Inforevue 4/2012

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04 2012 / MAGAZINE DE LA POLICE INTÉGRÉE / / chaud et chaleureux Matonge, Le succès des ‘crime clips’ Shapiens et policiers fédéraux L’enquête Fanchini et ses dollars

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Le magazine de la police intégrée

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T I J D S C H R I F T V A N D E G E Î N T E G R E E R D E P O L I T I E

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M A G A Z I N E D E L A P O L I C E I N T É G R É E

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M A G A Z I N E D E L A P O L I C E I N T É G R É E

chaud et chaleureux

Matonge,

Le succès des ‘crime clips’Shapiens et policiers fédéraux

L’enquête Fanchini et ses dollars

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Paul Van Thielen

Le 1e janvier 2013, ma carrière prend fin. C’est avec une grande satisfac-tion et un regard à la fois fier et modeste que je contemple ces 40 ans. La satisfaction est liée à la richesse qu’apporte le métier de chef de police. En faisant respecter la loi, nous sommes amenés à entrer en contact avec de nombreuses personnes, de nombreuses émotions mais aussi de nom-breux drames; pouvoir soulager la douleur ou, mieux encore, la prévenir, est la plus belle chose qui soit. Parfois, cela semble quelque peu ingrat. Mais je suis convaincu que la reconnaissance sociale est tacite, et c’est en soi une belle récompense.

La fierté s’appuie sur les réalisations. Avant, pendant et après la réforme des polices, nous avons pu, de façon tangible, contribuer à la sécurité et à la qualité de vie de notre société. Des défis difficiles ont été relevés, des frustrations digérées. De beaux résultats ont été obtenus, des occasions ont été mises à profit, des changements ont été opérés. La police belge est plus en avance que jamais. Nous sommes d’ailleurs, sur le plan interna-tional, la référence dans de nombreux domaines.

A ceux que j’ai déçus, je voudrais dire “il n’y avait pas plus ou mieux à faire”. J’ai donné le meilleur de moi-même. C’est pourquoi je parle de fierté modeste. Je ne peux certainement m’attribuer personnellement aucune des réalisations. Pour tout, j’ai pu compter sur l’appui des autori-tés, et surtout, sur la collaboration de nombreux collègues compétents et motivés. Je les quitte empli de gratitude.

Il est très important de retrouver son équilibre mental en rentrant après une lourde journée. C’est pourquoi mes remerciements s’adressent éga-lement à ma famille qui m’a donné la chance d’accomplir tout ceci.

Et enfin, je dois rester modeste car le potentiel d’amélioration reste énorme et le restera toujours.

L’avenir apportera ses propres défis. La conjoncture ne sera pas toujours favorable. Mais le professionnalisme, l’intégrité, l’ouverture d’esprit, la souplesse et le dévouement de notre (personnel de) police sont les garants de la meilleure réponse à tout ceci. Je pars donc avec confiance en l’avenir.

C’est avec joie que j’ai servi ce pays avec vous.

“ C ’ E S T A V E C J O I E Q U E J ’ A I S E R V I C E P A Y S A V E C V O U S ”

L’Inforevue est une publication de la Direction des relations internes (DSI) de la police fédérale

Rédacteur en chef: Benoît Dupuis Rédaction: Stefan Debroux, Renato Guion, Gwendoline Hendrick, Saskia Van Puyvelde Lay-out et photographie: Ruben Accou, Jocelyn Balcaen, Caroline Chaidron, Petra De Weser, Emmanuelle Glibert, Karolien Snyers, Lavinia Wouters Dessins: Didier Castenholz , Ruben AccouTraductions: Service traduction du DSEK - Service de communication interne

Imprimerie: Goekint Graphics - 059 51 43 43

Editeur responsable: Eric Cobut - rue Fritz Toussaint 8 - 1050 Bruxelles

Relations publiques et abonnement: Harry De Clerck, rue Fritz Toussaint, 8 - 1050 Bruxelles Tél. 02 642 65 32 - Fax 02 642 60 97

Tarif d’abonnement: Belgique et autres pays: 10 eurosFacture justificative: 1,25 euro pour frais d’administration et d’envoi. Un abonnement à Inforevue, le magazine de la police intégrée, donne droit à quatre numéros et est automati-quement prolongé sauf avis contraire avant le quatrième numéro. Tous droits réservés.

Dit magazine verschijnt ook in het Nederlands.

Contactez la rédaction au 02 642 61 39 Teamware: _DGS/INFOREVUE E-mail: [email protected] ISSN: 1780-7638

La rubrique ‘Bib’ est réalisée par le Centre de documentation et de connaissances policières (DGS/DSEK).

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Radar...2Historia...7Out of office...17Casus...22

Eurêka !...34Le monde policier...42Les affaires en court...44Feedback...53

46Modernité à Malmedy

PROXIMITÉ ET COMMUNICATION 23‘Ami’ avec l’agent de quartier

FACE TO FACE 26Les technologies de l’information constituent-elles

une entrave au télétravail ?

SALLES DES ARMES ET DE SÉCURITÉ 28Boutefeux ou Fort-Knox ?

POLICE FÉDÉRALE AUPRÈS DU SHAPE 30L’éducation à la loi belge

ÉCHANGE INTERNATIONAL 37D’INFORMATIONS POLICIÈRES

Oser prendre des décisions cruciales

‘CRIME CLIPS’ 40Une combinaison de canaux

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COOPÉRATION POLICIÈRE INTERNATIONALE 8 Deux partenaires sur un pied d’égalité

PATROUILLES GUIDÉES PAR L’INFORMATION 12Mieux répartir le bleu dans les rues

CENTRE D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION DE NAMUR 14

100 +101 = 1 !

ZONE DE POLICE BRUXELLES-CAPITALE/IXELLES 18Des policiers à Matonge

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B I B

La délinquance juvénile est un thème dont l’opinion publique se soucie et qui ne laisse pas le monde politique indiff érent. Le droit de la jeunesse a été réformé en profondeur en 2006. De nombreuses nouvelles mesures ont été introduites et la notion de justice réparatrice a fait son entrée. Presque trois ans après cette réforme, le congrès Délinquance juvénile : à la recherche de réponses adaptées a été une occasion unique d’identifi er les problèmes, les défi s et les solutions concernant l’approche du phénomène.

Le congrès, organisé par le Service de la Politique criminelle, a rassemblé les acteurs (de terrain) du monde judiciaire, policier et académique ainsi que du secteur des services d’aide et les a incités à rechercher d’éventuelles solutions aux problèmes rencontrés. L’ouvrage reprend les textes les plus importants du congrès.

INFODélinquance juvénile : à la recherche de réponses adaptées, Christel De Craim, Anvers : Maklu, 2010 . - 298 p.

D É L I N Q U A N C E J U V É N I L E : À L A R E C H E R C H E D E R É P O N S E S A D A P T É E S

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Le numéro d’appel d’urgence 101 a enregistré, en 2011, 398 718 appels erronés. Cela repré-sente environ 13 % des quelque 3 millions d’appels annuels. 124 000 d’entre eux étaient carrément nuisibles (blagues, insultes, harcèle-ment…) et 78 000 dus à une erreur technique (gsm non verrouillé, par exemple).

L A P O L I C E E N C H I F F R E S Q U O T E

d’identifi er les problèmes, les défi s et les solutions concernant

“Un peu de paranoïa ne fait pas de mal, il n’en faut pas trop, mais il est important que les entreprises soient un peu plus vigilantes.”

Michael Clancy (FBI), dont l’objectif est de sensibiliser, via l’opération Tripwire (croche-pied), les entreprises aux risques d’attaques terroristes, AFP, 20/11/2012.

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W E B W A T C H

P O L S U P P O R T S U R F A C E B O O KAprès le compte Twitter @Polsupport_F, la Direction générale de l’appui et de la gestion de la police fédérale (DGS) ouvre une page dédiée aux relations et à la commu-nication internes sur Facebook. L’objectif est de renforcer l’interactivité avec le personnel de la police intégrée, de lui permettre de réagir aux informations diff usées et aussi de poser, par ce canal, des questions au call center Polsup-port. Des vidéos, de petits sondages, des galeries photos y seront régulièrement publiées. L’accès est réservé aux membres de la police. Une vérifi cation dans le répertoire de communication (CRC) sera donc systématiquement eff ectuée pour toute demande d’adhésion au groupe.

INFOhttp://www.facebook.com/groups/polsupportfr/

tweetwall@ZP5327 Chasseurs et tireurs sportifs, ce que vous devez savoir : http://www.policeboraine.be/pages/actualite…

@HELI_FEDPOLFED Rago vole pour la Cellule Disparition à Fleurus

@Womenpol Session d’info sur l’organisation de la police française et la place des femmes en son sein par Elizabeth Fouilloux, commissaire au Préfet

@Polsupport_F Politique alcool et drogues à la police fédérale: explications par la commissaire générale - http://ow.ly/1PHIrc #infonouvelles

DCA NAMUR @DCANAMUR 20-21/11/2012 : exercice nucléaire à Tihange http://www.centredecrise.be/index.php?option=com…

@policecomines Conseil de #prévention - Cyclistes, l’hiver est à notre porte ! #comineswarneton http://www.policedecomines-warneton.be...

@recherche_bel #VIDEO Tigerkidnapping et vol dans une bijouterie à #Bastogne le 22/02/12 http://tinyurl.com/d4gn4hg pls-RT

@PoliceWokra Pol #WOKRA demande votre attention pour un homme aux agissements suspects dans le quartier BAN-EIK à Wezembeek-Oppem. http://bitly.com/YVZe6v

@zpz_polbru Un Sommet européen est prévu le 22 et 23 nov 2012. Savoir plus sur le périmètre de sécurité, lais-sez-passer, ... voir http://www.polbru.be/eurotop

@presse_polfed Le FAST arrête un escroc de l’internet en fuite. Plus d’infos: http://bit.ly/UOU07h

S U R L E V I F

générale de l’appui et de la gestion de la police fédérale (DGS) ouvre une page dédiée aux relations et à la commu-nication internes sur Facebook. L’objectif est de renforcer l’interactivité avec le personnel de la police intégrée, de lui permettre de réagir aux informations diff usées et aussi de poser, par ce canal, des questions au call center Polsup-port. Des vidéos, de petits sondages, des galeries photos y seront régulièrement publiées. L’accès est réservé aux membres de la police. Une vérifi cation dans le répertoire de communication (CRC) sera donc systématiquement eff ectuée pour toute demande d’adhésion au groupe.

INFOhttp://www.facebook.com/groups/polsupportfr/

S U R L E V I F

Après avoir travaillé quatre ans dans le secteur commercial, Amélie Noirhomme a intégré le call center Polsupport le 1e mai 2011 en tant que call taker: “Je réponds aux appels des membres de la police intégrée. Leurs questions portent sur leur statut, leur rémunération et d’autres matières non opéra-tionnelles. Nous avons aussi des responsables GRH de zones de police et de services fédéraux qui nous contactent pour la gestion quotidienne de leurs membres du personnel. J’aime ce côté relationnel dans mon boulot, c’est très enrichissant.”

Le numéro d’appel du call center est le 0800 99 272.

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R A D A R F L A S H É

Belges et Luxembourgeoisensemble

Début octobre dernier, quelque 200 policiers belges et luxembourgeois ont pris part à un exercice commun de gestion négociée de l’espace public à Lagland (lire aussi en page 44), dans le cadre du traité Benelux Il a permis de mieux appréhender les spécificités de chaque pays en la matière. Les membres du personnel de la police intégrée peuvent visionner l’intégralité du reportage photos sur www.polimagery.be.

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R A D A R G P S

L E D É B U T D ’ U N E T O U R12 septembre 2012. La première pierre du nouvel hôtel de police de Charleroi est posée en présence de nombreuses personnalités caroloré-giennes et de l’architecte, Jean Nouvel. A terme, la police pourra compter sur quelque 25 000 mètres carrés d’espace. La fin des travaux est program-mée dans le courant de l’année 2014.

A M B I O R I X , N O U S V O I C I ! 21 septembre 2012. Le nouveau bâti-ment de la police judiciaire fédérale de Tongres est officiellement inauguré. Depuis début 2012, tous les services de la PJF sont regroupés dans ce bâtiment installé sur le site Ambiorix. Bureaux spacieux, nombreuses salles de réu-nion, réfectoire, cellules de passage et d’attente, locaux d’audition, locaux de surveillance téléphonique, vestiaires, sanitaires adaptés, garages et possibilités de parking sont les atouts de ce nouveau cadre de travail.

R É O U V E R T U R E D ’ U N L O C A L D ’ A U D I T I O NOctobre 2012. La police judiciaire fédérale de Furnes rouvre un local audiovisuel d’audition de mineurs victimes d’abus sexuels. L’enregistrement permet aux enfants de n’être entendu qu’une seule fois et leur évite une rencontre traumatisante avec l’auteur.

D E S V É H I C U L E S P O U R L A B U L G A R I E8 octobre 2012. La police fédérale fait don de 35 véhicules Iveco à la police nationale bulgare. La cérémonie a lieu en présence de la commissaire générale, Catherine De Bolle, et du commissaire général bulgare, Kalin Georgiev. Le lendemain, 20 véhicules prennent la route pour Sofia. Des mécaniciens bulgares restent alors en Belgique et préparent les 15 véhi-cules restants. Le jeudi 18 octobre, une deuxième colonne part pour la Bulgarie, ramenant également les mécaniciens et les dernières pièces de rechange.

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HISTORIA

BRUXELLES – La protection des ani-maux est un combat de longue haleine entamé au XIXe siècle par une poignée de militants. Grâce à eux, la justice des hommes finit par intégrer le concept de cruauté envers les animaux, laissant aux policiers le soin d’empêcher les abus et d’arrêter les contrevenants. Mais la loi doit affronter la force des traditions et n’évolue donc que lentement.

La question des combats de coqs en est un bel exemple. La pratique est d’abord inter-dite en public en raison de la mauvaise influence sur la population de festivités qui mêlent violence et paris d’argent (code rural, 1886), puis en privé aussi, lorsque l’opinion est gagnée à la cause animale (loi sur la protection des animaux, 1929). Les archives de la gendarmerie nous apprennent cependant que l’existence d’un texte de loi ne garantit en rien la dis-parition d’une tradition bien ancrée.

A Boignée en 1954, une association de défense des animaux accuse les gen-darmes et policiers communaux de fermer les yeux sur la pratique des combats de coqs ; les premiers en échange d’un verre au café tenu par l’organisateur et les seconds parce que le bourgmestre sou-haite ménager ses électeurs, friands d’un spectacle pourtant sanguinaire, comme le

rappelle le représentant de l’association : “les coqs, éperonnés, s’entre-déchiraient, faisant gicler le sang sur le plancher, les parois et la cage et même jusque sur les spectateurs des premiers rangs.”

A ce genre d’accusations, les gendarmes répondent prendre le phénomène très au sérieux mais souffrir d’une grande difficulté à l’affronter. Le commandant du district de Tirlemont explique à son supérieur, en avril 1955, que les orga-nisateurs privilégient des coins de plus en plus isolés et qu’il est impossible de compter sur la bienveillance des habi-tants de la région, qui n’hésitent pas à orienter la police sur de fausses pistes pour permettre la tenue d’un combat.

Depuis cette époque, les bouleverse-ments de la vie rurale traditionnelle ont entraîné la quasi-disparition du phéno-mène en Belgique, les derniers amateurs préférant se rendre en France où les combats sont autorisés dans certains endroits. De nouveaux défis attendent alors la police dans le domaine du bien-être animal, ainsi que vous pouvez le découvrir à l’exposition qui se poursuit au musée jusqu’à l’été prochain, et dont le catalogue est disponible en téléchar-gement sur le site de la police fédérale, www.policefederale.be.

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Carte postale de 1905 : les gen-darmes déplorent l’hypocrisie d’une loi qui interdit les combats de coqs en public mais les autorise dans la sphère privée – une notion rapidement détournée par les organisateurs de combats.

Réalisée par le Service histo-rique de la police, la rubrique Historia nous fait découvrir ou nous remémorer un événe-ment, un personnage, une pièce d’équipement ou une unité des anciens corps de police.

Exemple d’ergots saisis par la justice dans les années 1960, provenant de l’ancien musée de la police judiciaire à Bruxelles.

COMME UN COQ EN PATETEXTE Benoît Mihail - Service historique

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Deux partenaires sur un pied d’égalité

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Le 11 septembre de cette année, la DEA américaine (Drug Enforcement Administration) a remis, pour la toute première fois, un chèque de 800 000 dollars à notre pays. Avec cette récompense, les USA souhaitaient remercier la Belgique, et plus précisément la police judiciaire fédé-rale (PJF) d’Anvers, pour le rôle crucial qu’elle a joué dans le démantèlement d’une importante organisation crimi-nelle dirigée par le ‘parrain’ Riccardo Fanchini. Inforevue s’est entretenu avec trois enquêteurs qui ont contribué à le mettre sous les verrous, grâce à une coopération uni-que avec leurs collègues américains.

