n° 91 - Cyclo-Camping International€¦ · précieux dans la capitale universitaire et culturelle...

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Photo F. et J.-F. Bidault ÉTÉ 2004 N°91 - Trimestriel 3,05

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Venezuela (p.4)Frédérick Ferchaux

Soudan (p.17)Nos ancêtres

les cyclopathes

Vingt autres adhérents avaient envoyé leurs pouvoirs. Ceschiffres sont encourageants pour les bénévoles car ilsmontrent l'intérêt porté à leurs efforts.

La situation géographique a permis notamment aux Bretons,aux Normands et aux Bordelais de venir voir à quoiressemblent les membres du Conseil d'administration deCCI. Joëlle Ayache et Michel François ont pu recruter pour leprochain festival et certains ont pris rendez-vous pour lesweek-ends à venir ou ont été encouragés à en proposerd'autres. Michel Benoît a depuis téléphoné pour en proposerun à Caen les 19 et 20 juin prochain. Contact au :02 31 80 69 45.

Le soir de l'assemblée générale après un repas offert par CCI,les participants ont pu visionner un diaporama de Solange etYannick Riot "Le soleil d'une nouvelle vie". Cela a bien sûrcontribué à l'ambiance agréable de cette soirée.Après une nuit dans un gymnase, les Nantais nous ont conviéà une balade sur les bords de l'Erdre, balade qui a permis deconfirmer la convivialité du rendez-vous annuel.Qui nous propose un lieu pour l'an prochain ?

Le président.Jean-Michel Paoletti

Composition du Conseil d'administration

après l'Assemblée générale :

Président : Jean-Michel PAOLETTI1, rue d’Azay le Rideau37130 LIGNIERES DE TOURAINETel : 02 47 96 56 91

Secrétaire : Pierre ONASCH10, rue des Canaris44260 [email protected]

Trésorier : Joseph Jaunereau2, rue de la Richardière79230 PRAHECQ

Autres Membres : Joëlle Ayache, Alain Barthel,Daniel Doucet, Michel François, Nathalie Gergois,Robert Lecoche, Jean-Luc Maréchal, Philippe Orgebin,Philippe Roche (Président d'honneur, co-fondateur de CCI).

Les 13 et 14 Mars 2004, 32 adhérents de CCI se sont retrouvés à Nantes pour une assemblée générale conviviale.

Madagascar (p.10)Daniel Laprun

Cambodge,Laos (p.22)

Robin

Ladack (p.18)C. et V. Tattu

Iran (p.22)G. Porcheret

Cuzco (p.22)P. et R. Leclerc

Roumanie (p.22)S. et S. Marchiori

Assemblée générale de CCI

OÙ I R O N S-N O U S D A N S C E T T E R E V U E ?

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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL

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Éditoin avril 2004: mise en forme desarticles parvenus à la rédaction pourle numéro 91 de la revue, celui quevous avez maintenant entre les

mains, et là, panique ! Rien ou quasimentpas d'articles en stock, du genre de ceuxqu'on n'avait pas pu publier dans le numéroprécédent faute de place ou bien de ceux quiarrivaient jusqu-là régulièrement entre laparution de deux numéros... À peinequelques rares nouvelles des voyageurs, despetites annonces au compte-gouttes, peu denouveaux sites Web recensés.Qu'est-ce qui se passe ? Les Ccistesn'écrivent plus, ne racontent plus, voyagent-ils encore seulement ? Rien que de le penserinstalle le doute. Au vu des participants audernier Festival du Voyage à Vélo, tant lesvoyageurs que ceux qui sont venus à leurrencontre, il est pourtant fortementimprobable que les sources se soient tariesaussi drastiquement. Vite un SOS sur le Netpour rassurer le rédac'Chef et appeler à sonaide et aussitôt les textes affluent !Soulagement, émerveille-ment, les Ccistessont partout, étaient partout là où l'on peutposer des roues de bicyclette, et en plus ilsécrivent, racontent, ont envie de partagerleurs coups de cœur, leurs découvertes.Vous en trouverez la confirmation dans cenuméro. Certains articles relatent desvoyages un peu anciens mais leur qualité, lesens de l'observation voire de l'anecdote ontsemblé de nature à éveiller chez chacun denous l'envie d'y aller voir également. Lesnouvelles des voyageurs nous racontent leschemins et rencontres de ceux qui sont surla route, pour certains sur les pistes... Lesprojets des autres qui s'expriment dans larecherche d'informations laissent augurerdes récits futurs.Bref, confirmation que les voyageurs à véloexistent, qu'ils ont des projets, qu'ilsvoyagent. Alors à tous ceux là, merci denous envoyer de leurs nouvelles, de nousfaire parvenir leurs récits. Nous lesattendons toujours avec impatience. Et quelplaisir de les voir accompagnés de photos. Bon voyage !

Robert de Rudder

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Sommaire4 Un zozo

dans un vaste zooFrédérick Ferchaux

8 Demanderson cheminAlain Guillermou

10 Au coeurde l’île rougeDaniel Laprun

14 Lettre à mon filsThierry Mourlanne

17 Nos ancêtresles Cyclopathes

18 L’Everest du cyclisteChristophe et Virginie Tattu

21 Biblio-cyclePhilippe Orgebin

22 Nouvellesdes voyageurs

26 Vie de l’association

27 Les Petites annonces

POUR LES PROCHAINES REVUES : Les textes et les photosdestinés au n° 92 (automne 2004) devront être parvenusavant fin juillet et fin septembre pour le n° 93 (Fichier wordsur disquette PC).

DATES DE PARUTION DE LA REVUE : fin janvier, mi-avril,mi-juin, mi-octobre.

N ° 9 1 - É t é 2 0 0 4

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En exagérant à peine, je me demande si, aumoins dans les Andes vénézuéliennes, il existeplus d'un kilomètre de route goudronnée sansqu'il y ait, d'un côté ou de l'autre, un grillage,une clôture barbelée, un mur, un portailcadenassé. De la folie ! En y ajoutant lespancartes, parfois fondées, signalant "perrosbravo" (chiens méchants), que je verrais biencalientes (… hot dogs !), ma traversée desAndes du coin m'a donné la forte impressiond'être un rat de laboratoire, courant dans unlabyrinthe étroit, l'unique route clôturée depart et d'autre, à la recherche d'une sortiepour la nuit !Il est vrai qu'on peut demander à l'habitant,enfin, celui qui n'a pas de "perros bravos". Maisvu qu'il m'est arrivé, lorsque simplement jedemandais de l'eau para tomar, de me voiroffrir parfois une sorte de jus de chaussetteépais, je me demandais si, à plus de 2000 mdans un pays si arrosé, il n'y avait pas un sérieuxproblème d'eau potable, ou si dans certains casil n'y avait pas un tout petit peu de f… age degueule, peu encourageant à demander de plus àcamper sur le peu de place restant entre lesmaisons et les cultures.

les autochtones sont derrière cesmêmes barrières comme dans un zoo

J'ai fini par renverser la proposition : cesclôtures, ces grillages même devant les pas demaison, ce sont en fait les autochtones misderrière ces mêmes barrières (de peur qu'ils neviennent sauter sur les jeeps, sans doute),comme dans un immense zoo. En fait, pour lesbarbelés, comme les Vénézuéliens ne semblentpas fondamentalement un peuple plus"renfermé " qu'un autre, je me dis qu'il y a peut-être à la base des circonstances historiques(Bolivar a-t-il déclaré le barbelé comme moyende lutter contre l'oppression ?), ou plussimplement une loi destinée à régler les conflitsde propriété "le terrain est en bonne possessions'il est clôturé" ou quelque chose de ce genre.J'avoue être resté un peu fermé à ceraisonnement accrocheur.En fait, le problème véritable n'est pas ceclôturage obsessionnel et compulsif, à peu prèsaussi indispensable à un Vénézuélien queconsacrer un temps et une somme importanteaux loterias, qu'on voit fleurir parfois mêmedans les villages. Il est que la terre andinevénézuélienne est riche : elle se cultive partout,et notamment le long des routes, très souvent

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“Le projet initial était de rallier San Antonio de Tachira, à la frontièrecolombienne, avec Caracas, à un peu moins de 1100 km. Commed'habitude, l'improvisation a fini par l'emporter, et j'ai parcouru1350 km pour m'arrêter à Trujillo, plus de 600 km avant Caracas...”

Un zozo

“En fait, pour les barbelés,comme les Vénézuéliens

ne semblent pasfondamentalement un

peuple plus "renfermé"qu'un autre, je me dis

qu'il y a peut-être à la basedes circonstances historiques

(Bolivar a-t-il déclaré le barbelé comme moyen de lutter contre l'oppression ?),ou plus simplement une loi

destinée à réglerles conflits de propriété

"le terrain étanten bonne possession

s'il est clôturé " ouquelque chose de ce genre.”

dans

un vaste zoo

VENEZUELASuperficie : 912050km2

Population :20 millions

Capitale : Caracas

RÉCIT DE VOYAGE

Frédérick Ferchaux, 47 ans, chef d’équipedans un centre de tri postal, sillonneinlassablement la planète depuis plus devingt ans. Après un premier voyage enGrèce en 1983, il a pédalé danspratiquement tous les pays d’Europe, toutle continent américain, en Asie, enAfrique du Nord et a réalisé à partir dejanvier 1990 un tour du monde de plusde deux ans. Ses articles animent cetterevue depuis sa création. Il estégalement, comme Thierry Larher (citédans ce récit), l’une des personnes à

l’origine du Vélo-guide de l’AmériqueLatine, publié par CCI.

Photo Frédérick Ferchaux

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tracées en corniche à flanc de montagne, qui nesont alors plus qu'une longue succession depetites fermes, dès qu'un coin un peu plat seprésente. Conclusion, on trouve rarement unepetite zone où souffler un peu (sauf à la"terrasse" d'un cafetin), encore moins pourcamper.

le circuit de “ Los Pueblo del Sur”

Le projet initial était de rallier San Antonio deTachira, à la frontière colombienne, avecCaracas, à un peu moins de 1100 km. Commed'habitude, l'improvisation a fini par l'emporter,et j'ai parcouru 1350 km pour m'arrêter àTrujillo, plus de 600 km avant Caracas !Première erreur : une fois passée la premièrebatterie (douce) de cols à 2500-3000 md'altitude, en ligne droite sur Mérida à 75 km,voilà t’il pas que je me laisse tenter par le circuitde “Los Pueblos del Sur”, vanté par la publicitétouristique locale. Pour ma défense, la routeprincipale, promise comme droite et circulanteau milieu d'une vallée densément peuplée,redescendait à l'intérieur du four solaire, jusqu'à400 m d'altitude et 40° de "cognitude", tandisque le circuit choisi se déroule le plus souvententre 1500 et 3000 m.Cette petite route, certes assez dure (il a falluplus d'une fois que je pousse le vélo qui nevoulait plus avancer, prétextant que de tellespentes n'étaient pas inscrites dans lesconventions collectives : “t'en ficherait, moi, desconventions collectives, avec l'Europeaméricanisée et sans protection sociale qui seprépare…”), était du reste tout à fait charmantesur ces 250 km sur le versant sud des Andes,desservant de petits villages coloniaux aux

Plazzas Bolivar de dînette. Et toute revêtue, faitrare pour un tel itinéraire.

Mérida

Mérida enfin, aisément atteinte grâce à un ventviolent balayant en permanence cette vallée (boncourage pour ceux qui roulent en sens inverse).Bien sûr, il a fallu là aussi que je perde du tempsprécieux dans la capitale universitaire etculturelle du pays, pour l'oiseux prétexte que lesite de la ville est spectaculaire : bâtie en hauteurau-dessus d'une vallée, elle se traîne sur 15 kmde long, les plus bas faubourgs à 1100 m, les plushauts à 1800 (en fait, certains atteignent les2000 m). Une ville qui pourrait parfois rappelerun des grands centres coloniaux du reste desAndes (Quito, Sucre, Popayan), avec sesbâtiments datant des conquistadores. L'ennui deMérida, c'est que systématiquement, l'après-midi, voire dès le matin, les sommets sontcouverts, et les nuages viennent s'entasser enmasse juste au-dessus de la vallée, menaçant decrever. Et puis la plupart du temps, le lendemain,le ciel bleu revient. Pour deux heures maxi.

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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL

Dans les Pueblos del Sur,le cheval est encoreutilisé.“...Cette petite routeassez dure de 250 kmsur le versant suddes Andes,est tout à fait charmante,desservant de petitsvillages coloniauxaux Plazzas Bolivarde dînette...”

Le Che, proche duLibertador Bolivar.“...On trouve souvent enville des mursrecouverts de paysagesou de grandes fresques(notamment près desécoles), voire… desrochers peints...”

