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Info Info Bulletin N° 3/13 www.musee-armee.ch • L’acquisition du Staghound T17 – une impulsion coûteuse (3) • Introduction du système métrique dans la Confédération, avec considérations du domaine de l‘armée (11) • Nécrologie Renato Briccola (18)

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InfoInfo Bulletin N°3/13 www.musee-armee.ch

•L’acquisitionduStaghoundT17–uneimpulsioncoûteuse(3)• IntroductiondusystèmemétriquedanslaConfédération, avecconsidérationsdudomainedel‘armée (11)•NécrologieRenatoBriccola(18)

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ImpressumBulletindesmembresdel’Associationdumuséesuissedel’armée.LebulletincontientégalementlescommunicationsdelaFondationMatérielhistoriquedel’arméesuisse.Editeur:Associationdumuséesuissedel’armée,casepostale2634,3601ThouneRédaction:HugoWermelinger,[email protected]:GLOBALTRANSLATIONSSàrlencollaborationavecClamaAG

Page de couverture : L’unique véhicule Staghound T17 préservé en Suisse.

Pas de visites guidées à Berthoud du 1er novembre 2013 au 15 avril 2014

Touslestoitsdeshalles1et3àBerthoudvontêtrerénovés.Enraisondecestravaux,laFondationHAMnepeutproposeraucunevisiteguidéedelacollectiondeBerthoudentrele1ernovembre2013etle15avril2014.

LacollectiondeBerthoudcomprendprèsde600véhiculeshistoriques(véhiculeschenillés,véhiculesàroues,charsàatteler,génératrices,remorques).

Le volume 3 sur la bicyclette d’ordonnance paraît en mai 2014

L’auteurdelasériedelivressurlabicycletted’ordonnancedel’arméesuisse,CarlHildebrandt,metactuellementladernièremainautroisièmeetderniervolume.Celui-cicouvrelapériodede1945ànosjoursetparaîtauxéditionsVSAM,commelesvolumesprécédents.

Nousprévoyonsdevoussoumettrel’offredesouscriptionenannexeaubulletind’infor-mation1/2014enmars2014.Lalivraisondulivreestprévuedèsle10mai2014(datedel’assembléedesmembres2014àSchaffhouse).

Leprixdu3evolumes’élèveraàCHF98.–.IlestpossibledecommanderlelivreauprixdesouscriptiondeCHF76.–jusqu’àlafind’avril2014.

Lesvolumes1et2restentlivrablesauxconditionssuivantes:

• Volume1(1887-1913) CHF98.–• Volume2(1914-1945) CHF85.–• Volumes1et2ensemble CHF143.–

HenriHabegger

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La collection de blindés en plein air sur laplaced’armesdeThounecomporteunvéhi-cule dont l’acquisition aura certainementété une démarche unique en son genre. Ils’agit probablement de l’une des acquisi-tionsd’armementmenéesàbienleplusrapi-dementenSuisse,etprobablementduseulvéhicule acquis en grand nombre en l’ab-sencedetoutconceptd’utilisation.Le véhicule dont il s’agit est un blindé àroues, portant la désignation officielled’Armored Car T17 E1 et plus connu sousle nom de Staghound. Conçu et construitinitialementpourl’arméeaméricaine,leT17nefutfinalementpasadoptéparcelle-ci.Laproductionsepoursuivitpourtantettouslesvéhiculestrouvèrentpreneurauprèsdepaysalliés, essentiellement la Grande-BretagneetautresmembresduCommonwealth.

Afin de mieux comprendre les événementsrelatésci-après,ilfauttenircomptededeuxcirconstances: d’une part l’action SurplusdesAméricainsetd’autrepartlamécanisa-tionquis’amorcedansl’arméesuisse.

ActionSurplus

A la fin de la Seconde Guerre mondiale,se trouvaient en Europe occidentale d’im-menses quantités d’armements américainsqui n’étaient alors plus d’aucune utilité. Ils’agissaitenpartiedematérielusagé,maisaussi d’équipements neufs d’usine, ache-minés vers l’Europe juste avant la fin dela guerre et n’ayant plus servi au combat.Plutôtqued’êtrerapatriéàgrandfraisauxEtats-Unis,lematérielentropfutvendudi-rectementsurplace.C’estainsiqu’étaitnéel’actionSurplus,placéesousladirectiondel’Office of Foreign Liquidation. L’arméesuisse profita elle aussi de cette action etacheta un grand nombre de véhicules destypes Jeep, Dodge et GMC, mais égale-ment des appareils radio et autre matérieldeguerre.Grâceà ces acquisitionsavanta-geuses,lamotorisationdel’arméeprogressad’ungrandpas.

Mécanisationdel’arméesuisse

Au début des années 50, la Suisse connutune lutte acharnée sur le concept d’évolu-tiondesonarmée.Alorsquelesunsrevendi-quaientunearméed’infanteriestatique,lesautres étaient d’avis qu’il fallait aussi pou-voir mener le combat de manière mobile,raisonpourlaquellel’arméedevaitdisposerd’une forte composante mécanisée. Les te-nants des blindés s’imposèrent finalementet l’Organisation des troupes 51 (OT 51)prévit pour la première fois de fortes for-mationsblindées.En1951,danslecadreduprogrammed’armement,leParlementauto-

L’acquisition du Staghound T17

– une impulsion coûteuse

Staghound de l’armée britannique 1944.

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risauncréditde400millionsdefrancspourl’acquisition de blindés. Le choix des typesn’étaitalorspasencore faitet l’acquisitionrencontradegrandesdifficultésenraisondelacrisecoréenne.