TEXTE Saskia Van Puyvelde PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

ANVERS – Nous avons face à nous le commissaire Peter Bruneel et les inspecteurs principaux Sandra Vercammen et Lucien Daniëls, qui travaillaient ensemble il y a trois ans à la section criminalité économique et financière (ECOFIN) quand ils ont fait la connaissance de celui qu’ils décrivent comme un ‘personnage mythique’ : Riccardo Fanchini. C’est leur section qui a pris l’initiative de traiter ce dos-sier et de se pencher sur le patrimoine de ce gangster de premier plan.

LE PDG DE LA MAFFIARiccardo Fanchini, fils d’une mère ger-mano-polonaise et d’un père italien, a émigré à Anvers au début des années 90 et était déjà, à l’époque, considéré dans le monde entier comme l’une des princi-pales figures de la maffia russe. Il était à la tête d’une organisation criminelle active à grande échelle dans le domaine du trafic de drogues et de cigarettes, du blanchiment d’avantages patrimo-niaux illégaux, etc. Tout le monde le connaissait. “Vous vous trouvez face à une organisation dont vous savez que le leader réside ici à Anvers”, nous raconte Peter Bruneel, devenu depuis lors chef de la section terrorisme au sein de la PJF anversoise. “Les enfants issus de son premier mariage sont scolarisés à Anvers et ses ‘lieutenants’ y résident

également. Tout son entourage habite la ville, qui s’en passerait d’ailleurs volontiers. Chaque container de drogue qui apparaissait quelque part en Europe pouvait être mis en relation d’une manière ou d’une autre avec Fanchini, mais allez prouver qu’il en était respon-sable !” Aucun service de police belge ou étranger ne parvenait à établir un lien direct entre lui et des transports de drogue. “À un moment donné, des voitures de valeur très élevée ont circulé ici avec des plaques luxembourgeoises”, poursuit Lucien Daniëls. Il travaille à présent à la section ECOFIN de la PJF de Hasselt. “Les conducteurs ne disposaient pas de revenus légaux pouvant justifier l’achat de telles voitures (une quaran-taine !). Il s’agissait soi-disant de voi-tures de location pour lesquelles toute une construction avait été mise sur pied. Quand nous avons saisi les voitures, ce qui nous a pris quelques jours, il y avait au domicile des intéressés des paquets d’argent sur la table, des armes… Ces Polonais, Russes, Géorgiens… de l’entou-rage de Fanchini, se réjouissaient que nous ne soyons venus que pour les voi-tures ! Ils avaient tant d’autres choses à cacher ! Les voitures et les villas ache-tées dans la région d’Anvers ne repré-sentaient qu’une partie de la fortune colossale de Riccardo Fanchini. Nous voulions creuser la question et avons

donc commencé à trois à traquer cette figure mythique.”

UNE SOCIÉTÉ EN UKRAINEL’enquête s’est écartée du délit de base pour se concentrer sur le patrimoine illégal. L’objectif était de déstabiliser l’organisation criminelle de Fanchini en s’en prenant à grande échelle à son capital criminel. “Tout a commencé très modestement”, explique Sandra Vercammen, de la section terrorisme de la PJF d’Anvers. “Nous sommes allés compulser d’anciennes infor-mations et avons alors découvert un document faisant référence à une société en Ukraine. Voilà comment tout a commencé.” L’enquête a révélé que les avantages patrimoniaux illé-gaux de Fanchini étaient investis dans des projets immobiliers en Ukraine, en Russie, au Royaume-Uni et en Amérique. Plusieurs constructions ont été établies pour dissimuler au maximum l’origine de ces avantages patrimoniaux illégaux. Le transit de ces avantages afin de réaliser des investissements et le transfert des produits de ces investissements étaient effectués par le biais de socié-tés off-shore à Chypre ou dans les Îles Vierges britanniques. Les comptes d’hommes d’affaire respectés dans le secteur diamantaire anversois étaient utilisés pour faire passer les avantages patrimoniaux illégaux. Après l’identi-fication du patrimoine criminel, vint la phase visant à mettre la main sur ces capitaux. “Identifier l’ensemble des avoirs de Fanchini ne fut pas une mince affaire”, poursuit Peter Bruneel. “Nous nous sommes rendus compte que celui-ci était considérable et que le coup pouvait être encore plus fumant que ce que nous pensions au début. Étant donné l’ampleur et la dispersion du patrimoine illégal, il était clair que seule une collaboration très intense avec nos partenaires étrangers per-mettrait d’engranger un véritable résultat. Eu égard à l’étroite impli-cation d’un ressortissant américain,

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Nikolaï Dozortsev, dans les investis-sements d’avoirs issus du tra�ic de drogue, la DEA américaine constituait pour nous un partenaire évident.”

UNE COLLABORATION UNIQUELa collaboration avec la DEA a donné lieu à l’ouverture d’un dossier à New York. Le procureur fédéral du district est de New York a lancé une instruc-tion pénale à charge, entre autres, de Riccardo Fanchini, son ex-épouse Jolanto Fanchini, suspectée d’impor-tation et de tra�ic de stupé�iants ainsi que de blanchiment, et Nikolaï Dozortsev, que nous avons cité ci-dessus. L’enquête opérationnelle a été effectuée par la DEA, New York Field Division. Les deux partenaires se sont concertés sur le plan tant policier que judiciaire. “L’enquête belge se focalisait sur les blanchisseurs de l’organisation criminelle, et en particulier Jolanta Fanchini”, explique Lucien Daniëls. “Aux États-Unis, l’accent était plutôt mis sur les délits de base commis par l’organisation criminelle de Fanchini. Durant deux ans, environ de 2007 à 2009, nous avons collaboré de façon très intense. Nous nous concer-tions systématiquement et prenions ensemble les décisions stratégiques. Certes, nous suivions les procédures, mais en ne nous préoccupant jamais des structures, uniquement des per-sonnes, qui s’envoyaient des e-mails ou se téléphonaient quotidiennement, ou encore faisaient le voyage pour se ren-contrer. Heureusement, le courant est bien passé entre nous, sans quoi nous n’aurions jamais pu atteindre un tel succès. Nous nous complétions, nous faisions con�iance, sans vouloir faire cavalier seul. Nous voulions travailler en groupe et c’est ce qui nous a valu ce chèque. D’ailleurs, l’enquête ne s’est pas déroulée d’après une check-list prédéterminée ; la ré�lexion out of the box fut la seule clé de notre succès.”

L’enquête pour blanchiment à Anvers a mené à la saisie de biens immobiliers et d’avantages patrimoniaux illégaux. La dispersion internationale du capital illégal et le recours à des constructions

de blanchiment transfrontalières ont rendu nécessaire une collaboration avec Chypre, le Royaume-Uni, le Danemark, l’Ukraine, Israël, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Russie dans le cadre de l’enquête judiciaire. “À Berlin, Fanchini a organisé une fête gigantesque pour ses cinquante ans”, se souvient Sandra Vercammen. “Après cela, il a ouvert un site web et publié des photos des per-sonnes présentes. En fait, il se moquait purement et simplement des services de police, car ceux-ci avaient dépensé beaucoup d’argent pour parvenir à iden-ti�ier les convives. Il savait lui-même que tout le monde le connaissait et se sentait ‘intouchable’. Il jouait avec cette situation.”

Plusieurs �lux �inanciers illégaux de l’organisation ont été détectés. Dans notre pays, une villa et un appartement ont été saisis, ainsi que deux véhicules de marque Rolls Royce. Un montant de

238 000 euros a été saisi aux Pays-Bas et des biens immobiliers pour une valeur de plusieurs millions d’euros ont été blo-qués en Ukraine.

PLEAD GUILTY!À la suite de l’enquête pénale améri-caine, Riccardo Fanchini a été arrêté le 3 octobre 2007 dans son appartement de Londres (Mayfair). Le 31 janvier 2008, le Royaume-Uni l’a livré aux États-Unis. “Nous avions suf�isamment d’éléments pour l’arrêter”, conclut Peter Bruneel. “Il aurait cependant été stupide de le faire ici, car il n’aurait jamais été condamné si sévèrement en Belgique et il y aurait été libéré bien plus vite. Dans le cadre de l’enquête pénale américaine, il a signé un plea agreement, dans lequel il plaide coupable pour les faits portés à sa charge. Il a signé ce document moyen-nant la condition que le ministère public

IL NE FAUT PAS JOUER CAVALIER SEUL

De gauche à droite : Peter Bruneel, Lucien Daniëls et Sandra Vercammen.

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d’Anvers renonce à le poursuivre dans le cadre de l’enquête belge. Dès que l’ab-sence de poursuite a été con�irmée par le ministère public d’Anvers, il a signé le plea agreement. Il y déclare accep-ter une peine de prison de 10 ans, une con�iscation de deux millions de dollars en espèces et d’autres biens pour une valeur de 40 millions de dollars. Deux millions de dollars en espèces ont immé-diatement été versés dès la signature. Étant donné la collaboration étroite et très positive, d’une part entre le minis-tère public d’Anvers et le parquet fédéral américain du district est de New York, et d’autre part entre la DEA (New York et Bruxelles) et la PJF d’Anvers, le procu-reur de New York a formulé les recom-mandations nécessaires pour qu’une partie de ces deux millions de dollar soit transmise aux autorités belges dans le cadre d’un asset sharing1. “Nous espé-rons que le chèque béné�iciera intégra-lement à la police judiciaire fédérale”, concluent les trois enquêteurs.

Fanchini n’est pas le seul à avoir été mis sous les verrous : une quarantaine de �igures d’importance de son entourage ont suivi le même chemin. L’ensemble de son organisation criminelle a été démantelé, sa famille a quitté Anvers, tout son clan a mis les voiles. Quand il quittera la prison, il aura près de 62 ans. La question est de savoir s’il pourra alors encore pro�iter, et à quel endroit, de la partie de son capital qui n’a tou-jours pas été retrouvée. f

1 Le partage des biens, des possessions.

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Les avantages illégaux de Fanchini ont, entre autres, été investis dans des projets immobiliers en Ukraine.

De gauche à droite : Peter Bruneel, Lucien Daniëls et Sandra Vercammen.

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Mieux répartir le bleu dans les ruesCertaines personnes se demandent peut-être ce que fait une patrouille de police quand elle n’est pas appelée pour une intervention. Tourne-t-elle en rond au hasard jusqu’au moment où elle tombe sur quelque chose de suspect ? Non, au contraire, elle suit le flow, le flux d’infor-mations. À la zone de police Gavers, le véhicule de patrouille fait partie inté-grante du cycle d’information.

TEXTE Stefan Debroux PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

L’INFORMATION DOIT CIRCULERLe chef de corps de la zone de police Gavers (Harelbeke/Deerlijk) est un fervent adepte de la fonction de police guidée par l’information. Le commissaire divisionnaire Rino Defoor nous explique : “L’enjeu n’est pas unique-ment d’être au courant de ce qui se passe au sein de la zone en matière de sécurité et de viabilité, mais également que les inspecteurs de quartier sachent à quoi sont occupées à ce moment la recherche ou l’inter-vention et vice versa. Le cycle électronique d’informa-tion nous permet de réagir instantanément en tant qu’organisation flexible à des problèmes tels qu’une vague de cambriolages. Plus nous partageons les informa-tions, plus nous les multiplions, plus grande est la chance d’obtenir un résultat.”

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Mieux répartir le bleu dans les rues

SUR LE TERRAIN AVEC INFOPOP ET INFOCOPLa zone de police Gavers utilise l’outil infoPOP pour déployer le ‘bleu dans les rues’ de façon plus efficiente et orientée sur l’action. Vincent Himpe : “Pour chaque équipe d’intervention, nous établissons une liste de to do. Celle-ci est accessible en ligne sur les ordinateurs portables embarqués dans les véhicules de patrouille. Il n’est donc pas nécessaire d’imprimer ces listes. Parallèlement, l’outil de briefing infoCOP est pré-sent sur ces ordinateurs, ce qui permet de communiquer rapidement et efficacement des informations visuelles aux équipes d’intervention en déplacement ou de les guider, en leur transmettant par exemple les images d’un véhicule ou de suspects impliqués dans un cambriolage.”

COMMUNICATION ÉLECTRO-NIQUE DANS LES DEUX SENS“Notre objectif est de faire parvenir l’ensemble des informations nécessaires ou utiles au travail policier jusque dans les véhicules de patrouille”, explique Vincent Himpe. “Par ailleurs, et c’est un autre avantage des ordinateurs portables équipés d’outils en ligne dans les véhicules de patrouille, les équipe peuvent enrichir elles-mêmes ces informations avec leurs propres consta-tations sur le terrain. Ce feedback est diffusé partout au sein du corps de police grâce au cycle d’information. La boucle est bouclée.”

LE CLI COMME CENTRE NÉVRALGIQUE

Le centre névralgique du cycle de l’information se situe au carrefour local d’information ou CLI (c’est-à-dire, l’inspecteur principal Vincent Himpe). Celui-ci centralise toutes les informations nécessaires au travail policier (signalement de nuisances, informations relatives aux délits de fuite et aux agissements suspects, vols, per-sonnes à rechercher, etc.) et les diffuse au niveau du corps par le biais de l’outil de briefing infoCOP, jusque dans les véhicules de patrouille, qui sont équipés d’ordinateurs Panasonic Toughbooks avec une connexion internet 3G.

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NAMUR – Le Centre d’information et de communication (CIC) de Namur compte 17 call takers neutres (dépen-dant du SPF Intérieur), 36 policiers et CALogs1 d’appui opérationnel (call takers - dispatchers (- d’appui) dépen-dant de la police) et six personnes chargées de l’encadrement. En juin dernier, ceux-ci ont été rejoints par les opérateurs du service 100/112, c’est-à-dire les disciplines couvrant l’intervention des pompiers et l’aide médicale urgente. Quelles sont les conséquences et implications de cette migration ? Comment celle-ci s’est-elle déroulée ? Le commissaire division-naire Michel Remacle, directeur du CIC Namur nous en apprend un peu plus sur la manœuvre : “Namur a relativement vite été pressentie pour disposer du premier CIC francophone ‘en colocation’. Des accords au niveau de la province avaient déjà été pris en 2010. Il était prévu que les locaux du CIC, situés à Jambes, hébergent les deux centres d’appels d’urgence, et cela afin de bénéficier de la technolo-gie CAD (Computer Aided Dispatching)

Après Gand et Louvain, c’est au tour de Namur de regrouper le centre de secours 100/112 (pom-pier-ambulance) et le centre 101 (police) au sein d’une même structure. Depuis le mois de juin, le Centre d’information et de communication (CIC) namurois abrite en ses locaux les trois disciplines d’urgence. Ce regroupement facilite notamment le travail des call takers et offre une réelle plus-value.

TEXTE Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

L’INTÉGRATION PERMET DE FACILITER LA COORDINATION AU NIVEAU DES CENTRALES D’APPELS.

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100 + 101 = 1 !

Michel Remacle

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d’ASTRID déjà utilisée au CIC.“ La préparation de la mise en œuvre du système a nécessité un peu de temps et a été quelque peu retardée pour des raisons internes à la centrale 100. Un programmeur opérationnel du CIC a été mis régulièrement à la disposition du starter team, c’est-à-dire l’équipe interne chargée de cette programmation spécifique au 100. “Fin 2011, début 2012, la programmation a repris pour aboutir à une migration

de l’ancienne centrale 100, alors située à la caserne des pompiers de Namur, vers le complexe du CIC à Jambes, le 25 juin 2012“, précise notre interlocuteur.

Une plate-forme UniqUe MAIS DES SPÉCIFICITÉS PROPRESLa perspective de ce changement a suscité quelques craintes légitimes auprès des collaborateurs des deux parties. Une attention particulière a donc été apportée à la dimension

humaine de la colocation et en 2011 déjà, les opérateurs 100 et 101 ont eu l’occasion de se rencontrer et de passer un moment ensemble pour ap-prendre à se connaître. Dans le courant du mois de mai 2012, les call takers de la centrale 100 ont reçu une forma-tion accélérée sur le système CAD. Michel Remacle: “Ils sont venus durant plusieurs semaines au CIC afin de se fa-miliariser avec cette technologie qu’ils n’utilisaient pas à leur niveau“. Mais

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l’intégration n’est pas encore tout à fait terminée: “Pour l’instant, nous sommes toujours en phase de construction du système de gestion multidisciplinaire des appels. Le gros avantage est l’utili-sation de la même technologie de part et d’autre, ce qui permet notamment un échange d’information informatisé et donc accéléré“. En cas d’événement extraordinaire (comme, par exemple, l’accident de train à Godinne en mai dernier), l’intégration permet de faciliter la coordination au niveau des centrales d’appels.

