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„Onkel Beat“ mit einigen Kindern Kinderdörfer für Waisen in Osttibet Kham und Amdo Tadra-Projek R E C I T D E VOYAGE 2 0 1 0 TADRA-PROJEKT e.V./ Villages d‘enfants pour orphelins à l‘est du Tibet Kham et Amdo Tatjana et les enfants Tadra

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„Onkel Beat“ mit einigen Kindern

Kinderdörfer für Waisen in Osttibet Kham und Amdo Tadra-Projekt e.V.

R E C I T D E VOYAGE 2 0 1 0

TA D R A- P R OJ E K T e . V. / Vi l l a g e s d ‘e n f a nt s p o u r o r p h e l i n s à l ‘e s t d u T i b e t K h a m e t A m d o

Tatjana et les enfants Tadra

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Le clivage entre la liberté économique poussée à l’extrême et les restrictions politiques sans cesse croissantes se creuse en Chine, créant ainsi des ten-sions de plus en plus dangereuses. Malgré des mou-vements de contestation aux quatre coins du globe, Liu Xiabo, initiateur de la Charte 08 et prix Nobel de la Paix, n’a toujours pas le droit de s’exprimer li-brement alors que le monde entier le réclame. Or, cette première attribution d’un prix Nobel de la Paix à un ressortissant chinois suscite aussi de nou-veaux espoirs dans le camp des forces démocra-tiques du pays qui souhaitent que les états occiden-taux s’engagent davantage en faveur de la démocratie et du respect des droits de l’homme en Chine. En parallèle, un mécontentement croissant est observé dans les rangs des libéraux chinois en-vers leur propre gouvernement.

Quant aux Tibétains, ils font toujours les frais de la dureté du régime chinois: depuis les émeutes de 2008, les populations sont collectivement punies pour avoir exprimé leur désaccord. Pour les Tibétains en exil, cela se traduit principalement par un refus systématique d’attribution de visa, peu im-porte si les demandeurs sont politiquement enga-gés ou pas ; et c’est aussi ce qui nous arrive, une fois de plus. 2010 a aussi été marquée par une bonne nouvelle: mon frère Choephel a fait partie des quel-ques Tibétains ayant obtenu un droit d’entrée au pays. Nous lui avons alors demandé de conduire nos amis allemands aux villages d’enfants Tadra, de nous représenter au cours de ce voyage et de régler quelques affaires organisationnelles avec les autori-tés locales. Nous avons par ailleurs appris que la situation politique souffre toujours de fortes tensi-ons et qu’à Dawu aussi, des caméras de surveillance sont désormais installées partout dans la ville et des agents de sécurité sont postés à tous les coins de

rue. Fort heureusement, nos villages d’enfants n’ont pas connu de difficultés sérieuses et la vie s’y pour-suit de manière relativement paisible. Le deuxième village d’enfants, situé à Golok, est ac-tuellement composé de huit maisons familiales. Les maisons 7 et 8 ont été généreusement sponsorisées par Mesdames Karoline Neu et Pema Drongshar-Graber. Un grand merci à elles! Aujourd’hui, près de 400 enfants vivent dans les deux villages Tadra, dont 22 sont originaires du Ti-bet oriental, plus précisément de la région à haut risque sismique Kyegudo (Tushu). En lisant les di-vers rapports rédigés par les amis et sponsors qui ont visité les villages cette année, vous aurez un aperçu détaillé du fonctionnement de nos villages et de ses habitants.

Nous souhaitons également vous informer du chan-gement dans la composition du Conseil d’admini-stration de notre association «Tadra-Projekt e.V.». Pour des raisons de santé, Palden Tawo, initiateur et fondateur du projet a malheureusement dû dé-missionner de son poste de Président. Malgré son retrait officiel, il continue à nous conseiller et sou-tenir activement. Depuis les dernières élections, c’est Madame Chöni Tawo qui est notre nouvelle Présidente.

Enfin, permettez-moi de clore cette introduction par de chaleureux remerciements pour votre fidèle soutien au projet Tadra, et ce, au nom de tous les enfants qui vivent à Dawu et à Golok.

À toutes et à tous, nous souhaitons un joyeux Noël et une heureuse année 2011!

Chers sponsors, Chères Marraines, Chers Parrains, Chers amis du projet Tadra,

Remarque importante: pour des raisons d’économie, nous avons nous-mêmes réalisé la mise en page du présent rapport. Par ailleurs, nous avons décidé de renoncer à rajouter une lettre d’accompagnement afin de disposer du tarif préférentiel d’un envoi de livres.

Chöni Tawo Helga Fuhrmann (1. Vorsitzende) (Schatzmeisterin)

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Nos villages d’enfants par Tenzin Frapolli

Premier village d’enfantsComme de coutume, nous avons été chaleureuse-ment accueillis par près de 200 sourires d’enfants, la présence de tous les collaborateurs ainsi que nos amis suisses déjà sur place, et des écharpes porte-bonheurs blanches et de joyeux cris de bienvenue.

La famille s’agranditNotre dernière visite remonte à trois ans. Depuis, le premier village d’enfants a beaucoup évolué. Le chef du village, Jampa, nous a expliqué que quelques «mères» ont quitté le village et que, cette année, 44 nouveaux orphelins ont été accueillis, tous issus de conditions extrêmement difficiles. Le parcours de chacun a été soigneusement vérifié selon les critères d’admission usuels et la décision de leur admission définitive a été prise en accord avec l’association Ta-dra en Allemagne.

Un exemple de parcours Pour vous permettre de vous faire une idée des destins tragiques qui frappent un grand nombre d’enfants au Tibet, nous allons vous raconter l’histoire de Tsering Samdup (12 ans) qui est arrivé au village cette année. Tsering Samdup est le fils ainé des trois enfants

L’arrivée de Claudio, Chrishi, Christine, Sigi et Tenzin

d’une famille de nomades. Lui et son frère cadet sont arrivés au village Tadra en 2010. Quant à leur petite sœur, elle est restée avec la mère qui souffre d’un handicap mental. Les autorités locales lui rendent de temps en temps visite. Les trois enfants n’ont pas connu leur père et ont grandi dans un milieu de grande pauvreté. C’étaient souvent les voisins qui leur portaient à manger, mais la nourriture pourrissait rapidement à cause de la saleté ambiante et faisait le régal des asticots et d’autres insectes. Ils portaient toujours les mêmes habits qui n’ont jamais été lavés. La famille n’avait pas d’argent pour acheter des médicaments ni pour consulter un médecin. Peu après l’admission des deux garçons au village d’enfants, la grand-mère a contracté une maladie grave à laquelle elle a suc-combé. Son corps a été déposé dans un carton et gardé sous la tente jusqu’à ce que quelqu’un en in-forme l’administration communale et se charge des funérailles. On avait expliqué à Tsering Samdup qu’il sera conduit dans une école et, de ce fait, il n’a pas été effrayé par l’idée de devoir quitter les siens. Il vit actuellement dans la maison Reuter avec les

Tsering Samdup

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autres garçons les plus âgés du village. Il s’y plait beaucoup et dit qu’il est ravi de pouvoir mettre de temps à autre des vêtements propres.