Photo Frédérick Ferchaux

Photo Frédérick Ferchaux

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la montée du Paso del condor

Au nord de Mérida commence la montée duPaso del Condor, à plus de 4000 m, le seulpassage si haut depuis le Pérou (quoiqu'ontrouve un col à 4031 m en Équateur, pas unde plus pas un de moins, le long d'une routeredescendant vers Guayaquil, au niveau de la

mer). Surprise : une fois passés les 3000 m,les nuages, poussés par le vent, décident dequitter le fond de vallée, et passent le plussouvent au-dessus des sommets frôlant ouatteignant les 5000 m. La zone estévidemment chouette, justifiant largementune escapade vélocipédique au Venezueladepuis la Colombie. Tracée depuislongtemps, cette route, tout comme lamajorité des routes principales andines, n'estpas trop pentue.

un itinéraire presque de bout du monde

Bon, à partir de là, juré craché, c'est simple,l'itinéraire est déjà balisé par Maître ThierryLarher il y a 13 ans : tout droit sur Valéra.Voire… Mon Guide Futé me signale unénième village colonial à l'écart : Jajo. Commesi j'étais là pour faire du tourisme, au lieu detracer un max'… Et pour ne pas monter pourrien la douzaine de kilomètres d'accès, jepoursuis jusqu'à Tuñame, dernier col à plusde 3000 mètres vers Bocono. Un itinérairepresque de bout du monde, débouchant surune assez mauvaise piste une fois le colfranchi. Une des rares pistes, la majorité desroutes étant goudronnées, même parfois demodestes accès à des villages retirés.Je croyais, dans un pays où le PNB est un peuplus élevé que la moyenne locale (mais à larichesse probablement aussi mal répartie quechez son géant voisin le Brésil), qu'à 2000-2500 m il ne pouvait pas y avoir de problèmeavec l'eau. Alors que tout allait bien, ladernière journée à monter le col me découvrefatigué d'un coup, les intestins jouant descastagnettes. Et ce sont deux jours que jepasserai, dans un champ (clôturé, maisportail non cadenassé, une indéniable fautede goût ici), à me vider et surtout à récupérerde la fatigue induite. Bah, aussi bien que ça sefasse à 2700 m, dans un coin agréable auxnuits très fraîches, plutôt que dans unechambre d'hôtel étouffante d'une villebruyante…

Bocono, ville en marge des Andes

A peine la purge des 800 km effectuée, c'est lapluie qui se met de la partie ! Il pleuvra durantdeux jours, dont une demi-journée à rouler surune piste très pentue, accidentée, en assezmauvais état, tranchant avec le réseau encoreassez conservé du pays - quoi qu'on sente,notamment à Caracas, un relatif abandondepuis pas mal d'années. Le pauvre HugoChavez a du boulot, en plus que la haute

La sécuritéLe site Internet des Affaires Étrangères (conseils aux voyageurs) est certesutile. Cependant, il déconseille le Vénézuela, en particulier une large zoneproche de la Colombie. Et parce qu'une Française s'est faite enlever à Valéra,il déconseille sans autre forme de procès de se rendre dans cette ville.Comme si les kidnappeurs n'étaient pas assez malins pour recommencer depréférence dans une autre ville ! Et comme s'ils guettaient spécialementdans cette ville les étrangers de passage. De tout mon séjour, même versSan Antonio (à la frontière) ou San Cristobal (pas bien loin), personne ne m'aparlé d'un problème de sécurité lié à la guérilla colombienne. Et pourtant,avec tous ces grillages et ces cadenas même dans les campagnes, je penseque le Vénézuélien est plutôt sensibilisé aux problèmes de sécurité quandil y en a vraiment.

LES PRÉCAUTIONS D'USAGEJ'ai campé sauvage 17 fois, sans un seul problème - mais avec lesprécautions d'usage : je ne suis jamais visible de la route, même avec lalumière du soir pour m'éclairer. Les problèmes sont dans les grandes villesdu centre du pays : Maracaïbo, Barquissimeto, Valencia, Maracay, et surtoutCaracas. Si l'on arrive de nuit à Caracas en avion, on peut dormir dans leterminal international, dans la zone centrale et non tout seul dans unquelconque recoin, plutôt que de s'embarquer dans un taxi ou un bus pourarriver n'importe où dans une zone dangereuse du centre. En plus, le matin,on a plus le temps de négocier le transport du vélo. L'autoroute Aéroport(bord de mer) - Caracas (900 m) est également déconseillé de nuit, enparticulier à vélo ! De jour, il n'y a strictement aucun problème. De même,la zone de Sabana Grande (centre), où se concentrent les hôtels pas chers(dont le Tanausu), est fortement déconseillée : mais de nuit, car de jour,strictement aucun problème.

Ph Frédérick Ferchaux

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bourgeoisie locale cherche à tout prix à ledéboulonner, avec l'Oncle Sam en sous-main.C'est une nouvelle fois un peu vidé (en énergiecette fois) que j'atteins Bocono, ville en margedes Andes, mais dont on ne peut sortir que pardes montées, où qu'on aille. Le parfait type del'enclavement géographique.La route que je prends me rabat sur Trujillo,l'autre grande ville andine, retraversant denouveau l'arête andine qui transperce (pasmoins) le Vénézuela de part en part jusqu'à lacôte. En fait, cette dernière ville est d'intérêtmoyen, si ce n'est cette immense “Virgen de laPaz”, 800 m au-dessus de la ville, enpermanence recouverte par les nuages dès 10 hdu matin, ce qui, en ce dimanche, ne découragenullement les locaux de s'y rendre en “jeepscollectives”. Et comme à l'aller, c'est un busclimatisé qui me ramène sur Caracas, vélodémonté en soute.

Avril 2004

Frédérick FERCHAUX34, avenue de la Libération

38640 Claix04 76 98 46 04

Courriel : [email protected] : fred.ferchaux.free.fe

en conclusion...

“Ces Andes sont évidemment différentes de celles qu'on connaît

depuis le nord de l'Argentine et du Chili, jusqu'au nord du Pérou :

très vertes, souvent soumises aux caprices météorologiques,

relativement peuplées (d'où l'eau peu fiable), il faut évidemment

songer plus à la Colombie, ou encore à l'Équateur. Le typique y est

moins au rendez-vous, si l'on reste sur la route principale. Par

contre, par les routes buissonnières, on y croise plus d'Indiens, des

villages charmants et tranquilles, presque hors du temps. Au fond,

si je n'avais pas commis mes grossières erreurs de parcours, je

pense que je me serais souvent ennuyé ferme sur un itinéraire

circulant et étouffant jusqu'à Caracas, le plus souvent sous les

1000 m d'altitude.

Ce sont sans doute les maisons, les fermes qui m'ont le plus botté :

elles sont peintes de couleurs vives, avec des fleurs, des décorations

diverses… On trouve souvent en ville des murs recouverts de

paysages ou de grandes fresques (notamment près des écoles),

voire… des rochers peints. Jolis petits villages coloniaux aux

façades blanches, fraîches plazzas un peu partout, la traversée de

ce pays réserve des instants pas désagréables.”Frédo

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Toutefois, amis cyclos, même sil'on a sa cartothèque au top, la

DDE s'amuse, parfois, à changer lesnuméros des départementales.Autre échantillon : un petit chemin blancbutte sur un gros boa rouge. Michelin dit :supportez, en tournant à droite, 50 m decirculation intense. La DDE rectifie : prenezun peu à gauche et vous retrouverez votrepetite route serpentant à travers les fraisbocages.Avec un grand sac de pardons et de "s'ilvous plaît", on se renseigne auprès dupremier quidam venu. C'est làqu'intervient le "riverain-bénévole" :méfiance, amis cyclos, méfiance...

laissez moi vous raconter...

En me rendant à l'avant dernier Festival duvoyage à vélo, après une étape à Vierzon,je plonge dans les grandes forêts au NordNord-Est de cette ville. Rigueur dans la

précédente analyse. Je continue : rigueurdes cartes au 200 000e, pas d'écarts,Orçay, Nançay.Je compte emprunter une petite routetrait plein, trait pointillé. Un cyclo, licencié àla FFCT, me renseigne . “Je la connais ! Quoique, ça fait quelquetemps que je ne l’ai prise. Mon club préfèreun meilleur goudron. Avec vos pneus de 28,pas de contre indication. Ah, la Sologneprofonde ! Vous n'allez pas croiser beaucoupde monde. Aucune voiture, des bêtessauvages…”Je signe et je vous rejoins Livingstone,Christophe Colomb.

juste pour le plaisird'échanger quelques propos...

À la sortie de Souesmes, je m'adresse à unhomme qui taille des rosiers devant samaison, vieille demeure qui semble neuve.Cet homme grand, la cinquantaine

La logique voudrait, qu'avant de héler un passantpour s'enquérir de la meilleure route à suivre afin de

se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle ou à Damas, lecyclo passe quelques temps sur sa carte Michelin, IGN ou

autre. Le renseignement obtenu en chaussant seslunettes, semble généralement plus fiable.

Bien que vous sachiezparfaitement où passer

pour poursuivre votrepériple, vérifiez

quand même !En demandant,

vous gagnerez unencouragement,

des yeux qui s'allument,et un fragment d'amitié.

HUMOUR

l'étranger qui a tout oublié de ses cours de géographie, mais qui tient absolument à vous aider.

le natif à l'accent rocailleux, qui parle une langue que vousne maîtrisez pas et qu’il faut décrypter.

le passionné qui aime son hameau, son bourg, son villageet pour qui le "ça ne rallonge pas beaucoup" n'est pas quantitatifdu tout.

le tricheur qui a une machine à calculer les kilomètres quine ressemble pas à votre compteur vélo.

le paysan facétieux qui vous envoie dans la directionopposée. Très, très rare.

l’américain qui vous indique un raccourci en mastiquantun bubble-gum. “C'est LA RIVIÈRE qu'il fallait suivre pas l'autreruisselet” et là, personne pour un "joker", pas même l'oursrencontré le lendemain : happy end à 11 o'clock pm.

le vietnamien qui fait de grands gestes de sa main entenant un coupe-coupe pour proposer un raccourci possibleet une invitation. Nous déclinons les deux de peur de ne pluspouvoir écrire d'articles pour CCI.

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1

Jaugez bien votre interlocuteur“Je sais bien, cette pensée est horrible, vu que ce bénévole va se mettre en quatre pour vous guider,

enjôlé par vos sourires et vos sacoches chargées. Il y a...”

Illus

trat

ion

: J. L

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écha

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Demanderson chemin

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élégante, me renseigne parfaitement, avecquelques détails spécifiques à la mouvance"voyage à vélo" et confirme la carteMichelin :- "Après un petit pont sur la Sauldre, prenezà droite, 4 km en légère montée, puis voustrouverez, sur votre droite, le château deBois Rosé. Après, le chemin en face,quoique toujours goudronné, sera un peumangé par la végétation."Trois mots sur mon voyage jusqu'à lacapitale et je le remercie. En le quittant unpressentiment insolite m'envahit. Pasvraiment angoissant, juste bizarre, commeune brume enveloppant quelque châteauallemand baroque. Mais c'est sûr, j'ai déjàvu cet homme. Un acteur de cinéma ?

en passant à ma hauteurle préposé de La Poste semble étonné

Une route on ne peut plus tranquille, jemets Brassens entre mes oreilles et jemouline. Je croise la 4L de la poste et sonpréposé. En passant à ma hauteur, ilsemble étonné. Je retiens ses grands yeuxarrondis et ses dents blanches flashant aumilieu de cette forêt à la frontière duprintemps et la couleur jaune automnalde son véhicule.J'écoute, pom pom pom, heureux quicomme Ulysse a fait un beau voyage, pompom pom. Il suffit de passer le pont, pompom pom. Tiens ! Voici le château de BoisRosé. Nobody ! La route en face estinondée. La route ? Un chemin creuxenvahi par les épineux. Ah ! À droite, unsentier… interdit aux 4x4. Pas d'autreissue. Le chemin s'incurve vers la gauche,c'est bon signe. Oh ! Il s'infléchit

nettement vers la droite. Bah ! Pom pompom. Pardonnez moi, Prince, si je suisdiantrement moyenâgeux, pom pompom. La piste se dégrade un peu,quelques troncs en travers. Maprogression est ralentie surtout par desornières pleines d'eau, L'Aventure, quoi !Pied à terre, ventrebleu ! Je dois pousserma monture. Peste et poisse, il me fautenlever les sacoches pour passer. Leslianes s'entremêlent un peu plus autourde moi. Les flaques d'eau deviennent deslacs. Brassens m'a quitté depuis quelquestemps déjà, emporté d'un côté par unebranche basse, de l'autre par l'étrier demon frein avant.

mes bagages barbotent dans la

petite mare que je traverse

Des canards s'envolent. Étrange, cetécriteau : danger, chasse au gros gibier deseptembre à janvier ! J’ai l’impression defranchir une ligne de démarcation avec unautre monde. Sacrebleu, ça ne s'arrangepas dans ce pays d'étangs et de brume qui

enveloppe les coucous bleus naissants etquelques jacinthes des bois. En fait, toutest aqueux sauf une petite digue quej'emprunte, en m'accrochant aux arbres…Mon vélo s'alourdit de plus en plus de laboue des marécages. Des biches, unsanglier, mille noms, que c'est beau !Le brouillard tombe franchement. J’entendsun piano. Ah, un château ! Comme il estgrand. Je songe un instant à retourner surmes pas. Difficile, il y a également de l'eauderrière moi. J'ai crié "ho là manants, y a t-il quelqu'un de vivant ? ". Je ne suis plus trèsrassuré.Un dernier effort et le layon hors d'eau, quej'emprunte, s'élargit un peu. Plus loin, ilmérite à nouveau le nom de chemin puis ily a une petite montée sablonneuse et… dugoudron ! Ma gorge se dénoue en un crid'espoir extrême, comme la vigie descaravelles de Christophe Colombdécouvrant l'Amérique.Un 4x4 s'approche, s'arrête et un gardechasse en sort, étonné de trouver un cycloau milieu de la forêt domaniale. Je lui parledu château que je viens de voir. "Quelchâteau ? " me répond-i l d'un airsoupçonneux. Ses sourcils se froncent. "Leprochain village est à 9 km" me lance t’il endémarrant rapidement. Tiens ! Ma montre s'est arrêtée. Certai-nement en voulant m'extirper d'un buisson.Décidément, je ne me rappelle pas à quelacteur ressemble le bougre qui m'a informéà Souesmes.Mais, je l'en remercie encore à ce jour.