Par ailleurs, la façon de travailler diffère quelque peu d’une spécialité à l’autre. Les collaborateurs de la centrale 100 gèrent, à la fois, la prise des appels dans leurs volets tant ‘pompier’ que ‘médical’ et ces derniers s’occupent également de dispatcher les moyens sur le terrain, contrairement à ce qui se fait à la police. “Les call takers du 101 n’effectuent en effet pas le suivi des équipes sur le terrain“, ajoute le di-recteur du CIC. “Au niveau policier, une séparation a été effectuée dès le départ entre le call taking et le dispatching.“ Le caractère urgent des appels est également différent d’une discipline à l’autre. Au niveau policier, on atteint environ 20% d’appels donnant lieu à une intervention urgente alors qu’au niveau du service 100, c’est plutôt 80%. Les opérateurs du 101 doivent en effet faire face à un pourcentage non négligeable d’appels intempestifs2. “L’an dernier, une même personne a joint la centrale de la police à près de 1500 reprises ! Ces cas sont assez compliqués à gérer“, explique Michel Remacle. Une intervention du parquet est souvent nécessaire pour mettre un terme à ce type d’agissements mais certaines communes commencent aussi à réagir par le biais de sanctions administratives. “Nous sommes aussi

en attente d’une législation permettant de faire plus facilement couper les gsm de ces appelants dérangeants“.

“101 - leS UrGenCeS De la POLICE, BONJOUR“Un passage à niveau défectueux, une jeune fille qui aurait disparu, les appels vers le 101 vont dans tous les sens. Les moments où ceux-ci sont les plus nom-breux se situent entre 16 et 23 heures en semaine et se prolongent jusqu’à une heure ou deux du matin durant les week-ends. Mais l’horaire n’est pas le seul élément influençant le nombre d’appels.

Certains motifs sont récurrents, comme par exemple la violence intra-familiale, mais chaque saison connaît aussi ses ‘problèmes’: “En été, il y a souvent des barbecues qui dégénèrent, en automne ce sont des accidents de

la route causés par la présence de gibier…“, nous apprend Dominique Mallien call taker neutre. De manière générale, les call takers doivent être at-tentifs à trois éléments lors d’un appel : la localisation, les faits et l’identifica-tion de l’appelant. L’inspectrice Elisa-beth Delangh travaille au CIC depuis trois ans ; elle s’occupe habituellement du dispatching mais assure également la prise d’appels vu que le nombre de call takers neutres est insuffisant. Entre deux appels (ceux-ci sont plutôt nombreux), elle souligne également la plus-value de l’intégration: “C’est plus pratique, l’information est plus directe. Et puis, cela facilite les relations ; nous travaillions déjà ensemble auparavant (sur des sites différents) mais sans nous connaître vraiment.“. f

1 Cadre administratif et logistique.2 Lire aussi la rubrique La police en chiffres en page 2.

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"CHIEN ESPAGNOL

CHERCHE MEILLEUR AMI"Alain Peeters, inspecteur principal au sein de la police des chemins de fer, se soucie du sort des chiens espagnols. Il plaide pour l’adoption de ces quadrupèdes et se rend lui-même régulièrement sur l’île canarienne de Fuerteventura afin de donner un coup de main dans une finca (ferme espagnole transformée en centre d’accueil canin) au profit du bien-être des animaux.

TEXTE Stefan Debroux PHOTOGRAPHIE Alain Peeters

OUT OF OFFICE

Dans la rubrique Out of Offi ce, nous quittons la sphère professionnelle pour vous présenter la passion, le hobby ou une activité originale d’un membre du personnel.

Comment tout cela a-t-il commencé ? Alain Peeters : “En lisant une annonce sur internet pour l’adoption d’un chien. Ses yeux … j’ai immédiatement eu un coup de cœur, ce chien nous correspon-dait bien ! Notre premier chien espagnol était originaire du continent, les deux autres de Fuerteventura. Entre-temps, j’ai approfondi mes connaissances au sujet de la race et de la problématique propre à ces animaux, avant de m’enga-ger finalement pour leur cause.”

PODENCO CANARIOCes chiens espagnols n’ont pas un des-tin très enviable. Ils sont spécifique-ment élevés pour la chasse aux lapins, en particulier aux îles Canaries. C’est pourquoi on les appelle les ‘lévriers à lapins’. La dénomination officielle de la race est ‘Podenco Canario’. Alain : “La chasse aux lapins a été limitée : maxi-mum 12 dimanches par an. Le reste du temps, ces chiens sont délaissés, ou pire, maltraités. Les récits atroces sont nombreux : des chiens qui meurent de déshydratation, qui sont pendus ou brûlés vifs … À Fuerteventura, il y a des ‘centres de mise à mort’ pour chiens où s’achève leur calvaire.”

La fondation Fuertedogs, créée par une Néerlandaise, tente de faire changer les choses. La finca permet d’accueillir plus de 100 chiens dans l’espoir de trouver une famille d’adoption. Alain Peeters apporte sa pierre à l’édifice

en sacrifiant ses vacances et en allant soigner bénévolement ces animaux là-bas. Mais il les aide également ici en essayant de convaincre des personnes à la recherche d’un fidèle animal de compagnie d’en adopter un. Alain : “À Fuerteventura, on semble se rendre compte petit à petit qu’un chien est bien plus qu’un objet avec une date de péremption.”

INSTINCT DE CHASSELes chiens de chasse espagnols s’adaptent-ils facilement ici ? Alain répond sans hésitation : “Ils ont besoin d’une promenade quotidienne pour canaliser leur énergie, sinon ils se comportent de manière fougueuse. Ils demeurent néanmoins des animaux de harde : lorsqu’ils aperçoivent un lapin, ils sont intenables. Ce sont toutefois des chiens affectueux qui vous offrent beaucoup en retour.”

Pour terminer, encore un conseil pour un engagement sans grand effort : si l’on vous accoste dans un aéroport espagnol pour vous proposer le trans-fert d’un chien, n’hésitez pas ! Chaque billet d’avion vous autorise à transpor-ter un chien. Cela ne vous coûtera rien et vous rendrez heureuse une famille d’adoption.

www.fuertedogs.eue-mail : [email protected] : @alainpeeters5

Alain Peeters

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Des policiers à MatongeUne nouvelle antenne de police a été inaugurée en octo-bre dernier au cœur du quartier africain de Matonge à Ixelles. Ce lieu, un ancien café complètement rénové, se veut surtout être un point de contact pour la population et les commerçants.

TEXTE Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

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IXELLES – Installée au numéro 16 de la rue Longue Vie depuis le mois d’octobre, la nouvelle antenne de la zone de police de Bruxelles-Capitale/Ixelles est plutôt discrète. Vous n’y verrez en effet pas d’enseigne à l’effigie de ‘Polbru’. Des affichettes apposées sur les vitres (pare-balles) indiquent les heures d’ouverture de ce que l’on pourrait qua-lifier de ‘bureau de proximité’. L’antenne est accessible au public de 10 heures à 22 heures en semaine et jusqu’à deux heures du matin les vendredis et same-dis. L’agent Chantal de Haguenau est l’un des deux policiers assurant la per-manence de journée lors de notre visite. Elle travaillait déjà à l’antenne précé-dente, située dans la galerie d’Ixelles de 2001 à 2009. �Ici, c’est un petit quartier et tout le monde se connaît : les com-mercants, les riverains … Ceux-ci me font confiance car je suis d’origine afri-caine. Certaines personnes se confient alors plus facilement à moi�, explique-t-elle. Elle poursuit : �Matonge, c’est le quartier où l’on se retrouve, c’est un lieu de rencontres. Les Africains viennent ici car ils se sentent un peu chez eux. Mais il y a également pas mal de Belges qui aiment venir dans le quartier. Pour ma part, j’ai vraiment choisi d’être là et je m’y sens bien. Je me sens comprise par les gens et inversement. Au départ, mon idée de la mission de la police est de venir en aide aux citoyens, c’est ce que j’essaie de faire�.

En journée, l’antenne est un point de contact auquel les gens s’adressent pour obtenir, par exemple, des informations ou des renseignements administratifs.

�Cela va vraiment dans tous les sens�, confirme l’agent de police. Selon elle, la proximité de l’antenne offre une réelle plus-value : �Par exemple, le commer-çant qui a un problème ne va plus appe-ler le 101 mais bien notre antenne�.

�Le personnel s’occupe également du stationnement et de la gestion des inci-vilités dans le quartier mais il n’acte pas les plaintes. L’antenne est avant tout un point de contact�, ajoute le commissaire Patrick Thibou, l’officier de référence de la première division, dont fait partie le quartier Matonge. Par ailleurs, le rôle de l’antenne évolue au fil de la journée comme nous le précise ce dernier : �A partir de 19 heures, l’antenne devient un poste ‘d’observation’ avec des inspecteurs de la cellule Matonge. Cette cellule, composée de huit inspecteurs et d’un inspecteur principal, bénéficie spo-radiquement du renfort des Brigades territoriales d’intervention (BTI) et Brigades territoriales de surveillance (BTS)�. En soirée, deux inspecteurs, au minimum, effectuent régulièrement des rondes dans le quartier. A terme, il est également prévu que l’antenne soit

équipée d’un système permettant de visionner les images des caméras instal-lées à proximité.

STUPS ET BANDES URBAINESLe quartier Matonge est connu pour être un lieu où l’on peut facilement se procurer des produits en provenance d’Afrique : fruits, légumes, épices …. Mais là ne sont pas les seules denrées disponibles. Les vendeurs de stupé-fiants sont en effet très nombreux en rues. Une problématique connue de la police et qui dérange les riverains et commerçants du quartier. Depuis l’ouverture de l’antenne de police, ces dealers se sont déplacés mais le trafic est toujours présent. �Nous effectuons des patrouilles proactives et préven-tives et réalisons, de temps en temps, des opérations plus importantes”, expli-que l’inspecteur principal Peter Houben de la cellule Matonge. Une action est d’ailleurs planifiée lors de notre venue. Dans la foulée de la visite de l’antenne, nous suivons plusieurs inspecteurs de la cellule, rejoints pour l’occasion par des policiers des BTI. Les inspecteurs réalisent des contrôles et fouillent dif-

La cellule Matonge

L’agent Chantal de Haguenau

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férents endroits : �Les vendeurs cachent leurs marchandises (principalement de l’herbe) un peu partout : dans les machines à laver d’une laverie automa-tique, dans les recoins d’une galerie, …�, relate l’inspecteur principal. Depuis le mois de février, environ deux kilos de stupéfiants ont été saisis et 170 arresta-tions menées. La présence policière est également dissuasive pour les ‘clients’ potentiels. �Ce qui est intéressant pour nous”, ajoute-t-il, �c’est de ‘casser’ un peu le commerce de stups�.

Enfin, les policiers de Matonge doivent également faire face à la présence de bandes urbaines. �Certains membres se retrouvent ici, même si très peu d’entre eux sont domiciliés sur Ixelles�, précise encore le commissaire Thibou. Ces der-niers proviennent en effet d’autres com-munes telles que Laeken, par exemple. Les policiers tentent donc de repérer ces groupes et de rassembler des informa-tions les concernant afin d’intervenir. Bref, tout est mis en œuvre afin de ten-ter de réduire au maximum le sentiment d’insécurité … f

Z O N E D E P O L I C E B R U X E L L E S C A P I TA L E / I X E L L E S

QUARTIER CHAUD OU CHALEUREUX ?Le quartier Matonge1 se situe entre la chaussée de Wavre et les rues d’Edimbourg et de Dublin. Son nom se rapporte à un quartier commerçant animé de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre). Depuis plusieurs années, la ‘petite Afrique du Nord’ a la réputation d’être un quartier ‘chaud’, principalement depuis la mon-tée de la délinquance et l’apparition des bandes urbaines dans le courant des années 90. Mais ce quartier est éga-lement connu pour avoir été une destination prisée par de riches touristes africains. L’histoire de ce lieu bruxellois remonte en fait aux années 60, lors de la proclamation de l’indépendance du Congo, ancienne colonie belge. Une partie de l’élite congolaise fait de Bruxelles une destination à la mode et investit plus particulièrement les environs de la Porte de Namur et de l’ambassade du Congo. Des bouti-ques s’ouvrent peu à peu : bijouteries, restaurants, salons de coiffures, épiceries exotiques ... Dans les années 90, le pays connaît des difficultés politiques et économiques et d’importants conflits. Beaucoup de Congolais fuient alors le pays et essaient d’obtenir le statut de réfugiés en Belgique notamment. La population du quartier change, le pouvoir d’achat diminue. Matonge n’est plus le haut lieu de l’élégance africaine qu’il a été… Essentiellement fréquenté par des Congolais, Matonge s’est également développé grâce à d’autres nationalités (Rwandais, Burundais …).

1 Lisez à ce sujet l’article rédigé par Mélanie Geelkens d’après les recherches de Sarah Demart Matonge, histoire de l’immigration congolaise, sur http://reflexions.ulg.ac.be, le site de vulgarisation scientifique de l’université de Liège.

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L’ETENDUE DE LA FLAGRANCE

Le sujet choisi pour cette édition est la fl agrance plus ou moins étendue selon l’auteur de la constatation.

TEXTE DGS/DSJ/Avis juridiques opérationnels

Dans cette rubrique, le Service juridique de la police fédé-rale (DGS/DSJ) aborde des questions ou des procédures

juridiques traitant de pratiques policières courantes.

Suite à la commission d’un vol dans un immeuble, les services de police sont appelés sur place. Ils ne trouvent pas l’auteur dans l’immeuble, et repartent. Lorsque, deux heures plus tard, l’auteur du vol quitte l’immeuble, la vic-time du vol le reconnaît et l’intercepte.

L’auteur du vol est condamné en pre-mière instance, et conteste devant la Cour de cassation l’arrêt de la Cour d’appel de Bruxelles du 8 septembre 2009 qui considère que son arrestation par le particulier respecte la condition de flagrant délit.

l’arrÊt De la CoUr De CaSSa-TION DU 23 SEPTEMBRE 2009L’article 1er, 3° de la loi du 20 juillet

1990 relative à la détention préventive prévoit que tout particulier qui retient une personne prise en flagrant crime ou délit dénonce immédiatement les faits à un agent de la force publique.

La Cour de cassation rappelle que cette disposition n’autorise la privation de liberté par un particulier que dans le cas visé à l’article 41, alinéa 1er du Code d’instruction criminelle, à savoir le crime ou délit qui est commis actuel-lement ou qui vient d’être commis. En d’autres termes, le ‘citizen arrest’ n’est possible qu’en cas de flagrant crime ou délit au sens strict. La position de la Cour est étonnamment très restric-tive, sachant que la frontière entre le moment où une infraction vient d’être

commise et le moment où son auteur est poursuivi par la clameur publique est souvent ténue.

UNE FLAGRANCE PLUS OU MOINS ÉTENDUE SELON L’AUTEUR DE LA CONSTATATIONL’étendue de la flagrance varie selon l’auteur de la constatation. Ainsi, la Cour de cassation limite le ‘citizen arrest’ au flagrant crime ou délit au sens strict, tandis que le fonctionnaire de police est compétent en cas de flagrant crime ou délit au sens large. Le tableau ci-dessous reprend les différentes hypothèses de flagrant crime ou délit, selon l’auteur de la constatation.

Citoyen Article 41, al. 1er du Code d’instruction criminelle := crime ou délit qui est commis actuellement ou qui vient d'être commis.

Fonctionnaire de police Article 41, al. 1er et 2 du Code d’instruction criminelle := crime ou délit qui est commis actuellement ou qui vient d'être commis,= auteur poursuivi par la clameur publique,= auteur trouvé en possession d’effets, armes, instruments ou papiers faisant présumer qu'il est auteur ou complice, pourvu que ce soit dans un temps voisin du crime ou délit.

Agent de police Art. 44/15 de la loi sur la fonction de police := crime ou délit qui est commis actuellement ou qui vient d'être commis,= clameur publique.

Agent de sécurité des transports en commun

Art. 13.12, §1er, 2° de la loi réglementant la sécurité privée et particulière : l'agent de sécurité chargé de la rétention ou un membre du personnel de la société publique de transports en commun ou cinq personnes dont les identités sont relevées immédiatement par l'agent de sécurité ou un membre du personnel de la société de transports ont été témoins oculaires de cette infraction ou de ce fait.= crime ou délit qui est commis actuellement ou qui vient d'être commis.

Gardien de la paix L’article 14, al. 2 de la loi du 15 mai 2007 renvoie à l’article 1er, 3° de la loi du 20 juillet 1990 relative à la détention préventive. Par analogie avec l’arrêt de la Cour de cassation analysé, les gardiens de la paix sont limités au flagrant crime ou délit au sens strict := crime ou délit qui est commis actuellement ou qui vient d'être commis.