Dans les formations blindées créées avecl’OT 51, une nouvelle troupe fit son appa-rition: l’infanterie d’accompagnement.Désignée comme grenadiers de chars, saforcefutplanifiéeàraisondedeuxsectionsparcompagniedechars.Lanouvelletroupeavait naturellement besoin d’un véhiculepoursuivrelesblindés.Ilfutd’embléeques-tion d’un véhicule chenillé. Le chef d’armedestroupeslégères,lecoloneldivisionnairedeMuralt,s’impliquapersonnellementdanslarecherched’unvéhiculeapproprié.Surlaplaced’exercicedelatroupedeMünsingenprèsd’Ulm, il chercha ledialogueavecdesofficiers de chars français expérimentés aucombat. Ceux-ci accordaient clairement lapréférence à un véhicule entièrement che-nillé,plutôtqu’àunesolutiond’autochenilleoudevéhiculessurroues.

Dans ce contexte, la société Homelite-Ser-vicedeZurichtombaàpointensoumettantle 1er mars 1951 une offre proposant à laSuisseleblindédetransportdetypeUniver-salCarrier(UC)T16provenantduSurplus.LedivisionnairedeMuraltenvoyaalorsimmé-diatementenAngleterre lechefduservicetechniquedestroupeslégères,lecolonelEd-garFruhstorfer,afind’examinerl’offre.

LeStaghoundfaitsonapparition

Dans le cadrede son séjourenAngleterre,le colonel Fruhstorfer se vit soumettreunenouvelle offre par la société Homelite-Ser-vice. Outre l’UC déjà connu, elle proposaitalors 69 Staghounds supplémentaires en

parfait état technique. Il en informa télé-phoniquement le chef d’arme des troupeslégères. En même temps, les vendeurs fai-saientpressionpourobtenirunedécisionra-pide, alléguant d’autres intéressés pour lesdeuxtypesdevéhicules.

En Suisse, le service de troupes légères fitlenécessaireenvuedel’achatetle1ermai1951déjà,leConseilfédéraldécidad’acqué-rir64Staghoundsauprixde900000francs.Le chef de la motorisation de l’armée, lebrigadier Ackermann, eut manifestementdesobjectionsàcetteacquisition.Le21mai1951,lechefd’armedestroupeslégèrespritposition à cet égard, sur ordre du chef del’état-majorgénéral.Ilsoulignaqu’iln’avaitjamais été question de cacher les risquesd’une acquisition auprès du Surplus et ex-posa à nouveau les réflexions sur l’utilisa-tion des deux types de véhicules. Il voyaitle Staghound dans le rôle de « véhicule de commandement à l’échelon du service et de l’escadron de chars ». Ildissipaenoutre lesdoutessurl’étattechniquedesvéhiculesetsurlesfraisderemiseenétat.Parcontratdu17/22 mai 1951, le service technique mi-litaire (STA) du DMF acheta finalement 64Staghounds.

LetransportenSuisse

Dès le transport en Suisse, il apparut quel’acquisitiondesStaghoundssemblaitplacéesousdemauvaisauspices.Le8octobre1951,unetranchede22véhiculesfutchargéeauportde Southampton. Le transport s’effec-tuaavec lecargohollandaisHAST5.Aprèschargementd’onzevéhiculesdanslasoute,celle-ci fut close à 14h30. Les autres Stag-hounds furent chargés sur le pont jusqu’à18h50 pour y être arrimés par l’équipage.Alorsquel’opérationn’étaitpasencoreter-

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minéepourtous,lecapitainefitlarguerlesamarres afin de touer le navire d’environdeux longueurs, le long du quai. Il voulaitseravitaillereneaupotableàcenouvelem-placement. Au cours de cette manœuvre,le HAST 5 tomba dans la houle d’un autrenavireetcommençaàtanguer.L’undesStag-hounds qui n’étaient pas encore assurésroulaà travers lepont. Lenavireenpritdugiteetunautrevéhiculesuivit.Legites’accen-tua encore et l’eau pénétra dans les postesd’équipages par les hublots ouverts. Du faitde l’inclinaison encore plus prononcée, desvéhicules déjà arrimés s’arrachèrent, neufStaghoundspassèrentfinalementpar-dessusbordet coulèrentdans lebassinportuaire.Lenavireseredressaalorsetlasituationfutdenouveausouscontrôle.Aprèsréparationdes dégâts, le HAST 5 appareilla le 11 oc-tobre. Les Staghounds engloutis furent ra-menéspeuaprèsàlasurface.L’eaudemerles avait endommagés à tel point tel qu’ilfallutlesvendresurplacepourlacasse.

Le litige sur la question du dédommage-mentseterminafinalementdevantleTribu-nalfédéral!

Alarecherched’uneutilisation

Aprèsl’arrivéedesStaghoundsenSuisse,lesAteliers fédéraux de construction (K+W) àThounecommencèrentàlesréviseretàlestransformerpartiellement.Enmêmetemps,on commença à chercher une affectationdansl’armée.Cetterecherchenefutd’abordpasfructueuse.

Le18septembre1953,lechefdel’état-ma-jor général donna l’ordre d’équiper cinqStaghoundsavecdesappareilsradiosuisses,puisdeprocéderàdesessaispar le servicedes troupes légères.Celui-cidevait enexa-

miner l’aptitudedansdeuxdomainesd’en-gagement:1. Véhicule d’exploration sur des distances correspondant à l’échelon des régiments de la brigade légère, ainsi qu’à l’échelon de la division et de la brigade de mon- tagne, organisé en convoi de quatre véhi- cules.2. Canon antichar automoteur ou véhicule tracteur pour canon antichar dans le cadre d’unités disposant déjà de canons anti- chars, organisé en convoi de trois véhicules.