Alain GUILLERMOULe Causse blanc

12700 Capdenac-Gare

En le quittantun pressentiment insolitem'envahit. Pas vraiment

angoissant, juste bizarre,comme une brume

enveloppant quelque châteauallemand baroque.

Illustration : J. L. Maréchal

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Une banderole accrochée au travers de la rueprincipale annonce fièrement "samedi15 juillet, tournoi d'hiver de Judo". Il est vraique les caprices climatiques de ce mois dejuillet 2000 peuvent permettre toutes lesfantaisies, mais de là…Nous sommes en fait dans les ruesd'Antsirabe, grosse agglomération située sur laRN 7, la seule routenationale digne de ce nom,qui relie la capitale,Tananarive au sud du pays.Voilà la destinationexotique où nous avonsdécidé d'aller poser nosroues, en plein hiveraustral. Nous sommesdans l'hémisphère sud, àhauteur du tropique duCapricorne, bien calésentre l'île Maurice et la Réunion. Le décalagehoraire, une heure, ne perturbe pas trop nosorganismes, tout comme le climat hivernalcensé sévir ici, ne nous pose pas de grosproblèmes d'adaptation, quand on vient dequitter le temps calamiteux de l'étéhexagonal.

mora-mora, doucement-doucement

A l'aéroport de Tananarive, Florent, notrehôtelier nous attend depuis une heure, letemps que le débarquement et les formalitésen tous genres s'effectuent Mora-Mora,doucement-doucement. Florent, un compa-triote, est installé ici depuis 20 ans, et comme

beaucoup d'entre eux aépousé une malgache. Ilgère un petit domainehôtelier composé de huitchambres avec tabled'hôtes. Le soir tous lespensionnaires seretrouvent autour dumême menu et de la mêmetable et échangent leurstuyaux et leurs impressionsde voyage. Sympa. Sportif,

il organise également des circuits VTT et desexpés spéléos.

Tananarive

Pour visiter Tana, il faut avoir de bons molletset du souffle. La ville est en effet construite surune dizaine de collines, que des 4L et des 2 CVpoussives transformées en taxis, ont du mal àgravir. L'activité se concentre néanmoins autourde l'avenue de l'Indépendance ou à proximité dumarché quotidien, pâle copie du fameux zoma,repoussé pour des raisons de sécurité àquelques encablures de là. Car Tana n'est pasune ville sûre, surtout le soir. Nous passonsdonc notre première soirée autour de la tablefamiliale de Florent, avant d'aller nousrecroqueviller dans le duvet bien utile ici, car latempérature nocturne doit se situer entre 5° et8°, sans chauffage dans les chambres.La sortie de la capitale ressemble à la sortie detoutes les villes du monde, avec son cortège decamions, bestiaux, cyclistes et ici les taxis-brousse.

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Au coeurde l’île rouge

Voyage sur la Nationale 7, la route des vacances…Mais c'est deMadagascar dont il s'agit.

RÉCIT DE VOYAGE

TANANARIVE

Ambalavo

Ihosy

Tuléar

MADAGASCAR

Superficie : 587 014km2

Population :11,4 millions

Capitale : Tananarive

“...Drôle de routeque cette Nationale 7 !Elle relie Tana à Tuléar

sur 970 km, passantdes hauts plateaux

au bush désertique,pour finir au bord ducanal du Mozambique.

940 km de routeimpeccable pour le pays,

sans nid de poules,ni trous, ni bosses.

Le rêvepour le cycliste...”

La RN 7, seule routenationale

digne de ce nom,relie la capitale,

Tananarive,au sud du pays.

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Nous ne sommes pas mécontents d'avoirtransporté, dans ce qui fut un coin de France,nos véhicules personnels, même si ce plaisir estprécédé d'une véritable corvée dans lesaéroports. Mais arrivés sur place, quelle libertéde mouvement ! Dès les premiers kilomètres,encouragés par les "salut Vazaha" des dizainesde gamins, nous nous rendons vite compte quele parcours est plutôt musclé. Nous roulons àtravers les hauts-plateaux, sur une routeexcellente, mais qui passe en permanence d'unecuvette tapissée de terre rouge, à une cuvettetapissée du même matériau. Un vrai toboggan.

Hébergement princier à Antsirabe

L'étape du lendemain présente un profil adouci,avec cependant le désagrément de quelquesaverses. Ici aussi, la météo n'est plus ce qu'elleétait (dixit Florent). Notre hébergement àAntsirabe est princier. Pour 60 francs, nousnous offrons une chambre dans une anciennedemeure coloniale. C'est le grand luxe !Un mouvement de foule se développe au boutde la route. Est-ce une manifestation, une fêtefamiliale, ou notre passage qui est annoncé ?C'est un mariage. Les malgaches se sont mis surleur 31, enfin presque. La jeune mariée esthabillée d'un beau tailleur rose. Le futur épouxa emprunté une chemise blanche, un pantalonnoir, mais a préféré garder sa paire de Nike oude Reebook… ! On a d'ailleurs dû lui forcer lamain au marié, car il n'a pas le sourire. Peut-êtrela température hivernale de ce mois de juillet ?Les invités ne perdent rien de notre passage, carnous les mitraillons, pacifiquement, et nous leurpromettons l'envoi des photos pourimmortaliser cette cérémonie.

les villages Zafmanir

Ambositra, prononcez Amboutch', estcertainement une des plus belles villescoloniales de Madagascar.C'est aussi le point de départ des excursionsvers les villages Zafmanir, des villages retirés, àdes heures ou des jours de marche de la routeprincipale, des premiers commerces et autrescommodités. François est notre guide. Encompagnie de Françoise, une compatrioterencontrée par hasard, et d'Alfred, un jeunemalgache de 8 ans, nous passons une agréablejournée. Alfred fait tout le trajet - 5 heures desentiers abrupts - pieds nus. Au retour, il chanteà tue-tête "1 km à pieds çà use les souliers…"Triste étape que celle nous reliant àAmbohimatsoa, prononcez Amboumatsou, avec

ses averses, le vent, le froid, et aucune certitudede trouver un hôtel. Malgré quelquesinquiétudes, la seule adresse en notre possessionest la bonne. Nous logeons dans une maison enréfection destinée à devenir gîte d'étape dans…mora-mora. La première chambre qui seraopérationnelle ne comporte encore qu'un lit àune place sans literie, et une table. Nous sommesdonc les premiers clients et fixons notre prix. Lesoir nous fêtons en famille l'anniversaire d'un desouvriers chargé de la restauration. Auprogramme : musique traditionnelle, vin, coca,gâteaux et beaucoup de renseignements sur lepays et sa corruption endémique.

Fiana, la troisième ville du pays

Dur, dur les derniers mètres pour atteindrenotre pension à Fiana, la troisième ville du pays,bâtie elle aussi sur le flanc d'une colline. Laguest-house se situe comme d'habitude dans la

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“...Dès les premiers km,encouragés par les "salut Vazaha" des dizaines de gamins,nous nous rendons vitecompte que le parcoursest plutôt musclé...”

Le taxi-brousse...Le nom à lui seul est un leurre. Ils ne vont pas tous dans labrousse, et ils ne ressemblent en rien à des taxis. Leur silhouetteva du minibus au GMC américain, en passant par la vieille 404bâchée. Avantage pour le propriétaire, inconvénient pour lespassagers potentiels, ils ne partent que lorsqu'ils sont complets.Là c'est une question d'interprétation. Complet signifie que s'il y adéjà 10 personnes bien serrées, on peut encore en caser 4, etglisser quelques caisses de bière, cages à poules ou moteur devoiture entre les jambes desdits passagers. Donc prévoyez 1 heured'attente. Et lorsque le chauffeur passe sa première vitesse(mora-mora) c'est pour aller faire le plein, ou ramasser unpassager étourdi.

Photo Pierre Dupont

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partie haute. Un endroit si charmant que nousallons y rester cinq jours. Dans la campagneenvironnante, Charly et Suzy nous invitent dansleur maison, trop grande d'après eux (24 m2 !).On discute pendant plus d'une heure, desenfants qui sont en France, du métier de Charly- artisan maroquinier - du gouvernement, de lavie difficile des malgaches. Charly en vient àregretter la présence française qui datemaintenant de 25 ans. Dans les années 70, ilmettait de l'argent de côté, le franc malgachevalait 1 FF. Puis il y a eu la révolution,de 72 à 75, trois années noires comme le signalenotre interlocuteur. Il faut maintenant920 FMG pour 1 FF. Dans les campagnes il n'ypas d'eau, ni d'électricité, quant au téléphone….À côté de la maison, un hôtel est enconstruction. Des capitaux chinois. Charlyespère bien pouvoir se raccorder au réseau àmoindre frais, en "bidouillant". Cela lui éviterad'écouter sa radio alimentée par une batterie devoiture !

la seule voie ferrée de l’île

Il n'y a plus qu'une voie ferrée sur l'île : celle quirelie Fiana, sur les hauts-plateaux, à Manakara, sur

la côte Est. Mais quelle aventure ! Une loco diesel,dont le câble électrique est relié aux wagons parun bout de chatterton, une voiture 1ère classepour touristes, deux voitures 2ème classe pour lesautochtones, trois wagons de marchandises, et enroute pour 170 km d'émotions, 17 gares et autantd'arrêts. À la mi-journée, il y a un arrêtsupplémentaire, le train a déraillé ! On décroche eton conduit les wagons encore valides vers la garela plus proche. Trois heures d'arrêt pendant quetous les hommes forts du village repartent, armésde barres à mine, pour remettre le convoi sur lesrails. Les dernières gares seront visitées à la lueurde la bougie du chef de gare. Durée du trajet :11 heures.

le marché aux zébus

D'Ambalavo à Ihosy, prononcez Iouche,137 km au programme à travers un plateaudigne du Far West, avec des lignes droitesinterminables, des monolithes en point de mire,visibles à des lieues à la ronde, et trois ou quatrevillages susceptibles d'offrir un minimum deravitaillement à des cyclistes solitaires. Nousdémarrons dès le lever du jour. Une mer denuage emplit le fond de la vallée. Nos mainsprotégées par des gants de laine, nous croisonsles premiers villageois, pieds nus, en route pourle marché aux zébus. Ce marché, s'il est vitalpour les éleveurs, est un véritable spectacle !Chaque semaine des centaines d'animauxtransitent et changent de propriétaires. Certainssont partis depuis six jours, à raison de 20 kmpar jour, toujours sur la Nationale 7 !Drôle de route que cette Nationale 7 ! Elle relieTana à Tuléar sur 970 km, passant des hautsplateaux au bush désertique, pour finir au bord

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La France a importé son savoir faire dans bon nombre dedomaine, et s'il en est un dont nous sommes fiers, c'est bien celuide la viticulture. Et là, les vins malgaches n'ont rien à envier àcertains de nos crus. Il y en a de toutes les couleurs : blanc, rouge,rosé et surtout le gris, notre goût personnel. Nous n'avons pasgoûté le mousseux, trop habitués à mieux. Autre importation, letiercé. Même logo, même engouement. Curieusement, la bièrenationale est représentée par trois têtes de chevaux, et s'appellela THB (Three Horses Beer).

Dans les années 70,le franc malgache

valait 1 FF, il faut maintenant

920 FMG pour 1 FF.Dans les campagnes

il n'y pas d'eau,ni d'électricité,

quant au téléphone….