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‘Ami’ avec l’agent de quartier

Le travail policier sans communication est comme un match de football sans ballon. La com-munication y est omniprésente, et certainement dans le travail de quartier, où le contact avec le citoyen est quotidien. La manière dont le service de police organise ce dialogue avec la population peut diff érer d’un endroit à l’autre. La ‘proximité’ d’Audenaerde, par exemple, utilise un nouveau média comme Facebook, mais ne néglige pas pour autant les bonnes vieilles recettes, telle la soirée d’information destinée aux partenariats locaux de préven-tion (PLP).

TEXTE Stefan Debroux PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

AUDENAERDE – L’inspecteur princi-pal Ronny Verhaeghe et l’inspecteur Peter Bekaert assurent ensemble le travail de quartier du centre d’Aude-naerde, dans la zone de police Vlaamse Ardennen (Kluisbergen/Kruishoutem/Audenaerde/Wortegem-Petegem/Zingem). Chaque année, une foule d’événements s’y déroule avec, comme point d’orgue, l’arrivée de la classique cycliste du Tour des Flandres. �Cela

nous prend beaucoup de temps�, dit Ronny Verhaeghe. �A quoi consa-crons-nous le reste de nos activités ? Aux partenariats locaux de préven-tion (NDLR : appelés anciennement ‘réseaux d’information de quartier’) et aux campagnes de prévention, comme celle lancée récemment contre le vol de vélos dans le quartier de la gare.�

Quant à Facebook …

AGENT DE QUARTIER SUR FACEBOOKL’aventure sur Facebook de l’agent de quartier Peter Bekaert a commencé à la mi-2011. �Avant, je disposais déjà d’un profil privé qui me permettait d’entretenir des contacts avec, notamment, les exploitants du secteur horeca. Mais depuis 2011, j’ai créé un profil professionnel. A l’origine, c’était uniquement pour mon secteur, mais vu que les autres agents de quartier n’ont pas été atteints par le virus Facebook, je suis le seul inspecteur de la zone actif sur ce média social. Cela aussi, ça prend du temps. On ne peut en effet pas se contenter d’y communiquer des conseils de prévention ou d’y annoncer des contrôles

routiers. Y engager la conversation est indispensable. Bien que quelqu’un prenne le relais si je suis absent, je surveille tout cela aussi depuis mon domicile.�

Depuis lors, l’agent de quartier compte quelque deux mille ‘amis’ sur ce média social. �Environ 80 % d’entre eux pro-viennent d’Audenaerde�, selon Peter Bekaert. �Les autres y travaillent ou ont, d’une manière ou d’une autre, un

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lien avec les Ardennes flamandes. Si je cherche des ‘amis’ sur Facebook ? Dans un certain sens, oui. Si je me rends en visite domiciliaire, par exemple pour une inscription ou un changement d’adresse, je laisse toujours ma carte de visite sur laquelle figure mon profil sur Facebook. A eux de choisir ... L’horeca constitue aussi une bonne source de contacts. Et puis, les médias sociaux font le reste. Si vous y êtes actif, l’infor-mation se répand comme une traînée de poudre.�

Alors qu’autrefois, il était nécessaire de diffuser des formulaires d’enquête pour prendre le pouls de la population, Facebook représente aujourd’hui un baromètre intéressant pour évaluer l’état d’esprit des gens. �C’est exact�, confirme l’agent de quartier. �Les réac-tions qu’on y lit donnent de bonnes indications quant à la viabilité en ville. Mieux, une bonne discussion produit des résultats ! Un exemple : voici peu, nous avons constaté que des déchets traînaient autour d’un monument du parc communal. J’ai posté l’image sur Facebook, avec un message disant C’est inacceptable, c’est un manque de respect pour notre environnement. J’ai enregis-tré de nombreuses réactions, un sorte de prise de conscience collective et depuis lors, la situation s’est améliorée.�

ALLO, ICI LA LIGNE PLPAvec plus de deux mille ‘amis’ sur Facebook et plus de 560 ‘suiveurs’ sur Twitter, la zone de police Vlaamse Ardennen n’a pas manqué le train des médias sociaux. Cela signifie-t-il que ces nouveaux canaux sont à ce point entrés dans le quotidien qu’ils sup-plantent les formes traditionnelles de communication des partenariats locaux de prévention ? Ronny Verhaeghe : �Nous continuons à diffuser aux membres des PLP les classiques mes-

sages d’avertissement si quelque chose de suspect se produit dans le quartier. Mais je le concède, le système est un peu obsolète et en voie de révision. C’est principalement dû au vieillis-sement des membres des PLP. S’ils partent en maison de retraite, la liste n’est plus tout à fait à jour. Nous allons donc lancer le service eNoxusd’un opé-rateur téléphonique, qui nous permet-tra de remédier à ce problème.�

�Nous n’utilisons pas particulièrement Twitter pour la communication des PLP�, confirme le commissaire Frederik Delmotte, responsable de secteur pour Audernaerde. �Nous diffusons surtout, par ce biais, des conseils de prévention, des informations routières, etc. Mais toutes les informations peuvent pro-venir des différents services du corps de police et ne sont pas exclusivement destinées aux PLP.�

Peter Bekaert approuve : �La page Facebook que j’avais lancée pour notre PLP n’a pas rencontré le succès escompté, au contraire du profil créé pour l’agent de quartier. Mais je ne veux pas enterrer définitivement le tandem Facebook-PLP. Nous communiquons avec les membres des partenariats locaux de prévention via une lettre d’in-formation électronique et lors de notre soirée biennale d’info (voir encadré). En outre, un membre du PLP de Zingem a proposé de créer un site web. C’est une belle initiative citoyenne !� f

Envie de devenir membre de notre partenariat local de #prévention ? Découvrez les avantages et contactez la proximité ! http://besafe.be/nl/bin

Frederik Delmotte

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UNE SOIRÉE À L’HÔTEL DE VILLEAUDENAERDE – La Belgique compte plus de 500 partenariats locaux de prévention1 et ce nombre va crescendo. Dans les Ardennes flamandes, l’intérêt d’en faire partie ou d’en créer un augmente éga-lement. Cette popularité croissante signifie-t-elle que le sentiment d’insécurité est élevé ou qu’on enregistre plus de cambriolages ? Quoi qu’il en soit, la volonté de communiquer avec la police et de poursuivre, ensemble, les objectifs de sécurité et de viabilité est, bien évidemment, une bonne chose. Plus de mille foyers sont, dans les Ardennes flamandes, reliés à un PLP.

Pourtant, voici sept ans, l’avenir des PLP a Audenaerde était plutôt sombre. L’inspecteur prin-cipal Ronny Verhaeghe témoigne : “Nous avions le sentiment que l’intérêt d’être membre d’un PLP s’essoufflait. Or, pour nous, il s’agit d’une forme de vigilance sociale plutôt bienvenue. Nous nous devions de mener une offensive de charme, et avons organisé ces soirées d’information. Pas d’exposés assommants avec une liste de chiffres bruts – cela n’attire personne ! – mais plutôt une formule créative composée d’ingrédients ludiques, amusants, choquants et instructifs. Cet événe-ment offre également aux agents de quartier l’occasion de papoter avec les gens et d’apprendre à se connaître mutuellement.”

Le fil rouge de la première édition (en 2008) portait sur la fiabilité d’une déposition. Ronny Verhaeghe : “A l’aide d’une pièce de théâtre, nous avons testé la capacité d’observation du public. Nous avons ainsi constaté que certains ne trouvaient pas sus-pect le port de chaussures de sport blanches avec l’uniforme ! Deux ans plus tard, suite à une série de vols à la tire, nous avons invité un pickpocket professionnel, Vedany, à montrer au public les manières d’agir d’un voleur. Et cette année, le 30 novembre, l’événement était placé sous le signe des cambriolages, qui connaissent une recrudes-cence durant les mois d’hiver. Nous avons projeté un petit film – œuvre d’un ‘spotter’ de notre zone de police – dans lequel un serrurier montre com-bien il est facile de s’introduire dans une habita-tion. Nous voulons montrer des faits aux gens, les réveiller et les tenir en éveil. Ces soirées d’info rencontrent un véritable succès.”

1 Lisez aussi l’article Partenariat local de prévention. Une coopération entre les citoyens et la police, dans l’Inforevue 3/2001.

P R O X I M I T É E T C O M M U N I C A T I O N

Ronny Verhaeghe

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Les technologies de l’information constituent-elles une entrave au télétravail ?

F A C E T O F A C E

“Il y a environ deux ans, plusieurs uni-tés ont ouvertement posé la question de savoir s’il était possible d’accéder, en tout temps et de partout, au réseau HiLDE/CGSU afin de pouvoir consulter en temps réel et de manière hautement sécurisée, de l’information sensible nécessaire d’un point de vue opérationnel. Par exemple, au départ du lieu d’un incident ou d’une opération de grande ampleur, comme une prise d’otage, durant une mission à l’étran-ger, à domicile, etc.

Plusieurs informaticiens de CGSU se sont mis au travail et en 2011, nous avons mis au point une solution immédiatement uti-lisable et compatible avec les standards (configurations et applications pc) en vigueur au sein de la police. Je ne vais pas dévoiler ici les détails techniques, mais cela revient à dire que les membres de notre personnel peuvent disposer d’un pc portable (individuel ou partagé) au départ duquel, via n’importe quelle connexion internet (wifi, 3G, ligne fixe, privée, publique) et n’importe quelle application, ils peuvent accéder au réseau policier sécurisé : Portal, la banque de données nationale générale (BNG), Rio et tous les serveurs et fichiers qui s’y trouvent.

La sécurisation du pc, la communication et l’infrastructure globale sont hermé-

tiques et ont été testées et approuvées, tant par la Federal Computer Crime Unit que par la Direction de la télématique. Même si un pc portable venait à être perdu, la personne qui le découvrirait ne pourrait rien en faire.

Dans le contexte actuel de gestion des ressources humaines, marqué par l’équi-libre privé-professionnel et la création d’espace pour le sens des responsabilités, c’est un atout indéniable de pouvoir, lors d’un recrutement, présenter la possibilité de faire du télétravail comme un avantage.

L’argument selon lequel le télétravail est impossible faute d’accès aux dossiers sau-vegardés sur le réseau sécurisé est ainsi dépassé car avec un tel pc portable, vous emmenez pour ainsi dire le réseau avec vous à la maison. En outre, il ne s’agit pas d’une solution ‘spéciale’, élaborée exclu-sivement pour CGSU, vu qu’elle est tout à fait conforme aux standards qui sont d’application à la police.

Nous ne nous reposons cependant pas sur nos lauriers. Bien que nos moyens soient limités, l’étape suivante (à court terme) est le développement d’une solution similaire pour tablettes (et puis pour smartphones). En matière d’évolutions technologiques, s’arrêter équivaut à reculer.” f

DAVID JAROSZEWSKI CHEF DU SERVICE RESEARCH & DEVELOPMENT Unités spéciales de la police fédérale (CGSU) Spécialiste ICT

Le télétravail et le travail mobile sont des concepts de plus en plus en vogue en matière de gestion des ressources humaines. Dans un souci de flexibilité et d’équilibre entre vies professionnelle et privée,

les membres du personnel reçoivent l’opportunité de travailler chez eux – ou ailleurs – en lieu et place de leur bureau habituel. Mais la médaille a-t-elle son revers, notamment en matière

d’IT et d’accès aux différents réseaux ? Les administrations sont à l’heure de la moderni-sation et de la numérisation. Cela constitue-t-il un obstacle à un télétravail efficace ou,

au contraire, une ouverture vers de nouvelles perspectives ? Deux managers issus du monde policier témoignent de leurs initiatives en matière de travail mobile.

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CHRISTIAAN DRIESKENS DIRECTEUR COORDINATEUR AUDENARDE

Travailleur mobile

TEXTE Stefan Debroux PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

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P R O X I M I T É E T C O M M U N I C A T I O N X X X X X X X X X X XF A C E T O F A C E

“Jusqu’il y a peu, je disposais ici du bureau le plus chic et le plus vaste du bâtiment, mais je n’y étais pratique-ment jamais en raison de diverses réunions, missions, etc. Mon bureau a, par conséquent, été transformé en open office. Le 24 octobre 2012, le tout premier open office de la police fédérale a donc été solennel-lement inauguré à Audenarde (lire également p. 45). Nous mettons des bureaux et espaces de réunion à la disposition des membres du per-sonnel de la police habitant la région d’Audenarde et travaillant habi-tuellement à Bruxelles ou ailleurs. J’ai moi-même travaillé dix années dans la capitale. Je sais ce que c’est de passer 3 à 4 heures par jour dans les transports en commun ou les embouteillages. Cet open office offre une possibilité d’éviter pareilles pertes de temps. L’internet sans fil, l’accès aux réseaux… tout est prévu ! L’objectif est d’encourager le tra-vail nomade. Si ce principe de satel-lites devait être appliqué à grande échelle, de nombreuses économies pourraient être réalisées en matière d’espace et d’énergie.

L’idée a en fait germé il y a trois ans. J’ai été inspiré par le SPF Sécurité

Sociale et le manager public Frank Van Massenhove. Outre la ges-tion des ressources, c’est éga-lement une question de change-ment de mentalité et de leader-ship. Je souhaite m’éloigner du principe selon lequel chacun doit posséder un bureau fixe. Les colla-borateurs doivent pouvoir travail-ler de façon plus intelligente, nova-trice et agréable. Il faut créer un espace, au propre comme au figuré, dans lequel le membre du personnel peut jouer son rôle, prendre ses res-ponsabilités et faire son travail de la manière qui lui convient le mieux. En d’autres termes, privilégier le talent et la passion à une description de fonction figée.

J’aspire à ce que le travail mobile et paperless devienne la norme. À terme, mes collaborateurs de la direction de coordination et d’appui seront aptes à passer au ‘mobile’, puisqu’un ordinateur portable dis-posant d’une connexion Internet suffira à traiter 100 % des informa-tions et à fournir un appui.” f

DAVID JAROSZEWSKI CHEF DU SERVICE RESEARCH & DEVELOPMENT Unités spéciales de la police fédérale (CGSU) Spécialiste ICT

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Dans la rubrique Face to face, deux membres de la police intégrée expriment leur opinion personnelle sur une thématique donnée. Ces avis peuvent être concordants, divergents, complé-mentaires ou encore nuancés…

CHRISTIAAN DRIESKENS DIRECTEUR COORDINATEUR AUDENARDE

Travailleur mobile

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S A L L E S D E S A R M E S E T D E S É C U R I T É

Boutefeux ou Fort-Knox ?“Nous côtoyons parfois le risque sans nous en rendre compte”, estime le commissaire divisionnaire Frédéric Pettiaux. Raison pour laquelle, en sa qualité de chef de corps de la zone d’Ath et de spécialiste en maîtrise de la violence avec arme à feu, il a soutenu son directeur du personnel et de la logistique, Olivier Raulier, dans l’élaboration d’un travail de fin d’étude sur la sécu-risation des salles d’armes et de sécurité des services de police. Résultats : une analyse pointue, un plan d’actions et un outil de travail qui peut être mis à la disposition du plus grand nombre.

TEXTE Benoît Dupuis PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

éclairé ? �La salle des armes a été réaménagée, en tenant compte des risques potentiels de ricochets si un coup de feu partait accidentellement", explique Olivier Raulier. �Nous avons également pointé la problématique des armes mal fixées au ceinturon. Un pistolet qui tombe sur le sol peut déclencher un tir ou se détériorer. Nous tendons donc vers une stan-dardisation et une modernisation de l’équipement. Nous avons ainsi intégré dans notre plan d’actions des mesures pour que les armes individuelles ne puissent se détacher du ceinturon.�

ATH – �Chaque corps de police dis-pose d’une salle où sont entreposées les armes collectives et individuelles, les munitions… Mais ces lieux sont-ils sûrs ? Ce fut le point de départ de ma réflexion�, explique Olivier Raulier, consultant à la zone de police. Il a suivi une formation au CERIA, à Anderlecht, pour obtenir un diplôme de conseiller en prévention. Pour son travail de fin d’études, intitulé La salle des armes et de sécurité des services de police. Boutefeux ou Fort-Knox1 ?, il a analysé avec rigueur la situation au sein de sa zone de police. Le direc-teur du personnel et de la logistique a, pour cela, mis sur pied un groupe de travail composé d’un conseiller en prévention, du chef de corps, d’un inspecteur principal du service inter-

vention, d’un inspecteur principal spécialisé en maîtrise de la violence et du directeur des opérations de la zone. Ensemble, ils ont travaillé sur base de la méthode d’analyse du risque Kinney (voir encadré).