L’utilisationcommevéhiculetracteurfutre-jetéeparlasuitelorsd’uneconférencele11novembre1953.

Latransformations’achevale5janvier1954et les véhicules d’essai firent l’objet d’unpremier examen par les troupes légères le14janvier1954.Ledéroulementetl’organi-sationdesessaisfurentdiscutésetdéfinisendétailàcetteoccasion.Avantledébutdeses-sais,unvéhiculedutêtreéquipéd’uncanonanticharde4,7cmetdedeuxmitrailleuses,un autre d’un canon antichar factice de9cmenbois.Aucunéquipementn’étaitpré-vupourlestroisvéhiculesrestants.

Staghound équipé d’un canon antichar 4,7 cm par les

Ateliers de construction de Thoune.

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Le 2 avril 1954, l’école de recrues 21 sou-mit au service des troupes légères un pro-grammedétaillédesessais,précisantlama-nièredontceux-ciseraientorganisésdurantlessemaines6à9del’école.Le8avril,surleslieux«Zielhang»àThouneet«Tankbahn»àBlumenstein,desessaisdetirsfurenteffec-tuésenprésenced’une importantedéléga-tiondes troupes légères, ainsiquedu chefd’arme.Ilyfutconstatéquelasituationaveclecanonanticharde9cmneparvenaitpasà donner satisfaction. L’espace restreint nepermettait pas de procéder aux manipula-tions requises sur lapièced’artillerie. Il futdécidé de renoncer provisoirement aux es-saisdans le cadre tactiqueetde transférerlesvéhiculesàl’ERdecavalerie.Cequiinter-vintle12avril1954,àlasuitedequoileses-saisd’explorationdevaientavoirlieudanslecadredudéplacementdel’ERdecavalerie.

Le 9 avril 1954, le responsable des essaisde l’ER de cavalerie informa le service destroupes légères du déroulement des essaisprévus.Ceux-cicomprenaient:1. procédure d’engagement d’un groupe d’exploration motorisé constitué d’une jeep et d’un Staghound,

2. procédure d’engagement d’un groupe d’exploration motorisé constitué de deux Staghounds,3. procédure d’engagement d’un groupe d’exploration motorisé de l’organisation actuelle et d’un Staghound affecté de cas en cas.

Unedémonstrationeutlieule11mai1954àDürrenroth.Onyparvintàlaconclusionquelevéhiculeétaitfondamentalementbienuti-lisable.Enraisonde l’organisationderépa-ration,une répartition surneufdivisionsettroisbrigadesdemontagnen’entraitcepen-dant pas en ligne de compte. Une solutionpossible consistait en une affectation auxtroisbrigadeslégères,sousformed’escadronde15à17véhicules.Aveccettesolution,lalo-gistiqueauraitpusefondersurlalogistiquedesgroupesdechasseursdechars.

Le 13 juin 1954, le spécialiste chargé dudossier des «escadrons motorisés d’explo-ration» s’adressa au service des troupeslégères en rejetant l’affectation des Stag-hounds. Il fit la proposition suivante: Le fait est que nous possédons ces véhicules et je suis conscient qu’il s’agit maintenant d’en tirer le meilleur parti ; on peut toutefois se demander si dans notre terrain mouvemen-té et difficile, un véhicule à roues convient ou non au combat comme support d’arme. Dans la steppe ou dans le désert, un véhi-cule à roues peut s’avérer utile ; chez nous, un véhicule entièrement chenillé est cer-tainement le seul choix correct si l’on sou-haite une capacité tout-terrain. Il posaitparailleurslaquestion: N’existe-t-il aucune possibilité de vendre les véhicules après les avoir équipés de notre can ach ?

Dans sa réponse du 9 juillet 1954, le chefd’arme exprima ses remerciements et ob-

Staghound probablement équipé d‘un canon de 34

ou 30 mm par les Ateliers de construction de Thoune.

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servaque la question de l’emploi des Stag-hounds sera réexaminée cet automne. Votre suggestion d’équiper ses véhicules du can ach, puis de les vendre quelque part serait à mon avis certainement la meilleure des solutions, car on peut réellement se de-mander pourquoi ces véhicules ont été ache-tés à l’époque. Je sais toutefois que cela ne réussira pas, car une fois de plus le cheval de bataille de la neutralité se mettra en travers de notre chemin.

Le 20 juillet 1954 parut le rapport d’essaidel’ER21surunengagementdanslecadrede ladéfenseantichar.Celui-ci conclutparle constat qu’une utilisation au sein de la compagnie can ach serait inadéquate.

Etensuite?LaventedeStaghoundsmentionnéeavaitdéjàété abordée précédemment. En janvier 1954,à Thoune, un Staghound fut présenté à unedélégation syrienne avec un canon antichar4,7cmintégré.Le24juin,ledéléguésuisseenSyrieinformaleSTAquelesautoritésmilitairessyriennesseraientintéresséesàunachat.Ilde-mandadesdocumentssur l’état et les possibili-tés de livraison de ces Staghoundsetle19août1954 une autre présentation eut lieu devantunedélégationsyrienne.

