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PALAZZETTOBRU ZANE

BRU-ZANE.COM

Le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française a pour vocation de favoriser la redécouverte du patrimoine musical français du grand XIXe siècle (1780-1920) en lui assurant le rayonnement qu’il mérite. Installé à Venise, dans un palais de 1695 restauré spécifiquement pour l’abriter, ce centre est une réalisation de la Fondation Bru. Il allie ambition artistique et exigence scientifique, reflétant l’esprit humaniste qui guide les actions de la fondation. Les principales activités du Palazzetto Bru Zane, menées en collaboration étroite avec de nombreux partenaires, sont la recherche, l’édition de partitions et de livres, la production et la diffusion de concerts à l’international, le soutien à des projets pédagogiques et la publication d’enregistrements discographiques.

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SAMEDI 16 AVRIL 2016 – 16H30

SALLE DES CONCERTS

Louise FarrencSextuor

Georges OnslowQuintette à vent

Camille Saint-SaënsCaprice sur des airs danois et russes

ENTRACTE

André CapletQuintette pour piano et vents

Francis PoulencSextuor pour piano et vents

Les Vents FrançaisEmmanuel Pahud, flûtePaul Meyer, clarinetteFrançois Leleux, hautboisGilbert Audin, bassonRadovan Vlatkovik, cor Éric Le Sage, piano

Coproduction Palazzetto Bru Zane, Philharmonie de Paris

FIN DU CONCERT VERS 18H45.Avec le soutien de

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Louise Farrenc (1804-1875)Sextuor avec piano do mineur op. 40

Date de composition : 1852.

Date de création : Paris, décembre 1852.

Durée : environ 23 minutes.

Georges Onslow (1784-1853)Quintette à vent en fa majeur op. 81

Dédicace : à Louis Dorus (flûte), Stanislas et Joseph Verroust (hautbois, basson),

Adolphe Leroy (clarinette) et Joseph Mengal (cor).

Date de composition : 1851.

Date de création : Paris, avril 1852 dans les salons de Gouffé.

Durée : environ 26 minutes.

Camille Saint-Saëns (1835-1921)Caprice sur des airs danois et russe op. 79

Dédié à la tsarine Maria Feodorovna, fille du roi du Danemark.

Composé pour Paul Taffanel, Georges Gillet (hautbois), Charles Turban (clarinette)

et Saint-Saëns lui-même.

Date de composition : 1887.

Date de création : Saint-Pétersbourg, 21 avril 1887, lors d’un concert de la Croix

Rouge russe.

Durée : environ 11 minutes.

André Caplet (1878-1925)Quintette pour piano et vents

Date de composition : 1899.

Création : Paris, le 10 avril 1899, à la Société moderne des instruments à vent.

Durée : environ 26 minutes.

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Francis Poulenc (1999-1963)Sextuor pour piano et vents

Dédicace : à Georges Salles.

Date de composition : 1932-39.

Création : Paris, 16 décembre 1933 à la Société d’instruments à vent par Marcel Moyse

(flûte), Roland Lamorlette (hautbois), Louis Cahuzac (clarinette), Gustave Dhérin (basson)

et Robert Blot (cor), avec Poulenc au piano.

Création de la version définitive : Paris, le 9 décembre 1940, salle Chopin –Pleyel,

par le Quintette à vent de Paris (Fernand Caratgé ; Louise Gromer ; André Vaceller ;

Gabriel Gandmaison ; Robert Blot et Poulenc au piano).

Durée : environ 16 minutes.

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Avec ou sans piano. Vents français des XIXe et XXe siècles.

« J’ai toujours adoré les instruments à vent, que je préfère aux cordes, et ceci, tout naturellement,

sans tic d’époque ».Francis Poulenc

La musique pour instruments à vent serait une tradition française remontant au XVIIe siècle grâce au prestigieux ensemble de la Grande Écurie et la Chambre du Roi. À l’Écurie se côtoient les grands noms de la facture ins-trumentale et de l’interprétation de l’époque à travers trois dynasties : les Hotteterre, les Philidor et les Rodde. Il faut cependant attendre les débuts du XIXe siècle pour voir naître un répertoire spécifique du quintette à vent rassemblant flûte, hautbois, clarinette, basson et cor. Cambini (1746-1825) puis Reicha (1770-1836) en sont les fondateurs.