Photo Pierre Dupont

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du canal du Mozambique. 940 km de routeimpeccable pour le pays, sans nid de poules, nitrous, ni bosses, le rêve pour le cycliste.Seulement à 300 km de son terminus, il resteencore 40 km…. de piste, ressemblant à cellesque nous renvoient les images du Paris Dakar.Le goudronnage est paraît-il prévu pour 2001.La piste nous l'avons franchie en taxi-brousse 404bâchée, pour nous conduire jusqu'auxmerveilles naturelles du Parc National de l'Isalo.Avec des guides nous parcourons la savane,pénétrons les canyons étroits et profonds,franchissons les torrents, découvrons la cascadede la piscine naturelle et surtout une flore et unefaune exceptionnelles.

les parcs nationaux

C'est un des lieux de prédilection de ces fameuxlémuriens qu'on ne trouve qu'à Madagascar.Certains sont craintifs.D'autres posent pour les photos ! Quelle bonneidée d'avoir créé des parcs nationaux sur cetteîle où la nature est un véritable conservatoirequ'il faut protéger des prédateurs que sont leshommes. 90 % des espèces végétales de Madane se rencontrent qu'ici. Sur sept variétés debaobabs, six n'existent que sur l'île. Pour lesanimaux, c'est sensiblement la même chose. Lefléau est représenté par la culture sur brûlis, oules incendies volontaires pour récupérer du boisde chauffage. Une grande partie de la forêt estainsi partie en fumée.Pour éviter de jouer au cow-boys dans la ruéeaux saphirs d'Ilakaka, nous effectuons ladernière étape qui nous conduit sur la côte,dans un bus Tata (décidément l'Inde nous colleà la peau). Dès notre arrivée, Florent au courantde notre parcours, nous avait fortementdéconseillé de traverser cette région en vélo.Depuis quelques mois, des gisements de saphiront été découvert dans la région, provoquantune véritable ruée. De toutes les provinces, etmême de l'étranger, des familles entières,croyant au miracle, sont accourues à larecherche des précieuses pierres. Un village estdevenu une ville de 50 000 personnes, sanshygiène, ni infrastructure. Il y a ceux qui onttrouvé, puis ceux, plus nombreux, qui croienttoujours qu'ils vont trouver. Des jalousies sesont fait jour, l'insécurité est permanente, lesépidémies progressent. Fuyons.

le terminus

Tuléar, c'est le terminus de la N7, rien de plus.Ville poussiéreuse, allongée le long de l'océan,

c'est la patrie des pêcheurs Vezo, qui tous lesmatins remontent avec la marée et leurspirogues à balancier, leur maigre butin. C'estaussi l'étape indispensable pour faire le pointsur les finances, la lessive, le courrier ou letéléphone, avant de s'enfoncer sur de nouvellespistes aux destinations improbables. Ifaty en faitpartie. Site reconnu pour ses magnifiques fondsmarins, il attire les amateurs de plongée. En cequi nous concerne ce sera vélo, marche etGMC… ! Hier, sur la piste, le sable bloquaitlittéralement nos roues de vélo, aujourd'hui, enGMC décapotable, expérience à vivre. Jugez-enle programme type de la journée pour quivoyagerait avec ce moyen de transport(programme idéal, les temps d'attente et deparcours n'ayant pas de limite)À 8 h 30 nous prenons place sur la banquette. A10 h 00 nous démarrons, avec au programme20 km de piste sableuse. A 11 h 30 nous arrivonsà Ifaty… 2 heures de marche sur la plagedéserte. À 14 h 30, après avoir déjeuné d'unsandwich, nous attendons le bus du retour, àcôté du puits destiné à la boisson humaine etanimale, ainsi qu'à la lessive et la toilette. Tout unprogramme ! À 16 h 00, il arrive enfin, au grandcomplet. Le chauffeur s'excuse du manque deplace. Rassurez-vous on a l'habitude ! Je passeprès de deux heures sur le marchepieds arrièreavec quatre personnes. Une journée bienremplie. Une journée malgache ordinaire.Vous avez compris pourquoi le vélo c'est pasmal quand même, lorsqu'on reste sur la routebien sûr.MORA MORA…

été 2000

Daniel LAPRUN6 Hameau de l’artillerie

Avenue de Paris51230 Fère champenoise

Photos de P. Dupont

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“Les villagesZafmanir : desvillages retirés, à desheures ou des joursde marche de laroute principale, despremiers commerceset autrescommodités...”

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pourquoi partir ?

Dans une autre vie, j'avais rêvé d'indépendance,qui n'en rêve pas à vingt ans. J'avais rêvé en lisantLondon, Stevenson, Konrad ou Amundsen ettant d'écrivains aventuriers que pas un endroit denotre planète ne me paraissait moins susceptiblequ'un autre d'être un lieu d'exploration enviable.A vingt ans, je n'avais aucune peur, juste une peut-être : ma vie serait-elle assez longue pour tous cesrêves ? Il m'arrivait parfois de compter sur unatlas les pays que supporte notre monde, de

"Ce n'est pas ce qui nous fait peur que nous n'osons pas faire,c'est ce que nous n'osons pas faire qui nous fait peur" (Sénèque)

Lettreà mon fils

12 ans déjà… 12 ans que chaque année, nous partons Pierre et moipour de lointaines - ou moins lointaines - destinations, arpenter àvélo les chemins du monde.

ÉTATS D’ÂME

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diviser par un nombre espéré d'années de vie etd'en déduire un quota à visiter chaque annéepour pouvoir dire à la veille de ma mort "Je les aitous vu"… Vains calculs de la jeunesse quiconfond "Voir" et "Connaître".

papa et seul : un merveilleux cadeau

Et puis la vie s'est chargée de m'apporter uncadeau avant même que j'ai eu le temps depréparer un vélo pour ce fameux tour du mondequi devait m'emmener loin des "contingencesbassement matérielles de cette époque". Je me suisretrouvé Papa le jour de mes 30 ans, le plus beaucadeau d'anniversaire qu'on m'ait jamais fait. Papaet seul, ce qui - je le sais aujourd'hui avec le recul -était aussi un merveilleux cadeau…Alors, parce qu'on fait subir à ses enfants ce qu'ona vécu, ce qui n'est pas bien, ou ce qu'on auraitaimé vivre, ce qui est souvent pire, j'ai fait de monfils l'aventurier que je n'ai pas été.Dès qu'il a eu cinq mois, je l'ai emmené sur lesroutes du monde. Au début timidement, dans despays civilisés où les couches culottes se vendent àl'épicerie du coin. Puis de plus en plus loin ou haut,au fond des déserts ou en haut des montagnes,nous avons vécu, l'un avec l'autre, d'inoubliablesexpériences. Inoubliables ou irresponsables, j'enlaisse l'interprétation aux censeurs et pisse-vinaigrede tous bords, il y a prescription.Jamais je n'oublierai ces petits mots de reproche dePierre m'indiquant que ça fait exactement "24heures qu'on n'a pas mangé" ou "7 jours qu'on nes'est pas lavé", la deuxième remarque étantd'ailleurs plus une constatation qu'un reproche…

être le héros de mon enfant

On se cherche parfois des raisons de continuer àvivre. Parmi les plus puissantes de ces raisons, il y

“...j'ai fait de mon filsl'aventurier

que je n'ai pas été...”

Photo Thierry Mourlanne

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a sans doute celle de se sentir indispensable àquelqu'un d'autre. Peut-être qu'en éloignant monfils des facilités de la terre française, je meprocurais cette illusion de lui être indispensable,d'être le temps d'un voyage son seul support ?A bien y réfléchir, la principale motivation de tousces voyages n'aura-t-elle été en réalité que celled'être le héros de mon enfant, de voir dans sesyeux innocents cette confiance émerveillée en sonpapa ? Aurais-je seulement voyagé sans lui, sans cetégoïste et impérieux besoin de compter pour lui ?

introspection psychanalytique ?

Finalement, qu'importent les raisons complexesqui font partir découvrir le monde et pourquoidevrait-on se justifier auprès des autres et de soi-même de choses qui relèveraient souvent plusd'une longue introspection psychanalytique ?L'important est d'en revenir plus riches, de cetterichesse qui ne se mesure pas à l'aune des porte-monnaie mais à celle des sentiments.Qu'est ce qui en reste ?Ce midi, j'ai pris un coup de vieux, un de plus. J'aimesuré Pierre et je viens de faire une encoche sur1m70. Incroyable, hier encore il mesurait 64 cmet aujourd'hui il s'apprête à me manger la soupesur la tête ! Il a douze ans, il chatte sur Internetavec ses copains (et ses copines mais je faissemblant de rien), il est en troisième et on leharcèle déjà pour savoir quelles études il envisage.Comme le temps a passé. Discrètement, je mesuis mesuré pour savoir si l'âge avait commencé àme tasser. Ca va je me tiens encore.Demain, Pierre partira. Partira-t-il en voyage ?Aura-t-il le goût des ailleurs, des saveurslointaines. Que lui restera-t-il de ces mois de viepassés à la rencontre d'univers ignorés de tous sescopains d'enfance ? Aura-t-il un cœur ouvert auxautres ? Aimera-t-il seulement le vélo ? Tant dequestions me viennent auxquelles seules lesannées qui viennent se chargeront de trouver uneréponse !Alors, aujourd'hui, devant cette encoche quimarque 1m70, je me pose la seule question quime vienne à l'esprit : à quoi, tout cela a-t-il puservir ? Ai-je apporté quelques chose de plus àmon fils avec tous ces voyages ? Quelque chosequi comptera dans sa vie et l'aidera à marcher plusdroit qu'un autre, qui lui fera se souvenir de sonenfance avec un goût de bonheur ?

question existentielle

Devant cette question quasi existentielle, j'airepensé à trois moments de toutes ces aventureset j'ai compris que Pierre m'avait déjà lui-même

fourni la réponse. Elle est tellement simple quej'avais failli passer à côté sans m'en rendrecompte, l'essentiel restera trop souventinvisible…Le premier moment se passe à l'Ile de le Réunion,nous grimpions la plaine des Caffres et Pierre duhaut de ses cinq ans et du fond de la remorquem'aidait moralement en me racontant deshistoires. L'ascension s'avéra longue et pénible,sous un soleil de plomb, puis dans un brouillardglacial et finalement c'est sous une pluiediluvienne que nous franchîmes le sommet. Aubasculement, Pierre hurla sa joie d'avoir " réussi "cette ascension. Il s'associait pleinement à monplaisir d'avoir réussi cette épreuve et sur lemoment, je me suis dis qu'il avait découvert quele plus beau moment d'une ascension, c'estl'arrivée au sommet, ce petit instant où le cœurdéborde de fierté et où on embrasse l'univers.

la réponse m'échappa

Le deuxième moment où la réponse m'échappase passa sur l'Altiplano péruvien. Nous pédalionsentre 3500 et 5000 m et chaque ascension étaitune nouvelle épreuve. Un vélo trop chargé, desvitesses récalcitrantes et, il faut bien l'avouer, unecondition physique pas au top, nouscontraignaient régulièrement à descendre du vélo.Nous poussions le vélo et la troisième roue surune centaine de mètres et reprenions notresouffle une bonne minute avant de recommencer.La raréfaction de l'air rendait cette épreuveépuisante. Cela pouvait durer entre quatre et huitheures. Parfois, nous avons dormi à mi-pente,plantant la tente cachée de la route oudirectement sous la route dans les conduitsréservés au passage des eaux de la fonte desneiges. Durant toutes ces journées, Pierre ne s'estjamais plaint, marchant et profitant de chaque

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“...Pour lui,être en train de franchirun col à 5000 m,en serrant les dentsou hurlantà cause des lèvres éclatéespar les gerçuresn'avait peut-être pas plusd'importanceque réussir un jeusur sa console de jeux !...”

Photo Thierry Mourlanne

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instant pour me raconter tout ce qui lui passaitpar la tête comme si nous n'avions pas ététotalement égarés dans cet espace improbableentre terre et ciel que constitue l'Altiplano. J'avaisalors pris son attitude pour du détachement.Pour lui, être en train de franchir un col à5000 m, en serrant les dents ou hurlant à causedes lèvres éclatées par les gerçures n'avait peut-être pas plus d'importance que réussir un jeu sursa console de jeux !

j'ai enfin compris mon aveuglement

C'est seulement cet été, que j'ai enfin comprismon aveuglement. Mon fils sait ce que j'ai mispresque 40 ans à comprendre. Il le sait car je lui aiappris, même si c'est à mon insu. Il a comprisl'essentiel et je ne le savais pas… Ce troisièmemoment s'est passé au Costa-Rica où nous avionsentrepris l'ascension de l'IRAZU, le plus hautvolcan du pays qui culmine à 3600 m.Évidemment, nous n'avions pas choisi la route laplus facile, ignorant l'asphalte pour emprunter unchemin muletier sensé nous amener plusdirectement au sommet. Aux sourires etricanements des rares personnes croisées sur lechemin, nous avons compris que les côtes surnotre succès étaient au plus bas chez lesbookmakers du coin…Par pur esprit de contradiction et parce qu'unricanement n'a jamais eu pour effet que derenforcer mes certitudes et ma foi en l'avenir,nous avons continué à nous battre. A avancercontre les pierres qui nous empêchaient depédaler, contre la pluie qui tombait par à-coupsréguliers, contre le temps qui passait, contre lesoleil qui nous assommait dès qu'il pointaitentre les nuages. L'épuisement nous gagnaitpetit à petit et les pauses devenaient de plus enplus fréquente avec l'altitude. Pierre soufflaitcomme un phoque et murmurait à chaque arrêtqu'il était épuisé mais repartait de plus belle dèsque je remettais mes mains sur le guidon. Etfinalement, un quart d'heure avant la fermeturedu parc naturel qui ceinture le volcan, nousfranchissions la grille de l'entrée, heureux,fourbus, agonisants dans les quatre dernierskilomètres de l'ascension. Le dernier kilomètretourna au cauchemar car un nuage glacéenvahit la route et du coup nous ne vîmes del'IRAZU qu'une purée de pois dissimulant uncratère.