Le STA retintdansune requêtedu30août1954 qu’il n’existait toujours pas d’emploiraisonnablepourlesStaghounds.Ils’engageapouruneventeetprésentaunepropositiondedéterminationduprix.Afindecouvrir leprixd’achat et les frais de transformation encou-rus,ilfallaitviserunprixde72400francsparvéhicule.Le chef d’arme des troupes légères pritposition sur cette requête le 7 septembre1954. Il souligna que l’acquisition de l’UC

T16étaituneexcellente affaire. Iladmitenrevanchequecelan’étaitpaslecasdesStag-hounds.Si lesessais techniqueset lesessaisradioavaienteffectivementdonnésdebonsrésultats,iln’enrestaitpasmoinsqu’unem-ploiappropriéneleuravaittoujourspasététrouvé.C’estpourquoiilsoutenaitleseffortsenvued’unevente.Ilprécisaqu’unepossiblerecette devait absolument être imputée aucréditd’acquisitiondeblindés,carc’estdelàqu’avaitétéfinancél’achat.Pourterminer,ilajouta la remarque suivante: J’admets sans détour ma part de responsabilité à ce mau-vais choix de 1951. Il faut cependant prendre en considération les circonstances d’alors, soit d’une part la nécessité d’une décision immédiate et d’autre part le fait que notre spécialiste délégué s’est penché essentielle-ment sur les caractéristiques techniques, qui étaient en ordre, mais moins sur la possibilité d’engagement tactique.

Lechefdel’état-majorgénéralpritpositionle14septembre1954.Ilsoutenaitlavente,toutenattirantl’attentionsurlefaitquelarecettenepouvaitpasêtreimputéeaucré-ditpour lesblindés,maisdevaitfigurersurlecompteProduitdelaventedematérieldeguerre.Parailleurs,ilétaitd’avisquelacom-mission de défense nationale n’avait pas àêtreimpliquée. Elle ne s’est jamais penchée à fond sur ce problème, ni lors de l’acquisi-tion, ni par la suite, car il n’a jamais été mûr pour être traité par cette commission.

La solution du problème des Staghoundssemblait ainsi être à portée de main, maiséchoua finalement au Département poli-tique.Celui-cineputpasapprouverlaventeenraisondefortes réserves.

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C’était donc un retour à la case départ,avecdescoûtsmenaçantd’échapperàtoutcontrôle.Le11octobre1954,leSTAdécrivitlasituationcommesuit:

Véhicules :1 prototype avec tourelle révisée, y c. ar- mement et radio,1 prototype avec châssis seul révisé,15 véhicules en révision,10 véhicules avec moteurs démontés (20), dont 10 révisés et 10 en révision.

Coûts Francs

Acquisition, assurance, transport 910000.–

Révision des moteurs 77000.–

Remise en état des véhicules par K+W 780000.–

Pièces de rechange, acquises par le STA 500000.–

Radio de bord 5000.–

Armement can ach 4,7 cm 35000.–

Armement mitr 7,5 mm 15000.–

Total  2 322 000.–

Unepoursuiteduprogrammepourtouslesvéhicules aurait entraîné des coûts supplé-mentairesde5,53millionsdefrancs.LeSTAproposadonctroisvariantesauDMF:a) Suspendre la révision et favoriser la venteb) Poursuivre la révision, sans montage de l’armement et de la radioc) Poursuivre la révision, avec montage de l’armement et de la radio

Le 14 octobre 1954, le chef d’arme destroupeslégèresdemandaauchefdel’état-major général de suspendre la révision et favoriser la vente.

Le29novembre1954,lechefdel’état-majorgénéralannonçaauchefd’armedestroupeslégères: il faut sérieusement envisager que les véhicules restent en notre possession. Leurcassen’étantpasnonplusconcevable,il donna l’ordrede continuer l’examendespossibilités d’utilisation des Staghoundsdansl’arméesuisse.

Cetordrefutexécutéparlechefd’armedestroupeslégèresle6avril1955.Ilrésumadansun exposé de quatre pages les rechercheseffectuées et leur résultat. Il fit ensuite laproposition d’affecter les Staghounds auxbrigadeslégèresenunitéde16véhicules.Ilsdevaient y servir à l’exploration. En mêmetemps,ilattiral’attentionsurlefaitqu’ilneserait pas possible d’attribuer le personnelen recourant exclusivement à l’effectif desbrigadeslégères.Ilimaginaitlareconversionen parallèle avec les cours de reconversiondesCenturions.Pourdes raisons inconnuesjusqu’à présent, cette variante d’utilisationdes Staghounds ne fut elle non plus pasconcrétisée.

C’estdans l’infanteriequel’ondénichafina-lementuneultimechance.OnoffritlesStag-hounds comme leurres de Centurions enremplacementduchar39.Lechefd’armedel’infanteriedéclinapolimentcetteoffrele2mai1955.Le30novembre1955, lechefdel’état-majorgénéralsoumitlespropositionssuivantesauchefduDMF:1. Suspendre la révision2. Favoriser une nouvelle fois la vente3. Si la vente se révèle impossible : a) mise à la casse des véhicules non révisés b) entreposage provisoire des véhicules, boîtes et moteurs révisés, et mise à la casse ultérieurement

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LechefduDMF, leconseiller fédéralChau-det, approuva cette démarche le 29 dé-cembre1955.

Cequ’iladvintdesStaghounds

Quelques-unsdesvéhiculespromisàlacasseontterminécommeciblessurdiversesplacesde tir. A un exemplaire près, tous les Stag-houndsdisparurentpeuàpeudufirmamentdesblindés.

Certainespiècesonttoutefoisétéconservéesjusqu’à présent, leur réutilisation étant ap-paremment toujoursà l’ordredu jour,maisdans un tout autre contexte. Ainsi, quatre

Le dernier Staghound existant dans l’exposition de chars en plein air sur la place d’armes de Thoune.