Une grande surpriseUn soir, des enfants au regard malicieux et en pro-voquant un sacré vacarme sont venus vers moi en insistant pour que je les accompagne à la maison Patrick. Ils ont procédé de la même manière avec les autres hôtes occidentaux, le chef du village Jam-

pa et certains instituteurs. L’effet de surprise a en-core été plus grand quand nous avons découvert la salle joliment décorée dans laquelle ils nous ont conduits. Des tables étaient dressées et recouvertes de friandises, de fruits, de pommes de terre cuites et beaucoup d’autres aliments et boissons très va-riés. Au milieu de la pièce trônait un téléviseur qui diffusait des images et de la musique tibétaine à partir d’un DVD. Les enfants nous ont attribué les meilleures places, nous servaient à manger et à boire. Bien que leur excitation fût grande, ils adop-taient une attitude respectueuse envers les hôtes qui étaient «leurs invités». On nous a ensuite expli-qué que les enfants avaient décidé d’utiliser l’argent qu’ils ont gagné avec le prix de la maison la plus propre du village pour organiser cette fête en l’honneur des visiteurs. Outre quelques massages de dos pour les hôtes les plus âgés, les enfants de la maison Patrick nous ont offert des spectacles de

chants et de danse qu’ils improvisaient au fur et à mesure.

Les examens de fin d’apprentissage Outre l’importante croissance du nombre d’enfants dans le village et le développement positif de tous ceux que nous avons déjà rencontrés lors de notre dernière visite, nous avons retrouvé les lieux comme nous les avions quittés: nos enfants grandissent bien et nous, sponsors du projet Tadra, peuvent être fiers de nos six adolescents qui ont fréquenté un lycée à l’extérieur et ont terminé leur apprentis-sage avec succès. Ils peuvent maintenant commen-cer à chercher un emploi stable, tant convoité, dans l’administration locale. À ce jour, plus de 30 jeunes du premier village ont brillamment terminé leur scolarité et bénéficient ainsi de belles perspectives d’avenir!

Gyama Thar, l’un des premiers garçons accueillis au village, fête cette année son 21e anniversaire. Ses deux parents sont décédés quand il n’avait que qua-tre ans. Il a rejoint le village cinq ans plus tard et est devenu un jeune homme musclé et charmant. Bien qu’il ait bien travaillé à l’école, il n’a pas obtenu un très bon bulletin de fin de scolarité. Son vœu le plus cher (être utile à la vie au village d’enfants Tadra) a été exhaussé: il a obtenu un poste à durée détermi-née comme instituteur à l’école du village. Cette fonction, il la prend très à cœur et représente un excellent modèle pour les enfants plus jeunes.

Le second village d‘enfantsNotre second village aussi accueille près de 200 en-fants qui se développent très bien et qui font d’énormes progrès tant sur le plan scolaire qu’en danse. Ce constat nous a été confirmé non seule-ment par le chef du village Thubten Nyima, mais aussi par un Je Kelsang, un poète renommé qui est également sponsor du projet Tadra.

La construction d’un nouveau collège est en cours. Ce projet a pu se réaliser grâce au financement gé-néreux de l’institut fiduciaire liechtensteinois «Le-

Divertissement offert par les enfants

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Les orphelins nouvellement accueillis de la région Kyegudo dévastée par des tremblements de terre

gacon». L’achèvement des travaux est prévu pour 2011.

Le collège en construction

La fête des enfants Le jour suivant notre arrivée, Thubten Nyima a or-ganisé une grande fête sur un terrain hors du villa-ge du côté du fleuve en réunissant ainsi trois occa-sions qui méritent d’être célébrées: la fête internationale de l’enfance, le 5e anniversaire du village d’enfants et l’arrivée de notre groupe de 8 sponsors allemands et suisses.

La pluie et le mauvais temps n’ont pas eu raison de la grande détermination des enfants pour faire la fête et pour se parer d’habits traditionnels du Tibet. Des personnalités de la région étaient également invitées. Après l’arrivée vers midi du ministre de l’Éducation, dont la présence est toujours un grand honneur pour le village d’enfants, le programme fe-stif a pu être lancé. Après un chaleureux mot de bienvenue en tibétain, en chinois et en allemand, de nombreuses et très

belles représentations de danse et de chants ont été offertes par les enfants dans leurs costumes lo-caux.

Nous étions agréablement surpris de voir à quel point les enfants avaient gagné en confiance au cours des cinq années passées et ainsi considérable-ment amélioré la qualité de leurs spectacles. La journée a été couronnée par de nombreux jeux d’enfants, à la fois drôles et passionnants, et par la traditionnelle danse en cercle.

Les victimes du dernier séismeLe fait que les visages rayonnants des enfants nous réjouissent est une chose. La raison de leur présence aux villages d’enfants Tadra en est une autre. C’est pourquoi nous voulons aussi évoquer les terribles séismes qui ont touché la région de Kyegudo (Yus-hu, province de Qinghai) le 14 avril 2010 et les hi-stoires tristes qui en sont le résultat. À Jyekundo, le

Des danses et des chants présentés lors de la fête des enfants

Christian met ses talents musicaux à l’épreuve

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Andreas et Sabine oeuvrent avec l’aide des enfants

vées, a été gracieusement offerte par la famille Pema Drongshar-Graber de la Suisse, au nom de leur fils Tinley Christian (2 ans), pour les jeunes victimes du séisme.

Des vacances vraiment activesNotre groupe de visiteurs hétérogènes venus d’Allemagne et de Suisse a souhaité passer des «va-

Claudio et Chrishi réparent un four Un tas de débris récupérés

cances vraiment actives» et décidé d’être utile à tous les habitants des deux villages d’enfants Tadra. Toutes nos propositions d’aide ont été soumises aux deux chefs de village. Une fois leur feu vert donné, nous avons pu nous mettre à l’œuvre sous les con-seils et avec la participation des chefs.