Pierre était radieux dans ce froid

Pierre était radieux dans ce froid, n'arrêtant pasde répéter "On l'a fait !…". Ce qu'il voulait dire

ce n'est pas " on est monté en haut ", c'était bienplus que cela…C'était ce que j'ai compris grâce à lui. C'est que ledécouragement n'a pas de mise dans un voyage.Chaque mètre parcouru, chaque borne sur lebord de la route, n'est pas la distance déjàparcourue mais seulement la preuve que ladistance qui sépare de l'arrivée s'est encoreréduite. Lorsque nous étions sur l'Altiplano,chaque fois que nous reprenions notre souffledans ces interminables grimpées, c'était une pausede moins, cinquante ou cent mètres de moins àgrimper.

ce que mon fils a compris

Ce que mon fils a compris c'est que l'importantdans un voyage n'est pas ce qu'on a déjàparcouru mais ce qui reste à parcourir. La seulecertitude qu'on ait lorsque l'arrivée est si loin estqu'il suffit d'avancer. Chaque mètre est unenouvelle victoire et tant qu'on avance, on estvivant. Les kilomètres parcouru dans le Sahel, ledésert d'Atacama ou de Gobi n'auront servi qu'àcette évidence : il n'y a pas de trajetinsurmontable. L'indispensable est d'être prêts àl'affronter et une fois le guidon en main, ne plusjamais se retourner. Et ceci est valable pour lavie en général, pour toutes ses situations ettoutes ses difficultés.Je me souviens de cet extrait d'un texte deRobert Lamoureux - qui est aussi un poète, etpas le plus mauvais :

"Fixe-toi un but et puis pars et marcheMarche, marche encore, marche sans arrêtCraque tes os, grelotte, crève de faim mais marcheTon repos sera de voir le chemin déjà fait.Les gens qui se couchent sur le bord de la routeNe voient les beaux jours que par le dessous".

Mon fils a appris la persévérance, à ignorer etmépriser le découragement. Cette connaissanceest une sagesse qu'une vie ne suffit pas toujours àacquérir et Pierre en est déjà détenteur à 12 ans.Cette sagesse, il l'a apprise en voyageant à vélo,c'est ma plus grande fierté. Cela réponddéfinitivement à toutes les questionsprécédentes. Si je ne sais pas toujours pourquoije suis parti un jour à vélo explorer les quatrecoins du monde, je sais aujourd'hui que ça envalait deux fois la peine. Tout simplement.

Thierry Mourlanne9, rue de Saint-Symphorien

72240 [email protected]

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Le record de " Suzanne"chez les Touaregs .

La Société de Géographie, l'AllianceFrançaise, ont fêté, ces jours derniers, leretour en France de la missionhydrographique du Niger. Cettemission, conduite par le lieutenant devaisseau Hourst.La mission a remonté le Sénégal deSaint-Louis à Kayes, a suivi de Kayes àBammako la route des caravanes, routequ'un chemin de fer, déjà construitjusqu'à Bafoulabé, doit bientôtremplacer.A Bammako la mission s'embarquait surtrois chalands, le 22 octobre 1895. Le15décembre1896, elle arrivait à Saint-Louis, ayant descendu Niger jusqu'à sonembouchure reconnu et levé le cours dugrand fleuve de Tombouctou à Boussa,et rapportant d'importantes collec-

tions, de nombreuses observationsastronomiques et météorologiques,1000 photographies, des chants indi-gènes recueillis au phonographe et 5 voca-bulaires nouveaux, renfermant 15000mots ! Tout cela sans avoir eu à tirer unseul coup de fusil, grâce à l'inébranlablefermeté et à l'inaltérable sang-froid detous les membres de la mission.Pour la première fois aussi, la bicyclettefaisait son apparition dans le Sahara.C'était une pauvre bécane, sansprétentions, mais d'une solidité à touteépreuve, et qui le fit bien voir, car elleeut à en supporter de dures avantd'arriver dans l'importante capitale deGao. Elle s'appelait du doux nom deSuzanne, la jument de fer, a battu lesTouaregs.Le croquis reproduisant l'itinéraire de lamission. C'est la première carte cyclistedu Soudan. Au reste, les routes cyclables

de cette région sont moins rares qu'onne serait tenté de le croire. Outre laroute cyclable de Kayes à Bammako, onpeut encore aller à bicyclette deCotonou à Abomey, au Dahomey, etbientôt, en Guinée Française, deConakry à Faranah, sur le haut Niger.Puissent ces quelques notes attirer versce beau pays, si riche, si plein d'avenir,quelques-uns de nos recordmendésireux de se signaler par des exploitssortant de l'habituelle banalité.Un record a déjà été établi là-bas par lamission Hourst : celui du courage, del'énergie individuelle, et du patriotisme.Ce record là ne sera pas facile à battre.

Capitaine x

Nos ancêtre les cyclopathesPhilippe ORGEBIN

[email protected]

La bicyclette au SoudanTOURING-CLUB DE FRANCE - février 1897

N O S A N C Ê T R E S L E S C Y C L O P A T H E S

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Samedi 14 septembre. 7h00. Le ciel ne se lèvepas. Le Khardung-La est à nouveau reporté.Cette situation est oppressante. Dépendre ainside la météo a quelque chose de frustrant. Maisà quoi bon se buter, nous ne pouvons rien ychanger ! S'armer de patience est tout ce quenous pouvons faire pour le moment.Nous vaquons donc chacun à des occupationssecondaires, la tête sur le Khardung-La mais lesmains dans la lessive, quand un coin de ciel bleuaccompagné d'un encou-rageant rayon de soleil mefait changer d'avis :- C'est pour aujourd'hui !Qui me suit ?Peter m'accompagne. Vir-ginie hésite :- D'accord il y a quelqueséclaircies, mais les nuagesn'ont pas quitté le col et il est déjà tard. Demain,il fera peut-être plus beau...Ce peut-être et la remise à nouveau de notredestin aux caprices du temps ne me convien-nent pas :- Et si demain le temps se bouchait pour de bon,nous regretterions alors longtemps cette journée

d'éclaircie et repartirions d'ici avec un goûtd'inachevé. N'hésitons pas, fonçons ! Il est déjàtard pas question de s'attarder. Préparons nous !

10h45. Peter est le premier à s'élancer

10h45. Peter est le premier à s'élancer, je le suisun quart d'heure plus tard, mais le chemin n'estpas indiqué. J'aperçois Peter trois lacets plushaut. Il me fait signe, mais la distance qui noussépare ne me permet pas de distinguer ce qu'il

tente de m'expliquer. Hélas,je comprends mais troptard que j'ai fait fausseroute. Je me suis engagédans une impassedesservant un hameau aunord de Leh. Deuxsolutions s'ouvrent à moi :faire demi-tour et tenter de

retrouver le bon chemin mais accumuler leretard déjà pris au départ et risquer de mettre enpéril l'ascension tant convoitée ; ou couper courtà travers la moraine et, en escaladant les murs depierre en portant le vélo, regagner l'accès au col.Je choisis le chemin le plus difficile mais le pluscourt.Trente-neuf kilomètres séparent Leh dusommet du Khardung-La. Et curieusementpresque au même endroit où se tenait Peter uneheure auparavant, j'aperçois ma cousine encontrebas qui a suivi le même trajet que le mienet donc qui fait la même erreur d'aiguillage.Trop éloigné pour me comprendre et partiebien trop tardivement, je la vois faire demi-tour.Hormis Peter que j'aperçois de temps à autre, iln'y a aucun signe de vie, ni aucune voiture.

happé par les nuages

Est-ce le signe que le col est sous la neige ? Si lapremière partie était dégagée, l'horizon

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l'Everestdu cycliste

Christophe et Virginie Tattu, deux cousins que la passion del'aventure a réunis, se sont associés le temps d'un voyage pourpénétrer le cœur de l'Himalaya à vélo. Extrait choisi de cette épopée :l'ascension du plus haut col routier du monde situé au Ladakh.

RÉCIT DE VOYAGE

CHINE

Jammu etCachemire

INDE NÉPA L

PAKISTAN

AFGHANISTAN

TADJIKISTAN

LADAKH :région montagneuse

du Cachemire.

CACHEMIRE :région partagée

depuis 1949entre l’Inde et le

Pakistan.

Pédaler dans les nuagesserait-il de la sorcellerie ?À moins que cela ne soitque de la pure magie !

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s'obscurcit et il n'est pas besoin de lever la têtebien haute pour s'en apercevoir. À mesure quel'itinéraire s'élève, le plafond nuageux serapproche à moins qu'il ne s'abaisse. Et puis çan'a plus d'importance. Désormais, je n'ai plusqu'un objectif : le sommet.Les derniers mètres avant de pénétrer la massenuageuse sont impressionnants. Je regarde unedernière fois la ville de Leh, déjà si loin et encoreinondée de soleil, avant d'être happé par lesnuages. Le décor devient lugubre, le temps s'estassombri subitement. C'est comme si la nuit étaitsur le point de tomber sur ce désert de granit.Le nuage vient de m'avaler. Je ne discernequasiment plus rien du paysage. Une neige durese met à tomber. Des petites billes blanchescrépitent sur ma veste en nylon et commencentà tapisser l'austère et inhospitalier décor d'unefine pellicule blanche. Un peu partout sur laroute, de l'eau dégouline de la montagne. Rienqu'avec les projections de mes pneus, je suis déjàtrempé. Il fait de plus en plus froid et le cheminest encore bien long. Au fil des minutes, l'aversese fait de plus en plus intense et les kilomètresprochains ne sont pas encourageants etn'annoncent aucune accalmie. Le maigre horizons'obscurcit encore davantage ; un immenserideau blanc s'abat et les chutes de neigesemblent redoubler un peu plus haut. Pédalerdans les nuages serait-il de la sorcellerie ? Àmoins que cela ne soit que de la pure magie !

reste 14 kilomètres d'ascension

14h30, 4900 mètres d’altitude. Peter vientd'arriver au poste de contrôle. Il reste14 kilomètres d'ascension. Les affaires sérieusescommencent. Le jeune gardien vise nos permismais rechigne à nous laisser partir à une heuresi avancée. En effet, un panneau aux abords duposte indique les heures limites pour passer labarrière : 10h00 en saison hivernale et 12h00 ensaison estivale. Nous avons largement dépassécette limite horaire, mais devant ladétermination qui est la nôtre et qui devait selire dans nos regards et notre promesse derebrousser chemin où que nous soyons à 16h30,il nous crut sur parole et la barrière se leva.Juste au-dessus du poste, la neige commence àtenir sur la chaussée. Ce n'est pas bon signe.Qu'en est-il plus haut alors que nous necroisons toujours aucun véhicule qui nousassurerait l'accessibilité au col ? Nous sommesmaintenant au cœur du nuage, au cœur de latourmente, frigorifiés et gelés mais déterminés.Il n'y aura peut-être pas de deuxième chance. Je

le sais. Un motard déguisé en messager dudiable arrive en sens inverse. Avec lui arriventles mauvaises nouvelles propres à décourager lecommun des mortels. Les informations qu'ilnous livre sont sans appel et déstabilisent Peterqui se met à douter :- Les cinq derniers kilomètres, 10 centimètres etles trois derniers, 15 centimètres !C'est à peu près tout ce que je retiens de laconversation anglo-saxonne. Pas de quoi seréjouir. Nous poursuivons malgré tout jusqu'àatteindre un baraquement de personnelsd'entretien de la route(...) Une place m'est faiteprès du poêle. Je ne sens plus mes doigts ni mespieds. Je me déshabille un peu et entreprend unlong massage des extrémités pour y rétablir lacirculation sanguine. Mon corps revit petit àpetit, les sensations reviennent en m'arrachantau passage quelques cris de douleur. Plié endeux, j'attends que les élancements et le coeurse calment pour repartir. Quand enfin lesfonctions du corps mises à mal eurent enfinretrouvé la presque totalité de leurs moyens, jerepris le chemin, emporté par la tempête. Cettehalte fut une bénédiction.

les conditions météo nous poussent

dans nos derniers retranchements.

Mais il était dit qu'on ne gagnerait pasimpunément le sommet ce jour-là et qu'il allaitfalloir puiser au plus profond de nos ressourcesphysiques et mentales...ou redescendre.Le Khardung-La n'est peut-être pas le plusescarpé des cols, mais les conditions météo quenous affrontons nous poussent dans nosderniers retranchements.