QUELS RISQUES ?La phase d’observation au sein de la police d’Ath a mis en évidence un cer-tain nombre d’éléments à améliorer. Parmi ceux-ci figuraient l’emplace-ment du cylindre de déchargement des armes, mais aussi l’absence d’ergo-nomie du poste de travail. Exemples de questions à se poser : la hauteur de la table sur laquelle repose le système de déchargement est-elle suffisante ? Est-ce adapté tant pour un gaucher que pour un droitier ? Est-ce assez

Olivier Raulier

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Caractère criti-que du risque

Positions à prendre

C >400 Risque très impor-tant, il faut con-sidérer l’arrêt de l’exploitation

200 < C < 400 Risque impor-tant, la correc-tion immédiate s’impose

70 < C < 200 Risque substantiel, une correction s’impose

20 < C < 70 Risque possible, traitement indiqué acceptable

C < 20 Risque peu impor-tant, peut être acceptable

LA MÉTHODE KINNEYCette méthode associe trois para-mètres : la probabilité de survenance d’un événement dangereux (P), la fréquence d’exposition au risque (F) et les conséquences possibles, la gravité (G). La combinaison de ces indices per-met d’attribuer une cote indicative du caractère critique du risque (C).

"La méthode Kinney doit être appli-quée de manière participative, car elle est subjective. Vous cotez personnel-lement chaque paramètre. Vous ne pouvez donc vous limiter à l’avis d’une seule personne. C’est la moyenne de tous les scores qui vous donne l’indice final", explique Olivier Raulier.

Le plan d’actions ‘salle des armes et de sécurité’ va ainsi entraîner une modifi-cation du plan global de prévention et du plan d’actions annuel de prévention de la zone de police. Les priorités en la matière seront fixées par le groupe de travail en fonction de la hiérarchisation des risques et des impératifs légaux.

loppée peut être appliquée partout et adaptée à chaque situation locale.�

Le travail de fin d’études comprend notamment une série de fiches de bonnes pratiques avec de nombreuses illustrations.

�Au final, obtenir une salle d’arme sécurisée dépend de la volonté de la ligne hiérarchique, de l‘autodiscipline des membres du personnel, mais aussi de facteurs initiés par les organes de contrôle interne de la police intégrée", conclut le conseiller en prévention. �La méthode d’analyse que j’ai déve-

Si vous êtes intéressé(e), vous pouvez contacter Olivier Raulier par télé-phone au 068 26 62 66 ou par mail à l’adresse [email protected]. f

1 Base de l’armée amécaine qui garda longtemps la réserve d’or des Etats-Unis.

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P O L I C E F É D É R A L E A U P R È S D U S H A P E

L’éducation à la loi belge

Imaginez un grand village, rempli de militaires étrangers de tous grades accompagnés de leurs proches, avec, en son cœur, un quartier général ultra-protégé et de nombreux VIP. Placez au sein de cette communauté hétéroclite un service de la police fédérale chargé d’y assurer, en anglais, la police de base et des missions spécialisées. C’est la situation en vigueur au SHAPE, dans la région montoise. Coup de projecteur sur une entité en pleine évolution où les policiers sont “membres de la communauté” et où ils pratiquent “l’éducation à la loi belge”.

TEXTE Benoît Dupuis PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

Olivier Lozet

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CASTEAU – “La police du SHAPE n’est pas une entité coupée du monde com-posée de gardes-barrières!“ Tel est le credo du commissaire divisionnaire Olivier Lozet, qui dirige cette unité de la Direction générale de la police administrative (DGA) de la police fédérale depuis un an et demi. Forte de 88 membres du personnel, dont huit civils, elle assure sur le territoire du SHAPE (voir encadré en page 33), les sept fonctionnalités de la police de base1, mais aussi des missions spécia-lisées comme la protection des ins-tallations et de personnalités. Vingt policiers aguerris aux techniques de protection VIP veillent ainsi sur le commandant des forces de l’OTAN, appelé dans le jargon le ‘SACEUR’2, l’amiral américain James Stavridis. “Même s’il abrite une soixantaine de nationalités, le SHAPE est un terri-toire belge. A l’inverse d’une ambas-sade, il ne bénéficie pas d’un statut d’extraterritorialité. Nous sommes donc là pour faire respecter la loi belge”, explique Olivier Lozet. “Tout notre personnel parle l’anglais, car c’est la langue usuelle.”

PROTECTION ARMÉE AUX ACCÈSJusqu’aux attentats du 11 septembre 2001, le SHAPE était un site ouvert, à l’exception de la zone de comman-dement militaire. Depuis lors, tout accès est contrôlé par l’International Military Police (IMP), les MP, sous la protection armée de la police belge. Le partenariat entre les deux services est quotidien, notamment au travers de patrouilles mixtes. “J’entretiens des contacts réguliers avec le Provost Marshal Office, le chef de l’IMP. Les MP traitent de l’aspect disciplinaire pour les militaires. Ce sont eux qui, par exemple, vont vérifier si la fer-meture des différents bâtiments du SHAPE est effective, pour des raisons de sécurité. S’il y a lieu de dresser un procès-verbal pour infraction à la loi belge, ce sont nos policiers qui s’en chargent”, poursuit le chef de service.

Les membres de la police fédérale auprès du SHAPE effectuent toutes les missions de la police de base et

Les inspecteurs Danny Herregods et Geoffrey Durieux en patrouille : "Le vélo est avant tout un outil de proximité qui nous permet d’être en contact permanent avec les Shapiens ... Nous en profitons également pour effectuer sporadiquement un contrôle aux alentours immédiats du site. En avril dernier, des pacifistes s’y étaient introduits par les bois".

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“PARFOIS, IL FAUT TRACER…’

Véhicules blindés, statures imposantes, oreillettes… Pas de doute, les membres de la section de protection du SACEUR ressemblent à ceux du roi. “Et pour cause, les procédures de recrutement et la formation sont identiques à celles du Détachement de protection des palais royaux et de la pro-tection VIP des unités spéciales (CGSU). Ils disposent du bre-vet VIP”, déclare Olivier Lozet. “En plus d’assurer la sécurité du SACEUR, nos policiers veillent aussi à lui rendre la vie la plus facile et la plus fluide possible.”

La Guerre froide3 étant derrière nous, cette protection rap-prochée est-elle encore nécessaire ? “Bien sûr, la situation internationale avec, par exemple, les interventions de l’OTAN en Libye et les menaces liées au terrorisme l’exigent.”

Thierry, ancien membre des unités spéciales, a rejoint l’entité en 2008 : “Je n’ai jamais connu de situation menaçante jus-qu’à présent, mais nous sommes toujours prêts à réagir. Deux fois par an, nous suivons, par exemple, un recyclage en matière de conduite. C’est utile. Nous devons parfois prendre la route en urgence pour escorter le SACEUR qui doit assister à l’une ou l’autre réunion de haut niveau. Dans ces cas-là, il faut tracer…”

3 En 1979, le SACEUR échappa à la mort suite à un attentat à la bombe perpétré par la Rote Armee Fraction ou RAF, une organisation terro-riste d’extrême gauche allemande. Plusieurs membres de son escorte furent blessés.

poussent l’application de la fonction de police orientée vers la commu-nauté assez loin. “Il n’est pas rare que nous aidions des militaires étrangers qui viennent d’arriver dans leurs démarches pour se conformer à des lois belges ‘particulières’, comme par exemple la vaccination obligatoire des enfants…”, raconte le commissaire Philippe Rousseau, chef du groupe protection et sécurisation. “Autre exemple, nous sensibilisons les sol-dats qui arrivent de pays du sud aux risques de la conduite sous la pluie et sur les feuilles mortes, ou sous la neige. Ils n’y sont en effet pas habitués et cela constitue des sources poten-tielles d’accidents de la route.”

Outre la gestion de la circulation, les policiers ‘locaux’ sont confrontés à des phénomènes tels que les vols de bicyclettes, les vols à l’étalage ou la consommation de drogues douces : “Nous devons faire preuve d’une grande diplomatie dans nos interven-tions car notre ‘population’ est à la fois très diversifiée, et d’un certain niveau vu les fonctions exercées au SHAPE.

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DITES ‘SHAPE/ACO’

Le SHAPE (abréviation de Supreme Headquarter of Allied Powers in Europe), s’est installé en Belgique en 1967. Une réorganisation menée début des années 2000 a scindé le com-mandement stratégique de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) en deux entités. Le site de Casteau4 accueille l’Allied Command Operations, le commandement mili-taire opérationnel, tandis que l’Allied Command Transformation, chargé de la modernisation militaire de l’Alliance, est installé à Norfolk (USA).

Voici quelques données chiffrées rela-tives au SHAPE/ACO.- 3 km2 : une zone de commandement

militaire avec bunker, mais aussi des habitations, des écoles (environ 2000 élèves), des commerces, un hôpital, un cinéma, un théâtre… ;

- 13 000 militaires et civils, représen-tant une soixantaine de nationalités, y vivent. Quelque 10000 personnes et 8000 véhicules y entrent quotidien-nement ;

- 70 VIP y sont présents chaque jour ;- 3 zones de police locale l’entourent :

Mons-Quévy, Sylle et Dendre et Haute Senne.

- 3 ans : c’est le temps de présence moyen des soldats des 28 pays de l’OTAN. Le site de Casteau compte aussi des représentants des 22 pays qui participent au programme du Partenariat pour la paix.

4 Notons aussi que le siège politique de l’OTAN est situé à Bruxelles.

Nous effectuons une sorte d’éducation à la loi belge, en sanctionnant lorsque cela s’avère nécessaire. Savez-vous, par exemple, que nous réalisons quelque 120 000 contrôles de per-sonnes et de véhicules par an ? Nos ‘clients’ ne savent pas forcément que leur véhicule doit subir un contrôle technique périodique. Nous sommes là pour le leur rappeler…”

PARTENARIAT“Pas un îlot retiré du monde”, disait Olivier Lozet en introduction. Pour preuve, le nombre de partenariats entretenus par la police fédérale du SHAPE. Un appui est fourni aux zones de police et services fédéraux (police de la route, des chemins de fer…) environnants lorsqu’un mili-taire du SHAPE est impliqué dans un accident ou victime d’un cambriolage. “Il y a peu, un Shapien a été témoin d’un accident mortel sur la route. A la demande de la police locale, nous sommes venus prendre sa déposition en anglais. Cet appui vaut pour tous les services de police du pays. Nous apportons notre plus-value dès qu’un

membre du SHAPE est impliqué, en tant que victime, auteur ou témoin, dans quelque événement que ce soit. Appelez-nous, nous nous déplaçons pour aider les collègues“, insiste le commissaire divisionnaire. Celui-ci participe aussi aux réunions des chefs de corps, à la concertation de recherche d’arrondissement, et “le détachement de la police fédérale auprès du SHAPE s’inscrit égale-ment dans les priorités fédérales du plan national de sécurité. Par exemple, en matière de lutte contre le radicalisme, nous participons activement au projet CoPPrA.”

Entre missions de police de base et de police spécialisée dans un contexte international, ce détache-ment constitue certainement une bonne vitrine de la police intégrée belge. “A nous d’entretenir cette image”, conclut Olivier Lozet.

1 L’accueil, la recherche, la gestion négociée de l’espace public, l’aide aux victimes, l’intervention, la proximité et la circulation.

2 Supreme Allied Commander in EURope.

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EURÊKA!

De nos jours, le travail de la police technique et scientifi que fait partie intégrante de l’enquête judiciaire. Bien que muettes, les tra-ces matérielles sont souvent les seuls témoins d’un crime ou d’un délit. Elles peuvent se révéler prépondérantes pour l’identifi cation des auteurs et du modus operandi. L’arsenal des possibilités dans lequel les enquêteurs et les experts peuvent puiser constitue la source d’inspiration de cette rubrique.

AU DEPART, IL N’Y AVAIT RIEN !

Une fois n’est pas coutume, nous ne vous présenterons pas dans ce numéro une technique particulière. Avec l’aide d’un spécialiste en la matière, Eurêka revient cette fois sur l’évolution de plusieurs décennies en matière de police technique et scientifi que …

TEXTE Gwendoline Hendrick PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen / Labo

BRUXELLES – A quelques jours de son départ à la retraite, le commissaire divisionnaire Valère De Cloet, directeur général ad interim de la police judiciaire fédérale et ancien directeur de la police technique et scientifique (DJT), retrace avec nous quelques évolutions marquantes

dans son domaine de prédilection. Entré en 1968 comme opérateur au sein du laboratoire de police scientifique de Bruxelles, il se souvient : “A l’époque, il n’y avait pas grand-chose hormis un peu de poudre blanche et de poudre noire. Les appareils photos que nous utilisions permet-taient de réaliser un maximum de douze clichés d’affilée alors qu’aujourd’hui, on peut prendre des centaines de photos de suite”. C’est en effet avec la photographie que la police scienti-fique a fait ses premiers pas au début du 20e siècle. Mais revenons bien des années plus tard, à l’aube des années 70, au moment où le laboratoire de Bruxelles comptait, tout au plus, six ou sept personnes, à une époque où lon utilisait encore la machine à écrire et le papier carbone… Le labo-ratoire était alors la seule section de la police judiciaire près les parquets (PJP) sans officiers. “Aucune formation n’était prévue lors de l’entrée en service, il fallait attendre

Valère De Cloet

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de pouvoir suivre des cours à l’école de criminologie. Et j’ai passé mes premiers jours au labo en lisant ‘la bible’, les sept ou huit volumes d’Edmond Locard, professeur à Lyon et pionnier en matière de police technique et scientifique.”

L’AQUARIUM ET L’IDENTIFICATION D’UN ‘GROS POISSON’A l’époque des tueurs du Brabant wallon et des Cellules Communistes Combattantes (CCC), la police scientifique disposait de peu (pour ne pas dire pas) de moyens. Dans le cadre de l’affaire des CCC dans les années 80, les membres du labo avaient retrouvé des bandes adhésives sur les lieux de l’attentat au siège de la banque BBL à Bruxelles. Grâce à ses lectures, Valère De Cloet avait eu vent de l’existence d’une technique de révélation des empreintes à l’aide de cyanoacrylate1. Il s’agit d’une sorte de ‘super glue’ dont les vapeurs permettent de révéler une empreinte sur les objets ne pouvant être exploités avec de la poudre (sac plastique, canette,…). Voulant tester cette technique, ce dernier avait récupéré un aquarium dont s’était débarras-sé un voisin et avait acheté une vitre afin de le fermer. A l’intérieur, il avait placé le soquet d’une lampe de 15 watts et disposé par-dessus une boîte métallique, recouverte de quelques gouttes de cyanoacrylate. Après humidification, les vapeurs dégagées par la chaleur avaient alors permis de révéler les empreintes. C’est grâce à l’utilisation de cet aquarium, et plus particulièrement de ce procédé, qu’il a été possible de révéler, sur les bandes adhésives en ques-tion, les empreintes menant à l’identification de Pierre Carette, un des membres des CCC.

A la suite de ce résultat, la police scientifique a pu bénéfi-cier de moyens plus importants et des investissements ont été consentis afin d’équiper correctement les différents laboratoires du pays. Début des années 90, des cuves cya-noacrylate ont ainsi peu à peu remplacé l’aquarium, des macroscopes et microscopes performants ont été ache-tés… La police scientifique a également obtenu une organi-sation pyramidale et la mise en place d’un directeur dans chaque laboratoire de Cour d’appel. A la même période, elle a été rebaptisée ‘police technique et scientifique (PTS)’. “Personnellement, j’ai toujours été convaincu que la PTS était un moyen essentiel alors qu’elle était souvent considérée comme accessoire”, explique Valère De Cloet. Il quittera ensuite ce domaine en 1993 durant quelques années afin de s’attaquer à un autre challenge, celui de la création du Comité P. En 1998, le commissaire division-naire réintègre la police judiciaire près les parquets et se voit confier la coordination nationale des différents laboratoires. Il continuera ensuite à œuvrer dans ce sens en prenant la tête de la Direction de la police technique et scientifique (DJT) après la réforme. Durant tout ce temps, la performance et la sensibilité des techniques et équipe-ments n’ont cessé d’évoluer : “on peut désormais exploiter

La chambre LINHOF qu’a utilisée Valère Decloet à ses débuts de carrière, fin des années 60, utilisait des négatifs grands formats. Il fallait recharger le dos de l’appareil toutes les deux images.

L’arrivée des LEICA M dans les années 70 autorisera l’usage de films 35 mm . L’opérateur peut alors tirer 36 photos d’affilée.

Les années 80 verront la mise en service d’appareils réflex LEICA R motorisés et équipés d’une extraordi-naire optique LEITZ 280 mm d’ouverture 2,8.

Actuellement, les labos sont équipés de matériel numérique permettant de prendre des centaines d’images d’affilée . Le CANON EOS 5D Mark II en est le fleuron.