Chez le dentisteIl y a deux ans déjà, notre dentiste Sigi avait appris à tous les élèves de l’école primaire Tadra comment se brosser correctement les dents. Avec beaucoup de patience, il a examiné chaque enfant et tous les adultes qui vivent dans les villages et, au final, a dû extraire pas mal de dents.

L’équipe de réparationUne autre proposition d’aide concrète a été soumise par notre spécialiste en installations sanitaires, An-dreas, et par nos deux réparateurs pros, Chrishi et Claudio. Ces trois messieurs n’étaient pas à leur première visite aux villages et, de ce fait, savaient que le travail fourni par les ouvriers chinois ainsi

Nouveau foyer pour enfants offert par des donateurs suisses. Rez : Maison d’Andy et Beat. 1er étage : Maison Tinley.

chef-lieu de la préfecture autonome de Yushu, qui compte plus de 100‘000 habitants, 80 % des mai-sons, dont des écoles et un hôpital, ont été entière-ment détruites.

Les équipes de secours se sont principalement com-posées de moines tibétains de la région. De source locale, il est à ce jour question de plus de 20‘000 morts et de plusieurs milliers de blessés. Grâce à une forte mobilisation internationale témoignant de la solidarité avec la population locale sinistrée, l’association Tadra a pu accueillir pas moins de 22 orphelins. L’une des maisons deux familles, récemment ache-

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Woser Lhamo

que les matériaux disponibles sur place ne pouvai-ent pas être comparés aux pratiques européennes. Ainsi, ils ont commencé par réaliser une étude de la situation de tous les bâtiments et du château d’eau en vue d’optimiser au maximum la sécurité et la fonctionnalité. Cette équipe a effectué tous les jours des allers-retours à la ville la plus proche pour ache-ter le matériel nécessaire aux réparations qu’elle a réalisées ensuite, tant dans le domaine sanitaire qu’électrique.

Les cours de sensibilisation à la propreté et à l‘hygiène Comme nous l’avions déjà constaté en 2007, il exi-ste un besoin urgent en éducation des enfants du

premier village à l’hygiène et en sensibilisation des «mères» afin d’améliorer la santé des habitants et ainsi économiser des frais liés aux soins. Là encore, pour commencer, il a fallu commander et acheter du matériel, puis convoquer pour une réunion toutes les «mères», un enfant par maison (choisi parmi les plus âgés), les membres de la commission d’hygiène et le chef du village comme interprète. Il faut savoir qu’une commission d’hygiène a effec-tivement été constituée il y a quelques années, dont les membres sont des adolescents choisis. Leur rôle consiste à vérifier une fois par semaine la propriété et l’ordre dans chacune des neuf maisons Tadra, et d’évaluer la situation générale selon les critères sui-vants:1. concernant les enfants: présence de tous, hy-

Ama Tsering Wangmo de la maison CAD-FEM avec Tenzin qui enseigne l‘hygiène

giène corporelle, état des habits et des chaussures ;2. concernant la propreté et l’ordre de la maison: chambres, literies, locaux sanitaires, serviettes, rez-de-chaussée, utilisation des poubelles ; 3. concernant la propreté autour de la maison: chemins, cour intérieure.

Les cours ont été préparés conjointement par Chri-stine, Tamara et moi-même. Nous avons opté pour une organisation en deux étapes. Dans un premier temps, tous les participants ont été renseignés sur certaines mesures simples comme se laver les mains avec du savon après chaque passage aux toilettes, se laver intégralement une fois par semaine, se mou-cher régulièrement, nettoyer les plaies ouvertes et comment traiter la fièvre et les maux de tête. Nous avons ainsi exprimé notre espoir que ces simples mesures permettront de réduire considérablement le taux de maladie chez les enfants. Ensuite, Karine et moi sommes allés de maison en maison, chargés de tout un tas de petits ustensiles, dont des produits d’entretien pour les lavabos et les toilettes, des épon-ges à récurer, une nouvelle serviette pour chaque enfant, des coupe-ongles, des pelles à ordures, des seaux d’eau, des petits seaux d’eau pour nettoyer les fesses après le passage aux toilettes et des pilules contre la fièvre et les maux de tête.

Dissertations Les matières enseignées aux enfants qui fréquen-tent les écoles primaires Tadra sont: trois langues et alphabets fondamentaux, à savoir le tibétain, le chi-

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nois et l’anglais, les mathématiques, le chant et la danse. Les enseignants de tibétain apprennent aux enfants plus âgés comment composer une rédac-tion.Nous vous proposons ici une dissertation qui nous a particulièrement émus:

«Je m’appelle Woser Lhamo. Mon père est mort quand j’avais un an. Ma mère est tombée très mala-de et elle est morte quand j’avais trois ans. Elle a la-issé derrière elle une petite fille malheureuse avec un mauvais destin. Le seul membre de la famille qui m’est resté dans ce grand monde était mon grand-père, qui avait déjà 60 ans. À part lui, je n’avais per-sonne qui pouvait m’aider. De nouveau, le destin m’a touché parce qu’une maladie rare a pris ma jambe droite. À cinq ans, elle a perdu toute sa force pour me soutenir. Je ne pouvais plus marcher sans béquilles. Personne n’a pu imaginer comme j’étais malheureuse et comme je me suis sentie poursuivie par les malheurs. À sept ans, j’ai pu aller à l’école Yugshung Yultso. Mais, les autres enfants me regar-daient comme une handicapée et j’y ai dû entendre beaucoup d’insultes et ressentir beaucoup de honte. C’était insupportable. Je pensais alors que mes pa-rents, s’ils étaient encore en vie, m’auraient cer-tainement amenée à l’hôpital pour réparer ma jam-be malade. Je me suis sentie rejetée, terriblement triste et désespérée. Parfois, je disais de moi-même que je n’étais qu’un pauvre oiseau de malheur. Je sa-vais que personne sur cette planète ne pouvait s’occuper de moi. Il m’est arrivé de rêver que j’étais de nouveau avec ma maman, que ma jambe était guérie et que, ensemble, nous partions dans les montagnes pour garder les moutons et d’autres ani-maux. J’avais mal au cœur quand je pensais à ma maman qui me manque beaucoup. Que c’était dou-loureux!! Un jour, des gens du village d’enfants Ta-dra sont venus se renseigner sur les orphelins. Je comptais parmi ceux qu’ils ont choisis et les portes du bonheur se sont ouvertes devant moi. Ces gens, généreux et au grand cœur, et leur chef Thubten Nyima, m’ont amenée à l’hôpital de la Croix-Rouge à Siling où des docteurs ont opéré ma jambe. De-puis, je n’ai plus besoin de béquilles et je peux faire

du sport et danser. Je me sens heureuse d’avoir ren-contré les gens de Tadra. Grâce à mon généreux «père», Lobsang Palden, et ma gentille «mère», Chönyi Lhamo, j’ai la chance d’avoir une vie belle et heureuse. Je suis dans la cinquième classe. Tant que je vivrai sur cette terre, je serai toujours reconnais-sante et n’oublierai jamais la bonté des gens de Ta-dra. Au nom de tous les orphelins, je leur dis un immense merci pour leur aide, leur gentillesse et leur bienveillance.»