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À 5605 mètres,pour quelques minutes,nous sommesles cyclistesles plus hauts du monde !Plus haut encoreque le camp de basede l'Everest !

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La neige redouble, les pneus dérapent, le vélochasse, le précipice n'est pas loin. La fatigue megagne. Encore sept kilomètres. Sept kilomètresde galère. La débauche d' énergie dégagée pourréduire mètre après mètre la distance qui nousconduira au sommet est phénoménale. Leshectomètres deviennent des kilomètres et leskilomètres interminables. Tout est recouvert deblanc. Il devient difficile même de distinguer laroute du reste de la montagne. Danger.

C'est trop dangereux, ça glisse trop

À cinq kilomètres du but Peter s'arrête, il doute :- C'est devenu trop dangereux, ça glisse trop, ilest tard, il faut penser à redescendre, je ne suisplus célibataire, ma famille m'attend dans unesemaine. Ne prenons pas trop de risques.J'exhorte Peter à poursuivre :- Plus que cinq kilomètres Peter ! Peut-être nereviendrons-nous jamais sur cette montagne. Etpuis tous ces efforts pour abandonner si prèsdu but... Ce n'est pas pensable !- Je ne veux pas le regretter toute ma vie, venirici est déjà un engagement. Allons jusqu'aubout ! Poursuivons ! ajoutai-je.Le temps passe, précieux. Peter réfléchit, hésite.C'est le moment que je choisis pour redonner lepremier coup de pédale. Peter va-t-il me suivre ?Je n'ose pas me retourner.- C'est OK !Nous serons unis dans notre destinée commedans l'effort jusqu'à la fin de nos souffrances, lafin du Khardung-La.Mais ce n'est plus de l'enthousiasme dont nousavons besoin maintenant, c'est del'acharnement. Chaque kilomètre ressemble àune victoire à l'arraché. Obnubilés par le lent etdésespérant défilé des panneaux kilométriques,nous progressons contre vent et neige. Lespneus de Peter malheureusement n'adhèrentplus du tout sur l'épaisse couche et il poursuit

par endroits en trottinant à côté de son vélo à5400 mètres ! Dans l'univers blanc de la hautealtitude, le regard fixé sur la roue avant et la têtedans le guidon, c'est une volonté instinctive quime guide et me tient sur les bons rails dupassage devenu invisible. Ders excédents deneige qui s'accumulent sur mon dos tombent àespaces réguliers. À chaque pancarte indiquantun kilomètre enlevé, je hurle à Peter :- 4 km ! 3 km ! 2 km.(…)

un décor d'une magnificence sans égal

Soudain quelque chose d'incroyable se produit.Subitement, en l'espace de quelques mètres, laneige s'arrête, l'écran nuageux qui masquaitdepuis plusieurs heures le paysage s'est envolé,découvrant un décor d'un gigantisme et d'unemagnificence sans égal. Nous venons detraverser le nuage ! À cet instant, je crois voirDieu ! Et je crie, je hurle ma joie durant tout ledernier kilomètre. À quelques encablures dusommet, je me mets à chialer comme un enfant,d'un pleur sans larmes de la joie extrême d'êtreparvenu au sommet, au bout de la route, aubout de soi...Arrêtés au pied du panneau, avec un cri de bête,je soulève mon vélo et le porte en triomphe.Peter arrive. Nous nous jetons dans les bras,nous nous congratulons :- Merci de m'avoir poussé à continuer !Libérés de l'angoisse de l'échec qui noustenaillait les tripes, transcendés par l'altitude,nous dansons dans la neige. À 5605 mètres,pour quelques minutes, nous sommes lescyclistes les plus hauts du monde ! Plus hautencore que le camp de base de l'Everest ! Noustutoyons le ciel et l'ivresse de l'altitude. Je neréalise pas encore la portée de cette journée. Jereste émerveillé par le spectacle enfin découvertde la haute montagne. Les hauts sommetsalentours paraissent soudain si proches !Au-dessus, le ciel est si bleu qu'il en est presquenoir. Nous sommes passés dans une autrecouche de la troposphère. Sur l'autre versant, endirection de la province chinoise du Xinjiang,recouverte de neige, s'étale toute la beauté dumonde : la Nubra Valley. Puisse cet instant nejamais s'arrêter.(…)

Extrait du récit"Au Loin, l'Himalaya... Sur les plus hauts cols à vélo",

disponible chez l'auteur :

Christophe TATTU, 14, Chemin du Cordonnet,

70190 Boult (Tél. : 03 84 91 75 23)18,90 €uros + 3,81 €uros (frais de port).

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“Dépendre ainsi dela météo a quelquechose de frustrant.Mais à quoi bon se

buter, nous nepouvons rien y

changer ! S'armer depatience est tout ce

que nous pouvonsfaire pour le

moment...”

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Un pélerin à vélopar Louis Valcke

"Récits hybride d'un voyageà Saint-Jacques-de-Compostelle" - 188 pages.

Suivant au plus près un des itinérairestraditionnels, l'auteur visitera quelques-uns deshauts lieux de la chrétienté médiévale. Ironiquesou nostalgiques selon les cas, que suscitent enlui le hasard des rencontres ou les mânes despays traversés, et ou se mêlent des souvenirsd'adolescence sur fond d'histoire.

1997- Les éditions Triptyque - prix : 24 €

Nulle part, mais en Irlandepar Franz Bartelt -

143 pages.

Dans ce récit de voyage fort peu héroïque,camping et vélo, l'auteur s'attache à montrer desspectacles simples et des êtres sans grandeurdont, en amoureux comblé de la langue, il saitfaire une véritable matière littéraire.

2002 - Éditeur : Le temps qu'il fait - prix : 15 €

Voyage de noces à vélopar Céline et Guillaume Calu

223 pages, 16 pages de photos couleurs.

Ils ont choisi le vélo pourleur voyage de noces.Assaillis par les nuées de"Blakflies" au Canada,rattrapés par les aversesdes saisons des pluies enIndonésie, réduits àcirculer en Chine . Ils sontrevenus épuisés maisravis, avec 17.000 km devélo dans les jambes .Les jeunes mariés nousfont le récit de ce voyage inoubliable.

1995 - pour se procurer ce livre :Céline et Guillaume Calu - La Bonneterie -27230 Le Favril20 € frais d'expédition compris.

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Biblio-Cyclepar Philippe Orgebin

COMPTE RENDU

LIVRES

Autour du monde avec Ulyssepar Sylvie et Alain Soulat

"Une odyssée familiale à tandem" - 247 pages,16 pages de photos couleurs

Sylvie et Alain Soulat, un couple d'Angoulême,sillonnaient depuis bientôt dix-huit ans laplanète, à tandem. La naissance de leur filsUlysse allait-elle mettre un terme à leur fringaled'horizons nouveaux ?Bien au contraire ! 6 ans, 4 continents, 35 payset 65 000 km plus tard cette famille décidémentpas ordinaire a ramené de son odyssée un récitfascinant.Découvrez le monde à travers les yeux d'Ulysse,l'enfant globe-trotter.

2003 - Éditeur : Stanké international Paris -prix : 16 €

Des mêmes auteurs :

1995- De L'AMAZONIE A LA TERRE DEFEU - B.A.G. EDITIONS1993 - VENT DE LIBERTÉ - auto édité1993 - VOYAGE AU CŒUR DE L'IRLANDE -auto édité1991 - L'AVENTURE AFRICAINE -auto édité.1989 - LE TANDEM - auto édité.

Paris - Moscou - Pékinpar Gilles Soulhac - Alain Beauger

"9883 km à bicyclette en 82 jours…"315 pages, 16 pages de photos couleur.

3 villes un rêve…Aller en Chine sur les traces dela Croisière Jaune mais à vélo.40 barrages militaires, 90 crevaisons,3 tempêtes de sable et une grande amitié.

2002 - Éditeur : Nakipa - prix : 15 €

Biblio-Cycle

Philippe [email protected]

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Nouvellesdes cyclo-voyageurs

VOYAGES en COURS

Bonjour à tous,9 mois de voyage pour 4000 km. Et oui seulement,mais avec 4 mois de farniente entre Munich,Vienne, Budapest et Belgrade : hiver oblige. Mais ona fait 600 km ces derniers 15 jours !La sortie de Bucarest a été plutôt facile. Nous avonsdécidé de reprendre le camping libre pour avoir unpeu de solitude après près de trois mois chezl'habitant. D'autant plus que cette région de laRoumanie possède quelques bois… et que celafaisait longtemps que l'on en avait pas vu !

On a donc sollicité l'habitant seulement pourl'approvisionnement en eau. Mais en cette périodede Pâques nous sommes à chaque fois repartis desmaisons avec une part de Cozonac (briocheroumaine faite pour Pâques) et des œufs durspeints en rouge, également un rituel pour Pâques :l'œuf représente Jésus ressuscitant et le rouge lacouleur du sang, de la vie). Et vraiment sansexception, à chaque arrêt notre sac était rempli car

refuser est très mal vu… Nous avons mangé de labrioche pendant une semaine !Le voyage a néanmoins continué comme uncauchemar pour rejoindre Tulcea à travers desmontagnes faisant partie des plus vieux massifs dumonde, donc avec des côtes pas vraiment raides. Entemps normal il nous aurait fallu près d'unejournée. Mais avec 50 a 70 km/h de vent de facenon stop pendant 100 km, 4 a 6 % de dénivelée, unevisibilité à trente mètres et une pluie bien fine etbien forte : nous sommes passés à 20 km en deuxjours ! Même en descente on a galéré… Le vent estbien le pire ennemi du cycliste !Difficile également dans ces conditions de trouveroù dormir quand il n'y a pas un village avant 20 km(soit plus d'une journée de vélo dans cesconditions !), et rien autour si ce n'est des champsboueux et un brouillard épais. Résultat : bientrempés nous avons planté la tente dans 5 cm deboue à 50 m de la route. Et au réveil c'est dans…15 cm de boue que nous pataugions ! En arrivant àTulcea ce sont deux tas de terre que les gens ont vusurgir. Allions-nous trouver à nous loger chezl'habitant dans ces conditions ?Finalement non, on a trouvé une cabine sur unbateau (formule la moins chère ici… et c'est royal).Nous étions arrivés là ou le Danube se partage entrois bras dans le Delta. Nous voulions aller jusqu'àla Mer Noire à l'endroit même ou le Danube s'yjette… Et voilà : NOUS Y ÉTIONS, heureux commedeux alpinistes qui ont gravis l'Annapurna. Uneimmense plage juste pour nous. On y pose notretente et nous voilà comme seuls au monde.Nous sommes maintenant de retour à Tulcea oùnous avons rencontré le directeur de la DDBRA(Administration de la réserve biosphère du Delta duDanube). Nous préparons pour la suite uneexpédition au cœur du delta. Au programme canoë,visite de zones dunaires protégées et découvertesd'oiseaux rares. Le site est classé au patrimoinemondial de l'UNESCO et nous comptons bienl'explorer en profondeur…Vous pouvez aller jeter un coup d'œil à notre site :travleur.fr.st, de nouvelles infos, et bientôt denouvelles photos.

Sheri et Stéphane [email protected]

site : travleur.fr.st,

Sheri et StéphaneMarchiori

(26 et 28 ans) sontpartis pour un tour duMonde d’environ deuxans. Nous avons régu-

lièrement de leursnouvelles ; celles

publiées dans lenuméro précédent

venaient de Serbie.