Epave d’un Staghound comme cible de blindés sur une place de tir.

tourellesfurentéquipéesd’unemitrailleuse11ouplustardd’unemitrailleuse51,puisin-tégréesdansdesfortifications.Celan’eutce-pendantlieuquedansuncadrerestreintetuniquementdanslesecteurdelaforteressede St-Maurice. Elles servirent de défenserapprochéepourlestoursblindéesavecdespièces de 10,5 et 15 cm dans le secteur dePlanaux. Par ailleurs, un seul exemplaire setrouveégalementsurlaplacedetirdeVérol-liey,érigéenbunker.Iln’existepasd’autressites connuset les raisonspour lesquelles iln’y a pas eu plus de tourelles reconvertiesn’ontpasétéélucidées.

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Texte:MartinHaudenschildPhotos:archiveFondationHAMetdiversessources.

Une tourelle Staghound comme protection rappro-

chée pour les tours blindées à Planaux, dans le secteur

de la forteresse de St-Maurice. © Christian Vaucher.

Aperçu de intérieur de l’une de ces tourelles. Au cen-

tre, l’affût mitr. © Christian Vaucher.

Bunker d‘exercice avec tour blindée Staghound sur la

place de tir de Vérolliey près de St-Maurice. © APSF.

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Remarquepréliminaire

Lorsqu’ilyaquelquetempsj’aitenuenmainpour lapremière foisun règlementde1840intituléReductions-Tabellen für Mass und Ge-wicht für das schweizerische Militär, heraus- gegeben aus Auftrag der eidgenössischen Mi-litärbehörde (Tables de réduction succinctesdespoidsetmesurespourlesmilitairessuisses,éditéespourlecomptedel’autoritémilitairefédérale),ilasuscitémonintérêtpourl’intro-ductiondusystèmedemesuremétriquedanslaConfédérationetenparticulierdansledo-mainemilitaire.Lesrésultatsd’unepetitere-cherchedanscedomainepouvantégalementintéresser d’autres passionnés d’histoire, j’aiopté pour une brève récapitulation. Le pré-sent article doit permettre, essentiellementen recourantau texteoriginal,deprésentersous une forme simple la transition entred’unepart lesdifférentssystèmesdemesureauniveaudelaConfédérationetd’autrepartun système de mesure métrique harmonisé.Pourterminer,s’yajoutentdesconsidérationssur les transitions entre les systèmes dans ledomainedel’armée.

Cesinformationsdevraientenoutrefaciliterpourlelecteurlaconversionausystèmemé-trique de systèmes de mesure mentionnésdansd’anciensdocuments.

Je suis reconnaissant de toute observationou correction concernant mon exposé. Uneindicationdesourceestappropriéeentous

les cas. Les lecteurs désireux d’approfondirla question des poids et mesures jusqu’auxeffortsd’harmonisationdelaConfédérationconsulteront avec avantage le livre « Masse und Gewichte im Staat Luzern und in der alten Eidgenossenschaft » (Poids et mesuresdansl’EtatdeLucerneetl’ancienneConfédé-ration)d’Anne-MarieDubler,Lucerne1975.

Etapesdel’harmonisationauniveaufédéral

En1798,unreprésentantde laRépubliquehelvétiques’estrenduàParissur invitationduGouvernementfrançaisdansl’intention,conjointement avec les Gouvernements des pays voisins, partageant les mêmes vues, d’amener une entente au sujet de l’intro-duction d’un système commun de poids et mesures, si possible le système métrique (…). Le délégué helvétique, professeur Tralles, sé-journa dans ce but plus de six mois à Paris. La participation aux opérations et discussions savantes qui eurent lieu, n’eut toutefois d’autre résultat pratique pour la Suisse, si ce n’est de l’initier mieux au système métrique français et à sa base scientifique et d’obtenir pour son application un mètre et un kilo-gramme authentiques (…).1

L’étape suivante sera le concordat fédéralconclu en 1835 et entré en vigueur au 1er

janvier 1838 entre les 12 cantons de Zurich,Berne,Lucerne,Zoug,Fribourg,Soleure,Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Schaffhouse, St-Gall,ArgovieetThurgovie.2

Introduction du système métrique dansla Confédération, avec considérations du domaine de l’armée

1Citation extraite du « Rapport du Département fédéral de l‘intérieur sur la question de la création d‘un bureau fédéral de vérification. (Du 18 juin 1862.) »2 Citation extraite du «Rapport de la Commission du Conseil national sur l‘introduction du système métrique des poids et mesures. (Du 17 décembre 1866.)»

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I. Concordat concernant un système uni- forme de poids et mesures pour la Confé- dération, du 17 août 1835. 1. Les unités de poids et mesures qui seront introduites en Suisse dériveront des unités correspondantes du système métrique français, de manière à sa- tisfaire d’un côté aux besoins du com- merce journalier et à avoir de l’autre des rapports aussi simples que possible avec les autres mesures métriques. Par cette connexion avec le système mé- trique l’accord des différentes espèces de mesures entre elles se trouve as- suré sous le rapport scientifique et ainsi la confection, la vérification et la déduction exactes en deviennent pos- sibles. 2. Le système décimal sera adopté comme règle pour les multiples et les subdivi- sions de toutes les mesures sauf les ex- ceptions exigées par le commerce jour- nalier. Observation : les exceptions con- cernent particulièrement la toise (Klaf- ter) et le système de division par moitiés dont il sera difficile de se passer dans l’emploi des mesures de capacité.