La méthode pédagogique dans les deux villages d’enfants TADRA Les deux chefs de village, Jampa et Thubten Nyima, s’engagent depuis des années avec âme et consci-ence, sans égard à des sacrifices personnels, en fa-veur des villages d’enfants qui leur ont été confiés, et pour le bien-être des enfants qui y vivent.

Avant de devenir chef du premier village, Jampa vi-vait une vie de nomade des plus simples et des plus rudes. Il est marié et père de deux enfants adultes dont il vie séparé la plupart du temps à cause de sa

Jampa, chef du premier village d’enfants situé à Dawu dans la province de Kham

Thubten Nyima, chef du deuxième village d’enfants situé à Golok dans la province d‘Amdo

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Des enfants Tadra qui fréquentent le collège de Rangaka

et s’y emploie tout de suite et consciencieusement.

fonction et de ses responsabilités liées à son travail. Thubten Nyima est un jeune médecin tibétain di-plômé qui, pour les mêmes raisons, a accepté de vivre loin de sa famille. Il s’est marié avec une jeune femme très gentille, qui travaille dans un service administratif non loin du village. Elle le soutient pleinement dans son travail. Pour preuve: pendant son année de congé maternité, elle s’est beaucoup occupée des enfants du village Tadra et a même trouvé un sponsor très généreux au sein de sa fa-

mille. Les deux chefs de village ont adopté une méthode pédagogique selon laquelle l’exemple pri-me, à savoir diriger les villages en étant honnête et juste afin de générer de l’énergie positive. Leur leit-motiv est «récompenser plutôt que de punir». C’est dans ce sens qu’ils organisent chaque année une «cérémonie de récompenses», lors de laquelle des certificats de reconnaissance, de l’argent et beauco-

Ama Tsewang Chödön de la maison Reuter avec l’un de nos cadets

up de petits cadeaux sont offerts pour récompenser, par exemple, la maison la plus propre, les meilleurs élèves de la classe, les enfants les plus volontaires et les plus honnêtes de chaque maison, sans oublier les divers mérites des collaborateurs. Les résultats

parlent d’eux-mêmes. Claudio et moi-même avons pu constater que chaque enfant du village ne refuse jamais de répondre à une demande ou à un ser-vice,

En guise de récompense, ces enfants n’attendent rien d’autre qu’un merci, un sourire ou une petite attention. Lors de l’un des appels hebdomadaires devant l’école, nous avons appris qu’une «mère» avait trouvé 200 yuans qu’elle a remis au chef du village. Du fait qu’une semaine plus tard, toujours personne ne s’est manifesté pour réclamer la somme (qui représente tout de même près d’un tiers de son salaire mensuel) celle-ci lui a été restituée. Par ail-

La distribution des récompenses bien méritéesUn moment de partage touchant avant d’aller au lit

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dhiste dit clairement qu’il ne faut jamais faire mal à un animal.

Notre ami et sponsor allemand, Andreas, a égale-ment été stupéfait de cette harmonie entre les diffé-rentes espèces animales. Il a même observé que plusieurs coqs se promenaient fièrement côte à côte ce qui, d’après lui, est une chose qui ne s’est encore jamais vue dans aucune ferme en Allemagne.

Nous remercions de tout cœur les spon-sors et les bénévoles qui permettent de faire fonctionner les deux villages d’enfants au Tibet oriental. Nous n’oublierons ja-mais votre grande générosité et vous sou-haitons une heureuse année 2011

Les chiens, les poules et les oies vivent en harmonie

leurs, il est expressément interdit que les enseig-nants ou les «mères» recourent à la violence, verba-le ou physique, pour éduquer les enfants.Lors de nos différentes visites, nous n’avons jamais entendu des adultes parler mal aux enfants et nous n’avons jamais assisté à une querelle entre les jeunes. Bien au contraire, chaque fois nous sommes de nouveau touchés par l’harmonie qui règne dans ces villages et par la grande bienveillance que portent les enfants plus grands envers les plus petits, ou les anciens envers les nouveaux.

Du fait que l’on répète sans cesse à ces enfants qu’ils sont tous frères et sœurs, ils se sentent très liés, et se considèrent comme les deux doigts de la main s’ils fréquentent une école à l’extérieur. Ce senti-ment d’appartenance leur permet d’obtenir de bons résultats scolaires et les protège contre d’éventuelles malveillances de la part d’autres élèves.On a l’impression que ces enfants issus des condi-tions des plus miséreuses ont compris que seuls, ils ne survivraient pas et que la fraternité leur donne de la force. La même observation peut également être faite chez les animaux qui ont trouvé refuge ici, chiens, chats, oies, poules, cochons, etc., vivent en-semble en paix. Par ailleurs, l’enseignement boud-

Photo de groupe du second village d’enfants

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Impressions en 2010 par Beat Renz (Suisse)

Un tout petit signe d’affection à effet immenseD’après notre façon de voir habituelle, les enfants Tadra vivent dans des conditions les plus modestes, sans bé-néficier d’aucun confort ni de biens matériels. En dépit de cela, ces enfants sont très heureux, emplis de joie de vivre et d’humanité. Envers les personnes qui les ont sortis de la précarité et qui leur ont ainsi offert de nou-veaux espoirs, ils témoignent une reconnaissance sans limites. À chacune de mes visites, je suis impressionné par la rapidité du développement de ces enfants dans les villages: en arrivant, ils portent un regard triste, dur et apeuré sur le monde et j’ose même dire un regard «sans vie». Or, à peine quelques semaines plus tard, ils com-mencent de s’épanouir et de s’ouvrir comme des bouto-ns de fleurs. La joie de vivre s’installe dans leurs petits cœurs et cette transformation se reflète indistinctement aussi dans leurs regards. Un immense MERCI à toutes les personnes qui soutiennent d’une quelconque forme ces enfants. Pour la plupart, ils ne peuvent même pas s’imaginer ô combien les enfants leur sont reconnaissant! Le deuxième de mes trois voyages au Tibet et aux villages d’enfants Tadra en 2010 a été particulièrement émou-

vant parce que ma chère fille Tatjana (21 ans) a enfin pu m’accompagner. En préparant ce voyage, j’espérais secrètement que la visite lui permette de comprendre toutes les raisons de mon investissement pour ces en-fants et qu’elle se mette à son tour à partager cette passi-on avec moi. Et mon vœu s’est réalisé: en quelques jours seulement, elle était feu et flamme pour les enfants Ta-dra! Outre ma fille, il y avait aussi Marion (du même âge)