Sheri et Stéphane Marchiori en Roumanie

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VOYAGES en COURS

Gérard Porcheret en directe de “la route de la soie”

le carrosse de Tim

11 mai 2004, Machad (Iran) Km 907.Salam,J'ai retrouvé l'Iran que j'avais quitté il y a 4 ansplein d'optimisme. Pourtant, les évènementspolitiques récents (particulièrement les élections)étaient inquiétants. Pour les iraniens, cesélections n'ont même pas existés, ils les ignorentet poursuivent leur révolution silencieuse. Partoutle même discours... mais pas de sentimentsviolents, pas d'évènements sanglants en vue, c'estdu moins ce que je ressent. L'Iran nouveau est enmarche, rien ne semble l'arrêter, la nouvellegénération est rayonnante, généreuse et pleined'humour sur sa situation. L'Iran laïque n'est sansdoute pas pour demain, mais il en prend lechemin.Le plus bel exemple en est ce jeune couple, mêmepas fiancé, qui déambule main dans la main dansl'antre des mollahs qu'est le gigantesque Bazar deTéhéran, et qui nous consacrera spontanémentune partie de sa journée. Merci à vous, Medhi etMaryam... Une des interrogations fréquente etinquiète de la jeunesse est l'image que lesétrangers ont de l'Iran et des iraniens.Et le voyage dans tout cela ?... Les 2 premiersjours se sont passés sans difficulté... une chaleurà peine printanière due à une perturbationorageuse... Il ne pleuvra quasiment pas mais lestentes sont soumises à rude épreuve... Au matin,le calme revenu, je réaliserai que mon choix enmatière de tente n'a pas été le bon car l'habitacleintérieur en tissu moustiquaire, c'est bien pour lachaleur... mais pas pour le vent de sable.... en l'occurrence un limon ocre qui au réveil tapisse lesol, le duvet et son habitant...Le 3ème jour est celui de notre premier col(1978m). C'est un test pour moi car c'est lapremière fois que mon barda dépasse lesvingt kilos. 44 kg en tout, vélo remorque etmatériel, précision nécessaire pour expliquer que

les pentes à 4% se grimpent à 10km heure et qu'audelà des 7% c'est pieds à terre.Dès les premières pentes, nous subissons lespremières gouttes, mais le vent nous aide. Quelques4 heures et 30 km plus loin, par 10 degrés nousfranchissons la passe et nous nous réfugions un peuplus bas dans une gargote bien chauffée, voisinantavec un de ces très anciens caravansérails quijalonnent la Route de la Soie. Une heure plus tard, laroute sera sèche, le soleil reviendra et les sommetsenneigés des Mazandarans s'offriront à nos yeuxsans cesse émerveillés.Depuis, c'est le grand beau temps, soleil et chaleur,mollets rouges, lèvres brûlées et nez pelé...paysages grandioses, montagnes en camaïeuxd'ocre, de céladon et de rouge, steppes immensesalternant avec de grandes vallées cultivées presqueessentiellement de céréales, lac salé asséchédéveloppant ses mirages et puis et puis (répétitionvolontaire ) chaque jour des rencontres lorsdesquelles on nous offre qui une banane, qui uneboisson, des fruits, un concombre ou simplementun bonbon... Que dire encore... Que nous arrivâmes au terme dela 7ème étape, après avoir descendu une valléebordée de maigres vignes où ânes et paysanstiraient l'araire, dans la patrie d'Omar Khayyam... (àvos encyclopédies) le poète qui chanta le vin et lesfemmes. Précisions pour ceux qui n'ont pasd'encyclopédie... À l'heure ou nos ancêtres sales etincultes guerroyaient contre "l'Infidèle", l'Infidèle luibrillait dans les mathématiques, la connaissancedes astres et du monde. Khayyam fut à ce titre leplus savant successeur d'Avicenne.Le séjour en Iran se termine. Je quitte mon amiClaude et je continue la route seul pour me rendreau Turkménistan.Bonjour à tous et plus si affinités

Gérard Porcheret

Un bébé de neuf mois, des vélos qui occupent nosétés depuis de nombreuses années, il nous fallait lapetite carriole "jaune" pour cet été 2003 !Recherche assidue car ce n'est pas dans lesboutiques spécialisées que vous en voyezbeaucoup… C'est sur le site de 2 + 2 que nouspouvons vraiment choisir. Mais comment faire untel investissement sans voir de visu le futurcarrosse ! Ceci nous entraîne dans de longuestergiversations, de gros efforts pour trouver desmodèles en exposition, mais très peu depossibilités alors que nous téléphonons à tous lesmagasins possibles entre Paris et Avignon endescendant (en voiture) vers le midi.Le poids, la qualité de la protection, la maniabilité,

le confort de notre petit prince, TOUT nous sembleimportant, primordiale, incontournable ! Alorscomment choisir par photos téléchargées sur le sitede 2 + 2 sans voir, sans toucher, sans essayer, sansrencontrer ceux qui ont déjà testé les carrioles !On tente d'en louer une mais bien sûr l'unique enlocation n'est pas disponible ! Par contre laconversation avec le loueur nous donnes des pointsde repères. Puis ce fut un long coup de fil plein debon sens avec les dirigeants de 2 + 2 qui nouspermet d'arrêter notre choix. Finalement c'est doncle modèle "chauffeur" de chez CHARIOT (canadien)qui l'emporte. De plus le magasin d'Oyonnax peutnous satisfaire tout de suite car il la possède enstock. Adieu la coque rigide en aluminium sous les

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fesses de notre bébé… on oublie aussi l'idée desuper suspensions qui font grimper les prix, parcontre elle a encore un peu de couleur jaunecomme on l'imaginait !Ce sont sur les routes du Valromey et du plateau duRetord dans l'Ain que nous faisons nos premiersessais, très positifs. Tim s'endort assez facilementcalé entre nos duvets, son magnétophone et sonnounours. On le protège de la chaleur (étécaniculaire, je vous rappelle….) en humidifiant desparéos en coton léger, et un biberon a portée demain. On suit finalement son sommeil pour rouleret l'on s'arrête lorsqu'il est éveillé. Un après-midinous avons emmené une petite cousine de 14 moispour un essai à deux enfants. C'était sympa maisnous voyons difficilement comment cela est

possible sur plusieurs jours et plus de kilomètrespour que les enfants soient heureux eux aussi ! Carils sont assez à l'étroit dans ce cas.Nos expéditions avec le prince Timothée ne portentque sur 3 à 4 jours pour l'instant. Mais a plusgrosse difficulté à ce jour est finalement de trouverdes routes, des régions, des pays où il n'y pas tropde circulation automobile, éviter le stress du bruitet du danger afin que le voyage à vélo resteagréable. Que ceux qui ont davantage d'expérienceavec petits enfants nous donnent des idées devoyages en France ou à l'étranger qui allient plaisiret prudence… on pensait Vietnam mais est-ce unebonne idée ?

Gene et Gilles

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Le pays Khmer sera mon dernier coup de cœurasiatique alors que Robin, lui, sur sa troisième rouesouffre… et pas en silence !!! "Maman, j'ai tropchaud ! ", "Papa, j'ai mal aux fesses, vas plus vite "Ou encore : "Aie ! J'ai les yeux qui piquent ! Je mangede la terre ! Je veux dormir. Où est mon carrosse ? "ET SURTOUT 10 fois par jour : "Combien de dodosavant la Belgique ?"

Holà là ! Nous y voila à nouveau. Les doutesm'assaillent. Ces doutes plongent doucement versdes certitudes. Robin est fatigué de bougerquotidiennement, fatigué de notre nomadisme,fatigué de mon ambition d'arriver aux 1000 joursprévus…. Mais avec un enfant, le prévu n'estqu'imprévisibilité et adaptation.Pourtant le Cambodge nous offrira à nouveau desmoments inoubliables malgré le terrible fléau quesont les mines anti-personnelles, dispersées partoutes les parties combattantes lors des guerresqui ont ravagé ce pays.

De petits villages bouddhistes en communautésCham (musulmans), nous suivons les rives duMékong qui prend naissance au Tibet et va se jeterà 4000 km en aval dans la Mer de Chine.Quelle joie d'observer notre petite mascottes'ébrouant dans ces eaux boueuses avec les famillesqui viennent s'y laver comme à chaque soir. Trèsvite, le voilà entre les mains d'une jeune maman, quiséduite par sa blondeur, lui fait un vraishampooing !Le Cambodge, cela sera pour nous UN SOURIRE. Lesourire édenté de la vieille femme qui nous offre unpeu de glace pilée au lait concentré ; le sourire dumotocycliste qui va vendre au village voisin ses2 cochons hurlants installés sur son siège arrière ;le sourire du bonze qui nous invite à visiter sapagode ou encore le sourire d'un ancien du partirévolutionnaire du Kampuchéa désirant partager satable avec nous…Nous décidons que Vincent continuera seul à vélola route vers Luang Prabang car Robin n'en veutplus. Vincent, motivé par le fait de rouler enfinléger arrivera en pleine forme 500 km plus loin etsurtout plus haut car cette route est digne de noscols alpins ! Robin et moi la ferons en bus etpourrons voir tout le long de la route le peuple destribus Mhongs avec bien souvent une kalachnikoven main ! Et quand cette arme se trouve entre lesmains d'un ado, cela donne froid dans le dos !Mais le Laos c'est surtout pour nous la rencontred'Isabelle et Jacques qui nous ouvrent à Ventianeleur maison telle une auberge espagnole. Un vraipetit nid que Robin ne veut plus quitter !C'est alors le moment des grandes décisions, desremises en questions… Est-il raisonnable decontinuer à "nomader" alors que notre fistonn'aspire qu'à se poser. Alors que tout le monde sel'imagine grand aventurier, c'est avant tout un p'titbout de 5 ans en manque de ses mamys et papys,

les dernières étapes de Robin au Laos et au Cambodgequi ont précédées son retour en Belgique

VOYAGES en COURS

Robin, Nathalie Renardet Vincent sont

revenus en Europele 17 avril.

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Revue des sitesLaurent Imietton a mis toute sa passion pour le cyclotourisme

sur son site et vous invite à le visiter.http://cyclotouriste.com

Un tour d'Europe pour promouvoir le "tourisme durable".C'est le projet bâti par David Morgant. Vous pourrez tout connaîtrede ses projets et de son concept du "tourisme durable" grâce à son site :http://www.autre-voyage.org

Des côtes, des cols, des monts… des dessins, des graphiques,des photos… des anecdotes des récits,bref la totale du vélo de montagne.Connectez-vous sur le site de José BRUFFAERTShttp://www.cyclojose.fr.st

Besoins de cartes spécifiques à la randonnée vélo ?Un site les répertorie et en ce moment vous propose sa nouvelle carteau 1/25000éme des pistes cyclables du Danubede Passau à Vienne et Bratislava.http://www.cartovelo.com

Un site élu en 2004 "meilleur site de voyage 2004" :celui de Frédéric et Sylvain MASSETwww.routedelasoie.org

Patricia et Cyril sont partis cycler en Amérique latine du Nord et Sudet vous invitent à les rejoindre sur leur sitehttp://www/rayonsdesoleil.free.fr

Claire et Marc sont quant à eux en vélo en Asieet vous ouvre leur sitehttp://www.asierouelibre.org

http://www.chez.com/objectifterreIl s'agit d'un site relatant le tour du monde à vélodu photographe Olivier Peix.Aventure de 34000 km à vélo, à travers 26 pays,avec pour seul objectif : LA TERRE !

http://www.americavelo.org/Alaska - Terre de Feu en 2002-2003. Voyage en couple pendant 15 mois,24 000 km environ.

http://worldcycle.free.fr/fr/Amérique du Sud, Australie, Asie du Sud-Est à trois.

http://www.terravelo.fr.st/Voyage en cours, démarré en 2002 jusqu'en 2005.

http://catof.free.frVoyage en Mongolie en 2002

http://abm.fr/abm/recit/biblioth1.htmlBeaucoup de récits de voyage à vélo répertoriés.

de jeux avec ses copains, rêvant de super Man etpouvant rester 3 heures devant Peter Pan et leMonde imaginaire !Et donc voilà, nous avons décidé de mettre lecompte à rebours en route un peu plus tôt queprévu…Le 17 avril nous prendrons donc un vol vers Paris

et de Carvin, bivouac de la famille de Vincent, nouspédalerons vers le plat pays. Nous y avons rendez-vous le samedi 24 avril à 14h à Hemptinne(commune de Hamois) à la salle St Martin. Soyez yles bienvenus, le verre de l'amitié y sera offert parle Bourgmestre… Et même si vous venez de loin, ily a de la place chez nous pour dormir… vu qu'il n'yaura aucun meuble !!!Nath pour los tres

Nathalie RENARD pour Robin et [email protected]

Un (futur) nouveau cyclo-voyageurest arrivé

Corinne AYMARD et Bertrand HUMBERT, de Roanneet tous deux membres du CCI vous informent del'arrivée d'un petit Éloi le 13 octobre 2003.Félicitations aux heureux parents. Rappelons leurque grâce aux Petites annonces de la revue, ilspourront certainement trouver remorque etconseils pour emmener Éloi avec eux en vélo surles routes du monde.

Corinne AYMARD et Bertrand HUMBERT

en directe du tour du monde de Pierrette et Roland Leclerc

Nous sommes rentres par la porte du soleil ...Nous voici arrives à CUZCO après 5 jours detandem dans des paysages grandioses. Passagemémorable à l'Abra Araya à 4338 mètres.Dommage que l'orage menaçait et ne nous a laisséque peu de temps pour admirer les sommetsenneigés à plus de 5500 mètres. Tous les jours ilse forme des orages mais nous n'avons sorti lescapes que 2 fois. Ici l'hiver s'installe et les nuitssont fraîches mais les coups de soleil sontnéanmoins assurés pendant la journée.Merci à tous de nous donner des nouvelles , noussommes à Cuzco pour au moins trois jours, il y atant de belles choses à y voir.Nous n'avons vu ni Tintin ni Milou ...Amitiés à tous

Le 5 Mai 2004

Pierrette et Roland LECLERCe-mail: [email protected]

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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL

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CCI met en service un nouveau

système de messagerie qui permet

aux adhérents de communiquer

plus rapidement entre eux :

www.postex.biz.