II. Acte constatant authentiquement l’adop-tion du mètre et du kilogramme qui se trou-vent dans les Archives fédérales.3 1. Un mètre Un mètre en fer forgé très-pur, sans division. Il est garanti aux deux bouts par une doublure en laiton formant un angle droit, fixée par des vis ; il porte frappée la petite marque ... et est contenu dans une cassette en bois

d’acajou portant au couvercle une plaque en argent avec l’inscription : « Mètre conforme à la loi du 18 Germi- nal, an 34, présenté le 4 Messidor, an 7 5, fait par Lenoir. »

2. Un kilogramme II a la forme d’un cylindre creusé en gorge et portant un bouton ; à la base, légèrement concave, se trouve frap- pée la marque ... Le poids est renfermé dans un étui de peau de chagrin6, portant une plaque en argent avec l’inscription : « Kilogramme conforme à la loi du 18 Germinal, an 3, présenté le 4 Messidor, an 7. »

Le1erjanvier1839,lecantondeGlarissejoi-gnaitégalementauconcordat.

L’ancrage de la tâche d’«harmonisation despoidsetmesures»n’acependantétémisparécritquedansl’art.37delaConstitutionfé-déraledu12septembre1848,danslestermessuivants:La Confédération introduira l’uniformité des poids et mesures dans toute l’étendue de son territoire, en prenant pour base le concordat fédéral touchant cette matière.

Le20 juin1851, leConseilfédéralasoumisàl’Assemblée fédérale le projet de loi concer-nant le système des poids et mesures7, com-portantlesystèmedepoidsetmesurestelqu’ilfiguraitdansleconcordatde1835.Ilmaintenaitdonc le compromis avec le pied suisse (à 3⁄10dumètre)etdelalivre(à½dukilogramme).L’adoptiondelaloisurlesystèmedespoidset

3Ces prototypes ont à l’évidence été fabriqués et livrés à la suite du séjour du professeur Tralles.4Correspond au 7.4.1795.5Correspond au 22.6.1799.6Cuir de mouton grainé.7Feuille fédérale du 28 juin 1851.

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mesures est intervenue le 27 juin 1851, avecentréeenvigueurle23décembre1851.

SefondantsurunRapport du Département fédéral de l’intérieur sur la question de la création d’un bureau fédéral de vérification (du 18 juin 1862), leConseilfédérala,aprèsconcertationavec leGouvernementbernois,approuvé le 19 septembre 1862 la proposi-tiondecréationd’unbureaufédéraldevé-rificationdansl’hôteldesmonnaiesàBerne,et la vérification nécessaire à cet effet des types et étalons originaux. Aprèsdelonguesdiscussionssurlesavantageset inconvénientsd’un côte-à-côtedu systèmemétrique et non métrique, l’Assemblée fédé-ralede laConfédérationsuisseaapprouvéle14 juillet 1868 le message du Conseil fédéraldu 12 juin 1868 concernant le projet de loi modifiant la loi sur les poids et mesures du 23 décembre 1851. Il contient finalementle système de mesure purement métrique,maisencoreaumêmeniveauquelesystèmeenvigueuretdoncfacutatif.Yfiguraitégale-mentlafournitured’étalonsmodèlesàdistri-buerauxbureauxdevérificationcantonaux,àleursfrais,commesuit:

1) Un mètre à bout avec division en centi- mètres et en partie aussi en millimètres ; une matrice et un simple appareil pour le transport et la vérification de divi- sions ; le tout en laiton d’après le modèle de l’étalon de vérification de l’Amérique du Nord. Prix : avec étui, environ 100 fr.2) Une série de mesures pour les liquides, en laiton, avec anses et plaques de verre, aussi d’après le modèle américain et celui des mesures de vérification d’Argovie. Prix : avec étui, environ 200 fr.

3) Une série de poids en laiton à partir de 500 grammes jusqu’à 1 milligr Prix : avec étui, 50 fr.

DanslanouvelleConstitutionfédéraledu19mai1874,l’ancienarticle37surlespoidsetmesuresdelaConstitutionfédéralede1848est remplacé par un nouvel article 40. Cetarticle stipule que la Confédération déter-mine le système des poids et mesures.

Sefondantsurcettebasedésormaisclaire,leConseilfédéralasoumisàl’Assembléefédé-raleendatedu25novembre1874 leMes-sage concernant l’introduction obligatoire du nouveau système métrique des poids et mesures. Cemessagestipule:Art. 1. Le système suisse de poids et de me- sures a pour base le mètre.

Art. 2. Le prototype pour les mesures de lon-gueur est le mètre à bout, en laiton, déposé au Bureau fédéral des poids et mesures et comparé avec le prototype des archives de Pa-ris par une Commission d’experts composée de savants suisses, dès 1863 jusqu’en 1867. Ce mètre se termine aux deux extrémités par des pointes d’or de 3,5 millimètres de diamètre et présentant une surface unie. La distance entre le milieu de l’une de ces deux pointes et le milieu de l’autre, à la température de la glace fondante, est de 0,99999801 mètre ; la dilatation linéaire pour 1 degré du thermo-mètre centigrade est de 0,0000180870. Dès que la Suisse aura reçu la reproduction identique du nouveau mètre prototype in-ternational (à traits) que doit préparer la Commission métrique internationale, cette reproduction sera substituée au type décrit ci-dessus.