Les meilleures amies du monde: Goncho Tsomo, Tashi Dolkar et Tatjana

et sa mère Madame Tamara qui nous ont accompagnés. En préparant le voyage, nous avons sciemment renoncé à amener un grand nombre de personnes pour ne pas amplifier les difficultés avec les administrations locales. Pour ces mêmes raisons, nous avons également décidé de ne pas passer trop de temps au premier village. La liste des affaires à régler était très longue et les déléga-tions venues de la Suisse et de l’Allemagne ont fait preu-

Grande joie auprès des enfants à la réception d’une trousse d’école garnie

ve d’une efficacité exemplaire. J’aimerais ici remercier une fois de plus tous les acteurs pour leur grand enga-gement dans les domaines médical, médical-dentaire, hygiène, sanitaire, électricité, et bien d’autres encore.

Dans ce récit, j’aimerais limiter mon exposé à quelques expériences particulièrement marquantes que j’ai pu partager avec les enfants Tadra. Mais avant de com-mencer, je dois préciser certaines petites choses me concernant personnellement: il y a longtemps, j’habitais un quartier d’une quinzaine de villas. Au bout de dix ans, mon épouse était toujours obligée de me rappeler les noms de la plupart de mes voisins lorsque nous nous rendions à la fête annuelle du quartier. Aujourd’hui, j’ai la chance de vivre sur une colline isolée, sans voisins! Tout cela pour vous dire que j’étais le premier surpris en me rendant compte que je connaissais les noms d’environ 120 des 190 enfants qui vivent dans le premi-er village ; et je continue de travailler durement pour me souvenir aussi des autres 70 noms! Pour cela, il y a

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deux raisons: j’ai pris en affection tous ces enfants pour leur grande ouverture d’esprit, leur capacité de vivre ensemble et leur cœur immense. Le bien-être de tous est ainsi devenu une sorte de mission de vie pour moi.

Voici donc cette belle expérience qui nous a beau-coup touchés, mon groupe et moi-même. Lors de mes tournages vidéo pendant de mon premier voya-ge au mois de mars 2010, je filmais du matin au soir. La veille de mon départ, je braquais ma caméra sur deux sœurs qui étaient couchées l’une contre l’autre dans un petit lit et qui riaient de bon cœur en me vo-yant travailler. La prise de vue terminée, je prenais les fillettes dans mes bras et les serrais très fort. Ce que je n’avais pas pris en compte était le fait que les cloi-sons entre les chambres sont très minces et que les autres enfants se sont aussi mis à réclamer un câlin. De retour au village en juillet, les enfants m’ont immédi-atement demandé si, le soir de mon arrivée, je pouvais revenir leur souhaiter une bonne nuit. Chose promise, chose due! Mes accompagnatrices et moi avions fran-chi à peine le seuil de la maison que les enfants filai-ent à toute allure dans les chambres pour nous atten-dre dans leurs petits lits, bras tendus et sourires aux lèvres. Certains ne voulaient plus me lâcher et d’autres me serraient si fort que j’ai frôlé l’étranglement. Mais ils avaient tous un point en commun: sur leurs visages se lisaient une grande joie et une énorme reconnais-sance pour leur accorder ce petit moment d’attention. Puis, les soirs suivants, nous avons formé plusieurs

groupes pour pouvoir consacrer un petit instant à tous les enfants des différentes maisons du village. Ainsi, j’accordais tous les soirs une bonne minute à cha-cun des enfants en leur souhaitant une «bonne nuit» en tibétain. Un soir, après être passé dans la dernière chambre de la maison Andréa, j’entendais du bruit et tous les enfants ont couru vers moi pour me serrer une dernière fois dans leurs bras comme s’ils voulaient me remercier de leur avoir offert le plus beau cadeau qui soit. Les larmes ont coulé à flot sur les petites joues jusqu’à me sentir gêné de recevoir autant d’affection. Je suis resté bien cinq minutes sans pouvoir bouger dans ce couloir, entouré d’une vingtaine d’enfants. C’était un moment extrêmement touchant que nous avons vécu, mes accompagnatrices et moi, un moment qui a aussi soulevé un grand nombre de questions dont celle de savoir si «nous avions réellement le droit à ce que ces enfants s’attachent autant à nous». Finale-ment, nous avons trouvé la réponse dans les yeux et les gestes de toutes ces jeunes personnes qui nous faisai-ent comprendre que ce que nous avions fait était juste. Un autre jour, je ne me suis pas senti très bien et j’ai décidé d’aller m’allonger quelques minutes après le dé-jeuner. Peu de temps après, je me suis réveillé en sursaut parce qu’une petite dizaine d’enfants s’étaient glissés dans la chambre, m’appliquaient des compresses froides, me caressaient le visage, me servaient du thé chaud et me couvraient avec des couvertures supplémentaires. Certains se sont mis à ranger et à nettoyer la chambre, tandis que d’autres ne voulaient pas me lâcher la main.

Les jeux Tadra en 2010 n’ont pas seulement fait le bonheur de la nouvelle arrivante Sherab Dolma

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front, une miche de pain pour le cas où j’aurais faim ou encore un parapluie pour m’abriter en cas d’averse, etc. J’étais particulièrement inquiet pour la plus petite qui montait avec détermination la pente escarpée sans vou-loir quitter ses chaussures beaucoup trop grandes pour elle. Mais, j’ai dû me rendre à l’évidence que les enfants étaient bien plus préoccupés de mon sort que moi du leur et je ne doute pas une seconde que si elles avaient pu, elles m’auraient porté jusqu’à la cime. Sur ce trajet d’à peine 700 mètres, nous avons vécu ensemble beaucoup de belles choses. Par exemple, les fillettes m’ont conduit dans une grange abritant un moulin de prières où nous nous sommes recueillis un petit moment, puis dans une petite boutique chaotique installée à l’intérieur d’une ca-bane en bois où nous avons acheté quelques friandises.