Anton Reicha : précurseur et maître

Né à Prague, ami de Beethoven, Reicha arrive à Paris en 1808 et devient professeur de contrepoint et fugue au Conservatoire en 1818. C’est dire qu’il introduit dans cette maison une tradition germanique dont héritent ses élèves. Mais il cultive également le genre nouveau du quintette à vent à travers vingt-quatre opus qui font date.

Parmi ses disciples figurent Georges Onslow (1784-1853) qui s’illustrera dans le domaine du quintette à cordes, mais nous laisse également ce Quintette à vent op. 81. Né à Clermont-Ferrand, Onslow est anglais par son père et se familiarise avec le répertoire des classiques viennois grâce à Reicha. La forme de son quintette reflète cet héritage avec un premier mouvement vivant de l’opposition entre deux idées contrastées énoncées par la flûte et dont le développement sera plutôt contrapuntique. Le Scherzo se distingue par un trio central dolcissimo confié d’abord au hautbois. Au mouvement lent très expressif, en mineur, succède un final en rondo dont le premier refrain est lancé par le basson.

Élève de Moschelès et Hummel pour le piano, mais aussi de Reicha pour la composition, Louise Farrenc (1804-1875) est l’une des rares femmes compo-siteurs de son époque en France. Professeur de piano au Conservatoire de

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Paris pendant trente ans, elle épouse le flûtiste et éditeur Aristide Farrenc grâce auquel elle fréquente le milieu de la création musicale. Son Sextuor en ut mineur op. 40 de 1852 ajoute au quintette une partie de piano brillante. Au lendemain de la création, le critique de La France musicale rapporte : « Cette composition […] a été fréquemment interrompue par les applaudis-sements chaleureux ; la seconde partie principalement offre aux méditations de l’harmoniste un champ fécond en remarques de la plus haute portée, ajoutons en sensations les plus délicates et les plus choisies […] » Au-delà de cet Andante sostenuto, les deux mouvements extrêmes se rejoignent par le retour, dans le final, de la seconde idée du premier mouvement.

L’impact des sociétés d’instruments à vent

Les progrès de la facture instrumentale aidant, des sociétés d’instruments à vent voient le jour peu après la création de la Société Nationale de Musique (SNM, 1871) ayant pour devise Ars Gallica. En 1879, le flûtiste Paul Taffanel crée la Société de Musique de Chambre pour Instruments à Vent. En 1895, un autre flûtiste, Georges Barrère, fonde la Société Moderne pour Instruments à Vent. Quelque temps plus tard, en 1904, la revue Musica se fait l’écho de l’impact des exécutions de la première à l’étranger : « Nous avons également en Allemagne de vrais artistes sur les instruments à vent. Mais pour parler franchement, dans l’art des instruments en bois à vent, les Français sont supérieurs. Leur exactitude, leur souplesse, leur finesse, leur homogénéité en exécutant un morceau de musique peut servir de modèle à tous les artistes. » (citation du Local-Anzeiger).

Lui-même évincé de la SNM, Camille Saint-Saëns se rapproche de la Société de musique de chambre pour instruments à vent et compose en 1887 un Caprice sur des airs danois et russes pour flûte, hautbois, clarinette et piano. Dédiée à la tsarine Maria Feodorovna, fille du roi du Danemark, l’œuvre est créée lors d’un Concert de la Croix rouge russe à Saint-Pétersbourg. Ceci explique l’origine des thèmes qui, selon Jean Gallois, auraient été transmis à Saint-Saëns par le musicographe Julien Tiersot. À un thème danois en hommage aux origines de la tsarine Dagmar (énoncé par la flûte puis varié), succède un air anglais (en l’honneur de sa sœur Alexandra de Galles) pour finir sur un thème russe, la diplomatie étant ainsi sauve ! Saint-Saëns offre une partition brillante dans laquelle les instruments rivalisent de virtuosité.