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Art. 3. Le prototype pour les poids ( égale-ment vérifié par la Commission susindiquée et déposé au Bureau fédéral des poids et mesures ) est un cylindre en platine poli avec soin. Le poids réel de ce prototype, comparé avec le kilogramme de platine des archives de Paris, est, dans le vide, de 1000,00088 grammes, c’est-à-dire qu’il est de 0,88 milli-grammes plus lourd que le premier. Le poids spécifique de ce kilogramme en platine rap-porté par 0° centigrade à de l’eau distillée de 4° centigrades, est de 20,5478, et la di-latation cubique pour 1° centigrade est de 0,00002580.Dès que la Suisse aura reçu la reproduction du kilogramme international que doit lui fournir la Commission métrique interna-tionale, cette copie sera substituée au kilo-gramme type décrit ci-dessus.

Art. 4. Les poids et mesures purement mé-triques, seuls légalement admis en Suisse, sont les suivants :[suivideleurénumération].

Cette loi a été adoptée en date du 3 juillet1875 avec introduction au 1.1.1877, ouvrantainsi la voie au Conseil fédéral pour l’adhé-sionàlaConventioninternationaledumètre.

Finalement, par arrêté du Conseil fédéraldu1er juin18808, lesdésignationsabrégéesdespoidsetmesuresadoptéesparlecomitéinternational sont approuvées et déclaréesobligatoirespourlespublicationsofficielles.Il est mentionné par ailleurs que les me-sures que nous avons soumises en 1879 au bureau international des poids et mesures nous ont été renvoyées intactes pendant l’année 1880 .

Premièredispositionrèglementairedel’armée

En 1840 déjà, de toute évidence en consé-quence du concordat de 1835 et d’unedécision de la diète fédérale de 1836, unrèglement intituléTables de réduction suc-cinctes des poids et mesures pour les mi-litaires suisses a été édité pour le comptedel’autoritémilitairefédérale,carladiver-sité et la complexité des anciens poids etmesures constituaient manifestement dessourcesd’erreursetdedifficultés.

Enavant-proposdecerèglement,ilestpré-ciséque:

8Rapport présenté à l‘assemblée fédérale par le conseil fédéral sur sa gestion en 1880.

Page de titre du règlement de 1840.

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L’introduction du nouveau système de poids et mesures dans les conditions helvétiques, et notamment celles de l’armée, impose fréquemment des réductions.

Alors que de telles réductions doivent autant que possible être précises, un calcul approxi-matif peut suffire dans de nombreux cas. Raison pour laquelle il a paru judicieux de faire précéder les tables ci-après de quelques règles simples permettant de convertir rapi-dement les anciennes mesures en nouvelles, avec une précision suffisante en pratique.

Parconséquent,unepremièrepartiedéfinitles principes de conversion (réduction) etune secondeprésente six tablesde conver-sionsimplifiéedesmesures.Lesmesuressui-vantesysontconsidérées.

Mesuresdelongueur

PiedettoiseL’unitédelongueuroupiedsuisseestégaleàtroisdécimètres;lepiedestsubdiviséendixpoucesdetroiscentimètreschacun;lepouceendixlignesdetroismillimètres;soit:

1pied = 0,300mètre1pouce = 0,030mètre1ligne = 0,003mètre

Il convientd’observer icique l’unitédeme-sure inférieure la plus proche s’indique enpratiqueparuntraitouunpoint,soit:

1traitoupoint(’) = 0,3mm2traitsoupoints(’’) = 0,03mm3traitsoupoints(’’’) =0,003mm• Pour transformer des toises françaises en toises suisses : Ajouter un douzième au nombre de toises

françaises pour obtenir le nombre équi- valent de toises suisses. Par ex. 96 toises françaises font 104 toises suisses, car le douzième de 96 = 8 et la somme de ces deux nombres est égale à 104.

• Pour convertir un pied parisien (pied de roi) en pied suisse : La même règle s’applique ici, car le pied est la sixième partie de la toise dans les deux systèmes de mesure.

• Pour convertir les pouces du pied parisien en pouces décimaux du pied suisse : Multiplier par 9 le nombre de pouces du pied parisien, puis diviser le produit par 10 ; le quotient donne alors le nombre correspondant de pouces suisses. Par ex. 17 pouces parisiens comportent 15, 3 / 10, c’est-à dire 15 pouces 3 lignes du pied suisse, car 17 x 9 = 153, et ce produit di- visé par 10 = 15, 3 / 10.

• Pour réduire les mètres en pieds suisses : Multiplier par 10 le nombre de mètres et diviser le produit par 3 ; il en résulte exactement le nombre recherché de pieds suisses. Par ex. 87 mètres comportent 290 pieds suisses, car 87 x 10 = 870, et ce nombre divisé par 3 donne un quotient de 290.

Lesrèglesdeconversionseterminentparlaremarquefinalesuivante:

Parmi les règles mentionnées [ci-dessus], seule la dernière [conversion de mètres en pieds suisses] est précise, les autres ne sont qu’approximatives. Pour obtenir une réduc-tion parfaitement exacte, il convient donc d’utiliser les tables ci-après ou, si l’on sou-haite recourir aux logarithmes, d’ajouter au logarithme du nombre donné celui prove-

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nant des logarithmes ci-dessous, en confor-mité avec l’objet considéré.

Nous renonçons ici à présenter ces loga-rithmesettables.

Pasd’artillerie(cetteunitéservaitdansl’ar-tillerie à une mesure approximative rapidedesdistances sur le terrain, sansmoyendemesure):

Le nouveau pas d’artillerie doit, sur décision de l’autorité militaire fédérale, comporter deux pieds et demi, de manière qu’un pas soit exactement égal à 0,75 mètre ou ¾ mètre ; quatre pas font un mètre.