Nous aimons TADRA, nous ne le cachons pas – Marion, Tamara, Tatjana et Beat

Dawa Youmtso présente fièrement son œuvre qu’elle a réalisé pour le concours de dessin

Du coup, je me suis senti comme si j’étais à l’article de la mort et j’ai dû déployer un effort surhumain pour leur expliquer que j’étais seulement un peu fatigué et que ma dernière heure n’avait pas encore sonné! Je me souviens également de ce petit groupe de six filles (de 7 à 9 ans) très attendrissant qui a insisté longuement pour m’offrir une petite excursion sur une colline non loin de l’orphelinat. Je n’ai pas rési-sté longtemps et nous voilà partis, moi et les six en-fants qui me tenaient par la main (si, si, c’est pos-sible!). La plus jeune des six avait à peine sept ans et portait aux pieds d’énormes godasses de la taille 40! Chaque fille avait apporté quelque chose: un tout petit récipient en porcelaine avec de l’eau pour m’essuyer le

Le but de l’excursion était le stūpa qui dominait la vallée. En redescendant de la colline, nous nous sommes tout à coup retrouvés face à un énorme chien méchant, de toute évidence décidé à ne pas nous laisser passer. Nous nous sommes mis à courir comme si nous avions la mort à nos trousses. Mais, la fuite était vaine, le chien se rapprochait de plus en plus. J’ai donné l’ordre aux filles de continuer, le temps que je trouve une solution pour nous en débar-rasser. Transi par la peur, j’ai vu que les enfants ne sui-vaient pas mes instructions et avec un courage exemp-laire, elles se sont postées entre le chien et moi et se sont mises à lui lancer des pierres… jusqu’à ce qu’il s’enfuie.Des petites anecdotes comme celle-ci, il y en tant d’autres que j’ai rencontrées au cours des nombreuses visites dans les villages Tadra. Les histoires varient, mais une chose ne change jamais: c’est le grand cœur de ces enfants, leur sens du respect et du partage. Je me sens réellement étroitement lié avec tous, un lien comme je ne le connais qu’avec les membres les plus proches de ma famille. Je reviens de chaque voyage enrichi de nou-velles impressions fortes et expériences positives. Et, bien qu’en principe, ce soit moi qui souhaite aider ces enfants, j’ai de plus en plus le sentiment que ce sont eux qui m’aident à trouver ma voie. Et, à chaque départ c’est pareil: à peine le dos tourné au village Tadra, chacun des enfants commence déjà me manquer cruellement.

Chers enfants Tadra, vous êtes à jamais gravés dans nos cœurs et nous allons bientôt revenir vous voir!

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Récit 2010 par Annika Seitz et Kristina Broer

Notre soutien au projet Tadra ne date pas d’aujourd’hui. L’UNESCO-AG, actuellement Tadra-AG, un groupe de travail mis en place à notre ancienne école (Gym-nase Pestalozzi d’Unna) appuie le projet Tadra de-puis sa création. Nous collectons de l’argent par le biais d’un petit bistrot dans l’enceinte de l’école, nous vendons des objets fabriqués au Tibet comme des bi-joux et des sacs à main, ainsi que des calendriers que nous réalisons chaque année. Dans le cadre de ce groupe, l’enseignant et directeur, Manfred Berger-

mann, organise tous les deux ans un voyage au Ti-bet, plus précisément aux villages d’enfants Tadra.Notre première visite du village de Dawu remonte à 2005 ; nous avions alors tout juste 14 ans. Nous étions tout de suite tombées sous le charme de l’attitude ouverte et cordiale de ces enfants. Ainsi, nous ne pouvions pas faire autrement que de remettre ça deux ans plus tard, avec une visite supplémentaire au deuxième village, à Golok, qui, à l’époque, était encore en phase de lance-ment avec deux maisons construites accueillant à peine 40 enfants. Nous avions alors pu y passer seulement deux nuits et du fait que les enfants étaient encore très timides, nous n’avions pas noué de vrais liens, comme cela était le cas avec certains jeunes qui vivaient à Dawu. Depuis 2007, le temps nous semblait long et les enfants ainsi que le pays nous manquaient. C’est pourquoi nous avons décidé toutes les deux d’entreprendre un troisième

La maison Unna a été financée par l’UNESCO-SA

voyage après avoir passé les examens du bac. Pour pro-fiter plus longtemps des enfants et pour voir du pays, nous avons décidé de partir pour six semaines. Les dif-ficultés liées au contexte politique à Dawu nous ont ob-ligées de quitter le village au bout de dix jours. À Golok, où la situation était moins tendue, nous avons pu sé-journer trois semaines et enseigner l’anglais aux enfants. Les retrouvailles à Dawu nous ont littéralement cou-pé le souffle! Ce que nous avons alors ressenti est in-descriptible. Pendant notre séjour, les enfants étaient en vacances ce qui nous a permis de passer beaucoup plus de temps ensemble. Le résultat a été clair et net: le moment des adieux a été beaucoup plus difficile que celui de notre voyage précédent, beaucoup plus court, et lors duquel nous faisions partie d’un groupe de 20 personnes. Le contact avec les «amas» et Jampa, le chef du village, a également été plus amical et nous avions l’impression de vraiment faire partie de cet-te très grande famille. Des deux côtés, beaucoup de larmes ont coulé au moment de notre départ et seule la promesse de se revoir bientôt a pu soulager un peu.

L’»amas» Anni Kesang, nous a accompagnés sur la rou-te qui nous menait d’abord à Serthar, puis à Golok où nous étions attendues pour enseigner l’anglais et le tis-sage de tapis aux enfants. Le premier contact avec les jeunes n’était pas celui que nous attendions parce que les enfants de Dawu nous ont habituées à des relations étroites et chaleureuses, alors que ceux de Golok se sont montrés beaucoup plus distants. Il faut savoir qu’ils n’ont pas l’habitude de fréquenter des étrangers. Mais, petit à petit, ils se sont habitués à notre présence en devenant tout aussi affectueux et expansifs. Contraire-ment à Dawu, où nous étions logées dans une maison réservée aux invités, nous habitions ici dans l’une des nombreuses maisons familiales au milieu des enfants. Avec eux, nous avons partagé non seulement les sa-nitaires, mais aussi la «mère» qui s’occupait aussi de nous et avec laquelle une relation très cordiale est née.Notre travail d’enseignantes au village d’enfants de Golok nous a permis de connaître les enfants sous un tout nouvel