Les années 80 verront la mise en service d’appareils

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EURÊKA!

des traces in�imes et microtraces (�ibres, poils, pollens, ADN,…) qui n’auraient pas pu l’être il y a 20 ou 30 ans.”

PLACE AUX NOUVEAUX DÉVELOPPEMENTS “Une augmentation importante de capacité fut obtenue en 2004. Elle a, entre autres, permis la réalisation d’un de mes rêves : la création de l’Unité centrale (UCE). Celle-ci a notamment pour mission de rassembler et de traiter toutes les traces (d’oreilles, de pneus, de chaussures,...) relevées au niveau national et donc de mettre en évidence des liens entre différentes affaires dans différents arron-dissements”, explique notre interlocuteur. “J’espère qu’à l’avenir, la PTS pourra poursuivre son évolution et faire face à l’arrivée des nouveaux dé�is technologiques grâce à du matériel performant”. Et les évolutions ne manquent pas : les développements techniques des différents sys-tèmes de détection et de révélation, les nouveaux outils informatiques, le travail de la 3D, … Un autre projet important porte sur l’introduction des références APFIS2 (empreintes digitales et palmaires) dans la Banque de données nationale générale (BNG), un procédé actuelle-ment en phase de test. En�in, il convient, encore et tou-jours, d’insister sur l’importance capitale de la zone d’ex-clusion judiciaire. “Sa mise en place est essentielle si l’on veut éviter la contamination des lieux et les destructions de traces. Le respect de ce principe s’est considérablement amélioré ces dix dernières années mais doit rester un per-pétuel point d’attention pour les années futures”, conclut Valère De Cloet.

1 Lisez à ce sujet la rubrique Eurêka de l’Inforevue 02-2012 pp 32-33.2 Automated Palm and Fingerprint Identi�ication System, il s’agit de la

banque de données des empreintes digitales et palmaires. Images authentiques de la reconsti-

tution d’un meurtre particulièrement sordide, dans les années 60. En présence des enquêteurs et de la juge d’instruction, le suspect refait les gestes de son méfait : il a tué une femme et a tenté de la faire disparaître en la découpant en morceaux qu’il a ensuite jetés dans le canal.

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Oser prendre desdécisions cruciales Chaque jour, quelque 650 avis arrivent à CGOT, le service de la Direction de l’information policière opéra-tionnelle (CGO) qui reçoit, en provenance de Belgique et de l’étranger, les avis présentant un caractère inter-national et assure une permanence sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Le T de CGOT signifi e qu’en outre, le service assure eff ectivement le ‘traitement’ de ces avis.

TEXTE Saskia Van Puyvelde PHOTOGRAPHIE Lavinia Wouters

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BRUXELLES – Un Belge commet un vol en France. Un Polonais décède lors d’un accident de la route dans notre pays. Un détenu évadé prend la fuite en direction des Pays-Bas. “Tout ce qui implique le franchissement d’une frontière passe par ici”, nous dit Jan Beazaer, opérateur au service de permanence de CGOT, qui se situe au rez-de-chaussée d’un bâti-ment du complexe Couronne et est l’une des composantes du Point de contact national (PCN). Ce dernier comprend également la permanence de DAO (volet administratif) et la permanence de DJO (volet judiciaire). CGOT compte quelque 80 membres du personnel, tant opéra-

tionnels que membres du cadre admi-nistratif et logistique (CALog).

VALEUR AJOUTÉE“Tous les avis qui arrivent à CGOT sont minutieusement analysés et transmis à la section ou au service qui va assurer la suite du traitement”, nous explique l’inspecteur principal et chef de bureau Geert Celie. “Il y a en premier lieu la section signalements, qui s’occupe des dossiers relatifs aux signalements de personnes, d’objets et de véhicules dans le Système d’information Schengen (SIS) et à Interpol. Deuxièmement, la section International liaison office prend en charge tous les échanges interna-tionaux d’informations ne résultant pas d’un signalement SIS ou Interpol. Il y a ensuite le service traduction et enfin le service juridique, qui valide les dossiers, principalement ceux qui concernent des arrestations ou des rapts parentaux. En dehors des heures de bureau, seule la permanence de CGOT est joignable. Celle-ci fait partie du Point de contact national et peut faire appel à un juriste et un quality officer disponibles à tout moment.”

“En matière d’échange d’informations policières internationales, le point de contact national constitue un canal obligatoire”, poursuit le chef. “Durant les heures de bureau, on s’adresse générale-

ment au carrefour d’information d’arron-dissement (CIA). De cette manière, les demandes d’informations ne transitent que par un seul point de contact. Quand un avis arrive à CGOT, nous vérifions qu’il est légal, conforme, exact, complet et qu’il n’y a pas de double emploi avec d’autres canaux. Nous disposons d’ail-leurs d’une vue d’ensemble actualisée et pratique des différents canaux d’échange et aidons à choisir le bon canal. Les différents canaux pour l’échange d’infor-mations policières internationales sont Interpol, Europol, Schengen, les officiers de liaison, les centres de coopération policière et douanière (CCPD) et les points de contacts opérationnels dans les régions frontalières (PCOF), qui sont intégrés au sein des CIA. Chaque canal est sécurisé et toutes les informations sont disponibles et traçables. De plus, CGOT a accès à des banques de données externes comme le SIS, la banque de don-nées d’Europol (IS Datareader) et celle d’Interpol (eASF). Nous disposons égale-ment de notre propre système d’indexa-tion, qui nous permet d’effectuer des recherches dans les différentes banques de données, par exemple concernant des personnes ou des véhicules.”

POUVOIR S’Y RETROUVER PARTOUTUn exemple concret : le parquet de Louvain recherche un certain Luca, qui a Geert Celie

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commis une série de faits répréhensibles dans notre pays mais est en fuite. Un mandat d’arrêt européen est délivré et l’intéressé fait l’objet d’un signalement international demandant de le livrer à la Belgique. “Le dossier passe d’abord par notre service juridique”, explique Jan Beazaer. “Celui-ci va vérifier toutes les informations présentes dans le dos-sier, qui sera alors validé et transmis au service traduction. Une fois cette étape franchie, le dossier est intégré dans un modèle de document et envoyé à tous les pays. En un clic, notre Luca est signalé dans le Système d’information Schengen. Si, par exemple, la police allemande de la route effectue un contrôle, l’intéressé est repris dans le système au cas où ils le rencontreraient.” Finalement, l’homme fut repéré et arrêté en Italie. “Dans ce cas également, le dossier repasse dans notre service. Le parquet de Louvain est infor-mé et l’extradition peut avoir lieu.”

Durant les heures de bureau, les opéra-teurs peuvent transmettre les avis aux sections compétentes au sein de leur service ; en dehors de celles-ci, il en va autrement. Jan Beazaer : “Si vous recevez un avis urgent au milieu de la nuit, par exemple pour un cas d’homicide ou de suicide, vous n’avez pas la possibilité de l’envoyer directement à l’une des sec-tions. Pour travailler ici, il est impératif de pouvoir se débrouiller et s’y retrouver partout dans l’organisation, car nous devons parfois prendre des décisions cruciales. Naturellement, la maîtrise du néerlandais, du français et de l’anglais est indispensable. La connaissance de toute autre langue constitue un atout. Nous nous situons à la source de nombreuses informations et occupons une position idéale pour connaître en peu de temps l’ensemble du paysage policier.” f

É C H A N G E I N T E R N A T I O N A L D ’ I N F O R M A T I O N S P O L I C I È R E S

EN MATIÈRE D’ÉCHANGE INTERNATIONAL D’INFORMATIONS POLICIÈRES, LE POINT DE CONTACT NATIONAL EST UN CANAL OBLIGATOIRE

Manuel De Graeve

Jan Beazaer

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C R I M E C L I P S

Une combinaison de canaux

Depuis le mois de juillet de l’an passé, le Service avis de recher-ches de la police fédérale diff use des ‘crime clips’. Ces petits fi lms reprennent des images tirées de caméras de surveillance, retravaillées pour obtenir la meilleure qualité possible. Le public est invité à les consulter via diff érents canaux afi n d’identifi er des suspects. Et les résultats suivent : actuellement, deux dos-siers sur trois sont élucidés grâce aux ‘crime clips’.

TEXTE Saskia Van Puyvelde PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen

BRUXELLES – Nous les avons sans doute tous déjà vus à la télé : les brefs appels à témoins diffusés juste après le journal qui montrent une photo de suspect ou de personne disparue. “Ce genre de message court et statique, ce n’est pas ce qu’on fait de mieux en télévision”, déclare le commissaire Erik Van Poucke, chef du service avis de recherches (PJF/DJO) de la police fédé-rale. “Du côté néerlandophone, nous n’avions plus d’émission de ce genre depuis plusieurs années, ce qui induit que nous ne pouvions plus présenter d’histoire difficile à résoudre au public. Nous avons alors pensé à produire nous-mêmes un petit film avec des images en mouvement et avons colla-boré, pour cela, avec le Centre audio-

visuel (DGS/DSI/CAVC). Ce service assurait l’habillage d’images de camé-ras de surveillance, ce qui nous donnait des clips d’une minute et demie. Par la suite, notre collègue Jean-François De Clippele a voulu essayer de faire cela lui-même. Il illustre maintenant les scènes captées par les caméras de sur-veillance avec des images d’ambiance, de Google Earth, de Street View, des petits plans, etc. L’objectif est de pré-senter un produit de qualité qui atti-rera davantage de monde et augmen-tera les chances d’identification. D’un point de vue technique, il y a eu une forte évolution entre notre premier clip et ceux que nous diffusons actuel-lement, notamment grâce à la qualité croissante des images enregistrées par

les caméras. Aujourd’hui, nous réalisons un film par semaine et nous ne faisons plus appel au CAVC que dans certains cas, comme une reconstitution.”

MÉDIAS SOCIAUXLes ‘crime clips’ sont diffu-sés sur la VRT et la RTBF, ainsi que dans l’émission Enquêtes sur RTL TVi. Ils Erik Van Poucke

peuvent aussi être consultés sur le site internet de la police fédérale (www.policefederale.be) qui utilise Youtube comme plate-forme technique. “C’est gratuit et tout le monde peut les voir”, poursuit Erik Van Poucke. “Les gens les visionnent certainement ! Via un tweet, nous essayons également d’attirer les jeunes vers le site de la police fédé-rale. Nous avons commencé à tweeter en octobre 2011. Un mois plus tard, nous avions déjà enregistré 12 000 consul-tations sur internet et en décembre

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�170 000 ! Actuellement, nous ne comp-tons pas moins de 3 800 suiveurs, mais ce qui nous importe, c’est qu’ils aillent effectivement visionner les ‘crime clips’. Un public plus âgé et plus calme peut être atteint via les classiques avis de recherche diffusés à la télévision après le journal. Les plus jeunes, nous devons les approcher par les médias sociaux. C’est ainsi que par l’entremise de dif-férents canaux, nous touchons nos dif-férents groupes-cibles. Cette approche livre d’ailleurs les meilleurs résultats.

Via Twitter et Facebook, l’information circule très rapidement, certainement si les petits films mettant en scène des ‘amis’ braquant, par exemple, un bureau de poste … Il est déjà arrivé qu’un auteur se rende en nous demandant de retirer le film, ou que des parents amènent leur fiston au poste après l’avoir vu à l’œuvre lors d’une escapade nocturne. Du reste, dès qu’un auteur est identifié, le clip doit être soustrait à la vue de tout un chacun afin d’éviter des problèmes liés au res-pect de la vie privée. Tout doit être fait

dans les règles, sinon cela n’aboutira pas à une condamnation.” Et c’est quand même le but, non ?

Pour les entités de la police, rien n’a chan-gé : pour demander une diffusion, il faut toujours remplir le formulaire disponible sur Portal. Le Service avis de recherches contacte alors l’unité demanderesse afin de trouver ensemble la solution la plus indiquée. Dès que le magistrat a donné son aval, le ‘crime clip’ peut être diffusé. f

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“Ce n’est pas moi qui étais au volant, c’était une licorne”. C’est l’étrange explication qu’a reçue la police de Bilings, aux Etats-Unis, après avoir arrêté un chauff eur en état d’ivresse. Un prétexte particulièrement original mais qui n’a pas trompé la vigilance des agents.Le chauff eur avait percuté de plein fouet un poteau d’éclai-rage. Son souci, lorsqu’il fut interrogé à ce sujet par la police, fut d’éviter le retrait de permis. N’importe quelle excuse était bonne et c’est ainsi qu’il a inventé la fable de la licorne au volant.Une histoire qui, faut-il le dire, n’a guère convaincu les policiers… Ce qui les a par contre impressionnés, c’était le nombre d’infractions fi gurant au ‘palmarès’ de l’individu. Il avait déjà été arrêté à cinq reprises pour conduite sous infl uence de la boisson et était également connu pour 53 autres infractions au code de la route. Il avait notamment été interpellé 28 fois pour conduite sans permis.

UNE LICORNE IVRE AU VOLANTW A S H I N G T O N

C’est le "laque-man" au sirop d’érable !

ha !ha !La police québécoise a saisi, dans l’est du Canada, une importante quantité de sirop d’érable qui pourrait provenir du vol du siècle - pour un montant estimé à 20 millions de dollars - commis au Québec. Le sirop a été saisi dans un entre-pôt d’une importante société d’exportation. La Sûreté du Québec s’est bornée à indiquer que cette saisie avait été eff ec-

tuée “en lien avec le vol” de Saint-Louis-de-Blanford, refusant de confi rmer clairement qu’il s’agissait bien du même sirop.

Selon l’avocat de la société visée, l’équipe policière ayant opéré au Nouveau-Brunswick comprenait des chimistes, ce qui donne à penser qu’ils ont pu “examiner l’ADN du sirop”.C’est dans un dépôt mal gardé que des inconnus avaient subtilisé plusieurs tonnes de sirop d’érable, apparemment transféré de barils, dans lesquels il

était stocké, vers une citerne. Produit à partir de la sève brute d’érable, le liquide doré et très sucré,

populaire en Amérique du Nord, est fabriqué surtout au Québec.

SUR LA PISTE DU SIROP D’ÉRABLEM O N T R E A L

ha !ha !La police québécoise a saisi, dans l’est du Canada, une importante quantité de La police québécoise a saisi, dans l’est du Canada, une importante quantité de La police québécoise a saisi, dans l’est du Canada, une importante quantité de La police québécoise a saisi, dans l’est du Canada, une importante quantité de sirop d’érable qui pourrait provenir du vol du siècle - pour un montant estimé sirop d’érable qui pourrait provenir du vol du siècle - pour un montant estimé sirop d’érable qui pourrait provenir du vol du siècle - pour un montant estimé sirop d’érable qui pourrait provenir du vol du siècle - pour un montant estimé à 20 millions de dollars - commis au Québec. Le sirop a été saisi dans un entre-à 20 millions de dollars - commis au Québec. Le sirop a été saisi dans un entre-pôt pôt d’une importante société d’exportation.

La Sûreté du Québec s’est bornée à indiquer que cette saisie avait été eff ec-tuée clairement qu’il s’agissait bien du même sirop. Selon l’avocat de la société visée, l’équipe policière ayant opéré au Selon l’avocat de la société visée, l’équipe policière ayant opéré au Nouveau-Brunswick comprenait des chimistes, ce qui donne à penser qu’ils ont pu “examiner l’ADN du sirop”.qu’ils ont pu “examiner l’ADN du sirop”.C’est dans un dépôt mal gardé que des inconnus avaient subtilisé plusieurs tonnes de sirop d’érable, apparemment transféré de barils, dans lesquels il tonnes de sirop d’érable, apparemment transféré de barils, dans lesquels il

était stocké, vers une citerne. Produit à partir de la sève brute d’érable, le liquide doré et très sucré,

“Ce n’est pas moi qui étais au volant, c’était une licorne”. “Ce n’est pas moi qui étais au volant, c’était une licorne”. “Ce n’est pas moi qui étais au volant, c’était une licorne”. C’est l’étrange explication qu’a reçue la police de Bilings, C’est l’étrange explication qu’a reçue la police de Bilings, C’est l’étrange explication qu’a reçue la police de Bilings, aux Etats-Unis, après avoir arrêté un chauff eur en état aux Etats-Unis, après avoir arrêté un chauff eur en état

UNE LICORNE IVRE UNE LICORNE IVRE AU VOLANTAU VOLANTAU VOLANTAU VOLANT

Vous n’allez pas me faire le coup de la

licorne !?!

Boaf ! Je dirais plutôt cervidé... ma femme me trompe !

