un or-ganisme gouvernemental belge de pro-motion du design, dans le cadre de lacoopération Québec/Flandre. «Malgréla modestie de son directeur JohanValcke, on peut affirmer sans se trom-per que le design belge, et notammentflamand, est présentement l’un desplus intéressants, sinon le plus intéres-sant sur la scène internationale», affir-me M. Choko.

Plusieurs designers flamands ontfait leur marque depuis le milieu desannées 90, dont, entre autres, le regret-té Maarten Van Severen, son frèreFabiaan, ainsi que Dirk Wynants,André Verroken, Leo Aerts, LucRamael, Vincent Van Duysen et XavierLust. «Nous les connaissons à traversleurs produits réalisés pour les plus cé-lèbres marques italiennes, mais nom-breux sont les autres designers degrand talent qui ont également réussien créant leurs propres marques et en-

treprises, aujourd’hui au cœur de la vi-talité du design flamand», précise M.Choko.

Selon lui, Design Vlaanderen «nefait aucune distinction entre design in-dustriel et arts appliqués: mobiliers, lu-minaires, autobus et autres voisinentavec céramiques, bijoux ou tissus.

Seules comptent la qualité, l’innovationet la contemporanéité des créations.»Le vernissage de l’exposition aura lieule 13 septembre à 18h, et sera précédé,à 16h30, d’une conférence du directeurde Design Vlaanderen, Johan Valcke,intitulée Le design flamand et le rôle de

Design Vlaanderen •

Rodney Graham, Weather Vane, 2002, acier inoxydable émaillé noir, 69 x 63 cm, collection de Scott Livingstone. © Rodney Graham

PUBLICITÉ

PUBLICITÉ