La Réouverture du Badisches Landesmuseum, Karlsruhe

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LA RÉOUVERTURE DU BADISCHES LANDESMUSEUM, KARLSRUHE B chàteau de Karlsruhe, est installé, depuis la révolution de 1918, le Musée L du pays de Bade, se dresse au sommet de l’éventail que forme le plan de la ville tracé en I 71 5. Ce site convient particulièrement bien à un musée, car l’impor- tant édifice du chàteau domine un parc et de vastes pelouses, à quelques minutes de marche seulement du centre de la ville. Il s’agit en fait de deux musées réunis en un seul. Le premier est l’ancien Musée d’archéologie du grand-duché de Bade (Grossherzoglich Badische Altertumshalle), avec ses riches collections préhistorique, germano-romaine, folklorique et histo- rique - comprenant notamment les ‘célèbres trophées turcs du margrave Louis- Guillaume de Bade, ainsi que des sculptures et objets d’art badois ou ayant un lien historique ou autre, avec le paps de Bade. L’autre est le Musée des arts et métiers (Iiunstgewerbemuseum), fondé en 1890 et rattaché à l’origine à une école d’arts décoratifs, où étaient rassemblés des objets de céramique, de verre, de bois ou de métal, provenant de tous les pays d’Europe, ainsi qu’une collection de boiseries et de meubles du XV~ au XX~ siècle et une des plus importantes collections de pocles existant au monde. Ces collections étaient destinées à contribuer à la for- mation générale du goût et à l’instruction pratique des étudiants de l’ÉCole d‘arts et métiers. Le Musée du pays de Bade comprend en outre une importante collec- tion d’antiquités grecques, Ctrusques et romaines, et une collection d‘armes - l’une et l’autre rassemblées par des membres de la TvIäison grand-ducale. I1 a englobé aussi en 1936 un cabinet de médailles qui compte parmi les plus importants de la République fédtrale. On avait disposé ces objets si différents en tenant compte du caractère propre de l’architecture du XVIII~ siècle, de la riche décoration intérieure des principales salles et des peintures dont elles s’ornaient. Cependant, il subsistait entre le cadre architectural et certaines des pièces exposées des contrastes auxquels aucune technique muséologique n’avait permis de remédier. En 1944, un incendie dd à un raid aérien détruisit entièrement le chàteau et l’on eut à déplorer la perte de bon nombre des objets qui avaient été mis à l’abri dans les caves. Pendant douze ans, les ruines du château se dressèrent sinistres au-dessus de la ville. En I 9 5 6, la restauration put enfin être entreprise et, en I 9 j 9, la reconstruction de la partie centrale du bâtiment était achevke (fig. 49). Le nouveau musée - qui doit occuper aussi les ailes du chdteau dès qu’elles auront été reconstruites - présente pour le moment aux visiteurs un choix d‘objets em- pruntés à toutes ses collections. La reconstruction a été effectuée avec le’souci d’aménager des locaux répondant aux exigences d‘un musée moderne, tout en respectant la hauteur des étages, le plan général du bâtiment et les fasades du XVIII~ siècle restées debout. Cela a per- mis une disposition heureuse des collections : au rez-de-chaussée, dans l’aile occi- dentale, la préhistoire, la protohistoire, l’époque romaine et celle des grandes invasions; dans l’aile orientale, le moyen âge (fig. JO, JI), et, dans la galerie qui mène à la tour située à l’arrière du château, les chefs-d’ceuvre de l’antiquité clas- sique (fig. JZ). Au premier étage sont aménagées trois grandes salles communicantes, d‘où partent, conformément aux règlements contre l’incendie, deux escaliers provisoires conduisant à l’étage supérieur. Ces escaliers disparaîtront lorsque les accès garan- tissant toute sécurité auront été reconstruits à cet étage. La salle du milieu, conque sur le modèle du salon carré du Louvre, abrite les objets les plus précieux; les salles voisines contiennent respectivement la collection de trophées turcs (fig. j4) et les collections de la Renaissance (fig. ~ 3 ) et de la période baroque. La salle attenante à la tour - dite salle du jardin - renferme les céramiques, meubles et sculptures du XVIII~ siècle (fig. JJ); c’est là que se trouve l‘une des nouvelles acquisitions du musée: le buste en marbre de Mme de Sabran, œuvre de Houdon décrite par Mme de Staël. Un escalier permet d’accéder à une salle de l’étage supérieur oil a été par KURT MARTIN 49. BADISCHES LANDESAIUSEUAI, Karlsruhe. Partie centrale du château. Les murs extérieurs n’avaient pas été détruits, si bien que l’édifice reconstruit se présente exactement comme l’original, à l’exception des trois portes d’entrée qui sont maintenant vitrtes. Toit d’ardoise, badigeon jaune, grilles dorées. L’intérieur a kté entikrement transform6 pour répondre aux besoins d’un muste moderne. Les grandes salles occupent toute la largeur du bâtiment et ne sont divisées que par des cloisons mobiles. En façade, les fenitres du chiiteau donnent sur la. ville ; du c6tt oppos6 elles s’ouvrent sur les grands arbres d‘un parc bien entretenu. 49. The middle section of the castle. All the outside walls which were still intact could be used so that the outer appearance is exactly as it was, except for the three entrance doors which are entirely in glass. Slate roof, masonry painted yellow, gilded railings and ironwork. The interior decoration bears no resemblance to the original typical 18th-century mansion style, but meets the needs of a modern museum. Large intercommunicating rooms which are separated only by movable partitions and háve a view from all windows either of the town or, from the back, of the u-ell-kept park of the castle with its great trees. III