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Annika et Christina enseignent l’anglais aux enfants

angle. Selon les prescriptions chinoises, tout enseigne-ment se fonde uniquement sur l’apprentissage par cœur et sur les récitations de mémoire les leçons. La créativité et la spontanéité ne sont donc pas demandées aux enfants. Pour cette raison, les enfants étaient pas mal déstabilisés par nos méthodes pédagogiques «non conventionnelles», auxquelles nous intégrions des jeux de rôle et la création

de bandes dessinées. Mais, au bout de quelques jours, ils ont commencé d’apprécier cette façon de travailler en s’investissant pleinement avec joie et enthousiasme. Pendant notre travail, nous avons remarqué tout parti-culièrement les orphelins originaires de Yushu qui sont arrivés tout récemment au village. Pour eux, l’anglais c’était la grande découverte. Ainsi, au début, ils avai-

ent l’esprit souvent ailleurs et préféraient se préoccuper de mille et une choses plutôt que d’écouter. Mais, avec le temps, ils participaient de plus en plus activement.Nous avons beaucoup apprécié cette évoluti-on qui a largement récompensé notre travail. Pendant notre séjour à Golok, un autre grand événement était l’arrivée de nouveaux orphelins.Il faut savoir que des hommes et des femmes se présen-tent quasiment tous les jours au village pour venir par-ler à Thupten Nyima, le chef du village, du destin tra-gique d’enfants qu’ils souhaitent confier à l’orphelinat. Pendant les trois semaines que nous avons passé ici, une dizaine de nouveaux enfants ont été accueillis au village. Tous ils étaient très timides en arrivant, mais, jour après jour, ils s’ouvraient un peu plus aux autres et nous étions ravies de voir comme, en relativement peu de temps, ils devenaient membres à part entière de la grande famille. Toutes ces observations et événements, les enfants et leur générosité, ainsi que tous les collaborateurs sur place, ont une fois de plus transformé ce voyage en une expérience émotionnelle inoubliable qui est la princi-pale raison pour laquelle nous désirons revenir aussi vite que possible sur ses terres sur le toit du monde, serrer de nouveau nos amis dans nos bras et tenir la promesse «see you again!» faite lors de chaque départ.Il suffit de regarder droit dans les yeux d’un de ces en-fants tibétains pour savoir avec certitude que l’on va revenir un jour parce que nous avons laissé derriè-re nous quelque chose d’unique que nous n’avons pas le droit d’abandonner ni de manquer à notre parole.

Christian, Annika, Christina et les enfants sont heureux d’être ensemble

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Récit 2010 par Christine Leonhardt et Christian Herrmann

Cette visite aux villages d’enfants était notre troisième et, jusqu’à là, nous ne pouvons que nous joindre aux impressions déjà rapportées par nos compagnons de route. En effet, le voyage était de nouveau merveil-leux, touchant, beau, laborieux et, par conséquent, actif. Pour ne pas nous répéter trop, nous voulons ici seulement raconter brièvement les moments les plus émouvants que nous avons vécus.

Dans notre compte rendu de voyage de 2008, nous avons parlé d’une petite fille, Yumtso, et d’un garçon, Kungyi, que nous avions recueillis sur le trajet entre Kham et Golok. À l’époque, ces deux enfants étaient provisoirement hébergés dans une école et se trouvai-

ent dans un état qui faisait pitié ; surtout Yumtso, elle était complètement apeurée et pouvait à peine bou-ger. Et même en voyant qu’elle s’ouvrait peu à peu aux autres enfants du village, ces premières impressions d’elle nous ont poursuivies pendant très longtemps. Quant à Kungyi, il était moins effrayé, notamment parce qu’il savait qu’en allant au village Tadra, il al-lait retrouver son frère. Vous comprendrez donc ai-sément notre excitation à l’idée de revoir Yumtso et Kungyi deux années plus tard. Et voici ce qu’ils sont devenus: Yumtso, qui dansait de bon cœur lors de la grande fête, est devenue très jolie et joyeuse. Quant à Kungyi, il est toujours aussi «cool».

Yumtso dansait allégrement lors de la grande fête des enfants ; elle est devenue une très jolie fille ra-yonnante de joie de vivre. Quant à Kungyi, il est tou-jours aussi «cool» qu’auparavant!Pour notre départ, nous avions décidé de prendre la route très tôt le matin et demandé de ne pas réveiller les enfants afin qu’ils puissent se reposer. Or, Kun-gyi s’était levé de son propre chef et se tenait là, seul, pour nous dire au-revoir!Pour conclure, nous aimerions souligner que ce sont principalement les images des enfants «avant et après» qui nous marquent le plus. Le fait de constat-er la manière dont les enfants s’éveillent et évoluent dans les villages Tadra nous rend heureux!

Nous reviendrons, c’est promis!Christine Leonhardt et les enfants se réjouissent du chèque offert par le collège Fritz-Leonhardt

L’enseignante Tashi avec Yumtso et Kungyi, accuillis en 2008 Yumtso et Kungyi en août 2010

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Récit 2010 par Karin Ebisch

C’était mon premier voyage au Tibet et ma pre-mière visite aux villages d’enfants de l’association Tadra. Je suis partie avec Sabine et Andreas. Le Tibet me fascine depuis toujours et quand l’occasion de visiter ce pays s’est présentée, je n’ai pas hésité une seconde pour dire «oui». En de-scendant de l’avion, j’ai tout de suite compris que j’atterrissais dans un autre univers. Le voyage en jeep de Chengdu au premier village, en passant par Dartsedo a été marqué par un flot d’aventures

et je me demandais comment l’arrivée aux villages d’enfants allait se dérouler.

Bien que notre arrivée au premier village ait été plutôt discrète, les enfants, les collaborateurs et les hôtes arrivés avant nous nous ont immédiatement entourés pour nous souhaiter une chaleureuse bi-envenue en agitant des «taschi delek» et des «ka-taks». Nous avons ainsi passé plusieurs jours sur place en compagnie des enfants. J’ai apprécié tout particulièrement la vie commune paisible et mar-quée par l’entraide, ainsi que le naturel avec lequel les enfants obéissent à leurs «amas» et aux enseig-nants. Par exemple, aucune discussion n’est néces-saire le soir pour aller au lit! Chose inimaginable à la maison. Leur grande reconnaissance envers

le personnel, les enseignants et les sponsors est omniprésente. Malgré la barrière linguistique, ces enfants «adoptent» immédiatement les personnes qui les entourent. Cette même sincérité et cette grande sympathie, je les ai également ressenties chez les simples passants dans les rues de Dawu et de Golok. Si les conditions de vie dans lesquel-les vivent les Tibétains sont tellement différentes de celles que nous connaissons, ces gens ne parais-saient ni moins heureux ni moins aimables. Cette observation ne m’a pas seulement profondément impressionnée, mais elle m’a aussi donné matière à réflexion.