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L E M O N D E P O L I C I E R

Point de référence BRUXELLES

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Un Suisse de 93 ans, qui roulait en tricycle élec-trique sur l’autoroute entre Annemasse (est de la France) et Genève après s’être trompé d’itinéraire, a été arrêté par la gendarmerie française. L’homme, domicilié à Genève, a été accompagné par les patrouilleurs de l’autoroute et les gendarmes jusqu’à la première sortie. Il n’a pas provoqué d’accident pendant son périple et a expliqué aux gendarmes qu’il venait de faire ses courses dans une grande surface, en France, et qu’il s’était trompé de route en repartant. Un procès-verbal lui a été dressé pour cette infraction et il a ensuite pu regagner Genève, selon la même source.

EN TRICYCLE ÉLECTRIQUE SUR

L’AUTOROUTE A N N E C Y

Appelée pour sauver un homme victime de torture, la police a découvert que celui-ci s’était simplement vu demander de ranger sa chambre et d’aller prendre un bain. La police a accouru au domicile de Lukasz Zapalowski après avoir reçu un appel dans lequel le jeune homme de 22 ans signalait être torturé à son domicile.En ouvrant la porte aux forces de police, la mère du jeune homme, furieuse, a expliqué qu’elle avait simplement exigé de son fi ls qu’il prenne un bain une fois par semaine, qu’il range sa chambre et l’aide à payer le loyer.L’étudiant a maintenant des ennuis plus graves puisqu’il va être poursuivi pour avoir fait perdre son temps à la police.

TORTURE EN SALLE DE BAINVA R S O V I E

Les agents du Metropolitan police service (MPS), chargés de faire régner l’ordre dans Londres et sa grande banlieue, ont reçu un délai pour faire recenser tous les tatouages recouvrant les parties de leur corps non dissimulées par l’uniforme.Le patron de la MPS a en eff et fait passer à ses troupes un mémo indiquant que dorénavant, tout tatouage imprimé sur ces parties ‘visibles’ était prohibé. En les recensant, la hiérarchie de la police londonienne a tenu à s’assurer que les tatouages arborés par les offi ciers dataient d’avant la nouvelle directive. “Les tatouages visibles portent atteinte à l’image du Metropolitan police service”, a justifi é le commissaire Bernard Hogan-Howe, à l’origine de la nouvelle règle tandis que côté syndicat, on regrettait que la hiérarchie ait eu “la main lourde”.

RECENSEMENT DE TATOUAGESL O N D R E S

directive. “Les tatouages visibles portent atteinte Metropolitan police service”, a

justifi é le commissaire Bernard Hogan-Howe, à l’origine de la nouvelle règle tandis que côté syndicat, on regrettait que la hiérarchie ait eu “la main lourde”.

Tout dépend du tatouage ...

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ARLON – Les 4 et 5 octobre 2012, un exercice de grande ampleur a été organisé en collaboration avec la police grand-ducale au camp militaire de Lagland. Plus de 200 policiers belges et luxembourgeois se sont exercés ensemble, sous le commandement de la police luxem-bourgeoise, autour du thème de la gestion négociée de l’espace public.

Cette formation visait en particu-lier à la préparation d’un dispositif d’envergure belgo-luxembourgeois, car compte tenu des différences de philosophie, de mise en oeuvre des moyens ainsi que des techniques d’intervention, il semble opportun de s’entraîner de concert. Cet exer-cice s’est pleinement intégré dans les possibilités de coopération prévues par le traité Benelux, et en particu-lier dans le domaine du maintien de l’ordre public et de la sécurité.

L’objectif principal du traité Benelux consiste à étendre les possibilités

d’intervention policière trans-frontalière et, notamment, dans le domaine du maintien de l’ordre public et de la sécurité.

Le traité dispose que les policiers doivent "s’informer mutuellement de la nature et des moyens de contraintes autorisés et des circons-tances de leur utilisation."

Cet exercice a permis de mieux appré-hender les spécificités de chaque pays. En effet, les policiers luxembourgeois intègrent au niveau des pelotons d’infanterie les tireurs d’élite (équipés de lanceur spécifique non létal - FN 303 - permettant de marquer au paint ball les fauteurs de troubles), les uni-tés spéciales (pour les arrestations) et les chiens. La police belge, quant elle, dispose d’un know how au niveau des teams arroseuse.

La police luxembourgeoise a aligné trois pelotons d’infanterie et des plastrons (160 policiers). La police

E n t r a î n e m e n t c o m m u n d e s p o l i c i e r s b e l g e s e t l u x e m b o u r g e o i s

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G E S T I O N N É G O C I É E D E L ’ E S PA C E P U B L I C

belge, a engagé, quant à elle, un peloton des Corps d’intervention de Liège et de Namur ainsi qu’un team arroseuse et un véhicule cellulaire, soit un total de 60 policiers.

Ces deux jours d’exercices, ont pris place au camp militaire de Lagland, plus précisément au camp FIBUA qui est un village reconstitué pour les exercices en situation réelle. Les conditions, le nombre de partici-pants et l’infrastructure ont permis un entraînement d’une qualité rare.

Cet exercice fut un succès total. L’orga-nisation en atelier didactique a réelle-ment permis la mise à niveau de tous les participants. Par ailleurs, l’exercice répondait au prescrit du traité.

Jean-Yves Schul Directeur coordinateur Arlon-Neufchâteau

© Jos Balcaen

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EUPEN – Le 2 octobre 2012 a eu lieu l'Assemblée générale annuelle de la ‘NeBeDeAgPol1’. Cette année, elle s’est déroulée dans la prestigieuse salle de l’Europe du Ministère de la Communauté germanophone. Pour la pre-mière fois de la longue histoire de la ‘NeBedeAgPol’, cet événement a pris place dans le cadre de la Semaine européenne des villes et régions.Les 120 participants, en grande majorité dirigeants de police issus des régions partenaires de l’Euregio Meuse-Rhin, mais également des représen-tants de la justice et des autorités administratives ainsi que des délégués de la Grande Région Sarre-Lorraine-Luxembourg, ont pu accueillir comme invité d’honneur le Président du Parlement européen, Martin Schulz. Le mot d’accueil a été prononcé par André Desenfants, directeur coor-donnateur d’Eupen, président de la NeBeDeAgPol. Après l’allocution de bienvenue de Karl-Heinz Lambertz, Ministre président de la Communauté germanophone, le président du Parlement européen a prononcé le discours d’ouverture. Martin Schulz, fils et frère de policier, enthousiasma l’assem-blée par son impressionnante éloquence et sa bonne connaissance de la situation en matière de sécurité dans les villes et régions d'Europe.Les autres points forts du programme ont été les rapports d'activités des cinq coordinateurs des groupes de travail techniques de la NeBeDeAgPol (inter-vention, circulation, criminalité, formation et relations publiques) et le bilan annuel du Centre commun de coopération policière à Heerlen (EPICC). Après un discours sur les nouveaux défis de l’Union Benelux et l’axe de la sécurité et de la prévention prononcé par A. de Muyser, Secrétaire général adjoint luxembourgeois de l’Union Benelux, des spécialistes belge, néerlan-dais et allemand ont tenu une conférence tri-nationale autour du thème de la criminalité liée aux bandes de motards, comme les Hell’s Angels, etc.Le prochain congrès annuel de la coopération policière Meuse-Rhin aura lieu en 2013 dans le Limbourg néerlandais.

Philippe Hilligsmann DCA Eupen

1 Niederländisch-Belgisch-Deutsche Arbeitsgemeinschaft der Polizeien, association favori-sant la collaboration policière au sein de l’Euregio Meuse-Rhin.

AUDENARDE – Les bons vivants pense-ront immédiatement à une délicieuse bière brune. Les historiens de l’art, quant à eux, feront le lien avec un célèbre peintre du XVIIe siècle. Mais pour les policiers des Ardennes flamandes, Adriaan Brouwer représente le pre-mier open office de la police fédérale. Il s’agit d’un espace de bureaux où peuvent travailler les collaborateurs des services centraux qui habitent la région d’Audenarde, moyennant l’accord de leurs supérieurs.

Qu’a donc à offrir cet espace, inauguré officielle-ment le 24 octobre dernier par Catherine De Bolle, la commissaire générale de la police fédérale ? Un local comprenant cinq postes de travail (écrans plats et claviers) avec accès au réseau sécurisé de la police, un espace de bureaux abritant du matériel destiné à certaines applications spécifiques (analyse stratégique, etc.), ainsi qu’une salle de réunion. Tous les bureaux sont équipés de connexions internet sans fil et d’imprimantes.Pour le commissaire divisionnaire Christiaan Drieskens, directeur-coordinateur d’Aude-narde à l’origine de ce concept d’open office à la police fédérale, "l’objectif est de permettre le travail nomade. C’est une situation win-win : d’un point de vue professionnel, car elle accroît l’efficacité, ainsi que d’un point de vue individuel, car elle permet de trouver un équilibre entre travail et vie privée et de ‘booster’ les contacts sociaux. Par ailleurs, si d’autres services de police adoptent eux aussi le concept des open offices, ces derniers consti-tueront une occasion unique de réaliser des économies d’espace."1

Quiconque souhaite faire usage de l’open office peut simplement s’y rendre ou réserver un poste de travail auprès de la direction de coor-dination et d’appui d’Audenarde.

S.D.1 Lire aussi en page 27.

E U R E G I O M E U S E R H I N

Assemblée générale e la ‘NeBeDeAgPol’

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I N N O VA T I O N P R O F E S S I O N N E L L E

Premier open office à la police fédérale

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MALMEDY – Le nouvel hôtel de police de Malmedy a officiellement été inauguré le 28 septembre dernier. C’est toutefois depuis fin avril 2012 que les membres de la maison de police ainsi que les différents services de la direction zonale ont pris place dans leur nouveau bâtiment rue Frédéric Lang, à un jet de pierre du centre-ville. Les anciennes tanneries ‘UTAMO’ abritent désormais une partie de la zone de police ainsi que la police des autoroutes dépendant de la police fédérale. Il s'agit de l'aboutis-sement d'un projet colossal qui visait à concilier technologies modernes, économie d'énergie, confort et ... budget. L'accent a été mis sur des ins-tallations modernes et pratiques pour accueillir le citoyen comme il se doit. Trois locaux d'audition conviviaux, un local réservé et aménagé pour l'audition vidéo-filmée des mineurs victimes d'abus sexuels notamment, un complexe de quatre cellules de privation de liberté répondant aux normes les plus pointues... Cet inauguration a été suivie de journées portes ouvertes les 29 et 30 septembre. "Une totale réussite", selon les organi-sateurs.

ANVERS – Le 23 novembre 2012, les locaux de la police des chemins de fer (SPC) d’Anvers ont été officiellement inaugurés. Jusqu’en octobre 2008, les installations de cette entité se trouvaient dans l’ancien bâtiment de la gare d’Anvers Central. Le lieu était vétuste et l’aménagement était loin d’être pratique. Le nouveau bureau de police, installé au centre de la par-tie rénovée de la gare, offre confort et efficience, tant pour le fonction-nement interne que pour les 30 000 voyageurs qui passent quotidienne-ment par Anvers Central.

Quelles sont les caractéristiques de la nouvelle infrastructure ? Il a été opté consciemment, pour le long couloir qui traverse le bâtiment, pour une couleur verte ayant un effet apaisant. La police des chemins de fer dispose aussi de deux cellules parfaitement équipées, de deux locaux d’audition avec vitres sans tain, d’un accueil avec guichet, d’un local équipé d’un livescan, d’une chambre d’armes sécurisée, de nom-breux bureaux pour les 32 membres de la SPC Anvers, d’un réfectoire, de vestiaires avec douches, etc. Un abri est également prévu pour les quatre chiens policiers qui font partie avec leurs maîtres respectifs, depuis sep-tembre 2009, de la SPC Anvers.

En 2011, 1 457 plaintes pour vol (de vélos, de métaux, vols avec violence) ont été déposées à la police des che-mins de fer anversoise.

CGPW

HARELBEKE – Lorsque le commissaire divisionnaire Rino Defoor est entré en fonction le 1er octobre 2011 en tant que chef de corps de la zone de police Gavers (Harelbeke/Deerlijk), il n’était écrit nulle part que le corps déména-gerait un an plus tard. Ce qui figurait en revanche noir sur blanc, c’était le résultat d’une enquête de satisfaction des membres du personnel.

"La situation n’était pas au beau fixe et d’aucuns ressentaient le besoin d’un changement culturel, allant dans le sens d’une plus grande respon-sabilité dans le respect de valeurs telles que le respect et la confiance", nous confie le chef de corps. "La possibilité de déménager pour nous installer dans un bâtiment rénové, qui s’est présentée à nous de manière impromptue, fut une opportunité en or pour faire d’une pierre deux coups : une nouvelle infrastructure pour forger une nouvelle culture. Ce bâtiment, offrant une fonctionnalité accrue et un meilleur confort, était de toute façon le bienvenu. Désormais, nous disposons par exemple d’un local d’audition (vidéo) compatible Salduz avec un mur de séparation en plexiglas. En bref, les conditions matérielles sont remplies pour se concentrer sur l’essentiel : le service interne et externe." S.D.

I N A U G U R A T I O N

Modernité à Malmedy

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P OL I C E DE S C H E M I N S DE F E R

OFFICIEL : un bureau de police à Anvers Central

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Z O N E G A V E R S

N o u v e l l e i n f r a s t r u c t u r e , n o u v e l l e c u l t u r e

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BRUXELLES – C’est à l’initiative des bénévoles et du conservateur du Musée de la police que s’est déroulée la première édition du Police Historical Day. L’objectif, en cette journée du 21 octobre dernier, était de permettre à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la police de se rencontrer et d’échanger autour de leur passion. Outre la présence des quatre musées de la police belge, huit exposants ont fait le bonheur de collectionneurs en tous genres. A l’extérieur, pas moins de douze véhicules de police, sortis de collections privées, ont été exposés pour le plus grand plaisir des centaines de visiteurs. Philippe Urbain est ingénieur chimiste dans l’industrie pharmaceutique. Fils d’un passionné d’histoire militaire, Philippe commence très jeune à collectionner tout ce qui trouve autour de l’armée. Sa collection s’étoffe rapidement mais devient très hétéroclite… Il décide alors de recentrer son hobby sur la gendarmerie qui, à l’époque, faisait toujours partie des forces armées belges. "Il y avait pas mal de variétés d’uniformes et un grand nombre d’unités au sein de la gendarmerie", se souvient Philippe. "Mon champ d’investigation était donc très large." Collectionneur depuis plus de trois décennies, Philippe a réussi à rassem-bler de très belles pièces et à acquérir une expertise qui l’a amené à devenir collaborateur bénévole du musée de la police à Bruxelles.

Ses trésors, il les expose chez lui, dans un grenier aménagé de plus de 100 m2. Pour ce premier Police Historical Day, Philippe n’a pas hésité à revê-tir son ancien uniforme de premier maréchal des logis-chef et à se mettre au volant de ce splendide Land Rover datant de 1974 ! Au terme de cette journée, le sentiment était unanime : cette première était attendue et tous en redemandent !

J.B.

POLICE HISTORICAL DAYf

P O U R A M A T E U R S E T C O L L E C T I O N N E U R S

F A M I L Y D A Y À L A D G S

Les métiers de papa et maman

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BRUXELLES – Le 22 septembre dernier, plus de mille personnes, des membres de la Direction générale de l’appui et de la gestion (DGS) de la police fédérale et leurs enfants et proches, ont participé à un Family Day. Orga-nisé au sein du complexe Géruzet, l’événement commémorait les cinq années d’existence de la direction générale. Le concept était original car le programme était mis au point et assuré et par les directeurs et chefs de service. Via de multiples stands ludiques et interactifs, les visiteurs ont pu découvrir les nombreux domaines de compétence de la DGS.

Le Service horeca a régalé l’assemblée avec ses portions de frites, cornets de pâtes et autres hamburgers et crêpes. Un beau succès en cette journée ensoleillée !

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BRUXELLES – La brigade anti-agression (BAA) de la zone de police de Bruxelles-Capitale/Ixelles a fait l’acquisition de six Golf GTI essence. Deux des véhicules sont déjà opérationnels tandis que quatre autres sont en attente d’immatriculation. Ce choix semble être un bon compromis entre le prix, les caractéristiques techniques et la robustesse du véhi-cule, comme le souligne le commissaire divisionnaire Frederic Moreels, directeur de la recherche locale de la zone. “Il fallait un modèle adapté aux missions (potentiellement à risques) dévolues à la BAA, c’est-à-dire un véhicule avec une vitesse d’accélération et de pointe qui permet de poursuivre et de mener à l’arrestation d’auteurs.”La sécurité a également constitué un critère de choix ; la Golf 6 offre une bonne tenue de route et un sys-tème de freinage conséquent. Le personnel de la BAA a également eu l’occasion de tester plusieurs véhicules et a marqué une préférence pour la voiture retenue. “Elle n’est pas trop petite mais suffisamment com-pacte pour se faufiler rapidement dans la circulation d’une grande ville”, précise encore Frederic Moreels. Prochainement, quatre Golf devraient également être équipées du système de caméras de reconnaissance automatique de numéros de plaque (ANPR). Enfin, et pour les amateurs de chiffres, la Golf peut atteindre une vitesse maximale de 238 km/heure et a une puis-sance de 155 KW, soit un peu plus de 210 CV.