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LA R É O U V E R T U R E

D U BADISCHES LANDESMUSEUM, KARLSRUHE

B chàteau de Karlsruhe, où est installé, depuis la révolution de 1918, le Musée L du pays de Bade, se dresse au sommet de l’éventail que forme le plan de la ville tracé en I 71 5 . Ce site convient particulièrement bien à un musée, car l’impor- tant édifice du chàteau domine un parc et de vastes pelouses, à quelques minutes de marche seulement du centre de la ville.

Il s’agit en fait de deux musées réunis en un seul. Le premier est l’ancien Musée d’archéologie du grand-duché de Bade (Grossherzoglich Badische Altertumshalle), avec ses riches collections préhistorique, germano-romaine, folklorique et histo- rique - comprenant notamment les ‘célèbres trophées turcs du margrave Louis- Guillaume de Bade, ainsi que des sculptures et objets d’art badois ou ayant un lien historique ou autre, avec le paps de Bade. L’autre est le Musée des arts et métiers (Iiunstgewerbemuseum), fondé en 1890 et rattaché à l’origine à une école d’arts décoratifs, où étaient rassemblés des objets de céramique, de verre, de bois ou de métal, provenant de tous les pays d’Europe, ainsi qu’une collection de boiseries et de meubles du X V ~ au X X ~ siècle et une des plus importantes collections de pocles existant au monde. Ces collections étaient destinées à contribuer à la for- mation générale du goût et à l’instruction pratique des étudiants de l’ÉCole d‘arts et métiers. Le Musée du pays de Bade comprend en outre une importante collec- tion d’antiquités grecques, Ctrusques et romaines, et une collection d‘armes - l’une et l’autre rassemblées par des membres de la TvIäison grand-ducale. I1 a englobé aussi en 1936 un cabinet de médailles qui compte parmi les plus importants de la République fédtrale.

On avait disposé ces objets si différents en tenant compte du caractère propre de l’architecture du X V I I I ~ siècle, de la riche décoration intérieure des principales salles et des peintures dont elles s’ornaient. Cependant, il subsistait entre le cadre architectural et certaines des pièces exposées des contrastes auxquels aucune technique muséologique n’avait permis de remédier.

En 1944, un incendie dd à un raid aérien détruisit entièrement le chàteau et l’on eut à déplorer la perte de bon nombre des objets qui avaient été mis à l’abri dans les caves. Pendant douze ans, les ruines du château se dressèrent sinistres au-dessus de la ville. En I 9 5 6, la restauration put enfin être entreprise et, en I 9 j 9, la reconstruction de la partie centrale du bâtiment était achevke (fig. 49). Le nouveau musée - qui doit occuper aussi les ailes du chdteau dès qu’elles auront été reconstruites - présente pour le moment aux visiteurs un choix d‘objets em- pruntés à toutes ses collections.