Le rapport approximatif entre l’ancien pas de deux pieds parisiens et le nouveau pas est de 13 à 15. On peut donc convertir un nombre quelconque d’anciens en nouveaux pas, et ce avec une précision suffisante dans la plupart des cas, si l’on multiplie ce nombre par 13 et divise le produit par 15 ; 1000 an-ciens pas valent donc : 866 2⁄3 nouveaux pas, car 13 fois 1000 ou 13 000, divisé par 15, donne 866 2⁄3 nouveaux pas.

(L’ancienpasavaitainsiunelongueurd’env.0,65m.)

Poids

LivreLa nouvelle livre suisse se distingue peu de l’ancienne ; elle est égale à un demi-ki-logramme et se divise en deux cent trente loths, soit :

1 livre = 0,500 kilogramme1 loth = 0,015625 kilogramme ou 15,625 grammes

Application du système métrique dans lesordonnancessurlespièces

La consultation des dessins d’ordonnancedisponiblesetdequelquesmanuelspourlesofficiersd’artilleriedel’époquedonnelasi-tuationsuivante.

Indicationdesdimensions

• Avant1861, lesdimensionspourlesdes- sins d’ordonnance étaient indiquées se- lonl’anciensystèmeenpied(I)/pouce (II)/ligne(III)/traitoupoint(IV).

Etonnamment,lespouces,lignesettraits sont dans certains cas indiqués avec des valeurs supérieures à 10, ce que le sys- tèmen’admetpourtantpas.(Voirlespas- sagesci-dessussurlerèglementde1840.)

• En 1861, sur les dessins d’ordonnance pour l’obusier de montagne 1841 de 8livres,lesdimensionssontindiquéesen pouces suisses et fractions décimales (le calibre de cette pièce est de 3‘‘,95 danscettenotation,cequicorrespondà 118,5mm).Ce-cidevraitprovenirducas particulier de l’adaptation d’une ordon- nance française de 1828 aux conditions suisses.

Ilestégalementintéressantdenoterque dansletextedecetteordonnance,lesdi- mensionsdesaccessoiresdelapièce,par ex. la bâche en toile cirée (5½ pieds de long et 6½ pieds de large), sont indi- quéesselonl’anciennenotationsuisse,en pouces et fractions. En revanche, les di- mensions du harnais de bât sont indi- quéesenpieds,pouceset lignes, faisant ainsifigurertroissystèmesdemesureou notationsdistinctsdanslemêmedocument.

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• Dès 1862, les dimensions sont systéma- tiquementindiquéesenmillimètresdans les dessins et textes des ordonnances pourpiècesd’artillerie (comme lecanon 4lbord1862,chargéparlabouche).

• En 1864, vraisemblablement à titre ex- ceptionnel,lesdimensionsducanon4lb rayédemontagne(chargéparlabouche) étaient étonnement indiquées de nou- veau en pouces suisses et fractions dé- cimales, comme le modèle précédent ord1841.

Indicationducalibre

Jusqu’auxmodèlesde1867compris(lesdo-cumentsd’ordonnanceconcernésdatenten-

suitede1869),lesindicationsdecalibredespiècess’effectuaientenlivres.

La première désignation d’un calibre mé-triqueremonteprobablementaumortier50livresde l’ordonnance1859(correspondantàuneordonnancefrançaiseantérieure),quidéjàdanslesdocumentsde1868étaitaussidésignépar22centimètres.9

Dès 1871, le calibre des anciennes et desnouvelles pièces était indiqué conformé-ment au système métrique en millimètres.Toutefois,dufaitquel’indicationducalibrecorrespond plutôt à une catégorisationqu’àunedimensionexacte,lesvariantesouchangements de dénominations suivantssontapparus:

Texte:HenriHabegger(Avecl’aimablesoutiendeJürgA.Meieretquelques-unsdesesdocuments.)

Calibred’origine Désignationsultérieures

2livres 6cm(cadets)

4livres 8cmou8,4cm

8livres 10cmou10,5cm

12livres 12cm

24livres 16cmou15cm

50livres(aussinommé8poucesinitialement) 22cm

9Manuel pour l’officier d’artillerie suisse, Aarau 1868, chapitre III, canons

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Nous avons appris avec tristesse que notrefidèlemembreRenatoBriccolanousaquit-téspourtoujours le3septembredernier,àl’âgede91ans.

C’est en 1997 que Renato Briccola proposapour la première fois de chercher par-mi les membres de l’ASEAA (Associationsuisse pour l’étude des armes et armures)des volontaires pour l’accomplissement decertainestâches.Sonimportantengagementpersonnel aura permis de constituer ungroupe solide et compétent de volontairesqui15ansaprèsestencoreactif,enpartieavec les mêmes personnes. Nous sommes

ainsi redevables à Renato, à son engage-mentettalentd’organisationexceptionnels,d’unegrandepartdutravaildevolontariataccompliàce jourpourveniràboutdutrietdelapréparationdel’immensequantitédematériel.Cesdernièresannées,àunâgedéjà avancé, Renato a dû renoncer à par-ticiper activement à notre travail pour desraisons de santé, tout en manifestant en-core beaucoup d’intérêt pour l’activité del’association et de la fondation. Quelquesjoursavantsondécès,j’aipuencorerendrevisiteàRenatoetmeneravecluiunediscus-sionnourriesurlesactivitésactuellesetleurcontexte.

Aunomdescollaborateursde l’Associationdumuséesuissedel’arméeetdelaFonda-tion Matériel historique de l’armée suisse,j’aiexpriménoscondoléancesetnotresym-pathieàsaveuveErica.NousgarderonsdeRenatounsouvenirémuetreconnaissant.

HenriHabegger

Nécrologie

Renato Briccola