C'est un mail où le nom des boîtes auxlettres est tout simplement le N° detéléphone : c'est une adresse plus fixe etplus facile à retrouver que l'adresse e-mail.Postex possède également un outil dediffusion de message très pratique : lesGroupes. Par cette fonction, tu peuxdiffuser un message à tous les inscritsd'un groupe en 1 seconde : Il y a bien-sûrun groupe "CCI-Adhérents".L'avantage principal de cette fonction surla diffusion par mail utilisée actuellementest la rapidité.

Actuellement nous pratiquons la diffusiondes annonces comme ci-dessous :

1- Nous stockons les annonces pendantun mois pour qu'il y en ait un certainnombre.

2 - Le secrétariat de CCI me les envoie.3 - Je récupère toutes les adresses e-mail

dans le fichier des adhérents.4 - Je diffuse les annonces.

Il y a ainsi entre 1 jour et 1 mois de délaientre l'envoi de l'annonce par un adhérent etsa diffusion à tous les membres de CCI. Parailleurs certains ne reçoivent rien car leuradresse e-mail a changé et CCI ne le sait pas..Par Postex, pour diffuser une annonce, ilsuffit de l'envoyer sur www.postex.biz augroupe "CCI-Adhérents" (après s'y êtreinscrit). Dans la seconde qui suit, tous lesadhérents CCI l'ont reçue.

DEUX POSSIBILITÉS POUR L'INSCRIPTION :

Soit l'e-mail et le numéro de téléphonesont déjà en possession de CCI.L'inscription est effective et l'adhérent areçu un e-mail indiquant le mot de passe. Soit l'adhérent s'inscrit lui-même surwww.postex.biz. puis au groupe "CCI-Adhérents".Précision sur les messages POSTEX :à chaque message CCI, l'abonné POSTEXest prévenu par un message dans sapropre boîte e-mail contenant un lien surla boîte aux lettres POSTEX . Son expé-diteur est POSTEX.

Des explications complémentaires et desprécisions peuvent être obtenues auprès de

Philippe ROCHEau 01 45 67 84 94.

Sinon, le développement informatique du CAC est un peu en panne. Mais je ne désespèrepas que celui-ci intervienne suite à la mise en ligne de la revue de CCI.ATTENTION : j'ai changé mon adresse électronique.J'ai eu peu de temps pour cette édition 2004. Je viens de l'envoyer par Internet, donc sivous ne l'avez pas encore, faites moi signe ! La version papier attendra encore un peu. Jesuis conscient que certains d'entre vous la recevront trop tard ou que certaines adressesne seront plus à jour, je vous prie de m'en excuser.Bonne route à tous.André

Cyclo accueille cyclo est un réseau d’adhérents qui hébergent bénévolement

des cyclo-voyageurs de passage, en France et à l’étranger.

Pour toutes informations :Cyclo accueille cycloAndré COADOU : 35A, rue de Larrey - 21000 Dijon - FranceTel : + 33 (0) 3 80 45 48 07Courriel : [email protected]

INFO

Vie de l’Associaton

Je tiens particulièrement à vous fairepart du décès d'Eric Attwell un de nosmembres sud africains qui avaittraversé l'Afrique (de Port Elizabethjusqu'à Londres) en… 1936 !!! Sansdoute était-il notre doyen à tous,quelques-uns lui ont rendu visite, illeur a raconté comment il a voyagé àl'époque avec son frère, son véloindien, son casque colonial sur la têteet ses quelques Rands en poche. Maisil était avant toute chose un grandhumaniste qui n'a pas hésité àdénoncer l'apartheid à ses heures lesplus sombres.

Quinzaine en Slovaquie

du 25 juillet au 13 août 2004Renseignements et inscriptions :Gérard TERROLLE6 rue de la Boutière - 71590 GERGYTel. 03 85 91 70 59 - Courriel : [email protected]

Quinzaine du Bourbonnais au Jura suisse

du 25 juillet au 8 août 2004Contacts :Mireille et Bernard BAËRD, Jean-Noël PHALTél : 01 45 54 63 14, Tel. : 01 39 63 54 90Courriel : [email protected] Courriel : [email protected]

Cyclo accueille cyclo, une des activités de CCI

Rappel des quinzaines de cet été (voir détails dans la revue précédente)

Un nouveau service pour les adhérents de CCI : diffusion d'annonces par Postex

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CYCLO-CAMPING INTERNATIONAL

Y a t’il des professeurs des écoles qui peuvent nous renseigner ?

Tandémistes, nous préparons un voyageFrance / Pékin,Mon amie est dans l'enseignement, et noussouhaiterions préparer un échange avecdes écoles françaises lors du voyage.Certains adhérents ont-ils ce genred'expérience via un site Internet oùd'autres supports ?Mon amie passe son concours deprofesseur des écoles cette année ; desmembres de CCI appartenant à ce secteurprofessionnel pourraient-ils nous informerdes possibilités de congé sabbatique aprèsconcours.Nicolas [email protected]

Cherche info sur des compagnies

maritime reliant Dakar à la France

Nous avons l'intention de partir enseptembre 2004 à deux en cyclo-camping des Yvelines jusqu'à Dakar. L'unde nous ne souhaite pas revenir enavion.Je recherche donc des informations sur laou les compagnies maritime reliant Dakarà la France, port sur la côte atlantique oula Manche de préférence et quiaccepteraient de nous prendre en chargeavec nos vélos.Mes recherches sur Internet ou à l'office dutourisme Sénégalais sont restées vaines.Par ailleurs, un cyclo-randonneur quiaurait effectué en cyclo-camping le trajetDAKHLA (sud Marocain) à Nouadhibou(Mauritanie) pourrait-il me renseigner surles possibilités d'approvisionnement eneau et nourriture, la possibilité de monter

la tente ou d'être hébergés dans cetterégion (aucun village mentionné sur lacarte pendant 260 km hormis lafrontière).Alain PLANCHE9 bis rue des cèdres78 580 [email protected]

Cherche coéquipierpour tour du Monde

Sébastien 26 ans recherche coéquipierpour un tour du monde (Amérique du Sud,Australie, Asie) à partir de septembre 2004(mon collègue actuel ne peut plus selibérer). Le projet est monté et prêt pour ledépart sous 2 mois.Je suis disponible pour tout autre projet dumême genre. J'ai une année de congéssabbatiques devant moi.Contact ; Sébastien Rambour 06 63 15 6924 - - [email protected]

Cherche remorque Cannondale

Cherche remorque enfant Cannondale (ouautre marque) pour voyage en Amériquedu sud avec Lula, 11 mois. Conseils, infos,partage d'expériences sont les bienvenus.Éric et Nathalie : [email protected]

Vends tandem

Je mets en vente mon tandem auxcaractéristiques suivantes :Marque Rando-cycles (2002), reynolds525, couleur époxy jaunePeu servi (1500 km)Taille 55 / 52, équipé de garde-boue en

Inox et de porte-bagages en acier chromé,diamètre 10 mmRoues Sun 26 pouces, moyeux Edco 48rayons, pneus marathon XR 1.75Transmission et freins (V-Brake) XT, plusTambour ARAI (commande passager)Plateaux et pédalier rock Strong 22 / 34 /46, roue libre 8V sram 11 / 32Compteur sigma bc 600Prix : 2800 euros (neuf 3400, facture)FrédéricPs : une seule selle et une paire depédales… l'autre est sur mon vélo derando !Frederic MASSET - [email protected]

Vends vélos et sacoches

A vendre à partir du 15 juin 20042 vélos GIANT EXPEDITION, modèle 991 cadre Homme T50 / 1 cadre Femme T504 sacoches avant et 4 sacoches arrièreCHAPPACK Cordura étanches2 sacoches de Guidon CHAPPACK étanchesle tout : 1200 €[email protected]

Cherche info sur voies verts, che-

mins de halage, pistes cyclable, etc

En prévision d'un Tour de France par lesvoies vertes, je souhaite contacter lesadhérents CCI qui auraient parcourus deschemins de halage, des pistes cyclables,des véloroutes pour recueillir leursimpressions et leurs conseils.Serge TAILLANDIER29, rue de la Solidarité 75019 PARISTel : 06 82 31 16 04

P E T I T E N N O N C ES SA

Près de chez Alain Guigny, dans un campingà la ferme situé dans le village breton dePlélo (22170 - Côtes d’Armor) entre

St. Brieuc et Guincamp

A l’origine de CCI, nous n’avions pasd’enfant... en général. Mais cela à bienchanger et maintenant beaucoup d’entrenous en ont de moins de dix ans. Aussil’idée des quinzaines CCI est mal adaptée à

notre réalité. Il est délicat d’être itinérantsans prévoir où les coucher. Nous proposonsdonc une solution qui respecte laphilosophie de CCI, l’autonomie : un pointfixe d’accueil et de couchage (un camping àla ferme) autour duquel nous ferons desballades en étoile.Il n’est pas interdit de participer au séjour àceux qui n’ont pas ou plus d’enfants.

S’adresser à : Philippe ROCHE - 01 44 49 96 [email protected]

Semaine CCI spéciale familles avec enfants du 21 au 29 août 2004

Merci aux CCistes intéressés de

prévenir DÈS QUE POSSIBLE (nombre

de participants et durée du séjour)

afin de réserver le camping.

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A BONNEMENT À LA REVUE POUR 4 NUMÉROS :sans adhésion à l’association : 15 € (France) ou 17 € (étranger).

avec adhésion à l’association pour un an (valable pour l’année civile) : 23 €. alors que vous êtes déjà adhérent à l’association : 11 € (France) ou 12 € (étranger).

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Année de naissance : . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse électronique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Etes-vous adhérent FFCT ? OUI NON

Pays parcourus ces 4 dernières années : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Acceptez-vous que vos coordonnées soient diffusées aux autres adhérents ? OUI NON

Voulez-vous faire partie de CYCLO ACCUEILLE CYCLO ? OUI NON Si oui, indiquez le nombre de personnes

que vous acceptez d’accueillir, durant combien de nuits, précisez le lieu s’il est difficile d’accès, le camping est-il possible, etc :

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Pas de chèque étranger en euros,paiement étranger uniquement par versement sur le compte :IBAN FR 02 30041 00001 0765352 K 020 83BIC PSSTFRPPPAR

Directeurde la publication : Jean-Michel Paoletti.

Rédaction :SÉLECTIONRobert de Rudder, SergeRousseau, Alain Barthel,Robert Lecocheet Jean-Luc Maréchal

ILLUSTRATIONSJean-Luc Maréchal ,

MISE EN PAGESerge Rousseau,Gilles Baron,

Ont participéà ce numéro :Frédérick Ferchaux,Alain Guillermou,Daniel Laprun,Virginie et Christophe TattuPhilippe Orgebin,Thierry Mourlanne.

Dépôt légal :Mars 2004.

Numéro ISSN : 0755-0219.

Commission paritaire :64909.

Tirage : 700 exemplaires.

Prochaine parution

N° 91 : mi-octobre

Impression :Parenthèses 76, av. du Bout-des-Landes44300 Nantes

Photo de couverture : “où plante t’on la tente ? ”Frédérique et Jean-François Bidaulten Australie.

Cyclo-Camping International (CCI)est une association sans but lucratiffondée en 1982.Elle regroupe et informe ceux qui“voyagent à vélo sans aide motorisée”(extrait des statuts).

25, rue Ramus 75020 Paris

Tel. : 01 47 97 62 18

Site Internet : www.cci.asso.fr

Courriel : [email protected]

Réunion/permanence au local

les 2e et 4e mardis de chaque mois

entre 19 h 30 et 20 h 30, suivi d’un resto.

L’association publie une revue trimestrielle (celle que vous avez entre les mains).Un festival du voyage à vélo est organisé chaqueannée, au mois de janvier, CCI propose à ses adhérents :

Des Fascicules Par Pays qui comportent la fiche dupays, les coordonnées des adhérents qui ont parcourule pays et des récits de voyage sur ce pays (disponiblescontre une enveloppe 21 X 29,7 timbrée à 0,70 € etportant le nom et l’adresse du demandeur).

Un centre de documentation ouvert aux adhérentsà Paris (25, rue Ramus - 75020 Paris métro : Gambetta)les deuxième et quatrième mardis de chaque mois.

Cyclo Accueil Cyclo, un réseau d’adhérents quihébergent les cyclo-voyageurs de passage, en France età l’étranger.

Des sorties à vélo, notamment des quinzaines l’été.

Une Lettre d’information trimestrielle est envoyée à tous les adhérents.

CCI est entièrement animé par ses adhérents, des bénévoles qui participent à leur association et la font vivre.

CONSEIL d’ADMINISTRATION de l’ASSOCIATIONPrésident : Jean-Michel PAOLETTI - Secrétaire : Pierre ONASCHTrésorier : Joseph JAUNEREAUAutres Membres : Joëlle AYACHE, Alain BARTHEL, Daniel DOUCET, Michel FRANÇOIS,Nathalie GERGOIS, Robert LECOCHE, Jean-Luc MARÉCHAL, Philippe ORGEBIN,et Philippe ROCHE (Président d'honneur, co-fondateur de CCI).