La reconstruction a été effectuée avec le’ souci d’aménager des locaux répondant aux exigences d‘un musée moderne, tout en respectant la hauteur des étages, le plan général du bâtiment et les fasades du X V I I I ~ siècle restées debout. Cela a per- mis une disposition heureuse des collections : au rez-de-chaussée, dans l’aile occi- dentale, la préhistoire, la protohistoire, l’époque romaine et celle des grandes invasions; dans l’aile orientale, le moyen âge (fig. JO, JI), et, dans la galerie qui mène à la tour située à l’arrière du château, les chefs-d’ceuvre de l’antiquité clas- sique (fig. JZ).

Au premier étage sont aménagées trois grandes salles communicantes, d‘où partent, conformément aux règlements contre l’incendie, deux escaliers provisoires conduisant à l’étage supérieur. Ces escaliers disparaîtront lorsque les accès garan- tissant toute sécurité auront été reconstruits à cet étage. La salle du milieu, conque sur le modèle du salon carré du Louvre, abrite les objets les plus précieux; les salles voisines contiennent respectivement la collection de trophées turcs (fig. j4) et les collections de la Renaissance (fig. ~ 3 ) et de la période baroque. La salle attenante à la tour - dite salle du jardin - renferme les céramiques, meubles et sculptures du XVIII~ siècle (fig. JJ); c’est là que se trouve l‘une des nouvelles acquisitions du musée: le buste en marbre de Mme de Sabran, œuvre de Houdon décrite par M m e de Staël. Un escalier permet d’accéder à une salle de l’étage supérieur oil a été

par K U R T MARTIN

49. BADISCHES LANDESAIUSEUAI, Karlsruhe. Partie centrale du château. Les murs extérieurs n’avaient pas été détruits, si bien que l’édifice reconstruit se présente exactement comme l’original, à l’exception des trois portes d’entrée qui sont maintenant vitrtes. Toit d’ardoise, badigeon jaune, grilles dorées. L’intérieur a kté entikrement transform6 pour répondre aux besoins d’un muste moderne. Les grandes salles occupent toute la largeur du bâtiment et ne sont divisées que par des cloisons mobiles. En façade, les fenitres du chiiteau donnent sur la. ville ; du c6tt oppos6 elles s’ouvrent sur les grands arbres d‘un parc bien entretenu. 49. The middle section of the castle. All the outside walls which were still intact could be used so that the outer appearance is exactly as it was, except for the three entrance doors which are entirely in glass. Slate roof, masonry painted yellow, gilded railings and ironwork. The interior decoration bears no resemblance to the original typical 18th-century mansion style, but meets the needs of a modern museum. Large intercommunicating rooms which are separated only by movable partitions and háve a view from all windows either of the town or, from the back, of the u-ell-kept park of the castle with its great trees.

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JO. BADISCHES LANDESMUSEUM, Karlsruhe. Salle du rez-de-chaussée consacrée à l'art médikval. Le sol est recouvert de grandes dalles de grès carrées, aux angles desquelles s'encastrent des supports de fer surmontCs de socles de bois de teck. Les statues peuvent ainsi Stre disposees de façon à &re éclairées sous l'angle le plus favo- rable par la lumiire naturelle. La hauteur du socle est déterminée, dans chaque cas, par les dimensions de la statue. Pour mettre en valeur les reliefs, on utilise des cloisons mobiles dispo- sées transversalement de façon à recevoir la lumière sous la meilleure incidence. Les vitraux sont exposés, les uns à la lumiire du jour, les autres dans des vitrines éclairées artificiellement. 50. Ground-floor room with examples of mediaeval art. The floor is of large square limestone flags, at the corners of which iron sockets are inserted supporting pedestals of teak, onwhich sculptures can be so arranged as to catch the light from the window at the right angle. The height of the pedestal depends on the size of the statue. Loose screens placed diagonally to the windows enable an oblique lighting to be obtained that shows up the reliefs well. Stained glass is hung either in front of the windows or in showcases equipped with artificial lighting.

partiellement reconstituée la section follc- lorique (fig. ~ 6 ) . On prévoit pour l'ave- nir une extension des sections déjà rou- vertes et l'aménagement de collections d'étude qui seront accessibles sur deman- de aux visiteurs. L'ancienne chapelle du château servira de salle de conférences.

Les salles sont éclairées des deux côtés par de grandes fenêtres qui permettent de voir, sous le jour le plus favorable, aussi bien les vitrines que les objets de grandes dimensions disposés isolément ou contre les murs. Pour des raisons à la fois d'esthétique et de psychologie, on

bre d'objets particulièrement intéressants et largement espacés. On estime en effet que, lorsqu'on veut illustrer un style ou une époque, une telle économie de moyens produit une impression plus frap- pante et meilleure qu'un effet de masse.