G.H.

L O G I S T I Q U E

Des Golfs GTI à Bruxelles

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BRASSCHAAT – Au début du mois d’août de cette an-née, l’inspecteur Karen Verswyver de la zone de police Brasschaat a sauvé la vie d’un chien en pratiquant le ‘bouche-à-nez’. “C’était une fameuse expérience”, affirme-t-elle en riant, “et j’espère qu’elle restera unique.” Alors qu’elle effectuait une patrouille nocturne avec un collègue, elle apprend qu’un incendie sévit à Kapellen. “J’ai entendu que les pompiers étaient à la recherche d’un vété-rinaire pour venir en aide à trois labradors”, explique l’ins-pecteur. En tant que membre de la brigade canine, Karen possède elle-même deux chiens de patrouille : un berger allemand et un malinois. “J’ai des notions de médecine vété-rinaire parce que je veux pouvoir aider mes propres chiens en cas de problème. Je n’ai pas hésité à me rendre volontai-rement sur les lieux. Je me suis dit : je verrai bien, cela ne coûte rien d’essayer. L’un des chiens était déjà décédé, un autre était bien vivant et le dernier était entre la vie et la mort. C’est sur ce dernier que j’ai pratiqué des insufflations pendant une bonne quarantaine de minutes. Il a repris connaissance, a été emmené dans un hôpital pour animaux et était entièrement rétabli au bout d’une semaine ! La chance a été avec moi. Même si je suis satisfaite d’avoir pu atténuer la douleur des propriétaires, j’espère que c’était la dernière fois !”

S.V.P.

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R É A N I M A T I O N PA R T I C U L I È R E

“Une énorme satisfaction”

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HERENT – C’est le 21 septembre 2012 qu’a été livrée la lutte pour le mail-lot de champion et la médaille d’or tant convoités dans la compétition annuelle de VTT pour les services de police. Le Molle-kensberg, à Herent, fut le théâtre de joutes spectaculaires. Une centaine de policiers se sont disputés le titre de champion de Belgique dans trois catégories.Le championnat était organisé sous l’égide de la Fédération sportive de la police belge par Dirk Beullens (champion en titre) et Koen Smaghe, respectivement inspecteurs de quartier et inspecteur principal à la zone de police Herko (Herent/Kortenberg). À eux deux, ils se sont occupés des préparatifs jusque dans les moindres détails. Le jour J, ils ont pu compter sur l’aide des collègues de leur zone de police. Le chef de corps Walter Endels, qui a donné le départ de la course, avait associé à l’événement le Service médical de la police (pour assurer les premiers soins, ce qui s’est avéré nécessaire) et le Service social (l’ASBL SSDGPI, pour les pâtes gracieusement off ertes).Les participants se sont aff rontés sur un parcours exigeant et technique sur les contreforts du Mollekensberg, en passant littéralement par le jardin de l’organisateur Dirk Beullens. Celui-ci nous explique : “Au total, le parcours comprenait six tours de 4,5 kilomètres. À chaque tour, il fallait accomplir une centaine de mètres de dénivelé (positif), ce qui n’est tout de même pas rien. Mais le VTT ne requiert pas uniquement des qualités de grimpeur. Certains passages techniques dans le bois ont demandé aux concurrents des prouesses d’agilité.”Le championnat était ouvert aux sportifs tant occasionnels que chevronnés. Cela dit, courir en tant que prétendant au titre ne s’improvise pas. “Tous les collègues qui ambitionnaient un classement dans le top 10 ont une pratique assez intensive du

Les rois du petit braquetf

C H A M P I O N N A T D E B E L G I Q U E D E V T T

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cyclisme et du VTT”, explique Dirk Beullens. “Personnelle-ment, j’eff ectue chaque année environ 12 000 kilomètres, dont environ 5 000 en VTT et le reste à vélo de course. C’est mon hobby. Tout comme la plupart des meilleurs coureurs au sein de la police, je fais partie d’un club qui roule en compétition.”Quant à la course, il s’est vite avéré que personne ne pouvait tenir tête à Damien Honders, de Spa. Il a pulvérisé toute concurrence et a décroché le titre de champion de Belgique chez les moins de 40 ans. Le tenant du titre et régional de l’étape Dirk Beullens a été victime d’une crevaison à mi-par-cours. À la télévision régionale RobTV, l’ex-champion a déclaré déçu : “Un clou s’est planté dans mon pneu. Dans ce cas, rien à faire : ça s’arrête là. C’est un coup de malchance mais cela fait partie du jeu !”

S.D.

Messieurs, - de 40 ans1. Damien Honders, ZP Liège 2. Yoeri Coopman, ZP Gand 3. Jurgen Willems, ZP Bruxelles-Capi-

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Messieurs, + de 40 ans 1. Filip Van Hecke, SPN Gand 2. Yve Neefs, ZP Geel 3. Pascal Meulders, ZP Anvers

Dames1. Joke Meynckens, ZP Bruxelles-Capi-

tale/Ixelles2. Caroline Van Peteghem, ZP Gand3. Kelly Greefs, ZP Regio Turnhout

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BRUXELLES – Le 12 novembre 2012, deux nouvelles circulaires en matière d’aide aux victimes sont parues. Afin de présenter concrètement ces directives et de permettre le dialogue avec les différents acteurs, une journée d’étude a été organisée le 23 novembre dernier. La première circulaire (COL 16/2012) traite de l’accueil des victimes au sein des parquets et des tribunaux, la deuxième (COL 17/2012) concerne le traitement respectueux du défunt, l’annonce de son décès, le dernier hommage à lui rendre et le nettoyage des lieux en cas d’intervention des autorités judiciaires. “La COL 17 est importante pour la po-lice intégrée. Il s’agit de la version revue de la COL 14/1998, adaptée au contexte sociétal actuel”, explique Sophie Vandecruys, coordinatrice nationale de l’assistance policière aux victimes pour la police fédérale. “Pour la rédaction de ce nouveau document, un groupe de travail a été créé. Il a, bien entendu, évalué la circulaire précédente, mais aussi écouté les besoins des proches de victimes. Nous avons prolongé ce travail par l’organisation de la journée d’étude au cours de laquelle nous avons pu entendre de nombreux témoignages.”La circulaire poursuit deux objectifs : d’une part, assurer et garantir la dignité du défunt et les intérêts affectifs de ses proches afin de prévenir une victimisation secondaire, et d’autre part, harmoniser l’attitude des autorités vis-à-vis du défunt et de ses proches.“Il y a cinq grandes adaptations”, poursuit Sophie Van-decruys. “La première concerne le rôle renforcé du centre d’information et de communication (CIC) lors du constat d’un décès. Il est chargé de transmettre l’information à la police locale, qui aura désormais un rôle central et principal dans l’annonce de la mauvaise nouvelle. La deuxième stipule que, dans la mesure du possible, il est tenu compte du souhait des proches de se rendre sur le lieu du décès. Parfois, ils veulent encore pouvoir sentir la chaleur du corps de leur cher disparu. La troisième adaptation est que les services de

N O U V E L L E S C I R C U L A I R E S

“On a écouté les proches des victimes”

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police doivent tout faire pour éviter que la presse, mais aussi le public, puissent filmer ou prendre des photos. L’utilisation de tentes ou d’écrans peut, à cette fin, se révéler très utile. La quatrième porte sur le nettoyage du lieu où les faits se sont produits. Il peut arriver que l’endroit soit sale, en désordre ou dégage de mauvaises odeurs, ce qui peut indisposer en-core davantage l’habitant et/ou le propriétaire. Pour rendre au lieu des faits un aspect présentable, le service de police peut faire appel à une firme de nettoyage spécialisée. Enfin, la cinquième adaptation donne aux proches, et maintenant même aux mineurs, le droit de rendre un dernier hommage au défunt et de pouvoir bénéficier, pour cela, d’une assis-tance. Ils doivent en effet y être préparés. Même si le corps présente des lésions – il peut ne s’agir que d’une partie du corps, d’une cicatrice reconnaissable ou de toute autre carac-téristique –, cela les aide dans leur processus de deuil.”Sophie Vandecruys conclut en disant qu’en matière de poli-tique d’aide aux victimes, la Belgique travaille bien et qu’il faut poursuivre sur la voie entamée.

S.V.P.

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C O O P É R A T I O N I N T E R N A T I O N A L E

La police palestinienne en visite

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BRUXELLES – Le 4 octobre dernier, une délégation de la police palestinienne, dirigée par le lieutenant-colonel Nabil H.J Bassalat, a rendu visite au Service du traitement de l’information de la Direction de l’information policière opérationnelle (CGO/CGOT) de la police fédérale .Après divers exposés sur les services de CGOT, les policiers palestiniens se sont rendus au Point de contact national (PCN) pour voir comment fonctionne la permanence inter-nationale pour l’échange d’informations opérationnelles.Cette visite a été organisée par la commissaire Sofie Mortier, actuellement en mission EUPOL COPPS en Palestine, et par la Direction de la coopération policière internationale (CGI).Peu avant sa visite en Belgique, la délégation palestinienne s’était rendue au siège central d’Interpol, à Lyon, dans le cadre de son projet Intelligence Led Policing (police guidée par l’information).

B.D.

1 Plus d'infos sur CGOT en page 37.

Z O N E B O R A I N E

Un policier héroïque fait le plongeon

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SAINT-GHISLAIN - L’inspecteur principal Pascal Hoyaux n’a pas hésité une seconde à prendre son courage à deux mains. Le jeudi 15 novembre 2012, jour de la Fête du roi, il est appelé avec d’autres secours sur les bords du canal Nimy-Blaton, à Saint-Ghislain. Une octogénaire est tombée à l’eau. Arrivé aussitôt sur les lieux, le policier se débar-rasse de son ceinturon et de son gilet pare-balles pour faire le grand plongeon. Il parvient alors à ramener la dame sur la terre ferme grâce à des techniques spécifiques de secourisme. “Quand on approche une personne en train de se noyer, elle a tendance à s’agripper par réflexe”, explique l’inspecteur principal Hoyaux. “Le danger est alors de se faire entraîner à son tour. J’ai dû m’y prendre à plusieurs reprises avant de pouvoir la ramener vers la berge et ainsi, aidé de mon collègue resté à terre, la hisser sur le bord.”Ce sauvetage restera sans doute un moment fort de sa carrière, mais le héros du jour relativise : “Ce qui m’a mar-qué, c’est d’avoir la vie de quelqu’un entre les mains. Mais le principal est que la dame a survécu. Sa vie est bien plus importante que mon geste.”Enveloppée dans des couvertures et emmenée à l’hôpital, la dame va bien. Quant à Pascal Hoyaux, il s’est remis de ses émotions en prenant une bonne douche chaude, avant de repartir sur d’autres terrains et de remplir d’autres missions.

Marcel StaelenChef de corps de la zone boraine

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C O N C O U R S I N F O R E V U E

RETOUR SUR L’ANNÉE 2012

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BRUXELLES – Le concours annuel destiné aux abonnés de l’Inforevue connaît, chaque année, un beau succès. Nous poursuivons donc la formule et vous proposons de parcourir les quatre numéros de l’année 2012 pour trouver les réponses aux questions ci-dessous…

Question 1 : Quelle est la plus célèbre Body Farm des Etats-Unis ?

Question 2 : Avec quel service étranger la PJF d’Anvers a-t-elle collaboré pour ‘faire tomber’ Riccardo Fanchini ?

Question 3 : Replacez ces photos dans leur contexte et dites- nous à quelles occasions elles ont été prises.

Question 4 : Quelle zone de police assure une permanence une fois par mois sur Twitter ?

Question 5 : Quel est le nom de l’asbl qui défend les intérêts du personnel policier LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) ?

Question 6 : Que signifi e l’abréviation ‘SACEUR’ ?

Trente lecteurs ayant répondu correctement aux questions seront tirés au sort et remporteront un des lots proposés par la rédaction d’Inforevue : des porte-documents en cuir, des souris en peluche, des bols à soupe, des clés USB et des blocs-notes.

Les réponses doivent être rentrées pour le lundi 28 janvier 2013 au plus tard et ce, à l’adresse suivante :

Jeux concours Inforevue 2012DGS/DSIRue Fritz Toussaint 81050 Bruxelles

Mentionnez clairement vos nom, prénom, adresse et numéro d’abonné.

Bonne chance à vous toutes et tous.

La rédaction

L E C A L E N D R I E R 2 0 1 3 P O U R L E S A B O N N É S E T …

LE COUPABLE ÉTAIT KLEIN

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Avez-vous trouvé le coupable du meurtre au parachute dans le numéro 3-2012 ? Il s’agissait de Klein et le cutter lui ayant servi à saboter le parachute de Jacques Debor n’avait pas échappé à Pol ! Nous avons reçu de nombreuses bonnes réponses.

Les deux abonnés suivants ont remporté un bol à soupe Inforevue : Albert Servais, de Limal, et Marnick Vandenbossche, de Harelbeke.

Les huit abonnés suivants ont gagné un bic, une magnette et une boîte de crayons de couleurs Inforevue : Marcel Albrecht de Bruxelles, Jacques Dengis de Braine-le-Château, Henri Godelet, d’Angleur, Robert Linsingh, de Houthalen, Guy Delcourt, de Bassenge, Jacques Boutet, de Hoeilaart, Anne-Sylvie Lahure, de Pin et Joël Delbart, de Jumet.

Pol vous sollicite de nouveau en page 54. Envoyez-nous le nom du coupable, jusqu’au 1e février 2013, par mail à [email protected], ou par courrier à Concours Infore-vue, DGS/DSI, rue Fritz Toussaint 8 à 1050 Bruxelles. Dix abonnés ayant trouvé la bonne réponse remporte-ront un prix.

Comme chaque année, nos fi dèles lecteurs trouveront également, avec ce numéro, le calendrier 2013.

Nous vous souhaitons une très heureuse année 2013.

La rédaction

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Un code QR sur un combi de police mène à une ‘app’. La zone de police Meetjesland Centrum innove et devient la première à avoir créé une application pour smartphones et tablettes. Cette initiative a été présentée dans l’Infore-vue 3/2012. La zone de police Wetteren/Laarne/Wichelen lui emboîte le pas et va même un peu plus loin. Ses combis vont en effet être pourvus d’un code-QR. Lorsque l’on scanne ce code avec un smartphone, l’utilisateur est directement dirigé vers l’applica-tion (‘app’ en jargon) de la zone. Cette ‘app’ reprend des objets trouvés, des personnes disparues, des coordonnées, etc., avec un lien menant au compte Twitter et à la page Facebook du corps de police.

FEEDBACK

Un retour sur les éditions précédentes d’Inforevue.

Drone et plantation de cannabis. Dans l’Inforevue 3/2012, nous vous présentions le drone de la zone de police GAOZ, sorte de mini-hélicoptère équipé d’une caméra. L’appareil, en phase test jusque janvier 2013, est engagé en appui d’opérations policières en matière de gestion négociée de l’espace public, de circulation, de recherche de personnes dispa-rues, d’incendies, etc. En octobre dernier, il a prouvé toute son utilité : grâce au drone, la zone de police Hamont-Achel/Neerpelt/Overpelt a pu repérer une planta-tion de cannabis cachée dans un champ de maïs. L’appareil a capté les images de son point de vue aérien et les a transmises directe-ment sur un pc portable.

Le succès de Polimagery. Depuis son lancement début octobre (rubrique Webwatch de l’Inforevue 3/2012), Polimagery, la photothèque de la police fédérale, connaît un énorme succès. En deux mois, pas moins de 100 000 consultations et plus de 1200 demandes d’images ont été enre-gistrées. Les photographes de la Direction des relations internes (DGS/DSI) continuent sans relâche à l’alimenter, tant avec les images prises lors des nouveaux reportages qu’avec d’intéres-santes photos d’archives. En tant que membres de la police, n’hési-tez donc pas à vous inscrire sur www.polimagery.be. Ces images sont mises gratuitement à votre disposition pour tout usage professionnel.

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D R O N E

Prendre de la hauteur

Le drone acquis est un ALTURA PRO AT6. Il dispose de six moteurs électriques et pèse 2,3 kg.L’appareil se commande à l’aide d’un module principal de pilotage ou contrôleur.Les images sont transmises en direct à l’aide d’un module downlink vers une station au sol ou n’importe quelle localisation.L’armature de l’appareil est intégralement fabriquée en carbone 3 K.

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