Autre point auquel je ne m’y attendais pas du tout: la compréhension de la notion d’hygiène. Le fait qu’à notre époque il soit encore nécessaire d’enseigner la propreté, le brossage des dents, la gestion des nez qui coulent et des petites plaies m’a énormément surpris. Ce constat fait, je n’ose même pas ima-giner les possibilités d’accès aux soins médicaux des personnes qui vivent éloignées de tout ; et je comprends mieux pourquoi le nombre d’orphelins qui cherchent un nouveau foyer dans les villages d’enfants est si élevé.

De ce voyage et des rencontres faites, j’ai reçu une forte stimulation pour continuer de perfectionner mon anglais!

Des jeux passionnants organisés lors de la fête de l’école

Sigi, Christine et Karin

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rir, sans parler de les déguster, comme nous l’avions fait lors de notre dernière visite.

En revanche, les cours de sensibilisation à l’hygiène den-taire ont été de nouveau sensationnels. De plus, grâce au frère de Chönis, j’avais un excellent interprète à mes côtés qui traduisait mes mots de manière à enthousi-asmer les enfants qui, par ailleurs, se sont tout de suite mis à essayer les nouvelles brosses à dents que nous leur avons apportées.

Puis, lorsque nous nous rendions dans les maisons pour manger, j’étais admiratif non seulement devant le parfait rangement des brosses à dents, mais aussi devant le fait qu’elles étaient bel et bien utilisées après chaque repas.De manière générale, l’état de santé des dents des en-fants de Kham est toujours satisfaisant. Nous avons de nouveau procédé à quelques extractions inévitables, ainsi que recueilli tous les résultats d’examen en établis-sant des fiches portant la photo de chacun des enfants.Pendant notre séjour à Golok, nous passions la plupart de notre temps dans un nouveau bâtiment qui offrait une très belle salle commune. Ce lieu nous a servi d’une part de salle de réunion dans laquelle nous avons eu des discussions fort intéressantes avec toutes les personnes

Récit 2010 par le Dr. Siegfried Bücherl

Quand, il y a deux ans, j’ai entrepris mon premier voya-ge au Tibet avec S.A.R. le Duc Eberhard, je n’ai pas eu le sentiment d’atterrir dans un autre pays, mais d’être littéralement projeté dans un autre monde. Non pas un monde ordinaire, mais un monde vraiment particulier dans lequel je voulais absolument retourner.

J’ai donc programmé de faire partie du voyage en 2010 et Chrishi avait tout parfaitement organisé. Mais, nous avions omis un petit détail: l’avis de mon médecin qui ne voulait pas prendre le risque de me laisser partir dans des régions situées à de telles altitudes. Mais, à la suite d’un second examen de contrôle, j’ai fini par obtenir la fameuse autorisation.

L’accueil au premier village d’enfants était tout aussi chaleureux qu’il y a deux ans, avec la seule différence que le nombre des enfants présents avait fortement aug-menté. Puis, le premier tour du terrain a révélé que la situation n’était pas aussi brillante que cela: la piscine n’était remplie qu’à moitié et le peu d’eau qui y restait était dans un tel état que nous n’avions pas d’autre choix que d’interdire la baignade. De même, les serres ne se trouvaient pas vraiment dans un état resplendissant: de nombreuses plantes y poussent, certes, mais ce sont surtout de mauvaises herbes. Trouver une salade au milieu de toute cette végétation relève de l’exploit. Bien qu’en fleurs, les pommes de terre plantées sur la parcelle voisine faisaient disparaître tout espoir de les voir mû-

Ma première « victime »

Des visages attentifs lors des cours de sensibilisation à l’hygiène dentaire

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impliquées et, d’autre part, de cabinet dentaire pour pratiquer les extractions. Quant aux cours de sensibi-lisation à l’hygiène dentaire, ils ont été organisés dans la salle Lissy Bach, ici encore avec des démonstrations en direct et l’assistance en traduction simultanée de très bonne qualité. Cette année, nous avons innové en éta-blissant des «statistiques» relatives aux interventions. Voici le résultat: 32 patients ont été traités, et 32 dents de lait ainsi que 9 dents définitives ont été extraites.

La fête de l’école a été très chouette. Beaucoup d’énergie a été déployée pour son bon déroulement derrière l’orphelinat et dont la date a été repoussée tout spéciale-ment pour que nous puissions y assister. Trois grandes tentes ont été dressées pour accueillir les spectateurs, les musiciens, les chanteurs et les danseurs qui nous présenté des chorégraphies parfaitement étudiées. Tout a été de «très grand niveau», sauf la météo: il a beauco-up plu.J’ai également retrouvé le plaisir de partager les déjeu-ners en plein air, quand le temps le permettait. Dans ces moments d’observation particuliers, j’ai de nouveau été fasciné par la grande solidarité entre les enfants. Seul petit regret: les plus jeunes ne résistent toujours pas au coca. J’étais frappé par le grand nombre de chevaux qui pas-sait la journée dans les pâturages derrière l’orphelinat.

Le soir, tous étaient ramenés en ville par des militaires chinois. J’ai ensuite appris avec surprise que la ville de Golok, qui compte 30000 habitants, héberge aussi 30000 soldats. Je ne peux qu’espérer que les Tibétains retrouvent un jour le droit d’être maîtres dans leur pro-pre pays.L’excursion d’une journée dans les montagnes a de nou-veau été un événement marquant. L’épouse de Thubten Nyima nous a généreusement approvisionnés en nour-riture. Et quand nous l’avions déballée chez un éleveur de yaks, celui-ci a encore ajouté de nombreux mets, dont un ragout de mouton. Sur le sentier conduisant à la montagne sacrée, j’ai aperçu quelque chose qui brillait dans l’herbe. En me baissant, j’ai découvert un fer qu’un cheval avait perdu! J’ai ainsi trouvé le cadeau idéal pour ma femme. Le fait d’avoir trouvé ce porte-bonheur, je l’ai interprété comme un signe de chance de pouvoir re-venir aux villages d’enfants du Tibet.Pour terminer, j’aimerais adresser un grand merci à toutes celles et tous ceux qui étaient présents cette année et m’ont si bien assisté en traduction, en remplis-sant les fiches médicales, en prenant les clichés après les examens et en tenant avec douceur et fermeté à la fois les petites mains et têtes pendant les interventions.

Merci pour votre grand engagement et à la pro-chaine fois!

Tenzin, Sigi, Claudio et Sabine entourés d’enfants du 1e village

L’équipe TADRA remercie chaleureusement Michel Levin TRADUCTIONS à Genève (Suisse), Jean-Yves Chevalley et Claudio Frapolli pour avoir sponsorisé la traduction française.

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