JI. BADISCHES LANDESMUSEUhI, Karlsruhe. Les vitrines, dont les faces sont munies de vitres d'une seule pièce, sont pourvues

.. s'est contenté de présenter un petit nom-

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- Salle midiéval tardif. d'un système d'éclairage artificiel. Cet éclairage est si puissant qu'il suffit aux sculptures de mSme style sont disposées devant une cloison de bois Sur une partie de sa visites du soir. Toutes les sources lumineuses sont dissimulées. Les objets pré- longueur, la salle est divisée en deux par une sentés isolément sont éclairés, au moyen de petits projecteurs, sous le même angle, grande vitrine contenant des vraisemblablement , qu'à l'origine. Les vitrines sont éclairées par une lumière

.statuettes et des objets d'art visibles des deux c6tés, Chaque division correspond une époque bleue et jaune ; le rayonnement de la chaleur est dirigé vers le haut. Les vitraux, déterminée sans toutefois nuire à l'unité de la les verreries et tous les objets transparents bénéficient d'un éclairage doux et uni- salle. Ici, COmme dans toutes les salles, le forme, grâce à un fond blanc qui reflète à travers un verre dépoli la lumière d'un chauffage est assurt: par le plafond. projecteur invisible. j r . Late Middle Ages. Sculptures of the same style in the open in front of a light A cette modernisation du bâtiment et du mobilier correspond une modernisation coloured wooden screen. A large glass showcase des objectifs du musée. I1 ne s'agit pas seulement de compléter par d'importantes

statuary and works Of crafts- acquisitions les collections existantes. Pour répondre aux besoins culturels d'une manship, visible from both sides, divides the

diagonally in such a way that the different grande ville, il faut aussi élargir le champ des collections. Nous nous proposons periods are separated without the unity of d'aborder des problèmes d'actualité, sur le plan des arts décoratifs, et de veiller aussi the loom being destroyed. in à ce que l'art industriel soit bien représenté dans les collections permanentes et all rooms. dans les expositions temporaires, afin que les visiteurs soient amenés à en discuter.

L'activité éducative du musée s'exerce dans le même sens: l'accent est mis , non sur l'histoire de l'art, mais sur les formes esthétiques de notre temps, au moyen I I 2

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de petites expositions itinérantes. Ces espositions touchent au total quelque jc GOO élèves. Parmi les thhmes traités figurent les suivants : les couverts de table, l'outillage moderne, le nouvel urbanisme (avec un ape rp sur quelques problèmes de construction, faciles à comprendre). D'autres expositions sur les vases, la déco- ration de la table, les petits cadeaux, sont en préparation. Le matériel d'exposition consiste en pièces originales et en photographies, groupées par sujets. Des bro- chures explicatives détaillées sont fournies aux maitres. Lorsque l'expérience ainsi entreprise dans les écoles secondaires sera terminée, ces utiles expositions seront également présentées dans les écoles primaires.

[Tradm't de I'allemand] r

RE-OPENING O F T H E BADISCHES LANDESMUSEUM, KARLSRUHE

ARLSRIJHE CASTLE, in which the Badisches Landesmuseum was installed after K the I 9 I 8 revolution, has a particularly good site for a museum ; when, in I 7 I j , the city was laid out in the shape of a fan, the site chosen for this great building was at the apex, surrounded by a park and the broad green spaces of the Schloss- platz, only a few minutes' walk from the centre of the city.

The Landesmuseum was formed by merging two different museums: the Hall of Antiquities of the Grand Dukes of Baden (Grossherzoglich Badische Alter- tumshalle) with its extensive prehistoric, Roman-Germanic, folk-lore and his- torical collections, including the famous trophies captured from the Turks by the Margrave Ludwig Wilhelm von Baden, sculptures and handicrafts, either from Baden itself or having some historical or other connexion with it; and the museum of arts and crafts (ICunstgewerbemuseum), founded in 1890, which was once part of a school of handicrafts, and contained artifacts from all countries of Europe- pottery, glass, metalwork, woodwork, a collection of room panelling and furnish- ings extending from the I j th to the 20th centuries, and one of the largest collections , of'tiled stoves. As was customary in the 1900s the museum was intended to per- form two functions, its exhibits serving as models both for the education of public taste and for purposes of practical instruction. Another important collection of