Légèrement postérieur, le Quintette avec piano de Caplet est une œuvre de jeunesse créée à la Société moderne des instruments à vent alors que le compositeur était encore élève au Conservatoire et n’avait pas rencontré Debussy. Le manuscrit en a été perdu avant de reparaître à la fin des années 1920 pour n’être finalement édité qu’en 2006. Comparée aux précédentes, l’œuvre montre un bel équilibre entre tous les instruments et une circulation très fluide des motifs. On remarque la parenté des deux motifs de l’Allegro initial, la manière dont l’Andante joue sur les variantes d’un même thème, les couleurs modales du Scherzo et son trio plus legato. Né d’un mouvement très fluide du piano, le finale clôt la pièce sur un retour d’inspiration cyclique d’éléments issus des trois mouvements précédents.

Au temps du Groupe des Six

Dès la Sonate pour deux clarinettes de 1918, Poulenc dévoile son goût pour les bois, et plus généralement les vents, se montrant en cela disciple de Stravinski. Mentionné par son auteur comme « une œuvre très importante » en 1932, le Sextuor ne connaît sa version définitive qu’en 1939 : « très bien maintenant », écrit Poulenc après l’avoir semble-t-il refait entièrement. D’entrée de jeu, l’auditeur est saisi au collet par d’insolentes gammes enchaînées à un motif à la mécanique irrésistible, dans un style proche d’une musique de cirque. Les idées s’enchaînent sans lien apparent, puis un mélancolique solo de basson débouche sur une parenthèse lyrique tout d’abord purement pianistique. La reprise écourtée du tempo initial conclut cet Allegro vivace. Le mouvement lent adopte une structure du même type avec au centre une section plus rapide. C’est la tournure très mozartienne du thème initial de hautbois qui surprend dans ce patchwork de styles. Pour le final, Poulenc renoue avec un style bastringue virtuose, sans négliger un subito très lent, discret rappel du premier mouvement par le basson. Dans ces pages où l’éclectisme est de mise, Poulenc apparaît très proche de l’esthétique de Satie et des Six dont il fit partie.

Lucie Kayas

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Les Vents FrançaisLes Vents Français mènent depuis plus de dix ans une carrière prolifique, en concert comme au disque. Les six solistes d’exception qui le com-posent sont des artistes reconnus au plan international, aussi bien comme solistes, musiciens de chambre et d’or-chestre que pédagogues. Forts de leur expérience et de leur réputation, ils s’ingénient à faire connaître à un public toujours plus large les chefs-d’œuvre (connus et moins connus) du répertoire pour vents, offrant des concerts de qualité au côté d’interprètes renom-més. Ces héritiers de la tradition musi-cale française unissent leurs talents dans une sonorité d’ensemble à la palette de couleurs, de nuances et de styles illimitée. L’effectif à géométrie variable s’adapte au répertoire pour deux interprètes ou plus. Ces der-nières années, l’ensemble a sillonné le monde, il a été accueilli dans de pres-tigieuses salles de concert à Vienne, Salzbourg, Genève, Londres, Paris, Zurich, en résidence à l’Académie d’été du Domaine Forget (Québec) et dans de nombreux festivals tels Édimbourg, Brême, Schleswig-Holstein, Rheingau, Jérusalem et Dubrovnik, où il a reçu le Prix Orlando. Soucieux de déve-lopper le répertoire pour vents, Les Vents Français ont été à l’origine de nombreuses commandes et créé des œuvres pour Thierry Escaich, Thierry Pécou, Guillaume Connesson, Michael Jarrell, Misato Mochizuki,

Fuminori Tanada… Leur discographie compte une intégrale de la musique de chambre de Poulenc chez RCA parue en 1999 pour le centenaire de la nais-sance du compositeur et récompensée par le 37e Grand Prix de l’Académie du disque au Japon. L’ensemble enre-gistre désormais en exclusivité chez Warner Classics. Il a fait paraître French Connection pour flûte, clarinette et piano, French Music for Winds (nommé disque de l’année 2012 par le magazine Geijutsu dans la catégorie « musique de chambre » et récompensé du prix Echo Klassik en Allemagne), ainsi qu’un coffret dédié au répertoire français classique et romantique pour vents et piano. En 2016, Les Vents Français font paraître deux enregistrements, l’un consacré à la musique de chambre de Beethoven et l’autre aux sonates de Hindemith. Cinq autres parutions sont en cours de préparation.

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