by K U R T MARTIN

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JZ. BADISCHES LANDESJlUSEUhI, Karlsruhe. Au rez-de-chaussée, salle ovale, dite du jardin, reliant le bâtiment central à la tour. La salle est éclairée d'un seul c6tC par des portes-fenêtres. Grandes vitrines contenant une partie de la riche collection de vases grecs. Les vases sont placés sur des socles de marbre gris. Les vitrines, tout glace, sont montées sur des supports d'acier. Cette salle servira dans l'avenir à des expositions spéciales. Le sol est parqueté. JZ. Lower garden room leading to the tower at the back. Windows reach to the floor on both sides. Oval ground plan. In front of one row of windows stands a line of showcases contain- ing a part of the extensive collection of Greek vases. The showcases, all-glass, are mounted on steel supports, and the vases rest on shelves of grey marble. It is planned to use this room in future for repre-sentative exhibitions. Parquet floor.

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j3. BADISCHES LANDKSAIUSEUM, Karlsruhe. Salle de sculptures et d'objets d'art de la Renaissance. Les vitrines, comme celles de toutes les autres salles, ont été fabriquées spécialement. Elles sont disposées de façon à compartimenter la salle tout en aménageant de larges espaces libres. L'attention se porte dès l'entrée sur une statue plus grande que nature : le saint Sébastien de Ziirn. L'escalier mtne à la section des arts folkloriques au deuxième étage. j 3 . Gallery of Renaissance sculpture and objects of art. As in all the other rooms, the showcases are specially made. They are so arranged as to give a feeling of both space and coherency. Special attention has been paid to perspective ; the eye is here immediately drawn to a larger- than-life Saint Sebastian by Ziirn. The staircase leads to the folk-lore section on the second floor.

Greek, Etruscan and Roman antiquities and a collection of weapons, both due to the efforts of members of the Grand Ducal house, were then added to the Badische Landesmuseum. Finally, a collection of coins, one of the largest in the Federal Republic, was added in 1936.

These highly varied exhibits were set out with due respect for the rich interiors which, with their decorations and paintings, gave a distinctly I 8th-century character to all main rooms. There were some clashes where the exhibits did not fit the character of their surroundings but this was something that no amount of museum planning could prevent.

Many of the objects which had been removed for safety to the cellars were unfortunately destroyed when the castle was destroyed by fire in an air-raid in 1944. Thereafter, for IZ years, the ruins stood in the town as a tragic reminder until it at last became possible to begin rebuilding in 19j 6 ; the central part of the building was completed in 19j9 (fig. 49). The resurrected Landesmuseum, which will spread into the wings of the castle in the next few years as building continues, then reopened with an exhibition of selected works representative of all sections of its collection.

The aim in rebuilding has been to provide exhibition rooms that will meet present-day demands while respecting the original I 8 th-century fasade which survived the fire, the general layout of the building and the height of the various floors. It has proved a good arrangement to house the collections from prehistoric and early historic times, the Roman Empire and the great migrations on the ground floor of the west wing, the mediaeval section (fig. JO, JI) in the east wing, and masterpieces from classical antiquity (fig. j 2 ) in the part connecting the main building to the tower at the back.

Three large communicating rooms have been installed on the upper floor. To meet fire regulations, two stairways have had to be built into them pending the provision at a later stage of rebuilding of a safe means of access to the attic floor.

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J J . BADISCHES LANDESMUSEUM, Karlsruhe. Collection de trophées turcs. La vitrine du milieu dissimule un escalier dtsaffecté. Dans chacune des grandes vitrines, caparaçons de parade, qu’on a évité de placer sur des supports représentant des chevaux afin de faire mieux ressortir leur Ornementation. L’Cclairage artifi- ciel des vitrines suffit éclairer la salle, mais comme partout ailleurs des projecteurs fixés au plafond sont utilists pour mettre en valeur certains objets. j - J . The collection of Turkish trophies. A large showcase in the middle of the room conceals one of the staircases not.now in use. In one large showcase are Turkish ornamental saddlecloths ; they have purposely not been placed on dummy horses in order to show up the craftsmanship to best effect. The room receives sufficient light from the showcase lighting but, as in other rooms, ceiling spot- lights are used to emphasize individual objects.

On the analogy of the former J d o f i C a v i at the Louvre, particularly precious exhibits have been collected together in the centre room, the complete collection of Turkish trophies (fig. j d ) in the adjoining room on the east and Renaisssance (fig. 13) and Baroque exhibits in the one on the west. The so-called Garden Room leading to the tower is used for exhibits of 18th-century chinaware, furniture and sculptures (fig. J J ) , including a newly acquired marble bust by Houdon of Madame de Sabran, described in detail by Madame de Staël. One o5 the staircases leads to an upper room in which parts of the folk-lore section are displayed (fig. ~6). Future plans call not only for the provision of more space for the existing sections, but also for the addition of special collections for study purposes that would be made available on request. A lecture hall is being installed in the former chapel.

The large windows facing each other provide particularly good lighting for the display of showcases and of the large individual items too as there, whether hung or standing on their own, they can be seen at their best in the most favourable lighting conditions. For both aesthetic and psychological reasons it was decided to select only a few of the more important items and to give them plenty of space, as it was felt that a genre or even a whole epoch may often be better and

J J . BADISCHES LANDESMUSEUhï, Karlsruhe. Au premier étage, salle ovale, dite salle du jardin, consacrée i l’art rococo. Sol parqueté. Au plafond, rails métalliques servant à suspendre des objets de grandes dimensions. Au milieu, se détachant, sur un écran blanc, ange de J. A. Feuchtmayer (rtgion du lac de Constance, 1770 environ). Bande de tapis bleu d’un bout à l’autre de la salle. Derritre l’bcran, quelques meubles précieux. Aux fenêtres, rideaux de voile produisant une impression d’intimitt. j-j-. Upper Garden room with works of art from the rococo period. Oval ground plan. Parquet flooring. Ceiling fitted with metal rails for supporting or suspending large pieces. In the centre, an angel by J. A. Feuchtmayer (Lake Constance, 1770) is hung in front of a white screen. Blue runner carpet. Behind the screen several valuable pieces of furniture. Muslin curtains at the windows give the room an atmosphere of intimacy.

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16. B 4DISCHES LANDESLIUSEUBI, Icarlsruhe. Relativement basses de plafond, les salles du deuxiime etage abritent la section des arts folkloriques. Des ustensiles et outils rustiques sont prtsentks B l'air libre sur des tables cou- vertes de nattes japonaises. Les fenitres sont garnies de rideaux gris qui protègent de la lumière et crkent une atmosphire reposante. j6. The top-floor rooms with their somewhat lower ceilings house the folk-lorc section. Peasant tools and implements are displayed in the open on tables covered with Japanese mats. When the light is very strong the grey curtains can be drawn, providing a soft background for the display.

more impressively represented by a few well-chosen pieces than by overwhelming the visitor by sheer weight of numbers.

The showcases, with each face consisting of a single sheet of glass, are fitted with artificial lighting strong enough to illuminate them properly when the mu- seum is open in the evening. Concealed lighting is used, even for exhibits standing on their own ; these are illuminated by small spotlights beamed from the direction from which the light probably fell on them in their original state. The showcases have mixed blue and yellow lights so arranged that the heat is reflected upwards. To ensure gentle and evenly spread lighting of transparent objects, such as glass- ware and stained glass, the light from concealed lamps is first reflected from a white background and then filtered through an opaque glass screen.

But it is not only the physical planning of the Badisches Landesmuseum that is on modern lines ; the whole conception of its role has been brought up to date. This is no mere matter of adding important works to the collections. To meet the cultural demands of a large city the scope of the collections is also being extended. Contemporary problems are dealt with in the handicrafts section, and industrial design, too, will be represented and offered as a subject for discussion by the inclusion of some good examples in both the permanent collections and the occasional, special exhibitions.

The educational work of the museum is also along these lines. Emphasis is given not only to the history of art but to the aesthetic forms of our own times, by means of small circulating exhibitions, complete with commentary, which are offered to the schools free of charge for a period of six to eight weeks, so that eventually they are seen and discussed by some jo,ooo schoolchildren. The themes thus far treated have been cutlery, modern tools and new town planning (with reference to simple problems of construction). Now in preparation are exhibitions dealing with flower vases, the art of laying the table and small gifts. The material is arranged in subject groups and may consist of the actual objects themselves or of photographs. Full instructions for the teacher are included. After having been tried out in the higher schools, these useful exhibitions are now to be shown in the primary schools as well.

[Trmaslatdd from German]